Philippe Poutou
+40
corwyn
sleepy
Axenstar
vilenne
nelum
Babalu
Giaches_de_Wert
Bernard Quellmalz
Prado
Duzgun
Toussaint
Gaston Lefranc
sylvestre
Babel
ottokar
tristana
Rougevert
irneh09218
Ellie
oxy
Vals
iztok
Jonhy
le petit scarabée
yannalan
cundo
gérard menvussa
fée clochette
Achille
dug et klin
nico37
alexi
louhans
Copas
Marco Pagot
verié2
panchoa
chejuanito
Eugene Duhring
Roseau
44 participants
Page 22 sur 28
Page 22 sur 28 • 1 ... 12 ... 21, 22, 23 ... 28
Re: Philippe Poutou
En effet, après avoir exclu de LO les militants de la tendance "capitaliste d'Etat" de Bordeaux en 1974, Yvan Lemaître a lui-même été exclu (vers 1990 ?) avec la majorité de la section de Bordeaux de LO qu'il dirigeait. Ironie du sort...dug et klin
Yvan Lemaitre,ce n'est pas cet ancien militant de LO de Bordeaux passé il y a quelques années a la LCR avec le groupe V.des T.?
__
Sinon, son article me semble en effet quelque peu contradictoire. Si le score de Nathalie Arthaud souligne les difficultés de LO, celui de Philippe Poutou, quoique du double (mais le double à ce niveau-là...) devrait logiquement souligner celles du NPA...
Les faibles résultats de LO et du NPA soulignent à mon avis, d'une part que les électeurs de la "gauche de la gauche" préfèrent se tourner vers un candidat qui tient le discours habituel du PCF, à savoir un bon gouvernement de gauche assorti d'une dose de protectionnisme ; d'autre part, l'incapacité de l'extrême gauche à faire preuve de responsabilité en unissant ses forces au moins sur un programme de luttes commun. Dire que "deux candidats, ça fait deux fois plus de temps pour s'exprimer" est tout à fait faux, hypocrite et ridicule. Cette division mine notre - déjà faible - crédibilité.
Par ailleurs, le fait que Poutou comme Arthaud soient restés dans le flou artistique sur la nature du gouvernement qui pourrait interdire les licenciements n'augmente pas non plus leur crédibilité. Entre une propagande ambigue parfois semi réformiste honteuse et une propagande ouvertement réformiste, dont les objectifs semblent plus réalistes, les électeurs choisissent la seconde...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Philippe Poutou
Le problème du NPA a d'abord été celui d'une ligne de plus en plus incompréhensible depuis les européennes par les droites à la tête de ce parti, puis, dans la période depuis le vote pour une candidature ouvrière révolutionnaire, un assaut destructeur de ceux qui ont mené une bataille ouverte et destructive contre la candidature Poutou, devant les médias, sans aucun principe démocratique ou de respect à minima de leur parti.
Aucun parti ne peut tenir longtemps ainsi.
Le NPA a été immobilisé en partie pendant des mois par cet affrontement "terminal".
La question de la formule gouvernementale pour donner un objectif aux "masses" ressort du magasin des farces et attrapes. Non pas que cela soit inintéressant. Ce n'est pas ça qui est mobilisateur.
C'est un truc tactique qui ne se conçoit que comme couronnement d'une puissance organisée massive des travailleurs donneuse d'ordres. Sans cette poussée les questions se posent autrement et ce n'est pas dans une élection sans mobilisation puissante des travailleurs qu'elles prennent un caractère significatif. Il ne faut pas y chercher là motif de faible score électoral de l’extrême gauche.
Donc retour au travail pour convaincre à la résistance, de prouver qu'on peut gagner, au moins repousser les attaques du capital, dans les combats de notre classe, avec ce qui éclaire et donne âme aux résistances sociales : le pouvoir des travailleurs, bataille qui ne relève pas d'une question tactique.
La lutte des classes fabrique en permanence des travailleurs qui pensent que pour aller au delà de la bataille qu'ils mènent il faut renverser le capitalisme.
La candidature Poutou a été en cela intéressante par le début de la démonstration que, oui, les travailleurs peuvent produire une intelligence individuelle et collective supérieure à celle des politiciens et êtres de paille de la bourgeoisie.
La démonstration est arrivée trop tard dans cette campagne, mais c'était là parler réellement à des couches de travailleurs humiliées et écrasées qui pensent que pour résoudre les problèmes il faut foutre en l'air le capitalisme et prendre le pouvoir.
Aucun parti ne peut tenir longtemps ainsi.
Le NPA a été immobilisé en partie pendant des mois par cet affrontement "terminal".
La question de la formule gouvernementale pour donner un objectif aux "masses" ressort du magasin des farces et attrapes. Non pas que cela soit inintéressant. Ce n'est pas ça qui est mobilisateur.
C'est un truc tactique qui ne se conçoit que comme couronnement d'une puissance organisée massive des travailleurs donneuse d'ordres. Sans cette poussée les questions se posent autrement et ce n'est pas dans une élection sans mobilisation puissante des travailleurs qu'elles prennent un caractère significatif. Il ne faut pas y chercher là motif de faible score électoral de l’extrême gauche.
Donc retour au travail pour convaincre à la résistance, de prouver qu'on peut gagner, au moins repousser les attaques du capital, dans les combats de notre classe, avec ce qui éclaire et donne âme aux résistances sociales : le pouvoir des travailleurs, bataille qui ne relève pas d'une question tactique.
La lutte des classes fabrique en permanence des travailleurs qui pensent que pour aller au delà de la bataille qu'ils mènent il faut renverser le capitalisme.
La candidature Poutou a été en cela intéressante par le début de la démonstration que, oui, les travailleurs peuvent produire une intelligence individuelle et collective supérieure à celle des politiciens et êtres de paille de la bourgeoisie.
La démonstration est arrivée trop tard dans cette campagne, mais c'était là parler réellement à des couches de travailleurs humiliées et écrasées qui pensent que pour résoudre les problèmes il faut foutre en l'air le capitalisme et prendre le pouvoir.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Philippe sur TV7
http://www.poutou2012.org/P-Poutou-sur-TV7
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Philippe Poutou
Avancer une formule de gouvernement susceptible d'interdire les licenciements n'est certes pas la recette miracle permettant de convaincre les travailleurs. Comme tu le soulignes, les travailleurs ne pourront s'emparer de cette question que dans le cadre d'une mobilisation puissante. Nous sommes d'accord sur ce point.Copas
La question de la formule gouvernementale pour donner un objectif aux "masses" ressort du magasin des farces et attrapes. Non pas que cela soit inintéressant. Ce n'est pas ça qui est mobilisateur.
C'est un truc tactique qui ne se conçoit que comme couronnement d'une puissance organisée massive des travailleurs donneuse d'ordres. Sans cette poussée les questions se posent autrement et ce n'est pas dans une élection sans mobilisation puissante des travailleurs qu'elles prennent un caractère significatif. Il ne faut pas y chercher là motif de faible score électoral de l’extrême gauche.
Cette question ne relève donc aujourd'hui que de la pure propagande, tout comme d'ailleurs l'interdiction des licenciements, la coordination des luttes etc, vu que nous avançons ce programme de lutte en dehors de toute mobilisation. Mais, quitte à faire de la propagande, autant qu'elle soit claire, même si cette clarté ne suffira pas à convaincre le plus grand nombre.
Le flou artistique des campagnes de LO et du NPA sur certains points n'est sans doute pas la cause majeure du faible score obtenu par l'EG, mais cela peut y avoir contribué.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Un bulletion outil pour dégager Sarko
Source:http://www.npa2009.org/content/le-bulletin-de-vote-hollande-un-outil-pour-d%C3%A9gager-sarkozy-poutou-npa
BORDEAUX, 1 mai 2012 (AFP) - L'ex-candidat du NPA à l'élection présidentielle, Philippe Poutou, a estimé mardi à Bordeaux que le "bulletin de vote Hollande" était un "outil pour dégager (Nicolas) Sarkozy" lors du second tour de la présidentielle.
"Le bulletin de vote Hollande, c'est un outil pour dégager Sarkozy même si après, on n'a aucune confiance politique dans (François) Hollande", a déclaré à l'AFP M. Poutou en marge du défilé du 1er mai, tout en se gardant de lancer un appel ouvert à voter pour le candidat socialiste.
"Le mot d'ordre, c'est de dégager Sarkozy", a insisté M. Poutou, qui avait déjà lancé un appel similaire le soir du 1er tour. "L'outil, c'est Hollande", a-t-il ajouté.
"Si Sarkozy s'en va, on aura un sentiment de victoire, ça peut +refiler+ la pêche" et "aider à reconstruire une mobilisation" sociale "même si on sait que derrière, on aura l'austérité", a poursuivi M. Poutou, par ailleurs salarié à l'usine Ford de Blanquefort, près de Bordeaux.
Selon lui, cette manifestation du 1er mai revêt "deux aspects" : la lutte "contre l'austérité et la crise" mais aussi "contre la remontée des idées réactionnaires", selon lui "portées par le FN mais aussi par l'UMP".
"Il y a un profond mépris social" de la part de Nicolas Sarkozy "qui considère que celui qui ne travaille pas est un fainéant alors que c'est le résultat d'une politique qui a favorisé le chômage", a-t-il déploré.
"J'espère qu'aujourd'hui, ça sera une étape vers la reconstruction de la mobilisation, nécessaire pour stopper l'austérité et la politique libérale", a-t-il encore dit.
Candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à l'élection présidentielle, Philippe Poutou a obtenu 1, 15% des suffrages exprimés lors du 1er tour, le 22 avril.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Bravo Poutou ! Menace Le Pen. Voter Hollande......
Bravo Poutou ! Menace Le Pen. Voter Hollande. Impasse Mélenchon. Avenir libertaire ?
de : Philippe Corcuff
mercredi 2 mai 2012 - 00h46 vu bellaciao
Ce long titre au style télégraphique au moment du 2ème tour de l’élection présidentielle 2012 appelle des explications et quelques points complémentaires…
Bravo Philippe !
Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste, a mené une belle campagne dont les hérésies jubilatoires n’ont commencé à être reconnues que sur la fin, en pesant peu alors sur le « score » final :
- dé-fétichisation du caractère oligarchique de la fonction présidentielle par le maniement de l’ironie et de l’auto-ironie libertaires ; de ce point de vue il a été le seul candidat réellement anti-système ;
- plus largement, critique en acte (à la fois par son parcours et par son discours) de l’hégémonie de la professionnalisation politique sur la politique dominante de nos régimes représentatifs professionnalisés si peu « démocratiques », pourtant plébiscités en pratique par la gauche et la gauche de la gauche ;
- critique en acte, en tant qu’ouvrier candidat, de l’exclusion des catégories populaires du terrain de la politique officielle ; ces catégories populaires dont on demande les suffrages mais qui sont laissées à l’écart des cercles les plus actifs de la politique (y compris à gauche et dans la gauche de la gauche) ;
- porte-parole de la dignité populaire face au mépris social porté inconsciemment (un inconscient de classe !) par les élites (économiques, politiques, médiatiques, intellectuelles, etc.) dominantes, y compris à gauche et dans la gauche de la gauche [1].
