Front national
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Re: Front national
Une analyse trouvée sur le site maoïste, contre-info : Elle analyse le "discours victimaire" de l'extrême droite. La seconde partie du texte est consacrée à l'usage de la violence révolutionnaire.
La construction du discours victimaire de l’extrême-droite
Depuis la survenue du massacre d’Oslo vendredi dernier, l’extrême-droite construit un discours victimaire selon deux axes.
Le premier est défensif et de type complotiste. Il pourrait se formuler de la manière suivante : « les médias oublient délibérément de dire qu’Anders Behring Breivik est franc-maçon… ». Sur cette base peut alors se développer un discours complotiste qui impliquerait une machination de vaste envergure cherchant en fait à déstabiliser l’extrême-droite.
En vérité, comme nous l’avons dit dans un précédent article, l’appartenance d’Anders Behring Breivik à une loge maçonnique est conforme à sa logique élitiste.
Le second axe est beaucoup plus offensif. Il pourrait se transcrire ainsi : « Tout cela ne serait pas arriver sans la politique d’immigration menée en Europe. D’autres Anders Behring Breivik sont à prévoir dans le futur car la population blanche est excédée par les flots migratoires… ».
La réaction hier de Jean-Marie Le Pen aux massacres d’Oslo appartient clairement à cette catégorie. Il a ainsi déclaré que la Norvège « n’a pas pris la mesure du danger mondial que représentent d’abord l’immigration massive, qui est la cause principale, semble-t-il, dans l’esprit de ce fou meurtrier, mais encore le terrorisme, qui est un phénomène mondial« .
Ce type position conçoit le geste d’Anders Behring Breivik comme un « détonateur », un « électro-choc » pour appeler à une « prise de conscience ». Le massacre d’Oslo, accompagné du manifeste de 1 500 pages diffusé sur le net, avait pour but d’éveiller les consciences et d’appeler à une grande rébellion dans un style purement fasciste.
Dans les deux cas, l’extrême-droite se pose en victime, soit parce qu’elle s’estime injustement amalgamée avec la tuerie d’Oslo, soit parce qu’elle s’estime insuffisamment écoutée sur les enjeux censés être fondamentaux dont elle parle.
Bien évidemment, les deux axes de la construction du discours victimaire de l’extrême-droite se contredisent entre eux mais, d’un point de fasciste, ils se complètent pourtant. En effet, les fascistes sont anti-matérialistes et se moquent donc éperdument de toute cohérence.
Il faut bien comprendre que le fascisme est un mouvement mou. Cela signifie que le fascisme est par essence opportuniste et s’infiltre dans n’importe quelle aspérité de la société capitaliste en crise. Cette dimension opportuniste s’explique par le fait que le fascisme est lui-même le produit de la putréfaction capitaliste qui prend de multiples formes. Par conséquent, le fascisme – qui propose de régénérer le capitalisme – est également capable de prendre de multiples formes, souvent complètement contradictoires entre elles mais néanmoins complémentaires.
Dans le discours fasciste, Anders Behring Breivik peut tout aussi bien être un illuminati à la solde d’Israël agissant en représailles de la politique internationale de la Norvège (censée être « pro-palestinienne ») ou bien un fier représentant de l’Occident qui décide de prendre les choses en main.
De même, le fait que les victimes de l’île Utoeya soient des jeunes participant à un cap d’été du parti travailliste aurait été récupéré par les fascistes si le tueur avait été un islamiste. Mais comme l’auteur du massacre est un norvégien sans ascendance étrangère, les fascistes se servent de l’identité politique des victimes pour souligner leur culpabilité dans la politique d’immigration européenne. Les fascistes sont donc prêts à faire feu de tout bois sans que les incohérences ne constituent un obstacle pour eux.
Si le fascisme est un mouvement mou, c’est bien parce qu’il profite à fond de la dépolitisation massive au sein de la société capitaliste, caractéristique de la période de crise.
En raison de cette dépolitisation massive, plus rien n’a véritablement de sens, les contradictions n’en sont plus et tout peut être dit sans soulever
la moindre interrogation logique. Ce contexte est particulièrement favorable pour semer la confusion. Ainsi, beaucoup de commentateurs bourgeois se sont empressés de contourner l’aspect éminemment politique du massacre perpétré à Oslo pour en faire simplement l’œuvre d’une personne « dérangée », laquelle « aurait pu appartenir à n’importe quel bord ». D’ailleurs, ces mêmes commentateurs bourgeois surfent sur le confusionisme ambiant pour amalgamer extrême-droite et extrême-gauche sur le ton : « l’extrême-gauche s’est également montré capable d’actes comparables de terrorisme ».
Or, ceci est entièrement faux. Seul un fasciste peut concevoir une tuerie de masse indéterminée comme un appel symbolique au réveil de l’Occident face à l’ « islamisation » rampante. Seul des fascistes ont pu concevoir des attentats de masse indéterminés comme ceux de la gare de Bologne en 1980 ou à la piazza Fontana à Milan en 1969.
C’est à chaque le culte de l’action en tant que telle, le nihilisme qui s’exprime dans les actes fascistes.
L’extrême-gauche, au contraire, déteste l’aspect mou, flasque, opportuniste et les actions indéterminées du fascisme. L’extrême-gauche frappe de façon ciblée les oppresseurs du peuple. Il ne s’agit pas de susciter la terreur parmi les masses mais au contraire d’incarner une perspective de libération pour le peuple.
ramiro- Messages : 238
Date d'inscription : 01/04/2011
Binationalité : la réponse d'un député PCF à Marine Le Pen
Marine Le Pen a adressé un courrier aux parlementaires demandant la fin de la binationalité.
Jean-Jacques Candelier, député communiste du Nord lui a répondu ; sa réponse est à lire ici : http://www.lheninois.com/article-jean-jacques-candelier-repond-a-marine-le-pen-79320924.html
Jean-Jacques Candelier, député communiste du Nord lui a répondu ; sa réponse est à lire ici : http://www.lheninois.com/article-jean-jacques-candelier-repond-a-marine-le-pen-79320924.html
Re: Front national
Josh Lyman a écrit:Marine Le Pen a adressé un courrier aux parlementaires demandant la fin de la binationalité.
Jean-Jacques Candelier, député communiste du Nord lui a répondu
Quelle idée ! Pas de discussion possible avec les fascistes.
Je vous prie d’agréer, Madame la Présidente, l’expression de ma considération distinguée.
!!!!
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Front national
http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/07/31/les-numeros-deux-du-fn-4-4-louis-aliot-le-mariniste_1553173_823448.html
Les numéros deux du FN (4/4) : Louis Aliot, le mariniste
LE MONDE MAGAZINE | 31.07.11 | 19h06 • Mis à jour le 31.07.11 | 20h44
16 janvier 2011, congrès de Tours du Front national : Jean-Marie Le Pen annonce les résultats de l'élection au comité central. Les élus montent sur l'estrade dans l'ordre décroissant du nombre de mandats qu'ils ont reçus. Le premier est Louis Aliot.
Un score dont il lâche ensuite qu'il "fait taire les cons". Il se place au centre de la scène et nombre d'élus lui serrent la main en rejoignant les rangs. Ce rituel discret témoigne que, loin du chaos médiatique, un nouvel homme fort s'est imposé au FN. Lorsque Marine Le Pen annonce bientôt son équipe, elle dévoile qu'il est titulaire d'une nouvelle fonction : vice-président chargé du projet. Nul ne doute : il est le numéro 2. Depuis quelques mois, les médias ont rendu publique sa liaison avec Marine Le Pen. Les intéressés n'ont guère apprécié et ne souhaitent pas se soumettre à la "peopolisation". Mais une ère nouvelle s'est ouverte pour le FN.
La date de naissance de Louis Aliot lui ressemble : 4 septembre 1969. C'est un post-soixante-huitard, ayant intégré des valeurs d'autonomie individuelle (divorcé, catholique non pratiquant) tout en les rejetant comme bases sociales (il a le goût de l'ordre, de l'autorité traditionnelle). 4 septembre 1870 : c'est la date de naissance de la IIIe République – autoritaire, laïque, patriote et sociale.
Issu d'un père et d'un grand-père plâtriers ariégeois, il est docteur en droit, avocat, numéro 2 d'un parti régulièrement annoncé au second tour de la présidentielle. Un processus d'ascension sociale typique de la IIIe République, et dont la mise à mal a nourri le vote frontiste. Aliot, homme du Sud, aime parler de ses dix ans comme troisième-ligne au rugby. Il a l'accent marqué. Il sait le mépris des "élites" pour ce "provincialisme". En politique, être sous-estimé par ses adversaires est une chance.
ENCARTÉ À 21 ANS
Le président du Front national (FN) Jean-Marie Le Pen serre la main du nouveau secrétaire général du parti d'extrême-droite, Louis Aliot, lors d'une conférence de presse pour annoncer le remplacement de Carl Lang, le 17 octobre 2005 à Saint-Cloud.AFP/MEHDI FEDOUACH
Avec lui, pour la première fois, le numéro 2 du FN est issu du lepénisme. Son grand-père paternel a eu des sympathies pour Pierre Poujade, que Jean-Marie Le Pen secondait. Son père, adepte d'un socialisme tranquille, bascule vers la droite nationaliste à son retour de la guerre d'Algérie. Sa mère est une rapatriée pied-noir d'Algérie de 1962, dont la famille, jadis communiste, a cru en de Gaulle en 1958, puis a soutenu la tentative de coup d'Etat en 1961. En 1965, l'Ariégeois et l'Algéroise militent ensemble en faveur de la candidature de Jean-Louis Tixier-Vignancour, coordonnée par Le Pen. En 1974, ils sont du 0,7 % d'électeurs qui votent Front national.
En 1986, Louis Aliot rejoint l'Union nationale interuniversitaire (UNI), un syndicat étudiant issu de la droite du RPR. Il fréquente les réunions chiraquiennes. A la présidentielle de 1988, sa mère l'amène à un meeting lepéniste. Il s'encarte en 1990 et découvre l'hétérogénéité du parti et comment le nom "Le Pen" en est le liant.
L'année suivante, il fait partie des 200 jeunes réunis pour l'université d'été du Front national de la jeunesse (FNJ). A 9 heures du matin, Roger Holeindre, le vieux compagnon de Jean-Marie Le Pen, procède au lever des couleurs. On se tient au garde-à-vous. Les ateliers de formation s'enchaînent : rédiger un tract, faire un discours, parler face à la caméra. Les étudiants sont notés. Aliot sort major.
Les années suivantes, il devient formateur. Il commence à monter dans un FNJ pris en main par le major 1990, Samuel Maréchal, gendre de Le Pen (il a divorcé de Yann en 2007) et père de Marion Le Pen, jeune candidate FN aux régionales 2010. Aliot rencontre à cette période Magali Boumaza (université de Galatasaray) : "Il avait à l'esprit la ligne qu'il applique aujourd'hui, narre la politologue. Il parlait de la République, de la laïcité, de la nécessité de combattre les communautarismes pour assurer le lien social. Mais il ne se sentait pas en rupture : il se définissait avant tout comme lepéniste. "
"COURAGEUX, INTELLIGENT, DÉVOUÉ… QUELQUEFOIS ASSEZ VIF"
En 1998, il est élu conseiller régional de Midi-Pyrénées. Quoique, de l'avis de ses ex-collègues socialistes, il prépare ses dossiers et s'abstienne de toute provocation, le travail d'élu le déçoit. Moins toutefois que la crise qui secoue le Front. Ayant intégré le conseil national, le "parlement" du parti, il y vit l'explosion du FN le 5 décembre 1998 (lire Le Monde Magazine du 23 juillet).
Révulsé d'entendre huer et siffler son président, il rentre à Toulouse et écrit aux militants, les abjurant de demeurer fidèles. Le directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen, Bruno Racouchot, participe à la scission mégrétiste. Grâce à l'entregent de Maréchal, Aliot le remplace en janvier 1999. Cette nouvelle proximité l'émeut, il décrit un Le Pen "tout le temps de bonne humeur" et très au fait de l'histoire algérienne. En retour, le vieux chef le trouve "courageux, intelligent, dévoué… quelquefois assez vif".
Louis Aliot fait des allers-retours entre l'université de Toulouse, où il est chargé de cours de 1998 à 2005, et Montretout, la villa du clan Le Pen à Saint-Cloud. Attiré par l'idée monarchique, il consacre sa thèse au présidentialisme français. Il aime le droit et l'enseignement et imagine embrasser la carrière universitaire.
A l'université, nul ne l'a jamais entendu mélanger ses casquettes. Mais les réflexions du juriste nourrissent celles du politique. Il pointe le hiatus entre l'article 20 de la Constitution, qui prévoit que "le Gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation", et l'élection du président au suffrage universel direct introduite par le référendum de 1962. Sa solution, c'est la pratique référendaire. Ecrivant notes et discours pour Le Pen, coordinateur de la campagne présidentielle 2002, il introduit " la République référendaire " au cœur du programme.
"DÉDIABOLISATION"
Il entre au service de Marine Le Pen. Elle a relancé l'association Générations Le Pen, qu'avait fondée Samuel Maréchal. Aliot en prend le secrétariat général avec un but : former des cadres aptes à la "dédiabolisation". Lorsqu'elle est élue députée européenne, il devient son attaché parlementaire. La montée de "Marine" déplaît à beaucoup. Carl Lang et Bruno Gollnisch ne cachent pas leur scepticisme. Aliot remplace Lang au secrétariat général en 2005. On parle de putsch mariniste rampant, l'intéressée dément : "Louis est un proche de mon père avant d'être l'un des miens."
Les "historiques" se sentent dépossédés par la "dérive monégasque" qu'avaient fustigée les mégrétistes. Lang s'est encarté en 1978, à l'annonce de l'assassinat de François Duprat, le numéro 2 d'alors (lire Le Monde Magazine du 9 juillet). En 2009, Lang fonde le Parti de la France. Il considère que le Front s'est égaré : "Depuis 2007, le FN a fonctionné avec une structure de décision exclusivement familiale. Jean-Marie Le Pen présidait son mouvement qui était dirigé par sa fille. Aujourd'hui Marine Le Pen préside un FN dont le président d'honneur est son père et le vice-président son compagnon."
Aliot se forge une réputation de "stalinien", purgeant sans relâche le parti. Pour lui, les militants radicaux n'ont pas leur place dans un parti dont la ligne politique doit être seulement celle de son programme. Il lui paraît que si les radicaux représentaient la moitié des cadres avant la scission, ils ne sont plus que 5 % en 2011.
Dans les couloirs et sur Internet se répand l'accusation : Aliot serait l'homme du "lobby", un "sioniste" chargé de faire rentrer le FN dans le rang. Lui-même considère l'antisémitisme "délirant" et ne cache pas que son grand-père maternel est un juif algérien naturalisé français par le décret Crémieux (1870).
DÉMISSION PROPOSÉE SUITE AU "DÉTAIL" DE LE PEN
Il précise qu'il était athée, anticommunautariste et refusa d'être enterré dans un carré israélite. Aliot en est convaincu : l'ambiguïté antisémite n'a pas sa place au FN. Lorsque Jean-Marie Le Pen revient en 2008 sur le "détail", le secrétaire général reçoit des tombereaux de cartes de militants, qui disent s'être engagés par patriotisme et ne veulent pas se faire traiter de "nazis" par leurs voisins. Il publie un communiqué où il condamne implicitement la parole de son chef.
Le Pen, furieux, déclare que les cadres sont avec lui sauf ceux "directement concernés par les remous de ce problème". Aliot propose sa démission, mais le chef est trop fin politique pour ne pas comprendre ce que signifierait congédier l'insolent après cet esclandre. La purge des mégrétistes passée, nombre d'entre eux ont néanmoins réintégré l'entourage de Marine Le Pen. Ce sont les compétences qui comptent, et il est vrai que les "durs" de l'extrême droite ont souvent fourni les meilleurs cadres d'une famille politique qui en a toujours cruellement manqué.
Normaliser le parti, c'est aussi l'implanter. Aliot a choisi Perpignan. Il y a installé son cabinet d'avocat, depuis qu'avec l'appui de Roland Dumas il a endossé la robe. Pour Jean-Paul Alduy, sénateur et maire de Perpignan de 1993 à 2009, "quand Aliot prend la parole en conseil municipal, il est lisse. Il n'intervient que sur des sujets où il peut marquer sa différence de manière très positive. Il n'est pas dans une stratégie d'affrontement. Le FN vient chercher une implantation locale qui lui donne une légitimité nationale, alors même que ses scores locaux varient en fonction de la conjoncture nationale".
LABORATOIRE PERPIGNANAIS
Marine Le Pen et Louis Alliot devant un centre de rétention de l'île italienne de Lampedusa, le 14 mars 2011.AFP/CHRISTOPHE SIMON
Perpignan, "c'est environ 10 % de Gitans, 12 % de RSA, 18 % de CMU et un salaire moyen inférieur d'un tiers à la moyenne nationale, précise le sociologue Dominique Sistach (université de Perpignan). La vie politique y est moins structurée par les partis que par les clientèles, les familles catalanes et la soixantaine de loges". La ville a tout pour être un laboratoire du marinisme. La communauté pied-noir avait fait monter l'ancien chef de l'OAS-Métro Pierre Sergent à 46 % aux cantonales de 1989. Sa veuve soutient Aliot qui, en meeting, rend hommage à Bastien-Thiry, autre figure de l'OAS.
En revanche, quand un blog satirique et chevènementiste local l'interroge à propos des fondateurs du FN, Aliot met en avant Georges Bidault. Dont il précise le rôle dans la Résistance, omettant de rappeler qu'il fut de l'OAS, quitta le FN au bout d'une semaine et demanda d'y rester à un proche, l'ex-Waffen SS Pierre Bousquet. Le numéro 2 du FN rêve d'un parti qui lui eût toujours ressemblé.
Aux cantonales 2011, il espère devenir conseiller général d'une circonscription populaire. L'UMP municipale est passée dans le giron de la tendance "Droite populaire". Aliot en sourit : pour lui, ses membres sont, en privé, bien plus à l'extrême droite que lui. Son adversaire UMP est un transfuge du FN. Comme le disait Duprat, "l'électeur préfère toujours l'original à la copie" : Aliot fait 34 %, l'UMP n'est pas au second tour.
DEUX SCÉNARIOS POUR 2012
La gauche se mobilise et le PS passe de 18 % à 54 %. La stratégie de la droite a été suicidaire mais il a manqué au FN le report des voix d'une formation tierce. Vice-président du Parti radical de Jean-Louis Borloo, Jean-Paul Alduy voit dans cette élection un cas d'école qui légitime l'autonomie du centre. Le local est bien le laboratoire du national.
Selon Aliot, deux possibilités s'offrent au FN pour prendre le pouvoir. Soit le vieux rêve lepéniste de voir se refaire le scénario gaulliste d'une prise impromptue du pouvoir à la faveur d'une crise majeure. Soit l'excitation des forces centrifuges au sein des droites pour aboutir à une reconfiguration dont le FN serait le pivot.
Sur cette base, deux scénarios se présentent pour 2012. Si l'UMP gagne, le discours social et protectionniste de Louis Aliot, citant Jean Jaurès et Jean-Pierre Chevènement, lui fournit d'emblée un angle pour porter le fer. Si l'UMP perd, une fraction d'élus s'en détachera-t-elle pour bâtir un parti "marino-compatible" ? Ce serait la démonstration du bien-fondé de la stratégie suivie par les numéros 2 du FN depuis quarante ans : imposer ses thèmes, faire imploser le "système" et participer à la "course au pouvoir".
Joseph Beauregard et Nicolas Lebourg
Parcours
Un cadre du parti issu du lepénisme
1969 Louis Aliot naît dans une famille " Algérie française ".
1986 Il milite dans un syndicat étudiant proche du RPR.
1990 Militant au FN, il est partisan d'une ligne de modération et modernisation.
1991 Il est major de l'université d'été du Front national de la jeunesse.
1998 Il est élu au conseil régional de Midi-Pyrénées.
1999. Jean-Marie Le Pen le nomme directeur de son cabinet.
2001 Coordinateur de la campagne présidentielle FN, il lance le thème de la " République référendaire ".
2002 Il devient secrétaire général de Générations Le Pen.
2005 Secrétaire général du FN, il est surnommé " Loulou la purge ".
2008 Il est élu conseiller municipal de Perpignan.
2009 Il perd son siège suite au retour aux urnes provoqué par la " fraude à la chaussette ". Il mène la liste FN Languedoc-Roussillon aux européennes.
2010 Il est élu conseiller régional Languedoc-Roussillon.
2011 Vice-président du FN en charge du projet, il est partisan d'une ligne anti-communautariste, sociale, souverainiste et dédiabolisée.
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
La stratégie du FN pour les présidentielles
Salut, je m'interroge sur la stratégie du FN pour les présidentielles et j'ai l'impression que les deux scénarios mis en avant à la fin de l'article sont plausibles. Vous en pensez quoi ?
