Forum des marxistes révolutionnaires
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Trotsky et trotskisme

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Trotsky et trotskisme - Page 3 Empty Entretien avec le petit-fils de Trotsky

Message  Roseau Sam 28 Juil - 10:29

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article25945
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Trotsky et trotskisme - Page 3 Empty Video témoignage petit fils Trotsky

Message  Roseau Mar 21 Aoû - 21:05

http://www.guardian.co.uk/world/video/2012/aug/20/trotsky-assassination-remembered-grandson-video
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Trotsky et trotskisme - Page 3 Empty Re: Trotsky et trotskisme

Message  Vals Jeu 6 Sep - 16:50

6 septembre 1976 : Décès de David Korner dit Barta

Né le 19 octobre 1914 à Buhusi, en Roumanie, David Korner (dit Barta, Albert ou A.Mathieu) sympathise au début des années 30 avec le parti communiste roumain.

Venu en France à l'automne 1933, il rejoint la Ligue Communiste Internationaliste, c'est à dire le mouvement trotskyste. Il partage son temps entre Paris et Bucarest où il participe en 1935 à la création d'un Groupe Bolchévik-Léniniste roumain. On n'en sait guère que ce qu'il mentionne dans deux rapports à la LCI et dans deux lettres à Trotsky.

A la fin de l'année 1936, il quitte la Roumanie avec trois camarades, dont Louise (la future Irène de l'Union Communiste) pour rejoindre la révolution espagnole. Bloqués en France, ils militent au Parti Ouvrier Internationaliste (POI) trotskyste.

Début 1939 il rejoint le Parti Socialiste Ouvrier et Paysan (PSOP) avec la fraction Rous-Craipeau, à la direction de laquelle il appartient. Il rompt avec les Comités Pour la Quatrième Internationale en septembre 1939. Avec Louise il édite jusqu'en janvier 1940 trois numéros du journal internationaliste clandestin L'Ouvrier.

En novembre 1940 il rédige sa brochure « La lutte contre la deuxième Guerre impérialiste mondiale », seul manifeste authentiquement internationaliste en France à l'époque. De 1942 à 1944, publication de 34 numéros de La Lutte de Classes et construction d'un petit groupe qui rejette la réunification car le Parti Communiste Internationaliste (PCI) - section française de la Quatrième Internationale - refuse d'analyser les causes des errements nationalistes du début de la guerre. En septembre 1944, Mathieu Bucholtz, l'un des principaux militants du groupe, est assassiné par les staliniens.

De 1944 à 1947, travail d'implantation systématique dans la classe ouvrière rendu d'autant plus vital que, pour la première fois, apparait une fracture durable entre la conscience ouvrière et le parti communiste français (PCF) dont les ministres et les militants harcèlent la classe ouvrière de leur zèle productiviste.

Cette activité débouche sur la grève Renault d'avril-mai 1947 dirigé par l'Union Communiste au travers de Pierre Bois, son principal militant dans l'usine. Ce mouvement était le fruit d'un travail long et patient : « Si nous nous sommes trouvés à la tête de la grève Renault d'avril 1947, c'est que l'ensemble de notre orientation (syndicale et politique) nous y avait menés. » Un succès donc. Mais aussi un échec en ce sens que la grève générale qu'ils avaient espéré déclencher ne survient pas. Du moins pas tout de suite. Le PCF réussit à l'endiguer, la transformant en la grève générale larvée de fin 1947 et 1948.

Exclus de fait de la Confédération Générale du Travail (CGT), quelques centaines d'ouvriers de chez Renault se retrouvent au sein du Syndicat Démocratique Renault (SDR), structure qui devient pratiquement la seule forme d'organisation de l'Union Communiste et absorbe toutes ses forces. Outre le climat de liberté que la grève et sa création ont imposé dans l'usine, le SDR rencontre un certain nombre de succès: reconnaissance de sa représentativité légale et celle, politique, de la CGT qui doit, en 1949, en plein stalinisme, accepter la présence de trotskystes à la tribune d'un meeting commun.

Pourtant, en 1949 une scission se produit et l'organisation - qui n'a jamais compté plus de deux dizaines de membres - n'y survit pas. Barta cesse de militer en 1951.

Le groupe Voix Ouvrière (puis Lutte Ouvrière) s'est inscrit dès sa création (1956) dans la continuité de l'U.C. bien que, malgré plusieurs tentatives, les relations avec Barta n'aient jamais été renouées durablement.
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Message  alexi Jeu 6 Sep - 22:55

Vals a modifié la fin du texte de Richard Moyon qui animait le site http://unioncommuniste.free.fr/ :
Pourtant, en 1949 une scission se produit et l'organisation - qui n'a jamais compté plus de deux dizaines de membres - n'y survit pas.
L'avant-garde ouvrière n'a pas su secréter les cadres nécessaires, analyse Barta.


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Message  dug et klin Ven 7 Sep - 9:29

Tout ces micro-débats me font penser a une tempete dans un verre d'eau.Je serai plutot d'accord avec ce dirigeant de Lutte-Ouvriere qui écrivait:"le drapeau n'appartient pas a celui qui l'a jeté a terre,mais a celui qui l'a ramassé et levé a nouveau".
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Trotsky et trotskisme - Page 3 Empty Ouverture avec succes du cycle "Pourquoi Trotsky?"

Message  CCR Ven 19 Oct - 14:02

Gros succès pour l’ouverture du cycle de conférences « Pourquoi Trotsky ? »

Faire le pari du marxisme révolutionnaire pour les jeunes générations

Comité de rédaction de "Révolution Permanente"

Source: http://www.ccr4.org/Gros-succes-lors-de-l-ouverture-du-cycle-de-conferences-Pourquoi-Trotsky

Salle comble mardi 16 octobre, à la Librairie Résistances, à Paris. Soixante-dix personnes sont venues assister à la conférence d’ouverture du cycle « Pourquoi Trotsky ? » organisé en région parisienne par Révolution Permanente, la revue du Courant Communiste Révolutionnaire du NPA. Deux heures et demie n’étaient pas de trop pour introduire le cycle et entamer un premier échange avec les camarades présents, étudiants, salariés, militants du NPA pour certains, activistes des mouvements ou militants syndicaux pour d’autres, curieux d’en savoir plus sur la pensée de Trotsky ; une pensée qui un temps en France a été partie prenante de l’avant-garde ouvrière et étudiante, en dépit de la chape de plomb stalinienne, mais qui au cours des dernières années a été oubliée ou vidée de son contenu, y compris au sein de l’extrême gauche.


