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CONTRE G8 : ATELIER PRECARITE par l'Union nationale CGT des CROUS

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CONTRE G8 :  ATELIER PRECARITE par l'Union nationale CGT des CROUS Empty CONTRE G8 : ATELIER PRECARITE par l'Union nationale CGT des CROUS

Message  fée clochette Lun 16 Mai - 23:42

La FERC CGT a participé au contre G8 et a animé certains débats. Des comptes rendus ont été publiés. celui ci concerne l'atelier Précarité

CONTRE G8 ATELIER PRECARITE
Intervention de Chantal Thomazeau (UN CGT CROUS)
D’après l’Observatoire de la vie étudiante, le pourcentage d’étudiants issus des classes populaires diminue dans l’enseignement supérieur, en particulier pour les filières sélectives.
Un étudiant sur deux est obligé de se salarier pour financer ses études, 100 000 vivent sous le seuil de pauvreté, ¼ d'entre eux consacre moins de 100 euros par mois pour manger (Enquête réalisée en 2008 sur l'alimentation des étudiants par le CROUS d'Aix Marseille).
Cette précarité est une des principales raisons expliquant le recul du nombre d'inscriptions dans l'enseignement supérieur avant la crise, un étudiant sur cinq interrompait ses études pour des raisons financières. (Source : Projet de loi de finance 2010 : Analyse de l'U.N.E.F)
Si les étudiants sont rarement très pauvres, c’est parce que les très pauvres deviennent rarement
étudiants.
Il faudrait aussi prendre en compte les inscrits qui ont abandonné rapidement leurs études parce qu’ils
n’ont pu surmonter de graves difficultés matérielles (qui sont par définition hors du champ de l’enquête).
Les situations de pauvreté grave et durable ne doivent pas non plus faire perdre de vue les étudiants qui compensent l’insuffisance de leurs ressources en prenant un travail qui concurrence leurs études,
compromettant ainsi leurs chances de réussite.
Mais le travail ne permet pas de poursuivre n’importe quel type d’études. Les filières les plus
prestigieuses et les plus sélectives exigent que la vie des étudiants soit tout entière organisée autour des études ; elles ne tolèrent ni la concurrence des loisirs ni celle d’une activité rémunérée régulière. Les étudiants que le manque de ressources force à travailler en sont pratiquement exclus. Une seule solution pour ces étudiants, c’est prendre un prêt étudiant qui hypothèque leur entrée dans la vie active.
Le réseau des oeuvres universitaires a été créé dans sa forme actuelle par la Loi du 16 mars 1955 avec objectif de donner à tous les étudiants les mêmes chances d'accès et de réussite dans l'enseignement supérieur en accompagnant leur vie quotidienne.

L’enjeu majeur de la loi organique à la loi de finances a fait passer les établissements du réseau d’une
culture de moyens à une culture de résultat avec seul objectif l’excellence « partagé par tous ». Il s’agit
surtout d’améliorer l’équilibre économique mesuré par le taux de couverture palliant la baisse des
subventions de fonctionnement.
Un étudiant dispose en moyenne de 500 euros par mois pour se loger, se nourrir et payer des études.
Accès au logement : actuellement il existe 161 500 logements CROUS, il est prévu de construire 58 500 logements en 2020 pour les CROUS et atteindre l’objectif de 680 000 logements destinés aux étudiants. Le privé devant se charger d’atteindre cet objectif.
Tous les nouveaux programmes logements CROUS ainsi que ceux de ces dernières années se font sur
le type de résidence. Les montants des loyers sont en moyenne autour de 200€. Ces logements ouvrent droit à l’APL, mais il faut ajouter des charges complémentaires de fonctionnement, d’eau et d’électricité. Le montant du loyer n’est plus fixé de manière à offrir à nos usagers un loyer le plus bas possible mais qui doit permettre d’atteindre un taux de couverture de 100%. Tous nos usagers susceptibles d’obtenir un logement sur critère sociaux n’ont pas le droit à l’APL, le coût de ces logements proches des programmes privés les exclu de pouvoir se loger dans ces résidences. Beaucoup d’étudiants doivent se trouver un job pour pouvoir vivre décemment et comme l’APL ou L’ALS sont octroyés en fonction des revenus des étudiants, les années suivantes, ces aides sont réduites. Le CROUS augmente de manière significative les loyers des logements rénovés. Le bénéfice du déplafonnement de l’ALS tombe directement dans la poche du CROUS au lieu de contribuer à l’amélioration du confort étudiant.
Accès à l'alimentation
Actuellement, il existe un tarif fixé nationalement au CA du CNOUS pour un montant de 3€ garantissant
un repas équilibré sur l’ensemble du territoire français.
Si l’état maintenait la parité dans le subventionnement de fonctionnement des RU, le ticket étudiant
devrait se porter à hauteur de 2,50€. Il n’est pas question pour le gouvernement de revenir à cette parité, ce qui pourtant devrait être un des éléments de résorption de la précarité étudiante.
Bien au contraire, on aborde la restauration d’un seul point de vue économique avec une maitrise des
charges permettant d’atteindre un taux de couverture proche des 65%.
Les seuls variables d’ajustement étant la masse salariale et une dégradation de l’offre de service public.
Les moyens donnés au CROUS n’ont jamais été la hauteur des enjeux de la démocratisation de l’enseignement supérieur. Les subventions de fonctionnement sont en baisse et nos prestations tarifaires augmentent, avec une mise en concurrence avec la restauration privée. L’équilibre budgétaire se dégrade et à travers les conseils d’administration ce que nous notons, c’est que la politique des CROUS est d’accompagnée l’université dans sa logique de privatisation et d’excellence.
Il y danger pour notre mission sociale. La privatisation des CROUS pour l’horizon 2020 se profile.
Suite à une question du public qui demande pourquoi je pense à une privatisation des CROUS :
‐ Objectif d’atteindre un taux de couverture à la hausse dans la restauration
‐ Subvention de fonctionnement en baisse
‐ Passage de la Sous Direction des Affaires internationales en établissement public industriel et commercial
‐ Autonomie financière recherchée par l’augmentation des tarifs de restauration diversifiée
‐ Programme de construction de logement universitaire à un tarif proche du privé voire identique
C’est l’accès aux études supérieures pour tous qui sera compromis.
La loi « LRU » a ouvert la voie à la privatisation de l’Enseignement Supérieur, il est question de laisser
s’implanter des restaurants et résidences privés à l’intérieur des campus universitaires.

