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Message  Vals Ven 1 Fév - 14:31

À bas l’intervention impérialiste de la France au Mali !
Sous la présidence de Hollande, la France vient de s’engager dans une de ces interventions impérialistes dont elle est coutumière, au Mali, dans son ancienne zone coloniale.

La Françafrique à la sauce Hollande

Il y a quelques mois, Hollande, récemment élu, s’était fait fort de mettre fin à la Françafrique, cet héritage du colonialisme sur une partie de l’Afrique, combinaison de soutiens aux dictateurs africains, de réseaux opaques et de pillage des ressources humaines et matérielles de ce continent. Il y a cinq ans, Sarkozy avait tenu le même discours, sans que rien ne change. Et il y a vingt ans Mitterrand, dont Hollande se veut l’héritier, avait dit à peu près la même chose, sans que rien ne change non plus. Pour ceux qui accordaient à Hollande le bénéfice du doute, l’opération militaire Serval, lancée au Mali le 10 janvier, a révélé ce qu’il en était en réalité. Les habitants du nord du Mali, dominé depuis plusieurs mois par des groupes armés islamistes, vivent un calvaire. Et on peut comprendre qu’une grande partie des travailleurs maliens, au Mali et en France, ne veulent pas des islamistes et de leurs pratiques barbares et rétrogrades : femmes voilées de force ; couples non mariés lapidés ; voleurs aux mains tranchées ; cigarette, alcool ou danse interdits, etc. Mais ces travailleurs se trompent quand ils se réjouissent de l’intervention de l’armée française. Elle ne va pas au Mali pour protéger les habitants. Et elle est même un facteur d’aggravation. Le sort des populations africaines a toujours été le cadet des soucis de l’État français, du Rwanda à la Côte d’Ivoire, du Gabon au Tchad. En réalité, la France défend ses intérêts impérialistes au Sahel et en Afrique de l’Ouest : pétrole en Mauritanie, or au Mali, voies de circulation dans une zone qui fut longtemps sous sa tutelle coloniale et où ses placements sont nombreux (Burkina Faso, Guinée, Côte d’Ivoire, Sénégal). Surtout, le Niger est devenu la principale source d’approvisionnement d’Areva en uranium, et la prétendue « indépendance énergétique » de la France – les profits d’Areva et d’EDF – dépendent de la sécurité des mines dans cette région.

La résolution 2085 de l’ONU, en décembre 2012, avait entériné une opération de la CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest), où la France n’offrirait qu’un appui logistique, sans participer aux combats dans son ancienne colonie. Ce cache-sexe est maintenant tombé. Seules des troupes françaises interviennent, en appui au fragile pouvoir malien. À la date où nous écrivons, il y aurait bientôt 2 500 soldats, des chars et des missiles, en plus des bombardements déjà opérés depuis le 10 janvier. L’armée française était déjà bien présente dans la région : d’ailleurs, les troupes engagées sont en partie celles impliquées dans l’opération Sabre, présentes au Burkina Faso et en Mauritanie depuis deux ans ; celles de l’opération Licorne, commencée en 2002 en Côte d’Ivoire, et utilisée en 2011 pour installer Alassane Ouattara au pouvoir ; et celles de l’opération « provisoire » Épervier, engagée au Tchad en… 1986, en soutien au dictateur Hissène Habré, et qui sert maintenant de béquille au dictateur Idriss Déby.

L’opération Serval a fait l’unanimité des grands médias français et quasiment l’union sacrée des partis politiques. Là encore, la droite sait se montrer respectueuse, quand il s’agit des intérêts de l’impérialisme français. Du côté de Jean-Luc Mélenchon, les principales réserves viennent du fait qu’Hollande a agi « seul, sans en saisir préalablement ni le gouvernement, ni le Parlement », comme si cela changeait quelque chose ! Le PCF a tenu à peu près le même discours, soulignant que la guerre comporte « des risques », ce que même les militaires veulent bien admettre, mais sans la condamner.

À l’enthousiasme des premiers temps des va-t-en-guerre, risquent fort de succéder quelques déconvenues. En tout cas, à cette heure, la seule position qui prenne en compte à la fois les intérêts des travailleurs français et africains, et qui exprime une solidarité des exploités, c’est : À bas l’intervention impérialiste au Mali !

La droite requinquée par la bataille contre le mariage homosexuel

Après ses premiers huit mois au pouvoir, le gouvernement Hollande-Ayrault n’était déjà pas très populaire, y compris auprès de son électorat. Mais il a encore gagné en impopularité.

Depuis la rentrée de janvier, l’actualité a d’abord été occupée par le débat sur le mariage homosexuel. La droite en a fait un cheval de bataille. Il faut dire qu’après sa défaite aux élections présidentielle et législatives du printemps 2012, la guerre des chefs pour la présidence de l’UMP, en décembre, avait quelque peu désemparé son électorat et ses militants. Avec le « mariage pour tous », l’occasion de se remettre en selle était trop belle. L’UMP pouvait resserrer les rangs et entraîner l’ensemble de la droite, y compris le Front national, car elle s’appuyait sur les sentiments conservateurs et réactionnaires de cet électorat. En fait, l’UMP n’a même pas eu à trop se mobiliser : il lui a suffi d’enfourcher le même cheval que l’Église, qui menait déjà campagne depuis des mois. Archevêques et curés de campagne ont mouillé la soutane pour entraîner tout ce que le pays compte de grenouilles de bénitier et de culs-bénis, et fustiger ensemble ce qu’ils présentent comme un tort fait aux enfants, au nom de la famille traditionnelle. La droite, UMP en tête, a donc pris le train en marche, notamment en se mobilisant largement lors de la manifestation du 13 janvier à Paris.

Sur le fond, les révolutionnaires sont opposés à cette institution qu’est le mariage, car c’est avant tout un contrat juridique destiné à régir la transmission de la propriété et, selon les époques et les pays, il a toujours officialisé la subordination des femmes. Nous sommes pour l’union libre. Mais dans la société actuelle, le mariage confère des droits que ne donne pas l’union libre. Et nous sommes pour l’égalité des droits, y compris ceux qui concernent l’adoption et la filiation, les enfants élevés par des couples homosexuels n’étant ni plus ni moins équilibrés que ceux élevés par les couples hétérosexuels. Et puis, quand il s’agit de « vie de famille », la droite a des indignations bien sélectives. On ne l’entend pas s’élever contre le travail de nuit (3,5 millions de salariés en France) ni contre celui du dimanche (8 millions), qu’elle a facilités quand elle était au pouvoir, ni contre la flexibilité, qu’elle défend tous azimuts, qui nuisent pourtant gravement à la vie de famille.

Mais l’enjeu du « mariage pour tous » est secondaire sur le plan social. En revanche, sur le plan politique, la droite a marqué des points. Elle a trouvé une occasion de se remobiliser, de battre le pavé et d’occuper de nouveau le terrain. Dans un contexte où les travailleurs ne se mobilisent pas, la droite et l’extrême droite veulent apparaître comme la seule opposition, confortée par l’image politique lamentable que donne le gouvernement socialiste.

Celui-ci se serait sans doute passé de cette contestation, mais il n’est pas forcément fâché qu’elle se focalise sur la question du mariage. C’est un sujet sur lequel son électorat et, semble-t-il, une majorité de Français lui donnent raison. Surtout, c’est une question sociétale, où les intérêts vitaux et économiques de la bourgeoisie ne sont pas en cause. Alors qu’il y a 1 500 chômeurs de plus par jour, 5 millions en tout, et que plusieurs attaques d’ampleur contre les travailleurs se précisent, mettre le « mariage pour tous » au centre du débat politique est bien commode.

Un accord sur la flexibilité qui comble le patronat

La droite, si véhémente quand il s’agit de contester le droit au mariage des homosexuels, applaudit évidemment l’accord sur le marché du travail obtenu le 10 janvier par le patronat. Cet accord ouvre la voie à un changement législatif, en avril ou en mai, qui va faciliter la précarisation et l’exploitation accrue de millions de salariés. Oh, le patronat n’a pas attendu cet accord pour recourir massivement à la flexibilité. Mais l’accord signé va ouvrir grand la porte aux « accords de compétitivité », c’est-à-dire au chantage patronal, où les travailleurs d’une entreprise donnée devront choisir entre une baisse de leur salaire, une mutation à l’autre bout du pays, la suppression de RTT, ou encore la modulation de la durée du travail… et le licenciement. Quand ce n’est pas le cumul de ces régressions, comme essaie de le faire Renault en cherchant à imposer un « accord de compétitivité » drastique (mobilité obligatoire ; vol d’heures cumulées dans les compteurs de temps des salariés ; suppressions de RTT ; flexibilité…) tout en programmant 8 260 suppressions d’emplois d’ici 2016. Les dirigeants syndicaux qui ont signé l’accord sur l’emploi entérinent par avance ce que Renault va vouloir imposer à ses salariés.

Cet accord va aussi favoriser la précarisation des salariés. Là encore, ce n’est pas chose nouvelle. Le développement massif du nombre des missions d’intérim et des contrats à durée déterminée est là pour en témoigner ; aujourd’hui, moins d’un contrat de travail signé sur cinq est un CDI, le reste étant fait de contrats précaires. Et même un CDI ne garantit pas forcément un emploi durable, comme les salariés de Virgin, de Doux, de PSA, de Petroplus ou de Sanofi en font l’amère expérience. Mais si le patronat voulait que sautent quelques verrous juridiques supplémentaires, c’est pour que les licenciements individuels et collectifs lui coûtent le moins cher possible et puissent plus difficilement être contestés devant un tribunal.

Le patronat jubile : ce que Sarkozy n’avait pas réussi à faire durant son mandat, Hollande va le faire, avec le concours de la CFDT qui plus est. En signant cet accord, la CFTC, la CGC et la CFDT aident le patronat à placer un pistolet sur la tempe des travailleurs. La CGT et FO ont déclaré qu’elles ne signeront pas, fort heureusement, cet accord. Malgré tout, en participant depuis des mois à cette mascarade appelée sans rire « négociation sur la sécurisation de l’emploi », elles n’ont pas contribué à éclairer la conscience des travailleurs sur les dangers qui les menaçaient. Ce n’est certes guère surprenant de la part de dirigeants syndicaux qui, quoi qu’ils disent, pratiquent pleinement la concertation. Le gouvernement et le Parlement à majorité PS vont transformer cet accord en loi. Ce sinistre épisode est là pour nous rappeler que, pour se défendre, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Et jamais, jamais sur les faux amis de la gauche ou des directions syndicales.
18 janvier 2013


Lutte de Classe No 149 Février 2013
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Lutte ouvrière - Page 12 Empty L'intervention de notre camarade J P MERCIER

Message  Vals Lun 4 Fév - 16:22

[quote]http://www.lutte-ouvriere.org/documents/multimedia/fetes/article/fete-de-montbeliard


Jean Pierre MERCIER à la Fête de LO montbeliard
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Message  Vals Lun 4 Fév - 23:44

QUAND ON SE BAT, ON N'EST PAS SÛR DE GAGNER, SI ON NE SE BAT PAS, ON EST SÛR DE PERDRE

Depuis le 16 janvier, des travailleurs de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois sont en grève reconductible pour sauver leur emploi. Depuis trois semaines, les travailleurs de Renault multiplient les débrayages pour dire non à l'accord de compétitivité que la direction veut imposer. Alors que Goodyear a annoncé sa décision de fermer l'usine d'Amiens, les 1200 travailleurs visés se préparent à résister. Comme c'est déjà le cas à Virgin, à Sanofi ou à Candia.