Daniela Cobet, qui a ouvert la discussion, a introduit le cycle de conférences. A travers un large panorama historique et biographique portant sur Léon Trotsky, son combat politique et celui de toute une génération de révolutionnaires, on a pu voir combien le marxisme révolutionnaire pouvait être un puissant instrument de compréhension de la réalité sociale, politique, économique et idéologique en ce début de XXIème siècle. L’échec de la poussée ouvrière et populaire des années 1970, qui a secoué les quatre coins du globe, a fait place à un triomphalisme de la classe dominante qui a répété à l’envi que le capitalisme était le seul horizon souhaitable, voire même possible. Avec l’approfondissement de la crise du système, avec l’insubordination et les processus révolutionnaires qui ont marqué les deux rives de la Méditerranée, la colère, l’indignation et le désir de changement et de transformation radicale ont fait toutefois leur retour, parfois violemment, sur la scène politique. Il n’en reste pas moins que ces mouvements peinent à trouver une traduction tactique et stratégique de leurs désirs de changement. On peut aisément le comprendre, non seulement à la suite du repli de notre classe postérieur aux années 1970 et l’offensive de la bourgeoisie, mais également en raison de la façon dont le marxisme a été avili, ou, dans le meilleur des cas, n’a subsisté qu’à la marge, dans le monde universitaire ou intellectuel simplement.

D’où l’intérêt de renouer avec ce qui reste encore aujourd’hui la théorie la plus aboutie du marxisme victorieux, celui de 1917, et qui a su par la suite continuer à aller radicalement à contre-courant, analyser et proposer des pistes de résistance face au Thermidor soviétique et au réformisme. C’est ce qu’ont repris plusieurs camarades du NPA qui étaient présents dans la salle, agréablement surpris du nombre de participants. Le marxisme révolutionnaire, le trotskysme, plus encore en ces temps de crise, est loin d’être un épouvantail qui ferait fuir les plus jeunes ou les travailleurs qui (re)commencent à lutter. Si ce ne sont pas les idées du marxisme qui servent à former la nouvelle génération, ce seront celles du réformisme, qui partout en Europe bénéficie d’un nouveau souffle. Longtemps le NPA s’est refusé, au nom de la « nouvelle période », de parler ouvertement de révolution et de trotskysme. Ce ne sont pourtant aucunement un obstacle à attirer de nouveaux camarades. A l’échelle de notre petit courant, la discussion de mardi en témoigne.

Mais le débat ne fait que commencer. Dans quinze jours, le mardi 30, après cette première introduction générale, nous aborderons la question de la Théorie de la Révolution Permanente à la lumière des processus révolutionnaires arabes. Il y a fort à parier qu’il y aura énormément à débattre, de même que lors des séances suivantes, sur la thématique du Programme de Transition et la crise du capitalisme, le 13 novembre, et la question du pouvoir, l’auto-organisation et le parti le 27. Il y aura à débattre, mais aussi à discuter de ce qu’il serait possible et nécessaire de faire, de façon organisée. C’est ce dont témoigne toute la vie de Trotsky et des révolutionnaires de sa génération. Le marxisme n’est ni un dogme, ni une identité, mais une pratique politique pour changer le monde, radicalement, de fond-en-comble. Et il en a plus besoin que jamais. Rendez-vous le 30 donc !

17/10/2012.

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Message  oxy Ven 2 Nov - 9:09

CCR a écrit:
Comité de rédaction de "Révolution Permanente"
Salle comble mardi 16 octobre, à la Librairie Résistances, à Paris. Soixante-dix personnes sont venues assister à la conférence d’ouverture du cycle « Pourquoi Trotsky ? » C’est ce qu’ont repris plusieurs camarades du NPA qui étaient présents dans la salle, agréablement surpris du nombre de participants. Soixante-dix personnes sont venues assister à la conférence d’ouverture du cycle « Pourquoi Trotsky ? Le marxisme révolutionnaire, le trotskysme, plus encore en ces temps de crise, est loin d’être un épouvantail qui ferait fuir les plus jeunes ou les travailleurs qui (re)commencent à lutter.
. Le marxisme n’est ni un dogme, ni une identité, mais une pratique politique pour changer le monde, radicalement, de fond-en-comble. Et il en a plus besoin que jamais. Rendez-vous le 30 donc !

le monde va changer avec la foule des masses prolétariennes : 70 militants : le trotskisme CCR devient très influent :
Cela me fait penser à la multiplication des pains par Jésus , il faudrait que Léon revienne pour appliquer le miracle christique quoique déjà de son vivant ses disciples se battaient j’espère que c'est de l'humour sinon .... A moins que ce soit le retour de Creedence Clearwater Revival (CCR) mais il y avait plus de monde à leur concert ! l

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Message  dug et klin Ven 2 Nov - 11:38

oxy a écrit:
CCR a écrit:
Comité de rédaction de "Révolution Permanente"
Salle comble mardi 16 octobre, à la Librairie Résistances, à Paris. Soixante-dix personnes sont venues assister à la conférence d’ouverture du cycle « Pourquoi Trotsky ? » C’est ce qu’ont repris plusieurs camarades du NPA qui étaient présents dans la salle, agréablement surpris du nombre de participants. Soixante-dix personnes sont venues assister à la conférence d’ouverture du cycle « Pourquoi Trotsky ? Le marxisme révolutionnaire, le trotskysme, plus encore en ces temps de crise, est loin d’être un épouvantail qui ferait fuir les plus jeunes ou les travailleurs qui (re)commencent à lutter.
. Le marxisme n’est ni un dogme, ni une identité, mais une pratique politique pour changer le monde, radicalement, de fond-en-comble. Et il en a plus besoin que jamais. Rendez-vous le 30 donc !

le monde va changer avec la foule des masses prolétariennes : 70 militants : le trotskisme CCR devient très influent :
Cela me fait penser à la multiplication des pains par Jésus , il faudrait que Léon revienne pour appliquer le miracle christique quoique déjà de son vivant ses disciples se battaient j’espère que c'est de l'humour sinon .... A moins que ce soit le retour de Creedence Clearwater Revival (CCR) mais il y avait plus de monde à leur concert ! l

Qu'est-ce que tu veut Oxy tout le monde ne peut pas etre comme toi,et rassembler,sur son nom,10 000 personnes a Bercy.Prenons,par exemple,les"cercles Léon Trotsky"de LO.,si ils rassemblent de nos jours au alentours de 1000 personnes,il n'en a pas toujours été de meme,j'ignore le chiffre des début,mais il ne devait pas etre tres élevé.De plus le CCR(et sa revue)n'est pas tres connu sous cette appellation.Alors,soit on est un anti-communiste(primaire et secondaire)comme toi,et l'on ironise sur le fait qu'ils n'aient pas fait un score a trois chiffres.Soit on se réjouit de voir ce genre d'initiatives se"multiplier et croitre".Pour ma part,bien que n'adhérant pas a ce courant,je leur souhaite tout le succes possible,et que leurs cycle de conf.ajoute rapidement un zéro a son score.
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Message  Vals Mar 6 Nov - 18:21

