Comité populaire d'Avignon
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Comité populaire d'Avignon
http://ajcrev.over-blog.com/article-reponse-du-comite-populaire-84-sur-la-candidature-d-ilham-56301629.html
Dernière édition par sylvestre le Jeu 25 Nov - 15:34, édité 2 fois
sylvestre- Messages : 4489
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Re: Comité populaire d'Avignon
Gayraud de Mazars- Messages : 545
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Re: Comité populaire d'Avignon
Gayraud de Mazars a écrit:Pour moi, la candidature d'Ilham n'a jamais posé problème, d'ailleurs pour un marxiste, à mon sens, cela ne devrait pas en poser aussi... Mais bon, les sectaires, ont toujours été là pour répondre autrement...
On peut considérer qu'il est acceptable ou pas d'intégrer dans un parti et de présenter une femme arborant de façon volontaire un symbole religieux de soumission, mais le sectarisme n'a rien à voir là-dedans.
Le voile islamique porté et revendiqué par engagement est il compatible avec des idées communistes et féministes, avec mêmes basiques exigences d'égalité femmes/hommes ? C'est une question à laquelle, même au NPA, certains militants répondent négativement pour des raisons qui n'ont rien avoir avec le sectarisme.
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Comité populaire d'Avignon
Le voile déchire un NPA qui veut brasser large (mediapart.fr)
lundi 30 août 2010Ce samedi matin, dernier jour de l'université d'été du NPA, Galia Trépère, dirigeante du NPA, prévient les plus de 200 militants, qui débordent du chapiteau sur la plage: «Il n' y a dans cette salle ni racistes, ni islamistes.» C'est que sous l'intitulé relativement neutre du débat «Religion, laïcité, féminisme, émancipation» se cache le sujet explosif de la présence sur les listes NPA du Vaucluse, aux régionales 2010, d'une jeune femme portant le voile, Ilham Moussaïd. Une candidature vécue comme un «coup de force» par certains militants qui n'ont pas apprécié d'apprendre la nouvelle par la presse (qui plus est «par Le Figaro!») et qu'une décision prise par un comité local s'impose sans concertation à l'ensemble du NPA.
Pierre-François Grond, numéro deux du NPA, évoque «une petite équipe autoproclamée qui nous est tombée dessus». Certains, comme Ingrid Hayes, dirigeante du NPA, ont même vu, dans la médiatisation d'Ilham Moussaïd et de son entourage du quartier populaire de la Rocade, «une mise en avant du foulard comme un porte-drapeau». D'autres lui imputent une baisse du vote féminin après deux sondages, «pas très clairs» selon le militant nîmois Philippe Corcuff. «Toutes mes copines féministes à Pau, sympathisantes NPA, se sont abstenues parce qu'il y avait Ilham», témoigne Mariève Bodou, une militante, également bénévole au planning familial. «On aborde le problème à bras le corps avec une partie discussions idéologiques sur les relations avec les religions et une discussion sur la représentation électorale», se félicite François Sabado, un intellectuel de l'ancienne LCR.
Après les régionales, le comité du quartier populaire de la Rocade, à Avignon, s'était séparé entre les militants réunis autour d'Ilham Moussaïd et de l'association de quartier AJ-CREV d'Abdel Zahiri, et ceux, qui comme Jacques Fortin, historique de la Ligue, ont dénoncé «une instrumentalisation». «C'est une paix séparée après un épisode très dur, très rock and roll, explique Jacques Fortin. On se donne du temps afin que les questions personnelles s'apaisent et qu'on puisse refaire de la politique.» Parti prendre l'air à l'extérieur du chapiteau, Abdel Zahiri, cheville ouvrière de la candidature d'Ilham, accuse le coup des accusations à peine voilées de prosélytisme. «On a une militante qui se casse la tête, et ils nient tout ce qu'elle est, regrette-t-il. Ilham, on l'a choisie parce que c'était notre meilleure vitrine sur tous les combats à Avignon; elle est très connue sur le mouvement Palestine et une des leaders à la fac. Si elle n'est pas venue à Port-Leucate, c'est qu'elle a morflé.»
Lors d'un premier atelier, Michael Lowy, directeur de recherche au CNRS, avait tenté un parallèle avec la théologie de la libération, ces prêtres et évêques d'Amérique latine, qui, dans les années 1960 et 1970, se sont emparés des idées de Marx, allant jusqu'à soutenir des luttes armées. Mais le «contexte d'islamophobie et de chasse aux Roms» décrié par presque tous les intervenants ne facilite pas le débat d'idées. Surtout quand la laïcité est perçue, avance Emmanuelle Mallet, membre de la commission Palestine à Paris, comme «un bâton répressif». «La gauche française est tombée dans le piège du racisme au nom de la laïcité, estime la jeune femme. Dans le XVIIIe, ce sont quand même des fachos et des laïcards républicains qui ont organisé des apéros saucisson-pinard.»
Porter le voile et être émancipée ?
Plus que le signe religieux, c'est la signification sociale du voile, «qui renvoie à une vision patriarcale de la société», contraire au projet d'émancipation du NPA, rappelle Ingrid Hayes, qui hérisse. «On a constaté la réalité de ce que le foulard signifiait chez beaucoup de gens», ironise Abdel Zahiri. «Le foulard, quelle que soit la motivation de celle qui le porte a une signification», assène ainsi Galia Trépère. Ingrid Hayes a elle aussi «un problème avec la théorie du libre choix»: «Depuis quand les oppressions, les subordinations ne pèsent-elles plus sur les choix des individus?», s'étonne-t-elle.
Philippe Corcuff, militant à Nîmes, en tomberait presque de sa chaise. «Si on disait la même chose à un prolétaire (“Tu te crois émancipé mais tu es aliéné et tu ne peux parler en ton nom”), ça paraîtrait hallucinant!», s'exclame-t-il. «Dans l'idéal, bien sûr, tout le monde serait laïque et révolutionnaire mais la société française est telle qu'elle est, pétrie de contradictions, et l'émancipation passe par une prise en charge des opprimés par eux-mêmes», estime également Christelle, militante dans le XVIIIe arrondissement parisien. Alain Pojolat, membre du comité exécutif, ne dit pas autre chose: «Il faut prendre les gens comme ils sont: c'est la réalité de nos combats qui bien souvent nous fait avancer.»
La direction du NPA semble, elle, faire pression pour un compromis, acceptant le voile pour les militantes mais pas pour les candidates. «Une chose est de militer, une autre est de représenter un parti laïque comme le NPA, explique Pierre-François Grond. Il faut poser la question d'une façon plus large, qui ne stigmatise pas les musulmans : y-a-t-il des critères pour représenter le NPA ?» Un compromis qui ne règle rien pour les militants des quartiers populaires, selon Mohammed Ben Saada, de l'association marseillaise «Quartiers Nord, Quartiers forts»: «Il va falloir qu'on se ramasse les gens en leur disant de rentrer au NPA, mais qu'ils n'auront pas le droit de le représenter à l'extérieur?» «Et avec nos camarades qui luttent pour la Palestine et sont souvent musulmanes et voilées, on fait quoi?», demande Emmanuelle Mallet, de la commission Palestine à Paris.
Implantation dans les quartiers populaires
Pour Olivier Besancenot, cette crise «n’est qu’une illustration d’un des difficultés consubstantielles au NPA, puisqu’on souhaite brasser des militants sur des horizons les plus divers». «Mais je ne pense pas qu’on puisse trancher par une résolution au congrès de novembre des questions de fond qui puisent dans une vieille histoire du mouvement ouvrier», ajoute-t-il. Les problèmes soulevés par l’implantation dans les quartiers, revendiquée par le NPA, dépassent en effet largement la question du voile. «C’est long de passer du “nous et vous” au “nous”: bien plus que le voile, ce sont des façons de militer, de s’engueuler, de discuter traditionnelles de l’extrême gauche qui font la différence», estime Jacques Fortin qui établit un parallèle avec l’arrivée des homosexuels dans les partis d’extrême gauche dans les années 1975 et 1980.
En matière de quartiers, le NPA a préféré mettre en avant à Port-Leucate les militants marseillais et leur Collectif de réflexion et d’action populaire (Crap), destiné à établir un rapport de force des associations de quartiers face au «clientélisme du PS et de l’UMP». Rappelant la marche pour l’égalité de 1983 et sa «récupération» par SOS Racisme et les socialistes, Nicolas Joshua, historique marseillais de la Ligue, veut «redonner la mémoire des luttes aux habitants des quartiers pour rompre avec ce cliché d’une génération spontanée et de quelques jeunes qui décident de casser des voitures, juste comme ça».
«C’est l’expérience pilote, la plus aboutie, peut-être grâce à ce relais qu’a été la marche des Beurs», salue Pierre-François Grond. Olivier Besancenot évoque lui aussi des «militants plus aguerris» et «l’histoire des quartiers qui est différente». «Nous, on est des gens du quartier qui ont repris le NPA, pas l’inverse, répond Abdel Zahiri. Le soir, on va rentrer chez nous, dans le bloc 7 qui sent la pisse.» Le jeune DJ, qui, l’été dernier, discutait avec le philosophe Daniel Bensaïd (mort en janvier), met en garde: «L’analyse et la réponse du NPA (une répartition des richesses, le non-cumul des mandats, etc.), il n’y a pas mieux ailleurs, mais on ne pourra pas le faire sans la population, et la population, ce ne sont pas que des blonds aux yeux bleus.»
Par Louise Fessard.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Comité populaire d'Avignon
Il va bien falloir un jour tordre le cou à cet argument pseudo-déterministe qu'on invoque quand ça nous arrange, en oubliant que si on va par là, le "libre choix" n'existe pas, et que la définition de la liberté comme absence de déterminations sociales est tout simplement inopérante.sylvestre a écrit: «Depuis quand les oppressions, les subordinations ne pèsent-elles plus sur les choix des individus?», s'étonne-t-elle.
Gauvain- Messages : 764
Date d'inscription : 23/06/2010
Localisation : 75/78
Départ du comité "quartier populaire" d'avignon du npa
Abdel Zahiri et l'ensemble des camarades du comité QP d'avignon ont remis leur dem'
Lettre de démission du NPA
ZAHIRI Abdel
20 novembre 2010
C’est avec beaucoup de tristesse et d’amertume que je vous annonce mon départ du NPA. Un départ qui n’est motivé ni par la haine ni par la colère mais l’aboutissement d’une longue réflexion.Construire un parti anticapitaliste n’est pas une mince affaire, et j’ai conscience que les difficultés sont nombreuses, cependant pour moi la désillusion est trop forte et le cœur n’y est plus.J’ai rejoint le NPA parce que j’avais entendu, et apparemment mal compris, l’appel de la LCR. J’avais cru que les exploités, les prolétaires, les classes populaires étaient les bienvenues. Force est de constater que ce n’est pas tout à fait le cas pour toutes et tous.La manière dont certain-e-s ont agi à notre égard jusqu’à lancer une véritable chasse aux sorcières où nous sommes montrés du doigt comme des pestiférés et l’attente d’un congrès (qui paraît ne jamais arriver) pour trancher si nous avons notre place au sein de ce parti n’est ni à la hauteur ni digne d’un parti de masse révolutionnaire. Si on y rajoute certaines pratiques scandaleuses et les carences démocratiques, que nous reste-il vraiment ? Notre souhait était de créer un outils de lutte, pas de se justifier en permanence.Heureusement tout n’a pas été négatif ; j’ai rencontré des camarades sincères, mené des débats très intéressant, et bien d’autres.... J’espère d’ailleurs que cette expérience me servira pour la suite.Je vous souhaite beaucoup de courage et de patience pour la suite et vous remercie encore pour votre soutien qui était précieux et très important. Nous avons encore beaucoup de lutte à mener ensemble donc je vous dis à bientôt.[...]BON COURAGEle 20/11/1010abdel zahiri
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Comité populaire d'Avignon
Et pis franchement, est ce qu'on a pas autre chose a discuter que d'un bout de tissu sur la tronche d'un camarade? On fait pas un foin aussi énorme parce qu'untel porte des fringues de marques ou bouffe au mc do....
bromure- Messages : 102
Date d'inscription : 23/06/2010
Re: Comité populaire d'Avignon
si ces camarades du NPA Vaucluse disent vrai, et je n'en doute pas, il est à attendre que certains au NPA reconnaissent s'être lamentablement vautrés.VAUCLUSE, QUELQUES PRECISIONS
EXECUTIF NPA VAUCLUSE (5 COMITÉS) : JEAN-PAUL, DOMINIQUE, JACQUES(H), ADELINE (CPN), JEAN-LUC, AURÉLIEN.
UNE VIDEO CIRCULE ACTUELLEMENT DANS LE NPA DONNANT UNE VERSION DES EVENEMENTS ELECTORAUX QUI ONT DEFRAYE LA CHRONIQUE. EN TANT QU’INSTANCE REPRESENTATIVE DE CINQ COMITES SUR SIX, VOICI NOS PRECISIONS.
1° Les tensions en Vaucluse ne datent pas de la séquence électorale, mais du tout début du processus constituant, lorsque l’équipe AJCREV (avec Abdel et Nora) s’y est intéressée suscitant de grands espoirs parmi nous. Certains ont vécu les excès alimentant ces tensions comme venant de « jeunes des quartiers » entrant en politique avec la fougue, l’exigence et l’exaspération qu’on peut imaginer, et cette légende a la vie dure.
Ceci dit, les deux principaux animateurs, trentenaires, comptaient une bonne dizaine d’années de vie associative et politique. Abdel s’est frotté conflictuellement avec la droite et le PCF, il a été membre choyé d’ATTAC, et du MJS. Nora a été compagne de route du PS et devait figurer sur la liste union de la gauche des dernières municiples de Carpentras, si la place qui lui était proposée avait correspondu à celle qu’elle ambitionnait pour sa « diversité ». Rien de « jeunes des quartiers » entrant en politique.
2 Les premières tensions se sont manifestées autour de la place que ces camarades voulaient voir prendre aux « quartiers » dans la vie du NPA, et la place majeure qu’ils entendaient occuper dans ce travail et donc dans le futur NPA. C’est là qu’a pointé le « vous et nous » qui choqua beaucoup, glissa ensuite sur les origines (les blancs…) puis l’appartenance culturelle (façons de parler certes mais qui devinrent un système de délimitation dans nos débats). D’autant que d’autres qu’eux étaient issus des « quartiers », par exemple un jardinier dans un service public et qui s’éloigna, un technicien du spectacle, animateur de la lutte des intermittents qui nous a quitté, cet enseignant issu de la Rocade même (quartier d’AJCREV), ayant payé ses études en travaillant samedi et dimanche et durant les vacances, puis choisi d’enseigner en LEP, tel autre encore cariste dans une entreprise travaillant aux deux huit... qui ne se voyaient pas recevoir de leçon ni subir un leadership sur ce sujet, et contestaient que l’équipe AJCREV s’accapare le « savoir sur les quartiers », et la légitimité quasi exclusive d’en parler encore moins dans un climat de « délimitation » culturelle voire cultuelle à leur encontre.
Ces « délimitations » utilisées par l’équipe d’AJCREV en venaient à contester la sincérité d’engagement des « autres », et la validité de leurs militantismes, et la validité de l’anticapitalisme, du féminisme… Ceci au nom d’une sorte de centralité de l’action politique dans les « quartiers » considérés du fait de leur situation de misère comme les seuls leviers fiables d’une révolte.
En gros cette rencontre qui aurait pu mêler les expériences, les origines et les révoltes, est progressivement passée d’une opposition de « quartier », puis d’origine sociale, puis quasi ethnique, enfin d’appartenance cultuelle.
Un processus de confessionalisation des tensions sur fond d’affirmation de soi de certains camarades, et d’autovictimisation de cette équipe qui n’en finissait pas de s’estimer malmenée.
