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Besancenot ne sera pas candidat en 2012

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Besancenot ne sera pas candidat en 2012 - Page 9 Empty Re: Besancenot ne sera pas candidat en 2012

Message  Invité Mer 11 Mai - 21:44

OK, Besancenot en a assez de représenter le NPA, c'est son droit de le dire, même si je pense que cette décision n'engageait pas que lui. Même si je me sentais représenté par lui, comme je l'étais par Laguiller.

Mais qu'il arrête les pseudo-justifications politiques à deux balles. Je viens seulement de tomber sur cette déclaration, navrante de démagogie et d'idéalisme :

"J'ai vu, quand je suis allé en Tunisie et en Egypte, que les révolutions n'avaient pas besoin de leader, de substitut ou d'avant-garde autoproclamée. Que le peuple fait bien irruption sur la scène politique."

Bref, pourquoi se casser le cul à essayer de reconstruire un parti de travailleurs révolutionnaires ? Les camarades du NPA dont c'est l'objectif doivent être heureux de lire ce genre de choses...

C'est là qu'on se demande quelle vision Beuz' a du mouvement ouvrier révolutionnaire, ou simplement de la révolution. D'ailleurs, de quel type de révolution parle-t-il ? On ne le saura jamais, c'est "la révolution", point. Celle qui fait rêver les romantiques.


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Besancenot ne sera pas candidat en 2012 - Page 9 Empty Re: Besancenot ne sera pas candidat en 2012

Message  Roseau Mer 11 Mai - 21:58

Il parle en fait de substitut et d'avant-garde autoproclamée, ceux dont le rôle est précisément d'être un frein à la révolution.
Et ça, tout le monde connait.
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Besancenot ne sera pas candidat en 2012 - Page 9 Empty Re: Besancenot ne sera pas candidat en 2012

Message  Invité Mer 11 Mai - 22:00

Roseau a écrit: Il parle en fait de substitut et d'avant-garde autoproclamée, ceux dont le rôle est précisément d'être un frein à la révolution.
Et ça, tout le monde connait.
Mouais. Ça me convainc moyennement, cette explication de texte.

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Message  Zappa Mer 11 Mai - 22:44

D'accord avec Byrrh, y avait moyen d'être autrement plus clair.

Ne serait-ce qu'en disant :
J'ai vu, quand je suis allé en Tunisie et en Egypte, que les révolutions n'avaient pas besoin de leader, de substitut ou d'avant-garde autoproclamée. Que le peuple fait bien irruption sur la scène politique. Par contre il y a besoin d'un parti révolutionnaire des travailleurs ( ou, tenant compte que c'est lui, il aurait pu dire un parti anticapitaliste ) pour donner des perspectives politiques, pour pas que la révolution soit confisquée et emmenée dans des impasses comme c'est le cas actuellement dans les pays arabes.

C'est pas la première fois qu'Olivier est flou comme ça à propos du rôle d'une organisation révolutionnaire.

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Besancenot ne sera pas candidat en 2012 - Page 9 Empty Re: Besancenot ne sera pas candidat en 2012

Message  Gauvain Mer 11 Mai - 22:48

sylvestre a écrit:

Il n'y a que sur un aspect plus périphérique mais non sans importance qu'on peut trouver que Sandra Demarcq s'avance un peu (mais elle le précise elle-même) c'est la décision de présenter une candidate NPA ou une candidate d'union, du mouvement social, etc. que nous soutiendrions.

Oui, et Besancenot s'avance aussi sur ce point dans sa lettre interne. Je crois que les camarades P3 de mon comité n'ont pas trop apprécié ça, et je les comprends un peu.

Sinon, les camarades (dont je ne suis pas) qui soutiennent l'idée d'une "candidature du mouvement social" parlent tout le temps de Xavier Mathieu, mais jamais d'Elie Domota. Or pour moi, s'il y a eu deux "leaders" symboliques de la lutte de classe en France (colonies comprises) ces dernières années, c'est bien eux.

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Message  nico37 Mer 11 Mai - 23:29

Sans Besancenot, le NPA a-t-il une chance ?
Pierre-Marie Debreuille - Tribune | Mercredi 11 Mai 2011 à 12:01

Alors qu'Olivier Besancenot a annoncé qu'il ne serait pas candidat en 2012, tous les regards sont tournés vers le NPA... Pierre-Marie Debreuille commente ce retrait, et explique en quoi le NPA réduit ses chances en perdant son leader médiatique.

Olivier Besancenot vient d’annoncer qu’il ne serait pas candidat à l’élection présidentielle. Sans son leader médiatique et historique, le NPA peut-il espérer faire aussi bien qu’en 2007, soit 4% des voix. Rien n’est moins sûr. Mais vers qui pourraient se reporter alors ses sympathisants: Jean-Luc Mélenchon ? C’est le frère ennemi. Les Verts et Nicolas Hulot ? Daniel Cohn-Bendit et ses amis ne sont pas convaincus qu’il faille un candidat pour leur mouvement. Dominique Strauss-Kahn ? Quel fossé entre le postier gréviste et le très affairé directeur du Fonds Monétaire International ! Nicolas Sarkozy ? Ses amis du Fouquet's ne sont pas vraiment anticapitalistes. Et pourquoi pas Marine Le Pen ? un discours de rupture avec les élites en place, la volonté de déconstruire l’Europe, un positionnement du côté des perdants du système. Attendons les sondages.

Ainsi, une candidature en moins renforcerait le Front national. C’est pourtant l’argument contraire que les deux partis dominants, l’UMP et le PS, développent avec le relais actif des médias : toute candidature alternative est censée provoquer un nouveau 21 avril. La raison est que les voix ainsi attirées seraient autant de suffrages en moins pour l’un de ces deux partis. La bande des 4 ( RPR-UDF-PS-PC ) a été remplacée par la bande des 3, avec un fort, le FN, et deux faibles.

Cet argument est doublement faux : le premier réflexe d’un électeur non satisfait de l’offre politique est de se tourner avant tout vers l’abstention, cause première du 21 avril 2002. Deuxièmement, c’est le manque d’alternatives qui peut pousser à un choix de vote : plus que les qualités du programme du Front national, c’est l’incapacité du Parti communiste à structurer une offre politique à la fois crédible et fidèle à son idéologie qui conduit aux scores élevés de l’extrême droite dans les anciens bastions rouges du Nord et de la Région Ile-de-France. Le FN a beaucoup moins de tradition politique et l’exemple de Sarkozy en 2007 montre que son électorat est tout aussi mobile que celui des autres partis. Rien ne dit que l’élargissement de l’offre politique ne lui nuirait pas en premier lieu.

Par ailleurs, l’UMP, le PS et le FN sont loin de refléter la diversité des idées qui animent la vie politique française. Or, quand il s’agit de promouvoir ses idées, la politique est avant tout un rapport de forces électorales. Nicolas Hulot en a fait la cruelle expérience en 2007 : son pacte écologique aurait été mieux défendu par une alliance électorale d’entre deux tours lui confiant le ministère de l’environnement que par la bonne volonté d’un Jean-Louis Borloo prisonnier de l’UMP. Pour peser, il faut se compter. C’est la dure loi du milieu, et c’est parce que les deux partis dominants en ont tout à fait conscience qu’ils souhaitent réduire l’offre politique et donc la contestation de leur pouvoir.

Donc quand on est centriste et attaché aux valeurs chrétiennes, comment convaincre Nicolas Sarkozy de changer de politique sur l’immigration et la sécurité, sinon en lui démontrant sa capacité de mobilisation électorale. La politique allemande n’aurait jamais été orientée vers l’écologie si les Verts ne s’étaient pas structurés en un véritable parti. Les 55% des français qui ont dit « non » au traité constitutionnel européen de 2005 savent très bien que leur vote n’a compté pour rien car aucune force politique n’a pu ensuite le relayer et empêcher l’UMP et le PS de clore le débat en entérinant, deux ans après, le traité de Lisbonne.
Souverainistes, centristes, écologistes, socialistes historiques ou néo-communistes, vous qui avez des corpus idéologiques et des idées alternatives, vous qui représentiez 33% des votants en 2007, les électeurs comptent sur vous pour ne vous laisser ni intimider ni tromper et pour défendre jusqu’aux urnes vos idées. Soyez certains qu’ils ne vous en voudront pas, si, arrivés derrière le deuxième, vous négociez les alliances et compromis qui sont indissociables du principe démocratique de base qu’est le scrutin majoritaire. La qualité de la représentation politique et donc de notre futur gouvernement en dépendent.

