Luttes sur le logement
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Luttes sur le logement
Dernière minute : le débat à l’Assemblée nationale commence mardi prochain !!
Rassemblement Mardi 5 octobre à partir de 18h
Place Edouard Hériot – M° Assemblée nationale
LOPPSI 2, Le Gouvernement fait la guerre aux mal-lotis :
Non à la pénalisation et à l’expulsion arbitraire des habitants de logements de fortune ...
ROMs, gens du voyage, habitants de bidonvilles, de cabanes, de maisons sans permis de construire, et de toutes formes d'habitats légers, mobiles et ephémères, tous sont visés ...
A l’heure où le Gouvernement est attaqué de toute part sur sa politique répressive et raciste à l’égard des Roms, des gens du voyage et en règle générale, des populations précaires, il fait adopter en force l’article 32 ter A de la LOPSSI 2 à l’encontre des habitants de bidonvilles, d’habitations de fortune, de campements de sans abris comme dans le bois de Vincennes, et également à l’encontre de personnes ayant choisi d’habiter caravanes, roulottes, camions, tipis, yourtes, auto et éco-constructions.
Toute construction sans permis de construire, comme il en existe beaucoup dans les DOM TOM pourrait aussi tomber sous le coup de cette procédure d’exception, car une construction sans permis est “illicite”. Cette procédure menace également les squatters : le Ministère de l’Intérieur a annoncé son intention de l’étendre aux occupants de locaux lors de la deuxième lecture à l’Assemblée Nationale.
L’article 32 ter A de la LOPPSI 2 est une mesure d’exception car elle bafoue les principes de la protection par le juge du domicile, des biens, de la vie familiale et privée, et donne un pouvoir arbitraire et disproportionné au Préfet : en effet, la procédure d’expulsion en vigueur actuellement sur les logements de fortune, nécessite une décision du juge, elle protège d’une expulsion en hiver, elle permet d’être pris en compte dans des dispositifs de relogement voire d’hébergement, elle doit respecter des délais et des actes de procédure délivrés par un huissier, elle prévoit la protection des biens des personnes expulsées ....
Elle est une mesure arbitraire car elle est justifiée par « un risque grave d’atteinte à la salubrité, à la sécurité, à la tranquillité publiques », notions extensibles et floues qui laissent la place à toutes les interprétations. Elle vise toute personne qui aura décidé en réunion (2 personnes et plus), de s’installer sur un terrain quel que soit le propriétaire, et la nature de la relation entre le propriétaire du terrain et les habitants. Même si un des habitants est le propriétaire du terrain, ou si l’utilisation du terrain est contractualisée avec les occupants, ou si simplement le propriétaire n’est pas opposé à cette installation, le Préfet peut employer cette procédure d’exception dans un délai de 48h.
L’article prévoit une sanction financière pour ceux qui ne s’exécuteraient pas assez vite, ainsi que la destruction de l’habitation et des biens qu’elle renferme, sur procédure accélérée. La destruction au bulldozers et le vol des biens d’autrui seront ainsi légalisés. Cette disposition ouvre la voie à une atteinte au droit de propriété.
Cette loi, viendrait faciliter la destruction autoritaire des construction dite « illicite », et la réalisation de la « lutte anticabanisation » lancée notamment par le Préfet des Pyrénées Orientales depuis 2007.
Cette disposition vise et accable les personnes les plus gravement touchées par la crise du logement. A l’opposé des politiques conduites il y a 50 ans, elle répond à la recrudescence des bidonvilles et des formes les plus aigües de mal-logement par la répression et par une procédure d’expulsion expéditive.
En effet, alors que le Gouvernement prétend mettre en œuvre le droit au logement, il n’est prévu ni relogement ni hébergement pour les expulsés. Ils doivent quitter les lieux et se rendre “invisibles”.
· Nous demandons le retrait de cet article, le retour et le respect de la Loi d’origine sur les terrains d’accueil, adoptée en 2000 dans le cadre de la Loi SRU, et des mesures législatives qui reconnaissent la qualité de domicile et son caractère permanent à l’habitat choisi, au lieu de le réprimer et le stigmatiser.
· Nous exigeons que la politique de résorption des bidonvilles et des habitats de fortune s’inscrive dans les politiques du logement, la mise en œuvre de la loi DALO et des procédures d’insalubrité…, afin que chacun et chacune puissent être logés dignement,
· Nous dénonçons la politique répressive et stigmatisante du Gouvernement qui s’attaque aux plus modestes et aux plus fragiles, et demandons l’abandon de tout projet antisquat.
Premiers signataires : ACDL, AITEC, AFVS, AMIDT, ANGVC, CGT CDC, Collectif Vie et Habitat Choisis, CNL, DAL, FAPIL, Fédération Calé/Kalé, FNASAT, HALEM, Jeudi noir, La voix des Roms, LDH, Manouches, MRAP, RESOCI, Samudaripen, Sinté women, Union Syndicale Solidaire, Vie et Habitat Choisi,...
Ainsi que : Alternatifs, PG, NPA, Les Verts …
------------------------------------------------------------------------
_Article 32 ter A - Version Sénat 1ère lecture du 10 septembre :
I. - Lorsqu'une installation illicite en réunion sur un terrain appartenant à une personne publique ou privée en vue d'y établir des habitations comporte de graves risques pour la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publiques, le représentant de l'État dans le département, ou, à Paris, le préfet de police, peut mettre les occupants en demeure de quitter les lieux.
La mise en demeure est assortie d'un délai d'exécution qui ne peut être inférieur à quarante-huit heures. Elle est notifiée aux occupants et publiée sous forme d'affichage en mairie et sur les lieux. Le cas échéant, elle est notifiée au propriétaire ou titulaire du droit d'usage du terrain .
Lorsque la mise en demeure de quitter les lieux n'a pas été suivie d'effet dans le délai fixé et n'a pas fait l'objet d'un recours dans les conditions prévues au II, le préfet peut procéder à l'évacuation forcée des lieux, sauf opposition du propriétaire ou du titulaire du droit d'usage du terrain dans le délai fixé pour l'exécution de la mise en demeure. Le cas échéant, le préfet saisit le président du tribunal de grande instance d'une demande d'autorisation de procéder à la destruction des constructions illicites édifiées pour permettre l'installation en réunion sur le terrain faisant l'objet de la mesure d'évacuation. Le président du tribunal ou son délégué statue, en la forme des référés, dans un délai de 48 heures.
Lorsque le propriétaire ou le titulaire du droit d'usage du terrain fait obstacle à l'exécution de la mise en demeure, le préfet peut lui demander de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire cesser l'atteinte à la salubrité, à la sécurité et à la tranquillité publiques, dans un délai qu'il fixe.
Le fait de ne pas se conformer à l'arrêté pris en application de l'alinéa précédent est puni de 3 750 euros d'amende.
II. - Les personnes destinataires de la décision de mise en demeure prévue au I, ainsi que le propriétaire ou le titulaire du droit d'usage du terrain peuvent, dans le délai fixé par celle-ci, demander son annulation au tribunal administratif. Le recours suspend l'exécution de la décision du préfet à leur égard. Le président du tribunal ou son délégué statue dans un délai de soixante-douze heures à compter de sa saisine.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Logement : les «voix» parallèles
Logement : les «voix» parallèles
"Face à la dégradation de la situation du logement en France, comme en attestent à la fois le rapport de la Fondation Abbé-Pierre et une étude de l’Insee, le gouvernement maintient sa politique d’accession à la propriété qui est déjà un échec.
La présentation du 16e rapport du mal-logement en France par la Fondation Abbé-Pierre confirme le malaise que traverse notre société, et ce à plus d’un titre.
Malaise car la crise immobilière et financière mondiale n’est pas finie pour les plus démuniEs et les classes moyennes. La Fondation Abbé-Pierre (FAP) chiffre à 3, 6 millions le nombre de personnes non ou très mal logées (à la rue, en habitat de fortune, en location meublée, en logement insalubre, en sur-occupation…). À cela s’ajoutent 5, 2 millions de personnes en situation de réelle fragilité à court ou moyen terme, correspondant à des difficultés relatives au maintien dans le logement. Sans oublier les 90962 personnes occupant un logement sans droit ni titre à la suite d’une décision d’expulsion, les 1, 3 million de locataires rencontrant des difficultés de paiement de loyers (devenus trop lourds pour leur budget), et les 565000 ménages propriétaires ou accédants ayant des difficultés à payer leurs charges ou leurs remboursements d’emprunts. En tout, ce sont donc plus de 10 millions de personnes qui vivent mal.
Enfin malaise car 1, 2 million de ménages sont en attente d’un logement HLM et ce chiffre ne cesse d’augmenter.
La voix de la Fondation était donc, encore plus que les autres années, un cri d’alarme, un cri de colère, confortée par un document1 que vient de publier la division logement de l’Insee. Cette étude confirme l’augmentation du nombre de mal-logés et l’évolution du mal-logement.
Face à cette voix, celle du secrétaire d’État au Logement, Benoist Apparu, a été en total décalage. Il a confirmé la politique d’aide à l’accession à la propriété comme axe principal du gouvernement, mais dorénavant celle-ci ne concerne plus que les 2/3 de la population. Il a d’ailleurs osé affirmer, que jamais le président ou un membre du gouvernement n’avait parlé d’une France du «tous propriétaires».
Il avait raison, il s’agissait de «la propriété pour tous», comme le prouve l’extrait du discours de Nicolas Sarkozy à l’hôtel de ville de Vandœuvre-lès-Nancy, mardi 11 décembre 2007 : «La France que je souhaite sera plus juste en permettant de satisfaire l’aspiration légitime de chacun à accéder à la propriété. Et c’est la dernière étape du parcours résidentiel : la propriété. J’en ai parlé pour les locataires de HLM. Mais tous les Français sont concernés. Je souhaite que tous les Français puissent accéder à la propriété.»
La Fondation a rappelé que cette politique d’accession à la propriété, distribuant des aides (prêt à taux zéro +) et «défiscalisant», favorise surtout les entreprises de construction, les agences immobilières et les banques, sans permettre de résorber le mal-logement. En plus d’être onéreuse, cette politique, en laissant faire le marché, a créé ou renforcé une situation absurde, avec des déficits de construction de logements sociaux et bon marché dans les zones de forte demande et une offre en surplus en zone de faible demande. Ce fait est si criant que l’État a mis en place un «zonage» fixant le niveau des aides distribuées par rapport à l’offre et la demande de logements déjà existantes. Toutefois, le mal est fait et il est très difficile de le corriger.
Malgré ces critiques, le secrétaire d’État considère que cette politique n’est pas un échec. Et comme pour l’emploi, il faudrait en attendre les effets… Pourtant, le constat est sans appel. Le nombre de mal-logés augmente, des ménages jusque-là épargnés sont touchés ; 1,5 million de personnes finissent leur mois grâce à l’aide alimentaire et diverses aides caritatives.
Bien que Apparu n’ait cessé de répéter au cours de son discours : «j’entends bien ce que vous dites», à la fondation Abbé-Pierre, il semble qu’il n’écoute pas. Il n’écoute pas cette voix qui pourtant lui apporte des solutions qui permettraient de garantir un logement pour tous."
Yannick Henrio
"Face à la dégradation de la situation du logement en France, comme en attestent à la fois le rapport de la Fondation Abbé-Pierre et une étude de l’Insee, le gouvernement maintient sa politique d’accession à la propriété qui est déjà un échec.
La présentation du 16e rapport du mal-logement en France par la Fondation Abbé-Pierre confirme le malaise que traverse notre société, et ce à plus d’un titre.
Malaise car la crise immobilière et financière mondiale n’est pas finie pour les plus démuniEs et les classes moyennes. La Fondation Abbé-Pierre (FAP) chiffre à 3, 6 millions le nombre de personnes non ou très mal logées (à la rue, en habitat de fortune, en location meublée, en logement insalubre, en sur-occupation…). À cela s’ajoutent 5, 2 millions de personnes en situation de réelle fragilité à court ou moyen terme, correspondant à des difficultés relatives au maintien dans le logement. Sans oublier les 90962 personnes occupant un logement sans droit ni titre à la suite d’une décision d’expulsion, les 1, 3 million de locataires rencontrant des difficultés de paiement de loyers (devenus trop lourds pour leur budget), et les 565000 ménages propriétaires ou accédants ayant des difficultés à payer leurs charges ou leurs remboursements d’emprunts. En tout, ce sont donc plus de 10 millions de personnes qui vivent mal.
Enfin malaise car 1, 2 million de ménages sont en attente d’un logement HLM et ce chiffre ne cesse d’augmenter.
La voix de la Fondation était donc, encore plus que les autres années, un cri d’alarme, un cri de colère, confortée par un document1 que vient de publier la division logement de l’Insee. Cette étude confirme l’augmentation du nombre de mal-logés et l’évolution du mal-logement.
Face à cette voix, celle du secrétaire d’État au Logement, Benoist Apparu, a été en total décalage. Il a confirmé la politique d’aide à l’accession à la propriété comme axe principal du gouvernement, mais dorénavant celle-ci ne concerne plus que les 2/3 de la population. Il a d’ailleurs osé affirmer, que jamais le président ou un membre du gouvernement n’avait parlé d’une France du «tous propriétaires».
Il avait raison, il s’agissait de «la propriété pour tous», comme le prouve l’extrait du discours de Nicolas Sarkozy à l’hôtel de ville de Vandœuvre-lès-Nancy, mardi 11 décembre 2007 : «La France que je souhaite sera plus juste en permettant de satisfaire l’aspiration légitime de chacun à accéder à la propriété. Et c’est la dernière étape du parcours résidentiel : la propriété. J’en ai parlé pour les locataires de HLM. Mais tous les Français sont concernés. Je souhaite que tous les Français puissent accéder à la propriété.»
La Fondation a rappelé que cette politique d’accession à la propriété, distribuant des aides (prêt à taux zéro +) et «défiscalisant», favorise surtout les entreprises de construction, les agences immobilières et les banques, sans permettre de résorber le mal-logement. En plus d’être onéreuse, cette politique, en laissant faire le marché, a créé ou renforcé une situation absurde, avec des déficits de construction de logements sociaux et bon marché dans les zones de forte demande et une offre en surplus en zone de faible demande. Ce fait est si criant que l’État a mis en place un «zonage» fixant le niveau des aides distribuées par rapport à l’offre et la demande de logements déjà existantes. Toutefois, le mal est fait et il est très difficile de le corriger.
Malgré ces critiques, le secrétaire d’État considère que cette politique n’est pas un échec. Et comme pour l’emploi, il faudrait en attendre les effets… Pourtant, le constat est sans appel. Le nombre de mal-logés augmente, des ménages jusque-là épargnés sont touchés ; 1,5 million de personnes finissent leur mois grâce à l’aide alimentaire et diverses aides caritatives.
Bien que Apparu n’ait cessé de répéter au cours de son discours : «j’entends bien ce que vous dites», à la fondation Abbé-Pierre, il semble qu’il n’écoute pas. Il n’écoute pas cette voix qui pourtant lui apporte des solutions qui permettraient de garantir un logement pour tous."
Yannick Henrio
Invité- Invité
Re: Luttes sur le logement
L'objectif de Benoist 16 Appa-tdugainenfoutantlesTravailleuràla-rue est d'aider les groupements bancaires et d'assurances à laisser en friche impunément des tas des bâtiments pour faire monter les prix.
Son autre objectif est d'expulser les Travailleurs des centres urbains pour les reléguer le plus loin possible dans les banlieues-gettos. Car la Bourgeoisie Kapitaliste des gros centres urbains ne supporte plus de vivre si près des Travailleurs. Probablement le bruit et l'odeur...
Et le dernier objectif, final, est de faire peser sans cesse une autre épée de Damoclès sur la tête des Travailleurs, en plus de celle de l'emploi, pour que ceux-ci soient dans une insécurité permanente de sorte à ce qu'ils n'aient pas trop de vélléitées à caractère émancipatoire...
BV72 ki/ ... Les Kapitalistes iront coucher dehors !
Son autre objectif est d'expulser les Travailleurs des centres urbains pour les reléguer le plus loin possible dans les banlieues-gettos. Car la Bourgeoisie Kapitaliste des gros centres urbains ne supporte plus de vivre si près des Travailleurs. Probablement le bruit et l'odeur...
Et le dernier objectif, final, est de faire peser sans cesse une autre épée de Damoclès sur la tête des Travailleurs, en plus de celle de l'emploi, pour que ceux-ci soient dans une insécurité permanente de sorte à ce qu'ils n'aient pas trop de vélléitées à caractère émancipatoire...
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BouffonVert72- Messages : 1748
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Mal-logement-Dalo-Marchands de sommeil-Jeudi Noir
http://www.20minutes.fr/article/672621/societe-jeudi-noir-evacuation-squat-avenue-matignon-terminee
Créé le 18.02.11 à 07h48 -- Mis à jour le 18.02.11 à 15h22
Jeudi noir: L'évacuation du squat de l'avenue de Matignon est terminée
Les forces de l'ordre forçant l'entrée, au petit matin, de l'immeuble détenu par Axa situé au 22 avenue Matignon à Paris, jusqu'alors occupé par des membres du collectif Jeudi noir qui s'y étaient retranchés, le 18 février 2011. A.GELEBART / 20 MINUTES
LOGEMENT - Tout le monde a été embarqué...
En un peu moins d'une heure, les CRS ont évacué l’immeuble Axa, avenue Matignon, que squattaient les militants de Jeudi noir depuis fin décembre. Selon Elise Aubry, membre du collectif, les forces de l’ordre ont donné un premier assaut à 7h20 «en pétant les vitres» et, «en moins de dix minutes» ont expulsé les neuf militants du collectif qui se trouvaient au rez-de-chaussée. Les forces de l'ordre les ont ensuite «embarqués» dans un car stationné devant l'immeuble. Tout s’est passé dans un calme relatif alors que les membres du collectif avaient annoncé qu’ils ne se laisseraient pas faire.
Ensuite les forces de l'ordre ont progressé jusqu'au toit, pour évacuer la petite dizaine de membres du collectif Jeudi noir, dont Elise Aubry et le conseiller régional Julien Bayou. Ils s'étaient barricadés jeudi soir, ayant fermé à clef toutes les portes d'accès et entreposé divers objets dans les escaliers afin de limiter la progression des forces de l'ordre. D'après notre journaliste sur place, au total, 18 membres du collectif ont été interpellés à 8h00, 19 d'après la police.
