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Message  Toussaint Lun 6 Juil - 20:14


Omar Barghouti : « Face à Israël, la France est hypocrite »


Par : Nirit Ben-Ari
Publié le : 5/07/15




« Un sondage réalisé l’année dernière montre que 15 % des Juifs américains sont partisans d’un boycott total d’Israël, tandis que 25 % sont favorables à un boycott des colonies. Cela fait peur à Israël, car la dichotomie « Juifs contre le reste du monde », qu’Israël a tenté d’instaurer, s’écroule. » Omar Barghouti.

Le Monde a choisi d’accueillir la rencontre entre Omar Barghouti, militant palestinien des droits de l’homme et animateur du réseau BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), qui appelle à organiser des campagnes de boycottage d’Israël en raison de l’occupation des territoires palestiniens, et la journaliste israélienne Nirit Ben-Ari, connue pour ses engagements et son travail dans Haaretz. Cet entretien, nous aurions très bien pu la faire effectuer par un journaliste de notre équipe. Si nous avons choisi de déroger à la règle, c’est que la rencontre entre Omar Barghouti et Nirit Ben-Ari est une première. Pour l’un comme pour l’autre, la question du boycottage met en jeu des références historiques et des concepts (discrimination, apartheid) dont les échos et la signification sont radicalement différents, voire opposés. Ce dialogue direct est d’autant plus salutaire qu’en France, la démarche de BDS suscite des excès dans un camp – ceux qui assimilent toute pression sur Israël à une entreprise de délégitimation – comme dans l’autre – ceux qui, sous couvert de boycott, nient à Israël son droit à l’existence. Puisse le débat en sortir grandi !
Omar Barghouti, militant palestinien des droits de l’homme et cofondateur du mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), qui lutte contre l’occupation israélienne par des appels au boycottage de compagnies israéliennes et étrangères opérant dans les colonies israéliennes ou dans les territoires occupés, est en train de devenir l’ennemi public numéro 1 de Benyamin Nétanyahou. Le premier ministre israélien vient, en effet, de charger un membre de son cabinet – Gilad Erdan, membre du Likoud au pouvoir – de traiter toutes les questions concernant le mouvement BDS. Son bureau a même été doté de 26 millions de dollars afin de financer ses activités. En outre, la nouvelle ministre de la justice, Ayelet Shaked, du parti d’ultra-droite Habayit Hayehoudi (Le Foyer juif), a annoncé qu’elle allait renforcer son service international chargé de s’occuper du mouvement BDS.
À la lumière de ces événements, j’ai écrit à Omar Barghouti afin de solliciter une interview pour le quotidien israélien Haaretz, avec lequel je collabore régulièrement. Il m’a répondu avec cordialité en disant qu’il serait heureux de m’accorder un entretien, le premier avec un journaliste juif israélien, mais pas pour Haaretz. Lors de notre rencontre, j’ai demandé à Barghouti pourquoi il préférait que l’interview paraisse dans Le Monde. « Je n’ai pas de problème avec les journalistes israéliens en tant que tels, me répondit-il, mais avec les médias israéliens. J’ai toujours refusé d’accorder des interviews à des médias israéliens parce qu’ils sont prisonniers du discours hégémonique de l’establishment sioniste. Ils se comportent comme des outils de propagande. Bien évidemment, il se trouve parmi eux de bons journalistes professionnels. »
En préambule, j’ai demandé à Barghouti quelles étaient les revendications du mouvement. Sa réponse fut succincte : « Nous avons trois exigences fondées sur le droit international : la fin de l’occupation israélienne de 1967, ce qui inclut le démantèlement des colonies de Cisjordanie et la destruction du mur ; la fin du système israélien de discrimination juridique à l’égard des citoyens palestiniens d’Israël, système qui correspond aux critères de l’apartheid tels que définis par l’ONU ; et l’autorisation pour les réfugiés palestiniens, chassés de force en 1948 et en 1967, de regagner leur domicile ou leur région d’origine, dans le cadre des résolutions de l’ONU sur ce point. »


Avec le retour des réfugiés, les Juifs deviendraient minoritaires. Quel serait leur avenir ?
Dans quels pays les communautés juives sont-elles les plus prospères ? Aux États-Unis et en Europe occidentale, où elles ne représentent qu’une toute petite minorité. C’est dans les États démocratiques qui séparent l’Église de l’État, et où la loi garantit les libertés et l’égalité, que les communautés juives connaissent la plus grande sécurité et la plus grande prospérité.

Il me semble que la peur des Juifs de devenir une minorité est liée à leur expérience en Europe avant et pendant la Shoah.
Je crois qu’il s’agit d’une peur irrationnelle que l’on constate souvent dans les communautés coloniales. Les colonisateurs craignent toujours que les colonisés puissent se soulever contre eux et leur faire subir ce qu’eux-mêmes font subir aux colonisés. Cette peur israélienne de voir les Juifs redevenir minoritaires dans la Palestine historique, comme ils l’étaient avant le nettoyage ethnique systématique des populations indigènes musulmanes et chrétiennes palestiniennes, est également irrationnelle, car elle plaque une histoire clairement européenne de racisme antijuif, suivi d’un génocide, sur un contexte arabe totalement différent, dans lequel massacres et pogroms antijuifs n’existaient pas.

Rencontrez-vous des difficultés particulières à promouvoir BDS en France ?
La France est un pays où il a été particulièrement difficile d’implanter BDS. Quand vous voulez militer pour les droits des Palestiniens, la France se montre horriblement répressive et antidémocratique. Le soutien fervent du gouvernement français à Israël n’est pas en phase avec l’opinion publique, dont près des deux tiers ont une vision majoritairement négative d’Israël. La France considère de façon sélective que boycotter Israël enfreint ses propres lois « antidiscrimination ». C’est tout à fait curieux, car la France impose ou a imposé de nombreux boycotts et sanctions à d’autres pays, parmi lesquels le Soudan, l’Iran ou l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid, sans avoir le sentiment de pratiquer la discrimination à l’encontre d’Arabes, de musulmans ou d’Africains. Dans ce cas, pourquoi seul le boycott d’Israël serait-il considéré comme discriminatoire ? Quelle hypocrisie ! En comparaison, la Grande-Bretagne est un paradis pour BDS ! Cela est dû en partie à la plus grande conscience qu’a l’opinion de la question palestinienne et du système d’oppression coloniale mis en place par Israël.

En dépit des obstacles, BDS a mené avec succès plusieurs campagnes en France, notamment celle contre la compagnie Veolia. Comment celle-ci s’est-elle déroulée ?
Nous avons lancé notre campagne contre Veolia – et contre Alstom – en 2008 (pour leur rôle dans la construction du tramway de Jérusalem). Depuis lors, Veolia a perdu environ 26 milliards de dollars de contrats et d’appels d’offres en Suède, en Grande-Bretagne, en Irlande, aux États-Unis et, plus récemment, au Koweït. En janvier 2014, Veolia a également perdu un appel d’offres majeur de transport public à Boston d’un montant de 4,26 milliards de dollars. À Saint-Louis, Veolia a retiré son offre pour une activité de conseil en eau, après qu’a été révélée l’implication de l’entreprise dans des lignes de bus israéliennes de type apartheid desservant uniquement les colons juifs, ce qui rappelait la ségrégation raciale aux États-Unis et le boycott des bus à Montgomery. BDS a joué un rôle essentiel dans la décision de Veolia de vendre presque toutes ses activités en Israël.

Début juin, le PDG d’Orange, Stéphane Richard, a fait en Égypte des déclarations favorables au boycott d’Israël, mais l’affaire s’est terminée par des déclarations de François Hollande contre BDS et la venue de M. Richard en Israël où il a présenté personnellement ses excuses à M. Netanyahou.
Israël s’est réjoui trop vite. Les Israéliens ont mis à genoux une grande entreprise et humilié publiquement son PDG. Mais c’est un signe de désespoir. Quand vous abusez de votre pouvoir avec une telle arrogance, vous vous aliénez de nombreuses personnes de par le monde. Comme le disait Jean-Jacques Rousseau : « Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir. » Céder à la force est un acte dicté par la nécessité, pas par la volonté ; c’est au mieux un geste de prudence. Comment cela pourrait-il être un devoir moral ? Orange a maintenant modifié ses contrats avec son associé Partner Communications pour leur permettre de mettre un terme à leurs accords de licence. La campagne de BDS contre Orange continuera jusqu’à ce que nous amenions cette entreprise à renoncer à son implication dans les violations israéliennes du droit international.

De plus en plus d’organisations juives et juives israéliennes se joignent à l’appel au boycott d’Israël, malgré les lois israéliennes qui punissent de tels appels. Comment évaluez-vous leur rôle ?
BDS est un mouvement non violent pour les droits humains qui s’oppose catégoriquement et systématiquement à toute forme de discrimination et de racisme, y compris le racisme antijuif. Nous considérons tous les groupes juifs conscients comme des alliés potentiels. Nous sommes très fiers du rôle efficace et principal que joue Boycott from Within (BfW) dans le mouvement. La croissance impressionnante de Jewish Voice for Peace (JVP), partenaire essentiel de BDS aux États-Unis, prouve que le soutien juif à BDS prend de l’ampleur. Un sondage réalisé l’année dernière montre que 15 % des Juifs américains sont partisans d’un boycott total d’Israël, tandis que 25 % sont favorables à un boycott des colonies. Cela fait peur à Israël, car la dichotomie « Juifs contre le reste du monde », qu’Israël a tenté d’instaurer, s’écroule.

Est-ce que BDS, au final, ne risque pas de porter tort aux Palestiniens, en leur faisant perdre des emplois et des sources de revenu ?
Le soutien à BDS chez les Palestiniens est massif, notamment au niveau de la base. En Occident et en Israël, certains pensent que BDS est dirigé par un groupe d’intellectuels palestiniens et de personnes issues de l’élite. C’est faux. Tous les principaux syndicats, associations et réseaux représentant les travailleurs, agriculteurs, femmes, étudiants et jeunes font partie du comité national palestinien BDS, qui constitue la plus large coalition de la société palestinienne et dirige le mouvement BDS mondial. Jusqu’à présent, sauf exception, les milieux d’affaires palestiniens étaient ceux qui nous soutenaient le moins, mais à présent, ils sont de plus en plus nombreux à accepter BDS, même timidement, et à surfer sur la vague de popularité qui le porte. Un sondage récent mené par le Palestinian Center for Policy and Survey Research dans les territoires occupés a montré que BDS était soutenu par 86 % de la population palestinienne. La société palestinienne a réalisé que toute résistance a un prix. Nous sommes prêts à le payer.

Source : LeMonde.fr
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Message  MO2014 Ven 9 Oct - 14:50

APPEL AU SOUTIEN DES « INCULPES BDS » TOULOUSAINS
Jeudi, 08 Octobre 2015 20:15

Bernard, Jean-Pierre, Loïc et Yamann doivent être relaxées !

boycott - Campagne Boycott d'Israel - Page 9 04_bis

Bernard, Jean-Pierre, Loïc et Yamann sont convoquéEs au tribunal le 9 décembre, "accuséEs" d'avoir participé à la distribution d'un tract de la campagne Boycott – Désinvestissement - Sanctions (BDS) le 7 février 2015. En outre, la convocation de Bernard et Yamann porte aussi sur la distribution d'un tract le 19 décembre 2014.

Ces deux actions d'information à la population – en centre ville le 19 décembre 2014 et au métro Balma - Gramont le 7 février 2015 - sont inscrites dans le cadre de la campagne internationale BDS qui est, à l'image de celle du boycott de l'Afrique du Sud dans les années 80, une démarche citoyenne et non violente, initiée par la société civile palestinienne pour lancer un courant d'opinion mondial en faveur du respect des droits des Palestiniens et pour en finir avec l'impunité de l'état d'Israël.

Nos camarades sont poursuivis pour "avoir entravé l'exercice normal - de 3 magasins - lors de leur activité économique" à la suite d'un dossier monté par deux organisations proisraéliennes (dont la section locale LICRA) et adressé au Procureur de la république. Alors que les deux distributions de tracts auxquels ils sont supposés avoir participé ont été pacifiques, dans la bonne humeur et sans intimidation envers les passants, sur le domaine public et sans entrer dans aucun magasin.

La criminalisation des actions militantes BDS a démarré avec la circulaire Alliot-Marie, toujours pas abrogée par le gouvernement. Mais aujourd'hui, pire encore, c'est la liberté d'opinion et d'expression qui est remise en question. Le 31 mars, le maire de Toulouse a même osé interdire une conférence-débat avec le professeur Farid Esack, ancien compagnon de Nelson Mandela et président de BDS en Afrique du Sud. Un recours pour illégalité contre cette décision du maire a été déposé.

Le droit de critiquer un Etat qui ne respecte pas le droit international, qui colonise et occupe dans le cadre d'une politique d'apartheid, ne peut être remis en question. Ce droit se trouve au coeur même de la notion de société démocratique.

Le comité de soutien aux inculpéEs BDS de Toulouse vous appelle à vous mobiliser nombreux pour faire respecter la liberté d'opinion et d'expression, en particulier pour la campagne BDS et pour la solidarité avec le peuple palestinien, pour l'abrogation de la circulaire Alliot-Marie.

ENSEMBLE, NOUS EXIGEONS LA RELAXE DE BERNARD, JEAN-PIERRE, LOIC et YAMANN

et de tous les militantes de la campagne BDS en procès :

en participant au rassemblement de solidarité devant le tribunal de Toulouse le mercredi 9 décembre à partir de 13h, et aux futures initiatives du comité de soutien,

en apportant le soutien financier nécessaire aux frais de justice (chèques à l'ordre de BDS France Toulouse - mention « procès BDS » au dos - à adresser à : CASC - BDS France Toulouse 10bis, rue du Colonel Driant 31400 Toulouse).

Nous appelons les organisations éprises de justice non encore membre de notre comité de soutien à nous rejoindre.

Le Comité de Soutien aux inculpées BDS toulousains.



Premiers signataires: Act Up Sud-Ouest, AFPS31, AFPS 82, AL31, Artisans du Monde Toulouse, ATTAC, BDS Comminges, BDS France Toulouse, CGT Educ'action31, CLIME, CNT31, Collectif Coup pour Coup31, Collectif Palestine Figeac, Collectif Palestine Libre,Comité Palestine81, Copernic31, Couserans-Palestine (09), CSP31, DAL31, EELV Toulouse, Egalité Toulouse Mirail, Ensemble31, ESMA, FSU31, Front Populaire Tunisien, Gers-Palestine, LDH31, Mouvement de la Paix 31, MRAP31, NPA31, NPAjeune31, OCML-VP, PCF31, PG31, PIR31, Solidaires, Solidaires Etudiant-e-s, Sud Eduction31, Sud ptt31, Sud Rail Midi-Pyrénées, Sud Santé Sociaux31, Survie Midi-Pyrénées, UAT, Union Juive Française pour la Paix, UPT, les cinémas Utopia Toulouse et Utopia Tournefeuille...

avec le soutien de : AFPS63, AFPS64, les Amis de Jayyous-Brive, Collectif 69 Palestine, Comité Poitevin Palestine, Comité Saintonge Palestine, les cinémas Utopia Avignon, Utopia Bordeaux, Utopia Montpellier, Utopia Saint Ouen l'Aumône...

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Message  MO2014 Ven 6 Nov - 11:29

En France, l’appel au boycott de produits israéliens est illégal
LE MONDE | 06.11.2015 à 07h02 • Mis à jour le 06.11.2015 à 09h06 | Par Jean-Baptiste Jacquin

Il n’y a plus aucun doute possible, le simple appel au boycott des produits israéliens est totalement illégal en France. Et sévèrement puni. Deux arrêts de la Cour de cassation du 20 octobre, passés inaperçus en dehors des réseaux militants et des juristes spécialisés, font de la France l’un des rares pays au monde, et la seule démocratie, où l’appel au boycott par un mouvement associatif ou citoyen pour critiquer la politique d’un Etat tiers est interdit.

Concrètement, la Cour de cassation a confirmé la condamnation par la cour d’appel de Colmar de quatorze militants du mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) à 28 000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles et chacun à une amende de 1 000 euros avec sursis. Il leur est reproché d’avoir, le 26 septembre 2009 pour les uns et le 22 mai 2010 pour les autres, participé à une manifestation dans un magasin Carrefour à Illzach, près de Mulhouse (Haut-Rhin), « appelant au boycott des produits en provenance d’Israël ».

Ils portaient des T-shirt avec le slogan « Palestine vivra, boycott Israël » et distribuaient des tracts aux clients sur lesquels était écrit : « acheter les produits importés d’Israël, c’est légitimer les crimes à Gaza, c’est approuver la politique menée par le gouvernement israélien ». Aucune dégradation, aucune entrave au fonctionnement du magasin (qui n’a pas porté plainte) aucun propos antisémite n’ont été relevés. Le mouvement BDS déploie sa stratégie dans de nombreux pays (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Belgique, Allemagne, etc.) au moyen d’appels aux boycotts commerciaux, universitaires ou culturels pour faire pression sur Israël.

Lire aussi : Le boycott d’Israël torpille la paix
Poursuites systématiques

Pour la haute juridiction française, cela est néanmoins constitutif du délit de « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée » (article 24 alinéa 8 de la loi sur la presse). La campagne BDS lancée par des militants pro-Palestiniens en 2005 à travers le monde fait l’objet depuis 2010 de poursuites systématiques dans l’Hexagone.

Une circulaire aux procureurs datant de février 2010 — Michèle Alliot-Marie était alors ministre de la justice — visait spécifiquement les « appels au boycott de produits israéliens » et recommandait aux parquets d’apporter « une réponse ferme ». Mais les tribunaux et cours d’appel ont hésité et divergé, entre annulations de poursuites, relaxes au nom de la « liberté d’expression » et condamnations au titre de la « provocation à la discrimination ». Désormais l’interprétation de la Cour de cassation s’impose à tous. Seuls les boycotts décidés par l’Etat, à savoir les embargos, sont légaux.

« C’est une grande régression », s’offusque Antoine Comte, l’avocat de BDS, qui se dit « déterminé à porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme ». Il compte invoquer l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme sur la liberté d’expression. La cour de Strasbourg ne devrait pas trancher avant deux ou trois ans. M. Comte insiste sur le fait que la loi de 1972 introduisant ce délit de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence « était destinée à protéger les individus contre le racisme ». Glenn Greenwald, le journaliste américain connu pour avoir publié les révélations d’Edward Snowden sur les programmes de surveillance des Etats-Unis, a vertement réagi sur son site (The Intercept) à la décision du 20 octobre. Il raille la « France, autoproclamée pays de la liberté, qui fait de vous un criminel », pour être allé dans un supermarché arborant un t-shirt appelant au boycott d’Israël.

Pour Pascal Markowicz, avocat, membre du comité directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), la Cour de cassation « se contente d’appliquer la loi ». Si la France est isolée sur cette voie, « c’est que beaucoup de pays n’ont pas de lois aussi poussées en matière de lutte contre les discriminations » analyse-t-il. « Le problème est que derrière BDS il n’y a pas que la volonté de critiquer un Etat ou de défendre une cause », estime M. Markowicz.
D’autres appels au boycott traités différemment

Le cas français « pose problème » en revanche à Patricia Vendramin, co-auteure d’un livre d’analyse sur les pratiques du boycott (« Le Boycott », Ingrid Nyström et Patricia Vendramin, Presses de Sciences Po, avril 2015, 144 p, 13 euros). Directrice d’un centre de recherche en sociologie et sciences politiques à l’Université de Louvain-la-Neuve, elle constate qu’en France « tous les appels au boycott ne sont pas traités de la même manière ». Les appels au boycott contre l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid, la Birmanie du temps de la junte ou même le Mexique au moment de l’affaire Florence Cassez n’ont jamais fait l’objet de poursuite.

« La décision de la Cour de cassation est totalement contraire à ce mouvement de fond de la société civile où les consommateurs se mobilisent sur des questions d’éthique », dénonce Ghislain Poissonnier, un magistrat qui soutient le mouvement BDS. « Perçu à certains moments comme l’arme des pauvres, le boycott trouve aujourd’hui toute sa place dans l’univers des activistes contemporains », soulignent Mmes Nyström et Vendramin en conclusion de leur ouvrage. Sauf en France.

Dans leur arrêt, les juges de la haute cour constatent que cet appel au boycott discrimine « à raison de l’origine et de l’appartenance nationale des producteurs et des distributeurs israéliens ». Ils concluent que la liberté d’expression peut être soumise « à des restrictions ou sanctions qui constituent (…) des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la défense de l’ordre et à la protection des droits d’autrui ».

Une interprétation que conteste Jean-Christophe Duhamel, ingénieur en recherche en droit à l’université de Lille 2. « Le droit d’autrui est respecté puisque l’appel au boycott est un appel au consommateur à exercer sa liberté de choix. Il ne s’agit pas d’une action qui, par exemple, empêcherait la livraison de produits israéliens dans le magasin, et cela n’entrave en rien la liberté économique du producteur israélien. »

Cette « défense de l’ordre et de la protection des droits d’autrui » invoquée par la Cour de cassation fait craindre à M. Poissonnier « des conséquences en chaîne pour la liberté d’expression ». Et d’interroger : « Les droits de producteurs étrangers doivent-ils prédominer sur une liberté politique ? Où est la limite ? »

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/11/06/l-appel-au-boycott-de-produits-israeliens-est-illegal_4804334_1653578.html#RjBoCJORfjZMpPmF.99

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Message  MO2014 Dim 8 Nov - 1:04

APPEL AU SOUTIEN DE SAADIA ET HUSEIN DU COMITE BDS FRANCE 34 – MONTPELLIER
Publié le 7 novembre 2015 par Union d’associations et institutions palestiniennes en France

Pendant les bombardements israéliens de l’été 2014, le 3 août, ils ont reçu sur le fil d’actualité de leur compte Facebook personnel, un « post » sous forme d’un dessin rapprochant des campagnes de financement faites d’une part pour l’armée de l’Allemagne nazie, et d’autre part pour l’armée israélienne. Ils ont manqué de vigilance en partageant ce montage dont ils ne sont pas les auteurs, sans voir qu’il était accompagné d’un texte antisémite et négationniste particulièrement abject.

Ayant constaté la présence de ces textes, ils les ont immédiatement effacé de leurs pages FaceBook. À de nombreuses reprises, ils se sont publiquement expliqués, notamment dans des déclarations à la presse locale, dans des textes et des vidéos sur le site du comité BDS France 34 ainsi que sur les réseaux sociaux. Aucun militant ne peut ignorer ces faits facilement vérifiables : toute la chronologie des évènements est consultable sur le site du Comité BDS France 34.

Ils sont des militant-e-s – porte parole – du comité BDS France 34, adhérent de la Campagne BDS France qui répond à l’Appel palestinien. Celui-ci appelle les sociétés civiles du monde entier à sanctionner l’État d’Israël « jusqu’à l’obtention par le peuple palestinien de ses droits fondamentaux ».

La LDH a porté plainte contre eux sous l’accusation « d’apologie du génocide et de négationnisme », ce qui est une diffamation à leur égard et une attaque politique du mouvement BDS qui est aujourd’hui la meilleure « arme » du combat non-violent mené par le peuple palestinien pour ses droits et le mouvement de solidarité internationale.

Au moment où la campagne BDS internationale remporte des victoires, ouvre de vrais espoirs et des perspectives pour la défense des droits du Peuple Palestinien, l’acharnement de la LDH démontre que cette dernière est aux ordres du pouvoir politique socialiste, soutien indéfectible de l’entité sioniste.

La plainte de la LDH a ouvert la voie au MRAP, à la LICRA, au BNVCA de Ghozlan et à « Avocats sans Frontières » de Goldnadel, (membre du comité directeur du CRIF et avocat du sinistre Ulcan) de se porter parties civiles aux côtés de la LDH dans ce procès. Nul doute qu’ils vont tenter de faire du procès qui aura lieu le 12 novembre 2015 le procès du BDS Palestinien et qu’ils vont tenter de criminaliser tous ceux qui critiquent et s’opposent à la politique d’Israël, relayant ainsi la campagne internationale israélienne contre le BDS Palestinien.

A l’heure ou les palestiniens se soulèvent dans toute la Palestine historique contre la colonisation et la répression de l’occupation, nous devons ici en France apporter notre soutien à la résistance du peuple palestinien à Gaza, Al Qods, à Haïfa, en Galilée, dans le Naqab, à Ramallah, à Naplouse, à Al Khalil,… jusqu’à l’abolition du système colonial sioniste et la libération de notre terre la Palestine, de la mer au Jourdain.

C’est pourquoi nous vous appelons à signer cet appel au soutien et à vous rassembler dans un large Comité de Soutien :

– Pour exiger avec nous que la LDH se retire des parties civiles et réhabilite publiquement Saadia et Husein,

– Pour soutenir le BDS attaqué par les officines sionistes et autres organismes pro-israélien.


Nous faisons aussi appel à vous afin que vous soyez présent pour le procès le jeudi 12 novembre à 14h

Tribunal de Grande Instance de Montpellier

Place Pierre Flotte.
http://indigenes-republique.fr/appel-au-soutien-de-saadia-et-husein-du-comite-bds-france-34-montpellier/

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Message  MO2014 Mer 11 Nov - 9:49

MRAP : 252 militants condamnent leur direction dans l’affaire de la plainte de la LDH contre Saadia et Husein
PAS EN NOTRE NOM


La direction du MRAP a décidé de se constituer partie civile dans le procès de deux militants pro-palestiniens du BDS 34. Nous, Fédérations Départementales, Comités Locaux et militants du MRAP, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, entendons affirmer publiquement notre désaccord avec cette procédure qui n’a rien à voir avec les valeurs que nous défendons.

Le 3 août 2014, en pleine offensive israélienne sur Gaza, alors que les réseaux sociaux sont saturés de messages fustigeant la politique coloniale de l’état d’Israël, deux militants propalestiniens du BDS 34 reçoivent sur leur fil d’actualité Facebook un photo-montage avec un début de phrase qui assimile le sionisme et le nazisme. Ils décident de partager cette publication, sans cliquer, selon eux, sur le lien leur permettant de lire la totalité du message.

Le 6 août 2014, la LDH 34 fait constater par un huissier la présence de cette publication sur les murs Facebook des deux militants, mais ne les appelle pas. Dans la journée, un militant de la Cimade, alerté par la présidente de la LDH 34, contacte les deux militants qui SUPPRIMENT IMMEDIATEMENT leur publication. Plus tard, les deux militants écriront : « nous avons évidemment trouvé ce texte complotiste, antisémite, négationniste et totalement ahurissant… Il ne s’est pas passé 15 mn entre le moment où nous avons découvert ce texte et sa destruction ».

Le 3 octobre 2014, la LDH dépose plainte nominativement contre les deux militants de BDS 34 pour « contestation de crimes contre l’humanité, provocation publique à la commission de crimes contre l’humanité, provocation publique à la commission de crimes ou délits, à la discrimination ou à la haine raciale, apologie de crime sur Facebook ».

Le 4 juillet 2015, le Bureau Exécutif du Mrap décide de mandater son propre avocat pour se porter partie civile aux côtés de la LDH, la LICRA, Avocats sans frontières et le BNVCA.

Alors que les deux militants incriminés ont retiré leur publication qui n’est plus visible sur leur mur Facebook, et qu’ils ont publiquement dénoncé ce montage, aucune autre plainte n’a été déposée contre les 57 autres personnes qui ont partagé le montage. Cet « oubli » prouve bien que l’objet de la plainte n’est absolument pas de supprimer un montage qualifié d’antisémite mais uniquement de porter atteinte au mouvement BDS 34.

Cette action précipitée et irréfléchie de notre Direction brouille le message et l’image du MRAP, salit le mouvement ainsi que notre crédibilité aussi bien vis-à-vis de nos partenaires extérieurs que vis-à-vis de nos propres militants.

Nous demandons l’arrêt immédiat des poursuites contre Saadia Ben Fakha et Hussein Abuzaid car nous entendons maintenir l’action antiraciste du MRAP dans le cadre de ses valeurs et non celles des officines sionistes qui servent de relais à la politique de colonisation d’Israël.

SIGNATAIRES :
Fédération de la Gironde, Fédération du Rhône, Fédération du Vaucluse. Comité Local de Grenoble, Comité Local de Lyon 3-7-8, Comité Local de Nice, Comité Local de Pau, Comité Local de Paris 5-13, Comité Local de Villeurbanne. Mehdi Amadir (Comité Local de Strasbourg), Brigitte Bamberg (Comité Local de Strasbourg), Nathalie Bruneau (Comité Local de Saint-Nazaire), Louise Crovetti (Comité Local de Carpentras), Bénédicte Duroselle (Comité Local de Saint-Nazaire), Christine Gautier (Comité Local de Saint-Nazaire), Gérard Gueniffey (Comité Local de Saint-Nazaire), Marie-Thérèse Lenoir (Comité Local de Chateaudun), Claudine Luscher (Comité Local de Saint-Nazaire), Dolores Miras (Comité Local de l’Isle-sur-Sorgue), François Munier (Comité Local de Nancy), Zahiac Oumakhlouf (Comité Local de Saint-Denis), Bernard Senet (Comité Local de l’Isle-sur-Sorgue), Véronique Siefer (Comité Local de Strasbourg), Catherine Stern (Comité Local de Chateaudun)

L’ensemble des signataires représente un total de 252 militants du MRAP

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Message  MO2014 Jeu 14 Jan - 11:55

Un communiqué de l'UJFP
Le Premier ministre Manuel Valls se radicalise

La déclaration de Manuel Valls du 9 janvier 2016 devant l’Hyper Cacher, (dans un rassemblement sous l’égide du Conseil soi-disant Représentatif des Institutions Juives de France), est particulièrement choquante et constitue ainsi, plutôt qu’un hommage de la France aux victimes, un alignement sur le discours sioniste.

Alors que le gouvernement israélien et le mouvement des colons sont à l’offensive pour développer la colonisation de la Cisjordanie et multiplient les lois discriminatoires contre les Palestiniens d’Israël, alors que depuis trois mois plus de 170 Palestiniens ont été tués et plus de 14.000 blessés par les forces de sécurité israéliennes ou les colons armés, le Premier Ministre choisit ce moment pour renouveler sa défense inconditionnelle d’Israël et pour transformer les militants de défense des droits des Palestiniens en antisémites. Valls veut punir le peuple palestinien pour les crimes de Daesh.

L’Union Juive Française pour la Paix considère que cette attitude provocatrice est une utilisation dangereuse du contexte créé par les attentats terroristes pour s’installer dans une posture politicienne, renouvelée à l’Assemblée nationale dans sa défense d’un État sécuritaire et des guerres portées à l’extérieur. L’antisémitisme comme toutes les formes de racisme est une question trop grave pour faire l’objet ainsi de ce genre de récupération.

La France ne serait pas la France sans les Juifs de France, le Premier Ministre aime à le répéter. Certes. Mais pourquoi ne dit-il jamais qu’elle ne serait pas non plus la France sans ses Italiens, ses Polonais, ses Arméniens, ses Arabes, ses Kabyles, ses Kurdes,... et même sans (la plupart de) ses Catalans ?

L’amalgame entre résistance palestinienne et terrorisme, ça suffit.

L’amalgame entre défense des droits du peuple palestinien et antisémitisme, ça suffit.
La stigmatisation de la population maghrébine en France par les projets de déchéance nationale faisant des bi-nationaux des Français moins français, ça suffit.

Nous ne céderons pas. Toutes celles et tous ceux qui dans ce pays sont attachés aux droits humains ici et dans le monde doivent décréter l’urgence de faire échec à la politique et aux projets liberticides de ce gouvernement.

Le Bureau national de l’UJFP, 13 janvier 2016

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Message  MO2014 Mar 19 Jan - 18:09

Nous appelons au boycott des produits israéliens !

De nombreuses associations s'indignent de la décision de la Cour de cassation du 22 octobre 2015, qui a déclaré illégal l’appel à boycotter des produits israéliens. Voici un nouvel appel signé par plusieurs militants, intellectuels et responsables politiques en défense de la campagne BDS lancé par les Palestiniens le 4 juillet 2005.

Nous ne nous plierons pas à la décision de la Cour de cassation du 22 octobre 2015! Le 22 octobre 2015, par deux arrêts, la Cour de cassation a déclaré illégal l’appel à boycotter des produits israéliens et confirmé la lourde condamnation de plusieurs militants du mouvement Boycott désinvestissement sanctions (BDS). Elle a utilisé pour cela, un article de la loi de la presse qui évoque le délit de «  provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée  ».

Cette décision est plus qu’étonnante, elle est scandaleuse. Cette loi est supposée protéger une personne ou un groupe de personnes victimes d’une discrimination à raison de leur origine ou de leur appartenance ou non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion. Elle ne prévoit nullement de protéger la politique d’un Etat contre une critique citoyenne, lorsque cette critique prend la forme d’un appel au boycott de produits. A de nombreuses reprises, des organisations ont appelé dans le monde au boycott de la Birmanie ou de la Russie, de la Chine ou du Mexique, sans que soit jamais évoquée une telle clause.

En  dépit de l’insistance du ministère de la justice, la plupart des juridictions françaises saisies ont refusé au cours de ces dernières années de considérer que l’appel au boycott de produits israéliens relevait d’une infraction pénale.

Avec la décision de la cour de Cassation, la France devient le seul pays démocratique du monde où une telle interdiction a été prise. Pour un pays qui, depuis un an, n’a pas cessé de se réclamer son attachement à la liberté d’expression c’est une situation d’autant plus paradoxale, qu’il est plus que probable que la Cour européenne des droits de l’Homme reviendra sur ce jugement malvenu. Même la cour de Cassation doit répondre de ses décisions et se conformer à des principes universels que sont, notamment, le droit d’expression.

Le mouvement BDS s’est créé dans un contexte de démission de la communauté internationale incapable de mettre un terme à la colonisation ni de protéger les Palestiniens des exactions quotidiennes que leur infligent armée et colons israéliens. Ce mouvement pour le boycott rencontre un succès croissant dans le monde, en tant que seul moyen non-violent de faire pression sur Israël. Il permet à toutes celles et tous ceux qui le souhaitent de manifester pacifiquement leur solidarité et de protester par là-même contre le traitement de faveur dont bénéficie ce pays de la part de la communauté internationale en dépit de ses violations constantes du droit international. C'est pourquoi nous appelons  à soutenir et renforcer le mouvement BDS et à boycotter les produits israéliens.

(1) décision de la Cour de cassation du 22 octobre 2015

Les signataires :

Ahmed Abbes, Directeur de recherche au CNRS, Paris
Sihame Assbague, militante associative
Etienne Balibar, Professeur émérite, Université de Paris-Ouest Nanterre
Saïd Bouamama, sociologue
Rony Brauman, médecin, essayiste
Sonia Dayan, Professeure émérite à l'Université Paris Diderot-Paris7
Christine Delphy, sociologue, cofondatrice de Nouvelles Questions Féministes
Alain Gresh, journaliste
Nacira Guénif, sociologue, Université Paris 8
Christian Salmon, écrivain
Azzedine Taïbi, maire de Stains
Marie-Christine Vergiat, députée européenne

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Message  MO2014 Ven 22 Jan - 16:32

·
Donc voilà ce que Moshe Ya'alon, ministre de la Défense israélien, a déclaré hier lors d'une conférence à Tel Aviv :

"En Syrie, si le choix est entre l'Iran et l'État islamique, alors je choisis l'État islamique. Ils sont moins puissants que l'Iran".

On attend avec impatience la réaction :
- de la diplomatie française
- du gouvernement français
- de la présidence française
- des responsables politiques, "intellectuels", "éditorialistes" et autres squatteurs de plateaux télé qui chantent dès qu'ils le peuvent les louanges d'Israël
- etc.

Et on ne manquera pas de noter jusqu'où la "realpolitik" à l'israélienne peut mener. Et de répéter que ce ne sont pas ceux qui critiquent l'État d'Israël qu'il faut dénoncer, mais ceux qui continuent de dérouler le tapis rouge à un gouvernement de fous dangereux.
Julien Salingue
20 janvier

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Message  MO2014 Dim 24 Jan - 11:33

Shlomo Sand : « Quand je lis Finkielkraut ou Zemmour, leur lecture de l’Histoire, je suis effrayé »
Professeur honoraire d’histoire contemporaine à l’université de Tel-Aviv, Shlomo Sand ne cesse d’interroger l’Histoire. C’est la fonction même de cette discipline, qu’il dénonce. Pour lui, l’Histoire a servi à la création d’un récit national, utile aux élites. Un mythe chaud qui n’aurait plus lieu d’être et qui empêche toute avancée ; comme en Israël où il fait croire que Hébron ou Jérusalem sont la patrie des juifs.

Votre dernier ouvrage s’intitule Crépuscule de l’Histoire (1). Un titre qui fait peur. Il s’apparente à la fin de l’Histoire ?

SHLOMO SAND Je parle du métier. Il y a quelque chose, concernant le métier d’historien, qui est en train de changer. La discipline est en train de changer. Pendant des siècles, dans toutes les civilisations, l’Histoire avait pour tâche de fournir des modèles pour les élites politiques. L’Histoire était toujours écrite à côté de la force. Parce que ce ne sont pas les masses qui ont pu lire l’Histoire à travers les siècles. C’était une sorte de genre littéraire qui a fourni une certaine vision du monde pour les élites. Avec la naissance des États-nations au XIXe siècle, ce métier devient principal dans la pédagogie de l’État. Des écoles à l’université, on commence à apprendre l’Histoire. D’Augustin Thierry à travers Michelet jusqu’aux historiens du XXe siècle, Ernest Lavisse en tête, on a formé l’Histoire comme métier principal parallèlement aux métiers scientifiques. Ma question de départ est : pourquoi apprendre l’Histoire ? Pourquoi pense-t-on que c’est naturel ? J’ai donc analysé les développements de ce métier. L’ossature, les vibrations les plus importantes dans le métier étaient l’histoire nationale. C’est pour cela qu’elle est devenue non seulement une discipline universitaire comme la sociologie mais aussi un métier principal dans l’éducation. L’État-nation a construit des nations. Pour construire des nations, il faut plusieurs paramètres : une langue commune, un ennemi commun, mais aussi il faut une mémoire collective. C’est-à-dire ne pas penser que nous sommes un collectif seulement aujourd’hui, mais que cela a toujours existé. Pour le prouver, l’Histoire a été mise à contribution. On savait que le principe de base de ce métier était de former des nations. Il faut cela pour un passé commun, pour partir en guerre ensemble. Donner l’impression qu’on a toujours eu cette identité collective.

Cela diffère-t-il selon les nations ?

SHLOMO SAND Le mythe national, tel qu’il existe en France avec par exemple « nos ancêtres les Gaulois », n’est pas un mythe chaud. Il s’est refroidi. S’il ne faut pas tant étudier l’histoire nationale, qu’est-ce qu’il reste ? Faut-il étudier le colonialisme, le siècle des Lumières ? Enseigner plutôt l’histoire culturelle que politique ? Personne n’a la réponse. Le métier d’historien recule. Même Régis Debray a récemment écrit un livre de deuil en ce sens. Moi, je ne suis pas en deuil. Je ne suis pas contre l’Histoire. Je crois que l’Histoire peut jouer un rôle important dans la formation de l’esprit, mais peut-être une autre Histoire. Faut-il continuer à enseigner l’Histoire au lycée ? Oui, mais pas comme aujourd’hui. Il faut armer les élèves avec des métiers qui ne sont pas moins importants que la fonction de l’Histoire dans leur imaginaire et dans leur éducation. Par exemple, est-ce qu’apprendre la communication pour s’armer contre les médias dominants ce n’est pas une tâche principale de l’école et du lycée ? Est-ce qu’apprendre l’économie politique pour créer des salariés qui ont conscience de leurs intérêts n’est pas important ? On apprend le droit seulement à l’université, pourquoi pas à l’école et devenir un citoyen d’un autre type qui sait lutter pour les droits civiques ? Pourquoi l’Histoire est-elle obligatoire et pas l’économie politique ou la communication ? En France, on apprend un peu la philosophie. Mais c’est rare dans le monde. En Israël, par exemple, elle ne fait pas partie d’un corpus d’éducation des élèves. Mais si la philosophie apprend aux gens comment penser, l’Histoire leur enseigne quoi penser. Il faut donc commencer par « comment penser » dans toutes les écoles du monde. Mais je n’ai pas d’illusions. L’école moderne ne peut pas être son propre fossoyeur ! L’Histoire ne doit pas être plus importante. C’était un métier majeur pour la création des nations. Ce n’est plus le cas. Malheureusement la plupart des historiens ne sont pas de mon avis. Il faut enseigner l’Histoire avec le même état d’esprit que le tableau de Magritte où était inscrit « Ceci n’est pas une pipe ». On n’admet pas que la plupart des histoires de l’Histoire sont des mythes. Et pourtant… Ça va continuer. Il y a des mythes nouveaux sur le capitalisme. Quand je lis Finkielkraut ou Zemmour, leur lecture de l’Histoire, je suis effrayé. Avec l’Histoire on peut faire n’importe quoi. Or l’Histoire n’est pas la vérité. Ce ne sera jamais une pipe mais toujours le dessin d’une pipe. Et l’Histoire devrait être enseignée comme ça, de façon critique, en dévoilant le bagage idéologique que chacun possède. Moi, je ne l’ai jamais caché. C’est une partie de mon livre.

Dans vos travaux, vous vous êtes attaqué à la théologie, puis au mythe chaud sioniste. Et cette fois ?

SHLOMO SAND Je commence à décomposer le mythe d’une Europe qui commencerait avec Athènes et se termine avec Nadine Morano. Je ne rigole pas. Cette vision est fausse. J’ai une méthode qui s’apparente au matérialisme historique. Je montre que les bases du travail en Méditerranée étaient complètement différentes de celles de l’Europe. Le bagage scientifique gréco-romain, par exemple, est passé par les Arabes. Il y a mille ans d’écart entre la fin de la gloire gréco-romaine au Ve siècle et la naissance au XVe siècle de ce qu’on appelle la Renaissance ! Ce n’est qu’avec la conquête de Tolède et de Cordoue qu’on commence à injecter une partie de cette culture gréco-romaine en Europe. Donc il n’y a pas de continuité. Dans le deuxième chapitre, pour la première fois, je développe une critique très sévère en face de mes maîtres de l’École des Annales, qui m’ont permis d’avoir un autre rapport avec l’idéologie, la culture… Avec ce livre, je fais une sorte de bilan, plutôt négatif. Parce que je suis arrivé à la conclusion qu’une partie de la découverte de cette histoire culturelle était basée sur une fuite de la politique. Si presque toute l’Histoire, jusqu’à Voltaire, était histoire politique, de même qu’au XIXe siècle ce n’était pas le cas de l’École des Annales, née dans les années 1920 pour ne pas se confronter à l’histoire politique qui devenait une histoire de masse. Ce périodique qui s’appelait Annales, base de toutes les études historiographies dans les années 1950, 1960, 1970, ne proposait pas une page sur la Première Guerre mondiale. Vous imaginez un tel périodique qui ne se confronte pas avec la Grande Guerre, ni avec le taylorisme, ni avec les grèves de 1936, ni avec la guerre d’Espagne, ni avec l’antisémitisme, ni avec les massacres staliniens ? Je suis arrivé à Paris en 1975, comme étudiant. Quelques mois auparavant étaient publiés les trois grands livres de Jacques Le Goff et Pierre Nora, Faire de l’histoire. C’était le sommet de l’historiographie française. Aucun article sur Vichy, aucun article sur la guerre d’Algérie. Pourtant, pratiquement la même année, Joseph Losey réalise Monsieur Klein, sur la rafle du Vél’d’Hiv. Mais les historiens, eux, ne touchent pas à ça !

Est-ce que cette problématique que vous soulevez touche les milieux des historiens partout dans le monde ? Est-ce qu’un débat existe auquel vous participez avec ce livre ou, au contraire, lancez-vous un débat ?

SHLOMO SAND Je dis dans mon livre que je suis privilégié. Comme j’ai grandi ici, en Israël, où le mythe est chaud, j’ai eu l’avantage de pouvoir regarder de l’extérieur le mythe qui s’est refroidi en France. Les mythes nationaux ne se sont pas refroidis seulement en France, mais aussi aux États-Unis, en Angleterre, en Allemagne. Il y avait un groupe à la Sorbonne après 1945, composé de personnalités comme Albert Soboul, Georges Lefebvre, occupant une place hégémonique et proche des marxistes, qui se cristallise à cause des conditions de la Libération. À ce moment-là, Lucien Febvre, de l’École des Annales et fondateur de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), a reçu une forte somme de la Fondation Rockefeller. Dans le cadre de la guerre froide, il fallait arrêter le marxisme en Europe. Si les marxistes ou les ex-marxistes en Grande-Bretagne gardent une hégémonie dans l’Histoire, en France, Soboul et ses amis reculent devant la puissance de l’EHESS. Le phénomène des Annales, qui réunit beaucoup de gens intelligents comme Furet, Le Goff… fait l’histoire moins conflictuelle même si très matérialiste. Il y aura ainsi beaucoup de thèses sur la vie des paysans d’autrefois, beaucoup moins sur les luttes sociales. Si les historiens britanniques, à la même époque, publient de plus en plus de livres sur l’apparition de la classe ouvrière au XIXe siècle, il n’y a pas d’équivalent en France de cet élan d’analyses socio-économiques de formation des luttes sociales. Les historiens des Annales, qui deviennent hégémoniques, préfèrent le Moyen Âge et les luttes sociales deviennent mineures. Il n’y a pas non plus, en France, de livre comme celui de Howard Zinn aux États-Unis.

L’Histoire s’écrit en permanence au Proche-Orient peut-être plus qu’ailleurs ? Comment les peuples écrivent cette histoire ici où se trouvent des Israéliens et des Palestiniens ?

SHLOMO SAND Celui qui a traduit le livre Une histoire populaire américaine, de Howard Zinn, en hébreu l’a fait en prison parce qu’il avait refusé de partir à l’armée. Il a rencontré Zinn et lui a demandé s’il pensait qu’un tel livre pourrait être écrit en Israël. Zinn, juif américain, a répondu qu’il ne le pensait pas, parce qu’il n’y a pas de tradition universaliste en Israël. En France cela existe, c’est pour cela que je n’ai pas perdu espoir. L’affrontement entre de Gaulle le conservateur et Sartre l’universaliste a, par exemple, créé une possibilité de se détacher de cette guerre atroce en Algérie. Ici, il n’y a presque pas de tradition universaliste. Ceux qui s’en réclamaient sont partis. Il faut analyser la situation actuelle à partir de la colonisation sioniste qui a commencé au XIXe siècle. La colonisation ne s’est jamais arrêtée. Même entre 1949 et 1967. C’était une colonisation interne. Droite et gauche, sauf les communistes, ont accepté le slogan « Judaïser la Galilée ». C’est pour cela qu’aucun homme politique israélien ne fait une démarche sérieuse pour un compromis avec les Palestiniens. Je ne juge pas chaque phase de la colonisation moralement et politiquement au même niveau. Je reconnais les acquis du sionisme avec la création de l’État d’Israël (et non pas d’un État juif). Mais je reconnais les frontières de 1967. D’un côté il y a cette continuité, de l’autre, il y a mon jugement politique différent. Parce que je suis politiquement modéré. J’ai fait une erreur en soutenant les accords d’Oslo, pensant que c’était une ouverture. Tous mes amis gauchistes m’ont dit que c’était encore un leurre. Je me suis trompé. Parce qu’Oslo n’a pas amené la gauche à décoloniser. Parce que le mythe chaud en Israël fait croire que Hébron, Jérusalem, Jéricho sont la vraie patrie des juifs. Chaque élève en Israël, à partir de 7 ans jusqu’à 18 ans (il y a une matière au bac), apprend la Bible comme on apprend un livre d’Histoire. Pour créer un attachement à la terre mythique d’autrefois. Personne ne peut s’en libérer. Heureusement que j’ai été viré de l’école lorsque j’avais 16 ans. Peut-être que cela a contribué au fait que je puisse penser, parler. Et aussi parce que j’avais un père communiste. Mais aucun facteur n’est, en soi, suffisant. Pendant des années j’ai refusé la campagne Boycott-désinvestissement-sanctions (BDS). Mais aujourd’hui je pense qu’il n’y a aucune force politique capable de changer le cap, de changer cette radicalisation droitière et pseudo-religieuse de la société. J’accepte maintenant chaque pression sur l’État d’Israël, qu’elle soit diplomatique, politique, économique. Sauf la terreur. Si quelqu’un ne soutient pas le BDS aujourd’hui, il doit savoir qu’il aide à la continuation de ce désespoir tragique des Palestiniens qui, sans arme, résistent à ce statu quo.
(1) Crépuscule de l’Histoire. Éditions Flammarion, 320 pages, 23,90 euros.

Déconstruction et peuple juif. Malgré les difficultés, morales et politiques, Shlomo Sand, historien israélien, n’a cessé de poursuivre ses recherches basées sur la déconstruction des mythes historiques. Ses récents ouvrages ont ainsi été retentissants. Une sorte d’iconoclaste qui ne se plierait pas au grand mensonge national. Pas plus en Israël qu’en France où il a étudié. Avec Crépuscule de l’Histoire, il termine une trilogie commencée par Comment le peuple juif fut inventé (Fayard, 2008 ), suivi de Comment la terre d’Israël fut inventée : De la Terre sainte à la mère patrie (Flammarion, 2012).


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Message  MO2014 Jeu 10 Mar - 13:46

Une nouvelle dénonciation du philosémitisme d'état par l'UJFP:

VALLS et le CRIF, ou comment développer l’antisémitisme en prétendant le combattre.

Le diner du CRIF a été l’occasion d’un nouveau festival de déclarations scandaleuses et terriblement dangereuses, la pire étant probablement cette assimilation pure et simple de l’antisionisme à l’antisémitisme dans la bouche d’un Premier Ministre parlant es qualité.

En effet, cette façon de faire des Juifs de France les enfants chéris de la République, et de la critique d’Israël la preuve d’une haine antisémite, est le moyen le plus sûr de développer l’antisémitisme.

Sous prétexte qu’il parle au diner du CRIF, supposé être représentatif des Juifs de France, le Premier ministre disserte sur l’antisémitisme en lui donnant une place et un statut supérieurs à toute autre forme de racisme. Que Netanyahou trouve son compte dans un tel discours qui justifie son appel aux Juifs de France à rejoindre Israël, c’est évident.

Certes il déclare que la France ne serait pas la France sans ses Juifs, un propos jamais tenu pour les autres composantes de la population de notre pays, et là encore il isole les Juifs dans la protection que la France leur doit. Il attise la concurrence des victimes en faisant des Juifs victimes de l’antisémitisme des victimes plus à protéger que les autres (au moment où les expulsions de Rroms se poursuivent dans un silence assourdissant du CRIF notamment, et où la France ne respecte pas ses obligations légales vis-à-vis des réfugiés).

Et la campagne citoyenne et non violente "Boycott Désinvestissement Sanctions" serait antisémite, parce qu’elle délégitimerait Israël, alors qu’elle ne fait que mettre le doigt sur le fondement colonial et le système d’apartheid constitutifs de cet État.

D’une certaine façon, après avoir fait porter la suspicion de terrorisme sur tous les "racisés", en particulier "arabo-musulmans", en enclenchant le débat foireux sur la déchéance de nationalité, il n’est pas loin d’encenser la double fidélité des Juifs de France à la France et à Israël.

Nous espérons que cette fois beaucoup plus de Juifs comprendront que ce "philosémitisme" - ces déclarations d’amour aux Juifs de la part des autorités d’Etat -, loin d’être une protection, est le plus terrible ferment de développement de l’antisémitisme et même des théories du complot juif.

Plus que jamais, la parole juive contre le racisme doit être une dénonciation de toutes les discriminations, et en particulier de celles dont l’État se rend coupable.

Le Bureau national de l’UJFP, le 9 mars 2016.
http://www.ujfp.org/spip.php?newsletter3595

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Message  Kock Jeu 10 Mar - 18:05

Seule solution, une Palestine unie et démocratique, avec ses composantes juive et arabe

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Message  MO2014 Ven 8 Avr - 13:13

La justice à deux vitesses. Un procès honteux à l'initiative de la LDH et qui a condamné 2 militants (Sadia et Hussein) de BDS 34 Montpellier à 3000€ d'amende, dont 1000€ avec sursis.
Pendant ce temps la justice oublie les propos racistes des Rossignol, Badinter, ...etc.!

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Message  MO2014 Mer 29 Juin - 9:31


Communiqué de presse

Les 4 militant(e)s toulousain(e)s de la campagne BDS doivent être relaxé(e)s


Quatre militant(e)s sont convoqués au tribunal de Toulouse le 30 juin. Ils ont poursuivis pour "entrave à l’exercice normal d’une activité économique » à la suite d'une plainte de deux organisations dont la LICRA locale. Ils ont participé à deux distributions de tracts dans l'espace public toulousain fin 2014 et début 2015 dans le cadre de la campagne Boycott –Désinvestissement- Sanctions.


Le MRAP rappelle que la campagne internationale « BDS » (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) est une campagne non violente, ciblée contre la colonisation illégale et la fin de l’occupation des territoires palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem Est, obstacles essentiels à la paix. C’est face à l’incapacité de la « communauté internationale » à faire respecter, par l’Etat israélien, le droit international et les diverses résolutions des Nations Unies, que cette campagne citoyenne a été lancée.


Le MRAP rappelle également que les organisations anticolonialistes israéliennes, telles Gush Shalom, Tal’ayoush, Coalition of Women for Peace... appellent, depuis plus de dix ans au boycott des produits cultivés ou manufacturés dans les colonies. C’est bien la preuve qu’il ne s’agit pas d’une action contre le peuple israélien mais contre l’Etat israélien qui viole le droit international.

Les actions en justice contre des militants pour la reconnaissance des droits des Palestiniens , participent d’une stratégie d’intimidation, à laquelle se livrent certains milieux ultra-sionistes, qui n’hésitent pas à porter, contre toutes voix critiquant la politique menée par les gouvernements d’Israël, l’infamante accusation d’antisémitisme pour mieux les disqualifier
Que la justice française soit instrumentalisée et se prête en la circonstance à une tentative de criminalisation de l’action de citoyens qui agissent pour que cessent l’ensemble des politiques et des pratiques criminelles du gouvernement israélien, ne peut qu’inquiéter et porte en germe la remise en cause du droit des citoyens à pouvoir critiquer la politique du gouvernement d’un pays étranger.


Le MRAP demande au nom du droit international et de la liberté d'expression le retrait immédiat des directives envoyées par Madame Alliot Marie, ministre sous la présidence de Nicolas Sarkozy, non remises en cause par François Hollande et la relaxe immédiate des inculpé(e)s de Toulouse.



Paris le 28 juin 2016



--

Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples

43 Boulevard Magenta - 75010 Paris

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Message  MO2014 Mer 29 Juin - 18:10

Le PIR soutient les militants BDS de Toulouse poursuivis en justice
Publié le 29 juin 2016 par PIR

Pour avoir participé à la campagne de Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS), quatre militants de Toulouse comparaissent aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de la ville. Ils sont poursuivis, sur dénonciation de la LICRA appuyé par le BNCVA, pour ‘entrave à l’exercice normal d’une activité économique’ : avoir effectué deux distributions de tracts appelant à appliquer la campagne BDS aux produits israéliens.

Le PIR réaffirme toute sa solidarité aux militants BDS toulousains poursuivis pour leur action.

Inspiré de la campagne de boycott de l’Afrique du Sud qui, par son soutien à la lutte du mouvement noir contre l’Apartheid a aidé à y mettre fin, le BDS répond à un appel lancé en 2005 par la société civile Palestinienne. Cet appel invite les sociétés civiles du monde entier à sanctionner l’État d’Israël « jusqu’à l’obtention par le peuple palestinien de ses droits fondamentaux ». Le BDS ne cessera que quand la France aura cessé de collaborer politiquement, militairement et économiquement avec le régime colonial oppresseur de Tel Aviv, et quand le peuple palestinien aura recouvré l’intégralité de ses droits sur sa terre.

Face à son irrésistible succès international, les porte-paroles de la colonisation et de l’apartheid israélien se sont radicalisés. Ils font pression sur les dirigeants politiques occidentaux pour que les tribunaux criminalisent le boycott, et que les militants BDS soient poursuivis en justice. Nos États se font ainsi complices de la répression de la lutte du peuple palestinien, et de celle du mouvement international de solidarité qui le soutient. Ces mêmes États occidentaux furent contraints dans les années 80 de soutenir le boycott des produits d’Afrique du sud, sous la pression de leurs opinions publiques. Ils ont appliqué jusqu’à peu un boycott sur les produits iraniens et l’appliquent toujours aux produits russes. Comment peuvent-ils considérer le boycott comme illégal alors qu’il est un des moyens pour les Palestiniens de résister à l’oppression coloniale ?

Pourquoi refusent-ils d’entendre les voix d’opposants historiques à l’apartheid sud africain soutenant aujourd’hui BDS, comme l’archevêque anglican sud-africain, prix Nobel de la paix en 1984, Desmond Tutu et bien d’autres figures respectées de par le monde? Ces derniers leur rappellent que la situation en Palestine correspond en tout point aux critères de la discrimination raciale énoncés dans la Convention sur l’Apartheid des Nations Unies de 1973. En 2008, le président de l’Assemblée générale de l’ONU lui-même a appelé les états à envisager de participer au BDS. En 2012, le rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés a apporté un soutien explicite à la campagne. N’entendent-ils vraiment pas?

En vérité, face à la complicité des gouvernements, c’est tout à l’honneur des sociétés de se mobiliser pour imposer le respect du droit, de la justice et pour leur rappeler que le racisme et la discrimination même quand il s’agit d’Arabes, de noirs ou de musulmans est un crime. Les partisans de l’apartheid israélien tentent non seulement de faire pression sur la justice mais usent de plus en plus de moyens mensongers ou illégaux contre les partisans de BDS. Le recours à la violence est même encouragé par des ministres israéliens. Ici en France, des moyens comme l’intimidation, la diffamation et les menaces physiques ont cours dans l’impunité la plus totale. C’est notamment contre les militants musulmans que ces attaques sont les plus nourries et les plus viles. Le camp adverse exploite l’islamophobie d’État pour agir sur les réseaux sociaux, sans grand risque. Ces manœuvres ne font même pas illusion, tant il est clair qu’elles ne visent qu’à détourner l’attention des exactions d’Israël mais aussi des progrès et ralliements à BDS. En tout état de cause, elles n’entament en rien la détermination des militants à Mulhouse, Montpellier, Perpignan, et aujourd’hui Toulouse.

Nous ne céderons pas à la peur, la dignité de la lutte du peuple palestinien l’exige. La peur appartient au colonisateur car il sait que BDS sera bientôt appliqué partout. Il sait que l’avenir verra le triomphe de la justice en Palestine, et qu’ici les complices de son injustice devront rendre des comptes politiques.

Nous continuerons de combattre le racisme, le colonialisme et de dénoncer les agissements du régime sioniste, jusqu’à ce qu’il soit mis fin à l’occupation, à la colonisation et à l’apartheid en Palestine. Jusqu’à ce que les réfugiés retrouvent leur terre et que triomphe la lutte palestinienne de libération.

Relaxe pour les militants BDS !

Pour le triomphe de la lutte du peuple palestinien !

Palestine vivra, Palestine vaincra !

Tahya Falastine !

PIR

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Message  MO2014 Ven 8 Juil - 14:01


Les effarantes déclarations de Gilles Clavreul en Israël
8 juil. 2016 Par Guillaume Weill

Gilles Clavreul, à nouveau…

On va dire que je m’acharne ? Non. C'est lui qui chaque semaine, enfonce un peu plus le clou. La mission républicaine dont il est en charge semble désormais ne devoir plus s’inscrire, à ses yeux, que dans une véritable monomanie pro-israélienne.

Dans mon précédent billet, je m’étonnais de ce que, dans une réunion internationale - à l’OSCE - Gilles Clavreul qui représentait la France ait voté et fait voter pour que la « critique systématique et démesurée d’Israël » soit considérée comme une forme… d’antisémitisme !

Et donc, ça continue.

Nouvel épisode, la semaine dernière, Gilles Clavreul, ès qualité de préfet de la république chargé de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, effectuait un voyage officiel en Israël, « et dans les territoires palestiniens ». Histoire, sans doute, de faire bonne mesure, en ne donnant pas prise au soupçon du deux-poids-deux mesures qui parfois, à tort ou à raison, pèse sur les pouvoirs publics français dès qu'il s’agit des juifs, des musulmans, des arabes, d’Israël etc.

Mais quel était précisément l’objet de ce voyage ? On peut s’interroger car une incroyable confusion a semblé régner autour des thèmes qui y furent abordés. S’agissait-il de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme en France qui - est-il besoin de le rappeler - délimite le champ de compétence du Dilcra ? Mais qu'est-ce que les Israéliens ont à voir avec ça ? Ou du conflit israélo-palestinien ? Auquel cas on se demande à quel titre Gilles Clavreul viendrait empiéter sur le terrain du Quai d’Orsay. En fait… c'était les deux à la fois ! Un méli-mélo tarabiscoté qui en dit long sur la folie instrumentalisatrice qui semble désormais régner à la tête de l’Etat pour tout ce qui touche à ces sujets brûlants.

Un premier voyage avait déjà eu lieu l’année dernière. Ainsi que l’a raconté Gilles Clavreul, dans une interview publiée ce lundi sur le site Times of Israël, [1] une rencontre avec les représentants du ministère israélien des Affaires étrangères avait été l’occasion d’un échange fructueux à l’occasion duquel ces derniers « avaient partagé leurs inquiétudes » avec les Français, et « présenté les outils » pour y répondre. Les outils ? « Surveillance d’Internet, enseignement de la Shoah, réponse aux contre-discours ». Ainsi donc, la France s’en remet aux experts gouvernementaux israéliens pour lui fournir les « outils » destinés à lutter, chez elle, contre le racisme et l’antisémitisme ! Quand on sait la manière dont les Israéliens surveillent Internet (touristes étrangers refoulés à l’aéroport de Tel-Aviv et interdits de séjour pour de banals commentaires publiés sur Facebook), instrumentalisent la mémoire de la Shoah pour justifier l’oppression qu'ils imposent aux Palestiniens, et fournissent à leur relais médiatiques en France les éléments de « contre-discours » destinés à rendre inaudible toute critique susceptible de leur déplaire, il y a tout de même de quoi être abasourdi ! Et légèrement inquiet. Car Gilles Clavreul, visiblement, entend poursuivre, cette année, le même travail avec les Israéliens : « Nous partageons une analyse commune des sources de l’antisémitisme, et de ses formes nouvelles », précise-t-il…

Et les Palestiniens ? Oui, Gilles Clavreul les a… rencontrés. Formidable ! Et après ? Qu’en est-il sorti ? Une analyse commune ? Un plan d’action commun ? Ne rêvons pas… Interviewé à Jérusalem par Paul Amar sur la chaîne israélienne francophone i24, [2] le préfet Dilcra s’est contenté du service minimum : « La souffrance, les difficultés quotidiennes, les tracasseries, les peurs et les angoisses pour l’avenir qui s’expriment du côté palestinien, moi, je les entends tout à fait… ». Et c'est tout ? Oui, c'est tout. Quant aux causes et aux responsabilités qui sont à l’origine de cette « souffrance », il n’a pas pipé mot. L’occupation ? La colonisation ? Les morts ? Les emprisonnements ? Les destructions ? Les interdictions de circuler ? Le développement économique étouffé ? Que nenni… Sans doute voulait-il évoquer la hausse des prix, la grippe aviaire ou les calamités météorologiques. Ah si, il a tout de même ajouté : « Après, la manière dont certaines choses sont répercutées, amplifiées, ou quelquefois déformées, c'est une toute autre question. Et c'est vrai que la question palestinienne, en France, est utilisée pour servir des causes, qui parfois s’éloignent beaucoup des intérêts directs des Palestiniens ». Une idée réitérée de manière encore plus explicite – et surréaliste ! - dans son interview accordée au site Times of Israël : «Nous pouvons aussi en apprendre beaucoup sur la question palestinienne, la façon dont elle est mobilisée, instrumentalisée, pour servir l’antisémitisme[…] La mobilisation palestinienne est beaucoup plus radicale en France qu’ici »

Résumons. Gilles Clavreul représentant officiel du gouvernement français en déplacement en Israël déclare publiquement depuis Jérusalem que la cause palestinienne n’existe pas, qu'il ne s’agit que d’un faux problème inventé depuis la France par des antisémites contre lesquels il convient de lutter grâce aux « outils » fournis par le ministère israélien des affaires étrangères avec lequel la France partage une « analyse commune »

Gilles Clavreul déplore que la question palestinienne soit utilisée en France pour servir des causes qui parfois s’éloignent beaucoup des intérêts directs des Palestiniens

On pourrait lui rétorquer que lui-même, en Israël, use de sa fonction de délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme à des fins qui sont fort éloignées de sa mission et de ses attributions officielles en France.

Le plus étonnant est que ces propos n’ont provoqué aucune polémique, aucune réaction, de la part de qui que ce soit

En d’autres temps et dans d’autres circonstances, on en a pourtant démissionné pour moins que ça.

[1] http://fr.timesofisrael.com/gilles-clavreul-la-mobilisation-palestinienne-est-beaucoup-plus-radicale-en-france-quici/

[2] http://www.i24news.tv/fr/actu/international/europe/118372-160629-la-question-israelo-palestinienne-est-un-enjeu-de-mobilisation-clavreul
https://blogs.mediapart.fr/guillaume-weill-raynal/blog/080716/les-effarantes-declarations-de-gilles-clavreul-en-israel

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Message  MO2014 Mer 21 Sep - 23:44

Bernard, Jean-Pierre, Loïc et Yamann sont convoqués au tribunal le 9 décembre, « accusés » d’avoir participé à la distribution d’un tract de la campagne BDS le 7 février 2015. En outre, la convocation de Bernard et Yamann porte aussi sur la distribution d’un tract le 19 décembre 2014.

Ces deux actions d’information à la population – en centre ville le 19 décembre 2014 et au métro Balma – Gramont le 7 février 2015 – sont inscrites dans le cadre de la campagne internationale Boycott – Désinvestissement – Sanctions qui est, à l’image de celle du boycott de l’Afrique du Sud dans les années 80, une démarche citoyenne et non violente, initiée par la société civile palestinienne pour lancer un courant d’opinion mondial en faveur du respect des droits des Palestiniens et pour en finir avec l’impunité de l’état d’Israël.

Nos camarades sont poursuivis pour « avoir entravé l’exercice normal – de 3 magasins – lors de leur activité économique » à la suite d’un dossier monté par deux organisations proisraéliennes (dont la LICRA) et adressé au Procureur de la république. Alors que les deux distributions de tracts auxquels ils sont supposés avoir participé ont été pacifiques, dans la bonne humeur et sans intimidation envers les passants, sur le domaine public et sans entrer dans aucun magasin.

La criminalisation des actions militantes BDS a démarré avec la circulaire Alliot-Marie, toujours pas abrogée par le gouvernement. Mais aujourd’hui, pire encore, c’est la liberté d’opinion et d’expression qui est remise en question. Le 31 mars, le maire de Toulouse a même osé interdire une conférence-débat avec le professeur Farid Esack, ancien compagnon de Nelson Mandela et président de BDS en Afrique du Sud. Un recours pour illégalité contre cette décision du maire a été déposé.

Le droit de critiquer un Etat qui ne respecte pas le droit international, qui colonise et occupe dans le cadre d’une politique d’apartheid, ne peut être remis en question. Ce droit se trouve au coeur même de la notion de société démocratique.

Le Comité de Soutien aux inculpéEs BDS toulousains vous appelle à vous mobiliser nombreux :
- pour faire respecter la liberté d’opinion et d’expression, en particulier pour la campagne BDS et pour la solidarité avec le peuple palestinien,
- pour l’abrogation de la circulaire Alliot-Marie.
- ENSEMBLE, NOUS EXIGEONS LA RELAXE DE BERNARD, JEAN-PIERRE, LOIC et YAMANN et de tous les militantEs de la campagne BDS en procès :
- en participant au rassemblement de solidarité devant le tribunal de Toulouse le jeudi 22 septembre à partir de 13h, et aux futures initiatives du comité de soutien,
- en apportant le soutien financier nécessaire aux frais de justice (chèques à l’ordre de BDS France Toulouse - mention « procès BDS » au dos – à adresser à : CASC – Comité BDS 10bis, rue du Colonel Driant 31400 Toulouse).
Nous appelons les organisations éprises de justice non encore membre de notre comité de soutien à nous rejoindre.

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Message  MO2014 Jeu 22 Sep - 12:04

Scandaleuse interdiction préfectorale annoncée ce matin du Rassemblement : soutien aux 4 inculpéEs de la campagne BDS !
"[...] L'interdiction ayant été prononcé ce matin, jour du procès, l'ensemble des 55 organisations qui composent le comité de soutien n'ont pas put s'exprimer sur cette interdiction. Néanmoins, une partie a d'ors et déjà décidé dans l'urgence d’appeler au maintien du rassemblement pour dénoncer ces multiples pressions et intimidations qui ne cessent d'entraver la liberté d'expression du mouvement de solidarité avec la Palestine et exprimer leur solidarité avec les 4 militants."

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