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Message  panchoa Jeu 12 Mai - 0:07

Gauvain a écrit:
sylvestre a écrit:

Il n'y a que sur un aspect plus périphérique mais non sans importance qu'on peut trouver que Sandra Demarcq s'avance un peu (mais elle le précise elle-même) c'est la décision de présenter une candidate NPA ou une candidate d'union, du mouvement social, etc. que nous soutiendrions.

Oui, et Besancenot s'avance aussi sur ce point dans sa lettre interne. Je crois que les camarades P3 de mon comité n'ont pas trop apprécié ça, et je les comprends un peu.

Sinon, les camarades (dont je ne suis pas) qui soutiennent l'idée d'une "candidature du mouvement social" parlent tout le temps de Xavier Mathieu, mais jamais d'Elie Domota. Or pour moi, s'il y a eu deux "leaders" symboliques de la lutte de classe en France (colonies comprises) ces dernières années, c'est bien eux.


il me semble qu'il y a bien d'autre camarades représentatif de boites en luttes sur le long terme. mais bon. panchoa

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Message  Marco Pagot Jeu 12 Mai - 2:56

Les Ford Bdx, c'est quand même assez énorme ce qu'ils ont fait... Comme Le Ménarès à la SBFM (même s'il est pas npa, il me semble qu'il en est sympath)... Mais après est ce qu'ils sont prêts à aller s'emmerder à être candidats ???
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Message  jacquouille Jeu 12 Mai - 10:32

Zappa a écrit:

....."C'est pas la première fois qu'Olivier est flou comme ça à propos du rôle d'une organisation révolutionnaire.".....



Il n'est pas flou,il est libertaire,et donc incohérent sur les question de l'état et du pouvoir.
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Message  yannalan Jeu 12 Mai - 10:57

Il y a certainement, des camarades du NPA qui sont des militants ouvriers reconnus et respectés. Pierre Le Menahès, lui n'est pas sympathisant du NPA, il est assez copain avec le conseiller général PCF de son coin et il aime bien son groupe de rock, je ne pense pas qu'il ait des envies de militer au niveau national...

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Message  nico37 Jeu 12 Mai - 17:40

jacquouille a écrit:
Zappa a écrit:

....."C'est pas la première fois qu'Olivier est flou comme ça à propos du rôle d'une organisation révolutionnaire.".....



Il n'est pas flou,il est libertaire,et donc incohérent sur les question de l'état et du pouvoir.

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Message  Duzgun Jeu 12 Mai - 19:08

Byrrh a écrit:Mais qu'il arrête les pseudo-justifications politiques à deux balles. Je viens seulement de tomber sur cette déclaration, navrante de démagogie et d'idéalisme :
"J'ai vu, quand je suis allé en Tunisie et en Egypte, que les révolutions n'avaient pas besoin de leader, de substitut ou d'avant-garde autoproclamée. Que le peuple fait bien irruption sur la scène politique."
Bref, pourquoi se casser le cul à essayer de reconstruire un parti de travailleurs révolutionnaires ? Les camarades du NPA dont c'est l'objectif doivent être heureux de lire ce genre de choses...
A aucun moment il ne dit qu'il n'y a pas besoin d'un parti révolutionnaire. Il dit juste qu'il n'a pas besoin d'être incarné par une tête d'affiche, un "sauveur suprême".
Parce que le rôle des militants révolutionnaires dans l'UGTT par exemple, je pense qu'OB est parfaitement au courant.
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Message  Duzgun Jeu 12 Mai - 19:12

nico37 a écrit:
jacquouille a écrit:
Zappa a écrit:....."C'est pas la première fois qu'Olivier est flou comme ça à propos du rôle d'une organisation révolutionnaire.".....
Il n'est pas flou,il est libertaire,et donc incohérent sur les question de l'état et du pouvoir.
Libertaire Question Luxembourgiste au mieux Exclamation
En fait on s'en fout un peu des étiquettes. C'est un peu ridicule de vouloir absolument ranger chacun dans des cases...
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Message  jacquouille Jeu 12 Mai - 19:47

Duzgun a écrit:

C'est un peu ridicule de vouloir absolument ranger chacun dans des cases...


Ca c'"est bien vrai Duzgun,dire qu'il y en a qui veulent en ranger d'autres dans des cases genre:"sectaire","Marxistes antiquaires"etc..... geek
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Message  CCR Jeu 12 Mai - 23:26

Besancenot ne sera pas candidat en 2012 - Page 9 Siteon0

Olivier Besancenot ne se présentera pas aux présidentielles de 2012


Le problème n’est pas le porte-parole mais l’orientation et le type de parti que nous voulons construire


La semaine dernière, dans une lettre adressée aux militants du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Olivier Besancenot a fait part de sa décision de ne pas se représenter aux élections de 2012 comme candidat aux présidentielles. La nouvelle a créé un nouveau choc au sein du NPA alors que le parti n’est pas encore remis de la crise de stratégie ouverte lors du premier congrès. Parallèlement cette annonce a été reçue avec un enthousiasme certain par le Front de Gauche de Mélenchon qui voit son espace électoral à la gauche du PS s’élargir. Alain Krivine lui-même a été contraint de l’admettre : « sur le plan électoral, ça peut être moins bon. C’est peut-être un cadeau indirect à Mélenchon » (Le Journal du Dimanche, 8/5/2011). Même le PS s’est félicité de l’annonce : « Le PS se voit débarrassé d’un concurrent qui captait un électorat beaucoup plus large que celui de l’extrême gauche. ‘On peut se dire positivement que cela va limiter la division de la gauche’, remarque Benoît Hamon, porte-parole du PS » (Libération, 6/5/2011).

Besancenot ne sera pas candidat en 2012 - Page 9 OB_petit-8d2c7

Des arguments de gauche qui ne remettent pas en question la politique et l’orientation opportunistes de la direction actuelle du NPA

Dans sa lettre Olivier Besancenot affirme qu’il n’a jamais voulu être « l’éternel candidat d’extrême gauche » et met en garde contre « les risques de la personnalisation à outrance » des leaders politiques et contre « la dynamique consensuelle qu’impose la joute électorale et médiatique à répétition ». Ces arguments de gauche sur l’un des risques que pose le terrain électoral, l’un des moins favorables aux les révolutionnaires car totalement dominé par la bourgeoisie, que ce soit à travers le système électoral lui-même ou le contrôle des médias, ne remettent pas en question l’orientation opportuniste sur laquelle la direction actuelle mène le parti.

Le problème en effet n’est pas tant le porte-parole que la stratégie et le type de parti que nous construisons. Le fossé entre la popularité d’Olivier Besancenot et celle du NPA n’est pas seulement le résultat de l’action des médias mais celui d’une construction politique délibérément basée sur l’occupation d’espaces politiques vides (électoraux, syndicaux, etc.) et non sur une construction organique au sein de la classe ouvrière et de la jeunesse exploitée et opprimée.

L’absence d’une délimitation programmatique et de classe claire, implicite dans les principes fondateurs du parti, ne peut que donner lieu à une grande hétérogénéité et à des orientations politiques diverses et souvent opposées. Cela est vrai aussi bien sur le terrain électoral, syndical que sur celui de la lutte de classes. C’est ce qu’on a pu voir à différentes occasions, dans plusieurs élections depuis la fondation du NPA, dans l’orientation que les militants défendent dans les syndicats où ils interviennent ou encore dans le manque d’objectifs et de programme d’action communs lors du récent mouvement contre la réforme des retraites. Toutes ces caractéristiques font que le parti n’a que très peu d’identité au-delà de Besancenot lui-même et de sa popularité. Plus grave encore ces ambiguïtés ont fait obstacle à ce que, dans la mesure du possible, le NPA représente une alternative pour les milliers de travailleurs et de jeunes mobilisés qui voulaient aller plus loin que la politique de conciliation des classes de la bureaucratie syndicale au cours du puissant mouvement de l’automne dernier. Ces ambiguïtés sont aussi un obstacle pour que surgissent de nouvelles générations de dirigeants et de cadres révolutionnaires formés à « l’école de guerre » que sont le luttes, les grèves contre l’Etat bourgeois, le patronat, la bureaucratie. Ces luttes représentent le lien ou les tâches préparatoires entre la lutte quotidienne et la lutte pour le pouvoir. Ce rapport, la direction du NPA l’articule généralement autour d’un pragmatisme opportuniste ou alors autour de mots d’ordre repeints en rouge mais vide de sens.