«C’est l’injustice qui prime»
Au pied de l'immeuble, des élus Europe Ecologie-Les Verts sont venus témoigner de leur soutien. Hélène Gassin, vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France: «C’est l’injustice qui prime, alors que des millions de gens sont mal-logés».
Un militant se faisant appeler Renard témoignait: «Les occupants ont été expulsé à cause de "troubles illicites" mais on n’a opposé qu’une résistance passive.Ce soir, vingt personnes devront de nouveau squatter chez leurs potes. Mais on continuera».
Intervention d'une heure
L'intervention, qui a duré moins d'une heure, a mobilisé un important dispositif des forces de l'ordre, soit une quinzaine de camions de CRS, en plus d'un camion des pompiers. Quant aux membres du collectif Jeudi noir interpellés, ils ont été emmenés au commissariat du 11e arrondissement de Paris à 8h20. Ils en sont ressortis une heure plus tard.
L'expulsion de l'immeuble d'Axa était attendue depuis que la justice avait ordonné mardi l’expulsion «immédiate et sans délai» de l’immeuble.
Maud Pierron avec Anne-Laëtitia Béraud
Dernière édition par BouffonVert72 le Lun 28 Fév - 22:01, édité 1 fois (Raison : Changement de titre du topic)
BouffonVert72- Messages : 1748
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Re: Luttes sur le logement
http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/apparu-defend-droit-propriete-jeudi-noir-ouvrira-d-autres-batiments-77318
Est-ce que dans ce pays on accepte que quelqu’un prenne la propriété d’autrui ?
Oui !
BV72 ki/ La propriété privée des moyens de productions, de services, et d'échanges : c'est le vol !!
publicsenat.fr
Laurent Berbon
Le 21.02.2011 à 12:13
Apparu défend « le droit de propriété », mais Jeudi Noir « ouvrira d’autres bâtiments »
Les mal-logés et militants du collectif Jeudi Noir n’en resteront pas là. Expulsés vendredi matin bureaux vides à Paris appartenant au groupe Axa, les membres du collectif promettent d’« ouvrir d’autres bâtiments ». Le secrétaire d’Etat au Logement, Benoist Apparu continue à défendre le « droit de propriété ».
Fraîchement expulsés par les forces de l’ordre du bâtiment qu’ils avaient investi avenue Matignon à Paris, les membres du collectif Jeudi Noir promettent de continuer la lutte contre le mal-logement. Des mal-logés et militants du collectif occupaient depuis décembre ce bâtiment de bureaux vides appartenant à l’assureur Axa.
« Axa spécule depuis quatre ans sur un bâtiment de 2500 m2 »
Une occupation loin d’être du goût de Benoist Apparu, attaché à la défense du « droit de propriété ». Invité de Parlement hebdo sur Public Sénat, le secrétaire d’Etat au Logement pose la question : « Est-ce que dans ce pays on accepte que quelqu’un prenne la propriété d’autrui ? Et bien non », répond-t-il.
« On ne s’attaque pas à la propriété et aux petits proprios, mais à un groupe qui spécule depuis quatre ans sur un bâtiment de 2500 m2 », se défend Simon Cottin-Marx, membre du collectif. Ce dernier tient à rééquilibrer les choses. « Il y a un droit au logement en France beaucoup moins respecté que le droit de propriété. Sur l’Ile-de-France, il y a 3,5 millions de m2 de bureaux vides », dénonce Simon.
« Que l’on soit tous choqués par des bureaux vacants, c’est autre chose. A ce moment-là travaillons pour inventer un modèle économique permettant la transformation de ces bureaux non occupés en logements », suggère le secrétaire d’Etat, rappelant dans le même temps que « le droit de propriété doit être respecté par tout le monde ».
« La moindre des choses, c’est de respecter la décision de justice »
Dans ce dossier, Benoist Apparu estime par ailleurs que « la moindre des choses, c’est aussi de respecter la décision de justice ». Le tribunal d’instance du 8e arrondissement de la capitale a en effet ordonné mardi l’« expulsion immédiate et sans délai » de la propriété. Il rendra son jugement sur la même question vendredi après-midi puisque le groupe Axa avait saisi les deux juridictions par crainte que la procédure devant le tribunal d’instance ne soit entachée d’un vice de procédure, rapporte Jeudi Noir. Le collectif n’attend pas de rebondissement dans ce jugement, mais espère voir « sauter » l’astreinte de 100 euros par jour à laquelle le tribunal d’instance a condamné Jeudi Noir.
« Dépendaison de crémaillère »
En attendant, le collectif lance un rassemblement à 18h Avenue Matignon devant le bâtiment d’Axa pour une « dépendaison de crémaillère ». « Mousseux » et « cotillons » sont prévus au programme. « On va fêter les 4,3 milliards d’euros de bénéfices d’Axa annoncés hier », ironise Simon. Jeudi Noir, qui n’en est pas à son premier coup d’essai – en octobre, le collectif avait déjà été expulsé d’un bâtiment occupé place des Vosges – met déjà le cap sur la prochaine étape. « On va ouvrir d’autres bâtiments. Nous avons une liste de plus de 200 locaux dans Paris », annonce Simon.
Le collectif pourra continuer à compter sur le soutien de la gauche, mais aussi de quelques-uns à droite. Deux députés UMP des Yvelines ont apporté leur soutien à Jeudi Noir. Arnaud Richard et un certain Etienne Pinte, réputé proche du Premier ministre François Fillon. Mais le dialogue avec le secrétaire d’Etat au Logement n’est pour l’instant pas à l’ordre du jour. « On appelle son cabinet pour avoir un rendez-vous mais il ne répond pas. A la place, il nous sort de faux chiffres sur le nombre de logements sociaux », constate avec regret Jeudi Noir.
Est-ce que dans ce pays on accepte que quelqu’un prenne la propriété d’autrui ?
Oui !
BV72 ki/ La propriété privée des moyens de productions, de services, et d'échanges : c'est le vol !!
Dernière édition par BouffonVert72 le Lun 28 Fév - 22:02, édité 1 fois (Raison : rajout de "privée")
BouffonVert72- Messages : 1748
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Manifestation du 12 mars 2011 pour l'arrêt des expulsions de logement, contre le logement cher et pour la création massive de logements sociaux
Aux organisations de la CGT
Manifestation du 12 mars 2011 pour l'arrêt des expulsions de logement, contre le logement cher et pour la création massive de logements sociaux : Toutes les raisons pour les salarié-e-s et les organisations de la CGT d'en être !
L'actualité du début d'année (rapport de l'Insee et de la Fondation Abbé Pierre pointant la progression du mal logement, initiatives de réquisition de bâtiments vides, ...) dément le satisfecit du secrétaire d’État sur la progression du nombre de logements sociaux et met en avant la question primordiale du logement pour les salariés et leur famille où, à ce niveau aussi, ils payent durement une crise dont ils ne sont en rien responsables.
Appeler à manifester le 12 mars, va bien au-delà de la mise sous projecteur de la date légale de reprise des expulsions, avec l'angoisse pour des milliers de familles et de personnes d'être jetées dans la rue par la force. Il s'agit non seulement de lutter contre les exclusions, d'affirmer le droit au logement pour tous mais aussi d'inscrire notre action dans le lien salaire – emploi.
Le Logement est une des préoccupations essentielles de nos concitoyens, c'est également le premier poste de dépense des ménages. C'est dire toute l'importance qu'il revêt pour les salarié-e-s, sans compter qu'une part importante des ressources du logement social provient du salaire socialisé.
Il y a un cercle vicieux entre précarité du logement et précarité de l'emploi. La précarisation de plus en plus grande de l'emploi a des conséquences directes sur la capacité des salariés à accéder au logement, à en changer ou à s'y maintenir. Cette précarité du travail se concentre sur les jeunes de moins de 30 ans qui conjuguent un sous statut professionnel et instabilité du logement.
La question du logement percute également de plein fouet le pouvoir d'achat des salariés et des retraités ; cette situation devient critique du fait de la faiblesse des rémunérations et des pensions. L’insuffisance du nombre de logements disponibles et des niveaux de prix et de loyers beaucoup trop élevés, contraignent ceux qui doivent se loger à accepter des logements trop petits pour eux et leur famille, n’ayant parfois pas le confort qu’ils souhaiteraient voire insalubres, beaucoup trop loin de leur travail, des services et des écoles… et beaucoup trop chers.
Face à l'ampleur de la crise et la gravité de la situation, la CGT se doit d'être visible et de faire entendre sa voix en tissant les convergences les plus larges possibles.
Participer à la manifestation du 12 mars aux côtés d'associations, d'autres organisations syndicales et de partis politiques est donc un véritable enjeu pour la CGT qui a été validé par les organisations du CCN, le 3 février, dans le cadre de la résolution revendicative.
Une manifestation est d'ores et déjà prévue à Paris (14 h 30 départ Place de la République ; direction Pont Neuf) et d'autres sont à construire dans les départements.
Nous vous invitons à prendre les contacts nécessaires auprès des organisations signataires de l'Appel au vu de vos réalités locales, sans exclure de solliciter d'autres organisations (organisations syndicales, Unef,… ).
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Quand les riches propriétaires volent les pauvres démunis...
http://www.20minutes.fr/ledirect/678191/societe-ils-squatte-immeuble-parisien-pendant-15-mois-etudiants-condamnes-payer-80000-euros
Mis à jour le 28.02.11 à 17h30
Ils avaient squatté un immeuble parisien pendant 15 mois: Des étudiants condamnés à payer 80.000 euros
Les huit étudiants qui avaient squatté un immeuble du 69 rue de Sèvres, à Paris (6e arrondissement), durant 15 mois ont été condamnés ce lundi par le tribunal de grande instance de Paris à verser quelque 80.000 euros d'indemnités à la propriétaire du logement. Les huit étudiants avaient occupé le bâtiment entre avril 2008 et juin 2009.
Ils avaient été condamnés en référé à verser 80.000 euros à la propriétaire pour avoir occupé illégalement son bien, un immeuble de cinq étages situé près du grand magasin Bon Marché, mais celle-ci a depuis saisi les juges du fond pour réclamer des sommes supplémentaires, de l'ordre de 460.000 euros.
677 euros pour la consommation d’eau
Elle demandait 311.500 euros en guise d' «indemnité d'occupation», plus 150.000 euros pour remettre les locaux en état. Les jeunes qu'elle poursuit avaient dénoncé cette attitude et affirmé ne lui avoir causé aucun préjudice, d'autant que, depuis leur départ il y a un an et demi, la propriétaire n'a ni loué ni vendu les lieux. Quant aux «dégradations», disaient-ils, elles sont une invention de la propriétaire qui espère faire payer aux mal-logés la remise à neuf de son bien.
Dans la décision rendue ce lundi, le tribunal a finalement estimé que la somme retenue par le juge des référés était juste et l'a donc confirmée. Les squatteurs devraient donc payer solidairement 80.666,52 euros «au titre de l'indemnité d'occupation» et 677 euros «au titre de la consommation d'eau».
«La justice ne prend pas en compte le droit au logement»
Lundi après-midi, les étudiants se disaient «dégoûtés» par ce jugement car, déplorait l'un d'entre eux, Jean-Marc Delaunay, «toute notre vie, on va avoir cette dette qui va peser sur nous» .
Mais surtout, a-t-il ajouté, «on constate qu'encore une fois, la justice ne prend pas en compte le droit au logement, qui est pourtant constitutionnel, et qu'il n'existe aucune limitation au droit de ne rien faire de sa propriété».
Les squatteurs devraient faire appel de cette décision.
© 2011 AFP
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
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Re: Luttes sur le logement
Manifestations et rassemblements contre la reprise des expulsions de logement
Le samedi 12 mars :
o Angers : 10h30. Place Leclerc (contact : DAL 49 : dal49@droitaulogement.org)
o Bordeaux : Rassemblement à 15h (cnl.gironde@aol.com)
o Brest : Rassemblement place de la liberté.
o Caen (contact : CSF Caen)
o Clermont-Ferrand : Rassemblement 15h, Place de Jaude (contact resel63@gmail.com)
o Lille : Rassemblement 11h devant la Préfecture (contact DAL NPDC : dalnpdc@neuf.fr)
o Longwy (contact : Pascal DEBAY Cgt Meurthe et Moselle 03.83.32.37.58 pascal.debay@wanadoo.fr)
o Lyon : Manifestation à 13h30 Place Bellecour (contact : CSF Lyon : csfud69@wanadoo.fr)
o Mantes la Jolie ou Les Mureaux : Rassemblement à 14h (contact DAL Mantois : jean.lubin@neuf.fr)
o Mulhouse : 14h30, place de la Réunion (contact DAL Colmar : laurence.oppenot@calixo.net)
o Nancy : 14h30, place Stanislas (contact : DAL Nancy : dal54nancy@yahoo.fr ou Pascal DEBAY Cgt Meurthe et Moselle 03.83.32.37.58 pascal.debay@wanadoo.fr)
o Nîmes : Rassemblement le 12 mars 2011 à 15 heures devant la Préfecture (contact : Freddy BAUDUCCO Cgt Gard : 04.66.28.72.87 mail ud30@cgt.fr)
o Orléans : 15h. Place Martroi (contact : DAL Orléans : dal45orleans@aol.com)
o Paris : Manifestation 14h30, place de la République.
o Rouen : 15h. Rassemblement place De Gaulle (contact : Pierre Marie du DAL Rouen 06 63 05 97 39)
o Strasbourg : Manifestation à 14h30, Place Kléber (contact : Shariff du DAL Strasbourg : 06 29 01 96 53)
o Tours : Manifestation à 10h, place Thiers. (contact DAL Tours dal37tours@gmail.com)
Le lundi 14 mars :
o Besançon : Rassemblement à 18h devant la Préfecture (contact CNL Besançon lacnl.besancon@laposte.net)
Le mardi 15 mars :
o Toulouse : Rassemblement devant la Préfecture. (contact : DAL Toulouse : daltoulouse@free.fr)
o Toulon : Rassemblement à 12 heures, Place de La Liberté, devant le siège de Toulon-Provence-Méditerranée (Communauté d'Agglo. avec compétence logement) (contact : Jean Louis Horon - UD Cgt Var 04.94.18.94.50 ud83@cgt.fr)
Le samedi 12 mars :
o Angers : 10h30. Place Leclerc (contact : DAL 49 : dal49@droitaulogement.org)
o Bordeaux : Rassemblement à 15h (cnl.gironde@aol.com)
o Brest : Rassemblement place de la liberté.
o Caen (contact : CSF Caen)
o Clermont-Ferrand : Rassemblement 15h, Place de Jaude (contact resel63@gmail.com)
o Lille : Rassemblement 11h devant la Préfecture (contact DAL NPDC : dalnpdc@neuf.fr)
o Longwy (contact : Pascal DEBAY Cgt Meurthe et Moselle 03.83.32.37.58 pascal.debay@wanadoo.fr)
o Lyon : Manifestation à 13h30 Place Bellecour (contact : CSF Lyon : csfud69@wanadoo.fr)
o Mantes la Jolie ou Les Mureaux : Rassemblement à 14h (contact DAL Mantois : jean.lubin@neuf.fr)
o Mulhouse : 14h30, place de la Réunion (contact DAL Colmar : laurence.oppenot@calixo.net)
o Nancy : 14h30, place Stanislas (contact : DAL Nancy : dal54nancy@yahoo.fr ou Pascal DEBAY Cgt Meurthe et Moselle 03.83.32.37.58 pascal.debay@wanadoo.fr)
o Nîmes : Rassemblement le 12 mars 2011 à 15 heures devant la Préfecture (contact : Freddy BAUDUCCO Cgt Gard : 04.66.28.72.87 mail ud30@cgt.fr)
o Orléans : 15h. Place Martroi (contact : DAL Orléans : dal45orleans@aol.com)
o Paris : Manifestation 14h30, place de la République.
o Rouen : 15h. Rassemblement place De Gaulle (contact : Pierre Marie du DAL Rouen 06 63 05 97 39)
o Strasbourg : Manifestation à 14h30, Place Kléber (contact : Shariff du DAL Strasbourg : 06 29 01 96 53)
o Tours : Manifestation à 10h, place Thiers. (contact DAL Tours dal37tours@gmail.com)
Le lundi 14 mars :
o Besançon : Rassemblement à 18h devant la Préfecture (contact CNL Besançon lacnl.besancon@laposte.net)
Le mardi 15 mars :
o Toulouse : Rassemblement devant la Préfecture. (contact : DAL Toulouse : daltoulouse@free.fr)
o Toulon : Rassemblement à 12 heures, Place de La Liberté, devant le siège de Toulon-Provence-Méditerranée (Communauté d'Agglo. avec compétence logement) (contact : Jean Louis Horon - UD Cgt Var 04.94.18.94.50 ud83@cgt.fr)
Aura- Messages : 262
Date d'inscription : 28/06/2010
plate forme des mouvements sociaux pour le logement
http://www.solidaires.org/article37211.html
Le 12 mars 2011, nous étions des milliers, à l’appel de 37 organisations, mobilisés dans plus de 30 villes en France pour manifester contre la reprise des expulsions, les loyers chers et pour la production massive de vrais logements sociaux. Depuis la situation s’est encore dégradée et les expulsions de logement ont repris, jetant des familles à la rue, souvent sans même une solution d’hébergement puisque le nombre de nuits en prise en charge hôtelière a considérablement baissé, jusqu’à être réduite de moitié dans certains départements.
A l’entrée en campagne électorale, qu’en est-il des 3.6 millions de personnes pas ou très mal logées, des 4,4 millions de locataires HLM, des locataires et accédants modestes accablés par la cherté des loyers, des charges et de l’immobilier, de la majorité de la population qui a du mal face à la cherté du logement et la précarisation de ses habitants ?
Alors que 84 % des Français jugent insuffisante l’action des responsables politiques en matière de logement, cette question cruciale ne semble pas être centrale dans les programmes électoraux pour la présidentielle.
UN CONTEXTE DE PRÉCARITÉ ET D’INÉGALITÉS SOCIALES GRANDISSANTES...
Depuis plusieurs années, la situation financière de la majorité de la population se dégrade. D’après l’INSEE, le moral des Français est en berne.