3) Dégâts et débats
Des militants ayant derrière eux des années de mouvement ouvrier politique, antiraciste, d’éducation populaire, Palestine s’entendirent admonester parce qu’ils seraient sensés « rentrer dans leurs maisons et non dans les quartiers pourris », sans que l’équipe AJCREV veuillent entendre ce que leurs militantismes divers coûtaient de temps, d’énergie, de sacrifices professionnels, familiaux, financiers, et que nul n’avait le monopole de la révolte. Quelques uns nous quittèrent qui fondèrent la gauche unitaire.
Des camarades au début favorables à cette irruption des « quartiers » dans le processus, furent rebutés par les attitudes pour le moins péremptoires dans les débats et les dérives politiques déjà perceptibles. Un premier clash violent explosa (avant le congrès fondateur) venant des leaders du mouvement des intermittents. Dans le passé Abdel avait dénoncé publiquement leur lutte comme une lutte de nantis (en 2005). Le rôle et le positionnement politique d’Abdel dans les mobilisation Palestine fut le déclencheur. La commission de médiation fut saisie, et les intermittents de la gauche radicale quittèrent le NPA.
Tous ces débats furent pris à bras le corps durant le processus fondateur au sein d’un comité QP spécifique, fondé autour de l’équipe AJCREV pour éviter les conflits et les départs déjà perceptibles. Débat sur le capitalisme, l’anticapitalisme, l’impérialisme, le marxisme, le NPA parti matérialiste (sans dieu), la religion dont le port du voile (cf vidéo et textes sur la question qui sont publics) et le féminisme. Les conclusions parurent faire consensus avec eux : ils adhérèrent peu avant le congrès.
Il faut néanmoins se souvenir des provocations qu’Abdel multiplia dans les universités d’été surtout sur le féminisme ainsi qu’une déclaration d’hostilité ouverte à l’homoparentalité (entre autres incidents sur cette question), et un appel qu’il suggéra à la création d’un courant musulman dans le NPA.
Certains parmi nous estimèrent cependant très vite (dès avant le congrès) que ces camarades se situaient hors de la logique politique, de méthodes, de comportements du projet NPA, et qu’aussi bien les éclats provocateurs, les coups de gueule pour emporter la décision que les dérives religieuses ou antiféministes faisaient système et étaient une méthode rôdée auparavant, apolitique pour s’imposer.
D’autres parmi nous s’investirent dans le « comité QP » comptant sur l’enthousiasme et le débat politique, et vivant, entre deux conflits, des moments passionnants comme des actions certes brouillonnes mais réelles.
Hélas l’AG de préparation du congrès fut un désastre d’incompréhension (réciproque) et d’agressivité. Beaucoup de camarades contestaient que la camarade membre du comité QP puisse représenter le département au CPN comme c’était proposé sans vote. Elle fut d’ailleurs incluse sur le quota d’une liste « QP » nationale. La coordination locale ne discuta pas des candidatures, sans aucun doute reculant devant les conflits, le QP votant majoritairement contre le texte Laïcité et contre celui pour la défense de la Culture. Seul un camarade proposa des noms.
Après cette adhésion l’association AJCREV demeura avec son site et sa parole « quasi » NPA, créant un parallélisme « dedans dehors » mettant en avant leurs actions voire leurs idées sans que ce ne soit ni la parole NPA ni la leur propre identifiée comme telle.
Dans le comité QP même les tensions existaient : ainsi Véro, une jeune camarade très active, claqua la porte du comité peu après le congrès, estimant que le machisme, le dirigisme et le goût de sa propre mise en avant d’Abdel toléré par le reste du groupe AJCREV, lui interdisaient de militer sereinement, Pierre lui emboîta le pas, par solidarité. Jacques restant.
Entre temps dans la foulée des mobilisations Palestine et Universitaires (où pour finir le NPAQP dans le premier cas fit éclater le collectif unitaire (Pour une Paix Juste et Durable en Palestine), et dans le second se déconsidéra et ne sut garder les sympathisants gagnés, la mise en avant (et en danger) de lui-même par Abdel, en dépit des demandes et de son comité et des autres comités fit polémique. Ilham adhéra, rencontrée dans l’action Palestine. Elle fut reçue avec sympathie, et même élue trésorière (faute de candidats) deux autres venant alors la soutenir (mais les comptes de trésorerie de l’année de référence ne sont toujours pas remis par elle).
Il y eut l’épisode prémonitoire du 1er mai 2009, jour de la fête du NPA sur l’île de La Barthelasse, au cours de laquelle sans que cela n’ait été prévu à aucun moment, par la Coordination Départementale, le Comité Quartiers Populaires a investi la tribune (trois femmes dont deux avec foulard) et effectué des déclarations sur la religion, le port du voile et foulard, le racisme, la laïcité qui les desserviraient, sans préparation collective, nécessitant l’intervention contradictoire d’une autre camarade, tout cela jetant le trouble dans l’assistance au point que des personnes (surtout des femmes) qui étaient venues pour adhérer au NPA sont reparties fortement déçues.
Autre fait : la réservation d’une salle publique de la Ville d’Avignon par le NPA départemental, initialement prévue pour un débat sur les européennes de 2009 (annulée à cause d’un planning trop chargé pour les candidat(e)s) et remplacée au pied levé par le QP en réunion du Conseil Français du Culte Musulman…
Des problèmes aussi avec le comité de Carpentras dont les militants actifs, distribuaient des tracts tous les samedis matin au Pou du Plan, quartier populaire, et avaient réussis à tisser des liens avec la population. Celui-ci fut investi par le QP et explosé par la suite, forcings, désaccords politiques (et fête religieuse parrainée et financée par le NPA).
Ce comité très actif au demeurant doit se reconstruire aujourd’hui.
Jacques quitta aussi au printemps 2009 le comité QP en déclarant qu’il lui était désormais impossible de militer dans un comité qui passait son temps à dénigrer le reste du NPA, à estimer qu’Abdel aurait dû être porte parole (voire salarié), à rêver d’une « prise de pouvoir sur le Vaucluse » contre « les vieux » (nouvelle distinction qui s’ajouta au « rasto » (racistes) puis « athéiste », et autres « laïcards » et plus tard islamophobes), et enfin à ne faire aucun travail quartier réel de terrain, se contentant de sauter d’un « coup » à faire à l’autre y compris empiétant sans respect sur d’autres comités (Carpentras). S’y ajouta une pratique de refus de voir les instances du NPA débattre, vérifier, contester, orienter leurs activités : règne du « de toutes façons on fait ce qu’on veut » qu’on retrouvera dans la séquence électorale des régionales.
À ce moment des tensions le noyau du comité QP déclara qu’il se mettait en congé et songeait à quitter le NPA.
4) (incon) Séquence préélectorale.
À l’automne, le comité QP décida de rester mais il fut vite évident qu’il avait « sa » condition : qu’il ait sa candidate aux régionales (Nora était toute désignée).
Or une « adresse aux autres comités de Vaucluse » sortit le 6 octobre, nous citons : « (…) Nous avons choisi Ilham : parce qu’elle est représentative d’une partie de la population qui est la cible de toutes sortes d’oppressions, discriminations, violences, etc.
Bref, c’est une femme, musulmane, voilée. Oui, elle est visiblement la cible d’oppressions de discriminations et de violences. (…) »
Plus loin, ironie amère quand on connaît la suite, nous citons :
« nous avons confiance en Ilham pour nous représenter, toutes et tous, sur la base de nos décisions collectives, nationales et départementales (principes fondateurs, statuts, orientations etc). Nous avons aussi confiance en elle pour ne pas s’exprimer publiquement, au nom du NPA, sur des questions qui n’auraient pas été tranchées dans un cadre collectif au sein du NPA. »
Rien moins. De plus il fut clairement signalé que tout rejet de sa candidature dénoterait l’exclusion des musulmans du NPA, le racisme et l’islamophobie et il y avait tout à parier que les contacts de presse acquis par Abdel comme jeune des banlieues (sic) emblématique du NPA seraient alors actionnés.
Cette présentation fit scandale dans le NPA Vaucluse en particulier sur les termes soulignés par nous. Elle contrevenait au consensus apparu un an avant qui stipulait que le port du voile posait un sérieux problème (d’image religieuse et de féminisme). On fit savoir au comité que le débat devait être tranché par tout le NPA etc…
Le comité de Châteaurenard s’alarma le premier et fit une motion contestant la candidature de Ilham, adressée aussi au CE et au CPN, non suivie d’effets car non parvenue à ses destinataires.
Ilham fit une nouvelle profession de foi, toute de féminisme, d’anticapitalisme etc… et sans plus aucune mention de religion.
On nous laissa entendre qu’en effet la première présentation était individuelle (proposée par Pierre), erronée et retirée.
La campagne électorale apportera au moins trois démentis cinglants et cruels à ces engagements :
- Ilham nous représenta en s’asseyant totalement sur les décisions collectives nationales et départementales, elle fit SA campagne.
- Elle s’exprima en faveur de la Burqa par exemple, question qui n’avaient pas été tranchée au sein du NPA, ou même à l’inverse par le CPN.
- L’affiche de campagne par laquelle le comité QP appela au meeting final de campagne comportait la photo d’Ilham portant foulard et la mention explicite « musulmane ».
Un mois avant l’AG des votes, (Gilbert, membre du CPN et proche de l’actuel comité QP, en témoigna) le bouchon fut poussé plus loin par le comité QP : il voulait d’Ilham comme… tête de liste en Vaucluse ! La coordination où ce fut présenté écarta l’idée avec l’accord des représentants de QP dont Nora.
Dix jours avant l’AG, lors d’un secrétariat Abdel lâcha courageusement « elles veulent, je crois, présenter Ilham comme tête de liste », ce que nous primes tous pour une blague (même Hendrick qui n’insista guère), et ne pouvait plus être soumis au débat des comités.
L’assemblée générale lors des votes sur les personnes vit une explosion d’agressivité du comité QP, Abdel intimant l’ordre (toi, ta gueule !) à tout le monde de se taire, manquant frapper un camarade ancien (Joce et Nora s’interposèrent) qui lui demandait calmement de se rasseoir et se vit traiter de rasto, l’intimidation tomba sur le bureau d’AG actionnée par Nora, les votes par correspondances suspectés (quelques camarades préféraient voter par correspondance que d’assister à une crise de plus). Ilham fut élue de justesse, quatorzième, mais plusieurs d’entre nous votaient pour elle pour éviter le clash et la campagne de presse.
On accepta (à tort) un vote avec sa candidature en tête de liste, des camarades déjà partis ne pouvant plus voter, elle fut pourtant largement repoussée sous les vociférations d’Abdel. Il n’y avait plus d’AG mais un one man show d’intimidation et d’insultes.
Suite à cette séance quelques dix camarades dont des femmes, se retirèrent de la liste, ce qui porta Ilham en quatrième position, le reste étant comblé ensuite par des volontaires et des marseillais non élu/es, le comité de Châteaurenard quitta le Vaucluse et demanda son rattachement aux Bouches du Rhône, suite à une tentative de conciliation avec le comité QP au cours d’une réunion très longue et tendue.
5) Une saisine de la commission de médiation fut décidée par des camarades aussi bien électeurs d’Ilham qu’opposants, contre les méthodes désormais insupportables pour la construction du NPA.
Cinq comités se fédérèrent indépendamment de QP pour tenter de rattraper les camarades qui partaient aussi bien pour des raisons de comportements inadmissibles que sur la question de la laïcité.
L’élection d’Ilham fut un coup de force, en aucun cas le fait d’un débat politique local.
Indépendamment des erreurs politiques, une erreur de fonctionnement a eu lieu : ce débat a été gardé en Vaucluse, nous n’avons pas saisi le national, nous nous disions pour beaucoup d’entre nous qu’elle serait une candidate sur 2000, que ça resterait vauclusien, que ça ne se verrait pas, bref nous marchions à reculons vers la déflagration.
Nous en avons discuté avec des marseillais, mais, opposants et ex partisans de cette candidature, sans avoir le réflexe d’alerter officiellement le national, dans le souci de ne pas faire plus de vagues. Dans le même esprit notre saisine de la commission de conciliation demandait que la procédure ne commence qu’après la campagne pour protéger le NPA.
6) La campagne.
Il serait fastidieux de détailler ses convulsions.
Disons simplement que lorsque le Figaro lança l’affaire nous avons convenu localement qu’une conférence de presse se tiendrait à Marseille (pour ne pas rester dans le chaudron avignonnais). Nous avons demandé que l’équipe de campagne régionale gère la situation en Vaucluse (pour dépassionner).
Il avait été prévu que les diverses positions s’exprimeraient jusqu’à la fin du premier WE puis se tairaient afin de ne pas alimenter la campagne contre le NPA, ce que firent loyalement les copines féministes qui n’étaient plus sur la liste, ainsi que les camarades opposés à la candidature.
Par contre le « on fait ce qu’on veut » du comité QP s’est exercé avec la plus totale déloyauté.
Abdel s’est intronisé « attaché de presse de Mme Moussaïd », la presse locale en rit encore.
Les interviews se sont succédées. Les décisions communes ont été ignorées. Ilham répondit que de toutes façons à son niveau « elle ne discuterait plus dans le NPA qu’avec Olivier Besancenot ».
Abdel clôt la réunion régionale de travail de campagne en Avignon par un retentissant « de toutes façons on fera ce qu’on voudra » brisant les accord issus de cette réunion.
Pour les naïfs qui croient n’entendre que l’anticapitalisme et le féminisme dans les multiples déclarations d’Ilham, ils oublient deux choses : grâce au Figaro l’équipe imposait Ilham comme tête de liste départementale contre l’AG. Elle n’avait nul besoin de se déclarer musulmane, son foulard parlait pour elle.
Et que la bienveillance, la naïveté ou la mauvaise foi se résignent : leur affiche de meeting public du 9 mars était claire et a motivé le refus d’y envoyer quiconque représenterait le NPA : on y voyait Ilham en photo avec son foulard, et le sous titre était « candidate anticapitaliste, féministe, musulmane » .
La boucle était bouclée : la présentation initiale du comité qp comme candidate musulmane était la bonne. Pour le reste, celles et ceux qui avaient cru en la sincérité de la profession de foi d’Ilham ont été simplement floués : QP la voulait comme tête de liste, l’a imposée, la voulait candidature confessionnelle, elle le fut, il voulait forcer la main au NPA sur la burqa elle l’a fait, elle le fit encore au défilé suivant du premier Mai où enroulée dans un drapeau du NPA elle défila bras dessus bras dessous avec la porte parole la plus en vue des militantes de la burqa qui habite Avignon (ce fut un scandale de plus, et nous en fument avertis par des responsables d’autres partis de gauche scandalisés, de voir de tels agissements) à notre point fixe tenu par les autres comités. (Abdel annonça par mail qu’il allait faire adhérer une femme en burqa. Sur notre insistance, Samy obtint un vote du CPN sur la burqa qui empêcha ce nouveau scandale).
C’est alors que nos comités diffusèrent largement un communiqué de condamnation de cette attitude et de l’instrumentalisation de l’Islam par ce groupe… et officialisèrent la rupture.
Pour le reste que chacun juge, pas seulement sur les dérives politiques, mais aussi sur comportements.
Pour plus d’info, il suffit de nous contacter.
Exécutif du NPA Vaucluse représentant 5 comités
sleepy- Messages : 88
Date d'inscription : 10/08/2010
Localisation : Nancy
Re: Comité populaire d'Avignon
Ça me fait penser au boulot, où le patron donne des ordres à la hiérarchie pour mettre la pression sur tel ou tel salarié pour le pousser à la démission...
Perso ça me donne vraiment l'impression d'un lynchage interne, succédant au lynchage médiatique des élections.
Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des torts des deux côtés (comme toujours), mais certaines attitudes sont franchement limites...
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Comité populaire d'Avignon
Il faut néanmoins se souvenir des provocations qu’Abdel multiplia dans les universités d’été surtout sur le féminisme ainsi qu’une déclaration d’hostilité ouverte à l’homoparentalité (entre autres incidents sur cette question), et un appel qu’il suggéra à la création d’un courant musulman dans le NPA.
Mais ça n'a jamais était était révélé.
Indépendamment des erreurs politiques, une erreur de fonctionnement a eu lieu : ce débat a été gardé en Vaucluse
Et donc des individus aux propos homophobe, aurait était présent sur une liste NPA, hors l'intervention de Abdel nous dit lui même tout le contraires dans une vidéo public, et de fait des témoignage de membres de NPA nous confirme que certain membres eux aurait proféré des argument racial, illustré par un dessin d'un militant dont je térait le nom.
Se dessin montre une femmes voilé se fessant insulté par un groupe d'hommes et de femmes, pour des raisons divers qui tien a la culture de la femme voilé.....
Invité- Invité
Re: Comité populaire d'Avignon
le petit scarabée- Messages : 194
Date d'inscription : 18/09/2010
Re: Comité populaire d'Avignon
le texte proposé par Sleepy n'a rien a faire sur un forum publique, c'est notre caca interne. J'aime bien lavé mon linge sale en famille.
tomaz- Messages : 302
Date d'inscription : 09/07/2010
Localisation : zonvier
Re: Comité populaire d'Avignon
bromure a écrit:Pas étonnant qu'ils se soient cassés. Dire qu'il y a un soucie avec une camarade voilée sous prétexte que c'est un symbole de soumission, point a la ligne, c'est déjà faire l'impasse sur la manière dont ELLE ressent le port de ce voile. Et si c'étais besancenot qui portait une croix autour du cou en meeting, on ferait quoi?
Et si c'était Besancenot ou Krivine qui portaient une alliance, symbole éminent d'une institution patriarcale comme le mariage, on ferait quoi ?
Ah merde, c'est déjà le cas...
Sinon, d'accord avec la dernière remarque de Tomaz, à moins que Sleepy ait trouvé ça sur un site public où des camarades l'auraient publié ??? Vu tout ce qu'on trouve sur ESSF, ces jours-ci ...
edit : le texte est là http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article18617 ce qui ne dit pas qui l'a mis en ligne...
Gauvain- Messages : 764
Date d'inscription : 23/06/2010
Localisation : 75/78
Re: Comité populaire d'Avignon
Quelques réflexions suite au départ d’Abdel
Ce départ est un échec certes, plusieurs échecs de divers ordres d’ailleurs, le sien aussi, et j’en prends ma part.
Je passe ici sur les considérations interpersonnelles que bien des camarades qui le soutiennent, n’ayant pas vécu sur place, idéalisent un peu facilement, ce n’est pas le sujet.
Cet échec est d’abord et avant tout, et dès la venue d’AJCREV, l’impasse d’une conception de la question des quartiers populaires (QP), vers laquelle Abdel a glissé, à partir de vécus légitimes, réels, violents, mais partiels et du coup partiaux. Impasse que nous avons expérimentée et pour ma part explorée avec ouverture jusqu’à la rupture.
On trouve l’expression de cette conception dans le texte proposé par Fahima repoussé par le CPN, dont je cite :
" Le NPA doit réfléchir au choc des cultures militantes et au fossé socio-spatial entre les luttes des QP et la gauche traditionnelle. Il s’agit de combler ceci par le partage d’expériences et l’écoute politique.
Le NPA doit permettre la rencontre à tous les niveaux des camarades qui vivent et subissent l’oppression dans les QP, quel que soit leur sexe, origine ou couleur de peau, lors des réunions du parti, de la même façon qu’il y a des réunions de femmes non mixtes. Puis mutualiser les réflexions de ces rencontres avec tous les camarades impliqués dans ce travail pour le NPA. Il s’agit ainsi de surmonter, comme on s’en préoccupe pour les rapports hommes/femmes, les sentiments d’exclusion et de domination qui évoquent l’expérience vécue avec des profs, éducateurs ou assistantes sociales. "
Les difficultés et les erreurs que nous avons connues en Vaucluse y sont contenues, dans ce que nous avons vécu ensemble, de meilleur et de pire. En effet ce texte pointe les réelles violences subies par certaines couches sociales, elles sont dénoncées à juste titre.
Mais une chose est zappée dans ce texte : l’hétérogénéité « culturelle » des populations « qui vivent et subissent l’oppression dans les qp ».
Car pour le QP d’Avignon ceci s’est vite concentré sur les seuls milieux de culture musulmane, supposés tous croyants scrupuleux, « observants scrupuleux ». Puis, et ce fut pire, à leur hégémonie supposée sur la « culture QP ». Or à Avignon par exemple il y a une forte présence gitane, une population non musulmane aussi, par ailleurs bien des camarades du NPA ou proches de celui-ci sont issus « des quartiers », vivent dans les quartiers, sans pour autant relever de cette catégorie particulière (importante), de culture musulmane.
De plus au sein de ces espaces sociaux comme le dit Fahima, on retrouve des Islams et non un Islam, des relations aux pratiques et usages musulmans diverses voire conflictuelles (entre mosquées ici) avec une vraie bataille politique dont la poussée d’un islam droitier contre les libertés de la jeunesse et des femmes. Cette poussée ne se heurte pas à un début d’Islam ouvert mais à un « islam sociologique » c’est à dire un attachement aux traditions et aux références « de racines » comme composantes de la vie familiale qui ne se veut pas bigot, et est méfiant devant les excès (voile, burqa, islamisme). Cette poussée droitière se heurte aussi à une contestation de l’Islam au moins dans ses préjugés, Ni putes ni soumises quoi qu’on en pense, en est une manifestation, le courant local « citoyen » issu des chevènementiste que connaît bien QP, aussi etc.
Or très vite le QP d’Avignon a fait un virage vers une conception des quartiers comme dominés par l’Islam, une vision de l’Islam comme religion pas seulement discriminée (privée de droits) mais opprimée (ce qui fait de tout musulman un opprimé, même l’Imam fondamentaliste ou la militante de la burqa, avec des hésitations sur l’Iran et les Talibans), ce virage a conduit à une promotion du voile comme drapeau des quartiers alors même qu’il est l’enjeu d’une double bataille contradictoire : d’intolérance dans l’ensemble de la société sur fond de racisme, et d’une pression conformiste sur les femmes avec une visée d’embrigadement moral de la jeunesse (ce qu’on retrouve chez les catho, les orthodoxes et les évangélistes).
Ainsi lorsque la camarade demande des réunions « non mixtes » (donc de camarades des quartiers seul/es) elle conduit cette logique jusqu’au bout. Sinon qui sont ces camarades des quartiers ? Qui est ou n’est pas des quartiers ? Comment en est-on ? Par l’habitation ? l’origine spacio-culturelle ? la religion ? l’origine ethnique ? le métier ou l’absence de métier ? Un prof en LP de quartier par choix, « gaulois », lui-même originaire des quartiers, est-il ou non des quartiers ? Une militante issue des quartiers mais ayant un boulot stable et vivant dans un petit ensemble propret, reste-t-elle des quartiers ? Un ouvrier - cheminot ou intérim - gaulois issu de et vivant dans les quartiers ?
Si nous faisions une telle réunion ici, il y aurait des enseignants, des cheminots, des ouvriers du transports et de la vente, des intermittents du spectacle, une directrice de centre social sympathisante etc...
Et ce qui unirait tout le monde serait la police, la justice, le logement, l’emploi,le racisme, etc, la question religieuse diviserait.
Voilà l’impasse qui conduit Abdel à nous quitter, même si on en comprend parfaitement le ressort, la recherche et qu’on partage la colère et l’exaspération, voire respecte le choix religieux.
Ce qui unifie un tant soit peu une réalité quartier c’est LA CONDITION SOCIALE qui est infligée à cette partie des prolétaires, la relégation spatiale, la ghettoIsation d’habitat, l’abandon des services publics, la pression policière et morale (la stigmatisation), la peur/haine attisée envers les classes supposées dangereuses, l’utilisation de la discrimination religieuse, mais aussi le recours sournois à la religion (Islam, mais aussi protestantisme charismatique dans certaines banlieues) y compris par le pouvoir pour embrigader l’énergie de ces exaspérations légitimes, bref toutes sortes de discriminations qui sont autant de discours masquant ou déplaçant la bataille loin de la condition sociale justement.
Bataille qui dans ce cas seule UNIFIE toutes et tous (et permet les diversités). Il faut tout repenser autrement, et depuis la question sociale, d’abord et avant tout, et une laïcité intransigeante qui n’exclue personne car elle permet les diversités, mais laisse la Foi où elle doit rester, dans l’intime conviction, en comprenant qu’en faire un discriminant... discrimine et divise... les quartiers, pas seulement le NPA.
Fraternellement
Jacques
On rencontre d’ailleurs la même « fragmentation » des oppressions avec l’Homophobie : lesbophobie, transphobie, biphobie... qui, si chacune rend compte d’un aspect réel des violences subies, oublie du coup que l’homophobie n’est qu’un dégât collatéral du sexisme, cette construction normative du monde à partir de la séparation du travail, des rôles, des hiérarchies, des droits, des devoirs fondée sur la différence biologique des sexes et l’asservissement des femmes.
Autre débat.
FORTIN Jacques
Bataille qui dans ce cas seule UNIFIE toutes et tous (et permet les diversités). Il faut tout repenser autrement, et depuis la question sociale, d’abord et avant tout, et une laïcité intransigeante qui n’exclue personne car elle permet les diversités, mais laisse la Foi où elle doit rester, dans l’intime conviction, en comprenant qu’en faire un discriminant... discrimine et divise... les quartiers, pas seulement le NPA.
c'est quoi une laïcité intransigeante ?
Invité- Invité
Re: Comité populaire d'Avignon
tomaz a écrit:
le texte proposé par Sleepy n'a rien a faire sur un forum publique, c'est notre caca interne. J'aime bien lavé mon linge sale en famille.
C'est possible qu'il ne devrait pas avoir sa place s'il n'était pas déjà connu - mais il n'est pas inédit, ni même très nouveau, ayant été publié sur ESSF, le site de Pierre Rousset, il y a quatre mois : http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article18617
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Comité populaire d'Avignon
Au final ma conclusion est qu'il y a eut trop d'incompréhensions de part et d'autres... Tellement, que ça devait finir comme ça...
Je note qu'Abdel Zahiri fait un mea culpa... Il reconnait qu'il ne savait pas certains trucs... D'où ses erreurs de communication, de comportements, et autres, bien compréhensives... Il dit d'ailleurs qu'il était là aussi pour ça : pour apprendre...
Je pense qu'il est sain que tout ça sorte. Ca permet de mettre les choses sur la table, et de dépasser tout ça, et d'apprendre...
Bon, la séparation finale, ce n'est pas terrible... Ca aurait pu se finir mieux...
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
Re: Comité populaire d'Avignon
Ce qui est clair, c'est qu'il y a de l'exaspération et de la radicalisation chez les jeunes arabo-musulmans, et que presque personne à l'extrême gauche ne sera à leurs côtés contre la vague islamophbobe. Je m'étais réjoui de la candidature d'Ilham. J'avais même pensé qu'au fond j'avais eu tort de partir de la Ligue en 2004. Mais très vite des tas de choses m'ont montré, et à tout le monde que finalement le NPA ne serait rien d'autre qu'une LCR encore plus floue, mais tout aussi ancrée républicaine. Et qui ne ferait rien contre l'islamophbie.
Certes, elle ne se risquera sans doute plus à initier les campagnes islamophobes comme elle l'avait fait en 2003 avec LO, certes elle se démarquera sur le thème habituel "ni musulman ni islamophobe", "ni breton, ni..." etc... et la liste est longue.
Bof... Pas intéressant.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Comité populaire d'Avignon
Toussaint a écrit:Le communiqué explicatif est un tissu d'accusations et le moins qu'on puisse en dire est que le rôle et la position que se donne Fortin est peu compatible avec un texte qu'il avait sorti conte Ilham.
Ce qui est clair, c'est qu'il y a de l'exaspération et de la radicalisation chez les jeunes arabo-musulmans, et que presque personne à l'extrême gauche ne sera à leurs côtés contre la vague islamophbobe. Je m'étais réjoui de la candidature d'Ilham. J'avais même pensé qu'au fond j'avais eu tort de partir de la Ligue en 2004. Mais très vite des tas de choses m'ont montré, et à tout le monde que finalement le NPA ne serait rien d'autre qu'une LCR encore plus floue, mais tout aussi ancrée républicaine. Et qui ne ferait rien contre l'islamophbie.
Certes, elle ne se risquera sans doute plus à initier les campagnes islamophobes comme elle l'avait fait en 2003 avec LO, certes elle se démarquera sur le thème habituel "ni musulman ni islamophobe", "ni breton, ni..." etc... et la liste est longue.
Bof... Pas intéressant.
On se fout de l'islamophobie comme d'une guigne! Il faut toujours garder à l'esprit que dieu n'existe pas, et que toutes les religions ne servent à rien, à part détourner les gens des combats qu'ils doivent mener.
A ce titre, je suis islamophobe, judéophobe, christianophobe.
Mais cette position, qui devrait être celle de tout révolutionnaire conséquent, je me la garde pour moi, dans ma petitre sphère privée, parce que je suis respectueux des croyances et des superstitions que certaines personnes fragiles secrètent de façon irrationnelle .
La seule chose que je demande en retour à ceux qui croient en dieu, aux cigognes, au père noel ou à la petite souris, c'est qu'ils le gardent pour eux et n'en fassent jamais état.
C'est le tort de nos camarades d'Avignon, qui n'ont pas compris que ce qui était du domaine intime devait le rester définitivement.
J'espère qu'en mûrissant, Ilham et ses camarades le comprendront enfin!
revue de presse de l'affaire
Le NPA se déchire encore surle voile
Ils ne sont que douze, mais leur départest lourd de symboles: les militants du comité quartierpopulaire d'Avignon ont claqué la porte du NPA cette semaine,dont Ilham Moussaïd, devenue célèbre malgréelle pour s'être présentée, avec un foulard, auxélections régionales de mars 2010 sur la liste duNouveau parti anticapitaliste.
«C'est avec beaucoup de tristesseet d'amert ume que je vous annonce mon départ du NPA. Undépart qui n'est motivé ni par la haine ni par lacolère mais l'aboutissement d'une longue réflexion»,explique un des leurs, Abdel Zahiri, dans une lettre publiéeici. «J'ai rejoint le NPA parce que j'avais entendu, etapparemment mal compris, l'appel de la LCR. J'avais cru que lesexploités, les prolétaires, les classes populairesétaient les bienvenus. Force est de constater que ce n'est pastout à fait le cas», poursuit-il.
Contactés par Mediapart, lesmilitants démissionnaires n'ont pas souhaité répondreà nos questions. Lassés sans doute du déferlementmédiatique qui avait accompagné la candidature d'IlhamMoussaïd et des polémiques très vives qui avaientaussitôt agité le NPA, tiraillés entre sa volontéde s'implanter dans les quartiers populaires, sa tradition laïqueet sa conception du féminisme.
