Prostitution/Travail du sexe
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Re: Prostitution/Travail du sexe
Vérosa_2 a écrit:Ok, autant pour moi. Je n'avais pas lu l'article dans son intégralité.
C'est de ma faute, j'ai fait un copié-collé d'extraits que j'avais recopié il y a bien longtemps sur mon ordi, avant qu'un des textes soit en ligne.
Ce que je voulais mettre en avant dans ces textes d'Alexandra Kollontaï c'est entre autre :
"L’acte d’amour, abaissé au degré de profession, que peut-il avoir de plus monstrueux ? (...) Rien ne dessèche autant l’âme que la vente forcée et l’achat de caresses étrangères. La prostitution éteint l’amour dans les cœurs. "
"Recouvrant la société d’une sorte de limon pourri, elle empoisonne de son haleine fétide les pures joies de l’union amoureuse entre les sexes.
Un truc qui me travaille, tous ceux qui défendent la prostitution disent être contre les réseaux maffieux et le proxénétisme. Je ne reviens pas sur les faits : dans les pays où la prostitution est "un travail comme un autre", comme aux Pays-Bas ou en Allemagne, les proxénètes et le trafic des femmes sont facilité, mais comment reconnaitre une "prostituée libre" (si tant est que ça existe) d'une "prostituée forcée" ?? Il faudrait revendiquer un label "commerce équitable" comme sur certains produits au supermarché ? Rien que l'idée est à vomir.
Comme les groupes pro-prostitution cherchent à se faire passer comme "représentants des personnes prostituées", un texte de rescapées canadiennes (publié sur le site de la CLES, Concertation des Luttes contre l'Exploitation Sexuelle) :
http://www.lacles.org/MANIFESTE DES SURVIVANTES POUR UN MONDE SANS PROSTITUTION
Nous, survivantes de la prostitution ainsi que celles d’entre nous qui sont encore exploitées dans l’industrie du sexe, déclarons que la prostitution est une forme de violence envers les femmes.
Nous clamons haut et fort que la prostitution n’est rien d’autre qu’une forme d’exploitation sexuelle, l’une des pires formes permettant de perpétuer l’inégalité effarante et historique des femmes, et une violation de nos droits les plus fondamentaux.
Nous n’avons pas un beau jour « choisi » d’entrer dans l’industrie du sexe, c’est plutôt elle qui nous a choisies en se servant, entre autres, de notre pauvreté, de nos passés empreints d’agressions sexuelles, des proxénètes qui ont su deviner et profiter de nos vulnérabilités et des hommes qui, en toute impunité et avec l’accord de la société canadienne, nous ont achetées.
Nous nous opposons fermement au jugement Bedford c./ Canada, qui ne se préoccupe pas du tout des femmes les plus pauvres et les plus vulnérables en plus de faire fi de la troublante surreprésentation des femmes autochtones qui se retrouvent dans les rues de plusieurs provinces canadiennes.
Nous nous opposons également fermement à toute légalisation subséquente de la prostitution. La prostitution doit être éliminée. Elle ne doit pas être légalisée, ni totalement décriminalisée et encore moins être promue comme « un travail comme un autre » ou une alternative économique souhaitable.
Nous réclamons la décriminalisation de toutes les femmes exploitées dans l’industrie du sexe, car notre condition s’est empirée à cause de lois et de politiques qui nous ont traitées et nous traitent encore comme des criminelles, des citoyennes de seconde classe qui méritent bien ce qui leur arrive.
Nous dénonçons les clients-prostitueurs, les proxénètes, les gérants et les propriétaires d’agences, de clubs de danseuses, de salons de massage, de bordels qui agissent en toute impunité. Notre condition ne cesse de s’aggraver dans les clubs de danseuses depuis la légalisation des danses contact. Elle s’aggrave également quand les municipalités et les provinces octroient des permis à des établissements voués à la prostitution accordant du même coup une protection légale aux proxénètes, aux clients-prostitueurs et à l’industrie du sexe.
Nous exigeons que le lobby pro « travail du sexe » cesse immédiatement de s’improviser porte-parole de toutes les femmes qui ont été exploitées dans l’industrie du sexe et de celles qui le sont encore.
Nous refusons qu’il continue de parler en notre nom, car ce lobby se complaît à ignorer la majorité dont nous faisons partie. Il nous ignore et invalide notre parole parce que nous sommes toutes très critiques de l’industrie du sexe et que nous en dénonçons la violence inhérente. La masturbation intellectuelle à laquelle se prêtent certaines personnes, soi-disant solidaires des femmes, doit immédiatement cesser.
Nous réfutons l’idée que nous ayons été ou que nous sommes des travailleuses du sexe. La réalité que cette expression dissimule nous donne froid dans le dos. Que croyait le lobby pro « travail du sexe » ? Qu’en inventant une nouvelle expression, tel un coup de baguette magique, l’exploitation et la violence dont nous avons été victimes se transformeraient en travail ? Non, non et non, il ne suffit pas d’avoir de nouvelles expressions à la mode pour effacer l’inavouable, l’inexplicable.
Nous réaffirmons que la prostitution n’est ni un travail, ni un métier, ni une profession.
Nous exigeons des politiques sociales et économiques qui permettront de prévenir l’entrée dans la prostitution et qui soutiendront toutes celles qui désirent quitter la prostitution.
Nous sommons finalement le gouvernement canadien d’agir et d’adopter le modèle scandinave.
Azadi- Messages : 82
Date d'inscription : 27/12/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
A qui fais-tu référence?Azadi a écrit:Un truc qui me travaille, tous ceux qui défendent la prostitution disent être contre les réseaux maffieux et le proxénétisme.
Moi j'ai du mal à me faire une opinion dans ce débat et je n'ai pas lu l'intégralité des échanges, mais je n'ai lu personne ici "défendre la prostitution". Après, reste à savoir comment faire pour abolir la prostitution dans les faits, en partant de la situation réelle d'aujourd'hui. Là-dessus je ne sais pas répondre, si ce n'est que ça ne pourra pas se faire contre les prostituées (ce sur quoi je pense que tout le monde est d'accord aussi).