La campagne a été appuyée par l’énergie d’Olivier Besancenot qui, pour des raisons libertaires, avait refusé d’être une troisième fois candidat, mais qui, afin d’aider son successeur, a pris un congé pour la campagne officielle. La pugnacité des militants du NPA qui ont réussi à recueillir les 500 parrainages et l’inventivité des quelques-un-e-s qui sont à l’origine des clips décoiffants de la campagne télévisée [2] sont également à souligner.
Cette campagne s’est déroulée pourtant dans des conditions difficiles et l’écho (à distinguer du résultat électoral) qu’elle a suscité dans les deux dernières semaines de la campagne est d’autant plus remarquable : un nouveau candidat peu habitué aux médias et longtemps marginalisé par eux [3], une « crise de direction » du NPA et un reflux militant [4] et, pour finir, un coup de poignard dans le dos d’anciens dirigeants au profit d’un ralliement médiatisé à la mélenchonade [5]. Si l’on s’arrête sur quelques-unes des têtes (la génération des grèves étudiantes de 1986) à l’origine du croche-pied fait à Philippe Poutou juste après la réussite de l’épreuve si incertaine des parrainages, on doit noter que leur être militant a été initialement forgé dans les micro-bureaucraties du syndicalisme étudiant dit « de gauche ». Or cela corrobore une observation que j’ai faite depuis longtemps : les réflexes d’apparatchiks et l’esprit politicien qui fermentent dans les casseroles de ce syndicalisme étudiant traditionnel font beaucoup de mal à la gauche : du PS (où les dégâts politico-intellectuels sont les plus flagrants) jusqu’au NPA donc, en passant par le PCF et le PG.
Pour ma part, je suis fier d’avoir apporté ma petite pierre à l’architecture de cette campagne, tout particulièrement en ayant participé à l’édition du livre de Philippe Poutou, Un ouvrier, c’est là pour fermer sa gueule !, en tant que co-directeur avec Lilian Mathieu de la collection « Petite Encyclopédie Critique » des éditions Textuel [6].
On doit noter toutefois que le résultat obtenu, en rapport avec ceux des autres résultats (tant celui de Jean-Luc Mélenchon, à la gauche du PS, que la menace représentée par celui de Marine Le Pen à l’extrême-droite), offre peu de possibilités à un NPA en crise de rebondir dans les mois, voire les années qui viennent. « L’optimisme de la volonté » ne doit pas brouiller, au moment de l’analyse, « le pessimisme de l’intelligence ».
La menace Le Pen : question sociale renouvelée contre clivage national-racial
Le clivage national-racial (faisant de la catégorisation « français »/« étrangers » - entendue pas seulement en un sens juridique mais aussi ethnique - le clivage principal) porté par le Front national au détriment de la question sociale (centrée sur la répartition des richesses) est redevenu une menace politique [7]. Récupérée un temps de manière électoraliste par le sarkozysme, l’association des thèmes de l’immigration et de la sécurité a pu de nouveau profiter au FN, en germant sur le terreau des déceptions vis-à-vis des effets sociaux des politiques ultra- et sociales-libérales menées successivement depuis 1983 par la gauche et par la droite. L’intelligence politique propre du lepénisme version Marine est d’avoir mieux arrimé ces thèmes à des préoccupations sociales, en faisant de la question nationale le point de passage obligé de la question sociale. Cela s’est effectué dans un contexte où le FN a été « républicanisé » et « laïcisé », dans les discours de Marine Le Pen et chez certains commentateurs, ce qui a d’ailleurs facilité la place nouvelle donnée à l’islamophobie.
La politique sociale-libérale menée par le vainqueur probable, François Hollande, dans un contexte de crise du capitalisme risquant d’attiser encore les déceptions des attentes sociales dans les couches populaires et moyennes de la classe salariée, la prochaine alternance pourrait profiter à Marine Le Pen ; le FN encore davantage relooké changeant de nom et s’alliant avec des débris de droite d’une UMP explosée.
Comment cette tendance pourrait être contrecarrée ? Il faudrait de nouveau que la question sociale prenne le pas sur le clivage national-racial à travers des mouvements sociaux, le syndicalisme, le mouvement associatif, le foisonnement d’interventions artistiques, culturelles et intellectuelles, des expérimentions sociales et des organisations politiques. Mais il faudrait que se mette en forme une question sociale redéfinie, qui, au double traitement de la classique division capital/travail et de la précarisation contemporaine, ajoute celui de discriminations en interaction avec le capitalisme mais irréductibles à lui, comme les discriminations de genre ou « post-coloniales » (touchant systématiquement – à l’école, dans le logement, dans le travail, à cause de la religion, etc. - les populations issues de l’immigration de pays anciennement colonisés). Et une question sociale qui ne soit pas centrée uniquement sur les richesses économiques, mais qui intègre également d’autres types de ressources fort inégalement distribuées comme les ressources culturelles, politiques ou de la reconnaissance personnelle. En particulier, afin de créer de nouvelles convergences au sein de la classe salariée entre prolétaires « blancs » et prolétaires issus de l’immigration, il faudrait éviter d’agiter une version traditionnelle de la question sociale contre la reconnaissance des discriminations, mais enrichir la question sociale de la prise en compte des discriminations.
Du côté des organisations politiques, à la fois électoralement et du point de vue des forces militantes, le Front de gauche apparaît le mieux placé afin de mettre en échec une alternance Marine dans cinq ans. Je comprends tout à fait que certains militants fassent, dans cette perspective, le pari raisonné du Front de gauche contre le FN. Mais je crains que leur évaluation soit erronée du fait des penchants républicards, laïcards et cocardiers que la campagne Mélenchon a mis en scène [8] :
- le républicard, opposé à une République de la diversité, qui unifie, centralise, en tendant à méconnaître les discriminations ; les combats contre les discriminations étant facilement assimilés à des « menaces communautaristes » largement fantasmées ;
- le laïcard, opposé à une laïcité interculturelle, qui a surtout participé dans la dernière période à nourrir la diabolisation de l’islam ;
- le cocardier qui a contribué à faire du référent « national » le cadre politique principal au cours de cette campagne, en déplaçant la répartition des richesses en question dépendante.
Bien sûr, avec une extrême-droite se transformant et acquérant une audience de masse, on n’a pas grand-chose à puiser, non plus, du côté du folklore anti-fasciste qui lustre tant les egos dans les milieux gauchistes.
Bref les résistances seraient davantage à attendre du côté des mouvements sociaux, du syndicalisme, etc., avec toutefois des craintes quant à un certain état d’impréparation…
Voter François Hollande sans états d’âme ni illusions : le sarkozysme comme écœurement
Historiquement, la politique du pire a rarement débouché sur les soulèvements espérés, mais a plutôt produit des difficultés supplémentaires sur le chemin des forces radicalement émancipatrices. Certes, entre les politiques économiques et sociales incarnées par Nicolas Sarkozy et François Hollande, il n’y a que des petites différences, des nuances plus ou moins sociales dans la galaxie du néolibéralisme économique. Toutefois, le sarkozysme a franchi sur certains terrains une ligne jaune éthique, qui ne permet pas de recourir au « bonnet blanc et blanc bonnet » : ainsi il a usé, électoralement et dans les politiques publiques, de la xénophobie, en contribuant ainsi à la légitimer davantage, et il a déconsidéré un peu plus l’activité politique elle-même en érigeant le cynisme politicien en nouvelle norme [9]. Et cela a eu des conséquences politiques, dans la mise en pratique d’une xénophobie d’État comme dans les possibilités nouvelles léguées à une extrême-droite relookée d’incarner dans cinq ans l’alternance. Notre écœurement s’est accru au 2ème tour, le candidat-président faisant feu de tout bois dans le registre du glauque. Pas d’état d’âme donc pour voter François Hollande le 6 mai !
Si, comme je le pense aujourd’hui, le vote dans le cadre de nos régimes représentatifs professionnalisés n’est, au mieux, qu’un élément secondaire dans une logique radicale d’émancipation individuelle et collective (ce qui invalide la stratégie de « la révolution par les urnes » de la mélenchonerie), pourquoi, dans les milieux radicaux, faire autant un fromage de ce petit vote aux conséquences donc extrêmement limitées. Cette petite chose ne sert, dans mon esprit, qu’à alimenter une frontière symbolique qui ne constitue pas une adhésion. Une fois François Hollande élu, il deviendra un adversaire politique « normal » (à la différence de Marine Le Pen et de Nicolas Sarkozy)….Marquer une différence entre Hollande et Sarkozy n’implique pas nécessairement d’entretenir des illusions à l’égard de l’élu de Corrèze !
Le NPA existera-t-il un jour ? C’est pas sûr…
Dès juillet 2011, j’ai fait l’hypothèse que le NPA n’était pas encore né [10]. Le NPA au sens du projet NPA ainsi synthétisé dans ses « Principes fondateur » :
« Nous voulons que le NPA fasse vivre le meilleur de l’héritage de celles et ceux qui ont affronté le système depuis deux siècles, celui de la lutte des classes, des traditions socialistes, communistes, libertaires, révolutionnaires.
Un parti qui hérite des luttes démocratiques et antifascistes. Un parti qui garde la mémoire des combats contre les dérives autoritaires et bureaucratiques qui ont terni les espoirs émancipateurs. Un parti qui se nourrit du féminisme, de l’anticolonialisme, de l’antiracisme comme des luttes contre toutes les discriminations. Un parti qui donne une tonalité clairement anticapitaliste à l’écologie politique radicale et une tonalité clairement écologiste à l’anticapitalisme. Un parti soucieux des aspirations individuelles à la reconnaissance et à la créativité face à l’uniformisation marchande de la vie quotidienne. »
Le projet NPA, c’était alors de trouver les voies d’un nouveau type d’organisation, inventant des pratiques militantes renouvelées, ajustées à la perspective d’auto-émancipation des opprimés. La quête d’une forme politique rénovée, avec une main dans les institutions existantes (d’où la participation aux élections) et deux pieds et une autre main dans une mise à distance de la politique institutionnelle traditionnelle (mouvements sociaux, pratiques militants radicales, expériences alternatives et pensées critiques, notamment).
Pas grand-chose de tout cela n’a même commencé à se concrétiser. Les « sommets » du NPA se sont divisés entre deux pôles principaux : un pôle peu à peu absorbé par la politique institutionnelle et professionnelle représentée par le Front de gauche (ce que l’on appelle aujourd’hui « la GA ») et un pôle défendant une vision avant-gardiste et substitutiste de la politique inspirée d’une lecture traditionnelle du bolchévisme (ce qu’on appelle « la P2 » : son texte présenté lors du congrès de février 2011 attribuant, par exemple, « un rôle dirigeant » au parti dans les luttes ! vieille lune autoritaire abandonnée par la LCR depuis longtemps). Ce sont deux manières de s’éloigner de la logique de l’auto-émancipation des opprimés, en faisant alors l’impasse sur la construction d’une forme d’organisation adaptée à cette exigence. Quant au « centre » de ces « sommets » du NPA (ce que l’on appelle « la P1A »), il n’a guère manifesté une orientation propre, oscillant entre la GA et la P2. Parmi les rares à exprimer une nouvelle façon de faire de la politique : Olivier Besancenot et Philippe Poutou (qui ne fait pas partie de la direction du NPA).
