Séminaire "Lectures de Marx" à l'ENS
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Séminaire "Lectures de Marx" à l'ENS
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=946
Le séminaire "Lectures de Marx" à l'ENS (à Paris) a repris cette année et chacun peut venir participer à ses travaux.
La prochaine séance (lundi 28 novembre à 18h) sera consacrée à "Une analyse marxiste de la crise économique", avec une présentation de Gaston Lefranc. Elle aura lieu dans la salle du 45 rue d'Ulm, pavillon Pasteur, 1er étage.
Lundi 5 décembre, la séance du cycle de lecture suivie du Capital portera sur le chapitre II du livre I, en commençant par un récapitulatif du premier : si vous n'avez pas assisté aux deux premières séances, pas de problème, vous pourrez prendre le train en marche !
Lundi 12 décembre, nous accueillerons Isabelle Garo, qui nous présentera son livre sur Foucault, Deleuze, Althusser & Marx (Démopolis, 2011).
Lundi 19, nous attaquerons le chapitre IV du Capital...
Séminaire « Lectures de Marx » à l’ENS (3e année, 2011-2012)
Né il y a deux ans à la suite de la grève des universités et en partie perturbé l’an dernier par la participation de ses animateurs et animatrices à la lutte des personnels précaires de l’ENS, ce séminaire a pour souhait de nourrir la participation aux luttes sociales et politiques d’une formation théorique et critique à partir des grands textes de Marx.
Depuis trois ans, l’économie mondiale vit une crise d’une ampleur historique. Face à elle, le paradigme néo-classique dominant en économie a surtout montré son impuissance. Par son ambition de dépasser les apparences fétichisées du mode de production capitaliste et saisir l’essence du capitalisme, l’œuvre théorique de Marx nous donne peut-être les armes pour comprendre le monde dans lequel nous vivons. C’est pourquoi le travail de cette année sera consacré tout d’abord à une lecture suivie du livre I du Capital, œuvre dans laquelle Marx met en lumière le fonctionnement du capitalisme en étudiant processus de production, tout en critiquant le discours de l’économie politique.
Par ailleurs, nous constatons aujourd’hui un important regain d’intérêt pour Marx, dont témoigne l’ouverture d’une multitude de réflexions sur ses thèses comme sur celles des auteurs qui se sont définis par rapport à lui. Pour participer à ces réflexions, nous sollicitons à la fois de chercheurs/ses spécialisé-e-s, qui viendront nous présenter leur sujet d’étude, et de jeunes lecteurs, élèves et étudiant-e-s, qui nous feront bénéficier de la fraîcheur d’une découverte réfléchie de Marx.
Comme les années précédentes, le séminaire vise à étudier et réfléchir collectivement par des discussions vivantes, au-delà à la fois des cours universitaires et de la lecture solitaire. Si les premières séances seront assurées par les responsables du séminaire (cette année Alexandre Feron et Ludovic Hetzel), l’objectif est qu’un maximum de personnes prennent en charge les séances soit de lecture du Capital, soit en proposant un sujet.
Le séminaire "Lectures de Marx" à l'ENS (à Paris) a repris cette année et chacun peut venir participer à ses travaux.
La prochaine séance (lundi 28 novembre à 18h) sera consacrée à "Une analyse marxiste de la crise économique", avec une présentation de Gaston Lefranc. Elle aura lieu dans la salle du 45 rue d'Ulm, pavillon Pasteur, 1er étage.
Lundi 5 décembre, la séance du cycle de lecture suivie du Capital portera sur le chapitre II du livre I, en commençant par un récapitulatif du premier : si vous n'avez pas assisté aux deux premières séances, pas de problème, vous pourrez prendre le train en marche !
Lundi 12 décembre, nous accueillerons Isabelle Garo, qui nous présentera son livre sur Foucault, Deleuze, Althusser & Marx (Démopolis, 2011).
