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Message  nico37 Ven 22 Juil - 23:07

Mélenchon cogne le PS avant les vacances

Jean-Luc Mélenchon, en campagne depuis un mois sous la bannière du Front de gauche, prétend vouloir capter quelque « 2 à 3 millions » d'électeurs socialistes en vue de la présidentielle. Et n'est pas tendre avec la primaire de son ex-parti.

« Faire la sieste, le volet demi-fermé, en espérant que la brise agite légèrement le voile du rideau ». Jean-Luc Mélenchon, éphémère professeur de français dans sa jeunesse, se fait poète. Pour ses vacances d'été prévues dans une fermette de campagne, le tribun a déjà son programme : dormir et... construire des barrages de pierres, comme il l'a confié sur RTL. Mais pas question pour le candidat du Front de gauche à la présidentielle de s'assoupir sur ses lauriers. Un mois après son investiture par le parti communiste, deux semaines après avoir rempli la place Stalingrad (Paris, 19e) pour son premier meeting de campagne, voilà que ses perspectives « sondagières » s'éclaircissent : 27% de popularité selon un récent baromètre viavoice pour Libération et 7% d'intentions de vote pour 2012 d'après un sondage CSA pour BFMTV-RMC-20 Minutes le 13 juillet. Soit plus que Eva Joly, qui porte les couleurs écologistes pour le scrutin suprême. De quoi faire sourire l'eurodéputé, qui n'a jamais de mots assez durs pour brocarder les « apprentis sorciers médiatico-sondageurs ».

D'ailleurs, Jean-Luc Mélenchon préfère s'appuyer sur d'autres chiffres. Les 10,38% de bulletins du Front de gauche aux cantonales de mars dernier et surtout les « 2 à 3 millions d'électeurs socialistes » qu'il compte vampiriser, comme il l'a expliqué dans un entretien à Libération mercredi. Même apaisé par la perspective des vacances, l'ex-ministre socialiste n'a pas rangé les gants de boxe lorsqu'il s'agit d'épingler ses anciens camarades. Tout y est passé dans les colonnes de « Libé » : les primaires ? « une machine à niveler » et à produire des « divisions surjouées entre copies conformes ». Les récentes pulsions de vertu budgétaire de François Hollande et de Martine Aubry qui proposent de revenir à 3% de déficit public ? Une « politique de superaustérité ». Sur le nucléaire, le président Mélenchon concocterait un référendum quand les socialistes en resteraient, selon lui, « aux vieilles recettes ». Sur la fiscalité, pas question de fusionner la CSG et l'impôt sur le revenu comme Solférino le réclame. Bref, c'est no pasaràn à tous les étages.

Plus collectif

Le PS est prévenu, tout comme Europe Ecologie-les Verts, décridibilisé selon lui pour son « oui » au traité de Lisbonne. Eva la « rouge », Jean-Luc Mélenchon fait mine de ne pas y croire. Offensif avec ses adversaires, l'eurodéputé se veut toutefois plus collectif avec ses partenaires communistes. Plus « nous » que « je » lorsqu'il s'agit d'évoquer leur programme commun. « J'aime mieux vous dire que le meilleur moment, c'est le moment où je ne m'entend plus », a-t-il même ironisé sur RTL en évoquant ses siestes d'été. Il lui faudra pourtant donner de la voix à la rentrée lors des universités d'été du PCF et du Parti de gauche (PG) fin août près de Grenoble. Les bisbilles socialistes, qu'il moque à loisir, pourraient bien couvrir ses appels à la résistance : les universités d'été du PS se tiendront le même week-end à la Rochelle.

Par G. F. V

nico37

Messages : 7067
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Message  nico37 Sam 23 Juil - 15:02

Jean-Luc Mélenchon : « Nous sommes le pays qui a le devoir de résister le premier »
PAR AGNÈS ROUSSEAUX, NADIA DJABALI, SOPHIE CHAPELLE (19 JUILLET 2011)

Pour Basta !, Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l’élection présidentielle de 2012, explique sa vision de « la rupture » : rupture avec les marchés financiers, avec le productivisme ou avec la social-démocratie… À quoi il oppose une « révolution citoyenne » et une « planification écologique ». Entretien avec le leader du Parti de gauche reconverti à l’impératif écologique et admirateur de Jaurès.

Basta ! : Imaginez que la gauche, la vôtre, remporte les élections. Vous lancez des réformes fiscales, des politiques sociales, reconvertissez l’économie... Et là, les agences de notation dégradent la note de la France, la dette grimpe, les taux d’intérêt s’alourdissent. Comment réagissez-vous ?

Jean-Luc Mélenchon : Ce triste sort ne sera pas réservé qu’à un gouvernement du Front de Gauche. Si c’est un gouvernement socialiste, les agences de notation lui tomberont dessus avec la même sauvagerie. Les fonds de pensions savent que les socialistes ne résistent pas. Ils n’ont pas résisté en Grèce. C’est un événement dont la portée dépasse la Grèce. C’est à peu près l’équivalent de ce qui s’est passé avec le vote des crédits de guerre en 1914. Les socialistes allemands avaient juré de faire la grève générale s’il y avait la guerre… Et ils ont voté les crédits de guerre ! La guerre commence avec les banques, et qui est le premier à se coucher et à faire passer son peuple à la caisse ? Le Premier ministre grec, président de l’Internationale socialiste. Et si c’est un gouvernement de droite, ce sera pareil. Les Français sont détestés par la finance anglo-saxonne. Pour eux s’il y a un pays dont il faut briser les reins, c’est bien la France. Parce que la France, ce sont les services publics, c’est « liberté-égalité-fraternité ». La méthode Sarkozy consiste à passer par-dessus bord, petit à petit, tout notre appareil égalitaire : les retraites, la santé, bientôt l’école. Et le monstre financier n’est jamais repu. Il est insatiable. La France est un fruit juteux. Elle sera attaquée.

Mais quelle alternative à un éventuel plan d’austérité ?

Le système est dans une impasse. M. Sarkozy ne tient pas tête. Les socialistes capitulent. Et nous ? On résistera sans concession ! Ceux qui viendraient nous prendre à la gorge seront servis, parce que l’emprunteur a toujours la capacité de ne rien rendre. Que tout le monde gagne sa vie, d’accord, mais pas sur le dos du peuple français, avec des taux d’intérêt à 10% ou 15% ! Pour cela il faut modifier la gestion de la monnaie unique. Il faut changer le statut de la Banque centrale européenne. Là est la clef de tout. Les libéraux ont pris la clef, l’ont jetée au fond de la mer et disent : « Il n’y a pas de clef, il n’y a pas de porte, on ne touche à rien ». L’ancien directeur de la BCE, Jean-Claude Trichet, nous dit : « Si vous rééchelonnez la dette, les compagnies d’assurance vont s’écrouler ». Madame Merkel nous dit : « Oui, mais si jamais ils ne payent pas la dette, les banques vont s’écrouler ». Et nous en sommes là. Tout ça va se casser la figure. Nous ne savons pas à quel rythme, mais c’est parti pour. Récupérons la clef ! Comment construire le rapport de force ? En mettant en place les mesures techniques qui permettront d’assainir la sphère financière. Nous les proposons à tout le monde, et nous les appliquerons dans notre pays. Ce n’est pas à nous d’avoir peur. C’est ceux qui comptent sur notre bêtise pour continuer à les engraisser, sans aucune justification. Il est normal que tous ceux qui apportent quelque chose à la production reçoivent un retour. Mais ceux qui ne sont pas raisonnables de bon gré, le seront donc par la force ! Celle de la loi.


Sur quelles forces pouvez-vous vous appuyer, en Europe ou ailleurs, pour que la France ne se retrouve pas isolée face aux marchés financiers ?

Le premier élément du rapport de force, c’est le peuple conscient, intervenant, impliqué. On ne peut pas gagner en étant enfermé à l’Élysée ou dans trois ministères. Et en Europe ? Nous allons convaincre. D’une frontière à l’autre, il n’y a que des êtres humains, semblables dans leurs aspirations, leurs besoins, leurs amours. Je suis certain que la parole de la France serait entendue. D’abord parce que nous sommes bientôt les plus nombreux : quand même déjà 64 millions ! Nous sommes la deuxième puissance économique de l’Union. Nous sommes un grand peuple, éduqué, formé. Celui de la grande révolution de 1789 ! Notre devoir est de résister les premiers. Quand un pays résistera, la peur changera de camp, plus personne ne voudra céder. Les Islandais l’ont fait, en disant par référendum « on ne paie plus ». Ils s’assoient sur leurs dettes. Leur première décision : élire une Constituante. Grande leçon ! Tel est notre temps : la situation se noue sur le plan social – les gens n’en peuvent plus, ne supportent plus – mais elle se traduit en revendiquant la démocratie. Ce que subissent aujourd’hui les Grecs, c’est la violence d’une Europe autoritaire. Je ne demande qu’à être démenti par les faits ! Vérifions par les urnes ! En Grèce, faites voter ! L’Union européenne préfère imposer ses pillages par la force. Sitôt qu’on entre dans le vif du sujet, les masques tombent : la liberté et la démocratie sont de notre côté, l’oppression, la tyrannie, les méthodes violentes sont du leur.