DEUX SCÉNARIOS POUR 2012
La gauche se mobilise et le PS passe de 18 % à 54 %. La stratégie de la droite a été suicidaire mais il a manqué au FN le report des voix d'une formation tierce. Vice-président du Parti radical de Jean-Louis Borloo, Jean-Paul Alduy voit dans cette élection un cas d'école qui légitime l'autonomie du centre. Le local est bien le laboratoire du national.
Selon Aliot, deux possibilités s'offrent au FN pour prendre le pouvoir. Soit le vieux rêve lepéniste de voir se refaire le scénario gaulliste d'une prise impromptue du pouvoir à la faveur d'une crise majeure. Soit l'excitation des forces centrifuges au sein des droites pour aboutir à une reconfiguration dont le FN serait le pivot.
Sur cette base, deux scénarios se présentent pour 2012. Si l'UMP gagne, le discours social et protectionniste de Louis Aliot, citant Jean Jaurès et Jean-Pierre Chevènement, lui fournit d'emblée un angle pour porter le fer. Si l'UMP perd, une fraction d'élus s'en détachera-t-elle pour bâtir un parti "marino-compatible" ? Ce serait la démonstration du bien-fondé de la stratégie suivie par les numéros 2 du FN depuis quarante ans : imposer ses thèmes, faire imploser le "système" et participer à la "course au pouvoir".
ramiro- Messages : 238
Date d'inscription : 01/04/2011
Re: Front national
OSLO.J-M Le Pen maintient ses propos et met le FN dans l'embarras
Publié le 31-07-11 à 08:18 Modifié à 11:39 par Le Nouvel Observateur avec AFP
Le président d'honneur du FN avait jugé que la "naïveté" du gouvernement norvégien était "plus grave" que les attaques d'Anders B. Breivik. Marine Le Pen n'a pas encore réagi.
Le président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, a maintenu samedi 30 juillet auprès de l'AFP ses propos sur la "naïveté" du gouvernement norvégien, qu'il avait jugée "plus grave" que la tuerie d'Oslo, tout en se défendant de toute provocation.
"La folie d'un dingo ce sont des choses qui arrivent. En revanche, les conséquences meurtrières me paraissent quand même beaucoup plus liées à la naïveté de l'Etat norvégien qu'à la folie de ce dingo", a répété Jean-Marie Le Pen.
Mais, a-t-il ajouté, "comment peut-on imaginer que je veuille diminuer la responsabilité de ce bonhomme que je ne connais pas ?"
"Ce qui est irresponsable, c'est l'attitude de l'Etat norvégien, qui met une heure et demie à envoyer une police pour maîtriser cet énergumène", a-t-il déclaré. La tuerie a fait 77 morts.
Opération de manipulation
Vendredi, alors qu'il s'exprimait comme chaque semaine sur le site internet du FN, Jean-Marie Le Pen avait jugé que la "naïveté" du gouvernement et de la société norvégiennes était "plus grave" que les attaques perpétrées par Anders Behring Breivik, qualifiées d'"accident" dans ses propos.
Martine Aubry, candidate à la primaire socialiste pour 2012, a condamné dimanche des propos "injustifiables" et comparé la volonté du FN de se donner une image différente à une "opération de manipulation".
"Les propos de Jean-Marie Le Pen relativisant les crimes sauvages de Breivik en Norvège salissent la mémoire des victimes et des blessés d'Oslo et d'Utoya. Je les condamne avec la plus grande fermeté", écrit dans un communiqué la première secrétaire du PS actuellement en congés de ses fonctions.
"Ce multirécidiviste du détail et de la haine révèle, s'il en était besoin, la gigantesque opération de manipulation baptisée 'dédiabolisation' à laquelle se livre le FN depuis plusieurs mois", poursuit-elle, en relevant que dimanche matin "aucune voix au sein de l'UMP" n'avait encore "jugé utile de dénoncer de tels propos".
"Pour ma part, jamais je ne m'habituerai aux paroles injustifiables et aux propositions intolérables du Front national que j'ai toujours combattues, au plan local comme à l'échelon national", ajoute la maire de Lille.
Le FN aux abonnés absents
Samedi, contactés par l'AFP, ni la présidente du FN, Marine Le Pen, ni ses proches, Louis Aliot ou Steeve Briois, n'ont donné suite.
L'association SOS Racisme a estimé que "par ses propos, Jean-Marie Le Pen engag(eait) bien évidemment le Front national".
"L'image de respectabilité que Marine Le Pen prétendait (...) offrir (au FN) a bien du mal à ne pas exploser en vol dès que, au Front national, l’occasion d’assouvir sa haine de l’étranger et son dédain pour la vie trouvent matière à s’exprimer", a ajouté SOS Racisme.
Apologie de l'islamophobie
Le parti d'extrême droite avait officiellement condamné la tuerie samedi dernier, au lendemain des faits, dans un très bref communiqué.
Mais le FN a dû également suspendre quelques jours plus tard l'un de ses candidats aux cantonales (mars 2011), Jacques Coutela, qui avait diffusé sur son blog un texte faisant l'apologie d'Anders Behring Breivik et de son islamophobie.
Samedi dernier, au lendemain des attaques, un cadre du FN, Laurent Ozon, avait également posté plusieurs messages sur Twitter où il pointait une hausse de l'immigration en Norvège, semblant faire un lien avec la tuerie.
"Expliquer le drame d'Oslo : explosion de l'immigration : X6 (multipliée par 6, NDLR) entre 1970 et 2009", disait notamment l'un de ces tweets. Il s'était ensuite défendu de toute justification des actes imputés à Anders Behring Breivik.
Le Nouvel Observateur - AFP
France : les attentats d’Oslo embarrassent le FN et Marine Le Pen
lundi 01 août 2011 à 11h52
Les déclarations de Jean-Marie Le Pen sur les attentats d’Oslo samedi ont provoqué le montée au créneau du PS qui a demandé à la présidente du Front national, Marine Le Pen, de condamner les propos tenus par son père la veille. Elle a, pour sa part, dénoncé une "récupération politicienne" de la gauche.
Samedi, le président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, s'est démarqué de la position officielle du parti d'extrême droite français en jugeant que la "naïveté" du gouvernement norvégien était "plus grave" que les attaques, qu'il a qualifiées d'"accident".
"La situation me paraît grave non pas par cet accident d'un individu qui, sous l'effet d'une folie fut-elle passagère, se met à massacrer ses concitoyens", affirme dans une vidéo mise en ligne vendredi sur le site internet du FN son dirigeant historique, âgé de 83 ans.
"Ce qui me paraît plus grave et que démontre cette affaire, c'est la naïveté et l'inaction du gouvernement norvégien (...). Vous savez que les policiers en Norvège ne sont pas armés", s'est encore étonné Jean-Marie Le Pen, à qui sa fille Marine a succédé à la tête du FN en janvier.
La gauche et la droite demandent une prise de position à Marine Le Pen
Après ces propos, plusieurs ténors socialistes sont montés au créneau dimanche pour appeler la présidente du Front national, Marine Le Pen, à condamner cette nouvelle "provocation" de son père, à qui elle a succédé à la tête du parti en janvier dernier et qui est président d'honneur du FN.
De même l'UMP (droite, au pouvoir), a appelé Marine Le Pen à "prendre position" et "sortir d'un faux double langage". "Derrière le changement de prénom au FN, la ligne politique reste la même", a affirmé la déléguée générale adjointe du parti, Valérie Rosso-Debord.
En pleine quête de respectabilité pour le FN, Marine Le Pen doit désormais "prendre ses responsabilités", "dire que ces déclarations sont inadmissibles", a déclaré le porte-parole du parti socialiste Benoît Hamon. "Il faut qu'elle sorte de son ambiguïté, elle qui a parlé de dédiabolisation (...) ne peut pas laisser passer ce genre de propos sans réagir", a abondé le député Pierre Moscovici, coordinateur de la campagne de François Hollande, candidat à l'investiture socialiste pour la présidentielle.
Marine Le Pen accuse la gauche de "récupération politicienne"
Dimanche soir, Marine Le Pen a dénoncé une "récupération politicienne" de la gauche, après les réactions indignées à des propos de son père.
Pour Marine Le Pen, qui réagit dans un communiqué sans mentionner son père, ces réactions "font fi des drames humains pour tomber dans la récupération politicienne". "Depuis les premières heures qui ont suivi le drame d'Oslo, plusieurs partis de gauche et associations affiliées surfent de manière particulièrement indigne et cynique sur cette tragédie pour tenter d'en tirer un détestable profit politique", écrit Mme Le Pen, en dénonçant "un comportement abject de la gauche".
"Ce n'est pas très étonnant venant de partis qui n'ont aucune solution à proposer aux vraies préoccupations des Français (...) ils préfèrent se commettre dans une polémique aussi artificielle qu'indécente pour tenter de salir le seul mouvement politique qui apporte des solutions aux problèmes des Français et une vision pour la France", fait-elle valoir. "La position du Front national sur le drame d'Oslo a été exprimée de manière très claire dès les premières heures. Elle n'a pas varié depuis", a rappelé la présidente du FN.
Le 23 juillet, dans un bref communiqué, le FN avait condamné le carnage norvégien, dénonçant des "actes barbares et lâches". Et Marine Le Pen avait pris soin de prendre ses distances avec l'acte de Breivik, furieuse de voir son parti indirectement associé à la tuerie par certaines associations ou responsables de gauche.
Mais le mot d'ordre officiel avait subi des accrocs, notamment avec les tweets d'un cadre du parti, Laurent Ozon, pointant "une explosion de l'immigration" en Norvège pour expliquer le geste de Breivik.
La direction du Front national a aussi suspendu cette semaine un de ses membres, Jacques Coutela, candidat du parti lors d'élections locales en mars, pour avoir fait sur son blog l'apologie de Breivik.
Le Vif.be, avec Belga
Le FN a deux chefs Par Dominique de Montvalon
Face à la tuerie d’Oslo, Jean-Marie Le Pen n’a pas la même analyse que sa fille. Leurs relations deviennent compliquées.
Jean-Marie Le Pen a commenté (à sa façon) la tuerie d'Oslo MaxPPP
Les socialistes – cessant de paraître ne s’intéresser qu’à leurs primaires – somment aujourd’hui, avec un bel ensemble, Marine Le Pen de condamner… son père.
Alors que la présidente du Front national avait en effet, dans un sec communiqué, immédiatement parlé « d’actes barbares et lâches » après le massacre la semaine dernière de 77 Norvégiens par un homme se réclamant dans ses fumeux écrits de l’ultra-droite quasi fascisante, Jean-Marie Le Pen, fondateur du FN et aujourd’hui son « président d’honneur », vient de réagir, lui, tout différemment.
Dans un premier temps, il qualifie de simple « accident » la conduite du tueur, et met en cause la « naïveté » de la société norvégienne face à l’immigration et au terrorisme (qu’il lie sciemment). Dans un second temps, Jean-Marie Le Pen, 83 ans, se corrige, mais très partiellement : le tueur est un « dingo » dont les actes relèvent non plus de l’accident, mais de la « folie ». Cela étant, l’eurodéputé n’en démord pas : la Norvège, ce « petit pays sympathique », n’a pas pris la mesure du « danger mondial » que représentent « l’immigration massive » et le terrorisme. Exactement la problématique d’Anders Behring Breivik.
" L’arc républicain "
Martine Aubry a accusé dimanche Jean-Marie Le Pen de « relativiser » des « crimes sauvages ». Décrivant le fondateur du FN comme un « multirécidiviste du détail et de la haine », la maire de Lille dénonce « la gigantesque opération de manipulation baptisée dédiabolisation (du Front national, NDLR) ». Traduction : Le Pen père et fille, même combat. Porte-parole de François Hollande, Pierre Moscovici parle de dérives à tonalité « négationniste », et estime que Marine Le Pen ne peut pas « laisser passer ce genre de propos sans réagir » si le FN « veut être une formation politique incluse dans l’arc républicain ».
Trois observations peuvent être faites.
1. Si Marine Le Pen ne s’est jamais cachée de vouloir un jour gouverner, et n’hésite pas à « faire le ménage » dans son parti pour qu’il soit demain « respectable » (voire « fréquentable »), Jean-Marie Le Pen, lui, n’a jamais eu cette ambition. Par tempérament, l’ancien député poujadiste est un imprécateur : plus il choque, plus il transgresse, plus il jubile. Sa fille, en même temps, sait qu’elle perdrait beaucoup à voir s’ouvrir sur sa droite une concurrence. Elle se sait donc condamnée à maintenir avec son père des relations politiques au minimum « correctes ».
2. Jean-Marie le Pen l’a senti : il y a aujourd’hui un vrai problème pour l’extrême droite dans toute l’Europe (et pas seulement en France) avec une vague anti-politique, anti-immigrés, très ultra, souvent violente, qui peut demain déborder les partis d’extrême droite classiques. On allait dire : « traditionnels ».
3. Si le « camp Hollande » et le « camp Aubry » sont également indignés par les propos de Jean-Marie Le Pen, les « hollandais », à la différence des « aubrystes » (lesquels, il est vrai, jouent la carte du « à gauche toute ») n’écartent pas l’hypothèse que le FN de Marine Le Pen puisse être considéré demain ni plus ni moins comme membre de « l’arc républicain ». Pour eux donc, jusqu’à plus ample informé : Le Pen père et fille, ce n’est pas la même chose. Entre Aubry et Hollande, une différence de plus.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front national
Lutte Ouvrière n°2244 du 5 août 2011
Front national : derrière le masque
Après le massacre fou de Norvège, le Front national avait prudemment publié un communiqué condamnant le meurtrier, tandis que quelques-uns de ses cadres exprimaient plus nettement, leur proximité de pensée avec le tueur.
Fou furieux, morbide, Breivik l'est incontestablement. Mais les idées au nom desquelles il a commis ce massacre, si l'on peut parler d'idées, sont propagées, banalisées quotidiennement par des formations et des partis d'extrême-droite qui ont parfois pignon sur rue dans certains pays d'Europe à commencer par le FN, ici en France. Mais ces idées ne sont pas le monopole de ce dernier. L'UMP, voire d'autres, ne répugne pas à s'en servir, donc à les cautionner pour attirer à elle des électeurs sensibles à ces idées.
Le FN avait dû « suspendre » un cadre bourguignon qui avait publié sur son blog un panégyrique du tueur : « premier défenseur de l'Occident, croisé, visionnaire ».
Et quelques jours plus tard, c'est Le Pen, le père, qui expliquait sur le site du FN que la tuerie n'était qu'un « accident », une conséquence de « l'immigration massive ». De tels propos n'étaient pas sans rappeler « le détail » que serait aux yeux du père de Marine Le Pen l'extermination de six millions de juifs. En fait, tout se passe comme s'il y avait une répartition des rôles entre le père et la fille. À elle, les déclarations apaisantes visant à montrer du FN une image « convenable », susceptible de trouver place dans une éventuelle coalition de droite, à son père les provocations calculées, pour complaire à l'électorat traditionnel du FN
Il ne faut pas se laisser prendre à l'emballement médiatique qu'a provoqué la déclaration de Le Pen. La polémique qu'il a lancée s'inscrit dans ce jeu politicien habituel, qui, en s'emparant de la moindre petite phrase, vise à discréditer le rival. N'empêche que derrière la prétendue opération de ravalement du FN, on entrevoit encore les ficelles politiques qui ont permis ses succès électoraux, toujours ce racisme, cette xénophobie. En résumé l'utilisation de tout ce qui peut affaiblir les classes populaires, en attisant tout ce qui, en leur sein, pourrait les diviser.
Quel que soit le visage, sous lequel le FN choisit de se présenter, il reste un parti au service du patronat, un parti profondément antiouvrier.
Jean-Pierre VIAL
Front national : derrière le masque
Après le massacre fou de Norvège, le Front national avait prudemment publié un communiqué condamnant le meurtrier, tandis que quelques-uns de ses cadres exprimaient plus nettement, leur proximité de pensée avec le tueur.
Fou furieux, morbide, Breivik l'est incontestablement. Mais les idées au nom desquelles il a commis ce massacre, si l'on peut parler d'idées, sont propagées, banalisées quotidiennement par des formations et des partis d'extrême-droite qui ont parfois pignon sur rue dans certains pays d'Europe à commencer par le FN, ici en France. Mais ces idées ne sont pas le monopole de ce dernier. L'UMP, voire d'autres, ne répugne pas à s'en servir, donc à les cautionner pour attirer à elle des électeurs sensibles à ces idées.
Le FN avait dû « suspendre » un cadre bourguignon qui avait publié sur son blog un panégyrique du tueur : « premier défenseur de l'Occident, croisé, visionnaire ».
Et quelques jours plus tard, c'est Le Pen, le père, qui expliquait sur le site du FN que la tuerie n'était qu'un « accident », une conséquence de « l'immigration massive ». De tels propos n'étaient pas sans rappeler « le détail » que serait aux yeux du père de Marine Le Pen l'extermination de six millions de juifs. En fait, tout se passe comme s'il y avait une répartition des rôles entre le père et la fille. À elle, les déclarations apaisantes visant à montrer du FN une image « convenable », susceptible de trouver place dans une éventuelle coalition de droite, à son père les provocations calculées, pour complaire à l'électorat traditionnel du FN
Il ne faut pas se laisser prendre à l'emballement médiatique qu'a provoqué la déclaration de Le Pen. La polémique qu'il a lancée s'inscrit dans ce jeu politicien habituel, qui, en s'emparant de la moindre petite phrase, vise à discréditer le rival. N'empêche que derrière la prétendue opération de ravalement du FN, on entrevoit encore les ficelles politiques qui ont permis ses succès électoraux, toujours ce racisme, cette xénophobie. En résumé l'utilisation de tout ce qui peut affaiblir les classes populaires, en attisant tout ce qui, en leur sein, pourrait les diviser.
Quel que soit le visage, sous lequel le FN choisit de se présenter, il reste un parti au service du patronat, un parti profondément antiouvrier.
Jean-Pierre VIAL
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front national
Enfin bon, l'islamophobie ne sévit pas qu'a droite et à l'extréme droite, mais aussi a gauche et à l'extréme gauche (même si ce n'est pas là qu'elle devrait se sentir le plus à l'aise, hélas)
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
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Localisation : La terre
Re: Front national
Jean-Marie et Marine Le Pen, la politique à double voix 06/08/2011
Comme l’ont montré ses propos sur la Norvège, le président d’honneur du FN compte s’exprimer pendant la présidentielle. Au risque de gêner sa fille.
Par Christophe Forcari
Mais que faire de Jean-Marie Le Pen pendant la campagne présidentielle de sa fille, Marine ? Une question que certains cadres du mouvement se posent ouvertement après les propos tenus par le président d’honneur du Front national lors de la tuerie en Norvège, il y a deux semaines. Sur son blog vidéo, le vieux leader d’extrême droite avait rendu en partie responsable «la naïveté du gouvernement norvégien» face «au danger de l’immigration massive». Sommée de réagir, Marine Le Pen avait botté en touche en accusant droite et gauche de monter une polémique artificielle.
«Occupation». Pas question pour la fille de désavouer son père. «Si j’avais été en désaccord ou si ses propos m’étaient apparus choquants, je l’aurais dit», a affirmé vendredi, la présidente du FN sur Europe 1. «Pers onne ne peut faire taire Le Pen. Pas même sa fille !» commente, amusé, un cadre du parti. «C’est un homme que l’on contraint difficilement», rappelle Bruno Gollnisch, son ancien numéro 2, qui parle d’expérience. Il «reste très attaché à sa liberté de parole», ajoute Jean-François Jalkh, délégué général du FN. Quitte à saper quelque peu le travail de «dédiabolisation» menée par la présidente du FN. «On le connaît, il dit ce qu’il pense et embête ceux qui ne sont pas d’accord. Mais il ne cherche pas à plomber la campagne de sa fille», veut croire Marie-Christine Arnautu, vice-présidente du parti et proche de Marine Le Pen. «Il va falloir anticiper pendant la campagne pour éviter qu’il nous sorte des trucs qui pourraient la mettre en difficulté» , résume un autre proche de la future candidate.
Beaucoup redoutent des propos comme ceux de 2005 sur «l’Occupation allemande pas si inhumaine que cela» qui avait mis en pétard sa fille. A cette occasion, elle avait clairement manifesté son désaccord en boudant les instances du parti pour une retraite à La Trinité-sur- Mer (Morbihan), le bastion familial. «Il faut éviter à tout prix de créer des problèmes inutiles comme de pseudo-dissensions entre le père et la fille. Il va falloir lui trouver un rôle où l’on pourra le "driver". Ce qui ne sera pas le plus facile», résume un cadre.
