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Sheisau Sorelh / Sieisen Soulèu (Sixième Soleil)

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Sheisau Sorelh / Sieisen Soulèu (Sixième Soleil) - Page 5 Empty Re: Sheisau Sorelh / Sieisen Soulèu (Sixième Soleil)

Message  FirstQuarterStorm Sam 23 Fév - 21:48

Riquet a écrit:Merci pour la recherche yannalan, j'aurais préféré que ça vienne spontanément du peuple maoiste mais bon, tu l'es peut-être.
Le terme de félibre pour Ferroul est strictement abusif. On lit qu'il aurait fréquenté des " fédéralistes" à Montpellier durant sa jeunesse estudiantine ( il sera médecin). Point. Il n'a pas écrit un mot de langue d'oc.
Beaucoup plus important en tant que Francmac et socialiste il ne peut pas se permettre de se compromettre dans le fédéralisme, ni même dans une connivence avec le régionalisme. C'est extrêmement grave à l'époque car le conflit avec l'allemagne couve et une telle accusation vous cassait une carrière comme traitre à la république. Il a rangé ses petites billes anti "Noooord" bien vite le monsieur. Lisez.
Je ne vois rien qui le nomme félibre rouge...
On a donc un travail universitaire de qualité mais qui commet la-dessus une erreur manifeste, sans doute par méconnaissance et sous l'influence de la phaséologie occitaniste et du pathos régionaliste à propos des manifestations viticoles de 1917.

Il a quand même été en taule : fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Ferroul#La_r.C3.A9pression
J'ai du mal à imaginer un maire PS 'bienàgauche', et même un maire PC/FdG ou (si ça existait) un maire trotskiste assumer sa fonction sociale de 'gauche bourgeoise' jusqu'à ce point aujourd'hui Laughing

C'est extrêmement grave à l'époque car le conflit avec l'allemagne couve et une telle accusation vous cassait une carrière comme traitre à la république
Ah tiens... être 'occitaniste rouge' était donc fort mal vu dans la République bourgeoise des années 1900, de Clemenceau le mitrailleur, de 'tu seras soldat' au tableau noir, effectivement en pleins préparatifs de la grande boucherie de 14... Comme c'est étrange !

FirstQuarterStorm

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Sheisau Sorelh / Sieisen Soulèu (Sixième Soleil) - Page 5 Empty Re: Sheisau Sorelh / Sieisen Soulèu (Sixième Soleil)

Message  Riquet Sam 23 Fév - 22:02

Mon Firstqou,
sur Wikipédia on ne le désigne pas comme félibre puisqu'il ne la jamais été.
Une petite ligne et une photo le présente comme "évoquant le passé cathare des occitans" ...
Si la mention des cathares du XIIè siècle et des occitans est vrai ( je vous rappelle que Wiki est largement douteux sur ces sujets ), ce n'est qu'un discours de tribun populiste, les cathares servent à vendre de tout dans l'Aude. Aujourd'hui n'importe quel animateur de rayon de grande surface vous sort son label cathare et occitan.

Riquet

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Sheisau Sorelh / Sieisen Soulèu (Sixième Soleil) - Page 5 Empty Re: Sheisau Sorelh / Sieisen Soulèu (Sixième Soleil)

Message  Gayraud de Mazars Sam 23 Fév - 22:10

Puisque l'on parle de la révolte viticole du midi de 1907... J'avais il y a 15 ans écrit ce petit article pour la revue Har/FAR

Titòl/Titre : 1907, la revòlta del Miègjorn.
(1907, la révolte du Midi)

Introduction : "Era l'an 1907, los paures manifestavan"... disia claudi MARTI
dins sa cançon
(C'était l'an 1907 les pauvres manifestaient...)

Pourquoi n'a - t -on pas oublié, Entre Gard, Hérault, Pyrénées - Orientale et au-delà, l'insurrection du midi viticole de 1907 ? La mémoire collective, conserve au coin du feu de génération en génération, cette épopée occitane, qui pendant deux mois a fait trembler la France et renouer le pòble d'oc avec son passé tragique...

Il y a 93 ans, de mars à juin, dans tout le Midi viticole, en crise, de nos frères catalans au Languedoc, au son du Tocsin, (Journal de Marcellin Albert), ce qui s'appelait, "los que crevan de fam", se jettent chauffés à blanc dans les rues, et affronte l'armée française...
Et cette image qui a fait le tour du monde, celle de nos "piou-piou", crosse en l'air, mutinés du 17e RI, refusant de tirer sur la foule "perque pòble e soldats eran fraires". (Parce que peuple et soldats étaient frères de classe)


A) "Los rasims de la colèra." (les raisins de la colère)

La crainte de l'excédent, de la mévente, est pour le Midi viticole, à la fin du XIX° siècle, déjà, une obsession, une question de survie..
Pourquoi ? Après la crise du Phylloxera des années 1890, la viticulture est désormais soumise aux lois du marché capitaliste. La replante de nouveaux ceps, les moyens nécessaires, ont poussé à la concentration des terres, l'exode rural... De plus, se développe, une spécialisation dans le "vignoble de masse", monoculture tournée vers l'exportation. La surproduction, fait diviser par trois le prix de l'hectolitre de vin, le marché reste saturé par des produits de qualité douteuse, trafiqués par l'utilisation massive de sucre des betteraviers du Nord, qui enrichissent plus l'industriel que le viticulteur.

Dans ces conditions, il faut vendre pour faire des profits, mais le producteur ne définit plus le prix, il le subit. Le petit propriétaire, n'est plus que le maillon au centre d'une chaine, entre banquier et négociant.

Ce qui amplifie la crise, c'est la structure, la nature même de la propriété privée, dominée par le petit exploitant qui assume avec sa famille et la communauté villageoise, en rapport d'entre d'aide, l'ensemble du travail de la vigne. Dans la plaine languedocienne, reste très majoritaire, le fier cultivateur, qui vit de son bien, symbole, de cette "République au village" d'après 1848, indépendante des grands notables. A ces côtés l'ouvrier agricole, accroché à quelques ares, loue ses bras "aux gros" pour compléter ses revenus, tous deux sont solidaires, car menacé par la faillite et la prolétarisation.

Au village, dans cet espace de liberté politique, rien d'étonnant que dans le "Midi Rouge", les idées républicaines avancées (rad-soc), même socialistes soient majoritaires. Nul oubliait sans doute, la Commune de Narbonne de 1871 et la main donnée par les ouvriers à leurs frères paysans...

Il ne suffit pas que les conditions nécessaires d'une révolte existent, pour que celle ci éclate, il faut le déclencheur... Là, s'inscrit la personnalité de Marcellin Albert, modeste cabaretier et ses " 87 amis du comité de défense viticole d'Argelliers " au cri de "non au sucre", "non à la fraude", le "Tocsin" met le feu à la plaine !


B) L'Insurreccion : De la justicia per lo vin fins a la justicia per l'Occitania...
(L'insurrection : de la justice pour le vin à la justice pour l'OCCITANIE)

Parti une poignée de "fous", ils arrivèrent des centaines de milliers...
Au nom de la "Justice pour le vin", tout commence le 14 mars 1907, le journal de Marcellin Albert appelle à manifester... Ils sont quelques centaines entre Béziers et Narbonne, à revendiquer leur droit à vivre de leur travail... Mais, rien désormais ne pourra arrêter l'escalade, l'histoire qui sait donner des vertiges, va s'accélérer, processus qui rassure de l'avenir de l'humanité et notre idéal révolutionnaire...

Tous les dimanches du mois de mars à juin, les manifestations vont crescendo et s'enflent. Le 09 juin, uniquement à Montpellier, ils sont plus de 500000, soit plus d'habitants que la ville de l'époque...

Les municipalités, accueillent de partout les révoltés, les églises et cathédrales s'ouvrent pour la nuit et accueillir femmes et enfants. C'est notre midi chaleureux pris d'un coup de sang, solidaire dans la lutte, qui s'organise, se radicalise... Les cheminots font des prix à tous ceux qui en train spéciaux convergent vers nos métropoles... Les conseils municipaux en bloc démissionnent, des drapeaux noirs sont plantés sur les mairies par centaines, on boycotte l'impôt. C'est par ville, village entier, derrière le maire, le curé, l'instituteur et même le notable, pour exiger, "le vin naturel"... Nous l'exigeons encore...

A ce moment le gouvernement français a choisi sa tactique, laisser pourrir la situation, attendre... Pour écraser ensuite... Cette politique délibérer Clemenceau qui exaspère nos méridionaux va entraîner le mouvement sur un terrain où personne ne l'attendait, Justicia per l'Occitania...

Le 5 mai 1907, devant un public monstre, Ernest Ferroul, le socialiste, l'ami de Jaurès, le maire de Narbonne devient le second grand personnage de cette lutte... Il dénonce... "Les barons de l'industrie du Nord, qui nous ont envahis et ruinés, "qu'il ne faut plus les supporter", rappelle, "les nobles chevaliers de jadis, venant réduire les cathares", exalte "l'occitan contre le négociant" parisien, en appelle même à Mistral.

C'est en occitan que le peuple hurle, on voit sur les affiches, pancartes, "La França laissara mouri ta vigna", "la triquo se preparo", "l'armada dels estranglats, arrestas vos ou vous farem calà"... Tout cela annonce le retour fracassant de notre passé, d'une passion si longtemps refoulées... Bref le mouvement prend sa dimension que l'on pourrait qualifier aujourd'hui d'occitaniste...

C) Quora l'estat francès mostra sa natura policièra e coloniala.
(Quand l'Etat Francais montre sa nature policère et coloniale)

La responsabilité de la violence, qui début juin va secouer le midi, est de la volonté délibérée du "premier flic de France", Georges Clemenceau qui décide d'envoyer la troupe pour écraser les manifestations, au lieu de prendre les mesures concrètes exigées, comme la taxation du sucre ou répondre à la chambre aux propositions de Jaurès.

