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Leur Colombie

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Message  Toussaint Sam 2 Avr - 20:22

La Colombie dont ne parlent jamais les médias bourgeois.

Genèse de la disparition forcée en Colombie
samedi 2 avril 2011

Jeudi 16 septembre 2010 – MOVICE

Les premières disparitions forcées se produisent à la fin des années 70’ en Colombie, dirigées contre des militants reconnus de gauche (syndicalistes, étudiants, intellectuels, entre autres), des partis politiques d’opposition comme le Parti Communiste, ou des membres d’organisations insurgées capturés en dehors des combats. À cette époque, on en sait très peu sur ce genre de crime, il n’est pas considéré comme un acte criminel dans le pays. Les autorités judiciaires et politiques le justifient en signalant simplement qu’il s’agit de personnes disparues ou qui ont décidé d’intégrer des groupes insurgés. Depuis, des informations concernant les victimes ont été recueillies, la plupart du temps par des organisations de défense des droits humains qui ont enregistré de nombreux cas dans leurs bases de données, mais ceux-ci restent dans la plus totale impunité.

Cette pratique de la disparition forcée coïncide avec la mise en circulation de manuels d’opération militaire définis par le décret 1 537 de 1974, connu sous le nom de Stratégie de Défense et Sécurité Nationale, et le décret 1 923 de 1978 qui élargit les compétences de la force publique au jugement des civils et octroie des pouvoirs judiciaires à la police. Dans ces deux décrets, la population civile est conçue comme objectif de la lutte contre insurrectionnelle puisque c’est en elle que « se fonde l’existence de groupes subversifs » ; c’est pourquoi elle est la cible d’opérations d’intelligence, de guerre psychologique et de « défense » contenues dans les manuels de référence. La classification de la population en listes noires, grises et blanches est une stratégie bien connue à laquelle on applique différentes modalités d’agression, parmi lesquelles la disparition forcée. C’est également une époque de renforcement de la stratégie paramilitaire avec l’apparition du MAS (Muerte a Secuestradores - Mort aux Ravisseurs), dans le Magdalena Medio, et qui s’étendra plus tard à l’ensemble du pays.

Dans les années 80’, ce crime se généralise et devient permanent. Les groupes paramilitaires, avec la complicité des forces armées, reprennent cette pratique comme modalité d’agression et d’exercice de la terreur contre les paysans qu’ils capturent, torturent et assassinent avant de les faire disparaître. Ils s’approprient ainsi leurs terres et leurs biens, ou encore mettent en œuvre des projets stratégiques d’infrastructure ou d’exploitation des ressources naturelles. Dans les années 90’, la disparition forcée devient le crime de lèse humanité le plus pratiqué par les groupes paramilitaires, elle répond alors à trois objectifs principaux :

exterminer et faire disparaître les dirigeants sociaux et politiques ;
réaliser des actions d’extermination de secteurs de la population considérés indésirables, comme les prostituées, les toxicomanes, les LGBT et les indigents ;
imposer une forme de discipline et de contrôle social de populations entières à qui s’applique cette modalité, afin de créer un état de terreur et en finir avec toute intention de dénoncer ou de s’opposer à la stratégie paramilitaire.

De nombreuses victimes de disparition forcée terminèrent dans des fosses clandestines, réduites en cendres dans des crematoriums artisanaux construits sur des propriétés d’éleveurs de bétail, de paramilitaires ou de narcotrafiquants, ou dans les grands fleuves du pays, sans qu’on ait pu retrouver leur trace jusqu’à nos jours. Cette réalité, ajoutée à la peur de dénoncer une disparition forcée dans une zone contrôlée par ceux qui l’ont perpétrée et au manque de confiance dans les institutions étatiques ne permet pas d’avoir une idée précise du nombre total de victimes. Des témoignages de parents sont encore recueillis car ce n’est qu’aujourd’hui qu’ils osent dénoncer ces crimes, mais de nombreux cas restent à documenter.

C’est seulement depuis 2000 et la loi 589 que la disparition forcée est reconnue comme un délit, qu’elle est considérée comme tel par l’institution judiciaire. Actuellement, la Colombie souscrit à la majorité des instruments internationaux sur la question et a développé une législation et des mécanismes spéciaux. Pourtant, la détention et la disparition forcée de personnes continuent d’être systématiques, permanentes et généralisées, comme le signalent les rapports de l’ONU, les organismes de défense des droits humains et même les instances officielles. Suite à une importante campagne menée par le Mouvement National des Victimes des Crimes d’État, le gouvernement a consenti à présenter un projet de loi qui permette de ratifier pleinement la Convention internationale des Nations Unies pour la protection de toutes les personnes contre la disparition forcée.