Lundi 19, nous attaquerons le chapitre IV du Capital...
Séminaire « Lectures de Marx » à l’ENS (3e année, 2011-2012)
Né il y a deux ans à la suite de la grève des universités et en partie perturbé l’an dernier par la participation de ses animateurs et animatrices à la lutte des personnels précaires de l’ENS, ce séminaire a pour souhait de nourrir la participation aux luttes sociales et politiques d’une formation théorique et critique à partir des grands textes de Marx.
Depuis trois ans, l’économie mondiale vit une crise d’une ampleur historique. Face à elle, le paradigme néo-classique dominant en économie a surtout montré son impuissance. Par son ambition de dépasser les apparences fétichisées du mode de production capitaliste et saisir l’essence du capitalisme, l’œuvre théorique de Marx nous donne peut-être les armes pour comprendre le monde dans lequel nous vivons. C’est pourquoi le travail de cette année sera consacré tout d’abord à une lecture suivie du livre I du Capital, œuvre dans laquelle Marx met en lumière le fonctionnement du capitalisme en étudiant processus de production, tout en critiquant le discours de l’économie politique.
Par ailleurs, nous constatons aujourd’hui un important regain d’intérêt pour Marx, dont témoigne l’ouverture d’une multitude de réflexions sur ses thèses comme sur celles des auteurs qui se sont définis par rapport à lui. Pour participer à ces réflexions, nous sollicitons à la fois de chercheurs/ses spécialisé-e-s, qui viendront nous présenter leur sujet d’étude, et de jeunes lecteurs, élèves et étudiant-e-s, qui nous feront bénéficier de la fraîcheur d’une découverte réfléchie de Marx.
Comme les années précédentes, le séminaire vise à étudier et réfléchir collectivement par des discussions vivantes, au-delà à la fois des cours universitaires et de la lecture solitaire. Si les premières séances seront assurées par les responsables du séminaire (cette année Alexandre Feron et Ludovic Hetzel), l’objectif est qu’un maximum de personnes prennent en charge les séances soit de lecture du Capital, soit en proposant un sujet.
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Séminaire "Lectures de Marx" à l'ENS
La présentation peut être lue :
au format pdf ici : http://tendanceclaire.npa.free.fr/contenu/autre/artpdf-303.pdf
au format power point ici : http://tendanceclaire.npa.free.fr/contenu/autre/powerpoint.ppt
au format pdf ici : http://tendanceclaire.npa.free.fr/contenu/autre/artpdf-303.pdf
au format power point ici : http://tendanceclaire.npa.free.fr/contenu/autre/powerpoint.ppt
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Séminaire "Lectures de Marx" à l'ENS
http://adlc.hypotheses.org/seminaires/lectures-de-marx/seance-du-8-avril-2013-lecture-du-livre-iii-du-capital-section-3-gaston-lefranc
Séance du 8 avril 2013 : Lecture du livre III du Capital, section 3: “Loi tendancielle de la baisse du taux de profit” (Gaston Lefranc)
La section 3 du livre III du Capital est consacrée à la “loi de la baisse tendancielle du taux de profit”. C’est pour Marx la loi fondamentale de l’économie capitaliste, qui exprime la contradiction entre les forces productives et les rapports de production capitalistes, et qui permet de comprendre pourquoi les crises sont inéluctables et liées à la dynamique même de l’accumulation.
Il a souvent été affirmé que Marx n’avait pas élaboré de théorie cohérente des crises : il aurait identifié un certain nombre de causes, une sorte de boîte à outils dans laquelle chacun pourrait puiser l’explication qui lui convient. Ce point de vue est selon nous profondément erroné : pour Marx, la loi de la baisse tendancielle du taux de profit est la cause fondamentale des crises, et c’est ce que Marx entend démontrer dans cette section. D’où l’importance d’étudier de près cette loi et ses contre-tendances, que certains se sont acharnés à caricaturer pour mieux la disqualifier.