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
Duzgun a écrit:A qui fais-tu référence?Azadi a écrit:Un truc qui me travaille, tous ceux qui défendent la prostitution disent être contre les réseaux maffieux et le proxénétisme.
Moi j'ai du mal à me faire une opinion dans ce débat et je n'ai pas lu l'intégralité des échanges, mais je n'ai lu personne ici "défendre la prostitution". Après, reste à savoir comment faire pour abolir la prostitution dans les faits, en partant de la situation réelle d'aujourd'hui. Là-dessus je ne sais pas répondre, si ce n'est que ça ne pourra pas se faire contre les prostituées (ce sur quoi je pense que tout le monde est d'accord aussi).
Je faisais référence, par exemple, à l'article de Philippe Caubère ou aux propos de Badinter.
Après si on considère que la prostitution est "un travail comme un autre", une "prestation de service" comme une autre, cela revient à la banaliser et ne plus avoir la perspective de son abolition.
Pour reprendre l'exemple du plombier, on est pour l'abolition du salariat, pas pour l'abolition de la plomberie.
Et aujourd'hui, si un(e) camarade fait appel à un plombier pour réparer une fuite d'eau, personne ne lui reprochera. Par contre, je n'imagine pas appeler camarade quelqu'un qui irait "se payer un(e) prostitué(e)".
Effectivement, personne ici n'est contre les personnes prostituées. Au contraire, pour les communistes et les abolitionnistes en général c'est surtout par solidarité avec celles et ceux qui subissent la prostitution que nous sommes pour son abolition.
Azadi- Messages : 82
Date d'inscription : 27/12/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
OK, je croyais que tu faisais référence à des camarades.Azadi a écrit:Je faisais référence, par exemple, à l'article de Philippe Caubère ou aux propos de Badinter.
Sinon, je suis d'accord avec ton exemple salariat/plomberie.
L'ennui pour moi, c'est comment passer de la situation actuelle à celle d'une abolition dans les faits de la prostitution. Je ne suis pour l'instant convaincu par aucune des deux positions qui se confrontent dans ce fil de discussion (sans avoir pour autant de position alternative à proposer ), et les caricatures utilisées dans le débat n'aident pas...
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
Le rapport d'information déposé à l'assemblé nationale
il vaut ce qu'il vaut, en terme de chiffres notamment, toujours très difficile d'avoir des chiffres. mais il y a des éléments intéressants notamment sur les conséquence physiques et psychiques de la prostitution
http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i3334.asp#P394_37913
Les limites, les insuffisances en terme de droits sociaux sont également pointées, notamment pour les prostituées qui veulent sortir de leur condition
il vaut ce qu'il vaut, en terme de chiffres notamment, toujours très difficile d'avoir des chiffres. mais il y a des éléments intéressants notamment sur les conséquence physiques et psychiques de la prostitution
http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i3334.asp#P394_37913
Les limites, les insuffisances en terme de droits sociaux sont également pointées, notamment pour les prostituées qui veulent sortir de leur condition
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Prostitution/Travail du sexe
Et la partie sur les personnes trans donne envie de tirer une balle dans le genou des auteurs.
Re: Prostitution/Travail du sexe
Ellie a écrit:Et la partie sur les personnes trans donne envie de tirer une balle dans le genou des auteurs.
ça t'étonne ? moi non
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
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Re: Prostitution/Travail du sexe
Dans les grandes lignes, l'abolition du salariat et plus généralement des échanges marchands entrainera, je crois bien, la disparition de facto de la prostitution. L'acte de prostitution est régi par un double rapport de forces, celui de la menace et celui de l'argent. Les proxénètes ou les organisations maffieuses n'existent que pour l'appât du gain, et le moyen de cette fin est la contrainte. Il n'y a rien d'autre que la cupidité qui est la motivation des "macs" de tous ordres. Dans un monde sans rapport marchand, les proxénètes ou les filières du sexe de "l'ancien monde" n'auront tout simplement plus rien à gagner, donc sombreront comme les autres formes de pouvoirs capitalistes dans les ruines de cet "ancien monde".Pour reprendre l'exemple du plombier, on est pour l'abolition du salariat, pas pour l'abolition de la plomberie.
Cela dit, la disparition de la prostitution - à mon avis - ne signifie pas par extension mécanique la fin de la misère sexuelle. On pourra pourtant objecter à cette "impression" pessimiste que la famille telle qu'elle existe aujourd'hui pour les besoins du capitalisme (mariage, monogamie, parents prolétaires/enfants à prolétariser...) dépérira en même temps que le capitalisme et ses rapports sociaux contraignants seront abolis. Mouais, à voir si cela y suffira...
PS : Sinon je suis pour l'abolition des plombiers !!!
Vérosa_2- Messages : 683
Date d'inscription : 01/09/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
Vérosa_2 a écrit:Dans les grandes lignes, l'abolition du salariat et plus généralement des échanges marchands entrainera, je crois bien, la disparition de facto de la prostitution. L'acte de prostitution est régi par un double rapport de forces, celui de la menace et celui de l'argent. Les proxénètes ou les organisations maffieuses n'existent que pour l'appât du gain, et le moyen de cette fin est la contrainte. Il n'y a rien d'autre que la cupidité qui est la motivation des "macs" de tous ordres. Dans un monde sans rapport marchand, les proxénètes ou les filières du sexe de "l'ancien monde" n'auront tout simplement plus rien à gagner, donc sombreront comme les autres formes de pouvoirs capitalistes dans les ruines de cet "ancien monde".Pour reprendre l'exemple du plombier, on est pour l'abolition du salariat, pas pour l'abolition de la plomberie.