Combien de victimes de disparition forcée en Colombie ?

Personne ne peut apporter de réponse précise à cette question. La non reconnaissance de ce délit pendant des années, le fait qu’il apparaisse comme un simple enlèvement ou un homicide et, par conséquent, le manque de rapports officiels, la peur de dénoncer de la part des parents des victimes, la persécution contre les organisations de victimes qui s’occupent de mener des recherches et la volonté constante du gouvernement d’occulter les chiffres, font qu’il est impossible d’avoir des données précises sur la magnitude de ce crime contre l’humanité.

Jusqu’à mi 2009, le Bureau du Procureur Général de la Nation avait enregistré 25 000 victimes et recevait encore des plaintes. La Commission Nationale de Recherche de Personnes Disparues quant à elle a enregistré 35 086 cas ; elle a par ailleurs déclaré que les cas de disparition forcée ont augmenté dramatiquement entre le 1er février 2007 et le 21 octobre 2008. Durant cette période, 7 763 cas ont été enregistrés, dont 3 090 en 2008. Les registres de médecine légale et sciences légistes disposent de chiffres encore plus élevés. De leur côté, les organismes de défense des droits humains, parmi lesquels le Mouvement National des Victimes des Crimes d’État, affirment que depuis 1977, et si on prend en compte les quatre dernières années, les chiffres pourraient dépasser les 50 000 victimes. Organismes gouvernementaux et non gouvernementaux coïncident sur le fait que le nombre de victimes continue d’augmenter. Ces chiffres intègrent la documentation des cas d’exécutions extrajudiciaires au cours de la période de Sécurité Démocratique, crime également connu sous le nom de « faux positifs » en Colombie. Le nombre de cas documentés s’élève à 3 083 (entre juin 2002 et décembre 2009), parmi lesquels un pourcentage élevé ont débuté par des disparitions forcées.

Un exemple peut illustrer la magnitude de l’horreur. L’Institut National de Médecine Légale signale qu’il a reçu dans la ville de Medellin - entre le 1er mars et le 7 avril 2010 - un rapport mentionnant 109 cas de disparitions forcées. Six personnes ont été retrouvées mortes et 103 sont encore portées disparues, dont 34 femmes. Enfin, la disparition forcée continue d’être une réalité douloureuse et derrière chaque cas, une personne, un projet de vie, une famille et très souvent un collectif, sont gravement affectés.

Prendre part aux recherches des victimes de disparition forcée.

Le MOVICE est également préoccupé par la faible participation de familles aux processus de recherche disparus (seules 448 familles ont pu y assister sur plus de 4 000 exhumations réalisées). Dans de nombreux cas, les parents des victimes sont uniquement perçus comme des plaignants, une source d’informations, objet de la preuve d’ADN, mais pas comme des sujets de droit. Mais d’autres raisons expliquent également leur faible participation :

méconnaissance de la part des instances officielles de l’identité des personnes qu’elles recherchent, manque d’investigation préliminaire rigoureuse et efficace. Les organismes ne savent pas qui contacter ni vers où orienter leurs investigations ;
manque d’information adéquate et compréhensible de la part des familles sur leur droit à participer ; - refus de Bureau du Procureur de la présence des parents des victimes et de leurs accompagnateurs lors des exhumations, par manque de sécurité ; argument contradictoire puisque le gouvernement nie l’existence d’un conflit armé, nie le contrôle exercé par les paramilitaires sur certains territoires et met l’accent sur les avancées en matière de sécurité grâce à la Politique de Sécurité Démocratique ;
crainte de la part des fonctionnaires de l’impact émotionnel sur les parents des victimes et des communautés, incapacité à gérer ces situations sans l’appui de professionnels, particulièrement lors des exhumations et des identifications ;
manque de moyens pour que les parents des victimes puissent réaliser un suivi des processus judiciaire et d’investigation ;
Annonces des exhumations faîtes au dernier moment.

« Nous cherchons les êtres qui nous sont chers. Nous ne cherchons pas des tombes et des os ».