Tous font face à des patrons de combat qui ne reculent devant aucun mensonge ni intimidation. La direction de PSA accuse les grévistes d'Aulnay d'être des "casseurs". Celle de Goodyear accuse la CGT d'être "jusqu'auboutiste" et responsable de la fermeture. Celle de Renault menace de fermer deux usines si les syndicats ne signent pas l'accord de compétitivité.

Des chantages, des accusations grossières que des journalistes répètent tels des perroquets, parce qu'ils ont vu des travailleurs laisser exploser leur colère ou parce qu'ils ont vu une caisse de boulons renversée ! Oh, on ne verra pas le PDG de PSA ou celui de Renault donner un coup de pied dans une porte. Pour ces gens-là, de toute façon, les portes s'ouvrent toutes seules. On ne les verra pas non plus proférer des propos menaçants : ils laissent ça aux vigiles et aux cadres qu'ils envoient intimider et provoquer.

Mais les décisions de ces dirigeants causent des dégâts incalculables pour toute la société. En supprimant des emplois, ils font basculer dans l'angoisse des milliers de femmes et d'hommes. Combien de familles condamnent-ils à la misère ? Combien de sous-traitants et de petites entreprises forcent-ils à mettre la clé sous la porte ?

On ne compte plus les entreprises fermées, les sites et les installations industrielles laissés à l'abandon. Ce sont parfois des usines modernes qui pourraient fabriquer pour de longues années encore des biens utiles. Tout cela est cassé, démantelé, abandonné au nom de la rentabilité et des profits.

Ces patrons de grandes entreprises sont des casseurs qui démolissent des outils de production créés par des générations de travailleurs. Ils prétendent ne pas avoir le choix, mais ils sont loin d'être acculés : 9 milliards de profits pour Sanofi en 2011 ! 786 millions pour Renault sur les six premiers mois de 2012 ! Peugeot, qui aligne de mauvais chiffres, a arrosé de milliards les actionnaires ces dernières années. Quant à Goodyear, il va certainement battre en 2012 ses résultats de 2011, mais cela n'a pas empêché un de ses dirigeants de déclarer qu'"il faut accepter de se couper un bras pour ne pas mourir" ! Sauf qu'il ne s'agit jamais de leurs bras à eux !

Montebourg a osé affirmer que les demandes de Renault étaient "modérées" et qu'il fallait que les syndicats signent. Comme si perdre jusqu'à 21 jours de congés et faire 1 h 30 de route, matin et soir, pour travailler n'était pas un recul grave ! Comme si perdre 100, 200, 300 euros sur des petits salaires n'était pas une catastrophe !
Il a aussi invité les travailleurs de Goodyear à "mettre de l'eau dans leur vin". Comme si, en 2007, ils auraient dû se plier aux diktats de Goodyear et accepter de passer à des horaires d'équipe infernaux, à la semaine de 48 h sans augmentation de salaire, et... 400 suppressions d'emplois !

"Accepter des sacrifices pour sauver les emplois", voilà la nouvelle chanson patronale, reprise par Montebourg et par certains dirigeants confédéraux. Mais on l'a vu avec Continental : les travailleurs de l'usine de Clairoix qui avaient accepté des reculs sans précédent ont tous été licenciés. Aujourd'hui, Continental est l'une des firmes les plus profitables d'Allemagne, mais la grande majorité des travailleurs licenciés sont sur le carreau.

Les sacrifices que le patronat veut imposer aux travailleurs ne serviront pas à sauver les emplois, mais à grossir les profits. Le gouvernement et tous ceux qui prêchent l'acceptation aux travailleurs sont des faux-amis qui "soutiennent" les travailleurs, comme la corde soutient le pendu !

Les travailleurs qui se battent n'attendent rien de personne, ils ont décidé de se défendre par eux-mêmes. Et, en se battant pour leur emploi et leur salaire, ils se battent pour une cause qui concerne tous les travailleurs : ceux qui sont menacés aujourd'hui et ceux qui le seront demain.

Les travailleurs représentent, collectivement, une force considérable qui fait tourner toute l'économie et qui peut et doit imposer ses intérêts. Se battre ensemble contre les licenciements, contre les accords de surexploitation doit être un objectif commun.


LO 4 Février 2013
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Message  nico37 Mer 6 Fév - 11:06

Le gouvernement, homme de main du patronat ! Nathalie Arthaud

Les services de renseignement de la police ont reçu l’instruction de suivre au plus près les entreprises en difficulté afin d’anticiper une éventuelle « radicalisation » de mouvements sociaux qui entraîneraient des « menaces sur l’outil de production ».
Mai qui menace aujourd’hui l’outil de production ? C’est la direction de PSA qui veut raser l’usine d’Aulnay ! La direction d’Arcelor Mittal qui veut laisser pourrir sur pied les deux hauts-fourneaux de Florange ! C’est Goodyear qui veut rayer de la carte son usine d’Amiens ! Voilà les casseurs : ce sont eux qu’il faudrait mettre sous surveillance et qu’il faudrait empêcher d’agir.
L’instruction tombe au moment où la presse annonce que 1 087 usines ont fermé sur le territoire depuis 2009, que l’industrie a supprimé 121 946 postes en cinq ans, dont 41 994 dans le seul secteur automobile, mais le gouvernement préfère faire surveiller les ouvriers par la police que de s’en prendre aux patrons licencieurs.
Le gouvernement, prétendument de gauche, se fait l’homme de main du patronat. Mais cela n’empêchera pas les travailleurs de se battre. Seules les luttes des travailleurs pourront stopper le carnage des fermetures d’entreprises et des licenciements et la destruction des conditions de travail et de vie des travailleurs.

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Message  Vals Sam 9 Fév - 18:42

PRODUCTIVISME, PRODUCTION ET CROISSANCE

La décroissance se définit avant tout comme une doctrine antiproductiviste, qui combat « la croissance pour la croissance. »

Ce mot de « productivisme » connaît un certain succès. Il n’a pourtant pas beaucoup de sens – quand on l’applique de façon générale au capitalisme. Un simple dictionnaire définit le productivisme comme : « (Un) système économique dans lequel la production est donnée comme le but premier ». Dit comme cela, il apparaît évident que la société capitaliste n’est pas en tout lieu et en tout temps, un système productiviste. Ce n’est pas la production qui est le « but premier » du capitalisme, mais le profit. Et si, pour faire des profits, les capitalistes doivent ne pas produire, ils sont capables de le faire. Il faudrait expliquer à tous ceux qui crèvent de faim sur trois continents et qui manquent de tout – logements, vêtements, médicaments – que le capitalisme est « productiviste » !
Le capitalisme ne produit qu’en fonction du marché solvable, c’est-à-dire qu’en fonction de ses possibilités de vendre. Là où il y a un marché, c’est-à-dire des consommateurs ayant les moyens d’acheter, le capitalisme peut se montrer « productiviste » ; là où il n’y en a pas, il ne l’est pas.

Si réellement le « but premier » était la production, il produirait plus de nourriture, plus de médicaments, plus d’outils agricoles – bref tout ce qui manque cruellement aux pays pauvres. Le fait qu’il existe sur cette planète un milliard de personnes qui souffrent de la famine et deux milliards qui n’ont pas accès au minimum de confort qu’offre l’eau courante, devrait suffire à faire un sort à la théorie d’un capitalisme « productiviste ».

Il est de la même manière absurde de prétendre que le capitalisme serait « drogué à la croissance ». Le capitalisme n’est pas drogué à la croissance : il est drogué au profit – ce qui n’est pas pareil. Réduire le capitalisme à un système tendant vers une « croissance infinie » est non seulement réducteur, mais surtout faux. Bien sûr, la concurrence capitaliste impose aux bourgeois d’investir tout ou partie de leurs profits dans le développement de leurs outils de production… mais dans certaines périodes seulement : dans les périodes où les capitalistes ont l’espoir d’augmenter leurs profits en élargissant leurs marchés. Mais que ces marchés se réduisent, que la société entre en période de crise, alors les capitalistes vendent moins et réduisent alors leur production, parfois de façon considérable. Faut-il rappeler qu’entre 1929 et 1932, la production industrielle américaine a chuté de 50% ? Et ce n’est que grâce à de telles périodes de « décroissance » économique, c’est-à-dire de crise, qu’une partie des capitalistes parviennent à rétablir leurs profits, tandis que d’autres, moins solides, disparaissent purement et simplement. Dans cette société irrationnelle, les crises économiques, la décroissance de la production et ses conséquences en matière de chômage et de misère, sont les seuls régulateurs de l’économie.

Malgré ces aspects, qui sont profondément inhérents au capitalisme lui-même, ce système a, pendant toute une période historique, révolutionné la planète et formidablement accru la quantité de richesses produites par l’humanité. Sans jamais parvenir, ni même chercher, à satisfaire les besoins humains, certes, mais d’une façon jamais vue jusque-là. C’était à l’époque de la révolution industrielle. Mais depuis, le capitalisme est entré, au 20e siècle, dans une nouvelle phase, où les progrès économiques n’ont pas cessé, mais où ils ont été grevés par des périodes de destruction massives de richesses – parmi lesquelles deux guerres mondiales, d’innombrables guerres régionales et crises locales.

Rien ne nous dit que l’avenir du capitalisme ne soit pas une longue période de stagnation, de croissance zéro – voire négative. Personne ne le sait, parce que personne ne contrôle ce système totalement chaotique. Mais l’histoire du capitalisme récent montre qu’en permanence, le système alterne entre production de richesses et destruction de richesses. Le problème n’est donc pas de s’en prendre à la croissance, mais de s’attaquer précisément à ce caractère irrationnel et incontrôlé du capitalisme, dont le profit est le seul moteur. De supprimer la propriété privée, parce que c’est le seul moyen de rationaliser la production et l’économie.

(LO)
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Lutte ouvrière - Page 12 Empty Le capitalisme n'est pas une poule aux oeufs d'or

Message  Rougevert Sam 9 Fév - 20:47

Comme LO le dit très bien, après avoir cité le dictionnaire, le productivisme n'est pas caractéristique du capitalisme.
C'est une idéologie bien plus largement partagée. Rolling Eyes

Mais si le capitalisme c'est bien le profit et si parfois cela passe provisoirement par la spéculation ou d'autres moyens que la production, l'unité de base du capitalisme c'est l'entreprise.
Sans elle et sans liberté d'entreprise, pas de capitalisme.
Et le moyen de l'entreprise, pour réaliser des profits est la vente de la production...à des clients solvables.

La plupart des idéologues et des docteurs Diafoirus (les zéconomistes) du capitalisme, le patronat lui même, ne jurent que par la croissance ou la "reprise".
Reprise de quoi?
Croissance de quoi?
Sont-ce des agents d'un complot visant à faire passer le capitalisme pour ce qu'il n'est pas?

Ce texte de LO n'est qu'une pitoyable tentative de masquer son productivisme, partagé avec ces idéologues bourgeois, en faisant passer les Décroissants pour des théoriciens bourgeois...
La vérité que les vrais idéologues bourgeois se déchaînent (comme LO) contre la Décroissance, ce qui rend ce texte franchement étrange.

[quote]
Vals a écrit:
(...)

Malgré ces aspects, qui sont profondément inhérents au capitalisme lui-même, ce système a, pendant toute une période historique, révolutionné la planète et formidablement accru la quantité de richesses produites par l’humanité. Sans jamais parvenir, ni même chercher, à satisfaire les besoins humains, certes, mais d’une façon jamais vue jusque-là. C’était à l’époque de la révolution industrielle. Mais depuis, le capitalisme est entré, au 20e siècle, dans une nouvelle phase, où les progrès économiques n’ont pas cessé, mais où ils ont été grevés par des périodes de destruction massives de richesses – parmi lesquelles deux guerres mondiales, d’innombrables guerres régionales et crises locales.