Notre interprétation de la section III sera influencée par un courant marxiste apparu dans les années 1980 : « Temporal single-system interpretation », et nous évoquerons également les controverses théoriques autour de l’interprétation de cette loi.
Si le temps le permet, nous présenterons des schémas de reproduction du capital, intégrant les apports des trois premières section du livre III, c’est-à-dire la transformation des valeurs en prix de production, et la hausse de la composition organique du capital (qui est derrière la tendance à la baisse du taux de profit). Nous essaierons alors de démontrer qu’il existe une interprétation de Marx qui réfute les interprétations (dans la filiation de l’interprétation de Bortkiewicz) qui prétendent démontrer que la théorie marxienne de la valeur est incohérente.
Bibliographie indicative :
Marx, Karl, Le Capital, livre III, section 3
Kliman Andrew, Reclaiming Marx’s Capital: A Refutation of the Myth of Inconsistency, 2007
On trouvera également beaucoup de textes sur ce thème dans une rubrique du site de Michel Husson : http://hussonet.free.fr/tprof.htm
Séance du 8 avril 2013 : Lecture du livre III du Capital, section 3: “Loi tendancielle de la baisse du taux de profit” (Gaston Lefranc)
La section 3 du livre III du Capital est consacrée à la “loi de la baisse tendancielle du taux de profit”. C’est pour Marx la loi fondamentale de l’économie capitaliste, qui exprime la contradiction entre les forces productives et les rapports de production capitalistes, et qui permet de comprendre pourquoi les crises sont inéluctables et liées à la dynamique même de l’accumulation.
Il a souvent été affirmé que Marx n’avait pas élaboré de théorie cohérente des crises : il aurait identifié un certain nombre de causes, une sorte de boîte à outils dans laquelle chacun pourrait puiser l’explication qui lui convient. Ce point de vue est selon nous profondément erroné : pour Marx, la loi de la baisse tendancielle du taux de profit est la cause fondamentale des crises, et c’est ce que Marx entend démontrer dans cette section. D’où l’importance d’étudier de près cette loi et ses contre-tendances, que certains se sont acharnés à caricaturer pour mieux la disqualifier.
Notre interprétation de la section III sera influencée par un courant marxiste apparu dans les années 1980 : « Temporal single-system interpretation », et nous évoquerons également les controverses théoriques autour de l’interprétation de cette loi.
Si le temps le permet, nous présenterons des schémas de reproduction du capital, intégrant les apports des trois premières section du livre III, c’est-à-dire la transformation des valeurs en prix de production, et la hausse de la composition organique du capital (qui est derrière la tendance à la baisse du taux de profit). Nous essaierons alors de démontrer qu’il existe une interprétation de Marx qui réfute les interprétations (dans la filiation de l’interprétation de Bortkiewicz) qui prétendent démontrer que la théorie marxienne de la valeur est incohérente.
Bibliographie indicative :
Marx, Karl, Le Capital, livre III, section 3
Kliman Andrew, Reclaiming Marx’s Capital: A Refutation of the Myth of Inconsistency, 2007
On trouvera également beaucoup de textes sur ce thème dans une rubrique du site de Michel Husson : http://hussonet.free.fr/tprof.htm
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Séminaire "Lectures de Marx" à l'ENS
Ai-je le droit de poser cette question à G.Lefranc puisque cela concerne précisément le livre 3 du Capital, section3! Les forces productives continuent-elles de croître puisque la croissance mondiale reste positive ?
louismichel- Messages : 554
Date d'inscription : 01/03/2013
Re: Séminaire "Lectures de Marx" à l'ENS
Camarade, je pense te décevoir, mais j'ai plutôt tendance à répondre oui à ta question. Marx, y compris, dans cette section du Capital dit très clairement qu'il y a progrès de la force productive du travail quand les travailleurs produisent plus de valeurs d'usage en un temps donné. Si tu as une définition différente de Marx, tu peux bien sur répondre différemment.