Telle est la réaction des familles de victimes quand elles voient défiler froidement les statistiques des organismes judiciaires sur le succès des exhumations réalisées par le Programme National d’Identification des Victimes non identifiées et de Recherche de Personnes Disparues, du Bureau du Procureur Général de la Nation. Ce programme a été présenté devant la communauté internationale comme étant à la base du succès de la loi 975 de 2005 (connue sous le nom de Loi de Justice et Paix). Pourtant, en se penchant sur les statistiques, s’il est vrai que le Bureau du Procureur a permis quelques avancées, il est encore bien loin d’assurer l’accès au droit à la vérité et à la justice. Plus de 90% des victimes restent aujourd’hui disparues et la plupart affaires n’ont pas pu être résolues ; les paramilitaires n’ont reconnu leurs crimes que de manière globale et l’État n’assume pas sa responsabilité dans ce crime de lèse humanité.

Le règne de l’impunité rend ces délits bien relatifs. Aujourd’hui encore, de nouveaux cas de disparitions forcées passent aux mains de la justice pénale militaire comme s’il ne s’agissait que de cas d’obéissance due. Des combattants ayant été exhumés figurent dans les statistiques afin de gonfler les résultats des recherches de personnes disparues. D’un point de vue psychosocial, cette re-victimisation des familles ôte tout caractère réparateur aux processus de recherche, d’exhumation, d’identification et d’une remise des corps qui se fasse dans le respect de la dignité.

Souvenons-nous qu’il est question de plus de 50 000 victimes de disparition forcée au cours des trente dernières années. Le Bureau du Procureur signale que jusqu’au 28 février 2010, 2 488 fosse ont été retrouvées, contenant 3 017 corps. Mais l’identification et la remise des restes et des corps sont encore très lentes : 910 corps ont été pleinement identifiés, parmi lesquels 796 ont été remis à leur famille.

Un événement à vite oublier.

Le 15 octobre 2009, dans les installations du Corps Technique d’Investigation (CTI) de Medellin, organisme lié au Bureau du Procureur Général de la Nation, 23 corps de victimes de disparition forcée ont été remis par l’Unité de Justice et Paix. Les familles et la presse furent invitées à participer à l’événement. Les restes se trouvaient dans de petites caisses en bois scellées que les parents n’ont jamais pu ouvrir. Derrière les caisses se trouvaient tous les fonctionnaires de l’Unité de Justice et Paix, du CTI, de la mairie, entre autres. Les parents des victimes quant à eux furent installés sur des chaises, loin des restes des leurs proches ; on leur demanda d’être présent à cette cérémonie pendant laquelle les discours des fonctionnaires représentaient le véritable enjeu vis-à-vis de la presse qui se fit l’écho des bons résultats obtenus par le programme d’exhumation et d’identification des cadavres.

Ce jour-là, Yoni Rivera était présent avec ses dix frères pour recevoir les restes de leur père Sebastian Enrique Rivas Valeta et de leur frère Wilson Rivas Lopez, tous deux torturés, disparus et assassinés le 20 juillet 1996 dans la commune de Turbo par des paramilitaires qui opéraient dans la région. Leu mère n’a pu assister à l’événement, Rosiris de Carmen Lopez a été cruellement assassinée en 1997 pour avoir dénoncé les faits. Peu importait alors que Rosiris soit enceinte et que ses enfants soient accrochés à ses mollets au moment du meurtre, les assassins n’eurent aucune compassion : elle fut dépecée, étripée, son fœtus arraché et son corps éparpillé pour que ses enfants voient tout. Yoni avait douze ans. Il a eu le courage, avec ses frères, de récupérer les morceaux du corps de leur mère. Le jour de la remise des restes, les enfants se sont retrouvés, car ils vivent maintenant dispersés aux quatre coins du département d’Antioquia, mais leur histoire n’a pas intéressé grand monde, ils n’étaient pas les héros du jour. Le Mouvement National des Victimes des Crimes d’État les a réunis pour une célébration eucharistique intime où pour la première fois, ils ont pu parler de ce qu’ils sentaient. Ils ont pu s’approcher des « cercueils » tranquillement, les toucher et exprimer leurs peurs. Le plus âgé se demanda « Ce sont les corps de notre père et de notre frère ? ». Tout ce qu’ils savent à ce jour, c’est qu’on leur a fait une prise de sang pour réaliser un prélèvement d’ADN auquel ils n’ont pas compris grand chose, ils n’ont pas assisté à l’exhumation. « Ce fut comme une remise de diplôme de fin d’études », ont déclaré certains…