Ce n’est pas la première fois que Le Pen père met Le Pen fille dans l’embarras en faisant entendre une musique différente. Comme cela a été le cas dans le cadre de l’affaire Alexandre Gabriac, ce conseiller régional Rhône-Alpes, photographié le bras tendu devant un drapeau à croix gammée. Au printemps, alors que la commission de conciliation recommandait un simple, blâme Marine Le Pen annonçait, par communiqué, l’exclusion de ce fidèle de Bruno Gollnisch. Une décision jugée rapide par Jean-Marie Le Pen, qui ajoutait que la présidente du FN pouvait «à tout moment revenir sur sa décision». Dans le cas d’Yvan Benedetti, bras droit de Bruno Gollnisch et proche du groupuscule fasciste L’œuvre française, également exclu, en juillet, pour deux ans du FN, Le Pen s’est gardé de toute déclaration publique. Mais, à plusieurs reprises, il a tenté de faire revenir sa fille sur sa décision. Les proches de Gollnisch, eux, ne sont pas mécontents de voir la présidente du FN mise en difficulté par les propos de son père. «Jean-Marie Le Pen a parfaitement le droit de livrer son analyse politique sur les événements. Elle peut être parfaitement différente de celle de sa fille», juge un partisan de Gollnisch durant la campagne pour la présidence du FN. «Le Pen n’a pas fait le choix de se singulariser systématiquement par rapport à sa fille. Il exprime son opinion à sa manière et elle souvent de manière plus soft», commente Jean-François Jalkh.
«Frange historique». La coexistence entre le président d’honneur et la présidente en exercice risque de ne pas être évidente au cours de la campagne présidentielle. Bruno Gollnisch n’imagine pas que «Jean-Marie Le Pen ne tienne pas toute sa place dans cette campagne. Il ne dédaignera pas d’arpenter les tréteaux et je pense qu’il sera sollicité pour donner son avis sur la direction stratégique de la campagne». L’entourage de Marine Le Pen redoute de voir un FN s’exprimer à deux voix. «A elle, à titre préventif, de trouver une sorte de "gentleman agreement" avec son père. La répartition des rôles sera une des premières tâches du directeur de campagne et je lui souhaite bien du courage», confie un dirigeant. La répartition actuelle n’est pas sans avantage. «Lui, c’est lui, moi, c’est moi», pourrait dire Marine Le Pen comme Laurent Fabius alors Premier ministre l’avait martelé à propos de François Mitterrand. Surtout le soutien de son père, dans le rôle du méchant, lui permet «de mobiliser et de conserver la frange historique de l’électorat frontiste, traditionnellement lepéniste», espère Jean-François Jalkh. A charge, pour elle, de l’élargir. Pour Bruno Gollnisch, «ce n’est pas mal d’avoir deux fers au feu, avec deux styles différents. Comme l’on dit en termes de marketing, cela élargit l’offre». Pour Marine Le Pen, la cohabitation avec le président fondateur du FN n’est pas finie : il veille toujours sur son héritage.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front national
Marine Le Pen à la recherche d'un second souffle Par Guillaume Perrault
La candidate d'extrême droite, en quête de crédibilité, veut croire qu'elle n'a rien à craindre d'une campagne longue.
La présence du leader d'extrême droite dans le trio de tête des candidats à l'Élysée aux côtés des candidats PS et UMP, mesurée par les instituts de sondage, peut-elle durer? Marine Le Pen, régulièrement créditée par plusieurs instituts d'au moins 20% d'intentions de vote à la présidentielle, ne recueillait plus que 16% dans le sondage CSA réalisé les 20 et 21 juin.
Il est vrai que l'enquête de l'Ifop pour la Lettre de l'opinion, rendue publique lundi, attribuait de nouveau à la présidente du Front national 20,5 % et 21 % d'intentions de vote dans les deux hypothèses retenues, qui ne différaient que par le candidat testé pour Europe Écologie-Les Verts, Nicolas Hulot ou Eva Joly. Arguant de ces résultats, Marine Le Pen estime qu'elle «se maintient à un niveau très élevé», qui représente «un palier, pour mieux reprendre de l'élan» à la rentrée.
Personnalisation accentuée
En 2002, Jean-Marie Le Pen et son ancien bras droit devenu son rival, Bruno Mégret, avaient respectivement recueilli 16,86% et 2,34% des suffrages. Voilà neuf ans, l'extrême droite avait donc totalisé 19,2% des voix à l'élection présidentielle. C'est à peine inférieur aux intentions de vote spectaculaires dont Marine le Pen est aujourd'hui créditée.
Son entourage ne manque donc pas d'arguments pour soutenir que la présidente du FN «n'a rien à craindre d'une campagne longue». Les permanents du parti s'affairent. La personnalisation du mouvement s'accentue. L'université d'été, qui n'avait pas eu lieu l'an dernier par mesure d'économie, sera remplacée cette année par «les journées d'été de Marine le Pen», les 10 et 11 septembre à Nice où le FN s'est redressé, aux dernières cantonales.
Une «convention présidentielle» est ensuite prévue. La chasse aux 500 parrainages est lancée. Un comité de soutien, présidé par l'avocat Gilbert Collard, est en quête, lui, de people. Quelques déplacements à l'étranger sont envisagés, au gré des personnalités qui accepteraient de rencontrer Marine le Pen. Bref, un dispositif classique pour une candidate en quête de crédibilité.
Des éléments de fragilité persistent cependant chez la candidate du FN, qui se montre à la fois «avenante et carnassière», selon l'heureuse formule de l'essayiste Claude Imbert. La campagne de Marine le Pen repose entièrement sur sa personne. Aucun de ses lieutenants -Louis Aliot, Steeve Briois, Wallerand de Saint-Just- n'est connu du grand public. Cette situation semble appelée à durer et soumet l'intéressée, très sollicitée par les médias et peu portée par tempérament à la diplomatie, à un état de tension permanente.
Son caractère belliqueux lui permet de faire bonne figure dans les débats audiovisuels, qui dégénèrent souvent en match de catch. Il n'est pas sûr que Marine Le Pen montrerait la même aisance face à un contradicteur courtois et précis. Mais pour le moment, la candidate du FN avance et veut croire qu'elle ne sera pas, dans la campagne qui commence, une vedette de première partie de spectacle, reléguée au second plan une fois les stars entrées en scène.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front national
Pour avoir une idée de l'ambiance interne au FN : http://www.drzz.fr/exclusif-drzz-fr-jai-passe-six-mois-au-coeur-du-front-national-par-jean-patrick-grumberg
Article très subjectif mais pas inintéressant...
Article très subjectif mais pas inintéressant...
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front national
Grosse merde concocté par les sionards Taguieff, Gurfinkiel and co ! L'extréme droite sioniste n'est peut être pas la plus intéressante pour avoir un avis "objectif" sur le fhaine....
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Front national
Le Pen père s’accroche
La présidente du Front national est gênée par les « sorties » de son père, omniprésent et qui n’en fait qu’à sa tête.
Mercredi 27 juillet dernier. Alors que Marine Le Pen se repose à La Trinité-sur-Mer, son père passe la matinée à Nanterre (Hauts-de-Seine), au siège du Front national. Il a fondé le FN en 1972 et, quatre décennies plus tard, il peine à « décrocher ». Pour lui, il n’y a pas de vacances. Dernière preuve en date : sa « sortie » contre la Norvège, pays à ses yeux coupable de « naïveté » face à l’immigration et au terrorisme. La gauche dénonce un nouveau « dérapage », et somme Marine Le Pen de prendre ses distances avec le « provocateur ». Or, affirme l’intéressée, « la seule chose qui puisse me faire sortir de mes gonds, c’est lorsque l’on s’attaque à mon père ».
Déplacements en province, interventions médiatiques, présence dans toutes les instances décisionnaires du FN : Jean-Marie Le Pen est loin d’avoir quitté le navire. Si sa fille s’interdit de le critiquer, de nombreux membres de son entourage aimeraient, eux, voir le tribun plus discret. « Sur le site du FN, on le voit beaucoup trop », se plaignait un membre de la « galaxie Marine » quelques jours avant le dernier dérapage. Et le même homme de se dire « fatigué » d’avoir entendu récemment « Le Pen pleurer sur les enfants de Kadhafi alors qu’il s’était moins insurgé en 1989 quand le colonel libyen avait fait abattre un avion d’UTA… ». Un autre déplore la « judiciarisation » du FN (le parti a plus que jamais le dépôt de plainte facile) : il voit là « une relepénisation du mouvement ».
"Il veille au grain"
« Jean-Marie veille au grain », corrige un autre responsable du FN : « Un certain nombre de choses le rendent grognon. A commencer par le fait de n’être plus président… » Il y aurait aussi, entre lui et sa fille, quelques désaccords idéologiques. La fameuse « dédiabolisation » ? Le Pen craint qu’elle n’entrave l’unité du FN. Il était d’ailleurs monté au créneau pour défendre Alexandre Gabriac, un élu FN pris en flagrant délit photographique de salut nazi. « Il pense que ce n’est pas au Mrap et à la Licra (associations antiracistes et de défense des juifs de France, NDLR) de dicter au FN ce que doit être son image », affirme l’un de ses proches. Plus inattendu : Jean-Marie Le Pen n’apprécierait pas la manière dont sa fille s’est faite, contre l’euro, la championne du retour au franc. « Son père considère que ce n’est pas à nous de porter la responsabilité de la fin de cette monnaie, qui va se casser la gueule toute seule », explique le même proche de Jean-Marie Le Pen.
"Le succès de sa fille ne peut pas lui faire plaisir"
En creux, quand intervient un dérapage de Le Pen père, revient toujours la même question : et si le fondateur du Front national refusait d’avoir un héritier ? Un ancien dirigeant d’extrême droite est formel : « Le grand projet de Le Pen, ce n’est pas d’installer un grand parti qui lui survive. C’est de réussir sa saga personnelle. Donc, le succès de sa fille ne peut pas lui faire plaisir. » Au mois d’avril, il semblait pourtant sur le chemin du passage de témoin assumé quand il confiait à France-Soir reconnaître les bienfaits de la rénovation du FN : « Marine a souhaité que cette agression contre nous cesse. Comme je l’ai cristallisée sur moi pendant des années, le fait d’avoir passé les rênes a pu servir la dédiabolisation. » Mais patatras, cela n’aura pas duré. Voilà qu’il récidive.
Marine Le Pen connaît mieux que personne son père. Elle décrit un homme qui « ne sait pas mettre son cœur en bandoulière. Il est trop attaché à sa liberté pour ça ». Elle s’oblige donc au fatalisme : sa liberté s’arrête là où commence celle de son… prédécesseur.
Le Pen vs Le Pen ou l’impossible contorsion communicante du Front National par Olivier Cimelière
Depuis qu’elle a officiellement conquis les rênes du Front National en janvier 2011, Marine Le Pen s’ingénie avec ardeur à gommer les aspérités trop extrémistes que son père se plaisait à cultiver du temps où il était à la tête du parti frontiste. Côté sondages, la stratégie de communication visant à « dédiaboliser » le FN recueille un écho plutôt attentif chez les électeurs. En juin dernier, 37% se déclaraient prêts à voter (1) pour la présidente du FN dans l’optique d’un 2ème tour présidentiel contre Nicolas Sarkozy (soit 20% de plus que le score récolté par son père en mai 2002 contre Jacques Chirac). Peut-on pour autant parler de plan com’ gagnant et d’un Front nouveau ? Pas si sûr !
Malgré tous les efforts de respectabilité et d’acceptabilité entrepris par Marine Le Pen et son équipe de communicants, le Front National semble condamné à trimballer une schizophrénie récurrente qui vient ponctuellement brouiller la belle image ripolinée du mouvement. Un dédoublement de personnalité qui commence avec les saillies verbales du père dont l’influence perdure même s’il s’est mis en retrait de la vie du FN. Dernier exemple flagrant en date : les fracassantes déclarations de Jean-Marie Le Pen au sujet de l’abominable massacre commis par l’extrémiste fanatique norvégien, Anders Breivik sur l’île d’Utoya.
Jean-Marie Le Pen, un pavé dans la mare communicante de sa fille
Sur le site officiel même du parti, l’ex-leader et fondateur du Front National n’hésite pas à critiquer « la naïveté » des autorités norvégiennes et à les qualifier de « plus graves » que le massacre commis par l’illuminé fondamentaliste chrétien. Pour lui, la Norvège est (2) « un petit pays sympathique mais qui n’a pas pris la mesure du danger mondial que représentent d’abord l’immigration massive, qui est la cause principale (des attentats), semble-t-il, dans l’esprit de ce fou meurtrier, mais aussi le terrorisme. La situation me paraît grave non pas par cet accident d’un individu qui, sous l’effet d’une folie, fut-elle passagère, se met à massacrer ses concitoyens. Ce qui me paraît plus grave et que démontre cette affaire c’est la naïveté et l’inaction du gouvernement norvégien ». Une provocante analyse qui s’inscrit en totale contradiction avec la ligne officielle impulsée par le Front National. Laquelle veut à tout prix éviter les amalgames d’image entre son discours populiste et nationaliste et des actes meurtriers à connotation xénophobe.
Du crâne rasé au crâne bien fait
les idées courtes doivent faire place à une rhétorique toujours aussi ferme mais plus policée
Cette irruption intempestive du président d’honneur du FN est une illustration symptomatique des obstacles que la stratégie de communication frontiste s’efforce désormais de contourner pour effacer les relents sulfureux qui ont toujours collé aux basques de Jean-Marie Le Pen. Pour augmenter sa percée dans l’opinion publique, sa fille opère depuis plusieurs années un repositionnement où les idées courtes des crânes rasés de skinheads doivent faire place à une rhétorique toujours aussi ferme mais plus policée. Chercheur au CNRS, Gilles Ivaldi résume parfaitement la problématique communicante de la fille de son père (3) : « Marine Le Pen s’est construite sur deux piliers : l’option stratégique de la crédibilité et la présence médiatique ».
De fait, les mots et les thématiques vont à partir de 2006 être beaucoup plus soigneusement calibrés que les éructations ouvertement polémiques de Jean-Marie Le Pen. Ainsi, lorsque Marine Le Pen publie son livre « A contre-flots » (4), elle s’applique notamment à développer une vision dissonante de celle de son pater familias sur la Seconde Guerre Mondiale pour lequel l’occupation nazi n’était « pas inhumaine ». De même en 2009, elle récidive dans sa prise de distance envers la logorrhée paternelle au sujet de la Shoah que Jean-Marie Le Pen avait qualifiée de « détail » de l’Histoire. Au cours d’une émission télévisée, elle réaffirme ne « pas penser » que les chambres à gaz « soient un détail de l’histoire» (5).
Virage sémantique toute !
Aux discours musclés de son père, Marine Le Pen privilégie une ligne moins segmentante
Aux discours musclés de son père, elle privilégie une ligne populiste moins segmentante et réductrice. Pour définir sa rénovation discursive, elle cite volontiers un aphorisme de Georges Bernanos (6) : « Il y a une bourgeoisie de gauche et une bourgeoisie de droite. Il n’y a qu’un peuple ». Dès lors, la sémantique frontiste va s’évertuer à se patiner tout en martelant son inflexible fonds de commerce populiste.
Jean-Yves Camus, chercheur à l’Iris (Institut de Relations Internationales et stratégiques) est convaincu de cette opération de normalisation pour mieux et plus largement irriguer les idées frontistes (7). Pour lui, la communication de Marine Le Pen fonctionne « non pas en ostracisant la radicalité mais en bannissant les provocations radicales. Elle ne demande pas aux militants d’abjurer leur radicalité mais de faire en sorte qu’elle ne soit pas un boulet ».
L’exercice d’équilibrisme rhétorique qu’emprunte le Front National n’en demeure pas moins une cosmétique communicante destinée à rendre fréquentable le parti et le sortir du ghetto politique dans lequel il a été longtemps confiné en dépit de quelques succès électoraux çà et là. Dans leur dernier ouvrage sobrement intitulé « Marine Le Pen » (, les journalistes-essayistes Caroline Fourest et Fiammetta Venner démontent la mécanique verbale de la cheftaine du FN (9) : « La nation sert à maquiller le retour au droit du sang, la République à habiller la préférence nationale, voire la préférence culturelle et la laïcité à réhabiliter l’identité chrétienne ».
Recherche cautions désespérement
En quête de sérieux, le FN a créé son think tank baptisé « Idées-Nations »
La tactique communicante du FN ne procède toutefois pas d’un simple rhabillage du vocabulaire référent du parti. Là où Jean-Marie recourait goulument aux postures « folkloriques » teintées d’agressivité à l’égard des juifs, des immigrés et de la nébuleuse « UMPS » pour exister dans le paysage politique, Marine Le Pen entend crédibiliser son discours plutôt d’agiter le chiffon rouge de la provoc’. Outre une purge des vieux fanas-milis de l’Algérie française et du IIIème Reich dans les instances dirigeantes du FN, elle s’est également entourée d’experts (dont beaucoup souhaitent toutefois demeurer anonymes) issus de la haute administration, du monde de l’entreprise, des intellectuels et des juristes. Ce sont eux qui ont par exemple nourri et argumenté, chiffres à l’appui, la profession de foi du Front National intitulée « 12 étapes essentielles pour sortir de l’euro » (10).
Dans le même registre de gain en crédibilité, voire de notabilisation, le Front National s’est doté depuis septembre 2010 d’un think tank entièrement dédié baptisé « Idées-Nations ». Dirigé par Louis Alliot, le compagnon à la ville de Marine Le Pen, ce club de réflexion vise à agréger les idées issues de personnes de la société civile pour alimenter la plateforme programmatique du FN en vue des élections présidentielles de 2012. Colloques, interventions de personnalités expertes dans leur domaine, rien n’est négligé pour conférer une image de sérieux loin des débordements outranciers de Jean-Marie Le Pen.
Première grosse prise médiatique : l'avocat Gilbert Collard
Enfin, pipolisation de la vie politique oblige, le Front National s’est livré à un mercato de recrues de personnalités célèbres dont la plus emblématique provient sans nul doute du soutien officiel du très cathodique avocat Gilbert Collard. En mai 2011, le vibrionnant homme de loi est le premier à franchir le Rubicon en annonçant publiquement son ralliement à Marine Le Pen (11) : « Je n’ai pas pris ma carte au Front national, mais je suis très ami, et de longue date, avec Marine Le Pen. Je suis mariniste. Mon lien est avec elle ». En agissant ainsi, il brise un tabou qu’un autre bretteur avait déjà bien ébréché en mars 2011. Ce dernier n’est autre que le journaliste et ancien président de Reporters sans Frontières, Robert Ménard. Dans un pamphlet remarqué, le trublion s’insurge contre la petite élite qui « traite les électeurs du FN comme des crétins égarés » (12) et prend la défense de Marine Le Pen. A mesure que la campagne électorale va battre son plein, il ne serait désormais pas surprenant de voir d’autres noms connus rejoindre à leur tour le comité de soutien de Marine Le Pen et servir ainsi la stratégie de respectabilisation du FN.
Appel du pied aux médias
Total look et pleine page dans Paris Match
Cette stratégie s’est en plus doublée d’une médiatique opération séduction de Marine Le Pen. Là encore, il s’agit d’estomper le côté para prêt à en découdre et humour bourru de corps de garde que le père a toujours eu plaisir à imprimer. Pour Marine Le Pen, cela s’est d’abord traduit par un relooking total. Loin d’être superfétatoire, celui-ci entend ainsi afficher l’image d’une femme souriante, moderne (divorcée deux fois et mère de trois enfants), adoptant des tenues plus glamour et féminines et se délestant au passage de plus de 10 kg (13). Autant dire qu’on est loin des caciques à l’air martial et cheveu ras, suintant la naphtaline des vieilles valeurs françaises.
Ce nouveau look a eu tôt fait de décomplexer une partie des médias traditionnels. Autant l’invitation d’un Jean-Marie Le Pen sur un plateau de télévision était inéluctablement précédée d’indignations et de cris d’orfraies de nombreux journalistes, autant Marine Le Pen n’a quasiment aucune difficulté à amadouer les émissions qui comptent (hormis les réfractaires avérés que sont les talk-shows de Michel Drucker et Laurent Ruquier). Là où son père morigénait sans encombre les journalistes et les assommait de blagues graveleuses à tire-larigot, elle joue au contraire la carte de la séduction. Là où son père privilégiait la presse d’extrême-droite pour décocher ses formules à l’emporte-pièce, elle snobe ostensiblement des titres comme Rivarol, Minute et Présent. De même, elle n’a pas levé le petit doigt en 2008 pour continuer à subventionner l’hebdomadaire du parti, National Hebdo en proie à des difficultés financières. Résultat : le titre a déposé le bilan.
Marine Le Pen : moins infréquentable que le père sur les plateaux de TV
Le chercheur Jean-Yves Camus décode cette évolution à 180° à l’égard du monde des médias classiques (14) : « Marine Le Pen n’a pas besoin de la presse d’extrême-droite. Ce sont ses apparitions dans les grands médias qui lui ramènent des électeurs, pas l’éventuel soutien de journaux proches ». Un pari gagnant puisque Marine Le Pen a été invitée deux fois en 2010 dans l’émission politique d’Arlette Chabot sur France 2. C’est encore elle qui a eu les honneurs du tout premier numéro de la nouvelle émission politique de la chaîne publique, « Des paroles et des actes » animé par David Pujadas. L’heure est donc à la détente avec les médias.
