Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
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Bernard Quellmalz
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Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
Controverse dans la gauche révolutionnaire européenne
Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
Par Marcel Yunes
Socialisme ou Barbarie, un journal, 05/10/2012
La crise de l'UE a généré plusieurs réactions dans le mouvement de masse. Il est clair que l'un d'eux est le nationalisme isolationniste dans l’économique et chauvine-xénophobe, avec des forces de droite comme celle de Marine Le Pen, appelant à la ligne de moindre résistance. Même un des architectes de l’actuelle forme de l’UE, Sarkozy, a utilisé les mêmes propos pour tenter de mieux réussir sa réélection, apparaissant à la fin de la campagne du second tour presque comme anti-européen.
En face, le libéralisme pro-mondialisation soutient que pour conserver le «rêve européen» (c’est à dire-la qualité de vie et des services sociales qui sont les plus élevés dans le monde) il n'y a pas d'autre moyen que les "réformes" pro-marché. Il s'agit notamment de que les couts de production capitaliste européen soient plus semblable au reste du monde : baisser les salaires réels, flexibiliser l'emploi, relever l'âge de la retraite, fragmenter la classe ouvrière et saper leur capacité à la résistance organisée. C'est seulement alors que la productivité européenne peut monter: niveler par le bas, vers les conditions de travail des travailleurs non européens. Bien sûr, cela signifie liquider, à un rythme plus ou moins accéléré, les acquis sociaux dont jouissaient les masses depuis l'après-guerre européens et qui sont la marque de son «modèle».
Comme The Economist résume, "à en juger par la campagne présidentielle française et la chute du gouvernement néerlandais [et maintenant le résultat des élections en Grèce.MA], beaucoup donnent des coups de pied contre l'austérité. Et ils sont de plus en plus à soutenir les partis extrémistes de gauche et de droite qui rejettent le projet européen de décennies (...) En France et en Hollande, entre un cinquième et un tiers de l'électorat soutient les partis extrémistes qui sont contre l'intégration européenne, la mondialisation ou les deux, considérés comme responsables d'une concurrence qui baisse les salaires et détruit l'emploi (" Kicking against austerity”, 28-4)).
Il faut un programme clair contre l'UE et l'euro à partir d'une perspective anticapitaliste
Ces deux solutions capitalistes sont formulées d'une manière simple et compréhensible. Le malheur est que de larges secteurs de la gauche marxiste et du trotskysme européen, en premier place le courant mandeliste qui dirige le NPA ne proposent pas un programme aussi clair comme ceux des deux autres, si ce n'est pas carrément un faux chemin. Ils proposent un anticapitalisme totalement abstrait, parce qu'il n’attaque pas ouvertement les institutions européennes qui sont aujourd'hui, le fer de lance du capitalisme néolibéral. Et en particulier, le NPA ne le fait pas parce qu’il craint trahir la bannière de «l’internationalisme» ou du «européanisme» et il considéré comme le principal danger l'escalade du nationalisme xénophobe.
Mais ce raisonnement est complètement faux. Bien sûr, sur le programme est plus que jamais nécessaire de lever l'étendard de l'unité socialiste de l'Europe. Le slogan traditionnel du marxisme, États-Unis socialistes d'Europe, est encore parfaitement valable. Mais cela ne signifie pas la moindre illusion de que l’actuelle formation européenne, capitaliste néolibéral jusqu'à la moelle, soit une sorte de «conquête» ou «point de départ". Le slogan de «l'Europe sociale » semble impliquer que l '«unité européenne» existe déjà, seulement qu’elle a une orientation capitaliste qui est nécessaire remplacer pour un autre «sociale» ...
Il ne peut y avoir aucune ambiguïté à ce sujet: l'actuelle Union européenne et ses institutions sont le pire ennemi des travailleurs, et il n'y a aucun moyen de que sa structure puisse être «améliorée» ou «réformée» en une «socialiste». Bien au contraire: elle doit être détruit, car aujourd'hui elle est le meilleur aliment des tensions chauvines, xénophobes et même racistes que la crise a déclenché en toute Europe.
La même chose s'applique à la monnaie unique, l'euro. De nombreux courants, même de gauche radical le considèrent comme une sorte de «conquête» qu’il faut défendre. Mais dans les conditions actuelles, l'euro, géré par une institution clé de l'UE, la Banque centrale européenne, est une camisole de force et la meilleure courroie de transmission de pressions vers la globalisation. L’objectif de l'euro est en effet de lier les mains de pays souverains dans le domaine des décisions économiques et monétaires en général.
Tout futur gouvernement d'origine révolutionnaire, s’il prétend contrôler les leviers de l'économie nationale, la première chose à faire est de couper les contrôles budgétaires et fiscaux exercés par la BCE qui s’exercent à travers l'euro et le «pacte fiscal» dont l’objectif déclaré est de soutenir la monnaie commune. Es clair c’est ridicule de soutenir de façon abstraite des vertus de «l'européisme», sans faire expressément référence aux forces néolibérales et pro globalisation incarnés dans la Commission européenne, la BCE et la conception même de l'euro.
Ce n'est pas un débat théorique ou de spéculation intellectuelle: il s'agit d'un problème politique de premier ordre, et peut être de vie ou de mort. Car au milieu de la crise la plus effrayant qui a frappé le continent européen depuis la Seconde Guerre mondiale, d’un ajustement brutal et du mécontentement généralisé qui se propage et qui va à s’approfondir avec une détérioration sociale sans précédent en 60 ans, il est l'obligation de la gauche révolutionnaire de parler clairement. Si les seuls ennemis ouverts et déclarés de la Banque centrale européenne, du euro tel qu'il est aujourd'hui et du diktats néolibéraux de Bruxelles et Berlin sont les courants nationalistes, isolationnistes et xénophobes de droite (qui ont aussi moins d'obstacles pour diffuser leur message ), nous courons le risque de compromettre de manière irrévocable les chances de que la gauche révolutionnaire s’ouvre un chemin dans le mouvement de masse.
Et cela n'implique pas la moindre concession au nationalisme, sinon de proposer une autre unité européenne sur des bases anticapitaliste, socialiste et de classe qui n'aille rien à voir avec cette «Union européenne» qui propose seulement aux masses sacrifices et souffrances pour la tranquillité de "les marchés".
http://www.socialismo-o-barbarie.org/
Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
Par Marcel Yunes
Socialisme ou Barbarie, un journal, 05/10/2012
La crise de l'UE a généré plusieurs réactions dans le mouvement de masse. Il est clair que l'un d'eux est le nationalisme isolationniste dans l’économique et chauvine-xénophobe, avec des forces de droite comme celle de Marine Le Pen, appelant à la ligne de moindre résistance. Même un des architectes de l’actuelle forme de l’UE, Sarkozy, a utilisé les mêmes propos pour tenter de mieux réussir sa réélection, apparaissant à la fin de la campagne du second tour presque comme anti-européen.
En face, le libéralisme pro-mondialisation soutient que pour conserver le «rêve européen» (c’est à dire-la qualité de vie et des services sociales qui sont les plus élevés dans le monde) il n'y a pas d'autre moyen que les "réformes" pro-marché. Il s'agit notamment de que les couts de production capitaliste européen soient plus semblable au reste du monde : baisser les salaires réels, flexibiliser l'emploi, relever l'âge de la retraite, fragmenter la classe ouvrière et saper leur capacité à la résistance organisée. C'est seulement alors que la productivité européenne peut monter: niveler par le bas, vers les conditions de travail des travailleurs non européens. Bien sûr, cela signifie liquider, à un rythme plus ou moins accéléré, les acquis sociaux dont jouissaient les masses depuis l'après-guerre européens et qui sont la marque de son «modèle».
Comme The Economist résume, "à en juger par la campagne présidentielle française et la chute du gouvernement néerlandais [et maintenant le résultat des élections en Grèce.MA], beaucoup donnent des coups de pied contre l'austérité. Et ils sont de plus en plus à soutenir les partis extrémistes de gauche et de droite qui rejettent le projet européen de décennies (...) En France et en Hollande, entre un cinquième et un tiers de l'électorat soutient les partis extrémistes qui sont contre l'intégration européenne, la mondialisation ou les deux, considérés comme responsables d'une concurrence qui baisse les salaires et détruit l'emploi (" Kicking against austerity”, 28-4)).
Il faut un programme clair contre l'UE et l'euro à partir d'une perspective anticapitaliste
Ces deux solutions capitalistes sont formulées d'une manière simple et compréhensible. Le malheur est que de larges secteurs de la gauche marxiste et du trotskysme européen, en premier place le courant mandeliste qui dirige le NPA ne proposent pas un programme aussi clair comme ceux des deux autres, si ce n'est pas carrément un faux chemin. Ils proposent un anticapitalisme totalement abstrait, parce qu'il n’attaque pas ouvertement les institutions européennes qui sont aujourd'hui, le fer de lance du capitalisme néolibéral. Et en particulier, le NPA ne le fait pas parce qu’il craint trahir la bannière de «l’internationalisme» ou du «européanisme» et il considéré comme le principal danger l'escalade du nationalisme xénophobe.