Votre programme d’action est fondé sur une « révolution citoyenne ». Qu’entendez-vous par là ?

D’abord il y a le mot « révolution », il ne faut pas le brader. « Révolution », cela touche des domaines bien précis. Premièrement, les institutions : fin de la monarchie présidentielle, bataille pour la 6ème République et Assemblée constituante. Ensuite, une modification du régime de la propriété. Dans la révolution citoyenne, certains secteurs d’activité sortent de la propriété capitaliste et du marché : l’éducation, l’énergie, les transports, la santé, l’argent lui-même qui doit redevenir un bien commun. Troisième élément, la modification de la hiérarchie des valeurs : ce ne sera pas la concurrence libre et non faussée ou la liberté du commerce, mais la coopération et la soumission de toute décision à l’impératif de conservation de l’écosystème qui rend la vie humaine possible. Cette révolution est « citoyenne ». L’adjectif n’est pas là pour adoucir ou faire passer la pilule. Il veut dire que le moyen de la révolution égale sa fin. Le moyen, c’est l’action consciente et délibérée – au sens de mise en délibération – du peuple qui exerce le pouvoir. Chaque personne devient citoyenne : elle n’exprime pas seulement ce qui est bon pour elle, ce qu’elle peut faire par exemple dans le cadre du syndicat ou dans le cadre de l’association, elle dit ce qui est bon pour tous. Chacun d’entre nous est investi d’une mission un peu « sacrée », magique : penser ce qui est bien pour tout le monde. L’objectif, c’est que l’humanité s’autodétermine. Qu’elle cesse non seulement d’être en proie à des vérités révélées – auxquelles nous sommes chacun libres de croire en notre for intérieur – mais qu’elle soit aussi libérée de l’injonction que représenterait la main invisible du marché. Une humanité rendue citoyenne c’est une humanité émancipée.

Comment faire en sorte que les citoyens soient en capacité de porter cette révolution, de « penser pour tout le monde » ?

On ne peut pas s’impliquer dans la vie de la Cité si la préoccupation numéro un, c’est de survivre jusqu’à demain et peut-être même jusqu’à tout à l’heure. La condition de base est donc une répartition des biens qui permettent de vivre. Et puis il y a l’éducation : il faut être capable. Il n’y a rien de plus humiliant et dégradant pour quelqu’un que de se savoir ignorant. Il faut un peuple éduqué, avec un rapport critique au savoir. D’où la place de l’école. Ensuite il y a les médias : des gens dont c’est le métier de nous procurer les informations dont nous avons besoin pour être des personnes responsables et capables d’agir en toute conscience. D’où la place centrale de l’information et du système des médias dans la citoyenneté. Les médias sont au service de la conscience civique et leur devoir est de la servir. Ils ne peuvent être irresponsables, ils appartiennent à l’esprit public. C’est très exigeant, c’est comme l’école, qui appartient à la Nation. Avec cela, on aurait déjà les bases. C’est le mécanisme idéal. Une école qui éduque correctement et qui éveille les enfants, des médias réellement respectueux de leur public et de la citoyenneté de ceux qui les lisent… Cela a l’air d’être de bon sens. Mais, dans la vie, rien ne se passe comme cela.

Votre idée de révolution serait-elle donc fondée sur un idéal inatteignable ?

Dans le monde réel, ces choses ne se réaliseront qu’à condition qu’on les aide à se réaliser. En Amérique du Sud, au Maghreb ou en Espagne avec les Indignés, les gens demandent tous la même chose : la liberté, la démocratie, le droit de gagner son pain. Le monde stable, en équilibre, n’existe pas. C’est la lutte qui est mère de toute chose ! Démocrite nous l’a enseigné au 5ème siècle avant notre ère. Commençons par avoir un comportement adulte, acceptons que telle est bien la réalité et tâchons d’y trouver notre place en donnant à cette lutte une forme civilisée : « la démocratie ». Et ensuite réglons les problèmes par le débat, le consentement, et quand nous ne sommes vraiment pas d’accord, l’arbitrage.

Pas par le consensus ?

Le consensus, c’est la violation de la démocratie. Assumons que nous sommes dans des contradictions qu’il faut dénouer, que ce n’est pas malsain que nous ne soyons pas d’accord, et, qu’à la fin, il faut trancher. Et que si l’on se trompe, il faudra peut-être y revenir une deuxième fois. Le réel n’attend pas pour avoir sa propre dynamique. Et la dynamique actuelle, c’est une crise de la civilisation humaine sous l’impact de deux chocs : la crise du modèle capitaliste d’accumulation qui aboutit à l’absurdité que l’on a sous les yeux. Et la crise écologique qui va mettre tout le monde d’accord plus vite que n’importe quelle autre contradiction du capitalisme. Nous sommes dans cette séquence-là, pas dans une séquence apaisée, où l’on discute tranquillement. C’est dans le bruit et la fureur que les choses se construisent à présent. Nous sommes à une période où les êtres humains ont intérêt à savoir ce qu’ils veulent, parce que s’ils ne « savent » pas, l’impact de leurs propres activités va s’imposer à eux. L’écosystème va être détruit. C’est un moment angoissant mais superbe aussi. Nous sommes en pleine responsabilité, comme lorsque on devient adulte. C’est un peu laborieux, nous ne sommes jamais sûrs d’y être arrivés, même à mon âge. Mais c’est quand même bon de se sentir maître de soi, « émancipé », autonome. La révolution citoyenne est une révolution humaniste qui commence, qui passe et qui finit par l’humain. Et ce mouvement-là englobe tout, l’écosystème et aussi les règles sociales.

Vous insistez sur « l’impératif de conservation de l’écosystème ». Que répondez-vous à ceux qui affirment que l’écologie est un problème secondaire par rapport aux problèmes sociaux ?

Cela part d’un malentendu, d’une incompréhension. Il est absolument impossible de séparer quoi que ce soit de l’écologie. Quand on parle de l’écologie politique, on parle de la manière d’appréhender la vie en commun des êtres humains, en tenant compte de sa compatibilité avec l’écosystème. Pour beaucoup de gens, l’écologie est une sorte d’environnementalisme light doublé d’un peu de bonne conscience civique. Ce n’est pas de cela dont il s’agit. On parle de la préservation de l’écosystème qui rend la vie humaine possible. Si on l’épuise, il n’y a plus de vie humaine et donc plus de question sociale, plus de question politique. Sans l’impératif de protection de l’écosystème, on pourra inventer tout ce qu’on veut, si tout le monde est mort, il n’y aura plus personne pour en discuter. Ce constat refonde la totalité de l’idéal de gauche. Il y a un écosystème unique pour les êtres humains, tous dépendants de cet écosystème. Donc il y a un intérêt général qui n’est pas que le résultat des intérêts particuliers. L’écologie politique, ce n’est donc pas le énième chapitre du programme. C’est le cœur, qui nous aide à penser la totalité du programme. C’est la raison pour laquelle nous nous considérons comme un parti écologiste. Pas parce que c’est un des thèmes de la lutte – on aurait pu ajouter laïc, féministe, qui sont des thèmes de lutte centraux pour nous – mais parce que s’en est la condition initiale. Notre devise est « écologie, République, socialisme ». L’écologie est un thème encore trop récent, mais l’ampleur de la catastrophe qui menace va vite conduire tout le monde à réfléchir. Il n’y a pas de meilleure école que la lutte et la réalité.

Vous prônez une « planification écologique », c’est-à-dire ?

La planification, c’est fixer des lignes d’horizon dans une société qui n’en a pas. Et c’est un horizon de progrès humain. C’est discuter sur ce qui est important, ce qui urgent ou pas. C’est ramener la vie de la société dans la délibération collective. Le repère central de la société actuelle est le court terme. L’activité d’une entreprise est guidée par des bilans tous les trois mois, le cycle politique s’est raccourci, le cycle médiatique est à la frontière du collapse entre l’instantané et une durée de visibilité de 24 heures. Tout le pouvoir est dans le temps court. La planification, c’est le retour de la maîtrise collective sur ce qu’on organise. C’est rétablir les droits du temps long. Et l’écologie est le domaine du temps long. Il y a déjà une connivence étroite entre l’idée de planification et l’idée d’insertion de l’activité humaine dans le temps long, c’est celui de la nature.

Comment articuler cette « planification » ou les nationalisations que vous préconisez, sans renouer avec l’étatisme et la centralisation, sans étouffer les initiatives locales ou privées ?

Je ne suis pas partisan de nationalisations tous azimuts, et de la centralisation. Il y a des domaines où ce n’est pas une bonne idée. Celui de l’énergie par exemple : le réseau doit être de dimension nationale et sous la responsabilité de la collectivité toute entière. Mais la production de l’énergie et la planification de ses installations se font nécessairement au niveau local. La planification écologique est nécessairement démocratique, elle n’est pas étatique. Cette planification ne se construit pas dans des bureaux à Paris, même si ceux-ci peuvent impulser le mouvement. La planification écologique, par son contenu démocratique, contamine, irrigue, réorganise la société autour d’elle. Quand on parle de planification, certains répondent immédiatement : « Gosplan » (du nom de la planification de la production agricole et industrielle en URSS, ndlr). « Planifier » ? A ce mot, ils se sont déjà évanouis. Si le Gosplan n’a pas fait que des erreurs, ce n’est pas un bon système. Certains croient que nous n’avons pas été capables de tirer la leçon du Gosplan ? Mais nous avons aussi tiré la leçon du marché ! Cette révolution, son contenu, n’a aucune capacité de conviction, si elle ne transite pas par l’idée fondamentale : les citoyens décideront. Cela nous met à distance des modèles révolutionnaires autoritaires qui peuvent aussi survenir.