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Trotsky et trotskisme - Page 3 Empty Re: Trotsky et trotskisme

Message  Vals Ven 16 Nov - 10:40

http://forumamislo.net/index.php?act=ephem&s=t

Novembre 1927 Le suicide d'Adolf Joffé.
Lettre d'adieu à Trotsky
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Trotsky et trotskisme - Page 3 Empty Troisième séance du cycle « Pourquoi Trotsky ? »

Message  CCR Jeu 22 Nov - 11:22

Troisième séance du cycle « Pourquoi Trotsky ? »

Crise et Programme de Transition


Source: http://www.ccr4.org/Crise-et-Programme-de-Transition
Pour écouter les audios des séances: http://www.ccr4.org/Audios-des-seances-du-cycle-Pourquoi-Trotsky


La date tombait à pic ! La veille de la première journée de grève et de mobilisation à échelle européenne contre les politiques d’austérité, la troisième séance du cycle « Pourquoi Trotsky » a à nouveau fait salle comble à la Librairie Résistances à Paris. Le thème abordé mardi 13 novembre avait en effet le mérite de cadrer au plus près de l’actualité : « Crise et Programme de transition ».

Daniela Cobet est revenue dans un premier temps sur les origines du Programme de Transition, au cœur des années 1930, à un moment de crise, de processus révolutionnaires et de guerres en préparation, à une époque où le capital faisait le choix entre « New Deal ou fascisme » et où la classe ouvrière lui tenait la dragée haute (France et Espagne en 1936, Etats-Unis en 1937).

« Les crises conjoncturelles, dans les conditions de la crise sociale de tout le système capitaliste, accablent les masses de privations et de souffrances toujours plus grandes. La croissance du chômage approfondit, à son tour, la crise financière de l’État et sape les systèmes monétaires ébranlés. Les gouvernements, tant démocratiques que fascistes, vont d’une banqueroute à l’autre ».

Etranges résonnances et correspondances actuelles, si on la considère dans sa globalité, que cette citation du Programme de Transition. Et pourtant, le texte avait été écrit par Trotsky pour servir de base au Congrès de fondation de la Quatrième Internationale, il y a près de soixante-quinze ans.

La question pour les révolutionnaires, alors, consistait à travailler à la formulation d’une série de consignes et de revendications capables d’établir un pont entre le niveau de conscience des travailleurs, des salariés et des paysans, et les objectifs de mobilisation, en vue de l’établissement d’un gouvernement des travailleurs eux-mêmes et du renversement du capitalisme en crise.

Alors certes un certain nombre de revendications du Programme mériteraient d’être reformulées ou dépoussiérées. Ce qui est frappant cependant, c’est la façon dont, aujourd’hui encore, la logique du Programme de Transition maintient toute son actualité. C’est ce qu’indiquent les revendications centrales du texte sur lesquelles nous sommes revenus, au cours de la présentation puis par la suite au cours du débat.

Daniela s’est attachée à montrer comment la logique du Programme de Transition permet en effet de formuler un marxisme stratégique, qui pose non seulement un ensemble de tactiques et de revendications mais soit en capacité de les articuler en vue de la préparation du renversement de la bourgeoisie, ses alliés et son système.

Les exemples à la fois historiques et beaucoup plus proches de nous ont alimenté la discussion. Sur la question du chômage et des licenciements, c’est bien entendu les années 1930 qui étaient évoquées, mais également les luttes d’Aulnay, dans l’automobile, ou celle de la période 2008-2009 en France, avec le cas emblématique de Philips Dreux. La discussion a porté sur le fait de savoir comment au travers ses batailles, le prolétariat est capable, ou non, de poser un certain nombre d’alternatives politiques à même de faire avancer la conscience de l’ensemble de la classe, de renforcer ses positions et de préparer l’affrontement. Sur la question du fascisme, très présente dans le Programme, nous avons évidemment évoqué la période particulière des années 1920 et 1930 dans l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie, mais également la façon dont, très concrètement, cette question se repose aujourd’hui en Europe, à commencer par la Grèce, avec le renforcement des milices d’Aube Dorée.

Comme le souligne le texte, « la tâche stratégique de la prochaine période - période prérévolutionnaire d’agitation, de propagande et d’organisation - consiste à surmonter la contradiction entre la maturité des conditions objectives de la révolution et la non-maturité du prolétariat et de son avant-garde (désarroi et découragement de la vieille génération, manque d’expérience de la jeune). Il faut aider les masses, dans le processus de leurs luttes quotidiennes, à trouver le pont entre leurs revendications actuelles et le programme de la révolution socialiste. Ce pont doit consister en un système de revendications transitoires [Daniela étant revenue sur les quatre grands types de mots d’ordre sériés par le Programme], partant des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière et conduisant invariablement à une seule et même conclusion : la conquête du pouvoir par le prolétariat ».

Tout ceci, nous a conduit à discuter non seulement de la classe (ou du « sujet social ») capable de porter ce programme, mais également de la façon dont, à travers ses mobilisations, le prolétariat est capable de le défendre, et enfin des différents types d’outils et d’armes, qu’ils soient partidaires ou ayant trait à l’auto-organisation, à travers lesquels le salariat est capable de déployer l’ensemble de sa force.

C’est d’ailleurs sur ces éléments que nous reviendrons pour clôturer le cycle, le mardi 27 novembre, pour discuter de la question du pouvoir, du parti et de l’auto-organisation. En attendant, comme pour les séances précédentes, nous proposons aux camarades qui n’ont pas pu être parmi nous ou qui souhaiteraient réécouter la discussion, l’enregistrement audio de cette troisième conférence. A mardi 27, pour la dernière séance du cycle !

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Trotsky et trotskisme - Page 3 Empty Re: Trotsky et trotskisme

Message  Vals Sam 15 Déc - 2:22

15 décembre 1923, à la XIIIème conférence du Parti Bolchevik, pour la première fois, Staline attaque Trotsky « ad hominem ».L'article suivant a été publié dans le N°77 de La Lutte de Classe (octobre 1963).

« FRACTIONNISME TROTSKISTE », HERITIER DU BOLCHEVISME.

Il y a 40 ans, dans le Parti Bolchevik et L'Internationale Communiste, s'engageait une discussion qui ne devait se terminer que quatre ans plus tard, par l'exclusion de tous les éléments révolutionnaires. Pour la première fois, en cet automne 1923, la bureaucratie soviétique manifestait ouvertement son existence politique. La campagne contre les révolutionnaires, contre le « fractionnisme trotskyste » commençait.

