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Courant "Anticapitalisme et Révolution" du NPA

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Courant "Anticapitalisme et Révolution" du NPA - Page 4 Empty Re: Courant "Anticapitalisme et Révolution" du NPA

Message  Copas Dim 26 Oct - 2:39

Eugene Duhring a écrit:
Eleanor a écrit:
ottokar a écrit:Ils appellent même l'armée française à intervenir.
Comparaison n'est pas raison, mais c'était exactement la position de la majeure partie de l'extrême gauche pour l'Espagne en 1936.
Fatch, quelle comparaison nullissime. En 1936, le front populaire en particulier SFIO et PCF, poussé par les travailleurs en lutte prenait le pouvoir. A cette époque on eut pu attendre d'un gouvernement pareil qu'il mette tout en œuvre pour armer et soutenir les révolutionnaires espagnols.
Question histoire y a du boulot pour sortir une comparaison pareille !

Tu as raison, mais par exemple, en prenant l'exemple de la 2eme guerre mondiale, quand les communistes yougoslaves et chinois reçoivent l'appui de l'impérialisme US et des colonialistes anglais contre les nazis et les troupes japonaises ???
Quo peut nier que l’impérialisme US n'était pas impérialiste ?
Qui peut nier que les colonialistes et impérialistes anglais n'étaient pas colonialistes et impérialistes ?
On ne reparlera pas du wagon de Lénine, promis...

Alors ??? le PKK-PYD pires que Mao, Thorez, Togliatti, Tito ???
Hum, dans tout cela il faut raison garder, et se préoccuper des cas concrets.

Il se confirme que l'aviation US est prudente dans cette affaire et travaille à ne pas affaiblir les appareils d'état dans la région (leçon irakienne ?), son partage du ciel syriens avec les vagues là réelles et massives de bombardements par l'aviation d'Assad semble confirmer cette phase.


Copas
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Message  G_K Lun 27 Oct - 19:14

Sur le blog du courant, quatre articles parus dans la revue L'Anticapitaliste n°58 d'octobre 2014 :

Amérique latine : les gouvernements « progressistes » à bout de souffle, par Jean-Philippe Divès.

Equateur : derrière le mythe de la « révolution citoyenne », par Jean-Philippe Divès.

Argentine : fin de règne pour le kirchnérisme, par Marcelo N.

Bolivie : vers un troisième mandat d'Evo Morales ?, par Virginia de la Siega.

G_K

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Courant "Anticapitalisme et Révolution" du NPA - Page 4 Empty Edito du 04/11/14

Message  G_K Jeu 6 Nov - 13:27

Contre les violences policières et la répression d’État : mobilisation !

C’est maintenant incontestable, Rémi Fraisse a été tué par une grenade offensive lancée par les gardes mobiles alors qu’il manifestait pacifiquement contre le barrage de Sivens.

Violence policière pour museler la contestation

Comment ne pas être choqué quand Valls déclare que les affrontements en marge de plusieurs manifestations sont « une insulte à la mémoire de Rémi Fraisse » ? Aidé dans cette besogne par les médias, il cherche à faire parler de violences urbaines plutôt que de la responsabilité des forces de l’ordre, de leurs donneurs d’ordre et du gouvernement dans la mort d’un étudiant de 21 ans. Le ministre de l’Intérieur, Cazeneuve, a quant à lui parlé de « débordements inacceptables ». Mais quel est le rôle exact de la police, alors que des photos montrent que des agents de police encagoulés infiltrent les manifestations en se déguisant en « casseurs » ? La réalité, c’est que pendant toute la semaine, les mobilisations – ponctuées de provocations policières – ont été violemment réprimées.

Lorsqu'une partie de la jeunesse se révolte, l’État emploie une répression violente et criminelle, envoie ses flics et nervis pour empêcher toute contestation. De la même façon qu’il s’en prend aux salariés quand la répression patronale et les sanctions disciplinaires ne suffisent plus à les faire taire.

Violence sociale pour satisfaire une minorité de capitalistes

Le barrage de Sivens profiterait à un tout petit nombre de gros exploitants agricoles, une vingtaine tout au plus. Il est le résultat de conflits d'intérêts et d'alliances politiciennes : à la base de ce projet, il y a les notables du PS, la FNSEA – championne de l’agro-business –, des banques et des grands groupes. Les études préalables à la construction ont été basées sur les chiffres de la chambre d’agriculture, tenue par la FNSEA, et réalisées par la société d'économie mixte qui pilote les travaux, qui sont eux financés à 100 % avec de l’argent public.

Ces petits arrangements entre amis sont révélateurs. On nous ment effrontément depuis des années : il serait urgent de geler les salaires, les pensions, de réduire les dépenses utiles comme celles consacrées à la santé ou à l'éducation, car il n'y aurait pas d'argent dans les caisses. Un refrain répété à longueur de temps, au point que certains finissent par y croire. Et parallèlement à cela, les élus votent pour de nombreux projets très coûteux, et font cadeau de leur exécution à de grands groupes, Vinci et Bouygues pour les plus connus, comme l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, la ferme-usine des Mille Vaches, sans parler des énormes centres commerciaux qui s'implantent sur tout le territoire.

La dégradation de nos conditions de vie et les dégâts sur l’environnement leur importent peu, tout autant qu'ils se fichent des intérêts des travailleurs quand ils suppriment des emplois, restructurent ou augmentent la charge de travail pour plus de rentabilité : ils ne s’intéressent en fait qu’à leurs profits. Voilà la violence dont font preuve le patronat, les actionnaires et les banquiers, et le gouvernement à leur service.

Notre arme : la mobilisation

Ce que le gouvernement craint le plus, c’est la mobilisation commune des travailleurs, des jeunes et de toute la population. Participons aux manifestations pour exiger l’arrêt définitif des travaux du barrage de Sivens ; la création d’une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur la mort de Rémi Fraisse et sur les méthodes de la police ces derniers jours ; le désarmement de celle-ci et l’interdiction immédiate des armes soi-disant non létales (grenades offensives, flashballs, tasers, etc.) ; la démission de Cazeneuve.

04/11/14

Sur le blog, retrouvez cet édito et les dernières brèves :
GAD : méthodes patronales de voyous (03/11/14)  Gaz et électricité : augmentations scandaleuses ! (03/11/14)  Il y a des retraités heureux (03/11/14)  Grève dans les palaces parisiens (03/11/14)  Décrets pénibilité (03/11/14)  Gros cadeau fiscal au monde du football (03/11/14)  Le 15 novembre dans la rue contre le gouvernement PS-MEDEF (29/10/14)  Le 18 novembre : manifestons pour défendre la santé et la Sécurité sociale (21/10/14).

Le courant A&R est également sur Facebook

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Message  G_K Ven 14 Nov - 1:29

Lettre d'info n°11 du 12 novembre 2014 (La situation après la mort de Rémi Fraisse / Manifestations du 15 novembre, exprimer sa colère sans illusion "d'alternative" à gauche / Le Front populaire et les élections en Tunisie) : http://anticapitalisme-et-revolution.blogspot.fr/2014/11/la-lettre-dinformation-du-courant-n-11.html

Sur le blog, derniers éditos et bulletins d'entreprises.

Le courant Anticapitalisme & Révolution sur Facebook : https://www.facebook.com/Anticapitalisme.et.Revolution

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Message  alexi Ven 14 Nov - 20:36

On ne peut peut pas enregistrer ce n° 11 ?

alexi

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Courant "Anticapitalisme et Révolution" du NPA - Page 4 Empty Re: Courant "Anticapitalisme et Révolution" du NPA

Message  G_K Mer 19 Nov - 21:19

alexi a écrit:On ne peut peut pas enregistrer ce n° 11 ?
Salut Alexi,
Sur le blog, sous la fenêtre Calaméo, tu as un lien "Pour télécharger la lettre". Après avoir cliqué, en haut de la nouvelle fenêtre qui s'ouvre, tu as un bouton "Télécharger", à droite du bouton "Imprimer".

G_K

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Message  G_K Jeu 20 Nov - 0:48

Mis en ligne le 19/11/2014 sur le blog du courant :

Texte de la plateforme 3 du III° congrès du NPA soumise au vote par le courant A&R et le CCR

Pour un parti utile et implanté dans le monde du travail et la jeunesse
Tourner la page d'une orientation polarisée par l'interpellation des réformistes
Construire un NPA révolutionnaire

Le contexte dans lequel se présente ce congrès est celui d’une crise profonde du NPA (perte d’effectifs, baisse de l’activité militante, crise de direction...). Face à l’exacerbation de la crise capitaliste, au discrédit général de la gauche, à la désorientation et à la confusion croissantes, les choix fondamentaux de la direction du NPA depuis sa fondation ont consisté à accompagner cette situation en menant une politique suiviste vis-à-vis des réformistes comme lors des élections régionales et municipales hier ou des collectifs trois A aujourd’hui. Au contraire, lorsque nous avons mené une politique indépendante de celle des réformistes (Bonnets rouges, Palestine), nous avons gagné en lisibilité vis-à-vis du monde du travail et de la jeunesse. C’est pourquoi il faut aujourd’hui rompre définitivement avec cette politique, ce que ne font aucune des deux plateformes issues de la majorité. L’une – la plateforme 1 – propose de continuer la même politique, tandis que l’autre – la plateforme 2 – reste à mi-chemin en proposant de changer les formules sans pour autant clarifier concrètement nos rapports avec les réformistes sur le terrain politique et électoral.

Nous pensons au contraire qu’il nous faut défendre une orientation de front unique dans les luttes, mais refuser tout front politique et électoral avec les courants réformistes du Front de gauche ; centrer notre activité sur le développement des mobilisations et de l’organisation des travailleurs et de la jeunesse, en premier lieu dans les entreprises ; comprendre et affirmer qu’une alternative politique, une perspective de pouvoir issue des mobilisations des exploités et des opprimés, ne pourront surgir qu’en dehors des institutions.

Cette orientation découle de notre compréhension de l’actualité d’un projet révolutionnaire. Comme nous l’écrivons dans notre plateforme : « La transformation révolutionnaire de la société, c’est la révolution socialiste ; la rupture avec les institutions, c’est le renversement de l’État et son remplacement par un pouvoir des travailleurs basé sur des organes de démocratie ouvrière et populaire. Les travailleurs ont à y jouer un rôle central, car ce sont eux qui ont les moyens de bloquer l’économie par la grève générale et d’ouvrir ainsi la possibilité de la prise du pouvoir. Notre objectif à long terme est celui d’une société communiste, débarrassée de toute forme d’exploitation et d’oppression, capable d’en finir avec la destruction systématique de la nature ainsi qu’avec la division entre travail intellectuel et travail manuel. »

C’est autour de ces objectifs que le courant Anticapitalisme et Révolution et le Courant Communiste Révolutionnaire se sont regroupés ; nous sommes convaincus que ces objectifs sont partagés par bien d’autres, et c’est pourquoi nous regrettons qu’à ce stade, les camarades de l’Étincelle et de la Tendance Claire aient fait le choix de présenter des plateformes séparées. Ce congrès doit être l’occasion de faire converger tous ceux qui souhaitent défendre ces perspectives politiques et rompre avec l’orientation qui a contribué à maintenir le NPA dans la crise actuelle.