C’est en cela qu’Olivier Besancenot embellit dans son courrier la situation et le rôle joué par le parti quand il affirme : « cela signifie qu’ici et maintenant, nous appelons, sans relâche et en conscience, tous les anonymes à s’approprier leur destinée. Voilà pourquoi nous exaltons systématiquement les classes populaires à faire irruption sur la scène politique en brisant les enceintes dressées par les politiciens dans le but de nous tenir à distance de l’arène, là où se jouent nos vies. Partout où nous intervenons, nous portons ce message original et subversif : dans les quartiers populaires, les entreprises, les lycées, les facs, sur les marchés, dans les manifs, pendant les élections. Ce message tout terrain qui est la marque de fabrique de notre parti, nous ne devons pas le ternir au nom d’un quelconque « réflexe » électoral ». Il s’agit-là dans un certains sens du discours du NPA qui attire des secteurs contestataires du salariat et de la jeunesse et sur quoi repose la popularité de Besancenot chez ces mêmes secteurs. Force est de constater cependant qu’aujourd’hui ce discours n’est pas réellement porté par une pratique et une orientation conséquentes à même de transformer cette popularité et ces sympathise en une force militante active et gagner réellement au parti et aux idées révolutionnaires ces jeunes et travailleurs contestataires.

Le NPA à la croisée des chemins

Olivier Besancenot jouait jusqu’à présent, en raison de son poids spécifique, un rôle d’unificateur de l’ensemble du parti, un rôle qu’il lui était d’ailleurs de plus en plus difficile à jouer. Sa décision de ne pas être candidat en 2012 pourrait approfondir et accélérer les délimitations au sein du parti. Sa décision peut renforcer en interne ceux qui cherchent un front politique avec le Front de Gauche dont la position se consolidait d’ailleurs depuis le dernier CPN. Il suffit de penser que le jour même où l’on apprenait par voix de presse la décision d’Olivier Besancenot Léonce Aguirre signait un appel dans Le Monde « Pour une candidature de la gauche de transformation sociale et écologique en 2012 » aux côtés d’autres personnalités de « l’autre gauche » comme Clémentine Autain ou Christophe Aguiton. Face à cette alternative stratégique diamétralement opposée à une politique d’indépendance de classe et qui se maintient clairement dans le cadre du régime démocratique bourgeois les plaintes et les divers appels formulés par les camarades de la Plateforme 2 sont parfaitement impuissants. Ces deniers affirment dans leur motion : « nous demandons à Olivier de reconsidérer son choix afin de permettre au parti d’en discuter collectivement ». Bien que leurs arguments pour remettre en question la décision de Besancenot soient justes lorsqu’ils soulignent que « la raison pour laquelle le choix de se présenter ou non à l’élection présidentielle ne peut pas être une décision seulement personnelle qui mettrait le parti devant le fait accompli », ils mettent le doigt malgré eux sur l’une des caractéristiques intrinsèques du NPA. Il s’agit d’un parti au sein duquel c’est fondamentalement le porte-parole et son entourage qui décident de presque tout, en dehors des instances démocratiques du parti lui même.

Ce type de fonctionnement n’est pas nouveau. Toutes proportions gardées il est assez analogue à la façon dont fonctionnait la social-démocratie allemande avec sa fraction parlementaire ainsi que sa fraction syndicale au début du XXe siècle. Il s’agit de la méthode qui a progressivement corrompu ce grand parti ouvrier, le conduisant vers une adaptation au régime démocratique bourgeois qui a abouti à la trahison ouverte au début de la Première Guerre Mondiale. Le NPA n’a pas encore d’élus parlementaires dans une large mesure en raison du système électoral français antidémocratique qui nie la représentation proportionnelle. Mais la manière dont fonctionnent ses porte-paroles (ainsi que les membres de la direction dont les propos sont systématiquement relayés par la presse) est assez similaire à celle de la vieille social-démocratie. Malheureusement, Olivier Besancenot ne critique pas cet aspect de la « personnalisation » qui est peut-être la plus délétère dans la mesure où elle transforme la majorité des militants en sujets passifs, à l’opposé de ce que Besancenot propose comme modèle de société.

Tout ceci n’est pas discuté par Besancenot. Peut-être parce que cela le conduirait à débattre stratégiquement du type de parti nous voulons construire. Cela tient à notre avis à sa lecture erronée de la bureaucratisation de l’ex-URSS et de la dégénérescence du parti bolchevik. C’est pour cela notamment que dans un entretien à propos des processus révolutionnaires arabes réalisé après son refus de candidature Besancenot déclare : « j’ai vu, quand je suis allé en Tunisie et en Egypte, que les révolutions n’avaient pas besoin de leader, de substitut ou d’avant-garde autoproclamée. Que le peuple fait bien irruption sur la scène politique et que c’est justement pour cela que nous militons. Et nous, ici et maintenant, c’est ce que nous devons faire à notre échelle » (Médiapart, 7/11/2011). A l’inverse de ce qu’affirme Olivier Besancenot ce n’est pas pour que les masses fassent irruption sur le devant de la scène historique que l’on a besoin de révolutionnaires. Comme le soulignait Trotsky dans le prologue de La Révolution russe « le trait le plus incontestable de la Révolution, c’est l’intervention directe des masses dans les événements historiques. D’ordinaire, l’État, monarchique ou démocratique, domine la nation ; l’histoire est faite par des spécialistes du métier : monarques, ministres, bureaucrates, parlementaires, journalistes. Mais, aux tournants décisifs, quand un vieux régime devient intolérable pour les masses, celles-ci brisent les palissades qui les séparent de l’arène politique, renversent leurs représentants traditionnels, et, en intervenant ainsi, créent une position de départ pour un nouveau régime ». Les révolutionnaires sont nécessaires pour que toute cette énergie révolutionnaire ne soit pas dispersée dans des combats isolés et pour pouvoir les canaliser vers la prise du pouvoir. C’est précisément ce qui n’a pas encore pu être fait en Tunisie ni en Egypte. Il faudrait pour cela pouvoir disposer d’un parti clairement révolutionnaire qui se construit au préalable. Les camarades du CCR-Plateforme 4 luttent pour cette perspective, la seule à même d’éviter une nouvelle déception et un nouvel échec pour le NPA.

Visitez le site Internet du CCR/Plateforme 4

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Message  nico37 Jeu 12 Mai - 23:46

Médiatisation et personnalisation (à propos d’une lettre d’Olivier Besancenot)
par Henri Maler, Julien Salingue, le 12 mai 2011

Le 5 mai 2011, dans un long mail envoyé sur les listes internes du NPA, et rapidement rendu public, Olivier Besancenot a annoncé aux membres de cette formation politique sa décision de ne pas être candidat aux élections présidentielles de 2012. Pas plus qu’il n’appartient à une association de critique des médias comme la nôtre de se prononcer sur les orientations générales des partis politiques, il ne nous appartient d’évaluer cette décision elle-même.