Mais ces événements s'inscrivaient dans un cadre beaucoup plus large. Plus que les petites combines des homes de l'appareil, il y avait le reflux de la vague révolutionnaire qui avait suivi la première guerre mondiale, reflux qui allait emporter à son tour l'Internationale.

En fait, depuis l'échec de l'Armée Rouge en Pologne, la révolution reculait sur tous les fronts, « l'offensive révolutionnaire » de mars 1921 en Allemagne ne pouvait enrayer ce mouvement. En octobre 1922, Mussolini formait le premier ministère fasciste. En septembre 1923, c'était en Espagne le coup d'État de Primo de Rivera.

Ce recul ne devait pas épargner la Russie des soviets. Dès 1921 la N.E.P. représentait toute une série de concessions faites aux éléments de la ville et de la campagne. La fin de la guerre civile trouva le pays épuisé à un tel point, l'économie si délabrée, qu'il fallut bien en passer par là et renoncer au communisme de guerre.

Le Parti Bolchevik était parfaitement conscient qu'il s'agissait d'un recul, il n'essaya pas de le cacher. Et, pour éviter que la pression de la petite bourgeoisie qui allait immanquablement renaître de la N.E.P. ne se manifeste trop facilement dans le seul parti dirigeant, le Xème congrès supprima le droit de fractions.

Mais cette mesure se révéla parfaitement inefficace, elle se retourna même finalement contre les révolutionnaires, car ce ne fut pas à la périphérie du parti mais en son centre, dans son appareil, que se manifesta l'influence petite–bourgeoise.

La bureaucratisation de l'appareil d'État soviétique était un mal déjà ancien, mais qui ne pouvait aller qu'en s'accentuant avec la fatigue et l'apathie politique qui gagnaient les masses ouvrières. A partir de 1922, il s'avéra que le phénomène n'était pas limité aux fonctionnaires de l'état, nais gagnait également l'appareil du parti. Lénine, bien que malade, se préparait pour le XIIème congrès à livrer la lutte contre la bureaucratisation.

Sa deuxième rechute l'empêcha d'y participer, mais il fit parvenir sa « Lettre au Congrès » dans laquelle il demandait que Staline soit écarté du secrétariat général. Cette emprise grandissante des bureaux sur la vie du parti ne s'était pas encore manifestée dans le domaine de la politique de l'Internationale. Elle était surtout caractérisée par des moeurs nouvelles. A la libre et franche discussion faisaient place peu à peu les pressions et le chantage de toutes sortes.

Mais déjà, aussi, des différends apparaissaient dans le domaine de la politique économique. Dès la fin de 1922 Trotsky demandait un rythme d'industrialisation plus rapide de manière à pouvoir offrir des produits manufacturés aux paysans, à établir un équilibre entre les prix des produits industriels et agricoles. Trotsky utilisait l'image des ciseaux dont une branche représentait les prix agricoles et l'autre les prix industriels, les deux branches s'écartant de plus en plus. Il s'agissait donc de refermer les ciseaux, et c'était une question de première importance, car si la cherté des produits industriels lésait la paysannerie dans son ensemble, elle favorisait la différenciation sociale à la campagne, la naissance d'une classe de koulaks sur laquelle pouvait s'appuyer la bureaucratie.

L'industrialisation au contraire, en abaissant les prix du matériel agricole, aurait égalisé les chances des différents paysans, elle aurait de plus permis de réformer et de renforcer la classe ouvrière russe, qui avait pratiquement disparu en 1921 (il n'y avait plus que des chômeurs et des fabriquants de « perruque » destinée à être vendue au marché noir), et ne s'était que partiellenent reformée durant les deux premières années de la NEP.

Ainsi, au début de l'automne 1923, deux revendications importantes apparaissaient dans le parti, sur deux plans différents, mais en fait étroitement liés : celle d'un retour à la démocratie ouvrière, celle de l'industrialisation.

Mais à cette époque des faits nouveaux captèrent l'attention de tous, faisant passer la discussion qui s'ébauchait au second plan. La crise allemande approchait de son dénouement. La victoire de la révolution en Allemagne aurait été la fin de l'isolement de l'URSS, le salut de ln révolution soviétique, l'aube de la révolution mondiale. Et le parti communiste allemand se préparait à célébrer le 6ème anniversaire de la Révolution russe de la plus digne manière qui soit, en prenant le pouvoir à son tour.

La situation était objectivement révolutionnaire. Cela est indiscutable. Mais entre la politique suivie par le K.P.D. et celle qu'avait menée le Parti bolchevik en 1917, il y avait un fossé énorme, et cette différence était bien significative des nouvelles moeurs qui régnaient dans l'I.C. En Russie, toute Ia politique des révolutionnaires consista à démontrer aux masses la nécessité de la prise du pouvoir, à leur faire apparaître l'insurrection comme leur insurrection. En Allemagne l'Etat-Major communiste dressa ses plans
indépendamment du mouvement de masse. Si elle avait eu lieu, l'insurrection aurait coïncidé avec la montée révolutionnaire des masses, elle n'en aurait pas été l'aboutissement.

Au dernier moment l'insurrection fut décommandée : on venait de se rendre compte que les plans étaient faux, que les stocks d'armes étaient insuffisants. les bureaux s'étaient trompés !

Les masses n'avaient pas combattu, elles n'avaient pas été vaincues, mais le mouvement refluait. L'octobre allemand marqua un virage important, ce fut la dernière chance de la révolution russe, ce fut aussi le premier échec d'un mouvement révolutionnaire imputable à la bureaucratie.

Lorsque les nouvelles d'Allemagne arrivèrent en Russie, elles libérèrent tous les griefs accumulés contre la direction du parti et de l'I.C., manifestement responsable. Staline n'avait-il pas écrit en août : « Selon moi, on doit retenir les Allemands et non pas les stimuler ».

Quarante six bolcheviks éminents, parmi lesquels Piatakov, Préobrajensky, Sérébriakov, V.M. Smirnov, publièrent une déclaration où ils disaient notamment : « La présente situation est due au fait que le régime d'une dictature fractionnelle, qui se développa après le Xème congrès, a survécu à son utilité ».

Devant l'agitation croissante qui se développa, le triumvirat, Staline, Zinoviev, Kamenev - qui dirigeait en fait le parti depuis la maladie de Lénine - inquiet décida de lâcher du lest. Le 7 novembre, Zinoviev publia un article autorisant la discussion, et affirmant d'ailleurs que la démocratie ouvrière existait dans le parti. Le 5 décembre, le Comité Central adopta une résolution condamnant la bureaucratie, les privilèges spéciaux, permettant la restauration du droit de critique.

