La Réunion
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La Réunion
triomphe du PCR à Ste Suzanne
"Politique
Maurice Gironcel en tête du premier tour
RéagirClicanoo.re
publié le 29 janvier 2012
20h27
5 789 électeurs étaient appelés à élire le nouveau maire de Sainte-Suzanne aujourd’hui. ....
Maurice Gironcel prend la tête du premier tour avec 43,50% suivi de Daniel Alamélou avec 29,9%. Yolande Pausé arrive à la troisième place avec 13,06%. Antonio obtient 9,14% tandis qu’Eddie Adekalom ne remporte que 5,18% des suffrages.
Ce premier tour aura suscité un taux de participation de 67,43%, un peu moins que lors des municipales de 2008, le taux de participation avait alors atteint un record : 70,55% des électeurs s’étaient déplacés pour élire Maurice Gironcel. Le deuxième tour se déroulera dimanche prochain, le 5 février."
Les 3 listes issues du PCR se retrouvent capables d'être au deuxième tour le 5 février. Gironcel officiel, ancien maire interdit d'élection jusqu'en décembre 2011 mais n° 3 du PCR, Alamélou 1er adjoint du précédent et Yolande Pausé maire de "transition". C'est le triomphe (de l'implosion) du PCR.
Les 2 listes de droites n'arrivent pas à 10%. Communisme tropical
"Politique
Maurice Gironcel en tête du premier tour
RéagirClicanoo.re
publié le 29 janvier 2012
20h27
5 789 électeurs étaient appelés à élire le nouveau maire de Sainte-Suzanne aujourd’hui. ....
Maurice Gironcel prend la tête du premier tour avec 43,50% suivi de Daniel Alamélou avec 29,9%. Yolande Pausé arrive à la troisième place avec 13,06%. Antonio obtient 9,14% tandis qu’Eddie Adekalom ne remporte que 5,18% des suffrages.
Ce premier tour aura suscité un taux de participation de 67,43%, un peu moins que lors des municipales de 2008, le taux de participation avait alors atteint un record : 70,55% des électeurs s’étaient déplacés pour élire Maurice Gironcel. Le deuxième tour se déroulera dimanche prochain, le 5 février."
Les 3 listes issues du PCR se retrouvent capables d'être au deuxième tour le 5 février. Gironcel officiel, ancien maire interdit d'élection jusqu'en décembre 2011 mais n° 3 du PCR, Alamélou 1er adjoint du précédent et Yolande Pausé maire de "transition". C'est le triomphe (de l'implosion) du PCR.
Les 2 listes de droites n'arrivent pas à 10%. Communisme tropical
GGrun- Messages : 311
Date d'inscription : 24/12/2010
Age : 56
Les manifestations contre la pwofitasyon
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article125672#forum473278
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: La Réunion
Je remet ici ce que j'avais mis en ouvrant uun autre fil vie chère croyant simplement mettre un titre
GGrun le Ven 24 Fév - 12:35
.Action contre la vie chère par la population Réunionnaise.
La CGTR prend acte de la volonté de la population d’agir pour une amélioration de son pouvoir d’achat, notamment par la baisse des prix des denrées alimentaires.
A noter qu’une étude publiée par le magazine « QUE CHOISIR » met en évidence le cout des produits à LA REUNION : 68% plus cher que la Métropole.
Outre la question du blocage des prix et de leur baisse, la garantie d’une lutte efficace et résultats pérennes contre la vie chère passe par :
-L’augmentation des salaires (SMIC à 1700 euros brut) et l’indexation de ceux-ci sur les prix ,
-L’augmentation des minima sociaux
-Une autre politique créatrice d’emplois, pour reduire le chomage à la reunion
Dans tous les cas, la population a raison de se prendre en main, la CGTR lui apporte son soutien tout en respectant l’autonomie de son combat qui est aussi le notre
Dans le cadre de la journée d’actions des syndicats Européen contre L’ AUSTERITE le MERCREDI 29 FEVRIER 2009, la CGTR appelle l’ensemble des travailleurs à une journée de grève et un rassemblement à 10H devant la préfecture pour dire tous ensemble : STOP A LA VIE CHERE .STOP A LA CASSE SOCIALE….. ….EXIGEONS UNE MEILLEURE REPARTITION DES RICHESSES.
.
GGrun le Ven 24 Fév - 12:35
.Action contre la vie chère par la population Réunionnaise.
La CGTR prend acte de la volonté de la population d’agir pour une amélioration de son pouvoir d’achat, notamment par la baisse des prix des denrées alimentaires.
A noter qu’une étude publiée par le magazine « QUE CHOISIR » met en évidence le cout des produits à LA REUNION : 68% plus cher que la Métropole.
Outre la question du blocage des prix et de leur baisse, la garantie d’une lutte efficace et résultats pérennes contre la vie chère passe par :
-L’augmentation des salaires (SMIC à 1700 euros brut) et l’indexation de ceux-ci sur les prix ,
-L’augmentation des minima sociaux
-Une autre politique créatrice d’emplois, pour reduire le chomage à la reunion
Dans tous les cas, la population a raison de se prendre en main, la CGTR lui apporte son soutien tout en respectant l’autonomie de son combat qui est aussi le notre
Dans le cadre de la journée d’actions des syndicats Européen contre L’ AUSTERITE le MERCREDI 29 FEVRIER 2009, la CGTR appelle l’ensemble des travailleurs à une journée de grève et un rassemblement à 10H devant la préfecture pour dire tous ensemble : STOP A LA VIE CHERE .STOP A LA CASSE SOCIALE….. ….EXIGEONS UNE MEILLEURE REPARTITION DES RICHESSES.
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GGrun- Messages : 311
Date d'inscription : 24/12/2010
Age : 56
Re: La Réunion
Appel à la mobilisation avec les Réunionnais en lutte
de : JERF
lundi 27 février 2012 - 12h41
Déclaration du JERF et du comité de mobilisation, 25 février 2012
Appel à mobilisation
Nous, Jeunes Emigrés Réunionnais en France, sommes une organisation indépendante de tous partis politiques. Nous luttons auprès des réunionnais en France face à la politique du CNARM, mais aussi contre le racisme et l’exploitation.
Les évènements actuels à la Réunion témoignent de la remise en cause des politiques coloniales et de la structure économique de l’île.
Situation sociale à la Réunion :
Emigration : Près de 104 000 réunionnais vivent dans l’hexagone, soit 14% des natifs de la Réunion.
Population : 800 000 habitants qui compte 52% de jeunes.
Chômage : la moitié des jeunes du pays n’ont pas d’emploi
Seuil de pauvreté : 52 % de la population réunionnaise vit en dessous du seuil de pauvreté.
Santé et malaise des Réunionnais : La mortalité est plus importante qu’en France dans toutes les tranches d’âge, le sentiment de malaise est profond.
Racisme et humiliation : Certains lieux de notre île sont des zones de non-droits pour les réunionnais et les réunionnaises, s’ils ont le malheur d’être jeunes et « foncés », et s’ils sont identifiés comme chômeurs, ils n’ont pas accès à certains endroits. Il y a de véritables ghettos de privilégiés qui sont les expatriés français (zorey) alors que les plus pauvres, et les familles de descendants d’esclaves sont des citoyens de seconde zone. Il y a de la place et du travail pour les zorey alors qu’il n’y en pas pour les réunionnais qui, eux, doivent partir.
Après cette présentation nous disons : Non !
Non à la récupération des révoltes à la Réunion !
C’est ainsi que pendant les grèves de vie chère du premier trimestre 2009, à la Réunion, l’élite du PCR et du COSPAR (collectif d’organisations monté contre la vie chère), n’a pas mené à termes ce grand mouvement populaire qui aurait pu accompagner celui des Guadeloupéens. La tête du PCR et du COSPAR ont délibérément brisé ce mouvement. Le 5 mars 2009, des milliers de Réunionnais et de Réunionnaises se sont retrouvés dans les revendications des Guadeloupéens.