Et « la base » dans tout ça ? Elle n’a pas beaucoup fait preuve d’inventivité et d’expérimentations dans les pratiques militantes et, perdant peu à peu de la substance avec les départs successifs (le plus souvent sur la pointe des pieds), elle n’a pas massivement tenté de contrecarrer les logiques autodestructrices des « sommets ». Quant au secteur intellectuel qui avait été légué au NPA, tout particulièrement grâce aux efforts du regretté Daniel Bensaïd (avec les revues papier et web Contretemps et la Société Louise Michel), il s’est fortement éloigné du NPA, dont les « sommets » s’intéressent de moins au moins aux questions intellectuelles.
Le projet NPA peut-il alors naître à une échéance raisonnable à partir du « NPA réellement existant », et bien mal en point malgré la belle campagne de Philippe Poutou ? Je suis, pour ma part et pour l’instant, fort pessimiste, mais les prochains mois nous en diront plus…Peut-être que c’est à travers d’autres cadres organisationnels, distincts du « NPA réellement existant », que le projet NPA pourra naître dans les années qui viennent ? Ici il n’y a aucune nécessité ou voie unique. En tout cas, le Front de gauche, tel qu’il est apparu au cours de la campagne de Jean-Luc Mélenchon apparaît comme l’exact opposé de ce projet….
Mélenchon comme régression et impasse pour la gauche de la gauche
Je n’insisterai pas trop sur l’impasse Mélenchon, dont j’ai déjà parlé sur ce blog. Pour s’inscrire dans une logique émancipatrice tournée vers la recherche et l’action, il vaut mieux éviter de s’attacher trop à ce que l’on critique, sous peine d’être pris involontairement par les aigreurs du ressentiment. Je rappellerai simplement une série de régressions portées par la campagne Mélenchon au sein de la gauche de la gauche :
- régression vers la double fétichisation de la professionnalisation politique et de « l’homme providentiel » par rapport à la critique démocratique et libertaire des régimes représentatifs professionnalisés ; avec le paradoxe que cette régression se proclame avec une expression contraire à sa logique : « révolution citoyenne » ;
- régression cocardière par rapport à la perspective altermondialiste ;
- régression laïcarde par rapport à une laïcité interculturelle ;
- régression républicarde par rapport à une République de la diversité ;
- vision tendanciellement traditionnelle et économiste de la question sociale ;
- vision étatiste de la transformation sociale ;
- pauvreté intellectuelle par rapport à l’état des pensées critiques contemporaines.
L’écho électoral, relatif mais substantiel, de cette candidature risque d’entraîner de larges secteurs militants à la gauche du PS dans les grenouillages associant un gros appareil (le PCF) et de multiples micro-appareils. La gauche de la gauche pourrait en être largement stérilisée dans un magma politicien pendant une ou deux échéances présidentielles.
Un fragile avenir pour l’anarchisme dans la galaxie anticapitaliste et altermondialiste ?
La pensée et les pratiques anarchistes sont largement marginalisées à gauche, en France et ailleurs, alors que renaît pourtant dans les mouvements sociaux quelque chose comme une humeur libertaire. Face aux échecs depuis deux siècles d’un anticapitalisme émancipateur, la fibre anarchiste a pourtant dans sa besace quelques axes essentiels :
- la critique des mécanismes de délégation et de représentation politiques comme porteurs de concentrations de pouvoirs ;
- la critique de l’étatisme comme forme d’oppression, avec le défi de bâtir des institutions publiques (pourvoyeuses de repères et de protections pour les individus comme pour les groupes) qui ne soient pas un État (au sens d’une logique d’intégration hiérarchique des institutions publiques sur un mode pyramidal) ;
- l’exigence d’une forme d’organisation politique adaptée à la visée d’auto-émancipation, individuelle et collective, des opprimés ;
- l’association du principe de solidarité avec le principe d’individualité, contre le rouleau compresseur du logiciel « collectiviste » hégémonisant les gauches, en marginalisant l’individu au profit du tout collectif.
De ce point de vue, la Fédération Anarchiste, dans ses modes d’organisation (le principe fédératif d’inspiration proudhonienne, vu comme une coopération organisée des individualités et des groupes) et dans sa pensée (dans la famille anarchiste elle-même, elle est celle qui résiste le mieux au poids du logiciel « collectiviste »), constitue un exemple, bien qu’un petit exemple (quelques centaines de membres).
Un des enjeux politiques et intellectuels dans les gauches radicales aujourd’hui serait alors de donner davantage d’espace à leur poumon anarchiste (trop rachitique), en dialogue avec les usages hérétiques de Marx, comme avec les élaborations actuelles des mouvements sociaux et les apports contemporains des sciences sociales et de la philosophie. L’incertitude pour moi est de savoir si, dans les conditions actuelles difficiles et régressives pour un anticapitalisme émancipateur, cela peut s’opérer dans une organisation non anarchiste mais reconnaissant une composante libertaire (comme le NPA) ou si cela passe d’abord par une « accumulation primitive » de forces de manière anarchistement indépendante ? Dans l’un ou l’autre cas, il serait important de montrer, comme le chantait mélancoliquemement Léo Ferré, que : « Y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent… » (Les anarchistes, 1967)…
Une urgence de longue durée : sortir de la pauvreté intellectuelle des gauches
Au moment où la gauche molle hollandaise a de grandes chances d’arriver au pouvoir et où la gauche de la gauche mélenchonisée a fait un score honorable, il se pourrait paradoxalement que les gauches politiques se trouvent intellectuellement en bout de course. La gauche officielle est depuis longtemps technocratisée et désintellectualisée, jusqu’à parfois se complaire dans un anti-intellectualisme explicite. La gauche de gauche apparaît, quant à elle, très fière de son « intelligence critique », mais cela pourrait n’être qu’un simple trompe l’œil masquant à peine la dévalorisation des ressources intellectuelles du côté de l’hémisphère gauche de la politique.
Ainsi, on se contente souvent dans les gauches critiques d’une vague soupe indigeste que l’on pourrait appeler « pensée Monde Diplo » (je mets à part les moments où ce mensuel a publié et publie des figures de la pensée critique comme Pierre Bourdieu ou Cornelius Castoriadis) : un vague discours fait d’automatismes sur le méchant « néolibéralisme » avec quelques bouts de marxisme économiste rance associé à une dénonciation du « complot » des méchants médias « aliénant » l’ensemble des masses (sauf celui qui tient le discours sur « l’aliénation » des autres !) ; tout cela étant enrobé d’une dénonciation du méchant « individualisme » au nom des « valeurs collectives » et abondamment salé par une rhétorique de la déploration généralisée. Bref comment se sentir « intelligent » et « critique » en économisant un maximum d’efforts intellectuels !
Pourtant la notion même de « gauche » a été historiquement associée à l’activité intellectuelle : des Lumières du XVIIIème siècle aux Sartre, Merleau-Ponty, Castoriadis, Bourdieu…en passant par l’affaire Dreyfus. Ré-interroger les « logiciels » de la critique sociale et de l’émancipation, c’est à-dire les façons mêmes de formuler les problèmes, a trop longtemps été repoussé au nom des urgences de l’heure (électorales, sociales, organisationnelles, etc.), sans d’ailleurs que cela n’aide à traiter ces urgences. Il est grand temps de réunir des militants, des citoyens critiques et des professionnels du travail intellectuel pour penser radicalement à gauche dans un cadre associatif pluraliste, à bonne distance des organisations (ni trop près, ni trop loin).
« Ne succombez jamais au désespoir : il ne tient pas ses promesses. »
Stanislaw Jerzy Lec, Nouvelles pensées échevelées, 1964.
Notes :
[1] : Voir Philippe Corcuff et Lilian Mathieu, « Du mépris de classe et de caste en politique », Le Monde.fr, 29 février 2012.
[2] : Voir les dix clips de la campagne officielle de Philippe Poutou sur Dailymotion.
[3] : Voir P. Corcuff, « De l’arrogance médiatique : Pulvar face à l’ouvrier Poutou chez Ruquier », Mediapart, 28 février 2012.
[4] : Voir Pierre Rousset, « Notes sur la crise de fondation du NPA », site Europe Solidaire Sans Frontières, 22 juillet 2011.
[5] : Voir Philippe Corcuff, Lilian Mahtieu et Willy Pelletier, « Quand trois dirigeants du NPA nous roulent dans la mélenchonade… », Mediapart, 26 mars 2012.
[6] : Voir Philippe Poutou, « Du mépris social à la dignité populaire : un syndicaliste en politique », édition « Petite Encyclopédie Critique », Mediapart, 9 mars 2012.
[7] : Pour une esquisse de sociologie politique de l’extrême-droite en France, inspirée de l’approche en termes de « luttes des classements sociaux » initiée par Pierre Bourdieu, à travers la compétition symbolique dans l’espace politique entre un « clivage national-racial » et un « clivage de la justice sociale », voir P. Corcuff, « Clivage national-racial contre question sociale. Un cadre d’analyse socio-politique pour interpréter les progrès de l’extrême-droite en France », revue ContreTemps (1ère série , éditions Textuel), n°8, septembre 2003 ; voir sur internet le n°8 en archive.
[8] Sur la critique du républicard, du laïcard et du cocardier au cours de la campagne présidentielle, voir P. Corcuff, « Nous sommes tous des juifs musulmans laïcs ! », Liberation.fr, 26 mars 2012.
[9] : Voir P. Corcuff, « Du dégoût vis-à-vis du sarkozysme et des réponses politiques », Mediapart, 17 décembre 2009.
[10] P. Corcuff, « Le NPA n’est pas encore né ! Quelques pistes sur la situation difficile (mais pas désespérée) du NPA après la Conférence nationale de juin 2011 », site Europe Solidaire Sans Frontières, 14 juillet 2011.
http://blogs.mediapart.fr/blog/phil...
de : Philippe Corcuff
mercredi 2 mai 2012 - 00h46 vu bellaciao
Ce long titre au style télégraphique au moment du 2ème tour de l’élection présidentielle 2012 appelle des explications et quelques points complémentaires…
Bravo Philippe !
Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste, a mené une belle campagne dont les hérésies jubilatoires n’ont commencé à être reconnues que sur la fin, en pesant peu alors sur le « score » final :
- dé-fétichisation du caractère oligarchique de la fonction présidentielle par le maniement de l’ironie et de l’auto-ironie libertaires ; de ce point de vue il a été le seul candidat réellement anti-système ;
- plus largement, critique en acte (à la fois par son parcours et par son discours) de l’hégémonie de la professionnalisation politique sur la politique dominante de nos régimes représentatifs professionnalisés si peu « démocratiques », pourtant plébiscités en pratique par la gauche et la gauche de la gauche ;
- critique en acte, en tant qu’ouvrier candidat, de l’exclusion des catégories populaires du terrain de la politique officielle ; ces catégories populaires dont on demande les suffrages mais qui sont laissées à l’écart des cercles les plus actifs de la politique (y compris à gauche et dans la gauche de la gauche) ;
- porte-parole de la dignité populaire face au mépris social porté inconsciemment (un inconscient de classe !) par les élites (économiques, politiques, médiatiques, intellectuelles, etc.) dominantes, y compris à gauche et dans la gauche de la gauche [1].
La campagne a été appuyée par l’énergie d’Olivier Besancenot qui, pour des raisons libertaires, avait refusé d’être une troisième fois candidat, mais qui, afin d’aider son successeur, a pris un congé pour la campagne officielle. La pugnacité des militants du NPA qui ont réussi à recueillir les 500 parrainages et l’inventivité des quelques-un-e-s qui sont à l’origine des clips décoiffants de la campagne télévisée [2] sont également à souligner.