1. UNE SITUATION GÉNÉRALE DE CRISE ET D’INSTABILITÉ

1.1. Un monde capitaliste tourmenté et instable

1.1.1. La crise économique mondiale ouverte en 2008 ne montre aucun signe de solution. La « reprise » a fait long feu. Cette crise touche maintenant des régions du monde jusqu’alors épargnées, comme l’Amérique latine. La croissance ralentit en Chine, où des contradictions de tout type s’accumulent. L’arrivée de la crise dans les pays dits « émergents » affecte les économies de tous les vieux pays développés. Plusieurs pays d’Europe de l’Ouest, dont la France, sont au bord de la récession. Les contradictions de l’Union européenne (UE) et de la zone euro, constructions bancales qui ne parviennent pas à unifier les intérêts et les politiques des différentes bourgeoises européennes, ressurgissent. La crise des dettes souveraines en Europe, et en conséquence celle de l’euro, se font à nouveau menaçantes.

1.1.2. À la crise économique s’ajoute une crise environnementale d’une ampleur inégalée. Le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources fossiles – conséquences directes de la course aux profits capitalistes – atteignent un niveau tel que les conditions de reproduction de la vie, naturelle et humaine, commencent maintenant à être menacées. Ce sont les classes populaires, notamment dans les pays les plus pauvres, premières victimes des catastrophes climatiques à répétition, qui en paient dès à présent le prix. Les gouvernements bourgeois répondent par des mesures partielles, inscrites dans les canons du néolibéralisme (droits à polluer, etc.), qui sont totalement incapables d’inverser le processus de dégradation en cours.

1.1.3. La mondialisation néolibérale s’accompagne d’une recrudescence des tensions et affrontements entre grandes puissances – Russie contre OTAN en Ukraine, Chine contre Japon (soutenu par les USA) en Extrême-Orient –, plus généralement des guerres entre États, blocs d’États et cliques bourgeoises, avec dans ce cadre une montée de la barbarie. C’est au Proche-Orient que ces tendances sont aujourd’hui les plus manifestes, incarnées par les succès de Daesh et la nouvelle intervention impérialiste sous direction états-unienne. Dans le même temps, des forces populaires continuent à résister, dans des conditions très difficiles et une indépendance relative vis-à-vis des régimes bourgeois de la région et des puissances occidentales. Leur combat, avec toutes ses contradictions, exprime la permanence de la lutte des peuples et en particulier la continuité des « révolutions arabes » en dépit des reculs et des répressions subis.

1.1.4. De même assiste-t-on, face aux désordres grandissants dans de larges parties du monde, saccagées par les politiques néolibérales, à une recrudescence des interventions militaires impérialistes. C’est le cas aujourd’hui en Irak et en Syrie, où les États-Unis et leurs alliés – dont la France – tentent de réimposer un ordre bourgeois et impérialiste viable après les effets catastrophiques de leurs deux guerres en Irak, ainsi qu’au Mali et en Centrafrique où l’impérialisme français se trouve en première ligne. Notre opposition résolue à ces interventions va de pair avec une solidarité active envers les peuples et les forces qui résistent à la guerre et à la barbarie, en agissant en dehors de l’agenda des grandes puissances.

1.1.5. La poursuite de la crise économique mondiale entraîne deux types de conséquences. D’un côté, les bourgeoisies aggravent leur offensive contre les classes populaires afin de défendre ou rétablir leurs taux de profits. De l’autre, depuis l’irruption des révolutions arabes, des mobilisations et révoltes de masse touchent la plupart des régions du monde (État espagnol, Bosnie, Turquie, Brésil, Burkina-Faso, etc.). Mais ces grands mouvements de lutte ont pour caractéristique commune de n’avoir ni direction claire, ni objectif un tant soit peu défini de transformation sociale : les masses en lutte savent ce dont elles ne veulent plus, mais pas par quoi remplacer l’existant. Cette carence permet aux bourgeoisies de garder le contrôle de la situation et de poursuivre leurs attaques. Cela génère aussi, par endroits, des processus de décomposition favorisant l’émergence de mouvements ultraréactionnaires voire fascistes ou fascisants.

1.1.6. Les salariés et les secteurs populaires sont globalement à la défensive. Leur capacité de résistance sur les lieux de travail est affaiblie par les politiques de restructuration productive permanente, et ils restent sans solution face à l’adaptation croissante au néolibéralisme et à la crise de leurs vieilles organisations, politiques et syndicales. Ils n’ont jamais cessé de lutter mais, jusqu’à présent, les expériences de lutte et les processus de radicalisation n’ont pas pu se cristalliser de façon durable dans de nouvelles organisations de classe et de masse. La reconstruction du mouvement ouvrier sur le plan de l’organisation et des idées, le développement d’une force politique anticapitaliste et révolutionnaire, sont deux tâches interdépendantes qui ne peuvent être menées que de front.

1.2. Une exacerbation de la crise sociale et politique

1.2.1. Pour le capital, la fonction du gouvernement Hollande-Valls est de faire le sale boulot que Sarkozy n’avait qu’esquissé, de façon à résoudre le différentiel de compétitivité dont le capitalisme français souffre vis-à-vis de ses principaux concurrents. Mais cette politique entraîne aujourd’hui la rupture des classes populaires avec le gouvernement et le Parti socialiste. La prise de distance d’alliés du PS (Europe écologie – les Verts) et le phénomène des « frondeurs » du PS – par-delà leurs évidentes inconséquences et calculs politiciens – en sont une conséquence directe.

1.2.2. La crise concomitante de l’UMP fait que c’est le dispositif traditionnel de domination politique de la bourgeoisie, basé depuis 1981 sur l’alternance droite-gauche, qui est également entré en crise. Ébranlée comme le PS par les scandales, écartelée entre les ambitions de ses différents « présidentiables », l’UMP peine à trouver sa place face à la pression du Front national d’un côté, à la droitisation du PS de l’autre. À la rupture des classes populaires avec le PS s’ajoute, au niveau de l’ensemble de la société, un rejet croissant de la politique et des partis. C’est l’expression hexagonale de la crise des mécanismes de représentation démocratiques bourgeois que connaissent la quasi totalité des pays d’Europe.

1.2.3. Réceptacle d’un vote-sanction anti-système et anti-UE, le FN est aujourd’hui le principal bénéficiaire de cette situation. Produit de l’affaiblissement du mouvement ouvrier, la progression de ses idées pourrait handicaper durablement la capacité des classes populaires à s’organiser de façon indépendante. La lutte contre le FN doit se mener autour de la dénonciation de son caractère pro-capitaliste et réactionnaire, la démonstration qu’il est le pire ennemi des travailleurs et des opprimés.

1.2.4. Après s’être divisé lors des municipales sur ses rapports au PS et donc au gouvernement, le Front de gauche est mal en point. Il se retrouve aujourd’hui écartelé entre l’orientation de la direction du PCF, qui pour défendre ses dernières positions électives reste collée à « la gauche » et vise à une nouvelle Union de la gauche avec les « frondeurs » et les Verts, et celle impulsée par Mélenchon, qui mise sur l’émergence d’un mouvement de type Podemos (sans comprendre que celui-ci a surgi dans un contexte de luttes de masse extra-institutionnelles), tout en se posant plus que jamais comme l’homme providentiel. Les uns et les autres maintiennent une stratégie réformiste, électorale et institutionnelle, qui est parfaitement illusoire.

1.2.5. Toutes les directions syndicales continuent à se situer sur le terrain du « dialogue social » avec le patronat et le gouvernement. Dans le même temps, les contradictions sont manifestes au sein de la CGT, en proie à des tensions récurrentes entre la ligne officielle, collaborationniste, et des secteurs militants mais aussi de l’appareil disposés à en découdre ; de Solidaires, où les dynamiques d’institutionnalisation progressent mais se heurtent aux aspirations et traditions de nombre de militants ; ou encore de la FSU, où ces dynamiques sont plus anciennes et davantage consolidées.

1.2.6. La brutalité de l’offensive patronale et gouvernementale se double d’une répression et d’une criminalisation qualitativement accrues envers tous les mouvements de résistance et de lutte, dans et hors des entreprises. À La Poste, entreprise contrôlée par l’État, des responsables syndicaux sont ainsi menacés de licenciement pour fait de grève, et des fonctionnaires de révocation pour la première fois depuis 1953. Pendant l’été 2014, le gouvernement PS a interdit des manifestations de soutien à la Palestine et a fait condamner lourdement plusieurs de leurs participants. Rémi Fraisse a été tué par les forces de répression au cours d’une manifestation : le précédent datait de 1986. Face à cette escalade contre les droits de grève et de manifestation, nous œuvrons à une riposte unitaire de toutes les forces du mouvement ouvrier et démocratique.

1.2.7. Les luttes ouvrières et populaires en France se situent encore en retrait par rapport à celles d’autres pays européens. Elles constituent pourtant le seul facteur capable de débloquer la situation dans un sens favorable aux salariés. Ainsi, au printemps et à l’été 2014, après une séquence électorale marquée par les victoires de la droite et de l’extrême droite, les mouvements de la SNCF et des intermittents, ainsi que la mobilisation en solidarité avec Gaza, avaient sensiblement modifié le climat politique.

1.2.8. Si des luttes massives nationales de la jeunesse comparables au CPE ou au mouvement lycéen de 2008 ne sont pas réapparues dernièrement, des secteurs de la jeunesse ont commencé à se mobiliser contre le gouvernement : mouvement lycéen contre les expulsions en 2013, manifestations en solidarité avec le peuple palestinien, résistances sur le terrain de l’écologie (Notre-Dame-des-Landes, Sivens...), blocages et manifs lycéennes, AG étudiantes suite à la mort de Rémi Fraisse… Des mobilisations réelles, mais plus isolées, un peu à l’image de l’éparpillement des luttes du monde du travail, ont vu le jour dans l’éducation, contre les conséquences des politiques d’austérité. Ces mobilisations expriment un ras-le-bol généralisé et diffus, mêlé parfois à un rejet des organisations traditionnelles. Dans un contexte d’affaiblissement important du gouvernement, qui n’épargne pas les institutions, et où la classe ouvrière peine à passer à la contre-offensive, le retour de phénomènes de radicalisation et de mobilisations à caractère plus massif dans la jeunesse, s’il se confirme, peut être un élément qui redynamise la situation. C’est pourquoi le NPA y intervient de toutes ses forces et cherche à converger avec la nouvelle génération militante qui y émerge.

2. CONSTRUIRE LE NPA AUTOUR D’UNE POLITIQUE D’INDÉPENDANCE DE CLASSE

2.1. Aider notre classe à s’unifier et à reprendre l’offensive, en menant une politique sans concessions envers les réformistes

2.1.1. Changer le centre de gravité du NPA
Seule une contre-offensive du monde du travail et des opprimés pourra inverser le rapport des forces. A l’heure actuelle, les luttes sont dispersées, défensives mais loin d’être inexistantes. Le centre de gravité de l’organisation, de ses discussions et prises d’initiative, que ce soit dans les comités, dans les directions intermédiaires ou dans le conseil politique national (CPN) et le comité exécutif (CE), doit être l’intervention dans ces luttes afin qu’elles se coordonnent et obtiennent des victoires. C’est sur cette base que les travailleurs et les opprimés commenceront à se dire que la lutte de classe est la méthode pour s’en sortir.
C’est aussi la capacité à mener de tels combats victorieux qui peut donner du poids à nos arguments contre l’extrême droite, à la dénonciation de son caractère anti-ouvrier, raciste et réactionnaire, donner envie aux travailleurs et à la jeunesse de s’opposer au FN comme aux autres groupes d’extrême droite.
Il ne s’agit pas seulement de soutenir les luttes qui existent, mais aussi de les impulser en y intervenant de l’intérieur et en y menant notre propre politique. Cela suppose de combattre la politique des directions syndicales, en travaillant à regrouper les équipes combatives.
Dans la jeunesse, les militants du NPA visent à construire les mobilisations sur les lieux d’étude, de formation et de travail. A partir d’une implantation dans ces milieux, il est possible de développer une implantation dans les quartiers populaires. Nous soulignons les intérêts communs que l’immense majorité des jeunes ont avec les salariés : soutenir les luttes des travailleurs (comme nous l’avons fait récemment à La Poste ou à la SNCF) afin de les aider à remporter des victoires renforce les mobilisations de la jeunesse elle-même et l’ensemble de notre camp social.