Pour les militants interrogésproches des partants, ceux-ci ont en fait mal vécu la dernièreréunion du conseil politique national (CPN) – sorte deparlement du NPA –, réuni les 13 et 14 novembre. D'abordparce que, parmi les motions touchant à la laïcitéet au féminisme, leur texte est celui qui a recueilli le moinsde suffrages. Ensuite parce que le report du congrès (voirnotre enquête) à début février repoussaitencore davantage une prise de position claire du NPA sur ces sujets.«La manière dont certain-e-s ont agi à notreégard jusqu'à lancer une véritable chasse auxsorcières où nous sommes montrés du doigt commedes pestiférés et l'attente d'un congrès (quiparaît ne jamais arriver) pour trancher si nous avons notreplace au sein de ce parti n'est ni à la hauteur ni digne d'unparti de masse révolutionnaire», écrit d'ailleursAbdel Zahiri dans sa lettre adressée au NPA.
«On était en discussionsdepuis des mois, c'était de plus en plus difficile pour eux.Avec le report du congrès, ils ont eu l'impression que la finn'arrivait jamais. Ils en avaient marre de devoir se justifier toutle temps...», témoigne Danièle Obono, membre dela commission quartiers populaires et représentante d'uncourant minoritaire au NPA, parlant d'un «écheccollectif». Et ce, même si les échanges, trèsvifs au début, semblaient en partie apaisés. «J'avaispourtant l'impression que le débat progressait bien dans lerespect des positions de chacun. Entre les deux positions les pluscontradictoires, il y a toute une gamme de nuances qui sont bien plusmajoritaires. Et du point de vue d'Avignon, il y a eu beaucoupd'avancées en interne sur ces questions», déploreOlivier Besancenot, porte-parole du NPA, et prudent sur le sujet.
Comment lutter contre l'islamophobie? Sur le fond, les militants d'Avignon avaient dès le départ marqué leur désaccord avec une grande partie de la direction actuelle du NPA, résumé ainsi par Samuel Joshua, militant à Marseille et membre du CPN: «Aujourd'hui, il semble que les adhérents du NPA sont majoritairement pour l'accès du parti aux croyants et pratiquants, mais aussi pour refuser l'idée de se battre au nom de la religion. C'est une divergence profonde: certains estiment que face à l'islamophobie, l'affirmation religieuse serait le meilleur antidote. Sans doute que le fait d'être minoritaire a entraîné la déception et la démission.» Selon Omar Slaouti, proche des démissionnaires et membre de la commission quartiers populaires, deux approches s'affrontent, «entre des camarades pétris de tradition militante de plusieurs dizaines d'années et de savoir livresque, et des militants de terrain pour qui la lutte contre l'islamophobie n'est pas suffisamment mise en avant, voire minorée au sein de l'organisation».
Ce débat est d'ailleurs loin d'être nouveau dans l'histoire du mouvement ouvrier. Le rejet «provoque l'affirmation identitaire. C'est comme ça qu'est né le sionisme, et le Bund (l'union générale des travailleurs juifs) à la fin du XIXe siècle, et auquel s'opposait Rosa Luxemburg. C'est aussi sur le même type de motif, une classe ouvrière devenant tellement raciste, que s'était envisagée la création d'un parti des Noirs aux Etats-Unis», rappelle Samuel Joshua. Mais, selon lui, «s'y ranger, c'est entériner une défaite, laissant croire qu'on ne pourrait pas mener le combat aux côtés des populations immigrées». D'autant que le NPA, qui aura au moins eu le mérite de prendre de front ces questions, peut se targuer d'autres réussites dans les quartiers populaires, notamment à Marseille. «Cet exemple montre que ce n'est pas un problème avec les musulmans, puisqu'il y en a plein dans ce comité, et qu'il n'y a pas une seule manière de se construire dans les quartiers populaires», avance Ingrid Hayes, membre de l'exécutif du NPA, critique quant à la ligne défendue par les démissionnaires d'Avignon.
Il n'empêche, ces départs illustrent la difficulté de l'extrême gauche, en l'espèce du NPA, à traiter de la question religieuse, dans un contexte difficile, ravivé et largement amplifié par le débat sur l'identité nationale lancé par Nicolas Sarkozy et son ex-ministre de l'immigration et de l'identité nationale, Eric Besson. Tous les militants interrogés reconnaissent d'ailleurs la force de l'effet symbolique de la démission des militants d'Avignon. D'autant qu'elle signe aussi la difficulté du NPA à réussir l'élargissement de son implantation, au-delà des traditionnels militants de l'ex-LCR (Ligue communiste révolutionnaire).
D'autres sont déjà partis, comme l'altermondialiste Raoul-Marc Jennar, ou en retrait comme Leïla Chaibi, chef de file du mouvement de précaires L'appel et la pioche. «Ce sont des courants qui n'étaient pas dans le moule, qui ont bousculé les idées reçues et les manières de faire. On n'a pas réussi à faire suffisamment l'alchimie», estime Danièle Obono. Malgré leurs désaccords sur les questions de laïcité, Ingrid Hayes l'admet aussi: après un démarrage en fanfare pour le NPA, «si l'élargissement s'était poursuivi à la même échelle qu'au début et si la situation politique avait été plus facile pour nous, on aurait eu moins de mal à surmonter les différences, et on serait parvenus à une homogénéisation des pratiques».
De fait, les revers électoraux du NPA, qui a choisi de se présenter seul aux élections européennes et, dans la plupart des cas, aux régionales, ont tendu les débats à l'intérieur de la jeune organisation politique, et tari l'afflux de militants, renforçant mécaniquement «une matrice plus traditionnelle, et de fait liée au trotskisme», selon l'expression d'Ingrid Hayès. «Le fait que le NPA ne soit pas en bonne santé joue aussi dans le départ des militants d'Avignon: à quoi bon s'accrocher à un parti en crise? Même si c'est dommage puisqu'on a repris du poil de la bête avec le mouvement social», explique aussi Omar Slaouti.
Les fortes mobilisations contre les retraites ont en effet redonné de l'air au NPA, qui ne désespère pas de trouver les ressorts d'une deuxième phase d'élargissement. Mais ce sera sans les douze militants d'Avignon. Du moins pour l'instant. «Nous avons encore beaucoup de lutte à mener ensemble donc je vous dis à bientôt», écrit Abdel Zahiri à ses anciens camarades. Un appel entendu par Olivier Besancenot: «Pour moi la porte reste ouverte. J'espère vraiment que nos chemins continueront à se croiser, d'une façon ou d'une autre.»
AFP
Régionales-partis-NPA-religion-islam
Vaucluse : la candidate voilée duNPA aux régionales quitte le parti
MARSEILLE, 26 nov 2010 (AFP) - La candidate voilée du NPA auxdernières
élections régionales, IlhamMoussaïd, ainsi que sept autres adhérents dansle
Vaucluse, ont décidé de quitter le partid'Olivier Besancenot, a-t-on appris
vendredi auprès d'unporte-parole du NPA dans ce département.
La présencede Mlle Moussaïd sur les listes du NPA avait engendréune
scission au sein des effectifs du parti dans ce département.
Le 31 mars, la tête de liste NPA aux régionales, JacquesHauyé, avait
expliqué dans un communiqué que"les comités attachés au féminisme et àla
laïcité regrett(ai)ent l'instrumentalisation del'islam à laquelle la
candidate s'est prêtéeavec le concours actif d'une équipe qui s'est
autonomiséeet qui continue autour d'elle".
Selon un porte-paroledu NPA, Jacques Fortin, huit membres de cette équipe,
dontMlle Moussaïd, ont décidé de quitter le parti.
Dans une lettre révélée jeudi dans Mediapart etévoquée dans Libération,
l'un des chefs defile de ce groupe, Abdel Zahiri, a déploré une"véritable
chasse aux sorcières" et s'estplaint que lui et ses camarades soient "montrés
dudoigt comme des pestiférés".
Le congrèsdu NPA devait trancher le débat né de la présencede Mlle
Moussaïd sur ses listes régionales.
"Un départ c'est toujours un échec", a réagiIngrid Hayes, membre du comité
exécutif du NPA. "Onprend acte et on respecte leur décision", a-t-elledit,
tout en estimant que l'"on peut tout à fait vivreensemble et militer ensemble
en étant en désaccord".
"Ce départ est lié au débat, aux remous quiont secoué notre organisation
suite à la candidature(d'Ilham Moussaid), sur les questions de religion, le
féminisme,la laïcité. C'est un débat qui sera tranchéau congrès, on regrette
qu'ils soient partis avant",a-t-elle ajouté.
Leur départ "ne signeni l'échec du travail d'implantation du NPA dans les
quartierspopulaires ni l'échec du NPA en général",a-t-elle souligné.
Le congrès du NPA a déjàété repoussé deux fois. Prévu dans unpremier
temps du 10 au 14 novembre, il avait déjàété renvoyé, en septembre, au 10-12
décembre.Lors d'un Conseil politique national (CPN, parlement) qui s'esttenu
mi-novembre, le NPA a décidé à nouveaude repousser son congrès national aux
4, 5 et 6 février.
elr-cf/cho/sd
Aura- Messages : 262
Date d'inscription : 28/06/2010
Re: Comité populaire d'Avignon
[Europe Solidaire Sans Frontières] - http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article19216
Français > Europe & France > France > Mouvements sociaux, économie, salariat > Quartiers populaires
Quelques réflexions à la suite du départ d’Abdel Zahiri du NPA
FORTIN Jacques
22 novembre 2010
La lettre de démission d’Abdel Zahiri est disponible sur ESSF : Lettre de démission du NPA
Quelques réflexions suite au départ d’Abdel
Ce départ est un échec certes, plusieurs échecs de divers ordres d’ailleurs, le sien aussi, et j’en prends ma part.Je passe ici sur les considérations interpersonnelles que bien descamarades qui le soutiennent, n’ayant pas vécu sur place, idéalisent unpeu facilement, ce n’est pas le sujet.Cet échec est d’abord et avant tout, et dès la venue d’AJCREV,l’impasse d’une conception de la question des quartiers populaires(QP), vers laquelle Abdel a glissé, à partir de vécus légitimes, réels,violents, mais partiels et du coup partiaux. Impasse que nous avonsexpérimentée et pour ma part explorée avec ouverture jusqu’à la rupture.On trouve l’expression de cette conception dans le texte proposé par Fahima repoussé par le CPN, dont je cite :" Le NPA doit réfléchir au choc des cultures militantes et aufossé socio-spatial entre les luttes des QP et la gauchetraditionnelle. Il s’agit de combler ceci par le partage d’expérienceset l’écoute politique.Le NPA doit permettre la rencontre à tous les niveaux descamarades qui vivent et subissent l’oppression dans les QP, quel quesoit leur sexe, origine ou couleur de peau, lors des réunions du parti,de la même façon qu’il y a des réunions de femmes non mixtes. Puismutualiser les réflexions de ces rencontres avec tous les camaradesimpliqués dans ce travail pour le NPA. Il s’agit ainsi de surmonter,comme on s’en préoccupe pour les rapports hommes/femmes, les sentimentsd’exclusion et de domination qui évoquent l’expérience vécue avec desprofs, éducateurs ou assistantes sociales. "Les difficultés et les erreurs que nous avons connues en Vaucluse ysont contenues, dans ce que nous avons vécu ensemble, de meilleur et depire.En effet ce texte pointe les réelles violences subies par certainescouches sociales, elles sont dénoncées à juste titre.Mais une chose est zappée dans ce texte : l’hétérogénéité« culturelle » des populations « qui vivent et subissent l’oppressiondans les qp ».Car pour le QP d’Avignon ceci s’est vite concentré sur les seulsmilieux de culture musulmane, supposés tous croyants scrupuleux,« observants scrupuleux ». Puis, et ce fut pire, à leur hégémoniesupposée sur la « culture QP ». Or à Avignon par exemple il y a uneforte présence gitane, une population non musulmane aussi, par ailleursbien des camarades du NPA ou proches de celui-ci sont issus « desquartiers », vivent dans les quartiers, sans pour autant relever decette catégorie particulière (importante), de culture musulmane.De plus au sein de ces espaces sociaux comme le dit Fahima, onretrouve des Islams et non un Islam, des relations aux pratiques etusages musulmans diverses voire conflictuelles (entre mosquées ici)avec une vraie bataille politique dont la poussée d’un islam droitiercontre les libertés de la jeunesse et des femmes. Cette poussée ne seheurte pas à un début d’Islam ouvert mais à un « islam sociologique »c’est à dire un attachement aux traditions et aux références « deracines » comme composantes de la vie familiale qui ne se veut pasbigot, et est méfiant devant les excès (voile, burqa, islamisme). Cettepoussée droitière se heurte aussi à une contestation de l’Islam aumoins dans ses préjugés, Ni putes ni soumises quoi qu’on en pense, enest une manifestation, le courant local « citoyen » issu deschevènementiste que connaît bien QP, aussi etc.Or très vite le QP d’Avignon a fait un virage vers une conceptiondes quartiers comme dominés par l’Islam, une vision de l’Islam commereligion pas seulement discriminée (privée de droits) mais opprimée (cequi fait de tout musulman un opprimé, même l’Imam fondamentaliste ou lamilitante de la burqa, avec des hésitations sur l’Iran et lesTalibans), ce virage a conduit à une promotion du voile comme drapeaudes quartiers alors même qu’il est l’enjeu d’une double bataillecontradictoire : d’intolérance dans l’ensemble de la société sur fondde racisme, et d’une pression conformiste sur les femmes avec une viséed’embrigadement moral de la jeunesse (ce qu’on retrouve chez les catho,les orthodoxes et les évangélistes).Ainsi lorsque la camarade demande des réunions « non mixtes » (doncde camarades des quartiers seul/es) elle conduit cette logique jusqu’aubout. Sinon qui sont ces camarades des quartiers ? Qui est ou n’est pasdes quartiers ? Comment en est-on ? Par l’habitation ? l’originespacio-culturelle ? la religion ? l’origine ethnique ? le métier oul’absence de métier ? Un prof en LP de quartier par choix, « gaulois »,lui-même originaire des quartiers, est-il ou non des quartiers ? Unemilitante issue des quartiers mais ayant un boulot stable et vivantdans un petit ensemble propret, reste-t-elle des quartiers ? Un ouvrier- cheminot ou intérim - gaulois issu de et vivant dans les quartiers ?Si nous faisions une telle réunion ici, il y aurait des enseignants,des cheminots, des ouvriers du transports et de la vente, desintermittents du spectacle, une directrice de centre socialsympathisante etc...Et ce qui unirait tout le monde serait la police, la justice, lelogement, l’emploi,le racisme, etc, la question religieuse diviserait.Voilà l’impasse qui conduit Abdel à nous quitter, même si on encomprend parfaitement le ressort, la recherche et qu’on partage lacolère et l’exaspération, voire respecte le choix religieux.Ce qui unifie un tant soit peu une réalité quartier c’est LACONDITION SOCIALE qui est infligée à cette partie des prolétaires, larelégation spatiale, la ghettoIsation d’habitat, l’abandon des servicespublics, la pression policière et morale (la stigmatisation), lapeur/haine attisée envers les classes supposées dangereuses,l’utilisation de la discrimination religieuse, mais aussi le recourssournois à la religion (Islam, mais aussi protestantisme charismatiquedans certaines banlieues) y compris par le pouvoir pour embrigaderl’énergie de ces exaspérations légitimes, bref toutes sortes dediscriminations qui sont autant de discours masquant ou déplaçant labataille loin de la condition sociale justement.Bataille qui dans ce cas seule UNIFIE toutes et tous (et permet lesdiversités).Il faut tout repenser autrement, et depuis la question sociale, d’abordet avant tout, et une laïcité intransigeante qui n’exclue personne carelle permet les diversités, mais laisse la Foi où elle doit rester,dans l’intime conviction, en comprenant qu’en faire un discriminant...discrimine et divise... les quartiers, pas seulement le NPA.FraternellementJacquesOn rencontre d’ailleurs la même « fragmentation » des oppressionsavec l’Homophobie : lesbophobie, transphobie, biphobie... qui, sichacune rend compte d’un aspect réel des violences subies, oublie ducoup que l’homophobie n’est qu’un dégât collatéral du sexisme, cetteconstruction normative du monde à partir de la séparation du travail,des rôles, des hiérarchies, des droits, des devoirs fondée sur ladifférence biologique des sexes et l’asservissement des femmes.Autre débat.