Rien ne nous dit que l’avenir du capitalisme ne soit pas une longue période de stagnation, de croissance zéro – voire négative. Personne ne le sait, parce que personne ne contrôle ce système totalement chaotique. Mais l’histoire du capitalisme récent montre qu’en permanence, le système alterne entre production de richesses et destruction de richesses. Le problème n’est donc pas de s’en prendre à la croissance, mais de s’attaquer précisément à ce caractère irrationnel et incontrôlé du capitalisme, dont le profit est le seul moteur. De supprimer la propriété privée, parce que c’est le seul moyen de rationaliser la production et l’économie.

(LO)
1) Pour un trotskiste conséquent, cette période est depuis longtemps révolue. LO se contorsionne entre les alternances de périodes de production et de destruction pour la prolonger un petit peu....oubliant que les périodes de guerre ont été des périodes d'explosion de la production non pas de richesses (les mots trahissent la pensée) mais de marchandises (c'est le seul vrai mot marxiste pour parler de la "qualité" de la production)...sous forme d'armes.
L'utilisation du mot "richesses" suggère que le seul but de la révolution prolétarienne serait alors de les répartir et confère un caractère progressiste PERSISTANT à l'activité de la Bourgeoisie.


2) Les périodes de paix consécutives aux guerres , lors du XX ème siècle, utilisent les technologies mises au point pendantt la guerre.
Le but de ces périodes de guerre est précisément de relancer la production de marchandises en créant recréant de nouveaux marchés...et de nouveaux besoins.

3) Dans ce texte intemporel manque curieusement l'analyse des causes de la crise actuelle du capitalisme.

Ce n'est certainement pas un hasard.
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Message  Vals Sam 9 Fév - 22:58

Marxisme et décroissance


Il n’y a en fait que ceux qui ne connaissent ni Marx ni le marxisme qui pensent que celui-ci était un « productiviste » acharné, incapable de se poser la question de l’épuisement des ressources naturelles ou de la lente destruction de la planète par le système capitaliste. Bien au contraire : Marx et Engels ont sans doute été parmi les premiers à poser ces problèmes.

Parler de risque d’épuisement des ressources naturelles - et en particulier des sources d’énergie fossiles comme le pétrole - est aujourd’hui un lieu commun. Le propre des énergies fossiles étant d’être non renouvelables, elles arriveront nécessairement à épuisement un jour. Tout juste peut-on noter que les délais qui nous séparent de cette date sont probablement plus longs que les écologistes et les décroissants le prédisent : dans les années soixante-dix, les mêmes courants prévoyaient la fin définitive des ressources pétrolières en l’an 2000.

Mais cette question de l’épuisement des ressources est évidemment pertinente. Tout comme sont pertinentes bien des questions que posent les décroissants : oui, le capitalisme pousse ceux qui en ont les moyens à la consommation, par le biais de la publicité et de la création de modes artificielles. Oui, le capitalisme fabrique volontairement des produits qui deviennent obsolètes très rapidement pour pousser les acheteurs à les renouveler. Oui, le capitalisme transforme tout ce qu’il touche en marchandise, et pousse, par mille biais, les êtres humains solvables (et même de moins solvables, grâce au crédit) à acheter des objets parfois inutiles. Est-ce une découverte ? Certainement pas. La « marchandisation » tant critiquée par les écologistes, les altermondialistes et les décroissants, c’est finalement le fait que le capital ne considère jamais un objet pour son usage, mais en fonction de ce qu’il peut rapporter lorsqu’il sera vendu. Le capitalisme ne produit pas pour satisfaire les besoins mais pour vendre en vue de faire un profit. Il n’y avait pas besoin des décroissants pour savoir cela, puisque Karl Marx l’a longuement expliqué dans Le Capital, il y a plus d’un siècle.

On sait également grâce au même Karl Marx que le capitalisme ne peut fonctionner qu’en réutilisant une partie de la plus-value gagnée lors de la production pour réinvestir dans le but d’accroître sa production. Ce que l’on appelle la « croissance », c’est-à-dire le fait qu’en dehors des périodes de crise la production de richesses augmente d’une année sur l’autre, est en réalité ce que Marx a défini sous le terme de « reproduction élargie du capital ».

Dans l’économie capitaliste, des périodes de décroissance sont des périodes de crise - la stagnation et à plus forte raison le recul de la production, ne résultant pas d’une évolution consciemment maîtrisée, mais se traduisant par des catastrophes sociales.

Parler, comme le fait Jean Gadrey cité plus haut, de renoncer aux gains de productivité, tourne en fait le dos à tout ce qui a permis à l’humanité de progresser pendant des dizaines de milliers d’années. Qu’ont fait les premiers hommes qui ont taillé des silex, sinon inventer des moyens d’accroître la productivité du travail ? Toute l’histoire de l’économie humaine est celle d’une longue bataille pour augmenter la productivité par l’amélioration des techniques de production - ce qui a permis, excusez du peu, de donner les moyens à l’humanité de s’affranchir peu à peu des contraintes imposées par la nature. Voilà donc ce que la décroissance veut jeter par-dessus bord ?

Et en quoi la « croissance », c’est-à-dire le fait que les richesses produites par la société humaine s’accroissent, pose-t-elle un problème ? Ce constat devrait au contraire être plutôt réjouissant : plus la quantité de richesses produites augmente, plus se rapproche la possibilité pour l’humanité d’offrir « à chacun selon ses besoins ». Et plutôt que de chercher à réduire la quantité de richesses produites par un retour à l’artisanat de village, il serait peut-être nécessaire de se demander comme faire profiter l’ensemble de l’humanité de cette abondance de richesses.

À cela, les décroissants répondent que c’est de toute façon impossible et utopique, puisque la terre ne peut produire assez de richesses pour satisfaire tout le monde. La théorie récente de « l’empreinte écologique », souvent brandie par les décroissants, va dans ce sens : si tous les humains vivaient avec le standard de vie des classes moyennes américaines, « il faudrait quatre planètes pour pouvoir y faire face ».

Poser la question de cette manière revient, au fond, à dire aux habitants des pays sous-développés qu’ils doivent rester dans la misère. Car il évident que l’ensemble de la population des États-Unis, d’Europe et du Japon ne va pas revenir à la charrette à cheval et à la bougie - et tant mieux. Mais au-delà, c’est le raisonnement lui-même qui est absurde. Exactement comme les malthusiens qui prévoyaient « l’extinction de la race humaine » au-delà d’un milliard d’habitants sur la terre, les partisans de ces théories ne tiennent aucun compte des possibilités que le progrès scientifique et technique pourra offrir à l’humanité. Malthus pensait que l’humanité s’éteindrait au-delà d’un milliard d’individus parce qu’il ne pouvait pas imaginer ce que serait un jour l’agriculture intensive et la productivité de l’industrie actuelle. Au moins avait-il quelque excuse, en 1798. Les décroissants d’aujourd’hui, qui sont témoins de ce que la technologie est capable de réaliser et des espoirs qu’elle offre, n’en ont, eux, aucune. Essayer d’imaginer ce que seront les capacités productives de la société dans cinquante ans est impossible. Le raisonnement des malthusiens sur ce sujet est aussi absurde que le dialogue d’une plaisanterie célèbre : deux hommes de Cro-Magnon bavardent en revenant de la chasse aux mammouths. L’un dit : « Tu sais, je crois qu’il y aura six milliards d’être humains dans 40 000 ans. » - « Tu es fou, répond l’autre. Il n’y aura jamais assez de mammouths. Il faudrait au moins 6 000 planètes ! »

Alors, non, nous ne pensons pas que l’avenir de la société soit dans la réduction de la croissance à tout prix. Pas plus que nous ne pensons qu’il réside dans l’augmentation de la croissance à tout prix. Cette augmentation est, de fait, une des lois du capitalisme, système dans lequel le seul régulateur de la production est le marché aveugle. Personne, pas même les capitalistes eux-mêmes, n’a réellement de contrôle sur la production. Seule une société libérée de la concurrence, où la production serait démocratiquement planifiée en fonction des besoins, pourrait être une société où la croissance est maîtrisée - ce qui supposerait une croissance de la production de certaines marchandises si la hausse des besoins existe, et une décroissance de la production dans d’autres secteurs le cas échéant. Mais tout cela serait décidé et contrôlé par la population elle-même. Une telle société, cela s’appelle une société socialiste ; et elle ne pourra voir le jour qu’à la suite d’une profonde révolution mondiale, qui mettra fin à la dictature des capitalistes sur la société.

Ce n’est pas, on l’a compris, le but des décroissants. Bien dans l’air du temps où les idées de lutte collective n’ont pas le vent en poupe, les décroissants prônent l’action individuelle, le chacun pour soi. La plupart d’entre eux ne préconisent nulle lutte collective, mais conseillent à chacun de se retirer du monde moderne pour sauver sa propre peau… certainement sans ignorer qu’il y aura toujours des ouvriers, malgré tout, pour fabriquer les ordinateurs et le papier qui leur permettent d’écrire des âneries dans leurs journaux.

Avec les décroissants, les capitalistes n’ont pas de souci à se faire. Bien au contraire : si, ce qui est fort peu probable, les idées décroissantes dépassaient le cercle fermé de la petite bourgeoisie écologiste, ce serait une bénédiction pour les capitalistes : ils auraient face à eux des travailleurs qui non seulement accepteraient leur sort, mais seraient tout joyeux de voir leur pouvoir d’achat se dégrader, au nom du retour à la simplicité. Des habitants des bidonvilles qui ne feraient plus d’émeutes de la faim, mais qui remercieraient leurs exploiteurs de n’avoir ni écoles, ni hôpitaux, ni médicaments, ni confort. Nous sommes bien convaincus que cela n’arrivera jamais - car il faut avoir le ventre plein pour prôner de telles idées. Mais quand, comme l’a fait un Gandhi par exemple (une autre idole des décroissants), on prône la résignation aux pauvres en leur disant que leur misère est une richesse, et qu’on arrive à les convaincre, les peuples n’ont à y gagner qu’un accroissement de cette misère.

Les décroissants veulent faire croire qu’il n’y a pas d’autre alternative pour l’humanité que de se noyer dans la graisse de la surproduction capitaliste d’un côté ou de rejeter tout progrès en acceptant, voire en se réjouissant, de sa misère. C’est au mieux une stupidité, au pire, un mensonge. Il existe une autre alternative - seule capable non seulement de résoudre les problèmes de pauvreté mais aussi ceux de la destruction de l’environnement par un capitalisme irresponsable et criminel : une révolution sociale, et l’instauration d’une société dirigée et contrôlée par la population elle-même : le communisme.
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Message  Rougevert Dim 10 Fév - 0:33

Lutte Ouvrière a écrit:Il n’y a en fait que ceux qui ne connaissent ni Marx ni le marxisme qui pensent que celui-ci était un « productiviste » acharné, incapable de se poser la question de l’épuisement des ressources naturelles ou de la lente destruction de la planète par le système capitaliste. Bien au contraire : Marx et Engels ont sans doute été parmi les premiers à poser ces problèmes.
Personne n'a jamais dit le contraire.
Et LO n'est pas seule à connaître Marx et le marxisme.
Hélas pour elle.
Mais ce n'est pas une référence suffisante: entre ce que soupçonnait Engels et ce qui se précise aujourd'hui, il y a les mesures effectuées par la science et les progrès de la connaissance...qui se sont multipliés et affinés depuis les années 70.
J'observe au passage tout de même que René Dumont avait raison avec précision sur la question de l'eau.
LO ne sait que parler de Marx et Engels et se garde bien de citer précisément les textes, notamment sur l'épuisement des ressources naturelles.
Et ne cite bien sûr pas Trotski (notamment dans "Littérature et révolution") sur les mêmes questions.