Mais ce raisonnement est complètement faux. Bien sûr, sur le programme est plus que jamais nécessaire de lever l'étendard de l'unité socialiste de l'Europe. Le slogan traditionnel du marxisme, États-Unis socialistes d'Europe, est encore parfaitement valable. Mais cela ne signifie pas la moindre illusion de que l’actuelle formation européenne, capitaliste néolibéral jusqu'à la moelle, soit une sorte de «conquête» ou «point de départ". Le slogan de «l'Europe sociale » semble impliquer que l '«unité européenne» existe déjà, seulement qu’elle a une orientation capitaliste qui est nécessaire remplacer pour un autre «sociale» ...
Il ne peut y avoir aucune ambiguïté à ce sujet: l'actuelle Union européenne et ses institutions sont le pire ennemi des travailleurs, et il n'y a aucun moyen de que sa structure puisse être «améliorée» ou «réformée» en une «socialiste». Bien au contraire: elle doit être détruit, car aujourd'hui elle est le meilleur aliment des tensions chauvines, xénophobes et même racistes que la crise a déclenché en toute Europe.
La même chose s'applique à la monnaie unique, l'euro. De nombreux courants, même de gauche radical le considèrent comme une sorte de «conquête» qu’il faut défendre. Mais dans les conditions actuelles, l'euro, géré par une institution clé de l'UE, la Banque centrale européenne, est une camisole de force et la meilleure courroie de transmission de pressions vers la globalisation. L’objectif de l'euro est en effet de lier les mains de pays souverains dans le domaine des décisions économiques et monétaires en général.
Tout futur gouvernement d'origine révolutionnaire, s’il prétend contrôler les leviers de l'économie nationale, la première chose à faire est de couper les contrôles budgétaires et fiscaux exercés par la BCE qui s’exercent à travers l'euro et le «pacte fiscal» dont l’objectif déclaré est de soutenir la monnaie commune. Es clair c’est ridicule de soutenir de façon abstraite des vertus de «l'européisme», sans faire expressément référence aux forces néolibérales et pro globalisation incarnés dans la Commission européenne, la BCE et la conception même de l'euro.
Ce n'est pas un débat théorique ou de spéculation intellectuelle: il s'agit d'un problème politique de premier ordre, et peut être de vie ou de mort. Car au milieu de la crise la plus effrayant qui a frappé le continent européen depuis la Seconde Guerre mondiale, d’un ajustement brutal et du mécontentement généralisé qui se propage et qui va à s’approfondir avec une détérioration sociale sans précédent en 60 ans, il est l'obligation de la gauche révolutionnaire de parler clairement. Si les seuls ennemis ouverts et déclarés de la Banque centrale européenne, du euro tel qu'il est aujourd'hui et du diktats néolibéraux de Bruxelles et Berlin sont les courants nationalistes, isolationnistes et xénophobes de droite (qui ont aussi moins d'obstacles pour diffuser leur message ), nous courons le risque de compromettre de manière irrévocable les chances de que la gauche révolutionnaire s’ouvre un chemin dans le mouvement de masse.
Et cela n'implique pas la moindre concession au nationalisme, sinon de proposer une autre unité européenne sur des bases anticapitaliste, socialiste et de classe qui n'aille rien à voir avec cette «Union européenne» qui propose seulement aux masses sacrifices et souffrances pour la tranquillité de "les marchés".
http://www.socialismo-o-barbarie.org/
Dernière édition par Babalu le Jeu 17 Mai - 15:48, édité 1 fois
Babalu- Messages : 152
Date d'inscription : 08/09/2010
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
Tout à fait !
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
Tout à fait au carré !Gaston Lefranc a écrit:Tout à fait !
Il s'agit là d'une question d'importance, question que le NPA et la LCR avant lui ont continuellement éludé.
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
Existe-t-il des traces de débats NPA ou LCR sur la question de la sortie de l'UE / Euro quelque part? Ou des textes issus de tendances ou de membres? merci...
Bernard Quellmalz- Messages : 102
Date d'inscription : 16/04/2012
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
C'est l'Etat bourgeois qui doit être détruit. Fixer comme objectif la destruction des institutions européennes et/ou la sortie de ces institutions, la "lutte contre l'euro" avant l'instauration d'un gouvernement et d'un Etat ouvrier, c'est vraiment ajouter de l'eau au moulin des souverainistes.l'actuelle Union européenne et ses institutions sont le pire ennemi des travailleurs, et il n'y a aucun moyen de que sa structure puisse être «améliorée» ou «réformée» en une «socialiste». Bien au contraire: elle doit être détruit
On en a déjà longuement discuté, mais on constate, hélas, que les ex Lambertistes campent sur leurs positions...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
Bernard Quellmalz a écrit:Existe-t-il des traces de débats NPA ou LCR sur la question de la sortie de l'UE / Euro quelque part? Ou des textes issus de tendances ou de membres? merci...
Le NPA parle régulièrement de ce sujet et de ses propositions :
Au hasard :
http://www.npa2009.org/content/sortir-de-leuro-ou-construire-une-autre-europe%E2%80%89$
Sortir de l'euro ou construire une autre Europe ?
http://www.npa2009.org/content/sortir-de-l%E2%80%99euro%E2%80%89-sortir-du-capitalisme%E2%80%89
Sortir de l’euro ? Sortir du capitalisme !
http://www.npa2009.org/content/l%E2%80%99europe-une-question-qui-d%C3%A9range
L’Europe, une question qui dérange
http://www.npa2009.org/category/tags/union-europ%C3%A9enne
Page Europe du site du NPA
Je n'en partage pas tout, mais ces positions existent et sont régulièrement abordées .
Par contre, je note qu'il y a un certain nombre de camarades qui entretiennent un amalgame permanent entre l'appareil d'état de l'UE et l'espace humain que représente l'UE.
Travaillant avec des dizaines de nationalités, dans un autre pays, je trouve ces ambiguïtés particulièrement dangereuses. Pour tout dire, crapuleuses. L'espace des peuples qui sont dans l'UE n'est pas une abstraction.
Donc feu sur l’appareil d'état de l'UE et ses règles, mais pas en entretenant la plus infime ambiguïté crapuleuse sur des divisions entre peuples. Et ça doit également se combiner avec des réponses sur le type d'Europe souhaitée, sur l'espace méditerranéen des travailleurs, sur l'ouverture nécessaire des frontières, sur les batailles ouvrières communes à mener.
Sur la question de la BCE et l'appareil d'état de l'UE, ses règles, le NPA n'a pas d’ambiguïtés mais il ne mène probablement pas assez la bataille sur ces questions, mais quand on compare aux com-chauvins, ma foi...
Sur la question de l'euro, même si il faut mener des batailles sur ce sujet précis, permettant de critiquer les agressions du capitalisme, je m'interroge sur les positions des uns et des autres.
Les révolutionnaires russes ont-ils mené une bataille pour sortir du rouble avant la révolution (la monnaie servant à l'unification de l'empire colonial tsariste) ? Et pourtant ...
Faut être pragmatique là dessus, au moment où la bataille à l’échelon européen entre les classes a des rythmes qui se rapprochent de plus en plus.
La question de l'Euro me parait un terrain fructueux de critique du capitalisme, mais la sortie de l'euro vu de France, une mauvaise proposition concrets. Du moins dans la situation actuelle.
Sur ces questions c'est bien les principes de fond (renversement des appareils d'état capitalistes, renversements des frontières, renforcement des capacités d'organisation de la classe ouvrière, renforcement de l'unité des travailleurs, pouvoir des travailleurs, contraintes sur la bourgeoisie, ses capitaux, etc) qui doivent guider le pragmatisme des révolutionnaires.
Non les ambiguïtés qui ne traitent pas du caractère non sécable entre appareil d'état bourgeois des état-nations et appareil d'état bourgeois européen sont dangereuses.
S'attaquer à l'Union Européenne ressort du même caractère que s'attaquer à la France, la confusion entre s'attaquer aux appareils d'état et s'attaquer aux peuples qui sont sous la tyrannie de ces états.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
Quand tu auras fini de qualifier sans cesse les autres sur la base d'une expérience limitée, tu nous préviendras ... Vérié le pabliste !verié2 a écrit:C'est l'Etat bourgeois qui doit être détruit. Fixer comme objectif la destruction des institutions européennes et/ou la sortie de ces institutions, la "lutte contre l'euro" avant l'instauration d'un gouvernement et d'un Etat ouvrier, c'est vraiment ajouter de l'eau au moulin des souverainistes.l'actuelle Union européenne et ses institutions sont le pire ennemi des travailleurs, et il n'y a aucun moyen de que sa structure puisse être «améliorée» ou «réformée» en une «socialiste». Bien au contraire: elle doit être détruit
On en a déjà longuement discuté, mais on constate, hélas, que les ex Lambertistes campent sur leurs positions...