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Débat « RELF » au sein du NPA : clarifications nécessaires et polémiques détestables – En réponse au Comité QP84
ROUSSET Pierre
21 novembre 2010
Sommaire
- Aux origines de ces polémiques
- Autres éléments de (non) (...)
- Rassembler
- ANNEXES
- Combattre racisme et discrimin
- Courriel du 27 janvier (...)
- La laïcité, un enjeu politique
Dans les « notes » sur les débats en cours dans le NPA écrites débutaoût, j’avais (entres autres) posé cinq questions précises visant àcerner plus clairement de quoi nous discutions. Ces questionss’adressaient en particulier aux représentant.e.s du Comité quartierpopulaire du Vaucluse (QP 84). Les motions et contributions déposéespar ces derniers en vue du prochain congrès y répondent en partie, maisen partie seulement.Dans la récente contribution signée par Hendrik Davi, Nora Benameur,Pierre Jourlin et Abdel Zahiri (DBJK), trois réponses sont apportées,dont deux sont claires et nettes :Concernant la burqa : ils notent que « la burka est l’emblème d’une vision patriarcale réactionnaire ».Concernant les talibans : ils notent que « les talibans nos ennemis politiques en Afghanistan » (ainsi, j’imagine, qu’au Pakistan).Concernant la logique de « l’ennemi principal », la réponse est beaucoup plus ambiguë, au point de ne rien clarifier. En effet, les auteurs affirment ne pas « aller vers logique de l’ennemi principal caricaturale »– ne se démarquant que d’une vision « caricaturale » (qu’ils nousprêtent) et se réclamant en la matière des thèses franchementscandaleuses de Felix Boggio (voir plus loin).Sur les deux dernières questions que j’avais soulevées dans mes« notes » aoûtiennes – les courants politico-religieux au sein du NPAet le créationnisme –, DBJK ne disent rien dans leur contribution,faute peut-être de place. Mais le projet de motion présentée par le QP84 montre que des clarifications sont encore bien nécessaires en cesdomaines. J’y reviens ci-dessous. Avant cela, il me fautmalheureusement répondre une fois encore à des procédés polémiquesinacceptables.Pourquoi des questions comme les talibans ou la burqa se sont-elles posées au seindu NPA ? Pour créer de faux débats et esquiver les vrais, comme lelaisse une fois encore entendre Catherine Samary dans un texte récent(25 octobre 2010) : « l’arbre de la burqa cache aujourd’hui la forêt de ces rejets »du voile, du foulard islamique. Pour semer la confusion et favoriserles pires caricatures construites par les classes dominantes, commel’écrivent maintenant DBJK : « Les classes dominantes construisentl’image d’un ennemi intérieur par coups médiatiques (voile, burka,quick Allal, polygamie, terrorisme) produisant peur d’un côté etdiscrimination de l’autre. Même si la burka est l’emblème d’une visionpatriarcale réactionnaire, ou les talibans nos ennemis politiques enAfghanistan, un parti anticapitaliste a mieux à faire que de favoriserles pires caricatures stigmatisant l’islam et de produire de laconfusion (Afghanistan, Burka, voile en France). »Toute la contribution de DBJK (intégralement reproduite en annexeci-dessous) est écrite de façon à accréditer cette interprétation desdébats au sein du NPA. Or, ce sont les auteurs de cette contributionqui ont eux-mêmes pris l’initiative d’introduire la question destalibans ou de la burqa dans nos débats. Il est bien commode del’oublier aujourd’hui ! Pour rafraîchir la mémoire défaillante de noscamarades QP84 – et de quelques autres –, je me vois forcé d’y revenir.Une tâche certes désagréable, mais on ne peut être ainsi accusé dejouer des caricatures stigmatisantes et de l’islamophobie sans remettreles pendules à l’heure. Aux origines de ces polémiques
Taliban. C’est Hendrik Davi (et non pas moi !) quia introduit la question des talibans dans son texte du 27 février 2010.Parlant (notamment) des talibans, il assénait : « Les choix de ceux qui luttent contre cet impérialisme ne regardent qu’eux, il ne sert à rien de les juger ». Il affirmait même : « une critique moraliste des mouvements de luttes nationales aide mécaniquement la propagande occidentale et américaine ».On comprend que la « critique moraliste » cible celles et ceux quis’émeuvent du sort fait par les talibans aux femmes. Maintenant,Hendrik Davi « juge » que les talibans sont nos « ennemis politiques ».Fallait-il se taire devant de telles affirmations ? Et pourquoi a-t-il fallu attendre huit mois cette clarification ?J’espère que l’on peut dorénavant tourner cette page polémique ausein du NPA et que nous pourrons répondre d’une voix à qui considèreles talibans comme une avant-garde du combat anti-impérialiste ; ouencore à la confusion alarmante qui règne sur cette question dansdivers milieux de gauche, comme en témoigne cette citation d’unecontribution de David Harvey : « On rencontre également desmouvements révolutionnaires et résolument anticapitalistes, mais pastoujours progressistes, dans nombre de régions aux marges ducapitalisme. Des espaces ont été ouverts à l’intérieur desquels peuts’épanouir quelque chose de tout à fait différent en termes de rapportssociaux dominants, de style de vie, de capacités productives et deconceptions mentales du monde. Il s’agit aussi bien des talibans, dupouvoir communiste népalais, des zapatistes du Chiapas et des indigènesde Bolivie, que des mouvements maoïstes de l’Inde agraire, et ce,malgré le monde qui les sépare en matière d’objectifs, de stratégie etde tactiques. ».David Harvey est considéré comme l’un des principaux représentantsde la « géographie marxiste » britannique, spécialiste de l’histoiresociale et exégète du Capital de Marx. Pourtant, une lecture attentivede ce passage laisse pour le moins perplexe, en ce qui concerne lestalibans. Qu’est-ce qui permet de prétendre que ces derniers sont « résolument anticapitalistes » ? Que cache l’usage d’un tel euphémisme (« pas toujours progressistes ») ? Quel « épanouissement » de nouveaux « rapports sociaux dominants, de style de vie, de capacités productives et de conceptions mentales du monde »évoque-t-on ? (les femmes apprécieront particulièrement !). Qu’est-cequi permet de mettre les talibans dans le même sac que les communistesnépalais, les zapatistes, les indigènes boliviens ou les maoïstesindiens, par-delà ce qui les sépare ?Si je me suis attardé sur le texte d’Harvey, c’est que la traductionfrançaise de cette intervention au Forum social mondial de 2010 vientd’être reproduite dans la revue Contretemps d’août 2010 (p.69), qui nous est proche. Mais on peut trouver bien pire dansl’anthologie de la gauche radicale internationale. La « questiontalibane » n’est pas une curiosité marginale. Quand elle est posée, ilfaut la traiter – et cela n’a rien d’une « diversion ».L’ennemi principal. Cette polémique a été réveilléepar le même texte d’Hendrik Davi. Il dit aujourd’hui avoir été malcompris, mais il justifiait ce qu’il écrivait alors des talibans par lefait que l’impérialisme occidental devait être « notre principal ennemi » (ce sont ses termes). Comme je le notais dans ma réponse, il y a « plus d’une façon de comprendre ce qu’implique cette notion d’ennemi principal ». Dans le cas qui nous intéresse ici, elle concerne deux problèmes spécifiques : Danscertains conflits contemporains, la tentation d’un alignement« campiste » derrière un mouvement politiquement et socialementréactionnaire comme les talibans au nom de la lutte contre « l’ennemiprincipal », à savoir l’impérialisme occidental. DBJK écartentaujourd’hui cette interprétation. Dansle domaine des oppressions, la tentation de cibler exclusivement une« oppression principale » au point de ne plus défendre les victimesd’autres oppressions, voire même de nier leur existence. Enl’occurrence, dans nos sociétés, de défendre les victimes de laxénophobie antimusulmane, de l’islamophobie, mais pas les victimes dupatriarcat familial ou du conservatisme religieux dans les milieux ditsmusulmans.Les tenants des thèses du Comité QP84 affirment évidemment vouloirdéfendre toutes les victimes, sans « hiérarchisation ». Mais est-cevraiment le cas ? Si j’en doute encore, c’est que dans leurcontribution, DBJK renvoient pour plus amples développements au texteque Felix Boggio avait écrit pour réfuter l’un de mes articles sur lalaïcité. Dans ce texte, Boggio remplace la notion « d’ennemiprincipal » par celle de « maillon faible » de la chaine desoppressions. Mais quand il met en œuvre la « logique » du « maillonfaible », il en arrive aux mêmes conclusions qu’avec la « logique » laplus « caricaturale » de « l’ennemi principal » : il fait disparaître àla vue des victimes subissant les oppressions combinées de laxénophobie, du patriarcat familial et du conservatisme religieux (voir,par exemple, ce qu’il ose dire de la condition des femmes soumises auxtribunaux de la charia en Grande-Bretagne).D’où ma question à DBJK : en quoi la logique du « maillon faible »est-elle véritablement différente de celle de « l’ennemi principal » ?La burqa. Le summum quant à la réécriture del’histoire des débats au sein du NPA, concerne la burqa. C’est en effetIlham Moussaïd et Abdel Zahiri qui l’ont soulevée les premiers.Ilham en affirmant, alors qu’elle était interviewée en tant quecandidate du NPA, qu’elle ne voyait pas de problème avec le voileintégral pour peu qu’il soit porté volontairement : « Êtes-vouschoquée par les femmes qui portent la burka ? Non je ne suis paschoquée à partir du moment où c’est un choix personnel. » (Dauphiné Libéré du 19 février 2010.)Le second en annonçant le 27 janvier 2010 dans un courriel diffusésur la liste « Quartiers populaires » du NPA… le recrutement prochainde femmes portant la burqa, cet « emblème d’une vision patriarcale réactionnaire » pour reprendre la formule utilisée aujourd’hui par DBJK. Voici en quels termes élégants cette annonce était faite :« D’ailleurs ça sent la propagande des croisades, comment ondevrait s’habiller, dans quel lieu, en quoi doit on croire ou ne pascroire au fait qu’une femme en burqa peut venir au NPA, moi j’enconnais une qui va bientôt nous rejoindre (…)A l’université d’été je vais proposer un atelier sur le NPAmoitié marxiste, internationaliste et sincère et moitié marxiste,raciste et sincère. (…)Il n’y a pas beaucoup de différence entre les laïcard-es, lesféminités extrémistes et les fondamentalistes, tous veulent imposerleurs visions des choses, alors nous devons tous les rejeter hors denotre parti sinon on n’avancera jamais et tant pis si on se sépare decamarades qui ont 10, 20, 30 ans de lutte. Faut penser à l’avenir sansétats d’âm. »Pour éviter d’être accusé de tronquer les citations, je place ci-dessous en annexe l’intégralité de ce courriel.Abdel Zahiri laisse aujourd’hui entendre qu’il s’agissait d’uneplaisanterie. Mais à l’époque, quand la direction du NPA lui a demandéd’expliquer ce qu’il en était, il n’a jamais invoqué l’humour ! C’estbien l’unique raison pour laquelle le Conseil politique national (CPN)s’est vu obligé voter sur cette question – sans cela, il ne serait venuà l’idée de personne de demander un tel vote. Des amis d’Abdel n’ontpas non plus compris son humour, puisqu’ils ont protesté contre« l’interdit » prononcé par le CPN, jugé malvenu, discriminatoire,voire raciste et islamophobe.La burqa est bien « l’emblème d’une vision patriarcale réactionnaire »,à l’exact opposé du combat d’émancipation dans lequel nous sommesengagés : elle sanctionne l’effacement complet de la femme de l’espacepublic avec la disparition de son visage, ainsi que la séparationultime des sexes. Mais cela n’était jusqu’alors jamais écrit par lesreprésentants du Comité QP84 où des membres du NPA qui leur sontproches : il s’en tenaient au seul terrain des libertés individuellessans porter un quelconque jugement politique sur la signification duvoile intégral. Je n’en donnerais ici que deux exemples.Dans une tribune publiée le 22 juillet 2010 dans Tout est à nous,l’hebdomadaire du NPA, Véronique Decker passe en revue la façon dontles hommes ont voulu décider de ce les femmes portaient – mais secontente de dénoncer, en ce qui concerne la burqa, les parlementairesfrançais sans dire un mot des interprètes ultraréactionnaires del’islam qui sont à l’origine du port du voile intégral !Catherine Samary pour sa part a pu écrire à foison sur la questiondu voile, donnant une longue interview, le 25 avril 2010, à l’occasionde la loi antiburqa, sans jamais dire ce qu’elle pense elle-même duvoile intégral (elle est contre). Quand elle aborde enfin la questiondans son texte du 25 octobre, elle se contente de l’évoquer en passant,dans une parenthèse (« (et non pas au repli hors de la société avec ses propres droits, comme les salafistes et les femmes portant la burqa) ») – qu’en termes mesurés la chose est dite !Espérons que dorénavant, toutes celles et ceux qui défendent la« sensibilité A Egalité » écrirons sans sombrer dans la litote que levoile intégral « est l’emblème d’une vision patriarcale réactionnaire ». Autres éléments de (non) réponses
Sur les deux autres questions que j’avais soulevées dans les« notes » d’août dernier, il faut chercher des éléments de réponsesdans le projet de motion soutenu par QP84 et les contributions récentesaux débats.Créationisme – Un parti ouvert à tous les vents idéologiques ? Frappé par une citation pour le moins étonnante d’Abdel Zahiri (« Moi je suis pratiquant, je ne crois pas à Darwin et je pense qu’il y a un dieu. Mais ça ne change rien au combat politique »)dans un article de Stéphane Alliès, j’avais soulevé la question de lascience et de son déni par le créationnisme. J’attendais une réponsesimple et sans ambiguïté en ce qui concerne cet obscurantisme radical.Je n’ai encore rien vu de spécifique à ce sujet, mais la motionprésentée par le Comité QP84 au congrès du NPA me semble ajouter de laconfusion à la confusion. Elle affirme en effet : « Nous devonsapprendre à nous connaître, à nous respecter et à nous accepter malgréles choix philosophiques ou religieux des un-e-s et des autres. Le NPAdoit être ouvert à toutes et tous du moment que les militant-e-spartagent le projet politique défini dans les principes fondateurs.Donc il est contraire à nos valeurs de refuser l’adhésion à un ou unecamarade du fait de sa culture, de sa confession ou de sa philosophie. »Comme s’il n’y avait jamais de liens entre idées et choixpolitiques, que le NPA était ouvert à tous vents idéologiques pour peuque nos « principes fondateurs » soient respectés… Mais les documentsfondateurs n’entrent pas dans les « détails ». Ils ne mentionnent pas,par exemple, l’excision. Est-ce à dire qu’une personne considérant quel’excision est l’expression d’une « culture » – qui plus est d’uneculture pratiquée par des femmes, donc féministe ? – a toute sa placedans notre parti… La question n’est pas abstraite : il y aeffectivement des « anticapitalistes » qui défendent le « droit » àl’excision au nom de l’authenticité culturelle. Faudrait-il alors desmois de violents conflits internes comme ce fut le cas avec la burqa(durant lesquels, rappelons-le, les critiques du voile intégral ont étéaccusés de racisme, d’islamophobie et de « paternalisme », de jouer lejeu du gouvernement et de l’extrême droite), pour finalement conclure(unanimement ?) que la burqa n’a pas sa place dans le NPA puisqu’elle « est l’emblème d’une vision patriarcale réactionnaire ».Peut-on avoir les convictions d’un Témoin de Jehova, d’un salafiste,d’un créationniste et être membre du NPA ? A l’évidence non. Alors quevient faire dans un texte (soumis au vote) que par principe nous