Cette campagne s’est déroulée pourtant dans des conditions difficiles et l’écho (à distinguer du résultat électoral) qu’elle a suscité dans les deux dernières semaines de la campagne est d’autant plus remarquable : un nouveau candidat peu habitué aux médias et longtemps marginalisé par eux [3], une « crise de direction » du NPA et un reflux militant [4] et, pour finir, un coup de poignard dans le dos d’anciens dirigeants au profit d’un ralliement médiatisé à la mélenchonade [5]. Si l’on s’arrête sur quelques-unes des têtes (la génération des grèves étudiantes de 1986) à l’origine du croche-pied fait à Philippe Poutou juste après la réussite de l’épreuve si incertaine des parrainages, on doit noter que leur être militant a été initialement forgé dans les micro-bureaucraties du syndicalisme étudiant dit « de gauche ». Or cela corrobore une observation que j’ai faite depuis longtemps : les réflexes d’apparatchiks et l’esprit politicien qui fermentent dans les casseroles de ce syndicalisme étudiant traditionnel font beaucoup de mal à la gauche : du PS (où les dégâts politico-intellectuels sont les plus flagrants) jusqu’au NPA donc, en passant par le PCF et le PG.
Pour ma part, je suis fier d’avoir apporté ma petite pierre à l’architecture de cette campagne, tout particulièrement en ayant participé à l’édition du livre de Philippe Poutou, Un ouvrier, c’est là pour fermer sa gueule !, en tant que co-directeur avec Lilian Mathieu de la collection « Petite Encyclopédie Critique » des éditions Textuel [6].
On doit noter toutefois que le résultat obtenu, en rapport avec ceux des autres résultats (tant celui de Jean-Luc Mélenchon, à la gauche du PS, que la menace représentée par celui de Marine Le Pen à l’extrême-droite), offre peu de possibilités à un NPA en crise de rebondir dans les mois, voire les années qui viennent. « L’optimisme de la volonté » ne doit pas brouiller, au moment de l’analyse, « le pessimisme de l’intelligence ».
La menace Le Pen : question sociale renouvelée contre clivage national-racial
Le clivage national-racial (faisant de la catégorisation « français »/« étrangers » - entendue pas seulement en un sens juridique mais aussi ethnique - le clivage principal) porté par le Front national au détriment de la question sociale (centrée sur la répartition des richesses) est redevenu une menace politique [7]. Récupérée un temps de manière électoraliste par le sarkozysme, l’association des thèmes de l’immigration et de la sécurité a pu de nouveau profiter au FN, en germant sur le terreau des déceptions vis-à-vis des effets sociaux des politiques ultra- et sociales-libérales menées successivement depuis 1983 par la gauche et par la droite. L’intelligence politique propre du lepénisme version Marine est d’avoir mieux arrimé ces thèmes à des préoccupations sociales, en faisant de la question nationale le point de passage obligé de la question sociale. Cela s’est effectué dans un contexte où le FN a été « républicanisé » et « laïcisé », dans les discours de Marine Le Pen et chez certains commentateurs, ce qui a d’ailleurs facilité la place nouvelle donnée à l’islamophobie.
La politique sociale-libérale menée par le vainqueur probable, François Hollande, dans un contexte de crise du capitalisme risquant d’attiser encore les déceptions des attentes sociales dans les couches populaires et moyennes de la classe salariée, la prochaine alternance pourrait profiter à Marine Le Pen ; le FN encore davantage relooké changeant de nom et s’alliant avec des débris de droite d’une UMP explosée.
Comment cette tendance pourrait être contrecarrée ? Il faudrait de nouveau que la question sociale prenne le pas sur le clivage national-racial à travers des mouvements sociaux, le syndicalisme, le mouvement associatif, le foisonnement d’interventions artistiques, culturelles et intellectuelles, des expérimentions sociales et des organisations politiques. Mais il faudrait que se mette en forme une question sociale redéfinie, qui, au double traitement de la classique division capital/travail et de la précarisation contemporaine, ajoute celui de discriminations en interaction avec le capitalisme mais irréductibles à lui, comme les discriminations de genre ou « post-coloniales » (touchant systématiquement – à l’école, dans le logement, dans le travail, à cause de la religion, etc. - les populations issues de l’immigration de pays anciennement colonisés). Et une question sociale qui ne soit pas centrée uniquement sur les richesses économiques, mais qui intègre également d’autres types de ressources fort inégalement distribuées comme les ressources culturelles, politiques ou de la reconnaissance personnelle. En particulier, afin de créer de nouvelles convergences au sein de la classe salariée entre prolétaires « blancs » et prolétaires issus de l’immigration, il faudrait éviter d’agiter une version traditionnelle de la question sociale contre la reconnaissance des discriminations, mais enrichir la question sociale de la prise en compte des discriminations.
Du côté des organisations politiques, à la fois électoralement et du point de vue des forces militantes, le Front de gauche apparaît le mieux placé afin de mettre en échec une alternance Marine dans cinq ans. Je comprends tout à fait que certains militants fassent, dans cette perspective, le pari raisonné du Front de gauche contre le FN. Mais je crains que leur évaluation soit erronée du fait des penchants républicards, laïcards et cocardiers que la campagne Mélenchon a mis en scène [8] :
- le républicard, opposé à une République de la diversité, qui unifie, centralise, en tendant à méconnaître les discriminations ; les combats contre les discriminations étant facilement assimilés à des « menaces communautaristes » largement fantasmées ;
- le laïcard, opposé à une laïcité interculturelle, qui a surtout participé dans la dernière période à nourrir la diabolisation de l’islam ;
- le cocardier qui a contribué à faire du référent « national » le cadre politique principal au cours de cette campagne, en déplaçant la répartition des richesses en question dépendante.
Bien sûr, avec une extrême-droite se transformant et acquérant une audience de masse, on n’a pas grand-chose à puiser, non plus, du côté du folklore anti-fasciste qui lustre tant les egos dans les milieux gauchistes.
Bref les résistances seraient davantage à attendre du côté des mouvements sociaux, du syndicalisme, etc., avec toutefois des craintes quant à un certain état d’impréparation…
Voter François Hollande sans états d’âme ni illusions : le sarkozysme comme écœurement
Historiquement, la politique du pire a rarement débouché sur les soulèvements espérés, mais a plutôt produit des difficultés supplémentaires sur le chemin des forces radicalement émancipatrices. Certes, entre les politiques économiques et sociales incarnées par Nicolas Sarkozy et François Hollande, il n’y a que des petites différences, des nuances plus ou moins sociales dans la galaxie du néolibéralisme économique. Toutefois, le sarkozysme a franchi sur certains terrains une ligne jaune éthique, qui ne permet pas de recourir au « bonnet blanc et blanc bonnet » : ainsi il a usé, électoralement et dans les politiques publiques, de la xénophobie, en contribuant ainsi à la légitimer davantage, et il a déconsidéré un peu plus l’activité politique elle-même en érigeant le cynisme politicien en nouvelle norme [9]. Et cela a eu des conséquences politiques, dans la mise en pratique d’une xénophobie d’État comme dans les possibilités nouvelles léguées à une extrême-droite relookée d’incarner dans cinq ans l’alternance. Notre écœurement s’est accru au 2ème tour, le candidat-président faisant feu de tout bois dans le registre du glauque. Pas d’état d’âme donc pour voter François Hollande le 6 mai !
Si, comme je le pense aujourd’hui, le vote dans le cadre de nos régimes représentatifs professionnalisés n’est, au mieux, qu’un élément secondaire dans une logique radicale d’émancipation individuelle et collective (ce qui invalide la stratégie de « la révolution par les urnes » de la mélenchonerie), pourquoi, dans les milieux radicaux, faire autant un fromage de ce petit vote aux conséquences donc extrêmement limitées. Cette petite chose ne sert, dans mon esprit, qu’à alimenter une frontière symbolique qui ne constitue pas une adhésion. Une fois François Hollande élu, il deviendra un adversaire politique « normal » (à la différence de Marine Le Pen et de Nicolas Sarkozy)….Marquer une différence entre Hollande et Sarkozy n’implique pas nécessairement d’entretenir des illusions à l’égard de l’élu de Corrèze !
Le NPA existera-t-il un jour ? C’est pas sûr…
Dès juillet 2011, j’ai fait l’hypothèse que le NPA n’était pas encore né [10]. Le NPA au sens du projet NPA ainsi synthétisé dans ses « Principes fondateur » :
« Nous voulons que le NPA fasse vivre le meilleur de l’héritage de celles et ceux qui ont affronté le système depuis deux siècles, celui de la lutte des classes, des traditions socialistes, communistes, libertaires, révolutionnaires.
Un parti qui hérite des luttes démocratiques et antifascistes. Un parti qui garde la mémoire des combats contre les dérives autoritaires et bureaucratiques qui ont terni les espoirs émancipateurs. Un parti qui se nourrit du féminisme, de l’anticolonialisme, de l’antiracisme comme des luttes contre toutes les discriminations. Un parti qui donne une tonalité clairement anticapitaliste à l’écologie politique radicale et une tonalité clairement écologiste à l’anticapitalisme. Un parti soucieux des aspirations individuelles à la reconnaissance et à la créativité face à l’uniformisation marchande de la vie quotidienne. »
Le projet NPA, c’était alors de trouver les voies d’un nouveau type d’organisation, inventant des pratiques militantes renouvelées, ajustées à la perspective d’auto-émancipation des opprimés. La quête d’une forme politique rénovée, avec une main dans les institutions existantes (d’où la participation aux élections) et deux pieds et une autre main dans une mise à distance de la politique institutionnelle traditionnelle (mouvements sociaux, pratiques militants radicales, expériences alternatives et pensées critiques, notamment).
Pas grand-chose de tout cela n’a même commencé à se concrétiser. Les « sommets » du NPA se sont divisés entre deux pôles principaux : un pôle peu à peu absorbé par la politique institutionnelle et professionnelle représentée par le Front de gauche (ce que l’on appelle aujourd’hui « la GA ») et un pôle défendant une vision avant-gardiste et substitutiste de la politique inspirée d’une lecture traditionnelle du bolchévisme (ce qu’on appelle « la P2 » : son texte présenté lors du congrès de février 2011 attribuant, par exemple, « un rôle dirigeant » au parti dans les luttes ! vieille lune autoritaire abandonnée par la LCR depuis longtemps). Ce sont deux manières de s’éloigner de la logique de l’auto-émancipation des opprimés, en faisant alors l’impasse sur la construction d’une forme d’organisation adaptée à cette exigence. Quant au « centre » de ces « sommets » du NPA (ce que l’on appelle « la P1A »), il n’a guère manifesté une orientation propre, oscillant entre la GA et la P2. Parmi les rares à exprimer une nouvelle façon de faire de la politique : Olivier Besancenot et Philippe Poutou (qui ne fait pas partie de la direction du NPA).
Et « la base » dans tout ça ? Elle n’a pas beaucoup fait preuve d’inventivité et d’expérimentations dans les pratiques militantes et, perdant peu à peu de la substance avec les départs successifs (le plus souvent sur la pointe des pieds), elle n’a pas massivement tenté de contrecarrer les logiques autodestructrices des « sommets ». Quant au secteur intellectuel qui avait été légué au NPA, tout particulièrement grâce aux efforts du regretté Daniel Bensaïd (avec les revues papier et web Contretemps et la Société Louise Michel), il s’est fortement éloigné du NPA, dont les « sommets » s’intéressent de moins au moins aux questions intellectuelles.