Admirons à l'oeuvre la dialectique de Lutte Ouvrière
Lutte Ouvrière a écrit:Mais cette question de l’épuisement des ressources est évidemment pertinente. Tout comme sont pertinentes bien des questions que posent les décroissants : oui, le capitalisme pousse ceux qui en ont les moyens à la consommation, par le biais de la publicité et de la création de modes artificielles. Oui, le capitalisme fabrique volontairement des produits qui deviennent obsolètes très rapidement pour pousser les acheteurs à les renouveler. Oui, le capitalisme transforme tout ce qu’il touche en marchandise, et pousse, par mille biais, les êtres humains solvables (et même de moins solvables, grâce au crédit) à acheter des objets parfois inutiles. Est-ce une découverte ? Certainement pas. La « marchandisation » tant critiquée par les écologistes, les altermondialistes et les décroissants, c’est finalement le fait que le capital ne considère jamais un objet pour son usage, mais en fonction de ce qu’il peut rapporter lorsqu’il sera vendu. Le capitalisme ne produit pas pour satisfaire les besoins mais pour vendre en vue de faire un profit. Il n’y avait pas besoin des décroissants pour savoir cela, puisque Karl Marx l’a longuement expliqué dans Le Capital, il y a plus d’un siècle


LO devrait donc logiquement se réjouir du fait que des courants de pensée "découvrent' ... avec retard, certes ce que pressentaient Marx et Engels, sans base scientifique réelle (ce qui leur vaut sans doute "l'adhésion" de LO).
Mais non.
LO tient à sa croyance: celle d'un capitalisme progressiste

Lutte Ouvrière a écrit:Parler, comme le fait Jean Gadrey cité plus haut, de renoncer aux gains de productivité, tourne en fait le dos à tout ce qui a permis à l’humanité de progresser pendant des dizaines de milliers d’années. Qu’ont fait les premiers hommes qui ont taillé des silex, sinon inventer des moyens d’accroître la productivité du travail ? Toute l’histoire de l’économie humaine est celle d’une longue bataille pour augmenter la productivité par l’amélioration des techniques de production - ce qui a permis, excusez du peu, de donner les moyens à l’humanité de s’affranchir peu à peu des contraintes imposées par la nature. Voilà donc ce que la décroissance veut jeter par-dessus bord ?

Oublée la pertinence des questions posées par Marx, Engels, les décroissants et surtout les écologistes.
LO se prosterne devant les chiffres et "oublie" les conséquences externalisées des gains de productivité.

Trois exemples:

1) le Réchauffement climatique. C'est pourtant le résultat des technologies utilisant les énergies fossiles, qui ont permis un énorme gain de productivité aussi bien dans l'industrie que dans l'agriculture.

2) L'empoisonnement de la biosphère et des réseaux trophiques (chaînes alimentaires ramifiées), effet "secondaire" de l'utilisation de la technologie des pesticides. Celle-ci a permis dans un premier temps un énorme gain de productivité... en train de s'épuiser et de s'inverser, après la mort des sols. Mais on continue d'entendre des militants de LO (ou des staliniens) proclamer que leur utilisation "socialiste" et raisonnée permettrait d'améliorer le sort de l'Humanité.

3) La déforestation et la destruction de la biodiversité: l'augmentation de la surface cultivée intensivement, la tentative d'extermination de certains ravageurs qualifiés de nuisibles (parce qu'il y a monoculture) a dans un premier temps aussi eu pour effet une augmentation de la productivité. "Petit problème": cela favorise l'érosion, perturbe le cycle de l'eau et favorise en de nombreuses régions du monde la désertification et le réchauffement du climat.
Un rien...

A tous ces phénomènes et à toutes ces technologies LO reste attachée, alors qu'ils sont dénoncés par des scientifiques de plus en plus nombreux...qu'elle prétend être des militants obscurantistes, comme Gilles Eric Séralini.

Sur ces trois problèmes majeurs, LO brille par l'indigence de sa pensée et de sa vision politique de l'avenir.

Reprenons:
Lutte Ouvrière a écrit:Et en quoi la « croissance », c’est-à-dire le fait que les richesses produites par la société humaine s’accroissent, pose-t-elle un problème ? Ce constat devrait au contraire être plutôt réjouissant : plus la quantité de richesses produites augmente, plus se rapproche la possibilité pour l’humanité d’offrir « à chacun selon ses besoins ». Et plutôt que de chercher à réduire la quantité de richesses produites par un retour à l’artisanat de village, il serait peut-être nécessaire de se demander comme faire profiter l’ensemble de l’humanité de cette abondance de richesses.
Et rappelons nous que dans ce MEME texte, LO a écrit, se référant même à Marx et Engels que
Lutte Ouvrière a écrit:Mais cette question de l’épuisement des ressources est évidemment pertinente.
Alors on se pose la question:
Comment produit-on des "richesses" CONCRETEMENT (et non pas comment en parle-t-on derrière un clavier d'ordinateur) pour LO?????
Est-ce donc un phénomène immatériel?

On produit en transformant des "ressources naturelles"...qui donc s'épuisent quand elles ne sont pas renouvelables.
Quant à la volonté de gagner de la productivité, elle cède facilement à la tentation (grâce à une méconnaissance et un mépris obstiné de la nature, vue comme une oppression) de dépasser le renouvellement.
LO n'aime pas que les décroissants, si "pertinents" sur cette question se (et donc nous) posent bien sûr la question des limites.
Qui dit limites offense le productivisme et le narcissisme scientistes.

Elle travestit leurs positions réelles en positions inégalitaires, pour le maintien de la misère dans les pays du Sud, alors qu'ils rejoignent les VRAIS internationalistes sur cette question.
D'où l'attaque, mais pas la critique (il n'y a aucun argument) contre l'indice appelé "empreinte écologique".
Pas une seule citation qui justifierait ce point de vue.

Illustration:

Lutte Ouvrière a écrit:À cela, les décroissants répondent que c’est de toute façon impossible et utopique, puisque la terre ne peut produire assez de richesses pour satisfaire tout le monde. La théorie récente de « l’empreinte écologique », souvent brandie par les décroissants, va dans ce sens : si tous les humains vivaient avec le standard de vie des classes moyennes américaines, « il faudrait quatre planètes pour pouvoir y faire face ».

Poser la question de cette manière revient, au fond, à dire aux habitants des pays sous-développés qu’ils doivent rester dans la misère.
Jolie réduction, non?
On dirait du Claude Allègre.

Que conclure sur... LO? Twisted Evil


Dernière édition par Rougevert le Dim 10 Fév - 2:36, édité 2 fois
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Message  Vals Dim 10 Fév - 1:35

Que conclure sur... LO?

Ce que tu veux....ton avis m'intéresse à peu près autant que celui de José Bové ou de Duflot....
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Message  Rougevert Dim 10 Fév - 2:31

C'est pas à toi que je m'adresse. Laughing
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Message  Vals Dim 10 Fév - 20:01

*Lutte de Classe, Série actuelle - n°145 (juillet-août 2012)