Pour empêcher les manifestations, on arrête les meneurs, on les salit publiquement. On assiste à une occupation militaire systématique, la région est placée sous la menace du sabre et du chassepot, le pays est quadrillé, en état de guerre.

Là devant la provocation, la répression injuste, la colère du peuple devient fureur...C'est l'embrasement général... le 20 juin à Narbonne, c'est partout la chasse au gendarme, aux indics, aux journalistes, on insulte l'armée, on jette dans le canal l'inspecteur de police, l'armée tire 5 morts. Le sang du peuple occitan a coulé !

En réponse à cette horreur, partout les villages se barricadent, à Narbonne on voit ressortir le drapeau de la Commune caché depuis 37 ans.Du 20 au 21 juin, la préfecture de Perpignan est incendiée, on dépave, de Béziers à Paulhan. A Montpellier on brise les réverbères, on dresse des fils de fer dans les rues, pour faire chuter les charges de dragons... Tous savent pour Narbonne, "vengeance", "on assassine nos frères, nous voulons les défendre".

A ce cri le 17e régiment d'infanterie, se mutine, dans la nuit du 20, armés jusqu'aux dents, décidés à protéger les leurs, ils montent sur Béziers... Cet évènement exceptionnel a une raison, l'immense majorité des recrues, sont de la région, d'anciens cultivateurs, ruraux déclassés. C'est leurs parents qui manifestent et qu'on exécute... Eux, occitans sans en avoir conscience, ont posé par leur acte de désertion magnifique, ce sacrifice, qui les enverra mourir dans les régiments disciplinaires, l'amorce d'un sentiment identitaire, celui de faire passer avant le service de l'état français, l'intérêt de "nòstre pais". Ce sont eux qui l'illustre le mieux l'unanimité réelle de nos pères dans cette insurrection du Midi.


D) Quinas leicons politicas pòt tirar nostra movement, d'aquesta insurreccion ?
(Quelles leçons politiques peut - on tirer pour notre mouvement, de cette insurrection ?)

Classiquement, c'est l'état bourgeois, par sa brutalité, l'état colonial, qui par le nombre de ses soldats, la force pure et l'hypocrisie, a écrasé sans état d'âme l'insurrection. Jamais les méridionaux n'ont manqué de vigueur, d'audace, de courage...

Sans vouloir paraître anachronique on peut dire, dans ses perspectives, son organisation, le mouvement n'a jamais été pan - occitan, même s'il a révélé une fois de plus l'amitié, la solidarité, occitano - catalane, l'action dans quatre départements ce n'était pas suffisant.

Ce ne sont pas les propos régionalistes, dans les meetings, qui aurait pu, mettre en pratique, des perspectives nouvelles. Aucune organisation politique structurée, ouvrière ou paysanne, révolutionnaires, encore moins occitane, n'était en mesure de faire sortir le mouvement de l'ornière strictement catégorielle, en avançant un projet de société global intégrant les difficultés viticoles. Sans compter qu'avec la répression, rien, n'était " militairement " disposé, pour opposer à une armée professionnelle, une quelconque résistance efficace.

De plus, alors que le mouvement ouvrier, aurait pu se solidariser, plus encore, et avancer des pespectives, les socialistes ont paru perdus dans cette lutte "interclassiste".
Seul Jaurès à la va vite, proposera à la chambre, un projet autogestionnaire. Dans la "Dépêche" du 26 mai 1907, il explique qu'il faut "sauvegarder l'unité du Midi", "développer une organisation solidaire, de la production et de la vente avec la participation des prolétaires du Midi". Il parle même quelques jours plus tard, "d'une nationalisation, des domaines viticoles, qui devront être exploités, par une association des travailleurs de la vigne. Tout cela était trop éloigné, encore, des aspirations des petits exploitants, attachés à la propriété privée, et pas non plus une rupture, avec un capitalisme dont les règles du jeu, n'était pas remise en cause.

En tout cas, il faut quand même retenir que Jaurès n'hésitera pas à s'attaquer à la monoculture, précisant "qu'il est dangereux pour un paysde laisser porter par un seul produit toute sa fortune".

Numériquement le mouvement fut dominé par de non-viticulteurs. Artisans, commerçants, salariés, déclassés, monde rural et urbain réunis dans les comités de défense viticole, se retrouvent toutes les couches sociales, des formes de démocraties directes de "décidir e viure al pais", où l'intérêt personnel était dépassé par celui du "pais" dont la viticulture restait l'élément clef.

Par sa nature, ce mouvement, du début à la fin porte la marque d'une lutte catégorielle, la défense viticole, contre le marché, la surproduction, l'industriel betteravier, soit une forme d'anticapitalisme, contre les profiteurs. Cependant entre l'anticapitalisme tripal et la proposition consciente, d'autres règles du jeu, en rupture radicale, s'ouvrant socialement, politiquement, à d'autres pans de la société, vers la classe ouvrière, à l'époque, déjà qualifiée dangereuse, bref, entre révolte et révolution, il y a un monde que le mouvement de 1907 n'a jamais dépassé.

Conclusion :

A l'heure où d'autres luttes ont ponctué depuis l'Istoria Occitana, des grèves de Decazeville, La Sala, du Larzac à la tragédie de Montredon... Que dans le monde agricole, la surproduction, régulatrice du capitalisme, la mondialisation provoquent jusqu'à Millau des mouvements de masse, l'éclosion d'un mouvement occitan qui rentre, comme le dit Lafont, dans un troisième temps doit changer les données et peser sur les évènements.

L'insurrection du midi de 1907 doit nous donner confiance, il est une borne, un jalon, de notre histoire à redécouvrir... jusqu'à l'école.

Bibliographie indicative

A) Sources
o Archives de la guerre : Registres matricules du
recrutement, Béziers, 1903, 1904, 1905.

B) Ouvrage et article scientifique
o Jean SAGNES : "Le mouvement de 1907 en Languedoc -
Roussillon" : De la révolte viticole à la révolte régionale. Le
mouvement social n°104, année 1978
o Jean SAGNES : "Jean Jaurès et le Languedoc viticole",
Presse du Languedoc / Max Chaleil, mai 1988, 127 pages.
o Yvette et Jules MAURIN, "L'insurrection du Midi",
l'Histoire n° 20, février 1980, pages 23 à 31.
o Témoignage de François - Joseph RABAT dans le Midi
Libre du 24/06/1979 (dernier survivant, des mutins du 17°RI)
o Laura FRADER : Paysannerie e syndicalisme : Les ouvriers
viticoles de Coursan (1850-1914), Cahier d'histoire et d'étude Maurice
Thorez, n°28, 4° trimestre 1978 pages 11 à 38.

C) Bande dessinée
o Paul ASTRUC, La révolte des vignerons, "Un coquelicot dans la
vendange".Editions la loubatières Toulouse, 1984.

D) poème
"Défense viticole et solidarité Occitano - Catalane."
Els Focs D'aquest Sant Joan (juny 1907)
J. Maragall, Poesia completa, Editorial Empuries, Barcelona, 1986, pp
205-207

E) Document sonore
Canson : Lengadoc Roge, paraulas de Marti, dins, Lo païs que vol viure,
edicion Ventadorn, IEO Béziers.
Chanson : Gloire au 17°
Paroles : Montéhus, musique : J. Chantegret et P. Doubis


Fraïralament,
GdM


Dernière édition par Gayraud de Mazars le Sam 23 Fév - 22:13, édité 1 fois
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Message  Riquet Sam 23 Fév - 22:11

Bon alors Ferroul le politicien cassoulet par excellence, c'est une référence pour les occitano-mao ou pas ? J'ai du mal à suivre.
A vrai dire une certaine lassitude me gagne...
Je voudrais quand même revenir sur la prétendue "histoire occitane" dont se gargarisent nos révolutionnaires de la cabrette.
Ben ça sera demain, là ça me gave.

Riquet

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Message  Copas Sam 23 Fév - 22:22

Bien, bon, on ne légitime rien sur des bases d'il y a plusieurs siècles ou même en décrivant les régions du sud sur la base de ce qui s'est passé au 19eme siècle.

Les spécificités de la construction d'un état fort en France d'une très grande violence de contrôle du territoire, hyper-centralisé a été un trait caractéristique de la domination de classe en France. Au passage , parler de réactionnaires du sud est une billevesée dans ce processus.
La bourgeoisie concentre le pouvoir de son appareil d'état à partir de l’ile de France et cette centralisation sera un des traits spécifiques de l'appareil d'état français.

Que des personnels de celui-ci aient été fournis par des personnes venues de toutes régions et nations de l'emprise de l'appareil d'état français ne change rien au processus, au fond et aux conséquences.

Le 20eme siècle fut l'arrêt de mort de régions entières vidées de leurs populations afin d'êtres concentrées sur les nouvelles zones de développement industriel.
Tout le 20eme siècle (sauf son extrème fin) devenir postier c'était monter à Paris, pas un poteau électrique ou un établissement public dont la décision n'était centralisée autour de la bureaucratie dirigeante de l'appareil d'état.

La caresse dans le sens du poil de la paysannerie par les politiciens bourgeois (des radicaux, des pétains, des de gaulle) pour en faire une masse de manœuvre (et une armée de réserve de travailleurs) fut une constance de la bourgeoisie.

Le monde rural (au sud et au nord, il semble avoir été plus hémorragique au sud) baissa tout au cours du 20eme siècle avec une nette accélération à partir des années 94-95 où il y a une vraie rupture et une hémorragie globale.
Ainsi la France s'est rapprochée du Brésil en matière de destruction du monde rural et de loin se dirige vers le Vénézuela (les apparentements en proportion des populations sont intéressants).