nesaurions « refuser l’adhésion à un ou une camarade du fait de sa culture, de sa confession ou de sa philosophie. »Si on la lit au sens littéral, cette phrase énonce une absurdité ; maissi elle est là, c’est bien qu’elle a une fonction. Ce qui nous conduità la question suivante.Religion en politique. Favorisons-nous le « pointde vue religieux » en politique ? Voire l’expression de courantspolitico-religieux y compris au sein du NPA ? La « diversité » que leNPA « a tout à gagner à “montrer“ » est-elle bien religieusecomme le laisse à penser la récente tribune de la « sensibilité AEgalité » ? Est-ce une bonne façon de donner la voix aux « quartierspopulaires » ?Cette question est avant tout adressée au Comité QP84. Rappelons eneffet que la représentation par la religion était à l’origine du choixd’Ilham Moussaïd comme candidate aux élections régionales de mars. Demême, DBJK escamotent les problèmes que peut poser la« religionarisation » de la politique. Hendrik Davi écrit ainsi dansson texte du 12 octobre 2010 : « Comme pour la lutte contre toutesautres oppressions, il est naturel et normal que les musulmans (commeles femmes ou les homosexuels) passent par une phase d’affirmation deleur identité associée à des formes d’auto-organisation. C’est à cetitre aussi que nous devons comprendre des collectifs comme lesindigènes de la République ou l’organisation de groupes sur des basesreligieuses ».Hendrik Davi énonce souvent des banalités comme si elles étaientoriginales pour éviter d’entrer dans le « détail » des réalitéspolitiques. Nous savons tous que la résistance des opprimé.e.s passepar l’auto-affirmation ; il y a des tonnes de littérature à ce sujet.Mais nous savons aussi tous que la trajectoire de courants nés d’unetelle auto-organisation n’est pas univoque. Nous savons encore tous quele contexte politique actuel ne favorise pas nécessairement uneévolution spontanément progressiste – comme le cas des Indigènes de laRépublique le confirme malheureusement.Le Mouvement des Indigènes de la République (MIR) a donné naissanceau Parti des Indigènes de la République (PIR). Or, il faut être trèsoptimiste pour ne voir dans l’évolution de ce courant qu’une « phase d’affirmation » parfaitement « normale ».Le terme « blanc » est devenu une catégorie politique, à connotationgénéralement négative (comme dans l’usage de la formule « féminismeblanc »). Les Français « blancs » sont appelés « souchiens » – de« Français de souche » –, un jeu de mot particulièrement méprisant vuce qu’est la représentation du chien dans un certain héritage culturelmusulman (cela équivaut à « sous-porcs »). Sur leur site Internet, unerubrique s’intitule « front blanc » – pour les « blancs » quisoutiennent le combat des « indigènes » qui sont, cela va sans dire,des « non blancs ».Dans un communiqué daté du 2 septembre 2010, intitulé « La raceexiste » et censé appeler à une manifestation unitaire antiraciste endéfense notamment des Roms !, le PIR déclare que la négation par lagauche de « l’existence des races sociales » ne fera que« précipiter l’inéluctable rupture qui aura lieu entre les couchespopulaires non blanches et le reste de la société car la race existe ».Je ne saurais dire ce qui relève ici de la provocation imbécile et dela dérive politique, mais, dans le contexte politique présent,l’imbécillité nourrit la dérive. Elle caricature jusqu’à l’impotence lacritique du postcolonialisme. Elle désarme face à la politique du« diviser pour régner » des gouvernants. Banalisant un vocabulaire« raciste » (avec ou sans l’adjectif « social »), elle enchantel’extrême droite qui n’en demandait plus tant !Une semaine plus tard, le 10 septembre, le PIR a publié ladéclaration de constitution, en son sein, du Cercle de Réflexion,Islam, Libération et Anticolonialisme (CRILA). L’islam constitue laréférence politique de ce regroupement, imprimant un discoursentièrement religieux (« nous ne craignons que Dieu », « nous considérons comme un devoir religieux l’implication active dans les affaires du monde »)au point que la notion « d’opprimé » perd tout contenu de classe enfaveur de l’unité culturelle des croyants. La déclaration affirmeainsi : « nous rejetons fermement toute division entre les Musulmans. ». Bourgeois et prolétaires unis pour peu qu’ils soient de la même confession et de la même culture « opprimée »...L’esthétique illustre la vision politique, comme en témoigne cetteaffiche du PIR où seuls les initiés y verront un « remake » d’uneaffiche coloniale. Comment reconstruire ainsi une identité de classecollective ?Tout courant de gauche qui se réclamerait d’une identité« opprimée » ou « musulmane » n’est pas nécessairement condamné à lamême dérive que le MIR/PIR. Mais cette dérive montre que lesinquiétudes manifestées par nombre d’entre nous lors de la création duMIR n’étaient pas infondées. Surtout, par rapport au débat qui nousconcerne aujourd’hui au sein du NPA, ce qui fait problème, c’est que leComité populaire QP84 (et d’autres qui s’en sentent proches) se refuseà reconnaître la gravité des évolutions en cours et du discourspolitique tenu par le PIR, en engageant une bataille contre cespositions. Rassembler
DBJK est le Comité QP84 affirment vouloir rassembler opprimés et exploités. Mais la politique du PIR le permet-elle ?Par ailleurs, à quoi rimes, au sein du NPA, de polémiquer comme sinotre organisation – ou une partie d’entre-elle – ignorait la gravitédes attaques antimusulmanes ? Le Regroupement « féminisme et laïcité »,pointé du doigt par les amis du QP84, introduisait son 4-page daté du24 août dernier en ces termes : « Le renforcement, en Europe, decourants xénophobes, de nationalismes identitaires et de mesuresdiscriminatoires est à prendre très au sérieux. Avec l’aggravationprévisible de la crise sociale, il peut conduire à des pogromes où lespopulations dites musulmanes (mais aussi les « Roms »), désignées commeboucs émissaires, seront les premières visées. ». Comment être plusalarmiste ? Cela n’empêche pas Catherine Samary de soulever la questionà l’adresse de F&L : peut-on mener « lutte contre les oppressions croisées… qui oublie l’islamophobie ? », comme si elle ignorait la réponse.Marie Geaugey et John Mullen dans leur contribution au BI pré-congrès jugent que le « combat contre l’islamophobie »n’est pas mené, ou fort peu. Ils présentent une liste d’actesislamophobes – mais ne disent mot des autres actes racistes ouxénophobes. Ils ne mentionnent pas les roms (chrétiens il est vrai).Ils dénoncent les croix gammées sur les mosquées mais pas sur lessynagogues, les tombes musulmanes profanées mais pas les tombes juives.Ils s’inquiètent du peu de place accordée dans la presse du NPA dans ledomaine de « l’islamophobie » – alors qu’elle est bien plus importanteque celle accordée au racisme « ordinaire » à l’encontre des noirs (etdes arabes !) ou à l’oppression « ordinaire » de femmes soumises aupatriarcat familial et au conservatisme religieux.Dire que la mécanique qui mène aux pogromes est enclenchée, comme jel’ai moi-même écrit, c’est n’est pas ignorer ou sous-estimer le dangerqui menace les populations dites musulmanes (et qui peut en menacerd’autres aussi, comme les roms). Mais on ne construit pas l’unité desexploités et des opprimés en ne dénonçant qu’une seule oppression(serait-ce l’application de la logique du « maillon faible desoppressions » chère à Felix Boggion et DBJK ?).Je sais fort bien que bon nombre de membres du NPA qui se réclamentde la « sensibilité A Egalité » (dont Catherine Samary, même s’il m’estarrivé de « l’épingler » à plusieurs reprises dans cette contribution)ne se reconnaissent pas dans des positions aussi réductrices que cellesque j’évoque ici et qu’il y a avec eux d’autres discussions, plusriches ou plus au fond, à poursuivre. J’y reviendrai ultérieurement.Mais des textes comme ceux de DBJK ou M. Geaugey et J. Mullen, ainsique des formules polémiques répétées de Catherine, créent un « bruit defond », une petite musique selon laquelle une aile du NPA serait, aunom du féminisme et de la laïcité, aveugle à la montée de la xénophobieantimusulmane. C’est faux et cela ne facilite pas le débat.Pierre Rousset Références Felix Boggio, « Retour sur les oppressions croisées », Tout est à nous la revue n°13, octobre 2010. Disponible sur ESSF in « Débat « laïcité » : La laïcité est-elle un enjeu actuel ? Deux contributions », 17 octobre 2010, ESSF (article 18799).François Coustal, « Débat « féminisme » : La burqa, un vêtement comme les autres ? », Hebdo Tout est à nous (TEAN) n°66 du 29/07/10. Disponible sur ESSF (article 18272).Hendrik Davi, « Penser l’alternative politique pour une sortie du capitalisme », 12 octobre 2010, ESSF (article 18974).— « Surmonter deux débats pour la gauche anticapitaliste », 27février 2010, publié par Vacarmes. Parties concernées par ce débatreproduites dans Pierre Rousset, « Internationaliste ! – Faut-il au nom de l’internationalisme se ranger derrières les talibans ? », ESSF (article 16832).Hendrik Davi, Nora Benameur, Pierre Jourlin, Abdel Zahiri, « Combattre racisme et discrimination » in Bulletin préparatoire au congrès 2010 du NPA n°2, fascicule 3, partie (novembre 2010), 15 novembre 2010 (reproduit en annexe ci-dessus).Véronique Decker, « Débat « féminisme » : La burqa, un vêtement comme les autres ? », Hebdo Tout est à nous (TEAN) n°65 du 22/07/10. Disponible sur ESSF (article 18272).Marie Geaugey et John Mullen, « Le NPA doit combattre activement l’islamophobie ! » in Bulletin préparatoire au congrès 2010 du NPA n°2, fascicule 3, (novembre 2010), 15 novembre 2010. Disponible sur ESSF in Débat « Féminisme, religion, laïcité » dans le NPA : 17 contributions (article 19125).David Harvey, « S’organiser pour la transition anticapitaliste », Contretemps n°7 (nouvelle série), août 2010.Ilham Moussaïd, interview au Dauphiné Libéré du 19 février 2010.NPA : « motions présentée au débat de congrès sur « laïcité, religion, féminisme, antiracisme », Bulletin préparatoire au congrès n° 1 (quatrième partie), septembre 2010. Disponible sur ESSF (article 18766) : NPA : motions présentée au débat de congrès sur « laïcité, religion, féminisme, antiracisme ».— NPA (exécutif du Vaucluse, 5 comités), Abdel Zahiri, « Retour sur la candidature d’Ilham Moussaïd et la crise dans le NPA du Vaucluse », ESSF (article 18617).PIR, « La race existe ! ». Communiqué du 2 septembre 2010. Disponible sur ESSF (article 18486).PIR/Crila, « Pour un Islam de justice et de libération ». Déclaration du 10 septembre 2010. Disponible sur ESSF (article 18507).Pierre Rousset, « La laïcité, un enjeu très actuel » in Bulletin préparatoire au congrès 2010 du NPA n°2, fascicule 3, partie (novembre 2010), 15 novembre 2010 (reproduit en annexe ci-dessus).— « Ne pas prendre ses désirs pour la réalité » in « Débat « laïcité » : La laïcité est-elle un enjeu actuel ? Deux contributions », 17 octobre 2010, ESSF (article 18799).— « Notes sur le débat « religion, émancipation, féminisme et laïcité » dans le NPA », 10 août 2010, ESSF (article 18215).— « ’Resist the ban but oppose the burka too’ », interview par Farooq Suhleria, Viewpoint online n° 12, 6 août 2010. Disponible sur ESSF (article 18185).— « Débat « laicité » : Laïcité et solidarités à l’heure de la crise capitaliste », 4 juillet 2010, ESSF (article 17921).— « Ne jamais abandonner les Rayhana, Sadia, Hina, Fatima… », 25 avril 2010 (ESSF, article 17100).— et Pierre Yves Salingue, « Débat laïcité : Une obsession française ? – Deux points de vue », 7 avril 2010, ESSF (article 16961).— « Internationaliste ! – Faut-il au nom de l’internationalisme se ranger derrières les talibans ? », 22 mars 2010, ESSF (article 16832).— « French Left sees veil ban as counterproductive », interview par Amjad Mahmood, Dawn, 3 février, 2010. Disponible sur ESSF, article 16389.Catherine Samary, « On ne peut réellement développer les solidaritéscroisées sans lutter à la fois contre l’islamophobie et contre lesintégrismes » (25 octobre 2010) in « Débat « religion, émancipation » : deux contributions », ESSF (article 18975).— « ’The burka ban is liberticide’ », interview par Adnan Farooq, Viewpoint online n° 6, 25 avril 2010. Disponible sur ESSF (article 18184).Abdel Zahiri, courriel du 27 janvier 2010 diffusé sur la listenationale « Quartiers populaires » du NPA (reproduit en annexeci-dessus).— in Stéphane Alliès, « Comment le NPA veut s’implanter en banlieue », paru le jeudi 27 août 2009 sur www.mediapart.fr. Disponible sur ESSF (article 14851) ANNEXES
Combattre racisme et discrimination
Hendrik Davi, Nora Benameur, Pierre Jourlin, Abdel ZahiriLa plus grande menace dans notre combat est la division de la classeouvrière. A de nombreux moments clés de l’histoire, la lutte contre lesdiscriminations et le racisme a été centrale : contre l’antisémitismeen Europe ou pour l’émancipation des noirs en Amérique. Rarement, lesorganisations du mouvement ouvrier ont été à la pointe de ces luttes.Toujours, ces luttes ont été des portes d’entrée en politique toutesaussi importantes que les luttes économiques.Depuis 2001, le nouvel agenda impérialiste (justification desguerres en Irak et en Afghanistan pour le contrôle de l’or noir)associé aux relents colonialistes a produit une nouvelle forme deracisme : l’islamophobie. Nombreux sont ceux qui nient la spécificitéde l’islamophobie. Cet aveuglement est comparable à ceux qui ont nié laspécificité de l’antisémitisme qui a pourtant durablement structurél’idéologie de la droite en unifiant une partie du peuple derrière lefascisme. Il est possible que l’islamophobie joue un rôle analogue àl’antisémitisme. L’extrême droite européenne l’a bien compris.D’autre part, la religion comme tout appareil idéologique(1) (écoleou syndicat) est traversée de contradictions et est un terrain deluttes entre les classes. De ce fait, la religion, même révélée, n’estqu’une perpétuelle réinterprétation qui produit un questionnementtoujours sans fin chez le croyant. Elle n’est donc pas en soicontradictoire avec une politique émancipatrice.Nous devons considérer les débats concernant l’islam à partir de cestrois prémices. Les classes dominantes construisent l’image d’un ennemiintérieur par coups médiatiques (voile, burka, quick Allal, polygamie,terrorisme) produisant peur d’un côté et discrimination de l’autre.Même si la burka est l’emblème d’une vision patriarcale réactionnaire,ou les Talibans nos ennemis politiques en Afghanistan, un partianticapitaliste a mieux à faire que de favoriser les pires caricaturesstigmatisant l’islam et de produire de la confusion (Afghanistan,Burka, voile en France). Rejeter le discours raciste dominant, ce n’estaller vers une « logique de l’ennemi principal caricaturale » (2) maischercher à dévoiler comment il dédouane l’homme blanc de son sexisme etla France de son impérialisme.La forme islamophobe que prend le racisme et la discrimination desenfants d’immigrés fait que la religion musulmane sera une des portesd’entrée en politique de ces populations. Nous devons nous en féliciterplus que le craindre et c’est dans la lutte commune que la prise deconscience des oppressions croisées (classe, sexisme et racisme) sefera (3)Dans le climat islamophobe, le CPN aurait dû démocratiquementdébattre(4) et valider qu’aux régionales des candidates musulmanes,voilées ou non, impliquées dans les luttes puissent être présentées enposition éligibles. Notre implantation dans les QP dépendra de la façondont nous trancherons ce débat en discriminant négativement ou non lesmilitants en fonction de leur pratique religieuse.Notes (1) http://www.mediapart.fr/club/blog/h... (2)Voir réponse à Pierre Rousset de Félix dans TEAN http://www.europe-solidaire.org/spi... (3) Voir les interventions d’ilham et de carole lors du meeting http://www.mediapart.fr/club/blog/h...(4) Comme nous lui en avons fait la demande en octobre 2009 Courriel du 27 janvier 2010
