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La France attractive pour investisseurs étrangers?

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La France attractive pour investisseurs étrangers? Empty La France attractive pour investisseurs étrangers?

Message  Roseau Jeu 30 Jan - 0:21

J’avais promis sur le fil « Olivier Besancenot »
de rechercher les données sur les Investissements Directs Etrangers (IDE) en France.
N’ai pas eu le temps plus tôt, mais c’est fait,
et sur ce nouveau fil, afin de respecter le sujet du fil où est né l’échange.

J’avais raison de mentionner la part importante des IDE dans l’immobilier
(n’ai pas cherché de chiffres c’est connu et reconnu) et dans la logistique.
La France est le premier pays en Europe pour l’accueil des IDE
dans la logistique. (Source : EY, Baromètre de l’attractivité européenne, 2013).

Mais j’avais tort de ne pas souligner, comme l’a fait Olivier Besancenot
dans la vidéo citée sur le fil correspondant,
l’attractivité élevée de l’investissement en France,
au moins si on en juge par les flux d’IDE.

La France est
- 1re destination des IDE dans l’industrie
(EY, Baromètre de l’attractivité européenne, 2013)
- 1er pays d’accueil des IDE américains créateurs d’emploi
(EY, Baromètre de l’attractivité européenne, 2013)
- 1re destination des IDE dans le secteur de la logistique
(EY, Baromètre de l’attractivité européenne, 2013)
- 1er rang pour le soutien à la R&D
Parmi les facteurs qui expliquent cette position :
- 3e rang dans l’UE pour la productivité horaire de la main-d’oeuvre,
derrière la Belgique et les Pays-Bas, devant l’Allemagne et le Royaume-Uni.
(Source : Conférence Board, 2013)
- 2e rang pour la qualité de l’électricité, sa disponibilité et son accès
(KPMG et Institut Choiseul, 2014)

Selon les dernières estimations de la CNUCED,
avec 58,9 Mds$ d’IDE entrants, la France était, en 2012,
la cinquième destination mondiale des flux d’IDE,
parmi les principales destinations européennes,
devant l’Allemagne (1,3 Mds USD) et l’Espagne (17,5 Mds USD), notamment.
La France accueille, selon la Cnuced, 20 % des flux destinés à l’UE en 2012.

En 2012, les décisions d’investissement relevant de la fonction production
ont connu une baisse de 12 % par rapport à 2011.
Elles représentaient 28 % de l’ensemble des projets en 2012.
La fonction production restait la première contributrice en termes de création d’emplois,
à l’origine de 42 % des emplois créés par les IDE.

Près de 30 000 entreprises françaises ont une implantation à l’étranger,
mais près de 20 000 sociétés étrangères sont présentes en France,
où elles emploient environ deux millions de personnes.

La France est, en Europe, le second pays d’accueil
des investissements étrangers créateurs d’emploi,
après le Royaume-Uni (Observatoire Europe, AFII 2012).

Par rapport à la richesse nationale, la France accueille
plus d’investissements étrangers que les principaux pays développés.
Stock d’investissements étrangers, rapporté au PIB (données
CNUCED, 2012) :
Royaume-Uni : 50 %
Espagne : 42 %
France : 35 %
Etats-Unis : 23 %
Allemagne : 20 %
Italie : 15 %
Japon : 4 %

Selon l’INSEE, les filiales sous contrôle de groupes étrangers :
• emploient 13 % de l’effectif salarié dans l’ensemble de l’économie française ;
• contribuent à hauteur de 19 % au chiffre d’affaires de l’économie française ;
• assurent 31 % des exportations de l’économie française ;
• réalisent 13 % de l’investissement corporel de l’économie française.

Cette ouverture est plus marquée dans le secteur industriel.
Selon l’INSEE, les filiales industrielles de groupes étrangers :
• emploient le quart de l’effectif salarié du secteur de l’industrie en France ;
• contribuent à hauteur de 29 % au chiffre d’affaires del’industrie française ;
• assurent 34 % des exportations de l’industrie manufacturière ;
• réalisent 29 % de l’investissement corporel de l’industrie française.

Les investisseurs étrangers détiennent 43,3 % du capital
des entreprises du CAC 40.(Banque de France, septembre 2012)
Les filiales françaises d’entreprises étrangères assurent 29 %
des dépenses de R&D réalisées en France par les entreprises. (MENESR, 2012)

En 2010, 35 % des entreprises étrangères présentes en France
relèvaient du secteur des services, 31 % de l’industrie et 30 % du commerce/

La part de l’emploi salarié relevant du secteur industriel
est nettement plus élevée parmi les entreprises étrangères présentes en France
que dans l’ensemble de l’économie:
fin 2010, 42 % de l’emploi dans les groupes étrangers relèvent de l’industrie,
contre 22 % des emplois pour l’ensemble de l’économie.

Le coût complet de la main-d’oeuvre (salaires, charges obligatoires et autres)
est inférieur enFrance à celui observé aux Etats-Unis,
en Allemagne, aux Pays-Bas ou au Japon.
(Source : KPMG, Choix concurrentiels, 2012)

La France arrive au 3e rang dans l’UE pour la productivité horaire de la main-d’oeuvre,
derrière la Belgique et les Pays-Bas, devant l’Allemagne et le Royaume-Uni.
(Source : Conférence Board, 2013)

Par contre, les flux de capital étranger s’investissant en France
sont régulièrement inférieurs aux flux de capital français s’investissant à l’étranger,
comme le montre les données du tableau ci-dessous, de source INSEE.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a6/IDE_France.PNG
Ces données sont confirmées et prolongées jusqu’en 2010 dans les travaux de la CNUCED.
On y lit non seulement que les flux sortant sont beaucoup plus importants que les intrants,
mais que la part des IDE dans la formation brute de capital fixe a baissé fortement en France.
Elle était de plus de 12% sur la période 1995-2004, elle est tombée à 6% en 2009 et 2010:
http://unctad.org/Sections/dite_dir/docs/wir11_fs_fr_en.pdf

Pour ceux que le sujet intéresse, important pour comprendre la crise en cours,
je conseille de feuilleter le dernier rapport de l’AFII
(Agence Française des Investissements Internationaux) :
http://www.invest-in-france.org/Medias/Publications/1972/Rapport-annuel-2012-des-investissements-etrangers-createurs-d-emploi-en-France.pdf
Roseau
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La France attractive pour investisseurs étrangers? Empty Un tournant en 2013 ?

Message  Roseau Jeu 30 Jan - 2:05

Je viens de découvrir les premières données CNUCED,
qui modifient sérieusement la tendance.
in France (-77% to US$5.7 billion)
Selon les données CNUCED, les flux d'IDE ont reculé dans 15 pays de l'UE
et le pays où ils ont le plus reculé est la France et dans des proportions énormes:
-77% par rapport à 2012, s'établissant à US$ 5,7 milliards.

Si je trouve la décomposition par secteur, je la comuniquerai ici.
Roseau
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La France attractive pour investisseurs étrangers? Empty Re: La France attractive pour investisseurs étrangers?

Message  Roseau Mar 18 Fév - 13:16

Les investissements étrangers baissent en
France ! Et alors ?

PAR DAN ISRAEL
(en intégral car réservé abonnés)
C'est le chiffre que l'on agite pour se faire peur :
en 2013, la France a vu fondre de 77 % les
investissements réalisés depuis l'étranger sur son
territoire. Mais cette donnée est peu pertinente pour
évaluer l'attractivité de la France. Et elle est même
biaisée par l'activité des filiales des entreprises
hexagonales.

La situation est grave mais pas aussi désespérée
qu’annoncé par les Cassandres de tout poil. En
déployant, avec mille délicates attentions, ses
arguments pour « vendre » la France aux
investisseurs étrangers reçus ce lundi à l’Élysée,
François Hollande a certes fait face à de réelles
inquiétudes sur la capacité de la France à séduire
les grands décideurs internationaux. À la fin de
l’année dernière, 50 patrons des filiales hexagonales
de multinationales étrangères avaient par exemple tiré
la sonnette d’alarme dans ce domaine. En revanche,
l’Élysée joue sur du velours lorsqu’il renvoie dans
les cordes tous ceux qui s’appuient sur les récents
chiffres des investissements directs étrangers (IDE)
pour crier à la catastrophe. Car ce thermomètre est très
sérieusement biaisé.

Fin janvier, la Conférence des Nations unies sur
le commerce et le développement, la Cnuced, a
en effet publié ses dernières estimations sur les
IDE. À en croire les comptes-rendus qu’en a faits la
presse, ce rapport (disponible ici en PDF) illustre
l’état de mort clinique de la France sur la place
internationale. Comme le notait La Tribune, en 2013,
les investissements directs vers la France « se sont
effondrés en 2013, perdant 77 % par rapport à
2012 ». Ils sont tombés à 5,7 milliards de dollars, soit
4,1 milliards d'euros. Une chute sévère au moment
même où le niveau mondial de ces investissements a
augmenté de 11 %. Le trio de tête des pays qui ont les
faveurs des investisseurs étrangers sont les États-Unis
(159 milliards de dollars), la Chine (127 milliards) et
la Russie (94 milliards).

« La France disparaît des écrans radar des
investisseurs internationaux », s’alarment aussitôt
Les Échos, qui regrette « le temps où l’Hexagone
occupait la quatrième position » du classement (en
2006). « Une tendance inquiétante », diagnostique
Le Monde, tandis que sur RTL, l’éditorialiste
économique François Lenglet entreprend de dresser la
liste des handicaps français censés expliquer la chute
sans fin de cette « France hostile au business ».

Seul problème pour ces tenants du catastrophisme :
pour une multitude de raisons, le niveau des IDE est un
bien mauvais instrument pour mesurer la bonne santé
économique de la France. Le premier à le signaler est
l’économiste Alexandre Delaigue, sur son blog, le 1er
février. Ces données sont en effet très volatiles : elles
varient extrêmement brutalement. Comme l’illustre
ce relevé des IDE établi par la Banque de France
trimestre par trimestre, il n’est pas rare que les flux
soient très faibles, voire nuls, pendant plusieurs mois.
Et puis, relève l’économiste, « personne n'a écrit que
l'attractivité française s'effondrait en 2008 (-50 %);
ni que la France avait redoré son blason de manière
éclatante en 2011 (+74 %). Mais cette année, le chiffre
est "inquiétant" ».

D’ailleurs, relativisent à leur tour Les Échos, « il
y a exactement un an, la Cnuced avait d’abord fait
état d’une croissance des IDE en France de 43,8 %
pour 2012 avant de corriger, 5 mois plus tard, ses
chiffres ». Selon nos informations, l’Élysée parie
qu’une nouvelle correction aura lieu cette année. Mais
même si les chiffres sont exacts, ils ne signifient
pas grand-chose. Par exemple, il faut souligner que
la Norvège enregistre une diminution des capitaux
entrants de 46 %, et qu’en Suisse, les investissements
s'effondrent de... 98 %. Il n’est pourtant apparu évident
à personne que les économies scandinave et helvète
aient particulièrement souffert en 2013.

L'Allemagne fait moins bien que... l'Espagne
La Cnuced, elle-même, tente de prévenir tout délire
interprétatif. Car il suffit bien souvent d'une grosse
acquisition pour que l'investissement « reçu » par un
pays explose ou s’écroule. Ainsi, l'Amérique latine
a vu le doublement de ses IDE en 2013 uniquement
parce que le producteur mexicain de la bière
Corona a été racheté par une entreprise belge, pour
près de 12 milliards de dollars. L’Allemagne a quant
à elle bénéficié de l’achat par Vodafone de Kabel
Deutschland pour 7,7 milliards de dollars. Ce qui lui
a permis de multiplier par presque quatre son niveau
d’IDE. Et même avec cet événement exceptionnel, elle
accueille moins d’investissements que… l’Espagne,
pourtant en pleine crise économique !

Du côté de Bercy, on affiche donc sa sérénité. Au
Monde, qui s’inquiète dans un long article, l’entourage
de Pierre Moscovici rétorque par exemple que
« le rapport de la Cnuced ne se focalise pas
sur les investissements créateurs d’emplois mais
prend en compte tous les mouvements financiers.
Résultat, des pays non industrialisés se retrouvent
très bien classés ». En effet, les IDE agrègent
sans discernement tous les types d’investissement, y
compris les achats immobiliers effectués en France par
les riches étrangers. Pas grand-chose à voir avec le rôle
d’indicateur industrialo-économique que certains font
endosser à cette donnée.

Et surtout, les IDE ne permettent pas de distinguer
un achat d’entreprise ou une injection de liquidité
dans une usine d’un banal flux financier n’ayant
aucun impact sur l’économie réelle. C’est ce que sousentend
le rapport lorsqu’il pointe la bonne place de
l’Irlande, du Luxembourg (passé en un an de la 198e
à la 15e place…), de la Belgique et des Pays-Bas.
Ces pays « offrent un environnement plus propices
aux investissements » et « accueillent les fonctions
financières et comptables d'un grand nombre de
multinationales », rappelle la Cnuced. Comme nous
l’avons expliqué pour le Luxembourg, mais aussi
dans une remise à plat des stratégies des grandes
multinationales « intaxables », ces territoires se
sont en effet fait une spécialité de la drague des
entreprises à coups d’arrangements fiscaux, qui ne
recouvrent parfois aucune réalité. Bon nombre de
sociétés néerlandaises ne sont que des coquilles vides
servant de sas d’évacuation pour des milliards d’euros
en partance vers les paradis fiscaux.

Et quid des paradis fiscaux, justement ? Les îles
Vierges britanniques sont classées quatrième par la
Cnuced. Et les Caraïbes voient les investissements
bondir de 37,8 % sur leur territoire. Des chiffres
qui n’ont aucun rapport avec un quelconque tissu
industriel, mais qui ont en revanche tout à voir avec
le fait que ces territoires ne taxent pas l’argent qui y
est dissimulé. Ou qui y transite. Car ces destinations
exotiques ne sont pas seulement les favorites des
investisseurs avisés. Elles figurent aussi en très bonne
place dans les classements des pays qui investissent un
peu partout dans le monde.

Par exemple, Hong Kong, qui se classe à la cinquième
place du classement des IDE (alors que la Chine est
deuxième !), est aussi un des plus gros investisseurs
en Chine, comme le notait en octobre 2013 le
journaliste spécialisé Christian Chavagneux. Cela
signifie simplement que pour investir dans leur propre
pays, de nombreux industriels et financiers chinois
préfèrent passer par Hong Kong, qui leur sert de
plateforme de blanchiment et de défiscalisation.

Une attitude qu’on retrouve aussi parmi les entreprises
françaises. Car bien souvent, les flux d’investissement
mesurés reflètent surtout l’activité frénétique de
filiales appartenant… au même groupe. Ce flux
« intra-entreprises » permet tout bonnement à une
multinationale de faire circuler de façon judicieuse ses
actifs : les bénéfices sont localisés dans les filiales
hébergées dans des pays qui taxent peu ou pas les
bénéfices, alors que les pertes sont affectées dans
celles où les impôts sont élevés.

C'est ainsi qu'une grande partie de l'épargne des
Français, investie dans des fonds d'assurance-vie,
est en fait logée dans des structures financières
aux Bermudes ou au Luxembourg, et réapparaît
sur le territoire national en tant qu'investissement
financier venu de l'étranger, pour de pures raisons
de défiscalisation. Et environ la moitié des actifs
détenus par les entreprises du CAC 40 sont hébergés
à l'étranger... En étudiant les flux arrivant en France
depuis 2005, la banque de France a établi que 17 % de
l’argent investi en France depuis l’étranger appartenait
en fait à des filiales d’entreprises françaises. Une vérité
peu mise en avant, mais qui permet à deux chercheurs
dépendant du Centre d’analyse stratégique de conclure
dans une tribune que, si les investissements en France
ont baissé l’an dernier, c’est principalement « en
raison d’une forte chute du solde des prêts entre
filiales d’un même groupe ». Cette évolution, tout
compte fait, « renseigne peu sur l’attractivité de la
France ».
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