Trotsky, malade depuis le début novembre (c'est de son lit qu'il participa à toute la discussion), signa la résolution du C.C., mais compléta sa position on publiant quelques jours plus tard une lettre dans laquelle il posait le problème dans tout son ensemble et expliquait ses craintes sur le danger d'une dégénérescence bureaucratique.

Les réactions de la majorité du C.C. furent significatives de sa mauvaise foi. Alors qu'il ne semblait pas y avoir de désaccord entre la résolution du C.C. et la lettre de Trotsky, la Pravda se déchaîna contre ce dernier. De 1917 à 1923 les discussions s'étaient caractérisées par un certain côté conciliant en ce sens qu'il n'était pas dans les méthodes du parti d'envenimer la discussion par le rappel des divergences
passées. Là au contraire, la discussion ne porta pas tant sur les positions présentes de Trotsky que sur le rappel de ses « fautes passées » de 1903 à 1923.

La lutte contre l'opposition qui se formait sur la base de la revendication de la démocratie ouvrière et de l'industrialisation se confondit avec la lutte que menaient nombre de cadres supérieurs du parti contre Trotsky. La position de ce dernier n'était pas facile : nouveau venu dans le Parti bolchevik à la veille de la Révolution, il avait rapidement surclassé et dominé nombre de « vieux » bolcheviks. Commissaire à la
guerre, il avait souvent dû au cours de son activité piétiner bien des amours-propres. Pour beaucoup les ennemis de Trostky étaient animés par des sentiments de rancune, et ils ne se rendaient pas toujours compte que la politique qu'ils menaient était la négation du bolchevisme.

La discussion fit rage dans le parti jusqu'à la fin décembre. Le Comité Central décréta alors que Trotsky malade avait besoin de se reposer, et il l'envoya en Crimée. C'est là que celui-ci apprit la mort de Lénine, qui pour un temps arrêta la discussion. Celle-ci reprit en fin 1924, d'autant plus acharnée qu'après la mort de Lénine, la bureaucratie, par la plume de Staline, osa enfin parler de « socialisme dans un seul pays ». L'opposition se renforça alors, au moins temporairement, de tous ceux qui ne pouvaient renier leur formation internationaliste, même s'ils avaient, tels Zinoviev et Kamenev, contribué à amener la bureaucratie au pouvoir. Mais le vieux Parti bolchevik qui avait fait la révolution n'existait plus. Les militants de 1917 étaient submergés par le flot des nouveaux venus, par ceux qui étaient venus au Parti pendant ln guerre civile, la plupart dévoués et sincères, mais dépourvus de culture politique, par ceux
bien plus nombreux qui adhérèrent après 1921 avec parmi eux beaucoup d'arrivistes et de trafiquants en tous genres.

Il n'était pas au pouvoir de l'opposition d'arrêter le reflux de la révolution mondiale, elle ne pouvait prendre le pouvoir en URSS, mais ce n'est pas non plus ce qu'elle voulait. Défendant avec intransigeance les principes de la démocratie ouvrière, de l'internationalisme prolétarien, l'opposition trotskiste maintenait haut le drapeau révolutionnaire. Analysant l'évolution du monde moderne, la dégénérescence de
l'URSS, elle renouvelait et enrichissait le programme marxiste.

Malgré la répression bourgeoise, la calomnie et les méthodes de gangstérisme et d'assassinat du stalinisme, malgré l'extermination presque totale d'une génération de révolutionnaires, ce drapeau et ce programme sont restés vivants, et pour les militants qui s'attachent aujourd'hui à construire un parti révolutionnaire, ils représentent un capital inappréciable.

L'opposition de 1923 se voulait « bolchevik-léniniste », elle se défendait bien d'être trotskiste, mais l'histoire, comme ses adversaires, lui a donné ce nom, et avec le « Trotskisme » qui naissait en 1923, c'est le bolchevisme lui-même qui continuait.


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Message  topaze Lun 17 Déc - 23:35

Ce qui me gène dans cet article qu’a mis Vals c’est ce qui n’est pas dit. Et notamment sur les communistes de Gauche

Pour quelqu’un qui ne connaît pas l’histoire de l’opposition a la degenerescence du Parti Bolchevicks et de la 3éme internationale, il ne retient (a travers cet article) qu’il n’y a eu que l’opposition de gauche animé par Trotski qui c’est opposé a cette degenerescence. Et ce n’est pas vrai ! A chaque étape de cette dégénérescence se sont élevés à l’intérieur même du Parti Bolchevique des voix qui protestaient et dénonçaient l’abandon du programme initial du premier congrés de L'IC en 1919. Il y avait la Gauche communiste en Russie. Il y avait des groupes communistes de Gauche hors de Russie et notamment en Allemagne le KAPD (Parti communiste ouvrier d’Allemagne). Et aussi en Italie a travers Bordigua.

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Message  Babel Mar 18 Déc - 8:13

topaze a écrit:Ce qui me gène dans cet article qu’a mis Vals c’est ce qui n’est pas dit. Et notamment sur les communistes de Gauche.
Pour quelqu’un qui ne connaît pas l’histoire de l’opposition a la degenerescence du Parti Bolchevicks et de la 3éme internationale, il ne retient (a travers cet article) qu’il n’y a eu que l’opposition de gauche animé par Trotski qui c’est opposé a cette degenerescence. Et ce n’est pas vrai ! A chaque étape de cette dégénérescence se sont élevés à l’intérieur même du Parti Bolchevique des voix qui protestaient et dénonçaient l’abandon du programme initial du premier congrés de L'IC en 1919.
Et, parmi ceux-ci, un des tous premiers fut Gavril Illitch Miasnikov, animateur du Groupe Ouvrier du PCR, et dont j'avoue que j'ignorais jusqu'à ce jour l'existence.