Le projet NPA peut-il alors naître à une échéance raisonnable à partir du « NPA réellement existant », et bien mal en point malgré la belle campagne de Philippe Poutou ? Je suis, pour ma part et pour l’instant, fort pessimiste, mais les prochains mois nous en diront plus…Peut-être que c’est à travers d’autres cadres organisationnels, distincts du « NPA réellement existant », que le projet NPA pourra naître dans les années qui viennent ? Ici il n’y a aucune nécessité ou voie unique. En tout cas, le Front de gauche, tel qu’il est apparu au cours de la campagne de Jean-Luc Mélenchon apparaît comme l’exact opposé de ce projet….
Mélenchon comme régression et impasse pour la gauche de la gauche
Je n’insisterai pas trop sur l’impasse Mélenchon, dont j’ai déjà parlé sur ce blog. Pour s’inscrire dans une logique émancipatrice tournée vers la recherche et l’action, il vaut mieux éviter de s’attacher trop à ce que l’on critique, sous peine d’être pris involontairement par les aigreurs du ressentiment. Je rappellerai simplement une série de régressions portées par la campagne Mélenchon au sein de la gauche de la gauche :
- régression vers la double fétichisation de la professionnalisation politique et de « l’homme providentiel » par rapport à la critique démocratique et libertaire des régimes représentatifs professionnalisés ; avec le paradoxe que cette régression se proclame avec une expression contraire à sa logique : « révolution citoyenne » ;
- régression cocardière par rapport à la perspective altermondialiste ;
- régression laïcarde par rapport à une laïcité interculturelle ;
- régression républicarde par rapport à une République de la diversité ;
- vision tendanciellement traditionnelle et économiste de la question sociale ;
- vision étatiste de la transformation sociale ;
- pauvreté intellectuelle par rapport à l’état des pensées critiques contemporaines.
L’écho électoral, relatif mais substantiel, de cette candidature risque d’entraîner de larges secteurs militants à la gauche du PS dans les grenouillages associant un gros appareil (le PCF) et de multiples micro-appareils. La gauche de la gauche pourrait en être largement stérilisée dans un magma politicien pendant une ou deux échéances présidentielles.
Un fragile avenir pour l’anarchisme dans la galaxie anticapitaliste et altermondialiste ?
La pensée et les pratiques anarchistes sont largement marginalisées à gauche, en France et ailleurs, alors que renaît pourtant dans les mouvements sociaux quelque chose comme une humeur libertaire. Face aux échecs depuis deux siècles d’un anticapitalisme émancipateur, la fibre anarchiste a pourtant dans sa besace quelques axes essentiels :
- la critique des mécanismes de délégation et de représentation politiques comme porteurs de concentrations de pouvoirs ;
- la critique de l’étatisme comme forme d’oppression, avec le défi de bâtir des institutions publiques (pourvoyeuses de repères et de protections pour les individus comme pour les groupes) qui ne soient pas un État (au sens d’une logique d’intégration hiérarchique des institutions publiques sur un mode pyramidal) ;
- l’exigence d’une forme d’organisation politique adaptée à la visée d’auto-émancipation, individuelle et collective, des opprimés ;
- l’association du principe de solidarité avec le principe d’individualité, contre le rouleau compresseur du logiciel « collectiviste » hégémonisant les gauches, en marginalisant l’individu au profit du tout collectif.
De ce point de vue, la Fédération Anarchiste, dans ses modes d’organisation (le principe fédératif d’inspiration proudhonienne, vu comme une coopération organisée des individualités et des groupes) et dans sa pensée (dans la famille anarchiste elle-même, elle est celle qui résiste le mieux au poids du logiciel « collectiviste »), constitue un exemple, bien qu’un petit exemple (quelques centaines de membres).
Un des enjeux politiques et intellectuels dans les gauches radicales aujourd’hui serait alors de donner davantage d’espace à leur poumon anarchiste (trop rachitique), en dialogue avec les usages hérétiques de Marx, comme avec les élaborations actuelles des mouvements sociaux et les apports contemporains des sciences sociales et de la philosophie. L’incertitude pour moi est de savoir si, dans les conditions actuelles difficiles et régressives pour un anticapitalisme émancipateur, cela peut s’opérer dans une organisation non anarchiste mais reconnaissant une composante libertaire (comme le NPA) ou si cela passe d’abord par une « accumulation primitive » de forces de manière anarchistement indépendante ? Dans l’un ou l’autre cas, il serait important de montrer, comme le chantait mélancoliquemement Léo Ferré, que : « Y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent… » (Les anarchistes, 1967)…
Une urgence de longue durée : sortir de la pauvreté intellectuelle des gauches
Au moment où la gauche molle hollandaise a de grandes chances d’arriver au pouvoir et où la gauche de la gauche mélenchonisée a fait un score honorable, il se pourrait paradoxalement que les gauches politiques se trouvent intellectuellement en bout de course. La gauche officielle est depuis longtemps technocratisée et désintellectualisée, jusqu’à parfois se complaire dans un anti-intellectualisme explicite. La gauche de gauche apparaît, quant à elle, très fière de son « intelligence critique », mais cela pourrait n’être qu’un simple trompe l’œil masquant à peine la dévalorisation des ressources intellectuelles du côté de l’hémisphère gauche de la politique.
Ainsi, on se contente souvent dans les gauches critiques d’une vague soupe indigeste que l’on pourrait appeler « pensée Monde Diplo » (je mets à part les moments où ce mensuel a publié et publie des figures de la pensée critique comme Pierre Bourdieu ou Cornelius Castoriadis) : un vague discours fait d’automatismes sur le méchant « néolibéralisme » avec quelques bouts de marxisme économiste rance associé à une dénonciation du « complot » des méchants médias « aliénant » l’ensemble des masses (sauf celui qui tient le discours sur « l’aliénation » des autres !) ; tout cela étant enrobé d’une dénonciation du méchant « individualisme » au nom des « valeurs collectives » et abondamment salé par une rhétorique de la déploration généralisée. Bref comment se sentir « intelligent » et « critique » en économisant un maximum d’efforts intellectuels !
Pourtant la notion même de « gauche » a été historiquement associée à l’activité intellectuelle : des Lumières du XVIIIème siècle aux Sartre, Merleau-Ponty, Castoriadis, Bourdieu…en passant par l’affaire Dreyfus. Ré-interroger les « logiciels » de la critique sociale et de l’émancipation, c’est à-dire les façons mêmes de formuler les problèmes, a trop longtemps été repoussé au nom des urgences de l’heure (électorales, sociales, organisationnelles, etc.), sans d’ailleurs que cela n’aide à traiter ces urgences. Il est grand temps de réunir des militants, des citoyens critiques et des professionnels du travail intellectuel pour penser radicalement à gauche dans un cadre associatif pluraliste, à bonne distance des organisations (ni trop près, ni trop loin).
« Ne succombez jamais au désespoir : il ne tient pas ses promesses. »
Stanislaw Jerzy Lec, Nouvelles pensées échevelées, 1964.
Notes :
[1] : Voir Philippe Corcuff et Lilian Mathieu, « Du mépris de classe et de caste en politique », Le Monde.fr, 29 février 2012.
[2] : Voir les dix clips de la campagne officielle de Philippe Poutou sur Dailymotion.
[3] : Voir P. Corcuff, « De l’arrogance médiatique : Pulvar face à l’ouvrier Poutou chez Ruquier », Mediapart, 28 février 2012.
[4] : Voir Pierre Rousset, « Notes sur la crise de fondation du NPA », site Europe Solidaire Sans Frontières, 22 juillet 2011.
[5] : Voir Philippe Corcuff, Lilian Mahtieu et Willy Pelletier, « Quand trois dirigeants du NPA nous roulent dans la mélenchonade… », Mediapart, 26 mars 2012.
[6] : Voir Philippe Poutou, « Du mépris social à la dignité populaire : un syndicaliste en politique », édition « Petite Encyclopédie Critique », Mediapart, 9 mars 2012.
[7] : Pour une esquisse de sociologie politique de l’extrême-droite en France, inspirée de l’approche en termes de « luttes des classements sociaux » initiée par Pierre Bourdieu, à travers la compétition symbolique dans l’espace politique entre un « clivage national-racial » et un « clivage de la justice sociale », voir P. Corcuff, « Clivage national-racial contre question sociale. Un cadre d’analyse socio-politique pour interpréter les progrès de l’extrême-droite en France », revue ContreTemps (1ère série , éditions Textuel), n°8, septembre 2003 ; voir sur internet le n°8 en archive.
[8] Sur la critique du républicard, du laïcard et du cocardier au cours de la campagne présidentielle, voir P. Corcuff, « Nous sommes tous des juifs musulmans laïcs ! », Liberation.fr, 26 mars 2012.
[9] : Voir P. Corcuff, « Du dégoût vis-à-vis du sarkozysme et des réponses politiques », Mediapart, 17 décembre 2009.
[10] P. Corcuff, « Le NPA n’est pas encore né ! Quelques pistes sur la situation difficile (mais pas désespérée) du NPA après la Conférence nationale de juin 2011 », site Europe Solidaire Sans Frontières, 14 juillet 2011.
http://blogs.mediapart.fr/blog/phil...
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: Philippe Poutou
A propos du texte de Corcuf.
Si on laisse de côté sa tendance à se mettre en avant ("fier d'avoir participé au livre de Poutou"), ce texte contient de très bonnes observations sur les militants issus des micro bureaucraties étudiantes et sur le FdG.
Mais rien ne justifie un tel pessimisme à propos de l'avenir du NPA et son hostilité quasi viscérale aux courants "de gauche" du NPA.
Quant à la caractérisation des adversaires politiques "normaux" et "anormaux" :
Si on laisse de côté sa tendance à se mettre en avant ("fier d'avoir participé au livre de Poutou"), ce texte contient de très bonnes observations sur les militants issus des micro bureaucraties étudiantes et sur le FdG.
Mais rien ne justifie un tel pessimisme à propos de l'avenir du NPA et son hostilité quasi viscérale aux courants "de gauche" du NPA.
Quant à la caractérisation des adversaires politiques "normaux" et "anormaux" :
Même s'il y a des nuances à faire entre eux, tous sont des représentants de la bourgeoisie qui appliquent sans états d'âmes les politiques conformes aux intérêts du grand capital en période de crise. Corcuff devrait regarder du côté de l'Espagne...Une fois François Hollande élu, il deviendra un adversaire politique « normal » (à la différence de Marine Le Pen et de Nicolas Sarkozy)
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Philippe Poutou
Philippe Poutou reprend le travail à l'usine Ford de Blanquefort (Gironde)
mercredi 2 mai 2012
BORDEAUX, 2 mai 2012 (AFP) - L'ex-candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à la présidentielle, Philippe Poutou, a repris le travail mercredi matin à l'usine Ford de Blanquefort (Gironde), après un congé lié à la campagne électorale.
M. Poutou est arrivé sur le site de l'usine Ford de Blanquefort, près de Bordeaux, peu avant 06H00 pour reprendre le travail en deux huit.
"(Je suis) content d'aller revoir les copains, les collègues. Je sais qu'il va y avoir des discussions. Ils ont suivi ça de près, pour beaucoup en tout cas. Il va y avoir des discussions qu'il n'y aurait pas eu si je n'avais pas été candidat", a déclaré le technicien de maintenance au micro de France Bleu Gironde.