Et que peut-on dire de Dray l'ex-pabliste ou Moscovici l'ex-pabliste Henri Weber l'ex-pabliste etc ... Tu es fatiguant et insultant vis à vis de notre intelligence. On peut coïncidé avec certaines lignes du POI, de LO, du PCF, du PG, du NPA même, sans pourtant en hériter de qualificatif.
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
Copas a écrit:Bernard Quellmalz a écrit:Existe-t-il des traces de débats NPA ou LCR sur la question de la sortie de l'UE / Euro quelque part? Ou des textes issus de tendances ou de membres? merci...
Le NPA parle régulièrement de ce sujet et de ses propositions :
Au hasard :
http://www.npa2009.org/content/sortir-de-leuro-ou-construire-une-autre-europe%E2%80%89$
Sortir de l'euro ou construire une autre Europe ?
http://www.npa2009.org/content/sortir-de-l%E2%80%99euro%E2%80%89-sortir-du-capitalisme%E2%80%89
Sortir de l’euro ? Sortir du capitalisme !
http://www.npa2009.org/content/l%E2%80%99europe-une-question-qui-d%C3%A9range
L’Europe, une question qui dérange
http://www.npa2009.org/category/tags/union-europ%C3%A9enne
Page Europe du site du NPA
Merci de ces liens.
Mais comme d'hab avec les textes du NPA, 90% du texte est consacré à faire un constat du problème (que je partage par ailleurs) et il reste un petit paragraphe pour des slogans "construire une autre Europe", "rompre avec le capitalisme"... sans jamais expliquer comment s'y prendre concrètement.
Bernard Quellmalz- Messages : 102
Date d'inscription : 16/04/2012
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
La réponse du NPA est bien " rompre avec le capitalisme", ce qui inclut tous ses traités et appareils,
en France comme à l'échelle du continent européen et au delà.
Les souverainistes, eux, par contre, et il y en a qui osent se dire de "gauche",
détournent la lutte de classe et pour le socialisme vers l'étranger, ou une institution particulière.
Ils en sont toujours remerciés par le capital.
Comment on arrache le pouvoir à la classe capitaliste ?
Pour les MR, dont le NPA: la reconstruction du mouvement ouvrier,
la construction d'un parti, l'un et l'autre autorisant l'extension des luttes,
leur auto-organisation, donc indépendance, leur centralisation,
et un affrontement généralisé, aboutissant à une "révolution sociale" et le "pouvoir des travailleurs"
(Principes Fondateurs du NPA).
Cela n'arrive pas tous les jours ? Dont acte.
Un Blanqui, une Rosa, un Lénine, etc non plus...
Quand? on sait pas.
Mais les révolutions se sont révélèes aussi sûres que les crises,
fruits l'un et l'autre de la contradiction insurmontable du mode de production capitaliste,
et la crise en cours nous met incontestablement, sur le plan social, politique et écologique
devant l'alternative "socialisme ou barbarie".
La révolution socialiste n'est pas un inéluctable, pas non plus impossible.
Elle n'empêchera pas notre espère de disparaitre, sans doute.
Seulement de retarder l'échéance et de vivre dignement, dans la lutte, au minimum...
Cela demande de rassembler les révolutionnaires dans un parti
qui a encore bp de points stratégiques à élaborer ? OK.
L'alternative, la "révolution par les urnes" des nomenclatures réformistes de toujours,
aujourd'hui rassemblée dans le FdG par contre est sans surprise, et sans risque:
elle a toujours abouti à l'abandon ou au massacre.
en France comme à l'échelle du continent européen et au delà.
Les souverainistes, eux, par contre, et il y en a qui osent se dire de "gauche",
détournent la lutte de classe et pour le socialisme vers l'étranger, ou une institution particulière.
Ils en sont toujours remerciés par le capital.
Comment on arrache le pouvoir à la classe capitaliste ?
Pour les MR, dont le NPA: la reconstruction du mouvement ouvrier,
la construction d'un parti, l'un et l'autre autorisant l'extension des luttes,
leur auto-organisation, donc indépendance, leur centralisation,
et un affrontement généralisé, aboutissant à une "révolution sociale" et le "pouvoir des travailleurs"
(Principes Fondateurs du NPA).
Cela n'arrive pas tous les jours ? Dont acte.
Un Blanqui, une Rosa, un Lénine, etc non plus...
Quand? on sait pas.
Mais les révolutions se sont révélèes aussi sûres que les crises,
fruits l'un et l'autre de la contradiction insurmontable du mode de production capitaliste,
et la crise en cours nous met incontestablement, sur le plan social, politique et écologique
devant l'alternative "socialisme ou barbarie".
La révolution socialiste n'est pas un inéluctable, pas non plus impossible.
Elle n'empêchera pas notre espère de disparaitre, sans doute.
Seulement de retarder l'échéance et de vivre dignement, dans la lutte, au minimum...
Cela demande de rassembler les révolutionnaires dans un parti
qui a encore bp de points stratégiques à élaborer ? OK.
L'alternative, la "révolution par les urnes" des nomenclatures réformistes de toujours,
aujourd'hui rassemblée dans le FdG par contre est sans surprise, et sans risque:
elle a toujours abouti à l'abandon ou au massacre.
Dernière édition par Roseau le Jeu 17 Mai - 15:14, édité 3 fois
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
ça m'étonne de toi, c'est un autre contexte complètement diffèrent..Copas a écrit:Bernard Quellmalz a écrit:Existe-t-il des traces de débats NPA ou LCR sur la question de la sortie de l'UE / Euro quelque part? Ou des textes issus de tendances ou de membres? merci...
Les révolutionnaires russes ont-ils mené une bataille pour sortir du rouble avant la révolution (la monnaie servant à l'unification de l'empire colonial tsariste) ? Et pourtant ...
sinon quelqu'un sait si l'extrême droite allemande propose la sortie de l'UE et l'euro? et quels sont les propositions de la gauche marxiste?
Babalu- Messages : 152
Date d'inscription : 08/09/2010
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
C'est effectivement le problème avec le NPA et dans une certaine mesure aussi avec LO. Le NPA s'en sort avec la pirouette habituelle qui consiste à renvoyer les travailleurs à "UNE AUTRE EUROPE" alors que le message il me semble consiterait à dire que l'UE est une construction capitaliste destinée à démultiplier les attaques contre les travailleurs à une échelle inédite, celle d'un continent. Cette construction soit on réussit à la détruire pour lui substituer une construction sur la base des Etats Européens Socialistes soit on en sort mais il n'y aura pas de demi-mesure : un Etat prolétarien ne peut en aucun cas dans le cadre des traités et de la BCE satisfaire la moindre revendication. Néanmoins avant d'en arriver là, il faut effectivement comme le dit Vérié détruire notre propre Etat bourgeois et lui substituer un Etat des travailleurs. Ceci-dit dans l'intervalle l'UE doit être combattu avec la même détermination que notre propre Etat bourgeois.Bernard Quellmalz a écrit:Copas a écrit:Bernard Quellmalz a écrit:Existe-t-il des traces de débats NPA ou LCR sur la question de la sortie de l'UE / Euro quelque part? Ou des textes issus de tendances ou de membres? merci...
Le NPA parle régulièrement de ce sujet et de ses propositions :
Au hasard :
http://www.npa2009.org/content/sortir-de-leuro-ou-construire-une-autre-europe%E2%80%89$
Sortir de l'euro ou construire une autre Europe ?
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Sortir de l’euro ? Sortir du capitalisme !
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L’Europe, une question qui dérange
http://www.npa2009.org/category/tags/union-europ%C3%A9enne
Page Europe du site du NPA
Merci de ces liens.
Mais comme d'hab avec les textes du NPA, 90% du texte est consacré à faire un constat du problème (que je partage par ailleurs) et il reste un petit paragraphe pour des slogans "construire une autre Europe", "rompre avec le capitalisme"... sans jamais expliquer comment s'y prendre concrètement.
Mais le NPA malgré qu'il prétend se construire indépendamment des autres partis, se construit en fait en position des autres partis. Cela signifie que si une ligne coïncide avec d'autres paris c'est que cette ligne n'est pas bonne. Prenons l'UE : le FN dit qu'il combat l'UE et qu'il faut en sortir, le NPA ayant peur des amalgames se défend d'avoir une même ligne quand bien même elle est une ligne de classe. Cela donne un discours confus, anti-matérialiste, un discours incompréhensible par les travailleurs, laissant la voie libre à d'autres forces investis de sentiments bien plus néfastes pour la classe ouvrière.