Il faut protéger le « pilier vie étudiante » de toute marchandisation, c’est pourquoi le Crous doit en être
l’opérateur unique seul à même d’assurer l’égalité des chances à l’accès aux études supérieures pour
tous. L’état doit garantir un financement à la hauteur de notre mission d’utilité sociale et revenir à la parité en matière de subvention de fonctionnement.
Le rôle de l’enseignement supérieur est il de mener le plus grand nombre vers l’excellence ou seulement une petite élite bourgeoise ?
Nous nous devons d’aborder la question de l’autonomie des jeunes, (abordé dans le programme du PS)
sans que l’UN CGT CROUS soit totalement contre ce projet, nous devons poser les questions de quelle
autonomie il peut s’agir ? Une autonomie pour tous les étudiants sans tenir compte de leur appartenance sociale ; du rôle des CROUS dans ce paysage ; si on donne l’autonomie financière à tous les jeunes, les CROUS seront ils encore subventionnés ; si les CROUS sont appelés à disparaitre ou privatisé qui garantira le maintien d’un tarif social en restauration ou dans les cités traditionnelles ?

Synthèse du débat
L'atelier a regroupé des étudiants, des personnels enseignants du Sup, du 1er et du 2nd degrés, des
chercheurs, des BIATOS.
Le constat : la précarité dans le Sup et la recherche est une question transversale, elle concerne aussi
bien les étudiants (français et étrangers) que les personnels, elle est participe de la situation globale de
précarisation dans la société. La précarité, notamment quand elle commence vers 30 ans signifie la précarité « tout au long de la vie ».
Précarisation, masterisation à l'IUFM conduisent à une diminution des étudiants pour la profession
d'enseignant (il y aura bientôt moins de candidats que de postes alors que nombre d'emplois sont
supprimés!). Avec la RGPP, la LRU, la contractualisation sur projets, le nombre de CDD explose dans le Sup et la Recherche, pour des fonctions pérennes. Dans toute la Fonction publique des missions de service public disparaissent.
Il s'agit bien d'un enjeu politique : imposer aux personnels et aux étudiants la dépendance vis-à-vis des
grands groupes industriels et des pouvoirs politiques, la soumission vis-à-vis de la hiérarchie. La recherche fondamentale disparaît au profit de la recherche appliquée immédiatement rentable. La précarité conduit au conformisme de la pensée.
Ont été abordées quelques revendications centrales :
- à fonctions pérennes, emploi de fonctionnaire.
- recrutement sur statut de FPE dès la sortie du diplôme.
- véritable accès pour tous à la formation initiale solide, pour avoir un véritable accès à la culture, à
l'enseignement supérieur, et pouvoir ensuite se former et évoluer tout au long de la vie, .
Un débat a été initié :
Doit-on réclamer l'allocation d'autonomie ou/et un grand service public du logement, de la restauration, des aides sociales.
Proposition : avoir ce débat pour avancer sur la question de la redistribution des richesses en lien
notamment avec quelle politique de la fiscalité.
fée clochette
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Message  fée clochette Lun 16 Mai - 23:57