2.1.2. Articuler front unique pour l’action, construction de l’auto-organisation et défense d’une politique indépendante
Nous menons une politique de « front unique » vis-à-vis des autres courants du mouvement ouvrier. Mais cela ne veut pas dire qu’il faille faire n’importe quelle alliance à n’importe quel moment. Nous commençons par nous appuyer sur les franges de notre camp social qui veulent en découdre, et nous faisons alors tout ce qui est en notre pouvoir pour qu’un maximum de forces qui se réclament de la classe ouvrière et des luttes démocratiques participent à la bagarre.
Nous cherchons à contraindre les directions réformistes à participer aux mobilisations qui s’opposent à la politique du patronat et du gouvernement, car nous savons que leur participation élargit la mobilisation. En retour, cet élargissement a tendance à accroître la confiance des travailleurs et des jeunes dans leurs propres forces. Cependant, nous gardons en tête que ces directions ne sont que des alliés temporaires : il s’agit d’utiliser la situation créée par l’alliance plutôt que de sauvegarder l’alliance elle-même. Cela implique de donner les moyens aux travailleurs de rompre avec les réformistes quand leur politique finit par entrer en contradiction avec les intérêts vitaux de la lutte. Nous cherchons en conséquence à promouvoir les moyens qui permettent aux travailleurs de contrôler eux-mêmes le cours de la lutte (notamment les AG et comités de grève) et à proposer une politique de confrontation avec la classe dirigeante qui puisse être assumée largement. La question de l’extension des luttes et de leur convergence est une donnée essentielle vu l’éclatement actuel de notre camp social. C’est la généralisation des expériences d’auto-organisation, dans un contexte de confrontation entre les classes, qui donnera à notre camp social la force de dépasser les politiques réformistes et de s’affronter au système capitaliste, tout en lui permettant de se transformer lui-même pour devenir capable d’exercer le pouvoir.

2.1.3. À l’opposé du front social et politique, pour une politique de front unique
Cette politique de front unique est à l’opposé de celle du « front social et politique », qui pose la recherche d’alliances avec tout ou partie du Front de gauche comme préalable à l’émergence d’une « alternative politique » ainsi que d’une dynamique de mobilisation d’ensemble. Il ne faut pas confondre unité des organisations et unité de notre classe sociale. Parfois, l’unité des organisations peut se faire contre la mobilisation, et l’on doit alors être capable d’agir seul, en s’opposant à la politique des autres forces. Les directions réformistes sont trop intégrées à l’État et aux institutions capitalistes, et leurs liens avec les travailleurs trop faibles pour qu’elles puissent prendre d’elles-mêmes la moindre initiative ouvrant la voie à une mobilisation d’ampleur de notre classe sociale.
C’est précisément quand, par la force des choses, le NPA s’est fortement distingué de la politique des réformistes que son écho a été le plus fort. Ainsi, au moment des « Bonnets rouges » ou des manifestations interdites sur la Palestine, nous avons su tracer une ligne correspondant aux besoins et aspirations des secteurs mobilisés. Il ne pouvait alors être question de commencer par proposer une « alternative politique » à des forces réformistes qui restaient passives ou s’opposaient directement à la mobilisation. Inversement, lorsque nous avons choisi de les suivre, comme lors du rassemblement silencieux organisé le 2 novembre à Paris en hommage à Rémi Fraisse, cela nous a empêchés de jouer notre rôle, qui était de permettre que la colère de la jeunesse s’exprime ; heureusement, l’intervention volontariste d’un secteur de l’organisation aux côtés des jeunes mobilisés, puis un débat et des décisions de direction collectives ont alors permis de rattraper en grande partie cette erreur.
Face au rejet de Hollande et de Valls par les classes populaires, les forces réformistes envisagent désormais une « majorité alternative à gauche » avec les Verts et des secteurs du PS. Dans cette situation, publier avec ces forces des déclarations affirmant un projet politique et programmatique commun, dont on sait pertinemment qu’il n’offre aucune perspective véritable (comme cela a été le cas au sein du collectif dit 3A, « pour une alternative à l’austérité »), nous handicape pour développer une politique anticapitaliste indépendante. La même raison nous conduit à acter dès à présent l’impossibilité de constituer des listes communes avec le Front de gauche aux prochaines élections régionales.

2.1.4. Un programme d’action anticapitaliste
Nous défendons partout en tant que parti, y compris dans l’ensemble des cadres de front unique dans lesquels nous intervenons, les grands axes d’un programme anticapitaliste qui favoriseraient une dynamique de regroupement des luttes et d’affrontement d’ensemble ; un programme qui, partant des conditions et de la conscience actuelles des exploités et des opprimés, conduit à une seule et même conclusion : la nécessité de la prise du pouvoir.
Cela inclut l’interdiction des licenciements/le refus de toutes les suppressions d’emplois, l’augmentation des salaires et leur indexation sur les prix, l’abolition de tous les contrats précaires, l’ouverture des livres de comptes des entreprises, le contrôle ouvrier de la production et des services publics, l’expropriation des secteurs-clés de l’économie et des entreprises qui ferment ou licencient, l’annulation de la dette publique, la lutte contre l’Union Européenne, pour une Europe des travailleurs et des peuples. Nous défendons également une série de mesures démocratiques radicales comme l’abolition de la fonction présidentielle et du sénat, la réduction du salaire des élus au niveau d’un ouvrier qualifié, leur révocabilité. Nous développons l’idée que c’est le fonctionnement du capitalisme lui-même, basé sur la dictature des patrons et des actionnaires, qui est la plus grande entrave à la démocratie.
Nous participons pleinement aux luttes et mouvements féministes, LGBTI, écologiques, antiracistes, avec pour préoccupation non seulement de faire aboutir leurs revendications mais aussi d’aider l’ensemble des mobilisations à converger contre le patronat et le gouvernement à son service. Partout nous défendons un point de vue de classe et nous œuvrons à construire les mouvements sur des bases de masse. Dans l’intervention féministe, cela implique de recentrer nos préoccupations, débats et interventions sur les questions qui concernent l’immense majorité des femmes, en particulier les femmes travailleuses : égalité face au travail (en premier lieu salariale), lutte contre les violences machistes et sexistes, défense des droits reproductifs des femmes (contraception, avortement, PMA).
Nous ne nous contentons pas de populariser la nécessité de prendre dans la situation actuelle les mesures d’un tel programme. Nous cherchons à faire en sorte que les travailleurs et les secteurs populaires en lutte se saisissent d’une partie de ces mots d’ordre.
Nous expliquons que pour imposer l’ensemble de ces revendications, il est nécessaire que les travailleurs s’emparent du pouvoir politique ; que face à la succession de gouvernements de droite et de « gauche » défendant tous les intérêts des patrons, c’est bien un gouvernement des travailleurs qu’il faudrait mettre en place. Dans le même temps, les objectifs que nous proposons seront impossibles à atteindre sans le développement de très grandes mobilisations. Faire plier la bourgeoisie, défaire ses attaques et ouvrir une autre voie, cela impliquera un mouvement d’ensemble du type des grèves générales de Juin 36 et Mai 68, dans lequel les travailleurs pourront prendre conscience de leur force et de leur capacité collective à changer la société.

2.1.5. Une politique pour le regroupement des révolutionnaires
Prendre au sérieux un tel programme implique de ne pas mettre à égale distance les courants réformistes et ceux qui se réclament de la révolution. Etant donné que LO, AL et d’autres groupes à une échelle plus locale ont avec nous une série de points d’accords programmatiques, et qu’ils influencent des jeunes et des travailleurs qui veulent en découdre avec la classe dirigeante, nous devons leur proposer systématiquement des initiatives communes : interventions coordonnées dans la lutte de classe chaque fois que c’est possible, listes communes aux élections, initiatives politiques anti-impérialistes…
Les directions de l’extrême gauche ont, chacune à leur manière, cultivé un sectarisme confortable. Les désaccords entre les différents courants sont bien évidemment réels. Cependant, chaque fois que c’est possible, l’action commune permet de peser au maximum sur le rapport de forces, et c’est aussi à la lumière d’expériences communes qu’il devient possible de discuter des divergences de manière politique et constructive.

2.2. S’implanter, une tâche centrale pour influencer la lutte des classes

Nous devons rompre avec l’idée que participer à une recomposition à gauche autour d’un « front social et politique » offrirait un raccourci pour gagner une véritable influence. Pour développer notre orientation, il faut en avoir les moyens, c’est-à-dire disposer de militants capables de jouer un rôle quand les travailleurs, la jeunesse et les couches populaires se mettent en mouvement. Cela a été le cas à plusieurs reprises ces dernières années (retraites, luttes contre les fermetures d’usines, Poste, SNCF, etc.). Sans négliger le travail de soutien extérieur qui peut être très utile et permettre de nous lier à des travailleurs en lutte, on a pu constater que c’est là où nous étions implantés en amont que nous avons pu avoir une influence et défendre une orientation de la façon la plus efficace. C’est pourquoi la question de l’implantation et de l’intervention dans la lutte de classes doit être au centre des préoccupations des différentes instances de direction.

2.2.1. Centralité de la classe ouvrière
La volonté de s’implanter prioritairement dans les entreprises est avant tout liée à notre projet politique : le renversement du capitalisme par une révolution socialiste. Nous savons que seule la classe ouvrière, c’est-à-dire l’ensemble des travailleurs exploités, a la capacité, de par la place qu’elle occupe dans la production et l’économie, de bloquer la société et de jouer un rôle moteur dans le renversement du système. La grève dans les raffineries en 2010, celles de PSA Aulnay ou encore de la SNCF dernièrement, montrent que la classe ouvrière, qu’elle soit industrielle ou des services, est toujours en situation de jouer un rôle déterminant. Elle est dans la société la classe largement majoritaire. Ses potentialités sont bridées par le déclin et la crise des vieilles organisations politiques et syndicales, d’origine social-démocrate ou stalinienne. Mais malgré toutes les confusions héritées de leurs trahisons, on voit aujourd’hui entrer en lutte de nouvelles générations combatives.

2.2.2. L’implantation au centre de nos préoccupations
Nous devons démultiplier nos interventions en direction des entreprises. Chaque comité du NPA devrait prendre en charge une ou plusieurs diffusions régulières sur une entreprise du public ou du privé. Les directions intermédiaires devraient se charger de recenser les militants disponibles, discuter des priorités et organiser une répartition des forces pour augmenter le nombre des interventions.

2.2.3. Structurer des bulletins
L’objectif de ces interventions est bien évidemment de diffuser les points de vue du NPA sur l’actualité et notre projet de société, mais il est aussi de se lier aux salariés, de les entraîner sur notre politique et d’en gagner à l’organisation. Seule une intervention régulière, avec un matériel adapté, permet de gagner leur confiance. Dans ce cadre, les bulletins d’entreprise ou de branche qui partent des préoccupations immédiates des salariés sont un outil important. Le rôle des commissions d'intervention sur les lieux de travail (CILT) locales et de la CILT nationale devrait être de centraliser ces différents bulletins et d’aider à la sortie de nouveaux.