Tel est mon analyse du NPA et de son positionnement foireux sur l'UE !
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
Bernard Quellmalz a écrit:Copas a écrit:Bernard Quellmalz a écrit:Existe-t-il des traces de débats NPA ou LCR sur la question de la sortie de l'UE / Euro quelque part? Ou des textes issus de tendances ou de membres? merci...
Le NPA parle régulièrement de ce sujet et de ses propositions :
Au hasard :
http://www.npa2009.org/content/sortir-de-leuro-ou-construire-une-autre-europe%E2%80%89$
Sortir de l'euro ou construire une autre Europe ?
http://www.npa2009.org/content/sortir-de-l%E2%80%99euro%E2%80%89-sortir-du-capitalisme%E2%80%89
Sortir de l’euro ? Sortir du capitalisme !
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L’Europe, une question qui dérange
http://www.npa2009.org/category/tags/union-europ%C3%A9enne
Page Europe du site du NPA
Merci de ces liens.
Mais comme d'hab avec les textes du NPA, 90% du texte est consacré à faire un constat du problème (que je partage par ailleurs) et il reste un petit paragraphe pour des slogans "construire une autre Europe", "rompre avec le capitalisme"... sans jamais expliquer comment s'y prendre concrètement.
Effectivement, des batailles du concret doivent être menées pour aider à l'internationalisme et ça ne ressort pas d'une abstraction.
Les propositions du NPA sont donc insuffisantes.
La bataille contre l'euro peut être menée mais ça ne permettra pas une évolution du niveau de conscience . Sans compter que de la même façon qu'une bataille contre l'Europe favorise les fachos.
C'est dans la capacité à rendre populaire des batailles des travailleurs contre la bourgeoisie et les différends niveaux de ses appareils d'état (UE, nation, etc) qu'on avancera.
Les batailles abstraites sur cette question continentale qui ne sont pas socialement très aimantées sont des positions mauvaises.
La bataille pour la souveraineté ouvrière ne ressort pas de la bataille pour la souveraineté nationale dans l'UE.
De ce point de vue Duhring, se trompe de cible sur le NPA qui est ce qui est très probablement très insuffisant mais bien mieux que ceux qu'il défend sans cesse avec énergie.
Il demande beaucoup au NPA (il a raison d'ailleurs quelque part), c'est bien.
Il y a des questions qui se posent sur les très nombreux frontaliers entre états de l'UE, et des migrants internes dont des mesures d'organisation (politiques et de résistance) et de combat sont essentielles pour mener une bataille dans l'UE.
Cette vieille tradition a été abandonnée par les partis communistes dans le cours de la 2eme guerre mondiale, ce fut une grande erreur, mais là cela doit être repris autrement que dans des abstractions .
Les batailles européennes sont trop abstraites, on ne leur donne pas chair.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
Babalu a écrit:ça m'étonne de toi, c'est un autre contexte complètement diffèrent..Copas a écrit:Bernard Quellmalz a écrit:Existe-t-il des traces de débats NPA ou LCR sur la question de la sortie de l'UE / Euro quelque part? Ou des textes issus de tendances ou de membres? merci...
Les révolutionnaires russes ont-ils mené une bataille pour sortir du rouble avant la révolution (la monnaie servant à l'unification de l'empire colonial tsariste) ? Et pourtant ...
sinon quelqu'un sait si l'extrême droite allemande propose la sortie de l'UE et l'euro? et quels sont les propositions de la gauche marxiste?
Ce que j'indiquais c'est la question précise d'une monaie que je trouve mal posée. Sortie de l'euro n'a pas grand sens progressiste, même si cela peut avoir une certaine popularité. C'est une question tactique rien d'autre. On peut être amené à casser l'euro mais cela relève des contingences du moment
Savoir si un territoire est une bonne échelle à un moment pour mener des batailles, y compris en levant des frontières de résistance, relève de moments particuliers tactiques de la lutte des classes, de contingences , de facilités, mais pas d'une question de fond.
Casser les appareils d'état nationaux et continentaux ressort d'une question de fond. De ce point de vue il parait étrange de vouloir distinguer comme deux mondes séparés les appareils d'états nationaux de l'appareil d'état européen qu'ils contribuent à construire.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
Vérié, tu fais un mauvais procès en laissant croire que ce texte dirait "sortie de l'euro d'abord ; gouvernement des travailleurs ensuite". Les deux sont articulés. Mais on ne peut pas parler du gouvernement des travailleurs dans l'abstrait, mais on doit dire ce que devrait faire un gouvernement des travailleurs, y réfléchir collectivement, élaborer, etc. Au sein de la TC, on prépare un texte là dessus.
Il faut bien entendu dénoncer les solutions "sortie de l'euro dans le cadre capitaliste". Aucun ambiguïté là dessus. Mais c'est une erreur de laisser le terrain de la lutte contre l'UE à l'extrême droite. Ne pas oser en parler, c'est terrible, c'est un terrible aveu d'impuissance. Le NPA, ce ne devrait pas être un catalogue de mesures d'urgence et une référence abstraite à l'anticapitalisme. Encore une fois, lors du dernier CPN, on a présenté des amendements sur l'UE et l'euro, cela a été rejeté une fois de plus : il y a un refus de se positionner contre l'UE et l'euro. Ce sont pourtant des constructions qu'un gouvernement devra détruire. Mais ce qui est tragique, c'est que le NPA refuse de parler du gouvernement des travailleurs et mesures fondamentales qu'il devrait prendre : expropriation des grands groupes capitalistes, rupture avec l'UE, établissement d'une monnaie inconvertible (unité de compte), monopole du commerce extérieur. Il y a un refus à discuter de cela, et du coup, la profession de foi pour les législatives, c'est une plateforme syndicale. On dit, pour la forme dans la résolution du CPN, qu'il faut faire notre autocritique, qu'on n'a pas posé la question du pouvoir, qu'on a mal traité la question de l'Europe, et on en tire aucune conclusion, et on refuse même, en fait, d'en débattre. C'est vraiment frustrant.
Aujourd'hui, ce qu'il faudrait expliquer à partir du cas de la Grèce, qui rend la discussion très concrète, c'est que :
- les bourgeoisies feront tout pour sauver l'euro, parce qu'elles ont énormément à perdre. L'euro, c'est un dispositif qui fait que les pays les moins compétitifs n'ont qu'une solution pour regagner en compétitivité : la baisse des salaires (+ quémander quelques transferts). Tsipras veut rester dans l'euro, et bien il mettra en place l'austérité.
- La sortie de l'euro dans le cadre capitaliste, ce n'est pas une solution : cela s'accompagnerait d'un effondrement économique, d'une baisse drastique du niveau de vie des masses. Un effondrement, qui permettrait ensuite une reprise de l'accumulation, sur la base d'une monnaie dévaluée. Certains nous vantent le modèle argentin : c'est vrai qu'ils ont renoué avec la croissance, mais ils sont aussi passés par une baisse de plus de 10% du PIB en 2002. Mais c'est vrai que la rupture avec la parité avec le dollar a permis ensuite le redémarrage... sur la base d'un naufrage social.
Bref, aucune solution dans le cadre capitaliste : soit l'austérité à l'infini dans le cadre de l'euro, soit une possible reprise économique en cas de sortie de l'euro, mais à condition d'en passer par une baisse brutale du niveau de vie ! Les capitalistes feront tout pour maintenir l'euro (aucun secteur significatif de la bourgeoisie veut la sortie de l'euro), parce qu'ils défendent leur profit.
La seule alternative à ces deux perspectives funestes, c'est un gouvernement des travailleurs qui exproprierait les capitalistes, romprait avec l'UE et sa monnaie, et relancerait la production sur d'autres bases. Cela passerait forcément dans un premier temps par une baisse "globale" du niveau de vie, mais l'effort serait fait par les capitalistes, et surtout l'appareil productif pourrait être reconstruit et relancé sur d'autres bases. Et évidemment la viabilité d'un tel processus dépend de son extension à d'autres pays.