Présentation par le site "la bataille socialiste" :

Ouvrier russe (mécanicien) entré au parti bolchevik en 1906, emprisonné au bagne d’Orel (1913-17), président du soviet de Perm et responsable de l’exécution du Grand-Duc Michel en 1918, membre en 1918 de la tendance « communiste de gauche » qui publie Kommunist, il est appelé à Pétrograd fin 1920 et dénonce le bureaucratisme et est un des rares bolcheviks a défendre la liberté de parole non seulement pour les communistes mais pour les autres partis. Il soutient l’Opposition ouvrière, refuse de participer à l’attaque de la garnison de Cronstadt en 1921 (« qu’est-ce que Cronstadt ? Quelques centaines de communistes nous combattent. Qu’est-ce-que ça veut dire ? Qui faut-il blâmer si les cercles dirigeants n’ont pas de langage commun non seulement avec les masses sans parti, mais avec les communistes de base ? Ils se comprennent si peu l’un l’autre qu’ils se ruent sur leurs armes. » ) , est exclu du parti en 1922 et fonde le « Groupe ouvrier ». Arrêté en 1923, envoyé en Arménie soviétique, il réussit à fuir à l’étranger en 1928 et travaille de 1930 à 1944 comme ouvrier en France. En 1929, il envoie sa brochure Очередной обман à L. Trotsky en lui demandant d’en écrire la préface, celui-ci refuse.
De retour en URSS, il y est aussitôt arrêté et bientôt fusillé. Il sera réhabilité à titre posthume (en 2001 ou 2004 selon les sources).
GI Miasnikov a été le seul bolchevik qui ait insisté après 1917 pour que l’on accorde la liberté de parole à tous les partis sans exception, car il pensait que c’était le seul moyen de sauver le parti menacé par la corruption du pouvoir. Le régime soviétique, disait-il, « doit entretenir à ses frais un groupe de détracteurs, comme le faisaient autrefois les empereurs romains ». On verra plus loin la réponse de Lénine. Dans sa contre-réponse Miasnikov lui rappela que la seule raison pour laquelle lui-même pouvait encore s’exprimer librement reposait sur le fait qu’il était un vieux bolchevik et que des milliers d’ouvriers ordinaires croupissaient en prison pour avoir dit exactement les mêmes choses que lui. Exclu du parti en 1922 il forma un groupe oppositionnel dit « Groupe ouvrier » qui a été liquidé en septembre 1923. Depuis lors le problème de la liberté de la presse et de la « concurrence pacifique des partis » a complètement disparu de l’horizon marxiste- léniniste.
Kostas Papaïoannou (Marx et les marxistes, 1972)

http://bataillesocialiste.wordpress.com/miasnikov-1889-1945/

Sa bio sur le site du collectif Smolny met en avant son courage et sa lucidité exceptionnels : http://www.collectif-smolny.org/article.php3?id_article=95

Textes trouvés et parcourus à la hâte :

"Le Manifeste du Groupe ouvrier du Parti communiste russe (bolchevik)" : http://www.left-dis.nl/f/miasgo.htm

"Donnez des juges aux prolétaires russes !"
: http://www.left-dis.nl/f/miasrp.htm

Sur sa position vis-à-vis de l'Opposition de Gauche regroupée autour de Trotsky :

- " L’Opposition capitularde jugée par le Groupe ouvrier russe" (Une lettre de G. Miasnikov)
Janvier 1930 http://www.collectif-smolny.org/article.php3?id_article=1213

- "Extrait d’une lettre de Miasnikov sur la déclaration Rakovski et les 3 critères trotskistes"
http://www.collectif-smolny.org/article.php3?id_article=1216

- "Russie : Entre bureaucrates et communistes-ouvriers, la lutte de classe continue"
http://www.collectif-smolny.org/article.php3?id_article=1212

Il faudrait prendre le temps de tout lire avec soin, afin de situer et d'analyser précisément les divergences.


Dernière édition par Babel le Mar 18 Déc - 8:17, édité 1 fois

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Message  sylvestre Mar 18 Déc - 8:15

topaze a écrit: Il y avait la Gauche communiste en Russie.

Qu'est-ce que tu appelles la Gauche Communiste en Russie ? Si tu parles de Boukharine (théoricien numéro un des "communistes de gauche" en 1918-20), comment analyses-tu le fait qu'il était à partir de 1923 et jusqu'en 1928 le théoricien numéro de la direction stalinienne ?
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Message  verié2 Mar 18 Déc - 10:55

sylvestre a écrit:
topaze a écrit: Il y avait la Gauche communiste en Russie.

Qu'est-ce que tu appelles la Gauche Communiste en Russie ? Si tu parles de Boukharine (théoricien numéro un des "communistes de gauche" en 1918-20), comment analyses-tu le fait qu'il était à partir de 1923 et jusqu'en 1928 le théoricien numéro de la direction stalinienne ?
Je ne pense pas que Topaze évoque Boukharine, mais tous les groupes oppositionnels qui se sont formés dans le parti bolchevik ou à l'extérieur et qui ont souvent critiqué la dégénérescence du régime plus radicalement et précocement que Trotsky, qui est passé par toutes sortes de valses-hésitations.

C'est vrai que la figure de Trotsky a éclipsé tous ces opposants dont il faudrait étudier les positions avec précision comme le souligne Babel. (Tout comme celles de Trotsky, leurs positions ont d'ailleurs aussi évolué.) Le mouvement trotskyste a eu tendance aussi à les gommer de l'histoire pour ne retenir que l'Opposition de Gauche. Sur les discussion qui se menaient parmi ces opposants, on peut lire par exemple Au pays du mensonge déconcertant d'Anton Ciliga qui rapporte les débats au sein d'un isolateur (camp-prison).

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Message  Vals Mar 18 Déc - 12:24

Compte tenu du fait que ce fil porte sur le trotskisme, je ne vois pas ce qui empêchent ceux qui le souhaitent d'en ouvrir un sur l'ultra-gauche, le bordiguisme et leurs destins historiques.
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Message  verié2 Mar 18 Déc - 12:51

Vals a écrit:Compte tenu du fait que ce fil porte sur le trotskisme, je ne vois pas ce qui empêchent ceux qui le souhaitent d'en ouvrir un sur l'ultra-gauche, le bordiguisme et leurs destins historiques.
Certes les différents autres courants communistes oppositionnels au stalinisme, pas nécessairement ultra-gauches d'ailleurs, ont eu leur destin. Mais, en ce qui concerne la période qui a abouti à la contre-révolution stalinienne, on ne peut pas étudier ces courants, ni le trotskisme, isolément, sans tenir compte de leurs discussions, positions etc, comme si l'Opposition de la gauche avait été seule face au stalinisme.

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Message  sylvestre Mar 18 Déc - 16:49

verié2 a écrit:
sylvestre a écrit:
topaze a écrit: Il y avait la Gauche communiste en Russie.

Qu'est-ce que tu appelles la Gauche Communiste en Russie ? Si tu parles de Boukharine (théoricien numéro un des "communistes de gauche" en 1918-20), comment analyses-tu le fait qu'il était à partir de 1923 et jusqu'en 1928 le théoricien numéro de la direction stalinienne ?
Je ne pense pas que Topaze évoque Boukharine, mais tous les groupes oppositionnels qui se sont formés dans le parti bolchevik ou à l'extérieur et qui ont souvent critiqué la dégénérescence du régime plus radicalement et précocement que Trotsky, qui est passé par toutes sortes de valses-hésitations.