2.2.4. Renforcer le travail de branche et les comités de boîtes
Pour aider à l’intervention, à formuler une politique pour les différents secteurs, nous devons renforcer la structuration des branches (Poste, SNCF, santé, automobile…) dans le NPA par la tenue de réunions nationales régulières, de listes de diffusion permettant d’échanger des informations précises sur les luttes, l’état d’esprit des salariés, la publication des bulletins, etc. De même, partout où c’est possible, il faut pousser à la construction de comités de boîtes regroupant les militants d’une ville ou d’un département qui travaillent ou interviennent sur la même entreprise. Ce cadre permet de discuter et de coordonner une intervention politique des militants, en s’extrayant des pressions de la routine syndicale et de la politique des directions syndicales. Il s’avère aussi un moyen efficace d’intégrer aux discussions de l’organisation les salariés que nous gagnons dans ces entreprises.

2.2.5. Soutenir activement toute lutte significative
A chaque conflit important et chaque fois que c’est possible, les militants du NPA doivent se mettre à la disposition des salariés pour les aider à défendre et populariser leur lutte. Les collectes pour la caisse de grève, les rassemblements, concerts et réunions publiques de solidarité sont d’abord des moyens d’aider la lutte à être victorieuse, mais ils permettent aussi d’établir des rapports de confiance sur la base desquels nous pouvons gagner de nouveaux sympathisants et militants.

2.2.6. Une politique d’embauche
L’organisation doit se donner une politique et des cadres appropriés pour aider les camarades qui le souhaitent à trouver un emploi, en particulier dans des entreprises et services stratégiques.

2.2.7. S’implanter dans la jeunesse
La jeunesse, qu’elle soit scolarisée, en formation ou déjà travailleuse, joue un rôle particulier. Moins installée dans la routine que ses aînés, il lui reste toute une vie à construire dans cette société, ce qui lui donne d’autant plus l’envie d’en finir avec un système qui ne lui offre aucun avenir. À l’image de ce qu’on a pu voir en Tunisie ou en Turquie, la jeunesse est souvent plus radicale, plus prompte à se mobiliser, et ses luttes peuvent être des déclencheurs insufflant de la confiance aux salariés et à la population.
Pour une organisation révolutionnaire, être liée et implantée dans ce secteur de la société est ainsi déterminant. Un effort collectif conscient est donc nécessaire pour intervenir dans les lieux où la jeunesse se concentre, comme les facs et les lycées, mais aussi pour s’adresser à elle de manière spécifique, à la fois autour de ses préoccupations concernant son avenir, ses diplômes, ses conditions d’études, et en répondant à son potentiel particulier de radicalité. Chaque fédération du NPA doit aider de manière volontariste à la construction du secteur jeune, en soutenant matériellement et politiquement les camarades qui élaborent et mènent cette activité.

2.2.8. Une politique pour les luttes
Bien sûr, il ne suffit pas d’être implantés pour influencer la lutte des classes, encore faut-il y défendre une orientation qui aide à lever les obstacles : blocages des directions syndicales, luttes parcellaires et isolées qui se soldent souvent par des défaites… Dans le cadre des mobilisations, en fonction des conditions et lorsque c’est possible, nous poussons à l’extension aux autres métiers de l’entreprise et, au-delà, à d’autres secteurs professionnels. Pour que les salariés prennent leurs luttes en main et pour lever le blocage des directions syndicales, nous poussons à l’organisation d’AG souveraines et à la structuration de comités de grève. Nous pouvons aussi impulser des coordinations de secteur à l’image de ce qui s’est mis en place dans la santé. L’orientation à défendre dans les luttes doit être au centre des préoccupations de nos instances (comités, directions locales, CILT, CPN, CE).

3. NOTRE OBJECTIF STRATÉGIQUE : UN PARTI POUR LA RÉVOLUTION ET LE SOCIALISME

3.1. À six ans du congrès de fondation : un bilan pour avancer

Telles sont les grandes lignes de l’orientation que nous défendons pour les mois et années à venir. Elles impliquent un bilan d’étape de l’expérience du NPA jusque-là, d’autant plus nécessaire qu’il existe des liens indissociables entre l’orientation immédiate, la stratégie et le type d’organisation à construire.

3.1.1. Même si des facteurs objectifs – dont l’émergence du Front de Gauche – ont joué un rôle, la crise de notre organisation est aussi liée à l’orientation mise en place, ainsi qu’à la faiblesse de ses délimitations stratégiques.

3.1.2. L’idée selon laquelle il faudrait faire émerger une « alternative politique crédible » pour pouvoir débloquer la situation, tout comme le fait d’avoir délimité fondamentalement la politique du NPA par la seule indépendance vis-à-vis du PS, ont conduit toute une partie de ses militants à rejoindre le Front de gauche. Ce sont les mêmes conceptions qui justifient aujourd’hui la formule d’« opposition de gauche », pensée comme un front social et politique avec les composantes du Front de gauche et les secteurs qu’elles influencent ; cela conduit à centrer les préoccupations du NPA autour de la recherche d’accords unitaires au sommet, au lieu de son implantation et de la politique qu’il peut défendre dans la lutte de classe.

3.1.3. Nous avons pourtant bien vu, par exemple à l’occasion du mouvement sur les retraites en 2010, à quel point les limites de notre implantation nous handicapent pour mener une politique. La participation à des collectifs unitaires a été l’alpha et l’oméga de notre intervention, sur des contenus politiques parfois très faibles et sans que nous y menions de réelles batailles pour notre propre politique.

3.1.4. Nous avons aussi parié sur une construction reposant en grande partie sur les apparitions médiatiques de nos porte-paroles et sur de bons scores électoraux, en négligeant les tâches de construction et d’implantation dans la classe ouvrière et la jeunesse.

3.1.5. Pour relancer le NPA, il nous faut rompre avec cette orientation. Nous avons également besoin d’expliquer plus largement les divergences politiques et stratégiques que nous avons avec les réformistes. L’absence d’un projet de société alternatif et d’une vision sur les moyens d’y parvenir représente aussi un handicap pour offrir une perspective face au désarroi qui s’est installé après les dégâts que le stalinisme a infligés à tout projet émancipateur. Avancer sur ces questions est pourtant indispensable pour ne pas laisser au FN l’espace d’une radicalité anti-système.

3.2. L’actualité d’un projet révolutionnaire

3.2.1. Les premiers processus révolutionnaires du XXIème siècle au Sud de la Méditerranée n’ont pas débouché sur un processus de rupture avec le capitalisme. En Égypte ou en Tunisie, les travailleurs ne disposaient pas d’un parti capable d’exploiter à leur profit le surgissement de situations révolutionnaires. Ce sont les jeunes et les travailleurs qui se sont battus en risquant (et parfois en perdant) leur vie, mais ce sont d’autres qui ont récolté les fruits de la lutte : différentes fractions des classes dirigeantes (islamistes, armée ou débris relookés de l’ancien régime) se sont emparées du pouvoir. Malgré les reculs actuels, ces processus révolutionnaires ne sont sans doute pas terminés et ils ont beaucoup à nous apprendre. Ils n’en ont pas moins confirmé la nécessité de la construction de partis révolutionnaires implantés, à même de proposer une perspective de classe et indépendante, en amont de l’apparition de situations où le pouvoir de la classe dirigeante est ébranlé.

3.2.2. En Europe, dans les pays où les luttes de classe ont été les plus fortes, des partis « larges » néo-réformistes, parfois présentés comme des modèles à reproduire partout ailleurs (Syriza ou Podemos), ont réussi à acquérir une audience de masse. Mais ils sont incapables d’orienter l’énergie des mobilisations vers une remise en cause des bases du pouvoir de la bourgeoisie et de l’UE. Ces partis, basés sur la perspective d’une forme ou d’une autre de gouvernement de gauche, ont été très rapidement polarisés par la recherche d’un débouché institutionnel, synonyme d’adaptation au système capitaliste. Se préparer aux possibles explosions sociales à venir nécessite de construire un tout autre type d’organisation.

3.2.3. Dans les rapports de forces actuels et dans un contexte de crise des partis bourgeois traditionnels, ce sont le plus souvent les courants les plus à droite qui parviennent à se positionner comme « anti-système » et à capter ainsi une bonne part du mécontentement populaire. Préciser nos orientations stratégiques fondamentales, radicalement distinctes de celles des réformistes, devient essentiel si l’on veut contribuer au surgissement d’un pôle anticapitaliste et de classe, capable de disputer à l’extrême droite l’espace du mécontentement et de la radicalité. De la même façon, afin de chercher à converger avec les phénomènes de radicalisation dans la jeunesse (que l’on a observés en Grèce ou dans l’État espagnol, et qui pourraient trouver un écho en France), nous devons être celles et ceux qui proposent la perspective, ambitieuse mais la seule réaliste, du renversement du système capitaliste et de la nécessité de construire un parti afin de le préparer.

3.2.4. C’est pourquoi, dans le cadre du débat stratégique et programmatique qui s’ouvrira à partir de ce congrès, le NPA devrait pouvoir avancer dans une série de clarifications. La transformation révolutionnaire de la société, c’est la révolution socialiste ; la rupture avec les institutions, c’est le renversement de l’État et son remplacement par un pouvoir des travailleurs basé sur des organes de démocratie ouvrière et populaire. Les travailleurs ont à y jouer un rôle central, car ce sont eux qui ont les moyens de bloquer l’économie par la grève générale et d’ouvrir ainsi la possibilité de la prise du pouvoir. Notre objectif à long terme est celui d’une société communiste, débarrassée de toute forme d’exploitation et d’oppression, capable d’en finir avec la destruction systématique de la nature ainsi qu’avec la division entre travail intellectuel et travail manuel.

3.2.5. La reconstruction de la conscience de classe passe fondamentalement par les expériences de lutte du monde du travail et de la jeunesse. Pour autant, parvenir à expliquer et à populariser nos idées contribuerait à la réhabilitation d’un projet émancipateur, qui redonne un sens à un engagement militant et révolutionnaire. Ces mêmes idées tracent aussi les contours du parti que nous devons construire.

3.3. Construire une organisation pour la révolution, intimement liée aux processus de lutte

3.3.1. Nous ne sommes pas une organisation comme les autres. Nous ne pensons pas que nous pourrons faire changer les choses dans le cadre des institutions actuelles, même si nous obtenions de gros scores aux élections et beaucoup d’élus. Nous nous présentons aux élections parce qu’elles nous permettent d’avoir une audience et d’exprimer nos idées. Mais le centre de gravité de notre activité se situe sur le terrain des luttes. Nous n’aspirons à avoir des élus que dans la mesure où cela peut servir notre objectif de renversement du système capitaliste.

3.3.2. Nous cherchons en permanence à montrer notre utilité immédiate sur le terrain de la lutte des classes, des combats sociaux et politiques. C’est face à ces échéances que l’organisation se forge et se prépare aux affrontements plus sérieux qui suivront.

3.3.3. C’est pour cela que nous ne construisons pas une organisation d’adhérents passifs mais de militants, qui donne à chacun de ses membres la possibilité de participer activement à sa construction et à son intervention pour influencer la lutte des classes.

3.3.4. Nous cherchons à y regrouper les militants les plus combatifs des différentes luttes : grévistes de PSA, de la SNCF, jeunes mobilisés contre les violences policières… C’est en apparaissant comme l’organisation qui permet à toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés de continuer à lutter, en coordonnant leur activité, que nous gagnerons en influence.