Les communistes révolutionnaires ne sont pas "neutres" sur l'UE et l'euro : ce sont des cadres à faire exploser (parenthèse : il est symptomatique que le projet de résolution du CPN parlait de la fin de l'euro comme une "menace"... heureusement cela a été corrigé !), des constructions monstrueuses au service des bourgeoisies. Donc bien sur qu'il faut dire qu'on veut mettre à bas l'UE et l'euro, et bien sur qu'on n'avance pas cette perspective (ainsi que le reste de notre programme !!) indépendamment de celle du gouvernement des travailleurs. C'est d'ailleurs assez étrange (je ne parle pas pour toi Vérié) que certains nous accusent (de façon erronée) de parler de la "sortie de l'euro en soi" (c'est-à-dire non articulée avec le renversement du capitalisme, le gouvernement des travailleurs) alors que cela ne les dérange pas de parler de tout un tas de choses sans faire référence le moins du monde avec le gouvernement des travailleurs
Il faut bien entendu dénoncer les solutions "sortie de l'euro dans le cadre capitaliste". Aucun ambiguïté là dessus. Mais c'est une erreur de laisser le terrain de la lutte contre l'UE à l'extrême droite. Ne pas oser en parler, c'est terrible, c'est un terrible aveu d'impuissance. Le NPA, ce ne devrait pas être un catalogue de mesures d'urgence et une référence abstraite à l'anticapitalisme. Encore une fois, lors du dernier CPN, on a présenté des amendements sur l'UE et l'euro, cela a été rejeté une fois de plus : il y a un refus de se positionner contre l'UE et l'euro. Ce sont pourtant des constructions qu'un gouvernement devra détruire. Mais ce qui est tragique, c'est que le NPA refuse de parler du gouvernement des travailleurs et mesures fondamentales qu'il devrait prendre : expropriation des grands groupes capitalistes, rupture avec l'UE, établissement d'une monnaie inconvertible (unité de compte), monopole du commerce extérieur. Il y a un refus à discuter de cela, et du coup, la profession de foi pour les législatives, c'est une plateforme syndicale. On dit, pour la forme dans la résolution du CPN, qu'il faut faire notre autocritique, qu'on n'a pas posé la question du pouvoir, qu'on a mal traité la question de l'Europe, et on en tire aucune conclusion, et on refuse même, en fait, d'en débattre. C'est vraiment frustrant.
Aujourd'hui, ce qu'il faudrait expliquer à partir du cas de la Grèce, qui rend la discussion très concrète, c'est que :
- les bourgeoisies feront tout pour sauver l'euro, parce qu'elles ont énormément à perdre. L'euro, c'est un dispositif qui fait que les pays les moins compétitifs n'ont qu'une solution pour regagner en compétitivité : la baisse des salaires (+ quémander quelques transferts). Tsipras veut rester dans l'euro, et bien il mettra en place l'austérité.
- La sortie de l'euro dans le cadre capitaliste, ce n'est pas une solution : cela s'accompagnerait d'un effondrement économique, d'une baisse drastique du niveau de vie des masses. Un effondrement, qui permettrait ensuite une reprise de l'accumulation, sur la base d'une monnaie dévaluée. Certains nous vantent le modèle argentin : c'est vrai qu'ils ont renoué avec la croissance, mais ils sont aussi passés par une baisse de plus de 10% du PIB en 2002. Mais c'est vrai que la rupture avec la parité avec le dollar a permis ensuite le redémarrage... sur la base d'un naufrage social.
Bref, aucune solution dans le cadre capitaliste : soit l'austérité à l'infini dans le cadre de l'euro, soit une possible reprise économique en cas de sortie de l'euro, mais à condition d'en passer par une baisse brutale du niveau de vie ! Les capitalistes feront tout pour maintenir l'euro (aucun secteur significatif de la bourgeoisie veut la sortie de l'euro), parce qu'ils défendent leur profit.
La seule alternative à ces deux perspectives funestes, c'est un gouvernement des travailleurs qui exproprierait les capitalistes, romprait avec l'UE et sa monnaie, et relancerait la production sur d'autres bases. Cela passerait forcément dans un premier temps par une baisse "globale" du niveau de vie, mais l'effort serait fait par les capitalistes, et surtout l'appareil productif pourrait être reconstruit et relancé sur d'autres bases. Et évidemment la viabilité d'un tel processus dépend de son extension à d'autres pays.
Les communistes révolutionnaires ne sont pas "neutres" sur l'UE et l'euro : ce sont des cadres à faire exploser (parenthèse : il est symptomatique que le projet de résolution du CPN parlait de la fin de l'euro comme une "menace"... heureusement cela a été corrigé !), des constructions monstrueuses au service des bourgeoisies. Donc bien sur qu'il faut dire qu'on veut mettre à bas l'UE et l'euro, et bien sur qu'on n'avance pas cette perspective (ainsi que le reste de notre programme !!) indépendamment de celle du gouvernement des travailleurs. C'est d'ailleurs assez étrange (je ne parle pas pour toi Vérié) que certains nous accusent (de façon erronée) de parler de la "sortie de l'euro en soi" (c'est-à-dire non articulée avec le renversement du capitalisme, le gouvernement des travailleurs) alors que cela ne les dérange pas de parler de tout un tas de choses sans faire référence le moins du monde avec le gouvernement des travailleurs
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
Je crains fort, Gaston que tu t'échines pour rien. J'avoue une incompréhension totale des camarades qui sont arc-boutés sur la position du NPA actuellement et qui renvoie les travailleurs à un hypothétique Etat Unis Socialistes d'Europe. Comment des marxistes peuvent-ils négliger à ce point cet outil de destruction massive des conquêtes ouvrières ... ça me dépasse. La position de LO sur le sujet est pire encore en estimant finalement que le seul combat qui vaille c'est la lutte contre notre propre bourgeoisie, sans aller plus loin sur les outils dont disposent les capitalistes à l'échelle internationale. Que devra faire un Etat prolétarien vis à vis de l'OTAN, du FMI, de l'ONU, de l'UE, de l'OCDE ? Rester dans ces structure bourgeoises ? Pour mener quel combat ? Rompre avec ces institutions ? Rien que dalle ! La seule réponse apportée aux travailleurs, c'est de manière étrangement nationaliste : le combat contre notre bourgeoisie ... Un peu court tout de même, car un parti ouvrier doit préparer théoriquement ses troupes dans l'affrontement contre le capital.Gaston Lefranc a écrit:Vérié, tu fais un mauvais procès en laissant croire que ce texte dirait "sortie de l'euro d'abord ; gouvernement des travailleurs ensuite". Les deux sont articulés. Mais on ne peut pas parler du gouvernement des travailleurs dans l'abstrait, mais on doit dire ce que devrait faire un gouvernement des travailleurs, y réfléchir collectivement, élaborer, etc. Au sein de la TC, on prépare un texte là dessus.
Bref, là comme ailleurs, un certain amateurisme ou seectarisme au choix ...
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
C'est inexact, pour le NPA, ainsi que pour LO il me semble.Eugene Duhring a écrit: La seule réponse apportée aux travailleurs, c'est de manière étrangement nationaliste : le combat contre notre bourgeoisie ...
J'aimerais que les camarades disent si je me trompe pour LO.
Concernant au moins le NPA, la multitude d'articles et déclarations cités en témoignent. S'y reporter.
La conclusion d'un seul de ceux-ci:
Il ne faut pas confondre avec le FdG , qui lui,Aider les salariés et la jeunesse à reprendre confiance, à regrouper leurs forces, à se préparer à résister au plan d’austérité qui interviendra au lendemain des élections quels qu’en soient les vainqueurs, implique de défendre dans le débat actuel une perspective radicalement différente, qui s’attaque résolument à l’économie de profit : pour la non-reconnaissance et le non-paiement de la dette publique, en France comme dans toute l’Europe, en utilisant les montants considérables qui seront ainsi dégagés afin de reconstruire les services publics et les protections sociales ; pour un processus constituant vers une Europe démocratique, des travailleurs et des peuples, en rompant avec les traités et institutions de l’Union européenne
en effet, se moule dans les institutions bourgeoises,
qu'elles soient nationales ou européennes.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Mobilisation contre la BCE autorisée!
Bloccupy Francfort !
Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 149 (17 Mai 2012)
Verveine Angeli est militante syndicale et une des organisatrices pour Attac France de la mobilisation de Francfort contre la Banque centrale européenne
http://www.npa2009.org/content/bloccupy-francfort%E2%80%89
Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 149 (17 Mai 2012)
Verveine Angeli est militante syndicale et une des organisatrices pour Attac France de la mobilisation de Francfort contre la Banque centrale européenne
http://www.npa2009.org/content/bloccupy-francfort%E2%80%89
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
[quote="Roseau"]
Le combat de chaque peuple contre sa bourgeoisie est essentiel, ses tyrans domestiques est fondamental. En plus, quand il s'agit du pays qui a le plus de millionnaires du monde en proportion de sa population, on peut s'en prendre à une bourgeoisie désincarnée, mais...
La bourgeoisie française est constructrice de l'appareil d'état européen, de la BCE, etc, l'état national français de même.
Je ne vois pas ce qu'il y a de nationaliste de s'attaquer à la bourgeoisie en France. Encore des propos délirants...
Eugene Duhring a écrit: La seule réponse apportée aux travailleurs, c'est de manière étrangement nationaliste : le combat contre notre bourgeoisie ...
Le combat de chaque peuple contre sa bourgeoisie est essentiel, ses tyrans domestiques est fondamental. En plus, quand il s'agit du pays qui a le plus de millionnaires du monde en proportion de sa population, on peut s'en prendre à une bourgeoisie désincarnée, mais...
