Dominique Strauss-Kahn
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Re: Dominique Strauss-Kahn
Je ne dis pas que le système judiciaire, globalement, est progressiste. Simplement, dans le cadre d'un système pourri, le fait qu'il faille l'unanimité pour condamner quelqu'un, cela me semble en effet un garde fou contre une dérive sécuritaire qu'on constate par ailleurs. C'est tout ce que je voulais dire.
Ensuite, je ne pense pas qu'on doit poser pour principe que dès que quelqu'un porte plainte, il faut que cela aille jusqu'au procès ! Laissons un instant de côté l'affaire DSK. Si il n'y a rien de substantiel contre quelqu'un de poursuivi, aller jusqu'au procès, c'est le condamner à des mois et à des années de procédures, de souffrance, etc. Donc c'est assez logique de ne pas aller jusqu'au bout s'il n'y a pas grand chose dans le dossier ! Défendre la position inverse me semble vraiment dangereux ... arrêtez d'être omnubilé par l'affaire DSK, vous allez finir par défendre les procédures les plus répressives !
Ensuite, je ne pense pas qu'on doit poser pour principe que dès que quelqu'un porte plainte, il faut que cela aille jusqu'au procès ! Laissons un instant de côté l'affaire DSK. Si il n'y a rien de substantiel contre quelqu'un de poursuivi, aller jusqu'au procès, c'est le condamner à des mois et à des années de procédures, de souffrance, etc. Donc c'est assez logique de ne pas aller jusqu'au bout s'il n'y a pas grand chose dans le dossier ! Défendre la position inverse me semble vraiment dangereux ... arrêtez d'être omnubilé par l'affaire DSK, vous allez finir par défendre les procédures les plus répressives !
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Dominique Strauss-Kahn
Gaston :
Je ne dis pas que le système judiciaire, globalement, est progressiste. Simplement, dans le cadre d'un système pourri, le fait qu'il faille l'unanimité pour condamner quelqu'un, cela me semble en effet un garde fou contre une dérive sécuritaire qu'on constate par ailleurs. C'est tout ce que je voulais dire.
Là, le problème n'est pas DSK mais tes principes qui relèvent d'un formalisme juridique faisant fi du contexte de notre société et de son idéologie dominante, de son histoire, où les femmes ne sont ici que formellement à égalité des hommes (et encore depuis très peu de temps !) dans tous les domaines, et donc aussi du code pénal et de son interprétation.
Si formellement un témoignage en vaut un autre, pourquoi aller porter plainte sachant que le viol sera nié par l'autre partie ?
Encore une fois, une avancée des mouvements féministes a été de ne pas en rester à cette situation et de considérer que la parole d'une femme avait une valeur à priori supérieure à celui de l'accusé.
Ta vision est un retour en arrière et n'a rien de progressiste.
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Dominique Strauss-Kahn
Rappelons que tout en abandonnant les charges de manière bien politicienne, le procureur Cyrus Vance a dit dans le même temps que la relation sexuelle était probablement non consentie. C'est une manière élégante de dire qu'il y avait probablement viol, mais qu'il préfère quand-même abandonner parce qu'il n'est pas sûr de gagner, et que ça ne vaut pas le coup de prendre des risques pour une pauvre immigrée du Bronx face à l'un des puissants de la planète...
Je trouve vraiment indécentes les réactions du PS et de tous ceux qui se réjouissent de l'absence de procès. Et à vomir tous ceux qui prétendent que DSK auraient été "blanchi".
Je trouve vraiment indécentes les réactions du PS et de tous ceux qui se réjouissent de l'absence de procès. Et à vomir tous ceux qui prétendent que DSK auraient été "blanchi".
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Dominique Strauss-Kahn
Alexi, je comprends ce que tu veux dire, et je le partage dans son esprit. Il n'en demeure pas moins que ce n'est pas moi qui suis formaliste. Dans le cas très concret d'une procédure judiciaire, on ne peut pas accepter que quelqu'un soit condamné sur la seule base d'un témoignage, même si c'est celui d'une femme qui dit avoir été violée. Il faut des éléments, relevant d'une enquête, qui corroborent ou non les déclarations des uns et des autres. Condamner quelqu'un sur la seule base d'un témoignage, c'est intenable.
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Dominique Strauss-Kahn
Qui prétend le contraire ? Néanmoins, pour apporter des éléments de preuve, des témoignages dans le cadre d'un débat contradictoire, faut-il encore qu'un procès soit ouvert pour permettre à l'accusation d'en faire étalage. Une personne se prétendant la victime d'un viol, se voyant refuser un procès au motif que le procureur juge les conditions d'unanimité d'un jury - pas encore formé qui plus est - pas très évidentes à réunir, en terme de justice démocratique même bourgeoise, le tout justifié pour des raisons budgétaires et des raisons de carrière pour le procureur, c'est un peu juste ... non ?Gaston Lefranc a écrit:Alexi, je comprends ce que tu veux dire, et je le partage dans son esprit. Il n'en demeure pas moins que ce n'est pas moi qui suis formaliste. Dans le cas très concret d'une procédure judiciaire, on ne peut pas accepter que quelqu'un soit condamné sur la seule base d'un témoignage, même si c'est celui d'une femme qui dit avoir été violée. Il faut des éléments, relevant d'une enquête, qui corroborent ou non les déclarations des uns et des autres. Condamner quelqu'un sur la seule base d'un témoignage, c'est intenable.
Invité- Invité
Affaire DSK, ce n’est pas terminé
Affaire DSK, ce n’est pas terminé
Civilisation - Écrit par Isabelle Germain - Mardi, 23 Août 2011 17:57
Affirmer que Dominique Strauss-Kahn est « blanchi », c’est aller un peu vite. C’est surtout un message difficile à entendre pour toutes les victimes de viol qui ne savent déjà pas comment faire valoir leur crédibilité. Plus de 90 % n’osent pas porter plainte. Les protestations se multiplient et d’autres procédures sont en cours.
Le juge de Manhattan a annoncé que les charges retenues contre Dominique Strauss-Kahn ont été levées faute de preuves satisfaisantes. Mais l’insuffisance de preuve n’implique pas l’innocence. Alors nombre de questions demeurent. Viol, pas viol ? Relation tarifée qui a mal tourné ? Consentement pas consentement ?
Le juge a rejeté la requête de l'avocat de Nafissatou Diallo, qui demandait qu'un procureur spécial soit nommé pour poursuivre la plainte déposée à l'encontre de DSK. Mais l'avocat a fait appel de cette décision. Un appel suspensif, ce qui signifie que DSK ne pourra pas récupérer son passeport avant que l'appel soit étudié, au maximum dans 30 jours.
L’avocat Thibault de Montbrial, le représentant en France de Nafissatou Diallo, doit déposer plainte pour le compte de sa cliente pour tentative de subornation de témoin contre un adjoint au maire de Sarcelles.
Le 8 août, Nafissatou Diallo, a intenté une action devant la justice civile à New York en accusant l'ancien chef du Fonds monétaire international "d'agression violente et sadique".
Tristane Banon a déposé plainte le 4 juillet pour une agression sexuelle et tentative de viol ayant eu lieu en 2002.
Pour s'approcher de la vérité, le procureur a enquêté sur la personnalité de la victime. Et conclut : « Les éléments de preuves physiques et scientifiques montrent que l'accusé a eu un rapport sexuel précipité avec la plaignante, mais ne corroborent pas son récit d'un rapport forcé et non consenti » peut-on lire dans son rapport «… Si l'on ne peut la croire au-delà de tout doute raisonnable, nous ne pouvons pas demander à un jury de le faire…» Le procureur Vance a joué la prudence en abandonnant les poursuites. Mais abandon de poursuite ne signifie pas que l'accusé est blanchi, d'autres procédures sont en cours (voir ci-contre).
Cette décision a provoqué des réactions dépitées. Sur la Toile, le twitt ironique d’Aude résumait : « des traces de sperme et de violence sur une femme avec expertise médicale concluant au viol, c'est vrai que c'est léger comme preuves. » Cet article publié dans le Monde à partir de l’interview de la directrice du Crime Victims Treatment Center (Centre de traitement des victimes de crime) qui avait été l’une des premières à entendre Nafissatou Diallo a lui aussi beaucoup tourné sur la Toile. Et, bien sûr, cette interrogation : pourquoi enquêter sur le passé de la victime et pas sur celui de l’accusé ?
Présomptions discutables
Les incohérences du discours de la victime d’une audition à l’autre et le fait qu’elle ait déjà menti ont fait douter le procureur. Là aussi, on s’égosille dans les réseaux sociaux : « faut-il être une sainte pour être victime de viol » ? « Donc violer une menteuse c’est permis » ? La plaignante devient quasiment coupable comme dans beaucoup d’affaires de viol. Et la justice et les commentateurs semble s'en contenter. Rappelons que l’Europe à condamné la France à propos de cette inversion de culpabilité début juillet. Jusqu’ici, lorsqu’une femme portait plainte pour viol, si l’accusé était relaxé au bénéfice du doute, la femme pouvait être automatiquement condamnée pour dénonciation calomnieuse. La Cour Européenne des Droits de l’Homme a estimé que la présomption d’innocence de la victime était bafouée et a condamné la France. Être relaxé au bénéfice du doute ne prouve pas l’innocence de l’accusé (voir notre article).
En finir avec la présomption de culpabilité des victimes
Dans « l’affaire DSK », la plaignante est trainée dans la boue, c'est un retour en arrière. Et c’est bien ce qui fait bondir les associations de défense des victimes de viol aux Etats Unis et en France. Marie-George Buffet a été une des premières à le dénoncer. La députée et ancienne ministre communiste a estimé que l’abandon des poursuites pénales contre Dominique Strauss-Kahn était une « mauvaise nouvelle pour la justice » et « pour les femmes ». « La décision du procureur fait courir de grands risques au droit des femmes en revenant au temps où les victimes de viols étaient à priori coupables, au temps où le viol n'était pas considéré comme un crime", écrit-elle dans un communiqué. « La vigilance s'impose pour que le refus de faire passer la justice aux USA ne donne pas des ailes en France aux pourfendeurs d'une justice implacable envers les violences - sexuelles ou non - à l'encontre des femmes ».
Indignation en France et aux Etats Unis
Osez le féminisme qui avait organisé la manifestation « ils se lâchent les femmes trinquent » le 22 mai dernier avec la Barbe et Paroles de Femmes, met en garde : « nous ne savons pas ce qui s'est passé à New York. Mais le déferlement de propos sexistes et d'idées reçues sur le viol qui s’en est suivi était et demeure inadmissible ». Et de rappeler les chiffres : « 75 000 femmes sont violées chaque année en France. Beaucoup d’entre elles renoncent à parler sous la pression de l'entourage ou sous le poids du tabou : seules 10 % de femmes victimes portent plainte. De nombreuses idées reçues sur le viol sont encore propagées, faisant reposer sur la victime la responsabilité des faits, en raison de son apparence et/ou de son comportement. Dans les faits, le viol reste souvent impuni : seuls 2% des auteurs sont condamnés. »
Et la mécanique est toujours la même : « La « crédibilité » des plaignantes, mot-clé des derniers mois, est en permanence remise en cause dans les affaires de viol. Or, nous le rappelons une fois encore, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise victime. Rien de ce qu’une femme a fait ou dit dans le passé ne devrait permettre de minorer la violence qu’elle a subie » répète Osez le féminisme.