Crise de la dette : les problèmes de la bourgeoisie... et ceux des travailleurs


À peine quatre ans après la crise financière de 2008, le système bancaire mondial semble de nouveau proche de la syncope. La spéculation sur la dette des États joue aujourd’hui le rôle que la spéculation sur l’immobilier américain avait joué en 2008 : à la fois source de profits rapides et bombe à retardement pour l’ensemble du système financier. Mais il y a une différence importante avec la situation de 2008 : cette fois-ci, les États qui sont venus au secours de la finance il y a quatre ans, ne sont plus capables de le faire à cause de leur endettement.
Le point névralgique de la phase actuelle de la crise est justement la dette des États européens liés entre eux par la monnaie unique, l’euro. Depuis deux ans et demi, les phases de panique de la finance et des dirigeants politiques se sont succédé, menaçant à chaque fois de faire imploser la zone euro. À chaque fois, l’issue trouvée n’a été qu’un répit de courte durée avant la phase de panique suivante. Et d’ailleurs, les derniers épisodes se sont précipités.
D’abord, il y a eu en juin la menace de faillite du système bancaire espagnol et l’annonce d’un plan d’aide de l’Europe de près de 100 milliards d’euros. Les banques espagnoles sont percluses de dettes depuis la crise de la bulle immobilière espagnole de 2008, qui a éclaté dans la foulée de la crise américaine, et près de 184 milliards d’euros de ces « mauvaises dettes » traînent depuis dans leurs caisses.
Comme à chaque plan d’aide mis en place, on a eu droit aux déclarations des chefs d’État toujours très fiers d’eux-mêmes et rassurants. Au-delà de ces fanfaronnades, il y a la tentative dérisoire de bluffer la spéculation sur leur maîtrise de la situation. Car tout ce petit monde sait très bien que si les États européens sont venus en aide aux banques espagnoles, c’est parce que l’État espagnol n’est plus en mesure lui-même de leur venir en aide, car il est sur le point d’être entraîné dans la spirale du surendettement comme la Grèce.
La situation en Grèce est toujours aussi menaçante, comme l’anxiété des dirigeants mondiaux à l’approche des élections législatives de juin dans ce pays l’a montré. Ce n’est pas tellement la couleur du nouveau gouvernement qui sortirait des urnes qui les inquiétait. Ce qu’ils craignaient et craignent toujours c’est que la moindre petite annonce puisse jouer le rôle d’une étincelle et provoquer une panique financière, dans un contexte où le système bancaire mondial est plus que mal en point comme la récente dégradation par les agences de notation des grandes banques mondiales est venue en témoigner.
À l’échelle mondiale et encore plus en Europe, l’économie est entraînée dans un cercle vicieux où les plans d’austérité imposés par les États pour payer leur dette ont pour conséquence automatique une aggravation de la crise économique, qui en retour les empêche de se désendetter et effraye les marchés financiers.
Mais pour comprendre comment le nœud coulant de la finance s’est mis en place et petit à petit resserré, il faut remonter à la crise financière de 2008 et même, au moins rapidement, à ce qui caractérise l’économie capitaliste depuis plusieurs dizaines d’années, sa financiarisation croissante.
Les capitaux qui rechignaient à s’investir dans la production ont reflué vers la spéculation…
Depuis le ralentissement économique du début des années 1970 et la fin de la période dite des « Trente glorieuses », l’économie capitaliste mondiale est marquée par la faiblesse des investissements productifs. Une part toujours croissante des profits réalisés dans la production n’a pas été réinvestie dans la production et a cherché des débouchés autres.
Ces profits ont été utilisés à racheter des entreprises concurrentes, ils ont servi à racheter des entreprises privatisées, ils ont été prêtés aux États ou sont allés encore vers de tout autres types de placements financiers, mais il y a eu très peu d’investissements productifs, en tout cas au regard de la somme globale des profits générés par la production. Et cela a également contribué en retour à ralentir l’économie elle-même, car c’est dans la production que se crée la richesse.
Ainsi, des capitaux en nombre toujours plus important ont afflué vers la sphère financière et ont alimenté la spéculation.
Les activités bancaires sont aussi vieilles que le capitalisme et elles lui sont nécessaires. Car il est essentiel que des capitaux soient sans arrêt disponibles pour amortir les inévitables à-coups de la production et de la distribution, pour rendre possible l’accroissement de la production ou tout simplement pour le fonctionnement quotidien de l’économie.
Quand une entreprise doit payer ses fournisseurs ou ses salariés, elle a besoin d’avoir accès à du capital. De même, au fur et à mesure qu’elle écoule ses marchandises, elle confie aux banques le capital qui lui est revenu pour qu’il soit disponible pour d’autres capitalistes, en échange d’un intérêt évidemment. Le système bancaire gère donc les flux de capitaux qui passent d’un bout à l’autre de l’économie en fonction des besoins de celle-ci et de la rentabilité des placements.
Et dans une économie anarchique, dominée par la recherche du profit individuel maximum, le système bancaire apparaît comme une « socialisation » de l’utilisation du capital. Car il en concentre la gestion entre les mains de quelques grandes banques, évidemment sans toucher à la propriété privée des capitaux que chaque capitaliste peut à tout moment retirer et placer dans une autre institution bancaire. Pour reprendre une phrase de Marx : « Les banques créent, à l’échelle sociale, la forme, mais seulement la forme, d’une comptabilité et d’une répartition générales des moyens de production. »
Le système bancaire sert donc à fluidifier la circulation des capitaux dans l’économie. Et c’est justement cette « fluidité » ou « liquidité » d’une partie des capitaux qui rend la spéculation financière possible.
D’un certain point de vue, même les investissements productifs sont spéculatifs, car tout investissement est un pari sur l’avenir. Un capitaliste ne récupère son capital investi dans la production augmenté de son profit que s’il réussit à vendre ses produits. La spéculation financière, qui consiste à acheter un produit pour le revendre en misant uniquement sur l’évolution de son prix, suit donc la même logique. À la différence importante près que c’est dans la production que se réalise la création de richesses. Et les bénéfices de la spéculation ne sont en définitive qu’une ponction sur les profits réalisés dans la production.
Globalement, la spéculation ne crée donc pas de richesse. Mais elle peut générer des fortunes rapides ! Sous l’effet d’une demande importante, les valeurs de certains produits peuvent voir leur cours grimper en flèche et alors, acheter pour revendre devient une source de profits immédiats et qui peut même sembler infinie.
La spéculation peut se porter sur des actions d’entreprises, sur des matières premières, mais cela peut aussi être des contrats d’assurance sur des placements financiers ou encore des contrats qu’on regroupe souvent sous le terme de « produits financiers dérivés ».
Il y a eu une véritable explosion de ces « produits financiers » au cours des dernières décennies. Car, la quantité de capitaux cherchant un placement lucratif étant constamment en croissance, les banques et autres institutions financières n’ont cessé d’inventer de nouveaux « produits » pour répondre à la demande. Au point qu’aujourd’hui, un financier de renom dans les années 1990, George Soros, affirme qu’il ne comprend plus rien à tous ces nouveaux produits dérivés mis sur le marché de la finance.
Ces « produits dérivés » sont des paris sur l’évolution de tel ou tel produit ou encore de l’évolution d’une monnaie par rapport à une autre. Ils peuvent être des échafaudages mathématiques ultra-sophistiqués, et même devenir incompréhensibles à celui qui envisage de placer ses capitaux. Il est vrai que pour parier au PMU (et pour gagner !), il n’est pas besoin d’avoir une connaissance exhaustive de l’anatomie du cheval.
D’ailleurs, bien des placements de capitaux se font sans que tous les termes du contrat soient réellement compris tant ils sont alambiqués. Et c’est en réalité la confiance en l’institution auprès de qui les détenteurs de capitaux placent leur argent qui sert de garantie. La confiance qu’inspire une banque ou un fonds d’investissement est un élément crucial pour sa survie : s’il y a confiance, les capitaux affluent sans problème ; s’il y a défiance, ils se retirent précipitamment, pouvant entraîner la faillite de la banque.
Il y a quelques années, le financier américain Bernard Madoff avait réussi, à la tête de son fonds d’investissement, à se faire confier plusieurs dizaines de milliards de dollars simplement sur sa réputation de spéculateur hors pair. En réalité, il distribuait des bénéfices en dépensant au fur et à mesure l’argent qu’on lui confiait, et il se servait aussi au passage évidemment. La BNP, la Société générale ont par exemple été des « clients » de Madoff et lui ont confié de l’argent à placer. En 2009, la justice américaine l’a condamné à 150 ans de prison pour escroquerie.
Enfin, les bulles spéculatives sont l’expression la plus visible de la spéculation. Elles sont le résultat du comportement moutonnier des placeurs de capitaux : si tel produit a le vent en poupe pour une raison ou pour une autre, tous se précipitent dessus, ce qui contribue à faire monter sa valeur. Jusqu’à ce que, pour une raison ou pour une autre, le produit n’ait plus le vent en poupe. Alors, le comportement moutonnier entraîne l’effondrement des valeurs qu’il venait juste de porter au pinacle : les mêmes se précipitent pour vendre leur produit avant qu’il ne perde trop de valeur, mais en faisant cela, ils précipitent la chute de la valeur du produit qu’ils détiennent.
Des bulles spéculatives apparaissent et se résorbent constamment, au rythme des événements économiques, comme la pénurie temporaire de telle denrée à la suite d’une mauvaise récolte à l’échelle mondiale, ou les difficultés d’approvisionnement en pétrole ou en gaz suite à un conflit militaire. Il y a même des vagues spéculatives très ponctuelles comme celles sur les prix de nombreuses denrées alimentaires qui augmentent juste avant une récolte et chutent ensuite.
Des masses de capitaux considérables passent donc leur temps à chercher le placement le plus profitable. Et le moindre petit capitaliste, à partir du moment où une partie de son capital n’est pas immobilisée dans la production, contribue donc à la spéculation d’une manière ou d’une autre. Il n’y a pas d’un côté des spéculateurs, et de l’autre des industriels : c’est l’ensemble des profits de la classe capitaliste qui constitue le carburant de la finance et de la spéculation.
… et ont en retour étouffé la production
Si, à la base du fonctionnement du capitalisme, le crédit bancaire est censé jouer le rôle d’oxygène supplémentaire pour les capitaux investis dans la production en fonction des besoins de celle-ci, la financiarisation croissante que l’économie mondiale a connue depuis près de quarante ans a au contraire contribué en retour à étouffer toujours plus la production. De manière imagée, on peut dire que le capitalisme s’est toujours plus étouffé dans sa propre graisse de capitaux.
L’exemple du pétrole est éclairant, d’autant plus qu’historiquement c’est là que la première phase de cette financiarisation s’est développée.
Lorsque, à la fin des années 1960, il devenait de plus en plus certain que l’économie capitaliste allait entrer dans une phase de crise économique, les multinationales du pétrole, grâce à leur position de monopole, ont fait le choix de réduire leurs investissements productifs et de gonfler leurs profits en misant sur l’explosion des prix du pétrole en réduisant l’offre. Ce fut le premier « choc pétrolier » qui déclencha une crise brutale de toute l’économie mondiale.
Ces « majors » du pétrole ont alors engrangé des profits faramineux. Ces capitaux, ces « pétrodollars » comme ils furent appelés, qui étaient à l’affût de placements, mais qu’en grande partie, les multinationales se refusaient à investir dans la production, furent la première expression de cette tendance à la financiarisation.
Encore aujourd’hui, les capacités de raffinage sont à peu de choses près quasiment les mêmes qu’au début des années 1980. Par contre, si les capitaux ont délaissé le secteur du raffinage, ils ont été attirés par la spéculation juteuse sur les prix du pétrole, faisant grimper les prix de l’essence à la pompe et renchérir, par exemple, le prix du transport de marchandises.
Depuis près de quarante ans, la bourgeoisie accroît ses profits, non en développant radicalement la production, mais en pressurant davantage la société et la classe ouvrière, et ce faisant, elle maintient la société dans cette situation de crise économique permanente. La caractérisation générale des crises du capitalisme par Marx s’applique plus que jamais : « La raison dernière de toutes les véritables crises reste toujours la pauvreté et la limite imposée à la consommation des masses, contrairement à la tendance qui pousse, d’autre part, la production capitaliste à développer les forces productives comme si la limite de ces dernières résidait dans le pouvoir absolu de consommation de la société. »
Financiarisation et production industrielle atone sont donc les deux caractéristiques de l’économie capitaliste qui s’alimentent en permanence l’une l’autre. La spéculation étouffe la production ce qui, en retour, pousse toujours plus les capitaux vers la finance.
La crise de l’immobilier américain et son onde de choc planétaire
La finance mondiale a connu de nombreuses phases d’euphorie suivies d’un krach financier. Sans remonter trop loin, on peut rappeler le krach d’octobre 1987 après une spéculation sur les actions des entreprises américaines dont les profits étaient dopés par une très faible valeur du dollar. Il y a eu la crise des « tigres » et des « dragons » du Sud-est asiatique –ces États comme la Corée du Sud, la Thaïlande, Singapour, l’Indonésie ou encore Hong-Kong dont les Bourses avaient attiré les capitaux suite à des investissements dans cette région. Il y a eu la crise de la bulle Internet en 2000 et 2001.
À chaque fois, des capitalistes y ont laissé des plumes et d’autres en ont profité pour rafler la mise. Et à chaque fois, les États sont intervenus pour empêcher que le krach financier ne se traduise par des faillites en chaîne.
Mais dans cette succession de booms et de krachs financiers, la dernière crise, celle de l’immobilier américain en 2007 et 2008, la « crise des subprimes », a eu une répercussion d’une ampleur inégalée depuis la crise de 1929.
Le marché de l’immobilier aux États-Unis avait connu une spéculation effrénée depuis le début des années 2000 : les hausses de prix de l’immobilier avaient entraîné des constructions nouvelles et l’ensemble avait attiré des sommes considérables. Mais à force de monter, les prix de l’immobilier ont fini par voir le nombre d’acheteurs potentiels baisser et les constructions en chantier se sont révélées plus importantes que ce que le marché pouvait absorber.
Alors, quand le marché de l’immobilier a commencé à donner des signes de retournement de tendance, les banques et autres instituts financiers ont cherché à faire durer la bulle spéculative en prêtant aux acheteurs qui avaient le moins de moyens. C’est ce qu’on a appelé les subprimes. Ces prêts ont, eux aussi, attiré d’importants capitaux : près de 640 milliards de dollars en 2006. Pour un investisseur, placer son capital en subprimes signifiait un prêt un peu risqué, certes, car c’était un prêt à un acheteur ayant peu de moyens et qui pouvait ne pas pouvoir rembourser, mais c’était un prêt très lucratif. Et puis, face à un risque de défaut, les investisseurs s’étaient assurés auprès d’institutions spécialisées (ces contrats d’assurance sur les prêts immobiliers sont d’ailleurs également devenus une source de spéculation). Et en dernier ressort, les prix élevés de l’immobilier américain étaient la garantie des prêteurs.
Tout cela reposait donc sur la croyance dans la croissance ininterrompue des prix de l’immobilier. Quand cette croyance s’est retournée, tout l’échafaudage financier s’est effondré. Et tous ceux qui, aux États-Unis, mais en fait à travers le monde entier, avaient placé de l’argent dans le marché de l’immobilier américain ont vu la valeur de leur placement s’effondrer.
En raison de la place de ce marché au cœur de l’économie la plus puissante du monde, cet effondrement a eu des conséquences économiques planétaires. Et chaque effondrement d’une partie de l’échafaudage a provoqué lui-même une onde de choc financière.
L’éclatement de la bulle a transformé d’un seul coup toute une partie des avoirs des banques à l’échelle mondiale en simples chiffons de papier n’ayant plus aucune valeur. Poussant même à la faillite la banque Lehman Brothers, qui était une des plus puissantes de Wall Street.
Pour le fonctionnement quotidien de l’économie capitaliste, les échanges de valeurs entre banques, les échanges interbancaires, sont comme la circulation sanguine d’un organisme : ils sont vitaux. Suivant la taille des banques considérées, leur rôle est plus ou moins crucial.
La chute d’un colosse comme Lehman Brothers a amplifié l’onde de choc du krach. La faillite de la banque Lehman Brothers a eu une conséquence « systémique », pour reprendre un adjectif devenu depuis très à la mode. L’ampleur des actifs pourris qui infestaient les comptes des banques et le fait qu’un géant comme Lehman Brothers puisse faire faillite a littéralement paralysé le système bancaire mondial. Pratiquement plus aucun échange ne pouvait se faire, les banques n’ayant plus aucun moyen de se faire confiance entre elles. Les Bourses mondiales, ces thermomètres de l’économie capitaliste, se sont effondrées. À Paris, en cinq jours, le CAC 40 représentant la valeur des plus grandes entreprises françaises a chuté de 22 %.
Après la crise de 2008, les États renflouent les banques
Pour mettre un terme à cette panique bancaire, les États sont intervenus en déclarant qu’ils ne laisseraient désormais aucune autre banque de taille « systémique » faire faillite. C’est-à-dire qu’ils ont annoncé qu’ils viendraient au secours de toutes les grosses banques en difficulté avec l’argent de l’État nécessaire. Tous les États ont alors mis la main à la poche pour apporter du capital à leurs banques privées : empruntant aux unes pour prêter aux autres, jouant le rôle de caution dans les relations interbancaires.