Donc la « planification écologique » n’est pas antagoniste avec l’initiative privée ?

Nous partons de la production et de l’entreprise, mais sans le verbiage libéral des petits prétentieux gominés qui prétendent avoir tout compris. « Il faut gérer le pays comme une entreprise », entend-on. Surtout pas ! Quelle idiotie ! Ils décident que personne ne devrait se mêler de prévoir la production, que, seul, le marché « sait », lequel marché est stimulé par la publicité, laquelle publicité est stimulée par le fric. Personne n’a le droit de discuter de cela. De notre côté, nous parlons de « collectif de travail », au sein duquel des gens produisent des biens, qu’on essaie de rendre écologiquement compatibles avec notre environnement, et avec une utilité sociale. Nous favorisons l’auto-organisation, donc le modèle coopératif. Les leviers ne sont pas ceux de la cupidité. C’est un autre modèle : on aime son travail, le goût du travail bien fait, le goût du collectif, d’apporter des choses utiles et qui sont bonnes pour la santé des autres. Le capitalisme est une déformation du sentiment humain vers la cupidité et la compétition. Pourtant deux principes sont présents en chacun d’entre nous, celui de la compétition et celui de la solidarité. Reste à savoir lequel nous mettons aux postes de commande.

Faut-il mettre en place une fiscalité incitative en faveur de l’économie sociale et solidaire, pour les sociétés coopératives par exemple ?

Une fiscalité incitative ? « À votre bon cœur m’sieur dame ! ». Qui veut être gentil ? Moi ! Qui veut donner son portefeuille ? Pas moi ! C’est ça ? Cela suffit. Une entreprise est délocalisée ? Et bien, au revoir au patron. La boîte, elle, reste ici. Les travailleurs la reprennent ! On pose en premier la question aux travailleurs. Vous voulez faire une coopérative ? S’ils ne s’en sentent pas capables, on se tourne vers la collectivité. Et ainsi de suite... Mais on ne laisse plus d’entreprises partir. On crée quelque chose. Je ne suis pas d’accord pour que la transition économique se fasse par « incitation ». Il y a des moments où il faut dire : « C’est comme ça et pas autrement ». Regardez le train à grande vitesse, c’est l’État. Airbus, c’est pareil. Il ne s’est rien passé tant que l’État ne s’y est pas mis. Les patrons du CAC40 attendent pour faire des investissements « d’avoir une visibilité », des « signaux du marché ». Mais qui est le marché si ce n’est eux ? Qu’attendent-ils ? Que la PME du coin donne la tendance ?

Comment faire pour que cette transition économique et énergétique soit socialement acceptable, pour les salariés du secteur automobile par exemple, ou pour les usagers de la voiture ?

C’est trop facile pour l’industrie automobile de nous mettre le couteau sous la gorge alors que rien n’a été fait pour essayer de changer le modèle énergétique des voitures. L’avenir c’est la voiture électrique ? Mais alors, il va falloir des centrales nucléaires en plus ! Donc on n’en finira plus de cette histoire. La clé, c’est la planification. Penser le tout. Pour l’automobile, il faut de nouveaux horizons techniques. Personne n’a envie aujourd’hui de renoncer à la mobilité. Comment concilier l’autonomie de la mobilité, son accessibilité, son confort et le fait que ce soit écologiquement durable ? C’est une question technique, c’est tout. On met des ingénieurs autour d’une table, et on leur dit de trouver. Les solutions existent. Si nous ne planifions pas, nous ne ferons rien de socialement acceptable. Nous ne pouvons pas sortir des énergies carbonées sans planification écologique.

Êtes-vous pour une sortie du nucléaire, et si oui dans quels délais ?

Au Front de Gauche, nous ne sommes pas tous du même avis sur ce sujet. Le Parti de Gauche est pour la sortie du nucléaire. Au Parti communiste, certains sont pour la sortie du nucléaire, la majorité est pour un mix énergétique. Comme candidat commun, je dois porter la parole commune, ce sur quoi nous nous sommes accordés. Les socialistes proposent de diminuer le nucléaire. Mais s’il est dangereux c’est dès la première centrale ! Sans vouloir effrayer les gens, l’une de nos centrales se trouve en amont du fleuve qui dessert la capitale (Nogent-sur-Seine, ndlr). Nous sommes le seul pays au monde à faire un truc pareil ! D’autres centrales sont concentrées dans la vallée du Rhône où se trouve déjà toute l’industrie chimique du pays. Dans l’hypothèse où ce serait très dangereux, ce qui est ma conviction intime, le danger est aggravé en France. Comment s’en sortir ? En faisant appel au peuple souverain. Il faut trancher, pas simplement en discutant entre nous, au sein du Front de Gauche, car sinon nous y sommes encore dans un siècle. C’est donc au peuple de trancher par référendum. Que nous sortions ou pas du nucléaire, la recherche doit continuer pour une raison : trouver la solution pour les déchets. Nous ne pouvons pas accepter l’idée de léguer aux générations suivantes un tas de déchets radioactifs pour 10.000 ans. Ensuite vient la question du délai : entre les scénarios de sortie sur dix ans – ce qui paraît-il risque d’étrangler la France – et ceux sur trente ou quarante ans, la dernière option semble réunir plus de partisans. Sur le nucléaire, nous avons quand même un gros problème : nous ne savons pas démanteler les centrales. C’est un problème immense qui nous reste sur les bras. Quel que soit le scénario, 10, 30 ou 40 ans, il nous faut commencer tout de suite. C’est une vision mesquine de croire que les travailleurs du nucléaire s’identifieraient au nucléaire au point de ne vouloir entendre parler de rien d’autre. Les travailleurs de l’armement, ce n’est pas à l’armement qu’ils sont attachés, c’est à leurs machines, à leurs savoir-faire professionnels. Les travailleurs du nucléaire ont été les meilleurs dans leurs branches. Si vous leur demandez de faire autre chose, ils le feront. Quoi qu’il en soit, il existe une exigence commune : la conservation du caractère nationalisé du dispositif, et la surveillance implacable du système de sous-traitance. À mon avis, la sous-traitance devrait être intégrée dans une entreprise d’État avec une stabilité d’emplois pour les travailleurs, et l’arrêt immédiat de la compétition au fric dans ce domaine. Ça ne coûtera jamais trop cher.

Quelles seraient les énergies de substitution en cas d’arrêt de la filière nucléaire ?

Il n’y a pas que les énergies de substitution, comme le montre le scénario négaWatt, il y a aussi celle que l’on ne va pas consommer. Dans les énergies renouvelables, je suis pour utiliser à fond l’énergie de la mer et que l’on recourt à la géothermie profonde, qui est une immense ressource, facile, accessible, qui ne gêne personne. Les éoliennes ne provoquent pas que de la joie et du bonheur. Je n’irai pas habiter à côté d’un parc d’éoliennes. Ma solution, c’est la géothermie profonde et l’énergie de la mer : c’est une énergie infinie, et c’est très simple à extraire.

Dans ce monde fini, aux ressources limitées, peut-on aujourd’hui être de gauche et productiviste ?

La social-démocratie est intrinsèquement productiviste. Pourquoi ? Elle colle le capitalisme comme la moule à son rocher. Surtout, ils proposent de « partager les fruits de la croissance ». Ils comptent rétablir l’équilibre et la justice sociale avec un supplément de biens. Nous produisons 1.995 milliards d’euros par an. Mais : pas touche ! On va simplement partager les fruits de la croissance : ce qu’il y a entre 1.995 milliards et le surplus. Nécessairement, il faut produire et produire encore. Et ne pas être trop regardant sur ce qu’on produit tant que cela occupe du monde. Nous ne pouvons pas continuer comme ça. Une bonne partie des productions sont absurdes. Elles n’existent que parce que la publicité a stimulé des besoins qui n’existaient pas. Nous devons reconsidérer l’utilité sociale des productions. Je n’adopte pas le mot « décroissance ». Mais il doit nous servir à réfléchir, à faire tomber le mythe du « plus il y en a, mieux c’est ». Cependant, si nous voulons être entendus par un très grand nombre, il ne faut pas commencer par dire : « Vous aurez moins ». Beaucoup vont répondre qu’ils ne peuvent pas faire davantage d’efforts. Mais tout le monde est capable d’entendre que le mode de vie qui nous est proposé est aberrant, que nous faisons des consommations artificielles. Plutôt que de parler de croissance ou de décroissance, je préfère parler de progrès humain, dans la logique des travaux de Jacques Généreux. Où est le progrès humain ? Que faut-il arrêter ou développer ? Cela signifie accepter de se soumettre aux critiques des décroissants. Si on commence par dire que ce qu’ils racontent est insupportable, on perd la puissance d’interpellation qui est la leur.

À combien chiffrez-vous cette transition, les nationalisations, la revalorisation du SMIC à 1.500 euros ? Et comment les financer ?

Nous sommes en train de la chiffrer. Notez que nous sommes sympas : nous pourrions tout prendre et ne rien donner ! C’est une possibilité que je rappelle à ceux qui élèvent trop la voix. C’est ce qui s’est passé en 1789 : nous avons tout pris, et rien donné. Votre question est aussi vieille que le socialisme : Jean Jaurès a été interpellé à l’Assemblée nationale par un gars de droite qui lui disait : « Mais chiffrez, M. Jaurès, chiffrez votre projet ! » À l’époque, Jaurès proposait la propriété collective des moyens de production. C’était un vrai socialiste ! Et Jaurès répond : « Écoutez, vos ancêtres ne se sont pas posés la question avant de confisquer la totalité des propriétés terriennes du clergé, qui possédait plus de la moitié de la terre. » Je réponds de même ! Et à ceux qui parlent un peu trop de la soumission de l’emprunteur au prêteur, je rappelle qu’il est possible de ne rien rembourser. Je crée une ambiance de travail... Ils disent : « Si vous ne remboursez pas tout de suite, je ne vous prêterai plus. » Et bien je réponds : « Si vous n’êtes pas raisonnable, non seulement je ne rembourse pas, mais en plus vous me prêterez de force. » Cette possibilité existe : l’emprunt forcé. On l’a déjà fait, en France. Pour créer ce rapport de force, les gens ne doivent pas avoir peur. Qu’il y en ait encore beaucoup à convaincre n’est pas une raison pour renoncer. Sinon il ne se produira jamais rien. Et puis nous sommes dans un moment chaud. J’ai le sentiment qu’une ouverture dans l’arène politique peut se produire. Si nous posons des questions rationnelles au peuple, il fait des réponses rationnelles : il n’y a plus un sou et les banquiers veulent nous prendre le peu qu’il reste ? Qu’est-ce qu’on fait ? On paie ou on résiste ?

Mais en attendant ce rapport de force, quelles sont vos marges de manœuvre ?

Déjà ramener le curseur là où il était il y a 25 ans. Et ce n’était pas le communisme de guerre ! Depuis, dix points de la richesse produite sont passés des poches du travail à celles du capital. Soit 195 milliards d’euros par an. Cela donne quelques marges de manœuvre. Pourquoi connaît-on des difficultés aujourd’hui ? Pas parce que nous dépensons trop, mais parce que l’on a vidé les caisses en mettant moins à contribution ceux qui sont pourtant en état de donner plus. On a volontairement appauvri l’État. C’est une stratégie des libéraux. Les marges de manœuvre existent. Et n’oublions pas notre capacité à produire. Tout le reste peut partir, nous redresserons immédiatement le pays. La vie continue. Tous les ans, la France produit 1.995 milliards d’euros. Le patrimoine constant, privé et public, vaut 30.000 milliards d’euros. Un investisseur ne peut pas emmener le château de Versailles sur son dos.

Avez-vous l’impression que la gauche est aujourd’hui déconnectée des classes populaires ?

Déjà j’apprécie que vous parliez de « classes » parce que dans les milieux bien élevés, on euphémise, on parle de « couches populaires ». Il y a bien des classes sociales. La société est travaillée par un clivage fondamental aujourd’hui : les oligarques d’un côté, le peuple de l’autre. La gauche politique est illisible. Pour un très grand nombre de gens, la gauche et la droite, c’est pareil. Ça me fend le cœur de dire ça, mais c’est comme ça. La gauche officielle a largement décroché du peuple tout entier. Pas seulement des milieux populaires. Quand on parle des milieux populaires, de qui parle-t-on ? Qui est du peuple ? Les ouvriers ? Les employés ? C’est la classe sociale la plus importante de ce pays. Depuis trois décennies, on nous a expliqué qu’il n’y avait plus d’employés ni d’ouvriers dans ce pays. Maintenant, on a l’air de se rendre compte que ce n’est pas vrai, mais uniquement pour injurier cette masse et l’assigner au Front national, la traiter de raciste, d’être sécuritaire, toute tares bien réparties pourtant. Je pense notamment à Manuel Valls ! Il s’est ridiculisé en disant que les violences conjugales se commettaient surtout dans les quartiers. Tous les milieux sont concernés ! La gauche est décrochée du peuple, au sens où elle exprime le point de vue étroit et limité de la classe moyenne supérieure, qui est prête à consentir généreusement à des sacrifices qu’elle se propose d’infliger à toute la société. Nous connaissons un divorce majeur. 25% de gens sont prêts à voter à gauche en se bouchant le nez, les oreilles et en fermant les yeux, 25% de gens sont prêts à aller voter à droite dans les mêmes conditions parfois, et au milieu une masse immense de désemparés, de désorientés. L’enjeu est de savoir qui propose à toute la société un nouvel horizon. Ce n’est que comme ça que nous arriverons à rassembler de nouveau le peuple : sur une perspective pour tourner la page, une vraie perspective de rupture.

Recueillis par Sophie Chapelle, Nadia Djabali et Agnès Rousseaux

Voir la vidéo version longue (40 minutes) :

Interview Jean-Luc Mélenchon / Basta! from Alter-médias on Vimeo.


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Message  nico37 Dim 24 Juil - 10:58

Aux arbres, citoyens !

4 suicides depuis le mois de juin à l'ONF. 24 depuis 2005... Des chiffres qui font froid dans le dos. SAMEDI, 23 JUILLET 2011 18:38 MARTINE BILLARD

Le Parti de gauche tient à dénoncer la politique irresponsable du gouvernement dans la gestion des forêts françaises. La surexploitation insensée de nos forêts mène inexorablement à l'abandon d'un patrimoine certes fragile, mais néanmoins indispensable au maintien de la biodiversité, de l'équilibre climatique et de la qualité de l'air.

La rentabilisation productiviste du secteur forestier semble être désormais le seul souci de nos dirigeants, conduisant à des baisses drastiques des effectifs et à terme, à la privatisation larvée de ce secteur. Ces objectifs provoquent un mal-être grandissant parmi les employés de l'ONF, malaise qui n'est évidemment pas étranger à cette vague de drames humains. Lorsque délibérément, on abat un poste sur cinq depuis 10 ans, et qu'on prévoit d'en supprimer 700 de plus à l'horizon 2016, comment s'étonner des réactions désespérées des travailleurs de la forêt devant la destruction programmée de leur milieu de travail ? Car on ne choisit pas par hasard d'être technicien-forestier. La passion induit l'orientation, ici plus qu'ailleurs.

Face à la réaction pour le moins désinvolte de la Ministre de l'environnement, le Parti de gauche se déclare solidaire des personnels durement touchés par les gestes irréversibles de leurs collègues.

Avec le collectif SOS-Forêts, il rappelle que c'est bien à l'activité économique de s'adapter à la ressource biologique, et non l'inverse.

Avec les syndicats CGT Forêt, SNAF UNSA Forêts et SNUPFEN Solidaires, il exige le maintien de l'emploi dans le service public de la forêt, la gestion durable de celle-ci, et la protection de sa diversité animale et végétale. Il les soutient dans leur appel à manifester le 25 juillet prochain.

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Message  nico37 Jeu 28 Juil - 19:58

Affaire Takieddine: le Parti de Gauche demande la création d'une commission d'enquête parlementaire MERCREDI, 27 JUILLET 2011 15:51

Une information judiciaire à propos de rétrocommissions qui auraient servi au financement occulte d'un parti politique a été ouverte contre Ziad Takieddine concernant des sous-marins vendus au Pakistan ainsi que le marché des frégates vendues à l'Arabie Saoudite.

La suspension du paiement de ces dernières a été évoquée à plusieurs reprises comme pouvant être à l'origine de l'attentat de Karachi. Dans cette affaire, Ziad Takieddine aurait reçu 90 millions d'euros. Néanmoins, alors qu’une grosse partie de sa fortune, estimée à 100 millions d'euro, se trouve en France, il ne paie ni impôt sur le revenu ni impôt sur la fortune.

La question se pose aussi de savoir quel est le rôle de Ziad Takieddine dans la passation de contrats d'armements au profit de la Libye. Alors que le peuple libyen essaie de se libérer de son dictateur et que des forces françaises sont engagées contre le pouvoir libyen, il est paradoxal que le colonel Khadafi puisse continuer à assassiner grâce à des armes livrées par la France.

Plus largement, suite aux révélations de Médiapart, il est impérieux de faire la lumière sur les relations qu'auraient encore tout récemment entretenues Ziad Takieddine avec les actuels gouvernants français.

Afin de répondre à ces questions, qui dépassent le champ de l'information judiciaire en cours, le Parti de Gauche demande la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire : toute la lumière doit être faite sur le rôle joué par Z. Takieddine dans les ventes d'armes françaises, l'origine de sa fortune ainsi que les mécanismes lui ayant permis d'échapper à l'impôt.

A l'heure où le gouvernement n'arrête pas d'appeler à la responsabilité et à l'austérité, la première exigence est d'en finir avec les passe-droits dont bénéficie une petite minorité d'oligarques qui profite de ses liens avec le pouvoir pour s'enrichir sans payer d'impôts.

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Message  BouffonVert72 Jeu 28 Juil - 22:11

D'abord, Jean-Luc, tu dis ça:
Dans la révolution citoyenne, certains secteurs d’activité sortent de la propriété capitaliste et du marché : l’éducation, l’énergie, les transports, la santé, l’argent lui-même qui doit redevenir un bien commun.
. Et après tu dis ça :
L’objectif, c’est que l’humanité s’autodétermine. Qu’elle cesse non seulement d’être en proie à des vérités révélées – auxquelles nous sommes chacun libres de croire en notre for intérieur – mais qu’elle soit aussi libérée de l’injonction que représenterait la main invisible du marché.
Je ne vois pas comment l'humanité pourrait se libérer de l'injonction de la main invisible du marché en ne nationalisant que l'éducation, l'énergie, les transports, la santé, l'argent. C'est du mitterandisme, que tu veux faire... On connait déjà le résultat : la Bourgeoisie ne lachera pas un pouce.

Jean-Luc, dans la révolution anti-kapitaliste, tous les secteurs d'activités sont d'abord nationalisés, puis socialisés. Sinon le prolétariat restera soumis à la Bourgeoisie, et tu le sais très bien.



l’argent lui-même qui doit redevenir un bien commun
Tu parles, tu ne veux même pas nationaliser puis socialiser les groupes bancaires. Avec ton "pôle public" là, tu vas surtout perdre le Nord... Le Pôle public bancaire de Mélenchon : le seul Pôle public qui est sûr de perdre le Nord !



Notre devise est « écologie, République, socialisme »
Je suis sûr que l'ordre dans lequel tu as placé ces mots est décroissant : du plus important au moins important selon toi... Tes amis du PC vont être content de voir que tu as mis "socialisme" en dernier... Derrière "République" (comprendre : République bourgeoise... sigh).

A la limite tu aurais mis : Socialisme-Ecologie-République, ça aurait pu passer... Ou Ecologie-Socialisme-République.
Mais tu ne peux pas mettre République avant socialisme... Sinon ce n'est plus le Parti de Gauche, ni le Front de Gauche.

Et je note que tu mets une majuscule à république... Mais surtout pas à socialisme, ni à écologie...



Je ne suis pas partisan de nationalisations tous azimuts, et de la centralisation.
Et la socialisation ? Tu en penses quoi ? Les coopératives, bon, ça peut être utile... Mais est-ce cela la socialisation ?
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Message  nico37 Sam 30 Juil - 14:43

Énergie éolienne : la position du PG

Miguel Moreno, délégué national du Parti de gauche Médoc, habitant Saint-Vivien, et Patrick Stora, membre du parti et responsable de la commission départementale « santé » pour la 5e circonscription, souhaitent apporter leur contribution au débat actuel sur le projet de la Zone de développement éolien (ZDE) porté par la CdC de la Pointe du Médoc. Les deux militants sont a priori favorables sur la finalité économique et les enjeux écologiques du projet; leur seul bémol porte sur « la totale transparence dans la communication et la place accordée au citoyen lambda dans le processus. »

Miguel Moreno était présent à Soulac lors de la réunion publique de présentation du projet de la ZDE présidée par Xavier Pintat. « Nous constatons un consensus politique bienvenu pour ce projet, puisque seuls Dominique Bussereau et Henri Sabarot semblent hostiles à l'implantation d'une ZDE. Pour les autres - Pascale Got, Xavier Pintat et les maires des communes du Médoc - l'accueil est favorable ou largement toléré », constate-t-il. Et tous deux d'ajouter : « Ainsi, le Parti de gauche du Médoc ne dérogera pas à la règle et soutient largement le projet puisqu'il a toujours appelé à l'implantation d'une "technopole énergies renouvelables" au cœur du Médoc favorisant l'emploi et la mise en place du "sortir du nucléaire" à construire ensemble. »

« Les citoyens au cœur »
Patrick Stora pense qu'au-delà de l'éolien, il est nécessaire de mettre en œuvre l'exploitation des énergies renouvelables. Il imagine encore un système de distribution de l'énergie plus favorable aux personnes défavorisées. Pour ce qui concerne la ZDE, le PG aimerait avoir « des précisions sur les retombées en terme d'emplois, la part garantie à la main-d'œuvre locale sinistrée ». « Pour que les citoyens s'impliquent dans les grands projets de société, il faut qu'ils en soient au cœur », concluent-ils

M. C.

Contacts : pgmedoc@gmail.com ou 06 44 24 16 79.

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Message  Josh Lyman Mer 3 Aoû - 15:55

Sur les bisbilles entre le PG et le reste de la gauche dans l'Essonne, un article de Marianne 2 paru aujourd'hui.

Sénatoriales : Mélenchon joue à la « dégonfle »
Chloé Demoulin - Marianne | Mercredi 3 Août 2011

Ecarté des positions éligibles par « l'union de la gauche » et menacé de disparaître du Sénat, le parti de Jean-Luc Mélenchon réplique et évoque la présentation de listes dissidentes en Ile-de-France. Un petit jeu sans conséquences ?

Rira bien qui rira le dernier. Ce pourrait être le slogan des prochaines sénatoriales qui se tiendront en septembre. Certes, à droite, Pierre Charon – conseiller en communication déchu de Nicolas Sarkozy – fait trembler l’UMP en menaçant de présenter une liste dissidente à Paris. Mais en matière de bisbilles, malgré les apparences, la gauche n’est pas en reste.

Cette fois, c’est de Jean-Luc Mélenchon et de son Parti de gauche (PG) que vient la fronde. Ecarté de la cuisine interne de « l’union de la gauche » menée par le PS, le PCF et Europe-Ecologie-Les Verts (EELV), le PG menace lui aussi de présenter une liste concurrente dans la capitale. Ce qui risque de coûter un siège de sénateur au chef du PCF, Pierre Laurent, qui occupe la neuvième place en position éligible sur la liste d’union.

Raison invoquée ? Dans le traditionnel marchandage qui précède toute élection, les socialistes, les communistes et les écologistes ont vraisemblablement fait leur tambouille dans leur coin. Résultat, ils n’ont pas daigné laisser de positions éligibles à leurs petits camarades du PG, qui risquent de disparaître de facto du Sénat. Mais à ce petit jeu, le PG ne compte pas se laisser faire.

Coup de pression

« On est modeste » se défend Alexis Corbière, secrétaire national du PG, pour qui « le minimum » serait que « les (deux) élus sortant soient reconduit ». « Ce qu’ils nous proposent, c’est que nous disparaissions », s’emporte-t-il, soupçonnant le PS de vouloir priver le PG de toute représentation politique en cas de victoire de la gauche aux sénatoriales.

La stratégie de « nuisance » lancée à Paris devrait donc être étendue au reste de l’Ile-de-France - sauf dans le 93 et le 94, où les grands électeurs sont traditionnellement acquis au PCF. Mais à vrai dire, ce coup de pression vise essentiellement l’Essonne (91) où le PG veut absolument sauvegarder le siège de sa sénatrice sortante, Marie-Agnès Labarre.

C’est précisément dans l’ex fief de Jean- Luc Mélenchon - après quelques petits arrangements politiques pris au niveau national et autres considérations paritaires - que « l’union de gauche » a « oublié » le PG en se créant une liste sur mesure. « Encore en juin, témoigne un militant du 91, Michel Berson (PS bien implanté, ndlr) devait prendre la tête de liste et Marie-Agnès Labarre aurait été rééligible en seconde position ». Mais c’était sans compter avec le « parachutage » du N°2 de EELV, Jean-Vincent Placé, en tant que tête de liste, suivi de près, en deuxième position, par la sénatrice PS, Claire-Lise Campion (parité oblige) et en troisième position par le communiste Bernard Verra.

Sacrifices côté PS
« Pas très gentil » peut-on lire du côté des militants du PCF qui jugent que Jean-Luc Mélenchon n’est pas très reconnaissant « maintenant qu’il est candidat à la présidentielle » du Front de gauche. Pourtant la menace de candidatures dissidentes présentées par le PG plane depuis des mois, bien avant que le PCF n’adoube son champion pour la présidentielle. Ce serait « le baiser de Judas ! » s'était déjà inquiété en mai dernier, Lydie Benoit, chargée des élections du PCF.

« C’est comme avec les grèves, explique un sympathisant du PG de Paris, le PCF est en position de force. Pourquoi ils négocieraient avec nous ? Si la gauche perd, ils nous rendront responsables. Et si elle gagne, ils le prendront pour eux. » Les proches de Jean-Luc Mélenchon veulent donc croire à un retour à la table des négociations et à des sacrifices côté PS - si ce n'est PCF - d’ici septembre. Mais à ce petit jeu de « à qui se dégonflera le premier », rien n'est sûr. Et c’est toute la gauche qui risque d’y perdre.
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Message  nico37 Sam 6 Aoû - 0:31

Le Parti de Gauche demande l’abandon des poursuites contre Salim Messad

Lors de l’évacuation du campement des Indignés de la place Syntagma par la police grecque, le 30 juillet 2011, 8 personnes ont été interpellées, dont deux Français. Parmi eux, notre camarade Salim Messad, militant investi activement dans la lutte des chômeurs et précaires en France, qui était de passage à Athènes.

Salim Messad et les autres personnes arrêtées comparaîtront devant la justice grecque ce jeudi 4 août, pour « violation des lois sur la protection de l’environnement ». Le gouvernement grec n’a rien trouvé de plus intelligent que d’accuser ceux qui dénoncent les mesures d’austérité de polluer l’environnement !

Le Parti de Gauche demande l’intervention du consulat français auprès des autorités grecques, pour la relaxe de Salim Messad et de tous les Indignés inculpés de la place Syntagma. Le Parti de gauche est solidaire des revendications des Indignés contre les mesures d’austérité.

Partout en Europe, c’est le capitalisme qui pollue la vie des peuples, et non les Indignés !

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Message  nico37 Lun 8 Aoû - 21:29

Algues vertes. Le Parti de Gauche dénonce " l'hypocrisie des pouvoirs publics " 8 août 2011 à 12h08

Dans un communiqué daté du 5 août, le Parti de Gauche des Côtes d'Armor, réagit à la mort des sangliers en baie de Morieux et fait le lien avec "la recrudescence des algues vertes".

Le Parti de Gauche des Côtes d'Armor, dans un communiqué daté du 5 aout, réagit à la mort de sangliers, en baie de Morieux, au mois de juillet. Sylvestre Roth, co-secrétaire départemental, dénonce "la fuite en avant d'un modèle agricole qui contribue à détruire l'écosystème sans pour autant parvenir à fournir un revenu descent à l'ensemble des agriculteurs".

Changer le mode de production agricole
Le Parti de Gauche demande à l'Etat "de faire toute la lumière sur les analyses faites sur les décès suspects attribués à la présence d'algues vertes et (...) d'engager de véritables mesures visant à endiguer cette catastrophe écologique en cours", explique le communiqué. Et d'ajouter que "ce serait se tromper de cibler que de mettre en accusation les agriculteurs, qui sont pour la plupart également victimes de ce système". Le Parti de Gauche demande "de se lancer sans plus tarder dans la transformation progressive du mode de production agricole afin de sortir du modèle productiviste et intensif mis en oeuvre sous l'égide de la Politique Agricole Commune".

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Message  gérard menvussa Lun 8 Aoû - 22:13

Nico vient d'adhérer au pg (et par conséquent il reproduit avec une grande sagacité tous leurs communiqués, y compris les plus inutiles) ou bien ?
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Message  gérard menvussa Lun 8 Aoû - 22:14

Nico, ya longtemps (15 jours ?) que tu n'as pas posté de communiqué du parti radical ! Ca commence à manquer...
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Message  gérard menvussa Lun 8 Aoû - 22:15

Enfin, j'dis çà, j'dis rien !
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Message  gérard menvussa Lun 8 Aoû - 22:15

C'est histoire de causer
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Message  gérard menvussa Lun 8 Aoû - 22:16

Et encore "ce n'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule", comme le dit souvent un participant acharné de ce forum
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Parti de Gauche - Page 24 Empty Mélenchon enfile les perles social-démocrates sur la crise

Message  Roseau Jeu 11 Aoû - 16:23

http://info.francetelevisions.fr/video-info/index-fr.php?id-video=rhozet_4v_20110811_53_11082011081710_F2
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Message  nico37 Mar 16 Aoû - 12:00

Communiqué du Parti de Gauche : Soutien à la moblisation des sans logis

Le Parti de Gauche sera présent lors de la Marche des Sans Toits et des Mal-Logés, organisée samedi 6 août à Paris à l'appel du collectif « Urgence, un toit » et des salariés de l'urgence sociale.

Non content d'annoncer la suppression de 4500 nuitées en hôtel et la fermeture de 8500 places ouvertes dans des gymnases, le gouvernement s'enfonce dans l'ignominie en faisant des expulsions sont triste lot quotidien.

300 familles à la rue, menacées d'expulsion ou prioritaires DALO, occupent le Square Boucicaut à Paris depuis le 16 juillet dernier. D'autres campements de personnes sans logis ont été implantés en banlieue parisienne à Montreuil ou à La Courneuve.

Partout, bombant le torse dès lors qu’il s’agit de s’en prendre aux plus fragiles, ce gouvernement va jusqu’à mobiliser d’importantes forces de police pour traquer ces malheureux et pour procéder à des évacuations manu militari.

Au cours de la nuit du jeudi 4 août, une intervention policière a eu lieu à l'encontre des personnes sans logis, qui s'étaient installées à proximité des locaux de l'association Droit au Logement, situés rue de la Banque (Paris).

Cette répression policière à l'endroit des personnes sans logis ainsi que l'absence de réponses adaptées sont parfaitement inacceptables.
Le gouvernement doit mettre en oeuvre un plan d'urgence et respecter la loi, tant en matière de logement que d'hébergement social. Son incapacité à régler cette question ne saurait plus longtemps masquer son manque de volonté de se saisir de ce sujet.

Le Parti de Gauche affirme de nouveau son soutien aux moblisations des personnes mal logées et sans logis.

Marche des sans toit et des mal-logés Samedi 6 août à 17h Passerelle L. Senghor

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Message  nico37 Mer 17 Aoû - 13:17

Il est temps de résister à la finance ! par Jean-Luc Mélenchon

C’est comme un vertige que ces informations sur la nouvelle bouffée de délire morbide de la sphère financière. En abaissant la note des Etats-Unis d’Amérique une agence de notation a franchi une limite au delà de laquelle il n’y a guère de retour en arrière possible. Avant la reprise, en pleine pause, j’ai donc pensé utile de marquer le moment par ces quelques lignes. J’ai cru les devoir aux cinq mille personnes qui viennent quotidiennement, en plein été, circuler dans les pages de ce blog comme sur une de ces agoras de notre temps dorénavant familières.

Qu’une seule fois il ait été dit, par une autorité du système lui-même, que les Etats-Unis ne sont plus un placement sécurisé et c’est tout un univers qui prend fin. Si le roi est nu aux yeux de tous, ne fût-ce qu’un instant, il devient impossible d’ignorer ensuite, quoi qu’il fasse, qu’il n’est qu’un homme comme les autres. Car tout l’édifice financier mondial repose en dernière instance sur un pur article de foi à propos de la valeur refuge d’une monnaie, le dollar, dont tout le monde sait pourtant qu’elle ne vaut peut-être pas le prix de l’encre et du papier avec lesquels elle est fabriquée. Au même moment, et ce n’est pas un hasard, l’Euro trébuche une fois de plus, montrant qui avait raison entre ceux qui criaient à la guérison du fait de leur remède de cheval et ceux qui soulignait l’impasse aggravée. Ainsi, en plein mois d’août, aux Etats-Unis et en Europe, c’est-à-dire au cœur du cœur du système capitaliste mondialisé, un monde s’étouffe tout seul sous l’effet de ses propres normes, mensonges et règles absurdes. Ah oui ! Comme nous avons en vain décrit, analysé, décortiqué et prédit, des années durant, les effets à venir de la ronde aveuglée des capitaux fictifs et des capitaux flottants ! Comme nous avons alerté, tant de fois, contre la cancérisation générale de l’économie par cet épisode de financiarisation si spécial de l’histoire du capitalisme ! Ce travail de l’altermondialisme n’enlève rien à l’effet de stupeur que provoque la confirmation de nos thèses par les évènements de ces derniers jours. Ce qui est en jeu ce n’est pas seulement une crise au sens que l’on donne à ce mot pour désigner un dysfonctionnement majeur avant un retour à l’état antérieur. Bien sur un énorme bug est en cours. Il touchera la planète entière du fait de l’imbrication des systèmes locaux dans le réseau monde. Mais la suite ne pourra ressembler à ce que nous avons connu. Par exemple, la hiérarchie de l’économie mondiale va être bouleversée. J’ai publié ici même, il y a deux ans, une note à ce sujet pour présenter la thèse d’une « bifurcation » de l’économie monde et donc du centre de la civilisation humaine. Naturellement tout ceci ne veut pas dire que le système capitaliste soit éternel et que seuls son organisation et sa hiérarchie pourraient être modifié. On peut imaginer qu’à la faveur des désordres et des dislocations qu’une crise majeure provoquerait, les sociétés elles mêmes bifurquent et s’orientent sur d’autres valeurs et modes sociaux que ceux dans lesquels nous avons vécu jusque là. En effet pour l’instant nous ne considérons que l’aspect financier de la dislocation du système. Mais la dimension autrement plus violente et décisive qu’est la crise écologique continue son œuvre. Et les mêmes dirigeants incapables qui se montrent impuissants à maitriser des choses aussi banales que des dettes souveraines le sont bien davantage pour prendre les décisions de long terme que la crise écologique exige.