Si la contradiction entre les forces productives et rapports de production (qui est le fondement de la baisse tendancielle du taux de profit) opère encore, cela implique précisément que les forces productives continuent à se développer, et c'est ce développement qui est contradictoire avec les rapports de production, ce qui se traduit par une baisse du taux de profit.
Si les forces productives ont cessé de croître depuis des dizaines d'années, cela signifie que la productivité ne se développe plus, et donc que le facteur qui provoque les crises a disparu....
Si la contradiction entre les forces productives et rapports de production (qui est le fondement de la baisse tendancielle du taux de profit) opère encore, cela implique précisément que les forces productives continuent à se développer, et c'est ce développement qui est contradictoire avec les rapports de production, ce qui se traduit par une baisse du taux de profit.
Si les forces productives ont cessé de croître depuis des dizaines d'années, cela signifie que la productivité ne se développe plus, et donc que le facteur qui provoque les crises a disparu....
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Séminaire "Lectures de Marx" à l'ENS
C'est bien ce que je pensais! La notion de force productive chez Marx est à la fois quantitative et qualitative (l'utilité sociale); d'après ta conception (et non celle de Marx ou de Trotsky), la révolution ( du moins sa victoire!) n'est donc pas encore à l'ordre du jour puisque "une société ne disparaît jamais tant qu'elle est capable de développer toutes les forces productives qu'elle peut contenir", c'est à dire tant qu'elle n'a pas épuisé toutes ses possibilités de développement . Avec la situation actuelle (accélération de la crise finale, ce qui ne veut pas dire que le capital, par la barbarie, les guerres, les forces destructrices ..ne peut pas encore prolonger son agonie!!).
louismichel- Messages : 554
Date d'inscription : 01/03/2013
Re: Séminaire "Lectures de Marx" à l'ENS
Pendant la période historique ascendante du capitalisme, ses tendances constructives progressistes ont constamment pris le dessus sur ses tendances destructives, sauf précisément durant les crises cycliques, souvent brutales, mais brèves, qui sont revenues tous les 10 ans environ, lui permettant « d’assainir » son économie par des destructions massives auxquelles succédait une nouvelle phase d'expansion.
Dans la crise historique finale du régime de la propriété privée des moyens de production, ces tendances destructrices prennent le pas, non pas pour quelques mois ou années, mais définitivement sur ces tendances constructives.
De là découle, non pas la possibilité, mais la nécessité du socialisme, ainsi que le pronostic de la tendance à l'effondrement du capitalisme (section 3 des Grundisse)
«On voit que la production capitaliste n'est pas un système de production absolu mais un simple mode historique de production correspondant à une certaine époque de développement restreint des conditions matérielles de production (le Capital, livre 3).
« Arrivé à un certain point (1914 pour Trotsky), le capital, c'est-à-dire le travail salarié, entre dans le même rapport avec le développement de la richesse sociale et des forces productives que les corporations, le servage, l'esclavage, et est nécessairement arraché comme une chaîne…. L'anéantissement violent de capital, non par des rapports qui lui seraient extérieurs, mais comme condition de son propre maintien, est la forme la plus frappante sous laquelle avis lui est donné d'avoir à s'en aller et à céder la place à un stade supérieur de la production sociale » (Marx, Grundisse, pages 634-636).
La lutte menée contre la féodalité par le capital ascendant pour sa libération dans le cadre national a cédé le pas à la lutte du capital financier ultra-réactionnaire, décrépit, se survivant à lui-même, allant vers son déclin, contre les forces nouvelles. Le cadre national bourgeois des Etats, qui avait fourni dans la première époque un point d'appui au développement (souligné par Lénine) des forces productives de l'humanité en train de se libérer du système féodal, est maintenant devenu, dans la troisième époque, un obstacle (souligné par Lénine) à l'essor ultérieur de ces mêmes forces. Naguère classe avancée et ascendante, la bourgeoisie est devenue une classe décadente, déclinante, moribonde, réactionnaire. C'est une tout autre classe qui, sur le vaste plan de l'histoire, est devenue la classe ascendante" (Sous un pavillon étranger, février 1915, Lénine, Œuvres, tome 21).