Un constat dont se réjouit le directeur de la communication de Marine Le Pen, Alain Vizier (15) : « On est beaucoup moins ostracisé qu’avec le père ». Et côté journalistes, le ressenti est similaire comme le dit l’éditorialiste de RMC Info, Jean-Jacques Bourdin (16) : « Elle est plus accessible que les autres, elle n’a aucune exigence avant une interview, elle ne demande pas qu’on lui communique les sujets abordés. C’est très facile de travailler avec elle ».
Rebonds sur la Toile
Le Web est un pilier de la stratégie de communication du Front National depuis 1997
Les gains d’image glanés par Marine Le Pen constituent en tout cas un sacré atout pour le Front National sur Internet. Premier parti politique hexagonal à avoir créé un site dès 1997, le FN mise énormément sur la viralité du Web et des réseaux sociaux pour assurer son prosélytisme électoral. Le site officiel du parti enregistre ainsi plus de 400 000 visiteurs uniques par mois (16). La page Facebook du FN (17) revendique 27400 membres, loin devant le PS (14995) et Europe Ecologie (10320).
Sur le front numérique, le parti de Marine Le Pen ne se contente pas d’engranger des « friends » mais évangélise à tour de bras en fournissant des contenus à répandre sur les forums généralistes, les sites grand public, les zones de commentaires, bref partout où le message est susceptible d’être lu. Pour Louis Alliot, vice-président du FN, il est une évidence qui ne se conteste pas (18) : « En 2012, la campagne sera numérique. Je pense que sur Internet, il y a moyen de toucher des publics très larges (…) Ce que j’aimerais, c’est réussir à convaincre des personnes qui ne le sont pas ».
Pour transformer cet entrisme numérique, le FN peut déjà compter sur le support très actif de sites particulièrement engagés dans la promotion des thèses frontistes pour ricocher dans les moindres recoins de la Toile. C’est ainsi que le blog « François Desouche » créé en 2005 par un communicant qui se veut anonyme, affiche plus de 10 000 visiteurs quotidiens au compteur (19). Autre site qui mise sur la viralité des propos : Novopress qui se définit comme une agence de presse indépendante et qui n’hésite pas à déposer ses vidéos sur les plus célèbres plateformes d’Internet. Enfin, les fans de Marine Le Pen ont créé un site baptisé Nations Presse.info dont le préambule introductif donne clairement le ton (20) : « Dotée d’un réseau de correspondants, non seulement sur l’ensemble du territoire national, mais aussi sur notre continent européen et au-delà, Nations Presse Info a la ferme volonté de promouvoir au sein de la Mouvance nationale, une réappropriation de l’information au quotidien, débarrassée de carcans idéologiques et philosophiques antinationaux ».
Conclusion – Alors brevet de bonne conduite pour le FN ?
A voir les courbes de popularité actuelles de Marine Le Pen, on pourrait penser de prime abord que la stratégie de communication visant à arrondir les angles d’attaque du Front National a porté ses fruits. Il est d’ailleurs de moins en moins surprenant d’entendre lors de dîners ou de discussions entre amis, des personnes déclarer ouvertement leur sympathie à l’égard de la cheftaine frontiste. Il y a quelques années, cet « aveu » aurait sonné comme une vilenie. Aujourd’hui, Marine Le Pen semble s’être enracinée de manière plus « acceptable » sur l’échiquier politique français à tel point que l’aile droite de l’UMP s’en préoccupe fortement sous la houlette de la « Droite populaire » et ses 35 députés et tente de récupérer une partie de la mise.
Pourtant, dans cette stratégie de respectabilité, c’est le Front National lui-même qui est son propre ennemi. Malgré les débauches d’effort pour apparaître comme un parti « normal », le FN vit régulièrement à ses dépens le célèbre adage : « Chassez le naturel, il revient au galop ». Lors du drame atroce d’Utoya en Norvège, Jean-Marie Le Pen n’a pas été le seul à déborder du cadre dans lequel sa fille aimerait mouler l’appareil. Haut cadre du FN et conseiller de Marine Le Pen, Laurent Ozon n’a pas hésité à publier sur son fil Twitter ce qu’il fallait voir dans cet attentat : «Expliquer le drame d’Oslo : explosion de l’immigration : [multipliée par six] entre 1970 et 2009 » soit une « corrélation positive » avec les « tensions intercommunautaires en Norvège » (21), déclenchant ainsi un tollé d’indignation.
Le fil Twitter de Laurent Ozon à propos d'Oslo (capture Rue89)
Sur le même sujet, Jacques Coutela, membre du Front National a été encore plus loin. Sur son blog baptisé « La valise ou le cercueil » (sic !), le militant frontiste a posté un hommage (supprimé par la suite) à Anders Breivik présenté comme un « résistant », « une icône », « le premier défenseur de l’Occident », ou encore un « Charles Martel 2 ». Quelques jours plus tard, l’impétrant récidive en écrivant cette qu’Anders Breivik n’était pas « une icône, mais simplement un visionnaire face à la montée de l’islamisation de l’Europe »(22).
Or, le Front National n’en finit pas d’accumuler les dérapages au fil du temps. Ainsi en avril 2011, Marine Le Pen a dû exclure le conseiller régional Alexandre Gabriac après que des photos le montant en train de faire le salut nazi ont circulé publiquement. Plus récemment, deux autres élus FN ont posé problème. Candidat aux dernières cantonales à Reims, Thierry Maillard se voit reprocher la création d’une affiche électorale ayant repris la photo d’un adolescent blond des jeunesses hitlériennes. Conseiller municipal à Vénissieux, Yvan Benedetti n’a pas hésité à se déclarer « antisioniste, antisémite et antijuif » (23) devant des étudiants en journalisme. Et la liste est loin d’être close.
Autant dire le plan com’ de réhabilitation du Front National aura bien du mal à oublier le code génétique d’un parti dont la xénophobie a toujours été le fonds de commerce. Il conviendrait simplement que cela soit un peu plus souvent rappelé et remis dans le contexte plutôt que de se contenter de faire de Marine Le Pen, une égérie médiatique.
Sources
(1) – Sondage Harris Interactive pour Marianne realize du 3 au 5 juin 2001 auprès de 1449 personnes
(2) – B.V – « Jean-Marie Le Pen ressort les gros sabots » – FranceSoir.fr – 30 juillet 2011
(3) – Isabelle Ficek – « Marine Le Pen, au nom du père » – Les Echos – 12 janvier 2011
(4) – Marine Le Pen – A contre-flots – Editions Grancher – avril 2006
(5) – « Détail : Marine se désolidarise de son père » – Libération.fr – 28 mars 2009
(6) – Saïd Mahrane – « La hantise de l’Elysée » – Le Point – 7 octobre 2010
(7) – Renaud Dély – « Pourquoi elle est si dangereuse » – Le Nouvel Observateur – 23 juin 2011
( – Caroline Fourest et Fiammetta Venner – Marine Le Pen – Grasset – juin 2011
(9) - Renaud Dély – « Pourquoi elle est si dangereuse » – Le Nouvel Observateur – 23 juin 2011
(10) – R. Ro – « De très discrets conseillers » – L’Express – 15 décembre 2010
(11) – Guillaume Perrault – « Gilbert Collard se rallie à Marine Le Pen » – Le Figaro.fr – 11 mai 2011
(12) – Marie Guichoux – « Dans les filets de Marine ? » – Le Nouvel Observateur – 31 mars 2011
(13) – Olivier Beaumont – « Le match Le Pen – Gollnisch » – Le Parisien – 17 décembre 2010
(14) – « Les torchons brûlent » – Les Dossiers du Canard Enchaîné – juillet 2011
(15) – « La fête de gondole » – Les Dossiers du Canard Enchaîné – juillet 2011
(16) – « A tu et à Toile » – Les Dossiers du Canard Enchaîné – juillet 2011
(17) – Guillaume Champeau – « Le FN est le 1er parti sur Facebook » – Numerama.com – 5 janvier 2011
(18) – « A tu et à Toile » – Les Dossiers du Canard Enchaîné – juillet 2011
(19) – Ibid.
(20) – « Qui sommes-nous » – http://www.nationspresse.info
(21) – Dominique Albertini – « Jean-Marie Le Pen met sa fille dans l’embarras » – Le Journal du Dimanche – 31 juillet 2011
(22) – « Attentats d’Oslo : un membre du FN suspendu pour apologie de Breivik » – Le Monde.fr – 26 juillet 2011
(23) – Olivier Beaumont – « Marine Le Pen fait le ménage » – Le Parisien – 29 juin 2011
A lire en complément :
- Visiter le site des étudiants de l’école de journalisme de Lille qui publie notamment une cartographie très détaillé de la blogosphère d’extrême droite : http://transeuropeextremes.com/porte-voix/cartographie-extreme-droite-fachosphere/
- Caroline Fourest et Fiammetta Venner – Marine Le Pen – Grasset – juin 2011
- Nathalie Kosciusko-Morizet – Le Front Antinational – Les Editions du Moment – juin 2011
- Visiter le site Elus 2.0 pour en savoir plus sur l’extrême-droite et sa présence sur Internet
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front national
Les tourments de Farid Smahi « l’arabe du FN » Par Loïc H. Rechi, photo Vincent Desailly - article paru dans Snatch #07, avril-mai 2011
Après une quinzaine d’années passées à servir le Front National, Farid Smahi, Français d’origine algérienne, était débarqué par Marine Le Pen suite à la grand-messe du parti d’extrême droite. Rencontre triste avec un ex-joueur de waterpolo qui s’est sans doute trompé d’équipe.
«- Vous en êtes où aujourd’hui ?
- Aujourd’hui, je suis un homme libre, profondément déçu.
- Et vous allez faire quoi maintenant ?
- Je ne sais pas. Je pense que j’ai assez d’expérience politique. Je suis assez connu. Je souhaite bon vent à Marine.
- D’accord, mais vous avez de la rancoeur non ?
- Oui, elle avait une occasion extraordinaire à travers moi. Ce qu’on appelle la diversité. Tous mes amis m’appellent et me disent «non ce n’est pas possible«. Je n’ai même pas eu le droit à un conseil de discipline extraordinaire. Non, j’ai juste reçu une lettre. « T’es viré ».
- Et vous espérez toujours qu’on vous reprenne en fait ?
- (Long silence) Non je crois que la page est tournée, incontestablement. Elle n’avait pas intérêt à ce que je devienne son ennemi. Je suis une bête blessée. Mais attention, je ne suis pas n’importe quelle bête. »
Aussi loin qu’on puisse retrouver sa trace médiatique, quelque part au début des années 90, Farid Smahi a toujours fait preuve d’une constance absolue. Il suffisait de pointer un objectif et un micro dans sa direction pour que l’éclat au fond de l’oeil devienne incandescent, le débit se fasse fluide et le propos hermétique à toute contradiction. L’odeur du journaliste et la vue des caméras ont toujours transcendé l’individu. Farid Smahi fonctionne comme un organisme autotrophe, à la différence près que son processus personnel de photosynthèse se produit lorsqu’on braque une caméra sur lui. Cet amour immodéré des objectifs est pourtant le vice qui l’a perdu. Le 16 janvier 2011, sous le regard de tout ce que pays compte de journalistes politiques, il commet son plus grand coup d’éclat médiatique depuis l’annonce de son engagement avec le Front National presque quinze ans plus tôt. Lui le fidèle de Jean-Marie Le Pen; lui le type qui a servi de « caution beur » à un parti nauséabond; lui l’interlocuteur privilégié avec les harkis et la communauté musulmane – dans une certaine mesure – se désintègre littéralement en vol.
Au milieu de la cohue, un cyclone déboule, furibard contre de Marine Le Pen et ses proches conseillers. Après une décennie et demi de loyaux services, il vient d’apprendre entre deux conférences qu’il n’est pas reconduit au Bureau Politique du Front National, l’organe réflectif et décisionnel du parti. Alors quitte à rendre les armes, autant s’offrir un baroud d’honneur digne d’un scorpion encerclé par un mur de flammes bleu blanc rouge. Farid Smahi « le boxeur » tel qu’il se définit, vide son sac devant un parterre de plusieurs dizaines de journalistes et de membres du FN et crie sa rage contre Marine qu’il accuse de l’avoir sacrifié sur l’autel de la lutte contre l’islam. Puis avec un trémolo dans la voix, il s’en va non sans un ultime commentaire lourd de sens. « En 1998, le Front National était bien content d’avoir le bougnoule de service. On ne me jette pas comme ça, on me parle. Je suis un être humain de chair et de sang. »
Deux mois plus tard, le brun aux larges épaules habillées d’un costard trois pièces qui s’assoie en face de moi dans un café-restaurant de la place de la République est emprunt de précautions. Il n’a plus la lueur du combattant au fond de l’oeil. Pas plus que l’assurance et l’envie de combattre. A cinquante-sept ans, Farid Smahi est un homme brisé, laissé sur le bord de la route par le panzer Marine Le Pen. Mais le gaillard l’a bien cherché et vit une version moderne de la tragédie faustienne. S’il en est là aujourd’hui, c’est parce que sa volonté d’obtenir un poste d’élu à tout prix l’a poussé à conclure un pacte contre-nature avec Jean-Marie Le Pen, le Méphistophélès de l’extrême-droite. Smahi l’a appris à ses dépends, on ne joue pas impunément avec le feu sans se brûler.
Du water-polo au cheval de Troie
Issue d’une famille prolétarienne portée par un père qui a combattu les Nazis, la carrière de Farid Smahi débute assez loin des bassins de l’extrême-droite, plus exactement dans des piscines municipales du côté de Lyon. Après une vie de sportif de haut de niveau qui le mène en équipe de France de water-polo vers la fin des années 70, il enchaine sur une fonction d’éducateur et devient entraineur de l’équipe de Boulogne-Billancourt. Parallèlement, il s’investit dans le mouvement associatif, au sein de France-Plus, une association qui réunit des jeunes français d’origine maghrébines et notamment des enfants de Harkis comme Farid. Au sein de cette association qui mène une campagne vigoureuse pour présenter des candidats aux élections municipales au début des années 90, Farid intègre les rudiments de la rhétorique politique, développe l’embryon des idées qui ne le quitteront plus et croise régulièrement des types comme Julien Dray, Malek Boutih ou Harlem Désir. Devenu responsable du comité parisien, le gars est globalement stigmatisé au sein du mouvement et se voit régulièrement taxé de militant de droite – lui qui se considère encore de gauche. Il finit par claquer la porte avec fracas en 1993 – une vieille habitude – non sans signer au préalable une tribune dans le Quotidien de Paris qui marque le point de départ d’une longue descente aux Enfers. Dans celle-ci, Smahi dénonce l’ostracisme des partis politiques à l’égard des beurs et la « confusion » entre « honnêtes familles françaises d’origine immigrée » et « étrangers plus ou moins marginaux, délinquants ». Il ne le sait probablement pas encore mais une bonne partie des éléments de langage qui vont faire sa marque de fabrique pendant les dix-huit années suivantes sont déjà là.
Dans la foulée de son départ, il monte sa propre association « Arabisme et Francité », signe deux ouvrages dont le remarqué et provocateur Faut-il brûler les Arabes de France? et devient même chroniqueur occasionnel pour Le Figaro. Chaque page, chaque colonne, chaque ligne sont utilisées pour défendre ses idéaux de patriote français pro-palestinien déçu par la manière dont les gouvernements successifs – et la gauche en particulier – ont échoué selon lui à intégrer les populations d’origines étrangères. Mais en se posant en fervent défenseur de la suppression de la binationalité, Smahi se trouve un combat qu’il placera désormais au dessus de tout. Pour justifier son obsession sur un thème qui a contribué à le faire connaitre dans les arcanes du pouvoir, Farid Smahi tire sur ce bon vieux ressort de la peur. « Menace en cas de guerre », « Cheval de Troie », aucune expression n’est trop forte à yeux pour définir son aversion pour les individus dotés de deux nationalités, marquant toujours une différence entre « les honnêtes immigrés » et « ceux qui profitent du système ». Farid le gouailleur vomis les binationaux par tous les trous et ne se prive pas de le souligner à outrance dans ses livres ou ses chroniques publiées dans le quotidien de droite à la maquette bleutée, avec une préférence marquée pour ceux d’origine maghrébines ou israélienne.
Dans la gueule de Cerbère
A force de jouer avec le feu, Smahi finit par allumer un brasier un jour de 1997. Il propose à Jean-Marie Le Pen de déjeuner avec lui, selon ses propres mots pour « savoir s’il voulait jeter les arabes, les noirs, les juifs à la mer, une fois au pouvoir. » Les deux hommes passent deux heures à table à échanger, à se trouver des points de convergences. Smahi tombe ainsi complètement sous le charme du vétéran des guerres d’Indochine et d’Algérie à tel point qu’il en parle encore aujourd’hui comme d’un deuxième père. Accablé par le milieu politique pour avoir partagé le gueuleton interdit, meurtri des accusations qui lui sont faites, l’ancien sportif rumine sa rage et accepte finalement le marché que l’on sait, un pacte qui lui coûte au passage un divorce et de nombreuses amitiés. Les conséquences seront telles qu’à compter de 1998, il ne reverra plus ses deux premiers enfants. Mais devenu élu au conseil général d’Ile de France, Smahi grimpe les échelons dans le parti, rentre au Bureau Politique et accède au trône de la fédération de l’Essonne même s’il essuie parfois les saillies racistes de certains membres de la frange megretiste, non sans se défendre. Devenu le garant maghrébin du parti, il fait tout pour se rendre indispensable et va jusqu’à emmener Jean-Marie Le Pen sur la dalle d’Argenteuil en 2007, à trois semaines de la présidentielle, pour faire un pied de nez à Sarkozy et son fameux discours sur le Kärcher. Tout aussi actif dans l’ombre, il oeuvre notamment aux côtés de Jany Le Pen et Jean-Michel Dubois au sein de l’association « SOS Enfants d’Irak » – affiliée au parti – qui achemine des médicaments pour les enfants irakiens malades.
Quand la question de la succession du Saint-Père commence à se poser, Smahi se place instinctivement du côté de la fille plutôt que de celui de Bruno Gollnisch, le bras droit. Jusqu’au fameux congrès de Tours de janvier dernier donc. A cette occasion, Smahi, persuadé de conserver son poste au Bureau Politique décide contre toute attente de soutenir Gollnisch. Face à lui, attablé un jeudi matin dans ce café sans âme de la Place de la République, je lui demande sans pincette comment peut-on faire un calcul aussi mauvais en ayant plus de vingt ans de politique dans les pattes. Le gaillard, les yeux embrumés, la voix emplie de tristesse me répond simplement « De par sa fidélité, je ne voulais pas que Bruno fasse un mauvais score. » La suite est connue. Smahi apprend son éviction entre deux discours, pète son câble, déverse un lot d’inepties sur un complot juif et s’auto-exclus du parti, donnant à Marine – sans pitié – un motif inespéré pour se débarrasser d’un élément devenu obsolète, un frontiste qui a échoué à séduire la population française d’origine arabe.
Après avoir laissé Smahi – plus par tristesse pour lui que par mimétisme – je me suis laissé envahir à mon tour par un sentiment confus. J’ai marché vers Goncourt, un peu hagard, en pensant à ce type complètement paumé, à sa détresse qui m’a sincèrement fait de la peine. Aujourd’hui, Farid Smahi est logiquement empli de rancoeur contre ses prétendus amis frontistes d’hier, contre les Jean-Marie Le Pen et les Bruno Gollnisch qui ne l’ont jamais rappelé depuis. A ce ressentiment se mêlent sans doute aussi des regrets douloureux comme de l’eau de mer qu’on applique sur une plaie à vif; c’est qu’à cinquante-sept ans, il est sans doute trop tard à pour recommencer une carrière politique. Farid Smahi est aujourd’hui un individu à la dérive qui défend encore certaines idées par automatisme mais donne le sentiment de ne plus savoir où il en est, allant jusqu’à louer les qualités d’un Nicolas Dupont-Aignan, cinq minutes après m’avoir lu une citation d’un Alain Soral réussissant l’exploit de placer « complot juif », « francs-maçons » et « conflit des civilizations » en trois phrases. Smahi le dit lui-même, il est une bête blessée. Mais là, assis face à Smahi, on croit entrevoir au fond de ses yeux le petit garçon qui a grandi à Lyon et a fait une grosse bêtise. On en viendrait presque à lui souhaiter le droit à la rédemption, le droit de purger ses erreurs et repartir sur un bon pied, du bon côté. Au cours d’un autre entretien, c’est finalement Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite française, qui s’est chargé d’abattre la bête verbalement. « Ses tentatives de capter une partie de l’électorat d’origine arobo-musulmanes ont complètement échoué. Il ne faut pas être grand sorcier pour savoir pourquoi.Quand on est effectivement d’origine maghrébine et qu’on devient non pas seulement militant du Front mais un élu pendant aussi longtemps, on finit quand même par se poser la question de savoir à quoi on sert ? Visiblement ou il ne se l’est pas posée, ou la réponse qu’il a apporté était pas la bonne. » L’histoire de Farid Smahi est peut-être simplement celle d’un type qui se serait fourvoyé sur la manière de tirer profit de son intelligence.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front national
Marine Le Pen : "Les curés devraient rester dans leur sacristie" Olivia Elkaim et Michel Cool - publié le 16/06/2011
La présidente du FN, qui ne réfute pas le principe de laïcité, stigmatise les prises de position des évêques sur les immigrés et les accuse de faire de la politique.