"Tu nous a manqué!", lui a lancé un collège à son arrivée dans cette usine qui fabrique des boîtes de vitesse où il travaille depuis 15 ans, se disant "très, très fier de lui".
"Je ne sais pas du tout ce que ça change chez moi, je sais qu'il y a une expérience vécue, il y a quelque chose qui ne s'oubliera pas comme ça", a confié M. Poutou, également secrétaire CGT au sein de l'entreprise qui emploie un millier de salariés.
Mardi, Philippe Poutou a estimé, en marge du défilé du 1er mai, que "le bulletin de vote Hollande, c'est un outil pour dégager Sarkozy" lors du second tour de la présidentielle, tout en se gardant d'appeler à voter pour le candidat socialiste.
Candidat du NPA à l'élection présidentielle, Philippe Poutou a obtenu 1, 15% des suffrages exprimés au 1er tour, le 22 avril.
jb/mck/ed
mercredi 2 mai 2012
BORDEAUX, 2 mai 2012 (AFP) - L'ex-candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à la présidentielle, Philippe Poutou, a repris le travail mercredi matin à l'usine Ford de Blanquefort (Gironde), après un congé lié à la campagne électorale.
M. Poutou est arrivé sur le site de l'usine Ford de Blanquefort, près de Bordeaux, peu avant 06H00 pour reprendre le travail en deux huit.
"(Je suis) content d'aller revoir les copains, les collègues. Je sais qu'il va y avoir des discussions. Ils ont suivi ça de près, pour beaucoup en tout cas. Il va y avoir des discussions qu'il n'y aurait pas eu si je n'avais pas été candidat", a déclaré le technicien de maintenance au micro de France Bleu Gironde.
"Tu nous a manqué!", lui a lancé un collège à son arrivée dans cette usine qui fabrique des boîtes de vitesse où il travaille depuis 15 ans, se disant "très, très fier de lui".
"Je ne sais pas du tout ce que ça change chez moi, je sais qu'il y a une expérience vécue, il y a quelque chose qui ne s'oubliera pas comme ça", a confié M. Poutou, également secrétaire CGT au sein de l'entreprise qui emploie un millier de salariés.
Mardi, Philippe Poutou a estimé, en marge du défilé du 1er mai, que "le bulletin de vote Hollande, c'est un outil pour dégager Sarkozy" lors du second tour de la présidentielle, tout en se gardant d'appeler à voter pour le candidat socialiste.
Candidat du NPA à l'élection présidentielle, Philippe Poutou a obtenu 1, 15% des suffrages exprimés au 1er tour, le 22 avril.
jb/mck/ed
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Sur BFM TV
http://www.bfmtv.com/poutou-reprend-le-chemin-de-l-usine-ford-actu27087.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
poutou : le retour
06h00
Poutou fait sa rentrée voir dans sud ouest une vidéo associée
Le candidat NPA à l'élection présidentielle a réembauché chez Ford hier sous les crépitements de flashs
Philippe Poutou, hier 5 h 45. Il salue l'un de ses collègues l'attendant à l'entrée de l'usine avant d'embaucher. (PHOTO QUENTIN SALINIER)
Cinq semaines qu'il n'avait pas mis les pieds à l'usine. Mais quel retour pour Philippe Poutou, hier à l'aube chez Ford à Blanquefort ! Il a été accueilli par des crépitements de flashs et des journalistes se bousculant pour lui tendre le micro. Même au plus fort du conflit social il y a quatre ans alors que les salariés bloquaient l'entreprise pour empêcher sa fermeture annoncée, les caméras n'avaient pas été aussi nombreuses.
Elles étaient, hier, braquées sur un seul homme, qui n'a cessé de dire pendant la campagne qu'il détestait ça : l'ex-candidat du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) à l'élection présidentielle qui a réalisé 1,15 % des voix le 22 avril.
5 h 45. Scène d'un matin presque ordinaire sur le parking de l'entreprise de fabrication de boîtes de vitesse. Les salariés du matin avancent d'un pas furtif vers les portillons d'entrée dans l'obscurité. Quelques-uns semblent attendre devant la porte principale. « Le voilà ! », lance l'un d'entre eux.
« Je n'ai pas changé »
« D'ordinaire, je ne suis pas content de venir bosser. Mais aujourd'hui, oui, sourit Philippe Poutou. C'est ma vie normale, ma vie de tous les jours. » Depuis fin mars, il était en congé sabbatique pour se consacrer à la campagne électorale. Période pendant laquelle il a été indemnisé par son parti pour faire entendre la voix du NPA.
Ce mercredi matin ne sera pas une journée tout à fait normale pour lui à l'usine. « On va avoir plein de discussions avec les collègues », dit-il. Des retrouvailles politiques, forcément et du choix à faire dimanche « pour dégager Sarkozy et sa bande ». Retrouvailles syndicales également. Philippe Poutou « espère que la campagne qu'il vient de mener « aidera à notre combat ». L'usine est actuellement en période de transition. Des machines sont actuellement démontées, d'autres doivent arriver dans les prochaines semaines pour démarrer de nouvelles productions industrielles.
L'homme qui a été sous les feux médiatiques revient-il changé ? « Oui », hésite-t-il, puis confie qu'il n'a pas eu le temps de prendre le recul nécessaire. « Ça ne doit pas transformer un homme », finit-il par lâcher.
« Tu vas être en retard ! », lui lancent ses collègues alors qu'il s'attarde devant les caméras. Philippe Poutou tapote sa poche. « J'ai un badge pour entrer mais je ne sais pas où je l'ai mis. Ah si… il est là ! », s'exclame le réparateur de machines-outils.
Il s'avance vers les portillons. Serre la pince à son comité d'accueil. « On est très fiers de lui, témoigne un de ses amis de la CGT. Il nous a manqué. »
6 h 01. L'ex-candidat a pointé. Avance vers les portes de l'usine en discutant avec ses collègues, laissant les caméras derrière les grilles. Une parenthèse se ferme. Ou presque. Dans quelques semaines, il se présente aux élections législatives dans la circonscription du Médoc. Une promenade de santé après l'expérience de ces dernières semaines.
6h00
Par Laurie Bosdecher 0
)
Philippe Poutou de retour à l'usine
L'ex-candidat du NPA à l'élection présidentielle a rembauché chez Ford hier matin.
À l'heure de l'embauche, à 6 heures, hier. (QUENTIN SALINIER/«so»)
Ses collègues l'attendaient devant le portillon de l'entrée principale de l'usine. « Le voilà ! », lance un de ses camarades de la CGT. 5 h 45, hier matin. L'heure de la rentrée des classes, pour Philippe Poutou. L'ex-candidat du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste), qui a obtenu 1,15 % des voix au premier tour de l'élection présidentielle, arrive sur le parking de Ford, à Blanquefort. À peine le temps d'ouvrir la portière, caméras et micros se braquent sur lui.
« Généralement, le matin, je ne suis pas content de venir à l'usine. Mais aujourd'hui, oui ! lance-t-il. Ici, c'est ma vie normale, ma vie de tous les jours. Mon équilibre. » Cela faisait cinq semaines que Philippe Poutou n'avait pas mis les pieds dans l'entreprise, se consacrant à faire entendre la voix de son parti. « C'était un épisode, pas forcément facile. Mais c'est fait. » Il reprend déjà sa casquette de syndicaliste CGT. « J'espère que cette campagne nous aidera dans notre combat. » Depuis quatre ans, les salariés de l'usine Ford à Blanquefort, vendue puis rachetée par le constructeur automobile américain, se battent pour sauvegarder les emplois de leur entreprise.
Mais c'est aussi de politique dont a parlé l'ex-candidat, réparateur de machines-outils, avec ses collègues, hier matin. Du bulletin Hollande à glisser dans l'urne dimanche. En juin, Philippe Poutou se présentera aux législatives, dans la circonscription du Médoc, en Gironde.
Gironde : Philippe Poutou a repris le travail à l'usine ce mercredi matin
[VIDEO] Philippe Poutou, le candidat du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), a repris le travail ce mercredi matin à 6 heures à l'usine Ford à Blanquefort
Philippe Poutou, candidat du NPA, a réembauché à l'usine ce matin (Quentin Salinier )
Le candidat du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), Philippe Poutou, a repris le travail ce matin à 6 heures à l'usine Ford à Blanquefort (Gironde). Un retour remarqué après une absence de six semaines de l'entreprise pour faire la campagne de son parti à l'élection présidentielle.
Plusieurs de ses camarades l'attendaient sur le parking en clamant "Poutou président!". "On est très fiers de lui, de ce qu'il a fait, témoignent-ils. Ils nous a manqués."
"Je suis content de reprendre cette vie normale, ma vie de tous les jours", confie Philippe Poutou devant la porte principale de l'usine de fabrication de boîtes de vitesse automatiques. "La campagne n'a pas forcément été facile, mais c'est fait. Il y a eu beaucoup de pressions, cela déstabilise. Mais il fallait le faire pour faire entendre une voix." Le candidat a obtenu 1,15% des voix au premier tour de l'élection le 22 avril.
Il revient à l'usine, où il travaille depuis 1996, dans un contexte particulier. Depuis plusieurs mois, les employés alternent des périodes de chômage partiel et de formation, en attendant de démarrer de nouvelles activités de production industrielle.
"Je n'aurai pas une journée de boulot normale aujourd'hui, raconte Philippe Poutou. Nous sommes en période de transition ici. Nous allons avoir pas mal de discussions avec les collègues." Histoire de reprendre sa casquette de représentant syndical CGT, mais aussi de parler du second tour de l'élection. "J'irai voter dimanche François Hollande. Ce n'est pas une solution pour nous l'austérité de la gauche, mais il faut virer ce gouvernement-là."
Il n'a en revanche pas prévu de regarder le débat entre les deux candidats du second tour ce soir. "On les voit tous les jours, il n'y a pas de surprise à attendre." Et puis demain, il devra à nouveau se lever à 4h45 pour embaucher à 6 heures. "J'ai une bonne excuse", rigole-t-il.
Poutou fait sa rentrée voir dans sud ouest une vidéo associée
Le candidat NPA à l'élection présidentielle a réembauché chez Ford hier sous les crépitements de flashs
Philippe Poutou, hier 5 h 45. Il salue l'un de ses collègues l'attendant à l'entrée de l'usine avant d'embaucher. (PHOTO QUENTIN SALINIER)
Cinq semaines qu'il n'avait pas mis les pieds à l'usine. Mais quel retour pour Philippe Poutou, hier à l'aube chez Ford à Blanquefort ! Il a été accueilli par des crépitements de flashs et des journalistes se bousculant pour lui tendre le micro. Même au plus fort du conflit social il y a quatre ans alors que les salariés bloquaient l'entreprise pour empêcher sa fermeture annoncée, les caméras n'avaient pas été aussi nombreuses.
Elles étaient, hier, braquées sur un seul homme, qui n'a cessé de dire pendant la campagne qu'il détestait ça : l'ex-candidat du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) à l'élection présidentielle qui a réalisé 1,15 % des voix le 22 avril.
5 h 45. Scène d'un matin presque ordinaire sur le parking de l'entreprise de fabrication de boîtes de vitesse. Les salariés du matin avancent d'un pas furtif vers les portillons d'entrée dans l'obscurité. Quelques-uns semblent attendre devant la porte principale. « Le voilà ! », lance l'un d'entre eux.