Au-delà de ce certain point, le capitalisme se trouve désormais dans le même conflit avec « le développement de la richesse sociale des forces productives » que les modes de production défunts auquel il a succédé ; au-delà de « ce certain point », il entre à son tour en agonie, sa crise historique finale commence ; c'est une nouvelle période historique, celle des guerres et les révolutions, la classe ouvrière et son parti international de classe doive nécessairement renverser ce système capitaliste devenu décadent de façon absolue !
« Une société ne disparaît jamais avant que ne se soient développées toutes les forces productives qu'elle peut contenir ». Marx, Lénine, Trotsky l’ont répété à de nombreuses reprises.
Pour Lénine, Trotsky comme pour Marx, "l'humanité ne se pose que les tâches qu'elle peut résoudre". "Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu'elle est assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s’y substituent avant que les conditions d'existence matérielles de ces rapports soient écloses dans le sein même de la vieille société" (Karl Marx, Contribution à la critique de l'économie politique, préface, pages 2 et 3). C'est pourquoi les conditions étaient "écloses" en 1917. Que le socialisme ne l'ait pas emporté signifie obligatoirement qu'une "formation sociale" – le capitalisme — s'est survécu près d'un siècle après s'être transformée en « entrave absolue », selon les termes mêmes de Trotsky (et non pas seulement relative) au développement des forces productives. C'est ce qui a nourri tout le combat de Trotsky pour assurer la continuité du combat pour la révolution prolétarienne, jusques et compris la fondation de la IVe Internationale, basée sur un programme mettant en relation "l'agonie du capitalisme" et les "tâches de la IVe Internationale".
Dans la crise historique finale du régime de la propriété privée des moyens de production, ces tendances destructrices prennent le pas, non pas pour quelques mois ou années, mais définitivement sur ces tendances constructives.
De là découle, non pas la possibilité, mais la nécessité du socialisme, ainsi que le pronostic de la tendance à l'effondrement du capitalisme (section 3 des Grundisse)
«On voit que la production capitaliste n'est pas un système de production absolu mais un simple mode historique de production correspondant à une certaine époque de développement restreint des conditions matérielles de production (le Capital, livre 3).
« Arrivé à un certain point (1914 pour Trotsky), le capital, c'est-à-dire le travail salarié, entre dans le même rapport avec le développement de la richesse sociale et des forces productives que les corporations, le servage, l'esclavage, et est nécessairement arraché comme une chaîne…. L'anéantissement violent de capital, non par des rapports qui lui seraient extérieurs, mais comme condition de son propre maintien, est la forme la plus frappante sous laquelle avis lui est donné d'avoir à s'en aller et à céder la place à un stade supérieur de la production sociale » (Marx, Grundisse, pages 634-636).
La lutte menée contre la féodalité par le capital ascendant pour sa libération dans le cadre national a cédé le pas à la lutte du capital financier ultra-réactionnaire, décrépit, se survivant à lui-même, allant vers son déclin, contre les forces nouvelles. Le cadre national bourgeois des Etats, qui avait fourni dans la première époque un point d'appui au développement (souligné par Lénine) des forces productives de l'humanité en train de se libérer du système féodal, est maintenant devenu, dans la troisième époque, un obstacle (souligné par Lénine) à l'essor ultérieur de ces mêmes forces. Naguère classe avancée et ascendante, la bourgeoisie est devenue une classe décadente, déclinante, moribonde, réactionnaire. C'est une tout autre classe qui, sur le vaste plan de l'histoire, est devenue la classe ascendante" (Sous un pavillon étranger, février 1915, Lénine, Œuvres, tome 21).