Mais tout cela est à l'état maintenant de questions extrêmement minoritaires . les travailleurs pauvres et retraités pauvres investissant des zones rurales en bordures des métropoles (sud et nord) deviennent des parts significatives des populations dites rurales, sans que cela ne change l'écroulement de la proportion globale du monde rural dans la population.

C'est donc face à cette situation que nous sommes.
la viticulture (je parle de cela , ce n'est pas ma région, ils se sont fait dézinguer il y a longtemps) a vu surgir une mécanisation accélérée vidant des grosses régions agricoles les populations d’ouvriers agricoles.
Allez savoir pourquoi l'immobilier dans l'Aude s'écroule le long du canal du midi (là où venaient des dizaines de milliers d'ouvriers agricoles, il n'y en a plus besoin que quelques dizaines), il fallait loger tous ces gens.

La bourgeoisie dans les années 90-2000-2010 a accompli de nombreux déménagements du territoire, des industries entières ont été pulvérisées, d'autres sont nées, même les high tech à la mode ont été passées au hachoir commun. Ainsi, puisqu'on parle de la zone revendiquée par les occitanistes, Sophia Antipolis est en marasme en culminant avec 25 000 travailleurs, des centaines de boites et beaucoup de licenciements pendant que la vallée du var concentre plus de 60 000 travailleurs, que Monaco a encore cru à 50 000 travailleurs (et en planifie 100 000).

Construire un mouvement d'émancipation , une bataille pour la révolution socialiste est bien traiter et avancer dans toutes ces batailles et toutes ces restructurations du capitalisme qui déménagent les territoires urbains au triple galop. C'est également prendre mesure de l'émergence d'un prolétariat urbain précaire et hautement éduqué, très communicant et affuté à la communication numérique .

Ces questions ne sont pas occitanistes et leur déploiement comme champs de contre-offensives ne touchent qu'aux marges aux questions nationalitaires occitanes.
Je parlais de l'agglomération qui commence à l'Estérel et qui finit à Arma di Taglia, faut-il rappeler que l'occitanisme là, pour partie militante, est fortement disputée par des identitaires fachos, jouant sur le déclassement d'une culture nissarde (déclassement injuste mais...) et s’appropriant Garibaldi (dont le fascisme aura été aussi un futur possible, comme le républicanisme, comme l'émergence d'une unité italienne, comme l'esprit révolutionnaire de soulèvement).

Nous ne sommes pas chiens, si vous désirez peindre aux couleurs de l'occitanisme vos espérances d'émancipation sociale, pas de problèmes.
Par contre si vous en faites uns dimension dominante du combat d'émancipation , tentant de courber l'espérance ouvrière derrière l'interclassisme , ce n'est pas notre orientation.

Il y a eu et il y a une Occitanie rouge, elle est et elle fut de classe, pas nationalitaire.
Comme dans chaque région du monde il y eut merveilles et révoltes pour humaniser ce monde.

Narbonne, les charges de la cavalerie

Sheisau Sorelh / Sieisen Soulèu (Sixième Soleil) - Page 5 389px-10

Les barricades

Sheisau Sorelh / Sieisen Soulèu (Sixième Soleil) - Page 5 Barric10

Le défilé des gueux à Montpellier

Sheisau Sorelh / Sieisen Soulèu (Sixième Soleil) - Page 5 Le_daf10

La révolte du 17eme à Béziers

Sheisau Sorelh / Sieisen Soulèu (Sixième Soleil) - Page 5 Baziie10





Légitim’ était votre colère,
Le refus était un grand devoir.
On ne doit pas tuer ses père et mère,
Pour les grands qui sont au pouvoir.
Soldats, votre conscience est nette :
On n’se tue pas entre Français ;
Refusant d’rougir vos baïonnettes
Petit soldats, oui, vous avez bien fait !

Refrain
Salut, salut à vous,
Braves soldats du 17ème ;
Salut, braves pioupious,
Chacun vous admire et vous aime ;
Salut, salut à vous,
A votre geste magnifique ;
Vous auriez, en tirant sur nous,
Assassiné la République.

Comm’ les autres vous aimez la France,
J’en suis sûr même vous l’aimez bien.
Mais sous votre pantalon garance,
Vous êtes restés des citoyens.
La patrie, c’est d’abord sa mère,
Cell’ qui vous a donné le sein,
Et vaut mieux même aller aux galères,
Que d’accepter d’être son assassin.

Espérons qu’un jour viendra en France,
Où la paix, la concorde régnera.
Ayons tous au cœur cette espérance
Que bientôt ce grand jour viendra.
Vous avez j’té la premièr’ graine
Dans le sillon d’ l’Humanité.
La récolte sera prochaine,
Et ce jour là, vous serez tous fêtés.


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Message  Gayraud de Mazars Sam 23 Fév - 22:27

Adiu Copas sur le Midi Rouge, l'exemple de Carmaux dans le Tarn...

Un article que j'avais aussi écrit pour la revue HAR/FAR

Titol/titre

CARMAUX, PATRIMOINE OCCITAN et MONDIAL des PROLETAIRES

1°) Carmaux :

Aujourd'hui ville anonyme. Passez le viaduc du Viaur, ouvert le mois dernier, entre Rodez et Albi, par Tanus allez à Carmaux. Dans ses rues, regardez, vous êtes au milieu de sa dizaine de milliers d'habitants. A part le vendredi, jour de marché, personne. Seuls quelques anciens, au Coin Dulac se remémorent de vieilles histoires. Dire que là, il y a 100 ans, vibrait le coeur même de la classe ouvrière, jusque dans la voix de Jaurès, son élu, en français à l'Assemblée, en occitan pour les verriers et mineurs de Carmaux !... C'était leur langue maternelle...

2°) Carmaux seule richesse le charbon et los carbonièrs (les mineurs de charbon):

Carmaux est lié à son site entre Massif Central et Bassin Aquitain, au bord du Cérou. Depuis l'ère Primaire des millions de tonnes de charbon attendaient, pour enrichir la très catholique famille De Solage. Elle exploitait des milliers d'anciens paysans, les nôtres, poussés à venir là, à cause de la crise agricole et vivre en descendant dans le trou pour suer du charbon et devenir carbonièrs. Ces mineurs restaient attachés à leur campagne ils conservaient souvent une parcelle pour nourrir la famille, ces ouvriers - paysans guidés par l'exode rural n'avaient plus que la fosse comme ambition, espérant que leurs enfants aussi pourraient être embauchés.

3°) Carmaux la prolétaire : Citadelle socialiste.

Après la victoire de la grève des mineurs de mars 1892, du syndicat "rouge", Carmaux est l'une des premières villes occitanes à se doter d'une mairie socialiste. Socialiste, pas à la sauce d'aujourd'hui, non, révolutionnaire, rouge, avec un maire authentiquement ouvrier, le carbonièrs Jean - Baptiste Calvaignac.

Ce 1er mai là, journée de lutte des travailleurs, derrière le drapeau rouge, au cri de vive la Sociale, ils allèrent voter !La réaction patronale dirigée par le marquis De Solage qui pensait posséder la mairie comme il avait sa mine et ses écoles maristes, attaqua l'hérésie socialiste, ces sans-dieu qui pensaient d'abord à faire construire une école laïque... La hargne de ce grand notable ouvertement monarchiste qui a décidé de persécuter ces mineurs qui lui échappent (mise à pied, licenciement...) ne fit qu'enrager ce monde ouvrier qui espérait mieux que des salaires minables et voulait faire démocratiquement entendre sa voix et déjà dans leur mairie... C'était cela aussi la réalité de la lutte des classes.La combativité des mineurs et verriers de Carmaux était animée par cette soif révolutionnaire que rien n'émousse, et dire que c'est en occitan que tout se passait, l'occitan pour ceux qui travaillaient, le français pour ceux qui les opprimaient.

Le socialisme à Carmaux vient de ces aristocrates de la classe ouvrière (éduqués, bien payés) que sont ces verriers venus travailler à Carmaux, verrerie Saint Clotilde. Ils étaient des exilés, licenciés du centre de la France pour action politique, c'est qu'ils étaient à l'extrême gauche, guesdiste, là où ils passaient, ils ne faisaient pas que souffler des bouteilles, faisant ainsi payer bien cher aux patrons, leur savoir et leur expérience.Ces ouvriers ne parlaient pas l'occitan, cependant bien intégrés, ce sont eux qui ont été les pionniers du socialisme à Carmaux, inspirateur des premiers cercles. Entre verriers et mineurs, au- delà des langues, c'était la solidarité de classe... internationale.

4°) Carmaux et Jaurès :

Jaurès fut ce républicain, d'origine castraise qui se mit au service de la classe ouvrière et devint auprès des verriers et mineurs de Carmaux, socialiste. Il est à signaler que ce mouvement de balancier vers l'extrême gauche était assez rare pour les hommes politiques, sans parler d'aujourd'hui ! On peut dire que Jaurès incarne Carmaux, pas seulement parce qu'il en fut son député dès 1893, mais il y a connu la condition ouvrière, les injustices, a défendu à sa manière la classe ouvrière. Il a su se faire aimer, lui l'intellectuel, dont se méfiaient les ouvriers, il parlait leur langue, celle du peuple, alors, il était devenu l'ami, "nostre jan".C'est à Carmaux qu'il a gagné "ses galons de classe", c'est ici que se dressa sa réputation internationale...Sans Carmaux, pas de Jaurès...

5°) Carmaux : Tentative d'autogestion ouvrière :

En 1895, à Carmaux c'est la verrerie Sainte Clotilde qui fait l'actualité. Suite à la lutte acharnée entre les verriers et Résseguier, illustration du parfait patron réactionnaire, surgit une riposte ouvrière à la hauteur de l'exaspération. Il faut dire que Résseguier usa de tous les moyens pour briser l'action des verriers. Il ferma l'usine, expulsa les meneurs, menaces, insultes, il fit même charger la cavalerie !Pour seule réponse, le 25/10/1896, les verriers créent grâce à la solidarité internationale une verrerie ouvrière à Albi. A l'appel de Jaurès et de tous les socialistes, fut construite la première usine qui n'avait pas de bourgeois, pas d'actionnaires anonymes, ce refuge de l'ouvrier libre était par sa nature propriété, certes, mais du prolétariat mondial !