« Je n'ai pas changé »
« D'ordinaire, je ne suis pas content de venir bosser. Mais aujourd'hui, oui, sourit Philippe Poutou. C'est ma vie normale, ma vie de tous les jours. » Depuis fin mars, il était en congé sabbatique pour se consacrer à la campagne électorale. Période pendant laquelle il a été indemnisé par son parti pour faire entendre la voix du NPA.
Ce mercredi matin ne sera pas une journée tout à fait normale pour lui à l'usine. « On va avoir plein de discussions avec les collègues », dit-il. Des retrouvailles politiques, forcément et du choix à faire dimanche « pour dégager Sarkozy et sa bande ». Retrouvailles syndicales également. Philippe Poutou « espère que la campagne qu'il vient de mener « aidera à notre combat ». L'usine est actuellement en période de transition. Des machines sont actuellement démontées, d'autres doivent arriver dans les prochaines semaines pour démarrer de nouvelles productions industrielles.
L'homme qui a été sous les feux médiatiques revient-il changé ? « Oui », hésite-t-il, puis confie qu'il n'a pas eu le temps de prendre le recul nécessaire. « Ça ne doit pas transformer un homme », finit-il par lâcher.
« Tu vas être en retard ! », lui lancent ses collègues alors qu'il s'attarde devant les caméras. Philippe Poutou tapote sa poche. « J'ai un badge pour entrer mais je ne sais pas où je l'ai mis. Ah si… il est là ! », s'exclame le réparateur de machines-outils.
Il s'avance vers les portillons. Serre la pince à son comité d'accueil. « On est très fiers de lui, témoigne un de ses amis de la CGT. Il nous a manqué. »
6 h 01. L'ex-candidat a pointé. Avance vers les portes de l'usine en discutant avec ses collègues, laissant les caméras derrière les grilles. Une parenthèse se ferme. Ou presque. Dans quelques semaines, il se présente aux élections législatives dans la circonscription du Médoc. Une promenade de santé après l'expérience de ces dernières semaines.
6h00
Par Laurie Bosdecher 0
)
Philippe Poutou de retour à l'usine
L'ex-candidat du NPA à l'élection présidentielle a rembauché chez Ford hier matin.
À l'heure de l'embauche, à 6 heures, hier. (QUENTIN SALINIER/«so»)
Ses collègues l'attendaient devant le portillon de l'entrée principale de l'usine. « Le voilà ! », lance un de ses camarades de la CGT. 5 h 45, hier matin. L'heure de la rentrée des classes, pour Philippe Poutou. L'ex-candidat du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste), qui a obtenu 1,15 % des voix au premier tour de l'élection présidentielle, arrive sur le parking de Ford, à Blanquefort. À peine le temps d'ouvrir la portière, caméras et micros se braquent sur lui.
« Généralement, le matin, je ne suis pas content de venir à l'usine. Mais aujourd'hui, oui ! lance-t-il. Ici, c'est ma vie normale, ma vie de tous les jours. Mon équilibre. » Cela faisait cinq semaines que Philippe Poutou n'avait pas mis les pieds dans l'entreprise, se consacrant à faire entendre la voix de son parti. « C'était un épisode, pas forcément facile. Mais c'est fait. » Il reprend déjà sa casquette de syndicaliste CGT. « J'espère que cette campagne nous aidera dans notre combat. » Depuis quatre ans, les salariés de l'usine Ford à Blanquefort, vendue puis rachetée par le constructeur automobile américain, se battent pour sauvegarder les emplois de leur entreprise.
Mais c'est aussi de politique dont a parlé l'ex-candidat, réparateur de machines-outils, avec ses collègues, hier matin. Du bulletin Hollande à glisser dans l'urne dimanche. En juin, Philippe Poutou se présentera aux législatives, dans la circonscription du Médoc, en Gironde.
Gironde : Philippe Poutou a repris le travail à l'usine ce mercredi matin
[VIDEO] Philippe Poutou, le candidat du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), a repris le travail ce mercredi matin à 6 heures à l'usine Ford à Blanquefort
Philippe Poutou, candidat du NPA, a réembauché à l'usine ce matin (Quentin Salinier )
Le candidat du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), Philippe Poutou, a repris le travail ce matin à 6 heures à l'usine Ford à Blanquefort (Gironde). Un retour remarqué après une absence de six semaines de l'entreprise pour faire la campagne de son parti à l'élection présidentielle.
Plusieurs de ses camarades l'attendaient sur le parking en clamant "Poutou président!". "On est très fiers de lui, de ce qu'il a fait, témoignent-ils. Ils nous a manqués."
"Je suis content de reprendre cette vie normale, ma vie de tous les jours", confie Philippe Poutou devant la porte principale de l'usine de fabrication de boîtes de vitesse automatiques. "La campagne n'a pas forcément été facile, mais c'est fait. Il y a eu beaucoup de pressions, cela déstabilise. Mais il fallait le faire pour faire entendre une voix." Le candidat a obtenu 1,15% des voix au premier tour de l'élection le 22 avril.
Il revient à l'usine, où il travaille depuis 1996, dans un contexte particulier. Depuis plusieurs mois, les employés alternent des périodes de chômage partiel et de formation, en attendant de démarrer de nouvelles activités de production industrielle.
"Je n'aurai pas une journée de boulot normale aujourd'hui, raconte Philippe Poutou. Nous sommes en période de transition ici. Nous allons avoir pas mal de discussions avec les collègues." Histoire de reprendre sa casquette de représentant syndical CGT, mais aussi de parler du second tour de l'élection. "J'irai voter dimanche François Hollande. Ce n'est pas une solution pour nous l'austérité de la gauche, mais il faut virer ce gouvernement-là."
Il n'a en revanche pas prévu de regarder le débat entre les deux candidats du second tour ce soir. "On les voit tous les jours, il n'y a pas de surprise à attendre." Et puis demain, il devra à nouveau se lever à 4h45 pour embaucher à 6 heures. "J'ai une bonne excuse", rigole-t-il.
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: Philippe Poutou
http://www.npa2009.org/npa-tv/all/all/32302
vous avez le son ??????????????????
vous avez le son ??????????????????
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: Philippe Poutou
Oui, sans problème
[dailymotion]
Philippe Poutou dans le 13h de France 2 reprend... por E_varlin[/dailymotion]
[dailymotion]
Philippe Poutou dans le 13h de France 2 reprend... por E_varlin[/dailymotion]
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Déclaration Poutou Virons Sarko
Virons Sarkozy ! Construisons la mobilisation contre l’austérité de gauche !
L’entre-deux-tours des deux candidats se situe dans la continuité de leur campagne. Si le ton se durcit, le fond change peu et surtout chacun fait son numéro de drague pour récupérer le maximum d’électeurs pour le 6 mai.
La palme du dégoût revenant sans hésitation à un Sarkozy assumant sans vergogne sa tentative de débauchage des électeurs du Front national. Une raison de plus de le mettre à la porte ce dimanche.
Avec 27 % des voix seulement, le président des riches a pris une première bonne claque le 22 avril. Mais il ne baisse pas les bras et semble prêt à tout pour conserver le pouvoir. Rattrapé par les affaires, Sarkozy aux abois se tourne sans vergogne vers l’extrême droite.
Le président de la droite extrême doit être giclé !
Celui qui dit comprendre le message des électeurs de Le Pen « tire la même leçon qu’eux ». Le grand retour de l’identité nationale, les frontières qui protègent, la défense des « sans-grade » (les mêmes mots que ceux utilisés par Le Pen dans l’entre-deux-tours de 2002...), rien ne manque de la panoplie réactionnaire dans le discours de Sarkozy et de ses lieutenants depuis quelques jours. Jusqu’à la stigmatisation des privés d’emploi en s’autoproclamant pourfendeur de l’assistanat et porte-parole de ces « travailleurs qui ne veulent pas que ceux qui ne travaillent pas gagnent plus qu’eux ». Jusqu’à l’appel à un contre-rassemblement le 1er Mai, jour de mobilisation internationale du monde du travail. Il ne lui reste plus qu’à aller célébrer ce jour-là la figure de la « France éternelle », Jeanne d’Arc, et le président sera mûr pour prendre sa carte au Front national.
Cette fuite en avant ne s’explique pas seulement par l’habituelle chasse aux voix politicienne, mais montre aussi de façon de plus en plus claire la porosité des frontières entre les idées de la droite et de l’extrême droite, les unes nourrissant les autres. Aussi, dimanche, sans hésitation, il faudra dégager Sarkozy dont le programme reste plus que jamais une menace.
S’opposer à la gauche des institutions
On ne peut pas dire que Hollande ait montré dans sa campagne une volonté de se situer sur le terrain de la gauche. Même avec une pression sondagière importante de Mélenchon, il ne s’est autorisé qu’une maigre sortie sur l’imposition des plus riches, s’en excusant presque. Et depuis quelques jours, rien de neuf sous le soleil. S’il s’oppose par le ton à une droite de plus en plus outrancière, son regard reste surtout tourné vers Bayrou, à qui il s’est empressé de répondre pour montrer les convergences existantes avec le programme du Modem. Équilibre budgétaire, « effort maîtrisé », importance du Made in France... Autant de gages donnés à un candidat de droite bien étranger au monde du travail et aux milieux populaires.
Et comme si cela ne suffisait pas, Hollande reçoit maintenant le soutien indirect de Mario Draghi himself, président de la toute puissante Banque centrale européenne. Celui-ci propose un « pacte de croissance » pour compléter le « pacte de discipline budgétaire » signé il y a quelques mois. Une façon de mieux faire passer la pilule de l’austérité européenne à laquelle Hollande fait mine de s’opposer.
Nous ne devons donc faire aucune confiance au candidat de rechange pour améliorer le sort des opprimés.
Riposte unitaire, rassemblement des anticapitalistes
Comme nous l’avons fait ces dernières semaines, le NPA lance un appel. Nous nous adressons à celles et ceux qui se sont reconnuEs dans notre campagne, aux organisations et à celles et ceux qui se sont retrouvéEs dans les campagnes du Front de Gauche ou de Lutte ouvrière, aux militantEs syndicalistes et du mouvement social. Dans le sillage du 1er Mai, préparons dès à présent la riposte dont nous avons besoin pour défendre nos intérêts. C’est aussi cela qu’attendent les millions de personnes qui ont porté leurs suffrages sur les candidatures à la gauche du PS, et nous savons bien que pour cela le NPA seul n’y suffira pas.
Dans cette opposition aux politiques d’austérité de droite aujourd’hui et peut-être de gauche demain, il faut aussi trouver les voies pour avancer dans le regroupement des anticapitalistes, aujourd’hui éparpillés dans différentes forces politiques et dans le mouvement social. Le NPA reste un outil irremplaçable pour agir en ce sens.
Ensemble, ces prochaines semaines, faisons vivre une force anticapitaliste indépendante !
Philippe Poutou
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Philippe Poutou
Philippe Poutou évacué de la mairie de Bordeaux après avoir chanté L’Internation vu bellaciao
de : Laurie Bosdecher
lundi 7 mai 2012 - 09h49
"On a bien braillé. Je crois qu’on les a énervés". L’ex-candidat du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) à l’élection présidentielle, Philippe Poutou, a fait un passage remarqué à mairie
En milieu de soirée, l’ex-candidat du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) à l’élection présidentielle, Philippe Poutou, a fait une incursion bruyante dans la cour de l’hôtel de ville de Bordeaux puis a été évacué.