Au-delà de ce certain point, le capitalisme se trouve désormais dans le même conflit avec « le développement de la richesse sociale des forces productives » que les modes de production défunts auquel il a succédé ; au-delà de « ce certain point », il entre à son tour en agonie, sa crise historique finale commence ; c'est une nouvelle période historique, celle des guerres et les révolutions, la classe ouvrière et son parti international de classe doive nécessairement renverser ce système capitaliste devenu décadent de façon absolue !
« Une société ne disparaît jamais avant que ne se soient développées toutes les forces productives qu'elle peut contenir ». Marx, Lénine, Trotsky l’ont répété à de nombreuses reprises.
Pour Lénine, Trotsky comme pour Marx, "l'humanité ne se pose que les tâches qu'elle peut résoudre". "Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu'elle est assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s’y substituent avant que les conditions d'existence matérielles de ces rapports soient écloses dans le sein même de la vieille société" (Karl Marx, Contribution à la critique de l'économie politique, préface, pages 2 et 3). C'est pourquoi les conditions étaient "écloses" en 1917. Que le socialisme ne l'ait pas emporté signifie obligatoirement qu'une "formation sociale" – le capitalisme — s'est survécu près d'un siècle après s'être transformée en « entrave absolue », selon les termes mêmes de Trotsky (et non pas seulement relative) au développement des forces productives. C'est ce qui a nourri tout le combat de Trotsky pour assurer la continuité du combat pour la révolution prolétarienne, jusques et compris la fondation de la IVe Internationale, basée sur un programme mettant en relation "l'agonie du capitalisme" et les "tâches de la IVe Internationale".
louismichel- Messages : 554
Date d'inscription : 01/03/2013
Re: Séminaire "Lectures de Marx" à l'ENS
Ma présentation sur la loi de la baisse tendancielle du taux de profit (ainsi qu'un fichier excel modélisant les schémas de reproduction de Marx selon différentes hypothèses) se trouvent ici : http://adlc.hypotheses.org/seminaires/lectures-de-marx/seance-du-8-avril-2013-lecture-du-livre-iii-du-capital-section-3-gaston-lefranc
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Séminaire "Lectures de Marx" à l'ENS
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=6043
Né en 2009 à la suite de la grève des universités, ce séminaire entend nourrir la participation aux luttes sociales et politiques d’une formation théorique et critique à partir des textes de Marx et du marxisme. Il a lieu chaque semaine avec en alternance :
— des séances portant sur l’œuvre de Marx. Nous lirons ensemble cette année le livre I du Capital (trad. de JP Lefebvre aux PUF), en nourrissant cette lecture des acquis des livres II et III sur lesquels nous avons travaillé l’an dernier.
— des séances « libres » présentant des synthèses sur des thèmes et/ou penseurs liés à l’héritage de Marx (Sartre, Gramsci, Althusser, Merleau-Ponty, Adorno, Marcuse, Debord etc.).
— un cycle de séances consacrées à une approche marxiste du monde économique et social contemporain, notamment de sa « crise », à partir d’une relecture des classiques du marxisme mais aussi et surtout d’auteurs contemporains. Ce cycle thématique se divise en deux grandes parties: I/ Le marxisme face au monde en croissance de l’après-guerre (1945-73), II/ Le marxisme face au “néolibéralisme” (1973-2013)
Il s’agit de réfléchir collectivement par des discussions vivantes, en associant largement les participant-e-s aux exposés, tout en invitant de temps à autre des spécialistes.