Lorsque ces personnes se sont retrouvées ensemble, la tête du PCR (Parti Communiste Réunionnais et ses coquilles telles que l’Alliance des jeunes, l’Alliance contre le chômage…) et du COSPAR la di azot : « fane astèr » c’est-à-dire « dispersez-vous », « sirtou rès pa ansanm », « fé pa dézord dan somin » comme s’il ne s’agissait pas de leur pays, de leur vie, de leur ras-le-bol, de leur rage…
Ratenon de « l’Alliance contre le chômage », en plein mouvement le 5 mars 2009 a déclaré à propos de la grève générale : « « Il ne faut surtout pas le faire » au moment où la grève se durcissait aux Antilles … « Le préfet est d’accord pour négocier ».
Entre 2009 et 2012 leurs négociations n’ont servi à rien, sous prétexte de maintenir la cohésion sociale il a participé à l’explosion sociale ! Aujourd’hui c’est toujours la même rengaine, il court pour négocier avec le préfet alors que les réunionnais dans la rue scandent « Préfet Démission ».
10 ans après les révoltes de 1991, après mandats politiques sur mandats politiques, le PCR et les autres partis PS et droites diverses ont conduit la Réunion à un climat d’explosion sociale.
La Réunion n’est pas un sentiment, une sensation forte (île intense), c’est un pays où le chômage est plus fort qu’en Afrique, un territoire dont la forte croissance ne s’accompagne pas du développement, autrement dit d’un mieux-être social, économique et environnemental. Le paradoxe réunionnais est que le pays est classé selon les indicateurs économiques parmi les pays les plus riches (46è rang mondial).
Aujourd’hui, des jeunes de l’île se révoltent. Leur colère est légitime car pendant le mouvement contre la vie chère, la parole a été monopolisée par les politiciens professionnels. La grande partie de cette jeunesse délaissée sur le bord du chemin identifie le problème : la vie chère, le chômage, l’absence de perspectives d’avenir, la monopolisation et la récupération de la parole des réunionnais.
Ces révoltes sont la remise en cause du système politique tout entier, un système mafieux qui permet aux politiciens de la droite comme de la gauche de se remplir les poches et de remplir les poches des groblan. Exemple : CBO Territoria qui s’occupe de la gestion foncière du groupe Bourbon de Chateauvieux possède à la Réunion un patrimoine foncier de 3200 hectares, le Groupe Bernard Hayot, béké martiniquais a été introduit également à la Réunion par son confrère réunionnais.
Les aides sociales de la France sont dépensées dans ces temples de la consommation que sont Leclerc, Score… Or, les bénéfices ne sont pas réinvestis à la Réunion mais profitent aux capitalistes. C’est autour de ces enseignes précisément qu’aujourd’hui, les réunionnais et les réunionnaises se retrouvent pour protester. Temples de la consommation visés par des jets de galets, protégés par des gardes mobiles autorisés à tuer.
Comment se fait-il que les politiciens qui volent de l’argent ne sont jamais punis par la loi ? Les révoltés, eux sont réprimés, pour 300 manifestants il y a 460 policiers et gendarmes sur place selon Guéant qui a envoyé deux escadrons en plus. Actuellement nous sommes à un peu moins de 200 interpellations.
Ce ne sont pas les quelques miettes jetées par les Dindar, Didier Robert, Vergès et autres élus qui, par des mesures « provisoires » dans un but de se faire élire aux élections, vont pouvoir régler les plaies béantes d’une structure politique et économique inadaptée à la Réunion. Structure politique corrompue, maintenue par les élites de la Réunion avançant main dans la main avec le pouvoir d’Etat Français.
C’est au peuple de décider de son destin politique, la répression et les miettes ne sont pas des réponses à une colère juste et légitime.
C’est un changement radical qui est attendu à la Réunion et en Métropole par les réunionnais émigrés, partis à 10000 km de leur pays pour trouver du travail.
Pas de justice de paix !
Non à la répression ! Non à la récupération !
La révolte n’est pas un crime ! La révolte est légitime !
Contact du Comité de mobilisation pour la Réunion libre : 06 26 39 86 95
Contact du JERF : 06 18 00 77 18
soutienreunion@yahoo.fr
www.jerf.fr
Le JERF participe à la table ronde des colonisés de !a France dans le cadre de la semaine anti coloniale
de : JERF
lundi 27 février 2012 - 12h41
Déclaration du JERF et du comité de mobilisation, 25 février 2012
Appel à mobilisation
Nous, Jeunes Emigrés Réunionnais en France, sommes une organisation indépendante de tous partis politiques. Nous luttons auprès des réunionnais en France face à la politique du CNARM, mais aussi contre le racisme et l’exploitation.
Les évènements actuels à la Réunion témoignent de la remise en cause des politiques coloniales et de la structure économique de l’île.
Situation sociale à la Réunion :
Emigration : Près de 104 000 réunionnais vivent dans l’hexagone, soit 14% des natifs de la Réunion.
Population : 800 000 habitants qui compte 52% de jeunes.
Chômage : la moitié des jeunes du pays n’ont pas d’emploi
Seuil de pauvreté : 52 % de la population réunionnaise vit en dessous du seuil de pauvreté.
Santé et malaise des Réunionnais : La mortalité est plus importante qu’en France dans toutes les tranches d’âge, le sentiment de malaise est profond.
Racisme et humiliation : Certains lieux de notre île sont des zones de non-droits pour les réunionnais et les réunionnaises, s’ils ont le malheur d’être jeunes et « foncés », et s’ils sont identifiés comme chômeurs, ils n’ont pas accès à certains endroits. Il y a de véritables ghettos de privilégiés qui sont les expatriés français (zorey) alors que les plus pauvres, et les familles de descendants d’esclaves sont des citoyens de seconde zone. Il y a de la place et du travail pour les zorey alors qu’il n’y en pas pour les réunionnais qui, eux, doivent partir.
Après cette présentation nous disons : Non !
Non à la récupération des révoltes à la Réunion !
C’est ainsi que pendant les grèves de vie chère du premier trimestre 2009, à la Réunion, l’élite du PCR et du COSPAR (collectif d’organisations monté contre la vie chère), n’a pas mené à termes ce grand mouvement populaire qui aurait pu accompagner celui des Guadeloupéens. La tête du PCR et du COSPAR ont délibérément brisé ce mouvement. Le 5 mars 2009, des milliers de Réunionnais et de Réunionnaises se sont retrouvés dans les revendications des Guadeloupéens.
Lorsque ces personnes se sont retrouvées ensemble, la tête du PCR (Parti Communiste Réunionnais et ses coquilles telles que l’Alliance des jeunes, l’Alliance contre le chômage…) et du COSPAR la di azot : « fane astèr » c’est-à-dire « dispersez-vous », « sirtou rès pa ansanm », « fé pa dézord dan somin » comme s’il ne s’agissait pas de leur pays, de leur vie, de leur ras-le-bol, de leur rage…
Ratenon de « l’Alliance contre le chômage », en plein mouvement le 5 mars 2009 a déclaré à propos de la grève générale : « « Il ne faut surtout pas le faire » au moment où la grève se durcissait aux Antilles … « Le préfet est d’accord pour négocier ».
Entre 2009 et 2012 leurs négociations n’ont servi à rien, sous prétexte de maintenir la cohésion sociale il a participé à l’explosion sociale ! Aujourd’hui c’est toujours la même rengaine, il court pour négocier avec le préfet alors que les réunionnais dans la rue scandent « Préfet Démission ».
10 ans après les révoltes de 1991, après mandats politiques sur mandats politiques, le PCR et les autres partis PS et droites diverses ont conduit la Réunion à un climat d’explosion sociale.
La Réunion n’est pas un sentiment, une sensation forte (île intense), c’est un pays où le chômage est plus fort qu’en Afrique, un territoire dont la forte croissance ne s’accompagne pas du développement, autrement dit d’un mieux-être social, économique et environnemental. Le paradoxe réunionnais est que le pays est classé selon les indicateurs économiques parmi les pays les plus riches (46è rang mondial).