Vous êtes en rupture par rapport à l’ancien FN. Toutefois, en ne vous opposant pas au droit à l’avortement, vous avez choqué votre électorat traditionaliste. Avez-vous encore besoin des catholiques ?
Je n’ai pas une vision communautariste de la politique. Je défends tous les Français et ne cherche pas à séduire les uns ou les autres en fonction de leur religion ou de leur origine. Je ne crois pas que les catholiques se soient détournés de moi. Beaucoup partagent la même vision que moi sur ces sujets : nous sommes aujourd’hui face à une véritable incitation à l’avortement. L’État ne met pas les femmes en condition de pouvoir conserver leur enfant. On doit revenir au texte de la loi Veil, à l’avortement comme exception. Nous devons tourner la société française vers la vie. L’enfant ne doit plus être considéré comme une charge, mais comme une chance. Mais annuler la loi Veil serait inapplicable. Dans la classe politique, personne ne le réclame.
Vous utilisez beaucoup le terme « laïcité ». Ne craignez-vous pas que cela vous éloigne davantage des traditionalistes, attachés au rappel des racines chrétiennes de la France ?
En quoi est-ce contradictoire ? J’ai plaidé pour que les racines chrétiennes de la France soient inscrites dans la Constitution européenne. Elles fondent les principes de la République française : « Liberté, Égalité, Fraternité », concepts qui ne sont pas partagés par d’autres religions. La laïcité est un moyen utilisé à l’issue d’une histoire sanglante, pour que la religion ne soit plus un sujet de conflit et puisse être exercée librement dans notre pays sous un certain nombre de conditions. Tout le monde les a acceptées. Mais elles sont remises en cause aujourd’hui par des fondamentalistes musulmans.
Les catholiques assument-ils suffisamment leur identité dans notre société ?
Il y a un retour de l’identité catholique. Pendant longtemps, celle-ci a été ringardisée, méprisée, humiliée, moquée. Les jeunes générations ont le désir de vivre leur foi au grand jour, de défendre leurs convictions.
Comment l’expliquez-vous ?
Peut-être y a-t-il une exacerbation de l’identité religieuse liée à la visibilité de l’identité musulmane.
Le fait religieux est donc pour vous une affaire sérieuse, à prendre en compte ?
Oui, mais je crois aussi que la loi sur la laïcité est un bon équilibre.
Le courant maurrassien contestait cela. Ne faites-vous pas une révolution copernicienne de votre parti en prônant ainsi la laïcité ?
La laïcité s’est mise en place dans des conditions d’exceptionnelle brutalité. Mais elle a plus de 100 ans. On était arrivé à un équilibre où chacun vivait sa religion, où il y avait un respect entre espace public et privé. Il ne faut pas faire de combat d’arrière-garde. On n’est pas en 1905. La laïcité n’est pas de la même nature. Ça ne date pas de Marine Le Pen. Jean-Marie Le Pen, tout en glorifiant l’histoire de France et Jeanne d’Arc, a toujours dit que le parti était aconfessionnel.
Jeanne d’Arc est une sainte patronne de la France…
Je l’ai dit dans mon discours du 1er mai. C’est une sainte catholique et héroïne nationale. J’ai même appelé ma fille Jehanne.
Vous avez donc été sensible à la notion de laïcité positive de Nicolas Sarkozy ?
La laïcité n’a pas à être positive ou négative. Ce n’est pas un combat contre les religions. Elle ne peut pas non plus être le support d’une religion qui devrait accéder à égalité avec celle qui fonde notre civilisation. Les seuls qui dans les faits s’opposent à la laïcité ou la contestent, ce sont les fondamentalistes musulmans. Ce serait les fondamentalistes bouddhistes, je le dirais aussi. D’aucuns me rétorquent : « Et les catholiques traditionalistes, alors ? » Eh bien, ceux-ci ont parfaitement admis le concept de laïcité. Ils ne s’approprient pas la voie publique.
Ils ont parfois fait des occupations illégales d’églises.
Oui, et ils ont été condamnés en paroles sur ces sujets.
Les enquêtes montrent que le vote catholique est loin de vous être acquis. Comment l’expliquez-vous ?
Ce n’est pas étonnant puisque de nombreux curés sont devenus des responsables politiques ! Certains s’expriment dans des termes profondément injustes et très accusatoires sur le programme du Front national. Le clergé français a pris des positions éminemment politiques de lutte contre le FN. Il est sorti de son rôle et transmet des préjugés qui vont à l’encontre des principes qu’il devrait défendre.
Vous semblez agacée par les interventions de l’épiscopat sur les Roms ou la bioéthique ?
Les curés devraient rester dans leur sacristie, surtout quand on voit leurs résultats. Une partie de l’effondrement moral de nos sociétés, de l’avancée de l’individualisme et du consumérisme, est liée à l’affaiblissement de l’Église. Si les prêtres s’occupaient de leurs ouailles plutôt que de politique, cette situation serait probablement réversible.
Vous leur reconnaissez donc une certaine influence…
Bien entendu ! Je constate aussi leur perte d’influence. Leur influence doit s’exprimer dans le cadre de leur responsabilité
religieuse.
Vous discutez avec des évêques, des membres de l’épiscopat ?
Non, car on a été ostracisés par le clergé pendant de nombreuses années. J’ai tout de même le sentiment que les nouvelles générations de prêtres ne sont pas aussi idéologues que leurs aînés.
La préférence nationale, le discours anti-immigrés s’accordent mal des valeurs d’accueil prônées dans l’Évangile, comment gérez-vous ce paradoxe ?
Je ne tiens pas un discours anti-immigrés ! Cela fait 40 ans que nous répétons que nous ne nous en prenons pas aux immigrés, mais à la politique d’immigration, phénomène économique, géopolitique choisi, contraire aux intérêts de notre pays. Quelles que soient la forme de l’immigration et son origine, cela revient au même sur les finances publiques. Le fait que cette immigration vienne de pays de cultures différentes de la nôtre crée des problèmes supplémentaires. Il n’y a donc pas de paradoxe. Quant à la préférence nationale, elle consiste à accorder des avantages économiques à ceux qui ont la nationalité française. En quoi est-ce critiquable ? C’est appliqué dans d’autres pays comme la Suisse, le Maroc. À compétence égale, on donne un avantage aux Français dans l’accès à l’emploi, au logement social, aux aides sociales.
La notion de terre d’asile n’est-elle pas bafouée ?
La France a longtemps accueilli des dissidents politiques, des écrivains maudits. Mais, aujourd’hui, la France accueille légalement 200 000 personnes par an sans compter les clandestins. Elle compte aussi 5 millions de chômeurs, 18 millions de gens vivant sous le seuil de pauvreté. Moi, responsable politique, je dis : continuer à importer des chômeurs se fait selon un processus qui m’apparaît pour le coup totalement contraire aux enseignements de l’Église. C’est une sorte de nouvel esclavagisme. On va chercher dans les pays pauvres les masses qui vont peser sur les bas salaires, parce qu’elles ont des moyens limités pour défendre leurs intérêts. Je suis dans une démarche de respect des hommes. Il faut leur dire : nous n’avons plus rien à vous offrir, car notre peuple se trouve dans une très grande souffrance.
Votre politique valorise la notion de vie. Or vous voulez rétablir la peine de mort…
Je comprends que des gens soient opposés à la peine de mort par conviction religieuse. Mais l’Église a toujours fait la différence entre la vie innocente et la peine de mort appliquée en condamnation des crimes les plus violents. L’Église ne s’est jamais opposée à l’existence de la peine de mort lorsqu’elle était encadrée.
Jean Paul II et Benoît XVI se sont engagés pour l’abolition…
Les deux derniers papes représentent un moment très court de l’histoire de l’Église… C’est leur conviction, bon, très bien. En l’occurrence, il y a beaucoup de pays catholiques qui appliquent la peine de mort. Je suis réticente à mettre sur le même plan des assassins les plus épouvantables et le respect dû à la vie innocente enseigné dans notre religion. Mais je tiens compte de votre remarque, et c’est pour cela que cette mesure ne pourrait faire l’objet que d’un référendum.
Sur un sujet aussi passionnel ?
Et alors ? Le peuple n’est-il pas assez mature pour participer à ce débat ? Il faut rendre la parole au peuple ! Le débat sur l’effondrement de l’échelle des peines lié à la disparition de la peine de mort est un vrai débat. On nous a vendu la perpétuité réelle. Or, elle n’a jamais existé.
Le clergé vous a beaucoup combattu vous, votre famille et le FN. Êtes-vous toujours croyante ?
Heureusement que le clergé n’a pas atteint ma foi ! Je suis absolument croyante, mais je suis un peu fâchée avec l’Église. Du coup, je suis une catholique de parvis. Je ne dois pas être la seule en France. Je vais à l’église pour les grandes occasions, mariages, baptêmes, Noël et Pâques. Mes enfants sont baptisés, et ils ont fait leur communion.
Au-delà de Jeanne d’Arc, quel est votre saint préféré ?
Saint Antoine de Padoue, car je perds souvent des choses, et Saint Louis, car j’ai un amour immodéré pour la justice.
Aimeriez-vous rencontrer Benoît XVI, et que lui diriez-vous ?
Bien sûr ! Je parlerais avec lui de notre civilisation, des dangers qui pèsent sur elle par l’effet des deux nouveaux totalitarismes du XXIe siècle, après le nazisme et le communisme du XXe : le mondialisme et l’islamisme. D’un côté, le fondamentalisme religieux ; d’un autre côté, cette loi du commerce qui écrase tout, notamment par l’idée que tout est à vendre et que tout est à acheter.
Qui était Charles Maurras ?
Proche du nationaliste Maurice Barrès et influencé par le positivisme d’Auguste Comte, Charles Maurras (1868-1952) dirigea le journal L’Action française qui fédéra les mouvements d’extrême droite dans les années 1930, puis soutint le régime de Vichy. Contrerévolutionnaire et antidreyfusard, l’intellectuel prônait un antisémitisme d’État. Bien qu’agnostique, il concevait l’Église catholique, sa hiérarchie et l’élite cléricale comme le socle indispensable d’une société idéale. Ces thèses furent condamnées par le pape Pie XI en 1926.
ÉDITORIAL
Trompe-la-foi Jean-Pierre Denis - publié le 16/06/2011
La condamnation de l’Action française par Pie XI, en 1926, a marqué un tournant historique de l’Église. Ce pape ne manquait pas de courage, tant les idées de Charles Maurras avaient fini par imprégner une bonne partie du clergé et de l’opinion catholique, surtout après la séparation entre l’Église et l’État. Oui, mais voilà : pour Pie XI, le catholicisme de l’Action française était un trompe-l’œil, et même un trompe-la-foi. Le « natio nalisme intégral » n’a jamais été qu’un paganisme. Il assigne à l’Église catho lique – au mieux – un rôle de « soutien de l’ordre ». On ne saurait se situer plus loin de l’Évangile, cette insubordination de la conscience. Ajoutons ici le mot du cardinal Andrieu, archevêque de Bordeaux, en cette même année 1926 : « Catholiques par calcul et non par conviction, les dirigeants de l’Action française se servent de l’Église, ou du moins ils espèrent s’en servir, mais ils ne la servent pas. »
Pourquoi revenir sur ce point d’histoire ? Parce que, passez-moi l’expression, ce n’est pas « un point de détail ». C’est un point d’actualité. Le catholicisme qu’évoque Marine Le Pen se révèle plus proche de celui de Maurras qu’elle ne voudrait le faire croire. C’est un catholicisme un peu particulier, très anticlérical, en somme. L’histoire de la chrétienté lui fait au mieux un joli décor, à condition d’en évacuer ce qui dérange. Dès qu’il rencontre une opposition formulée au nom de la foi, il se cabre. Pour le reste, il n’en fait qu’à sa guise. Les curés ? À la sacristie ! Les évêques ? Qu’ils se mêlent de leurs affaires ! L’Évangile ? Quel Évangile ?
Voilà comment, entre cynisme et candeur, Marine Le Pen peut tenter de faire vibrer la corde sensible tout en avouant sa distance avec l’Église. En somme, rien n’a changé. La seule différence, c’est que la nouvelle présidente du Front national a sérieusement déçu la mouvance lefebvriste que chérissait son père et qui le lui rendait si bien. Elle l’a fait par esprit de génération, et aussi pour ratisser plus large, dans une époque où l’on peut se dire de culture chrétienne sans connaître grand-chose au message de l’Église. D’où le malaise de certains militants intégristes interrogés par La Vie, et que l’on découvre fort peu marinistes. Ils en voulaient plus, par conviction. Ils en ont eu moins, par opportunisme.
Après avoir convoqué pour mémoire la parole de Pie XI, point trop n’en faut, sans doute. Mais il s’est passé à Pentecôte un événement trop peu relayé. Cet événement illustre à lui tout seul la distance entre les populismes xénophobes qui fleurissent un peu partout en Europe et le catholicisme tel qu’il se comprend lui-même en ce début de millénaire. À l’initiative notamment de nos amis de la communauté de Sant’Egidio, Benoît XVI a reçu au Vatican 2 000 Roms et Sintis venus de tout le continent. Les Roms, on l’oublie trop volontairement, sont pour la plupart chrétiens et très croyants. Les recevoir, c’est donc rappeler une évidence : les marginaux de l’Europe ne peuvent être, comme l’a dit Benoît XVI, « aux marges de l’Église ».
C’est la première fois qu’un pape osait un tel geste. Benoît XVI n’a pas voulu faire là de la politique. Mais cet événement spirituel intervient dans un contexte très tendu, depuis quelques mois, sur cette question et sur toutes les questions migratoires. Notamment, en France et en Italie. Nous ne tomberons pas ici dans le travers des récupérations partisanes que nous dénonçons par ailleurs. Et pourtant ! Maurras écrivait que la république est « le règne de l’étranger ». L’Église rappelle à temps et à contretemps que l’étranger, c’est le Christ. Et tant pis si cela nous coûte de le savoir en ce temps de peur et d’inquiétude sociale.
nico37- Messages : 7067
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Re: Front national
Présidentielle 2012: la galaxie de Marine Le Pen Créé le 11/08/2011 à 16h48 -- Mis à jour le 15/08/2011 à 11h18
SOUTIENS - A l'occasion de la présidentielle, «20 Minutes» fait le point sur les réseaux et soutiens des principales têtes d'affiche de la future élection...
Les «gars de la Marine», comme elle aime à les appeler, trustent désormais tous les postes d’importance à la direction du parti. Soutien fort, Louis Aliot, son compagnon, vice-président du parti, est en charge du projet. Autre mariniste important, Bruno Bilde qui occupe les fonctions de chef de cabinet.
Steeve Briois est l’homme fort du FN à Hénin-Beaumont. Après avoir été proche du «félon» Mégret, il est devenu un inconditionnel de la benjamine du «président». Il a été promu secrétaire général du parti.
Wallerand de Saint-Just est à la fois le trésorier et l’avocat du parti. Un pion essentiel dans la mécanique du FN. Christine Arnautu est une alliée de poids en Ile-de-France. Elle est la vice-présidente en charge des affaires sociales.
Marine Le Pen peut compter sur l’appui de son père. Le vieil homme n’est pas toujours d’accord avec la nouvelle orientation du parti, notamment lorsqu’il s’agit de sanctionner des hommes appartenant aux mouvements les plus extrémistes. Mais sa fidélité envers sa fille est infaillible. Bruno Gollnisch peut en témoigner.
Enfin, Me Gilbert Collard est la caution people des soutiens à Marine Le Pen. Pour l’heure, il est tout seul.
nico37- Messages : 7067
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Re: Front national
FN : Laurent Ozon, un cadre du parti, prend la porte
Laurent Ozon, membre du bureau politique du Front national depuis janvier dernier, a décidé de quitter le parti de Marine Le Pen. Peut-être le dernier acte d'une polémique qui l'avait vu expliquer la tuerie d'Oslo par l'immigration croissante en Norvège.
Le bureau politique du FN perd un de ses membres. Laurent Ozon, chargé de l'écologie au sein du parti, a annoncé dimanche sur son compte Twitter qu'il avait « démissionné hier (samedi) en soirée de toutes (ses) fonctions auprès de Marine Le Pen et dans le cadre du FN ». Et d'ajouter, lapidaire : « Effet immédiat. Communiqué demain ». Démission spontanée ou contrainte ? Le chef d'entreprise de 44 ans n'a pas précisé les raisons de son départ mais beaucoup supputent déjà que son analyse de la tuerie norvégienne d'Anders Breivik lui aura été fatale.
Juste après les faits, Laurent Ozon avait expliqué le massacre d'Oslo par « l'explosion » de l'immigration dans ce pays, ce qui lui avait valu un tirage d'oreilles par Marine Le Pen. Rien en comparaison de la punition requise contre Jacques Coutela : ce candidat FN au dernières cantonales avait été suspendu pour avoir diffusé sur son blog un texte faisant l'apologie de Breivik. Pas de sanction pour Ozon donc, juste un « rappel de la ligne du parti », avait-il alors commenté.
Une ligne « dédiabolisée » et sans polémiques inutiles, peut-être trop timorée à ses yeux. Il avait notamment reproché au FN marinisé sa « stratégie du hérisson » dans une réaction pour le site de Marianne. Celui qui se présente comme un écologiste tendance localiste ne sera pas resté au bureau politique plus de huit mois.
Les responsables du FN n'étaient pas joignables ce dimanche après-midi pour commenter l'affaire.
Laurent Ozon et le manque de liberté d'expression au FN
Conseiller de Marine Le Pen et membre du bureau politique du Front national, Laurent Ozon a quitté ses fonctions dimanche. Lundi, il a justifié son geste par le manque de liberté d'expression au sein du parti d'extrême-droite.
Laurent Ozon, chargé de l'écologie au sein du parti, a annoncé dimanche sur son compte Twitter qu'il avait « démissionné hier (samedi) en soirée de toutes (ses) fonctions auprès de Marine Le Pen et dans le cadre du FN ». Et d'ajouter, lapidaire : « Effet immédiat. Communiqué demain ». Point.
Laurent Ozon ne donnait pas vraiment d'explication sur son départ. Mais l'on se doutait bien de ce qui avait poussé ce cadre du parti à prendre la porte. Son analyse de la tuerie norvégienne d'Anders Breivik lui aura été fatale. Juste après les faits, Laurent Ozon avait expliqué le massacre d'Oslo par « l'explosion » de l'immigration dans ce pays, ce qui lui avait valu un tirage d'oreilles par Marine Le Pen. S'il n'avait fait l'objet d'aucune sanction, la présidente du FN lui avait rappelé « la ligne du parti ».
Une hypothèse confirmée par l'intéressé lui-même lundi sur RTL. Et Laurent Ozon de regretter le manque de liberté d'expression au sein du parti dirigé par Marine Le Pen, conséquence directe, selon lui, de l'entreprise de « dédiabolisation » du FN entamée par la présidente.
« Le FN s'est donné pour objectif de prendre le pouvoir. Et pour prendre le pouvoir, il faut peut-être pouvoir éviter d'aborder un certain nombre de sujets. C'est une stratégie, on verra ce qu'elle donne, a déclaré Laurent Ozon. Je pense que face à la brutalité de la situation dans laquelle nous nous trouvons tous, on ne peut pas régler un problème si on n'a pas fait un diagnostic correct et si on n'a pas la liberté de pouvoir s'exprimer dessus. » Marine Le Pen appréciera.
FN : le malentendu Laurent Ozon
C'est ce qui s'appelle un passage fulgurant au FN. Propulsé directement au bureau politique ( l'instance de direction ) du Front national lors du congrès de Tours, mi- janvier 2011, sur la seule volonté de Marine Le Pen, tout juste intronisée présidente, Laurent Ozon en claque la porte sept mois plus tard, au coeur du week end du 15 août.
C'est Laurent Ozon lui-même qui a rendu publique sa décision via son compte twitter, dimanche 14 août. "J'ai démissionné hier en soirée de toutes mes fonctions auprès de Marine Le Pen et dans le cadre du FN. Effet immédiat. Communiqué demain". Lundi 15 août dans l'après-midi, son portrait avait disparu de la galerie de photos du bureau politique sur le site officiel du FN.