Aux Etats Unis, selon un article de Médiapart, rappelant que seulement 6 à 8 % seulement des accusations pour viol se révèlent fausses, des féministes américaines ont répondu à l'appel de la conseillère municipale de Brooklyn, Letitia James pour « remettre en cause « le schéma trop classique » d'une femme n'ayant pas les mêmes armes que son agresseur, dont la crédibilité est rapidement remise en cause et dont la personnalité se retrouve finalement plus facilement en procès que son agresseur. » Des mouvements de protestation s'organisent.
Civilisation - Écrit par Isabelle Germain - Mardi, 23 Août 2011 17:57
Affirmer que Dominique Strauss-Kahn est « blanchi », c’est aller un peu vite. C’est surtout un message difficile à entendre pour toutes les victimes de viol qui ne savent déjà pas comment faire valoir leur crédibilité. Plus de 90 % n’osent pas porter plainte. Les protestations se multiplient et d’autres procédures sont en cours.
Le juge de Manhattan a annoncé que les charges retenues contre Dominique Strauss-Kahn ont été levées faute de preuves satisfaisantes. Mais l’insuffisance de preuve n’implique pas l’innocence. Alors nombre de questions demeurent. Viol, pas viol ? Relation tarifée qui a mal tourné ? Consentement pas consentement ?
Le juge a rejeté la requête de l'avocat de Nafissatou Diallo, qui demandait qu'un procureur spécial soit nommé pour poursuivre la plainte déposée à l'encontre de DSK. Mais l'avocat a fait appel de cette décision. Un appel suspensif, ce qui signifie que DSK ne pourra pas récupérer son passeport avant que l'appel soit étudié, au maximum dans 30 jours.
L’avocat Thibault de Montbrial, le représentant en France de Nafissatou Diallo, doit déposer plainte pour le compte de sa cliente pour tentative de subornation de témoin contre un adjoint au maire de Sarcelles.
Le 8 août, Nafissatou Diallo, a intenté une action devant la justice civile à New York en accusant l'ancien chef du Fonds monétaire international "d'agression violente et sadique".
Tristane Banon a déposé plainte le 4 juillet pour une agression sexuelle et tentative de viol ayant eu lieu en 2002.
Pour s'approcher de la vérité, le procureur a enquêté sur la personnalité de la victime. Et conclut : « Les éléments de preuves physiques et scientifiques montrent que l'accusé a eu un rapport sexuel précipité avec la plaignante, mais ne corroborent pas son récit d'un rapport forcé et non consenti » peut-on lire dans son rapport «… Si l'on ne peut la croire au-delà de tout doute raisonnable, nous ne pouvons pas demander à un jury de le faire…» Le procureur Vance a joué la prudence en abandonnant les poursuites. Mais abandon de poursuite ne signifie pas que l'accusé est blanchi, d'autres procédures sont en cours (voir ci-contre).
Cette décision a provoqué des réactions dépitées. Sur la Toile, le twitt ironique d’Aude résumait : « des traces de sperme et de violence sur une femme avec expertise médicale concluant au viol, c'est vrai que c'est léger comme preuves. » Cet article publié dans le Monde à partir de l’interview de la directrice du Crime Victims Treatment Center (Centre de traitement des victimes de crime) qui avait été l’une des premières à entendre Nafissatou Diallo a lui aussi beaucoup tourné sur la Toile. Et, bien sûr, cette interrogation : pourquoi enquêter sur le passé de la victime et pas sur celui de l’accusé ?
Présomptions discutables
Les incohérences du discours de la victime d’une audition à l’autre et le fait qu’elle ait déjà menti ont fait douter le procureur. Là aussi, on s’égosille dans les réseaux sociaux : « faut-il être une sainte pour être victime de viol » ? « Donc violer une menteuse c’est permis » ? La plaignante devient quasiment coupable comme dans beaucoup d’affaires de viol. Et la justice et les commentateurs semble s'en contenter. Rappelons que l’Europe à condamné la France à propos de cette inversion de culpabilité début juillet. Jusqu’ici, lorsqu’une femme portait plainte pour viol, si l’accusé était relaxé au bénéfice du doute, la femme pouvait être automatiquement condamnée pour dénonciation calomnieuse. La Cour Européenne des Droits de l’Homme a estimé que la présomption d’innocence de la victime était bafouée et a condamné la France. Être relaxé au bénéfice du doute ne prouve pas l’innocence de l’accusé (voir notre article).
En finir avec la présomption de culpabilité des victimes
Dans « l’affaire DSK », la plaignante est trainée dans la boue, c'est un retour en arrière. Et c’est bien ce qui fait bondir les associations de défense des victimes de viol aux Etats Unis et en France. Marie-George Buffet a été une des premières à le dénoncer. La députée et ancienne ministre communiste a estimé que l’abandon des poursuites pénales contre Dominique Strauss-Kahn était une « mauvaise nouvelle pour la justice » et « pour les femmes ». « La décision du procureur fait courir de grands risques au droit des femmes en revenant au temps où les victimes de viols étaient à priori coupables, au temps où le viol n'était pas considéré comme un crime", écrit-elle dans un communiqué. « La vigilance s'impose pour que le refus de faire passer la justice aux USA ne donne pas des ailes en France aux pourfendeurs d'une justice implacable envers les violences - sexuelles ou non - à l'encontre des femmes ».
Indignation en France et aux Etats Unis
Osez le féminisme qui avait organisé la manifestation « ils se lâchent les femmes trinquent » le 22 mai dernier avec la Barbe et Paroles de Femmes, met en garde : « nous ne savons pas ce qui s'est passé à New York. Mais le déferlement de propos sexistes et d'idées reçues sur le viol qui s’en est suivi était et demeure inadmissible ». Et de rappeler les chiffres : « 75 000 femmes sont violées chaque année en France. Beaucoup d’entre elles renoncent à parler sous la pression de l'entourage ou sous le poids du tabou : seules 10 % de femmes victimes portent plainte. De nombreuses idées reçues sur le viol sont encore propagées, faisant reposer sur la victime la responsabilité des faits, en raison de son apparence et/ou de son comportement. Dans les faits, le viol reste souvent impuni : seuls 2% des auteurs sont condamnés. »
Et la mécanique est toujours la même : « La « crédibilité » des plaignantes, mot-clé des derniers mois, est en permanence remise en cause dans les affaires de viol. Or, nous le rappelons une fois encore, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise victime. Rien de ce qu’une femme a fait ou dit dans le passé ne devrait permettre de minorer la violence qu’elle a subie » répète Osez le féminisme.
Aux Etats Unis, selon un article de Médiapart, rappelant que seulement 6 à 8 % seulement des accusations pour viol se révèlent fausses, des féministes américaines ont répondu à l'appel de la conseillère municipale de Brooklyn, Letitia James pour « remettre en cause « le schéma trop classique » d'une femme n'ayant pas les mêmes armes que son agresseur, dont la crédibilité est rapidement remise en cause et dont la personnalité se retrouve finalement plus facilement en procès que son agresseur. » Des mouvements de protestation s'organisent.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Dominique Strauss-Kahn
Faut arrêter un peu le délire. Elle a menti plusieurs fois, même quand elle était sous serment (http://www.documentcloud.org/documents/238252-motion-to-dismiss-dominique-strauss-kahn-case.html). Le rapport nous dit (p. 2) que dans "virtuellement" toutes les interviews, elle n'a pas été honnête.
Petit exemple : P.2 toujours, il nous est dit qu'elle a raconté s'être fait violée dans son pays d'origine. Son témoignage était selon les auteurs très convaincant, mais maintenant elle nous dit que c'est entièrement faux et que ça ne s'est jamais produit.
Aller à un procès avec de telles casseroles est inutile : "All of these falsehoods would, of course, need to be disclosed to a jury at trial, and their cumulative effect would be devastating" (p. 3)
Quant à l'acte sexuel : "All the evidence that might be relevant to the contested issues of force and lack of consent is simply inconclusive" (p.3)
Petit exemple : P.2 toujours, il nous est dit qu'elle a raconté s'être fait violée dans son pays d'origine. Son témoignage était selon les auteurs très convaincant, mais maintenant elle nous dit que c'est entièrement faux et que ça ne s'est jamais produit.
Aller à un procès avec de telles casseroles est inutile : "All of these falsehoods would, of course, need to be disclosed to a jury at trial, and their cumulative effect would be devastating" (p. 3)
Quant à l'acte sexuel : "All the evidence that might be relevant to the contested issues of force and lack of consent is simply inconclusive" (p.3)
ronx- Messages : 17
Date d'inscription : 10/02/2011
Re: Dominique Strauss-Kahn
Parce que DSK, lui, n'a jamais menti ?
Ronx
Faut arrêter un peu le délire. Elle a menti plusieurs fois, même quand elle était sous serment
Considérer, comme l'a fait le procureur, que les chances de convaincre tous les jurés étaient faibles est une chose, en déduire que DSK est innocent en est une autre !
Car, les relations sexuelles ayant été prouvées formellement, il faut tout de même se demander pourquoi elles ont eu lieu. Comme on peut exclure la séduction éclair de DSK, la seule raison pour qu'elles puissent avoir été consentantes serait la prostitution. Diallo en a été accusée par un journal américain people, mais aucune preuve n'a été avancée. Et, s'ils laissent monter des call girls, les hôtels 4 étoiles n'ont pas pour habitude d'employer des prostituées.
De plus, s'il y avait eu relation marchande consentie, pourquoi donc DSK aurait-il refusé de payer, lui qui avait reçu une autre femme, sans doute une call girl, peu de temps avant, à un tarifs sans doute bien plus élevé que celui d'une femme de ménage ? Un type bourré de fric comme DSK ne se met pas dans des situations de ce genre pour économiser quelques billets. (Le rapport de Cyrus Vance reconnait que Diallo ne savait pas qui était DSK et qu'il n'y a pas pu y avoir préméditation de sa part.)
A cela, il faut évidemment ajouter toutes les "affaires" précédentes de DSK qui constituent de lourdes présomptions, bien plus que le mensonge utilitaire de Diallo pour rentrer aux Etats Unis.
Sans le moindre doute, si Anne Sinclair avait affirmé avoir été agressée par un employé d'hôtel black ou latino, ce dernier ne s'en serait pas tiré, même sans un dossier médical aussi concluant...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Dominique Strauss-Kahn
Et la présomption d’innocence, il y a pas droit DSK ?
Pas d'éléments physiques comme quoi il y a eu agression, malhonnêteté de la part de Diallo dans toutes ses interviews, mensonges (et je ne parle pas forcément de mensonges avant l'évènement) . Je vois pas pourquoi on ne devrait pas le présumer innocent, jusqu'à preuve du contraire.
Pas d'éléments physiques comme quoi il y a eu agression, malhonnêteté de la part de Diallo dans toutes ses interviews, mensonges (et je ne parle pas forcément de mensonges avant l'évènement) . Je vois pas pourquoi on ne devrait pas le présumer innocent, jusqu'à preuve du contraire.
ronx- Messages : 17
Date d'inscription : 10/02/2011
Re: Dominique Strauss-Kahn
ronx a écrit:Et la présomption d’innocence, il y a pas droit DSK ?
(...) .
Sur ce plan, il me semble que nous sommes tous d'accord, notamment pour qu'un individu ne soit pas condamné pour un crime qu'il n'a pas commis en raison de son appartenance à la bourgeoisie. Mais, dans ce cas, il y a plutôt présomption de culpabilité de la victime.
Comme le soulignent nombre de féministes, il faudrait que les victimes soient parfaites pour avoir le droit de dénoncer un viol !
Les médecins et psys avaient pourtant interprété au départ les éléments médicaux comme une preuve de viol. Mais par définition, tout élément est sujet à interprétation. On peut toujours dire qu'elle avait été violée avant, qu'elle s'est fait ses blessures dans d'autres circonstances etc.Pas d'éléments physiques comme quoi il y a eu agression, malhonnêteté de la part de Diallo dans toutes ses interviews, mensonges (et je ne parle pas forcément de mensonges avant l'évènement) .
Quant aux "mensonges" postérieurs à l'agression, ce sont des versions différentes de sa réaction immédiate. Confusion fréquente chez des femmes ayant subi un traumatisme de ce genre selon les psys. Et pourquoi donc aurait-elle eu intéret à donner des versions différentes si elle était aussi calculatrice que tu sembles le croire ? Car ces versions ne changent strictement rien à l'agression présumée. Ce ne sont que des arguties pour démolir la victime présumée.
Et tu ne nous dis pas pourquoi, selon toi, Diallo aurait pu accepter d'avoir des relations sexuelles éclair avec un client du genre DSK ? Ca te semble fréquent, des femmes de chambres qui pratiquent des fellations à des clients inconnus, en dehors des hôtels de passe ?
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Dominique Strauss-Kahn
Moi je dis pas grand chose, à part le fait que la décision du procureur me semble justifié (cf ce que j'ai dit avant). Maintenant de là à savoir ce qu'il s'est réellement passé dans la chambre, j'en sais rien. Peut-être qu'il y a eu viol, mais quand on regarde les faits on ne peut être que d'accord avec la décision du proc à mon avis.
Edit : je me souviens que dans le rapport il est fait mention d'un mensonge à propos de possibles gains financiers par rapport à l'affaire. Elle aurait dit aux enquêteurs qu'elle ne voulait pas d'argent, mais elle aurait fait un coup de fil où elle dit le contraire. Je me souviens plus très bien, mais je pourrais retrouver.
Edit : je me souviens que dans le rapport il est fait mention d'un mensonge à propos de possibles gains financiers par rapport à l'affaire. Elle aurait dit aux enquêteurs qu'elle ne voulait pas d'argent, mais elle aurait fait un coup de fil où elle dit le contraire. Je me souviens plus très bien, mais je pourrais retrouver.
ronx- Messages : 17
Date d'inscription : 10/02/2011
Re: Dominique Strauss-Kahn
Décision justifiée du point de vu des objectifs électoraux du proc, sans doute. Justifiée du point de vue de l'objectif d'établir la vérité, certainement pas.ronx a écrit:Moi je dis pas grand chose, à part le fait que la décision du procureur me semble justifié (cf ce que j'ai dit avant). Maintenant de là à savoir ce qu'il s'est réellement passé dans la chambre, j'en sais rien. Peut-être qu'il y a eu viol, mais quand on regarde les faits on ne peut être que d'accord avec la décision du proc à mon avis.
Edit : je me souviens que dans le rapport il est fait mention d'un mensonge à propos de possibles gains financiers par rapport à l'affaire. Elle aurait dit aux enquêteurs qu'elle ne voulait pas d'argent, mais elle aurait fait un coup de fil où elle dit le contraire. Je me souviens plus très bien, mais je pourrais retrouver.
Quant aux conversations téléphoniques de Diallo, son avocat a rétabli les faits et personne ne l'a contredit : la première traduction avait falsifié ses propos. Elle a dit, en substance "Même s'il est bourré de fric et puissant, je sais ce que fais, je ne vais pas laisser tomber" et non (première traduction) "Il est bourré de fric, je sais ce que je fais" (sous-entendu, je vais lui en soutirer un max...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Dominique Strauss-Kahn
C'est vrai que ce connard de Strauss-Kahn est un monument d'honnêteté, et qu'il est connu pour son respect de la gente féminine.ronx a écrit:Pas d'éléments physiques comme quoi il y a eu agression, malhonnêteté de la part de Diallo dans toutes ses interviews, mensonges (et je ne parle pas forcément de mensonges avant l'évènement) . Je vois pas pourquoi on ne devrait pas le présumer innocent, jusqu'à preuve du contraire.
Faut arrêter de gober tout cru la propagande des avocats de Strauss-Kahn. Ces accusations ont été lancées à partir d'une traduction bien pipeautée.ronx a écrit:Edit : je me souviens que dans le rapport il est fait mention d'un mensonge à propos de possibles gains financiers par rapport à l'affaire. Elle aurait dit aux enquêteurs qu'elle ne voulait pas d'argent, mais elle aurait fait un coup de fil où elle dit le contraire. Je me souviens plus très bien, mais je pourrais retrouver.
Par contre puisque tu es si sûr de toi, je veux bien que tu nous expliques comment fait matériellement Strauss-Kahn pour avoir en 7 minutes une relation sexuelle consentie (et non tarifée) avec une femme qu'il ne connaissait pas la minute avant.
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Dominique Strauss-Kahn
La prétendue séduction "à la française" n’est que de la violence sexuelle
Point de vue | LEMONDE.FR | 24.08.11 | 10h08 • Mis à jour le 25.08.11 | 11h17
par Florence Montreynaud, historienne
C'est un curieux féminisme "à la française" qu'ont fait apparaître les débats autour de l'affaire Strauss-Kahn. Selon la sociologue Irène Théry, il "veut les droits égaux des sexes et les plaisirs asymétriques de la séduction, le respect absolu du consentement et la surprise délicieuse des baisers volés" (Le Monde, 28 mai 2011). En se référant au féminisme universel, qui en France comme ailleurs veut l'égalité et la justice, on peut se demander à qui profite ce mélange de notions opposées — droit et séduction, consentement à un acte sexuel et vol de baisers. Depuis des décennies, des féministes ont précisé le sens de mots relatifs à la sexualité, dissipant ainsi des confusions dues à la complaisance pour la violence machiste, symbolique (en mots ou en images) ou réelle (viols, coups, meurtres).
Plutôt que de flotter dans le ciel des idées, sur le nuage d'une prétendue "exception française", revenons aux réalités de la violence sexuelle dans le monde, cette violence que tant d'hommes, encouragés et protégés par le système de domination masculine, exercent sur de plus faibles.
Qu'est-ce qu'un séducteur, aujourd'hui comme hier, ici comme ailleurs ? Un homme qui, à force de sourires et de belles paroles, cherche à obtenir d'une femme ou d'une fille ce qu'elle ne propose pas, ce qu'elle ne désire pas. Quelle qu'en soit la forme — de la drague lourde des baratineurs de plage à la cour raffinée des libertins se croyant au XVIIIe siècle —, la séduction masculine "à la française" repose par convention sur une asymétrie visible : l'homme fait les avances, car c'est à lui de s'exposer en faisant le premier pas. Au contraire, l'éducation ou la contrainte sociale imposent aux filles et aux femmes des attitudes présentées comme typiquement féminines, pudeur ou réserve, tandis que la famille doit veiller sur leur réputation, voire sur leur virginité. Comme me le disait une voisine, mère de fils avec lesquels jouaient mes filles : "Plus tard, vous ferez mieux de rentrer vos poules, quand je lâcherai mes coqs !" Tout au plus une femme "bien" peut-elle manifester discrètement sa disponibilité. Même si elle en meurt d'envie, elle se doit de résister à l'homme, de commencer par refuser ses propositions ; après une cour dont la durée dépend de la valeur qu'elle veut se donner, elle peut enfin paraître céder avec une réticence suffisante au désir masculin. Une femme qui accepterait avec empressement se déconsidérerait, comme le prouve le raisonnement machiste : "Une femme bien qui dit “non'', ça veut dire “peut-être'' ; si elle dit “peut-être'', ça veut dire “oui'' ; et si elle dit “oui'', ce n'est pas une femme bien." Déduction du dragueur : "Elle dit “non'', mais ça veut dire “oui''".
Une femme osant en public exprimer son désir à un homme est qualifiée d'"allumeuse", "provocante", ou "chaudasse", tous mots inusités au masculin. À tous âges et dans tous les milieux, la voilà classée — "une pute !" — et rejetée du groupe. Alors que celui qui "ne pense qu'à “ça''" et "baise tous azimuts" est salué comme un "chaud lapin" ou un "don Juan", son équivalent féminin est une "grosse nympho" qu'"a le feu au cul" et "y a qu'le train qui lui est pas passé d'ssus".
LA DOUBLE NORME SEXUELLE EST TOUJOURS EN VIGUEUR
Autrement dit, le machisme se caractérise par la signification asymétrique donnée au désir sexuel : c'est le concept féministe de la double norme sexuelle — ainsi dénommé au XIXe siècle. Exprimer clairement son désir dévalorise une femme et valorise un homme : telle est la règle, que quelques audacieuses transgressent à leurs dépens. L'homme est renforcé dans sa virilité symbolique s'il se conforme au modèle traditionnel du "mâle à besoins impérieux". Au contraire, comme en témoignent les qualificatifs injurieux de "femelle", "salope" ou "chienne en chaleur", une expression trop directe, trop visible du désir place la féminité sous le signe de l'excès, de l'animalité et de la saleté. Le machisme, qui assimile les hommes à leur érection — "je bande, donc je suis" —, fait peser un tabou sur la manifestation du désir féminin : "mouiller" n'a rien d'aussi prestigieux. Pour les machos, la sexualité effective — désir, actes et plaisir — salit les femmes, et les fait déchoir du seul statut respectable, celui de vierge-mère asexuée — "toutes des salopes, sauf ma mère !" Aux femmes "bien" ne s'offre donc qu'une alternative : refuser ou céder.
Baratineur insistant ou don Juan esthète, le séducteur ne tient compte ni du désir de la femme, ni même de son non-désir exprimé : pour pousser son avantage — "femme qui écoute est à demi conquise", affirme le dicton —, une absence de résistance lui suffit, ou un consentement arraché. Avec ses manœuvres stratégiques et ses ruses tactiques, cette séduction masculine "à la française" s'apparente à une guerre dont l'issue incertaine fait tout l'intérêt. En cela elle diffère du viol avec violence, car elle relève plutôt de l'emprise, la pression psychologique exercée, voire le chantage ("Si tu m'aimes…"), évitant la brutalité physique. Pour aboutir à la pénétration qu'il est le seul à désirer, le violeur se dispense de mettre des formes : il use de sa force ou abuse de son autorité, ce qui fait de lui un criminel. Criminel ! Un gros mot ? C'est pourtant le seul qui soit juste, même s'il reste difficile à admettre par ceux qui persistent, avec le "beauf" de Coluche, à dire "Le viol, c'est quand on veut pas, et moi, j'voulais !" ! De leur racine latine — séduire, c'est détourner du droit chemin — séduction et séducteur gardent une nuance péjorative, atténuée dans l'adjectif "séduisant". On peut leur préférer le verbe "plaire" dont le sens est positif quel que soit le sexe du sujet. Chercher à plaire, ou à se plaire l'un à l'autre, désigne un ensemble d'actions visant au même but que la séduction — un acte sexuel, une rencontre au plus intime. Toutefois, la différence, essentielle, vient de ce que chaque personne prend le temps d'attendre le désir de l'autre. Plaire et séduire peuvent aussi se combiner au début mais, alors que plaire suppose réciprocité, souci de l'autre et recherche d'un double plaisir, séduire est toujours asymétrique.
Certes, séduire, "ce divertissement féminin par excellence" (Marguerite Yourcenar, Quoi, l'éternité ?) n'est pas le propre de l'homme, mais quand une femme cherche à attirer un homme, il s'agit de coquetterie plutôt que de contrainte, de regards plutôt que d'actes, d'invites verbales plutôt que de "main aux fesses" : rien de comparable au "troussage de domestique" ni au "droit de cuissage", et ni "dragueur" ni "don Juan" n'ont de féminin. Pourtant, il existe bien des séductrices, et c'est même un type féminin marquant de la littérature et du cinéma ; encore faut-il se souvenir que l'immense majorité de ces œuvres sont des productions d'hommes. La vamp ou la "femme fatale" hantent l'imaginaire masculin, suscitant à la fois fascination et répulsion. En Occident, "la" femme est vue comme fatale à l'homme depuis Ève la tentatrice, ou même Lilith, démon femelle que le mythe juif du Moyen Âge présente comme la première épouse d'Adam ; leur lignée ininterrompue resurgit de nos jours sous la forme de Cruella et autres "dominatrices" qui confortent le masochisme masculin. Si Hollywood représente de préférence des hommes en victimes photogéniques de "sorcière", tel Michael Douglas dans Liaison fatale, reprise du thème de La Femme et le Pantin ou de L'Ange bleu, dans la réalité le rapport de forces entre hommes et femmes est à l'inverse. Avant la contraception moderne, combien de femmes "séduites et abandonnées", combien de domestiques engrossées et jetées à la rue, combien de "filles-mères" traitées en coupables, tandis que le séducteur-géniteur n'était jamais inquiété ! Les hommes, écrit Madame de Staël dans Delphine, "veulent, en séduisant les femmes, conserver le droit de les en punir". Un demi-siècle de pilule n'a pas suffi à modifier en profondeur les mentalités, comme le prouvent les pratiques de harcèlement sexuel masculin au travail, dont on commence seulement à percevoir l'ampleur, ou les réactions de solidarité machiste à l'affaire Strauss-Kahn. Alors que l'opprobre social pèse toujours sur la "salope" qui fait perdre la tête à un mari, ou qui croque les hommes et les rejette "comme un kleenex", le dragueur fier de son "tableau de chasse", le consommateur méthodique ou le dirigeant incapable de maîtriser ses pulsions ne sont pas si mal vus. Quelques-uns bénéficient même du soutien public indéfectible d'une épouse aussi dévouée qu'Anne Sinclair ou Hillary Clinton. On peine à imaginer le cas inverse – l'abnégation d'un mari solidaire d'une présidente portée sur la chair fraîche.
Autre asymétrie : selon la curieuse moyenne établie par les enquêtes sur la sexualité, les hommes auraient eu au cours de leur vie 11 partenaires, et les femmes 3, différence que le recours de certains hommes à la prostitution ne suffit pas à expliquer ; la source en est plutôt dans la sur-évaluation masculine et la sous-évaluation féminine : sur chaque sexe pèsent des attentes opposées, ce qui amène chacun d'eux à déformer la réalité en sens contraire.
Quant à l'intimité d'un couple établi, d'après les mêmes enquêtes, dans la majorité des cas c'est l'homme qui prend l'initiative du rapport sexuel — c'est du moins ce qui ressort des déclarations, dont on peut de même suspecter le conformisme, c'est-à-dire le respect des normes en matière d'activité sexuelle.
C'est seulement dans le monde abstrait des formules que deux personnes, A et B, — leur sexe étant indifférent — sont mues par des désirs d'intensité égale, et les expriment, soit simultanément, soit alternativement. Dans la "vraie vie", l'une des deux a toujours plus envie que l'autre, ou alors, si les deux ressentent du désir, ce n'est pas au même moment — ce décalage dans l'intensité ou le temps entraînant difficultés et incompréhension.
Notre monde est inégalitaire, et le sexe qui domine dans tous les domaines — politique, économique, social ou religieux — impose aussi les modes et les rythmes de la relation sexuelle : c'est le désir masculin qui fait la loi, à toutes les étapes — approche, attaque, déroulement et conclusion.
LA VÉRITABLE LIBÉRATION SEXUELLE EST À VENIR
La libération sexuelle annoncée dès mai 68 a d'abord permis aux hommes d'affirmer leurs désirs, à charge pour les femmes de les satisfaire. En effet, une femme, à plus forte raison une camarade, osant refuser l'"hommage" d'une telle proposition était stigmatisée par la critique suprême : "T'es pas libérée !" (variantes : "T'es coincée !" ou "frigide"). Comme si "libération des femmes" signifiait mise à disposition sexuelle au profit de tous les hommes de l'entourage… De grandes intellectuelles mirent en forme une opposition politique à ce machisme de gauche. C'est à des féministes des années 70 qu'on doit le début de la révolution conceptuelle si bien exprimée dans le titre donné par la sociologue Nicole-Claude Mathieu à son article : "Quand céder n'est pas consentir" (1978).
Ensuite, la philosophe Geneviève Fraisse et d'autres penseuses approfondirent la notion de consentement. Traduction sur des banderoles lors de manifestations contre le viol : "Quand une femme dit “non'', c'est non", ou "Viol de nuit, terre des hommes" (Paris, 19 septembre 1985). Depuis lors, les mentalités évoluent, certes très lentement, vers une perception de la rencontre sexuelle comme celle de deux désirs, dans la liberté et l'égalité. Plaire par ses propres mérites, susciter l'acquiescement de l'autre, au lieu d'imposer sa volonté par la contrainte, c'est découvrir que les baisers échangés ont meilleur goût, pour les deux, que les baisers volés. Loin des grands machos de ce monde et de leur argent qui prétend acheter les consciences, voilà que quelques hirondelles annoncent le printemps d'une authentique libération sexuelle : des femmes se libèrent de leurs inhibitions et apprennent à exprimer leurs désirs sans craindre le jugement d'autrui, des hommes n'ont pas peur de se sentir considérés comme des objets de désir, et certains privilégiés y trouvent même du plaisir. Loin du tapage des médias et des rodomontades de vieux mâles s'accrochant à leur privilèges, de plus en plus de couples féministes montrent, discrètement, comment lier désir et respect de l'autre, plaisir et égalité.
Après l'insouciance de la "douce France" chantée par Trenet, et ses "baisers volés" chers à Truffaut, Dominique Strauss-Kahn a pu incarner la France dans son arrogance dominatrice, mais la prétendue séduction "à la française" apparaît désormais, le roi étant nu, pour ce qu'elle est : de la violence sexuelle.
Point de vue | LEMONDE.FR | 24.08.11 | 10h08 • Mis à jour le 25.08.11 | 11h17
par Florence Montreynaud, historienne
C'est un curieux féminisme "à la française" qu'ont fait apparaître les débats autour de l'affaire Strauss-Kahn. Selon la sociologue Irène Théry, il "veut les droits égaux des sexes et les plaisirs asymétriques de la séduction, le respect absolu du consentement et la surprise délicieuse des baisers volés" (Le Monde, 28 mai 2011). En se référant au féminisme universel, qui en France comme ailleurs veut l'égalité et la justice, on peut se demander à qui profite ce mélange de notions opposées — droit et séduction, consentement à un acte sexuel et vol de baisers. Depuis des décennies, des féministes ont précisé le sens de mots relatifs à la sexualité, dissipant ainsi des confusions dues à la complaisance pour la violence machiste, symbolique (en mots ou en images) ou réelle (viols, coups, meurtres).
Plutôt que de flotter dans le ciel des idées, sur le nuage d'une prétendue "exception française", revenons aux réalités de la violence sexuelle dans le monde, cette violence que tant d'hommes, encouragés et protégés par le système de domination masculine, exercent sur de plus faibles.
Qu'est-ce qu'un séducteur, aujourd'hui comme hier, ici comme ailleurs ? Un homme qui, à force de sourires et de belles paroles, cherche à obtenir d'une femme ou d'une fille ce qu'elle ne propose pas, ce qu'elle ne désire pas. Quelle qu'en soit la forme — de la drague lourde des baratineurs de plage à la cour raffinée des libertins se croyant au XVIIIe siècle —, la séduction masculine "à la française" repose par convention sur une asymétrie visible : l'homme fait les avances, car c'est à lui de s'exposer en faisant le premier pas. Au contraire, l'éducation ou la contrainte sociale imposent aux filles et aux femmes des attitudes présentées comme typiquement féminines, pudeur ou réserve, tandis que la famille doit veiller sur leur réputation, voire sur leur virginité. Comme me le disait une voisine, mère de fils avec lesquels jouaient mes filles : "Plus tard, vous ferez mieux de rentrer vos poules, quand je lâcherai mes coqs !" Tout au plus une femme "bien" peut-elle manifester discrètement sa disponibilité. Même si elle en meurt d'envie, elle se doit de résister à l'homme, de commencer par refuser ses propositions ; après une cour dont la durée dépend de la valeur qu'elle veut se donner, elle peut enfin paraître céder avec une réticence suffisante au désir masculin. Une femme qui accepterait avec empressement se déconsidérerait, comme le prouve le raisonnement machiste : "Une femme bien qui dit “non'', ça veut dire “peut-être'' ; si elle dit “peut-être'', ça veut dire “oui'' ; et si elle dit “oui'', ce n'est pas une femme bien." Déduction du dragueur : "Elle dit “non'', mais ça veut dire “oui''".
Une femme osant en public exprimer son désir à un homme est qualifiée d'"allumeuse", "provocante", ou "chaudasse", tous mots inusités au masculin. À tous âges et dans tous les milieux, la voilà classée — "une pute !" — et rejetée du groupe. Alors que celui qui "ne pense qu'à “ça''" et "baise tous azimuts" est salué comme un "chaud lapin" ou un "don Juan", son équivalent féminin est une "grosse nympho" qu'"a le feu au cul" et "y a qu'le train qui lui est pas passé d'ssus".
LA DOUBLE NORME SEXUELLE EST TOUJOURS EN VIGUEUR
Autrement dit, le machisme se caractérise par la signification asymétrique donnée au désir sexuel : c'est le concept féministe de la double norme sexuelle — ainsi dénommé au XIXe siècle. Exprimer clairement son désir dévalorise une femme et valorise un homme : telle est la règle, que quelques audacieuses transgressent à leurs dépens. L'homme est renforcé dans sa virilité symbolique s'il se conforme au modèle traditionnel du "mâle à besoins impérieux". Au contraire, comme en témoignent les qualificatifs injurieux de "femelle", "salope" ou "chienne en chaleur", une expression trop directe, trop visible du désir place la féminité sous le signe de l'excès, de l'animalité et de la saleté. Le machisme, qui assimile les hommes à leur érection — "je bande, donc je suis" —, fait peser un tabou sur la manifestation du désir féminin : "mouiller" n'a rien d'aussi prestigieux. Pour les machos, la sexualité effective — désir, actes et plaisir — salit les femmes, et les fait déchoir du seul statut respectable, celui de vierge-mère asexuée — "toutes des salopes, sauf ma mère !" Aux femmes "bien" ne s'offre donc qu'une alternative : refuser ou céder.
Baratineur insistant ou don Juan esthète, le séducteur ne tient compte ni du désir de la femme, ni même de son non-désir exprimé : pour pousser son avantage — "femme qui écoute est à demi conquise", affirme le dicton —, une absence de résistance lui suffit, ou un consentement arraché. Avec ses manœuvres stratégiques et ses ruses tactiques, cette séduction masculine "à la française" s'apparente à une guerre dont l'issue incertaine fait tout l'intérêt. En cela elle diffère du viol avec violence, car elle relève plutôt de l'emprise, la pression psychologique exercée, voire le chantage ("Si tu m'aimes…"), évitant la brutalité physique. Pour aboutir à la pénétration qu'il est le seul à désirer, le violeur se dispense de mettre des formes : il use de sa force ou abuse de son autorité, ce qui fait de lui un criminel. Criminel ! Un gros mot ? C'est pourtant le seul qui soit juste, même s'il reste difficile à admettre par ceux qui persistent, avec le "beauf" de Coluche, à dire "Le viol, c'est quand on veut pas, et moi, j'voulais !" ! De leur racine latine — séduire, c'est détourner du droit chemin — séduction et séducteur gardent une nuance péjorative, atténuée dans l'adjectif "séduisant". On peut leur préférer le verbe "plaire" dont le sens est positif quel que soit le sexe du sujet. Chercher à plaire, ou à se plaire l'un à l'autre, désigne un ensemble d'actions visant au même but que la séduction — un acte sexuel, une rencontre au plus intime. Toutefois, la différence, essentielle, vient de ce que chaque personne prend le temps d'attendre le désir de l'autre. Plaire et séduire peuvent aussi se combiner au début mais, alors que plaire suppose réciprocité, souci de l'autre et recherche d'un double plaisir, séduire est toujours asymétrique.
Certes, séduire, "ce divertissement féminin par excellence" (Marguerite Yourcenar, Quoi, l'éternité ?) n'est pas le propre de l'homme, mais quand une femme cherche à attirer un homme, il s'agit de coquetterie plutôt que de contrainte, de regards plutôt que d'actes, d'invites verbales plutôt que de "main aux fesses" : rien de comparable au "troussage de domestique" ni au "droit de cuissage", et ni "dragueur" ni "don Juan" n'ont de féminin. Pourtant, il existe bien des séductrices, et c'est même un type féminin marquant de la littérature et du cinéma ; encore faut-il se souvenir que l'immense majorité de ces œuvres sont des productions d'hommes. La vamp ou la "femme fatale" hantent l'imaginaire masculin, suscitant à la fois fascination et répulsion. En Occident, "la" femme est vue comme fatale à l'homme depuis Ève la tentatrice, ou même Lilith, démon femelle que le mythe juif du Moyen Âge présente comme la première épouse d'Adam ; leur lignée ininterrompue resurgit de nos jours sous la forme de Cruella et autres "dominatrices" qui confortent le masochisme masculin. Si Hollywood représente de préférence des hommes en victimes photogéniques de "sorcière", tel Michael Douglas dans Liaison fatale, reprise du thème de La Femme et le Pantin ou de L'Ange bleu, dans la réalité le rapport de forces entre hommes et femmes est à l'inverse. Avant la contraception moderne, combien de femmes "séduites et abandonnées", combien de domestiques engrossées et jetées à la rue, combien de "filles-mères" traitées en coupables, tandis que le séducteur-géniteur n'était jamais inquiété ! Les hommes, écrit Madame de Staël dans Delphine, "veulent, en séduisant les femmes, conserver le droit de les en punir". Un demi-siècle de pilule n'a pas suffi à modifier en profondeur les mentalités, comme le prouvent les pratiques de harcèlement sexuel masculin au travail, dont on commence seulement à percevoir l'ampleur, ou les réactions de solidarité machiste à l'affaire Strauss-Kahn. Alors que l'opprobre social pèse toujours sur la "salope" qui fait perdre la tête à un mari, ou qui croque les hommes et les rejette "comme un kleenex", le dragueur fier de son "tableau de chasse", le consommateur méthodique ou le dirigeant incapable de maîtriser ses pulsions ne sont pas si mal vus. Quelques-uns bénéficient même du soutien public indéfectible d'une épouse aussi dévouée qu'Anne Sinclair ou Hillary Clinton. On peine à imaginer le cas inverse – l'abnégation d'un mari solidaire d'une présidente portée sur la chair fraîche.
Autre asymétrie : selon la curieuse moyenne établie par les enquêtes sur la sexualité, les hommes auraient eu au cours de leur vie 11 partenaires, et les femmes 3, différence que le recours de certains hommes à la prostitution ne suffit pas à expliquer ; la source en est plutôt dans la sur-évaluation masculine et la sous-évaluation féminine : sur chaque sexe pèsent des attentes opposées, ce qui amène chacun d'eux à déformer la réalité en sens contraire.
Quant à l'intimité d'un couple établi, d'après les mêmes enquêtes, dans la majorité des cas c'est l'homme qui prend l'initiative du rapport sexuel — c'est du moins ce qui ressort des déclarations, dont on peut de même suspecter le conformisme, c'est-à-dire le respect des normes en matière d'activité sexuelle.
C'est seulement dans le monde abstrait des formules que deux personnes, A et B, — leur sexe étant indifférent — sont mues par des désirs d'intensité égale, et les expriment, soit simultanément, soit alternativement. Dans la "vraie vie", l'une des deux a toujours plus envie que l'autre, ou alors, si les deux ressentent du désir, ce n'est pas au même moment — ce décalage dans l'intensité ou le temps entraînant difficultés et incompréhension.
Notre monde est inégalitaire, et le sexe qui domine dans tous les domaines — politique, économique, social ou religieux — impose aussi les modes et les rythmes de la relation sexuelle : c'est le désir masculin qui fait la loi, à toutes les étapes — approche, attaque, déroulement et conclusion.
LA VÉRITABLE LIBÉRATION SEXUELLE EST À VENIR
La libération sexuelle annoncée dès mai 68 a d'abord permis aux hommes d'affirmer leurs désirs, à charge pour les femmes de les satisfaire. En effet, une femme, à plus forte raison une camarade, osant refuser l'"hommage" d'une telle proposition était stigmatisée par la critique suprême : "T'es pas libérée !" (variantes : "T'es coincée !" ou "frigide"). Comme si "libération des femmes" signifiait mise à disposition sexuelle au profit de tous les hommes de l'entourage… De grandes intellectuelles mirent en forme une opposition politique à ce machisme de gauche. C'est à des féministes des années 70 qu'on doit le début de la révolution conceptuelle si bien exprimée dans le titre donné par la sociologue Nicole-Claude Mathieu à son article : "Quand céder n'est pas consentir" (1978).
Ensuite, la philosophe Geneviève Fraisse et d'autres penseuses approfondirent la notion de consentement. Traduction sur des banderoles lors de manifestations contre le viol : "Quand une femme dit “non'', c'est non", ou "Viol de nuit, terre des hommes" (Paris, 19 septembre 1985). Depuis lors, les mentalités évoluent, certes très lentement, vers une perception de la rencontre sexuelle comme celle de deux désirs, dans la liberté et l'égalité. Plaire par ses propres mérites, susciter l'acquiescement de l'autre, au lieu d'imposer sa volonté par la contrainte, c'est découvrir que les baisers échangés ont meilleur goût, pour les deux, que les baisers volés. Loin des grands machos de ce monde et de leur argent qui prétend acheter les consciences, voilà que quelques hirondelles annoncent le printemps d'une authentique libération sexuelle : des femmes se libèrent de leurs inhibitions et apprennent à exprimer leurs désirs sans craindre le jugement d'autrui, des hommes n'ont pas peur de se sentir considérés comme des objets de désir, et certains privilégiés y trouvent même du plaisir. Loin du tapage des médias et des rodomontades de vieux mâles s'accrochant à leur privilèges, de plus en plus de couples féministes montrent, discrètement, comment lier désir et respect de l'autre, plaisir et égalité.
Après l'insouciance de la "douce France" chantée par Trenet, et ses "baisers volés" chers à Truffaut, Dominique Strauss-Kahn a pu incarner la France dans son arrogance dominatrice, mais la prétendue séduction "à la française" apparaît désormais, le roi étant nu, pour ce qu'elle est : de la violence sexuelle.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Dominique Strauss-Kahn
Affaire DSK : vous avez dit crédibilité ?