À une réserve près. Olivier Besancenot, pour justifier son choix, invoque les risques de personnalisation excessive et, à ses yeux, dommageable : l’occasion pour nous de revenir sur la dimension médiatique de la personnalisation politique… que la médiatisation de la décision de l’ancien porte-parole du NPA met à nu, par une sorte de démonstration par l’absurde.
I. Personnalisation politique et personnalisation médiatique.
Quels rapports des intellectuels, des syndicats, des associations, des formations politiques peuvent-ils entretenir avec les médias sans leur être totalement subordonnés ?
… Sans les considérer comme des instruments socialement et politiquement neutres ?
… Sans renoncer à toute critique des médias dominants, et en particulier à toute critique des médias dans les médias ?
… Sans réduire la question des médias à une question subalterne alors qu’elle requiert des propositions pour leur transformation qui ne peuvent vivre sans contestation ?
Nous n’avons cessé de poser ces questions depuis la fondation d’Acrimed, comme on peut le vérifier en suivant cette note [1].
Non pour prescrire à quiconque un quelconque comportement, mais pour interpeller, par une analyse du champ de bataille, tous qui ceux se laissent instrumentaliser par les médias en croyant les instrumentaliser.
Personnalisation
La personnalisation est inhérente à la fonction, même temporaire et contrôlée, de porte-parole. Elle l’est encore plus quand le porte-parole est un candidat à l’élection présidentielle. Dans tous les cas, c’est aux formations collectives durables (associations, syndicats, partis) ou plus éphémères (assemblées générales, coordinations) d’en définir les conditions et d’en fixer les limites. Mais cette personnalisation, quand elle s’exprime dans les médias (quand ce n’est pas pour eux, voire directement par eux…) devient plus ou moins captive de la personnalisation médiatique. Sur les coûts et les risques de celle-ci, une association comme la nôtre peut avoir son mot à dire.
Nous l’avions souligné en ces termes dans notre livre Tous les médias sont-ils de droite ? [2] (qui réunit les observations que nous avons effectuées lors de l’élection présidentielle de 2007) :
« Le traitement médiatique de l’élection présidentielle se coule en quelque sorte dans les institutions de la Ve République, dont le présidentialisme originaire a été accentué par l’élection au suffrage universel à deux tours et l’alignement de cette élection sur celle des députés à l’Assemblée Nationale. Cette élection favorise le bipartisme et la personnalisation : deux raisons parmi d’autres de s’interroger sur son caractère effectivement démocratique, comme l’ont fait jadis tous les partis politiques de gauche, conscients que les institutions de la Ve République et ses modes de scrutin imposaient des modalités de conquête et d’exercice du pouvoir incompatibles avec un authentique projet de transformation sociale. S’il n’appartient pas à la critique des médias de se prononcer sur ce point, il est légitime de mettre en question la partition que les médias interprètent dans ce cadre. »
Autrement dit, la personnalisation institutionnelle se double d’une personnalisation médiatique qui conforte la première. Pis : cette personnalisation médiatique atteint son sommet, si l’on peut dire, avec la « peopolisation » : une promotion de la vie privée des politiques qui, à l’instar de celles des « stars » du show-business et sous couvert de proximité, transforme les citoyens en consommateurs d’émotions intimes.
Personnages
Or, « peopolisation » ou pas (il arrive encore que certains responsables politiques tentent de s’en préserver…), la personnalisation médiatique repose sur la construction d’un personnage médiatique, souvent avec le concours de porte-paroles, de responsables ou de candidats qui élaborent, à leur façon, un personnage pour médias. Mais à grands renforts de portraits, de reportages, d’entretiens, de commentaires et de stéréotypes, les médias jouent d’abord leur propre partition dans la construction de ces personnages : des personnages médiatiques, créatures qui échappent à leurs créateurs quand ceux-ci sont les porte-paroles eux-mêmes et leur entourage ; créatures offertes en pâture à l’admiration ou à la détestation des publics qui, aussi militants soient-ils, sont invités à les consommer [3].
Au point que nombre de journalistes eux-mêmes confondent le personnage médiatique que les médias eux-mêmes contribuent à créer avec l’original dissimulé derrière sa copie déformée, voire sa caricature. José Bové, porte-parole légitime de la Confédération paysanne, devient ainsi « Le paysan-du-Larzac-à-moustaches-qui-fume-la-pipe-et-démonte-les-Mac-Do », et Olivier Besancenot « Le facteur-de-Neuilly-qui-circule-à-bicyclette-et-soutient-les-violences-ouvrières ». [4]
Pis : le personnage médiatique ainsi construit, déconnecté du collectif qu’il représente et des positions qu’il défend, peut faire l’objet d’une déconstruction, par certains médias, de ce qu’ils ont eux-mêmes produit…
José Bové, par exemple, avait déjà fait les frais de telles tentatives, comme on pouvait le lire ici même en 2002 (« Démontage médiatique d’un mythe médiatiquement (pré) fabriqué » et « Canal + et José Bové : de la boue cryptée »). Récemment encore, on a pu voir Jean-Luc Mélenchon être enfermé dans le rôle du « populiste-dévoreur-des journalistes », pour le plus grand plaisir de certains intervieweurs qui viennent le « chercher », pour s’offusquer ensuite de ses réactions (voir « Jean-Luc Mélenchon, invité dans la salle d’interrogatoire de Nicolas Demorand »). Olivier Besancenot, rivé à son personnage médiatique, a fait l’objet lui aussi l’objet de telles tentatives, comme le montre tel portrait diffusé sur France 2 en 2006 (« Un portrait médiatique d’Olivier Besancenot en personnage médiatique »).
Les deux versants du processus produisent les mêmes effets : personnalisation du politique et dépolitisation des personnalités et, pour finir, dépolitisation de la politique elle-même.
… Comme permet de le vérifier la réception médiatique de la lettre d’Olivier Besancenot
II. Personnalisation et dépolitisation d’une décision
Le risque d’une personnalisation excessive et, à ses yeux, dommageable : tel est donc le principal motif invoqué par Olivier Besancenot pour justifier sa décision. Or, quoi que l’on pense de ce motif et de la décision elle-même, force est de constater que leur médiatisation permet de vérifier de façon quasi-expérimentale comment la plupart des médias, à de rares exceptions près [5], conjuguent personnalisation et dépolitisation.
Le « facteur de Neuilly » a décidé…
Lorsque la LCR décide, en 2002, de présenter un jeune postier à l’élection de 2002, c’est le personnage social de Besancenot qu’elle met en avant, comme en témoignent alors les affiches : « Olivier Besancenot, 27 ans, facteur ». Ce personnage social est présenté du même coup comme un personnage pour médias, dont les médias s’emparent et qu’ils transforment à leur gré pour construire, au fil des interventions et des reportages, le personnage médiatique d’Olivier Besancenot. La médiatisation intensive d’ « Olivier Besancenot, 27 ans, facteur » (dans des conditions discutables, qui méritent un bilan sur lequel nous reviendrons) a contribué à la construction de ce personnage médiatique : le personnage pour médias est devenu le personnage des médias [6]. On n’en finirait pas, en effet, de dénombrer les présentations et les images du facteur en tournée à Neuilly. On ne sera donc pas surpris que la médiatisation de la décision d’Olivier Besancenot présente celle-ci comme l’émanation de son personnage médiatique : « le facteur de Neuilly ».
La longue dépêche de l’AFP consacrée à la nouvelle donne le ton : « Dans une lettre envoyée aux militants, le facteur de Neuilly, 37 ans, "assume" ». « Le facteur de Neuilly ne défendra pas les couleurs du NPA lors de la prochaine présidentielle », annonce Le Parisien. « "Une décision politique que j’assume", assure le facteur de Neuilly », ajoute France-Soir. « Le célèbre facteur de Neuilly-sur-Seine a choisi d’annoncer son retrait de la course à la présidentielle de 2012 », complète 20 minutes. L’Humanité évoque « le facteur de Neuilly, devenu la figure de proue de la gauche radicale ». Dans cette course à la concurrence mimétique, Libération, c’est son rôle, introduit sa touche d’ « originalité » en évoquant « le préposé de la Poste, adepte de la bicyclette pour sa tournée de Neuilly-sur-Seine ».
Les Journaux télévisés insistent. Au cours du 19-20 de France 3, c’est par un trait d’esprit qui se veut sans doute décapant que le responsable du service politique désamorce la portée et le sens politique de l’information : « Devinez quoi ? C’est bien sûr par une lettre aux militants que le facteur le plus célèbre de France annonce sa décision ». Nous l’avons dit, l’annonce a été faite par mail. Mais chacun reconnaîtra que le jeu de mots eût alors été nettement moins savoureux… Au 20 heures de France 2, un sujet est consacré à la nouvelle. Et, miracle de l’image, dès l’annonce des titres du journal :