Cela dit, la disparition de la prostitution - à mon avis - ne signifie pas par extension mécanique la fin de la misère sexuelle. On pourra pourtant objecter à cette "impression" pessimiste que la famille telle qu'elle existe aujourd'hui pour les besoins du capitalisme (mariage, monogamie, parents prolétaires/enfants à prolétariser...) dépérira en même temps que le capitalisme et ses rapports sociaux contraignants seront abolis. Mouais, à voir si cela y suffira...
PS : Sinon je suis pour l'abolition des plombiers !!!
il ne suffira pas à mon avis d'abolir le capitalisme pour abolir la prostitution. Sûrement dans le rapport marchand, mais en ce qui concerne la persistance du patriarcat qui est antérieur au capitalisme, cela donc ne suffira pas. La classe ouvrière même débarrassée de son oppression économique et sociale n'est pas pour autant "féministe" par essence. L'ancrage de l'oppression des femmes est bien plus profond. la bataille contre le capitalisme et contre toutes les formes d'oppression doit se faire conjointement. l'un ne va pas sans l'autre et vice versa.
Sinon, et ben j'ai une fuite au robinet de la douche.
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
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Re: Prostitution/Travail du sexe
Fée Clochette : c'est pas parce que ça me surprend pas que ça m'énerve pas.
Sinon, ce qui est bien c'est qu'il y a les propositions concrètes. On voit bien que le but n'est pas de remplacer illico la loi sur le racolage : «Proposition n° 7 : Évaluer, un an après l’entrée en vigueur du dispositif sanctionnant pénalement les clients, la pertinence et l’utilité du maintien du délit de racolage.» Après, y'a quelques propositions qui me semblent plutôt aller dans le bon sens, mais vu qu'on est avec un gouvernement de droite qui ne jure que par la répression et la réduction des couts pour le social, j'imagine mal que ce soit celles qui aient le plus de chances d'être appliquées.
Bref je reste sur l'avis qu'on s'oriente vers une loi qui va ajouter de la répression à la répression et qui me laisse rien présager de bon...
(Sinon, question sincère : vu qu'il me semble que le racolage c'est défini comme un truc du genre «inciter à une relation sexuelle tarifée», ça touchait pas déjà le client aussi ? ça paraitrait logique pourtant,non ?)
Sinon, ce qui est bien c'est qu'il y a les propositions concrètes. On voit bien que le but n'est pas de remplacer illico la loi sur le racolage : «Proposition n° 7 : Évaluer, un an après l’entrée en vigueur du dispositif sanctionnant pénalement les clients, la pertinence et l’utilité du maintien du délit de racolage.» Après, y'a quelques propositions qui me semblent plutôt aller dans le bon sens, mais vu qu'on est avec un gouvernement de droite qui ne jure que par la répression et la réduction des couts pour le social, j'imagine mal que ce soit celles qui aient le plus de chances d'être appliquées.
Bref je reste sur l'avis qu'on s'oriente vers une loi qui va ajouter de la répression à la répression et qui me laisse rien présager de bon...
(Sinon, question sincère : vu qu'il me semble que le racolage c'est défini comme un truc du genre «inciter à une relation sexuelle tarifée», ça touchait pas déjà le client aussi ? ça paraitrait logique pourtant,non ?)
Re: Prostitution/Travail du sexe
Ellie a écrit:Fée Clochette : c'est pas parce que ça me surprend pas que ça m'énerve pas.
Sinon, ce qui est bien c'est qu'il y a les propositions concrètes. On voit bien que le but n'est pas de remplacer illico la loi sur le racolage : «Proposition n° 7 : Évaluer, un an après l’entrée en vigueur du dispositif sanctionnant pénalement les clients, la pertinence et l’utilité du maintien du délit de racolage.» Après, y'a quelques propositions qui me semblent plutôt aller dans le bon sens, mais vu qu'on est avec un gouvernement de droite qui ne jure que par la répression et la réduction des couts pour le social, j'imagine mal que ce soit celles qui aient le plus de chances d'être appliquées.
Bref je reste sur l'avis qu'on s'oriente vers une loi qui va ajouter de la répression à la répression et qui me laisse rien présager de bon...
(Sinon, question sincère : vu qu'il me semble que le racolage c'est défini comme un truc du genre «inciter à une relation sexuelle tarifée», ça touchait pas déjà le client aussi ? ça paraitrait logique pourtant,non ?)
y'a des trucs intéressants c'est vrai. l'étude s'appuie sur des rencontres avec des asso ou des chercheurs. Sur ce que tu demandes sur le client, je ne crois pas que le client était concerné vraiment par la loi sur le racolage passif (une belle merde cette loi). il y a des lacunes énormes dans ce rapport notamment sur les moyens pour que les personnes qui veulent sortir de la prostitution se retrouvent pas dans la misère. les moyens n'y sont pas, de vrais droits sociaux et de santé non plus. Et puis la partie concernant "l'incitation à dénoncer le proxo" est débile tel qu'il est écrit. ce ne doit pas être une condition pour donner de l'aide aux victimes. je ne fais aucune confiance non plus sur les moyens qui seront donnés. ça reste un rapport, qui, même s'il est écrit par une commission parlementaire, se veut "objectif" on va dire. je n'ai fait que le parcourir pour le moment
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Prostitution/Travail du sexe
La prostitution est englobée dans le rapport général d'exploitation capitaliste. Abolir ce rapport c'est abolir la prostitution. Pour faire simple, personne ne paiera plus personne en échange d'un acte sexuel, et c'est ce qui définit précisément la prostitution (ou alors j'ai rien compris depuis le début du film).fée clochette a écrit:il ne suffira pas à mon avis d'abolir le capitalisme pour abolir la prostitution. Sûrement dans le rapport marchand, mais en ce qui concerne la persistance du patriarcat qui est antérieur au capitalisme, cela donc ne suffira pas.