Aujourd’hui, des jeunes de l’île se révoltent. Leur colère est légitime car pendant le mouvement contre la vie chère, la parole a été monopolisée par les politiciens professionnels. La grande partie de cette jeunesse délaissée sur le bord du chemin identifie le problème : la vie chère, le chômage, l’absence de perspectives d’avenir, la monopolisation et la récupération de la parole des réunionnais.
Ces révoltes sont la remise en cause du système politique tout entier, un système mafieux qui permet aux politiciens de la droite comme de la gauche de se remplir les poches et de remplir les poches des groblan. Exemple : CBO Territoria qui s’occupe de la gestion foncière du groupe Bourbon de Chateauvieux possède à la Réunion un patrimoine foncier de 3200 hectares, le Groupe Bernard Hayot, béké martiniquais a été introduit également à la Réunion par son confrère réunionnais.
Les aides sociales de la France sont dépensées dans ces temples de la consommation que sont Leclerc, Score… Or, les bénéfices ne sont pas réinvestis à la Réunion mais profitent aux capitalistes. C’est autour de ces enseignes précisément qu’aujourd’hui, les réunionnais et les réunionnaises se retrouvent pour protester. Temples de la consommation visés par des jets de galets, protégés par des gardes mobiles autorisés à tuer.
Comment se fait-il que les politiciens qui volent de l’argent ne sont jamais punis par la loi ? Les révoltés, eux sont réprimés, pour 300 manifestants il y a 460 policiers et gendarmes sur place selon Guéant qui a envoyé deux escadrons en plus. Actuellement nous sommes à un peu moins de 200 interpellations.
Ce ne sont pas les quelques miettes jetées par les Dindar, Didier Robert, Vergès et autres élus qui, par des mesures « provisoires » dans un but de se faire élire aux élections, vont pouvoir régler les plaies béantes d’une structure politique et économique inadaptée à la Réunion. Structure politique corrompue, maintenue par les élites de la Réunion avançant main dans la main avec le pouvoir d’Etat Français.
C’est au peuple de décider de son destin politique, la répression et les miettes ne sont pas des réponses à une colère juste et légitime.
C’est un changement radical qui est attendu à la Réunion et en Métropole par les réunionnais émigrés, partis à 10000 km de leur pays pour trouver du travail.
Pas de justice de paix !
Non à la répression ! Non à la récupération !
La révolte n’est pas un crime ! La révolte est légitime !
Contact du Comité de mobilisation pour la Réunion libre : 06 26 39 86 95
Contact du JERF : 06 18 00 77 18
soutienreunion@yahoo.fr
www.jerf.fr
Le JERF participe à la table ronde des colonisés de !a France dans le cadre de la semaine anti coloniale
GGrun- Messages : 311
Date d'inscription : 24/12/2010
Age : 56
Re: La Réunion
Assemblée des dernières colonies francaises (4 mars, Paris)
de : Solidarité kanaky
lundi 27 février 2012 - 13h41
2 commentaires
Assemblée des peuples colonisés par la France. En présence d’associations des peuples d’Outre-Mer : Kanaky, Comores (Mayotte), Guadeloupe. Avec la participation de la plateforme des syndicats des nations sans état (STC (Corse), LAB (basque), USTKE (Kanaky) etc...
Dimanche 4 mars 2012
de 14h à 18h
Espace Jean Dame
17, rue Léopold Bellan
75002 Paris
M° 2, station Sentier
http://solidaritekanaky.org
de : Solidarité kanaky
lundi 27 février 2012 - 13h41
2 commentaires
Assemblée des peuples colonisés par la France. En présence d’associations des peuples d’Outre-Mer : Kanaky, Comores (Mayotte), Guadeloupe. Avec la participation de la plateforme des syndicats des nations sans état (STC (Corse), LAB (basque), USTKE (Kanaky) etc...
Dimanche 4 mars 2012
de 14h à 18h
Espace Jean Dame
17, rue Léopold Bellan
75002 Paris
M° 2, station Sentier
http://solidaritekanaky.org
GGrun- Messages : 311
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Age : 56
Re: La Réunion
http://www.clicanoo.re/11-actualites/15-societe/314885-quand-la-jeunesse-reunionnaise.html
Société
Quand la jeunesse réunionnaise explose
4Clicanoo.re
publié le 29 février 2012
07h15
On a appris aux Réunionnais tout ce qui venait de l’extérieur, de la « métropole » avant de leur apprendre qui ils étaient, de l’intérieur et en profondeur.
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Favori Commenter FacebookLiveMySpaceTwitterWikiogoogle+Au cours d’une semaine de violences urbaines et nocturnes, une frange de la jeunesse réunionnaise a crié son mal-être, faisant écho à un malaise social global et profond. Nos recherches sociologiques récentes montrent que l’ampleur du phénomène était déjà connue et que l’explosion de violence était prévisible
Le conflit actuel a démarré il y a trois semaines par des blocages routiers sur les grandes artères de l’île de la Réunion. Le syndicat des transporteur réclamait une baisse des prix du gazole pour les professionnels. Par le biais des médias et notamment d’une radio très populaire, le leader des transporteurs a fait appel à la population. Des dizaines de Réunionnais se sont alors montrés solidaires de ce mouvement, rejoignant les transporteurs sur le site du blocage, au Port. Après une journée passée à attendre sur le bitume, par une chaleur de plus de 30 degrés, ce sont des familles entières qui se sont vues congédiées en début de soirée ; les transporteurs leur annonçant la levée des barrages parce que des négociations avec la préfecture avaient été entamées. Un sentiment de trahison était alors formulé par l’assistance ; quelques heures plus tard les premières violences éclataient au Port et dans le quartier du Chaudron à Saint-Denis. Dans ce même quartier, des mouvements citoyens manifestaient depuis quelques jours contre la vie chère. Au cours de la semaine suivante, les incidents se sont étendus à une dizaine de villes.
En étant sur le terrain, au plus près de ces jeunes manifestants, nous pouvons dresser le portrait de cette jeunesse en colère, même si ceux qui étaient dans la rue restent bien évidemment minoritaires. Les Réunionnais de moins de trente ans constituent la moitié de la population. A la nuit tombée, ils étaient plusieurs centaines de jeunes à descendre dans les rues des quartiers populaires ou des centre-ville pour commettre des actes de violence (jets de galets et cocktail molotov, dégradations, incendie, etc .). Ces manifestants étaient âgés d’une dizaine d’années, pour les plus jeunes d’entre eux à une cinquantaine d’années, mais la majorité d’entre eux se situent dans la catégorie « jeune », avec une grande prédominance d’hommes même si la présence de jeunes femmes est à noter. Ces jeunes sont ceux qui sont privés de la réussite scolaire et de la réussite matérielle, issus de familles défavorisées, ils ont grandi avec un sentiment de frustration et d’exclusion. Ce qui se passe en ce moment est l’expression même du malaise social qui existe au sein des familles déshéritées. Ce mouvement traduit un appel au secours, face au déficit de reconnaissance dont souffre cette catégorie sociale. Beaucoup de ces jeunes vivent des situations de stigmatisation, d’échec à l’école et de souffrance en famille.