Tous les lundi de 18h à 20h. Salle des Résistants
1ère séance : lundi 30 septembre
Contact: guillaume.fondu@yahoo.fr
***
Programme du premier semestre
Lundi 30 septembre 2013 : Marxisme et intellectuels marxistes (Guillaume Fondu et Antony Burlaud)
Lundi 7 octobre 2013 : [Lecture du Capital], section I, chapitre 1, sous-chapitres 1 (“Les deux facteurs de la marchandise: valeur d’usage et valeur”) et 2 (“Le double caractère du travail représenté dans les marchandises”) (Sebastian Carbonell)
Lundi 14 octobre 2013 : [Le marxisme face au monde contemporain] Le marxisme face à l’expansion économique de l’après-guerre (Alexandre Feron)
Lundi 21 octobre 2013 : Paul Nizan (Cécile Debrand)
Lundi 28 octobre 2013 : [Lecture du Capital] section I, chapitre 1, sous-section 4: “Le caractère fétiche de la marchandise et son secret” (Guillaume Fondu et Vincent Berthelier]
Lundi 4 novembre 2013 : [Le marxisme face au monde contemporain] Le débat sur l’Etat au sein de marxisme (Antony Burlaud)
Lundi 11 novembre 2013: [Lecture du Capital] Chapitres 2 (“Le procès d’échange”) et 3 (“La monnaie ou la circulation des marchandises”) (Guillaume Fondu)
Lundi 18 novembre 2013 : Rosa Luxemburg (Jean-Numa Ducange)
Lundi 25 novembre 2013 : [Le marxisme face au monde contemporain] Le marxisme face à la non polarisation de la société et le phénomène des classes intermédiaires
Lundi 2 décembre 2013 : Marx et le travail vivant (Laurent Baronian)
Lundi 9 décembre 2013 : [Lecture du Capital] Chapitre 4 (“Transformation de l’argent en capital”)
Lundi 16 décembre 2013 : [Le marxisme face au monde contemporain] Impérialisme et sous-développement (Guillaume Fondu et Vincent Berthelier]
Né en 2009 à la suite de la grève des universités, ce séminaire entend nourrir la participation aux luttes sociales et politiques d’une formation théorique et critique à partir des textes de Marx et du marxisme. Il a lieu chaque semaine avec en alternance :
— des séances portant sur l’œuvre de Marx. Nous lirons ensemble cette année le livre I du Capital (trad. de JP Lefebvre aux PUF), en nourrissant cette lecture des acquis des livres II et III sur lesquels nous avons travaillé l’an dernier.
— des séances « libres » présentant des synthèses sur des thèmes et/ou penseurs liés à l’héritage de Marx (Sartre, Gramsci, Althusser, Merleau-Ponty, Adorno, Marcuse, Debord etc.).
— un cycle de séances consacrées à une approche marxiste du monde économique et social contemporain, notamment de sa « crise », à partir d’une relecture des classiques du marxisme mais aussi et surtout d’auteurs contemporains. Ce cycle thématique se divise en deux grandes parties: I/ Le marxisme face au monde en croissance de l’après-guerre (1945-73), II/ Le marxisme face au “néolibéralisme” (1973-2013)
Il s’agit de réfléchir collectivement par des discussions vivantes, en associant largement les participant-e-s aux exposés, tout en invitant de temps à autre des spécialistes.
Tous les lundi de 18h à 20h. Salle des Résistants
1ère séance : lundi 30 septembre
Contact: guillaume.fondu@yahoo.fr
***
Programme du premier semestre
Lundi 30 septembre 2013 : Marxisme et intellectuels marxistes (Guillaume Fondu et Antony Burlaud)
Lundi 7 octobre 2013 : [Lecture du Capital], section I, chapitre 1, sous-chapitres 1 (“Les deux facteurs de la marchandise: valeur d’usage et valeur”) et 2 (“Le double caractère du travail représenté dans les marchandises”) (Sebastian Carbonell)
Lundi 14 octobre 2013 : [Le marxisme face au monde contemporain] Le marxisme face à l’expansion économique de l’après-guerre (Alexandre Feron)
Lundi 21 octobre 2013 : Paul Nizan (Cécile Debrand)
Lundi 28 octobre 2013 : [Lecture du Capital] section I, chapitre 1, sous-section 4: “Le caractère fétiche de la marchandise et son secret” (Guillaume Fondu et Vincent Berthelier]
Lundi 4 novembre 2013 : [Le marxisme face au monde contemporain] Le débat sur l’Etat au sein de marxisme (Antony Burlaud)
Lundi 11 novembre 2013: [Lecture du Capital] Chapitres 2 (“Le procès d’échange”) et 3 (“La monnaie ou la circulation des marchandises”) (Guillaume Fondu)
Lundi 18 novembre 2013 : Rosa Luxemburg (Jean-Numa Ducange)
Lundi 25 novembre 2013 : [Le marxisme face au monde contemporain] Le marxisme face à la non polarisation de la société et le phénomène des classes intermédiaires
Lundi 2 décembre 2013 : Marx et le travail vivant (Laurent Baronian)
Lundi 9 décembre 2013 : [Lecture du Capital] Chapitre 4 (“Transformation de l’argent en capital”)
Lundi 16 décembre 2013 : [Le marxisme face au monde contemporain] Impérialisme et sous-développement (Guillaume Fondu et Vincent Berthelier]
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Marx et le travail vivant
Le séminaire "Lectures de Marx" accueillera,
pour la séance du lundi 2 décembre (18h),
Laurent Baronian à l'occasion de la publication de son ouvrage
"Marx and Living Labour" (Routledge, 2013).
Voici un texte présentant la séance:
pour la séance du lundi 2 décembre (18h),
Laurent Baronian à l'occasion de la publication de son ouvrage
"Marx and Living Labour" (Routledge, 2013).
Voici un texte présentant la séance:
La séance aura lieu de 18-20h en salle des Résistants, 45 rue d'UlmDès ses premiers travaux économiques, Marx conçoit chaque société comme ensemble d’activités à travers lesquelles elle se reproduit et la caractérise d’après la manière dont elle organise la répartition et l’échange de ces activités. C’est pourquoi il confère un rôle central à la catégorie de travail vivant dans son analyse de la société capitaliste. Cette catégorie conditionne en effet les catégories originales exposées dans Le Capital, autant qu’elle inspire toute la critique de l’économie politique. C’est que l'économie politique, des mercantilistes aux néoclassiques, appréhende le travail essentiellement comme travail objectivé, ou ce qui est la même chose, comme prix du travail, et considère l'échange des produits du travail comme seule et unique forme d’échange de travail social. L’activité vivante de production a contrario, l'économie politique s’en fait une représentation purement négative, comme peine, sacrifice, ou désutilité nécessaire à la réalisation de l'objet du besoin individuel. Pour Marx, dans la mesure où le travail créateur de valeur représente une forme spécifique d'échanger du travail vivant, le travail général et abstrait ne définit plus seulement la substance ou l’unité de mesure de la valeur de la marchandise ou du capital comme chez Smith et Ricardo, mais doit se concevoir avant tout comme une dépense de force de travail, de nerfs, de muscles, de cerveau, etc. D'où le double caractère du travail, son caractère vivant relevant à la fois du travail concret, créateur de valeur d’usage, et du travail humain en général, producteur de valeur d’échange. Marx considère en effet ce double caractère, qu’il pose avec tant d'insistance, comme son apport principal à la science économique.
Pour préparer la séance vous pouvez lire les passages suivants dans l'oeuvre de Marx
- Capital, Livre III, tome I, chap. 20, pp. 259-63
- Contribution à une critique de l’économie politique (fragment à la version primitive), chap. 3, pp. 249-55
- Capital, Livre III, tome I, chap. 9, pp. 171-79
- Capital, Livre I (1983), chap. 23, pp. 719-24
- Capital, Livre II, tome I, chap. 4, pp. 93-102
- Capital, Livre III, tome I, chap. 15, pp. 259-63
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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