Version française : Christophe Kenderian


http://www.movimientodevictimas.org/ stnacional@movimientodevictimas.org

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Bellaciao
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article115693
Cuentas macabras

La Fiscalía está investigando 27.300 –veintisiete mil trescientos– casos de desaparición forzada. Son más que los que se cometieron en Argentina y Chile durante los años de plomo de las dictaduras militares.
Antonio Caballero
Con los tres de la última semana -uno en Turbo, otro en San Onofre, otro en San José de Apartadó- ya son cincuenta los líderes campesinos involucrados en la lucha por la recuperación de las tierras expoliadas que han sido asesinados en los últimos tres años.
Christian Salazar, delegado de la ONU en Colombia para los Derechos Humanos, daba en estos días una información escalofriante, pero que por lo visto no le produjo escalofríos a casi nadie: la Fiscalía está investigando 27.300 -veintisiete mil trescientos- casos de desaparición forzada. Son más que los que se cometieron en Argentina y Chile durante los años de plomo de las dictaduras militares. La Unidad Nacional de Fiscalías para la Justicia y la Paz publica otra cifra, todavía más espeluznante: en cuatro años, de junio de 2006 a diciembre de 2010, los paramilitares en teoría "desmovilizados" y sus sucesores de las púdicamente llamadas "bandas criminales" (neoparamilitares en colaboración con elementos de la fuerza pública) han cometido 173.183 homicidios y 34.467 desapariciones forzadas. El columnista Alfredo Molano hace en El Espectador una cuenta macabra: si todos esos muertos hubieran sido fusilados en hilera, la fila de cadáveres tendría ciento setenta y tres kilómetros de largo.

Todo esto se publica en los periódicos, y se comenta. Pero la justicia no avanza mucho. Hay casos comprobados de desaparición forzada seguida de asesinato que están empantanados a fuerza de argucias jurídicas desde 1987: desde hace treinta y cuatro años. Es el de Nydia Érika Bautista, citado en estos días en El Tiempo por el abogado Gustavo Gallón. Argucias jurídicas que serían cómicas si no fueran cínicas: por ejemplo, la de alegar que cuando sucedieron los hechos -por los cuales fue destituido el general Álvaro Velandia, en ese entonces comandante de la siniestra Brigada XX de Inteligencia del Ejército- la desaparición forzada no estaba tipificada como falta disciplinaria. Y entre tantos, testigos de los hechos, y la familia de la víctima, y el procurador delegado para los Derechos Humanos, Hernando Valencia Villa, que destituyó al general, han tenido que buscar refugio en el exilio para que no los maten también a ellos.

Porque aquí todo asesinato genera dos o tres más. Aquí se mata también a las familias, y a los testigos, y a los jueces. Hace tres días fue asesinada la juez que investigaba el caso de los niños violados y asesinados por militares -hay un soldado preso- en Arauca.

Tienen razón los nostálgicos del pasado gobierno que denuncian que hay inseguridad. La hay, sin duda. Pero es bueno mirar para quién.

Porque, como decía, la justicia no avanza mucho. Y a veces retrocede, como en el caso de la juez asesinada. Mencioné el ejemplo empantanado de la desaparecida Nydia Érika Bautista, y no se trata de una excepción. Igualmente empantanado sigue el juicio emprendido contra militares de alto rango por un hecho aún más antiguo, como fue la desaparición de los detenidos en la contratoma del Palacio de Justicia, en noviembre de 1985. Todo se empantana y se pierde en una marea de olvido y de indiferencia. Y no pasa nada.

O más bien, al contrario, por eso pasa lo que pasa. Por eso sigue pasando lo que sigue pasando. Porque hay quienes piensan que ese olvido, y tal vez esa indiferencia, son condiciones necesarias para la reconciliación nacional. Para el "desarme de los espíritus" tantas veces mentado en nuestros últimos decenios de historia de sangre. Pero esos mismos decenios de sangre demuestran lo contrario: es el olvido de la sangre lo que hace que siga corriendo.

Por lo cual lo más probable es que tengamos que seguir haciendo cuentas macabras.