Abdel ZahiriDe : ajcrev ajcrev hotmail.fr>
Date : Wed, 27 Jan 2010 08:41:05 +0000
À : qp liste natinal npa2009.org>
Objet : [quartierspopc’est fou mais plus on débat plus je ressent une opposition a nos statuts ettextes fondateurs.je croyais qu’on voulait abattre le capitalisme et offrir une alternative atous hors ceux que certains offrent, c’est une guerre de religion, car lemarxisme est une religion pour beaucoupd’ailleurs ca sent la propagande des croisades, comment on devrait s’habiller,dans quelle lieu, en quoi doit ton croire ou ne pas croireau faites une femme en burqua peut venir au npa, moi j’en connait une qui vabientot nous rejoindre,a l’université d’ete je vais proposer un atelier sur le npa moitié marxiste,internationaliste et sincere et moitié marxiste, raciste et sincere.j’ai beaucoup eu de discutions avec le fsqp, ou des militants associatif etpresque tous m’on mis en garde du npa en disant que c’etait un partiislamophobe qui fait semblant d’etre humaniste, etc....et bien une parti de ceuxqu’ils disent est vrai.il y a des camarades qui proposent un projet au monde et d’autres qui portent unprojet qui obligent le mondepour ma part je n’accepterai pas un genre de ni loi, ni voile ou ni burqua, niloi. faut arrêter de jouer les hypocrites, ou nous sommes a la hauteur del’enjeux mondiale ou le npa est mort.Et en plus si les réticent-es connaissaient un peu plus le sujet et ils ellescomprendraient qu’avoir des ilham, des nadia sur des listes etait le meilleurvecteur d’hemancipation, mais de quelle emancipation parle t-on, celle de chaquefemme ou celle qu’on choisit pour elle.il n’y a pas beaucoup de difference entre les laicard-es, les feminitesextremistes et les fondamentalistes, tous veulent imposer leurs vision deschoses, alors nous devons tous les rejeter hors de notre parti sinon onn’avancera jamais et tant pi si on se separe de camarades qui ont 10, 20, 30 ansde lutte. faut penser a l’avenir sans etat-d’ames.abdel d’avignon La laïcité, un enjeu politique très actuel
Pierre RoussetLa motion du Comité populaire d’Avignon (84) publiée dans le premierBI de congrès ne dit pas un mot de la laïcité, qui est portant l’un desthèmes majeurs du débat. Elle comprend aussi cette curieuse affirmationselon laquelle il serait « contraire à nos valeurs de refuser l’adhésion » à quelqu’un « du fait de sa culture, de sa confession ou de sa philosophie »- comme s’il n’y avait pas de croyances et de philosophieréactionnaires, comme s’il était politiquement neutre d’être Témoin deJehova, salafiste ou créationniste - et donc qu’il ne faudrait pass’inquiéter de la montée de ces obscurantismes ?Pour d’autres, tenants des « amendements » ACDFN, la motion AGIpubliée dans ce même bulletin présenterait une vision « unilatéralementpessimiste » des dynamiques aujourd’hui à l’œuvre dans le monde,ignorant les résistances à la montée des intégrismes. Là n’est pourtantpas le problème. Des résistances, il y en a de multiples et même desvictoires : l’une des principales mesures de la révolution népalaise(2006) a été d’introduire la laïcité en rompant avec l’Etat hindouiste.Ces résistances ne font que confirmer que la laïcité est un terrainde combat actuel, central. Mais comment ne pas reconnaître qu’il semène dans des conditions difficiles, différentes de celles des années1970 ? Ce sont rarement les éléments progressistes des églises qui sontà l’offensive ! Dans le sous-continent indien, le cas du Népal faitexception. En Inde, le BJP hindouiste mène la charge pourconfessionnaliser l’Etat. Un Etat que les dictatures militaires ontislamisé au Pakistan. L’extrême droite bouddhiste veut « cingaliser »le Sri Lanka. Dans le monde musulman, la montée des courants de typesalafistes se fait lourdement sentir. Dans le monde chrétien, leséglises les plus réactionnaires sont à l’offensive, en particuliercontre le droit à l’avortement (Brésil, Nicaragua, Espagne, Italie,Pologne…). Les évangélistes renforcent leur enracinement en Afrique enfaisant des homosexuels des boucs émissaires (Nigeria, Uganda,Zimbabwe…).Dans tous les cas, il s’agit de renforcer l’emprise du religieux -et plus précisément d’une interprétation réactionnaire du religieux -sur la société, les rapports sociaux (dont de genre), les lois etl’Etat ; le récent voyage du Pape en Espagne vient spectaculairement del’illustrer. Pourquoi chercher à minimiser un tel enjeu, pourtantmajeur ?Les débats dans le NPA montrent que certaines et certains portent unregard distant, voire méfiant, sur notre combat laïque sous prétextequ’il pourrait camoufler racisme ou islamophobie. Rien ne seraitpourtant plus dangereux que d’abandonner à l’extrême droite (Ripostelaïque en France) ce drapeau ! La stigmatisation croissante desmusulmans en Europe s’accompagne en réalité d’attaques répétées contrela laïcité, comme vient de le faire Angela Merkel qui en appelle àl’histoire chrétienne de l’Allemagne pour mieux désigner les Turquescomme boucs émissaires de la crise.Le lien entre combats laïques, féministes et antiracistes n’est pas artificiel, mais nécessaire.
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Re: Comité populaire d'Avignon
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A propos d’ennemi principal
ROUSSET Pierre , BELALLOUFI Hocine
5 novembre 2010
Le texte de Hocine Belalloufi se présente comme une réponse à l’article de Pierre Rousset, « Débat « laicité » : Laïcité et solidarités à l’heure de la crise capitaliste » [1].Comme son titre l’indique, ce dernier traitait d’enjeux politiques surla question de la laïcité dans le contexte présent. Or, la contributionde Belalloufi discute de tout autre chose et le mot « laïcité » n’yapparaît quasiment pas. Il a fallu quelques échanges de courriels pourclarifier le malentendu...
Sommaire
- A propos d’ennemi principal
- Hiérarchiser ses ennemis (...)
- La hiérarchisation des (...)
PrésentationHocine Belalloufi se dit très surpris de lire dans mon article récent sur la laïcité : « Noussommes confrontés à des ennemis multiples : impérialismes, xénophobeset racistes de toutes communautés, extrêmes droites nationalistes oureligieuses de toutes contrées, classes possédantes de tous pays,théocraties et dictatures profanes, j’en passe et des meilleurs. Noussommes anti-impérialistes (avec une mention spéciale contrel’impérialisme français). Mais il faut ici se défier comme de la pestede la logique de « l’ennemi principal » qui ne voudrait s’opposer qu’àl’un de ces ennemis, car elle conduit immanquablement à hiérarchiserles combats et les solidarités, à se porter en défense de certainesvictimes et à en oublier volontairement d’autres. Elle accentue cefaisant les divisions entre exploité.e.s et entre opprimé.e.s alors quenotre rôle est de les réduire. »Pour ma part, j’ai été très surpris de recevoir une critique de monarticle qui ne disait mot de ce dont il traitait : la laïcité à l’heurede la crise capitaliste.Hocine Belalloufi aborde des débats importants, qui ont enparticulier fait fureur dans les années 1960-1970 autour de larévolution chinoise. Cependant, dans l’article incriminé, je n’ai paseu la prétention d’écrire un traité général sur la notion d’ennemiprincipale et je n’ai aucunement abordé la question des conflitspolitici-militaires et des situations comme la Chine des années 20-40(ou le Liban d’aujourd’hui).Belalloufi cite à l’appui de son argumentation mes propres analysesde la révoltution chinoise. Je ne renie pas ce que j’ai écrit sur cettequestion ! Simplement, j’abordais d’autres enjeux.De façon prémonitoire (?), j’avais noté dans un précédent texte qu’il y a « plus d’une façon de comprendre ce qu’implique cette notion d’ennemi principal » [2]. Dans le cadre des débats en cours au sein du NPA, mes récentes contributions concernent deux problèmes spécifiques :
Latentation d’un alignement « campiste » derrière un mouvementpolitiquement et socialement réactionnaire comme les talibans au nom dela lutte contre l’impérialisme occidental.
Faceà des oppressions multiples, la tentation de cibler exclusivement une« oppression principale » au point de ne plus défendre les victimesd’autres oppressions, voire même de nier leur existence.Dans l’échange de courriel qui a suivit l’envoi de sa contribution,Hocine Belalloufi note que ce qui l’a fait réagir, c’est qu’il jugeaitque j’avais utilisé dans mon article sur la laïcité « uneformulation trop générale et risquait, à ce titre, d’être prise pour unrejet total et permanent de la nécessité d’une hiérarchisation desennemis. » et que s’il l’avait comprise ainsi, « d’autres lecteurs ont pu en faire de même ». D’où sa volonté de clarification face à « un passage » de mon article qui lui semblait « en opposition avec [ma propre] analyse de l’expérience de la révolution chinoise », précisant qu’il « partagepar ailleurs tout à fait [mon] souci, dans les combats aujourd’hui, dene pas oublier les victimes de certaines oppressions au nom du principede l’ennemi principal. ».Je comprend que le passage incriminé ait pu faire réagir HocineBelalloufi. Le malentendu initial clarifié, sa contribution nourritdonc une réflexion stratégique sur les enseignements des révolutionspassées (chinoise) et présentes (népalaise) – dont l’une desprincipales mesures, soit dit en passant, fut de rompre avec l’Etathindouiste au nom de la laïcité... – et quelques autres échéancespolitiques.Face à des ennemis multiples, il est légitime de se demander commentles combattre efficacement. J’avais moi-même pointé le problème, dansdes « notes » écrites à la mi-août, en distinguant dans le cadre dudébat concerné la logique de « l’ennemi principal » du problèmepolitique du « danger principal » : « Autant le débat sur l’« ennemi principal » est simple – c’est une logique qui conduit droit àl’impasse –, autant la question du « danger principal » est plusconcrètement politique. » [3]L’objet de cette présentation n’est pas de discuter les analysesspécifiques de Hocine Belalloufi, les exemples passés ou présent dontil traite ou les choix politico-tactiques évoqués, simplement declarifier le cadre du débat.Pierre Rousset A propos d’ennemi principal
Dans un article intitulé « Laïcité et solidarités à l’heure de la crise capitaliste », article paru dans le n° 12 de Tout est à nous la revue, Pierre Rousset écrit, « en guise de conclusion partielle » : « Noussommes confrontés à des ennemis multiples : impérialismes, xénophobeset racistes de toutes communautés, extrêmes droites nationalistes oureligieuses de toutes contrées, classes possédantes de tous pays,théocraties et dictatures profanes, j’en passe et des meilleurs. Noussommes anti-impérialistes (avec une mention spéciale contrel’impérialisme français). Mais il faut ici se défier comme de la pestede la logique de « l’ennemi principal » qui ne voudrait s’opposer qu’àl’un de ces ennemis, car elle conduit immanquablement à hiérarchiserles combats et les solidarités, à se porter en défense de certainesvictimes et à en oublier volontairement d’autres. Elle accentue cefaisant les divisions entre exploité.e.s et entre opprimé.e.s alors quenotre rôle est de les réduire. »A la lecture de ce paragraphe, j’avoue avoir été très étonné par lamanière, à mon sens très lapidaire pour ne pas dire franchementcaricaturale, dont Pierre Rousset présente « la logique de « l’ennemiprincipal’’ ». J’admets également éprouver quelque difficulté à saisirla raison objective de sa véhémence à l’égard de cette « logiquede »l’ennemi principal’’ » qu’il semble critiquer et rejeter, non dansson application particulière à tel ou tel contexte historique ou local,mais dans son principe même, c’est-à-dire partout et toujours. Hiérarchiser ses ennemis n’implique pas de n’en combattre qu’un
Pierre Rousset commence par proclamer que « la logique de "l’ennemi principal’’ » ne s’oppose « qu’à l’un de ces ennemis ».Cette affirmation n’est pas juste. Déclarer qu’un ennemi est principaln’implique pas que l’on cesse immanquablement de combattre les autresennemis, qualifiés de secondaires.Prenons pour nous en convaincre un exemple classique, celui de la révolution chinoise de la première partie du XXe siècle. Voilà ce qu’écrit quelqu’un qui connaît très bien cette expérience : « LeGuomindang ayant fait le vide politique, le conflit sino-japonais s’estmené à trois : l’armée nippone, les forces du Généralissime ChiangKai-shek et le Parti communiste. Le GMD et le PCC ont bien formé en1937 un Front uni antijaponais, mais cette fragile alliance n’a pas misun terme au conflit de classes qui les opposait.Deux guerres se sont mené simultanément et recoupées de 1937 à1945 : une guerre de défense nationale contre l’invasion nippone et lapoursuite de la guerre civile entre forces révolutionnaires etcontre-révolutionnaires. Ni Chiang ni Mao ne sont dupes de l’alliancequ’ils ont nouée contre Tokyo. Tous deux savent que la question dupouvoir se posera en Chine dès le lendemain de la défaite japonaise.Ainsi, en pleine période de « front uni », de violents combats opposentparfois les « blancs » aux « rouges ». En janvier 1941, l’« Incident duSud Anhui » montre jusqu’où cet antagonisme peut mener : une colonnecommuniste forte de 9.000 soldats est décimée par le Guomindang.Victoire militaire, la bataille du Sud Anhui coûte politiquement trèscher à Chiang Kai-shek : au vu de l’opinion publique, il a massacré descombattants nationalistes montant au front contre l’occupant nippon !Chiang Kai-shek a une conception de la résistance antijaponaise trèsrationnelle par rapport à ce que l’on doit bien appeler son « point devue de classe ». Il veut préserver au maximum ses forces militaires etaffaiblir celles du PCC pour se retrouver en position favorable quandla défaite nippone laisserait les deux armées chinoises face à face. Ilutilise à cette fin l’immensité du territoire chinois, reculantprogressivement devant l’avancée des troupes japonaises : il perdcertes de l’espace, mais pour gagner du temps. Cette stratégie estconfortée par l’entrée en guerre des Etats-Unis en 1942 : Tokyo seradéfait dans le Pacifique par les Alliés ; raison de plus pouréconomiser ses forces en Chine.Le talon d’Achille de la stratégie du Généralissime estpolitique : il combat certes, mais recule face aux Japonais, laissantla population sans défense, alors que les guérillas communistestiennent bon et s’infiltrent dans les arrières ennemis pour mieuxorganiser, auprès du peuple, la résistance à l’occupant. L’opinionnationaliste bascule progressivement en faveur du PCC.Chiang Kai-shek sous-estime aussi l’efficacité de la stratégiealternative mise en œuvre par la direction maoïste : la guerrepopulaire prolongée. » [4]Cet excellent texte, écrit par Pierre Rousset lui-même, démontre : qu’àcompter de 1937, le PCC considère que la conjoncture politique chinoisea changé. A la guerre civile révolutionnaire qui l’oppose au partinationaliste Guomindang depuis 1927 succède, pour le PCC, « une guerrede défense nationale contre l’invasion nippone ». Partantde cette analyse, il propose une politique de front uni antijaponais àson ennemi du Guomindang. Il s’agit, comme y aspire le peuple chinois,de résister en priorité à l’agression nippone qui entend asservir laChine et son peuple. Pour ce faire, le PCC et le Guomindang doiventmettre un terme à leur guerre et unir leurs efforts pour combattreensemble l’envahisseur. Le Guomindang devient ainsi un allié dans lalutte contre l’impérialisme japonais. Maiscet allié reste, pour le PCC, un ennemi. La lutte entre les deuxnouveaux alliés ne cessera jamais au cours de la guerre de défensenationale (1937-1945), y compris sur le plan militaire. Pour le PCC, leGuomindang est donc à la fois un allié et un ennemi. Ainsi,dans la hiérarchie des ennemis, l’impérialisme japonais devient, aucours de cette période, l’ennemi principal et le Guomindang un ennemisecondaire. Cettehiérarchisation n’empêchera jamais le PCC de combattre ces deux ennemisà la fois, y compris sur le plan militaire comme le rappelle trèsjustement Pierre Rousset. L’allianceavec le Guomindang ne constituera elle-même qu’une forme de luttecontre lui, l’objectif politique final consistant à gagner l’adhésiondes masses chinoises en étant le plus fidèle représentant politique deleurs aspirations et de leur détermination à combattre sans relâchel’impérialisme japonais. C’est justement en faisant porter auGuomindang la responsabilité des « combats fratricides » qui freinaientle combat antijaponais que le PCC gagnera progressivement l’hégémoniesur les masses chinoises en général et sur l’intelligentsia enparticulier.Il s’avère donc faux d’affirmer que « la logique de "l’ennemiprincipal’’ […] conduit immanquablement à hiérarchiser les combats etles solidarités, à se porter en défense de certaines victimes et à enoublier volontairement d’autres. Elle accentue ce faisant les divisionsentre exploité.e.s et entre opprimé.e.s alors que notre rôle est de lesréduire. » La hiérarchisation des ennemis constitue un principe politique de base