Le visage couvert, en short ou survêtement et baskets, ces jeunes gens s’en sont pris tout d’abord aux grandes surfaces (mais sans succès car celles-ci étaient particulièrement bien protégées par la police), puis aux petits commerces et enfin aux locaux d’institutions (centres sociaux, bibliothèques, etc.). La symbolique des supermarchés est évidente : dans ce mouvement qui part d’une dénonciation de la vie chère, les jeunes s’attaquent aux temples de la consommation et effectuent au passage quelques pillages, prenant ce à quoi ils n’ont pas accès. Ces magasins sont les symboles de l’avènement de la société de consommation et de la consécration de ses valeurs que sont la réussite matérielle, la compétition et l’ambition. L’intégration sociale implique inévitablement la richesse matérielle. Leur condition socio-économique ne permet pas d’accéder aux biens de consommation convoités alors qu’ils se sont appropriés les valeurs de la société de consommation que sont l’ostentation, l’accumulation de biens, la valeur accordée aux marques, etc. À la Réunion, dans les années 1960 et 1970, les familles ne faisaient pas de dépenses inutiles dans un contexte où l’offre de produits n’était pas très diversifiée. Avec l’arrivée des aides sociales, la publicité et la modernisation de la société, on assiste au développement d’un système qui encourage les foyers à consommer. Les foyers ayant de faibles revenus se retrouvent dans une situation de grande frustration car ils ne peuvent accéder à tout ce que le marché leur propose. La montée en puissance des inégalités sociales, qui est à l’oeuvre depuis une trentaine d’années à La Réunion, se traduit par des frustrations croissantes, voire des ressentiments qui se focalisent sur des communautés identifiées comme détentrice de pouvoir et de richesse. Dans le mouvement actuel, il est intéressant de souligner que les jeunes interrogés pendant les scènes d’affrontements et de casse évoquent souvent la souffrance des familles : « quand on voit sa mère ou son père qui pleure, c’est dur ! », confiait une fille pour évoquer les difficultés du quotidien. Si les jeunes sont en premier ligne, il faut souligner que les familles de ces quartiers populaires assistaient à ces violences, au balcon des immeubles et sur les trottoirs. Et si certains parents ont tout fait pour garder leurs jeunes à la maison, d’autres les laissaient descendre dans la rue. Il ressort que la population semblait comprendre voire soutenir ces mouvements de jeunes, tout en regrettant les actes de violence tournés vers leur propre quartier.
De nos études menées sur les jeunes en déviance, il ressort que beaucoup de jeunes souffrent d’une carence identitaire et narcissique. Dans les divers espaces de socialisation : famille, école, quartier, ils expriment un fort besoin de reconnaissance. Ils placent ainsi le respect au centre des valeurs de la bande. Un autre facteur à considérer est la consommation de produits psychotropes chez certains jeunes de ces milieux sociaux les plus défavorisés, ce qui traduit encore le mal-être. Ces jeunes ont souvent des tendances dépressives voire suicidaires qui s’expriment dans la polytoxicomanie. Ils cherchent également à fuir un environnement social dégradé souvent marqué par le souvenir d’une douleur ou d’un abandon. Ajoutons à ce stade, que nous avons observé dans nos études de terrain que si l’on note une souffrance identitaire individuelle, celle-ci peut, dans une certaine mesure, être reliée à la souffrance collective réunionnaise héritée des périodes de l’esclavage et à l’engagisme. Cette analyse ne traduit pas un déterminisme socio-ethnique mais, au contraire, veut comprendre, sans tabou, les causes de cette problématique des milieux sociaux les plus précarisés.
Au-delà du malaise social, nous constatons la faiblesse de l’identité culturelle et politique. Culturelle parce que l’on a beaucoup nié et dévalorisé cette identité durant les années 60 à 80 avec l’imposition d’une culture et une identité française sans construire une « Réunionnité », c’est-à-dire une identité culturelle alternative et légitime. La Réunion a connu des années de braise de la recherche identitaire dans un contexte d’oppression et de dénigrement face à cette identité réunionnaise. On a appris aux Réunionnais tout ce qui venait de l’extérieur, de la « métropole » avant de leur apprendre qui ils étaient, de l’intérieur et en profondeur. La future cohésion sociale de l’île passera également par une cohésion culturelle réunionnaise. Il existe également une carence au niveau de l’identité politique réunionnaise, c’est-à-dire un manque de représentation de soi dans l’espace public et politique. L’identité politique réunionnaise n’a pas pu se construire à travers le langage, des slogans emblématiques et rassembleurs, des textes ou des événements. La difficulté à se « penser » en tant que Réunionnais dans l’espace public est aujourd’hui criante quand on voit que la population n’a aucun porte-parole acceptable ou accepté, car elle ne parvient pas à dépasser ses clivages syndicaux ou politiques.
Autres cibles privilégiées des violences urbaines : les bâtiments publics et les forces de l’ordre. Les jeunes en grande souffrance pour toutes les raisons évoquées plus haut expriment actuellement leur sentiment de ne pas être entendu. Que ce soit les institutions ou les élus, personne ne semble à même de pouvoir dialoguer avec les jeunes qui ont perdu toute confiance envers les autorités. Sur le terrain, on constate une volonté afficher d’affronter les forces de l’ordre. Le fossé auquel on assiste aujourd’hui repose sur la fin du dialogue entre les jeunes et la police, lié entre autre à la disparition de la police de proximité. Les jeunes manifestants sont globalement issus des quartiers populaires, d’où l’intérêt de se pencher sur leur description succincte. Dans le cadre de nos recherches sociologiques portant sur les jeunes délinquants, nous avons été amené à étudier la sociologie d’une trentaine de quartiers dont sont issus ces jeunes. Ces quartiers sont aussi ceux qui sont identifiés comme « zone urbaine sensible » ou « quartiers prioritaires » par la politique de la ville. Nous nous sommes intéressés à l’histoire de ces quartiers, en reconstituant les grands mouvements de population internes qui ont créé les villes depuis le début du 18e siècle, ce qui permet d’identifier les populations qui les composent sur des critères sociaux.
C’est à la période du post-engagisme que l’on voit apparaître le concept de quartier, auquel est associé une identité propre, puisque les habitants qui s’y installent à cette époque vont y rester pendant plusieurs générations. Aujourd’hui, situés en périphérie des villes, ces quartiers concentrent un grand nombre de difficultés sociales. On y trouve des logements sociaux construits dans les années 60, une population déshéritée, abandonnée, venue vivre pour quitter les hauts, les campagnes ou les bidonvilles. Les indicateurs sociaux y sont très inquiétants : le taux de chômage des jeunes, estimé à 60% pour les 15-25 ans en moyenne, y atteint 80 voire 90%, selon nos propres recherches réalisées en partenariat avec l’INSEE grâce aux outils statistiques mesurant le chômage par îlot d’habitation (IRIS). Ainsi, c’est toute une génération qui se retrouve sans perspective d’emploi et donc sans aucune vision d’avenir. Le quart le plus pauvre de la population n’a parfois quasiment aucun revenu en dehors des transferts sociaux, qui sont calculés sur des critères métropolitains alors que le niveau de vie est beaucoup plus élevé ici. Les familles développent alors des stratégies de survie du quotidien. D’autant plus que l’INSEE a établi que le niveau des prix à la Réunion est supérieur de 12% à celui de la métropole en moyenne mais ce chiffre atteint 37% dans le domaine alimentaire ; or le premier poste de dépenses des ménages défavorisés est précisément celui de la nourriture. Ces quartiers sont ainsi marqués par le chômage de masse, les logements surpeuplés (conditions de vie difficile en particulier pour les jeunes en recherche d’autonomie et de vie privée), mais aussi des situations de tensions sociales extrêmes (conflits de voisinage et violences intrafamiliales). Dans cette situation globalement tendue, les jeunes sont les premiers à être « sur les nerfs ».
Ces quartiers que l’INSEE désignent comme « déshérités » ou « urbains ouvriers » sont très denses au plan de l’habitat et concentrent tous les handicaps sociaux, économiques et culturels. Les habitants y sont plus touchés par le chômage : ils sont soit inactifs, chômeurs, chômeurs n’ayant jamais travaillé, touchant le RSA et ceux qui travaillent exercent des métiers classés au bas de l’échelle sociale. Les mauvaises conditions de vie des milieux défavorisés se traduisent par des difficultés éducatives, liée à la situation fréquente de surpopulation dans un espace d’habitation très réduit, produisant un sentiment de frustration chez les jeunes, qui sont par ailleurs stigmatisés par le reste de la société, et qui gardent comme seul échappatoire le groupe de pairs.