Si par son fonctionnement, elle ne remit pas en cause l'ordre capitaliste, voyant ainsi ses limites, par sa seule existence au coeur de l'Occitanie, ces ouvriers révolutionnaires avaient lancé à la face du monde, une mesure d'urgence, marque de combativité et d'imagination, une forme de "viure e decidir al país".

Pour conclure :

Depuis plusieurs années la verrerie ouvrière a été privatisée, les puits sont fermés, de la Découverte, plus de charbon ne sortira. Il ne reste que des traces pour l'archéologie industrielle et un projet pharaonique, celui de Quilès, qui se dit être une panacée à la faillite et désertification de la ville. Cependant, nous n'avons pas perdu le sens général de ces luttes d'il y a cent ans, même si nous n'y mettons les mêmes mots, elle donnait, à nos anciens, comme à nous un sens à la vie. L'émancipation du monde du travail, à travers une conviction, c'est dans la liberté pour l'Occitanie et tous les peuples opprimés et le SOCIALISME qu'elle pourra se réaliser.

Bibliographie indicative

A) ouvrages scientifiques-
- Rolande Trempé, "Les mineurs de Carmaux" 2 tomes, les Edition ouvrière 1971
- Rolande Trempé, "Jaurès et la verrerie ouvrière" Jaurès et la Nation faculté des Lettres et sciences humaines 1965
- Gérard Gorgues , "Une histoire des mines de Carmaux" Atelier graphiques Saint Jean, 1992
- Jòrdi Blanc, Jaurès e Occitània, collection viure al país, vent Terral éditor, 1985

B) roman-
- Edouard Roy, "Une fumée sur le toit, Charlou mineur et paysan", édition universitaire, 1982

C) Documents iconographiques-
- France 3 sud, Au Charbon ! Carmaux photo souvenir, 1994
- "Ils ont tué Jaurès !" Carmaux 1994 enregistrement du spectacle mis en scène par Claude Moreau.

D) Bande dessinée-
Philippe Marlière, Sylvie Montmoulineix, "Jean Jaurès et son discours à la jeunesse", la nacelle 1995- G Cappele, ph Enjalbert, "Jean Jaurès", imp Jacques Mas, 1990



Dans les écoles catholiques ils chantaient :

Jaurès a la tribuna
Vos prometià la luna
Mas de per darrèr
Vos fot un cop de pè

Les mineurs socialistes chantaient :

1.Ciutadans escotatz plan
Una cançon vos vau cantar
Una cançon novèla
Facha per un carbonièr
Sa sapiença n'es pas bèla
Car es pas un bachelièr

2.A pas estudiat vint ans
Coma fan tant de fenhants
A pas usadas de plomas
De papiers ni de gredons
Son tresaur e sa fortuna
Es d'anar'l cros cada jorn

3.De sièis oras de matin
A tresont torna sortir
tot usat de fatiga
e confat de marrit èr
pendant trent ans de sa vida
e lo negre per dessert.
[...]
8.A Carmauç, fraires,
ritorsson los mestres dels carbons
;son els que ne comandane
ne dison als patrons
,abatem la Sociala
tedrem melhor los paurons.

9.Puei que socialistas son,
Re prendràn pas los dròlles al cros
Te cal estre progressista ,
Client del duc d'Orléans,
Estre escrit sur la lista,
Facha pel rei dels fenhants.

Texte complet publié par Jacques Castagné : Rosières en Albigeois, édition de la Revue du Tarn, 1965, p .128
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Message  Gayraud de Mazars Sam 23 Fév - 22:28

Adiu collègas,

Pour éclairer le débat sur l'histoire occitane, je vous conseille fortement la lecture "Occitanie des idées et des hommes", 1900 - 1968, l'émergence et l'histoire de la revendication occitane, par Laurent Abrate, publié par L'Institut d'Estudis Occitan (IEO), 617 pages, 1987...

C'est une histoire complexe, sans concessions, mais le bouquin est vraiment très bien...

Amistats roges,
GdM
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Message  FirstQuarterStorm Sam 23 Fév - 23:00

Je parlais de l'agglomération qui commence à l'Estérel et qui finit à Arma di Taglia, faut-il rappeler que l'occitanisme là, pour partie militante, est fortement disputée par des identitaires fachos, jouant sur le déclassement d'une culture nissarde (déclassement injuste mais...) et s’appropriant Garibaldi (dont le fascisme aura été aussi un futur possible, comme le républicanisme, comme l'émergence d'une unité italienne, comme l'esprit révolutionnaire de soulèvement).
Les identitaires du 06 jouent à fond la carte du 'nissardisme' contre l''occitanisme', c'est extrêmement épidermique... ils jouent la 'diversion' typique, 'les occitanistes disent qu'on nie leur culture mais il veulent nier la nôtre etc.', il y a ce type de magouilles un peu partout, des 'provençalistes', des 'béarnistes'... qui jouent sur le fait que l'immense majorité de la population n'a pas compris le concept (enfin, le nôtre), s'imaginant sans doute que nous voulons créer un État jacobino-bonapartiste aussi centralisateur et uniformisateur que l'État BBR actuel...
Mais quand même, c'est intéressant que les fafs fourbissent comme ça leurs armes contre l''occitanisme' : je ne sais pas s'ils en ont une vision très claire, mais ils sentent 'instinctivement' poindre un danger de ce côté là (en plus du prolétariat d'origine extra-européenne, évidemment le plus dangereux pour l'ordre bourgeois 'républicain').
Socialement, le fait que la Côte d'Azur soit la terre occitane 'statistiquement' la plus aisée n'est évidemment pas pour rien dans la forte présence de ce 'régionalisme' (pour le coup le terme est juste) de droite et d'extrême-droite.

Très intéressants les textes de Har/Far à Gayraud, sinon... ça remet les pendules à l'heure (bon, ça restera toujours de la 'complainte régionaliste victimaire' pour certains)

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Message  Copas Sam 23 Fév - 23:15

Socialement, le fait que la Côte d'Azur est la terre occitane 'statistiquement' la plus aisée n'est évidemment pas pour rien dans la forte présence de ce 'régionalisme' (pour le coup le terme est juste) de droite et d'extrême-droite.

Inexact et présupposé petit bourgeois gavé de l'idéologie dominante.Tes statistiques manquent de corps.

Vérifier revenu médian entre Marseille et Nice, ou Montpellier. Et vérifier le prix de la location, du cout de la vie. L’agglomération qui s’étend de Arma di taglia à l'estérel n'a strictement rien à voir avec tes pré-supposés garnis des prime-times des télés de la bourgeoisie.

Comme ailleurs cette grosse agglomération, s'étendant sur 3 états juridiquement parlant, sanctionne une écrasante majorité de prolétaires (des personnes vivant aussi dans des caves), en somme très caractéristique des grandes villes méditerranéennes. Malgré les fantasmes bourgeois et petits-bourgeois.

La question occitane n'a là aucune influence sauf dans des petits milieux infra-groupusculaires.
Par contre la poussée des fascistes new look est un véritable problème .

Toutefois, ce n'est pas là que les fachos contrôlent des municipalités.
La mère de toute les batailles nécessite d'abord d'être solide dans ses connaissances et ne pas se laisser influencer par des pré-supposés.
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Message  FirstQuarterStorm Dim 24 Fév - 0:12

Nous ne sommes pas chiens, si vous désirez peindre aux couleurs de l'occitanisme vos espérances d'émancipation sociale, pas de problèmes.
C'est précisément notre raison d'être. Nous n'avons pas enclenché notre démarche pour autre chose, même si je ne suis pas d'accord avec les termes employés ('occitanisme', 'peindre' comme si c'était opportuniste, etc.), je pense que tu as saisi notre intention. Nous faisons de ce que tu appelles notre 'occitanisme' l'expression locale de l'émancipation sociale mondiale.

Il y a eu et il y a une Occitanie rouge, elle est et elle fut de classe, pas nationalitaire.
Copas, un 'fait nationalitaire' comme tout 'fait social' est toujours de classe. Un certain 'méridionalisme' du passé a sans doute pu être féodal, 'possédant conservateur' alors que le 'nationalitarisme français' était l'expression de la bourgeoisie dynamique/moderniste, celle qui avait besoin d'une grande base d'accumulation et d'un grand marché. À vrai dire, cela est sans doute vrai pour tout le processus d'affirmation bourgeoise capitaliste, du 13e au 19e siècle.
Globalement :
1/ les nations naissent dans le contexte d'émergence du capitalisme, qui lui même naît dans la société féodale à son apogée, au maximum de développement des forces productives que celle-ci a pu apporter. À partir du moment où elles apparaissent, les nations englobent toutes les classes en présence sur leur territoire : ben oui, s'il y a capitalisme bourgeois, c'est bien que des aristocrates lui fournissent ses matières premières, ils sont donc aussi 'dans le circuit', c'est ce qu'explique Kaypakkaya (ce n'est pas parce que les nations émergent avec 'l'aube du capitalisme', que les féodaux kurdes ne font pas partie de la nation kurde).
2/ les États modernes (qui seront le cadre des révolutions bourgeoises) naissent de la conjonction de 2 phénomènes : a/ la crise générale de la féodalité amène une concentration par certaines familles régnantes de la 'base d'accumulation' féodale (le domaine, territoire et population sur lesquels on prélève les redevances dont on vit), phénomène de 'monopolisme féodal' en quelque sorte ; b/ la bourgeoisie en développement favorise cette concentration, qui élimine les 'féodalités immédiates' (le seigneur ou l'abbé du coin qui fait chier), les différentes bourgeoisies nationales cherchent à étendre leur base d'accumulation et leur marché, la bourgeoisie qui vit au plus près du souverain concentrant un grand domaine devenant, quasi-automatiquement, la 'bourgeoisie dominante' du domaine en question. Cette conjonction fait du grand domaine ainsi concentré entre les mains du monarque un État moderne (royaume de France, royaume d'Angleterre, États des Habsbourg, royaume d'Espagne, Prusse etc.).

