Droits des enfants
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Droits des enfants
Comme je n'ai pas trouvé de sujet là dessus j'en crée un.
Jeudi 10 janvier 2013
France : 4 enfants vivaient reclus dans un appartement depuis au moins un an
Invraisemblable, et pourtant... Sans que personne ne soupçonne le problème dans leur voisinage, une famille avec quatre enfants a vécu recluse dans un appartement insalubre en pleine ville, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
C'est un appel aux pompiers pour un malaise, dans la nuit de vendredi à samedi, qui a entraîné la découverte, dans cet appartement dégradé par l'humidité et les moisissures, de ces deux parents, âgés de 51 et 47 ans, et de leurs quatre enfants de 14, 17, 19 et 20 ans, qui, selon des témoignages des voisins, n'avaient plus été vus depuis au moins un an.
Seul le père, qui apparaissait casquette vissée sur des cheveux mi-longs et ne répondait pas aux « bonjour », était encore vu par ses voisins, sortant les poubelles ou montant des courses. Les enfants, « prostrés » selon des enquêteurs, ont été hospitalisés et la mère, après avoir été entendue, les a rejoints. Le père a été interné dans un service psychiatrique. Une fille aînée, qui ne résidait plus au domicile familial, a également été entendue.
Des auditions, expertises et examens médicaux sont en cours. D’après le parquet « la séquestration n'est pas avérée. Il n'y a, dans cette enquête, ni violences physiques, ni agression sexuelle, ni viols. Cette famille a fait l'objet, dans le passé, de suivis socio-éducatifs, dans les années 1990 et 2000, mais rien n'était en cours au moment de leur découverte dans cet appartement en état d'insalubrité.
Leur voisine du dessus affirme avoir signalé à plusieurs reprises des problèmes d’odeurs. Seule l’ampleur des courses alimentaires, très importantes pour un homme que ses voisins croyaient seul, mais aussi des pleurs d’enfants entendus par les voisins du dessous, auraient pu alerter.
Pourtant, rien ne s’est passé et le calvaire des enfants aurait duré plus d’un an.
Drame de la maltraitance, de la solitude, de la pauvreté, dérive sectaire ? Seule l’enquête pourra faire la lumière sur cette épouvantable affaire.
JCC
Jeudi 10 janvier 2013
France : 4 enfants vivaient reclus dans un appartement depuis au moins un an
Invraisemblable, et pourtant... Sans que personne ne soupçonne le problème dans leur voisinage, une famille avec quatre enfants a vécu recluse dans un appartement insalubre en pleine ville, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
C'est un appel aux pompiers pour un malaise, dans la nuit de vendredi à samedi, qui a entraîné la découverte, dans cet appartement dégradé par l'humidité et les moisissures, de ces deux parents, âgés de 51 et 47 ans, et de leurs quatre enfants de 14, 17, 19 et 20 ans, qui, selon des témoignages des voisins, n'avaient plus été vus depuis au moins un an.
Seul le père, qui apparaissait casquette vissée sur des cheveux mi-longs et ne répondait pas aux « bonjour », était encore vu par ses voisins, sortant les poubelles ou montant des courses. Les enfants, « prostrés » selon des enquêteurs, ont été hospitalisés et la mère, après avoir été entendue, les a rejoints. Le père a été interné dans un service psychiatrique. Une fille aînée, qui ne résidait plus au domicile familial, a également été entendue.
Des auditions, expertises et examens médicaux sont en cours. D’après le parquet « la séquestration n'est pas avérée. Il n'y a, dans cette enquête, ni violences physiques, ni agression sexuelle, ni viols. Cette famille a fait l'objet, dans le passé, de suivis socio-éducatifs, dans les années 1990 et 2000, mais rien n'était en cours au moment de leur découverte dans cet appartement en état d'insalubrité.
Leur voisine du dessus affirme avoir signalé à plusieurs reprises des problèmes d’odeurs. Seule l’ampleur des courses alimentaires, très importantes pour un homme que ses voisins croyaient seul, mais aussi des pleurs d’enfants entendus par les voisins du dessous, auraient pu alerter.
Pourtant, rien ne s’est passé et le calvaire des enfants aurait duré plus d’un an.
Drame de la maltraitance, de la solitude, de la pauvreté, dérive sectaire ? Seule l’enquête pourra faire la lumière sur cette épouvantable affaire.
JCC
Invité- Invité
Re: Droits des enfants
Vendredi 4 janvier 2013
Russie : les enfants vont apprendre le maniement des armes
Il n’y a pas qu’aux Etats-Unis que l’éducation des enfants au maniement des armes pose de réelles questions. En Russie, Le Kremlin a décidé de faire renaître les jeux militaro-patriotiques soviétiques pour les écoliers russes, afin de leur apprendre à aimer la patrie et à être prêts à la défendre. C’est une nouvelle structure, « Rospatriotisme », qui sera en charge de ce domaine dès 2013.
L’organisation devra notamment faire renaître les courses d'orientation militarisées, et autres activités de maniement du fusil d’assaut Kalachnikov ou concours de lancer de grenade que connaissaient les collégiens et lycéens au temps de l’union soviétique.
Le président russe, Vladimir Poutine, n'a de cesse de promouvoir le retour aux valeurs patriotiques, y compris dans l'enseignement, les manuels d'histoire ou au cinéma, depuis son arrivée au pouvoir fin 1999. Les enseignements militarisés et patriotiques du système soviétique avaient disparu avec la chute du régime communiste en 1991.
JCC
Invité- Invité
Re: Droits des enfants
"Messeigneurs" Barbarin et Vingt-Trois sont rassurés : ces enfants avaient un papa et une maman.Jeudi 10 janvier 2013
France : 4 enfants vivaient reclus dans un appartement depuis au moins un an
Byrrh- Messages : 1009
Date d'inscription : 12/09/2012
Re: Droits des enfants
Une fillette de 5 ans au poste de police pour des impayés de cantine
SOCIETE - L'intervention, qui s'est déroulée à la cantine scolaire, a traumatisé la fillette...
Une petite fille de 5 ans a été retirée mardi de la cantine scolaire d'Ustaritz (Pyrénées-Atlantique) par une policière municipale pour cause d'impayés, rapporte ce jeudi le site de Sud-Ouest. L'élève de grande section, traumatisée par cette intervention, a été emmenée au centre de la police municipale où sa mère est venue la chercher. L'enfant a cru «que ses parents étaient morts» quand elle a vu la policière venir la chercher, mentionne le site.
«La petite a été prise par la police municipale à la cantine, qui est gérée par la municipalité et se trouve en dehors de l'établissement, à 200 mètres», a indiqué à l'AFP le directeur de l'école Saint Vincent, Laurent Aguergaray, confirmant une information du journal Sud Ouest.
«C'est un procédé irresponsable», a-t-il ajouté, précisant que Léa et ses camarades avaient été traumatisés: «Quand Léa est revenue dans l'après-midi ils étaient étonnés. Ils pensaient qu'elle était en prison. La maîtresse a discuté avec toute la classe pour tenter de dédramatiser».
Léa n'était plus inscrite à la cantine pour des factures impayées (à hauteur de 170 euros), ce qui «avait été notifié par la mairie à la maman», précise le site. Le père de Léa ne décolère pas de cette intervention de la police municipale. «Je veux comprendre qui a donné l'ordre d'intervention à la police municipale et pourquoi. J'ai entrepris des démarches, hier mercredi, à la mairie (...) on me répond que l'ordre est venu de la hiérarchie. Mais je ne sais toujours pas qui est cette hiérarchie», a déclaré le père, cité par le quotidien.
Qui a donné l'ordre?
Le maire d'Ustaritz, qui gère la cantine scolaire, a indiqué à une correspondante de l'AFP que «la mère avait été avertie mardi qu’elle devait venir chercher sa fille qui ne pouvait pas déjeuner à la cantine» mais elle n'est finalement «pas venue». Dominique Lesbats a assuré que les services de la mairie étaient engagés «depuis plus d'un an» dans une procédure avec les parents de Léa, qui sont selon lui dans «une mésentente terrible», mais que ces derniers malgré «quatre convocations en 2012» ne se sont «jamais présentés».
Le père de Léa, veut de son côté savoir «qui a donné l'ordre de faire emmener manu militari (s)a fille par une policière» et dit ne pas en vouloir à cette dernière.
La FCPE64 a jugé «totalement injustifiable» cette intervention de la police municipale et estime que «la responsabilité de la mairie d'Ustaritz est pleinement et exclusivement engagée».
A.-L.B. avec AFP
SOCIETE - L'intervention, qui s'est déroulée à la cantine scolaire, a traumatisé la fillette...
Une petite fille de 5 ans a été retirée mardi de la cantine scolaire d'Ustaritz (Pyrénées-Atlantique) par une policière municipale pour cause d'impayés, rapporte ce jeudi le site de Sud-Ouest. L'élève de grande section, traumatisée par cette intervention, a été emmenée au centre de la police municipale où sa mère est venue la chercher. L'enfant a cru «que ses parents étaient morts» quand elle a vu la policière venir la chercher, mentionne le site.
«La petite a été prise par la police municipale à la cantine, qui est gérée par la municipalité et se trouve en dehors de l'établissement, à 200 mètres», a indiqué à l'AFP le directeur de l'école Saint Vincent, Laurent Aguergaray, confirmant une information du journal Sud Ouest.
«C'est un procédé irresponsable», a-t-il ajouté, précisant que Léa et ses camarades avaient été traumatisés: «Quand Léa est revenue dans l'après-midi ils étaient étonnés. Ils pensaient qu'elle était en prison. La maîtresse a discuté avec toute la classe pour tenter de dédramatiser».
Léa n'était plus inscrite à la cantine pour des factures impayées (à hauteur de 170 euros), ce qui «avait été notifié par la mairie à la maman», précise le site. Le père de Léa ne décolère pas de cette intervention de la police municipale. «Je veux comprendre qui a donné l'ordre d'intervention à la police municipale et pourquoi. J'ai entrepris des démarches, hier mercredi, à la mairie (...) on me répond que l'ordre est venu de la hiérarchie. Mais je ne sais toujours pas qui est cette hiérarchie», a déclaré le père, cité par le quotidien.
Qui a donné l'ordre?
Le maire d'Ustaritz, qui gère la cantine scolaire, a indiqué à une correspondante de l'AFP que «la mère avait été avertie mardi qu’elle devait venir chercher sa fille qui ne pouvait pas déjeuner à la cantine» mais elle n'est finalement «pas venue». Dominique Lesbats a assuré que les services de la mairie étaient engagés «depuis plus d'un an» dans une procédure avec les parents de Léa, qui sont selon lui dans «une mésentente terrible», mais que ces derniers malgré «quatre convocations en 2012» ne se sont «jamais présentés».
Le père de Léa, veut de son côté savoir «qui a donné l'ordre de faire emmener manu militari (s)a fille par une policière» et dit ne pas en vouloir à cette dernière.
La FCPE64 a jugé «totalement injustifiable» cette intervention de la police municipale et estime que «la responsabilité de la mairie d'Ustaritz est pleinement et exclusivement engagée».
A.-L.B. avec AFP
Invité- Invité
Re: Droits des enfants
C'est irresponsable d'en arriver là pour la gosse, mais le père ferait mieux de la fermer un peu, j'ai été directeur d'école et ce ne sont pas forcément les plus pauvres qui "oublient " de payer la cantine. En c&as de problème les services de la mairie ont des solutions, faut les demander !
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Droits des enfants
La violence éducative : Olivier Maurel
http://kaizen-magazine.com/la-violence-educative-olivier-maurel/
http://kaizen-magazine.com/la-violence-educative-olivier-maurel/
Invité- Invité
Re: Droits des enfants
Je suis très sceptique pour le moins. En tant qu'enseignant, comme en tant que parent j'ai très rarement mis des baffes, mais il y a des moments où c'est très difficile de faire autrement. Je ne parle pas de coups à faire sauter les dents, bien entendu. C'est surtout symbolique. Le jour où les enfants s"élèveront tous seuls sans adultes, on verra, mais en attendant, il: y a quelques règles.
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Droits des enfants
yannalan a écrit:Je suis très sceptique pour le moins. En tant qu'enseignant, comme en tant que parent j'ai très rarement mis des baffes, mais il y a des moments où c'est très difficile de faire autrement. Je ne parle pas de coups à faire sauter les dents, bien entendu. C'est surtout symbolique. Le jour où les enfants s"élèveront tous seuls sans adultes, on verra, mais en attendant, il: y a quelques règles.
Je m'attendais à ce genre de réactions négatives, tu sais j'ai été éduqué vraiment sévèrement et violemment et qu'est-ce que j'étais devenu ?
Un militant d'extrême droite completement allumé, qui plus est je souffrai d'anxiété sans arrêt donc quand j'ai découvert Alice Miller j'ai adhéré tout de suite à ses thèses. D'ailleurs c'est elle qui m'a fait sortir de mon délire, et ça a aussi réduit franchement mon stress.
Dernière édition par jabor le Mer 30 Jan - 10:00, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Droits des enfants
Mercredi 30 janvier 2013
France : des enfants Roms scolarisés dans le bâtiment de la police
Il y a quelques jours, j’évoquais le cas de ces enfants issus de la communauté Roms qui étaient scolarisés dans un gymnase (voir article précédent). Un degré de plus dans la discrimination vient d’être franchi par la ville de Saint-Fons située dans la banlieue lyonnaise (Rhône). C'est en effet au deuxième étage de l'hôtel de police, qu'une vingtaine d'enfants Roms entre 6 et 12 ans suivent la classe tous les jours depuis le 22 novembre dernier.
La Sénatrice-maire socialiste de Saint-Fons a décidé de scolariser ces enfants hors de l'école municipale expliquant aux associations qui s'en inquiétaient qu'il n'y avait plus de places dans les salles de classe habituelles.
D’après le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), « c'est une caricature de discrimination. On dit aux Roms, arrêtez de rester dans les rues, intégrez-vous en allant à l'école et d'un autre côté, on les met dans des écoles ghettos, dans les locaux de la police. En plus, on leur refuse la cantine scolaire ».
Le 14 janvier dernier, la municipalité de Saint-Fons avait demandé à la justice d'expulser ces Roms. La justice avait refusé en estimant que cette décision n'avait aucun caractère d'urgence. Elle a accordé un délai supplémentaire de quatre mois aux familles Roms qui occupent un campement proche d'une route de la ville.
Alors que l'école devrait être un vecteur d'intégration, certains responsables politiques ont visiblement décidé d'en faire un facteur d'exclusion…
JCC
France : des enfants Roms scolarisés dans le bâtiment de la police
Il y a quelques jours, j’évoquais le cas de ces enfants issus de la communauté Roms qui étaient scolarisés dans un gymnase (voir article précédent). Un degré de plus dans la discrimination vient d’être franchi par la ville de Saint-Fons située dans la banlieue lyonnaise (Rhône). C'est en effet au deuxième étage de l'hôtel de police, qu'une vingtaine d'enfants Roms entre 6 et 12 ans suivent la classe tous les jours depuis le 22 novembre dernier.
La Sénatrice-maire socialiste de Saint-Fons a décidé de scolariser ces enfants hors de l'école municipale expliquant aux associations qui s'en inquiétaient qu'il n'y avait plus de places dans les salles de classe habituelles.
D’après le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), « c'est une caricature de discrimination. On dit aux Roms, arrêtez de rester dans les rues, intégrez-vous en allant à l'école et d'un autre côté, on les met dans des écoles ghettos, dans les locaux de la police. En plus, on leur refuse la cantine scolaire ».
Le 14 janvier dernier, la municipalité de Saint-Fons avait demandé à la justice d'expulser ces Roms. La justice avait refusé en estimant que cette décision n'avait aucun caractère d'urgence. Elle a accordé un délai supplémentaire de quatre mois aux familles Roms qui occupent un campement proche d'une route de la ville.
Alors que l'école devrait être un vecteur d'intégration, certains responsables politiques ont visiblement décidé d'en faire un facteur d'exclusion…
JCC
Invité- Invité
Re: Droits des enfants
Il y a une différence entre "être éduqué très sévèrement" et prendre une ou deux paires de claques en 15 ans. Traiter pénalement un parent à bout qui met une fessée à un gamin infernal me semble ridicule.Mais ça ne veut pas dire porte ouverte aux sadiques.
J'en ai connus qui n'auraient jamais touché leurs gamins, mais qui étaient vraiment sadiques. (punitions à retardement, privations...)
J'en ai connus qui n'auraient jamais touché leurs gamins, mais qui étaient vraiment sadiques. (punitions à retardement, privations...)
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Droits des enfants
Le fait même de tolérer ne serait ce qu'une ou deux paires de claques donnée à un gosse montre quand même une relativisation des violences qu'on peut faire aux gosses. Je suppose que tu ne dirais pas avec la meme tranquille assurance : le viol, c'est autre chose. Mais deux ou trois mains aux cul en quinze ans, cela n'a rien d'une violence sexuelle. Bien entendu que si !Il y a une différence entre "être éduqué très sévèrement" et prendre une ou deux paires de claques en 15 ans.
Je me suis retrouvé trés souvent en situation d'autorité éducative, que ce soit avec mes gosses ou avec d'autre. Et je n'ai jamais donné un coup, de même me suis je forcé au calme... Dans des conditions pas spécialement facile, et un public idem. Le gros probléme de la "violence éducative", c'est qu'elle se fait le plus souvent par des gens qui ne voient pas le mal... Et qui sont trés surpris quand on leur fait la remarque que leurs pratiques éducatives sont insupportable et intolérables.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 68
Localisation : La terre
Re: Droits des enfants
Les laisser faire n'importe quoi n'est pas une solution non plus. Ca peut échapper à tous ceux qui ne sont pas parfaits comme toi de balancer deux claques sur le vif, histoire de montrer une limite.
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Droits des enfants
Le choix tel que tu le présente entre "laisser faire n'importe quoi" et "deux claques dans la gueule" montre quand même une forme de choix claire en terme d'éducation. On peut parfaitement ne pas laisser faire "n'importe quoi" sans recourir a une quelconque force de violence. D'autorité bien entendu.Les laisser faire n'importe quoi n'est pas une solution non plus.
Mais moi j'ai pas mal travaillé dans un contexte ou de toute façon c'était interdit. Dans l'école de la République aussi, si je ne m'abuse, les coups sont strictement interdit. Et ça m’étonnerais qu'il en aille tout autrement dans les écoles Diwan... Les gosses que j'ai eu a m'occuper n'étaient pas du tout des anges.Plutot des sheitan tout a fait remuants... Mais bon, encore une fois l'aurais je voulu, que toute forme de violence (et en particulier de violence physique) est strictement interdite dans un centre social (et un motif de renvoi tout a fait légitime)
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 68
Localisation : La terre
Re: Droits des enfants
Je sais que c'est interdit, depuis le règlement de Jules Ferry, pratiquement.Je peux te dire qu'à l'école, quand j'étais élève, les coups de règle sur les doigts tombaient vite, règlement ou pas. Je ne suis pas d'accord avec ce genre de méthode tarifée. Dans la carrière (15 ans), ça m'est arrivé exactement 3 fois de mettre des claques à un gamin et dans des circonstances exceptionnelles. J'en ai discuté ensuite avec eux et leurs parents, on s'est très bien compris. Il y a des moments où on ne peut pas laisser une situation dégénérer. Et je trouve un conseil de discipline ou un appel aux flics, ou une privation de dîner beaucoup plus violent.
J'ai évidemment refusé toutes les propositions de parents type "si tu veux la permission, je te la donne". Mais on a tous des moments de ras-le-bol. Ca ne veut pas dire "obélixothérapie", terme que j'ai entendu par des éducs.
J'ai évidemment refusé toutes les propositions de parents type "si tu veux la permission, je te la donne". Mais on a tous des moments de ras-le-bol. Ca ne veut pas dire "obélixothérapie", terme que j'ai entendu par des éducs.
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Droits des enfants
La question de la violence éducative dépasse (et de loin) celle de ses manifestations les plus violentes, c'est vrai. Mais il y a aussi une violence "acceptée" qui me semble très discutable. Ici on considère "normal" de filer une "petite taloche" à un gamin (ce qui surprend nos camarades suédois d'une façon spectaculaire) Dans d'autre société, le "mari" a les mêmes droits vis a vis de son épouse. Ce qui est totalement inacceptable ici, bien entendu. Mais ce qui me semble intéressant à discuter dans cette question de "violence éducative", c'est précisément la violence socialement tolérée. On tolère par exemple tout a fait que certains aient un "destin scolaire" tout tracé (vers l'échec)
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 68
Localisation : La terre
Re: Droits des enfants
Depuis quand ? J'ai souvenir de m'en être pris quelques-unes, de baffes, et je ne suis pourtant pas aussi vieux que vous.gérard menvussa a écrit:Mais moi j'ai pas mal travaillé dans un contexte ou de toute façon c'était interdit. Dans l'école de la République aussi, si je ne m'abuse, les coups sont strictement interdit.
Dernière édition par Byrrh le Ven 1 Fév - 20:58, édité 1 fois
Byrrh- Messages : 1009
Date d'inscription : 12/09/2012
Re: Droits des enfants
Il y a des sociétés sans aucune violence éducative et elles fonctionnent très bien, chez les trobilandais par exemple.
Invité- Invité
Re: Droits des enfants
La violence à froid n'a pas à être acceptée, je veux dire qu'on est pas de bois, et il y a des situation où "ça part". Je trouve ridicule d'envoyer des gens au tribunal pour ça. Je prends un exemple concret : des collègues de collège trouve une fille dans un couloir avec trois mecs qui la coincent pour lui grimper dessus.
Bon, le réflexe, ça a été de prendre les gars par la peau du cul et de les balancer plus loin, avant de discuter une fois le calme revenu. Est-ce que pour toi, c'est vraiment très mal ? Et pire que mettre les fics sur le coup ?
Bon, le réflexe, ça a été de prendre les gars par la peau du cul et de les balancer plus loin, avant de discuter une fois le calme revenu. Est-ce que pour toi, c'est vraiment très mal ? Et pire que mettre les fics sur le coup ?
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Droits des enfants
il y a des situation où "ça part". Je trouve ridicule d'envoyer des gens au tribunal pour ça
Les lois en question, en Suède notamment n'avaient pas réellement pour but d'envoyer les gens au tribunal mais de les sensibiliser à la question.
Invité- Invité
Re: Droits des enfants
Depuis toujours ! Evidemment, la question de la violence "acceptable" dépend aussi de considérations de classe ! Imagine qu'au lieu que ce soit toi, ce soit le digne rejeton d'un des patrons du cac 40 qui ait été gifflé, il me semble pas que cela se serait passé comme ça !Byrrh a écrit:Depuis quand ? J'ai souvenir de m'en être pris quelques-unes, de baffes, et je ne suis pourtant pas aussi vieux que vous.gérard menvussa a écrit:Mais moi j'ai pas mal travaillé dans un contexte ou de toute façon c'était interdit. Dans l'école de la République aussi, si je ne m'abuse, les coups sont strictement interdit.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 68
Localisation : La terre
Re: Droits des enfants
Je le sais très bien. Les instits de mon quartier giflaient assez peu les fils et filles de cadres, qui étaient pourtant les pires sales gosses qui soient. Les fils et filles de gagne-petit et d'immigrés, par contre, ils ne se gênaient pas pour leur faire comprendre qu'ils n'étaient que de la merde.gérard menvussa a écrit:Depuis toujours ! Evidemment, la question de la violence "acceptable" dépend aussi de considérations de classe ! Imagine qu'au lieu que ce soit toi, ce soit le digne rejeton d'un des patrons du cac 40 qui ait été gifflé, il me semble pas que cela se serait passé comme ça !Byrrh a écrit:Depuis quand ? J'ai souvenir de m'en être pris quelques-unes, de baffes, et je ne suis pourtant pas aussi vieux que vous.gérard menvussa a écrit:Mais moi j'ai pas mal travaillé dans un contexte ou de toute façon c'était interdit. Dans l'école de la République aussi, si je ne m'abuse, les coups sont strictement interdit.
Hé oui, tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des instits progressistes.
Byrrh- Messages : 1009
Date d'inscription : 12/09/2012
Re: Droits des enfants
Evidemment, ces souvenirs sont plus anciens que la plupart des autres, ça remonte aux années cinquante. Mais j'ai connu les coups de règles sur les doigts, les séances à genoux dans un coin avec les mains sur la tête. Je peux vous assurer que dans les divers établissements que j'ai fréquentés, c'était allègrement distribué à tous sans distinction d'origine sociale...Les instits de mon quartier giflaient assez peu les fils et filles de cadres,
Plus tard, dans les années soixante, dans le CET Saint Hippolyte (13ème)(futur LEP) où j'étais pion, le surveillant général et deux ou trois profs étaient de véritables brutes. Le surgé en particulier flanquait de véritables raclées aux élèves pour un oui ou pour un non et faisait régner la terreur. J'ai encore le souvenir horrible d'un gamin qui avait fauché un chronomètre en classe de sciences nat, l'avait avoué pour éviter une punition collective, avec la promesse de l'impunité, et s'était pris une raclée terrible par le surgé et par son père, qu'on avait convoqué. Le gamin et la mère, présente elle aussi, hurlaient. J'ai du être un des rares à protester, tous les enseignants rigolaient et trouvaient ça très bien. En mai 68, un groupe d'apprentis a flanqué le surgé dans le canal...
En mai 68, un groupe d'élève a balancé le surgé dans le canal...
Détail affreux : le surgé était membre du PCF et responsable CGT de l'établissement.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Droits des enfants
J'étais élève en primaire de 57 à 62 en Algérie (française) et quelques mois à Paris. Comme chez Vérié, les coups et baffes étaient distribués équitablement...
A l'école à Paris, il n'y avait pas de baffes,mais se retrouver à ramasser les feuilles mortes e tles papiers dans la cour au lieu d'aller à la séance de cinéma... franchement à l'époque on m'aurait donné le choix entre une paire de baffes et ça, j'aurais pris les baffes...
Les apprentis ont eu une réaction très saine. Qulle a été l’ambiance après ?
@jabor, sur les trobriandais :
A l'école à Paris, il n'y avait pas de baffes,mais se retrouver à ramasser les feuilles mortes e tles papiers dans la cour au lieu d'aller à la séance de cinéma... franchement à l'époque on m'aurait donné le choix entre une paire de baffes et ça, j'aurais pris les baffes...
Les apprentis ont eu une réaction très saine. Qulle a été l’ambiance après ?
@jabor, sur les trobriandais :
C'est la distinction que je ferai également(B.Malinowski)L'idée de voir un enfant « subir des châtiments corporels ou être autrement puni de sang-froid » par un de ses parents est considérée comme non naturelle et immorale, et lorsqu'elle est suggérée par des Occidentaux (un anthropologue par exemple), elle est « rejetée avec ressentiment ». Les demandes sont exprimées « comme d'égal à égal ; jamais dans les Îles Trobriand on n'entend un parent exprimer simplement un ordre, impliquant une obéissance naturelle, à l'adresse d'un enfant ». Il peut toutefois arriver qu'une personne se mette en colère et en frappe une autre « dans une explosion de rage », et ce aussi bien d'un parent à l'encontre d'un enfant que l'inverse .
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Droits des enfants
Il me semble bien que tout est question de "violence socialement acceptée". Par exemple, il est "normal" de considérer qu'on peut cogner "ses" enfants, mais pas "son" épouse. Certaines "explosions de rages" sont considérée comme "normale' (si elles ne dépassent pas un certain seuil), d'autres non !
Au niveau de l'éducation, je pense qu'il faut distinguer entre "parents" (ayant un role éducatif "naturel") et professionnels de l'éducation (qu'on paye pour ça) Et moi, mon premier contact avec cette question c'est les CEMEA (les "centres d'entrainement aux méthodes actives d'éducation") qui faisaient (et font toujours) circuler un de leurs textes "fondateurs" sur le role des "punitions" (et qui pose donc en creux la question de la violence) Evidemment, dans la vraie vie, j'aurais bien aimé que mes "moniteurs de colonie de vacance" aient été formés par les cemea (mais ce n'était pas trop le cas, et leur conception des vacances des jeunes prolos que nous étions en devenir, c'était plutot une préparation "douce" au service militaire)
Au niveau de l'éducation, je pense qu'il faut distinguer entre "parents" (ayant un role éducatif "naturel") et professionnels de l'éducation (qu'on paye pour ça) Et moi, mon premier contact avec cette question c'est les CEMEA (les "centres d'entrainement aux méthodes actives d'éducation") qui faisaient (et font toujours) circuler un de leurs textes "fondateurs" sur le role des "punitions" (et qui pose donc en creux la question de la violence) Evidemment, dans la vraie vie, j'aurais bien aimé que mes "moniteurs de colonie de vacance" aient été formés par les cemea (mais ce n'était pas trop le cas, et leur conception des vacances des jeunes prolos que nous étions en devenir, c'était plutot une préparation "douce" au service militaire)
Les punitions
Les punitions constituent un recours très tentant, car elles ont fait partie intégrante de l’éducation que nous avons reçue. Elles apparaissent comme un des droits évidents dont l’adulte dispose pour se faire respecter et obéir. Cependant, notre conception du rôle de moniteur éclaire les divers aspects de notre action éducative. De cette action, nous attendons un épanouissement et un progrès. Il ne faudrait pas être en contradiction avec nous-mêmes en détruisant par des punitions l’effort constructif auquel nous nous appliquons d’autre part. En face de la « faute », nous devons, comme envers tous les actes des enfants, essayer de comprendre. Nous devons la voir en psychologue, en éducateur, avec le même calme et la même objectivité que le médecin met à observer un malade. On ne peut donner de recette. Chaque acte de l’enfant a une signification particulière. Le même carreau cassé peut être une maladresse, un acte d’agressivité, un désir de destruction. Devant la même faute grave, nous pourrons réagir dans un cas par quelques mots ou, dans un autre cas par une sévère intervention. Nous aurons souvent l’impression, surtout si nous sommes nous-même fatigué, que les enfants désobéissent pour nous braver, ou que la sottise qu’ils ont faite est dirigée contre nous et qu’ils nous visent personnellement. Nous souffrons alors. Nous sentons monter la colère et même la violence si le fait se reproduit plusieurs fois. Vous avez recommandé aux enfants de ne pas s’éloigner en vous attendant pour le départ à la baignade. L’éternel Bébert a filé nul ne sait où et vous le retrouvez enfin gravement occupé à tailler une baguette de bois pour se faire une canne. Quand vous lui faites remarquer qu’il retarde tout le monde vous pourrez penser, à son attitude, qu’il vous nargue et n’a eu pour but que de vous « faire marcher ». Mais c’est très probablement faux : accusez plutôt sa distraction, sa légèreté, son manque de sens de la responsabilité et sa gêne lorsque, vous apercevant, il se rend compte qu’il est en défaut. Vous serez plus sûrement dans le vrai et n’aurez pas de peine, alors, à faire taire une indignation qui, non seulement vous aurait rendu injuste, mais qui, transparaissant dans vos gestes et dans votre voix, aurait certainement affaibli votre autorité. De plus, les enfants sont en vacances. Que signifie ce mot si ce n’est d’abord un sentiment de joie, de liberté. N’allons pas l’assombrir par un ton de voix sévère, par de constantes exhortations, des semonces, des brimades qui éloignent les enfants de nous.
Notre comportement est d’autant plus important que les enfants sont d’une extrême sensibilité devant laquelle ils sont sans défense. Ils manquent du contrôle que les expériences de notre vie nous ont obligé à acquérir. On les croirait pourtant volontiers indifférents à en juger par la manière dont nous leur parlons, comme nous n’oserions jamais parler à des adultes : « Encore une sottise, cela ne m’étonne pas, tu n’en fais jamais d’autre... » Avez-vous déjà observé les enfants à une représentation de théâtre, de marionnettes, de cinéma ? Vous rappelez-vous ces visages tendus dans une expression de frayeur, d’attendrissement, l’intensité passionnée avec laquelle ils participaient aux péripéties du spectacle ? On dit « pleurer comme un enfant ». Cela signifie bien pleurer pour un rien, ou encore : s’abandonner à ses larmes sans pouvoir se dominer. L’enfant pleure en effet, pour un mot dit un peu plus fort qu’un autre, parce qu’on lui fait une remontrance... Un jour, je fis un peu vivement, à une grande fille de treize ans, une remarque sur le manque de soin de sa coiffure. Elle éclata en larmes. L’enfant réagit intensément à toutes les impressions, à toutes les sollicitations, à nos gestes, à nos paroles. Allons-nous sourire de cette sensibilité, la négliger ou au contraire la traiter comme une richesse de la nature humaine qui mérite le respect ? Nous devons tenir compte de cette vulnérabilité, de cette fragilité des enfants dans les observations que nous leur faisons et plus encore dans les punitions.
Et d’abord, êtes-vous bien sûr que la faute n’est pas une simple maladresse ou n’a pas été amplifiée de bouche en bouche par ceux qui vous l’ont rapportée ? Il y a un certain plaisir à être le centre de la curiosité en annonçant une nouvelle « sensationnelle » ou à rendre piquante par des détails pittoresques une nouvelle banale. J’ai connu plusieurs histoires de « vols » qui, ramenés à leurs proportions véritables, étaient, dans l’intention, de simples « emprunts » ou un geste indiscret, ou une taquinerie de mauvais goût. Je fus accueillie un jour au retour d’une promenade par des « on a volé Éliane »... Une seule fille, fatiguée, était restée à la colonie. L’accusation se portait sur elle, sous forme de chuchotements et de regards furtifs et pourtant la camarade visée me paraissait hors de soupçon. La nouvelle se répandit avec une incroyable rapidité, je pris le parti d’y couper court brutalement, en interdisant qu’on prononce le mot de « vol » et en affirmant, au risque de me tromper, que j’étais sûre qu’il y avait une erreur. Je fis alors une enquête discrète. L’objet, disparu d’une valise, fut retrouvé dans un placard et il est fort probable qu’il y avait été placé quelques jours avant par Éliane, puis oublié. L’affaire tomba avec autant de rapidité qu’elle en avait mis à couvrir l’horizon comme les nuages d’un orage. Le lendemain, il n’en fut plus question. Il est certain qu’il aurait suffi d’un rien, dans l’état de surexcitation de la veille, pour déterminer un drame dont l’accusée aurait souffert la première, mais dont aurait été victime toute la collectivité. La faute grave pèse toujours sur la collectivité. Elle crée un malaise dont souffrent ceux même qui en sont le moins responsables. Le sentiment de la solidarité est si vif que ce qui touche un de ses membres rejaillit sur tous les autres.
La punition est-elle éducative ?
Le but immédiat de la punition est de faire cesser le comportement gênant de l’enfant. Par exemple, vous vous êtes vite rendu compte qu’un de vos enfants mentait. À chaque nouveau mensonge, vous le tancez, en privé ou en public, vous le punissez. Il est possible qu’au bout de quelques expériences de ce genre, il mente moins. Mais est-il devenu pour autant franc et ouvert ? Il est fort probable au contraire que la crainte seule sera à l’origine de sa nouvelle attitude et qu’il sera méfiant à votre égard, renfermé, peut-être craintif, c’est-à-dire que son état de déséquilibre sera renforcé et son développement personnel entravé. Il peut arriver aussi que l’enfant réagisse aux remontrances et aux punitions qu’il a subies en mentant davantage. Alors, excédés et croyant agir « pour son bien », nous durcirons notre attitude. L’enfant se raidira de plus en plus et le fossé se creusera plus profondément entre lui et nous, rendant bientôt impossible tout vrai contact. Dans bien des cas, il sera préférable d’adopter une tout autre méthode, qui demande beaucoup plus de compréhension, de maîtrise de soi, de patience : elle consistera peut-être à glisser sur certains mensonges dont vous vous serez aperçu et à n’intervenir, toujours en pleine possession de vos moyens, que si une situation vraiment inacceptable a été créée. Dans toute faute, il faudra tenir compte de l’état de l’enfant : il peut être simplement fatigué ou être énervé par les contacts prolongés ou bruyants avec ses camarades. Peut-être alors, le mieux sera-t-il de lui dire, calmement mais sérieusement : « tu as besoin de te reposer ; va au calme, loin des autres, un moment. Voici de quoi t’occuper si tu veux ». L’enfant a été « isolé » mais non « puni », car nous nous interdirons toujours le mot qui donne une idée fausse de notre intention : celle-ci n’est pas de nous ériger en juge qui distribue des sanctions, mais d’aider l’enfant à être conscient de ses erreurs et à les corriger par sa propre volonté. Lorsque l’enfant revient vers vous, vers le groupe, il faut l’y accueillir tout naturellement, comme si rien ne s’était passé, ne pas dire : « te voilà ? ah bien ! Nous allons voir maintenant si tu sais te tenir correctement ». Au contraire, tout s’efface. Le fâcheux incident est liquidé, on n’y revient plus. L’enfant sent que l’adulte ne s’est pas opposé à lui, mais l’a aidé à se reprendre et à se retrouver. Mais parallèlement à votre action individuelle, vous avez une action d’importance à poursuivre sur votre groupe : vous vous emploierez à le consolider, à développer la confiance et l’amitié des uns envers les autres et envers vous, à créer une atmosphère claire. Il se peut fort bien que, détendu, confiant envers ses camarades et envers vous, le jeune colon qui vous inquiétait par ses mensonges réitérés, utilise de moins en moins son moyen de défense devenu inutile. Alors, même si votre réussite n’est pas complète, même si elle ne se manifeste que par un changement d’expression dans le regard, par une autre manière de tendre la main, il sera sur la voie du progrès et vous aurez fait œuvre d’éducateur. Les punitions ne changeront jamais la brutalité en douceur ni la paresse en activité. Elles donneront aux enfants le sentiment de leur faiblesse devant notre puissance, qui se traduira par une résignation ou une révolte aussi dangereuses l’une que l’autre.
La punition atteint quelquefois le résultat inverse du résultat recherché
Prenons comme exemple cette infirmité si répandue et si pénible dans le centre de vacances qu’on appelle l’énurésie. Il y a quelques années, le fait, pour un enfant, de mouiller son lit était considéré comme une défaillance de la volonté : « Tu ne fais pas attention », ou même comme de la mauvaise volonté : « Tu le fais exprès ». Les « mouilleurs de lit » étaient souvent concentrés dans un dortoir spécial et, à cause de tous les désagréments de leur déficience (odeur, linge et draps à laver et faire sécher, matelas abîmé), étaient l’objet de moqueries ou de blâmes, lorsqu’ils n’étaient pas traités en parias. Des éducateurs mal avertis, croyant faire cesser cette infirmité par la crainte, punissaient les enfants et certains poussèrent même la dureté jusqu’à leur faire faire, pour les effrayer et « stimuler leur volonté », des piqûres de sérum, sans aucune action physiologique. « Cela ne pouvait leur faire de mal », pensaient-ils. Mais le mal était grand. Les enfants, terrorisés, se croyant atteints d’une grave maladie, étaient de plus en plus instables, inquiets et sujets aux effets que l’on voulait éviter. Depuis quelques temps, des études et des expériences approfondies ont été faites sur cette question. Les médecins nous ont appris qu’ils s’agissait, dans certains cas, d’une maladie qu’il fallait soigner. Mais dans d’autres cas très fréquents, on se trouvait simplement en face d’un phénomène psychologique : l’énurésie était une réaction au changement d’habitudes et de milieu, à la séparation de la famille, au sentiment d’inquiétude, d’insécurité provoqué par des conditions de vie entièrement nouvelles. Tout ce qui accusait cette insécurité et cette inquiétude aggravait l’infirmité dont souffraient les enfants et les punitions, particulièrement nocives et dangereuses ici, allaient à l’encontre du résultat qu’elles voulaient obtenir. Il fallait au contraire nous rappeler que l’humiliation attachée à cet inconvénient était déjà une douloureuse épreuve pour l’enfant et éviter à tout prix de l’augmenter, ne pas leur donner, comme on l’a fait souvent, un sobriquet qui souligne leur sentiment d’infériorité et le sentiment de ne pas être « comme tout le monde ». Il fallait traiter ces enfants en déficients physiques et non en coupables, les faire examiner et soigner. Enfin, il fallait accepter cet état de fait et prendre les mesures d’hygiène nécessaires. L’expérience nous a montré que, souvent, après quelques jours d’adaptation dans un milieu confiant, actif, affectueux, la diminution et même la disparition de l’événement redouté viennent d’elles-mêmes.
Les punitions qu’on ne doit jamais voir
Nous nous révoltons quand nous pensons que des hommes peuvent être battus par d’autres hommes. Comment accepterions-nous que des hommes battent des enfants ? Les punitions corporelles sont indignes de nous : nous utilisons notre force sur des êtres plus petits et plus faibles, sans défense vis-à-vis de nous. Elles doivent être à tout jamais bannies de la colonie. Rayons les punitions basées sur la peur qui, créant l’angoisse, déséquilibrent les enfants. Pour les plus petits : obscurité, croque-mitaine, ogre, gendarme. Pour les autres : menaces, cabinet noir. Écartons les punitions qui humilient : bonnet d’âne, pancarte, ou simplement, humiliation dans les paroles : « N’as-tu pas honte ?... » N’abusons pas des « Je ne t’aurais jamais cru capable de cela ». Évitons toujours les mots pénibles et plus encore s’ils sont dits en public. Certaines paroles laissent des blessures ineffaçables que l’adulte mûri garde encore. Évitons de créer chez les enfants le mépris d’eux-mêmes, mais suscitons en eux le goût de l’effort et du progrès. Lorsque nous parlons aux enfants, évitons la moralisation, inutile, et qui fait perdre aux mots leur valeur. Évitons aussi les punitions collectives qui frappent aveuglément les enfants pour atteindre l’auteur de la faute et qui laissent derrière elles le sentiment d’une injustice.
La punition est-elle une aide pour l’animateur ?
Mais, direz-vous, que nous restera-t-il pour nous faire obéir ? Je vous pose alors la question : La punition est- elle utile ? Même si on ne l’envisage que comme procédé, sans faire intervenir ses inconvénients, je ne crois pas qu’elle soit une aide pour l’animateur Le silence exigé au dortoir ou pendant la toilette à la suite d’une incartade nous donnera un moment de tranquillité, mais il met les enfants « sous pression ». Nous les retrouverons tout à l’heure agités, nerveux, quelquefois insolents. La privation de la veillée dont l’enfant se réjouissait (et nous l’en privons justement parce qu’il s’en réjouissait) le laisse aigri, tandis que l’atmosphère détendue de cette veillée nous aurait peut-être permis un rapprochement, aurait peut-être éveillé un sentiment de reconnaissance et d’amitié de sa part qui l’aurait encouragé à un retour sur lui-même.
La punition qui, une fois, nous a aidé, s’usera bien vite
Elle deviendra une routine, une habitude qui n’aura plus d’effet sur l’enfant. Et alors, pour qu’elle « porte », nous serons amené à renchérir. L’allongement de la sieste passe vite de dix minutes à un quart d’heure, puis, à une demi-heure, quand ce n’est pas davantage. La prolongation de la sieste, le silence exigé aux repas, la mise au coin ou au piquet, les bras en croix ou sur la tête, la privation de sortie sont autant de punitions qui, sous leur apparence inoffensive, détruisent l’atmosphère libre et confiante du centre de vacances. Nous en retrouvons les effets néfastes sous forme d’énervement, de petites rancœurs, de déceptions. Les privations de nourriture sont à rejeter à la foi pour leur signification morale et pour leur conséquence sur la santé. Lorsqu’une faute peut être réparée : remplacement d’un objet brisé, nettoyage d’un parquet sali, rangement d’une pièce en désordre, excuses à un camarade insulté, etc., cette réparation doit être présentée non comme une humiliation, mais comme une conséquence logique et doit être exigée. Il ne s’agit plus, à proprement parler, d’une punition, mais plutôt de la juste réparation d’un méfait qui permet à l’enfant de prendre conscience de sa responsabilité. Si, malgré tout ce qui précède, on est amené à punir, il faudra le faire calmement, sans colère. Notre punition ne doit pas être une vengeance ou un plaisir de domination. Ne dramatisons pas la faute, essayons toujours au contraire de réduire son importance, de la minimiser, de lui appliquer toute notre compréhension. Mais, mieux encore, n’entrons pas dans le cycle infernal des punitions.
Gisèle de Failly 1955
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 68
Localisation : La terre
Re: Droits des enfants
Sur les Trobriandais ou les guayakis ou d'autres, il faut se dire aussi que personne ne leur demandait d'apprendre en groupe dans un lieu donné un tas de trucs dont ils n'avaient rien à cirer comme la lecture,l'écriture ou les maths. Ça enlève déjà bien des occasions d'engueulades.
Sur le texte, la dame parle de trucs genre carreau cassé, pipi au lit, retard... Je suis d'accord, il y autre chose que la punition.
Mais quand le gamin dira devant elle et les autres à la dame de cantine : "va chier, salope !" elle va lui faire un grand sourire ? Ca m'est arrivé une fois, j'étais là, j'ai mis une claque au gamin sans réfléchir et après on en a parlé. Je ne l'aurais pas fait, je pense que ça aurait dégénéré.
Sur le texte, la dame parle de trucs genre carreau cassé, pipi au lit, retard... Je suis d'accord, il y autre chose que la punition.
Mais quand le gamin dira devant elle et les autres à la dame de cantine : "va chier, salope !" elle va lui faire un grand sourire ? Ca m'est arrivé une fois, j'étais là, j'ai mis une claque au gamin sans réfléchir et après on en a parlé. Je ne l'aurais pas fait, je pense que ça aurait dégénéré.
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
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