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les Roms : les parias de l'Europe

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les Roms : les parias de l'Europe Empty les Roms : les parias de l'Europe

Message  BouffonVert72 Mar 26 Juil - 22:27

http://XXXwww.lefigaro.fr/actualite-france/2011/07/26/01016-20110726ARTFIG00563-les-roms-connaissent-partout-une-situation-d-exclusion.php

Les Roms connaissent partout «une situation d'exclusion»

Par Marion Brunet
26/07/2011 | Mise à jour : 21:36


les Roms : les parias de l'Europe 4fc6fa1e-b7be-11e0-a7e5-f2a28b04ba8c
«Montreuil, France, mai 2010». ©Alain Keler / M.Y.O.P-2011. Une famille de Roms de Roumanie vient d'apprendre qu'ils devront quitter bientôt leur baraquement situé à proximité d'une entrée d'autoroute. Ils vivent au milieu de leurs bagages en attendant un départ lié à la recherche d'un nouvel endroit où ils pourront vivre.

INTERVIEW - Alain Keler* photographie des camps roms à travers l'Europe. Un an après le discours de Grenoble, au cours duquel Nicolas Sarkozy demandait l'accélération des reconduites à la frontière de ces populations, il témoigne de leur situation.
les Roms : les parias de l'Europe Coeur-
Lefigaro.fr - Vous photographiez depuis 2008 des camps roms à travers toute l'Europe. Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à cette communauté ?

Alain KELER - Alors que je travaillais dans les années 90 sur les minorités dans l'ex-monde soviétique pour mon ouvrage Vents d'Est, j'ai rencontré des Roms en Roumanie, puis au Kosovo, lors de l'entrée des troupes de l'Otan dans le pays en 1999. Les Albanais du Kosovo, qui accusaient les Roms de collaboration avec les forces serbes, avaient brûlé leurs maisons, les forçant à se réfugier dans le camp de «Kosovo Polje», à 10 kilomètres de Pristina. C'est là que je les ai photographiés pour la première fois et que j'ai commencé à m'intéresser à leur situation. Jusqu'à décider de retourner dans les Balkans près de dix ans plus tard, en 2008, pour commencer mes reportages photographiques.

Qu'y avez-vous alors découvert ?

Après avoir visité plusieurs camps, j'ai constaté que la situation des Roms était inacceptable, notamment à Belgrade, en Serbie, où ils étaient complètement livrés à eux-mêmes. En Slovaquie, dans certains petits villages roms, la situation est la même qu'il y a cinquante ans : ils n'ont ni eau, ni électricité et personne ne s'occupe d'eux. Dans ces pays, le problème des communautés roms remonte à la chute de l'empire soviétique, en 1991. Tout s'est effondré à ce moment-là dans les pays de l'Est avec le changement de régime économique, les usines ont fermé et les premiers licenciés parmi la main-d'œuvre ont été les Roms. Si ces derniers ont pu conserver leurs habitations, ils ont aussi commencé dans le même temps à se replier sur eux-mêmes et à s'exclure des communautés environnantes, n'ayant ni argent, ni compétences.

Qu'en est-il aujourd'hui ?

Les Roms se trouvent dans une situation d'exclusion dans tous les pays où ils sont présents. On commence même à voir dans certains états une montée des nationalismes, comme en Hongrie où le gouvernement vire de plus en plus à droite. Des pogroms recommencent, notamment en République tchèque où des Roms ont été tués alors qu'ils fuyaient leur maison mise à feu. Dans ce même pays, une manifestation rassemblant 150 néo-nazis s'est également déroulée il y a une quinzaine de jours contre un quartier rom. Nous n'avons pas créé l'Europe pour qu'une catégorie de la population, qui représente plus de 9 millions de personnes, soit stigmatisée.


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«Saint-Denis, France, juillet 2010». ©Alain Keler / M.Y.O.P-2011. Les rumeurs du mois de mai se confirment : la police expulse 150 à 200 Roms du terrain du Hanul, près du stade de France, à Saint-Denis. Certains y vivaient depuis presque dix ans. Ils habitent maintenant sur un autre terrain qui leur a été prêté par la municipalité.


Quelle est la situation des Roms en France ?


C'est de pire en pire puisqu'ils sont constamment ballottés entre des camps qui n'ont parfois pas d'eau ou d'électricité. À chaque expulsion, ils doivent tout recommencer ailleurs : construire leur maison, trouver un travail, scolariser les enfants, etc. Il faudrait leur donner la chance de pouvoir rester dans un même endroit afin qu'ils puissent s'insérer dans la société. Surtout que nous ne faisons pas face aux hordes de Roms décrites il y a un an dans le discours de Grenoble par Nicolas Sarkozy. Avec environ 15.000 personnes, ils forment au contraire depuis plusieurs années un nombre constant. Si on les laissait travailler, ils pourraient donc se fondre aisément dans la population.

Qu'est-ce qui vous a le plus marqué au cours de vos reportages ?

Avec une amie tchèque, qui me servait de fixeuse en Slovaquie, nous sommes devenus proches de Milan, le sympathique chef d'un village slovaque de Roms. Alors que nous l'avions invité un jour à venir au restaurant avec nous, la serveuse ne nous a apporté que deux cartes à table, une pour mon amie et une pour moi. Elle a regardé Milan et a dit à ma camarade : ‘Et lui, est-ce qu'il mange ?' J'ai vu alors Milan, qui est pourtant un colosse, regarder ces pieds. J'ai été choqué par cette marque de racisme.



*Parias, les Roms en Europe, exposition co-produite par Médecins du Monde et Alain Keler, du 22 juillet au 7 aout les vendredi, samedi, dimanche, de 11h à 23h.

Voir les photographies d'Alain Keler : www.myop.fr
BouffonVert72
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Message  Aura Mer 3 Aoû - 17:42


En région parisienne, la chasse aux Roms aggrave leurs conditions de santé


LEMONDE.FR | 03.08.11 | 15h05

C'est à deux-trois rues du Stade de France, sur l'une des nombreuses friches urbaines que l'on trouve dans le quartier de la plaine Saint-Denis, à Aubervilliers. Le camp est circonscrit par un mur de tôles blanches derrière lesquelles, depuis deux mois, se serrent et survivent environ 200 Roms. Une poche de pauvreté dans un quartier en pleine mutation, à vocation résidentielle.

La plupart des Roms de ce groupe sont originaires d'Alexandria, une commune située au sud de Bucarest, près de la frontière bulgare. Coordinatrice de la mission banlieue de Médecins du monde, Jalila Bouzid s'accroche à son sillage depuis sa première installation, en 2007, dans un bidonville de Saint-Ouen. Elle lui apporte principalement des soins. Mais la chasse dont il est victime entrave le suivi médical que proposent les bénévoles de l'association humanitaire.

En quatre ans, le groupe a été expulsé d'Argenteuil, Bondy, Noisy-le-Sec, Rosny-sous-Bois, Le Blanc-Mesnil, Pantin, et puis, successivement au cours d'une même semaine, en mai dernier, de Bondy, La Courneuve, Sarcelles, l'île-Saint-Denis… jusqu'à Aubervilliers. "Ici, la police n'est pas intervenue dans les quarante-huit heures, ils ne peuvent donc pas être expulsés sans procédure", explique Jalila.

"NOUVELLES FORMES DE HARCÈLEMENT"

Selon elle, le discours du président Nicolas Sarkozy il y a un an à Grenoble n'a rien changé en termes d'expulsions, lesquelles étaient "déjà intensives depuis trois ou quatre ans en Seine-Saint-Denis", où seraient réfugiés dans une quarantaine de camps 3 000 des 15 000 Roms qui vivent en France. "Ces déploiements de forces de l'ordre n'ont aucun intérêt, insiste Jalila, puisque les groupes expulsés d'une commune s'installent dans celle d'à-côté le lendemain. Ça ne règle rien, ni pour les Roms, ni pour les gens qui voudraient les voir partir."

Ce que la coordinatrice de Médecins du monde relève en revanche, ce sont les nouvelles formes de harcèlement policier. "Elles se traduisent par des gardes à vue pour des motifs souvent fallacieux, jusqu'à la confiscation des instruments de musique lors des démantèlements de camps… La police, qui éventre les tentes et intervient d'ailleurs parfois avec des masques, espère par cette pression décourager les Roms de s'installer en France."



Quand on arpente le camp d'Aubervilliers et que l'on discute avec ses résidents en sursis, leurs premiers mots témoignent de ce durcissement : "Pourquoi vous venez nous voir ?" interrogent les uns et les autres, méfiants. "Pour montrer notre misère, que les gens se moquent de nous et que la police nous retrouve ? attaque l'un d'eux. On nous gaze, on nous frappe, même nos enfants sont battus aujourd'hui."

L'homme tient d'ailleurs à montrer une vidéo sur son portable, des images d'une expulsion musclée à Stains il y a trois ans, pour appuyer ses dires. "Nous n'avons pas d'endroit où aller en Roumanie. Quand on trouve un ou deux kilos de ferraille pour la revendre, on nous met en prison. Ici on ne demande qu'un "platz" [un terrain], avec de l'électricité. Moi je n'espère plus rien, comme tous les anciens, d'ailleurs, mais on aimerait que nos enfants aient accès aux soins et qu'ils aillent à l'école."

Les témoignages sont concédés avec prudence, voire défiance. Personne ne veut donner son nom ni se faire photographier. Une femme sort de sa cabane, où toute la famille se partage un sandwich et une barquette de frites : "Les Français et les immigrés installés ici, Dieu les protège, sont plutôt bienveillants avec nous. Ils nous donnent quelques pièces quand on fait la manche, car on ne peut rien faire d'autre."

"ON RECOMMENCE TOUT"

Les associations comme Romeurope et Médecins du monde contestent les régimes transitoires qui limitent l'accès à l'emploi des ressortissants roumains ou bulgares, tout comme, pour les motifs possibles de reconduite à la frontière, le critère de "charge déraisonnable", qu'ils jugent contraire à la libre circulation au sein de l'Union européenne.

"On recommence tout le travail sanitaire qu'on a entrepris auprès des Roms lors des expulsions, lesquelles engendrent des ruptures de traitement d'autant plus inquiétantes pour des personnes atteintes de tuberculose, déplore Jalila. Car lorsqu'ils sont délogés, les Roms abandonnent dans l'urgence leurs effets personnels, y compris leurs médicaments ou leurs ordonnances."

Lors d'une récente enquête réalisée en partie en Seine-Saint-Denis, les intervenants de Médecins du monde ont constaté auprès de 281 Roms que 90 % d'entre eux – 71 % pour les moins de 2 ans – étaient vaccinés contre la diphtérie, le tétanos et la polio, alors le DTP est obligatoire en France et que 99 % de la population est vaccinée. Par ailleurs, 42 % d'entre eux étaient vaccinés contre la tuberculose, une précaution fortement recommandée pour les migrants et les précaires. La mortalité néonatale, quant à elle, est de 5 à 9 fois supérieure à la moyenne française.

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Message  chejuanito Jeu 4 Aoû - 2:47


"Pour mettre fin à la 'question rom', il faut leur ouvrir l'accès au marché du travail"

En Roumanie, un mur érigé dans un quartier rom divise les habitants

Roms: MdM dénonce "un harcèlement policier" à Marseille
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