Les États sont également intervenus par l’intermédiaire des banques centrales, en réinjectant de l’argent frais à la place des créances douteuses. Les banques centrales ont prêté des sommes garanties par les États, en échange de cautions qui ne valaient plus rien aux yeux des banquiers eux-mêmes.
Des sommes astronomiques ont été prêtées aux banques privées à un taux défiant toute concurrence. Il y a quelques mois, dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, Michel Rocard et Pierre Larouturou (deux politiciens qu’on ne peut pas suspecter d’être de dangereux révolutionnaires), ont révélé qu’à la fin de l’année 2008, juste après l’éclatement de la crise financière, 1200 milliards de dollars avaient été prêtés aux banques par la banque centrale américaine à un taux de 0,01 %. Et la banque centrale européenne a, dans la foulée, mené une politique équivalente de crédit facile et quasi illimité.
D’un côté, les politiciens, comme Obama et Sarkozy, faisaient des discours sur la moralisation de la finance, et de l’autre, les banques centrales, c’est-à-dire en définitive les États, réarmaient les banques en munitions qui préparaient la phase spéculative suivante.
Avec leur politique de crédit facile, les banques centrales prenaient le risque de décrédibiliser leur monnaie aux yeux des financiers. Même si c’est la banque centrale américaine qui a le plus ouvert les vannes du crédit, le dollar, étant adossé à l’économie la plus puissante de la planète, reste la monnaie la plus fiable aux yeux de tous ceux qui cherchent à placer leurs capitaux. Par ailleurs, toutes les banques centrales, à la suite de la banque centrale américaine, ont eu cette politique de crédit facile. Et c’est ce qui, pour l’instant, n’a pas entraîné de dégringolade de la valeur d’une monnaie par rapport à une autre.
Les causes de l’accroissement de la dette des États
L’éclatement de la crise dans le secteur financier a évidemment eu des conséquences sur la production : les entreprises ont eu plus de mal à obtenir des crédits auprès des banques, des projets immobiliers ont été interrompus, et le chômage est monté en flèche. En janvier 2009, le gouvernement français annonçait 90 000 chômeurs de plus en un mois.
Alors, les États se sont endettés de plus belle pour subventionner les profits.
Ils ont cherché à doper les carnets de commande des grands groupes industriels, comme ceux de l’automobile avec la prime à la casse, ou même ceux de l’industrie pharmaceutique avec ces millions de vaccins contre la grippe A commandés très largement par la ministre de la Santé de l’époque, Roselyne Bachelot.
Ils ont largement étendu leur politique d’allègements de cotisations sociales patronales et d’exonérations d’impôts. Alors que les petites entreprises de moins de neuf salariés ont un taux d’imposition réel de leurs bénéfices d’environ 30 %, les entreprises du CAC 40 payent, elles, un impôt réel estimé à 8 %.
Un rapport de la Cour des comptes de 2010 parlait de 172 milliards d’euros de « niches fiscales » profitant aux entreprises. Il est bien difficile de faire la liste des allègements d’impôts et de ces « niches fiscales » qui profitent aux capitalistes parce que ce genre d’expression mélange beaucoup de choses différentes et parce que tout cela est incroyablement opaque. Mais derrière les aides de l’État pour « favoriser l’emploi » ou « favoriser la recherche » par exemple, il y a toujours des grands groupes qui raflent la mise. Le Crédit impôt-recherche a coûté 4,5 milliards d’euros en 2010 et ce sont des grandes entreprises qui se sont taillé la part du lion, en absorbant plus de la moitié de ces aides. Il y a aussi les innombrables prétendues « aides à l’emploi ». La somme cumulée de toutes ces aides correspond à un cadeau d’environ trente milliards d’euros par an. Elles ont pris une telle ampleur qu’aujourd’hui on peut se demander quelle grosse entreprise paye des cotisations sociales complètes sur les salaires de ses ouvriers.
Tous ces cadeaux, l’État les a financés en s’endettant toujours plus auprès des banques privées, celles-là mêmes qu’il a sauvées de la faillite en 2008.
Cela n’a absolument pas permis de relancer l’économie, par contre, cela a considérablement alourdi la dette des États : entre début 2008 et aujourd’hui, la dette de l’État français a augmenté de près de 500 milliards d’euros. Et cette explosion de la dette est alors devenue la nouvelle cible de la spéculation.
Le cas particulier de la spéculation sur la dette des Etats européens
La spéculation sur la dette des États et sur leur monnaie n’est pas une nouveauté. Il faut se rappeler les incessantes spéculations sur les monnaies européennes avant la création de l’euro. Les spéculateurs jouaient le Deutsche Mark contre le franc, la livre sterling contre le Deutsche Mark, etc. En 1992, alors que la Grande-Bretagne s’enlisait dans la crise économique, George Soros, un financier à la tête d’un énorme fonds de spéculation, avait même réussi, sur un « bon coup », à obliger la Banque d’Angleterre à dévaluer la livre sterling.
Au lancement de l’euro, celui-ci avait été présenté comme le moyen de supprimer la spéculation entre les monnaies des différents pays européens. L’euro mis en place, ce fut bien le cas. Mais une autre spéculation, imprévue à l’époque, allait s’immiscer entre les États européens.
Au départ de l’euro, tous les États de la zone euro ont pu emprunter à peu près aux mêmes taux. De la Grèce à l’Allemagne, quand un État empruntait à une banque privée, celle-ci détenait alors en échange une reconnaissance de dette en euros. La solvabilité des différents États n’étant pas mise en doute à l’époque, les banques n’avaient aucune raison de faire une réelle différence entre les dettes d’un pays ou d’un autre. Les capitaux se sont alors plus ou moins répartis entre tous les États.
Mais après le krach de 2008, l’endettement aggravé des États a commencé à semer le doute sur leur solvabilité : pourraient-ils réellement rembourser tout ce qu’ils avaient emprunté ? Et la crise économique a rapidement fait ressortir le fait que, si tous les pays de la zone euro avaient la même monnaie, ils n’avaient pas la même économie, ni la même résistance à la crise, ni le même État avec la même politique économique et fiscale.
Un État allant au guichet d’une banque pour emprunter des euros s’est vite vu traité différemment suivant que c’était l’Allemagne ou la Grèce. Et la liberté de mouvement des capitaux a fait que les difficultés pour emprunter de la Grèce et d’autres pays comme l’Espagne ou l’Italie ont, au contraire, rendu l’accès au crédit plus facile pour les pays les moins menacés comme l’Allemagne, voire la France. Si les États capitalistes sont tous considérablement endettés, les moins mal en point tirent leur épingle du jeu. Comme dit le dicton : « Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois », et la disparité des taux entre pays européens est très rapidement devenue un champ pour la spéculation.
Et quand, fin 2009, le gouvernement grec du socialiste Papandréou, à peine élu, a révélé que le déficit annuel de l’État grec n’était pas de 6 % du PIB, comme l’avait affiché le précédent gouvernement, mais de 12,7 %, il a désigné son pays comme cible privilégiée pour ceux qui spéculaient sur la dette.
Ensuite, l’anticipation sur l’évolution des taux d’intérêt des prêts à la Grèce, ou encore la spéculation sur les contrats d’assurance sur ces prêts, qui ont automatiquement fait monter les taux d’intérêt, tout cela a achevé d’entraîner la Grèce dans la spirale du surendettement.
Dans ce contexte, les annonces des agences de notation sont apparues comme des appels au lynchage de la spéculation vis-à-vis des pays les plus endettés. Les notes que ces agences attribuent aux différents États sont censées évaluer leur solvabilité. Elles donnent des cotes comme les journaux hippiques notent les chevaux avant une course. Ces agences ne sont à la spéculation que ce que les journaux comme Paris-Turf sont aux courses de chevaux. Elles sont d’ailleurs bien souvent en retard sur la spéculation elle-même, elles qui sont censées anticiper et prévoir. Elles n’avaient, par exemple, ni anticipé le krach de l’immobilier américain, ni prévu les problèmes financiers de l’État grec. Et surtout, elles ne font que désigner les futures victimes de la spéculation, elles n’en sont pas la cause, loin de là.
La spéculation sur la dette de la Grèce et contre l’euro, un bras de fer entre les banques et les États
Depuis 2009, c’est sur la dette de la Grèce que la spéculation s’est le plus acharnée. Mais il n’y a aucune raison pour que la spirale infernale du surendettement soit réservée à la seule Grèce. Même en éliminant la Grèce du champ de la spéculation, les capitaux doivent bien être placés quelque part. Et face à leurs deux impératifs contradictoires, fiabilité et rentabilité, il est inévitable que les États les plus fragiles soient ceux qui doivent payer les taux d’intérêt les plus élevés… ce qui les rendra encore plus fragiles.
La spéculation a déjà trouvé d’autres cibles : le Portugal, l’Irlande, l’Espagne, l’Italie. Même la France est dans le collimateur. Comme le disait récemment un économiste français, Philippe Dessertine : « La question n’est pas tant de savoir si nous serons touchés, mais quand ». Et cela, d’autant plus que la monnaie unique, l’euro, relie les pays européens tous entre eux.
En effet, chaque poussée de spéculation sur la dette grecque a entraîné une chute de la valeur de l’euro vis-à-vis des autres devises internationales comme le dollar américain ou le yen japonais. Et cela a obligé les grandes puissances européennes, comme l’Allemagne et la France, à intervenir et à se porter garantes, dans une certaine limite, des dettes de la Grèce, car la valeur de leur monnaie était en jeu.
D’autre part, parmi les banques qui avaient prêté à l’État grec, bon nombre étaient françaises ou allemandes. Et une faillite de la Grèce se serait alors répercutée sur ces banques. Derrière les prétendus plans d’aide à la Grèce, il y a d’ailleurs avant tout des plans d’aide aux banques et entre autres aux banques françaises et allemandes. À chaque versement de ces prétendues aides à la Grèce, l’immense majorité de l’argent, entre 58 et 70 % selon les économistes, est ressortie immédiatement de Grèce pour atterrir dans les coffres de banques étrangères. Le dernier communiqué du Fonds européen de stabilité financière (le FESF, en charge de ces versements), publié il y a quelques semaines, est à ce sujet instructif. Il précise que les 4,2 milliards d’euros versés devront aller « sur un compte spécialement réservé au paiement du service de la dette grecque », c’est-à-dire au paiement des intérêts des banques créditrices.
Ces interventions des autres pays européens donnent une base encore plus large à la spéculation. Comme il y a, derrière la Grèce, des États plus puissants qui ont un intérêt à empêcher sa faillite, cela accroît les possibilités de pression des usuriers sur la Grèce. Un usurier qui fait payer un pauvre type redoublera d’acharnement s’il se rend compte que ce pauvre gars a en fait un oncle fortuné !
À chaque poussée de fièvre de la crise de la dette grecque, il y a un véritable bras de fer entre les banques et les États européens. Les banques tapent du poing sur la table pour que les autres États fournissent à la Grèce de quoi rembourser ses traites. De l’autre côté, les États savent que cela signifie s’endetter toujours plus, avec le risque de donner toujours plus prise à la spéculation sur leur dette.
Fin 2011, les banques ont accepté de revoir à la baisse la dette de la Grèce. Même l’usurier le plus féroce sait qu’il faut laisser sa proie en vie si on veut continuer à la faire payer. Et puis, à cause du risque réel de faillite de la Grèce, la valeur des dettes grecques a elle-même chuté sur les marchés financiers. En faisant une ristourne sur leurs créances, les banques n’ont fait qu’avaliser leur prix réel.
Mais le système bancaire est fragile. De nombreuses banques sont en situation difficile et ne peuvent pas se permettre de pertes trop importantes sous peine de faillite. La situation catastrophique des banques espagnoles, par exemple, est venue le rappeler. Et le non-remboursement des dettes de la Grèce ou des dettes d’autres pays comme l’Espagne ou l’Italie aurait sans doute des conséquences similaires au krach de 2008.
Jusqu’à présent, face aux attaques spéculatives, les gouvernements européens ont cherché des solutions qui relèvent plus du bluff et du poker qu’autre chose. À chaque fois, ils ont affirmé que l’ensemble des États européens ne laisserait pas la Grèce faire faillite, en mettant sur la table des sommes importantes. Ils espèrent ainsi dissuader la spéculation de miser sur la faillite de la Grèce ou d’un autre État européen. Mais, à chaque fois, cela n’a duré qu’un temps et chaque annonce d’une difficulté économique ou politique en Grèce, en Espagne ou dans un autre pays dans le collimateur de la spéculation provoque une nouvelle vague spéculative. La spéculation sur la dette agit comme un acide virulent sur les liens entre États européens, mettant à l’épreuve toujours plus loin la solidité de l’euro.
En réalité, derrière le bras de fer entre les banques et les États, il y a une profonde impuissance des uns et des autres à gérer cette crise de la dette et au-delà à maîtriser leur propre économie.
Les bourgeoisies européennes face à la crise de la dette : des bandits rivaux enchaînés à la même chaîne
Pour l’instant, les pays les plus riches, Allemagne en tête, ont fait le choix de maintenir la cohésion de l’euro et de maintenir tous les pays dans la zone euro, en avançant aux banques les dettes qu’elles réclament et en imposant des plans d’austérité féroces aux populations pour payer les banques. Accepter la faillite de la Grèce serait prendre le risque d’une contagion de la spéculation sur la dette aux autres États les plus endettés, ce qui mènerait à l’éclatement de la zone euro. Ce serait un pas de plus dans le sens de l’aggravation de la crise, et un pas très important, car il s’accompagnerait du retour d’un protectionnisme exacerbé entre pays européens.
Mais les politiques d’austérité posent réellement un problème à l’économie capitaliste, car elles ne font qu’aggraver la crise. La bourgeoisie se retrouve devant un réel dilemme : pour une partie de son capital, celui qu’elle confie aux banques, elle veut être payée avec des taux d’intérêt élevés, pour une autre partie de son capital, celle que constituent ses usines, elle veut pouvoir vendre et écouler ses marchandises. Le groupe PSA-Peugeot-Citroën, par exemple, aimerait que l’État facilite l’écoulement de ses voitures, mais le même groupe s’est vanté d’avoir onze milliards d’euros de liquidités. Cette somme-là ne dort pas dans un bas de laine et contribue donc à la spéculation d’une manière ou d’une autre.
Pour essayer de détourner la spéculation de la zone euro, certains économistes et dirigeants politiques mettent en avant la nécessité d’une mutualisation de la dette des États européens, par exemple grâce à l’émission d’« euro-bonds ». Ce ne serait plus tel ou tel État qui irait emprunter au guichet d’une banque, mais l’ensemble des pays de la zone euro. C’est-à-dire que cela reviendrait à mettre derrière chaque emprunt la garantie par avance de l’ensemble des États de la zone euro.
Face à la catastrophe qui se profile, les États sont poussés, dans la précipitation, à essayer de combler la carence essentielle de la monnaie unique européenne depuis le début de son existence : le manque d’unification politique des pays de la zone euro. Mais le problème est que cela revient à faire systématiquement payer les États les plus riches, dont l’Allemagne. Et on ne peut imaginer qu’elle l’accepte sans contreparties, comme une autorité de plus en plus importante sur les budgets des autres États européens. Est-ce qu’à leur tour, ceux-ci accepteront cette soumission ? Rien n’est moins sûr.
Face à l’accumulation de plans d’austérité, on entend aussi de plus en plus parler de « plan de croissance » à mettre en place. Hollande s’en est fait le champion durant toute sa campagne présidentielle.
C’est, avant tout, du baratin électoral. La croissance de l’économie, c’est-à-dire le développement général de la production, toute la classe capitaliste la souhaiterait et les politiciens à son service bien évidemment aussi. Mais ni les uns, ni les autres n’en sont maîtres. Leur économie est fondamentalement imprévisible et incontrôlable, car ce sont les lois du profit et de la concurrence qui règnent.
En réalité, ces « plans de croissance » ne seront que de nouvelles aides au patronat sous forme de cadeaux fiscaux ou de commandes d’État. Et quand le Premier ministre britannique, David Cameron, a lâché : « Austérité et croissance ne s’excluent pas », il faut traduire : l’austérité pour les travailleurs, et la croissance des profits pour les capitalistes.
Ces courants réformistes qui prétendent vouloir réguler le capitalisme
Face à l’emballement de la spéculation, il y a aussi des courants politiques qui se posent en médecins de l’économie capitaliste, avançant des prétendues solutions pour soigner voire guérir l’économie capitaliste de cette spirale étouffante de la spéculation. Ces courants font mine de crier à la catastrophe aux oreilles de la bourgeoisie... pour avoir les voix des travailleurs.
Évidemment, la finance fait bien peu de cas de tout ce cirque. Il n’y a qu’à voir comment les grandes banques traitent même les gouvernements : elles dévastent et pillent et laissent les États se débrouiller pour recoller les morceaux. Ces grandes banques sont françaises, allemandes, italiennes et même grecques. Ce sont elles qui spéculent contre les dettes des États européens et prennent le risque de faire imploser l’Union européenne, le cadre de leur propre économie.
Pour séduire l’électorat de gauche, le Front de gauche, Mélenchon et le PCF, a fait un de ses chevaux de bataille électorale de l’idée que les États puissent obtenir des prêts directement auprès de la Banque centrale européenne, en court-circuitant les banques privées qui font un juteux profit en tant qu’intermédiaires.
Il est vrai que ce tour de passe-passe des banques est choquant et révélateur de la mainmise du capital financier sur l’ensemble de l’économie. Mais pour mettre fin à cela, il faudra bien autre chose que les menaces verbales d’un politicien en campagne électorale. Et cette possibilité offerte aux banques n’est en réalité qu’un aspect parmi bien d’autres du parasitisme du capital financier sur la société.