Si l’on considère l’ensemble de la société réunionnaise, on constate que la population a connu des évolutions rapides et mal digérées. Symptôme d’une société aux structures économiques dépassées, la Réunion est passée ces dernières décennies d’une économie rurale à une société de surconsommation, créant ainsi beaucoup de désespoir. L’évolution d’une société encore largement dominée par le secteur primaire dans les années 70 à une société tournée vers le tertiaire a été brutale. Le secteur secondaire n’a jamais occupé une part importante car le coût de la main d’œuvre a empêché le développement d’un secteur industriel compétitif. Les années 80 constituent un tournant où l’on assiste d’une part à une diminution de l’emploi dans le secteur de la production cannière et une tertiarisation à outrance et subventionnée qui exclut une très grande partie de la population du processus de production et conduit à la mise en place d’une société d’« assistanat ». Ainsi, un tiers de la population touche des minimas sociaux.
Par ailleurs, le travail non-déclaré a permis de compléter le manque à gagner pour survivre. Les revenus générés par ce travail non-déclaré permettent aux ménages de joindre les deux bouts et joue ainsi le rôle d’une soupape de sécurité, qui contenait l’explosion sociale. Le renforcement des contrôles assidus des autorités ces dernières années s’est traduit une forme de tension sociale. D’autant plus que les Réunionnais ne sont pas préparés à cette mutation rapide et n’ont pas forcément les compétences requises pour occuper les nouveaux emplois du tertiaire ; ce qui attire de nombreux employés métropolitains sur le marché du travail local. Enfin, la crise de l’emploi engendre la crise sociale. Cette crise sociale profonde et ancienne se révèle aujourd’hui de manière fracassante car la violence des jeunes attire l’attention des médias et donc des décideurs, a fortiori dans un contexte électoral.
Nous aimerions souligner, enfin, que les premières conséquences de ce mouvement de colère des jeunes sont de deux ordres : des mesures concrètes de lutte contre la vie chère ont été prononcées et des dizaines de jeunes ont été condamnés parfois très lourdement. Comme le remarquait une mère de famille du Chaudron : « Ce sont eux qui payent pour que les choses avancent ». Certains n’avaient pas de casier judiciaire. Victimes du chômage, de la pauvreté, du décrochage scolaire, ils vont désormais connaître la prison ; une expérience qui risque de faire basculer leur vie du mauvais côté. Triste ironie de cet épisode de violences : les premières victimes de ce malaise sociale connaîtront ainsi une « double peine » avec un séjour en prison où l’on ne fait pas que de bonnes rencontres. Ces jeunes seront ainsi ceux qui auront réussi à faire entendre le malaise réunionnais. Au prix de leur avenir…
L’apport du sociologue n’est pas de proposer des solutions toutes faites mais plutôt un éclairage scientifique. En l’absence d’évolutions profondes, nous sommes amenés à penser que les mêmes causes continueront de produire les mêmes effets, comme nous l’évoquions dans notre étude en 2007. Au-delà des réponses répressives rapides et spectaculaires, il apparaît urgent d’apporter des réponses préventives et structurelles à même de s’attaquer aux problèmes en profondeur. Les objectifs à atteindre étant la réussite scolaire, une perspective d’emploi durable et un logement décent. Pour cela, il s’agirait, dans un premier temps, de développer l’analyse sociale de ces phénomènes à un niveau local, pour pouvoir adapter les politiques publiques en fonction des résultats scientifiques. Il est urgent de pouvoir travailler à la réintégration du jeune. Force est de constater l’échec d’un grand nombre de politiques publiques dans ces quartiers populaires et difficiles. Quelles sont les bonnes politiques sociales à mettre en place maintenant ? Pourquoi n’y a-t-il toujours pas de volonté de créer une faculté de Sciences Sociales à l’Université de la Réunion ? Les événements des semaines qui viennent de s’écouler ne sont-ils pas une preuve flagrante de ce besoin urgent ? Quelle est la crédibilité et quel est le rôle de l’Université dans la société réunionnaise en 2012 ? Pourquoi ne dispose-t-on toujours pas d’Observatoire de Développement Social ?
Enfin, je souhaite attirer l’attention sur le fait que les jeunes que l’on entend en ce moment après cette semaine de violences urbaines sont les plus désabusés. Mais beaucoup d’autres, jeunes diplômés sans emploi, ou sous-employés, ou peu payés ne se sont pas exprimés...
Laurent MEDEA Sociologue Auteur de La Délinquance Juvénile à La Réunion. Zarlor Editions, 355 pages. Préface de Laurent Mucchielli. www.zarlor.com
Société
Quand la jeunesse réunionnaise explose
4Clicanoo.re
publié le 29 février 2012
07h15
On a appris aux Réunionnais tout ce qui venait de l’extérieur, de la « métropole » avant de leur apprendre qui ils étaient, de l’intérieur et en profondeur.
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Le conflit actuel a démarré il y a trois semaines par des blocages routiers sur les grandes artères de l’île de la Réunion. Le syndicat des transporteur réclamait une baisse des prix du gazole pour les professionnels. Par le biais des médias et notamment d’une radio très populaire, le leader des transporteurs a fait appel à la population. Des dizaines de Réunionnais se sont alors montrés solidaires de ce mouvement, rejoignant les transporteurs sur le site du blocage, au Port. Après une journée passée à attendre sur le bitume, par une chaleur de plus de 30 degrés, ce sont des familles entières qui se sont vues congédiées en début de soirée ; les transporteurs leur annonçant la levée des barrages parce que des négociations avec la préfecture avaient été entamées. Un sentiment de trahison était alors formulé par l’assistance ; quelques heures plus tard les premières violences éclataient au Port et dans le quartier du Chaudron à Saint-Denis. Dans ce même quartier, des mouvements citoyens manifestaient depuis quelques jours contre la vie chère. Au cours de la semaine suivante, les incidents se sont étendus à une dizaine de villes.
En étant sur le terrain, au plus près de ces jeunes manifestants, nous pouvons dresser le portrait de cette jeunesse en colère, même si ceux qui étaient dans la rue restent bien évidemment minoritaires. Les Réunionnais de moins de trente ans constituent la moitié de la population. A la nuit tombée, ils étaient plusieurs centaines de jeunes à descendre dans les rues des quartiers populaires ou des centre-ville pour commettre des actes de violence (jets de galets et cocktail molotov, dégradations, incendie, etc .). Ces manifestants étaient âgés d’une dizaine d’années, pour les plus jeunes d’entre eux à une cinquantaine d’années, mais la majorité d’entre eux se situent dans la catégorie « jeune », avec une grande prédominance d’hommes même si la présence de jeunes femmes est à noter. Ces jeunes sont ceux qui sont privés de la réussite scolaire et de la réussite matérielle, issus de familles défavorisées, ils ont grandi avec un sentiment de frustration et d’exclusion. Ce qui se passe en ce moment est l’expression même du malaise social qui existe au sein des familles déshéritées. Ce mouvement traduit un appel au secours, face au déficit de reconnaissance dont souffre cette catégorie sociale. Beaucoup de ces jeunes vivent des situations de stigmatisation, d’échec à l’école et de souffrance en famille.