Cela étant, je crois aussi comme tu le dis que la fin de la marchandisation des corps ne résoudra pas par magie le problème du patriarcat et son cortège d'effets (jalousie machiste, monogamie féminine contrainte, adultère masculin courant et presque "normal", violences masculines de tous ordres, homophobie...). C'est en ce sens que j'avais exprimé des réserves dans mon message précédent en mentionnant la Famille (majuscule), le patriarcat étant depuis l'avènement du capital intimement lié à la structure familiale.
J'ai dit que j'étais pour l'abolition des plombiers. Je n'ai pas mentionné les plombières.Sinon, et ben j'ai une fuite au robinet de la douche.
PS: un peu en retrait du sujet quelqu'un aurait-il des statistiques par sexe en ce qui concerne l'adultère (hors prostitution) ?
Vérosa_2- Messages : 683
Date d'inscription : 01/09/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
Vérosa_2 a écrit:Cela étant, je crois aussi comme tu le dis que la fin de la marchandisation des corps ne résoudra pas par magie le problème du patriarcat et son cortège d'effets (jalousie machiste, monogamie féminine contrainte, adultère masculin courant et presque "normal", violences masculines de tous ordres, homophobie...). C'est en ce sens que j'avais exprimé des réserves dans mon message précédent en mentionnant la Famille (majuscule), le patriarcat étant depuis l'avènement du capital intimement lié à la structure familiale
On est d'accord. L'abolition du capitalisme dot s'accompagner d'une abolition du patriarcat qui est source de violence et de domination d'un genre sur l'autre. c'était le sens de ma réponse
J'ai dit que j'étais pour l'abolition des plombiers. Je n'ai pas mentionné les plombières
j'ai besoin d'un plombier ou d'une plombière. Peu importe, je m'en fous, le tout c'est qu'il ou elle sache manier les outils nécessaires pou dévisser mon vieux robinet de douche tout coincé. Sinon pour les questions d'adultères et des chiffres, je ne sais pas s'il y a des enquêtes là dessus et surtout si elles sont fiables (il doit y avoir des menteurs et des menteuses)
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Prostitution/Travail du sexe
Ca rassure qu'il ny ait pas que des sales cons qui veuillent tranformer l'abjecte exploitation sexuelle en un travail reconnu socialement :
Manifeste de survivantes pour un monde sans prostitution
Publié le avril 25, 2011
by laama| 3 commentaires
Alors qu’en France, avec la proposition de loi de pénaliser les clients de la prostitution, on peut entendre avec stupéfaction, dans des milieux qui se réclament du « féminisme », parfois même du « marxisme » ou de « l’anarchisme », des gens qui dénoncent cette proposition de loi au nom de la « liberté de se prostituer » et surtout, de la « liberté » de consommer des prostitué(e)es, nous publions ce manifeste de rescapées canadiennes de la prostitution publiée par le site de la CLES (Concertation des Luttes contre l’Exploitation Sexuelle).
MANIFESTE DES SURVIVANTES POUR UN MONDE SANS PROSTITUTION
Nous, survivantes de la prostitution ainsi que celles d’entre nous qui sont encore exploitées dans l’industrie du sexe, déclarons que la prostitution est une forme de violence envers les femmes.
Nous clamons haut et fort que la prostitution n’est rien d’autre qu’une forme d’exploitation sexuelle, l’une des pires formes permettant de perpétuer l’inégalité effarante et historique des femmes, et une violation de nos droits les plus fondamentaux.
Nous n’avons pas un beau jour « choisi » d’entrer dans l’industrie du sexe, c’est plutôt elle qui nous a choisies en se servant, entre autres, de notre pauvreté, de nos passés empreints d’agressions sexuelles, des proxénètes qui ont su deviner et profiter de nos vulnérabilités et des hommes qui, en toute impunité et avec l’accord de la société canadienne, nous ont achetées.
Nous nous opposons fermement au jugement Bedford c./ Canada, qui ne se préoccupe pas du tout des femmes les plus pauvres et les plus vulnérables en plus de faire fi de la troublante surreprésentation des femmes autochtones qui se retrouvent dans les rues de plusieurs provinces canadiennes.
Nous nous opposons également fermement à toute légalisation subséquente de la prostitution. La prostitution doit être éliminée. Elle ne doit pas être légalisée, ni totalement décriminalisée et encore moins être promue comme « un travail comme un autre » ou une alternative économique souhaitable.
Nous réclamons la décriminalisation de toutes les femmes exploitées dans l’industrie du sexe, car notre condition s’est empirée à cause de lois et de politiques qui nous ont traitées et nous traitent encore comme des criminelles, des citoyennes de seconde classe qui méritent bien ce qui leur arrive.
Nous dénonçons les clients-prostitueurs, les proxénètes, les gérants et les propriétaires d’agences, de clubs de danseuses, de salons de massage, de bordels qui agissent en toute impunité. Notre condition ne cesse de s’aggraver dans les clubs de danseuses depuis la légalisation des danses contact. Elle s’aggrave également quand les municipalités et les provinces octroient des permis à des établissements voués à la prostitution accordant du même coup une protection légale aux proxénètes, aux clients-prostitueurs et à l’industrie du sexe.
Nous exigeons que le lobby pro « travail du sexe » cesse immédiatement de s’improviser porte-parole de toutes les femmes qui ont été exploitées dans l’industrie du sexe et de celles qui le sont encore.
Nous refusons qu’il continue de parler en notre nom, car ce lobby se complaît à ignorer la majorité dont nous faisons partie. Il nous ignore et invalide notre parole parce que nous sommes toutes très critiques de l’industrie du sexe et que nous en dénonçons la violence inhérente. La masturbation intellectuelle à laquelle se prêtent certaines personnes, soi-disant solidaires des femmes, doit immédiatement cesser.
Nous réfutons l’idée que nous ayons été ou que nous sommes des travailleuses du sexe.