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Donde el horror llegó al límite
Nunca Más
Martes, 29 de Marzo de 2011 00:00


El bello Juradó, entre la selva y el océano en la frontera con Panamá, ha podido empezar a curarse las hondas heridas que le dejaron la barbarie paramilitar y la corrupción.

Hace tres meses que la suerte no se deja ver en Juradó. Los pescadores salen a buscarla desde las cinco de la mañana y la esperan en altamar hasta el atardecer. Los niños intentan imaginarla cuando recorren la playa desde el pueblo hasta la punta donde el Océano Pacífico recibe las aguas dulces del Río Juradó. Por las noches, sentados bajo los árboles del parque central, los hombres no hacen más que especular sobre quién será el próximo que se la encuentre de frente.

El último afortunado fue “el viejo Pitufo”, el pescador más noble y humilde de esta tierra y que, al decir de los vecinos, tuvo un bien merecido encuentro. Cuentan que esa mañana de diciembre, el viejo salió a pescar como lo hacía todos los días del año, sin más pretensiones que traer la comida para su casa. Antes del medio día, sus amigos lo vieron acercarse al muelle con el cuerpo erguido y la sonrisa de los triunfadores. En su lancha traía echada la mismísima suerte: una paca de cocaína.

Los habitantes de Juradó están tan acostumbrados a los bultos de cocaína como al pescado. Sueñan con ellos, se imaginan los sesenta millones de pesos que les pagan por cada uno y hacen largos listados de las cosas que quieren comprar. Las autoridades la llaman “la pesca blanca” y la asumen con tal naturalidad que pareciera no los incomoda. Una mañana de pesca puede dejar rico a cualquiera.

Juradó es un municipio fronterizo, el último de Colombia al extremo norte por la Costa Pacífica, y su mar es ruta de las lanchas cargadas en las costas del departamento del Valle o del Cauca y que van hacia Centroamérica. A veces la Infantería de Marina agarra a los traficantes en pleno viaje. Ellos tiran los paquetes de cocaína al mar; y ahí quedan flotan sin dueño. Muchas veces, mientras una es detenida, otras dos consiguen coronar. Es tan rutinario el asunto que a veces, los mismos tripulantes cuando se ven atrapados llaman a sus contactos en Juradó y le avisan: “Merca en altamar”.

Pero el verano de marzo parece estar terminando, la mercancía no aparece y nadie llama al celular de los lancheros. Eso significa volver a los pargos, al atún y a la sierra. De nuevo ser otro pueblo más del Chocó de ruegos insatisfechos, dicen los pescadores desilusionados.

Juradó está lleno de contrastes. Por un lado ves la selva exuberante, los delfines brincando en océano azul, aves rojas y verdes de diversas formas y tamaños. Pero cuando crees que te vas a encontrar otro pueblo más del Chocó miserable y sucio, te sorprendes. Te sientes más bien en un pueblo del oriente antioqueño: las calles limpias, los postes con canecas de basura, los niños con el uniforme blanco, planchado y con carpetas de colores bajo el brazo. Hay un asilo para ancianos que ya casi está terminado, el edificio de la Alcaldía se ve recién pintado y hay dos canchas de microfútbol impecables. En los pasillos de la Gobernación en Quibdó, la capital chocoana, me habían comentado con algo de envidia, que de un tiempo para acá, los de Juradó se creían panameños.

Los contradice la alcaldesa del pueblo, Jenny Rivas, una administradora de negocios educada en Medellín, que decidió regresar a su tierra para demostrar que no todos los políticos chocoanos van a la cárcel. No es la influencia del país vecino que queda a tan sólo 30 minutos en lancha. Y niega con vehemencia que el progreso sea fruto la “pesca blanca”.

“No te voy a negar que el problema del narcotráfico es serio pero con esa plata no se hacen asilos, ni se reconstruye un pueblo (…) la plata de las drogas se va en licor en ocio”. ¿Por qué la alcaldesa habló de reconstruir Juradó?, ¿acaso fue derrumbado alguna vez?.

Pues en cierto modo sí. Hace diez años la barbarie paramilitar sacó a casi todos sus cinco mil habitantes corriendo. Quedó como un municipio fantasma de cien habitantes. En los corregimientos de Aguacate, Coredó, Guarín, Curiche y Patajoná hubo masacres tremendas. Nadie sabe con exactitud cuántos muertos hubo, pero la gente habla de ellos en pasado porque nadie volvió a vivir allá.

Los familiares de los muertos huyeron hacia Panamá, Bahía Solano, Pizarro o Buenaventura. Tonny, el plomero de Juradó, fue uno de los pocos que se quedó no porque quisiera sino porque no tenía a dónde ir. Sentado en las graderías de una de las canchas recuerda el día en que la misma Alcadía –que por esos años despachaba desde Bahía Solano, a dos horas en lancha bimotor –contrató un barco para que sacara del pueblo a los que quisieran huir. “Fue el día del éxodo” dice Tonny y señala hacia el muelle, desde donde debió partir la embarcación en 2000.

A partir de ese momento Juradó se volvió un “pueblo del relajo”. Le cabe la descripción que hace el historiador, Jorge Orlando Melo, en el prólogo de Aguas Arriba de Alfredo Molano, sobre los pueblos en la frontera con Brasil: “Un mundo en buena parte sin Estado, sin sistemas judiciales definidos, donde las normas de convivencia se imponen o espontáneamente o por la fuerza”.

En Juradó fue esto último. Los hombres del bloque Élmer Cárdenas de las Autodefensas Unidas de Colombia al mando de Freddy Rendón, alias “El Alemán”, impusieron el orden que les convenía para sus negocios ilícitos y lo hicieron a la brava.

Cualquier juradoceño mayor de 20 años, recuerda el sonido del avión cuando pasó por encima del pueblo: “Era la primera vez que un aparato de ese tamaño pasaba sobre nuestras cabezas –recuerda Tonny-. Ya sabíamos que adentro venían los paras”.

También se dieron cuenta de que los infantes de esa época trabajaban de la mano con los del Élmer. Varios relatos recogidos en Juradó dan cuenta de cómo los hostigamientos a los pobladores venían de parte y parte. La diferencia era que mientras las amenazas de los militares del Estado servían como advertencia, la de los paras eran partida de defunción.

Ledesma es un apellido del que Juradó prefiere no acordarse. Aún hoy, cuando alguien lo pronuncia lo hace en un tono bajito como si se tratara de un secreto. El teniente Alejandro Ledesma, se vestía como infante de marina, pero actuaba como un hombre más del bloque paramilitar. En 2002 fue secuestrado por las Farc y el 5 de mayo de 2003 cayó abaleado junto al gobernador de Antioquia, Guillermo Gaviria, y al ex ministro de Defensa, Gilberto Echeverri, cuando el ejército intentó rescatarlos de su cautiverio en Urrao, Antioquia.

Durante eso años el terror se reciclaba casi con la misma frecuencia que los gobernantes. Desde el 2004 y hasta el 2008 Juradó tuvo diez alcaldes que iban cayendo en la medida en que se iban quedando con el dinero destinado para el hospital, la escuela, la electricidad, el agua potable y las basuras. Hasta los dos alcaldes indígenas (en total son ocho comunidades Embera) que hubo también fueron destituidos.

La historia de malos gobernantes se repitió hasta que llegó la primera mujer como candidata. Las comunidades negras e indígenas le apostaron a que con ella podrían hacer un pueblo diferente. Y lo están logrando..

Cuatro mil personas han retornado a casi todo Juradó y el municipio ocupa el primer puesto en el departamento en desempeño integral, es decir, en manejo financiero y administrativo. A los únicos lugares donde aún no se animan a regresar los juradoceños es a los corregimientos donde hubo tanta masacre. Allá hoy sólo están los restos de las víctimas cubiertos por la tierra, la arena o los manglares. La segunda semana de marzo de 2011, unos pocos se animaron a volver para colaborarle a la delegación de la Fiscalía de Justicia y Paz de Medellín, liderada por Gustavo Duque, a que exhumara cuerpos de las víctimas para podérselas entregar debidamente a sus deudos, y además formalizar los cargos contra los responsables. Sacaron doce cuerpos y quedó la promesa de una segunda visita para sacar a los demás. (ver artículo)

Cuando le pregunto a la Alcaldesa, qué otra fórmula ha aplicado para que Juradó se vea tan ordenado, ella, tomando uno de sus dos teléfonos celulares, me contesta con cierto orgullo: “Yo llamo a los ministros y los canso”. Tanto que antes de que Álvaro Uribe terminara su presidencia logró que el entonces canciller, Jaime Bermúdez, visitara el pueblo y se reuniera con los habitantes para anunciarles que tendrían beneficios adicionales por ser un pueblo fronterizo, como girarles más recursos desde Bogotá.