Par ailleurs, que signifierait précisément permettre aux États d’emprunter directement à la Banque centrale européenne, si ce n’est permettre aux États d’éponger leurs dettes avec de l’inflation ? Et quelles conséquences cela aurait pour les travailleurs ?
Il est tout à fait possible d’ailleurs que la bourgeoisie et ses banquiers fassent, à un moment donné de l’évolution de la crise, ce choix de l’inflation. Les banques trouveraient alors les moyens de préserver leurs avoirs au maximum. Par contre, pour les travailleurs et les couches populaires en général, une inflation signifierait une dégringolade du pouvoir d’achat et une paupérisation accélérée. Pour la classe ouvrière, cela reviendrait à choisir entre crever de misère au chômage ou crever de misère parce que le pouvoir d’achat fond comme neige au soleil.
Mélenchon se pose en fait vis-à-vis de la bourgeoisie en alternative possible au cas où celle-ci aurait besoin de mettre en place ce genre de politique et aurait besoin d’un gouvernement capable de faire avaler cette pilule aux travailleurs.

Un seul programme de lutte pour les travailleurs

Ce genre de proposition n’est que de la poudre aux yeux. Face à ce baratin électoral de période de crise, il faut au contraire que les travailleurs mettent en avant des mesures de survie, leurs exigences propres, qui correspondent à leurs intérêts collectifs.
Dans la situation actuelle, la bourgeoisie ne tolérera pas que même des miettes de ses profits lui échappent. Au contraire, elle cherchera à maintenir voire accroître ses profits en écrasant toujours plus les travailleurs et il est certain que les gouvernements, encore une fois quelle que soit leur couleur politique, relaieront cette offensive de la bourgeoisie. La bourgeoisie ne tolérera que des gouvernements de combat contre les travailleurs.
Comment extorqueront-ils toujours plus aux travailleurs ? Ajouteront-ils d’autres plans d’austérité ? Se lanceront-ils dans une politique d’inflation galopante ? Feront-ils les deux ? Le problème n’est sûrement pas de choisir la sauce à laquelle la bourgeoisie veut nous cuisiner ; mais qu’au contraire, quelles que soient les attaques, la classe ouvrière défende sa peau.
Face aux plans d’austérité qui augmentent le nombre des chômeurs, il faut imposer l’interdiction de tous les licenciements et la répartition du travail entre tous, sans diminution des salaires. Il faut imposer que l’État crée tous les postes nécessaires dans les services publics comme la santé, l’éducation et les transports, et qu’il crée même des services publics nouveaux comme un service public de la construction de logements sociaux ou encore de la petite enfance.

Face aux menaces d’inflation, et alors que le chômage pèse sur le niveau des salaires, il faut imposer l’augmentation générale des salaires et des pensions et leur indexation sur les prix.
Ces mesures sont les seules qui peuvent protéger les travailleurs des conséquences de la crise quelle que soit son évolution. Et elles sont également les seules qui peuvent empêcher l’économie de s’effondrer. Car elles reviennent à imposer que les profits des entreprises servent à faire vivre la population décemment, plutôt que d’être utilisés à la spéculation.