La réalité que cette expression dissimule nous donne froid dans le dos. Que croyait le lobby pro « travail du sexe » ? Qu’en inventant une nouvelle expression, tel un coup de baguette magique, l’exploitation et la violence dont nous avons été victimes se transformeraient en travail ? Non, non et non, il ne suffit pas d’avoir de nouvelles expressions à la mode pour effacer l’inavouable, l’inexplicable.
Nous réaffirmons que la prostitution n’est ni un travail, ni un métier, ni une profession.
Nous exigeons des politiques sociales et économiques qui permettront de prévenir l’entrée dans la prostitution et qui soutiendront toutes celles qui désirent quitter la prostitution.
Nous sommons finalement le gouvernement canadien d’agir et d’adopter le modèle scandinave.
Cette entrée a été publiée dans Canada, Mouvement des femmes et lutte contre le sexisme, avec comme mot(s)-clef(s) Canada, féminisme, femmes, prostitution, violences contre les femmes. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
On peut savoir pourquoi les 2 ou 3 derniers envois ont été supprimés ?
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Prostitution/Travail du sexe
Parce qu'ils ouvrent une thématique qui mérite son propre fil.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
sylvestre a écrit:Parce qu'ils ouvrent une thématique qui mérite son propre fil.
tu aurais pu avertir au moins, mettre un message disant que c'était HS et pas supprimer comme ça sans explication. ça se fait pas. et alors c'est passé où?
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Prostitution/Travail du sexe
http://www.rue89.com/2011/04/21/pour-jouir-sans-entrave-vive-le-sexe-gratuit-200866
Pour jouir sans entrave, vive le sexe gratuit !
Par Hélène Assekour | Osez le féminisme
Dans une tribune parue sur Rue89, Act Up, le Collectif droits et prostitution, et le Syndicat du travail sexuel accumulent en quelques lignes les lieux communs, dont celui de la « prohibition de la prostitution, digne d'une croisade morale de l'ère victorienne ». L'ère victorienne et son moralisme seraient donc les ennemis de la prostitution. Pour qui connaît un peu le XIXe siècle, cette affirmation ne peut que laisser dubitatives…
La double figure de la femme essentialisée
C'est en effet à cette époque que s'opère un renversement dans l'appréhension de la sexualité des femmes et des hommes, qui marque encore profondément les esprits deux siècles plus tard.
Auparavant, la sexualité féminine était considérée comme débordante et incontrôlable, tandis que les hommes étaient supposés capables de rester maîtres d'eux-mêmes. A partir du XIXe siècle, c'est l'inverse : les femmes sont supposées ne pas avoir de désir sexuel, tandis que celui des hommes est peu à peu considéré comme irrépressible.
C'est également à cette époque qu'apparaît la double figure de « la femme » essentialisée : d'un côté, la mère, « l'ange du foyer » honorable ; de l'autre, la prostituée. Et tiens donc : c'est précisément à cette période que la prostitution explose.
La femme répugnant au sexe, l'homme insatiable
Les voyageurs de l'époque, comme Flora Tristan, qui se rendent à Londres (Flora Tristan, « Promenades dans Londres », 1840), capitale de l'Angleterre victorienne si moraliste, sont toutes et tous impressionnés par le nombre de prostituées qu'ils croisent dans les rues.
Ce n'est pas un hasard si la prostitution connaît un véritable essor dans cette atmosphère moraliste, car elle se fonde très précisément sur un schéma réactionnaire : la femme répugnant au sexe, l'homme insatiable bien obligé de se soulager auprès des prostitués.
Prostitution et moralisme de l'ère victorienne ne sont pas ennemis : ils marchent main dans la main. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si une des premières responsables politiques a avoir proposé la réouverture des maisons closes était… Christine Boutin.
Sexualité et reproduction sont maintenant dissociés
Où en sommes-nous deux siècles plus tard ? Bien sûr, la situation a changé (et heureusement ! ) : les années de libération sexuelle ont permis des incroyables avancées, notamment celle de dissocier de façon révolutionnaire sexualité et reproduction.
Le sexe hors du mariage est devenu courante et accepté, l'homosexualité a été décriminalisée, puis dépsychiatrisée… Pour autant, vivons-nous une époque de véritable liberté sexuelle ? Nous ne pouvons que constater autour de nous à quel point les schémas de l'ère victorienne – et ceux plus anciens du patriarcat – restent profondément ancrés dans les représentations. Au XXIe siècle, nos sexualités restent hétéronormées : combien de « Qui fait l'homme ? Qui fait la femme ? » a-t-on déjà entendu au sujet de couples homosexuels ?
L'acte sexuel reste centré sur la pénétration (de la femme par l'homme, l'inverse étant complètement tabou) : sans elle, un rapport sexuel est bien souvent considéré comme incomplet. Le désir masculin est toujours perçu comme supérieur au désir féminin. La liberté sexuelle féminine est encore mal perçue : combien de femmes sont traitées de « salopes » pour un comportement sexuel qui serait vu comme valorisant pour un homme ?
Les prostituées seraient des femmes qui « aiment ça »
Bref, la sexualité masculine reste présentée comme une sexualité de conquête quand la sexualité féminine est représentée comme étant passive. Cette dichotomie se perçoit même dans les mots que nous employons pour parler de l'acte sexuel : nous parlons de « pénétration » (de la femme par l'homme), ce qui implique encore une fois une activité de l'homme et une passivité de la femme, et jamais d'« engloutissement » par exemple, terme qui serait correct, mais impliquerait le schéma inverse.
La prostitution ne libère pas de ces schémas. L'étude des motivations des « clients » de la prostitution (Sven Axel Mansson, « L'Homme dans le commerce du sexe », université de Göteborg, 1984 ; Julia O'Connell Davidson, « L'Exploiteur sexuel », 2001 ; Saïd Bouamama, « L'Homme en question », 2004) permet de comprendre que c'est au contraire parce que ces représentations sont très présentes dans leurs esprits que la prostitution subsiste.
Il est intéressant de noter que la quasi-totalité des « clients » de la prostitution sont des hommes. Certains d'entre eux justifient le recours à la prostitution par le fait que leur compagne refuserait les pratiques demandées à la prostituée, et beaucoup pensent que les prostitués sont des femmes plus à l'aise avec leur sexualité, qui « aiment ça » (contrairement aux autres ? ).
Jouir sans entrave
On retrouve là la dichotomie femme honorable/prostituée. Surtout, les « clients » ont une vision très négative des femmes en général, certains considérant même le recours à la prostitution comme une revanche face à la prise de pouvoir trop importante des femmes dans la société.
La prostitution est donc fondée, aujourd'hui comme à l'époque victorienne, sur l'inégalité entre femmes et hommes et le moralisme sexuel.
Certes, le moralisme a aujourd'hui changé d'habits. La libération sexuelle hédoniste des années 70 a été récupérée par le capitalisme. Le sexe n'est plus aujourd'hui considéré comme sacré. Mais le considérer comme un produit de consommation au même titre qu'un grille-pain ou un paquet de corn flakes n'est pas plus émancipateur. Le sexe doit être libre et gratuit pour que nous puissions jouir sans entraves.
Pour jouir sans entrave, vive le sexe gratuit !
Par Hélène Assekour | Osez le féminisme
Dans une tribune parue sur Rue89, Act Up, le Collectif droits et prostitution, et le Syndicat du travail sexuel accumulent en quelques lignes les lieux communs, dont celui de la « prohibition de la prostitution, digne d'une croisade morale de l'ère victorienne ». L'ère victorienne et son moralisme seraient donc les ennemis de la prostitution. Pour qui connaît un peu le XIXe siècle, cette affirmation ne peut que laisser dubitatives…
La double figure de la femme essentialisée
C'est en effet à cette époque que s'opère un renversement dans l'appréhension de la sexualité des femmes et des hommes, qui marque encore profondément les esprits deux siècles plus tard.
Auparavant, la sexualité féminine était considérée comme débordante et incontrôlable, tandis que les hommes étaient supposés capables de rester maîtres d'eux-mêmes. A partir du XIXe siècle, c'est l'inverse : les femmes sont supposées ne pas avoir de désir sexuel, tandis que celui des hommes est peu à peu considéré comme irrépressible.
C'est également à cette époque qu'apparaît la double figure de « la femme » essentialisée : d'un côté, la mère, « l'ange du foyer » honorable ; de l'autre, la prostituée. Et tiens donc : c'est précisément à cette période que la prostitution explose.
La femme répugnant au sexe, l'homme insatiable
Les voyageurs de l'époque, comme Flora Tristan, qui se rendent à Londres (Flora Tristan, « Promenades dans Londres », 1840), capitale de l'Angleterre victorienne si moraliste, sont toutes et tous impressionnés par le nombre de prostituées qu'ils croisent dans les rues.
Ce n'est pas un hasard si la prostitution connaît un véritable essor dans cette atmosphère moraliste, car elle se fonde très précisément sur un schéma réactionnaire : la femme répugnant au sexe, l'homme insatiable bien obligé de se soulager auprès des prostitués.
Prostitution et moralisme de l'ère victorienne ne sont pas ennemis : ils marchent main dans la main. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si une des premières responsables politiques a avoir proposé la réouverture des maisons closes était… Christine Boutin.
Sexualité et reproduction sont maintenant dissociés
Où en sommes-nous deux siècles plus tard ? Bien sûr, la situation a changé (et heureusement ! ) : les années de libération sexuelle ont permis des incroyables avancées, notamment celle de dissocier de façon révolutionnaire sexualité et reproduction.
Le sexe hors du mariage est devenu courante et accepté, l'homosexualité a été décriminalisée, puis dépsychiatrisée… Pour autant, vivons-nous une époque de véritable liberté sexuelle ? Nous ne pouvons que constater autour de nous à quel point les schémas de l'ère victorienne – et ceux plus anciens du patriarcat – restent profondément ancrés dans les représentations. Au XXIe siècle, nos sexualités restent hétéronormées : combien de « Qui fait l'homme ? Qui fait la femme ? » a-t-on déjà entendu au sujet de couples homosexuels ?
L'acte sexuel reste centré sur la pénétration (de la femme par l'homme, l'inverse étant complètement tabou) : sans elle, un rapport sexuel est bien souvent considéré comme incomplet. Le désir masculin est toujours perçu comme supérieur au désir féminin. La liberté sexuelle féminine est encore mal perçue : combien de femmes sont traitées de « salopes » pour un comportement sexuel qui serait vu comme valorisant pour un homme ?
Les prostituées seraient des femmes qui « aiment ça »
Bref, la sexualité masculine reste présentée comme une sexualité de conquête quand la sexualité féminine est représentée comme étant passive. Cette dichotomie se perçoit même dans les mots que nous employons pour parler de l'acte sexuel : nous parlons de « pénétration » (de la femme par l'homme), ce qui implique encore une fois une activité de l'homme et une passivité de la femme, et jamais d'« engloutissement » par exemple, terme qui serait correct, mais impliquerait le schéma inverse.
La prostitution ne libère pas de ces schémas. L'étude des motivations des « clients » de la prostitution (Sven Axel Mansson, « L'Homme dans le commerce du sexe », université de Göteborg, 1984 ; Julia O'Connell Davidson, « L'Exploiteur sexuel », 2001 ; Saïd Bouamama, « L'Homme en question », 2004) permet de comprendre que c'est au contraire parce que ces représentations sont très présentes dans leurs esprits que la prostitution subsiste.
Il est intéressant de noter que la quasi-totalité des « clients » de la prostitution sont des hommes. Certains d'entre eux justifient le recours à la prostitution par le fait que leur compagne refuserait les pratiques demandées à la prostituée, et beaucoup pensent que les prostitués sont des femmes plus à l'aise avec leur sexualité, qui « aiment ça » (contrairement aux autres ? ).
Jouir sans entrave
On retrouve là la dichotomie femme honorable/prostituée. Surtout, les « clients » ont une vision très négative des femmes en général, certains considérant même le recours à la prostitution comme une revanche face à la prise de pouvoir trop importante des femmes dans la société.
La prostitution est donc fondée, aujourd'hui comme à l'époque victorienne, sur l'inégalité entre femmes et hommes et le moralisme sexuel.
Certes, le moralisme a aujourd'hui changé d'habits. La libération sexuelle hédoniste des années 70 a été récupérée par le capitalisme. Le sexe n'est plus aujourd'hui considéré comme sacré. Mais le considérer comme un produit de consommation au même titre qu'un grille-pain ou un paquet de corn flakes n'est pas plus émancipateur. Le sexe doit être libre et gratuit pour que nous puissions jouir sans entraves.
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
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Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Prostitution/Travail du sexe
fée clochette a écrit:sylvestre a écrit:Parce qu'ils ouvrent une thématique qui mérite son propre fil.
tu aurais pu avertir au moins, mettre un message disant que c'était HS et pas supprimer comme ça sans explication. ça se fait pas. et alors c'est passé où?
J'ai mis un lien, faut cliquer dessus.
Dernière édition par sylvestre le Mar 26 Avr - 15:26, édité 1 fois
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
fée clochette a écrit:http://www.rue89.com/2011/04/21/pour-jouir-sans-entrave-vive-le-sexe-gratuit-200866
Pour jouir sans entrave, vive le sexe gratuit !
Sympa mais assez HS par rapport au débat qui nous occupe (et ça devrait pas, vu que c'est une réponse à Act Up et co) : rares sont ceux/ ou celles qui ne sont pas d'accord que gratuit c'est mieux. Et je dirais même plus, dans le cadre d'une relation amoureuse c'est généralement encore mieux.
Ca ne dit pas grand chose sur l'intérêt de pénaliser les clients. Perso, je pense surtout que les flics n'ont jamais été les amis des prostitué-es et de ce point de vue, la pénalisation des clients, si elle signifie une plus forte présence encore des policiers sur les lieux de prostitution, avec de nouvelles possibilités de chantage ("si tu ne veux pas que tes clients aient des ennuis...."), n'annonce vraiment rien de positif.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
sylvestre a écrit:fée clochette a écrit:http://www.rue89.com/2011/04/21/pour-jouir-sans-entrave-vive-le-sexe-gratuit-200866
Pour jouir sans entrave, vive le sexe gratuit !
Sympa mais assez HS par rapport au débat qui nous occupe (et ça devrait pas, vu que c'est une réponse à Act Up et co) : rares sont ceux/ ou celles qui ne sont pas d'accord que gratuit c'est mieux. Et je dirais même plus, dans le cadre d'une relation amoureuse c'est généralement encore mieux.
Ca ne dit pas grand chose sur l'intérêt de pénaliser les clients. Perso, je pense surtout que les flics n'ont jamais été les amis des prostitué-es et de ce point de vue, la pénalisation des clients, si elle signifie une plus forte présence encore des policiers sur les lieux de prostitution, avec de nouvelles possibilités de chantage ("si tu ne veux pas que tes clients aient des ennuis...."), n'annonce vraiment rien de positif.
On est d'accord. Je n'ai pas dit que la loi de pénalisation des clients telle qu'elle est sous entendue aujourd'hui (j'ai rien vu côté texte ou proposition de texte de loi) c'est la panacée. L'intérêt à pénaliser les clients c'est aussi, quand même, de dire qu'ils sont responsables de cette violence.
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Prostitution/Travail du sexe
Je reviens sur une partie de contrib. un peu ancienne (dimanche dernier) qui me turlupine un peu. Peut-être ne vais-je pas me faire trop d'amis sur ce coup ci, mais bon :
Bien sûr on ne trouvera certainement que peu de communistes qui profitent du système de la prostitution. Mais cela doit bien exister quand même. Le fait d'être communiste n'est pas synonyme d'individualités pures, éthérées et parfaites, pour la simple raison que ce qui détermine nos existences ne se compose que de contraintes, et que même conscients de ces contraintes nos vies sont faites de contradictions, et de compromis (sauf à être ermite). Le communiste parfait n'existe pas, pas plus que n'existe l'individu "révolutionnaire" par essence. Ca c'est une première chose.
En second lieu, communiste ou pas, le prolétaire qui marchande un acte sexuel ne le fait probablement pas vraiment par plaisir, il faut bien admettre que dans la majorité des cas le recours à la prostitution traduit une misère sexuelle. Et ce n'est pas l'individu qui est responsable de sa propre misère, pas plus que cette misère n'est tombée du ciel, c'est l'environnement social dans lequel nous vivons qui produit la misère sexuelle. Pointer comme infâme celui qui se rend sur un lieu de prostitution, c'est en faire un faux-coupable. Ou plutôt c'est en faire le coupable idéal selon les canons de l'idéologie dominante. Or, il n'est pas coupable, c'est le système qui est coupable.
Faisons une analogie avec la crise économique : en 2008 les médias et les gouvernements désignaient l'irresponsabilité des "traders" et des agents boursiers. On tenait les coupables. Or les vrais coupables et responsables, chacun ici le sait, sont ces mêmes gouvernements qui, sous l'emprise du corps social capitaliste, ont mis en place des législations permettant de déréglementer à tout-va, et d'organiser par voie légale la spéculation la plus échevelée qui soit. Le "trader" n'a fait que ce qui était autorisé par ces cadres légaux.
Il en va de même pour la prostitution. Dans des pays tels l'Espagne ou l'Allemagne, c'est l'Etat qui est responsable de l'horreur que constitue la prostitution, dans d'autres pays c'est la tolérance du corps social dominant vis à vis de ces pratiques qui l'est. En aucun cas il n'y a lieu de pointer du doigt celui (ou celle plus rarement) qui va chercher un cache-misère dans les bras d'une prostituée.
J'enfonce sûrement des portes ouvertes, quoique pas si sûr.... la preuve :
Je considère cela comme un jugement moral, pas comme une position raisonnée.je ne peux pas considérer qu'on puisse être communiste et être client.
Bien sûr on ne trouvera certainement que peu de communistes qui profitent du système de la prostitution. Mais cela doit bien exister quand même. Le fait d'être communiste n'est pas synonyme d'individualités pures, éthérées et parfaites, pour la simple raison que ce qui détermine nos existences ne se compose que de contraintes, et que même conscients de ces contraintes nos vies sont faites de contradictions, et de compromis (sauf à être ermite). Le communiste parfait n'existe pas, pas plus que n'existe l'individu "révolutionnaire" par essence. Ca c'est une première chose.
En second lieu, communiste ou pas, le prolétaire qui marchande un acte sexuel ne le fait probablement pas vraiment par plaisir, il faut bien admettre que dans la majorité des cas le recours à la prostitution traduit une misère sexuelle. Et ce n'est pas l'individu qui est responsable de sa propre misère, pas plus que cette misère n'est tombée du ciel, c'est l'environnement social dans lequel nous vivons qui produit la misère sexuelle. Pointer comme infâme celui qui se rend sur un lieu de prostitution, c'est en faire un faux-coupable. Ou plutôt c'est en faire le coupable idéal selon les canons de l'idéologie dominante. Or, il n'est pas coupable, c'est le système qui est coupable.
Faisons une analogie avec la crise économique : en 2008 les médias et les gouvernements désignaient l'irresponsabilité des "traders" et des agents boursiers. On tenait les coupables. Or les vrais coupables et responsables, chacun ici le sait, sont ces mêmes gouvernements qui, sous l'emprise du corps social capitaliste, ont mis en place des législations permettant de déréglementer à tout-va, et d'organiser par voie légale la spéculation la plus échevelée qui soit. Le "trader" n'a fait que ce qui était autorisé par ces cadres légaux.
Il en va de même pour la prostitution. Dans des pays tels l'Espagne ou l'Allemagne, c'est l'Etat qui est responsable de l'horreur que constitue la prostitution, dans d'autres pays c'est la tolérance du corps social dominant vis à vis de ces pratiques qui l'est. En aucun cas il n'y a lieu de pointer du doigt celui (ou celle plus rarement) qui va chercher un cache-misère dans les bras d'une prostituée.
J'enfonce sûrement des portes ouvertes, quoique pas si sûr.... la preuve :
L'intérêt à pénaliser les clients c'est aussi, quand même, de dire qu'ils sont responsables de cette violence
Vérosa_2- Messages : 683
Date d'inscription : 01/09/2010
Re: Prostitution/Travail du sexe
Vérosa_2 a écrit:J'enfonce sûrement des portes ouvertes, quoique pas si sûr.... la preuve :L'intérêt à pénaliser les clients c'est aussi, quand même, de dire qu'ils sont responsables de cette violence
Désolée Vérosa. Même si je partage bcp de choses dans que tu écris, il n'en reste pas moins qu'il ne faut pas dédouaner les hommes qui usent et abusent du corps des femmes contre de l'argent. On ne doit pas non plus en faire des pauvres petits anges qui ne sont que les victimes d'un état capitaliste. Personne ne les force à aller aux putes. Je connais des hommes qui ne sont ni communistes ni heureux et épanouis dans leur vie sexuelle et qui ne vont pas pour autant payer des filles pour quelques secondes de plaisir. Par respect tout simplement pour les femmes. je connais aussi des bons marxistes révolutionnaires qui cognent leurs compagnes.
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Prostitution/Travail du sexe
Merci Fée Clochette.fée clochette a écrit:Vérosa_2 a écrit:J'enfonce sûrement des portes ouvertes, quoique pas si sûr.... la preuve :L'intérêt à pénaliser les clients c'est aussi, quand même, de dire qu'ils sont responsables de cette violence
Désolée Vérosa. Même si je partage bcp de choses dans que tu écris, il n'en reste pas moins qu'il ne faut pas dédouaner les hommes qui usent et abusent du corps des femmes contre de l'argent. On ne doit pas non plus en faire des pauvres petits anges qui ne sont que les victimes d'un état capitaliste. Personne ne les force à aller aux putes. Je connais des hommes qui ne sont ni communistes ni heureux et épanouis dans leur vie sexuelle et qui ne vont pas pour autant payer des filles pour quelques secondes de plaisir. Par respect tout simplement pour les femmes.
Être communiste, c'est notamment avoir une conscience élevée de certains principes de base. Exploiter le corps d'autrui en échange d'argent, c'est le genre d'acte qui va à l'encontre de ces principes de base.
Comme tu le dis, personne ne les force à aller aux putes. Quand on n'a aucun partenaire avec qui faire l'amour, on se masturbe, point barre. On ne va pas se soulager dans un corps humain qu'on loue comme un objet.
C'est qu'ils ne sont pas de "bons marxistes révolutionnaires". Ce sont des individus qui doivent être chassés des organisations révolutionnaires.je connais aussi des bons marxistes révolutionnaires qui cognent leurs compagnes.
Humainement, ce sont des salauds. Politiquement, des imposteurs ou des "philistins", pour reprendre la célèbre formule de Lénine : « Parmi nos camarades, il y en a encore beaucoup dont on peut dire malheureusement : "grattez un peu le communiste et vous trouverez le philistin". Certes, il faut gratter à l’endroit sensible : sa mentalité à l’égard de la femme. » Comme devraient être considérés comme des philistins les "communistes" incapables de remettre en question leur hétérosexisme.
Invité- Invité
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