Le visage couvert, en short ou survêtement et baskets, ces jeunes gens s’en sont pris tout d’abord aux grandes surfaces (mais sans succès car celles-ci étaient particulièrement bien protégées par la police), puis aux petits commerces et enfin aux locaux d’institutions (centres sociaux, bibliothèques, etc.). La symbolique des supermarchés est évidente : dans ce mouvement qui part d’une dénonciation de la vie chère, les jeunes s’attaquent aux temples de la consommation et effectuent au passage quelques pillages, prenant ce à quoi ils n’ont pas accès. Ces magasins sont les symboles de l’avènement de la société de consommation et de la consécration de ses valeurs que sont la réussite matérielle, la compétition et l’ambition. L’intégration sociale implique inévitablement la richesse matérielle. Leur condition socio-économique ne permet pas d’accéder aux biens de consommation convoités alors qu’ils se sont appropriés les valeurs de la société de consommation que sont l’ostentation, l’accumulation de biens, la valeur accordée aux marques, etc. À la Réunion, dans les années 1960 et 1970, les familles ne faisaient pas de dépenses inutiles dans un contexte où l’offre de produits n’était pas très diversifiée. Avec l’arrivée des aides sociales, la publicité et la modernisation de la société, on assiste au développement d’un système qui encourage les foyers à consommer. Les foyers ayant de faibles revenus se retrouvent dans une situation de grande frustration car ils ne peuvent accéder à tout ce que le marché leur propose. La montée en puissance des inégalités sociales, qui est à l’oeuvre depuis une trentaine d’années à La Réunion, se traduit par des frustrations croissantes, voire des ressentiments qui se focalisent sur des communautés identifiées comme détentrice de pouvoir et de richesse. Dans le mouvement actuel, il est intéressant de souligner que les jeunes interrogés pendant les scènes d’affrontements et de casse évoquent souvent la souffrance des familles : « quand on voit sa mère ou son père qui pleure, c’est dur ! », confiait une fille pour évoquer les difficultés du quotidien. Si les jeunes sont en premier ligne, il faut souligner que les familles de ces quartiers populaires assistaient à ces violences, au balcon des immeubles et sur les trottoirs. Et si certains parents ont tout fait pour garder leurs jeunes à la maison, d’autres les laissaient descendre dans la rue. Il ressort que la population semblait comprendre voire soutenir ces mouvements de jeunes, tout en regrettant les actes de violence tournés vers leur propre quartier.
De nos études menées sur les jeunes en déviance, il ressort que beaucoup de jeunes souffrent d’une carence identitaire et narcissique. Dans les divers espaces de socialisation : famille, école, quartier, ils expriment un fort besoin de reconnaissance. Ils placent ainsi le respect au centre des valeurs de la bande. Un autre facteur à considérer est la consommation de produits psychotropes chez certains jeunes de ces milieux sociaux les plus défavorisés, ce qui traduit encore le mal-être. Ces jeunes ont souvent des tendances dépressives voire suicidaires qui s’expriment dans la polytoxicomanie. Ils cherchent également à fuir un environnement social dégradé souvent marqué par le souvenir d’une douleur ou d’un abandon. Ajoutons à ce stade, que nous avons observé dans nos études de terrain que si l’on note une souffrance identitaire individuelle, celle-ci peut, dans une certaine mesure, être reliée à la souffrance collective réunionnaise héritée des périodes de l’esclavage et à l’engagisme. Cette analyse ne traduit pas un déterminisme socio-ethnique mais, au contraire, veut comprendre, sans tabou, les causes de cette problématique des milieux sociaux les plus précarisés.
Au-delà du malaise social, nous constatons la faiblesse de l’identité culturelle et politique. Culturelle parce que l’on a beaucoup nié et dévalorisé cette identité durant les années 60 à 80 avec l’imposition d’une culture et une identité française sans construire une « Réunionnité », c’est-à-dire une identité culturelle alternative et légitime. La Réunion a connu des années de braise de la recherche identitaire dans un contexte d’oppression et de dénigrement face à cette identité réunionnaise. On a appris aux Réunionnais tout ce qui venait de l’extérieur, de la « métropole » avant de leur apprendre qui ils étaient, de l’intérieur et en profondeur. La future cohésion sociale de l’île passera également par une cohésion culturelle réunionnaise. Il existe également une carence au niveau de l’identité politique réunionnaise, c’est-à-dire un manque de représentation de soi dans l’espace public et politique. L’identité politique réunionnaise n’a pas pu se construire à travers le langage, des slogans emblématiques et rassembleurs, des textes ou des événements. La difficulté à se « penser » en tant que Réunionnais dans l’espace public est aujourd’hui criante quand on voit que la population n’a aucun porte-parole acceptable ou accepté, car elle ne parvient pas à dépasser ses clivages syndicaux ou politiques.
Autres cibles privilégiées des violences urbaines : les bâtiments publics et les forces de l’ordre. Les jeunes en grande souffrance pour toutes les raisons évoquées plus haut expriment actuellement leur sentiment de ne pas être entendu. Que ce soit les institutions ou les élus, personne ne semble à même de pouvoir dialoguer avec les jeunes qui ont perdu toute confiance envers les autorités. Sur le terrain, on constate une volonté afficher d’affronter les forces de l’ordre. Le fossé auquel on assiste aujourd’hui repose sur la fin du dialogue entre les jeunes et la police, lié entre autre à la disparition de la police de proximité. Les jeunes manifestants sont globalement issus des quartiers populaires, d’où l’intérêt de se pencher sur leur description succincte. Dans le cadre de nos recherches sociologiques portant sur les jeunes délinquants, nous avons été amené à étudier la sociologie d’une trentaine de quartiers dont sont issus ces jeunes. Ces quartiers sont aussi ceux qui sont identifiés comme « zone urbaine sensible » ou « quartiers prioritaires » par la politique de la ville. Nous nous sommes intéressés à l’histoire de ces quartiers, en reconstituant les grands mouvements de population internes qui ont créé les villes depuis le début du 18e siècle, ce qui permet d’identifier les populations qui les composent sur des critères sociaux.
C’est à la période du post-engagisme que l’on voit apparaître le concept de quartier, auquel est associé une identité propre, puisque les habitants qui s’y installent à cette époque vont y rester pendant plusieurs générations. Aujourd’hui, situés en périphérie des villes, ces quartiers concentrent un grand nombre de difficultés sociales. On y trouve des logements sociaux construits dans les années 60, une population déshéritée, abandonnée, venue vivre pour quitter les hauts, les campagnes ou les bidonvilles. Les indicateurs sociaux y sont très inquiétants : le taux de chômage des jeunes, estimé à 60% pour les 15-25 ans en moyenne, y atteint 80 voire 90%, selon nos propres recherches réalisées en partenariat avec l’INSEE grâce aux outils statistiques mesurant le chômage par îlot d’habitation (IRIS). Ainsi, c’est toute une génération qui se retrouve sans perspective d’emploi et donc sans aucune vision d’avenir. Le quart le plus pauvre de la population n’a parfois quasiment aucun revenu en dehors des transferts sociaux, qui sont calculés sur des critères métropolitains alors que le niveau de vie est beaucoup plus élevé ici. Les familles développent alors des stratégies de survie du quotidien. D’autant plus que l’INSEE a établi que le niveau des prix à la Réunion est supérieur de 12% à celui de la métropole en moyenne mais ce chiffre atteint 37% dans le domaine alimentaire ; or le premier poste de dépenses des ménages défavorisés est précisément celui de la nourriture. Ces quartiers sont ainsi marqués par le chômage de masse, les logements surpeuplés (conditions de vie difficile en particulier pour les jeunes en recherche d’autonomie et de vie privée), mais aussi des situations de tensions sociales extrêmes (conflits de voisinage et violences intrafamiliales). Dans cette situation globalement tendue, les jeunes sont les premiers à être « sur les nerfs ».
Ces quartiers que l’INSEE désignent comme « déshérités » ou « urbains ouvriers » sont très denses au plan de l’habitat et concentrent tous les handicaps sociaux, économiques et culturels. Les habitants y sont plus touchés par le chômage : ils sont soit inactifs, chômeurs, chômeurs n’ayant jamais travaillé, touchant le RSA et ceux qui travaillent exercent des métiers classés au bas de l’échelle sociale. Les mauvaises conditions de vie des milieux défavorisés se traduisent par des difficultés éducatives, liée à la situation fréquente de surpopulation dans un espace d’habitation très réduit, produisant un sentiment de frustration chez les jeunes, qui sont par ailleurs stigmatisés par le reste de la société, et qui gardent comme seul échappatoire le groupe de pairs.