Naturellement la plupart des gens ne comprennent rien à ce qui se passe et ils n’auront guère moyen de le faire compte tenu des refrains déjà mis en circulation. La propagande dominante s’arcboute sur les thèses qui ont conduit à la catastrophe : « il faut faire des sacrifices, il faut rembourser la dette » bla bla. Bien sûr, la Grèce ne remboursera jamais, bien sûr, les Etats-Unis non plus. Bien sûr que la suite va mal tourner et toutes les tensions s’aggraver dans les nations et entre elles. Sauf si ! Sauf si tout pouvait continuer comme avant. Si l’illusion pouvait durer. Si chacun voulait bien « faire semblant », comme avant. C’est à quoi ils travaillent. C’est ce qu’ils appellent « regagner la confiance des marchés ». Encore une minute monsieur le bourreau ! Mais nous, nous savons.

Ces jours-ci le monde franchit un seuil. Une nouvelle saison de l’histoire est vraiment engagée. Nous n’en serons pas spectateurs mais acteurs. Une dure séquence est à venir. Je ne l’aime pas, mais je n’en ai pas peur. L’expérience accumulée par l’examen de tant de situations dans le monde, le refus du confort de courir avec la meute des importants nous ont bien préparés. Ils me font voir ce qui vient sans surprise et bien équipé de solutions. Cependant, comme il est étrange de lire, parfois sous la plume de nos pires détracteurs, des phrases et des idées qui hier encore nous étaient reprochées comme la preuve de notre « archaïsme ». Je pense par exemple au journal « Le Monde ». Il prête à l’économiste Daniel Cohen, dont il est précisé qu’il est membre du conseil de surveillance de ce quotidien, une analyse où la BCE devrait fonctionner comme une « bombe nucléaire » pour faire « capituler les marchés ». Comment ? En achetant massivement les titres de dettes souveraines chaque fois qu’une tension anormale apparaitrait en sorte que les « marchés » sachent que la banque centrale « aura toujours le dernier mot ». C’est exactement ce que nous disons sur tous les tons, depuis le début de la crise grecque. Et qui nous vaut d’être classé à « l’extrême gauche » par ce journal. Et comme il est frappant de lire, dans la même page, une démonstration chiffrée du fait que jamais la dette grecque ne pourra être payée, même en une génération ! Avons-nous jamais expliqué autre chose ?

Pourtant, avoir eu raison ne nous vaudra aucun avantage particulier. L’histoire n’est pas un colloque savant. La lutte va s’aiguiser, les rapports de force se tendre ! Dans l’immédiat voici les deux camps possibles : capituler ou résister.

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Message  nico37 Ven 19 Aoû - 14:18

Mélenchon, le tribun trublion

De la même façon que les élections européennes de 2009 auront redessiné la carte politique écologiste avec la création d'Europe Écologie-Les Verts, elles auront restructuré la gauche de la gauche avec l'émergence du Front de gauche («son» Parti de gauche plus le Parti communiste et Gauche unitaire), au nom duquel Jean-Luc Mélenchon est aujourd'hui candidat à l'élection présidentielle. Ancien ministre de l'Enseignement professionnel de 2000 à 2002, sous le gouvernement de cohabitation de Lionel Jospin, l'ex-sénateur socialiste, actuellement député européen, parvient, à 61 ans, au faîte de sa carrière politique avec cette candidature à la magistrature suprême, qui a déjà eu deux conséquences tangibles sur le paysage politique : la marginalisation du Nouveau Parti Anticapitaliste d'Olivier Besancenot, qui a refusé toute alliance, et l'effacement officiel du Parti communiste au profit d'un candidat qui n'est pas issu de ses rangs pour la première fois depuis 1974.

Ayant désormais les coudées franches, le candidat Mélenchon - coprésident du Parti de gauche qu'il a fondé en quittant le PS en février 2009 sur le modèle du parti allemand Die Linke - mène une campagne tambour battant, mais plus apaisée qu'il y a quelques mois. Licencié de philosophie, Mélenchon le tribun trublion ne dédaigne pas la polémique qui buzze sur internet. Dans son viseur: certains journalistes et la classe politique, étrillés dans son livre à succès « Qu'ils s'en aillent tous. » Désormais, Jean-Luc Mélenchon «présidentialise» sa campagne et joue plus collectif. Il compte bien sur l'actuelle crise financière et sociale pour dénoncer la «mondialisation libérale» - et reprocher au PS sa modération. Avec environ 7 % d'intentions de vote, il espère ainsi ravir à ses anciens «camarades» socialistes deux ou trois millions d'électeurs… De quoi être en position pour négocier un ralliement au second tour et, dès à présent, peser sur les listes de gauche aux sénatoriales de septembre.

NPA : l'après Besancenot

Dure tâche pour Philippe Poutou que celle de succéder au très médiatique Olivier Besancenot. Investi candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), le syndicaliste CGT de chez Ford Aquitaine Industrie, 44 ans, souffre d'un vrai déficit de notoriété. Il est crédité de 1 à 2% d'intentions de vote. Autre candidature, celle de Nathalie Arthaud qui succède à Arlette Laguiller pour «Lutte Ouvrière» - une candidature de «témoignage».

nico37

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Message  nico37 Lun 22 Aoû - 13:55

Fraude sociale, fraude fiscale : qui sont les vrais profiteurs ?

Leur système est au bord du précipice mais il faut encore qu'ils usent des pires artifices pour allumer un contre-feu !

Ce week-end, Thierry Mariani et la Droite populaire, inlassables défricheurs pour l'UMP des terres extrêmes de la droite, proposaient un "fichier généralisé des allocataires" sociaux pour, selon eux, lutter efficacement contre la fraude. Xavier Bertrand, ministre de la santé du travail reprenait dans la foulée la balle au bond pour annoncer la mise en place de celui-ci avant la fin de l'année.

La belle affaire : le sale boulot avait déjà été fait par l'UMP avec la création du Répertoire national commun de la protection sociale (RNCPS), voté dans la loi de finances de la Sécurité sociale 2007 et autorisé par la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés)en décembre 2009. Dès lors qu'il s'agit de ficher, la droite a décidément de la suite dans les idées.

Mais la ficelle est un peu grosse au moment même où les vrais profiteurs se repaissent de la saignée des peuples !

Car la réalité des chiffres est abrupte et nous rappelle que ceux qui profitent le plus dans notre société ne sont pas ceux qu'on voudrait nous faire croire.

La fraude aux prestations sociales est estimée, selon le ministère du travail, entre 540 et 808 millions d'euros par an sur 60 milliards de prestations globales versées. Le travail non déclaré engendrerait, quant à lui, entre 13.5 et 15.8 milliards d'euros par an de cotisations sociales non perçues. Et la fraude fiscale, sous toutes ses formes, représenterait, quant à elle, entre 40 à 50 milliards d'euros dans notre pays d'après la Commission européenne !

Le Parti de Gauche dénonce avec la plus grande fermeté l'épouvantail de la fraude sociale agité, par pur opportunisme politicien et électoraliste, en pleine tempête financière et économique et sociale.

Non pas que la fraude sociale ne soit pas grave. Elle doit faire l'objet d'un traitement adapté mais ne doit pas faire oublier que déficits et dettes sont d'abord le fruit des cadeaux que s'octroie l'oligarchie et de ses tricheries.

C'est donc bien contre toutes les fraudes que le Parti de Gauche entend lutter. Que chacun l'entende : leurs niches fiscales, leurs exonérations de cotisations patronales, leur recours aux paradis fiscaux, leurs petits arrangements entre amis n'y couperont pas non plus.

nico37

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Message  panchoa Lun 22 Aoû - 21:57


PolitiquesAujourd'hui à 18h20 libe

Fondateur du Parti de gauche, Claude Debons rend sa carte

L'ancien syndicaliste de la CFDT estime dans une lettre que le parti de Mélenchon «s’est éloigné du projet initial».
6 commentaires
Par LILIAN ALEMAGNA


Ce n’est pas un grand claquement de porte mais un départ qui devrait interpeller Jean-Luc Mélenchon à quelques jours des «Remues-méninges» de son Parti de gauche (PG) vendredi à Grenoble. Claude Debons, ancien syndicaliste de la CFDT vient de quitter le PG, co-présidé par le candidat du Front de gauche à la présidentielle.

Membre fondateur du PG (en novembre 2008 après la sortie du PS de Mélenchon), Debons critique, dans une lettre datée du 27 juillet que Libération.fr (à lire ici) s’est procurée, l’évolution de sa formation. S’il assure que «beaucoup d’avancées ont été réalisées» depuis trois ans, notamment «la construction du Front de gauche» – une «avancée inestimable» – l’ex-cheminot critique durement l’évolution d’un PG qui «s’est éloigné du projet initial».

«Faute d’avoir su faire vivre un certain pluralisme des idées et des expériences», Debons regrette un PG à l’«orientation trop souvent "gauchiste"», «un centralisme inadapté à notre époque», «dans le registre de la protestation et du témoignage» et avec «des rapports au reste de la gauche dans un registre "néo-NPA" [qui empêche] de s’adresser efficacement aux électeurs de gauche qui votent socialiste.» Conséquence: «Les analyses et orientations actuelles ne permettent pas de sortir d’une posture propagandiste et de hisser le vote Front de Gauche à un niveau d’utilité et de crédibilité élevé.»