3.3.5. La formation des militants est une nécessité pour intervenir à partir d’une vision d’ensemble du système capitaliste, mais c’est aussi une garantie de démocratie interne, car elle permet de donner à chacune et à chacun les outils afin de maîtriser les débats et de prendre position en se déterminant soi-même. La lutte pour les idées marxistes est inséparable de la lutte pour une politique indépendante des réformistes. Le NPA doit être capable de discuter collectivement des expériences faites par ses propres membres et d’en tirer des leçons, y compris sur le plan programmatique, tout comme de s’appuyer sur des discussions théoriques pour l’élaboration de son orientation.

3.3.6. Le système capitaliste est international, la lutte des classes l’est aussi : une victoire pour les travailleurs dans un pays peut encourager notre classe partout ailleurs, une défaite ici est une opportunité pour les capitalistes de gagner du terrain dans les autres pays. Nous cherchons à apprendre des expériences de la classe ouvrière et des organisations révolutionnaires dans le monde. La construction d’une organisation révolutionnaire en France est donc indissociable de celle d’une organisation révolutionnaire internationale. Aucune des tendances internationales existantes ne peut répondre seule à cette tâche, c’est pourquoi nous prenons des initiatives visant à échanger et regrouper les révolutionnaires sur la base de campagnes communes et de discussions programmatiques. Tout en luttant d’abord et avant tout contre notre propre impérialisme, nous nous situons en solidarité active avec les luttes des travailleurs et des opprimés du monde entier.

Armelle (CPN-CE, 92N), Catherine (CPN, 93), Christophe (CPN, 14),  Claude (CPN, 78), Damien (CPN-CE, 59), Daniela (CPN-CE, 93), David (CPN, 13), Gaël (CPN, 57), Gaël (CPN-CE, 92N), Guillaume (CPN-CE, 75), Jean-Baptiste (CPN, 92N), Jean-François (CPN, 93), Jean-Philippe (CPN-CE, 75), Laura (CPN, 93), Léa (CPN, 92N), Marie-Hélène (CPN-CE, 76), Mathilde (CPN-CE, 92N), Mina (CPN, 92N), Orianne (CPN, 72), Régis (CPN, 76), Vincent (CPN, 68), Virginia (CPN, 75), Xavier (CPN-CE, 92N), Yann (CPN, 75).

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Message  Roseau Jeu 20 Nov - 13:09

Résumons cette contribution for utile:

L'alternative politique à défendre doit se distinguer des replâtrages incessants
des politiciens réformistes, FdG ou ex-FdG.

Les travailleurs et les jeunes n'y croient plus pour au moins deux raisons:
1) les solutions d'aménagement du capitalisme ne sont pas réalistes dans la crise,
2) les politiciens qui les portent ont la réputation méritée
de ne mener au bout qu'une seule lutte, celle des places dans le système.

Autrement dit, toutes les mesures d'urgence proposées
n'ont de sens qu'en disant la vérité:
pour éviter la barbarie, il faut désormais passer à une société écosocialiste,
et pour cela préparer le projet et le parti d'une révolution sociale.
Roseau
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Message  Prado Jeu 20 Nov - 14:47

Roseau a écrit:Résumons cette contribution for utile:
(...)
Autrement dit, toutes les mesures d'urgence proposées
n'ont de sens qu'en disant la vérité:
pour éviter la barbarie, il faut désormais passer à une société écosocialiste,
et pour cela préparer le projet et le parti d'une révolution sociale.

Une société "écosocialiste" ? Cette notion n'est pas vraiment présente dans cette plateforme...et je doute que tous ses signataires se reconnaissent dans cette idée.

Prado

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Message  Roseau Jeu 20 Nov - 16:02

Merci, c'est une remarque pertinente!
Le mot n'y figure pas, mais le fond y est (voir par ex para 1.1.2.).
C'est moi qui ai introduit le mot écosocialiste.
Je l'ai fait souvent, par commodité,
mais je me demande souvent si ce n'est pas une erreur,
autrement dit si il ne suffit pas de parler du socialisme,
tant celui-ci n'aurait plus aucun sens si il n'était pas écologique.
Il m'arrive souvent de parler de révolution de civilisation,
ce qui est proche de la même préocupation.
Roseau
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Message  Byrrh Mar 30 Déc - 6:26

G_K a écrit:Une brochure sur l'homophobie et les classes sociales
Cette brochure a été réalisée à partir d'un exposé donné lors de la dernière université d'été du NPA, publié sur le blog du courant et sur le site du NPA, et dans de larges extraits dans le n°58 de la revue L'Anticapitaliste (octobre 2014).

Cet exposé est une bonne réponse à pas mal de fantasmes réactionnaires de notre époque. Je suis heureux que ma documentation ait pu servir à son auteur, dont je tiens à préciser qu'il n'est ni un intellectuel, ni un petit-bourgeois, "simplement" un travailleur communiste.

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Message  MO2014 Mar 30 Déc - 16:24

G_K a écrit:Mis en ligne le 19/11/2014 sur le blog du courant :

Texte de la plateforme 3 du III° congrès du NPA soumise au vote par le courant A&R et le CCR




Pour évaluer l'importance donnée par ce courant à la place des luttes politiques  de l'immigration post coloniale contre l'état raciste, je me suis livré à une rapide recherche sur mots clefs qui donne :

0 occurrence
émigré
immigré
émigration
immigration
racisme
islamophobie
négrophobie
antisémitisme
musulman
islamisme
colonial
1 occurrence :
islamiste
raciste
anti-raciste

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Message  Byrrh Mar 30 Déc - 16:39

MO2014 a écrit:
G_K a écrit:Mis en ligne le 19/11/2014 sur le blog du courant :

Texte de la plateforme 3 du III° congrès du NPA soumise au vote par le courant A&R et le CCR




Pour évaluer l'importance donnée par ce courant à la place des luttes politiques  de l'immigration post coloniale contre l'état raciste, je me suis livré à une rapide recherche sur mots clefs qui donne :

0 occurrence
émigré
immigré
émigration
immigration
racisme
islamophobie
négrophobie
antisémitisme
musulman
islamisme
colonial
1 occurrence :
islamiste
raciste
anti-raciste
Et pourtant, les militants de ce courant ont toujours combattu le racisme, y compris sous ses oripeaux islamophobes, et autrement que par des libelles d'intellos. Les petits-bourgeois du PIR pourraient difficilement en dire autant, par exemple, en matière de combat contre les idéologies anti-homosexuelles (et pour cause).

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Message  MO2014 Mar 30 Déc - 16:47

les bons vieux réflexes des années 30 :
Byrrh a écrit:"des libelles d'intellos. Les petits-bourgeois
Twisted Evil

Oui ça fait mal le factuel et le vérifiable. Tandis que les insultes d'un gauchiste blanc ça fait rire.
Car la différence entre nos organisations est simple. Nous n'avons pas la prétention de mener tous les combats nous n'en menons qu'un seul celui de émigrés post coloniaux contre l'état raciste.
Vous avez la prétention de les mener tous, ce qui est une tartufferie en particulier pour les luttes concernant les émigrés au vue de sa place dans votre résolution.


Dernière édition par MO2014 le Mar 30 Déc - 16:58, édité 3 fois

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Message  Byrrh Mar 30 Déc - 16:53

MO2014 a écrit:Oui ça fait mal le factuel et le vérifiable. Tandis que les insultes d'un gauchiste blanc ça fait rire.
A encadrer ! Laughing

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Message  MO2014 Mar 30 Déc - 17:08

MO2014 a écrit:les bons vieux réflexes des années 30 :
Byrrh a écrit:"des libelles d'intellos. Les petits-bourgeois
Twisted Evil

Oui ça fait mal le factuel et le vérifiable. Tandis que les insultes d'un gauchiste blanc ça fait rire.
Car la différence entre nos organisations est simple. Nous n'avons pas la prétention de mener tous les combats nous n'en menons qu'un seul celui de émigrés post coloniaux contre l'état raciste.
Vous avez la prétention de les mener tous, ce qui est une tartufferie en particulier pour les luttes concernant les émigrés au vue de sa place dans votre résolution.

L'oppression et l'exploitation s'exerce avec le plus de force sur quelle couches du prolétariat ? Sur les émigrés et les descendant de l'émigration post coloniales les "nègres" et les "bougnoules". Ce sont eux qui ont les boulots de merde, les plus durs, les plus mal payés. Ce sont eux qui vivent dans les cités de la honte ou personne ne voudrait loger. Ce sont eux qui ne peuvent pas s'habiller comme ils le souhaitent. Ce sont eux qui sont tutoyés, discriminés, insultés, expulsés...etc. J'arrête il en faudrait des pages.
Et ce sont eux qui sont absents de ta résolution quand tu parles de manière abstraite et vide de sens de "travailleurs". Alors encadre autant que tu veux et continue de voir la lutte anti-raciste comme une "participation" (dans ton texte) et non pas comme l'axe central de la lutte contre l'exploitation et l'oppression de classe et de son instrument, l'état.

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Message  verié2 Mar 30 Déc - 20:38

L'oppression et l'exploitation s'exerce avec le plus de force sur quelle couches du prolétariat ?
D'une part les prolétaires issus de l'immigration ne sont pas seuls à subir l'exploitation la plus dure : les conditions d'une partie des jeunes chômeurs d'autres origines et d'une partie des femmes prolétaires ne sont pas meilleures. Dans de grandes entreprises, de l'automobile par exemple, les conditions de travail sont les mêmes pour tous. D'autre part, une petite bourgeoisie s'est développée parmi ces catégories issus de l'immigration. C'est cette petite bourgeoisie qui peut avoir intérêt, ou croire avoir intérêt, à diviser les travailleurs en fonction de leurs origines, tout comme des politiciens peuvent inversement trouver un intérêt à cette division.

Nous devons certes prendre en compte les spécificités de l'oppression subie par certaines catégories, mais avec l'objectif d'obtenir l'unité du prolétariat contre le capital. Ce n'est pas défendre les véritables intérêts des couches les plus exploitées que de les opposer aux autres.

On ne peut refuser à qui que ce soit le droit de s'organiser comme il l'entend, avec qui il l'entend, mais les chances des prolétaires issus de l'immigration de changer leur sort sont très faibles sans l'unité avec les autres travailleurs, et vice versa d'ailleurs.

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Message  Toussaint Mar 30 Déc - 21:23

Nous devons certes prendre en compte les spécificités de l'oppression subie par certaines catégories, maiscontre le capital. Ce n'est pas défendre les véritables intérêts des couches les plus exploitées que de les opposer aux autres.

On ne peut refuser à qui que ce soit le droit de s'organiser comme il l'entend, avec qui il l'entend, mais les chances des prolétaires issus de l'immigration de changer leur sort sont très faibles sans l'unité avec les autres travailleurs, et vice versa d'ailleurs.

Pour la première affirmation, tout est dans le "certes" et le "mais" et résume bien l'antiracisme blanc. La simple analyse de la phrase est dévastatrice. Sans même insister sur le terme "prendre en compte", qui ne signifie en aucun cas une reconnaissance, mais une inclusion dans les considérations tactiques. Un peu comme la critique de l'ex-LCR à la loi raciste de 2004 condamnée car pouvant "apparaître comme discriminatoire" aux yeux des musulmans (et des seuls musulmans, évidemment, embrouillés par leur idéologie obscurantiste, cela va sans dire... Toute la tactique étant de les intégrer dans le front commun en relativisant leurs revendications pour ne pas choquer la majorité blanche. On a donné, et on ne nous y reprendra jamais plus.

