"Une journée particulière", d'Ettore Scola (1977)

[Byrrh]

Le lundi 25 mai, à 20h50, Arte diffusera Une journée particulière (Una giornata particolare) d'Ettore Scola (Italie/Canada, 1977), avec Sophia Loren et Marcello Mastroianni.

L'histoire se passe le 8 mai 1938 à Rome : Mussolini s'apprête à recevoir Hitler. Dans un immeuble collectif à l'architecture fasciste, où chacun peut surveiller son voisin et où sévit une concierge intrusive, tous les habitants s'endimanchent et s'en vont assister aux défilés officiels. Tous, sauf Antonietta, une mère de famille nombreuse écrasée par les tâches domestiques et mariée à un membre des "chemises noires", et Gabriele, un ancien journaliste de radio. Antonietta et Gabriele ne se connaissent pas, mais un incident – la fuite d'un mainate qui vient se percher sur le bord d'une fenêtre – les fait se rapprocher. Antonietta est d'abord soupçonneuse vis-à-vis de ce locataire excentrique, qui semble hostile au régime et à sa propagande. Gabriele lui dit : « Ce n'est pas le locataire du sixième qui est antifasciste. C'est le fascisme qui est anti-locataire du sixième. » La méfiance d'Antonietta se mue peu à peu en attirance pour cet homme aussi seul et désespéré qu'elle, un homme qui lui ouvre des horizons nouveaux et lui permet d'échapper pendant quelques heures à ses corvées familiales. Gabriele finit par se confier : s'il a été licencié de la radio, c'est parce qu'il est homosexuel. Son existence même est contraire aux prescriptions fascistes : il ne peut être "ni père, ni mari, ni soldat"... Et justement, cette femme du peuple ne saurait être pour lui une esclave, une proie sexuelle ou une poule pondeuse : simplement une autre personne avec qui il peut passer quelques instants d'humanité, avant que la police ne vienne le chercher pour l'envoyer en relégation...

Ce chef-d’œuvre ne passe pas souvent à la télévision. Il ne faut pas le manquer !

[yannalan]

Sur les relégations, il y a une bonne BD /
"En Italie, il n'y a que des vrais hommes "