La bourgeoisie française est constructrice de l'appareil d'état européen, de la BCE, etc, l'état national français de même.
Je ne vois pas ce qu'il y a de nationaliste de s'attaquer à la bourgeoisie en France. Encore des propos délirants...
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
[quote="Copas"]
Il n'y a rien dce nationalise à attaquer sa propre bourgeoisie ... quand on lutte aussi contre les outils dont se sont dotés les capitalistes internationalement (FMI, BCE, UE, etc.) et que l'on construit des ponts avec les autres travailleurs particulièrement en Europe. Ces outils sont tout autant destructeurs pour les travailleurs français que grecs, italiens, etc. Il me semble que LO apparait étrangement nationaliste sur ce terrain, c'est tout ; j'en avais déjà fait la remarque.Roseau a écrit:Eugene Duhring a écrit: La seule réponse apportée aux travailleurs, c'est de manière étrangement nationaliste : le combat contre notre bourgeoisie ...
Le combat de chaque peuple contre sa bourgeoisie est essentiel, ses tyrans domestiques est fondamental. En plus, quand il s'agit du pays qui a le plus de millionnaires du monde en proportion de sa population, on peut s'en prendre à une bourgeoisie désincarnée, mais...
La bourgeoisie française est constructrice de l'appareil d'état européen, de la BCE, etc, l'état national français de même.
Je ne vois pas ce qu'il y a de nationaliste de s'attaquer à la bourgeoisie en France. Encore des propos délirants...
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
Ce qui favorise le nationalisme, c'est justement de mettre en avant prioritairement la lutte contre Bruxelles comme le font les Lambertistes d'un côté, les souverainistes de l'autre. Ce qui laisse entendre que la rupture des traités européens, la sortie de l'Euro etc pourraient constituer des étapes vers la résolution de la crise et que les Institutions européennes seraient les premières responsables de la crise.
Non, les ennemis sont dans notre propre pays : la bourgeoisie et les institutions nationales françaises qui n'ont nul besoin des directives de Bruxelles pour tenter de faire payer la crise aux travailleurs. La propagande sur l'Europe doit être extrêmement claire, c'est l'unité des travailleurs européens contre leurs bourgeoisies et leurs institutions, avec pour objectif les Etats unis socialistes d'Europe. Il n'y en a pas d'autre.
Quant à la crise, elle n'est pas la conséquence des institutions et traités européens, mais bien des contradictions insolubles du capitalisme. Lé dénonciation perpétuelle de Bruxelle et de l'euro n'est rien d'autre qu'un dérivatif.
Non, les ennemis sont dans notre propre pays : la bourgeoisie et les institutions nationales françaises qui n'ont nul besoin des directives de Bruxelles pour tenter de faire payer la crise aux travailleurs. La propagande sur l'Europe doit être extrêmement claire, c'est l'unité des travailleurs européens contre leurs bourgeoisies et leurs institutions, avec pour objectif les Etats unis socialistes d'Europe. Il n'y en a pas d'autre.
Quant à la crise, elle n'est pas la conséquence des institutions et traités européens, mais bien des contradictions insolubles du capitalisme. Lé dénonciation perpétuelle de Bruxelle et de l'euro n'est rien d'autre qu'un dérivatif.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
Un texte présenté en fin d'année dernière au 35ème congrès du PCF :
APPEL : Le PCF doit lancer une campagne pour la SORTIE DE L’EURO et la rupture avec l’UE au service du capitalisme.
Au nom des déficits et des dettes publics qu’ils ont eux-mêmes creusés, les gouvernements européens, de droite comme de « gauche », accélèrent leur politique de coupe des dépenses publiques, de casse des systèmes de protection sociale, de privatisations. Tant qu’il détient le pouvoir, le capitalisme utilise sa propre crise à son profit.
En France, le plan Fillon n’est qu’un avant-goût de ce que ce système réserve au peuple français quel que soit le résultat des élections de 2012.
De concert, l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international aident les gouvernements à saigner leur peuple. Plus que jamais, le Traité de Lisbonne, les directives européennes, l’euro apparaissent pour ce qu’ils sont : des instruments pour coordonner les politiques antisociales.
10 ans après, les peuples ont fait leur expérience. Tout ce que nous, communistes, dénoncions, dans les années 90, en combattant le Traité de Maastricht s’est vérifié. L’euro sert à aggraver la concurrence entre les travailleurs dans et hors la zone euro, exacerbant la xénophobie. L’euro facilite les délocalisations, favorise la domination des trusts les plus puissants contre les activités en développement répondant aux besoins des populations. C’est un instrument redoutable pour tirer les salaires et les acquis sociaux vers le bas, les prix des denrées élémentaires vers le haut. C’est un outil de domination, complice du dollar, conçu pour être hors de portée des peuples et les affamer au service de la finance mondiale.
Les travailleurs ne restent pas sans lutter. Un mouvement profond de contestation se développe partout. Par millions, ils manifestent dans les rues d’Athènes de Rome ou de Paris en 2010 contre la casse des retraites.
Pour l’instant, le système et ses relais réussissent à canaliser le mouvement vers l’alternance électorale entre des forces de droite ou de « gauche », qui sitôt les élections passées, appliquent plus ou moins la même politique : Grèce, Portugal, bientôt Espagne avec les élections anticipées de novembre. La France en 2012 ?
Derrière les promesses électorales démagogiques (PS grec avait promis 5% d’augmentations des salaires avant de les diminuer de 20%), un engagement de fond révèle le consensus qui relie les forces politiques de l’alternance : l’adhésion à l’UE, la défense de l’euro.
Pour l’UE, pour l’euro, c’est l’Union sacrée de la droite, du PS, du Medef. L’idéologie dominante y met toutes ses forces : « il faut sauver l’euro » et tous les sacrifices sont bons pour cela. Les syndicats réformistes, à l’image de la Confédération européenne des syndicats (la CES), fer de lance du Traité de Lisbonne, promeuvent une soi-disant « Europe sociale » pour mieux légitimer les institutions européennes et l’euro. Les organisations du capital s’efforcent de détourner la colère populaire vers une issue qui va enfoncer encore davantage les travailleurs : le renforcement de l’UE du capital, de ses institutions qui écrasent les démocraties nationales, l’établissement d’une « gouvernance européenne ». Le point d’arrivée, c’est le sinistre « Pacte pour l’euro », une politique imposée au moyen de l’euro, synonyme d’austérité à perpétuité et de mise sous tutelle des Etats démocratiques.
En France, comme ailleurs, le système assigne à sa roue de secours d’extrême-droite le soin, comme en 1992 contre Maastricht, ou en 2005 contre le TCE de dévoyer la lutte contre l’UE du capital, en les associant au nationalisme et au racisme. Le capital joue avec le feu : ne laissons pas faire !
Les peuples, quand on leur demande leur avis ne se trompent pas : NON à Maastricht ou au TCE au Danemark, en Irlande, aux Pays-Bas ou en France. Un vote de classe, celui des ouvriers, des paysans, des employés, de ceux qui ont le plus intérêt à combattre le capital, s’exprime à chaque fois contre l’UE. Un rapport de force existe liant luttes et rejet de l’UE du capital.
Voilà pourquoi nous pensons qu’il est primordial que notre parti le PCF reprenne son combat de toujours contre l’intégration européenne capitaliste. Le PCF est la seule force politique conséquente qui a toujours combattu l’intégration européenne depuis la CED (l’armée européenne) en 1953 jusqu’au combat contre Traité d’Amsterdam et la monnaie unique en 1998 en passant par le Traité de Rome.
La sortie de la France de l’euro, c'est-à-dire la fin de l’euro, vu la place centrale de notre pays, n’est pas synonyme d’avènement du socialisme. Bien sûr, mais ce serait une victoire politique majeure, une mise en échec historique de l’UE, l’explosion du consensus droite/PS en France. Evidemment, pour les communistes, elle ne peut que s’accompagner que d’autres mesures fondamentales telles que la remise en cause de la dette publique indue, la nationalisation du secteur financier, une autre politique fiscale et salariale. Elle va dans le sens du refus croissant de l’application du Traité de Lisbonne, des directives et règlements européens.
En 1992 comme en 2005, avec leur Parti, les communistes ont su aller à contre-courant. Nous nous souvenons que cela n’a pas été facile mais que cela a été finalement fécond pour les luttes. En 2012, le PCF doit refuser de céder à la pression réformiste dominante : aucune illusion ne peut être laissée, avec la CES ou le Parti de la gauche européenne, sur une réorientation contre-nature de l’UE ou de la BCE! Le débat ne saurait être esquivé dans le Parti pour cause de campagne électorale ou d’adhésion au Parti de la « Gauche européenne ».