La gente está preocupada, más aún que por la desaparición de la pesca blanca, porque no saben quién va a reemplazar a su eficiente alcaldesa. Un indígena de la comunidad de Aguascalientes, a dos horas en chalupa por el Río Juradó, me contó que el mismo día que la Fiscalía hizo la exhumación de tres cuerpos en su cementerio (ver artículo adjunto), gran parte de los hombres estaban trasnochados y borrachos porque un candidato llamado Bibiano los había visitado la noche anterior con cajas enteras de ron para darles a conocer sus propuestas. No se ve que ese sea un futuro muy prometedor.

Vea el artículo relacionado: A los Embera les duele recuperar su memoria

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Message  Toussaint Jeu 7 Juil - 18:18

En hommage à une camarade, dirigeante paysanne, féministe, révolutionnaire colombienne, assassinée comme tellement d'autres.

Inoubliable, telle qu'en elle-même. https://www.youtube.com/watch?v=aNQ16rpOhAk&feature=player_embedded#at=11
L'annonce de son assassinat: https://www.youtube.com/watch?v=_Vn11bEGvPQ&feature=related
Son enterrement: https://www.youtube.com/watch?v=iwVW2qRzNMc&feature=related

En mémoire avec des témoignages et des extraits d'entrevues de cette grande militante: https://www.youtube.com/watch?v=GdBln5Y9m4Q&feature=related
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Message  Toussaint Jeu 7 Juil - 18:53

https://www.youtube.com/watch?v=FEWciW0zadQ&feature=related

Evidemment, tout ce qui est dit ici n'a pas pu être confirmé par une enquête conforme aux règles en vigueur dans les pays occidentaux, notamment les accusations contre les groupes paramilitaires, ceux-ci n'ayant pas voulu répondre à nos questions, nous ne saurions confirmer qu'ils sont responsables des assassinats. Tout ceci est peut-être un scandaleux bidonnage des FARC...
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Message  Invité Jeu 7 Juil - 19:16

Courrier international
No. 1078
30 juin 2011

Colombie
Chiquita n’a plus la banane

León Valencia (Semana Bogotá)

En 2007, la multinationale bananière a été condamnée à payer au fisc américain une amende de 25 millions de dollars après avoir reconnu qu’elle avait financé les milices paramilitaires colombiennes. Mais les victimes n’ont encore rien touché.