Dans ce processus, résistent 1/ les féodaux qui ne veulent pas perdre leurs prérogatives face au monarque, l'Église qui voit son emprise séculière remise en cause (au profit d'un rôle purement superstructurel), 2/ les bourgeoisies nationales/régionales subordonnées par la bourgeoisie vivant près du souverain, et n'y trouvant pas son intérêt (soit que sa base d'accumulation soit purement 'régionale', c'est une petite et moyenne bourgeoisie qui peste contre les 'gros', les 'nantis', les 'oligarques', soit qu'elle préfère acheter ou vendre aux domaines d'un autre souverain) : déjà là, on a le 'régionalisme' bourgeois, 3/ les classes laborieuses qui supportent ET le poids de la féodalité (qui disparaît peu à peu), ET le poids de la monarchie (fiscalité, bureaucratie etc.) ET le poids de l'exploitation économique bourgeoise : c'était décidément 'mieux avant', et, à ce stade, elles tendent à rester prisonnières du passéisme impulsé par le 1/ et le 2/.
Ça, c'est la base du 'régionalisme', du 'provincialisme', bref de l'anti-centralisme tant sous la monarchie absolue que pendant et après la révolution bourgeoise (donc à ce moment-là, c'est anti-historique, anti-progrès, 'réactionnaire'). Les bourgeoisies nationales qui trouvent leur compte dans le processus se 'satellisent' à la bourgeoisie nationale dominante (du Bassin parisien en 'France'), à ses intérêts, à sa culture, adopte sa langue 'académique' et son 'savoir-vivre' etc.

Mais aujourd'hui 1/ l'aristocratie en tant que classe ne représente plus rien ou presque, même dans le 'secteur' de la rente foncière agricole. Les débris pourrissent dans la joie et la bonne humeur de la jet-set ; il y a des 'particulés' smicards ou carrément au RSA... 2/ l'Église, soit est intégrée à l'appareil d'État (Italie, État espagnol, église anglicane en Grande-Bretagne), soit ne représente plus grand chose non plus. 3/ les bourgeoisies 'régionalo-régionales' ou 'centrifuges' ont été largement broyées par le processus, en particulier par la révolution bourgeoise, la révolution industrielle et l'entrée dans le monopolisme, et aujourd'hui elles ont de toute façon le 'marché commun' européen pour s'épanouir, et, comme tous les États bourgeois européens ont besoin de la construction européenne pour 'exister' dans l'arène mondiale, et ne passent plus leur temps à se foutre sur la gueule, ça ne pose plus problème.
Reste l'aspect populaire, le prolétariat et les classes populaires laborieuses. Anticapitaliste, progressiste, antifasciste, démocratique réelle, même si pas (encore) formalisée comme 'marxiste', une 'affirmation nationalitaire' ne peut QUE être une expression de classe prolétarienne/populaire, contre l'État central en tant qu'instrument politico-militaire et idéologique de la classe dominante. C'est une expression de classe ultra-antagoniste : on ne va pas 'lutter' pour obtenir quelque chose de l'État (qu'il 'intervienne', ou qu'il 'recule' sur telle ou telle mesure gouvernementale), on remet en question sa légitimité même à nous gouverner. Tu vas me dire que ça ne passe 'pas forcément' par l''occitanisme' (ou le 'bretonisme' ou le 'basquisme' etc etc.) : certes ! Mais au regard de l'histoire, de la manière dont s'est construit cet État français qui nous gouverne et nous opprime, ça passe NOTAMMENT, inévitablement, par là. Les 'occitanistes anticapitalistes' ne sont certes pas nombreux, pas plus que ne le sont les marxistes révolutionnaires et les anticapitalistes en général (au niveau hexagonal)... mais à mon sens ce sont OBJECTIVEMENT les forces les plus antagoniques au 'système' qui nous opprime, existant là où ils/elles se trouvent en Occitanie. Il n'en va pas autrement pour le 'communautarisme', tant dénoncé par les médias dominants, des prolétaires d'origine 'ex'-coloniales dans les 'quartiers'. Un affirmation 'nationalitaire' pro-capitaliste, fascistouille ou démocratique 'libérale' bourgeoise, par contre, ce sera forcément une expression des résidus de bourgeoisies nationales 'centrifuges'.

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Message  Rougevert Dim 24 Fév - 3:11

FirstQuarterStorm a écrit:


Que pense notre camarade mao-occitaniste de la colonisation chinoise du Tibet poursuivie paar le P"C" chinois dirigé par Mao ?
C'est d'un tel niveau que je ne sais même pas si ça mérite réponse... Je suis maoïste 'français', hexagonal, populairement occitan, du 21e siècle, si tes seuls arguments consistent à me renvoyer aux MARXISTES-LÉNINISTES (le maoïsme n'existait pas encore) chinois de 1950-60, ou aux 'communistes' actuels qui ne sont ni léninistes, ni marxistes... c'est déjà une grande victoire pour nous en soi.
Le maoïsme est né de la révolution chinoise (mais pas seulement...), mais la révolution chinoise ne se réduit pas au maoïsme, si tu avais étudié un minimum tu saurais que la 'pensée Mao' y a rarement été majoritaire, sauf peut-être entre 1966 et 1971-72, appuyée sur la grande mobilisation de masse appelée 'révolution culturelle'. Le Tibet, j'aurais envie de te répondre... qu'il a subi finalement exactement (si tu fais abstraction de la propagande dalai-lamesque et impérialiste anti-chinoise, des '1 millions de morts' etc.) ce qu'ont subi les nations constitutives de la 'République française' pendant le processus État moderne - révolution bourgeoise : d'un côté il a été débarrassé des féodaux et autres forces obscurantistes, de l'autre il a été colonisé, ethnocidé et nié comme nation (société politique comme société civile). Et encore... il paraîtrait que sur le papier (dans les faits c'est autre chose, avec les capitalistes au pouvoir depuis 35 ans, mais c'est le 'papier' qui date de Mao), le Tibet est nettement plus reconnu comme nation, nettement plus autonome politiquement etc. que nos terres occitanes (ou bretonnes ou corses ou picardes ou ce que vous voulez).

Je ne sais pas si ta réponse mérite la question, mais la question mérite d'être posée.
Tu t'es bel et bien présenté comme maoïste.
Je ne connais qu'un seul Mao, et il a fait vivre au Tibet une oppression qui a bien des points communs avec l'aliénation subie par les Occitans par l'Etat Français.
Je n'ai d'ailleurs absolument pas parlé de la révolution chinoise.
Qui dirigeait l'intervention militaire de 1950?
Marx et Lénine ou Mao?
D'autre part tu te définis maintenant comme maoïste FRANCAIS, hexagonal, "populairement" occitan et je ne comprends pas très bien ce que cela veut dire: je fais même l'hypothèse d'une grande incohérence politique.
Tu me permettras de ne pas partager ton appréciation sur les situations politiques, culturelles, linguistiques et démocratiques respectives des Tibétains (dès 1950) et des Occitans.
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Message  FirstQuarterStorm Dim 24 Fév - 11:39

D'autre part tu te définis maintenant comme maoïste FRANCAIS, hexagonal, "populairement" occitan et je ne comprends pas très bien ce que cela veut dire: je fais même l'hypothèse d'une grande incohérence politique.
Ça voulait dire que je suis maoïste ICI (en Occitanie et dans l'État français) et MAINTENANT (2013 après J-C), et que l'argument consistant TOUJOURS à renvoyer à la question du Tibet quand quelqu'un se présente 'maoïste' et 'de libération nationale' montre bien le niveau politique. Pour le reste je t'ai répondu (j'ai déjà fait un grand effort vu le niveau de l'argument) :
Le Tibet, j'aurais envie de te répondre... qu'il a subi finalement exactement (si tu fais abstraction de la propagande dalai-lamesque et impérialiste anti-chinoise, des '1 millions de morts' etc.) ce qu'ont subi les nations constitutives de la 'République française' pendant le processus État moderne - révolution bourgeoise : d'un côté il a été débarrassé des féodaux et autres forces obscurantistes, de l'autre il a été colonisé, ethnocidé et nié comme nation (société politique comme société civile)

Inexact et présupposé petit bourgeois gavé de l'idéologie dominante.Tes statistiques manquent de corps.
Ne fais pas celui qui ne comprends pas et je te laisse le 'petit bourgeois', tu l'es sans doute plus que moi et sinon, en tout cas, il n'en a pas toujours été ainsi (difficile d'être plus prolo que moi il y a quelques années). Je sais bien que c'est l'argument 'phare' de toute 'extrême-gauche' qui se 'respecte' mais ça n'en finit pas de me gonfler, j'ai envie de te répondre que si tu prends le monde dans sa globalité, il n'y a pas 5% des hexagonaux qui ne soient pas des 'petits bourgeois' et ni toi ni moi n'en faisons partie (et pour bcp de 'marxistes révolutionnaires', ces 5% sont des 'lumpen').
Bien sûr qu'il y a des pauvres, beaucoup et même des très pauvres, l'interdécile (écart entre les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres) est énorme et sans doute hors compétition en Occitanie et dans tout l'Hexagone, sauf peut-être à Paris intra-muros. Et la situation quand tu es pauvre est peut-être la pire d'Occitanie, les concentrations comme l'Ariane sont peut-être pire que les pires quartiers-ghettos de Marseille, et pour les 'pauvres isolés' au milieu de l''aisance' ou de l'opulence, tu n'as même pas le facteur solidarité qui peut exister dans les quartiers populaires du '13' ou du Grand Toulouse. Tu aurais même pu évoquer l'esclavage qui, à mon avis, sévit derrière bien des murs de Nice, Cannes ou Monaco. Mais ce que révèlent mes statistiques 'manquant de corps', c'est qu'il y a de la thune, beaucoup, concentrée et 'consciente de sa classe', ce qui 'tire' les stats vers le haut sans vouloir bien sûr dire qu'il n'y a pas de prolos/pauvres, ni - bien au contraire - que leur situation n'est pas même pire qu'ailleurs.
Je te parle en termes d'hégémonie intellectuelle/culturelle : la Côte est un 'Centre' bourgeois (une concentration capitalistique) comme Paris et le 9-2, Lyon ou Aix, la bourgeoisie (et pas la petite !) y est concentrée capitalistiquement et culturellement. Et je te dis que curieusement, c'est là où cette 'puissance de classe' grand-bourgeoise est particulièrement concentrée et forte (la Côte, tu peux même la faire commencer à Hyères) que SOIT il n'y a aucune affirmation occitane ni même provençale ou nissarde, fut-elle un simple 'sentiment populaire' sans la moindre traduction politique contestataire conscientisée, SOIT c'est une affirmation 'patrie charnelle' identitaire ou de type bompardienne (Recounquista sévit globalement sur GCA - Grasse-Cannes-Antibes - et Fréjus, et Nissa Rebela à partir de Saint-Laurent-du-Var).
C'était censé répondre à l'affirmation de certains, qui voudrait que le 'sentiment occitan contestataire' soit un truc de fils-à-papas rebelles... Ben non : là où l'on se sent occitan (ET éventuellement 'français'), occitan OU (pas encore formalisé comme tel) provençal, marseillais, toulousain, auvergnat, gascon 'avant tout', où l'on ressent la 'République française' comme avant tout un instrument d'oppression, où l'on se sent 'citoyen-ne de seconde zone' et où ACCESSOIREMENT peuvent apparaître des éléments 'occitanistes' progressistes ou révolutionnaires (en mode marxiste ou anar), c'est justement là où se concentre la prolétarisation, la pauvreté, le chômage et les boulots de merde, les déserts de services publics, et les 'grands projets' du capital qui font des griboullis sur les cartes en se foutant qu'il y ait 'des gens dessus' comme dirait l'autre... C'est et curieusement pas trop sur la Côte d'Azur où il y a des pauvres et même des très pauvres, certes, ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit, mais il y a aussi, prétendras-tu le contraire au risque de faire rire tout le monde, DU POGNON, BEAUCOUP DE POGNON (et là où il en est ainsi, si tu maîtrises le b-a-ba du marxisme, tu sais que les masses sont particulièrement aliénées à l'idéologie dominante... c'est du b-a-ba. Si tu es une exception tant mieux, mais un militant révolutionnaire sait - normalement - que son cas n'est pas une généralité).

Ce que montrent les prime-times de la télé bourgeoise, si c'est ce à quoi tu fais allusion, c'est que quand tu as 15 blaireaux dans un château ou dans un loft pour une émission de télé-réalité, tu as sur-représentation des franciliens et des azuréens. C'est systématique. Et issus de milieux TRÈS populaires pour la plupart. Ça ne représente pas TOUTE la réalité populaire azuréenne (ne fais pas celui qui ne me comprends pas), ça ne veut NULLEMENT dire 'vivement la révolution, les Azuréens en rééducation dans les champs de patates' ; ça veut simplement dire une RÉALITÉ à prendre en compte pour un militant de la lutte de classe, qui veut déployer celle-ci vers le communisme : à proximité du 'soleil' grand-capitaliste, il y a plus d'aliénation. Il y a dans tout l'Hexagone actuel, de toute manière, une minorité de gens (des classes populaires) tournés vers une lutte révolutionnaire de classe, et beaucoup, beaucoup de gens tournés vers la réussite individuelle, notamment en mode 'fashion' et 'paillettes' (ceux et celles que l'école de Jules Ferry n'a pas broyé-e-s peuvent éventuellement l'envisager en mode golden boy/girl, mais les autres...), MAIS statistiquement, simplement par la bête statistique d'une émission de télé-réalité, il y en a plus (plus d'aliénation) au plus près d'un grand centre de concentration de richesse.


Dernière édition par FirstQuarterStorm le Dim 24 Fév - 12:15, édité 2 fois

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Message  FirstQuarterStorm Dim 24 Fév - 12:03

Tenez, en guise de conclusion, je suis tombé ce matin sur ce communiqué d'une organisation marxiste-léniniste (je peux pas encore poster de lien) : futur-rouge.overblog.com/soyons-solidaires-des-militants-et-militantes-basques-jugé-e-s-à-paris

Il existe une histoire collective qui relie culturellement et économiquement les individus entre eux. Cela crée le sentiment national. Ce sentiment a une base matérielle. Dans un monde dirigé par les impérialismes, il existe des nations dominantes et des nations dominées qui cherchent à se libérer de l'emprise de leurs oppresseurs.

La négation de la nation, le nihilisme national, a la même conséquence que le chauvinisme : nier aux nations dominées le droit de lutter pour se gouverner elles-mêmes. Ce n'est pas, comme certains et certaines peuvent se dire, de lutter pour libérer son peuple qui divise le prolétariat, c'est refuser ce droit à ces nations, au contraire. Nous ne saurions être libres tant que nous écraserons d'autres peuples.

D'autre part, on ne peut nier que le refus de soutenir les militantes et militants basques révèle l'inconséquence de nombre d'organisations françaises, qui, derrière une phraséologie révolutionnaire, rechignent à soutenir celles et ceux qui sont accusé-e-s de violence.

Je pense qu'il n'y a pas de meilleure conclusion possible à ce long et pénible, mais passionnant débat.

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Message  Riquet Dim 24 Fév - 12:34

Bonjour,
pour tous ceux qui s'intéressent à la question du régionalisme méridional, je voudrais vous renvoyer au site ( non forum ! ) de Dominique Blanc anthropologue ( toulousain si je ne me trompe pas ) consacré notamment à la zone de l'europe du sud méditerranéen ( europe du sud ouest ), particulièrement ibérique.
Lisez le fil "régionalisme" et particulièrement l'article " Andalucia, Occitania, Padania, les nationalismes régionaux et leurs ressources identitaires" tout est dit en termes parfaitement pondérés.
Egalement fil "frontières-langues" article " frontières territoriales et frontières linguistique en france et espagne" chapitre " la revendication occitane" ( mais tout lire pour situer ). Ce chapitre "occitan" est fort modéré, Blanc reprend hélas la légende de l'occitanisme refondé par des résistants à la libération ( avec le rebaptême de la SEO pétainiste en IEO pseudo "résistant", avec les mêmes, en 1945 ) mais c'est un détail. La démonstration essentielle est celle de l'invention de l'occitanie et de l'occitanisme au cours du XXè siècle.
dominiqueblanc.com

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Message  Riquet Dim 24 Fév - 12:43

Bien évidemment la "réalité" "occitane" n'a rien à voir avec la situation basque, je vous renvoie là aussi à Dominique Blanc pour comprendre que l'histoire de la revendication basque relève de l'histoire récente de la péninsule ibérique ( de l'espagne en fait) et ne s'explique que de cette manière, il se trouve que le peuple basque est partagé par la frontière, le mouvement basque entraine donc l'ensemble des miliants basque nécessairement.
Faire un parallèle avec l"occitanie" est une pure couillonade.

Riquet

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Message  yannalan Dim 24 Fév - 12:52

(Riquet)Merci pour la recherche yannalan, j'aurais préféré que ça vienne spontanément du peuple maoiste mais bon, tu l'es peut-être.
Non, pas du tout...

yannalan

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Message  FirstQuarterStorm Dim 24 Fév - 13:06

On attend avec impatience de Riquet l'explication de la nature (de classe, surtout, c'est ce qui est intéressant) de ce 'Comité central invisible' qui aurait, au milieu du 20e siècle, inventé l'Occitanie et l'occitanisme de toute pièce... tout fait politique/social historique, pour un marxiste ou prétendu tel, ne pouvant être que l'expression de la lutte des classes (d'une classe ou d'un bloc de classes en lutte).

Ce serait vraiment le clou de débat, vraiment...

FirstQuarterStorm

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Message  Riquet Dim 24 Fév - 13:15

@ Yannalan,
tu dis : "Ca dépend où..." en parlant de la paysannerie.
Je comprends que pour toi elle ne serait pas un réservoir conservateur et réactionnaire ( c'était le sujet ) d'où mon idée que tu étais sur un position mao...mais tu n'as pas développé, tu peux le faire ?

Riquet

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Message  yannalan Dim 24 Fév - 13:27

Non, je voulais juste dire que dans un certain nombre de coins en France, il y a des régions paysannes plutôt "rouge". En Bretagne, le PCF faisait ses scores record dans le Centre Bretagne. Même phénomène dans des coins comme l'Allier ou le Cher. La paysannerie est traversée aussi par les luttes de classes

yannalan

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Message  Copas Dim 24 Fév - 13:49

FirstQuarterStorm a écrit:
Copas, un 'fait nationalitaire' comme tout 'fait social' est toujours de classe. Un certain 'méridionalisme' du passé a sans doute pu être féodal, 'possédant conservateur' alors que le 'nationalitarisme français' était l'expression de la bourgeoisie dynamique/moderniste, celle qui avait besoin d'une grande base d'accumulation et d'un grand marché. À vrai dire, cela est sans doute vrai pour tout le processus d'affirmation bourgeoise capitaliste, du 13e au 19e siècle.

Ou nazillon comme cela existe aussi dans l'extrème sud -est, c'est à dire l'expression interclassiste contre les immigrés et au service du capital.
Cela existe aussi.
Ou des factions de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie en Corse qui ont flairé les opportunités du cadavre de l'état colonial.
On pourrait également parler de ce qui se passe dans le nord de l'Italie.
La bataille nationalitaire n'est pas automatiquement une voie vers le pouvoir des travailleurs. La lutte nationale non plus.

FirstQuarterStorm a écrit:
.../...
Reste l'aspect populaire, le prolétariat et les classes populaires laborieuses. Anticapitaliste, progressiste, antifasciste, démocratique réelle, même si pas (encore) formalisée comme 'marxiste', une 'affirmation nationalitaire' ne peut QUE être une expression de classe prolétarienne/populaire, contre l'État central en tant qu'instrument politico-militaire et idéologique de la classe dominante.

Inexact, et il y a suffisemment d'exemples modernes pour indiquer que cela n'est pas forcement cela et que souvent cela ne l'est d'ailleurs pas, même dans les cas où il y a un véritable fait national, ce qui n'est pas le cas de l'Occitanie.

FirstQuarterStorm a écrit: .../.... Les 'occitanistes anticapitalistes' ne sont certes pas nombreux, pas plus que ne le sont les marxistes révolutionnaires et les anticapitalistes en général (au niveau hexagonal)... mais à mon sens ce sont OBJECTIVEMENT les forces les plus antagoniques au 'système' qui nous opprime, existant là où ils/elles se trouvent en Occitanie. Il n'en va pas autrement pour le 'communautarisme', tant dénoncé par les médias dominants, des prolétaires d'origine 'ex'-coloniales dans les 'quartiers'. Un affirmation 'nationalitaire' pro-capitaliste, fascistouille ou démocratique 'libérale' bourgeoise, par contre, ce sera forcément une expression des résidus de bourgeoisies nationales 'centrifuges'.

Ben ça existe aussi, tous résidus qu'ils soient, les identitaires qui captent une partie de l'occitanisme se moquent de savoir si ils sont résidus ou pas, mais ils gagnent en force... les fachos ça n'a pas de principe en la matière.
Les communautés qui existent de fait en France n'ont rien à voir avec une revendication nationalitaire, ou occitaniste (comme tu veux).
Se battre pour l'existence d'une langue, pour imposer qu'on puisse travailler au pays, pour la défense d'une culture, etc, ne relèvent pas d'une bataille pour une nation. Il faut bien d'autres éléments pour qu'existe et soit justifiée une bataille de libération nationale . Sans compter les problèmes suscités par l'articulation de ce type de bataille dans le cadre d'une bataille pour que les travailleurs contrôlent leur destin.

Je ne vois toujours strictement aucune stratégie de conquête du pouvoir par les maoïstes travailleurs dans ton truc.
Je ne vois pas ce qu'apporte un parti qui serait construit pour séparer les révolutionnaires entre ceux qui veulent les mettre derrière une orientation de collaboration de classe nationalitaire et ceux qui estiment que la question occitane n'a pas la place centrale donnée mais est un problème secondaire à traiter parmi d'autres, dans une bataille de reconstruction des organisations de la classe ouvrière (au sens non stalinien) aux travers des combats de classe .
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Message  Riquet Dim 24 Fév - 14:02

@ firstq.
ben c'est tout simple et factuel, l'occitanisme a été inventé au début du siècle autour de la très confidentielle Société d'Etudes Occitanes et de quelques autres officines à partir de certains auteurs romantiques du XIXè ( qui ont construit le corpus idélogique victimaire ) et de théories linguistiques dialectologiques et ethnologiques aujourd'hui complétement dépassées.
Ce "mouvement" était très marquée à droite notamment par son chef de file Louis Alibert, qui fit 7 ans de prison à la libération pour fait de collaboration. L'ensemble du mouvement était marqué à droite et surtout par l'Action Française, le fédéralisme prôné par certains est également marqué à droite ( aujourd'hui encore les "régionalistes fédéralistes" côtoient l'extrême droite à leurs corps plus ou moins défendant). Quelques uns ont été tout au plus très vaguement rad-soc.
la SEO a été reprise en 1945 par l'IEO qui est resté tout ausi confidentiel jusque dans les années 60/70. Auparavant personne n'avait entendu parlé d'occitan ou d'occitanie.
A partir de ces années là le "mouvement occitaniste" a connu une notoriété fulgurante et sociologiquement étonnante ( Cf Dominique Blanc, ou les anciens travaux de Touraine).
Sociologiquement et en terme "marxiste" si tu veux, c'est un mouvement de petits bourgeois petits intellectuels locaux ( étudiants, instit, curés très nombreux, profs du secondaire et de fac ) issus eux même de la petite bougeoisie locale ou de la paysannerie en pleine perdition dans ces années là. La grosse différence est que ce mouvement à partir des années 60 a été classé à gauche. Ca n'a pas duré, aujourd'hui les occitanistes militants n'ont pas de positionnement politique clair et on y trouve de tout de "l'extrême gauche" à l'extrême droite. Par toutes les nuances de gris.
Politiquement ça ne représente rien localement.
Je n'ai pas tout dit : c'es sur l'invention du mot occitan lui-même que je reviendrai. Promis.

Riquet

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Message  FirstQuarterStorm Dim 24 Fév - 14:44

Inexact, et il y a suffisemment d'exemples modernes pour indiquer que cela n'est pas forcement cela et que souvent cela ne l'est d'ailleurs pas, même dans les cas où il y a un véritable fait national, ce qui n'est pas le cas de l'Occitanie.
J'ai précisé avant : 'Anticapitaliste, progressiste, antifasciste, démocratique réelle' (pour ne pas limiter à ceux qui se diraient 'marxistes'). Sans cette précision évidemment que ce que je dis serait totalement erroné (il y a à mon avis beaucoup de gens qui 'hissent les couleurs' (les drapeaux occitans et provençaux sont une réalité, tu en conviendras) et votent FN - et ne sont nullement 'anti-France' au demeurant : c'est une forme de maurassisme non-conscientisé comme tel, on a sa 'petite patrie' et la 'grande').

Je ne vois toujours strictement aucune stratégie de conquête du pouvoir par les maoïstes travailleurs dans ton truc.
Les maoïstes considèrent que la stratégie universelle de conquête du pouvoir est le Guerre du Peuple. Bien sûr nous allons beaucoup être caricaturés là-dessus : 'va donc prendre un fusil et prendre le maquis en Ardèche, alors !'... Parce que les détracteurs ne veulent pas comprendre que la Guerre populaire, c'est toute expression RÉELLEMENT ANTAGONISTE de lutte de classe (organisée, coordonnée derrière un Parti dirigeant - de futurs 'milliardaires rouge' cela va de soi !), pas forcément un maquis armé... et que ce n'est pas forcément 'encercler les villes par les campagnes', sauf si l'on entend 'villes' et 'campagnes' au sens un peu figuré, de CENTRES et PÉRIPHÉRIES. C'est ce que je te disais précédemment : plus on est près des 'centres' de concentration capitaliste, de concentration du pouvoir et de la culture dominante, plus il y a de l'aliénation, et plus la lutte est difficile. Justement en 'France' on a systématiquement, depuis le 19e siècle, essayé de faire partir la révolution de Paris (1848, Commune, Mai 68), en considérant les 'ruraux'/'provinciaux' comme des arriérés comme pourraient dans le meilleur des cas suivre le mouvement, dans le pire se faire 'Versaillais'... et je pense que cela a été tout le problème, problème que Mao, lui, a saisi - en Chine - après le massacre de Shanghai. Logiquement, le processus révolutionnaire bourgeois s'est déployé depuis les endroits (villes, provinces) les plus avancées dans le développement capitaliste, là où le capital en développement était le plus concentré, avait le plus de leviers d'action (via l'appareil aristo-monarchique avant 1789), de leviers culturels etc. : les villes, les provinces 'capitalistiquement avancées' et, en Hexagone, principalement Paris et l'IdF. Mais le processus de la révolution prolétarienne, c'est précisément l'inverse : c'est un constat de fait, après 160 ans d'histoire, ça se déploie depuis le plus 'éloigné' de pouvoir politique, économique et culturel du capital mondial, là où le Capital a le moins d'emprise, vers les 'centres'. Les luttes du 'tiers-monde' sont objectivement plus avancées que celles d'Europe (ou d'Amérique du Nord), et 'encerclent' celle-ci. Et en Europe, et dans chaque État, les luttes seront objectivement plus avancées là où il y a 'périphérisation', relégation, 'exclusion' concentrée... attention, parfois ce pourra être très près d'un 'centre', comme le 93 aux portes de Paris ! Mais voilà, je pense que tu saisis l'idée.

Et donc... je suis mille fois d'accord avec toi (et te considère parmi les 'ouverts' sur cette question, contrairement à d'autres) : quoi que l'on fasse de notre Occitanie, cela doit être une expression, sur ce petit territoire, dont la définition 'linguiste' ne te plaît pas mais si tu en as une autre je suis preneur, de la lutte mondiale prolétariat/bourgeoisie, caractère social et international de la production/propriété/appropriation privée inégalitaire des moyens et du produit... Mais je pense que tu cloisonnes trop les choses. Tu vois trop les combats séparément. Je pense que les choses sont beaucoup moins dissociables que tu le dis : lorsqu'il y a 'fait national', c'est à dire bien sûr 'fait national' dans le sens d'OPPRESSION NATIONALE RESSENTIE (sinon, quel est le sens d'en parler ?), c'est indissociable du reste : c'est tout simplement lié à la manière dont l'État où nous vivons s'est construit, et donc, en dernière analyse, dont le capitalisme s'est construit et organisé 'territorialement'. Alors après, tu dis qu'il n'y a pas de 'fait national' en Occitanie, je ne suis pas de cet avis. Mais cela ne m'empêche pas de considérer qu'il n'y a pas de 'fait national' dans plein de territoires, ce qui n'en fait pas moins des périphéries : y a-t-il un 'fait national' picard par exemple ? ou ardennais ? et le 9-3, la 'tâche sombre' de l'IdF sur toutes les cartes de pauvreté ou de taux de chômage, le 'département-ghetto' (avec quelques îlots 'aisés' ici et là) par excellence ? Il y a un fort phénomène de colonies intérieures... mais historiquement, c'est le 'pays de France', s'il y a bien un endroit que l'on a toujours appelé France depuis 1000 ans c'est celui-là !
Dans des cas comme ça, il y a tout ce que tu expliques et c'est largement suffisant pour en faire une périphérie, une 'campagne' de la Guerre du Peuple. Mais ailleurs (pas en Occitanie selon toi, mais selon moi oui), il y a AUSSI 'fait national' et ce n'est pas 'un truc dont il faut aussi s'occuper' ('à temps perdu') : c'est à intégrer ABSOLUMENT et indissociablement dans la lutte globale. Si tu ne le fais pas ou si c'est 'secondaire', tu n'es pas réellement antagonique. Parce que l'on touche là à la manière dont l'État, qui est l'instrument de nos oppresseurs, s'est construit. On touche à quelque de vraiment fondamental. Lorsque l'on parle des peuples auxquels soi-disant nous 'crachons à la gueule', càd les peuples d'outre-mer qui ont été colonisés à partir du 16e siècle, il est finalement facile de dire qu'il leur faut 'l'indépendance'... Sans vraiment (sauf les marxistes vraiment conséquents) se demander comment faire pour que la domination ne passe pas par des 'moyens détourné' (l'histoire mondiale des 60 dernières années est pourtant édifiante à ce titre). Mais lorsque l'on touche à la 'métropole', à l'Hexagone... alors là, panique, 'pas touche'. Interdiction de toucher à la manière dont l'Hexagone s'est construit comme État, en soumettant un ensemble de peuples à la classe dominante d'une autre (celui des vallées de la Seine et de la Loire, pour faire simple).
Pourtant l'indépendance, à titre personnel (Redoccitania vous donnera sa position s'il le souhaite), je m'en fous un peu, j'y vois à la rigueur un moyen dans certaines circonstances, en aucun cas une fin. Mon idée, pour commencer petit (étapiste mao-stal un jour = toujours), ce serait plutôt une Europe, ou pourquoi pas une Euro-Méditerranée, ou un bout de cela, REFONDÉE par la démocratie prolétarienne sur de nouvelles 'relations internationales' (égalitaires, démocratiques, solidaires etc.), nouvelles 'relations internationales' qui ne seraient rien d'autre que la traduction de l'abolition de l'exploitation capitaliste en termes de classe (dans chacune des nations concernées). Un peu l'idée de base de l'URSS en fait (après c'est devenu ce que c'est devenu)...

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Message  FirstQuarterStorm Dim 24 Fév - 15:19

Donc nous y sommes.

Marcel Alibert blabli, Robert Lafont blabla, l'IEO-ex-SEO-pétainiste-repeint-en-résistant-à-la-libération blabliblablou (je me répètes : tu veux une liste d'éminents personnages de la mouvance de la "IV", et plus largement de fervents défenseurs de la 'République une et indivisible' dans ce cas-là ? Henri Molinier au RNP de Déat, Paul Cognet avec René Belin pour la 'Charte du Travail', ça te parle ?*)... et Ferroul, 'cacique local' socialiste-républicain, franc-mac et libre-penseur... comme pas mal de potes à Schivardi non ? Sauf que ceux-là je les vois mal aller en taule pour défendre un mouvement qui a fait trembler la 'Sainte République' sur ses bases pendant des semaines...

Déjà, si tu étais réellement marxiste, tu saurais que UN SE DIVISE PERPÉTUELLEMENT EN DEUX sous les forces d'attraction antagoniques des deux pôles de la contradiction. Lafont, c'était déjà l'occitanisme sur une ligne démocrate-chrétienne ou 'catho de gauche' (type JOC), en rupture avec le 'provençalisme' et le 'méridionalisme' ultra-réactionnaire de Maurras (dont dérivent directement les Identitaires 'méridionaux', Roudier et autres Bompard).
Depuis, Lafont est mort et la plupart de tes IEO-ex-SEO aussi, et le mouvement s'est encore divisé en deux : PNO plutôt euro-régionaliste de centre-droite (ils aiment bien Bayrou, dans l'ensemble), et Partit occitan, qui ne représente pas grand chose (l'autre non plus, pour les raisons que je ne vais pas ré-expliquer cent fois) et vivote au creux des alliances locales PS-Verts... bref, c'est pas la révolution prolétarienne en marche, mais IL Y A PIRE en termes d'ennemis de classe.
Et puis comme tu dis, dans les années 60-70 'avant lesquelles on n'avait jamais entendu parler d'Occitanie', il y a eu ici et là (enfin) RENCONTRE avec l'historique 'Midi rouge', qui était encore une forte réalité à l'époque (et pas seulement une 'bande de paysans rad'soc') ; avant que l'action conjointe des rapatriés OAS, l'héliotropisme rombier et l'implosion du PCF n'en fasse une terre d'élection FN (mais pas plus que bien des régions du 'Nord'). Peut-être que l'emprise du PCF ultra-BBR commençait un peu à se desserrer sur ce 'Midi rouge', sous l'effet de Mai 68... c'est possible. En tout cas, une synthèse a commencé à se faire en 'question sociale' et question nationale, même si elle a sans doute (à mon avis) été très insuffisante (elle a donné tout ce dont a parlé Gayraud : CROC, Har/Far, Anaram au Patac, Libertat etc., j'ai aussi cité la Fédération anarchiste-communiste occitane, les 'maos du Larzac' etc.).
J'ai déjà dit, précédemment, que le jacobinisme centraliste qui imprègne depuis l'origine le mouvement ouvrier/socialiste/marxiste (rayer la mention inutile) hexagonal, a sans doute beaucoup joué dans le retard de cette 'rencontre', contrairement à ce qui a pu être le cas dans l'État espagnol par exemple (dès les origines dans le Sud andalou & co, avec la 'révolution cantonaliste' de 1873 puis le mouvement anarchiste rural et socialiste ouvrier, assez rapidement dans les années 1910 en Catalogne avec l'anarcho-syndicalisme et le socialisme révolutionnaire divers et varié, dès 1930 en Euskadi avec l'ANV, rompant avec le PNV catho-conservateur, etc.).
C'est à dire qu'en définitive, le mouvement ouvrier (et paysan pauvre, journalier agricole etc., les 'campagnes rouges' c'était une réalité comme le rappelle yannalan) s'est globalement rangé sous la direction socialiste (puis, en bonne partie, communiste après 1920) qui était 'républicaine', 'jacobine' etc etc., et a donc oublié la 'question nationale', la question PÉRIPHÉRIQUE en général, et s'est ainsi énormément limité dans son efficacité (puisqu'arrimé au républicanisme du PC thorézien... c'est à dire à la défense du régime de la bourgeoisie !!)... OU ALORS, les revendications populaires expression de la 'périphéricité' contre le 'centre' ont trouvé à s'exprimer... sous la direction des bourgeoisies/classes possédantes 'centrifuges' (là encore je ne vais pas ré-expliquer cent fois), qui étaient, je ne contredirai pas, très à droite dans la première moitié du 20e s., souvent proche AF (puisque celle-ci avait un programme ouvertement décentraliste) et qui ont logiquement convergé dans le vichysme en 1940.
Mais à partir du moment où la 'cloison' a 'cédé', et ça s'est fait effectivement dans les années 1960, les choses ont changé et un ('affreux') 'régionalisme' (prétendument) progressiste a fait son apparition. Sauf que quand des gens ne voient pas la politique comme matière en mouvement, évidemment, ils vont éternellement te ressortir les 'pétainistes' et les 'collabos' occitans, bretons, corses, etc. etc. comme 'argument massue'.

[* toujours pas le droit de poster des liens, fait chier... bon, tapez 'national-trotskysme' sur Google et vous tomberez dessus]

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Message  FirstQuarterStorm Dim 24 Fév - 15:31

Je n'ai pas tout dit : c'es sur l'invention du mot occitan lui-même que je reviendrai
L''invention' vient apparemment de l'oppresseur... dans les tous premiers temps de son oppression : le royaume de France qui, au 14e siècle, définissait lui-même ainsi l'une des deux grandes nations le composant, celle du 'Midi' :
Le 29 mai 1308, lors du consistoire de Poitiers, il ressort que le roi de France règne sur deux nations : l'une de lingua gallica et l'autre de lingua occitana. Cette partition entre langue d'oc et langue d'oïl dans l'espace gallo-roman est fort ancienne puisqu'elle débuta avec la romanisation elle-même. En 1381, le roi Charles VI considère que son royaume comprend deux parties: les pays de langue d'oc ou Occitanie et les pays de langue d'oil ou Ouytanie « Quas in nostro Regno occupare solebar tam in linguae Occitanae quam Ouytanae»
En fait, le terme serait même apparu dès le 13e siècle (la Counquista, donc) :
Lingua Occitana (Langue d'oc) ou Pars occitana (Partie d'oc) créée en latin par l'administration capétienne avec la combinaison de la particule Oc (oui) et de la prestigieuse Aquitania (Aquitaine) pour désigner les nouveaux territoires royaux conquis au sud de la Loire.

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Message  Riquet Dim 24 Fév - 15:34

Euh firstq.

tu as encore un devoir à nous remettre sur la culture occitane d'aujourd'hui.
L'ensemble du jury a retoqué ton précédent topo sur les rapeurs en patois.

Riquet

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