"On ne peut refuser"... Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy  Heureusement les concernés ne vous demandent pas d'accepter ni de refuser, ils se constituent précisément en force indépendante pour se passer de votre approbation. Je me souviens des réactions haineuses à l'Appel des Indigènes, nous étions sur le FMR traités de communautaristes, ce bon concept policier républicain et colonial, d'être des marionnettes de Tariq Ramadan (le pauvre avait signé l'Appel tout en nous disant en "interne" que c'était une erreur, un peu avec les arguments de vérié, sauf qu'il parlait de constituer un front des opprimés, femmes, gays, lesbiennes, musulmans, indigènes, travailleurs, etc). Nous avons même été en conséquence été qualifiés par les loïstes de tout poil d'être les relais de l'intégrisme, pas moins, et par beaucoup de développer un racisme à l'envers. En parallèle, Rouge et LO publiait des articles élogieux sur Malcolm X...  Very Happy  C'était l'époque où ce cher Picquet parlait de racisme anti-blanc dans Marianne... Vous n'avez certes pas pu empêcher les Indigènes de se créer mais ce ne fut pas faute d'essayer.

"Les nègres vous emmerdent comme disait Aimé Césaire."


D'autre part, une petite bourgeoisie s'est développée parmi ces catégories issus de l'immigration. C'est cette petite bourgeoisie qui peut avoir intérêt, ou croire avoir intérêt, à diviser les travailleurs en fonction de leurs origines, tout comme des politiciens peuvent inversement trouver un intérêt à cette division.

Et cette petite-bourgeoisie, c'est quoi, au juste? et c'est qui? Le PIR? Les profs et les sociologues comme Said Bouamama? Ou carrément des petits patrons comme Barça, l'ancien chef de LO, la secte islamophobe?

Les petits-bourgeois du PIR


Byrrh, tu ne sais pas grand-chose du PIR, visiblement. Et c'est très précisément le genre de choses que l'on proférait dans les organisations très prolétariennes de l'EG française contre celles et ceux qui demandaient le droit ou le non-refus Very Happy  de construire un movement LGBT, ce fut aussi l'insute contre les féministes.


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Message  Dinky Mar 30 Déc - 21:26

verié2 a écrit:
L'oppression et l'exploitation s'exerce avec le plus de force sur quelle couches du prolétariat ?
D'une part les prolétaires issus de l'immigration ne sont pas seuls à subir l'exploitation la plus dure : les conditions d'une partie des jeunes chômeurs d'autres origines et d'une partie des femmes prolétaires ne sont pas meilleures. Dans de grandes entreprises, de l'automobile par exemple, les conditions de travail sont les mêmes pour tous. D'autre part, une petite bourgeoisie s'est développée parmi ces catégories issus de l'immigration. C'est cette petite bourgeoisie qui peut avoir intérêt, ou croire avoir intérêt, à diviser les travailleurs en fonction de leurs origines, tout comme des politiciens peuvent inversement trouver un intérêt à cette division.

Nous devons certes prendre en compte les spécificités de l'oppression subie par certaines catégories, mais avec l'objectif d'obtenir l'unité du prolétariat contre le capital. Ce n'est pas défendre les véritables intérêts des couches les plus exploitées que de les opposer aux autres.

On ne peut refuser à qui que ce soit le droit de s'organiser comme il l'entend, avec qui il l'entend, mais les chances des prolétaires issus de l'immigration de changer leur sort sont très faibles sans l'unité avec les autres travailleurs, et vice versa d'ailleurs.

On ne peut qu'être d'accord avec ce propos Vérié2, qui devra cependant continuer de s'excuser d'être un "gauchiste blanc".
Mais qu'un truc comme le PIR oblige, pour répondre aux provocations hargneuses, à énoncer de telles évidences, montre surtout qu'il n'y a rien à discuter avec ces gens là qui sont clairement dans un autre camp que celui des communistes et des travailleurs.

C'est cette petite bourgeoisie qui peut avoir intérêt, ou croire avoir intérêt, à diviser les travailleurs en fonction de leurs origines, tout comme des politiciens peuvent inversement trouver un intérêt à cette division.

C'est bien résumé même si, heureusement, leur capacité de nuisance est nulle dans le prolétariat et si, malheureusement, d'autres courants réacs, bien réels, eux, se chargent de véhiculer et renforcer les préjugés mortels de division qui affaiblissent le camp des travailleurs et des classes populaires face à leurs exploiteurs communs, blancs ou pas blancs.


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Message  Toussaint Mar 30 Déc - 21:37

ces gens là qui sont clairement dans un autre camp que celui des communistes et des travailleurs.

Very Happy Very Happy Very Happy
Il n'a pas fallu longtemps pour que le raciste islamophobe loïste de service reconnaisse cette fois son camarade vérié, je vous laisse entre militants blancs à vos embrassades émouvantes.

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Message  MO2014 Mer 31 Déc - 0:13

Pour compléter ce qu'a dit kouhia Toussaint  Wink  une excellente intervention de Sadri Khiari (tenue au Colloque « Penser l’émancipation »,  Lausanne, les 25 et 27 octobre 2012 :

Il y aurait beaucoup à dire – à apprécier et à critiquer – sur l’internationalisme tel qu’il a été porté par le mouvement ouvrier, et notamment par ses tendances les plus radicales, au cours du siècle dernier. Idéal généreux d’émancipation humaine, il a connu des moments glorieux dont il m’est difficile de parler sans émotion. Les deux exemples qui me viennent immédiatement à l’esprit sont l’extraordinaire mouvement de solidarité suscité par la révolution espagnole et, évidemment, puisque cela me concerne directement, le soutien apporté par de nombreux mouvements internationalistes, communistes ou anarchistes, aux luttes anticolonialistes.

Je pourrais évoquer quantité d’autres exemples. Il se trouve qu’un ami m’a envoyé récemment un court extrait d’un texte de Trotsky datant de mai 1938 que je mourrais d’envie de partager à mon tour sans en trouver l’occasion. Cette conférence me la fournit. Le voici, il est magnifique : « Supposons que, dans la colonie française d’Algérie, éclate demain une rébellion, sous la bannière de l’indépendance nationale et que le gouvernement italien, poussés par ses propres intérêts impérialistes, livre des armes aux insurgés. Quel devrait être dans ce cas, le comportement des ouvriers italiens ? J’ai délibérément pris l’exemple d’une révolte contre un impérialisme démocratique et d’ingérence en faveur de rebelles par un impérialisme fasciste. Les ouvriers italiens doivent-ils empêcher l’envoi d’un navire avec des armes pour les Algériens ? Supposons qu’un quelconque gauchiste réponde à cette question par l’affirmative. Tout révolutionnaire, de concert avec les ouvriers italiens et les Algériens rebelles, rejetterait avec indignation cette réponse. Même si dans l’Italie fasciste à ce moment éclate une grève générale des marins, dans ce cas les grévistes doivent faire une exception en faveur des navires qui apportent de l’aide aux esclaves coloniaux, sinon ils seraient des syndicalistes jaunes, et non des ouvriers révolutionnaires [1]. »

En ces temps de guerres impériales, d’interventions ou de menaces d’intervention impérialistes ici ou là, ces phrases pourraient être longuement commentées, tant du point de vue des militants de gauche agissant dans le cadre d’un Etat impérialiste que du point de vue des militants agissants dans un pays en révolution auxquels un Etat impérialiste, en fonction de ses propres calculs, fournit une aide militaire. Mais là n’est pas le sujet de cette communication. Je me bornerais ici à souligner une des idées fortes de ce paragraphe, en l’occurrence : la priorité absolue que devraient donner les ouvriers au soutien à la lutte anticoloniale menée dans un pays dominé y compris lorsque ce soutien se fait au détriment de leurs propres luttes et risquent de les diviser eux-mêmes. Bon, je m’arrête pour en venir à ce dont je voudrais parler ici et qui n’est pas nécessairement sans rapports.

La question coloniale, sous une forme renouvelée, se pose désormais au cœur des métropoles impériales. Elle s’était déjà posé de cette manière aux Etats-Unis à travers la question noire. A propos de l’esclavage et de la guerre de sécession Marx avait proposé, quant à lui, des réponses inspirées d’une approche internationaliste. Au XXème siècle, le Parti communiste américain et les organisations trotskistes avaient également abordé de front cette problématique. Les Afro-américains, hélas, ne sont toujours pas sortis de l’auberge. La domination raciale, ce colonialisme intérieur, est toujours omniprésente aux Etats-Unis. Elle se double de plus en plus d’une autre forme de conflictualité raciale engendré par l’afflux massif de populations immigrées, originaires notamment des pays d’Amérique Latine.



C’est cela la forme nouvelle de colonialisme surgie au cours de ces dernières décennies et qui interroge profondément l’internationalisme traditionnel : l’émigration massive de populations du sud vers les métropoles impériales, leur stabilisation et leur reproduction. J’aborderai plus particulièrement cette question à partir du cas de la France où la gauche radicale a une fâcheuse tendance à oublier dans ses réflexions stratégiques l’importance décisive de populations opprimées issues des anciennes colonies et de ses « territoires d’Outre-mer ».

La gauche radicale ne méconnait pas totalement le lien étroit qui associe l’oppression subies par les populations issues de l’immigration et la domination impérialiste néo-coloniale. Elle n’en retient cependant qu’une des facettes, occultant ce qu’expliquait pourtant le sociologue Abdelmalek Sayyed, en l’occurrence que l’immigré n’est jamais seulement un immigré. Il demeure un émigré, indissociablement émigré-immigré. Lorsqu’en outre, il est originaire d’un pays colonisé ou dépendant et qu’il s’installe dans un Etat impérial, comme la France, un Etat producteur, en son propre sein, de hiérarchies raciales, l’émigré-immigré se déplace, en fait, dans un même continuum de relations de pouvoir marquées par la colonialité. Alors même qu’il s’insère dans la trame du pouvoir capitaliste, il reste, dans son statut social, politique, culturel, symbolique, pris, enserré dans les rapports coloniaux ou néo-coloniaux de domination. En cela, il se distingue réellement des immigrations intra-européennes. En cela, contrairement à ces dernières, il transmet à sa descendance son propre mouvement d’émigration-immigration et le rapport colonial qui en est la matrice. Pour la gauche radicale, cependant, une fois en France, l’immigré n’est plus qu’immigré et les générations qui le prolongent des Français comme les autres, non pas soumis aux rapports impérialistes néo-colonialistes mais à un manque de droits, à des préjugés racistes et aux discriminations qui en seraient la conséquence.

A cette incompréhension de la spécificité de l’immigration issue des anciennes colonies s’ajoute une vision réductrice de la notion de racisme. L’une des dimensions du rapport néo-colonial qui échappe, en effet, à la gauche, c’est qu’il perpétue également le rapport racial produit par la colonisation. Cette dernière, identifiée généralement à une période révolue de l’expansion impériale, est comprise par la gauche comme occupation de territoire, comme une forme d’oppression nationale doublée d’une exploitation de type capitaliste. Or, c’est sous l’angle des rapports sociaux qu’elle a développés qu’il faut appréhender la colonisation. Et l’une des caractéristiques sinon la caractéristique fondamentale de ces rapports sociaux, c’est leur racialisation. Le colonialisme moderne, en effet, cette forme sociale qui a accompagné la modernité capitaliste et étatique, c’est la construction d’une hiérarchisation sociale mondiale basée sur la notion de race, c’est la constitution d’une stratification statutaire des pouvoirs, fondement de la suprématie blanche, à tous les niveaux du lien social. On peut l’appeler colonialité ou racialité des rapports de pouvoir, elle continue d’être reproduite à l’échelle internationale par les nouvelles formes de domination impérialiste, indépendamment de l’occupation de territoires.