Dans l'organigramme du FN, M. Ozon occupait les fonctions de délégué national à la formation, était membre de la commission d'investiture et chargé de piloter le comité d'action présidentielle ( CAP) "Ecologie".
Le 23 juillet, au lendemain des attentats d'Oslo, ce cadre dirigeant du FN, avait écrit sur son compte Twitter : « Expliquer le drame d'Oslo : explosion de l'immigration : [multipliée par six] entre 1970 et 2009. » Et encore, « Expliquer le drame d'Oslo : de 1970 à 2009, X58 [multiplication par cinquante-huit du nombre d'] immigrés d'origine afro-orientale (...). Vers la guerre civile ? » Il s'était attiré la réaction immédiate de la présidente du FN. « Laurent Ozon fait fausse route », avait déclaré Mme Le Pen au Monde.
Quelques jours plus tard, il n'en maintenait pas moins sa position sur son blog. "Je suis persuadé que l'anarchie migratoire que nous supportons (...) est un facteur de déstabilisation massive ; que cette déstabilisation provoque des tensions intercommunautaires et une augmentation rapide des violences sociales dans tous les pays qui la subissent".
Puis, le 31 juillet : "Je demande de l'aide à ceux qui souhaitent qu'un véritable débat s'engage sur la montée de la violence dans notre société comme partout en Europe, en proie à l'anarchie migratoire".
Une greffe ratée
Interrogé par Marianne 2 , il expliquait le 6 août en prévision du bureau politique du FN prévu à la fin du mois : « Je plaiderai pour un débat, le FN est un mouvement que Marine Le Pen a voulu démocratique dans lequel les Bureaux politiques ne sont pas des réunions du Soviet suprême. Si ce n’est pas possible, on n’en reparlera plus. »
La "greffe" Ozon n'a pas pris. Pour des raisons de forme et de fond. Ozon au FN, c'est sans doute l'histoire d'un gros malentendu, nourri par une certaine légèreté.
Début 2011, Marine Le Pen voit dans sa venue un "coup", une prise de guerre "écologiste" et intellectuelle, de quoi rajeunir, y compris dans les thématiques traitées, l'image du FN. Elle n'ira pas chercher plus loin et d'ailleurs ne le souhaite pas.
Laurent Ozon, lui, est effectivement "écologiste", mais dans sa version néo-droitière. Il appartient par ailleurs au courant identitaire de l'extrême droite ( qui dépasse le seul Bloc identitaire) dont le projet politique, ethno-culturel, repose sur le triptyque sur " langue, sol et sang". Lui se dit "substantialiste" ( par opposition aux "assimilationnistes").
Il est localiste, néo-païen, amateur de solstice et plus volontiers européen que nationaliste stricto sensu ( ce qui contrairement à ce qui est parfois dit ici ou là n'est absolument pas le signe d'une quelconque "plus grande modération" ou "respectabilisation" à l'extrême droite. Bien au contraire). Toutefois sur ce dernier point, "en bon disciple de Julien Freund", par pragmatisme politique, il estimera, à son arrivée au FN, que le seul outil politique est "l'Etat nation".
Surtout, Ozon est venu pour jouer un rôle de premier plan . Pas pour se faire dicter sa conduite. C'est peu dire que ses prétentions ont vite indisposé au FN, y compris dans l'entourage de sa présidente, et plus encore dans le clan des "modérés".
Au final c'est l'échec d'un casting censé incarner le "nouveau FN".
Désavoué sur Oslo, l'idéologue Laurent Ozon quitte le FN Par Nolwenn Le Blevennec | Rue89 | 16/08/2011 | 16H38
Près d'un mois après les attentats, le conseiller vert de Marine Le Pen démissionne contre la « logique de communication » du FN.
Laurent Ozon a démissionné en plein week-end du 15 août.
Samedi, le conseiller du Front national (FN) sur les questions environnementales a prévenu la présidente du parti, Marine Le Pen, qu'il renonçait à son poste au sein du bureau politique.
Dimanche, il a « tweeté » l'information.
Lundi, il s'est envolé une semaine pour Hong-Kong où il sera « difficilement joignable ».
Mardi, il a publié une note d'explication sur son blog.
Avant de partir, ce lundi, il a accepté de nous rencontrer à l'aéroport. Nous lui avons demandé si le désaccord entre lui et Marine Le Pen sur la double attaque du 22 juillet en Norvège avait tourné au conflit irréconciliable.
Marine Le Pen : « Laurent Ozon fait fausse route » sur Oslo
Après les attentats, le conseiller a tenu des propos qui ont déplu à la présidente. Fin juillet, il poste plusieurs messages sur son compte Twitter, privé à l'époque, pour tenter de « comprendre » le massacre.
Ces « explications » sont des données brutes sur l'immigration. Il pense que le massacre norvégien est arrivé dans un contexte spécifique (« anarchie migratoire ») et il est pour lui essentiel de le préciser. Selon L'Express, pour défendre ses théories,
Ozon a aussi publié sur son blog des chiffres faux reliant le viol à l'immigration.
Marine Le Pen était elle sur une ligne différente – prudente – parlant de « l'œuvre d'un déséquilibré solitaire qui devra être châtié de façon impitoyable ». Elle a déclaré par la suite :
« Laurent Ozon fait fausse route. »
Dur désaveu public. La présidente du Front a été plus conciliante avec les propos de son père, quand ce dernier a dénoncé la « naïveté » du gouvernement norvégien, plus « grave », selon lui, que la tuerie elle-même. Sur Europe 1 :
« Si j'avais été en désaccord ou si ses propos m'avaient parus choquants, je l'aurais dit. »
« Elle ne veut pas donner des prétextes pour se faire allumer »
Laurent Ozon s'est-il fâché avec Marine Le Pen ? Rencontré lundi à Roissy, il reste très poli quand il parle de la présidente du Front qu'il continue d'appeler « Marine ». Pas de rancœur apparente.
Il tient à préciser que sa démission n'a rien à voir avec ses commentaires sur Twitter. Il dit que Marine Le Pen ne l'a pas viré, cela ne fait pas partie d'une « stratégie d'épuration ». Elle lui a juste demandé de ne pas en rajouter :
« C'est normal. Elle ne veut pas donner des prétextes pour se faire allumer. »
Il assure que c'est lui qui a décidé de partir parce que le FN ne lui convenait plus. Laurent Ozon a de grandes ambitions et elles ne pouvaient pas se réaliser dans le cadre (trop petit et stratégique) du Parti.
« Avec l'immigration, les sociétés deviennent instables »
Marine Le Pen a choisi Ozon pour imaginer son programme écologique (relocalisation des activités et fin de la grande distribution, notamment), mais il a une vision politique plus large et se sent investi d'une mission de sauvetage du pays : « Je ne perds pas de vue mes objectifs. »
L'homme a été proche des Identitaires, dont il aurait bien voulu être le candidat à l'élection présidentielle, selon Arnaud Gouillon (actuel candidat). Il ne souhaite pas être cantonné aux OGM.
Sur l'immigration, il a par exemple des idées radicales. Il souhaite que les flux « cessent », la « politique migratoire » n'étant qu'une stratégie pour « déstructurer » la société. A Rue89, il avait dit :
« Il faut des sociétés relativement homogènes culturellement pour rétablir la cohésion du tissu social […]. Avec l'immigration, les sociétés deviennent instables, elles ne peuvent pas se fixer et avancer dans une direction. »
« Je ne suis pas venu au Front pour pondre des notes »
D'une manière générale, et la Norvège n'est qu'un exemple, Laurent Ozon ne veut plus avoir à tourner sa langue dix-huit fois dans sa bouche avant de parler de ces idées. Il souhaite s'exprimer comme il l'entend :
« Marine Le Pen veut créer un mouvement majoritaire. Elle est dans une logique de communication et non pas d'analyse. Elle pense que ce n'est pas la bonne stratégie de relier le massacre de Norvège aux données migratoires. Que ce n'est pas pertinent.
De mon côté, je souhaite reprendre ma liberté de parole. »
Laurent Ozon, qui a un fort souci de cohérence, pensait qu'il pourrait « poser tous les débats » au sein du Front national. Il se rend compte des limites. Dès lors, cela ne vaut plus la peine pour lui d'assumer un engagement public :
« Je suis venu au Front pour faire de la politique, et non pas pour pondre des notes sur les gaz de schiste.
Ce boulot-là, construire le programme écologique du FN, est fait et si Marine Le Pen a besoin de précisions sur tel ou tel point, je serai à sa disposition. »
« Elle pense qu'elle peut gagner sur les questions économiques »
« Dans ce climat de tensions », Ozon souhaitait aussi aller beaucoup plus vite. S'il quitte le FN, c'est parce que le rythme politique ne lui convient plus, dit-il :
« Il va y avoir un krach boursier en septembre. Le calendrier s'est considérablement accéléré. La crise économique et sociale va être grave. Il va y avoir une convergence des catastrophes.
Le temps politique ne semble plus convenir. »
L'écologiste d'extrême droite pense qu'il y a urgence et qu'on ne peut pas continuer à « dérouler » tranquillement des argumentaires et des séquences politiques (éducation à la rentrée, etc) qui relèvent des « petits calculs d'agence de com » :
« Marine Le Pen pense encore qu'elle peut gagner cette campagne sur les questions économiques. »
« Au Front, tout le monde me dit d'attendre »
Encore un idéologue déçu par le cynisme du Front ?
« Ce n'est pas le cynisme du Front, mais de la politique en général. Non ce n'est pas ça, je suis d'un naturel pragmatique.
Mais au Front, tout le monde me dit d'attendre. Je n'en peux plus attendre. »
A la rentrée, un livre « chez un petit éditeur breton »
Le conseiller du FN va sortir un livre en septembre « chez un petit éditeur breton », il s'occupe en ce moment de sa distribution. Son passage au FN aura eu l'avantage de le faire connaître.
Finalement, à part quelques notes, que laisse-t-il au parti ?
« Sous les étoiles, pas grand-chose. »
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front national
La tragédie grecque version FN : Mieux que les Chorégies d'Orange ? Rédigé par Clémentine Baron, le mercredi 17 août 2011 à 17h27
Le fils d’un immigré polonais recruté par le parti pour « casser du gaucho », un intellectuel perdu entre les bras de la nouvelle dirigeante d’extrême droite et une amitié incongrue dans une France en perdition, voici la première trame narrative du prochain roman de Jérôme Leroy.
Le Bloc, à paraître en octobre chez Gallimard, se présente comme une dystopie politique, dans un futur qui pourrait être proche. Il raconte une France noyée dans les « émeutes urbaines » et dirigée par une blonde extrémiste, qui rappelle vaguement quelqu’un.
L’intrigue met en scène dans une jolie gamme de couleurs, toutes les vicissitudes du pouvoir où le poids de la morale et du sacrifice lutte pour faire pencher la balance. Les deux antihéros iront jusqu’au bout pour gagner une petite place au soleil ou les faveurs de la dirigeante, qu’importent les trahisons et les crimes.
Un roman sous le signe de la tragédie grecque, qui se veut « choc » et qui fera sans doute parler de lui. La question se pose de savoir jusqu’à quel point, surtout lorsque l’on connaît l’ouverture d’esprit des personnes visées.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
a propos de la démission de L.Ozon du FN
sur la stratégie électorale du FN, sa communication politique et la structuration de ses marges, cf. l'analyse des maoistes du PCMLM http://www.contre-informations.fr/?p=14075
Il va de soi que les propos d’Ozon sont en corrélation avec la ligne du Front National. Alors pourquoi a-t-il été contraint de démissionner ?
La réponse est justement de nature politique et non idéologique. Sur le plan politique, la démission de Laurent Ozon était indispensable. En effet, le FN est en ordre de marche selon un calendrier politique conduisant aux élections présidentielles de 2012.
D’un point de vue strictement électoraliste, il est impensable de conserver un membre du bureau politique capable de sorties dont la logique est aussi ouvertement génocidaires et brutales. En 2011 en France, les masses ne peuvent le tolérer et un tel message s’avèrerait contre-productif.
En revanche, la base militante du FN, numériquement faible mais très politisée, est sensible au discours de Laurent Ozon et il importe pour la direction de les ménager. La stratégie adoptée s’inscrit dans la lignée de l’exclusion des « crânes rasés » lors du défilé du premier mai. Dans le cas présent, il faut prendre en compte les deux aspects.
D’un côté, Laurent Ozon est viré du bureau politique car le Front National se construit en mouvement légal. De l’autre côté, tout est mis en œuvre pour laisser entendre qu’Ozon reste proche et que son éloignement est purement contextuel. La démission obéit donc à une logique politique correspondant à un calendrier électoral à court-terme, mais le fond idéologique demeure bien entendu intact.
Voilà pourquoi Laurent Ozon commente sa démission sur son blog en des termes si mesurés et la présente comme une démarche personnelle soucieuse de « liberté de parole et d’action », « peu compatible avec les contraintes du cirque politico-médiatique ». Cette posture épouse la posture typique des fascistes se percevant comme des « électrons libres », « détachés » de l’agitation partisane et se sentant à l’étroit dans le « système ».
D’ailleurs, l’objet de sa démarche est clairement annoncé : « la création d’un vaste réseau tel que je l’imagine nécessaire : échanges, entraide, formation et soutien. Ce réseau transpolitique est un réseau de résistance. Il n’a pas besoin de nom ni de députés, pas besoin de doctrine autre que celle de la survie et de la solidarité concrète. Les hiérarchies qui naîtront en son sein seront celles des compétences et des responsabilités. Ne le rejoignez pas, créez-le. Inventez-le, et commencez ce travail autours de vous, dès maintenant ».
Laurent Ozon appelle à la constitution de structures satellitaires au FN dans une optique de mobilisation générale, avec une consonance clairement militaire.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Ozon remercie « tout spécialement Bruno Gollnisch », le stratège du FN ouvertement partisan d’une ligne impérialiste martiale et de « la création d’un corps de réserviste capable notamment de tripler en 48 heures les effectifs de gendarmerie » pour mater l’agitation intérieure.
La démission d’Ozon est donc la marque du recentrage du FN sur une base électoraliste à court-terme mais d’un appel à une mobilisation para-militaire sur le plus long terme.
ramiro- Messages : 238
Date d'inscription : 01/04/2011
Re: Front national
Nolwenn Le Blevennec, Rue 89 a écrit:Portrait d'une jeune pousse du FN : Julien Rochedy
Philosophe propre sur lui, le porte-parole du Front national de la jeunesse se dit « en adéquation avec la jeunesse française ».
Il ne veut pas s'installer à la terrasse du Starbucks. Pour des raisons politiques ?
« Disons que c'est culturel, et que le culturel englobe le politique. »
Julien Rochedy est gratiné. Pas de doutes, voilà un mec d'extrême droite.
Finalement, il opte pour le Bar américain. On lui fait remarquer l'incohérence, il rit sans conviction. Il pose sur la table BlackBerry et cigarillos Sweet Filters. Quand il se tait, il a l'air d'un étudiant lambda en école de commerce.
Nous sommes fin juillet, dans le centre de Lyon. Julien Rochedy est « descendu » en ville pour terminer ses cartons. Il déménage bientôt à Paris, dans un quartier chic : l'année prochaine, il bossera à plein temps au Front.
« Je n'ai pas peur de Benjamin Lancar »
Le cadre du FNJ a grandi à Tournon-sur-Rhône, une ville d'Ardèche de 10 000 habitants. Son père comptable se fiche de la politique, sa mère dans les assurances sert une « vulgate humaniste du genre de “Plus belle la vie” ».
Il dit qu'il s'est construit politiquement en lisant de l'Histoire et de la philosophie. Et à l'université : à Lyon-III, fac de Bruno Gollnish, il étudie les sciences politiques et côtoie les frontistes dans les couloirs. Un temps, il est proche du Mouvement social et patriotique de Grégory Gennaro.
Convaincu par Marine Le Pen, il a été propulsé, après le congrès de Tours, à la direction nationale du Front national de la jeunesse (FNJ), en charge de la formation politique des jeunes.
En juin, il est devenu porte-parole. Nathalie Pigeot, nouvelle présidente du FNJ, l'a appelé. Elle lui a dit :
« Tu passes à LCI demain. » (Voir la vidéo)
Test réussi : Lancar ne lui a pas fait peur, il n'a pas tremblé. On sent qu'il aime déjà ça quand il dit :
" En fait, le maquillage, c'est trop déstressant. »
L'année prochaine, cela devrait continuer. Pour être au point sur les plateaux à venir, il étudie l'économie. Il lit « Crise, krach et collapsus » de David Mascré, le nouvel intello du Front (autre ouvrage connu : « Des barbares dans la cité. Réflexions autour du meurtre d'Ilan Halimi »).
« Je peux prendre n'importe qui en débat »
Pourquoi Nathalie Pigeot a pensé à lui ?
« C'est à elle de vous le dire. »
Sa tête ? Julien a un physique de télé. Quand il vivait à la campagne, il avait une boucle d'oreille et des cheveux rasés. Un look gitan. Mais « ça ne passait pas vraiment à Lyon ». Il porte maintenant des chemises et ses cheveux font des vagues.
Il dit qu'il « attire » parce qu'il est loin de la caricature « des skinheads qui ratonnent les Arabes ».
« J'ai une tête en adéquation avec la jeunesse actuelle. L'apparence compte beaucoup, mais cela ne suffit pas. Si j'avais juste une veste et des cheveux longs, on se dirait : “C'est qui ce connard ? ” »
Julien Rochedy a aussi un cerveau :
« Avant ma gueule, la rhétorique. Je peux prendre n'importe qui en débat. »
« Le Pen embrasse les juifs français de tout son cœur »
C'est pour cette raison qu'il est en charge de la formation. Julien Rochedy sait amener les idées.
« Je présente le programme de façon positive et respectable. »
Lors des huit dernières actions régionales FNJ, il a animé un atelier « Comment convaincre ». Il le fera également pour l'université d'été du FNJ du mois de septembre, où il prononcera un discours.
« Nous allons faire des fiches pédagogiques. Nous voulons que tous les militants puissent faire passer les idées du Front correctement. Nous manions de grandes idées métaphysiques, et ça amène à dire parfois de grandes conneries. »
Sur le « détail de l'Histoire », par exemple, il est prêt à répondre. Selon lui, Le Pen a organisé une conférence de presse, deux jours après le dérapage :
« En tant que porte-parole, je porterai toujours ce discours dans ma poche. Il y embrasse les juifs français de tout son cœur. »
« La culture française, c'est la jupe »
Pour nous convaincre que l'immigration musulmane est un problème, il prend des exemples concrets :
« L'immigration musulmane altère notre culture. Imaginons que tout d'un coup la moitié des populations soient voilées. La culture française, c'est le sourire, la féminité, la jupe. »
Mais le poids du religieux diminue, non ?
« Ça, c'est un point de vue hypocrite : vous n'avez pas de problème avec les musulmans tant qu'ils ne sont pas musulmans. C'est ça le respect des gens ? Moi, je respecte le musulman croyant et religieux.
L'islam est une religion englobante culturellement. La religion dicte une façon de voir les choses. C'est une naïveté, une vanité de l'occidental laïc de le nier. »
C'est nous – notre photographe Audrey Cerdan et moi – qui sommes intolérantes.
La défaite de 1940, Mai 68… décadence !
Au fur et à mesure, sous ces agilités, on découvre une rhétorique à l'opposé du look branché. Tout à fait dans la ligne de l'extrême droite la plus radicale et classique.
A 20 ans, Julien Rochedy a écrit un essai philosophique, « Le Marteau », qui développe « un point de vue nietzschéen » et passe « les valeurs modernes au crible ». Il a eu l'occasion de l'offrir à Eric Zemmour : en octobre dernier, ils ont pris un café rapide avec un ami commun.
Julien Rochedy pense que la société ne propose plus rien. L'homme est un consommateur :
« C'est ma sortie du samedi, mon cœur, mon cul. »
Les hommes doivent être attachés à quelque chose de plus grand qu'eux, comme la nation, sinon ils virevoltent et tombent dans le vide et le détestable. Ils pensent qu'à force de le nier les hommes vont se replier sous des bannières communautaires et se battre.
Dans son livre, il évoque aussi la « mythification » de la Shoah (dont il ne remet pas en cause l'existence) :
« Son prosélytisme même (multiplication de livres et de films traitant de son sujet) ainsi que son intolérance (interdiction formelle de ne pas
croire en elle) font penser à une religion encore vivace et jeune, à la fois naïve et dure, tendre et certaine […]. » (Télécharger un chapitre du « Marteau » sur la Shoah)
Quand est-ce que la société a commencé à aller mal ? La décadence vient d'un « esprit du temps » né de la défaite de 40 et de la génération 68. Les valeurs traditionnelles ont été « renversées ». L'expression « esprit du temps » empruntée à Hegel et Heidegger est l'une de ses favorites. Il dit aussi beaucoup « truisme ».