Les institutions de l’UE n’ont d’objectif que d’éliminer les acquis sociaux et démocratiques nationaux, le droit, souvent chèrement payé, des peuples à disposer d’eux-mêmes. Elles tentent de tout porter au niveau supranational où ils n’ont pas de prise mais où les multinationales sont omnipotentes. Au contraire, la résistance au plan national est décisive dans l’intérêt mutuel, internationaliste, des peuples!
Aussi, responsables, militants, sympathisants du PCF, citoyens, nous demandons publiquement que le PCF, au regard de son rôle historique, lance une campagne nationale pour la sortie de l’euro. Nous nous engageons à forcer le débat sur cette question cruciale.
http://vivelepcf.over-blog.fr/article-appel-pour-une-campagne-pcf-pour-la-sortie-de-l-euro-84489729.html
APPEL : Le PCF doit lancer une campagne pour la SORTIE DE L’EURO et la rupture avec l’UE au service du capitalisme.
Au nom des déficits et des dettes publics qu’ils ont eux-mêmes creusés, les gouvernements européens, de droite comme de « gauche », accélèrent leur politique de coupe des dépenses publiques, de casse des systèmes de protection sociale, de privatisations. Tant qu’il détient le pouvoir, le capitalisme utilise sa propre crise à son profit.
En France, le plan Fillon n’est qu’un avant-goût de ce que ce système réserve au peuple français quel que soit le résultat des élections de 2012.
De concert, l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international aident les gouvernements à saigner leur peuple. Plus que jamais, le Traité de Lisbonne, les directives européennes, l’euro apparaissent pour ce qu’ils sont : des instruments pour coordonner les politiques antisociales.
10 ans après, les peuples ont fait leur expérience. Tout ce que nous, communistes, dénoncions, dans les années 90, en combattant le Traité de Maastricht s’est vérifié. L’euro sert à aggraver la concurrence entre les travailleurs dans et hors la zone euro, exacerbant la xénophobie. L’euro facilite les délocalisations, favorise la domination des trusts les plus puissants contre les activités en développement répondant aux besoins des populations. C’est un instrument redoutable pour tirer les salaires et les acquis sociaux vers le bas, les prix des denrées élémentaires vers le haut. C’est un outil de domination, complice du dollar, conçu pour être hors de portée des peuples et les affamer au service de la finance mondiale.
Les travailleurs ne restent pas sans lutter. Un mouvement profond de contestation se développe partout. Par millions, ils manifestent dans les rues d’Athènes de Rome ou de Paris en 2010 contre la casse des retraites.
Pour l’instant, le système et ses relais réussissent à canaliser le mouvement vers l’alternance électorale entre des forces de droite ou de « gauche », qui sitôt les élections passées, appliquent plus ou moins la même politique : Grèce, Portugal, bientôt Espagne avec les élections anticipées de novembre. La France en 2012 ?
Derrière les promesses électorales démagogiques (PS grec avait promis 5% d’augmentations des salaires avant de les diminuer de 20%), un engagement de fond révèle le consensus qui relie les forces politiques de l’alternance : l’adhésion à l’UE, la défense de l’euro.
Pour l’UE, pour l’euro, c’est l’Union sacrée de la droite, du PS, du Medef. L’idéologie dominante y met toutes ses forces : « il faut sauver l’euro » et tous les sacrifices sont bons pour cela. Les syndicats réformistes, à l’image de la Confédération européenne des syndicats (la CES), fer de lance du Traité de Lisbonne, promeuvent une soi-disant « Europe sociale » pour mieux légitimer les institutions européennes et l’euro. Les organisations du capital s’efforcent de détourner la colère populaire vers une issue qui va enfoncer encore davantage les travailleurs : le renforcement de l’UE du capital, de ses institutions qui écrasent les démocraties nationales, l’établissement d’une « gouvernance européenne ». Le point d’arrivée, c’est le sinistre « Pacte pour l’euro », une politique imposée au moyen de l’euro, synonyme d’austérité à perpétuité et de mise sous tutelle des Etats démocratiques.
En France, comme ailleurs, le système assigne à sa roue de secours d’extrême-droite le soin, comme en 1992 contre Maastricht, ou en 2005 contre le TCE de dévoyer la lutte contre l’UE du capital, en les associant au nationalisme et au racisme. Le capital joue avec le feu : ne laissons pas faire !
Les peuples, quand on leur demande leur avis ne se trompent pas : NON à Maastricht ou au TCE au Danemark, en Irlande, aux Pays-Bas ou en France. Un vote de classe, celui des ouvriers, des paysans, des employés, de ceux qui ont le plus intérêt à combattre le capital, s’exprime à chaque fois contre l’UE. Un rapport de force existe liant luttes et rejet de l’UE du capital.
Voilà pourquoi nous pensons qu’il est primordial que notre parti le PCF reprenne son combat de toujours contre l’intégration européenne capitaliste. Le PCF est la seule force politique conséquente qui a toujours combattu l’intégration européenne depuis la CED (l’armée européenne) en 1953 jusqu’au combat contre Traité d’Amsterdam et la monnaie unique en 1998 en passant par le Traité de Rome.
La sortie de la France de l’euro, c'est-à-dire la fin de l’euro, vu la place centrale de notre pays, n’est pas synonyme d’avènement du socialisme. Bien sûr, mais ce serait une victoire politique majeure, une mise en échec historique de l’UE, l’explosion du consensus droite/PS en France. Evidemment, pour les communistes, elle ne peut que s’accompagner que d’autres mesures fondamentales telles que la remise en cause de la dette publique indue, la nationalisation du secteur financier, une autre politique fiscale et salariale. Elle va dans le sens du refus croissant de l’application du Traité de Lisbonne, des directives et règlements européens.
En 1992 comme en 2005, avec leur Parti, les communistes ont su aller à contre-courant. Nous nous souvenons que cela n’a pas été facile mais que cela a été finalement fécond pour les luttes. En 2012, le PCF doit refuser de céder à la pression réformiste dominante : aucune illusion ne peut être laissée, avec la CES ou le Parti de la gauche européenne, sur une réorientation contre-nature de l’UE ou de la BCE! Le débat ne saurait être esquivé dans le Parti pour cause de campagne électorale ou d’adhésion au Parti de la « Gauche européenne ».
Les institutions de l’UE n’ont d’objectif que d’éliminer les acquis sociaux et démocratiques nationaux, le droit, souvent chèrement payé, des peuples à disposer d’eux-mêmes. Elles tentent de tout porter au niveau supranational où ils n’ont pas de prise mais où les multinationales sont omnipotentes. Au contraire, la résistance au plan national est décisive dans l’intérêt mutuel, internationaliste, des peuples!
Aussi, responsables, militants, sympathisants du PCF, citoyens, nous demandons publiquement que le PCF, au regard de son rôle historique, lance une campagne nationale pour la sortie de l’euro. Nous nous engageons à forcer le débat sur cette question cruciale.
http://vivelepcf.over-blog.fr/article-appel-pour-une-campagne-pcf-pour-la-sortie-de-l-euro-84489729.html
irving- Messages : 150
Date d'inscription : 23/11/2011
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
verié2 a écrit:Ce qui favorise le nationalisme, c'est justement de mettre en avant prioritairement la lutte contre Bruxelles comme le font les Lambertistes d'un côté, les souverainistes de l'autre. Ce qui laisse entendre que la rupture des traités européens, la sortie de l'Euro etc pourraient constituer des étapes vers la résolution de la crise et que les Institutions européennes seraient les premières responsables de la crise.
Non, les ennemis sont dans notre propre pays : la bourgeoisie et les institutions nationales françaises qui n'ont nul besoin des directives de Bruxelles pour tenter de faire payer la crise aux travailleurs. La propagande sur l'Europe doit être extrêmement claire, c'est l'unité des travailleurs européens contre leurs bourgeoisies et leurs institutions, avec pour objectif les Etats unis socialistes d'Europe. Il n'y en a pas d'autre.
Quant à la crise, elle n'est pas la conséquence des institutions et traités européens, mais bien des contradictions insolubles du capitalisme. Lé dénonciation perpétuelle de Bruxelle et de l'euro n'est rien d'autre qu'un dérivatif.
Je crois ta vision dépassée Vérié.
1) Evidemment la crise actuelle nait des contradictions du capitalisme et peut s'analyser comme une crise de reproduction de celui-ci.