Contre G8 Atelier Universités – entreprises : un état fusionnel.
Dominé par les valeurs du néolibéralisme, le champ universitaire transmet l’essentiel de celles-ci au niveau des étudiants par la formation de leur habitus défini par Pierre Bourdieu comme une « système de dispositions durables et transposables, structures structurées disposées à fonctionner comme
structures structurantes, c’est à dire en tant que principes générateurs et organisateurs de pratiques et de représentations qui peuvent être objectivement adaptées à leur but sans supposer la visée consciente de fin et la maîtrise expresse des opérations nécessaires pour les atteindre ». Sur le plan de la formation professionnelle cela revient à faire en sorte que l’étudiant incorpore les attitudes et comportements attendus de lui dans le monde du travail. On attend qu’il soit un travailleur mobile, individualiste, au service de la compétitivité donc peu exigeant sur le plan salarial, un individu entrepreneurial inscrit dans le marché et la concurrence moteurs de l’évolution et du progrès. Nous pouvons reprendre ici quelques expressions du travail réalisé par Dardot et Laval (2009) : « modeler par l’éducation et la formation les individus pour en faire des entrepreneurs… sachant saisir les opportunités de gains, prêts à s’engager dans la concurrence… C’est en plaçant l’individu dans une situation de marché qu’il pourra apprendre à se conduire rationnellement. La liberté individuelle est le moyen de faire l’expérience de ses limites, de se corriger, de s’adapter : le marché est un processus de formation de soi, par l’obligation de se gouverner sous la pression de la compétition… ».

Deux moyens essentiels soutiennent cette inculcation idéologique. Elle d’abord est réalisée par le biais des contenus de formation de plus en plus définis en termes de compétences, ce qui est bien utile à l’entreprise, et non plus en termes de savoirs. Elle est ensuite renforcée par la responsabilisation
individuelle des étudiants et les concurrences installées entre eux dans les quelques pratiques suivantes : la recherche individualisée d’information scolaire et professionnelle, la recherche individuelle de stages, le choix des bonnes options, l’élaboration des projets personnels de formation, la recherche de crédits pour le financement de la thèse…

Cette responsabilisation individuelle accroît en outre les inégalités entre étudiants dans la mesure où ne disposant pas tous des mêmes réseaux sociaux dans leur milieu familial, les plus démunis ne possèdent pas de carnet d’adresse pour les stages, ceux qui sont issus de milieux socioculturels
défavorisés ne peuvent anticiper aussi efficacement les choix à réaliser que ceux qi ont des parents qui sont passés par l’enseignement supérieur. La formation accoutume ainsi aux inégalités qui seront ensuite renforcées dans la vie professionnelle. Le capital social des familles joue en effet un rôle majeur en ce qu’il facilite l’occupation de postes dominants dans le monde de la production. A diplôme égal, le fait d’être issus d’une catégorie sociale favorisée, permet d’obtenir un poste et de s’assurer un devenir professionnel plus avantageux : «Le diplôme joue donc un rôle important dans la dynamique professionnelle. Mais l’origine sociale et le sexe y prennent également une part non négligeable. Ainsi, par exemple, les titulaires d’un bac+2 qui débutent sur un poste de la catégorie « profession intermédiaire » ont par la suite plus de chances de devenir cadres s’ils sont eux mêmes enfants de cadres (15%) que s’ils sont issus d’un milieu ouvrier (7%)
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Message  fée clochette Lun 16 Mai - 23:59

Contre G8. Atelier Excellence, concurrence

Dès les années 2000, la stratégie de Lisbonne « de l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde » vise à construire un marché de la connaissance qui serait basé sur des compétences et des savoirs directement exploitables.
En dévoyant des termes tels que qualité et mobilité, le processus de Bologne a mis en place un ensemble de dispositifs qui reprennent des méthodes managériales de l'entreprise en vue d'être compétitif sur le marché mondial de la connaissance. Ce processus ne se limite pas à l'espace européen mais est « exporté » plus particulièrement vers les pays émergents. Cela tend à devenir un standard mondial d'organisation de l’ESR.
Il se crée ainsi au sein de l'espace européen et au niveau national une polarisation à la fois spatiale et disciplinaire. Pour justifier la construction de ces pôles, « l'excellence » est mise en avant au moyen d'évaluations qui portent à la fois sur les structures et les personnels, comparatives (« benchmarking ») et classantes (« ranking »). Le corollaire de l'excellence et du classement sont l'exclusion et le déclassement de personnels et de structures.
Ce processus délétère de mise en compétition est destructeur de la collectivité scientifique et académique, et mortifère pour la production créative et la transmission de connaissances.
Nous sommes fondamentalement attachéEs :
• à la permanence d'un enseignement et d'une recherche publics de qualité,
• à leur indépendance en refusant son pilotage par les pouvoirs économiques et financiers
• au développement des savoirs et des connaissances basés sur les coopérations
• aux collectifs de travail (chercheurs, enseignants-chercheurs, personnels techniques et
administratifs, étudiants, etc...) dont le maintien est une condition de l'élaboration et de la
transmission des connaissances,
• au respect et à la solidarité entre les domaines de la connaissance/ champs disciplinaires et
leurs acteurs, garants de la créativité, de la diversité et de la richesse intellectuelle de la
communauté académique,
• à une évaluation qui ne mette pas en compétition les personnels entre eux, qui ne discrimine
pas les champs disciplinaires, qui n'alimente pas le fantasme de l' »excellence «
• à une mobilité choisie pour l'enrichissement de toutes et tous, et non à 'une mobilité contrainte
du type « France Telecom »
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