Les autorités colombiennes ont un défi de taille à relever : trouver un chemin juridique pour obliger la multinationale Chiquita Brands à payer les dédommagements promis aux victimes des paramilitaires dans la région d’Urabá [nord de la Colombie] et faire comparaître les dirigeants de l’entreprise devant la justice colombienne pour association de malfaiteurs. C’est plus qu’une question d’honneur. Il s’agit de donner une leçon historique à ceux qui ont abusé de notre pays et piétiné son territoire. Chiquita Brands a commis un crime sans nom contre la Colombie. Une ignominie majeure devant laquelle la société colombienne ne peut pas rester sans rien faire. Les porte-parole de la société mère ont déjà reconnu devant un tribunal américain que l’entreprise avait versé de l’argent aux frères Castaño [chefs des Autodéfenses unies de Colombie (AUC), principale organisation paramilitaire colombienne, démobilisée depuis 2006] pour financer l’action des paramilitaires en Urabá. Plus choquant encore, on peut lire dans un rapport du secrétariat général de l’Organisation des Etats américains (OEA) que la multinationale a contribué à l’opération pour fournir aux paramilitaires plus de 3 000 fusils-mitrailleurs avec lesquels ils ont commis une partie des 175 000 assassinats avoués par leurs chefs. L’industriel bananier Raúl Hasbún a déclaré lors de son procès que Charles Caiser (gérant de Banadex, une filiale de Chiquita Brands), Reynaldo Escobar et Irwin Bernal (également cadres de l’entreprise) avaient rencontré Carlos Castaño en 2005. Ils avaient conclu un accord en vertu duquel 3 cents par caisse de bananes exportée seraient reversés aux paramilitaires par l’intermédiaire des “coopératives de sécurité” Convivir. Ces dernières agissaient dans les quatre villes qui forment l’“axe bananier”, mais la coordination était assurée par la Convivir Papagayo, qui recevait tout l’argent versé par les entreprises bananières. Cette opération, à laquelle ont participé toutes les grandes entreprises bananières appartenant à Chiquita Brands, a pris une envergure considérable : exactement 647 706 499 caisses de bananes sont sorties de Colombie entre 1997 et 2004, et 19 431 193 dollars sont tombés dans l’escarcelle des paramilitaires. Ces preuves de l’implication de Chiquita Brands dans un trafic d’armes, dans des activités illégales et dans le financement des paramilitaires ont fait dire [en 2008] au procureur Mario Iguarán qu’il allait demander l’extradition de huit cadres de l’entreprise pour qu’ils répondent de leurs actes devant la justice colombienne. Les armes et l’argent fournis contribué à une catastrophe humanitaire en Urabá. Près de 3 000 assassinats et 62 massacres ont été commis entre 1997 et 2003 et environ 60 000 personnes ont été déplacées. Ce soutien a également donné un formidable élan à l’expansion des paramilitaires dans tout le pays. Chiquita Brands avait reconnu devant un tribunal américain qu’elle avait financé les paramilitaires et fut condamnée en 2007 à une amende de 25 millions de dollars [17,5 millions d’euros]. Pas un seul peso n’a été versé depuis à l’Etat colombien. C’est une ironie cruelle, parce que le mal a été causé en Colombie et que l’argent qui a financé cette grande opération criminelle a également été gagné dans ce pays. Une sanction prise en Colombie contre l’entreprise et l’extradition des étrangers qui ont participé à ces crimes gravissimes aurait des répercussions importantes. En faisant cela, l’Etat colombien ouvrirait la porte à des enquêtes sur toutes les entreprises étrangères qui ont encouragé le crime et le terrorisme dans le pays, et il enverrait également un message très clair aux multinationales qui viennent aujourd’hui profiter du boom minier en gestation.

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Leur Colombie Empty Re: Leur Colombie

Message  Invité Jeu 7 Juil - 19:38

Chiquita Brands, c'est le nom de la bien connue United Fruits Company depuis 1989.
L'histoire de la compagnie est ancienne, entre massacres, coups d'Etat, etc. ; c'est pour elle qu'a été inventé l'expression "République bananière".

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Message  Toussaint Jeu 7 Juil - 21:02

une partie des 175 000 assassinats

Heureusement, ils les ont reconnus, sinon nous serions encore à discuter sur les "rumeurs" portant sur les actions des paramilitaires. Il est à souligner que l'on ne parle ici que des crimes des paras, pas des massacres commis par l'armée ou la police, en coordination ou pas avc les paramilitaires.

Pour rappel, la presse bourgeoise évaluait les FARC à 19 000 guérilleros en 2004, dont environ 2000 ont été tués depuis chaque année et plus de 1500 auraient déserté au même rythme selon les chiffres du gouvernement colombien et des forces armées de ce pays. Selon la même presse les FARC auraient à présent quelques 13000 combattants... évidemment tout cela n'est pas sérieux. Selon la même presse bourgeoise et de gauche les FARC seraient en débandade, déstructurées, repliées dans al jungle. Le mois dernier, le ministre des armées disait qu'il fallait mettre le paquet contre les "brigades urbaines" et le Mouvement Bolivarien, structure clandestine de masse liée au PCCet aux FARC. Au temps pour les discours sur la guérilla paumée, désorientée, coupée des villes.

Ce est à souligner dans ce texte, c'est l'énormité du massacre, en général les paras ont assez peu tué des guérillerons en affrontement, au contraire, ils ont pris quelques déroutes monumentales. Les 145 000 victimes sont pratiquement toutes des non combattants, militants des droits humains, syndicalistes, paysans, paysans déplacés, indiens...

On est loin de la propagande de la presse bourgeoise et de gauche renvoyant au mieux dos à dos FARC-ELN et paramilitaires. Et on comprend mieux pourquoi "hay FARC para ratos" comme disait l'autre.
Toussaint
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Leur Colombie Empty Alfonso Cano assassiné

Message  chejuanito Sam 5 Nov - 10:22

Alfonso Cano, le chef des FARC, a été tué par l'armée colombienne
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