Une hausse des inégalités sociales et de la pauvreté, du chômage et de la précarité
Aujourd’hui, la France compte 7.960 millions de pauvres, soit 13% de la population. L’écart entre les plus riches et les plus pauvres, se creuse. Le niveau de vie des 10% les plus pauvres n’a augmenté que de 13.7% entre 1998 et 2008, soit un gain de 970 euros, alors que celui des 10% les plus riches a augmenté de 27.3 %, c’est à dire de 11 530 euros. Entre 2004 et 2008, les revenus des 0.01% les plus riches a augmenté de 33%, soit une hausse de revenus de 180 400 euros. Avec la crise, les plans de licenciements massifs ont repris. Au premier trimestre 2011, 9.7% de la population active est au chômage. On compte 1.9 millions de travailleurs pauvres et le taux de précarité est passé entre 1984 et 2007 de 5.2 à 12.4.
Enfants, Jeunes, femmes, senior, handicapés et migrants sont particulièrement touchés...
Les moins de 30 ans représentent à eux seuls la moitié des personnes pauvres, le taux de pauvreté chez les 18 à 29 ans ne vivant pas chez leur parents est 17% pour 13% en moyenne de la population. Les personnes de plus de 75 ans ont vu leur niveau de vie baisser entre 1996 et 2008. Au delà de l’âge, les femmes sont davantage touchées par la pauvreté que les hommes, leur taux de pauvreté est de 13.8% en 2008, celui des hommes de 12,2%. Enfin, les ménages immigrés ont un revenu de 24.8% inférieur à la moyenne nationale.
SE LOGER COÛTE DE PLUS EN PLUS CHER
Près d’un Français sur 5 a des difficultés à payer son logement. Entre 2000 et 2010, tandis que le coût de la vie à augmenté de 20%, les loyers HLM sont en hausse de 29%, les loyers privés à la relocation de 90%, et les prix de l’immobilier de 107% !. Jamais le logement n’a été aussi cher, et disproportionné au regard des revenus de la grande majorité de la population. Depuis 25 ans, le prix du logement a bondi. Les dépenses courantes de logement (regroupant loyer, énergie et charges) pour les résidences principales sont passées de 79 milliards d’euros en 1984 à 276 milliards en 2010. Les dépenses liées au logement par rapport au revenu des ménages est en augmentation constante, il est est passé de 21.8% en 1984 à 33% en 2008, en moyenne.
HAUSSE DES EXPULSIONS, DU MAL LOGEMENT, NON RESPECT DES LOIS :
Plus de 100 000 jugements d’expulsion par an
Dans ce contexte de logement cher et de baisse des revenus, les expulsions ont atteint un niveau record. Il y a eu 106 938 décisions de justice prononçant l’expulsion en 2009, soit une augmentation de plus d’un tiers en moins de 10 ans. Les expulsions par les forces de l’ordre ont, quant à elles, doublées en 2000 et 2009 pour dépasser les 10 000 expulsions par an. Depuis 2009, la loi Boutin a divisé par 3 les délais que le Juge d’exécution peut accorder, les limitant à un an. La précarisation du statut des occupants accélère également les expulsions.
Le retour du mal logement et des bidonvilles
Depuis 2000, le mal-logement touche plus lourdement : 685 116 personnes sont privées de domicile personnel et plus de 8 millions sont en situation de mal logement ou de réelle fragilité à court ou moyen terme ; 1,2 millions de ménages sont en attente de logement social, pour environ 400 000 attributions annuelles ; en effet 62.1% des ménages sont éligibles à un logement social.
La loi DALO mal appliquée par l’État
La loi sur le droit au logement opposable (DALO) avait pour but de remédier à cette situation, mais après plus trois ans, les résultats se font attendre. En décembre 2010, 59% des prioritaires n’étaient toujours pas relogés16. Cette proportion monte à 70% en ile de france, où l’État bafoue le plus gravement la loi ; les régions PACA et Nord-Pas-de-Calais ne sont pas épargnées.
Des attaques contre le statut des locataires
Depuis plusieurs années, les attaques contre les droits et la protection des locataires, entre autres définies par la loi de 1989 se multiplient. La loi MOLLE (loi Boutin de 2009) contient de sérieuses remises en cause. Pour les locataires HLM, le droit au maintien dans les lieux est attaqué ! Avec la multiplication des plans de rénovation urbaine et le « déplacement » des locataires, ’un locataire qui refuse 2 propositions de relogement peut être expulsé. La sous location se banalise … Le parc locatif privé est en pointe : sous location, baux de 3 mois et expulsion en hiver pour les « résidents temporaires », baux de 1 an (meublés), de 9 mois (étudiants), accélèrent la précarisation des locataires. Les baux contre services rendus se développent y compris des contre « services sexuels » Par ailleurs, les habitants qui font le choix d’un habitat léger, mobile ou éphémère (yourtes,caravanes, cabanes...) sont harcelés et ne sont que trop rarement reconnus et regularisés. Tandis que les Roms, les voyageurs, ou les habitants de camping à l’année sont marginalisés ou stigmatisés.
Et plus de 2 millions de logements vides
Parallèlement à cette situation dramatique, en 2010, l’INSEE a recensé 2.12 millions de logement vides en France, un record, tandis que la loi de réquisition reste inappliquée !
DES POLITIQUES PUBLIQUES RÉGRESSIVES
Malgré la crise et les difficultés grandissantes pour se loger, le gouvernement poursuit son offensive contre les droits des locataires et contre le logement social, mais il encourage l’endettement et la dépendance des accédants à l’égard des banques ...
Une Privatisation rampante du logement social
Le logement social, comme de nombreux autres secteurs, est en cours de privatisation. En 2003, la loi Borloo permet au MEDEF, et à des groupes financiers comme la Caisse d’épargne de prendre le contrôle des SA HLM (la moitié du parc). En 2009, la loi Boutin permet aux promoteurs de construire des logements sociaux, et leur ouvre la porte pour s’installer chez les bailleurs sociaux. Elle privatise l’autre moitié des bailleurs sociaux, les office HLM, et les oblige à changer de statut. Concernant les loyers, l’attaque est brutale, même si ses effets ne se font pas encore trop sentir : En 2004, les bailleurs obitennent le droit de modifier les loyers et de les augmenter en fonction de l’emplacement et de la qualité du bâtiment. En 2009, cette possibilité devient obligatoire, ainsi que l’obligation de mettre en vente chaque année au moins 1% du patrimoine, et de définir un programme conséquent de démolition. La vente est censée pallier au désengagement de l’État en matière de financement des HLM
Le Désengagement financier de l’État :
Alors que la pénurie de logements est criante, le parc social ne progresse que de 1% par an, c’est-à-dire moins vite que l’ensemble du parc18. Les subventions d’Etat dédiées à la réalisation de logements sociaux sont en baisse chaque année. Alors qu’elles étaient d’1 milliard il y a 10 ans, elles sont passées en 2011 à 200 millions d’euros, déduction faite de la taxe sur les locataires créée cette année.
Le livret A, via la collecte par la Poste et les Caisse d’Épargne, est centralisée par la Caisse des Dépôts et Consignations. Il finance depuis 60 ans sous forme de prêts bonifiés, la construction de logements sociaux . En 2008, sa distribution est « banalisée » c’est à dire généralisée à toutes les banques. Aujourd’hui, les banques ont obtenu de garder à leur profit 35% de l’épargne populaire, voire 40. Plus de 37 milliards d’euros issus des livrets A sont désormais dans les caisses des banques, sans contrepartie,19 ou plutôt dans les circuits financiers spéculatifs et dans les poches des traders, des banquiers et des actionaires.
Les allocations logements baissent également, et ont été réduites de 240 millions d’euros entre 2010 et 2011 !
L’Etat se désengage aussi de l’hébergement, les crédits alloués ne sont pas à la hauteur des besoins et de plus en plus de familles, d’enfants, de malades, de handicapés, de personnes êgées, de femmes, de salariés, se retrouvent à la rue sans même un hébergement décent, sans considération pour les souffrances qu’endurent les personnes à la rue.
Des maires continuent à bafouer impunément l’obligation de réaliser 20% de logements sociaux dans chaque commune, dans un délai de 20 ans. Entre 2002 et 2009, seules 50,3% des communes concernées par la loi SRU ont respecté les objectifs de financement de logements sociaux.
A u profit des bailleurs privés, des promoteurs et de l’illusion du tout propriétaire
Depuis son élection, Nicolas Sarkozy tente de vendre son rêve de « la France des propriétaires ». Ce rêve ne s’adresse pas aux classes populaires, car jamais le logement n’a été aussi cher, il est acquis que les locataires sont en grande majorité, moins riches que les propriétaire, et la crise des subprime a rendu les banques peu prêteuses. Heureusement, il n’a pas abouti pour l’instant, car l’endettement immobilier des ménages modestes aurait tourné à la catastrophe, comme on l’a vu aux USA ou en Espagne. Ce discours de « la France des propriétaires » a davantage pour but de faire passer les cadeaux pour les riches : 1,32 milliards de cadeaux fiscaux pour les investisseurs immobiliers, 2 milliards d’euros pour les prêts à taux zéros sans limite de revenu, une aubaine pour les plus riches
…
Toujours dans cette perspective de soutenir le monde de l’immobilier, l’Etat encourage la spéculation, les hausses de loyers, les sous statuts locatifs ou les programmes de rénovation urbaine et de réhabilitation des quartiers qui font grimper les prix, et chassent les couches populaires. Ces politiques, loin de garantir un logement stable et décent pour toutes et tous, encourage et enrichiles spéculateurs, maintien la cherté des loyers, et installe toujours davantage de personnes dans la précarité.
REVENDICATIONS
Des mesures d’urgence :
Face à l’augmentation du nombre de sans abris, à la réduction drastique des budget d’hébergement, à la hausse des expulsions locatives, nous exigeons des mesures d’urgence, à effet immédiat :
1. Un moratoire sur les expulsions locatives : il s’agit de suspendre toute expulsion locative en l’absence de relogement durable et décent.
2. Le respect de l’obligation d’accueil immédiat, digne, adapté et inconditionnel de toute personne sans logis jusqu’à son relogement et le développement de l’intermédiation locative à la place des hôtels jusqu’au relogement.
3. L’application et l’amélioration de la loi de réquisition, sur les logements et locaux vacants depuis plus de six mois, appartenant à de grands propriétaires, sociétés et personnes physiques, à l’initiative de l’État et de collectivités territoriales. Créer une obligation de déclaration de vacance et tripler la taxe sur les logements vacants. Mise à disposition d’office des biens vacants du domaine public.
Contre le logement cher :
Le logement cher asphyxie le budget des ménages, encourage les profits rapides, et cr une rente indue et contraire à l’intérêt général. C’est pourquoi nous demandons des mesures qui amènent au plus vite à une baisse des loyers, des charges, et qui découragent les profiteurs et les spéculateurs
1. Baisse et régulation des loyers dans le parc privé : baisse immédiate des loyers de 10% par un décret, et encadrement des niveaux de loyers à la relocation afin d’arriver à une baisse générale de 20%, dans un premier temps et dans l’objectif de revenir à un taux d’effort maximum de 20%.
2. Baisse de 20% des charges et des prix de l’énergie, tout de suite, puis gel des hausses supérieures à l’inflation, et renforcement du tarif social pour permettre au précaires, chômeurs et travailleurs pauvres de vivre décemment.
3. Juguler la spéculation immobilière et foncière : Taxation des profits à la revente, arrêt de toute les mesures de défiscalisation nouvelles et anciennes à l’investissement locatif non social, création de réserves foncières publiques notamment par préemption, en particulier sur les terrains devenant constructibles.
Un vrai logement social :
Les réformes se sont succédées depuis 2002, et sont en train de s’attaquer au coeur du logement social ; ces financements, la régulation des loyers par l’Etat, la privatisation des statuts des bailleurs sociaux, les injonctions de vendre, de détruire … tandis que les loyers et les charges sont en forte hausse, et que la production de vrais logements sociaux reste insuffisante.
1. Gel des loyers dans les HLM après une baisse immédiate, afin de revenir aux niveaux de loyers de 2000, compensée pour les bailleurs sociaux par la hausse des APL et des aides à la pierre, et la revalorisation du forfait charge dans les APL.
2. Création nette de 150 000 logements sociaux par an (PLUS, PLAI) et instauration d’un suivi de la production par année de financement, afin de mettre en place une véritable transparence sur les logements sociaux. (traçabilité de la production et du financement des logements sociaux)
3. Le maintien intégral de la ressource du livret A, restitution à la Caisse des Dépôts et Consignations de l’épargne détournée à des fins spéculatives par les banques, afin de financer la réalisation des logements sociaux, et d’un programme massif de mise aux normes énergétiques des logements sociaux.
4. Abrogation de toutes les mesures de marchandisation du logement social prises depuis 2002, et retour à la situation antérieure :
- CUS (Convention d’utilité sociale), qui impose la vente massive des HLM, le renforcement de la démolition et de la spéculation sur les terrains nus, la dérégulation progressives des loyers HLM (conventionnement global de patrimoine),
- l’instauration d’un actionnaire majoritaire dans les conseils d’administration des SA HLM, et la privatisation rapide des offices HLM (règles de comptabilités privées)
- l’ouverture aux promoteurs du marché de la construction des logements sociaux
5. Mettre en oeuvre et renforcer la loi SRU :
- Retirer la compétence des permis de construire aux communes qui ne respectent pas l’obligation de réaliser sur 20 ans 20% de logements sociaux,
- Obligation d’atteindre dans chaque commune 25% de vrais logements sociaux par commune sur 20 ans.
Renforcer les droits des habitantEs :
Les habitants sont de plus en plus méprisés et considérés comme des marchandises : ils doivent être mobiles, c’est à dire être mis à la porte plus vite, les statuts locatifs se morcellent et de nombreux sous statuts font leur apparition. Pris en otages et exploités par les promoteurs, ils sont complètement exclus de l’élaboration des projets, et des logements .
1. Réaffirmer et renforcer le droit des locataires à un logement stable et durable :
- Interdiction des congés vente
- Suppression des sous statuts locatifs : meublé, locations touristiques dans les zones tendues, résident temporaire, location étudiante sur 9 mois, cohabitation contrainte …
- Abrogation des mesures qui remettent en cause le droit au maintien dans les lieux des locataires HLM.
- Renforcer le droit des locataires et de leurs représentants au sein des Conseils d’Administration et de concertation locative.
2. Respect de la loi DALO par l’application de la loi de réquisition, le développement de intermédiation locative type « louer solidaire », et par la création d’une indemnisation des prioritaires DALO non relogés suffisante pour qu’il se loge en attendant un logement social.
3. Droit à un logement décent : des mesures pour éradiquer le logement indigne et énergivore sans surcoût pour le locataire, prévoyant le relogement des occupants, quelque soit leur statut locatif.
4. Création d’un statut pour l’habitat léger, mobile et économe, développer les « terrains familliaux », reloger les habitants de camping à l’année ou les protéger si c’est un choix.
5. Encourager les coopératives d’habitants, particulièrement les coopératives de locataires, et développer l’auto-production groupée de logements par les habitants, régulariser les maisons des quartiers autoconstruits dans les DOM TOM ...
Premiers signataires : CSF, DAL, ACDL, CGT, FSU, Jeudi Noir, Union Syndicale Solidaires ...
7 août 2011
Le 12 mars 2011, nous étions des milliers, à l’appel de 37 organisations, mobilisés dans plus de 30 villes en France pour manifester contre la reprise des expulsions, les loyers chers et pour la production massive de vrais logements sociaux. Depuis la situation s’est encore dégradée et les expulsions de logement ont repris, jetant des familles à la rue, souvent sans même une solution d’hébergement puisque le nombre de nuits en prise en charge hôtelière a considérablement baissé, jusqu’à être réduite de moitié dans certains départements.
A l’entrée en campagne électorale, qu’en est-il des 3.6 millions de personnes pas ou très mal logées, des 4,4 millions de locataires HLM, des locataires et accédants modestes accablés par la cherté des loyers, des charges et de l’immobilier, de la majorité de la population qui a du mal face à la cherté du logement et la précarisation de ses habitants ?
Alors que 84 % des Français jugent insuffisante l’action des responsables politiques en matière de logement, cette question cruciale ne semble pas être centrale dans les programmes électoraux pour la présidentielle.
UN CONTEXTE DE PRÉCARITÉ ET D’INÉGALITÉS SOCIALES GRANDISSANTES...
Depuis plusieurs années, la situation financière de la majorité de la population se dégrade. D’après l’INSEE, le moral des Français est en berne.
Une hausse des inégalités sociales et de la pauvreté, du chômage et de la précarité
Aujourd’hui, la France compte 7.960 millions de pauvres, soit 13% de la population. L’écart entre les plus riches et les plus pauvres, se creuse. Le niveau de vie des 10% les plus pauvres n’a augmenté que de 13.7% entre 1998 et 2008, soit un gain de 970 euros, alors que celui des 10% les plus riches a augmenté de 27.3 %, c’est à dire de 11 530 euros. Entre 2004 et 2008, les revenus des 0.01% les plus riches a augmenté de 33%, soit une hausse de revenus de 180 400 euros. Avec la crise, les plans de licenciements massifs ont repris. Au premier trimestre 2011, 9.7% de la population active est au chômage. On compte 1.9 millions de travailleurs pauvres et le taux de précarité est passé entre 1984 et 2007 de 5.2 à 12.4.
Enfants, Jeunes, femmes, senior, handicapés et migrants sont particulièrement touchés...
Les moins de 30 ans représentent à eux seuls la moitié des personnes pauvres, le taux de pauvreté chez les 18 à 29 ans ne vivant pas chez leur parents est 17% pour 13% en moyenne de la population. Les personnes de plus de 75 ans ont vu leur niveau de vie baisser entre 1996 et 2008. Au delà de l’âge, les femmes sont davantage touchées par la pauvreté que les hommes, leur taux de pauvreté est de 13.8% en 2008, celui des hommes de 12,2%. Enfin, les ménages immigrés ont un revenu de 24.8% inférieur à la moyenne nationale.
SE LOGER COÛTE DE PLUS EN PLUS CHER
Près d’un Français sur 5 a des difficultés à payer son logement. Entre 2000 et 2010, tandis que le coût de la vie à augmenté de 20%, les loyers HLM sont en hausse de 29%, les loyers privés à la relocation de 90%, et les prix de l’immobilier de 107% !. Jamais le logement n’a été aussi cher, et disproportionné au regard des revenus de la grande majorité de la population. Depuis 25 ans, le prix du logement a bondi. Les dépenses courantes de logement (regroupant loyer, énergie et charges) pour les résidences principales sont passées de 79 milliards d’euros en 1984 à 276 milliards en 2010. Les dépenses liées au logement par rapport au revenu des ménages est en augmentation constante, il est est passé de 21.8% en 1984 à 33% en 2008, en moyenne.