« Maurras n'est pas antisémite »
Chez lui, à part la bouteille de Manzana vide et quelques posters sans originalité (« Le Baiser », un couple s'embrasse sur les marches de Montmartre), tout est politique.
Dans ses cartons de déménagement, trois portraits (Sacha Guitry, Nietzsche et Céline) et des livres : « Louis XIV » de François Bluche et « La Volonté de puissance » de Nietzsche. Rien de très sulfureux, même s'il sous-entend (par provocation ? ) que dans les autres cartons, ceux qui sont fermés, on trouverait des choses plus marrantes.
Sur sa table basse, plusieurs numéros de « La Nouvelle Revue d'histoire » dirigée par Dominique Venner, l'un des fondateurs du GRECE. Il a lu Charles Maurras ? « Oui, Marx aussi. » De Maurras il dit que ce n'est pas ni antisémite, ni antijuifs, « c'est de l'antijudaïsme ».
A part ça, Julien Rochedy vient de finir un roman « monumental, l'un des plus beaux au monde » de 1300 pages de l'écrivain fasciste Lucien Rebatet, « Les Deux Etendards » :
« Il souffre de la réputation sulfureuse de son auteur, alors qu'il ne parle
absolument pas de politique ou d'antisémitisme, mais d'amour et de religion. »
« Tous les philosophes sont pour la peine de mort »
Julien Rochedy est aussi très réactionnaire sur les questions de société. Les femmes sont « gorgées » d'idées sur l'avortement et ne se rendent plus compte ce qu'elles font. Sur la peine de mort, il n'a aucun doute :
« De Platon à Heidegger, ils sont tous pour la peine de mort, sauf quelques illuminés des Lumières. »
Il faut responsabiliser les meurtriers et les délinquants et ne pas leur chercher des excuses.
Il est anti-psy, bien sûr.
« J'aime pas trop les gens qui vont voir les psys. Je suis assez d'accord avec Michel Onfray sur Freud là-dessus. Je crois aux concepts freudiens, mais l'idée qu'on puisse guérir en parlant, je n'y crois pas.
Il y a un côté très égocentrique dans la psychologie. On en revient au nombril. »
« J'essaye de m'améliorer sans arrêt »
Et cette façon de soigner son apparence, rien à voir avec un « ego trip » ? Julien Rochedy fait du jiu-jitsu brésilien et du sport en salle.
« Il y a une différence entre le nombril et l'être. La philosophie grecque, c'est essayer de se dépasser soi-même. Et pour autant, il n'a pas de nombril au sens égocentrique. S'il doit aller mourir pour la Cité demain, il le fera. » (Ecouter le son)
Il admire aussi le peuple serbe. Le bracelet noir tressé-noué qu'il porte à la main droite n'est pas une coquetterie, comme on l'a cru au début, mais un hommage :
« C'est un bracelet traditionnel, un geste de solidarité pour les Serbes du Kosovo. J'ai pas mal d'amis là-bas. C'est un peuple de résistance, beau et insoumis. »
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Quand les fachos fascinent les bobos
au sujet du dernier article cité par Nico, voir la réaction, forcément acerbes et truculente, de CSP
http://comite-de-salut-public.blogspot.com/2011/08/quand-les-fachos-fascinent-les-bobos.html
http://comite-de-salut-public.blogspot.com/2011/08/quand-les-fachos-fascinent-les-bobos.html
D'où également ce portrait de fafounet a minivagues où Jean-Baptiste [le ou la journaliste bobo] - ou Jeanne-Baptiste en l’occurrence - vous à dégoté une de ces trouvailles je ne vous dis que ça : le fasciste bogoss. Émoi et trouble : pas de lacets blancs, pas de tatouages avec des croix tordues, et surtout il a lu des livres, dis donc. Des vrais que même le titre tu le comprend pas. Et de s'ensuivre un portrait anodin, un poil condescendant mais poli parce qu'on est en démocratie et que tous les gens ben ils peuvent exprimer leurs idées, quoi, tu'ois, où on laisse bogoss faf déblatérer ses poncifs de petit connard sans lui rentrer dedans, en se laissant aller encore délicieusement à ce frisson de l'interdit qui fait se dire : rhooo, toutes ces vilaines idées sous ce mignon visage, quand même hein, ça fait peur...(frisson ambivalent de fascination un peu révulsée mais pas trop).
Et à part ça, cet article ?
Le vide, tout simplement.
Zéro analyse, zéro volonté d'aller plus avant que le descriptif neutre, bogoss facho est tout simplement présenté comme un militant politique comme un autre, plus "cool" et "sympa" même que le d'jeunz gauchiste à keffieh qui martèle des éléments de langage en plomb et qui est trop prise de tête tu'ois, sans même la volonté de le bousculer ne serait-ce qu'un tout petit peu, par exemple en lui faisant remarquer que ô coïncidence il défend les mêmes idées que professe un norvégien mass-murderer : il aurait pourtant été quelque peu intéressant de le pousser un petit peu pour entendre ses réponses à coup sûr ébourrifantes.
Vous allez voir que ce sont exactement les mêmes, dans les mêmes rédactions, les mêmes Jean-Baptistes qui vont se rouler par terre en gémissant quand Marine Le Pen sera au premier tour en 2012.
Et prodige : sans le moins du monde faire le lien entre leur fascination complaisante qui les pousse en toute irresponsabilité à trouver des excuses aux fachos et à leur offrir des tribunes "objectives" qui contribuent encore à la banalisation de leur discours.
Gageons également que si Jean-Baptiste tombe sur ce billet, il secouera la tête pour remettre sa mèche en place et s'affirmera farouche partisan d'une complète liberté d'expression, quoi tu 'ois.
On vit décidément une époque déconcertante où les moutons interviewent avec des trésors de délicatesse ceux qui rêvent de les équarrir.
ramiro- Messages : 238
Date d'inscription : 01/04/2011
Re: Front national
Merci Ramiro, très bon billet d'humeur qu'il eut néanmoins intéressant de creuser plus
Le Front national et l’international : quels discours pour quelles stratégies ? 22 juin Par Magali Balent, chercheur associée à l’IRIS
Dans une biographie consacrée à Marine Le Pen, Caroline Fourest et Fiammetta Venner, analysant les prises de position du FN depuis l’élection de sa nouvelle Présidente, ont soutenu qu’en matière de géopolitique, « le discours du Front national n’a ni vision, ni colonne vertébrale », puisque « par définition, l’international n’est pas le fort des nationalistes » . Une telle affirmation peut apparaitre comme légitime aux yeux du grand public dans la mesure où le nationalisme est très souvent perçu comme une simple attitude de repli national. Elle n’en demeure pas moins surprenante de la part de deux spécialistes de l’extrême droite tant elle révèle une méconnaissance de ce qu’est le nationalisme en général, et celui du Front national en particulier.
Il semble d’abord que nos deux spécialistes méconnaissent la prétention à l’universel qui anime tout nationalisme, et plus encore le nationalisme français, reflet d’une croyance intangible en la supériorité nationale. C’est cette prétention qui invite les partis nationalistes à investir leur nation d’une mission providentielle et à se doter d’une vision du monde extérieur dans lequel il replace celle de leur nation. Pour le FN, la France doit assumer sa mission internationale, que lui dicte son statut de plus vieille nation du monde (avec la Chine) et de fille ainée de l’église. Elle doit de ce fait se faire l’avocat de la cause des chrétiens dans le monde ainsi que des nations. A l’égard de ces dernières, Jean-Marie Le Pen avait d’ailleurs précisé en 2001 qu’il œuvrerait « au plan diplomatique dans les enceintes internationales et par des actions spécifiques pour que le fait national soit reconnu comme fondateur de l’ordre international » . Voilà pourquoi le FN se préoccupe dès l’origine du rayonnement international de la France et s’est doté, sous l’impulsion de Bruno Mégret à la fin des années 80, d’une politique étrangère chargée de perpétuer l’influence de la France dans le monde et de permettre au pays de tenir son rang. L’espace de la francophonie et l’Outremer, auxquels le Front national reste fondamentalement attaché, constituent pour ce faire autant de relais d’influence.
En outre, les propos de Caroline Fourest et Fiammetta Venner apparaissent pour le moins réducteurs, dans la mesure où ils laissent croire que le nationalisme se désintéresserait par définition des évolutions extérieures pour se focaliser exclusivement sur le devenir intérieur de la nation. Or cette distinction est toujours restée floue dans le programme du FN entièrement consacré à la survie identitaire de la nation, cet objectif justifiant à ses yeux de se préserver tout autant des ennemis intérieurs (les immigrés) qu’extérieurs (le mondialisme et les Etats-Unis), par ailleurs souvent associés dans son discours. Aussi le parti a-t-il toujours accordé une importance stratégique à la géopolitique afin de concevoir un réseau d’alliances protectrices pour la France, déterminant ses choix au gré des besoins nationaux et des rapports de force internationaux. Si au temps de la guerre froide, le parti s’est associé aux causes anticommunistes (expliquant son soutien aux dictatures militaires latino-américaines puis à Israël contre le monde arabe prétendument complice du communisme), il promeut depuis les années 90 l’alliance avec les pays qui défient le « Nouvel ordre mondial » (l’Irak, la Serbie et plus récemment la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo). Par ailleurs, il a toujours défendu l’idée que la puissance internationale était le meilleur remède contre la perte d’indépendance nationale, prélude à la disparition de la nation. Or cette politique de puissance exige là-encore la coopération internationale et une attitude nationale offensive afin de faire prévaloir les intérêts de la nation dans le monde. La lutte contre l’impérialisme américain, sur le plan culturel et économique, ou en faveur de la sortie de l’OTAN procèdent de cette intention.
Il reste, et cela est peu contestable, que la géopolitique ne passionne guère les électeurs du FN davantage préoccupés par les sujets qui influencent directement leur quotidien, au point de laisser supposer que le parti aurait délibérément ignoré les relations internationales du fait de l’indifférence de son électorat. Or c’est oublier la dimension symbolique que joue la diplomatie pour tout candidat à la présidentielle soucieux de prouver sa stature internationale. Marine Le Pen ne visait pas autre chose lorsqu’elle convoqua en avril 2011 au siège du parti la presse étrangère pour présenter sa vision du monde. En effet, cette conférence de presse était destinée à démontrer à son électorat non seulement l’audience de ses idées à l’étranger, mais encore sa compétence internationale, source de légitimité politique.
Ainsi, s’il est vrai que l’intérêt du FN pour les relations internationales est largement dicté par des préoccupations nationales, il n’en demeure pas moins que le parti n’a jamais ignoré le monde extérieur, le percevant à la fois comme un espace influent sur le devenir national et une scène nécessaire au rayonnement français. Il s’est ainsi doté d’une vision des relations internationales qui puise dans le vieux fonds de la pensée d’extrême droite et la théorie réaliste des relations internationales qui attribue une place déterminante aux Etats-nations dans le jeu mondial.
(1) C. Fourest et F. Venner, Marine Le Pen, Paris, Grasset, 2011, p. 200
(2) J.-M. Le Pen, « Le candidat de la France redevenue berger et étoile pour un troupeau de nations que la peur envahit », National Hebdo, 27 septembre 2001.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front national
Marine Le Pen fait le ménage Olivier Beaumont
La commission des conflits du parti statue aujourd’hui sur l’exclusion d’une dizaine d’adhérents.
Yvan Benedetti, conseiller municipal de Vénissieux (Rhône), est accusé d’avoir déclaré être « antisioniste, antisémite et antijuif ». |
L’opération mains propres lancée par Marine Le Pen pour tenter d’en finir avec les clichés extrémistes laissés par son père se poursuit, mais elle continue aussi de faire des vagues. Ce matin, au siège du Front national, la candidate à l’élection présidentielle convoque une dizaine d’adhérents devant la commission des conflits, trois mois après une précédente session qui avait abouti à l’exclusion d’une quinzaine de cadres jugés proches de son ancien rival à la présidence du parti, Bruno Gollnisch.
Aujourd’hui, la commission examinera notamment le cas d’Yvan Benedetti, conseiller municipal de Vénissieux (Rhône), proche de Gollnisch et ancien dirigeant du groupuscule d’extrême droite l’Œuvre française. Il est accusé d’avoir déclaré être « antisioniste, antisémite et antijuif » sur le site Internet Trans-Europe-Extrêmes, tenu par des étudiants de l’Ecole supérieure de journalisme de Lille. « C’était de l’humour et du sarcasme », s’est défendu Benedetti, tout en qualifiant la commission des conflits de « tribunal révolutionnaire » qui « s’inscrit dans une véritable purge » pour « isoler et marginaliser Bruno Gollnisch ». Tandis que ce dernier parle « d’accusations qui ne reposent sur rien de sérieux ».
« C’est injuste et surtout d’une profonde mauvaise foi », s’emporte de son côté Steeve Briois, secrétaire général du Front national. « Il y a des faits contre lui et la commission va justement lui donner l’occasion de se défendre », argue-t-il, tout en rejetant les accusations de « purge ». « Depuis que j’ai pris la tête du secrétariat général en janvier dernier, dix-sept secrétaires départementaux ont été remplacés dont treize avaient parrainé Marine pendant la campagne interne, se défend-il. Si on avait eu la volonté de favoriser un clan, on s’y serait pris autrement ! »
« Dédiaboliser le Front »
D’ailleurs, un « mariniste » figure lui aussi parmi les militants convoqués ce matin par la commission des conflits. Son nom? Thierry Maillard, candidat du Front national aux dernières élections cantonales à Reims, où il est même arrivé en tête au premier tour. Le parti lui reproche de s’être mal conduit auprès de journalistes locaux pendant cette campagne… mais pas seulement. Le réseau France nationaliste, dont il se présente comme le porte-parole, est également à l’origine d’une affiche utilisant la photo d’un jeune adolescent blond emprunté à un document des jeunesses hitlériennes de 1939… Sur le blog de ce même réseau, Maillard a récemment rendu hommage à Jean-Marie Bastien-Thiry, fusillé en 1963 après deux attentats manqués contre le général de Gaulle. Bref, un soutien bien gênant pour celle qui, en privé, assure être « arrivée presqu’au bout de son entreprise de dédiabolisation du Front ».
Le Parisien
FN: Steeve Briois et Laurent Brice auraient fait partie de l'Œuvre Française13 Juillet 2011 Par David NOEL
C'est le site Préférence nationale, un site d'analyse, de décryptage et d'observation de l'extrême droite qui le révèle : Steeve Briois, secrétaire général du FN, conseiller municipal d'Hénin-Beaumont et conseiller régional, ainsi que son bras droit Laurent Brice, secrétaire départemental du FN du Pas-de-Calais et conseiller municipal d'Hénin-Beaumont auraient fait partie de l'Œuvre Française.
L'Œuvre Française est une organisation d'extrême droite ultranationaliste fondée par Pierre Sidos, un militant d'extrême droite né en 1927, ancien du francisme de Marcel Bucard, fils de François Sidos, membre des Jeunesses Patriotes, collaborationniste et haut responsable de la Milice, fusillé en 1946.
Après la guerre, Pierre Sidos a fondé successivement le mouvement d'extrême droite Jeune Nation, puis, après son interdiction, le parti nationaliste. Emprisonné pour ses activités à l'OAS, Pierre Sidos a participé à la fondation du mouvement Occident avant de fonder l'Œuvre Française en 1968.
L'Œuvre Française est une organisation ultra-nationaliste nostalgique du régime de Vichy et du nazisme. Comme les Chemises Noires de Mussolini, les membres de l'Œuvre Française arborent un uniforme : ils portent la chemise bleue et font le salut nazi. A la place de la croix gammée, ils arborent des drapeaux à la croix celtique.
Dans les années 90, Pierre Sidos s'est rapproché du FN et certains membres du parti de Jean-Marie Le Pen ont eu la double appartenance FN/Œuvre Française (la double appartenance est théoriquement interdite dans les statuts du FN). Jean-Marie Le Pen a fermé les yeux et s'est servi de ces militants qui ont investi le service d'ordre du FN, le DPS et participent aux défilés du 1er mai et aux meetings du FN.
Durant la campagne interne, l'Œuvre Française, comme le journal Rivarol, ont soutenu Bruno Gollnisch. Ce sont des militants gollnischiens de l'Œuvre Française qui ont animé le site des Jeunes avec Gollnisch et lancé le magazine Droite Ligne pour concurrencer le magazine mariniste Nations Presse Magazine.
Plusieurs photos de militants FN de l'Œuvre Française candidats aux cantonales ou conseillers régionaux, comme celle d'Alexandre Gabriac faisant le salut nazi ont circulé sur internet relativisant fortement la fable de la dédiabolisation du FN chantée par Marine Le Pen sur les plateaux de télévision. Décidée à jouer la carte de la modernité tout en éliminant des cadres de la tendance gollnischienne, Marine Le Pen et sa garde rapprochée ont fait le ménage et exclu Alexandre Gabriac et Yvan Benedetti, secrétaire départemental adjoint du FN du Rhône pour incompatibilité avec la stratégie de «dédiabolisation» impulsée par Marine Le Pen. Yvan Benedetti avait déclaré être "antisioniste, antisémite et anti-juif" dans une interview à des étudiants d'une école de journalisme. Au total, une quinzaine de militants gollnischiens auraient été mis à la porte, temporairement ou définitivement.
Un de ces militants s'appelle Christophe Georgy. Ce responsable du DPS (service d’ordre du FN) pour la zone « Grand Est » a été candidat à plusieurs élections sous l’étiquette FN, la dernière fois aux régionales de 2010. Accusé de double appartenance FN/Œuvre Française et d’animer un site et un bulletin de liaison à la gloire de Léon Degrelle, leader du mouvement rexiste - un mouvement collaborationniste belge - et engagé volontaire sur le front de l'Est dans la division SS Wallonie, Christophe Georgy a été suspendu du FN pour six mois.
Dans sa réponse que s'est procurée le site Préférence nationale, Christophe Georgy nie contre toute évidence son appartenance à l'Œuvre Française alors que le site d'informations antifascistes REFLEXes publie une photo datant de 2009 où on voit Christophe Georgy animer la première réunion de l'Œuvre Française à Dijon, en présende de Pierre Sidos et Yvan Benedetti.
Georgy nie également être l'animateur du site des amis de Léon Degrelle : "Si j'ai écrit dedans, cela reste à prouver. Jamais mon nom n'apparaît. On ne peut faire aucun lien entre ce blog et moi" écrit-il dans une phrase qui résonne comme un aveu.
Accusé de sympathies nazies, le militant exclu du FN renvoie Marine Le Pen à ses contradictions : "il m'étonnerait beaucoup qu'un jour, on puisse produire des photos de moi au côté d'anciens SS. Des photos, comme par exemple, madame le président, ou vous vous pavanez avec l'ancien nazi, le SS Franz Schönhuber". De fait, Franz Schönhuber a été député européen d'extrême droite entre 1989 et 1994 et a siégé dans le même groupe que Jean-Marie Le Pen qu'il admirait. Des photos de Marine Le Pen aux côtés de Franz Schönhuber peuvent facilement être trouvées sur internet.
On apprend surtout, dans la lettre incendiaire de Christophe Georgy que Steeve Briois et Laurent Brice auraient fait partie de l'Œuvre Française. Georgy évoque une réunion de l'Œuvre Française le 25 juillet 1993 à Rancourt, dans la Somme à laquelle assistaient Steeve Briois et Laurent Brice.
Ces révélations à prendre toutefois avec des pincettes seraient très graves pour les deux cadres frontistes, si elles sont avérées. Si le FN ne remet pas officiellement en cause le régime républicain, il n'en va pas de même de l'Œuvre Française, organisation fasciste et antisémite violemment hostile au système démocratique.
Marine Le Pen enquêtera-t-elle sur les sympathies fascistes supposées de son secrétaire général et d'un de ses secrétaires départementaux les plus proches ?
Si MM. Briois et Brice ont effectivement appartenu à l'Œuvre Française, cela signifie qu'ils ont menti aux électeurs sur leur passé en leur cachant leur appartenance à une organisation fasciste. Ils n'ont plus leur place au conseil municipal ni au conseil régional et ils doivent démissionner de leurs mandats.(...)
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front national
La fourberie de la présidente du Front National, Martine Le Pen et de la Vice-présidente, Marie-Christine, Arnautu, en matière d’avortement et d’euthanasie jeudi 25 août 2011, par Guillaume
C’est choquant de lire sur le site du F.N la manière dont le parti veut tromper le peuple français sur des sujets aussi importants que « l’euthanasie et l’avortement ». Sur le site F.N, le communiqué de presse du 19.1.2011 de Marie-Christine Arnautu, Vice-présidente du F.N, porte le titre « La législation de l’assassinat ». Elle vise ici l’éventualité d’une loi sur l’euthanasie. Comme bonne chrétienne intégriste, elle obéit à son Église et parle le même langage que le Pape. (Voir http://www.frontnational.com/?tag=ivg)
Jean-Paul II dans « Evangelium Vitae » (1995) dit « que l’euthanasie est une grave violation de la Loi de Dieu, en tant que meurtre délibéré moralement inacceptable d’une personne humaine. Cette doctrine est fondée sur la loi naturelle et sur la Parole de Dieu écrite ; elle est transmise par la Tradition de l’Église et enseignée par le Magistère ordinaire et universel.