Si l’on considère l’ensemble de la société réunionnaise, on constate que la population a connu des évolutions rapides et mal digérées. Symptôme d’une société aux structures économiques dépassées, la Réunion est passée ces dernières décennies d’une économie rurale à une société de surconsommation, créant ainsi beaucoup de désespoir. L’évolution d’une société encore largement dominée par le secteur primaire dans les années 70 à une société tournée vers le tertiaire a été brutale. Le secteur secondaire n’a jamais occupé une part importante car le coût de la main d’œuvre a empêché le développement d’un secteur industriel compétitif. Les années 80 constituent un tournant où l’on assiste d’une part à une diminution de l’emploi dans le secteur de la production cannière et une tertiarisation à outrance et subventionnée qui exclut une très grande partie de la population du processus de production et conduit à la mise en place d’une société d’« assistanat ». Ainsi, un tiers de la population touche des minimas sociaux.
Par ailleurs, le travail non-déclaré a permis de compléter le manque à gagner pour survivre. Les revenus générés par ce travail non-déclaré permettent aux ménages de joindre les deux bouts et joue ainsi le rôle d’une soupape de sécurité, qui contenait l’explosion sociale. Le renforcement des contrôles assidus des autorités ces dernières années s’est traduit une forme de tension sociale. D’autant plus que les Réunionnais ne sont pas préparés à cette mutation rapide et n’ont pas forcément les compétences requises pour occuper les nouveaux emplois du tertiaire ; ce qui attire de nombreux employés métropolitains sur le marché du travail local. Enfin, la crise de l’emploi engendre la crise sociale. Cette crise sociale profonde et ancienne se révèle aujourd’hui de manière fracassante car la violence des jeunes attire l’attention des médias et donc des décideurs, a fortiori dans un contexte électoral.
Nous aimerions souligner, enfin, que les premières conséquences de ce mouvement de colère des jeunes sont de deux ordres : des mesures concrètes de lutte contre la vie chère ont été prononcées et des dizaines de jeunes ont été condamnés parfois très lourdement. Comme le remarquait une mère de famille du Chaudron : « Ce sont eux qui payent pour que les choses avancent ». Certains n’avaient pas de casier judiciaire. Victimes du chômage, de la pauvreté, du décrochage scolaire, ils vont désormais connaître la prison ; une expérience qui risque de faire basculer leur vie du mauvais côté. Triste ironie de cet épisode de violences : les premières victimes de ce malaise sociale connaîtront ainsi une « double peine » avec un séjour en prison où l’on ne fait pas que de bonnes rencontres. Ces jeunes seront ainsi ceux qui auront réussi à faire entendre le malaise réunionnais. Au prix de leur avenir…
L’apport du sociologue n’est pas de proposer des solutions toutes faites mais plutôt un éclairage scientifique. En l’absence d’évolutions profondes, nous sommes amenés à penser que les mêmes causes continueront de produire les mêmes effets, comme nous l’évoquions dans notre étude en 2007. Au-delà des réponses répressives rapides et spectaculaires, il apparaît urgent d’apporter des réponses préventives et structurelles à même de s’attaquer aux problèmes en profondeur. Les objectifs à atteindre étant la réussite scolaire, une perspective d’emploi durable et un logement décent. Pour cela, il s’agirait, dans un premier temps, de développer l’analyse sociale de ces phénomènes à un niveau local, pour pouvoir adapter les politiques publiques en fonction des résultats scientifiques. Il est urgent de pouvoir travailler à la réintégration du jeune. Force est de constater l’échec d’un grand nombre de politiques publiques dans ces quartiers populaires et difficiles. Quelles sont les bonnes politiques sociales à mettre en place maintenant ? Pourquoi n’y a-t-il toujours pas de volonté de créer une faculté de Sciences Sociales à l’Université de la Réunion ? Les événements des semaines qui viennent de s’écouler ne sont-ils pas une preuve flagrante de ce besoin urgent ? Quelle est la crédibilité et quel est le rôle de l’Université dans la société réunionnaise en 2012 ? Pourquoi ne dispose-t-on toujours pas d’Observatoire de Développement Social ?
Enfin, je souhaite attirer l’attention sur le fait que les jeunes que l’on entend en ce moment après cette semaine de violences urbaines sont les plus désabusés. Mais beaucoup d’autres, jeunes diplômés sans emploi, ou sous-employés, ou peu payés ne se sont pas exprimés...
Laurent MEDEA Sociologue Auteur de La Délinquance Juvénile à La Réunion. Zarlor Editions, 355 pages. Préface de Laurent Mucchielli. www.zarlor.com
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Les mouvements continuent
http://www.zinfos974.com/Les-Ti-gout-do-lo-detournent-les-automobilistes-qui-se-dirigent-vers-les-supermarches_a39172.html
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Mélanchon colon
Campagne pour la présidentielle - Visite de Jean-Luc Mélenchon« La Réunion, laboratoire pour le développement de toute la France »
Meeting de Jean Luc Mélenchon au Port
Un pique-nique, un bain de foule qu’il n’avait pas eu à l’aéroport Roland Garros et un meeting qui a rassemblé près de 2 000 personnes, dont plusieurs dirigeants du parti communiste réunionnais, tel a été le menu de Jean-Luc Mélenchon ce dimanche 25 mars 2012 au Port. Le candidat du Front de gauche pour la présidentielle a annoncé que ses propositions pour sortir la France de la crise s’appuieraient sur la réalité économique et sociale de La Réunion. « La Réunion est un avant poste, elle est un laboratoire pour toute la France ». Il a ainsi repris une idée chère Paul Vergès, président du PCR, à qui il a rendu hommage cmême s’il ne devait pas appeler à voter pour lui. Il aussi noté qu’il « serait très honoré » si le PCR soutenait sa candidature.
C’est à pied au milieu de ses sympathisants qu’il a franchi les quelques dizaines de mètres qui séparent l’aire de pique-nique de la halle des manifestations. Le candidat du Front de gauche a ensuite tenue une conférence de presse. « Je viens à La Réunion pour parler à La France, je viens ici pour proposer un programme pour toute la France » a souligné Jean-Luc Mélenchon au cours d’une conférence de presse. Car explique-t-il « l’insularité à quelque chose d’impitoyable, elle met au pied du mur d’une manière radicale tous les projets économiques ». Du coup, estime le candidat du Front de gauche, « tout ce qui peut être imaginé pour La Réunion, peut s’appliquer en France ».
Il a plaidé en faveur de la coopération régionale. Il a insisté sur l’atout que constitue pour La Réunion le fait d’être au centre d’un immense territoire maritime. Il a largement repris ce thème au cours du meeting qu’il a tenu devant environ 2 000 personnes, militants, sympathisants et électeurs potentiels.
« La France est présente dans tous les océans, elle le deuxième pays au monde à avoir une telle surface maritime » note-t-il. Ces grands projets, dit-il, peuvent être développés à partir de cette réalité. « Des dizaines de milliers d’emplois pourront ainsi être créés, ce qui est générateur de richesses » souligne le candidat du Front de gauche en parlant de programme « écologiquement durable ». Il a aussi insisté sur la nécessité de valoriser les savoirs locaux afin de les partager avec les pays de la zone. « Notre université doit être un point de rencontre de matière grise avec les pays environnants » remarque-t-il en substance.
Jean-Yves Langenier, maire du Port, Maurice Gironcel, maire de Sainte-Suzanne, Pierre Vergès Les dirigeant du PCR présents au premier rang ont sans doute apprécié.
L’idée de propositions de développement élaborées dans le laboratoire réunionnais est défendue par Paul Vergès depuis plusieurs années. Jean-Luc Mélenchon l’a d’ailleurs souligné en ajoutant qu’il avait peaufiné cette idée en discutant « de longues heures avec mon ami Younouss Omarjee », député de l’alliance des outre-mers au Parlement européen où il est inscrit au groupe Front de gauche. Le parlementaire, Ivan Hoareau, dirigeant de la CGTR, Béatrice Leperlier, conseillère régionale Alliance, Gilles Leperlier (Alliance des jeunes), et Jean-Hugues Ratenon (alliance contre la pauvreté) étaient présents au meeting.