Ainsi l’annonce de la non-candidature d’Olivier Besancenot aura été l’occasion de nous resservir les clichés habituels du personnage médiatique tel qu’il a été construit au cours des dix dernières années. Mais après, tout, Besancenot n’est-il pas facteur ? Et n’est-ce pas la LCR elle-même qui, lors des élections de 2002, avait « annoncé la couleur » ? Certes, pour la LCR, puis pour le NPA, il s’agissait de souligner qu’Olivier Besancenot n’était pas un « politicien professionnel », mais un salarié qui revendiquait le droit d’intervenir lui aussi sur le champ politique. Mais on ne cultive pas une image impunément. Dans les médias, l’insistance sur sa profession a fini par jouer le rôle exactement inverse : il s’est agi d’assigner, en permanence, l’ex-porte-parole du NPA à son « vrai » statut social, celui de facteur qui prétend faire de la politique. Mais qui n’est pas un « vrai homme politique ». A l’image de ce titre, lu dans Libération : « L’ascension d’un amateur qui refuse de passer pro ».
Le « facteur de Neuilly » n’est pas une création récente. Depuis longtemps, ce cliché journalistique tient lieu de prise de distance critique avec le discours de Besancenot en le présentant comme un « gentil facteur » (au « visage poupin » et aux « allures de Gavroche », d’après Libération), qui officie dans une ville bourgeoise, distribuant le courrier à ceux auxquels il prétend pourtant s’attaquer. La confusion entre son lieu de travail et son lieu de résidence, entre le niveau social des habitants de la ville dans laquelle il fait ses tournées et le sien propre, entre les beaux quartiers dans lesquels il évolue et les « quartiers populaires » dont il souhaite représenter les habitants, permet ainsi de tenter de désamorcer ses revendications.
Encore ne s’agit-il là que du premier avatar d’une délégitimation et d’une dépolitisation d’autant plus insidieuses qu’elles n’interdisent pas d’affecter une certaine sympathie pour « le facteur » que sa présence à « Neuilly » rendrait inoffensif. À moins qu’il ne s’agisse de révéler une « imposture »…
Le « facteur de Neuilly » est fatigué…
Quand il arrive que la critique de la personnalisation politique soit mentionnée, elle est immédiatement… personnalisée. C’est ainsi que l’on apprend, dans le « portrait » de Libération déjà cité, « [qu’]au-delà de son engagement "révolutionnaire" et "anticapitaliste", l’originalité d’Olivier Besancenot dans le paysage politique est d’abord ce refus d’entrer dans un système qu’il combat depuis son adolescence ». Comme si ce refus était une posture strictement personnelle. Comme si le projet politique, dont Olivier Besancenot fut longtemps le porte-parole, et quoi que l’on pense de celui-ci, se confondait avec Besancenot lui-même. Qu’importe dès lors d’informer – d’informer vraiment – sur les raisons proprement politiques qu’Olivier Besancenot, à tort ou à raison, met en avant…
Un pas de plus dans la personnalisation/dépolitisation est franchi quand, plutôt que de résumer – simplement de résumer… – ces raisons, la plupart des spécialistes des ressorts cachés de la vie politique évoquent uniquement la dimension strictement individuelle de la décision prise par Besancenot.
Ainsi, dans un article publié le 6 mai sur le site du Nouvel Observateur, on peut lire : « Le jeune homme n’a jamais caché qu’il n’était pas très enthousiaste pour le job. En 2002, comme en 2007, il avait traîné des pieds pour être candidat […]. Ces derniers mois, Besancenot ne cachait pas non plus son envie de faire autre chose dans le mouvement […]. Ses amis espéraient […] le convaincre d’y retourner une troisième fois. Mais le bon petit soldat montre qu’il a aussi ses limites personnelles ».
Manifestement, le « bon petit soldat » du Nouvel Observateur a aussi des limites professionnelles qui l’empêchent de découvrir dans la lettre de Besancenot d’autres motifs que ceux que « le jeune homme n’a jamais cachés ». Le Parisien du même jour évente, lui aussi, un secret qui n’en serait pas un : « La lassitude de Besancenot n’était pas un secret ». Mais se garde bien d’évoquer d’autres arguments que ceux que France-Soir a découverts : « Usure, fatigue, envie d’accorder du temps à sa famille : voici les arguments qui auraient poussé le plus médiatique des révolutionnaires à jeter cette fois l’éponge ».
Pourtant, qu’on les approuve ou non, les arguments politiques de Besancenot ne manquent pas. Il suffit de lire le mail envoyé aux militants du NPA et rendu public à peine une demi-heure après sa diffusion interne. Les journalistes l’ont lu… et la plupart d’entre eux l’ont ignoré.
On peut y lire notamment ceci :
« Il s’agit d’une décision politique assumée, […] et sans grande surprise. Il y a quelques années déjà, j’avais clairement prévenu que je ne comptais pas prendre un abonnement à l’élection présidentielle, parce que je n’aspirais pas à en être l’éternel candidat d’extrême gauche. Depuis de nombreux mois, je fais aussi partie de ceux qui mettent en garde notre parti contre les risques politiques de la personnalisation à outrance. Que les idées s’incarnent ponctuellement dans un contexte social et politique déterminé, ou qu’il faille déléguer la tâche militante de la représentation publique, par un mandat précis et limité dans le temps, est une chose. Jouer des ambiguïtés du système politique et médiatique pour se substituer à l’action militante réelle au sein de la lutte de classe, en est une autre. […] Or, nous n’envisageons pas l’activité politique comme les autres partis. Ce serait aussi, à mes yeux, une contradiction intenable : nous dénonçons un système où la politique est devenue une valeur marchande d’un côté, et de l’autre, nous commencerions involontairement à nous intégrer dans le décor politique traditionnel en incrustant notre mouvement et nos idées dans la case « candidat rituel à l’élection présidentielle » de notre téléviseur. C’est risquer, à terme, de nous transformer en caricature de nous-mêmes, voire en alibi du système ».
Besancenot critique du système politique et médiatique ? Quelle ingratitude ! Comment des médias qui ont contribué à construire un personnage sympathique et dépolitisé, auraient-il pu relever cette irrévérence ?
Le jeudi 5 mai, lors de son éditorial politique sur Europe 1, Claude Askolovitch a ainsi offert un numéro d’équilibriste révélateur. À ses yeux, la décision d’Olivier Besancenot serait « la décision la plus politique de toute sa carrière ». On trépigne. « Besancenot ne plaisantait pas du tout avec l’idée qu’il était un postier, un facteur ordinaire, qui entrait en politique », poursuit Askolovitch. Simple maladresse d’expression ? Rappelons simplement que Besancenot n’est pas postier en « idée », mais en réalité. La suite n’est pas moins saugrenue : « Là il sentait bien qu’il était de moins en moins légitime comme postier, il devenait un politicien professionnel, un élément du grand cirque ». Que peut bien signifier être « de moins en moins légitime comme postier » ? Pourquoi Besancenot ne voulait-il pas passer pour un politicien professionnel ? Parce qu’il le devenait, tranche Askolovitch. Mais où ça ? Dans « le grand cirque ». Bien vu ! Mais quel cirque ? On ne le saura pas. La critique de la transformation de la politique en spectacle (et l’allusion au rôle des médias dans cette transformation) est donc désamorcée. Ne reste donc que l’évocation de motivations personnelles, reformulées dans la langue d’Askolovitch : « On peut être révolutionnaire et défendre une certaine idée de la liberté individuelle, ou une éthique personnelle. Olivier Besancenot ne voulait pas […] être un moine-soldat, il rappelle donc au NPA qu’il est un parti différent des autres et qu’un individu est toujours maître de ses choix ». Après nous avoir annoncé avec fracas une « décision politique », Askolovitch se rabat sur sa dimension individuelle (aussi légitime qu’elle puisse être par ailleurs, mais dont Besancenot ne dit rien dans sa lettre). A entendre le penseur d’Europe 1, le postier-en-idée ne critique pas d’abord un système, mais une formation politique qui aurait voulu faire de lui un « moine-soldat ».
Que devient finalement la critique de la professionnalisation et de la personnalisation de l’action politique quand quelques journalistes consentent à la mentionner ? Ceci : le NPA est « mal à l’aise avec l’idée d’une personnalisation excessive de la vie politique ». « Etre mal à l’aise avec une idée » ? Avec une idée seulement ? Remercions France-Soir, jamais mal à l’aise quand il s’agit de « peopoliser » à outrance, d’avoir ainsi résumé sans comprendre un « malaise » que n’éprouvent guère ces journalistes qui réduisent les formations politiques et leurs projets à leur incarnation par des individus. Comme on peut le lire dans un article publié sur le site de l’Express qui, dédié à la décision de Besancenot, non seulement omet consciencieusement de mentionner sa critique de la personnalisation, mais mentionne successivement « le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon » et « la Fase de Clémentine Autain ». Comme si l’on était en train de parler, par exemple, de « la voiture de Dominique Strauss-Kahn »…
Dès lors, qu’est ce qui importe aux fournisseurs de personnalisation à outrance ? On le devine quand, par exemple, le JDD désigne les deux nouvelles porte-paroles du NPA comme « la relève d’Olivier Besancenot ». Relève pour qui ? Probablement pour ces médias friands non de débats d’idée mais de combats interpersonnels sur le ring médiatique, comme le suggère ce titre métaphorico-sportif du même JDD : « 2012 : Besancenot jette l’éponge ».
Pourquoi Besancenot renonce-t-il ? Parce qu’il est « fatigué », nous dit-on. Certes, les mobiles strictement personnels d’Olivier Besancenot existent et on aurait tort de les mépriser. Mais ignorer ses arguments proprement politiques, c’est, d’un même mouvement, les traiter comme de simples alibis et achever le travail de dépolitisation de la politique accompli par la personnalisation médiatique, à laquelle tant de responsables politiques se prêtent complaisamment et à laquelle la LCR et le NPA ne semblent pas avoir échappé.
Or, au moment même où cette personnalisation est mise en question, l’argument est minoré ou ignoré : il ne colle pas avec l’image du « facteur de Neuilly », si sympathique, qui « refuse de passer pro » pour des raisons qui n’engagent que lui. A quoi bon s’attarder sur un critique qui, bien au-delà de Besancenot et de son parti, met en cause un système politique et médiatique qui favorise la personnalisation, la professionnalisation et la confiscation, au profit d’une petite minorité, de l’action politique ?
Une telle critique est très répandue, mais, pour le commun des journalistes politiques, elle paraît aussi étrange que celui qui s’en fait l’écho. C’est donc sans surprise que l’on a pu lire sur le site du Nouvel Observateur, dans un article au titre tapageur (« Pourquoi Besancenot renonce »), ce qui suit : « Première surprise : il n’est pas si fréquent de voir un candidat renoncer à la présidentielle, surtout quand les sondages lui sont favorables ». Décidément, ce Besancenot est vraiment un être étrange… Tellement étrange que nombre de journalistes ne comprennent pas qu’en renonçant à être candidat, il ne met pas un terme à son engagement politique.
« Un système politique et médiatique »
Nous l’avons rappelé : Acrimed, depuis sa création, n’a cessé d’interpeller, sur son site et dans les débats publics, les intellectuels, les associations, les formations politiques (et parmi elles la LCR et le NPA), sur la question des médias, sur leur rapports aux médias, sur la nécessité d’une critique de médias dans les médias : une critique dont les médiacrates et les chefferies éditoriales entendent se réserver le monopole. Une critique qui suscite parmi eux des réactions de meute… ou le silence. Un silence confirmé par les articles consacrés à la lettre de Besancenot. Quand ceux-ci consentent à mentionner la critique de la personnalisation, ils omettent généralement de mentionner un adjectif, discret il est vrai, mais significatif.
Critiquant la « personnalisation à outrance », Olivier Besancenot invite, on l’a vu, les militants de son parti à refuser de « jouer des ambiguïtés du système politique et médiatique » comme substitut, dit-il, à « l’action militante réelle ». « Ambiguïtés » : le terme est peut-être faible et mérite discussion. Mais « médiatique ». L’adjectif est clair. Rares sont les journalistes qui l’ont mentionné. Un adjectif manquant. Une omission symptomatique. Espérons que non seulement le NPA, mais plus généralement toutes les forces qui se réclament d’une gauche de gauche ne l’oublieront pas, ne l’oublieront plus.
***