HAUSSE DES EXPULSIONS, DU MAL LOGEMENT, NON RESPECT DES LOIS :
Plus de 100 000 jugements d’expulsion par an
Dans ce contexte de logement cher et de baisse des revenus, les expulsions ont atteint un niveau record. Il y a eu 106 938 décisions de justice prononçant l’expulsion en 2009, soit une augmentation de plus d’un tiers en moins de 10 ans. Les expulsions par les forces de l’ordre ont, quant à elles, doublées en 2000 et 2009 pour dépasser les 10 000 expulsions par an. Depuis 2009, la loi Boutin a divisé par 3 les délais que le Juge d’exécution peut accorder, les limitant à un an. La précarisation du statut des occupants accélère également les expulsions.
Le retour du mal logement et des bidonvilles
Depuis 2000, le mal-logement touche plus lourdement : 685 116 personnes sont privées de domicile personnel et plus de 8 millions sont en situation de mal logement ou de réelle fragilité à court ou moyen terme ; 1,2 millions de ménages sont en attente de logement social, pour environ 400 000 attributions annuelles ; en effet 62.1% des ménages sont éligibles à un logement social.
La loi DALO mal appliquée par l’État
La loi sur le droit au logement opposable (DALO) avait pour but de remédier à cette situation, mais après plus trois ans, les résultats se font attendre. En décembre 2010, 59% des prioritaires n’étaient toujours pas relogés16. Cette proportion monte à 70% en ile de france, où l’État bafoue le plus gravement la loi ; les régions PACA et Nord-Pas-de-Calais ne sont pas épargnées.
Des attaques contre le statut des locataires
Depuis plusieurs années, les attaques contre les droits et la protection des locataires, entre autres définies par la loi de 1989 se multiplient. La loi MOLLE (loi Boutin de 2009) contient de sérieuses remises en cause. Pour les locataires HLM, le droit au maintien dans les lieux est attaqué ! Avec la multiplication des plans de rénovation urbaine et le « déplacement » des locataires, ’un locataire qui refuse 2 propositions de relogement peut être expulsé. La sous location se banalise … Le parc locatif privé est en pointe : sous location, baux de 3 mois et expulsion en hiver pour les « résidents temporaires », baux de 1 an (meublés), de 9 mois (étudiants), accélèrent la précarisation des locataires. Les baux contre services rendus se développent y compris des contre « services sexuels » Par ailleurs, les habitants qui font le choix d’un habitat léger, mobile ou éphémère (yourtes,caravanes, cabanes...) sont harcelés et ne sont que trop rarement reconnus et regularisés. Tandis que les Roms, les voyageurs, ou les habitants de camping à l’année sont marginalisés ou stigmatisés.
Et plus de 2 millions de logements vides
Parallèlement à cette situation dramatique, en 2010, l’INSEE a recensé 2.12 millions de logement vides en France, un record, tandis que la loi de réquisition reste inappliquée !
DES POLITIQUES PUBLIQUES RÉGRESSIVES
Malgré la crise et les difficultés grandissantes pour se loger, le gouvernement poursuit son offensive contre les droits des locataires et contre le logement social, mais il encourage l’endettement et la dépendance des accédants à l’égard des banques ...
Une Privatisation rampante du logement social
Le logement social, comme de nombreux autres secteurs, est en cours de privatisation. En 2003, la loi Borloo permet au MEDEF, et à des groupes financiers comme la Caisse d’épargne de prendre le contrôle des SA HLM (la moitié du parc). En 2009, la loi Boutin permet aux promoteurs de construire des logements sociaux, et leur ouvre la porte pour s’installer chez les bailleurs sociaux. Elle privatise l’autre moitié des bailleurs sociaux, les office HLM, et les oblige à changer de statut. Concernant les loyers, l’attaque est brutale, même si ses effets ne se font pas encore trop sentir : En 2004, les bailleurs obitennent le droit de modifier les loyers et de les augmenter en fonction de l’emplacement et de la qualité du bâtiment. En 2009, cette possibilité devient obligatoire, ainsi que l’obligation de mettre en vente chaque année au moins 1% du patrimoine, et de définir un programme conséquent de démolition. La vente est censée pallier au désengagement de l’État en matière de financement des HLM
Le Désengagement financier de l’État :
Alors que la pénurie de logements est criante, le parc social ne progresse que de 1% par an, c’est-à-dire moins vite que l’ensemble du parc18. Les subventions d’Etat dédiées à la réalisation de logements sociaux sont en baisse chaque année. Alors qu’elles étaient d’1 milliard il y a 10 ans, elles sont passées en 2011 à 200 millions d’euros, déduction faite de la taxe sur les locataires créée cette année.
Le livret A, via la collecte par la Poste et les Caisse d’Épargne, est centralisée par la Caisse des Dépôts et Consignations. Il finance depuis 60 ans sous forme de prêts bonifiés, la construction de logements sociaux . En 2008, sa distribution est « banalisée » c’est à dire généralisée à toutes les banques. Aujourd’hui, les banques ont obtenu de garder à leur profit 35% de l’épargne populaire, voire 40. Plus de 37 milliards d’euros issus des livrets A sont désormais dans les caisses des banques, sans contrepartie,19 ou plutôt dans les circuits financiers spéculatifs et dans les poches des traders, des banquiers et des actionaires.
Les allocations logements baissent également, et ont été réduites de 240 millions d’euros entre 2010 et 2011 !
L’Etat se désengage aussi de l’hébergement, les crédits alloués ne sont pas à la hauteur des besoins et de plus en plus de familles, d’enfants, de malades, de handicapés, de personnes êgées, de femmes, de salariés, se retrouvent à la rue sans même un hébergement décent, sans considération pour les souffrances qu’endurent les personnes à la rue.
Des maires continuent à bafouer impunément l’obligation de réaliser 20% de logements sociaux dans chaque commune, dans un délai de 20 ans. Entre 2002 et 2009, seules 50,3% des communes concernées par la loi SRU ont respecté les objectifs de financement de logements sociaux.
A u profit des bailleurs privés, des promoteurs et de l’illusion du tout propriétaire
Depuis son élection, Nicolas Sarkozy tente de vendre son rêve de « la France des propriétaires ». Ce rêve ne s’adresse pas aux classes populaires, car jamais le logement n’a été aussi cher, il est acquis que les locataires sont en grande majorité, moins riches que les propriétaire, et la crise des subprime a rendu les banques peu prêteuses. Heureusement, il n’a pas abouti pour l’instant, car l’endettement immobilier des ménages modestes aurait tourné à la catastrophe, comme on l’a vu aux USA ou en Espagne. Ce discours de « la France des propriétaires » a davantage pour but de faire passer les cadeaux pour les riches : 1,32 milliards de cadeaux fiscaux pour les investisseurs immobiliers, 2 milliards d’euros pour les prêts à taux zéros sans limite de revenu, une aubaine pour les plus riches
…
Toujours dans cette perspective de soutenir le monde de l’immobilier, l’Etat encourage la spéculation, les hausses de loyers, les sous statuts locatifs ou les programmes de rénovation urbaine et de réhabilitation des quartiers qui font grimper les prix, et chassent les couches populaires. Ces politiques, loin de garantir un logement stable et décent pour toutes et tous, encourage et enrichiles spéculateurs, maintien la cherté des loyers, et installe toujours davantage de personnes dans la précarité.
REVENDICATIONS
Des mesures d’urgence :
Face à l’augmentation du nombre de sans abris, à la réduction drastique des budget d’hébergement, à la hausse des expulsions locatives, nous exigeons des mesures d’urgence, à effet immédiat :
1. Un moratoire sur les expulsions locatives : il s’agit de suspendre toute expulsion locative en l’absence de relogement durable et décent.
2. Le respect de l’obligation d’accueil immédiat, digne, adapté et inconditionnel de toute personne sans logis jusqu’à son relogement et le développement de l’intermédiation locative à la place des hôtels jusqu’au relogement.
3. L’application et l’amélioration de la loi de réquisition, sur les logements et locaux vacants depuis plus de six mois, appartenant à de grands propriétaires, sociétés et personnes physiques, à l’initiative de l’État et de collectivités territoriales. Créer une obligation de déclaration de vacance et tripler la taxe sur les logements vacants. Mise à disposition d’office des biens vacants du domaine public.
Contre le logement cher :
Le logement cher asphyxie le budget des ménages, encourage les profits rapides, et cr une rente indue et contraire à l’intérêt général. C’est pourquoi nous demandons des mesures qui amènent au plus vite à une baisse des loyers, des charges, et qui découragent les profiteurs et les spéculateurs
1. Baisse et régulation des loyers dans le parc privé : baisse immédiate des loyers de 10% par un décret, et encadrement des niveaux de loyers à la relocation afin d’arriver à une baisse générale de 20%, dans un premier temps et dans l’objectif de revenir à un taux d’effort maximum de 20%.
2. Baisse de 20% des charges et des prix de l’énergie, tout de suite, puis gel des hausses supérieures à l’inflation, et renforcement du tarif social pour permettre au précaires, chômeurs et travailleurs pauvres de vivre décemment.
3. Juguler la spéculation immobilière et foncière : Taxation des profits à la revente, arrêt de toute les mesures de défiscalisation nouvelles et anciennes à l’investissement locatif non social, création de réserves foncières publiques notamment par préemption, en particulier sur les terrains devenant constructibles.
Un vrai logement social :
Les réformes se sont succédées depuis 2002, et sont en train de s’attaquer au coeur du logement social ; ces financements, la régulation des loyers par l’Etat, la privatisation des statuts des bailleurs sociaux, les injonctions de vendre, de détruire … tandis que les loyers et les charges sont en forte hausse, et que la production de vrais logements sociaux reste insuffisante.
1. Gel des loyers dans les HLM après une baisse immédiate, afin de revenir aux niveaux de loyers de 2000, compensée pour les bailleurs sociaux par la hausse des APL et des aides à la pierre, et la revalorisation du forfait charge dans les APL.
2. Création nette de 150 000 logements sociaux par an (PLUS, PLAI) et instauration d’un suivi de la production par année de financement, afin de mettre en place une véritable transparence sur les logements sociaux. (traçabilité de la production et du financement des logements sociaux)
3. Le maintien intégral de la ressource du livret A, restitution à la Caisse des Dépôts et Consignations de l’épargne détournée à des fins spéculatives par les banques, afin de financer la réalisation des logements sociaux, et d’un programme massif de mise aux normes énergétiques des logements sociaux.
4. Abrogation de toutes les mesures de marchandisation du logement social prises depuis 2002, et retour à la situation antérieure :
- CUS (Convention d’utilité sociale), qui impose la vente massive des HLM, le renforcement de la démolition et de la spéculation sur les terrains nus, la dérégulation progressives des loyers HLM (conventionnement global de patrimoine),
- l’instauration d’un actionnaire majoritaire dans les conseils d’administration des SA HLM, et la privatisation rapide des offices HLM (règles de comptabilités privées)
- l’ouverture aux promoteurs du marché de la construction des logements sociaux
5. Mettre en oeuvre et renforcer la loi SRU :
- Retirer la compétence des permis de construire aux communes qui ne respectent pas l’obligation de réaliser sur 20 ans 20% de logements sociaux,
- Obligation d’atteindre dans chaque commune 25% de vrais logements sociaux par commune sur 20 ans.
Renforcer les droits des habitantEs :
Les habitants sont de plus en plus méprisés et considérés comme des marchandises : ils doivent être mobiles, c’est à dire être mis à la porte plus vite, les statuts locatifs se morcellent et de nombreux sous statuts font leur apparition. Pris en otages et exploités par les promoteurs, ils sont complètement exclus de l’élaboration des projets, et des logements .
1. Réaffirmer et renforcer le droit des locataires à un logement stable et durable :
- Interdiction des congés vente
- Suppression des sous statuts locatifs : meublé, locations touristiques dans les zones tendues, résident temporaire, location étudiante sur 9 mois, cohabitation contrainte …
- Abrogation des mesures qui remettent en cause le droit au maintien dans les lieux des locataires HLM.
- Renforcer le droit des locataires et de leurs représentants au sein des Conseils d’Administration et de concertation locative.
2. Respect de la loi DALO par l’application de la loi de réquisition, le développement de intermédiation locative type « louer solidaire », et par la création d’une indemnisation des prioritaires DALO non relogés suffisante pour qu’il se loge en attendant un logement social.
3. Droit à un logement décent : des mesures pour éradiquer le logement indigne et énergivore sans surcoût pour le locataire, prévoyant le relogement des occupants, quelque soit leur statut locatif.
4. Création d’un statut pour l’habitat léger, mobile et économe, développer les « terrains familliaux », reloger les habitants de camping à l’année ou les protéger si c’est un choix.
5. Encourager les coopératives d’habitants, particulièrement les coopératives de locataires, et développer l’auto-production groupée de logements par les habitants, régulariser les maisons des quartiers autoconstruits dans les DOM TOM ...
Premiers signataires : CSF, DAL, ACDL, CGT, FSU, Jeudi Noir, Union Syndicale Solidaires ...
7 août 2011
ramiro- Messages : 238
Date d'inscription : 01/04/2011
Logement, squatt etc
Pour commencer, une actualité chaude :
Dégage, on aménage
Publié le mercredi 12 octobre 2011 | Facebook Facebook | Imprimer Imprimer
Dernière modification : mercredi 12 octobre 2011
Ces dernières années, les expulsions de logements se multiplient dans nos quartiers. Cet été fut particulièrement exemplaire, avec l’expulsion de plusieurs centaines de personnes à Montreuil au 94 rue des Sorins et d’une trentaine de personnes à Bagnolet au 178 rue Robespierre. Ces personnes s’organisent pour résister, ils demandent des logements et des papiers. L’objectif de ces expulsions est assurément de dégager les populations les plus pauvres.
Comme l’avouera un élu de Bagnolet, la préfecture avait décidé de « nettoyer le secteur », faisant de l’expulsion des squats une « politique prioritaire ». Les pouvoirs publics ont évidemment attendu les vacances d’été pour les réaliser, comme si ces expulsions étaient moins scandaleuses en été qu’en hiver (en 2010, le squat du 92 rue Victor Hugo à Bagnolet avait été expulsé en plein hiver).
Alors que les opérations immobilières s’accélèrent dans les deux villes, de plus en plus de personnes sont mises à la rue. Ces expulsions récentes ne sont pas des histoires isolées. Elles préparent le terrain avant la signature d’un nouveau plan d’urbanisme et d’investissement dans le bas Montreuil et le quartier des Coutures à Bagnolet entre l’Etat et les mairies : le « PNRQAD Montreuil-Bagnolet », (Plan National de Requalification des Quartiers Anciens Dégradés). Un plan associant préfecture, communes et promoteurs prévoit la destruction de dizaines d’immeubles, l’éviction de commerces, la percée de nouvelles rues, la construction de milliers de mètres carrés de bureau et d’habitations, par conséquent le déplacement de centaines de personnes. Sur ce plan dit de « requalification », on sait très peu de choses. Les mairies de Montreuil et Bagnolet informent la population au compte-goutte, sur les conseils avisés d’agences de Com [1] bien rémunérées. Les documents rendus publics sont très flous alors que ceux détaillant minutieusement la démolition/reconstruction du quartier restent inaccessibles aux premiers concernés. Pourtant, sous nos yeux, la transformation du quartier a déjà commencé à travers de nombreuses expulsions et le non- renouvellement des baux locatifs ou commerciaux.
Les mairies de Montreuil et de Bagnolet s’apprêtent à signer la convention cet automne. Les prochains conseils municipaux devraient voter de nouvelles mesures (« Zones d’Aménagement Concertées ») concernant cette reconstruction. Une fois de plus, les habitants des quartiers se retrouvent à ne rien pouvoir décider de ce qui les concerne directement. Mais cette restructuration n’est pas inéluctable. Nous pouvons nous organiser pour nous y opposer.
Certes, les promesses de meilleures conditions de vie tentent de rendre le projet acceptable, mais la réalité est toute autre : de nouveaux logements vont être construits, mais le nombre de relogements pour les habitants concernés est loin d’être à la hauteur des destructions prévues.
Quel est leur plan ?
Pour certains, le plan de « requalification » du quartier est déjà une réalité : les habitants de Bagnolet du 178 de la rue Robespierre expulsés, ceux à Montreuil de la rue des Sorins aussi, les Rroms de Bagnolet de la rue de l’Avenir menacés d’expulsion. Ceux qui avaient trouvé à se loger dans les immeubles dégradés du Bas Montreuil et du quartier des Coutures à Bagnolet, les plus vulnérables du fait de leur situation administrative (beaucoup sont sans-papiers), sont les premiers à faire les frais de la restructuration du quartier. Pour eux, aucun plan de relogement...
Pour d’autres, le plan prévoit la destruction de leur immeuble ou une rénovation telle qu’ils devront s’en aller. Alors qu’il existe déjà une liste prévisionnelle des immeubles promis à la destruction, les premiers concernés n’en savent toujours rien. Alors que déjà dans certains immeubles les baux ne sont pas renouvelés, les habitants ne se voient proposer aucune solution de relogement.
Pour tous les habitants de ces quartiers, la rénovation va impliquer un accroissement important du coût de la vie. Les loyers vont augmenter (ils sont déjà tellement chers...) et les commerces populaires seront chassés au profit de commerces inabordables. Ce qui à terme augmentera la précarité de la population actuelle et provoquera son départ forcé. Progressivement, le quartier sera transformé pour accueillir une population aux revenus nettement plus élevés. Rue de Paris, un squat a déjà été viré pour laisser place au restaurant « Pomme de pain ». A quand les baguettes à 1,50 € ? Le plan prévoit aussi la construction de milliers de mètres carré de bureaux.