C'est vrai que la figure de Trotsky a éclipsé tous ces opposants dont il faudrait étudier les positions avec précision comme le souligne Babel. (Tout comme celles de Trotsky, leurs positions ont d'ailleurs aussi évolué.) Le mouvement trotskyste a eu tendance aussi à les gommer de l'histoire pour ne retenir que l'Opposition de Gauche. Sur les discussion qui se menaient parmi ces opposants, on peut lire par exemple Au pays du mensonge déconcertant d'Anton Ciliga qui rapporte les débats au sein d'un isolateur (camp-prison).

Moui, mais je voulais quand même pointer un élément qui vaut d'être médité : certains de ces "critiques de gauche", comme Boukharine, se sont révélés par la suite ne pas être des opposants conséquents au stalinisme - je pense aussi à Ruth Fischer, qui après avoir été gauchiste, puis stalinienne, a par ailleurs fini au service du maccarthysme. Evidemment on ne peut pas dire la même chose de Ciliga, ou des décistes.

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Message  verié2 Mar 18 Déc - 17:48

Sylvestre
je voulais quand même pointer un élément qui vaut d'être médité : certains de ces "critiques de gauche", comme Boukharine, se sont révélés par la suite ne pas être des opposants conséquents au stalinisme - je pense aussi à Ruth Fischer, qui après avoir été gauchiste, puis stalinienne, a par ailleurs fini au service du maccarthysme.
On peut citer aussi Kollontai qui, après avoir participé à l'Opposition ouvrière, s'est ralliée à Staline jusqu'à la fin de sa vie. Les destins individuels sont très variés. Mais l'Opposition de gauche n'a pas été seule à s'opposer à Staline et les autres opposants n'ont pas tous retourné leur veste. Il y a d'ailleurs aussi nombre de Trotskystes qui l'ont fait...

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Message  sylvestre Mar 18 Déc - 19:22

verié2 a écrit:
Sylvestre
je voulais quand même pointer un élément qui vaut d'être médité : certains de ces "critiques de gauche", comme Boukharine, se sont révélés par la suite ne pas être des opposants conséquents au stalinisme - je pense aussi à Ruth Fischer, qui après avoir été gauchiste, puis stalinienne, a par ailleurs fini au service du maccarthysme.
On peut citer aussi Kollontai qui, après avoir participé à l'Opposition ouvrière, s'est ralliée à Staline jusqu'à la fin de sa vie.

Ralliement ou mise au placard (ambassadrice en Norvège). Kollontai n'a pas à ma connaissance été une stalinienne de choc, même si elle n'a pas non plus été une opposante. Les destins tragiques de Zinoviev, Radek ou Boukharine, fait de velléités d'opposition suivis de reniements abjects - qui ne leur auront pas évité l'humiliation et la mort - sont beaucoup plus frappants.

Les destins individuels sont très variés. Mais l'Opposition de gauche n'a pas été seule à s'opposer à Staline et les autres opposants n'ont pas tous retourné leur veste. Il y a d'ailleurs aussi nombre de Trotskystes qui l'ont fait...

Absolument, j'ai cité Radek à ce sujet, et d'autres l'ont retournée pour chanter les louanges du capitalisme occidental. Il y a y compris peut-être à remettre un peu en lumière certains opposants oubliés car "de droite" (au sens de "boukharinien") (Brandler par exemple), qui n'ont pas écrit que des bêtises je crois. Et bien sûr il faut aussi mentionner les anarchistes, et les impossibilistes (style SPGB britannique) ont aussi pu apporter certaines lumières. De toutes façons l'intégrisme trotskyste n'aurait aucun sens : Trotsky lui-même a par exemple reconnu que les "décistes" (Smirnov etc.) avaient eu raison contre lui à propos de la date où "Thermidor" avait eu lieu.
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Message  topaze Sam 22 Déc - 0:01

Le groupe ouvrier animé par Gavril Illitch Miasnikov, (contrairement à la vérité ouvrière animé par Bogdanov, à l’opposition ouvrière dont la plus connu des dirigeants était Alexandra Kollontai) a eu une perpective de travail internationale. Il a mis l’accent sur la nature internationale de la révolution et sur la nécessité pour les révolutionnaires de se regrouper. Ce groupe correspondait beaucoup au KAPD allemand.
Babel a mis en ligne des textes de ce groupe. Très intéressant à lire, notamment la dénonciation du front unique.

Je partage ce que dit Verie2 :
'Je ne pense pas que Topaze évoque Boukharine, mais tous les groupes oppositionnels qui se sont formés dans le parti bolchevik ou à l'extérieur et qui ont souvent critiqué la dégénérescence du régime plus radicalement et précocement que Trotsky, qui est passé par toutes sortes de valses-hésitations.

C'est vrai que la figure de Trotsky a éclipsé tous ces opposants dont il faudrait étudier les positions avec précision comme le souligne Babel. (Tout comme celles de Trotsky, leurs positions ont d'ailleurs aussi évolué.) Le mouvement trotskyste a eu tendance aussi à les gommer de l'histoire pour ne retenir que l'Opposition de Gauche. Sur les discussion qui se menaient parmi ces opposants, on peut lire par exemple Au pays du mensonge déconcertant d'Anton Ciliga qui rapporte les débats au sein d'un isolateur (camp-prison)'.


En étudiant les positions (du groupe ouvrier, de la Gauche Allemande, de la Gauche Italienne) comme le dit Vérie2, il y a des différences entre l’opposition de gauche animé par Trosky et la Gauche Communiste. La première se revendique des 4 premier congrès de l’IC, alors que ce n’est pas le cas de la Gauche communiste.

Pour étudier et peut être mieux connaître l’histoire de la Gauche Communiste, le CCI a publié deux livres. L’un s’appel la ‘ Gauche Hollandaise’ que l’on peut commander sur le site du CCI http://fr.internationalism.org/publications

et l’autre s’appel ‘ la Gauche Italienne’ Si ça vous interesse , je pense qu'il est possible de le commander en envoyant un mail à RI

Et une brochure qui s'appel : la Gauche Communiste de France . Brochure que l'on peut commander

A lire aussi la polémique entre Lénine ‘Le gauchisme , maladie infantile du communisme et la réponse de Herman Gorter ‘Réponse à Lenine’

Topaze. Lecteur de Revolution Internationale http://fr.internationalism.org/


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Message  verié2 Sam 22 Déc - 19:27

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Pour étudier et peut être mieux connaître l’histoire de la Gauche Communiste, le CCI a publié deux livres. L’un s’appel la ‘ Gauche Hollandaise’ que l’on peut commander sur le site du CCI http://fr.internationalism.org/publications

et l’autre s’appel ‘ la Gauche Italienne’ Si ça vous interesse , je pense qu'il est possible de le commander en envoyant un mail à RI

Et une brochure qui s'appel : la Gauche Communiste de France . Brochure que l'on peut commander
C'est légitime de faire de la pub pour les publications de ton groupe, mais tous les participants à ce forum ne sont pas complètement ignorant de l'histoire des diverses tendances "oppositionnelles", ni des positions du CCI (RI) et de la filiation dont il se revendique. Filiation d'ailleurs tout aussi lointaine que celle des trotskystes avec Trotsky, et qui peut par conséquent être sujette à des interprétations variées...