Force est de constater en effet que la question des médias et du rapport aux médias n’a pas reçu – c’est le moins que l’on puisse dire – de réponses à la mesure des enjeux au sein de la gauche de transformation sociale. Il s’agit pourtant, chacun en conviendra, d’un enjeu majeur, a fortiori à un an d’une élection présidentielle dont la médiatisation est déjà caractérisée par la personnalisation dépolitisée.
Acrimed – qui évidemment ne soutient ni ne soutiendra aucun candidat à l’élection présidentielle – n’a certes pas à se prononcer sur la décision politique d’Olivier Besancenot. En revanche, les motifs invoqués dans sa lettre nous importent parce qu’ils invitent à une réflexion et à des bilans, qui ne concernent pas le seul NPA, quant aux risques et aux coûts d’une médiatisation mal maîtrisée. En effet, sans prétendre nous substituer aux formations (associations, syndicat, partis, etc.) auxquelles revient de définir notamment les conditions et les limites de leur présence dans les médias (et de leur critique des médias dans ces mêmes médias), nous continuerons – comme nous le faisons par cet article – à aiguiser une contestation de la médiatisation à tout prix ; une contestation sans laquelle la question de la transformation des médias restera lettre morte.
Henri Maler et Julien Salingue
Notes

[1] « Quels rapports entretenir avec les médias ? ». Une question sur laquelle nous avons, en ce qui nous concerne et pour notre propre gouverne, compte-tenu des particularités de notre association, apporté nos propres réponses : « Acrimed dans les médias ? ». Plus précisément : « Comment se servir des médias dominants sans leur être asservis ? ». Quels sont les risques et les coûts d’une médiatisation à tout prix ? A voir dans « Un film à voir et à débattre : "José Bové : le cirque médiatique" ».

[2] Mathias Reymond et Grégory Rzepski pour Acrimed, Tous les médias sont-ils de droite ?, Syllepse, 2008.

[3] A titre d’exemple, voir ce que nous écrivions, à propos de la campagne présidentielle de 2007 : Politiques de la dépolitisation (2) : portraits et icônes.

[4] A ce sujet, voir le film de Damien Doignot : « José Bové : le cirque médiatique », dont nous avions rendu compte ici-même.

[5] Dans le cas présent, Mediapart et Politis par exemple.

[6] « Nous sommes conscients des dangers de cette "personnalisation" de la politique, qui a souvent pour conséquence de "dépolitiser" les personnes, admet Alain Krivine. Malheureusement, une petite organisation comme la nôtre n’a pas tellement d’autre choix pour faire passer un message » (Elle, 5 mai 2003). Risque assumé ne signifie pas risque maîtrisé…

nico37

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Message  Gauvain Ven 13 Mai - 0:03

Face à cette alternative stratégique diamétralement opposée à une politique d’indépendance de classe et qui se maintient clairement dans le cadre du régime démocratique bourgeois les plaintes et les divers appels formulés par les camarades de la Plateforme 2 sont parfaitement impuissants. Ces deniers affirment dans leur motion : « nous demandons à Olivier de reconsidérer son choix afin de permettre au parti d’en discuter collectivement ». Bien que leurs arguments pour remettre en question la décision de Besancenot soient justes lorsqu’ils soulignent que « la raison pour laquelle le choix de se présenter ou non à l’élection présidentielle ne peut pas être une décision seulement personnelle qui mettrait le parti devant le fait accompli », ils mettent le doigt malgré eux sur l’une des caractéristiques intrinsèques du NPA. Il s’agit d’un parti au sein duquel c’est fondamentalement le porte-parole et son entourage qui décident de presque tout, en dehors des instances démocratiques du parti lui même.
C'est n'importe quoi. Il y a effectivement des problèmes de démocratie au NPA, mais il n'y a pas de clan Besancenot qui tiendrait les manettes. Je ne pense pas que l'orientation P1-P3 actuelle soit celle de Besancenot. Le parti n'a pas non plus suivi la position d'OB sur la question du voile musulman.

Le parallèle qui suit est tout aussi foireux...
Ce type de fonctionnement n’est pas nouveau. Toutes proportions gardées il est assez analogue à la façon dont fonctionnait la social-démocratie allemande avec sa fraction parlementaire ainsi que sa fraction syndicale au début du XXe siècle. Il s’agit de la méthode qui a progressivement corrompu ce grand parti ouvrier, le conduisant vers une adaptation au régime démocratique bourgeois qui a abouti à la trahison ouverte au début de la Première Guerre Mondiale. Le NPA n’a pas encore d’élus parlementaires dans une large mesure en raison du système électoral français antidémocratique qui nie la représentation proportionnelle. Mais la manière dont fonctionnent ses porte-paroles (ainsi que les membres de la direction dont les propos sont systématiquement relayés par la presse) est assez similaire à celle de la vieille social-démocratie. Malheureusement, Olivier Besancenot ne critique pas cet aspect de la « personnalisation » qui est peut-être la plus délétère dans la mesure où elle transforme la majorité des militants en sujets passifs, à l’opposé de ce que Besancenot propose comme modèle de société.


Le "CCR", si je ne m'abuse, c'est la section française de la FTQI moreniste (Fraction trotskyste - Quatrième Internationale), qui constitue avec la Tendance CLAIRE le CTR (comité pour une tendance révolutionnaire) et la Plate-forme 4. C'est bien ça ?
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Message  Duzgun Ven 13 Mai - 0:22

Gauvain a écrit:Le "CCR", si je ne m'abuse, c'est la section française de la FTQI moreniste (Fraction trotskyste - Quatrième Internationale), qui constitue avec la Tendance CLAIRE le CTR (comité pour une tendance révolutionnaire) et la Plate-forme 4. C'est bien ça ?
Apparemment, d'après leur présentation ce serait une scission puisque sur les 6 membres du CPN sur la PF4, il n'y en aurait que 3 au CCR...
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Message  Marco Pagot Ven 13 Mai - 3:25

Duzgun a écrit:
Gauvain a écrit:Le "CCR", si je ne m'abuse, c'est la section française de la FTQI moreniste (Fraction trotskyste - Quatrième Internationale), qui constitue avec la Tendance CLAIRE le CTR (comité pour une tendance révolutionnaire) et la Plate-forme 4. C'est bien ça ?
Apparemment, d'après leur présentation ce serait une scission puisque sur les 6 membres du CPN sur la PF4, il n'y en aurait que 3 au CCR...
C'est pas une scission, la p4 était un front commun entre 2 blocs...

Pour plus d'infos, mp...
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Message  Ramate Ven 13 Mai - 9:36

exact!
traduction d'un article de Socialismo o Barbarie http://www.socialismo-o-barbarie.org/:

Sur la lettre de Besancenot

L'annonce de sa démission a causé une grande déception parmi les militants du NPA. Olivier était un facteur d'unification dans ce parti en crise. La démission d’Olivier Besancenot reflète la crise et l'échec du projet NPA. Rappelons que la LCR a décidé en 2008 de devenir un parti «large» pour profiter du capital électoral d’Olivier. Ainsi, l’activité du parti s’est réduite à faire des campagnes électorales avec un profil «modéré», qui soi-disant lui permettrait de gagner des électeurs à gauche du Parti socialiste.
Dans le même temps, le NPA n'était nullement intervenu comme organisation militante dans les grands événements de la lutte des classes qui ont secoué la France en ces dernières années. Particulièrement grave a été sa paralysie totale face à la mobilisation ouvrière et populaire d’octobre de l'année dernière. L'implication de ses militants avait un caractère individuel.
Il sera très difficile d'égaler la popularité d'Olivier avec un autre candidat, plus encore un an avant l’élection présidentielle. Jusqu'ici, les remplaçants sont deux femmes: Myriam Martin, une jeune professeure de discours "unitaire" social-démocrate, et Christine Pupin, plus en accord avec la orientation traditionnelle trotskyste de la LCR.
Ainsi, le NPA n’aura pas de grand succès électoral. Seulement 1 %, selon les sondages de cette semaine. Les militants "électoralistes" pousseront en faveur de l'unité avec Mélenchon ou partiront. Si le NPA soutient électoralement des sociaux-démocrates, ce serait la liquidation du parti.
Dans la lettre de démission publiée [voir ci-dessous la version française originale et sa traduction], Olivier s'est exprimé en tant que militant de gauche, qui veut arrêter de "jouer des ambiguïtés du système politique et médiatique pour se substituer à l’action militante réelle au sein de la lutte de classe."
Comme nous l'avons expliqué, mais le NPA n’a fait que cela, «substituer» l’électoralisme «à l’action militante réelle au sein de la lutte de classe»
Cependant la décision personnelle de Besancenot a de graves conséquences et elle ne résout pas le dilemme du NPA, à savoir: ou bien être une «large coopérative électorale pour essayer de gagner des voix à la gauche du PS, en devenant de plus en plus «rose»; ou bien être un parti militant capable d'intervenir dans la lutte des classes (ce qui n'exclut pas de se présenter aux élections).
En outre, sa démission affecte la visibilité d'une alternative pour les travailleurs en France. Donc, tous les médias bourgeois, du Figaro (droite), en passant par le Monde jusqu’aux «progressistes», ont commenté avec joie le nouvelle. Le PS, le PCF et le Parti de Gauche de Mélenchon sont également très heureux. Cette démission est un reflet de la profondeur de la crise du NPA.
Un aspect de sa démission, est l'ambiguïté qui la traverse. Dans une interview à Mediapart, un site web très suivi par la gauche, Olivier dit:
"Les vents des révolutions arabes soufflent sur la situation politique internationale et ils ont pesé, en partie, sur ma décision. J'ai vu, quand je suis allé en Tunisie et en Egypte, que les révolutions n'avaient pas besoin de leader, de substitut ou d'avant-garde autoproclamée... [1]"
Mais si tel est le cas, alors les révolutions n'ont pas besoin d'un parti révolutionnaire. Précisément, ces mêmes exemples de la Tunisie et l'Algérie montrent exactement le contraire.
Les processus révolutionnaires, avec les soulèvements qui ont renversé Ben Ali et Moubarak, ne font que les premiers pas. La contre-révolution montée par l'impérialisme, la bourgeoisie locale et l'appareil d'Etat (dont il y a eu seulement changement de tête visible) travaille principalement avec des méthodes autres que la seule répression. Elle agit par la tromperie envers les masses ouvrières et populaires. De la contre-révolution du bâton et des massacres, ils sont passés à la contre-révolution «démocratique» de la séduction et du mensonge (ce qui ne signifie pas que le bâton ne soit utilisé à nouveau en cas de besoin).
Sans partis révolutionnaires puissants qui affrontent la contre-révolution et qui disputent l'influence sur les masses laborieuses à la réaction malgré tous les pièges "démocratiques", il est absolument impossible que les rébellions deviennent de véritables révolutions sociales. Pour arriver à cet objectif nous avons besoin, en premier lieu, d’organisations démocratiques qui englobent les plus larges masses des travailleurs et du peuple (soviets en Russie soviétique, les comités de la Garde nationale pendant la Commune de Paris, les syndicats révolutionnaires en Bolivie, etc, etc.) Mais d'autre part, il est également impératif que nous, les révolutionnaires, ayons notre propre organisation politique pour gagner politiquement les masses et lutter pour une orientation révolutionnaire.
C'est la grande leçon historique de la Commune de Paris et de tous les processus révolutionnaires, vainqueurs ou vaincus.
Nous sommes d'accord qu’on ne fait les révolutions par «substitution» ou «auto-proclamation». Mais en même temps Besancenot semble nier la nécessité du parti révolutionnaire.
Le fait est que, peut-être en réaction à l'opportunisme électorale bien sûr regrettable du NPA Besancenot semble être engagé dans une dérive vers l’autonomisme et l'anarchisme, qui ont été les fossoyeurs de toutes les luttes sur lesquelles ils avaient une certaine influence, d'abord parce qu'ils renoncent à la lutte pour le pouvoir politique.
«L'anarchisme, a averti Lénine, est la punition dont souffre le mouvement ouvrier pour les péchés opportunistes». Je pense qu’il à la raison, dans ce cas aussi.
Cette tendance «libertaire» de Besancenot était déjà présente dans un autre article paru récemment dans la revue Contretemps: «Pour un enrichissement libertaire du communisme»[2].
Il parle aussi d'une nécessaire «refondation communiste» où le sujet ne serait plus la classe ouvrière, trop fragmenté, mais en particulier les «sans». Autrement dit, les «sans papier», «sans abri», «sans travail», etc.
Ces idées ne sont guère originales ... elles ont été mises à l’épreuve ... En Amérique latine dans les années 1990, elles étaient à la mode, liées à des spéculations à propos de «la fin du prolétariat», son remplacement par les «mouvements sociaux», etc. Mais les résultats ont été un fiasco total ...
En France, cette interprétation est complètement erronée, ces idées ont été contredites par l'expérience des luttes récentes. Dans le mouvement d’octobre ce n'était pas les «sans» qui étaient sur le point d'arrêter la France, mais les travailleurs des raffineries, les cheminots, les transports, etc. Ceci a montré la perspective d'une défaite pour le gouvernement et un changement dans le rapport des forces entre exploités et exploiteurs. Si cela ne s'est pas réalisé, ce n’est pas la faute des travailleurs mais des bureaucrates syndicaux traîtres, dirigés par Thibault, qui ont empêché une grève générale. Bureaucrates que le NPA ne critique jamais, et combat encore moins!
Dans le cas de l'Egypte, c’est l'émergence de la classe ouvrière, avec des grèves illimitées, qui a conduit à la paralysie du pays, et qui a fait pencher la balance. La foule à la place Tahrir n’était pas un élément suffisant pour réussir, encore moins Facebook ou Twitter!
Dans cet article de Contretemps, Olivier poursuit en expliquant de quelle façon le communisme réaliserait la démocratie, le pouvoir du «peuple».
Il propose une «tentative de synthèse politique entre la culture marxiste révolutionnaire et la tradition libertaire», en utilisant une citation de Rosa Luxemburg. Et contre le cancer bureaucratique il propose la «révocabilité» des représentants. Il se réfère également aux conseils de base.
Mais, que dit-il du parti révolutionnaire? Le parti est nommé dans un seul paragraphe:
«Depuis la Révolution russe, on sait que c’est le terrain de la délégation de pouvoir incontrôlée et de la substitution politique qui est propice à la contre-révolution bureaucratique. C’est pourquoi il est indispensable d’établir les stratégies pour nous prémunir contre le risque qu’un parti, même révolutionnaire, s’autoproclame représentant du peuple en mouvement. »
Nous pensons qu’Olivier jette le bébé avec l'eau sale. Nous sommes les premiers à avertir du danger de la dégénérescence bureaucratique et des partis comme substitut. En ce qui concerne cela, nous avons réalisé un bilan critique des révolutions du XXe siècle (bilan que, d'autre part, la «Quatrième Internationale» de Besancenot n’a pas développé). Les personnes intéressées à cette question d'importance capitale, peuvent lire entre autres textes, «La critique de la notion de révolutions "socialistes objectives"», Roberto Saenz [3].
Mais, cette conception «autonomiste libertaire» d’Olivier ne corrige pas le désastre de la direction du NPA concernant le mouvement ouvrier. Il ne parle de bureaucratie que dans le cas la Révolution russe. Et à la maison, comment ça se passe?
Dans la mobilisation de l'an dernier, le NPA comme parti n'est pas intervenu dans le mouvement en se battant pour la grève générale contre les bureaucrates qui menaient à la défaite. Il n'a pas dénoncé ni lutté contre la bureaucratie syndicale qui a conduit à l'échec le mouvement le plus important depuis mai 68. Le résultat est le reflux actuel, accompagné d'un renforcement de l'extrême droite, même dans les rangs de la classe ouvrière.
Il est vrai que le NPA a finalement imprimé des affiches appelant à une grève générale. Mais une chose est un acte de pure propagande et une autre intervenir dans le mouvement en combattant pour cet objectif. Et se battre contre un ennemi que le NPA n’attaque jamais, l'appareil syndical et ses bureaucrates. La lutte pour la grève générale ne pouvait se faire sans une lutte à mort contre la bureaucratie syndicale, encourageant les travailleurs à déborder les «cadres» pourris que la CGT, la CFDT etc. imposent.
Mais la dérive «libertaire» d’Olivier ne l’a pas conduit à des conclusions à cet égard. Dans l'article cité dans Mediapart il dit:
«En France, pour l'heure, nous traversons une période de reflux politique. Certains s'étonnent que le Front national revienne en force. Or le mouvement ouvrier, dans son ensemble, n'a pas pris la responsabilité de mettre K.-O. le gouvernement, lors de la mobilisation sur les retraites, en appelant à une grève générale. Bien sûr, la grève générale ne se décrète pas. Il n'empêche qu'une partie de la gauche n'a pas assumé le caractère politique du bras de fer, par peur de sortir du cadre institutionnel [4].»
Qu'est ce à dire? La classe qui prétendument a perdu son importance sociale, serait cependant responsable de la défaite?
Qu'il n'y a pas eu de grève générale, serait la «responsabilité» du «mouvement ouvrier dans son ensemble» qui ne voulait pas «mettre KO le gouvernement»? Les bureaucrates n’existent donc pas? Bernard Thibault le plus haut placé des bureaucrates syndicaux , serait tout juste autant responsable de la défaite que les travailleurs des raffineries, du transport, qui ont presque paralysé la France?
Est-ce que le NPA, en ne luttant pas pour la direction des conflits pour ne pas «se substituer», n’a pas contribué un peu à laisser les mains libres à la bureaucratie syndicale?
En résumé: Malgré ses articles contre le risque de bureaucratisation (... après la révolution), Olivier ne voit pas la bureaucratie actuelle! Et la classe ouvrière dans son ensemble, en dépit de son absence en tant que sujet, serait le principal coupable de la défaite de la lutte des classes en France!

Notes:
1.- Besancenot, «La révolution ne se fait pas que par les urnes», mediapart.fr / TEAN, samedi 7 mai 2011.
2.- Besancenot, «Pour un enrichissement libertaire du communisme», Contretemps n° 4 / TEAN, mardi 8 février 2011.
3.- www.socialismo-o-barbarie.org/revista_17_18/rev17_01b_rev_soc_objetivas.htm#_ftn1
4.- Besancenot, Mediapart.fr, cit.
http://www.socialismo-o-barbarie.org/europa/110509_francia_renunciabesancenot.htm

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Message  irneh09218 Ven 13 Mai - 10:51

En fait, vous êtes sûrs qu'Olivier Besancenot n'a pas quelques fibres aragonèses.
L'Aragon de 1936, où l'Utopie libertaire s'est faite réalité... sunny
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Message  Vals Ven 13 Mai - 15:37

irneh09218 a écrit:En fait, vous êtes sûrs qu'Olivier Besancenot n'a pas quelques fibres aragonèses.
L'Aragon de 1936, où l'Utopie libertaire s'est faite réalité... sunny

Ouais...et les anarchistes ont participé au gouvernement républicain bourgeois ..... No
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Message  Vérosa_2 Ven 13 Mai - 15:51

Rappelons que la LCR a décidé en 2008 de devenir un parti «large» pour profiter du capital électoral d’Olivier
Voilà qui vaudrait bien une "bribe" dans la "cafette"...

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Message  irneh09218 Ven 13 Mai - 17:15

@Vals
Tu prends un curieux raccourci pour rejeter l'ensemble du mouvement d'un revers de mots.
Moi, je te parles des dizaines de milliers de prolétaires qui ont participé à cette expérience où la conscience révolutionnaire et le rejet du capitalisme étaient plus normales que son contraire.

Il est possible qu'Olivier Besancenot un jour, décide de suivre le même parcourt que Cohn Bendit, qui sait?. Il y a déjà des élus du NPA qui participent de près ou de loin au gouvernement de notre République.
Au NPA, il y a des tendances avec des meneurs dont les ambitions personnelles demeurent floues mais qui sont prêts à sacrifier le partie. Un « piquet » peut en cacher plusieurs...
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Message  Vérosa_2 Ven 13 Mai - 17:27

Tant que c'est un "piquet" de grève qui en cache plusieurs c'est plutôt bien Wink

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