Loin de constituer une logique dangereuse, la hiérarchisation desennemis découlant de ce que Pierre Rousset nomme « la logique de"’l’ennemi principal’’ » représente au contraire un principe politiquede base pour tous ceux, politiques en général et politiquesrévolutionnaires en particulier, qui n’entendent pas se contenter decombattre leurs ennemis, mais qui veulent aussi et surtout les défaire.Car si nous pouvons et devons toujours combattre tous nos ennemis à lafois, nous ne pouvons les défaire tous en même temps. Au-delà d’unennemi (deux ou plus), on doit forcément choisir lequel vaincre, lequeldéfaire, en priorité. Toute la tactique doit viser à déterminer, leplus précisément et le plus objectivement possible, quel est notreennemi principal, celui qu’il convient de défaire en premier. Il vasans dire, mais cela va mieux en le disant, que ce choix n’impliquenullement de renoncer à combattre le ou les ennemi (s) secondaire (s).Cette lutte contre l’ennemi secondaire peut même prendre, en certainescirconstances, la forme d’une alliance avec lui contre l’ennemiprincipal, l’objectif étant double. Il s’agit d’abord, tout en marchantséparément, de frapper ensemble le plus fort possible l’ennemiprincipal pour le défaire. Il s’agit ensuite de soustraire les masses àl’hégémonie de cet allié (l’ennemi secondaire) en mettant en lumièreson inconséquence voire son refus de combattre l’ennemi commun. C’estce qu’illustre le cas de la révolution chinoise abordé au début de cetexte. Toute la tactique repose sur la nécessité d’isoler l’ennemi àvaincre et de construire, pour ce faire, un rapport de forces.L’exemple de la révolution népalaise qui se déroule actuellementsous nos yeux – révolution que les médias occultent malheureusement –confirme que l’alliance avec des ennemis secondaires est temporairementpossible, que la hiérarchisation des ennemis n’interdit nullement delutter contre eux tous et que les forces qui se sont alliées un momentpour défaire un ennemi principal se tournent l’une contre l’autre, unefois cet ennemi principal vaincu. Le PCN (maoïste), qui menait unelutte armée depuis une dizaine d’années, s’allia en effet, en 2005, àdes partis parlementaires dont certains lui avaient fait la guerrelorsqu’ils participaient au gouvernement du roi. Cette alliance pour ladémocratie fut rendue possible par le fait que le monarque avait chasséles partis bourgeois et petits bourgeois, pris les pleins pouvoirs etréprimé les manifestations populaires les anciens partis degouvernement. La démarche aboutit effectivement, quelques mois plustard, au renversement du roi. Un processus constituant fut alors lancé.Il aboutira à l’abolition de la monarchie et à la proclamation de larépublique. Ce processus, toujours en cours, est bloqué depuis plusd’un an car les alliés d’hier – le PCN (M) et les partis parlementaires– s’opposent. Les partis parlementaires bourgeois et petits bourgeoisconstituent désormais l’ennemi principal du PCN (M) car ils entendentstopper le processus révolutionnaire et instaurer une républiquebourgeoise sous influence de l’Inde et des USA. Le PCN (M) cherche aucontraire à pousser le processus révolutionnaire jusqu’au bout en vued’instaurer un pouvoir populaire.L’exemple de l’élection présidentielle française de 2002 constitueun autre cas intéressant. Un certain nombre d’organisations et demilitants de la gauche révolutionnaire reprochèrent alors à la LCRd’appeler à battre Le Pen au second tour du scrutin, ce qui impliquaitde voter pour Chirac. En agissant de la sorte, la LCR hiérarchisait lesennemis sans cesser de les combattre tous les deux en même temps. Quiaurait pu en effet affirmer que la LCR ne combattait pas, et ce depuisdes décennies, Chirac et sa politique ? Les critiques de cette positions’appuyaient sur le fait que Le Pen n’avait aucune chance de gagner etqu’il s’avérait donc inutile d’appeler, même indirectement, àintroduire un bulletin de vote au nom de Chirac. Mais la LCR décidacourageusement d’aller au bout de la logique politique initiée au soirdu premier tour et qui avait consisté à lancer un appel à lamobilisation des masses pour combattre le parti d’extrême-droite. Elleappela donc les travailleurs et la jeunesse à voter massivement contrele Front National, parce que ces travailleurs et cette jeunessen’auraient pas compris que la LCR, après les avoir mobilisés dans larue, se dérobe à ses responsabilités sur le terrain électoral, quin’est qu’un terrain de lutte parmi d’autres et certainement pas leprincipal, mais qui n’en reste pas moins un terrain de lutte qu’il fautsavoir utiliser, sans illusions.A l’inverse, certains – les sociaux-démocrates en particulier –reprocheront en 2005 à la même LCR, qui appelait à voter « non » auréférendum constitutionnel européen, de mêler ses voix à celles duFront National. Comme si la Ligue pouvait être soupçonnée d’accointanceavec l’extrême-droite, un courant qu’elle ne cessa jamais un seulinstant, au cours des quarante années de son existence, de combattre !Mais la LCR évita ce piège et assuma le fait que dans la bataillecontre ce Traité, les bulletins du non de gauche, s’additionnent dansl’urne à ceux du non de droite et même, à ceux du non d’extrême-droite.Car l’enjeu de la bataille du référendum constitutionnel était clair :il fallait empêcher que le Traité soutenu conjointement par l’UMP et lePS ne soit adopté. Quant au combat antifasciste et au combat contre leschauvins souverainistes de droite (et de gauche également), la LCRcontinua à le mener sans relâche.Il convient, en conclusion, de ne jamais cesser de combattre tousses ennemis à la fois en évitant deux écueils. Le premier consiste à necombattre que certains ennemis et à ménager les autres, sous prétexteque les premiers sont plus dangereux. Il s’agit là d’une applicationopportuniste du principe de la hiérarchisation de ses ennemis. Lesecond consiste à vouloir vaincre tous ses ennemis à la fois. Ons’interdit alors de construire un rapport de forces suffisant pourpouvoir les isoler et les défaire un à un. On se condamne alors à unerésistance sans fin, sans perspective de victoire.Hocine BelalloufiAlger, le 5 novembre 2010
[1] ESSF, article 17921 :
http://www.europe-solidaire.org/spi...[2] Pierre Rousset, Internationaliste ! – Faut-il au nom de l’internationalisme se ranger derrières les talibans ?, ESSF, article 16832 :
http://www.europe-solidaire.org/spi...[3] Pierre Rousset, Notes sur le débat « religion, émancipation, féminisme et laïcité » dans le NPA, ESSF, article 18215 :
http://www.europe-solidaire.org/spi...[4] Pierre Rousset : La Chine du XXe siècle en révolutions – I – 1911-1949 ou de la chute des Qing à la victoire maoïste, ESSF article 11137
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Re: Comité populaire d'Avignon
tristana a écrit:Toussaint a écrit:Le communiqué explicatif est un tissu d'accusations et le moins qu'on puisse en dire est que le rôle et la position que se donne Fortin est peu compatible avec un texte qu'il avait sorti conte Ilham.
Ce qui est clair, c'est qu'il y a de l'exaspération et de la radicalisation chez les jeunes arabo-musulmans, et que presque personne à l'extrême gauche ne sera à leurs côtés contre la vague islamophbobe. Je m'étais réjoui de la candidature d'Ilham. J'avais même pensé qu'au fond j'avais eu tort de partir de la Ligue en 2004. Mais très vite des tas de choses m'ont montré, et à tout le monde que finalement le NPA ne serait rien d'autre qu'une LCR encore plus floue, mais tout aussi ancrée républicaine. Et qui ne ferait rien contre l'islamophbie.
Certes, elle ne se risquera sans doute plus à initier les campagnes islamophobes comme elle l'avait fait en 2003 avec LO, certes elle se démarquera sur le thème habituel "ni musulman ni islamophobe", "ni breton, ni..." etc... et la liste est longue.
Bof... Pas intéressant.
On se fout de l'islamophobie comme d'une guigne!
Il faut toujours garder à l'esprit que dieu n'existe pas, et que toutes les religions ne servent à rien, à part détourner les gens des combats qu'ils doivent mener.
A ce titre, je suis islamophobe, judéophobe, christianophobe.
Mais cette position, qui devrait être celle de tout révolutionnaire conséquent, je me la garde pour moi, dans ma petitre sphère privée, parce que je suis respectueux des croyances et des superstitions que certaines personnes fragiles secrètent de façon irrationnelle .
La seule chose que je demande en retour à ceux qui croient en dieu, aux cigognes, au père noel ou à la petite souris, c'est qu'ils le gardent pour eux et n'en fassent jamais état.
C'est le tort de nos camarades d'Avignon, qui n'ont pas compris que ce qui était du domaine intime devait le rester définitivement.
J'espère qu'en mûrissant, Ilham et ses camarades le comprendront enfin!
Pas mal, et on peut espérer que ce camarade ne sera pas seul à contrer des dérives extrêmement malsaines ......
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Comité populaire d'Avignon
tristana a écrit:Toussaint a écrit:Le communiqué explicatif est un tissu d'accusations et le moins qu'on puisse en dire est que le rôle et la position que se donne Fortin est peu compatible avec un texte qu'il avait sorti conte Ilham.
Ce qui est clair, c'est qu'il y a de l'exaspération et de la radicalisation chez les jeunes arabo-musulmans, et que presque personne à l'extrême gauche ne sera à leurs côtés contre la vague islamophbobe. Je m'étais réjoui de la candidature d'Ilham. J'avais même pensé qu'au fond j'avais eu tort de partir de la Ligue en 2004. Mais très vite des tas de choses m'ont montré, et à tout le monde que finalement le NPA ne serait rien d'autre qu'une LCR encore plus floue, mais tout aussi ancrée républicaine. Et qui ne ferait rien contre l'islamophbie.
Certes, elle ne se risquera sans doute plus à initier les campagnes islamophobes comme elle l'avait fait en 2003 avec LO, certes elle se démarquera sur le thème habituel "ni musulman ni islamophobe", "ni breton, ni..." etc... et la liste est longue.
Bof... Pas intéressant.
On se fout de l'islamophobie comme d'une guigne! Il faut toujours garder à l'esprit que dieu n'existe pas, et que toutes les religions ne servent à rien, à part détourner les gens des combats qu'ils doivent mener.
A ce titre, je suis islamophobe, judéophobe, christianophobe.
Mais cette position, qui devrait être celle de tout révolutionnaire conséquent, je me la garde pour moi, dans ma petitre sphère privée, parce que je suis respectueux des croyances et des superstitions que certaines personnes fragiles secrètent de façon irrationnelle.
La seule chose que je demande en retour à ceux qui croient en dieu, aux cigognes, au père noel ou à la petite souris, c'est qu'ils le gardent pour eux et n'en fassent jamais état.
C'est le tort de nos camarades d'Avignon, qui n'ont pas compris que ce qui était du domaine intime devait le rester définitivement.
J'espère qu'en mûrissant, Ilham et ses camarades le comprendront enfin!
D'un côté tu es
et de l'autre tu penses que le fait religieux devrais rester définitivement dans la sphère privé. Alors d'après toi, une fragilité psychologique, un raisonnement irrationnel, doivent être laisser totalement au dehors du débat politique et syndical, y compris les gens qui ont acquis cela?respectueux des croyances et des superstitions que certaines personnes fragiles secrètent de façon irrationnelle.
Est ce que dans la lutte contre la reforme des retraites, ont a demandé un certificat d'athéisme a chaque personnes nous ayants approchées? Idem pendant une lutte contre la fermeture d'une boite (par exemple), est ce qu'on s'occupe que c'est mêmes personnes portent en plus de cela un bout de saint-torchon sur la tronche? Qu'est ce qui est le plus important: qu'est ce qu'unE camarade fait ou pense, ou la manière dont il/elle est arrivéE a ce qu'il pense ou fait, et le fait qu'il/elle en garde des séquelles (en l'occurrence un voile)? Après je connais pas plus que ça les idées ou les agissements des camarades en question, je ne les aient jamais côtoyer, je ne me permettrait donc pas de les juger la dessus.
bromure- Messages : 102
Date d'inscription : 23/06/2010
Re: Comité populaire d'Avignon
J'ai milité 30 ans à la ligue, 2 ans au npa et je n'ai jamais vu que les athées (qui sont extrèmement majoritaires) "gardaient cette opinion pour eux". Je ne vois pas en vertu de quel principe on obligerais les croyants, de quelque confession qu'elle soit, de se forcer à une discipline qui ne concerne pas l'immense majorité des militants du npa. De ce point de vue, je ne connais qu'un principe sain c'est "même droits, même devoirs". Et ce qui par contre "sort des clous", c'est quand on exige cette discipline a une religion particuliére.La laicité c'est de ne pas avoir de religon "particuliére", et ce n'est pas non plus avoir une religion "maudite" qui a plus d'obligations et moins de droit que les autes. les droits et les devoirs découlent des "principes fondateurs" et nul part n'y est dit que l'athéisme soit une obligation...Il faut toujours garder à l'esprit que dieu n'existe pas, et que toutes les religions ne servent à rien, à part détourner les gens des combats qu'ils doivent mener.
A ce titre, je suis islamophobe, judéophobe, christianophobe.
Mais cette position, qui devrait être celle de tout révolutionnaire conséquent, je me la garde pour moi, dans ma petitre sphère privée, parce que je suis respectueux des croyances et des superstitions que certaines personnes fragiles secrètent de façon irrationnelle .
La seule chose que je demande en retour à ceux qui croient en dieu, aux cigognes, au père noel ou à la petite souris, c'est qu'ils le gardent pour eux et n'en fassent jamais état.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
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