Dans son écrasante majorité, cependant, la gauche persiste à interpréter le racisme d’un point de vue moral. Il serait une idéologie venant d’un passé pré-moderne, toujours vivace, l’expression de la haine de l’Autre, du rejet de la différence, d’une intolérance qui viendrait des âges les plus obscures, une disposition qu’attiseraient les forces les plus réactionnaires, relayées de manière démagogique par la bourgeoisie pour diviser les classes populaires.

L’incapacité à saisir le racisme dans la profondeur de ses rapports avec le capitalisme et l’impérialisme, n’est pas sans conséquences sur l’action que la gauche radicale mène sur le front de la lutte antiraciste. Elle se borne ainsi à une attitude pédagogique (« L’ennemi, c’est le banquier, pas l’immigré »), et agit contre les différents types de discriminations comme le ferait n’importe quelle association de défense des droits de l’homme, tout en l’accompagnant parfois d’un discours anticapitaliste. La démarche d’ensemble vise à favoriser l’intégration de tous dans la lutte considérée comme principale, en l’occurrence la lutte anticapitaliste.

Cette stratégie, finalement plus droitsdelhommiste qu’anticapitaliste ou internationaliste, a cependant lamentablement échoué. Les couches subalternes blanches sont de plus en plus sensibles à la rhétorique raciale, dans ses expressions nouvelles, tandis que les populations issues de l’immigration regardent la gauche, y compris la gauche radicale, avec méfiance. L’illusoire « Français, immigrés, même patron, même combat », version hexagonale du « prolétaires de tous les pays unissez-vous », ne fait recette ni chez les uns ni chez les autres. Ce n’est pas par hasard.

La gauche vitupère, donc, contre les forces politiques racistes, accusées d’opposer les travailleurs blancs aux travailleurs issus de l’immigration. Elle n’a pas tort. Ou seulement pour une part. Elle fait le même reproche aux mouvements qui, comme le Parti des indigènes de la république, affirment la nécessité de l’indépendance politique des populations issues de l’immigration. Elle a tort. Complètement. Elle ne perçoit pas, en effet, que, outre d’autres formes de hiérarchisations sociales propres notamment aux logiques capitalistes ou patriarcales, le monde du travail est déjà divisés, stratifiés, par les rapports raciaux et que les classes populaires blanches, en tant que groupe, que collectif, et non pas comme somme d’individus, ont des privilèges par rapport à l’ensemble des populations des anciennes colonies.

Ce sont ces privilèges, reposant sur la domination impériale et les rapports raciaux qui la prolongent en métropole, qui hiérarchisent les classes populaires et développent en leur sein des conflictualités qu’entretiennent à leur profit les classes dirigeantes. Dans l’entreprise comme dans les quartiers populaires, nous n’avons pas seulement les prolétaires, travailleurs, précaires ou chômeurs, qui s’opposent aux classes supérieures. Nous avons également les prolétaires blancs qui défendent leurs maigres privilèges de Blancs ou de « vrais Français » face aux prolétaires issus des colonies. La convergence entre les deux, induite par leur confrontation objective à un même système capitaliste, n’existe qu’à l’état de potentiel, un potentiel dont la réalisation se heurte à la barrière raciale qui structure l’ensemble du corps social. Loin d’être une vertu immanente aux rapports de production capitaliste, l’unité de classe ne saurait prendre forme autrement qu’en termes d’alliances conflictuelles qui dépendent pour exister de l’action stratégique, c’est-à-dire à la fois de la capacité des populations issues de l’immigration à s’organiser de manière indépendante autour de leurs propres enjeux et de la capacité des forces prolétariennes blanches à intégrer une démarche internationaliste.

Nous en sommes cependant encore loin. Car, l’internationalisme réclame à son tour d’être revisité.  La gauche française a tenté de prendre la mesure des mutations impliquées par la dernière mondialisation et par la construction de l’Union européenne pour concevoir de nouvelles politiques en France, intégrées dans un projet internationaliste renouvelé, dont elle a cru un temps trouver l’ébauche au sein de l’altermondialisme. Il est vrai que l’internationalisme doit revêtir une nouvelle formulation. Il ne peut plus être compris uniquement en termes de  solidarité entre les prolétariats par delà les frontières ni même en termes de convergence du prolétariat des Etats dominants avec les peuples colonisés et opprimés. On n’en trouvera pas cependant l’alternative si on fait l’impasse sur les transformations internes à l’Hexagone provoquées par l’afflux des populations originaires des anciennes colonies et leur enracinement en France. Cela peut sembler paradoxal mais les différentes mondialisations historiques, qui dans leurs logiques et dans leurs formes ne se sont sans doute pas succédées mais superposées, n’ont pas seulement développé des formes de globalisation de la lutte des classes dans un espace dépourvu pour partie de frontières, elles ont aussi juxtaposé des espaces et internalisé des frontières. Il est important, de ce point de vue là, de saisir les modalités et l’ampleur des bouleversements qu’implique l’internalisation des rapports coloniaux dans l’espace français. Non pas qu’ils en étaient complètement extérieurs à l’époque de l’Empire, mais, aujourd’hui, les rapports entre groupes racialisés, dominants et dominés (qu’autrefois, dans les territoires occupés, on appelait colons et colonisés), se tissent à la fois sur deux territoires – les pays dépendants et la puissance dominante – et sur un même territoire, le territoire français, lui-même reconfiguré, en fonction d’enjeux raciaux. Avec le territoire, c’est l’ensemble des relations sociales, des conflictualités et des enjeux politiques au sein de l’Hexagone, qui est profondément remodelé.

Autrement dit, une stratégie de classe dans les limites de l’espace politique français ne peut se concevoir qu’internationaliste et un internationalisme revu et corrigé doit intégrer nécessairement une nouvelle dimension, à savoir le déplacement partiel de l’espace de la lutte décoloniale et anti-impérialiste sur le territoire français où il se superpose et croise l’espace de la lutte des classes. Il faut désormais substituer à un internationalisme, conçu comme un rapport au-delà des frontières, un internationalisme domestique dont la question raciale, dans toutes ses dimensions, serait centrale. En un mot, un internationalisme décolonial.

Or, penser un internationalisme décolonial implique de rompre avec l’économisme profond qui caractérise l’acception du capitalisme qui me semble hégémonique encore au sein de la gauche radicale française. Une telle rupture aurait des conséquences importantes et positives sur sa manière de concevoir la lutte anticapitaliste. Le capitalisme est en effet principalement saisi, en France, à travers ses modalités économiques d’exploitation et la lutte politique anticapitaliste est principalement appréhendée comme une lutte contre l’exploitation capitaliste. Les rapports immédiats de production qui, selon Marx, détermineraient « en dernière instance » l’ensemble d’une formation sociale donnée, tendent ainsi à devenir la première instance de la politique. On le sait, pourtant, et Marx lui-même ne s’est pas privé de le répéter, que le Capital n’est pas qu’un rapport de production. C’est beaucoup d’autres choses. Et la lutte contre le capitalisme, si elle doit briser le rapport d’exploitation, doit briser ou démanteler aussi beaucoup d’autres choses. Plus encore, je dirais que la lutte politique a d’abord pour objet le pouvoir d’Etat et non pas le pouvoir dans l’usine.

N’importe quel militant appartenant à la gauche radicale me reprochera de formuler ainsi des évidences et, certes, on trouvera dans la littérature et dans la pratique des différents mouvements de la gauche radicale une certaine attention à d’autres dimensions de la société bourgeoise. Elles demeurent cependant subordonnées à la question du capitalisme comme rapport d’exploitation et n’acquièrent de réelles légitimités qu’après avoir subi une mise en forme qui les « articulerait » à ce rapport d’exploitation. Le féminisme, pour donner cet exemple, a en gros trouvé les moyens de cette mise en forme, aidé par la puissance des mouvements de femmes dans les années 1970 et par les nombreuses femmes présentes dans les organisations de gauche. La lutte antiraciste, non. Elle y parvient d’autant moins que, bien que victimes directes des rapports de production capitalistes, les populations issues de l’immigration semblent n’en n’avoir rien à battre. Le principal de leur combat est ailleurs. Il se développe autour de questions dont la gauche radicale ne saisit pas toujours le rapport avec la domination du capital ou qui lui paraissent sinon négligeables du moins secondes. Elles se résument en trois mots : dignité, respect, honneur. Que signifient politiquement ces trois mots ? Ils expriment la volonté d’en finir avec un statut ; un statut non-dit mais furieusement actif ; un statut qui n’est pas immédiatement lié à l’exploitation économique mais à toutes les dimensions du lien social ; le statut de race inférieure. Alors qu’un militant blanc anticapitaliste devrait y voir une mise en cause du Capital et de l’Etat bourgeois impérial à partir d’une autre perspective, il y voit une inversion dommageable des priorités, quand il n’aperçoit pas dans certaines revendications des populations immigrées (ainsi du droit de pratiquer leurs cultes comme ils l’entendent), une menace contre les acquis du mouvement ouvrier ou, dans les revendications culturelles, une entreprise de diversion encouragée par la bourgeoisie.

La conséquence d’une telle myopie, on en a eu un exemple ahurissant, il y a quelques années lorsque la majorité de la gauche radicale s’est alliée de fait aux partis bourgeois pour interdire le port du voile musulman à l’école. Plus généralement, ce qu’il faut noter pour le regretter, c’est l’impasse stratégique que révèle l’indifférence dramatique de la gauche radicale à l’égard d’une fraction importante du prolétariat des quartiers populaires, en l’occurrence les non-blancs.

Certes depuis la révolte de novembre 2005, la gauche radicale, à l’instar de tous les partis, semblent s’y intéresser plus que ce n’était le cas auparavant. Il n’en demeure pas moins qu’elle n’est pas prête à prendre en compte ce qui fait sa spécificité en tant que groupe dominé racialement, c’est-à-dire notamment ses revendications les plus importantes telles qu’il les exprime lui-même, sa culture de résistance dans ce qu’elle a de particulier, les formes et les contenus à travers lesquels il se politise et se radicalise, enfin sa volonté affirmée d’autonomie politique. Tout cela, qu’un internationalisme décolonial permettrait d’appréhender et de reconnaître, est perçu comme infra-politique, non-anticapitaliste, régressif voire parfois réactionnaire par la majorité de la gauche radicale.

Plutôt que de procéder aux révisions qui s’imposent, cette dernière fait généralement le choix conservateur de l’entre-soi blanc où l’on est sûr de parler le même langage, d’avoir les mêmes valeurs et de partager les mêmes enjeux. A la recomposition stratégique, peut-être douloureuse, qui permettrait de construire des passerelles entre le prolétariat blanc et le prolétariat non-blanc, elle ne cesse de préférer la recomposition tactique entre Blancs. Que d’exemples pourrais-je donner, en effet, de tentatives de recomposition qui ont vu, ces dernières années, se regrouper, se séparer, se rassembler à nouveau, différentes composantes de la « gauche de la gauche », sacrifiant systématiquement la question raciale et anti-impérialiste sur l’autel de l’unité, pour finalement se retrouver bon gré mal gré contraintes de s’allier au sein d’un Front de gauche, charpenté par des forces antilibérales, certes, mais également nationales-républicaines !