Ces mesures ne viendront pas d’un gouvernement sorti des urnes. Elles seront prises sous la pression d’une mobilisation générale des travailleurs, explosive, remettant en cause la mainmise de la bourgeoisie sur la marche de l’économie, avec un contrôle direct des travailleurs sur les entreprises, c’est-à-dire une pression révolutionnaire remettant en cause l’ordre social de la bourgeoisie.
28 juin 2012
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Message  Vals Mar 12 Fév - 22:25

Le prochain Cercle Léon Leon Trotsky

Il aura pour sujet : La crise actuelle de l’économie capitaliste et ses origines

vendredi 22 février 2013 - 20h30Théâtre de la Mutualité
24, rue Saint-Victor Paris 5e
Métro : Maubert-Mutualité - ligne 10
Participation aux frais : 3 euros
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Message  GGrun Mar 12 Fév - 23:00

Vals a écrit:Le prochain Cercle Léon Leon Trotsky

Il aura pour sujet : La crise actuelle de l’économie capitaliste et ses origines

vendredi 22 février 2013 - 20h30Théâtre de la Mutualité
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Merci
j'économise3€ en lisant le péplum précédent

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Message  Byrrh Mar 12 Fév - 23:07

GGrun a écrit:
Vals a écrit:Le prochain Cercle Léon Leon Trotsky

Il aura pour sujet : La crise actuelle de l’économie capitaliste et ses origines

vendredi 22 février 2013 - 20h30Théâtre de la Mutualité
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Merci
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??? Sans doute s'agit-il d'une brochure Maciste-léniniste ?

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Message  Vals Mer 13 Fév - 0:39

GGrun a écrit:
Vals a écrit:Le prochain Cercle Léon Leon Trotsky

Il aura pour sujet : La crise actuelle de l’économie capitaliste et ses origines

vendredi 22 février 2013 - 20h30Théâtre de la Mutualité
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C'est vrai que quand on est capable de lire un "peplum", on peut largement se passer de culture politique..... Very Happy
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Message  verié2 Mer 13 Fév - 9:56

quand on est capable de lire un "peplum", on peut largement se passer de culture politique.....
Lapsus mis à part, on peut préférer la lecture, avec la possibilité de s'interrompre, de prendre des notes etc à un cours magistral. C'est mon cas et, quand j'assistais aux CLT, c'était beaucoup par "devoir" et le plaisir de retrouver les copains. Mais il y a aussi des gens qui préfèrent l'oral. Il en faut pour tous les goûts...
_
Ps "Maciste-Léniniste" Very Happy ça me plait beaucoup...

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Message  dug et klin Mer 13 Fév - 10:07

verié2 a écrit:

Ps "Maciste-Léniniste" Very Happy ça me plait beaucoup...

Ca fait un peu Spartacus,non?
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Message  nico37 Lun 18 Fév - 12:01

La tournée régionale de Lutte ouvrière a débuté - Caen 15/02

« PSA à Aulnay-sous-Bois, Goodyear à Amiens, Renault dans toutes ses usines, partout les travailleurs font face à des patrons de combat qui veulent imposer mobilité, flexibilité et baisse des salaires », estime Lutte ouvrière, qui a entamé une tournée régionale mercredi, à Caen.

En 2012, 266 usines de plus de 10 salariés ont fermé : « Une par jour ouvré, calcule LO. Loin de ralentir, le rythme des fermetures s'accélère. C'est dire l'utilité du ministre du Redressement productif. Le gouvernement est allié des patrons pour attaquer les salariés. »

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Message  nico37 Mer 20 Fév - 18:27

Grandes entreprises : celles qui rient, et celles qui font semblant de pleurer Nathalie Arthaud 13/02

Les socié­tés du Cac 40 ont com­mencé à annon­cer leurs résul­tats. Total jubile, avec plus de 12 mil­liards de pro­fits (+ 8%). La Société Générale, Hermès, Michelin ou le licen­cieur Goodyear, gagnent également de l’argent. Et même Renault, qui fait un chan­tage à l’emploi à ses sala­riés pour leur faire accep­ter des sacri­fi­ces iné­dits, aura du mal à dis­si­mu­ler ses pro­fits.

Les médias insis­tent sur 5 mil­liards de pertes de PSA ; il s’agit, pour 4,7 mil­liards, de l’arti­fice comp­ta­ble des dépré­cia­tions d’actifs, aux­quel­les s’ajoute une pro­vi­sion de 300 mil­lions pour finan­cer son plan social. PSA veut faire croire qu’elle va mal pour mieux faire accep­ter la fer­me­ture de l’usine d’Aulnay, les 11 000 sup­pres­sions d’emploi et le plan de com­pé­ti­ti­vité qu’elle pré­pare, voire pour obte­nir une nou­velle aide de l’État. Avec la même mani­pu­la­tion comp­ta­ble, ArcelorMittal, qui ferme les hauts-four­neaux de Florange, se paye le culot d’affi­cher une perte nette de 3,7 mil­liards, alors que son acti­vité lui a rap­porté 2 mil­liards. L’art de gou­ver­ner étant l’art de mentir, ils men­ti­ront sans ver­go­gne.

Eh bien, que l’on rende publics et contrô­la­bles par tous les comp­tes des entre­pri­ses ! Les action­nai­res du Cac 40 ont reçu 41 mil­liards en 2012 ; que l’on sache qui a touché quoi ! Quand des pertes sont annon­cées, que l’on regarde où sont allées les béné­fi­ces des années pré­cé­den­tes, de quels action­nai­res, de quels pro­prié­tai­res ils ont fait la for­tune.

L’argent existe, il faut le pren­dre où il est pour pré­ser­ver les emplois et les salai­res comme les retrai­tes.

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Message  verié2 Mer 20 Fév - 19:11

Lutte ouvriere
L’argent existe, il faut le pren­dre où il est pour pré­ser­ver les emplois et les salai­res comme les retrai­tes.
Toujours cette façon de présenter la crise comme s'il s'agissait d'un problème de répartition de "l'argent", qui est virtuel pour une large part, en dehors des moyens de production matériels et des biens des capitalistes.

De même que les 5 milliards de pertes de PSA sont en grande partie "virtuelles", puisqu'il s'agit d'une dépréciation de l'estimation de leur capital, les milliards qu'ils ont en portefeuille, sous des formes variées, sont tout aussi en partie virtuels.

Axer la propagande sur le thème de "il y a de l'argent" me semble une impasse démagogique. Si les travailleurs étaient prêts à s'emparer de "l'argent" des capitalistes, ils seraient tout aussi prêts à s'emparer des moyens de production. Or c'est la nécessité de réorganiser la production en fonction des besoins de la population qu'il faut mettre en avant et non "l'argent", même s'il est bien entendu légitime de dénoncer les "revenus" pharaoniques de certains patrons. Mais ceux-ci ont beau jeu d'expliquer que, même en répartissant ces revenus, ça ne changerait pas la donne...


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Message  frère tuck Mer 20 Fév - 19:39

@vérié : bien d'accord avec toi

L'argent n'est que la partie émergée de l'iceberg.
L'économie fonctionne en système dynamique. Prendre l'argent une fois là où il est ne suffit pas à casser la dynamique des investisseurs et de l'économie capitaliste en général.

Il faut raisonner dynamique, et non statique. Anticiper sur l'adversaire pour mieux le neutraliser.

frère tuck

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Message  nico37 Sam 23 Fév - 21:39

Quand les Lutte Ouvrière donne des boutons au conseiller général

M. Métézeau à propos de brèves le concernant se plaint de ne pouvoir mettre de commentaire sur « lo argenteuil blog », que cela serait très difficile, etc.
Nous sommes vraiment étonnés qu’un technicien de profession d’une telle classe ne parvienne pas à faire ce qu’un certain nombre de personnes ont réussi à faire sans pleurs depuis le début de l’existence de notre blog.
Sur le fond, il s’étonne que nous ne soyons pas solidaires de mauvais coups qui seraient portés à tel ou tel travailleur de la commune. C’est comme cela M. Métézeau, nous sommes pour la lutte ouvrière à l’intérieur comme à l’extérieur de la mairie. Et c’est évident que, dans le cadre de la dégradation de la situation des travailleurs de ces dernières années dans la société, dont il a sa petite part de responsabilité politique, celle-ci n’échappe pas aux reculs pour les travailleurs.
Quant à ce qu’il dit du fait que je sois « conseiller municipal délégué de monsieur Doucet », nous retrouvons bien les arguties doucereuses dont il est coutumier.
Comme il a pu sans doute s’en rendre compte depuis 2001 voire bien avant, le pouvoir du maire ne se délègue pas. A la rigueur, pour un certain nombre de choses très limitées, sa signature. De cela, sans doute, on peut le regretter. Mais « délégué » ou pas, cela n’a pas empêché les élus de Lutte Ouvrière, et il le sait très bien, de dire ce qu’ils avaient à dire, un point c’est tout.
Pour terminer, nous lui demandons, puisqu’il s’intéresse aux travailleurs, parfois donc en tout cas, de proposer à quiconque se considère maltraité au travail, de nous contacter. Comme nous l’avons fait systématiquement depuis 2008, sur la base du bien fondé, nous transmettrons alors à monsieur Doucet notre plus vive protestation.

Dominique MARIETTE

Un "Philippe" a mis un commentaire à ce message. Peut-être est-il prêt à donner un cours à M. M. ! (le 23.02.13.)

nico37

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Message  nico37 Lun 25 Fév - 15:31

Renault : le maître-chanteur est déjà gavé Nathalie Arthaud

Carlos Ghosn, le PDG de Renault, se moque du monde : il vient donc de proposer de reporter – pas même de renoncer – 30% de sa rémunération variable, soit 430 000 euros sur ses 11 millions de salaire annuel, afin de faire passer l’accord de compétitivité que vise Renault.
Depuis des mois, au nom d’une prétendue nécessaire « compétitivité », Renault essaye d’imposer à ses salariés en France un accord qui prévoit le blocage des salaires, la suppression de jusqu’à 21 jours de congés par an, et une flexibilité et une mobilité accrues. En fait de négociation, elle exerce un véritable chantage à l’emploi. Elle explique qu’elle « pourrait s’engager à ne pas fermer d’usine en France », toute la menace tenant dans le conditionnel. Et en même temps, elle prévoit 8 000 suppressions d’emplois.
Hier, l’entreprise a annoncé avoir fait, en 2012, 1,74 milliard de profits. Si on ajoute 600 millions de « cash flow » supplémentaire, 2 milliards de trésorerie en plus, un endettement de 300 millions qui se transforme en une créance de 1,2 milliard, c’est au total plus de 5 milliards qu’a gagnés Renault en 2012. Les actionnaires toucheront 500 millions de dividendes au titre de 2012, soit plus que l’an passé. On comprend que l’action ait gagné 8% hier. Et la firme va bientôt bénéficier de l’allègement de cotisations promis par le gouvernement dans le cadre du « pacte de compétitivité ».
Alors les travailleurs de Renault ont entièrement raison de refuser chacun des sacrifices qui leur sont demandés !

nico37

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Message  verié2 Lun 25 Fév - 19:06

Quand les militants de Lutte Ouvrière donnent des boutons au conseiller général
Cet article du blog des conseillers municipaux LO d'Argenteuil aurait sa place sur le fil consacré à la politique municipale de LO.

Précisions : Mezereau et Doucet (maire d'Argenteuil où un camarade de LO est semble-t-il "délégué" ou adjoint) appartiennent au PS. On ne comprend pas très clairement ce que Mezereau reproche à LO, sinon de critiquer la politique du gouvernement ? Sur ce blog de LO, on trouve en effet les articles de LO, mais je n'y ai pas trouvé de critiques sur la politique de la municipalité d'Argenteuil - à moins que je n'ai pas assez cherché ?

verié2

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Message  Riquet Mar 26 Fév - 2:01

@ vérié2
"on ne comprend pas très clairement ce que Mezereau reproche à LO,"
ben moi je comprends que ces élus municipaux se servent de leur blog comme d'un... bulletin de boite ! Le maire parle de brèves le concernant. c'est hallucinant.

Riquet

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