Un des objectifs est que les cadres des entreprises habitent et consomment sur place – les autorités parlent « d’éviter l’évasion commerciale des cadres ». D’où l’ambition de transformer le quartier pour qu’il plaise à cette nouvelle population : petits restaurants un peu chics, commerces branchés et plus chers... Les autorités tentent de vendre le projet en agitant la promesse de la construction de « logements sociaux ». Quand on entend « logement social », on pense « logements pour les plus démunis ». C’est sans savoir que certains « logements sociaux » sont accordés à des personnes qui gagnent plus de 2300 € par mois ! En réalité, il existe trois types de logements sociaux [2], dont un seul concerne vraiment des personnes ayant relativement peu de moyens (et encore...) Une bonne partie des logements sociaux est donc destinée aux classes moyennes. A Paris, au nom de ce qu’ils appellent la « mixité sociale », le « logement social » a en fait bien aidé à l’embourgeoisement des quartiers et à terme à exclure tous les pauvres [3]. Ce d’autant plus que parmi les logements sociaux annoncés, il est très probable que certains soient provisoires. En effet, dans ce genre de rénovation urbaine, il arrive souvent qu’en échange d’avantages financiers offerts aux promoteurs, la mairie impose que des logements soient loués à des prix modérés. Mais cet accord ne dure que quelques années : au bout d’un certain temps, les logements « sociaux » peuvent redevenir des logements classiques (avec les prix du marché). Le nombre de logements sociaux d’un quartier peut donc diminuer au fil des années. Les personnes habitant dans ces logements seront alors à nouveau déplacées. C’est une forme de « transition douce », selon leurs mots, une façon moins visible de faire changer la population progressivement.
Les mairies, l’Etat à travers les préfectures, sous couvert de lutter contre l’insalubrité, vont détruire des immeubles entiers pour pouvoir construire des logements à des prix inaccessibles à la majorité de la population. Ils commencent par dégager les plus précaires, les sans-papiers, les squatteurs, les gens qui ne peuvent plus payer leurs loyers. Ils s’assurent ensuite auprès des propriétaires des immeubles concernés qu’ils ne renouvellent pas les baux locatifs afin que les pouvoirs publics n’aient pas à reloger leurs locataires.
L’Etat, la police, les mairies, les promoteurs régissent la ville et ceux qui y vivent, pour toujours pouvoir faire plus d’argent. Ce qu’ils veulent construire c’est un quartier plus lisse, plus contrôlable, plus riche. Un quartier sécurisé rempli de bureaux, de banques et de bars lounge. Un quartier pour cadres, avec restos chers et boutiques bio. Comme ailleurs, la rénovation a pour but de créer des espaces rentables à l’économie capitaliste et mieux gérables par l’Etat.
Tout cela aux dépens des pauvres pour lesquels la vie sera trop chère pour rester. Qu’on soit ou non directement expulsé, on devra partir toujours plus loin de Paris. Ce n’est pas pour dire que c’est mieux aujourd’hui, effectivement beaucoup de logements sont en mauvais état et en plus on paye des loyers. S’opposer maintenant à ces projets, c’est lutter contre ces transformations, pour que les gens ne soient pas obligés de s’en aller ; c’est résister à ces logiques conçues pour enrichir une petite partie de la population.
Des formes d’organisation, de résistances et de luttes ont existé et existent encore face à l’augmentation du coût de la vie, à la chasse aux pauvres : constitution de collectif(s) de quartier pour faire face aux administrations, agences immobilières, propriétaires, promoteurs. Mais aussi pour perturber des conseils municipaux et des « réunions de concertation », pour exiger des logements, pour résister ensemble aux expulsions, pour organiser des grèves de loyers et occuper des maisons vides....
C’est pour discuter de tout cela et tenter de s’organiser ensemble que nous appelons à une réunion publique Mardi 18 octobre 2011 à partir de 20h au Casa Pobla- no, 15 rue Lavoisier, Montreuil (métro Robespierre).
Contact : degage-onamenage@riseup.net
Nous ne représentons aucun parti et aucun syndicat et nous ne voulons pas être représentés.
Les Sorins
Le 94 rue des Sorins, c’était un très grand bâtiment squatté depuis 2008 par 300 personnes. Début mai 2011, les habitants apprennent qu’ils sont expulsables. Ils se mettent à lutter contre leur expulsion et demandent des logements et des papiers. Beaucoup de personnes se montrent solidaires. Dès qu’ils commencent à se mobiliser, les habitants sont la cible d’un harcèlement policier : la police arrête plusieurs jours de suite des sans-papiers dans les rues autour du squat.
A la toute fin du mois de juillet 2011, les habitants sont expulsés. Des dizaines d’entre eux sont alors arrêtés ; dix sont enfermés au centre de rétention de Bobigny puis re- lâchés. Suite à cela, des dizaines d’obligations de quitter le territoire ont été délivrées.
Les anciens habitants décident pour la plupart de rester ensemble et de continuer à lutter. Ils campent d’abord une nuit place de la Fraternité, puis restent presque un mois square de la République, et sont aujourd’hui sur un stade de foot boulevard Chanzy. Durant ces quelques mois, les Sorins ont organisé un rassemblement devant la mairie, plusieurs manifestations à Montreuil, participé à des manifs à Paris, lancé des rassemblements devant les ambassades de différents pays, appelé à des réunions avec des soutiens, fait des points d’infos tous les jours et des repas de soutien chaque semaine.
Préfecture et mairie ont déjà reçu des habitants des Sorins. La préfecture a refusé de considérer leur demande de logement et de régularisation, et leur a dit d’être le moins visible possible. Quant à la mairie, après avoir demandé que ces personnes soient expulsées, elle les avait encouragées à faire des milliers d’euros de travaux « d’hygiène et de sécurité » chez eux, juste quelques semaines avant l’expulsion. Ensuite, elle leur a conseillé l’endroit qu’ils occupent à présent (un endroit où presque personne ne les voit). Aujourd’hui, elle prétend qu’elle les soutient tout en disant qu’elle ne peut rien faire pour eux !
Point d’info tous les jours à 18h
Tous les vendredi soir, repas de soutien à 19h, Boulevard Chanzy, le stade est juste au-dessus du terrain de pétanque (c’est à l’angle avec la rue des Sorins)
Envoyer un mail à cette adresse permet d’être tenu au courant des différentes initiatives : sorinsenlutte@yahoo.fr
Cet encart date du 2 octobre. Il est possible que les gens des Sorins quittent le stade d’ici peu, mais rien de sûr. Si c’est le cas, l’information sera donnée via le mail.
Le 178
Le 178 rue Robespierre était squatté depuis une quinzaine d’années et a été racheté en 2009 par la mairie de Bagnolet. Il figure sur la liste des parcelles concernées directement par le projet de restructuration.
Fin juillet 2011, le 178 se fait expulser. 26 personnes à la rue. Une petite manifestation a lieu le soir même pour protester. Plusieurs des expulsés décident alors de camper devant le bâtiment avec leurs affaires. Ils restent là jour et nuit et demandent à être relogés et pour certains à avoir des papiers.
De temps en temps, ils lancent de petites initiatives publiques auxquelles viennent quelques soutiens : rassemblement le premier jour de la destruction de leur bâtiment, réunion d’information, manifestation jusqu’au forum des associations de Bagnolet, rassemblement devant la mairie...
Régulièrement, les anciens habitants se rendent à quelques-uns à la mairie. Ils sont parfois reçus, on leur fait quelques promesses, qui varient au fil des jours, et n’ont jamais mené à rien de concret.
Un jour, début septembre, les autorités viennent les menacer. Ils seraient trop visibles, il faut qu’ils enlèvent leur banderole, et leurs bâches. Deux jours après, ils sont expulsés du trottoir. Certains sont arrêtés, emmenés au commissariat, on leur colle des amendes de plusieurs centaines d’euros.
Les expulsés décident de réoccuper le trottoir. Mi-septembre, ils sont à nouveau expulsés. Aujourd’hui, après trois expulsions, les habitants sont dispersés ; on ne sait pas ce qui va advenir.
Une adresse mail existe pour se tenir au courant des éventuelles suites : robespierre_enlutte@yahoo.fr
gérard menvussa- Messages : 6658
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Age : 67
Localisation : La terre
Re: Luttes sur le logement
Squat : Les grands frères des indignés sur "Témoignage chrétien"
Par Agnès Noël
Le réalisateur Christophe Coello a filmé le parcours d’un squat catalan où les occupants ont tenté, durant quatre ans,
de réinventer un art de militer.
Quelques jeunes descendent en rappel dans une cage d’immeuble, cassent des fenêtres pour rentrer et forcent une porte. L’une d’entre eux décroche son téléphone et jubile : « On vient d’ouvrir un squat ! »
Bienvenue dans l’aventure militante de Squat, un film de Christophe Coello, qui raconte la vie du collectif barcelonais « Miles de viviendas » (des milliers de logements), de ses débuts en 2003 à sa dissolution en 2007.
COLLECTIF
Le collectif s’est créé lors des manifestations contre la guerre en Irak. Des jeunes s’y rencontrent et réalisent qu’au- delà du conflit en Irak, la guerre économique sévit aussi chez eux. La hausse des loyers ne permet plus à certains de se loger. Les classes populaires se voient chassées du centre-ville pour êtres remplacées par des cadres après réhabilitation des quartiers.
Les sqatteurs décident de défier le pouvoir et de s’installer dans des immeubles abandonnés en guise de protestation. On voit donc Emma, Marc, Gala, Vicente et les autres rentrer par effraction dans des appartements, organiser des repas avec leurs voisins, s’organiser au sein du squat, y compris pour la vaisselle, et essayer de déterminer jusqu’à quel point il faut transiger avec le système.
Le militantisme est joyeux et la discussion s’organise souvent autour d’une bouteille de vin. Quant aux opérations du collectif, elles s’organisent comme des véritables spectacles menés par un militant aux allures de Monsieur Loyal. On entrevoit pourtant à travers quelques moments d’intimité entre des filles du collectif l’envers du décor, la façon souvent négative dont leurs parents et leurs amis considèrent leur engagement.
ALLIANCE
Le squat n’est en effet pas une fin en soi : ses habitants ouvrent un magasin de vêtements gratuits pour sortir de la logique du marché, investissent une entreprise de technologie militaire pour dénoncer l’industrie de l’armement, lancent des mouvements de résistance en collaboration avec les habitants des quartiers menacés d’expulsion, comme cette association de vieilles dames de la Barceloneta, un des quartiers de la ville.
L’alliance a priori inédite entre ces squatteurs et ces dames à cheveux blancs fonctionne, (d’où une amusante scène de fabrication de pancartes par ces pasionarias du 3e âge) et dure toujours, et la Barceloneta, toujours en butte aux spéculations, compte maintenant des assemblées de quartier pour résister.
Le squat a été dissout en 2007. Le réalisateur a retrouvé les membres de « Miles de viviendas » deux ans après. Certains font un constat un peu amer de leur expérience, regrettant de ne pas avoir su s’engager davantage pour faire émerger un véritable modèle coopératif, d’autres retiennent les solutions trouvées, le savoir-faire acquis, le laboratoire d’expériences qu’a été Miles et qui sert aujourd’hui, notamment aux Indignés (plusieurs membres de l’ancien collectif participent d’ailleurs au mouvement). Le film se termine sur une vision des Indignés de la place de Catalogne.
Le film comporte quelques longueurs mais décrit l’invention d’une autre façon de faire de la politique. On s’interroge un peu, au départ, sur les convictions de ces squatteurs dont on filme les nombreuses actions sans expliquer précisément leur programme théorique, au risque de les faire paraître un peu brouillons (l’interview sur le site du film complète à ce propos utilement le film).
Mais comme l'explique le militant anarchiste espagnol Lucio Urtubia, interrogé sur le film, « les squatteurs […] n’ont peut-être pas la solution, mais ils proposent le début d’une solution possible ».
Squat, la ville est à nous. Sortie le 2 novembre, www.squat-lefilm.com
Par Agnès Noël
Le réalisateur Christophe Coello a filmé le parcours d’un squat catalan où les occupants ont tenté, durant quatre ans,
de réinventer un art de militer.
Quelques jeunes descendent en rappel dans une cage d’immeuble, cassent des fenêtres pour rentrer et forcent une porte. L’une d’entre eux décroche son téléphone et jubile : « On vient d’ouvrir un squat ! »
Bienvenue dans l’aventure militante de Squat, un film de Christophe Coello, qui raconte la vie du collectif barcelonais « Miles de viviendas » (des milliers de logements), de ses débuts en 2003 à sa dissolution en 2007.
COLLECTIF
Le collectif s’est créé lors des manifestations contre la guerre en Irak. Des jeunes s’y rencontrent et réalisent qu’au- delà du conflit en Irak, la guerre économique sévit aussi chez eux. La hausse des loyers ne permet plus à certains de se loger. Les classes populaires se voient chassées du centre-ville pour êtres remplacées par des cadres après réhabilitation des quartiers.
Les sqatteurs décident de défier le pouvoir et de s’installer dans des immeubles abandonnés en guise de protestation. On voit donc Emma, Marc, Gala, Vicente et les autres rentrer par effraction dans des appartements, organiser des repas avec leurs voisins, s’organiser au sein du squat, y compris pour la vaisselle, et essayer de déterminer jusqu’à quel point il faut transiger avec le système.
Le militantisme est joyeux et la discussion s’organise souvent autour d’une bouteille de vin. Quant aux opérations du collectif, elles s’organisent comme des véritables spectacles menés par un militant aux allures de Monsieur Loyal. On entrevoit pourtant à travers quelques moments d’intimité entre des filles du collectif l’envers du décor, la façon souvent négative dont leurs parents et leurs amis considèrent leur engagement.
ALLIANCE
Le squat n’est en effet pas une fin en soi : ses habitants ouvrent un magasin de vêtements gratuits pour sortir de la logique du marché, investissent une entreprise de technologie militaire pour dénoncer l’industrie de l’armement, lancent des mouvements de résistance en collaboration avec les habitants des quartiers menacés d’expulsion, comme cette association de vieilles dames de la Barceloneta, un des quartiers de la ville.
L’alliance a priori inédite entre ces squatteurs et ces dames à cheveux blancs fonctionne, (d’où une amusante scène de fabrication de pancartes par ces pasionarias du 3e âge) et dure toujours, et la Barceloneta, toujours en butte aux spéculations, compte maintenant des assemblées de quartier pour résister.
Le squat a été dissout en 2007. Le réalisateur a retrouvé les membres de « Miles de viviendas » deux ans après. Certains font un constat un peu amer de leur expérience, regrettant de ne pas avoir su s’engager davantage pour faire émerger un véritable modèle coopératif, d’autres retiennent les solutions trouvées, le savoir-faire acquis, le laboratoire d’expériences qu’a été Miles et qui sert aujourd’hui, notamment aux Indignés (plusieurs membres de l’ancien collectif participent d’ailleurs au mouvement). Le film se termine sur une vision des Indignés de la place de Catalogne.
Le film comporte quelques longueurs mais décrit l’invention d’une autre façon de faire de la politique. On s’interroge un peu, au départ, sur les convictions de ces squatteurs dont on filme les nombreuses actions sans expliquer précisément leur programme théorique, au risque de les faire paraître un peu brouillons (l’interview sur le site du film complète à ce propos utilement le film).
Mais comme l'explique le militant anarchiste espagnol Lucio Urtubia, interrogé sur le film, « les squatteurs […] n’ont peut-être pas la solution, mais ils proposent le début d’une solution possible ».
Squat, la ville est à nous. Sortie le 2 novembre, www.squat-lefilm.com
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
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Localisation : La terre
Re: Luttes sur le logement
Les trente-trois sans-logis évacués au petit matin du squat du Finosello
Publié le samedi 05 novembre 2011 à 07H17
Corse Matin
Il aura fallu deux ans, deux incendies et de nombreux actes de délinquance pour qu'enfin le squat du Finosello devienne de l'histoire ancienne. Hier matin, près de trente personnes sans domicile fixe ont été évacuées de l'ancien collège d'Ajaccio par les policiers venus en grand nombre. Principale cible de l'opération, une vingtaine de Roms qui ont accepté d'être reconduits à Bucarest. Les autres occupants avaient pour leur part fait leur baluchon la veille ou avaient anticipé la visite des forces de l'ordre.
Il était sept heures quand cinq fourgons de la CRS prenaient position, assistés de fonctionnaires de la direction départementale de la sécurité publique. Ils accompagnaient un huissier qui devait signifier aux SDF l'obligation faite par le tribunal d'Ajaccio de quitter les lieux, en septembre dernier. Un camion de déménagement recevait les différents objets. En quelques instants, plusieurs dizaines de vies, matérialisées par des petits meubles, des couvertures ou des fauteuils garnissent l'arrière du véhicule. La scène se passe sous l'œil attentif des associations Utopia et I Fratelli di a Strada.
Pas d'incident
À l'extérieur, près de l'entrée où ont défilé des générations de collégiens, la Croix Rouge mais aussi des représentants des Restos du cœur assistent au départ du peuple de la rue. Un cordon de fonctionnaires de la CRS barre le passage. Mais les choses se passent dans le calme. Avec tact. Elles ont été balisées avec les associations, la sécurité publique, la Ville et l'Etat.
Les sans-logis originaires de l'île, du Continent ou d'Europe de l'Est émergent discrètement, au compte-gouttes avec leurs animaux et leur sac à dos. Ils savent qu'ils viennent de dire adieu à ce logement de fortune où ils s'étaient regroupés en communauté depuis près de deux ans. Celle-ci avait été fragilisée par l'arrivée de Roms, il y a environ une année. Ces derniers étaient reconduits aux alentours de 8 h 45 viaun autocar, vers les locaux de Stella Maris. En moins de deux heures, les lieux sont déserts. Et l'entreprise chargée de placer des tôles pour interdire l'accès aux bâtiments se met déjà au travail. Le squat du Fino baisse son rideau. Le problème social demeure : le relogement.
La route de Bucarest
Selon les services de l'État, un petit groupe comprenant quatre enfants et deux femmes enceintes a accepté la reconduite à la frontière : les 23 Roms en situation irrégulière reprendront la route. « Ils doivent gagner Bastia vendredi soir et prendront samedi matin (aujourd'hui) un bateau de la Corsica Ferries pour Livourne où un autocar que nous avons affrété les mènera à Bucarest, en Roumanie », développait Patrick Strzoda, le préfet de Corse. « Nous les avons convaincus d'accepter sans qu'il n'y ait de mesure coercitive », poursuivait-il en indiquant le coût de l'opération : 5000 euros. Des solutions locales ont été adoptées pour les dix autres sans-logis. « Quatre passeront le week-end dans un hôtel, deux ont trouvé à se loger chez des amis, deux sont en cours de traitement et deux autres ne s'étaient pas présentés », poursuivait le préfet en début de soirée. « Ce soir, personne n'est à la rue », ajoutait-il.
Les squats s'envolent les SDF restent
Et après ? Telle est la question qui obnubilait les associations qui regrettaient que l'évacuation se soit effectuée manu militari. « Cette expulsion qui intervient pendant la trêve hivernale (depuis qu'Hortefeux a changé la loi) n'est pas la solution », fulminait Jean-Yves Torre, d'Utopia. L'infatigable défenseur des SDF s'indignait de l'absence des « associations qui se réclament des droits de l'homme » : « C'est un problème politique, si on avait eu une mairie de droite, les associations auraient toutes été là. »Présent jusqu'aux derniers instants, Eric Ravera, représentant I Fratelli di a strada regrettait l'absence de dialogue : « La mairie nous écarte des réunions alors que des solutions existent !»Si l'évacuation a réglé les questions de sécurité du squat, elle ne réglera pas le problème de la précarité à Ajaccio.
Autres squats, autres mœurs.
Paul ortoli
portoli@corsematin.com
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Localisation : La terre
Re: Luttes sur le logement
On n'a pas parlé du squat de Pantin. Pourtant, y'a eu un mort ! Et le "drame de la Baraka restera oublié : pas de ministre de l'intérieur pour promettre que les coupables seront lourdement punis
Drame de la Baraka : un incendie criminel ?
Samedi 5 novembre 2011 | Posté par Remi Hattinguais | Partager
Pas de chance pour la Baraka. Ce hangar du 20e arrondissement de Paris occupé par des Roms a été ravagé par un incendie. Un homme a péri dans les flammes. Quelques jours avant, un rassemblement anti-Roms avait eu lieu devant la Baraka…
On entend l’accordéon du bout de la rue, et pourtant ce n’est pas une circonstance festive qui réunit près de cent personnes devant le 163 rue des Pyrénées dans le 20e arrondissement. Composé d’un immeuble et de deux hangars, cette ancienne cartonnerie appartenant à la Mairie avait été surnommée la « Baraka ». Depuis un an, plusieurs familles Roms (plus de 120 personnes) y occupaient un hangar déclaré insalubre par les services sanitaires.
Le 24 octobre au soir, les familles célèbrent la venue un monde d’un nouveau-né lorsque les flammes commencent à dévorer le hangar. D’après plusieurs rescapés, l’incendie a été d’une grande violence. « On n’a pas eu le temps de réfléchir, tout le monde s’est rué dehors, et pas plus de trois minutes après, boom, une explosion et tout s’est effondré. » Jon Salagen, 50 ans, rémouleur, était à l’intérieur et n’a pas eu le temps de s’échapper. C’est pour lui rendre hommage qu’un rassemblement a été organisé devant les restes du hangar.
Les circonstances de cet incident restent à cette heure obscures. Une militante du Collectif contre la Xénophobie qui connaissait bien les lieux, nous raconte un événement survenu quelques jours auparavant, « c’était le 18 octobre. En début d’après-midi, un groupement de voisins s’est formé devant la Baraka. Ce sont les mêmes qui avaient signé une pétition demandant l’expulsion de la communauté. Lorsque la Maire (Frédérique Calandra, PS) a déposé au tribunal la demande d’expulsion, ils ont même tenté de l’utiliser au procès. »
« Ils étaient soi-disant accompagnés d’un promoteur et d’un avocat de la Mairie, les familles présentes les ont donc laissé entrer. Ils ont pris quelques photos et sont sortis. Plus tard, plusieurs riverains ont tenté de forcer le passage mais sans succès. » La police judiciaire a par ailleurs été saisie après que deux personnes aient déclaré avoir aperçu des silhouettes sur les toits, parlant même de cocktails Molotov.
Tous les ingrédients sont là pour faire monter la tension. Cependant, un des chefs de famille Rom a tenu à éviter toute victimisation : « Vous savez, ici on vivait bien, on était en bon terme avec les habitants de la rue. Toute raison pourrait être à l’origine du feu. Ce qui nous importe aujourd’hui ce sont les enfants. » Parmi les 40 enfants du squat, 12 étaient scolarisés dans les écoles du quartier. Les directrices présentes me racontent comment la Mairie tarde à aider ces élèves. « Ils ont été relogés certes, mais à Bobigny ou à Aubervilliers. On leur a filé une adresse sur un papier, et aucune explication supplémentaire. Seulement deux d’entre-eux ont pu venir en classe cette semaine, et ce, grâce au bénévolat d’un de nos animateurs car leurs parents ne peuvent pas les amener aussi loin. »
La Maire PS a été très critiquée dans sa gestion de la crise. Déjà remarquée pour son manque de tolérance à l’égard de la communauté Rom, elle s’est illustrée par un choix d’interlocuteurs intrigant. Ignorant délibérément les associations présentes pour la communauté depuis plusieurs mois, elle a donné l’exclusivité au collectif Emmaüs Coup de main. Ce dernier est notamment un des seuls à participer financièrement à des dispositifs d’aide au retour volontaire.
La solidarité s’est vite organisée cependant au niveau local. Aujourd’hui plusieurs riverains sont venus apporter vêtements, cafetière ou tout simplement messages de soutien. L’ambiance semble pourtant être bonne entre les deux communautés. Une personne âgée habitant plus loin dans la rue s’emporte : « C’est pas à cause d’une bande de fachos qu’on va laisser pourrir ce quartier. Ici les gens se parlent et se connaissant. Oui, ils sont différents de nous, oui ils parlent une langue qu’on ne comprend pas mais avec des gestes et beaucoup de volonté, vous pouvez faire des miracles ! »
Dans ce quartier en pleine rénovation, l’immeuble devait connaître un véritable ravalement de façade. Mais heureusement, du squat, il ne reste plus de trace, si ce n’est ce vigile de la compagnie Bodygard qui garde le portail. Et cette inscription blanche sur le trottoir humide : « À Ion Salagen, mort dans l’incendie du 24 octobre 2011. »
Rémi Hattinguais
gérard menvussa- Messages : 6658
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Re: Luttes sur le logement
Mal-logement : état des lieux
lundi 10 octobre 2011
Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 118 (06/10/11)
rouge-logement-7068.jpg
10 millions de personnes touchées de plus ou moins près par le mal-logement, soit environ un habitant sur six… Parmi eux, 3, 6 millions survivent dans un logement insalubre, sans sanitaire, surpeuplé, trop cher ; plus d’un tiers sont dans ce que l’on appelle la « zone grise » du mal-logement (hébergement chez un proche, dans une caravane, une cave, un squat…), et vivent chaque jour avec la menace de rejoindre les 130 000 privés de toit de ce pays.
500 000 ménages locataires en impayés de loyer, 70 000 propriétaires en rupture de remboursement de prêt.
Dans les grandes agglomérations, et plus particulièrement à Paris, il est souvent plus difficile d’obtenir un logement que de décrocher un emploi, c’est dire... Et si pour avoir un travail il faut avoir la gueule de l’emploi, il est nécessaire d’avoir la gueule du logement, même pour louer un studio 700 euros/mois en banlieue, car dans ce domaine aussi les discriminations racistes sont criantes.
L’immobilier, un secteur très lucratif !
On parle souvent de « crise du logement » pour s’émouvoir de la difficulté d’accéder à un logement ou pour justifier des loyers indécents. Il n’y a pourtant pas de crise du logement mais bien plutôt une pénurie de logement ; pénurie organisée par des politiques de construction insuffisantes, de privatisation du parc social ou de subvention des hausses des loyers par les aides sociales qui se retrouvent ainsi dans les poches des propriétaires. Car en l’occurrence, la prétendue « crise du logement » s’avère extrêmement profitable pour les bailleurs, en particulier pour de gros bailleurs privés comme Icade, Dexia ou encore BNP Real Estate.
Deuxième idée fausse et souvent répandue : il s’agirait d’une valeur refuge vers laquelle on se replie en temps de crise économique. Si cela peut être vrai pour de petits propriétaires, c’est en réalité largement faux. La meilleure preuve de la place centrale qu’occupe l’immobilier dans l’économie capitaliste, on l’a eu en 2007. La crise des subprimes, les fameux crédits hypothécaires américains, a été l’élément déclencheur d’une crise économique qui vient de loin certes, mais qui a pour point de rupture l’emprunt immobilier. L’accession à la propriété individuelle est aujourd’hui érigée en modèle, le candidat Sarkozy en 2006 souhaitait même « rendre possible l’accès à la propriété pour tous en développant les crédits hypothécaires », c’est-à-dire les mêmes crédits qui ont conduit l’économie mondiale dans le mur ! Mais au-delà d’une belle leçon de perspicacité politique, le développement d’une politique du logement tourné vers le développement du crédit et l’accession à la propriété privée souligne bien que le logement est un secteur comme un autre de l’économie capitaliste, soumis aux mêmes règles : celle de la rentabilité, celle du taux de profit ! Les revenus de l’immobilier représentent en 2010 au moins 22 % du PIB (10 % en 1959).
Les attaques incessantes contre le logement social témoignent également de l’intérêt que portent les capitalistes à ce gros gâteau de 200 milliards d’euros par an, et le gouvernement actuel aide régulièrement ses amis du Medef à se couper des parts plus grosses : réforme du livret A, ouverture à l’actionnariat d’ESH (Entreprise sociale pour l’habitat) filiale de la Caisse des dépôts et consignation, hausse des loyers dans le secteur social…
L’immobilier est donc un secteur très lucratif de l’économie capitaliste, mais ça je crois qu’un certain Engels l’avait déjà écrit…
En chiffres...
Les ménages consacrent en moyenne 25 % de leur budget aux dépenses de logement
(20 % en 1984, moins de 10 % en 1960).
Entre 1998 et 2004, alors que le niveau de vie des Français a augmenté de 28 %, les prix de l'immobilier ont grimpé de 86 %.
356 000 constructions en moyenne par an depuis 2000, alors qu’il en faudrait au minimum 500 000 par an. Il manque toujours un million de logements en France.
Recul constant de « l’effort » de l’État pour le logement social : les subventions aux organismes HLM pour la construction d’immeubles sont passées de 716 millions d’euros en 2009 à 270 en 2011. Les subventions foncières sont en baisse d’un tiers en 2010 par rapport à 2008. La loi de finances 2011 a accentué la ponction sur les HLM de 245 millions supplémentaires. Et le « 1% logement » a été volé aux salariés pour devenir la seule source de financement du programme de démolitions de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU, qui annonce d’ailleurs un déficit de 343 millions d’euros).
Logement social, « obéir à la logique d’entreprise »
Pour avoir une approche du logement social de demain, on ne peut que vous recommander chaudement la lecture de l’ouvrage du très informé André Yché sur la question. André Yché n’est autre que le président du directoire de la Société nationale immobilière (SNI) qui n’est autre que le premier bailleur social de ce pays. Avant de vous dépeindre les visions de ce technocrate du social, un rapide portrait de la SNI s’impose : 260 000 logements, dont 180 000 logements sociaux et 80 000 logements intermédiaires, 330 millions d’euros de résultat net en 2010. Monsieur Yché est donc un homme très averti en matière de logement social.
Dans un article du Monde de février 2011, Yché déclare : « ce que j’essaie de montrer, c’est que le modèle HLM avec ses contraintes est en décalage avec un monde où la valorisation foncière et immobilière est la règle ». Rappelons, si c’est utile, que les contraintes du « modèle HLM » sont bien évidemment les loyers moins chers que dans le privé et les revenus précaires des locataires, voilà donc un modèle incompatible avec le capitalisme, une tolérance d’hier qui n’est plus d’actualité aujourd’hui ! Dans le même article, il poursuit : « À terme, tous les groupes d’ESH devront devenir des opérateurs immobiliers globaux d’intérêt général qui obéissent à une logique d’entreprise ». Voilà le secteur social qu’un technocrate comme Yché rêve de nous construire, un monde où le logement social est soumis aux mêmes règles de rentabilité que le privé, où la gestion du parc social est confiée à des groupes privés.
Mais en disant cela, André Yché n’est pas un mouton noir, ni même une brebis égarée sur les pâturages du Medef, Benoît Apparu, ministre du mal-logement, déclare régulièrement que le monde a changé et que les bailleurs sociaux doivent s’adapter. Et cette politique a des conséquences concrètes. Dans le parc dit « social », les hausses de loyers sont très importantes. Les pouvoirs publics, l’État et la région Île-de-France, ont laissé la société Icade vendre 32 000 logements sociaux financés par l’argent public de la Caisse des dépôts et consignation et les loyers des locataires.
Le logement social est au centre du viseur, en particulier sous le quinquennat de Sarkozy. Le logement social représente 200 milliards d’euros par an, ça aiguise les appétits…
Sur 111 dossiers DALO examinés en 2010 dans le 92 : 16 décisions favorables soit pour un logement, soit vers une « structure d’hébergement adaptée » (en 2008, 102 dossiers, 37 décisions favorables)
Vous avez dit social ?
La loi SRU (le S pour Solidarité !) adoptée en 2000 sous le gouvernement Jospin prévoit un pourcentage de 20 % de logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants (1 500 en Île-de-France).
MAIS seules celles comprises dans une agglomération de plus de 50 000 habitants, comprenant au moins une commune de plus de 15 000 habitants sont concernées.
MAIS les communes concernées peuvent s’y soustraire par le paiement d’une taxe annuelle.
MAIS la loi Borloo sur l’ANRU donne la possibilité à certains maires de « déplacer » de l’habitat social d’une commune vers une autre, dans le cas d’une commune au-dessus du quota des 20 % vers une commune en deçà.
MAIS un préfet peut décider qu’il n’y a pas d’amende (comme à Nice ou Toulon).
MAIS ces 20 % intègrent les logements PLS (prêt locatif social). Social ? Comparaison des plafonds de revenus annuels pour un ménage de deux personnes en région parisienne : PLS 43 000 euros - Plus (prêt locatif à usage social) 33 000 euros - Plai (prêt locatif à financement très social) 20 000 euros.
Blocage des loyers
En pleine bataille pour les primaires du PS, Martine Aubry, Arnaud Montebourg et Ségolène Royal évoquent le blocage des loyers si l’une ou l’un d’eux est élu. La réaction est immédiate. Les défenseurs des bailleurs n’hésitent pas à prédire que ces derniers ne loueront plus, que les logements seront encore plus difficiles à trouver...
Pourtant cette mesure n’a rien de révolutionnaire et elle était déjà appliquée, il n’y a pas si longtemps.
Aujourd’hui un bailleur ne peut augmenter le loyer (en dehors de la réévaluation annuelle) au moment de renouvellement de bail. En revanche, s’il loue à un nouveau locataire, il peut augmenter le loyer sans limites. Alors que jusqu’en 1997, même en cas de changement de locataire, il ne pouvait y avoir d’augmentation que si le bailleur prouvait que le loyer était manifestement sous-évalué en comparaison des prix pratiqués ou s’il avait effectué des travaux dans les six mois précédents. Cette disposition était comprise dans la loi de 1989 qui spécifiait qu’elle serait applicable jusqu’au 31 juillet 1997. Or quelques mois avant la date fatidique, le PS avait gagné les élections législatives et, avec la majorité au Parlement, aurait tout à fait pu proroger cette disposition.
Il ne l’a pas fait et les loyers ont commencé à augmenter dans des proportions considérables.
Un programme d’urgence pour le logement !
La crise économique, la dette, l’emploi sont des préoccupations centrales aujourd’hui et vont être les thématiques phares de l’élection présidentielle. Mais la question du logement pourrait bien s’inviter… La grève des travailleurs du Samu social de cet été, le procès de l’incendie du boulevard Vincent-Auriol et la mort tragique de six Tunisiens dans un immeuble de Pantin mettent une nouvelle fois en lumière la situation dramatique des privés de logement. Le logement est un besoin de première nécessité, un toit c’est un droit !
Nous devons imposer le droit au logement sur le modèle du droit à l’éducation, c’est-à-dire celui d’un droit égal et garanti pour toutes et tous !
Comme sur d’autres sujets, le NPA défend en matière de logement un programme politique qui porte à la fois des mesures immédiates pour répondre à l’urgence de la situation, et des mesures de rupture avec le capitalisme qui permettent de répondre durablement à la question du mal-logement.
• La première des mesures que nous portons c’est la construction massive de logements vraiment sociaux, car il n’y a pas de réponse satisfaisante au mal-logement sans prendre le mal à la racine, sans mettre fin au manque de logement.
• Mais en même temps il faut imposer immédiatement :
- des mesures d’urgence comme l’arrêt des expulsions et l’application de la loi de réquisition. Nous défendons l’arrêt des expulsions car c’est une violence sociale inacceptable, et comment comprendre que l’État qui a trouvé des milliards d’euros pour sauver les banques laisse des familles se faire jeter à la rue ? L’application de la loi de réquisition est également une mesure d’urgence à porter dans les mobilisations car c’est une mesure accessible (loi de 1945) et réaliste (il y a plus de 2 millions de logements vides). C’est une mesure d’urgence mais également de rupture car c’est une incursion dans la propriété privée, et elle porte l’affirmation qu’un toit est un droit fondamental.
- La mise en place d’un grand service public du logement sous contrôle de la population, afin d’avoir une gestion socialement et écologiquement cohérente du parc social. Aujourd’hui dans la seule région Île-de-France, il y a plus de 140 bailleurs sociaux, ce qui constitue un véritable maquis, incontrôlable par les populations et au développement déconnecté des besoins sociaux.
- La loi SRU qui impose un minimum de 20 % de logements sociaux doit être appliquée sous peine de non-éligibilité des maires et elle doit être modifiée pour servir vraiment à construire partout des logements accessibles, en imposant un pourcentage de logements sociaux dans tout programme de construction.
- Interdire la vente des HLM et arrêter l’infernale spirale des copropriétés dégradées passant sous la coupe de marchands de sommeil. - Le plafonnement des loyers à hauteur de 20 % des revenus car on ne doit pas se faire ponctionner la moitié de ses revenus pour avoir un toit sur la tête. Un toit c’est un droit !
Wanted ! La loi de réquisition
Deux millions de logements vides (depuis au moins deux ans), 40 millions de mètres carrés de bureaux vides (dont 2 millions à Paris – mais on en construit des nouveaux en banlieue !). Depuis 1945, une loi1 prévoit leur réquisition. Essayez de la faire appliquer, vous devenez hors-la-loi ! Chassés violemment par la police, comme Jeudi noir place des Vosges, puis avenue Matignon, parmi les exemples de réquisition les plus connus – sans doute parce qu’ils montraient ces lieux de luxe et de pouvoir, dont la vacance spéculative dit bien tout le mépris des gouvernants.
Des dizaines d’immeubles sont ainsi occupés partout en France pour avoir un toit et pour obtenir leur réquisition.
Deux exemples qui montrent que désobéir2 peut faire bouger les lignes :
En février 2009, six appartements de fonction, laissés vides par La Poste depuis 2002, ont été réquisitionnés par un collectif d’organisations de Saint-Denis pour y installer des familles sans logement. Le maire a alors pris un arrêté de réquisition légalisant ainsi l’occupation. La Poste et la préfecture ont engagé une procédure contre l’arrêté pris par le maire et ont obtenu son annulation. Puis ils ont engagé une procédure contre les familles installées dans l’immeuble de La Poste. En juillet 2010, la justice a accordé des délais tels qu’ils permettaient de rester dans le logement au moins un an de plus, justifiant ces délais pour permettre aux services de la préfecture d’intégrer ces familles dans le plan de relogement.
À Toulouse, un immeuble en centre-ville, place Anatole-France, a été occupé pendant plusieurs mois, en 2009. Le combat du DAL, des Enfants de Don Quichotte, soutenus entre autres par le NPA, a obtenu que la ville achète ce bâtiment pour y faire une quinzaine de logements très sociaux.
1. Modifiée ainsi en 2006 : « […] le représentant de l’État dans le département peut procéder, par voie de réquisition, pour une durée maximum d’un an renouvelable, à la prise de possession partielle ou totale des locaux à usage d’habitation vacants, inoccupés ou insuffisamment occupés ».
2. Désobéir pour le logement, dans la collection des Désobéissants, indispensable, 5 euros, 60 p.
lundi 10 octobre 2011
Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 118 (06/10/11)
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10 millions de personnes touchées de plus ou moins près par le mal-logement, soit environ un habitant sur six… Parmi eux, 3, 6 millions survivent dans un logement insalubre, sans sanitaire, surpeuplé, trop cher ; plus d’un tiers sont dans ce que l’on appelle la « zone grise » du mal-logement (hébergement chez un proche, dans une caravane, une cave, un squat…), et vivent chaque jour avec la menace de rejoindre les 130 000 privés de toit de ce pays.
500 000 ménages locataires en impayés de loyer, 70 000 propriétaires en rupture de remboursement de prêt.
Dans les grandes agglomérations, et plus particulièrement à Paris, il est souvent plus difficile d’obtenir un logement que de décrocher un emploi, c’est dire... Et si pour avoir un travail il faut avoir la gueule de l’emploi, il est nécessaire d’avoir la gueule du logement, même pour louer un studio 700 euros/mois en banlieue, car dans ce domaine aussi les discriminations racistes sont criantes.
L’immobilier, un secteur très lucratif !
On parle souvent de « crise du logement » pour s’émouvoir de la difficulté d’accéder à un logement ou pour justifier des loyers indécents. Il n’y a pourtant pas de crise du logement mais bien plutôt une pénurie de logement ; pénurie organisée par des politiques de construction insuffisantes, de privatisation du parc social ou de subvention des hausses des loyers par les aides sociales qui se retrouvent ainsi dans les poches des propriétaires. Car en l’occurrence, la prétendue « crise du logement » s’avère extrêmement profitable pour les bailleurs, en particulier pour de gros bailleurs privés comme Icade, Dexia ou encore BNP Real Estate.
Deuxième idée fausse et souvent répandue : il s’agirait d’une valeur refuge vers laquelle on se replie en temps de crise économique. Si cela peut être vrai pour de petits propriétaires, c’est en réalité largement faux. La meilleure preuve de la place centrale qu’occupe l’immobilier dans l’économie capitaliste, on l’a eu en 2007. La crise des subprimes, les fameux crédits hypothécaires américains, a été l’élément déclencheur d’une crise économique qui vient de loin certes, mais qui a pour point de rupture l’emprunt immobilier. L’accession à la propriété individuelle est aujourd’hui érigée en modèle, le candidat Sarkozy en 2006 souhaitait même « rendre possible l’accès à la propriété pour tous en développant les crédits hypothécaires », c’est-à-dire les mêmes crédits qui ont conduit l’économie mondiale dans le mur ! Mais au-delà d’une belle leçon de perspicacité politique, le développement d’une politique du logement tourné vers le développement du crédit et l’accession à la propriété privée souligne bien que le logement est un secteur comme un autre de l’économie capitaliste, soumis aux mêmes règles : celle de la rentabilité, celle du taux de profit ! Les revenus de l’immobilier représentent en 2010 au moins 22 % du PIB (10 % en 1959).
Les attaques incessantes contre le logement social témoignent également de l’intérêt que portent les capitalistes à ce gros gâteau de 200 milliards d’euros par an, et le gouvernement actuel aide régulièrement ses amis du Medef à se couper des parts plus grosses : réforme du livret A, ouverture à l’actionnariat d’ESH (Entreprise sociale pour l’habitat) filiale de la Caisse des dépôts et consignation, hausse des loyers dans le secteur social…
L’immobilier est donc un secteur très lucratif de l’économie capitaliste, mais ça je crois qu’un certain Engels l’avait déjà écrit…
En chiffres...
Les ménages consacrent en moyenne 25 % de leur budget aux dépenses de logement
(20 % en 1984, moins de 10 % en 1960).
Entre 1998 et 2004, alors que le niveau de vie des Français a augmenté de 28 %, les prix de l'immobilier ont grimpé de 86 %.
356 000 constructions en moyenne par an depuis 2000, alors qu’il en faudrait au minimum 500 000 par an. Il manque toujours un million de logements en France.
Recul constant de « l’effort » de l’État pour le logement social : les subventions aux organismes HLM pour la construction d’immeubles sont passées de 716 millions d’euros en 2009 à 270 en 2011. Les subventions foncières sont en baisse d’un tiers en 2010 par rapport à 2008. La loi de finances 2011 a accentué la ponction sur les HLM de 245 millions supplémentaires. Et le « 1% logement » a été volé aux salariés pour devenir la seule source de financement du programme de démolitions de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU, qui annonce d’ailleurs un déficit de 343 millions d’euros).
Logement social, « obéir à la logique d’entreprise »
Pour avoir une approche du logement social de demain, on ne peut que vous recommander chaudement la lecture de l’ouvrage du très informé André Yché sur la question. André Yché n’est autre que le président du directoire de la Société nationale immobilière (SNI) qui n’est autre que le premier bailleur social de ce pays. Avant de vous dépeindre les visions de ce technocrate du social, un rapide portrait de la SNI s’impose : 260 000 logements, dont 180 000 logements sociaux et 80 000 logements intermédiaires, 330 millions d’euros de résultat net en 2010. Monsieur Yché est donc un homme très averti en matière de logement social.
Dans un article du Monde de février 2011, Yché déclare : « ce que j’essaie de montrer, c’est que le modèle HLM avec ses contraintes est en décalage avec un monde où la valorisation foncière et immobilière est la règle ». Rappelons, si c’est utile, que les contraintes du « modèle HLM » sont bien évidemment les loyers moins chers que dans le privé et les revenus précaires des locataires, voilà donc un modèle incompatible avec le capitalisme, une tolérance d’hier qui n’est plus d’actualité aujourd’hui ! Dans le même article, il poursuit : « À terme, tous les groupes d’ESH devront devenir des opérateurs immobiliers globaux d’intérêt général qui obéissent à une logique d’entreprise ». Voilà le secteur social qu’un technocrate comme Yché rêve de nous construire, un monde où le logement social est soumis aux mêmes règles de rentabilité que le privé, où la gestion du parc social est confiée à des groupes privés.
Mais en disant cela, André Yché n’est pas un mouton noir, ni même une brebis égarée sur les pâturages du Medef, Benoît Apparu, ministre du mal-logement, déclare régulièrement que le monde a changé et que les bailleurs sociaux doivent s’adapter. Et cette politique a des conséquences concrètes. Dans le parc dit « social », les hausses de loyers sont très importantes. Les pouvoirs publics, l’État et la région Île-de-France, ont laissé la société Icade vendre 32 000 logements sociaux financés par l’argent public de la Caisse des dépôts et consignation et les loyers des locataires.
Le logement social est au centre du viseur, en particulier sous le quinquennat de Sarkozy. Le logement social représente 200 milliards d’euros par an, ça aiguise les appétits…
Sur 111 dossiers DALO examinés en 2010 dans le 92 : 16 décisions favorables soit pour un logement, soit vers une « structure d’hébergement adaptée » (en 2008, 102 dossiers, 37 décisions favorables)
Vous avez dit social ?
La loi SRU (le S pour Solidarité !) adoptée en 2000 sous le gouvernement Jospin prévoit un pourcentage de 20 % de logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants (1 500 en Île-de-France).
MAIS seules celles comprises dans une agglomération de plus de 50 000 habitants, comprenant au moins une commune de plus de 15 000 habitants sont concernées.
MAIS les communes concernées peuvent s’y soustraire par le paiement d’une taxe annuelle.
MAIS la loi Borloo sur l’ANRU donne la possibilité à certains maires de « déplacer » de l’habitat social d’une commune vers une autre, dans le cas d’une commune au-dessus du quota des 20 % vers une commune en deçà.
MAIS un préfet peut décider qu’il n’y a pas d’amende (comme à Nice ou Toulon).
MAIS ces 20 % intègrent les logements PLS (prêt locatif social). Social ? Comparaison des plafonds de revenus annuels pour un ménage de deux personnes en région parisienne : PLS 43 000 euros - Plus (prêt locatif à usage social) 33 000 euros - Plai (prêt locatif à financement très social) 20 000 euros.
Blocage des loyers
En pleine bataille pour les primaires du PS, Martine Aubry, Arnaud Montebourg et Ségolène Royal évoquent le blocage des loyers si l’une ou l’un d’eux est élu. La réaction est immédiate. Les défenseurs des bailleurs n’hésitent pas à prédire que ces derniers ne loueront plus, que les logements seront encore plus difficiles à trouver...
Pourtant cette mesure n’a rien de révolutionnaire et elle était déjà appliquée, il n’y a pas si longtemps.
Aujourd’hui un bailleur ne peut augmenter le loyer (en dehors de la réévaluation annuelle) au moment de renouvellement de bail. En revanche, s’il loue à un nouveau locataire, il peut augmenter le loyer sans limites. Alors que jusqu’en 1997, même en cas de changement de locataire, il ne pouvait y avoir d’augmentation que si le bailleur prouvait que le loyer était manifestement sous-évalué en comparaison des prix pratiqués ou s’il avait effectué des travaux dans les six mois précédents. Cette disposition était comprise dans la loi de 1989 qui spécifiait qu’elle serait applicable jusqu’au 31 juillet 1997. Or quelques mois avant la date fatidique, le PS avait gagné les élections législatives et, avec la majorité au Parlement, aurait tout à fait pu proroger cette disposition.
Il ne l’a pas fait et les loyers ont commencé à augmenter dans des proportions considérables.
Un programme d’urgence pour le logement !
La crise économique, la dette, l’emploi sont des préoccupations centrales aujourd’hui et vont être les thématiques phares de l’élection présidentielle. Mais la question du logement pourrait bien s’inviter… La grève des travailleurs du Samu social de cet été, le procès de l’incendie du boulevard Vincent-Auriol et la mort tragique de six Tunisiens dans un immeuble de Pantin mettent une nouvelle fois en lumière la situation dramatique des privés de logement. Le logement est un besoin de première nécessité, un toit c’est un droit !
Nous devons imposer le droit au logement sur le modèle du droit à l’éducation, c’est-à-dire celui d’un droit égal et garanti pour toutes et tous !
Comme sur d’autres sujets, le NPA défend en matière de logement un programme politique qui porte à la fois des mesures immédiates pour répondre à l’urgence de la situation, et des mesures de rupture avec le capitalisme qui permettent de répondre durablement à la question du mal-logement.
• La première des mesures que nous portons c’est la construction massive de logements vraiment sociaux, car il n’y a pas de réponse satisfaisante au mal-logement sans prendre le mal à la racine, sans mettre fin au manque de logement.
• Mais en même temps il faut imposer immédiatement :
- des mesures d’urgence comme l’arrêt des expulsions et l’application de la loi de réquisition. Nous défendons l’arrêt des expulsions car c’est une violence sociale inacceptable, et comment comprendre que l’État qui a trouvé des milliards d’euros pour sauver les banques laisse des familles se faire jeter à la rue ? L’application de la loi de réquisition est également une mesure d’urgence à porter dans les mobilisations car c’est une mesure accessible (loi de 1945) et réaliste (il y a plus de 2 millions de logements vides). C’est une mesure d’urgence mais également de rupture car c’est une incursion dans la propriété privée, et elle porte l’affirmation qu’un toit est un droit fondamental.
- La mise en place d’un grand service public du logement sous contrôle de la population, afin d’avoir une gestion socialement et écologiquement cohérente du parc social. Aujourd’hui dans la seule région Île-de-France, il y a plus de 140 bailleurs sociaux, ce qui constitue un véritable maquis, incontrôlable par les populations et au développement déconnecté des besoins sociaux.
- La loi SRU qui impose un minimum de 20 % de logements sociaux doit être appliquée sous peine de non-éligibilité des maires et elle doit être modifiée pour servir vraiment à construire partout des logements accessibles, en imposant un pourcentage de logements sociaux dans tout programme de construction.
- Interdire la vente des HLM et arrêter l’infernale spirale des copropriétés dégradées passant sous la coupe de marchands de sommeil. - Le plafonnement des loyers à hauteur de 20 % des revenus car on ne doit pas se faire ponctionner la moitié de ses revenus pour avoir un toit sur la tête. Un toit c’est un droit !
Wanted ! La loi de réquisition
Deux millions de logements vides (depuis au moins deux ans), 40 millions de mètres carrés de bureaux vides (dont 2 millions à Paris – mais on en construit des nouveaux en banlieue !). Depuis 1945, une loi1 prévoit leur réquisition. Essayez de la faire appliquer, vous devenez hors-la-loi ! Chassés violemment par la police, comme Jeudi noir place des Vosges, puis avenue Matignon, parmi les exemples de réquisition les plus connus – sans doute parce qu’ils montraient ces lieux de luxe et de pouvoir, dont la vacance spéculative dit bien tout le mépris des gouvernants.
Des dizaines d’immeubles sont ainsi occupés partout en France pour avoir un toit et pour obtenir leur réquisition.
Deux exemples qui montrent que désobéir2 peut faire bouger les lignes :
En février 2009, six appartements de fonction, laissés vides par La Poste depuis 2002, ont été réquisitionnés par un collectif d’organisations de Saint-Denis pour y installer des familles sans logement. Le maire a alors pris un arrêté de réquisition légalisant ainsi l’occupation. La Poste et la préfecture ont engagé une procédure contre l’arrêté pris par le maire et ont obtenu son annulation. Puis ils ont engagé une procédure contre les familles installées dans l’immeuble de La Poste. En juillet 2010, la justice a accordé des délais tels qu’ils permettaient de rester dans le logement au moins un an de plus, justifiant ces délais pour permettre aux services de la préfecture d’intégrer ces familles dans le plan de relogement.
À Toulouse, un immeuble en centre-ville, place Anatole-France, a été occupé pendant plusieurs mois, en 2009. Le combat du DAL, des Enfants de Don Quichotte, soutenus entre autres par le NPA, a obtenu que la ville achète ce bâtiment pour y faire une quinzaine de logements très sociaux.
1. Modifiée ainsi en 2006 : « […] le représentant de l’État dans le département peut procéder, par voie de réquisition, pour une durée maximum d’un an renouvelable, à la prise de possession partielle ou totale des locaux à usage d’habitation vacants, inoccupés ou insuffisamment occupés ».
2. Désobéir pour le logement, dans la collection des Désobéissants, indispensable, 5 euros, 60 p.
gérard menvussa- Messages : 6658
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Re: Luttes sur le logement
Les squatteurs de La Courneuve ont été évacués
LEMONDE.FR | 07.11.11 | 10h09 • Mis à jour le 07.11.11 | 13h17
Les personnes installées depuis le 18 avril sur la place de la Fraternité, au cœur de la cité des 4 000, ont été évacuées. Selon nos informations, les forces de l'ordre sont arrivées sur les lieux vers 9 heures lundi 7 novembre et ont procédé à l'évacuation.
Mercredi 2 novembre, le tribunal administratif de Montreuil, saisi par la ville de La Courneuve, a ordonné à ces familles de quitter les lieux, autorisant la mairie à avoir recours à la force publique pour faire procéder à leur évacuation si elles n'obtempéraient pas.
Selon la préfecture 44 personnes dont 9 enfants en situation irrégulière ont été emmenées vers un hôtel. Le cas de 11 personnes est en cours de vérification à l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII). Un retour volontaire au pays sera proposé aux personnes en situation irrégulière.
D'AUTRES OCCUPANTS DANS UNE SITUATION INCERTAINE
D'autres occupants de la place, absents lors de l'évacuation, restaient en fin de matinée dans une situation incertaine. Selon la préfecture, les tentes ont été saisies et les affaires personnelles ramassées pour leur être restituées dans un second temps. A 11 h 45, la place était en cours de nettoyage.
Expulsées en juillet 2010 de la barre Balzac où elles squattaient, ces familles pour la plupart ivoiriennes avaient ensuite été hébergées plusieurs mois en hôtel avant d'en être expulsées en avril.
Début octobre, la communauté d'agglomération Plaine Commune, qui demandait l'expulsion de ces familles, avait été déboutée par le tribunal de Bobigny, qui s'était déclaré incompétent. "Les familles vivent dans des conditions d'hygiène inacceptables, […] il y a urgence et un trouble manifestement illicite", avait plaidé le 14 septembre l'avocate de Plaine Commune, Me Maagano Wansanga-Allegret. Elle avait appelé l'Etat, "garant du droit au logement", "à prendre ses responsabilités".
gérard menvussa- Messages : 6658
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Re: Luttes sur le logement
Squat à Angers : l’évêque ne cautionne pas l’hébergement d'urgence
Ouest-France
Le DAL (Droit au logement), a ouvert en urgence lundi soir un squat rue de l’Esvière, dans un squat pour abriter des demandeurs d’asile.
Une initiative qui a fait bondir le Préfet mais aussi certains politiques comme le député UMP, Paul Jeanneteau.
C’est aujourd’hui au tour de l’évêque d’Angers de faire part de son sentiment : « Nous ne pouvons cautionner des solutions d’hébergement dans des lieux impropres, obligeant les personnes à vivre dans une grande promiscuité. Nous ne pouvons qu’approuver des solutions concertées avec les responsables politiques qui ont mission de veiller à la sécurité des personnes et des biens ». L’évêque tient cependant à préciser : « Cet événement révèle une situation où l’Église se sait concernée et qu’il importe de rechercher des solutions respectueuses de la loi et des personnes ».
gérard menvussa- Messages : 6658
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Re: Luttes sur le logement
Dans le parisien du 15 (moi aussi je lis la PQR)
Le squat d’anarchistes évacué et muré
Onze personnes issues de la mouvance anarchiste ont été interpellées puis relâchées hier matin. Depuis février, ces jeunes occupaient une ancienne école privée tout près du RER.
Laure Parny
FONTENAY-SOUS-BOIS, PLACE MOREAU-DAVID, HIER. A la suite d’une décision du tribunal d’instance, cette ancienne école fermée depuis trois ans devrait être reprise par son propriétaire, qui était en négociation pour vendre ce terrain à la ville.
FONTENAY-SOUS-BOIS, PLACE MOREAU-DAVID, HIER. A la suite d’une décision du tribunal d’instance, cette ancienne école fermée depuis trois ans devrait être reprise par son propriétaire, qui était en négociation pour vendre ce terrain à la ville. | (LP/L.P.)
On aperçoit à peine du mobilier, des restes de soirées arrosées et des tags au-dessus du mur en parpaing que deux entrepreneurs montent à la hâte. Quelques heures après l’évacuation du squat de l’ancienne école privée protestante Jeanne-d’Albret, place Moreau-David, à Fontenay, le quartier a retrouvé son calme.
Hier à l’aube, une cinquantaine de policiers prennent possession des lieux, tandis que leurs collègues sécurisent le quartier. Le squat où ont vécu une cinquantaine de jeunes depuis le 27 février n’en compte que 11 hier matin. Sans aucune rébellion, ils ont été interpellés et conduits au commissariat pour de simples vérifications d’identité. Cette évacuation fait suite à la décision du tribunal d’instance du 17 octobre afin que le propriétaire privé récupère cette ancienne école située juste en face de la gare du RER à Fo ntenay-sous-Bois. L’école, elle, était fermée depuis trois ans et le propriétaire était en négociation pour vendre ce terrain à la ville.
Fini les débats et les soirées à thème
Les jeunes squatteurs, tous âgés de 18 à 25 ans environ, ont été autorisés à récupérer leurs affaires personnelles avant que les entrées menant à cette grande bâtisse bourgeoise soient toutes fermées. Fini donc les débats et soirées à thèmes qui avaient lieu environ une fois par mois. Début septembre, évoquant l’éventualité d’une expulsion, l’un des jeunes squatteurs se désolait sur un blog : « On cherche à détruire le (peu!) d’autonomie que nous avons construit face à ce monde marchand en se réappropriant cette maison laissée à l’abandon. » Déjà, le 1er septembre, l’électricité avait été coupée dans la maison, ce qui avait entraîné la colère des squatteurs.
L’évacuation rassure les riverains. « Je n’osais plus passer devant pour aller au bois de Vincennes, surtout le soir, quand on voyait des véhicules passer autour tout doucement, parfois balançant des sacs par-dessus le mur », raconte Rose, en promenant ses deux petits chiens. « On y voyait souvent des banderoles et des tags, du genre « A bas le patronat », et ils étaient très bruyants, c’était pénible, ajoute Michèle, retraitée. Il y avait toujours des poubelles qui traînaient, ça faisait sale. Je suis contente que le quartier retrouve le calme et qu’ils arrêtent de dégrader cette si belle demeure. »
Le Parisien
Le squat d’anarchistes évacué et muré
Onze personnes issues de la mouvance anarchiste ont été interpellées puis relâchées hier matin. Depuis février, ces jeunes occupaient une ancienne école privée tout près du RER.
Laure Parny
FONTENAY-SOUS-BOIS, PLACE MOREAU-DAVID, HIER. A la suite d’une décision du tribunal d’instance, cette ancienne école fermée depuis trois ans devrait être reprise par son propriétaire, qui était en négociation pour vendre ce terrain à la ville.
FONTENAY-SOUS-BOIS, PLACE MOREAU-DAVID, HIER. A la suite d’une décision du tribunal d’instance, cette ancienne école fermée depuis trois ans devrait être reprise par son propriétaire, qui était en négociation pour vendre ce terrain à la ville. | (LP/L.P.)
On aperçoit à peine du mobilier, des restes de soirées arrosées et des tags au-dessus du mur en parpaing que deux entrepreneurs montent à la hâte. Quelques heures après l’évacuation du squat de l’ancienne école privée protestante Jeanne-d’Albret, place Moreau-David, à Fontenay, le quartier a retrouvé son calme.
Hier à l’aube, une cinquantaine de policiers prennent possession des lieux, tandis que leurs collègues sécurisent le quartier. Le squat où ont vécu une cinquantaine de jeunes depuis le 27 février n’en compte que 11 hier matin. Sans aucune rébellion, ils ont été interpellés et conduits au commissariat pour de simples vérifications d’identité. Cette évacuation fait suite à la décision du tribunal d’instance du 17 octobre afin que le propriétaire privé récupère cette ancienne école située juste en face de la gare du RER à Fo ntenay-sous-Bois. L’école, elle, était fermée depuis trois ans et le propriétaire était en négociation pour vendre ce terrain à la ville.
Fini les débats et les soirées à thème
Les jeunes squatteurs, tous âgés de 18 à 25 ans environ, ont été autorisés à récupérer leurs affaires personnelles avant que les entrées menant à cette grande bâtisse bourgeoise soient toutes fermées. Fini donc les débats et soirées à thèmes qui avaient lieu environ une fois par mois. Début septembre, évoquant l’éventualité d’une expulsion, l’un des jeunes squatteurs se désolait sur un blog : « On cherche à détruire le (peu!) d’autonomie que nous avons construit face à ce monde marchand en se réappropriant cette maison laissée à l’abandon. » Déjà, le 1er septembre, l’électricité avait été coupée dans la maison, ce qui avait entraîné la colère des squatteurs.
L’évacuation rassure les riverains. « Je n’osais plus passer devant pour aller au bois de Vincennes, surtout le soir, quand on voyait des véhicules passer autour tout doucement, parfois balançant des sacs par-dessus le mur », raconte Rose, en promenant ses deux petits chiens. « On y voyait souvent des banderoles et des tags, du genre « A bas le patronat », et ils étaient très bruyants, c’était pénible, ajoute Michèle, retraitée. Il y avait toujours des poubelles qui traînaient, ça faisait sale. Je suis contente que le quartier retrouve le calme et qu’ils arrêtent de dégrader cette si belle demeure. »
Le Parisien
gérard menvussa- Messages : 6658
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Re: Luttes sur le logement
Article consulté sur "vénissieux, le blog", blog d'information locale, le 20 novembre 2011 à 20h00 http://www.expressions-venissieux.fr/
url de l'article : http://www.expressions-venissieux.fr/actualites/une-nuit-au-centre-social-de-parilly-pour-des-familles-roms-8810/
url de l'article : http://www.expressions-venissieux.fr/actualites/une-nuit-au-centre-social-de-parilly-pour-des-familles-roms-8810/
Une nuit au centre social de Parilly pour des familles roms
Pour une nuit, le centre social de Parilly a été transformé jeudi en lieu d’hébergement pour des familles roms qui, devant être expulsées le matin du squatt qu’elles occupaient dans le quartier Surville, à Lyon-7e, avaient dans un premier temps trouvé refuge sur un terrain privé à Vénissieux.
Jeudi soir, le maire a rendu public un communiqué que nous reproduisons ci-après. Michèle Picard y explique notamment qu’à la suite d’un travail mené entre la préfecture de Région et l’association Notre-Dame des Sans-Abris dans le cadre du plan Grand Froid, Vénissieux va accueillir dix-huit structures de logement provisoires qui serviront à des familles adressées par le “115″.
“Menacées d’expulsion dans leur campement de la rue de Surville à Lyon 7e, des familles se sont installées jeudi matin sur un terrain privé à Vénissieux, avec leurs paquetages et pour certains des caravanes. Une majorité de caravanes est repartie avec leurs occupants, quatre ont été placées en fourrière, leur état ne permettant pas un nouveau déplacement.
“Les populations encore présentes ont investi le centre social de Parilly, qui n’est pas un lieu d’hébergement et dont l’occupation ne peut perdurer. Tout au long de la journée, la Ville de Vénissieux a mobilisé ses ressources afin de trouver la meilleure issue possible pour chacun. Contacté, le 115 n’a pu apporter de réponse.
“Une nouvelle fois, les villes, leurs maires, leurs élus sont pris en otage. Je refuse d’être culpabilisée, manipulée, ballotée entre l’absolue nécessité de trouver des solutions humaines et dignes aux côtés des associations et l’impérieuse responsabilité d’assurer la sécurité de mes administrés, de faire respecter la loi avec la Préfecture.
“Depuis deux ans, je demande l’organisation d’une table ronde, placée sous l’égide du préfet, avec toutes les villes de l’agglomération, le Conseil général et le Grand Lyon, afin d’apporter aux 800 personnes Roms en errance dans l’agglomération, une réponse décente et digne. Aujourd’hui se renvoyer la patate chaude ne sert à rien, ne sert personne, ni les associations, ni les villes, ni l’État et encore moins ces familles.
“La politique sociale de notre ville est cohérente et volontariste. Nous sommes très loin de nous désintéresser de la question. Nous prenons nos responsabilités et portons notre part du sac à dos.
“Conscients des risques majeurs encourus, nous avons mis en place depuis deux ans un dispositif de veille et de mise en sécurité des squats. Cette procédure est destinée à protéger autant ces populations que les habitants, tant nous savons qu’un drame humain peu subvenir à tout instant dans ces campements de fortune. L’actualité nous l’a rappelé trop souvent.
“À ce jour, nous sommes aussi la seule ville à avoir répondu présent pour permettre l’ouverture de places supplémentaires d’hébergement dans le cadre du plan grand froid sur le département. Le préfet de la Région Rhône-Alpes et du Rhône a chargé l’association Notre-Dame des Sans-Abris de piloter un projet d’implantation de structures provisoires, pour la période hivernale. À Vénissieux, 18 habitations pourront accueillir, par le biais du 115, des familles privées de logement sur toute l’agglomération, dont des familles Roms.
“La Ville de Vénissieux a tenté de trouver des solutions pour sortir par le haut de cette situation. Je souhaite que chacun des acteurs concernés prennent leurs responsabilités. Ce soir les familles dormiront dans le centre social et une nouvelle fois notre ville est contrainte d’assumer la situation d’urgence. Je le déplore très vivement.
“À chaque nouvelle expulsion, nous verrons ces populations s’installer une fois chez nous, une fois chez le voisin. Jusqu’à quand allons-nous nier le problème de fond ? Cessons cette politique de l’autruche, là où il est question de dignité humaine !”
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
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Re: Luttes sur le logement
Dans le quotidien communiste "la marseillaise" http://www.lamarseillaise.fr/societe-quartiers/marseille-en-flag-de-deni-d-europe-24891-2.html
Marseille en flag de déni d’Europe
25-11-2011
Dernière mise à jour : ( 25-11-2011 )
Expulsions en chaîne, avec large couverture médiatique organisée par la préfecture elle-même, destruction de cabanes et écrasement de caravanes à grand renfort de bulldozers… La France se fait mettre à l’amende par le Commission européenne sur sa politique de démantèlement des squats de Roms décidée et appliquée dès l’été 2010, avec un certain brio dans la cité phocéenne. Un an plus tard, Marseille persiste et signe.
Le Comité des droits sociaux considère en effet qu’il s’agit, au regard des valeurs fondatrices de la constitution européenne, d’une « violation aggravée de la charte sociale européenne » et que cette politique a été « discriminatoire et contraire à la dignité humaine ». Paris est même enjoint à présenter au comité des ministres du Conseil de l’Europe de lui « des mesures envisagées ». Quid du changement de cap ?
De plus en plus fort
Avec les récents épisodes marseillais, on craint le pire : expulsion sans ménagement au Cap Pinède, expulsion du squat de Plombières à la Belle de Mai et expulsion musclée de l’église Saint Martin gratifiée d’une fracture du fémur d’un Rom par un policier en prime. Mieux, le préfet Alain Gardère fête au rosé avec une dizaine de riverains le traitement par le vide du bd Bonnes Grâces (Belle de Mai). Du boulot de haute volée.
Marseille prendrait-elle les rappels à l’ordre de l’Europe par-dessus la jambe ? « Cela continue car Monsieur Gardère est un Cerbère du gouvernement qui prend plaisir à terroriser des pauvres gens et parade en flattant les penchants douteux, selon Jean-Marc Coppola, conseil municipal PCF et vice-président de la Région Paca, c’est une réponse de cow-boy qui joue un mauvais western et Jean-Claude Gaudin lui emboîte le pas avec un arrêté discriminatoire. »
Du côté de la fédération du PS, le chargé des questions des libertés, Yassine Amehdi, estime qu’il « il semble en effet qu’on s’assoie ici sur ce qui est mis en place par l’Europe à travers le FSE (fonds social européen) car ce qu’on voit sur le terrain c’est que cette seule réponse d’expulsion met à terre tous les efforts et possibilité d’insertion mis en place par les collectivités ».
Qui trinque ?
De même, du côté associatif on s’étrangle. Ainsi, la section 15/16 de la Ligue des droits de l’Homme rappelle que « jamais on n’a relogé, en dehors de l’épisode de la Porte d’Aix, quand une expulsion s’effectuait ». Les associations avaient depuis des années proposé une mise à disposition des terrains de l’Etat. Après une fin de non recevoir, la perfidie a pris le dessus : « Le préfet de l’époque s’est entendu avec la Ville pour proposer une ancienne gendarmerie au bord de l’autoroute, rappelle Philippe Dieudonné, un relevé du niveau sonore indiquait 70db, ce qui "les fera partir plus vite" a commenté le préfet. Pas besoin de se demander qui trinque… »
Dommage, ça marche
Une solution expérimentale sur 10 familles logées dans le diffus et accompagnées par l’Association méditerranéenne pour l’insertion par le logement a aussi été engagée mais bien que positive, l’expérience s’est arrêtée là. « Des solutions existent, assure Jean-Marc Coppola, c’est une question de volonté politique avec la construction massive de logements sociaux et d’hébergement d’urgence à l’image de ce que la Région a mis en place à la Belle de Mai. »
Mais difficile de faire avancer le débat quand la table ronde promise en août dernier par le maire n’est toujours pas actée.
MYRIAM GUILLAUME
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Luttes sur le logement
Sur "lyon info", un blog d'information lyonnais : http://www.lyon-info.fr/?Un-squat-symbolique-pour-les
20 familles dorment dans la rue
Un squat symbolique pour les enfants sans-abri
150 personnes : parents d’élèves, enseignants, voisins, s’étaient retrouvées vendredi soir autour d’une soupe populaire au square Gilbert Dru (Lyon 7ème). Quelques tentes étaient dressées symboliquement pour alerter sur le sort des enfants qui doivent dormir dans la rue. Dans les quatre écoles qui ont participé à l’opération, une vingtaine de familles seraient concernées.
Elles sont hébergées à tour de rôle par d’autres parents, logées par le 115 ou dorment dans des abris de fortune à Perrache. Une vingtaine de familles, dont les enfants sont scolarisés à Gilbert Dru, Pasteur, Painlevé (Lyon 7ème) ou Audrey Heburn (9ème) n’ont pas de toit. « Ce n’est pas normal que ces enfants aient cette vie-là », s’écrie Marc Bonny, propriétaire du Comœdia, dont la fille est scolarisée à Gilbert Dru. Il estime à 150 le nombre de familles concernées à Lyon. « Ce n’est quand même pas un problème insurmontable pour une ville comme Lyon. »
Même la loi Dalo, qui a inscrit le droit au logement dans la législation française, n’est d’aucun secours. « Une des familles a gagné son recours au tribunal. Le préfet doit maintenant payer une astreinte, mais la famille n’a toujours pas de logement », s’insurge Mariella Parisi, une autre parente d’élève de Gilbert Dru.
Ce samedi, les familles tiendront le bar au restaurant De l’Autre Côté du Pont (Lyon 3ème), afin de récolter un peu d’argent. « Pour pouvoir éventuellement leur payer une nuit d’hôtel cet hiver », commente Marc Bonny.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Luttes sur le logement
Paris, Mairie du 10ème, les mal-logés sont en colère
Réquisition de tous les logements inoccupés afin d'y installer tous ceux qui ne disposent pas de logements ou qui sont logés de façon indigne.
Réquisition de tous les logements inoccupés afin d'y installer tous ceux qui ne disposent pas de logements ou qui sont logés de façon indigne.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
Re: Luttes sur le logement
http://www.mobilisationlogement2012.com/je-signe-la-petition
Fondation Abbé Pierre.
Fondation Abbé Pierre.
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
Re: Luttes sur le logement
BouffonVert72 a écrit:https://forummarxiste.forum-actif.net/t878-mal-logement-dalo-marchands-de-sommeil-jeudi-noir
Fusion ?
Non, la fusion, c'est peut-être dans quelques décennies grâce au projet ITER...
Aujourd'hui, nouis devons enrester à la fission ...
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Luttes sur le logement
Même si cette associations, qui fait elle-même partie d'une myriade d'associations, peut dénoncer des faits scandaleux sur le logement, elle inspire tout de même les plus grandes réticences en raison de ses pratiques. Cette nébuleuse est devenue une véritable institution. Emmaus HLM gère par exemple un parc de 13 000 logements. Les salariés d'une autre branche ont récemment fait grève contre les conditions de travail, pour de meilleurs salaires et pour dénoncer le non respect du code du travail. Un salarié était encore en grève récemment. Cette branche, qui gère la chaîne de boutiques, emploie 500 salariés dont 450 environ en CDD. Elle a aussi récemment tenté de licencier plusieurs animateurs de la section CGT, sous prétexte qu'ils avaient soutenu l'occupation d'un local par des sans papiers.BouffonVert72 a écrit:http://www.mobilisationlogement2012.com/je-signe-la-petition
Fondation Abbé Pierre.
Bref, ce sont de véritables entreprises, parfois avec des méthodes de patrons de combat, auxquelles l'Abbé Pierre a servi de vitrine, bien qu'il n'ait eu strictement ni autorité ni contrôle sur elles...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
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