Si, comme je le crois, l’objectif politique de la gauche radicale est de prendre le pouvoir pour démanteler les mécanismes du capital, alors elle n’a pas d’autres choix, quitte à perdre certains alliés au sein du monde blanc, que de se tourner vers les catégories à la fois les plus exploitées et les plus opprimées que sont les masses prolétariennes issues des anciennes colonies et aux conditions que fixeront celles-ci. C’est la condition d’un nouveau bloc social révolutionnaire qui, pour continuer à parler comme on le faisait dans les années 60, sera décolonial ou ne sera point !

Sadri Khiari, intervention au colloque « Penser l’émancipation » – Lausanne, 25-27 octobre 2012

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Message  Byrrh Mer 31 Déc - 3:42

Toussaint a écrit:
Les petits-bourgeois du PIR

Byrrh, tu ne sais pas grand-chose du PIR, visiblement. Et c'est très précisément le genre de choses que l'on proférait dans les organisations très prolétariennes de l'EG française contre celles et ceux qui demandaient le droit ou le non-refus Very Happy  de construire un movement LGBT, ce fut aussi l'insute contre les féministes.
Je sais bien assez de choses du PIR, des intellos démagogues qui l'animent et qui se voient comme les futurs stratèges de masses "indigènes" sur lesquelles ils s'assiéraient comme on chevauche une mule. Quitte à se montrer complaisants à l'égard de certaines idées réacs qu'ils croient faire partie de l'identité "indigène", ce qui n'est cette fois-ci plus seulement de la démagogie, mais également du préjugé de classe. En fin de compte, le PIR aurait-il en partie la même vision des Arabes et des musulmans que Riposte Laïque ?... Ce serait assez ironique.

Par ailleurs, ta remarque sur l'extrême gauche française des années 70 était prévisible. Ma réponse sera plus inattendue : si le mouvement ouvrier français d'alors, affligé de préjugés staliniens et bourgeois, était effectivement incapable d'assumer le combat contre les idéologies anti-homosexuelles, et si un mouvement "autonome" (selon la phraséologie Ligue) s'en trouvait du même coup légitimé (faute de mieux !), il serait cependant difficile de prétendre que le mouvement homo n'était pas sous le leadership de la petite-bourgeoisie. Ce qui est toujours le cas aujourd'hui, le mouvement ouvrier français ayant largement depuis cette époque dépassé le stade de ce qu'on appelle une "crise de direction"...

Ce champ de ruines qu'est le mouvement ouvrier, c'est d'ailleurs le contexte favorable dans lequel peuvent proliférer des groupes petits-bourgeois qui rêvent de devenir la direction de tel ou tel secteur opprimé. Quitte à se faire les adversaires acharnés de tout ce qui peut ressembler à une cause allant au-delà de leur pré carré identitaire, en l'occurrence l'unité des prolétaires de tous pays, "sans distinction de sexe ni de race" (ni de confession, ni d'orientation sexuelle, etc.).

La réponse de Verié est très complète, et j'y souscris entièrement. Notamment ce passage : "On ne peut refuser à qui que ce soit le droit de s'organiser comme il l'entend, avec qui il l'entend, mais les chances des prolétaires issus de l'immigration de changer leur sort sont très faibles sans l'unité avec les autres travailleurs, et vice versa d'ailleurs." Je pense exactement la même chose concernant les prolétaires homosexuels, qui se fourvoieraient en considérant leur sort indépendamment des luttes de l'ensemble du prolétariat, seules à même de rendre possibles les conditions de leur émancipation.

Je parlais plus haut d'un "champ de ruines" : ce mouvement ouvrier dévasté, plus que dégénéré, permet à certains de contester aisément tout espoir venant de cette direction. Moi, je sais ce que dont fut capable le mouvement ouvrier d'avant "minuit dans le siècle", et les ruines, elles peuvent et doivent être relevées.

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Message  verié2 Mer 31 Déc - 11:25


Trotsky cité par MO2014
"Supposons que, dans la colonie française d’Algérie, éclate demain une rébellion, sous la bannière de l’indépendance nationale et que le gouvernement italien, poussés par ses propres intérêts impérialistes, livre des armes aux insurgés".
Quel rapport avec le PIR et la situation des classes populaires en France aujourd'hui ? Shocked

Essaierais-tu de nous dire que la situation des habitants "d'origine coloniale" serait la même que celle des peuples colonisés, qui vivaient sous la botte de l'impérialisme, sans droit d'aucune sorte ?Auquel cas, il ne te resterais plus, non pas qu'à rejoindre le PIR, mais qu'à lancer une lutte de libération nationale armée...

C'est tout bonnement ridicule, il y a toujours eu des hiérarchisations, des divisions et des privilèges, entretenus d'ailleurs savamment par la bourgeoisie, entre les diverses couches du prolétariat. Ton point de vue rejoint en quelque sorte celui des maoïstes qui, dans les années soixante-dix, faisaient de l'aristocratie ouvrière - réelle ou imaginaire - l'ennemie des OS. Pour vaincre ces divisions, il faut avancer des revendications et mots d'ordre qui concernent toutes les couches, toutes les catégories, par exemple des augmentations égales pour tous et non en pourcentage. Les préjugés racistes d'une partie des travailleurs reculent dans des luttes côte à côte et certainement pas en s'en prenant à eux parce qu'ils sont "blancs" ou un peu plus qualifiés et payés.
Byrrh
des intellos démagogues qui l'animent et qui se voient comme les futurs stratèges de masses "indigènes" sur lesquelles ils s'assiéraient comme on chevauche une mule
C'est en effet très bien vu. C'est le cas d'ailleurs de tous les dirigeants nationalistes : on voit ce que cela donne une fois l'indépendance obtenue. Ce n'est pas pour autant que nous ne devons pas soutenir les luttes de libération nationale. Ou celles de catégories particulières de travailleurs s'ils décident de s'organiser séparément. Mais, de même que nous sommes partisans que le prolétariat prenne la tête des luttes de libération nationale, sans en laisser la direction à la petite bourgeoisie, nous sommes pour que les prolétaires, quelles que soient leurs origines, s'organisent et luttent sur des bases de classe sans se laisser manipuler par des gens intéressés, qui cherchent à les utiliser comme tremplin pour leur propre carrière politique ou sociale.

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Message  MO2014 Mer 31 Déc - 14:16

Aucune réponse sur le fond juste un pirouette sur la lutte armée ou manifestement tu fais semblant de la prendre au premier degré sans en saisir le sens. Un blabla pédant et creux pour justifier ce que vous considérez comme secondaire : la lutte contre le racisme structurel de l'état pour maintenir les privilèges idéologiques de nos groupuscules blancs où les colonisés sont marginalisés dans vos rangs et leurs luttes absentes de vos résolutions.

Vous n'avez aucune volonté de vous tourner vers les catégories à la fois les plus exploitées et les plus opprimées que sont les masses prolétariennes issues des anciennes colonies et à leurs conditions. Vous avez renoncé depuis longtemps à intervenir dans les quartiers. Vous limitez votre activité anti raciste à une "participation" comme dit a résolution ci-dessus. Vous placerez toujours les racialisés et la luttes contre les discriminations post coloniales derrière votre incantation à l’unité. L'unité au profit de qui ?  Votre unique but c'est d''instrumentaliser les luttes la la colère des indigènes au profit des aristocraties ouvrières blanches, au profit des profs "laïques"qui pèsent beaucoup plus sur vos organisations que les émigrés, au profit des hiérarchies syndicales et politique blanches. Vous êtes dans l'incapacité d'intégrer qu'il n'y aura jamais plus de mobilisations, de révolution sociale sans une lutte impitoyable contre tous les privilèges blancs, sans l'auto-organisation, sur leurs mots d'ordre, des travailleurs issus de l'immigration post coloniale et des émigrés.

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Message  verié2 Mer 31 Déc - 16:10

MO2014
Vous n'avez aucune volonté de vous tourner vers les catégories à la fois les plus exploitées et les plus opprimées que sont les masses prolétariennes issues des anciennes colonies et à leurs conditions.
Je n'aime pas trop avancer mes états de service comme argument, mais je peux t'affirmer que, en ce qui me concerne, comme en ce qui concerne des organisations auxquelles j'ai participé, c'est totalement faux. Une partie de ma jeunesse a été consacrée à lutter contre la guerre d'Algérie, à tenter d'entrer en contact avec des Algériens. Ensuite à LO puis à Combat Communiste, nous avons mené une lutte systématique pour aider des habitants d'hôtels meublés - en majorité d'origine maghrébine - à s'organiser pour lutter contre les expulsions dans le 15ème arrondissement. A cette occasion nous avons noué des liens fraternels, jamais paternalistes, avec des travailleurs de ces milieux, parfois anciens militants du FLN.
Puis, à Combat Communiste, nous avons participé, aux 4000 de La Courneuve, à la mise sur pied d'un comité Justice pour Abdel Ben Yaya, un jeune assassiné par un policier ivre. Ce comité est parvenu à organiser des manifestations allant jusqu'à 2000 personnes. La majorité des membres de ce comité étaient aussi des jeunes du coin. Nous avons d'ailleurs obtenu un relatif succès, puisque le flic en question a été condamné à 7 ans fermes, ce qui est rare. Nous avons participé à divers comités du même genre.

A Argenteuil, après les agressions islamophobes, dans les mobilisations très importantes qui ont eu lieu, les habitants "d'origine européenne" n'ont jamais été écartés et n'ont fait l'objet d'aucun ostracisme. Et le PIR n'a pas joué le moindre rôle. Il est vrai en revanche que certaines organisations, comme le Front de gauche local (mais pas le NPA) ont boycotté ces mobilisations ou les ont soutenues sans se mobiliser elles-mêmes comme LO.

Bref, j'ignore ce que tu fais et ce que tu as fais, mais je me sens tout à fait en droit de parler avec qui que ce soit de ces questions en toute égalité et tes sorties sur les "gauchistes blancs" me feraient rigoler si elles n'exprimaient pas un racisme qui n'a pas sa place sur ce forum, doublé d'une démagogie pitoyable. Au cours des diverses expériences citées et de quelques autres, j'ai d'ailleurs rencontré des Maoïstes qui se livraient à une démagogie du même genre, allant parfois jusqu'à suggérer de demander des salles de prières dans des foyers, quand les habitants concernés n'en demandaient pas...
MO2014
il n'y aura jamais plus de mobilisations, de révolution sociale sans une lutte impitoyable contre tous les privilèges blancs, sans l'auto-organisation, sur leurs mots d'ordre, des travailleurs issus de l'immigration post coloniale et des émigrés.
On verra si une fraction significative de travailleurs estime cette organisation nécessaire.
Si c'est le cas, il faudra éventuellement combattre pour qu'elle se donne des objectifs de classe, dont l'unité avec les autres travailleurs fait partie, et qu'elle ne tombe pas entre les mains de communautaristes et nationalistes qui, par démagogie et intérêts personnels, tenteraient de la dresser contre les autres travailleurs.

Pour le moment, sauf erreur de ma part, aucune organisation de ce genre n'a vu le jour nulle part, pas plus en France que dans d'autres Etats impérialistes. Les seuls qui cherchent à organiser des travailleurs sur des bases communautaires sont pour le moment des islamistes, comme c'était le cas à Citroën Aulnay, où ils s'appliquaient à dresser ceux qu'ils influençaient contre les syndicalistes. Ceux-ci, et ce n'est pas un hasard, ne se revendiquent d'ailleurs pas de la classe ouvrière.

verié2

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