Présent dans la campagne de Mélenchon


«Ces évolutions ont conduit nombre de militants avant moi, pourtant venus avec enthousiasme pour participer à cette aventure et ’’faire de la politique autrement’’, à partir», poursuit l’ancien de la CFDT. Précisant toutefois qu’il continuera de s’impliquer dans le Front de gauche – alliance du PG, du PCF et d’autres formations de la gauche radicale… Donc qu’il participera à la campagne de Jean-Luc Mélenchon…

«Je regrette ce départ mais ce n’est pas un drame», a réagit Eric Coquerel, secrétaire national du PG et ancien camarade de Debons lors des comités antilibéraux de 2007 auprès de Libération. «Je constate en même temps que Claude pense toujours que le Front de gauche est la seule solution, que sans le PG, il n’y aurait pas eu cette force, poursuit l’ancien chevènementiste. Nous avons réussi à créer une nouvelle force, Jean-Luc [Mélenchon] a bien dit lors de son discours de candidature place Stalingrad qu’il était ’’au cœur de la gauche’’… Je ne comprends pas ce qu’il faudrait faire de plus.»

En retrait depuis quelques mois, Claude Debons avait déjà quitté la direction du PG lors du congrès du Mans en novembre 2010. Il avait alors critiqué un positionnement politique trop radical de la part de Jean-Luc Mélenchon.

panchoa

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Message  nico37 Mer 24 Aoû - 13:26

Pour Jean-Luc Mélenchon, " c'est tout le système qui est en crise " pour Le Monde.fr | 23.08.11 | 12h45

Jean-Luc Mélenchon: "La description de la dette ne cherche qu'à faire peur. C'est un calcul aberrant."

Jean-Luc Mélenchon est parti en campagne. A trois jours du rendez-vous estival du Parti de gauche (PG), les 26, 27 et 28 août à Grenoble (Isère), le candidat du Front de gauche – alliance électorale du PCF, du PG et de la gauche unitaire – plaide pour une rupture face à la crise.

Il estime ainsi, dans un entretien au Monde, que "c'est tout le système qui est en crise". Pour faire face, il propose "la mise en place de visas sociaux et écologiques pour toute marchandise entrant dans l'Union" ainsi que "l'instauration d'une souveraineté économique qui interdise les délocalisations dans tous les cas où cela aboutit à la perte d'un savoir-faire ou à la destruction d'une zone de production". C'est, à ses yeux, "le prix de la survie" de l'Union européenne.

L'eurodéputé ne cesse aussi de dénoncer la manière dont la dette est présentée aux Français. "C'est un prétexte", voire une manipulation : "La description de la dette ne cherche qu'à faire peur", assure-t-il, contestant le calcul qui rapporte la dette au PIB annuel. "C'est un calcul aberrant, qu'on ne fait pour aucune entreprise ou ménage", soutient-il. Il faut, selon lui, "rapporter la dette française à la capacité de production du pays", sur sept ans et trente-et-un jours, durée moyenne d'un titre dette français.

Réfutant toute règle d'or – règle budgétaire de limite du déficit à 3 % du PIB que le gouvernement veut inscrire dans la Constitution – le président du PG fustige l'attitude des socialistes. "C'est une règle rigide qui oblige à une purge sans précédent pour le pays. Le ralliement des socialistes à cette politique d'austérité est une capitulation sidérante", tacle-t-il.

A ses yeux, la présidentielle de 2012 doit être l'occasion de revenir sur la stratégie de la gauche vis-à-vis des banques et du système financier : "Aucun engagement n'a de sens si on ne dit pas comment on va empêcher le système financier, par la dégradation de la note de notre pays, d'interdire toute politique autre que celle de l'austérité", assure le candidat. Jean-Luc Mélenchon prône, pour sortir de la crise et de sa spirale descendante, une augmentation forte des impôts touchant les riches et les entreprises. Une manière encore de se démarquer des socialistes, qu'il juge trop frileux.

Lire l'intégralité de l'entretien avec Jean-Luc Mélenchon dans le journal daté du mercredi 24 août.

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Message  gérard menvussa Mer 24 Aoû - 15:56

Article clairement approbateur dans libé aujourd'hui : je laisse nico37 le publier...
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Message  nico37 Jeu 25 Aoû - 14:32

Ode à Jean-Luc Mélenchon d'un libéral convaincu
Le philosophe Gaspard Koenig, pourtant libéral, défend avec fougue le leader du Parti de gauche. Explication enflammée…]

Ce que le PS propose, ce n’est pas un programme électoral, c’est un compte-rendu de conseil des ministres. Un liste de gentilles petites réformes, rédigées par des technocrates bien mis, et qui pourraient peu ou prou émaner du présent gouvernement. Rien n’est supprimé, rien n’est créé, rien n’est réinventé. Faire de la réforme du taux d’imposition sur les sociétés une priorité politique illustre suffisamment le degré d’ambition de ceux qui prétendent « changer de civilisation ».

Les électeurs ne s’y trompent pas. Absente pendant dix ans du gouvernement et défaite à trois élections présidentielles successives, la gauche devrait être, par le jeu naturel de l’alternance et l’usure du pouvoir en place, au pinacle des intentions de vote. Les élections de 2012 devraient être jouées d’avance, comme ce fut le cas en Angleterre après dix ans de New Labour. Force est de constater que l’incurie de l’équipe socialiste actuelle rend difficile pour les foules de s’enthousiasmer. L’incurie, une déclinaison du care ?

Jean-Luc Mélenchon : la « gauche originale »

Je me suis donc mis en quête, non pas de « l’autre gauche », mais de la gauche originale, dont le PS a dévié en une sorte de congrès de Tours inversé. J’ai visionné une centaine d’heures d’émissions avec Jean-Luc Mélenchon. J’ai lu son programme, disponible sur le site du front de gauche. J’ai constaté avec plaisir que ledit site était horriblement mal conçu, signe de bonne santé d’un parti qui ne perd pas son cerveau dans la communication.

Et j’ai découvert, à ma grande surprise, un homme qui sait lire, qui sait parler et qui sait penser.

Qui sait lire. A la différence de ses collègues, Mélenchon ne se contente pas d’apprendre par coeur les fiches préparées par ses conseillers. Il est capable de citer aussi bien les études babouvistes, les analyses de François Furet ou les annexes du dernier livre d’Attali. Il n’hésite d’ailleurs pas à s’entourer, lors des débats, d’exemplaires annotés, post-ités, torturés, où il va chercher un chiffre ou un raisonnement. Sa « connaissance des dossiers », comme disent les journalistes avec un léger mépris, égale celle des ministres. Ce n’est ni un lettré aigre comme Bayrou, ni un collégien ampoulé comme Villepin. C’est un vrai intellectuel de combat comme la IIIè République savait en produire.

Un tribun, admirable raisonneur

Qui sait parler. La superbe dialectique mélenchonienne, produit de la solide et inégalée formation trotskiste, capable de retourner n’importe quel argument avec le sourire, ne serait rien sans son phrasé gouailleur, subtile combinaison d’accent pied-noir refoulé et de l’argot d’Arletty. Un homme capable d’utiliser le mot « s’esbigner » à la télévision publique ne peut être foncièrement mauvais. Exploit encore plus rare, Mélenchon ne parle pas tout seul. Il dialogue. Regardez le débat entre Marine Le Pen et Laurent Joffrin ; prenez la même contre Mélenchon. D’un côté, des gloussements hystériques sur les valeurs républicaines. De l’autre, des réponses point par point au programme économique du FN, que Mélenchon semble d’ailleurs connaître mieux que sa signataire. Mélenchon n’est pas seulement un tribun, c’est un admirable raisonneur.

Qui sait penser. Mélenchon connaît la réalité sociale de l’intérieur, ayant toujours conservé, à travers – ou malgré - sa carrière parlementaire et ministérielle, un contact intime avec la base, ses luttes, ses égarements, ses intuitions. Son constat a le courage de la simplicité : il y a quelque chose de pourri dans la République de France. Ces élites entremêlées et consensuelles sentent la fin de race. Le système économique et fiscal est déréglé. Les institutions de la Vè République sont devenues au mieux des dortoirs, le plus souvent des hospices. Autant rebattre les cartes, comme la France a toujours su si bien le faire, et convoquer une Assemblée Constituante.

La fulgurance mélenchonienne

J’admire tellement Jean-Luc Mélenchon que j’aimerais être d’accord avec lui. Hélas ! J’ai beau forcer mon naturel, je ne partage aucune de ses conclusions, que ce soit sur le partage des richesses, la planification écologique ou la sortie du traité de Lisbonne. Mais je reconnais que ses idées sont fraîches, fortes et souvent fulgurantes. Elles suggèrent non pas de rafistoler un système moribond, mais de lui opposer une véritable alternative, comme sur la question de la dette, où Mélenchon propose un défaut partiel et assumé. On est loin des débats idiots sur la règle d’or.

Finalement, le seul débat de qualité que nous pourrions espérer voir entre les deux tours de la présidentielle serait celui qui opposerait Nicolas Sarkozy et Jean-Luc Mélenchon.

nico37

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Message  nico37 Mar 30 Aoû - 12:40

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