"Avec une quinzaine de militants du NPA, on a eu envie de voir la tête qu’ils (les militants UMP, ndlr) faisaient", raconte-t-il. A la mairie, étaient réunis les sympathisants de l’UMP.
"On a passé le premier cordon à l’entrée de la cour et on s’est mis à chanter "L’Internationale" puis "On lâche rien, tout est à nous". On a bien braillé. Je crois qu’on les a énervés", poursuit-il.
L’opération n’aura duré que quelques minutes. Du personnel en charge de la sécurité les a fait sortir "en douceur", précise-t-il, de la cour de la mairie.
http://www.sudouest.fr/2012/05/06/p...
Commentaires de l'article
Philippe Poutou évacué de la mairie de Bordeaux après avoir chanté L’Internation
7 mai 2012 - 11h28 - Posté par 77.***.139.***
ce type me plait..
Gidehem
Philippe Poutou évacué de la mairie de Bordeaux après avoir chanté L’Internation
7 mai 2012 - 11h30 - Posté par 78.***.225.***
à moi aussi, il me plaît beaucoup !
de : Laurie Bosdecher
lundi 7 mai 2012 - 09h49
"On a bien braillé. Je crois qu’on les a énervés". L’ex-candidat du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) à l’élection présidentielle, Philippe Poutou, a fait un passage remarqué à mairie
En milieu de soirée, l’ex-candidat du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) à l’élection présidentielle, Philippe Poutou, a fait une incursion bruyante dans la cour de l’hôtel de ville de Bordeaux puis a été évacué.
"Avec une quinzaine de militants du NPA, on a eu envie de voir la tête qu’ils (les militants UMP, ndlr) faisaient", raconte-t-il. A la mairie, étaient réunis les sympathisants de l’UMP.
"On a passé le premier cordon à l’entrée de la cour et on s’est mis à chanter "L’Internationale" puis "On lâche rien, tout est à nous". On a bien braillé. Je crois qu’on les a énervés", poursuit-il.
L’opération n’aura duré que quelques minutes. Du personnel en charge de la sécurité les a fait sortir "en douceur", précise-t-il, de la cour de la mairie.
http://www.sudouest.fr/2012/05/06/p...
Commentaires de l'article
Philippe Poutou évacué de la mairie de Bordeaux après avoir chanté L’Internation
7 mai 2012 - 11h28 - Posté par 77.***.139.***
ce type me plait..
Gidehem
Philippe Poutou évacué de la mairie de Bordeaux après avoir chanté L’Internation
7 mai 2012 - 11h30 - Posté par 78.***.225.***
à moi aussi, il me plaît beaucoup !
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: Philippe Poutou
Poutou expulsé de la mairie de Bordeaux après y avoir chanté l'Internationale
lundi 7 mai 2012
BORDEAUX, 7 mai 2012 (AFP) - L'ex-candidat à la présidentielle du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Philippe Poutou, a célébré la défaite du président sortant Nicolas Sarkozy en se rendant dimanche soir à la mairie de
Bordeaux, où il a entonné l'Internationale avant d'être expulsé, a-t-il raconté l'AFP.
"Ce soir, avec quelques camarades, une quinzaine, on est allés à la mairie de Bordeaux. On avait envie de voir la tête qu'avait l'UMP ce soir", a-t-il relaté, en riant.
Pour la soirée électorale, les sympathisants de l'UMP s'étaient réunis à la mairie de Bordeaux, ville du ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.
"Ils faisaient la gueule, mais on s'est fait virer au deuxième filtre (de sécurité, ndlr), on n'a pas pu rentrer dans les bâtiments. On a chanté l'Internationale et "Tout est à nous, on ne lâche rien". On s'est fait virer!", a-t-il rigolé.
Pour le technicien de maintenance qui a repris son travail mercredi à l'usine Ford de Blanquefort (Gironde), "l'essentiel c'était de virer +Sarko+ et toute sa bande, mais on sait qu'avec celui qui arrive, il va falloir qu'il y ait une vraie bataille sociale pour pouvoir imposer une politique de gauche, cela ne viendra pas tout seul", a-t-il encore dit, en référence au président élu François Hollande.
Au premier tour de la présidentielle, le 22 avril, Philippe Poutou avait obtenu 1, 15% des suffrages.
dsa-jb/ei
lundi 7 mai 2012
BORDEAUX, 7 mai 2012 (AFP) - L'ex-candidat à la présidentielle du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Philippe Poutou, a célébré la défaite du président sortant Nicolas Sarkozy en se rendant dimanche soir à la mairie de
Bordeaux, où il a entonné l'Internationale avant d'être expulsé, a-t-il raconté l'AFP.
"Ce soir, avec quelques camarades, une quinzaine, on est allés à la mairie de Bordeaux. On avait envie de voir la tête qu'avait l'UMP ce soir", a-t-il relaté, en riant.
Pour la soirée électorale, les sympathisants de l'UMP s'étaient réunis à la mairie de Bordeaux, ville du ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.
"Ils faisaient la gueule, mais on s'est fait virer au deuxième filtre (de sécurité, ndlr), on n'a pas pu rentrer dans les bâtiments. On a chanté l'Internationale et "Tout est à nous, on ne lâche rien". On s'est fait virer!", a-t-il rigolé.
Pour le technicien de maintenance qui a repris son travail mercredi à l'usine Ford de Blanquefort (Gironde), "l'essentiel c'était de virer +Sarko+ et toute sa bande, mais on sait qu'avec celui qui arrive, il va falloir qu'il y ait une vraie bataille sociale pour pouvoir imposer une politique de gauche, cela ne viendra pas tout seul", a-t-il encore dit, en référence au président élu François Hollande.
Au premier tour de la présidentielle, le 22 avril, Philippe Poutou avait obtenu 1, 15% des suffrages.
dsa-jb/ei
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: Philippe Poutou
Bilan critique de la campagne Poutou
http://tendanceclaire.npa.free.fr/contenu/autre/artpdf-361.pdf
http://tendanceclaire.npa.free.fr/contenu/autre/artpdf-361.pdf
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Philippe Poutou
L'essentiel est dit.
Des critiques fort constructives.
Des critiques fort constructives.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
avec Philippe, legislatives en Gironde
http://www.npa2009.org/content/avec-philippe-poutou-les-l%C3%A9gislatives-en-gironde
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Philippe Poutou
D'accord avec pas mal de points de cette critique, en particulier l'insuffisance de l'affirmation d'une alternative vraiment différente de celle du Front de Gauche, avec qui on pouvait donner parfois l'impression de faire seulement de la surenchère et le flou artistique sur le "vrai gouvernement de gauche" de nos rêves.Bilan critique de la campagne Poutou
http://tendanceclaire.npa.free.fr/contenu/autre/artpdf-361.pdf
Sur le fond, la campagne de Philippe Poutou a été peu différente de celle de Nathalie Arthaud - la revendication de l'étiquette "communiste" ne changeait pas grand chose au contenu de cette campagne et n'a visiblement pas convaincu les milieux proches du PCF.
Cela-dit, une campagne plus claire n'aurait pas nécessairement obtenu plus de suffrages, que ce soit pour le NPA ou pour LO...
Le point de divergence majeur avec Claire reste la sortie de l'euro. Il me semble que les camarades de Claire mettent la charrue avant les boeufs en axant leur propagande sur cette question et en présentant les institutions européennes comme un verrou à faire sauter avant tout. Cela peut donner l'impression que l'ennemi principal ne serait pas dans "notre" pays, à savoir "notre" Etat, "notre" gouvernement, "notre" bourgeoisie. Mais on en a déjà beaucoup discuté et il est visiblement difficile de se convaincre réciproquement. Pour ma part, je pense que cette fixation sur l'Euro et Bruxelles n'est rien d'autre qu'un relent de la politique du POI, dont Claire est issu, politique, elle, ouvertement souverainiste...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Philippe Poutou
Moi, j'ai un peu l'impression que tu fais une fixette là dessus ! Car dans ce texte sur la campagne Poutou, la rupture avec l'UE/euro n'est pas l'axe principal, chacun pourra s'en rendre compte. Mais pour nous, ce n'est pas tabou, et donc on en parle. Mais ce qui est central pour nous, et cela ne souffre d'aucune ambiguïté à mon avis, c'est l'axe du gouvernement des travailleurs. Nous disons très clairement qu'une sortie de l'euro dans le cadre capitaliste n'est pas une solution, donc à partir de là nous sommes très clairs, et la façon dont nous abordons le sujet n'est pas celle du POI.
Mettre en cause les institutions européennes, ce n'est pas du tout exonérer notre bourgeoisie, car que je sache, ce n'est pas une institution déconnectée des bourgeoisies nationales. Cibler les institutions nationales sans cibler les institutions européennes, ce serait une erreur complète. Les deux se combinent, et c'est pourquoi il faut expliquer qu'une rupture avec le capitalisme ne peut que signifier une rupture avec les institutions nationales et européennes. Aucune raison de mettre en cause les unes et pas les autres.
Mettre en cause les institutions européennes, ce n'est pas du tout exonérer notre bourgeoisie, car que je sache, ce n'est pas une institution déconnectée des bourgeoisies nationales. Cibler les institutions nationales sans cibler les institutions européennes, ce serait une erreur complète. Les deux se combinent, et c'est pourquoi il faut expliquer qu'une rupture avec le capitalisme ne peut que signifier une rupture avec les institutions nationales et européennes. Aucune raison de mettre en cause les unes et pas les autres.
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Philippe Poutou
Dit comme cela, c'est une évidence.
Prenons un exemple sur 100, mais c'est un maousse:
Le contrôle du commerce extérieur, c'est l'abc du socialisme.
Or on ne met pas fin à l'économie de marché sur le territoire national pour s'y convertir au delà.
Les échanges ne rélèvent ni du libéralisme ni du protectonnisme bourgeois,
mais d'accords de coopération avec d'autres Etats,
régis fondamentalement au départ par l'intérêt de la jeune révolution et son extension.
Or la liberté des échanges, c'est le fondement de l'UE.
Pas besoin de parafer quoi que ce soit.
C'est tout de suite fini.
Prenons un exemple sur 100, mais c'est un maousse:
Le contrôle du commerce extérieur, c'est l'abc du socialisme.
Or on ne met pas fin à l'économie de marché sur le territoire national pour s'y convertir au delà.
Les échanges ne rélèvent ni du libéralisme ni du protectonnisme bourgeois,
mais d'accords de coopération avec d'autres Etats,
régis fondamentalement au départ par l'intérêt de la jeune révolution et son extension.
Or la liberté des échanges, c'est le fondement de l'UE.
Pas besoin de parafer quoi que ce soit.
C'est tout de suite fini.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Entretien avec P. Poutou : Bon baisers de l’usine
http://snatch-mag.com/2012/07/13/entretien-avec-philippe-poutou-bon-baisers-de-lusine/
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Page 22 sur 28 • 1 ... 12 ... 21, 22, 23 ... 28
Sujets similaires
» Philippe Poutou
» Colère en Bretagne
» Débat stratégique dans le NPA
» LE PS, HOLLANDE, et leur campagne pour les présidentielles de 2012
» Egypte
» Colère en Bretagne
» Débat stratégique dans le NPA
» LE PS, HOLLANDE, et leur campagne pour les présidentielles de 2012
» Egypte
Page 22 sur 28
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum