Parution ce jour

[Roseau]

LE CAPITAL FICTIF
Comment la finance s'approprie notre avenir
Cédric Durand
Les prairies ordinaires
224 pages, 17 €
ISBN 978-2-35096-093-7

http://www.lesprairiesordinaires.com/le-capital-fictif.html

On explique souvent les turbulences des marchés financiers par l’immoralité des agents, les errements de la théorie économique ou les réglementations inadaptées. Bien que ces explications ne soient pas fausses, elles laissent de côté le principal problème : la nature et l’origine de la valeur financière. C’est ce mystère que Cédric Durand propose d’élucider.
À partir du concept de capital fictif, il soutient que la finance préempte la production future, s’approprie de la richesse qui reste à créer. S’appuyant sur des données comparatives couvrant les quatre dernières décennies, il montre que l’accroissement des dettes publiques et privées, l’essor des produits financiers, l’affirmation de la norme de création de valeur pour l’actionnaire, ou encore l’action des pouvoirs publics en faveur de la stabilité financière participent d’un même dispositif de domination sociale et politique.
Le capital fictif pourrait n’être qu’un tigre de papier.... Mais il mord ! Par la financiarisation, le capital s’est arrogé un pouvoir dont on ressent aujourd’hui toute la violence. Si la sophistication financière a permis un temps de masquer la déconnexion croissante entre l'épuisement de la dynamique productive et les exigences du capital, la crise de 2007-2008 a fait tomber le voile. L'hégémonie financière se pare des atours libéraux du marché, mais à chaque fois que les marchés s’effondrent, le capital fictif se tourne vers le politique pour mieux presser à son profit les corps sociaux.

[verié2]

matsanderson
la loi fondamentale du Marxisme, la baisse tendancielle du taux de profit qui contraint les capitalistes à chercher de nouvelles sources de rentabilité, hors de l'économie réelle, développant donc de façon exponentielle le parasitisme financier "destructeur du capital productif " comme l'explique Lénine.

Il ne faut pas non plus simplifier à outrance. Le capital fictif s'est considérablement développé, certes, mais la spéculation ne date pas d'aujourd'hui et, si les capitalistes ne jouaient que sur la spéculation, on n'aurait pas le fantastique développement économique que l'humanité a connu depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

En tordant le baton dans ce sens, on en arrive à l'absurde théorie lambertiste et pseudo trotskiste des "forces productives qui ont cessé de croître" depuis 1914. Ou à la vision de LO qui, quoique plus nuancée, à conduit cette organisation à expliquer que la Chine ne se développait que superficiellement.

Chaque jour les capitalistes procèdent aussi à d'énormes investissements productifs et matériels. Qu'une partie importante de ces productions soit dangereuse, et une autre inutile socialement, est un autre problème. C'était déjà vrai au début du 20ème siècle...

[Roseau]

Recension par Julien Vercueil du livre de Cédric Durand,
"Le capital fictif. Comment la finance s’approprie notre avenir"
http://regulation.revues.org/10853

[Roseau]

Cédric Durand a publié en novembre un ouvrage sur le capital fictif et la financiarisation , dont la présentation se trouve ici :

http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=10595

Autres recensions :

- Jacques Sapir (son ancien directeur de thèse) :

http://russeurope.hypotheses.org/3205

- Clément Sénéchal :

http://clementsenechal.com/2014/11/24/lessor-du-capital-fictif-comment-la-finance-sapproprie-notre-avenir-collectif/

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