Cela-dit, la "gauche italienne" a donné naissance ou influencé des groupes d'une certaine importance et implantés dans la classe ouvrière, tel Lotta communista en Italie.

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Message  topaze Dim 23 Déc - 0:31

Vérié2 je sais (parce que ça fait un petit moment que j’interviens sur ce forum) que les participants a ce forum ne sont pas complètement ignorants.
Si j’ai fait de la pub a des livres, brochures qu’a sorti le CCI(RI), c’est parce que le sujet si prêté. Tout comme Babel a eu raison de mettre des liens pour faire connaître les positions du groupe ouvrier de Miasnikov . De plus c’est d’autant plus important car comme tu le dis. Je te cite :

‘le mouvement troskiste a eu tendance à les gommer (les groupes oppositionnels qui se sont formés dans le parti bolchevik ou à l'extérieur) de l’histoire pour ne retenir que l’opposition de gauche'

D’ailleurs on pourrait se poser la question du pourquoi de ce black out.

Après tu dis :
Cela-dit, la "gauche italienne" a donné naissance ou influencé des groupes d'une certaine importance et implantés dans la classe ouvrière, tel Lotta communista en Italie.

Il semblerait que tu dise ( mais peut être que je me trompe) que Lotta Communista serait issu, au moins politiquement, sinon organisationnellement, de ce courant politique (la gauche communiste) qui, à partir des années 20 s’est opposé à la dégénérescence de la IIIème Internationale. A ma connaissance c’est faux. Je pense que les origines de Lotta Communista sont aux antipodes politiques de la Gauche Communiste. Mais bon ! Ce n’est peut être pas sur ce fil qu’il faut débattre de ça.

Topaze. Lecteur de Revolution Internationale. http://fr.internationalism.org/




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Message  Vals Ven 25 Jan - 18:31

La disparition de Nahuel Moreno
Cet article est paru dans Lutte Ouvrière n° 974 du 31 janvier 1987

Nous venons d’apprendre la mort de Nahuel Moreno, à l’âge de 62 ans, le fondateur et le principal dirigeant du MAS d’Argentine (Movimiento al Socialismo), la principale organisation trotskyste du continent sud-américain, et de la LIT (Ligue Internationale des Travailleurs), l’organisation internationale appuyée principalement sur le MAS.

Nahuel Moreno appartient à cette génération de militants trotskystes qui vinrent à l’activité politique durant la Seconde Guerre mondiale. En 1944, il participa à Buenos Aires à la création du GOM (Groupe Ouvrier Marxiste), l’un des nombreux petits groupes trotskystes que comptait alors l’Argentine. Dans les années qui suivirent la fin de la Seconde Guerre mondiale, deux courants principaux se dessinèrent parmi les trotskystes argentins, celui qui était animé par Juan Posadas, et celui de Moreno. (...)

Le Secrétariat International de la Quatrième Internationale reconnut alors comme section officielle argentine de la Quatrième Internationale l’organisation posadiste, dont les vues coïncidaient le mieux avec le suivisme du Secrétariat International par rapport aux mouvements nationalistes petits-bourgeois des pays sous- développés.

Mais, dans les années 1953- 1954, le Secrétariat International connaissait une importante scission qui amenait les opposants à «l’entrisme sui generis» prôné par Michel Pablo, à former un «Comité International», qui regroupait entre autres le SWP des Etats- Unis, le groupe anglais dirigé par Gerry Healy, et la majorité de la section française dont est issu l’actuel PCI. L’organisation que dirigeait Moreno rejoignit alors ce regroupement. Mais quand, dix ans plus tard, le SWP (Socialist Workers Party) américain quittant le «Comité International», rejoignit le Secrétariat International pour donner naissance au Secrétariat Unifié (SU), le mouvement animé par Moreno se joignit à son tour au SU.

L’organisation de Nahuel Moreno ne devait cependant pas rester longtemps section argentine du SU : face à la vague guérillériste que connaissait alors toute la gauche latino-américaine, le PRT (Parti Révolutionnaire des Travailleurs) se divisa, et ce fut sa branche guérillériste, qui avait pourtant publiquement pris ses distances vis- à- vis du trotskysme, le PRT- ERP (Armée Révolutionnaire du Peuple) qui en 1969 fut considérée par les dirigeants du SU comme leur section argentine.

La rupture de l’ERP avec le SU, en 1973, ne laissa pas d’autre choix à celui- ci que de ne plus avoir de section en Argentine ou de reconnaître de nouveau l’organisation de Nahuel Moreno comme une section... jusqu’à une nouvelle rupture, survenue en 1979, ayant comme toile de fond la révolution sandiniste au Nicaragua, les dirigeants du SU ne voyant pas d’autre politique pour les révolutionnaires au Nicaragua que de soutenir le FSLN (Front Sandiniste de Libération Nationale) victorieux, alors que les «morénistes» essayaient d’intervenir dans les événements à travers la «brigade Simon Bolivar».

Après une nouvelle tentative avec le PCI (Parti Communiste Internationaliste) français de mettre sur pied un nouveau Comité International, en 1979- 1981, qui aboutit vite à une nouvelle rupture, le courant moréniste organisa son propre regroupement international, la LIT- CI (Ligue Internationale des Travailleurs–Quatrième Internationale) dont la composante principale est constituée par le MAS (Mouvement vers le Socialisme) argentin.

Cette organisation, (le MAS), représente aujourd’hui, à l’échelle, il est vrai modeste, du trotskysme, l’un des principaux groupes se réclamant de l’héritage de Lénine et de Trotsky de par le monde.

Nahuel Moreno (comme les militants qu’il a formés), tout en ayant polémiqué durant toute son existence politique avec les orientations les plus ouvertement en rupture avec le trotskysme des différents regroupements se disant la Quatrième Internationale qui se sont succédé depuis 1945, n’a, à notre point de vue, jamais rompu avec la manière de poser les problèmes de ceux- ci. Mais toute une vie consacrée à la défense des idées communistes révolutionnaires, à la construction du parti ouvrier révolutionnaire, et d’une Internationale trotskyste, mérite le respect de tous les militants trotskystes.
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