Les créatures (soi-disant) de Dieu ne pourraient donc pas choisir une mort douce, l’euthanasie serait interdite par « la Parole de Dieu écrite » selon Jean-Paul-II.
Point de vue du Dieu biblique
Dieu autorise bien plus que l’euthanasie, dans la Bible, il autorise le crime et même l’ordonne, la mise à mort des homosexuels (Lévitique 18.22), des incirconcis (Genèse 17.14), la lapidation des blasphémateurs (Lév.24.16 et Deut. 16.6-10) la lapidation de la fille non-vierge (Deut. 21.22) la mise à mort pour adultère (Lév. 20.10) la mort pour non-respect du sabbat (Ex.31.14 et 35.2) la mise à mort du non-croyant en l’Éternel (Deut. 13.6-10) et encore de tant d’autres à tuer et qui ne lui plaisent pas. (Liste trop longue à énumérer)
Jésus est d’accord avec tous les crimes que son Père ordonne ou autorise, autrement dit avec le contenu de la Bible, de la LOI. : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes, je suis venu non pour abolir mais pour accomplir » Il ne disparaîtra pas de la loi un iota ou un seul trait de lettre (Mt 5, 17-19)
Si le Christ ne s’est pas suicidé, c’est que je n’ai rien compris au Nouveau Testament, dit Pierre Desproges. Le mythique Jésus dit : Mon père m’aime parce que « je donne ma vie », afin de la reprendre, « personne ne me l’ôte », mais je la donne de moi-même, j’ai le pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de la reprendre, tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père Jean. (10,18). Ce suicide est quand même un imposé par le Père non ? Le comble son Père ne l’aime que parce qu’il accepte de s’immoler. Ce qui est certain c’est que le Sanhédrin est innocent, le mythique Jésus est responsable de ce qu’il a décidé et voulu jusqu’au bout. N’y aurait-il donc que le Petit Jésus qui peut se suicider ?
L’Église appuie son point de vue sur Dieu
Comment le Pape (1) ose-t-il justifier sa position en se basant sur la Parole écrite, du Dieu biblique, ce Dieu criminel assoiffé de sang et exterminant l’humanité entière (déluge, extermination des Cananéens, Sodome et Gomorrhe, etc.), ce génocidaire planétaire ? L’homme a inventé des millions de dieux, mais jamais aucun dieu n’a écrit un seul mot, ni Yahvé, ni Allah, ni Mahomet, ni Jésus, contrairement à ce que le Pape affirme, parce que pour écrire « il faut exister ».
Jean-Paul II disait que l’euthanasie et le suicide sont une insulte au Créateur, pour Benoit XVI, c’est une solution indigne de l’homme. http://www.lacapitale.be/actualite/liste/2009-02-01/pape-benoit-xvi-euthanasie-indigne-homme-680825.shtml
Morale chrétienne et morale criminelle
Et que pense le F.N et le Pape de 16 siècles de persécutions, de tortures contre des innocents (hérétiques, sorcières, etc.), 6 siècles d’inquisition, d’hérétiques brûlés vifs sur le bûcher, les croisades, les excommunications, les confiscations de biens (vols), etc. Et que pensent le F.N (qui se tait) et le Pape des milliers de prêtres violeurs dans le monde, qui ont été protégés pendant des décennies et qui sont maintenus en service ? Et que pense le Pape du rapport de Sœur Maura O’Donohue, médecin, dénonçant les viols et les avortements commis par des prêtres sur des nonnes dans 23 pays du monde, crimes étouffés par le Vatican ? (Le monde 22.3.2011 – (http://www.antisectes.net/viol-nonnes.htm) et « Des prêtres violent les religieuses » par Micheline, Carrier 11.4.2010) http://sisyphe.org/spip.php?article21)
Cette église immorale, qui a des millions d’assassinats sur sa conscience, comment ose-t-elle encore parler de « morale chrétienne » et de vouloir disposer de la vie d’autrui, tout comme veut le faire le Front National, au nom du Jésus mythique, exorciste, thaumaturge et rôtisseur (V. Hugo – Dieu est un rôtisseur - Choses vues) qui confirme 15 fois dans les Évangiles l’enfer où nous devrons brûler éternellement si on refuse de croire en lui. (Servir de combustible en enfer, c’est autre chose qu’un avortement ou qu’une euthanasie).
Une loi sur l’euthanasie (2), de l’assassinat autorisé selon le FN C’est dans le pur style intégriste chrétien que la Vice-présidente qualifie une éventuelle loi sur l’euthanasie « d’assassinat » et qu’elle fait de tous les parlementaires français qui autoriseraient l’euthanasie des assassins. Elle écrit dans le même communiqué « les vieux coûtent surtout quand ils sont malades, alors une “petite piqûre” vite faite pour s’en débarrasser, ça vous arrangerait bien, Mesdames et Messieurs les fossoyeurs », etc. (voir http://www.frontnational.com/?tag=ivg)
Comment ne pas être choqué par une telle fourberie de la Vice-présidente, qui exprime le point de vue récent, du Front National et de sa présidente, parce que sinon celle-ci ne tolérerait pas une présentation aussi déloyale, aussi scandaleuse et trompeuse, de l’interprétation d’une loi sur l’euthanasie, sur le site du F.N
La loi sur l’euthanasie (si elle est votée) et la loi sur l’avortement n’imposent absolument rien à personne.
Le Front National fait croire, comme l’Église catholique, que la loi sur l’avortement ou une loi sur l’euthanasie ordonnent d’avorter ou ordonne de tuer, alors que ces lois laissent la liberté entière au peuple, et aucune euthanasie n’est tolérée, sauf à la demande de la personne qui désire abréger sa vie pour mettre fin à la souffrance.
La Bible autorise l’avortement des bâtards
Apparemment, le Front national et le Pape ignorent aussi ou font semblant d’ignorer que dans la Bible – Dieu prescrit la manière dont les prêtres doivent agir pour avorter une femme soupçonnée d’infidélité et d’empêcher ainsi la naissance de bâtards que Dieu préfère avortés que nés. Dieu charge le prêtre d’avorter et précise comment il doit le faire. (Nombre (5 :11-31) Tuer, assassiner, éliminer, tel est le credo de ces défenseurs de disposer de la vie d’autrui dès lors qu’il devient un problème pour la société, dit Marie-Christine Arnautu dans le même communiqué.
Vice-présidente du F.N sait parfaitement qu’elle ment effrontément en prétendant qu’on peut tuer, assassiner, éliminer et disposer de la vie d’autrui si la loi sur l’euthanasie était votée. Une loi sur l’euthanasie ne permet que de disposer de sa propre vie et jamais de la vie de quelqu’un d’autre.
La loi (si votée) n’impose rien, mais le F.N veut imposer aux autres de mourir dans les pires souffrances.
Le F.N en se conformant strictement à la doctrine chrétienne du Vatican, s’oppose à 86,3% de Français favorables à l’euthanasie. (Chez les 25-34 ans 92%.) (L’Express.fr 6.5.2009) À ces bons catholiques, au F.N et à Martine Le Pen, il faut peut-être rappeler le proverbe latin : Vox populi Vox Dei, la voix du peuple, c’est la voix de Dieu.
Sur le site internet du FN on trouve « Quelle est la position du Front National au sujet de l’euthanasie ? » J’extrais quelques phrases dans la réponse à cette question par le F.N : « L’offensive pour imposer une législation favorable à l’euthanasie, véritable “holocauste climatisé”, est de plus en plus claire. Nous pensons que la personne doit être protégée par la loi de sa conception à sa mort naturelle. Or, l’euthanasie active – faire mourir une personne, quel que soit le prétexte invoqué – est et restera toujours un meurtre. Les bien-portants ne sauraient cependant disposer de la vie innocente d’autrui pour leur “confort” : En bref, nous refusons l’euthanasie médicalement assistée. Toutefois, l’arrêt clairement exprimé de l’acharnement thérapeutique sera autorisé. »
La présidente du Front National est entièrement responsable de tous ces sophismes exécrables sur le site du F.N, c’est la ligne politique du FN en matière d’euthanasie. C’est un scandale de lire qu’une législation sur l’euthanasie est comparée à « un véritable holocauste climatisé ». C’est une injure envers le peuple juif.
Martine Le Pen veut par un artifice grossier empêcher les femmes pauvres de pouvoir avorter, en interdisant le remboursement de l’IVG. Martine Le Pen dit : je ne pense pas qu’il soit possible, aujourd’hui, d’interdire purement et simplement l’avortement, c’est-à-dire de recréer, somme toute, une repénalisation de l’acte d’avortement. (Marine Le Pen et l’avortement) (http://www.nationspresse.info/?p=20611)
Si les Français ont bien compris cette phrase, elle est bien en faveur de la suppression de la loi sur l’avortement, mais elle sait que « la populace l’en empêche », donc supprimons le remboursement de l’IVG. Lisez la rubrique « Famille et enfants » et vous saurez que le F.N veut la femme au foyer (avec beaucoup d’enfants et donc la pauvreté assurée) et qu’il est prêt à tout pour réaliser cette politique. Martine Le Pen, faute de pouvoir abroger la loi sur l’avortement, veut par une « ruse » empêcher les femmes pauvres d’obtenir le remboursement de l’I.V.G, et dit que le déremboursement était conforme à une proposition de la loi du F.N en 1986. (Le Figaro Fr 14.2.2011). En 27 ans elle n’a donc pas évolué ? On tente maintenant de la faire passer cette intégriste chrétienne pour la défenderesse de la « laïcité », dans le but d’améliorer son score aux élections présidentielles. Qui peut croire cela ?
Il suffirait à Martine Le Pen de regarder sur le site internet pour savoir qu’à cause de l’interdiction de l’avortement des centaines de milliers de femmes meurent dans le monde, parce qu’il leur est interdit d’avoir l’assistance d’un médecin. Ce sont les femmes pauvres qui en sont la victime. Au Brésil les femmes pauvres risquent la prison et leur vie (1 million d’avortements clandestins) (Arte Journal 6.6.2011 – Interdiction d’avorter, une loi qui ne tue que les pauvres au Brésil) L’avortement clandestin en Afrique, un drame silencieux qui tue 300.000 femmes tous les ans (http://www.escueladefeminismo.org/spip.php?article60)
Islam et avortement. Martine Le Pen, estime l’islam, compatible avec la République
L’islam est plus conciliant que le F.N et le Pape en matière d’avortement. Je lis sous le titre « avortement » : C’est justement en raison de ce genre de Hadiths que les savants musulmans considèrent unanimement que, passé la limite de quatre mois (120 jours), l’avortement est strictement interdit. (Avortement, par Mouhammad Patel 28.8.2001 –(http://www.muslimfr.com/modules.php?file=article&name=News&sid=158). Selon Marine Le Pen l’islam « est compatible avec la République » (Le Figaro 14.2.2011). N’a-t-elle jamais lu le Coran criminogène ?
La surpopulation détruit notre planète et détruira le genre humain, mais le Front National veut encore augmenter la misère par une politique de natalité excessive.
La surpopulation détruit totalement la planète, mais le F.N semble l’ignorer. La France compte 65.417 habitants, mais pour le F.N ce n’est pas assez. La femme française, selon le F.N, ne « produit » que 1,70 à 2 enfants, et selon le FN, cela porte un « préjudice grave à notre puissance politique et économique », la femme française doit redevenir une « machine à pondre » pour le F.N. et avoir des enfants jusqu’à ce que la France entière ne constitue plus qu’une seule ville.
Marine Le Pen en visite en Belgique au VLAAMS BELANG, (parti d’extrême-droite chrétienne intégriste)
Le Vlaams Belang (Intérêts flamands) a annoncé le 28.5.2011 que Marine Le Pen a rendu visite au siège central du parti V.B. en vue d’une collaboration, notamment au niveau européen. Le communiqué ajoute que les deux partis sont actuellement sur la même longueur d’onde, plus de divergence d’opinions. Inutile de dire que le V.B. tient le même langage que le F.N au sujet de l’avortement et de l’euthanasie.
L’euthanasie et le suicide, des droits inaliénables inhérents à l’autonomie humaine.
L’Église, comme le F.N, refuse à l’homme son « autonomie », c’est-à-dire le droit de décider de sa propre vie et d’y mettre fin quand on le désire. Autrement dit l’Église et le F.N, nous contestent notre liberté la plus fondamentale, le droit à l’autonomie, le droit à l’autodétermination, au libre arbitre, le droit de décider seul, si nous voulons encore vivre ou mourir. Notre autonomie, c’est notre dignité, c’est la valeur absolue de la personne humaine, c’est notre véritable liberté humaine. Le choix de mourir est un choix personnel, qui dépend de la seule volonté de celui qui le décide, ni l’État, ni l’Église, ni personne ne peut contester ce libre choix.
Le philosophe néerlandais, Jan Vis, écrit que toute l’affaire concernant le suicide, ne se rapporte pas à la mort de l’homme, mais se rapporte au fait que le suicide englobe l’affirmation implicite, de l’autonomie inconditionnelle de l’homme, et cela est contraire avec le principe de pouvoir, toujours en vigueur.
Quand l’Église et l’extrême droite catholique et les dirigeants du F.N vont-ils comprendre cela et respecter le droit fondamental de l’homme, à disposer de sa vie et de sa mort ?
En ce qui concerne le suicide et l’euthanasie le professeur belge, enseignant la philosophie du droit, Frank Van Dun résume clairement dans une maxime, le « principe fondamental » du droit, à l’autodétermination. J’invite les dirigeants du FN et l’Église à réfléchir à cette maxime : • Ou bien, les philosophes du droit reconnaissent le droit de disposer de soi-même et de personnes d’autres et alors ils sont les philosophes de la paix, de la fraternité et de la liberté, ou sinon ils reconnaissent le droit de disposer les uns des autres, et alors ils sont les philosophes de la guerre, de la haine, de l’esclavage, et il n’y a pas de chemin intermédiaire. (Traduction du Néerlandais)
(1) Dans un article provocateur (paru dans la revue Micromega) intitulé "La mort douce de de Karol Wojtyla" (nom de naissance du Pape),le médecin italien Lina Pavanelli, spécialiste en soins intensifs (soutient que l’entourage de Jean-Paul II a cessé de l’alimenter artificiellement quelques jours avant sa mort (ce qui est considéré par l’Eglise comme une euthanasie) Le Pape Jean-Paul II a-t-il été euthanasié ? (le 02/04/05 – bakchich info - http://desourcesure.com/dss/2007/09/le_pape_jeanpaul_ii_atil_ete_e.php
(2) La loi d’avril 2005 sur les "droits du malade à mourir" La loi relative aux droits des malades et à la fin de vie, votée en avril 2005 et élaborée sur la base d’un rapport de 2002 du Comité consultatif national d’éthique, permet d’arrêter un traitement ou de refuser un acharnement thérapeutique (l’obstination déraisonnable dans la dispense de soins). Cependant, il ne légalise absolument pas l’euthanasie. http://www.linternaute.com/actualite/societe/dossier/euthanasie/lois-francaises.shtml
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Front national
Marine Le Pen promet aux pieds-noirs de solder l'héritage de la guerre d'Algérie De Laurent LOZANO (AFP) – Il y a 8 heures
LE BARCARÈS (Pyrénées-Orientales) — Marine Le Pen a assuré samedi aux pieds-noirs qu'elle solderait pour eux l'héritage historique de la guerre d'Algérie si elle est élue présidente et honorerait toutes les promesses non tenues par Nicolas Sarkozy et ses prédécesseurs.
La présidente du Front national a passé une grande partie de la journée au Barcarès (Pyrénées-Orientales) au milieu de centaines de rapatriés d'Algérie réunis en forum. Il s'agissait à l'évidence de s'assurer le vote d'un groupe acquis à la droite, et dont M. Sarkozy avait rallié une bonne partie à sa cause en 2007.
Les pieds-noirs pensent avoir été "baladés", a dit Mme Le Pen, candidate à la présidentielle de 2012, année qui verra aussi le cinquantième anniversaire de l'indépendance algérienne et de l'exode des Français.
"Si je suis élue présidente de la République, il est bien entendu que je réglerai d'une manière définitive tous les problèmes liés à votre exode forcé, tant d'un point de vue juridique que pécuniaire ou moral", a-t-elle promis à un auditoire pour une très grande part favorable.
Mme Le Pen a joué sur toutes les cordes sensibles des rapatriés. Elle a déposé une gerbe devant une stèle à la mémoire de leurs morts. Elle a entonné avec eux le Chant des Africains. Avec son compagnon Louis Aliot, fils de rapatriée, elle a exalté le souvenir de l'Algérie française. Avec lui, elle a dénoncé les "manipulateurs de l'Histoire". Elle a évoqué les massacres de pieds-noirs et de harkis, la "tragédie" que demeure la guerre d'Algérie, "l'erreur tragique" que fut le départ de centaines de milliers de Français, les douleurs de l'exode.
Elle a invoqué la figure de son père, l'un des quelques députés à avoir démissionné pour aller combattre en Algérie.
"Mes amis rapatriés et harkis, mon père a toujours été à vos côtés hier, soyez assurés de mon entier soutien aujourd'hui et de ma détermination à vous rendre enfin justice", a-t-elle dit.
Elle a fait plusieurs promesses. Si elle est élue, l'Etat français reconnaîtra ses responsabilités vis-à-vis des rapatriés. Les questions en suspens comme celle des indemnisations seront résolues par une loi-cadre. Elle a réclamé le rétablissement de l'alinéa controversé de la loi 23 février 2005 qui disait les mérites de la colonisation et qui a été "piteusement et servilement retiré en 2006 sous la pression de quelques bobos".
Mme Le Pen savait accéder là à certaines des exigences primordiales de l'Usdifra, son hôte et l'une des innombrables organisations de pieds-noirs.
Elle a suscité une ovation debout quand elle a plaidé l'abrogation de la double nationalité et surtout quand elle a touché directement au coeur: "J'exigerai en tout premier lieu le respect de vos morts et des cimetières que vous avez laissés là-bas. Je bannirai la date du 19 mars 1962 de l'histoire de France". Cette date est celle du cessez-le-feu, récusée par les pieds-noirs.
Les pieds-noirs font partie des groupes dont la droite et l'extrême droite vont se disputer les faveurs. Un électeur pied-noir sur trois aurait déjà voté au moins une fois pour le Front, dit Eric Savarese, professeur en sciences politiques.
Le forum du Barcarès verra donc passer d'ici à dimanche les émissaires ou les messages des différentes composantes de la droite, y compris l'UMP.
Cependant s'assurer le vote des pieds-noirs n'est pas chose aisée. La représentation est éclatée. "Les pieds-noirs sont des Français comme les autres", a dit Mme Le Pen elle-même pour signifier qu'ils ne se détermineraient pas seulement en fonction de leur identité.
Ainsi le compagnon de Mme Le Pen a eu plus de succès quand il a critiqué le film Indigènes et Jamel Debbouze que quand il a fait le lien entre une décolonisation mal menée et les questions actuelles de l'immigration.
Gabriel Mène affirme que « l'électorat rapatrié représente 2,5 à 3 millions de personnes » .FN et droite courtisent l'électorat pied-noir samedi 27.08.2011, 05:11 - La Voix du Nord | POSITIONNEMENT |
Marine Le Pen et la droite courtiseront les pieds-noirs ce week-end sur les bords de la Méditerranée, un électorat réputé favorable mais qui attend les candidats au tournant de la présidentielle. ...
Car 2012 sera aussi l'année du cinquantième anniversaire de l'indépendance algérienne et de l'exode massif de centaines de milliers de Français.
« Aux partis maintenant de se positionner ! », lâche Gabriel Mène, président de l'Union syndicale de défense des intérêts des Français repliés d'Algérie (USDIFRA), l'une des innombrables organisations de pieds-noirs.
L'USDIFRA tient jusqu'à dimanche au Barcarès (P-O), sur ces rivages qui ont accueilli tant de rapatriés, un salon censé montrer la réussite d'une soixantaine de pieds-noirs.
Une première
Avec la venue pour la première fois de Marine Le Pen parmi d'autres, le salon risque de se transformer en forum politique.
Marine Le Pen, présidente du Front national et candidate à la présidentielle, passera une grande partie de son samedi au Barcarès. Le salon annonce pour demain Elie Aboud, député et secrétaire national de l'UMP en charge des rapatriés. Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, qui a commencé la quête aux parrainages pour la présidentielle, fera lire dimanche une lettre par un des vice-présidents de son mouvement.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
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