2) Néanmoins, la dimension internationale de la lutte des classes ne peut être niée. Dire, "c'est le capitalisme qui est responsable, pas l'Europe", c'est ignorer qu'aujourd'hui le bras armé du capitalisme c'est l'Europe (ce qui ne dédouane pas les états au niveau national). L'Allemagne s'est servie de l'euro pour sous-évaluer sa monnaie, ce qui lui a permis de dégager des excédents commerciaux importants. La bourgeoisie allemande a pu réhausser son taux de profit et l'état allemand justifier sa politique de déflation compétitive (qui passe par l'austérité salariale et budgétaire). Ces excédents commerciaux ont été recyclés dans la dette privée espagnole (crise de l'immobilier) ou la dette publique grecque (crise de la dette). L'Allemagne est directement responsable des déséquilibres monétaires au sein de la zone euro. La conséquence de ces déséquilibres c'est la déflation et la crise sociale partout en Europe car c'est le mode d'ajustement imposé par les rapports politiques pour maintenir la zone homogène (puisque rien ne contraint l'Allemagne à avoir des politiques de relances). L'euro, c'est la forme nouvelle de l'impérialisme et ignorer cette réalité, c'est passé à côté de nouveaux ressorts de la dynamique de l'exploitation capitaliste. L'euro, c'est la forme nouvelle de l'étalon-or, et Keynes avait déjà analysé le biais déflationniste d'un tel système monétaire.
Ajouté à cela l'absence de droit du travail européen, de SMIC européen par exemple, et l'Europe se résume à la mise en concurrence internationale des travailleurs ce qui fait pression sur les salaires et l'emploi, du dumping social, fiscal et environnemental.
3) La BCE est organe sans aucune légitimité démocratique qui impose les politiques économiques et sociales à l'ensemble des états européens (même si ce sont eux les responsables qui ont instauré les traités donnant à la BCE ce pouvoir). C'est un organe libéral qui affaibli le poids de l'état dans l'économie, et combiné à la commission européenne permet de faire passer des mesures sociales qui n'aurait jamais été acceptée au niveau national. L'Europe est une négation de la démocratie. Il faut donc la combattre également politiquement. Aujourd'hui encore, la dette sert de prétexte pour imposer aux travailleurs des politiques anti-sociales qui vont à l'encontre des programmes sur lesquels leurs représentants sont élus.
irving- Messages : 150
Date d'inscription : 23/11/2011
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
verié2 a écrit:Ce qui favorise le nationalisme, c'est justement de mettre en avant prioritairement la lutte contre Bruxelles comme le font les Lambertistes d'un côté, les souverainistes de l'autre. Ce qui laisse entendre que la rupture des traités européens, la sortie de l'Euro etc pourraient constituer des étapes vers la résolution de la crise et que les Institutions européennes seraient les premières responsables de la crise.
Je reviens plus précisément sur ce paragraphe pour nuancer mon précédent message car je me suis un peu enflammé sur la fin de ton message.
1. Vérie, je suis d'accord avec toi, la cause première de la crise, c'est le fonctionnement de l'économie basée sur l'accumulation du capital (cf la double contradiction marchande soulignée par Marx). Les institutions européennes ne sont pas les "premières responsables de la crise" en termes économiques. Politiquement, ce sont les états membres qui ont construit ces institutions : ce sont eux les premiers responsables politiquement.
2. Néanmoins ces institutions (BCE, euro, Commission Européenne) sont les moyens par lesquels les politiques des capitalistes sont appliquées. L'Europe constitue le moyen politique et économique par lequel les capitalistes imposent leurs intérêts politiques (démantèlement des services publics, casse des retraites, du droit du travail, dumping fiscal...) et économiques (nouveaux débouchés qui permettent de maximiser le taux de profit, mise en concurrence des travailleurs à un niveau international ce qui maximise le taux d'exploitation....).
Il faut donc bien discerner les causes et les effets je suis d'accord avec toi. Les causes : le capitalisme et les états européens qui ont institué ces structures économiques et politiques. Les effets : la BCE et Bruxelles qui sont les intermédiaires par lesquels sont imposés les intérêts des capitalistes aux travailleurs.
Aussi, rompre avec les instruments de domination de la classe dominante, c'est combattre le capitalisme. C'est lui enlever ses principaux outils économiques et politiques d'exploitation, et instaurer un nouveau rapport de force capital-travail. La rupture avec l'Europe et l'euro ne permettrait pas d'en finir avec l'exploitation et les inégalités, mais elle déplacerait le rapport de force capitaliste/travailleurs en faveur de ces derniers. Combattre l'Europe et l'euro, c'est combattre pour la défense du droit du travail (évidemment cette défense ne permet pas de rompre avec le capitalisme mais il faut distinguer la portée des revendications), des conditions de travail, des salaires, des retraites. C'est aussi lutter contre la financiarisation de l'économie et la main-mise des marchés et d'institutions non démocratiques sur les politiques appliquées par les états.
irving- Messages : 150
Date d'inscription : 23/11/2011
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
Extrait du texte dans ma signature
Le NPA est pour une rupture d’avec l’ensemble des traités qui fondent « l’Union européenne » et se prononce pour une Europe débarrassée du capitalisme, des États-Unis socialistes d’Europe.
Une attention particulière a été portée par le NPA à la nécessité de se distinguer des divers chauvins qui polluent ce débat. Le moins qu’on puisse dire est que ce souci n’est pas partagé par un FdG qui exalte sur tous les murs du pays « la France rebelle »...
Mais au-delà, on pourrait croire qu’un accord serait possible avec un Jean-Luc Mélenchon qui décrit fort justement l’UE comme une « une construction libérale ». Sauf que... le PCF ne partage pas ces positions qui l’opposeraient frontalement aux sociaux-libéraux. Il y a belle lurette qu’il a renoncé à mettre en cause l’UE, ses traités. Tout au plus se borne-t-il à revendiquer de « réellement réorienter cette UE » pour « ne pas tuer l’idée européenne » (celle de Delors ?).
D’où l’accent mis sur la « rupture avec le traité de Lisbonne » (pas l’UE). Qu’on se comprenne : le NPA est évidemment opposé à ce traité. Mais on ne peut lui donner la place que lui donne le FdG. C’est un maillon d’une chaîne, avec les traités de Maastricht, Amsterdam, l’Acte unique, etc.
Tout ceci pose d’ailleurs un autre problème. À l’heure actuelle, le changement d’un traité régissant le fonctionnement de l’UE (ou les missions de la BCE) nécessite l’accord de tous les États membres. Dans ces conditions, la « rupture avec Lisbonne » est une utopie (il faudrait l’accord de Merkel, Monti, etc.). Rompre réellement avec Lisbonne, c’est rompre avec l’UE, ce que le FdG ne veut pas dire.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Quelle solution à la crise de l'UE et l'euro?
Roseau,
1) Sur le FdG, je ne conscient de ne pas partager la ligne défendue par Mélenchon (réformer les institutions et combattre l'UE et l'euro de l'intérieur). Je la trouve logiquement cohérente néanmoins et respectable, mais il me semble qu'elle ne tient pas compte des rapports politiques en présence.
2) Sur la ligne du NPA, je partage les avis qui ont été émis par Gaston et Eugène en première page : il faut prendre position clairement contre l'Europe capitaliste et pour la sortie de l'euro. Nous ne devons pas laisser ces revendications à l'extrême-droite. La lutte contre Bruxelles et ses institutions n'est pas une lutte nationaliste, mais se situe bel et bien sur le terrain de la lutte des classes.
Je tiens aussi à nuancer le point de vue de Gaston : une sortie de l'euro n'aurait pas les mêmes conséquences qu'en Argentine car nos systèmes d'émissions monétaires ne sont pas équivalents (nous n'avons pas de Currency Board). Donc si une sortie de l'euro se traduirait bien par une dévaluation, je ne vois pas pourquoi elle impliquerait une crise de liquidités bancaires qui fragiliserait le pouvoir d'achat des travailleurs (qu'il y ait de l'inflation en revanche...).
1) Sur le FdG, je ne conscient de ne pas partager la ligne défendue par Mélenchon (réformer les institutions et combattre l'UE et l'euro de l'intérieur). Je la trouve logiquement cohérente néanmoins et respectable, mais il me semble qu'elle ne tient pas compte des rapports politiques en présence.
2) Sur la ligne du NPA, je partage les avis qui ont été émis par Gaston et Eugène en première page : il faut prendre position clairement contre l'Europe capitaliste et pour la sortie de l'euro. Nous ne devons pas laisser ces revendications à l'extrême-droite. La lutte contre Bruxelles et ses institutions n'est pas une lutte nationaliste, mais se situe bel et bien sur le terrain de la lutte des classes.
Je tiens aussi à nuancer le point de vue de Gaston : une sortie de l'euro n'aurait pas les mêmes conséquences qu'en Argentine car nos systèmes d'émissions monétaires ne sont pas équivalents (nous n'avons pas de Currency Board). Donc si une sortie de l'euro se traduirait bien par une dévaluation, je ne vois pas pourquoi elle impliquerait une crise de liquidités bancaires qui fragiliserait le pouvoir d'achat des travailleurs (qu'il y ait de l'inflation en revanche...).
irving- Messages : 150
Date d'inscription : 23/11/2011
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