ROUSSET Pierre
24 août 2011
Les poursuites pénales contre Dominique Strauss-Kahn sont abandonnées car la plaignante ne serait plus assez « crédible ». Sans pour autant justifier sa reculade, on peut comprendre le dilemme d’un procureur qui doit, aux USA, présenter un dossier d’accusation « au-delà du doute raisonnable » (et non en appeler à « l’intime conviction » des jurés) et qui sait qu’il aura contre lui les meilleurs cabinets d’avocats et agences de détectives que l’argent peut offrir. Mais l’on s’étonne que tant de commentateurs qui glosent sur les « mensonges » de la femme de ménage ne se posent pas la question de la crédibilité de… Dominique Strauss-Kahn.
Que sait-on aujourd’hui sans doute aucun ? Qu’il y a bien eu rapports sexuels et que l’affaire a duré de 7 à 9 minutes. Pour la défense de Strauss-Kahn, il s’agirait de rapports « consentis ». Alors, essayons d’imaginer la scène.
Le vieux monsieur sort de sa douche – puisqu’il semble que tout commence ainsi – et découvre la femme de ménage. Il s’exclame, « quel bonheur de vous voir ici !. J’ai rendez-vous dans 10 minutes mais – du moins si vous y consentez –, nous pourrions faire zizi-panpan, vite fait, bien fait ». Et la femme de ménage de lui répondre : « Sympa ! Mais faisons effectivement vite, il me faut respecter mon quota minuté de chambres à nettoyer ».
Comment diable rendre cette scène « crédible », dans le temps imparti ? Ce temps si court qui avait permis aux amis de Dominique d’affirmer au début de l’affaire que la possibilité même d’un rapport sexuel était impensable et que tout n’était donc – mathématiquement – qu’affabulation… jusqu’au moment où les expertises ont scientifiquement montré que « l’impensable » s’était bien produit. Et qu’en plus, l’enquête du procureur a confirmé l’inanité de la théorie du complot : le face-à-face dans la suite du Novotel entre la femme de chambre et le patron du FMI était fortuit…
On aimerait donc que les commentateurs qui mettent si aisément en doute le récit de la femme de chambre (et ne veulent rien entendre des incohérences que suscite le traumatisme vécut par les victimes de viol) nous expliquent pourquoi ils considèrent a priori plus crédible la version des rapports sexuels consentis de 7-9 minutes, à l’occasion d’une fortuite rencontre dans une chambre d’hôtel.
Pourquoi aussi ne s’intéressent-ils qu’aux mensonges passés de l’immigrante – sachant que bien des immigrants doivent (en toute bonne foi) mentir pour obtenir leur permis de séjour – et pas à ceux de l’Homme politique français ? On subodore pourtant quelques bons gros mensonges sur ses rapports aux femmes, au pouvoir et au sexe.
Alors et à franchement parler, si vraiment l’affaire DSK se résume (malheureusement) aujourd’hui à une affaire de crédibilité, l’hypothèse des « rapports sexuels précipités, mais consentis » entre deux inconnus – un vieux monsieur, une employée – ne me paraît pas la plus crédible !
Des journalistes ont fait correctement leur travail. Des analystes ont offert des éclairages pertinents. Des commentateurs ont porté leur regard au-delà des oeillères de caste, de genre et de classe. Mais le message dominant, oh combien idéologique, n’en sonne pas moins comme un terrible avertissement à l’encontre des victimes « ordinaires » de viols.
Pierre Rousset
ROUSSET Pierre
ROUSSET Pierre
24 août 2011
Les poursuites pénales contre Dominique Strauss-Kahn sont abandonnées car la plaignante ne serait plus assez « crédible ». Sans pour autant justifier sa reculade, on peut comprendre le dilemme d’un procureur qui doit, aux USA, présenter un dossier d’accusation « au-delà du doute raisonnable » (et non en appeler à « l’intime conviction » des jurés) et qui sait qu’il aura contre lui les meilleurs cabinets d’avocats et agences de détectives que l’argent peut offrir. Mais l’on s’étonne que tant de commentateurs qui glosent sur les « mensonges » de la femme de ménage ne se posent pas la question de la crédibilité de… Dominique Strauss-Kahn.
Que sait-on aujourd’hui sans doute aucun ? Qu’il y a bien eu rapports sexuels et que l’affaire a duré de 7 à 9 minutes. Pour la défense de Strauss-Kahn, il s’agirait de rapports « consentis ». Alors, essayons d’imaginer la scène.
Le vieux monsieur sort de sa douche – puisqu’il semble que tout commence ainsi – et découvre la femme de ménage. Il s’exclame, « quel bonheur de vous voir ici !. J’ai rendez-vous dans 10 minutes mais – du moins si vous y consentez –, nous pourrions faire zizi-panpan, vite fait, bien fait ». Et la femme de ménage de lui répondre : « Sympa ! Mais faisons effectivement vite, il me faut respecter mon quota minuté de chambres à nettoyer ».
Comment diable rendre cette scène « crédible », dans le temps imparti ? Ce temps si court qui avait permis aux amis de Dominique d’affirmer au début de l’affaire que la possibilité même d’un rapport sexuel était impensable et que tout n’était donc – mathématiquement – qu’affabulation… jusqu’au moment où les expertises ont scientifiquement montré que « l’impensable » s’était bien produit. Et qu’en plus, l’enquête du procureur a confirmé l’inanité de la théorie du complot : le face-à-face dans la suite du Novotel entre la femme de chambre et le patron du FMI était fortuit…
On aimerait donc que les commentateurs qui mettent si aisément en doute le récit de la femme de chambre (et ne veulent rien entendre des incohérences que suscite le traumatisme vécut par les victimes de viol) nous expliquent pourquoi ils considèrent a priori plus crédible la version des rapports sexuels consentis de 7-9 minutes, à l’occasion d’une fortuite rencontre dans une chambre d’hôtel.
Pourquoi aussi ne s’intéressent-ils qu’aux mensonges passés de l’immigrante – sachant que bien des immigrants doivent (en toute bonne foi) mentir pour obtenir leur permis de séjour – et pas à ceux de l’Homme politique français ? On subodore pourtant quelques bons gros mensonges sur ses rapports aux femmes, au pouvoir et au sexe.
Alors et à franchement parler, si vraiment l’affaire DSK se résume (malheureusement) aujourd’hui à une affaire de crédibilité, l’hypothèse des « rapports sexuels précipités, mais consentis » entre deux inconnus – un vieux monsieur, une employée – ne me paraît pas la plus crédible !
Des journalistes ont fait correctement leur travail. Des analystes ont offert des éclairages pertinents. Des commentateurs ont porté leur regard au-delà des oeillères de caste, de genre et de classe. Mais le message dominant, oh combien idéologique, n’en sonne pas moins comme un terrible avertissement à l’encontre des victimes « ordinaires » de viols.
Pierre Rousset
ROUSSET Pierre
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Dominique Strauss-Kahn
La violence originelle contre les femmes
(Ou comment la vie a été bafouée par le capitalisme naissant à travers la dépossession)
DAHAN Sylviane
17 août 2011
version imprimable n°22672
Présentation d’un atelier que se fera dans l’Université d’été en Espagne (Banyoles) le samedi 27/8/11 pour Vocalia de Dones de l’Associació de Veins i Veines de l’Esquerra de l’Eixample.
Le féminisme radical se penche sur les causes structurelles de la situation des femmes ; il analyse les rapports sociaux de sexe et la culture comme source de l’oppression patriarcale. Son radicalisme consiste à identifier les causes de la violence masculine (viol, harcèlement, discrimination dans l’emploi, prostitution, violence domestique, pornographie ...) avec le but d’en finir avec ces violences. Il est impossible de trouver des solutions durables sans un diagnostic « radical ». Les féministes radicales se battent avant tout pour l’égalité.
Quand nous parlons de la violence inhérente au système, nous abordons des domaines tels que les organes répressifs de l’appareil d’Etat, l’endoctrinement (idéologique) ou l’intériorisation de la répression.
Caliban et la sorcière – Femmes, corps et accumulation originelle (Silvia Federici)
Le 4e livre du Capital
La leçon politique à tirer de « Caliban et la sorcière » consiste en ce que le capitalisme, en tant que système économique et social, est nécessairement liée au racisme et au sexisme.
Le capitalisme doit justifier et mystifier les contradictions intégrées dans leurs relations sociales qui le sous-tendent :
- la promesse de liberté, face à la réalité de la contrainte généralisée,
- la promesse de prospérité, face à la réalité de la privation massive…
… tout en dénigrant la « nature » de celles et ceux qu’il a exploité : femmes, sujets coloniaux, descendants d’esclaves africains, immigrants, personnes déplacées par la mondialisation.
Ainsi, au cœur du capitalisme, il n’y a pas seulement une relation symbiotique entre salariat et esclavage, mais nous nous pouvons aussi déceler une dialectique entre accumulation et destruction de formes de vie ; un anéantissement dont les femmes ont payé le prix fort, à travers leur corps, leur travail, leur existence.
Ce livre montre que ce ne fut pas une entreprise facile que de transformer les humains en salariés ou en esclaves, ni d’enfermer les femmes à la maison, soumises à l’autorité des hommes. Federici explique comment et pourquoi s’est produite la soumission de la vie aux lois du marché capitaliste. Son étude fournit les clés pour comprendre la formation du système. Ce travail permet, par la même occasion, de relire l’histoire sous une optique matérialiste, depuis le Moyen Age jusqu’à la modernité : l’émancipation des paysans qui ont survécu à la peste noire, la politique délibérée d’expropriation des terres, le véritable génocide contre les femmes qu’a été la chasse aux sorcières, puis l’imposition de la vision mécaniste du corps humain – autant d’éléments qui nous ont conduit vers une discipline stratégique, où les forces de la nature ont été domestiquées au profit de l’accumulation capitaliste…
De l’émancipation de l’esclavage jusqu’à l’hérésie subversive, un fil rouge traverse l’histoire de la transition du féodalisme au capitalisme. Le triomphe des pouvoirs étatiques et l’émergence de la formation sociale qui finira par prendre le nom du capitalisme, n’ont pas eu lieu sans recourir à une violence extrême. L’accumulation capitaliste primitive a exigé l’écrasement des mouvements plébéiens, urbains et paysans, qui avaient mis en œuvre diverses expériences de vie communale et de répartition des richesses, généralement sous la bannière d’hérésies religieuses. Leur anéantissement a ouvert la voie à l’expropriation, à la formation de l’Etat moderne et à la privatisation des terres communales, à la conquête et le pillage de l’Amérique, à l’ouverture du commerce des esclaves… dans une guerre de grande envergure contre toutes les formes de vie et de culture populaire qui ciblait les femmes, leur autonomie et leur corps, comme un objectif de toute première importance. Leur asservissement devenait un socle indispensable à l’architecture du nouveau système.
À travers son étude de la chasse aux sorcières, Federici, non seulement décrypte l’un des événements les plus indicibles de l’histoire moderne, mais met en lumière un épisode qui est au cœur d’une dynamique puissante de condamnation sociale dirigée sur le corps, la connaissance et la reproduction des femmes. Ce travail suppose également la prise en compte de voix inattendues (celles des subordonnés, Caliban et la sorcière), qui résonnent encore fortement aujourd’hui dans les luttes permanentes contre la violence originelle.
***
Rappelons ce que veulent les femmes : une société sans violences, fondée sur l’égalité. Une société dont le but serait le bonheur de l’ensemble de la population et non l’accumulation de richesses aux mains d’une poignée de privilégiés. Les racines de la violence contre les femmes nous montrent la voie à suivre pour déconstruire ce que le système a installé dans nos sociétés pour soumettre notre corps - et dominer la nature dans son ensemble. Comprendre ses mécanismes nous donne les moyens de restaurer le sens commun, le respect de la vie, la justice, et de fixer de nouvelles formes collectives d’organisation sociale. Voici donc un travail fournissant, enfin, les moyens de comprendre et d’entamer la lutte pour récupérer ce qui a nous été volé...
Silvia Federici est professeur à l’Université Hofstra à New York. Militante féministe depuis 1960, a participé à des discussions internationales sur le statut et la rémunération du travail domestique. Durant les années 1980, elle a travaillé également comme enseignante au Nigeria, où elle a été témoin d’une nouvelle vague d’attaques contre les biens communs, en Afrique.
Sylviane DAHAN
Banyoles, 27/8/2011
Illustration de William Blake. L’Europe soutenue par l’Afrique et l’Amérique, 1796 [non reproduite ici]
DAHAN Sylviane
(Ou comment la vie a été bafouée par le capitalisme naissant à travers la dépossession)
DAHAN Sylviane
17 août 2011
version imprimable n°22672
Présentation d’un atelier que se fera dans l’Université d’été en Espagne (Banyoles) le samedi 27/8/11 pour Vocalia de Dones de l’Associació de Veins i Veines de l’Esquerra de l’Eixample.
Le féminisme radical se penche sur les causes structurelles de la situation des femmes ; il analyse les rapports sociaux de sexe et la culture comme source de l’oppression patriarcale. Son radicalisme consiste à identifier les causes de la violence masculine (viol, harcèlement, discrimination dans l’emploi, prostitution, violence domestique, pornographie ...) avec le but d’en finir avec ces violences. Il est impossible de trouver des solutions durables sans un diagnostic « radical ». Les féministes radicales se battent avant tout pour l’égalité.
Quand nous parlons de la violence inhérente au système, nous abordons des domaines tels que les organes répressifs de l’appareil d’Etat, l’endoctrinement (idéologique) ou l’intériorisation de la répression.
Caliban et la sorcière – Femmes, corps et accumulation originelle (Silvia Federici)
Le 4e livre du Capital
La leçon politique à tirer de « Caliban et la sorcière » consiste en ce que le capitalisme, en tant que système économique et social, est nécessairement liée au racisme et au sexisme.
Le capitalisme doit justifier et mystifier les contradictions intégrées dans leurs relations sociales qui le sous-tendent :
- la promesse de liberté, face à la réalité de la contrainte généralisée,
- la promesse de prospérité, face à la réalité de la privation massive…
… tout en dénigrant la « nature » de celles et ceux qu’il a exploité : femmes, sujets coloniaux, descendants d’esclaves africains, immigrants, personnes déplacées par la mondialisation.
Ainsi, au cœur du capitalisme, il n’y a pas seulement une relation symbiotique entre salariat et esclavage, mais nous nous pouvons aussi déceler une dialectique entre accumulation et destruction de formes de vie ; un anéantissement dont les femmes ont payé le prix fort, à travers leur corps, leur travail, leur existence.
Ce livre montre que ce ne fut pas une entreprise facile que de transformer les humains en salariés ou en esclaves, ni d’enfermer les femmes à la maison, soumises à l’autorité des hommes. Federici explique comment et pourquoi s’est produite la soumission de la vie aux lois du marché capitaliste. Son étude fournit les clés pour comprendre la formation du système. Ce travail permet, par la même occasion, de relire l’histoire sous une optique matérialiste, depuis le Moyen Age jusqu’à la modernité : l’émancipation des paysans qui ont survécu à la peste noire, la politique délibérée d’expropriation des terres, le véritable génocide contre les femmes qu’a été la chasse aux sorcières, puis l’imposition de la vision mécaniste du corps humain – autant d’éléments qui nous ont conduit vers une discipline stratégique, où les forces de la nature ont été domestiquées au profit de l’accumulation capitaliste…
De l’émancipation de l’esclavage jusqu’à l’hérésie subversive, un fil rouge traverse l’histoire de la transition du féodalisme au capitalisme. Le triomphe des pouvoirs étatiques et l’émergence de la formation sociale qui finira par prendre le nom du capitalisme, n’ont pas eu lieu sans recourir à une violence extrême. L’accumulation capitaliste primitive a exigé l’écrasement des mouvements plébéiens, urbains et paysans, qui avaient mis en œuvre diverses expériences de vie communale et de répartition des richesses, généralement sous la bannière d’hérésies religieuses. Leur anéantissement a ouvert la voie à l’expropriation, à la formation de l’Etat moderne et à la privatisation des terres communales, à la conquête et le pillage de l’Amérique, à l’ouverture du commerce des esclaves… dans une guerre de grande envergure contre toutes les formes de vie et de culture populaire qui ciblait les femmes, leur autonomie et leur corps, comme un objectif de toute première importance. Leur asservissement devenait un socle indispensable à l’architecture du nouveau système.
À travers son étude de la chasse aux sorcières, Federici, non seulement décrypte l’un des événements les plus indicibles de l’histoire moderne, mais met en lumière un épisode qui est au cœur d’une dynamique puissante de condamnation sociale dirigée sur le corps, la connaissance et la reproduction des femmes. Ce travail suppose également la prise en compte de voix inattendues (celles des subordonnés, Caliban et la sorcière), qui résonnent encore fortement aujourd’hui dans les luttes permanentes contre la violence originelle.
***
Rappelons ce que veulent les femmes : une société sans violences, fondée sur l’égalité. Une société dont le but serait le bonheur de l’ensemble de la population et non l’accumulation de richesses aux mains d’une poignée de privilégiés. Les racines de la violence contre les femmes nous montrent la voie à suivre pour déconstruire ce que le système a installé dans nos sociétés pour soumettre notre corps - et dominer la nature dans son ensemble. Comprendre ses mécanismes nous donne les moyens de restaurer le sens commun, le respect de la vie, la justice, et de fixer de nouvelles formes collectives d’organisation sociale. Voici donc un travail fournissant, enfin, les moyens de comprendre et d’entamer la lutte pour récupérer ce qui a nous été volé...
Silvia Federici est professeur à l’Université Hofstra à New York. Militante féministe depuis 1960, a participé à des discussions internationales sur le statut et la rémunération du travail domestique. Durant les années 1980, elle a travaillé également comme enseignante au Nigeria, où elle a été témoin d’une nouvelle vague d’attaques contre les biens communs, en Afrique.
Sylviane DAHAN
Banyoles, 27/8/2011
Illustration de William Blake. L’Europe soutenue par l’Afrique et l’Amérique, 1796 [non reproduite ici]
DAHAN Sylviane
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Dominique Strauss-Kahn
Le NPA voit dans l'affaire DSK «une atteinte au combat des victimes de viol»
116 commentaires
Dominique Strauss-Kahn et sa femme Anne Sinclair quittent le tribunal le 23 août 2011. (AFP / Timothy A. Clary)
L'abandon des chefs d'inculpation visant Dominique Strauss-Kahn "est un coup très dur contre le droit des femmes victimes de violences sexuelles, de viols", estime le NPA (Nouveau parti anticapitalite) mercredi dans un communiqué.
"Depuis plusieurs semaines, il y a un procès en suspicion mené, de différents côtés, contre Nafissatou Diallo en s'appuyant sur son passé. (...) Le NPA dénonce cet état d'esprit qui consiste à insinuer qu'il y aurait des victimes respectables et d'autres non. Une agression sexuelle, un viol restent un crime, quel que soit le passé de celle ou celui qui subit ces agissements".
Le NPA juge "affligeante et écœurante", la "satisfaction affichée par les amis de D. Strauss-Kahn" et déclare qu'il "continuera à mener inlassablement le combat aux côtés de celles et ceux qui mènent bataille contre les violences sexuelles, pour la reconnaissance du viol comme un crime".
(Source AFP)
116 commentaires
Dominique Strauss-Kahn et sa femme Anne Sinclair quittent le tribunal le 23 août 2011. (AFP / Timothy A. Clary)
L'abandon des chefs d'inculpation visant Dominique Strauss-Kahn "est un coup très dur contre le droit des femmes victimes de violences sexuelles, de viols", estime le NPA (Nouveau parti anticapitalite) mercredi dans un communiqué.
"Depuis plusieurs semaines, il y a un procès en suspicion mené, de différents côtés, contre Nafissatou Diallo en s'appuyant sur son passé. (...) Le NPA dénonce cet état d'esprit qui consiste à insinuer qu'il y aurait des victimes respectables et d'autres non. Une agression sexuelle, un viol restent un crime, quel que soit le passé de celle ou celui qui subit ces agissements".
Le NPA juge "affligeante et écœurante", la "satisfaction affichée par les amis de D. Strauss-Kahn" et déclare qu'il "continuera à mener inlassablement le combat aux côtés de celles et ceux qui mènent bataille contre les violences sexuelles, pour la reconnaissance du viol comme un crime".
(Source AFP)
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Dominique Strauss-Kahn
Tout à fait d'accord avec ce communiqué du NPA.
Encore un mot à l'attention de G. Lefranc qui estime que le déballage sordide d'un procès n'apporterait rien.
Un procès équitable, même s'il n'est pas une garantie, est un moyen d'avancer vers la vérité et de rendre justice aux deux parties grâce à un débat contradictoire. Toutes les sociétés civilisées, depuis l'aube des temps, ont organisé des procès, sous des formes variées. Ces procès, si l'on excepte les jugements arbitraires d'autocrates, genre Saint Louis sous son arbre, et les procès complètement falsifiés de l'inquisition ou des staliniens, ont permis aux diverses parties de s'exprimer publiquement et aux accusés de présenter leur défense. C'est à l'antipode des procès secrets exécutés à huis clos par des sbires au service d'un pouvoir, mais aussi du remplacement du procès public par des tractations.
Dans ce sens, on peut dire qu'une justice publique accessible à tous fait partie des droits démocratiques, même si nous savons que riches et pauvres, puissants et misérables, ne seront jamais à égalité, et que la justice n'est pas une science exacte.
Diallo a donc été privée du droit de se faire entendre face à son agresseur présumé, même si elle a pu s'exprimer dans les médias. Et DSK n'aura probablement jamais à donner d'explication sur les moyens qu'il a utilisés pour obtenir un rapport sexuel avec une inconnue en quelques minutes. Ses copains et clients pourront clamer qu'il est innocent, alors qu'un procès aurait nécessairement fourni quelques éclairages sur sa personnalité et son comportement.
Encore un mot à l'attention de G. Lefranc qui estime que le déballage sordide d'un procès n'apporterait rien.
Un procès équitable, même s'il n'est pas une garantie, est un moyen d'avancer vers la vérité et de rendre justice aux deux parties grâce à un débat contradictoire. Toutes les sociétés civilisées, depuis l'aube des temps, ont organisé des procès, sous des formes variées. Ces procès, si l'on excepte les jugements arbitraires d'autocrates, genre Saint Louis sous son arbre, et les procès complètement falsifiés de l'inquisition ou des staliniens, ont permis aux diverses parties de s'exprimer publiquement et aux accusés de présenter leur défense. C'est à l'antipode des procès secrets exécutés à huis clos par des sbires au service d'un pouvoir, mais aussi du remplacement du procès public par des tractations.
Dans ce sens, on peut dire qu'une justice publique accessible à tous fait partie des droits démocratiques, même si nous savons que riches et pauvres, puissants et misérables, ne seront jamais à égalité, et que la justice n'est pas une science exacte.
Diallo a donc été privée du droit de se faire entendre face à son agresseur présumé, même si elle a pu s'exprimer dans les médias. Et DSK n'aura probablement jamais à donner d'explication sur les moyens qu'il a utilisés pour obtenir un rapport sexuel avec une inconnue en quelques minutes. Ses copains et clients pourront clamer qu'il est innocent, alors qu'un procès aurait nécessairement fourni quelques éclairages sur sa personnalité et son comportement.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Dominique Strauss-Kahn
tchat
Fabrice Rousselot, correspondant de «Libération» à New York est l'un des auteurs du livre «Le Choc» qui plonge dans les coulisses de cette saga extraordinaire. Il a répondu à vos questions.
Gaston: comment se fait-il que le justice américaine n'ait à aucun moment demandé la version de DSK? On a examiné de très près la version de Nafissatou Diallo, mais le procureur n'a rien demandé à DSK. Pourquoi?
Le NYPD, la police de New York, a demandé à DSK s'il avait des commentaires sur «l'incident» de la chambre 2806, le jour de son arrestation. Celui-ci a répondu que ses avocats lui avaient demandé de se taire et ils ont maintenu cette position jusqu'à la fin.
Fabrice Rousselot, correspondant de «Libération» à New York est l'un des auteurs du livre «Le Choc» qui plonge dans les coulisses de cette saga extraordinaire. Il a répondu à vos questions.
Gaston: comment se fait-il que le justice américaine n'ait à aucun moment demandé la version de DSK? On a examiné de très près la version de Nafissatou Diallo, mais le procureur n'a rien demandé à DSK. Pourquoi?
Le NYPD, la police de New York, a demandé à DSK s'il avait des commentaires sur «l'incident» de la chambre 2806, le jour de son arrestation. Celui-ci a répondu que ses avocats lui avaient demandé de se taire et ils ont maintenu cette position jusqu'à la fin.
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Dominique Strauss-Kahn
DSK doit pourtant savoir qu'il ne va pas pouvoir se détacher d'une certaine défiance du public sur cette affaire avortée ce qui me laisse à penser qu'en l'absence de plainte contre la victime présumée, DSK sait objectivement qu'il a plus à perdre encore que la défiance du public : une sanction pénale.verié2 a écrit:Tout à fait d'accord avec ce communiqué du NPA.
Encore un mot à l'attention de G. Lefranc qui estime que le déballage sordide d'un procès n'apporterait rien.
Un procès équitable, même s'il n'est pas une garantie, est un moyen d'avancer vers la vérité et de rendre justice aux deux parties grâce à un débat contradictoire. Toutes les sociétés civilisées, depuis l'aube des temps, ont organisé des procès, sous des formes variées. Ces procès, si l'on excepte les jugements arbitraires d'autocrates, genre Saint Louis sous son arbre, et les procès complètement falsifiés de l'inquisition ou des staliniens, ont permis aux diverses parties de s'exprimer publiquement et aux accusés de présenter leur défense. C'est à l'antipode des procès secrets exécutés à huis clos par des sbires au service d'un pouvoir, mais aussi du remplacement du procès public par des tractations.
Dans ce sens, on peut dire qu'une justice publique accessible à tous fait partie des droits démocratiques, même si nous savons que riches et pauvres, puissants et misérables, ne seront jamais à égalité, et que la justice n'est pas une science exacte.
Diallo a donc été privée du droit de se faire entendre face à son agresseur présumé, même si elle a pu s'exprimer dans les médias. Et DSK n'aura probablement jamais à donner d'explication sur les moyens qu'il a utilisés pour obtenir un rapport sexuel avec une inconnue en quelques minutes. Ses copains et clients pourront clamer qu'il est innocent, alors qu'un procès aurait nécessairement fourni quelques éclairages sur sa personnalité et son comportement.
Invité- Invité
Re: Dominique Strauss-Kahn
DSK vient de trouver de nouveaux défenseurs : Riposte Laïque
La rédaction de cet article permet de supposer que c'est leur hostilité aux "pressions communautaires" (comprendre aux Blacks ) qui amène ces crypto fachos à soutenir DSK...
La rédaction de cet article permet de supposer que c'est leur hostilité aux "pressions communautaires" (comprendre aux Blacks ) qui amène ces crypto fachos à soutenir DSK...
Laissons DSK tranquille
Publié le 29 août 2011 par Stanislas Geyler - Article du nº 214 (Riposte Laïque)
Dominique Strauss-Kahn peut et doit être critiqué en tant qu’homme politique. En revanche, ses frasques sexuelles, quoique moralement condamnables ou discutables, ne nous regardent absolument pas, a fortiori lorsque celles-ci ne constituent pas un délit. Or, le procureur Cyrus Vance Jr a décidé – d’une façon totalement impartiale – d’abandonner les charges et accusations d’agression sexuelle pesant contre l’ancien directeur général du FMI. Les services du procureur n’ont ainsi pas hésité à braver certaines pressions communautaires qui s’exerçaient sur l’enquête en cours. Je pense notamment à certains lobbys féministes ou à la communauté noire d’Harlem, symbolisée par la présence médiatique du sénateur Perkins. (...)
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Dominique Strauss-Kahn
"Maladie mentale" de DSK : Fabius et Lang critiquent Rocard
le 30 août 2011 à 12h07
Dossiers : Primaires PS, Affaire DSK
L'ex-Premier ministre Michel Rocard a estimé lundi que DSK était atteint d'une "maladie mentale" qui l'empêchait de "maîtriser ses pulsions". Quant à Ségolène Royal, elle n'a pas "les capacités" pour remporter la présidentielle, estime-t-il.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Dominique Strauss-Kahn
Il paraît que DSK a encore ce boulet, dont personne ne parle et qui lui traîne à la patte :
http://www.politiquedevie.net/pdf/ASSIGNATIONAJTDSKBASANO.pdf
http://www.politiquedevie.net/pdf/ASSIGNATIONAJTDSKBASANO.pdf
irneh09218- Messages : 502
Date d'inscription : 18/07/2010
Age : 73
Localisation : L'Ametlla de mar
Re: Dominique Strauss-Kahn
Gisèle HALIMI , très bien comme souvent.
L'indécent retour médiatique de DSK
LEMONDE | 06.09.11 | 10h24 • Mis à jour le 06.09.11 | 10h55
Les médias français et leurs décideurs sont-ils sourds, aveugles à l'exigence d'une dignité des femmes ? On pourrait le croire, dans le flot d'images et de commentaires complaisants ou neutres, mais jamais défavorables qui nous a été asséné depuis hier pour signaler l'"événement" du week-end : le retour de Dominique Strauss-Kahn à Paris.
A moins d'être totalement dépourvu d'aptitude ou de conscience professionnelles, les informateurs ne pouvaient oublier qu'il s'agissait d'un homme – et non des moindres – accusé d'agression sexuelle sur une femme. Donc un prédateur présumé de notre dignité profonde, celle de l'intégrité de notre sexe, de notre corps, mais aussi celle de notre identité de femme.
Qui, quand elle dit non, signifie non. Or Nafissatou Diallo – la plaignante – fut à peine nommée, les faits presque jamais rappelés, la réputation un peu glauque de Dominique Strauss-Kahn escamotée.
Le "retour" du violeur présumé (la tentative de viol équivaut en droit au crime de viol lui-même) était traité comme un événement mondain, à peine politique, rien à voir avec un crime.
J'entends bien que Dominique Strauss-Kahn n'est mis en cause que dans une procédure civile – après l'abandon de poursuites pénales. Mais cela n'empêche en rien de caractériser la source du dommage pour la nécessité de la réparation.
INDIGENCE
Nous avons eu droit à l'éternelle et ridicule séquence de l'épouse – outragée – mais fidèle-soutien-de-l'accusé. Séquence dont on raffole outre-Atlantique, histoire de s'identifier un peu aux Hillary Clinton et autres célèbres cocues. Une épouse pour laquelle la femme victime présumée n'existe pas, n'existe plus.
Seul compte "le retour" de l'homme que l'on croit (à tort) blanchi, car les procédures sont en cours et l'épisode judiciaire loin d'être clos.
Mais laissons cela. Je m'intéresse quant à moi à l'indigence, l'indulgence et l'indécence qui ont marqué la relation médiatique de ce détestable feuilleton.
Et j'y vois le signe que, près d'un demi-siècle après le nouveau combat des femmes pour exister comme individus à part entière, après la réforme du code pénal quant au viol (à l'initiative de Choisir la cause des femmes), leur dignité peut être foulée aux pieds comme dans le passé.
Je n'ose formuler d'autres hypothèses: Dominique Strauss-Kahn intouchable parce que attendu dans le prochain cirque politique ? La victime passée par pertes et profits parce que lointaine, socialement humble (une "domestique") et noire ? Que les médias s'expliquent, nous expliquent, ou alors, honte à eux !
Gisèle Halimi, avocate, présidente de Choisir la cause des femmes
Article paru dans l'édition du 07.09.11
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Dominique Strauss-Kahn
Ca m'a fait plaisir de lire ça dans Le Monde car la campagne médiatique déclenchée par le retour de DSK est vraiment incroyable, notamment sur le thème :
"Face à la crise économique, voilà le sauveur". Il est vrai qu'avec son fric et celui de Sinclair, on peut se payer pas mal de communicants et de "journalistes"...
"Face à la crise économique, voilà le sauveur". Il est vrai qu'avec son fric et celui de Sinclair, on peut se payer pas mal de communicants et de "journalistes"...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
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