Jean-Luc Mélenchon a ensuite présenté ses propositions en faveur de la justice sociale. Il plaide pour un Smic à 1 700 euros - « et que l’on ne me dise pas que ce n’est pas possible » - et pour des minima sociaux qui ne soient pas inférieurs au seuil de pauvreté. Il a aussi martelé, sous les applaudissements du public, « je ne suis pas venu dire aux Réunionnais ce qu’ils doivent faire pour La Réunion, ils savent très bien ce qu’il faut faire. Je suis venu les écouter ».
Comme à l’accoutumé dans ses discours, le candidat du Front de gauche a parlé de « partage des richesses », de « nouvel ordre économique » et a lancé : « la rivière est sortie de son lit, la révolution citoyenne est en marche. Ils (allusion au pouvoir - ndlr) pourront se débarrasser de moi, pas de vous ».
Il a terminé son meeting par une Internationale et une Marseillaise reprises en choeur par toute la salle.
Jean-Luc Mélenchon retourne à Paris dès ce dimanche soir.
www.ipreunion.com
le 25 mars 2012 à 18:39, par GGrun réagir
Mélanchon, comme tous les politiciens de la Réunion prends ses vessies (pardon désirs) pour des lanternes. L’analyse concrète de la situation néocoloniale de l’ile sera pour le voyage prochain. Il bat quand même toutes les prétentions de ses congénères. Jusqu’ici tout ce beau monde appliquait fidèlement les commandements de l’"hexagone" (capitale de la colonie d’après Larousse) ou de l’Europe ou de l’OCDE (ça c’est le moderne Vergès). Lui, dans son envolée lyrique veut faire de la colonie le modèle de cet "hexagone".
Vive la France et chantez la Marseillaise.
Meeting de Jean Luc Mélenchon au Port
Un pique-nique, un bain de foule qu’il n’avait pas eu à l’aéroport Roland Garros et un meeting qui a rassemblé près de 2 000 personnes, dont plusieurs dirigeants du parti communiste réunionnais, tel a été le menu de Jean-Luc Mélenchon ce dimanche 25 mars 2012 au Port. Le candidat du Front de gauche pour la présidentielle a annoncé que ses propositions pour sortir la France de la crise s’appuieraient sur la réalité économique et sociale de La Réunion. « La Réunion est un avant poste, elle est un laboratoire pour toute la France ». Il a ainsi repris une idée chère Paul Vergès, président du PCR, à qui il a rendu hommage cmême s’il ne devait pas appeler à voter pour lui. Il aussi noté qu’il « serait très honoré » si le PCR soutenait sa candidature.
C’est à pied au milieu de ses sympathisants qu’il a franchi les quelques dizaines de mètres qui séparent l’aire de pique-nique de la halle des manifestations. Le candidat du Front de gauche a ensuite tenue une conférence de presse. « Je viens à La Réunion pour parler à La France, je viens ici pour proposer un programme pour toute la France » a souligné Jean-Luc Mélenchon au cours d’une conférence de presse. Car explique-t-il « l’insularité à quelque chose d’impitoyable, elle met au pied du mur d’une manière radicale tous les projets économiques ». Du coup, estime le candidat du Front de gauche, « tout ce qui peut être imaginé pour La Réunion, peut s’appliquer en France ».
Il a plaidé en faveur de la coopération régionale. Il a insisté sur l’atout que constitue pour La Réunion le fait d’être au centre d’un immense territoire maritime. Il a largement repris ce thème au cours du meeting qu’il a tenu devant environ 2 000 personnes, militants, sympathisants et électeurs potentiels.
« La France est présente dans tous les océans, elle le deuxième pays au monde à avoir une telle surface maritime » note-t-il. Ces grands projets, dit-il, peuvent être développés à partir de cette réalité. « Des dizaines de milliers d’emplois pourront ainsi être créés, ce qui est générateur de richesses » souligne le candidat du Front de gauche en parlant de programme « écologiquement durable ». Il a aussi insisté sur la nécessité de valoriser les savoirs locaux afin de les partager avec les pays de la zone. « Notre université doit être un point de rencontre de matière grise avec les pays environnants » remarque-t-il en substance.
Jean-Yves Langenier, maire du Port, Maurice Gironcel, maire de Sainte-Suzanne, Pierre Vergès Les dirigeant du PCR présents au premier rang ont sans doute apprécié.
L’idée de propositions de développement élaborées dans le laboratoire réunionnais est défendue par Paul Vergès depuis plusieurs années. Jean-Luc Mélenchon l’a d’ailleurs souligné en ajoutant qu’il avait peaufiné cette idée en discutant « de longues heures avec mon ami Younouss Omarjee », député de l’alliance des outre-mers au Parlement européen où il est inscrit au groupe Front de gauche. Le parlementaire, Ivan Hoareau, dirigeant de la CGTR, Béatrice Leperlier, conseillère régionale Alliance, Gilles Leperlier (Alliance des jeunes), et Jean-Hugues Ratenon (alliance contre la pauvreté) étaient présents au meeting.
Jean-Luc Mélenchon a ensuite présenté ses propositions en faveur de la justice sociale. Il plaide pour un Smic à 1 700 euros - « et que l’on ne me dise pas que ce n’est pas possible » - et pour des minima sociaux qui ne soient pas inférieurs au seuil de pauvreté. Il a aussi martelé, sous les applaudissements du public, « je ne suis pas venu dire aux Réunionnais ce qu’ils doivent faire pour La Réunion, ils savent très bien ce qu’il faut faire. Je suis venu les écouter ».
Comme à l’accoutumé dans ses discours, le candidat du Front de gauche a parlé de « partage des richesses », de « nouvel ordre économique » et a lancé : « la rivière est sortie de son lit, la révolution citoyenne est en marche. Ils (allusion au pouvoir - ndlr) pourront se débarrasser de moi, pas de vous ».
Il a terminé son meeting par une Internationale et une Marseillaise reprises en choeur par toute la salle.
Jean-Luc Mélenchon retourne à Paris dès ce dimanche soir.
www.ipreunion.com
le 25 mars 2012 à 18:39, par GGrun réagir
Mélanchon, comme tous les politiciens de la Réunion prends ses vessies (pardon désirs) pour des lanternes. L’analyse concrète de la situation néocoloniale de l’ile sera pour le voyage prochain. Il bat quand même toutes les prétentions de ses congénères. Jusqu’ici tout ce beau monde appliquait fidèlement les commandements de l’"hexagone" (capitale de la colonie d’après Larousse) ou de l’Europe ou de l’OCDE (ça c’est le moderne Vergès). Lui, dans son envolée lyrique veut faire de la colonie le modèle de cet "hexagone".
Vive la France et chantez la Marseillaise.
GGrun- Messages : 311
Date d'inscription : 24/12/2010
Age : 56
Et le NPAR?
Salut,
le NPAR n'existe plus? J'ai cherché ces derniers temps des réactions aux récents évènements et je n'ai pas trouvé le moindre communiqué, le moindre article? Quant au blog, il n'a été mis à jour que 1 mois. Ils se sont dissous faute de renouvellement militant, intégrés dans la vie associative ou ont rejoint le FdG (je me rappelle qu'ils étaient plus ou moins sur une position d'unité des antilibéraux et anticapitalistes, mais s'ils ont rejoint le front plus bleu-blanc-rouge que blanc-bleu, j'en resterai un peu sur le fondement...)?
le NPAR n'existe plus? J'ai cherché ces derniers temps des réactions aux récents évènements et je n'ai pas trouvé le moindre communiqué, le moindre article? Quant au blog, il n'a été mis à jour que 1 mois. Ils se sont dissous faute de renouvellement militant, intégrés dans la vie associative ou ont rejoint le FdG (je me rappelle qu'ils étaient plus ou moins sur une position d'unité des antilibéraux et anticapitalistes, mais s'ils ont rejoint le front plus bleu-blanc-rouge que blanc-bleu, j'en resterai un peu sur le fondement...)?
chejuanito- Messages : 566
Date d'inscription : 08/07/2010
Re: La Réunion
chejuanito a écrit:Salut,
le NPAR n'existe plus? J'ai cherché ces derniers temps des réactions aux récents évènements et je n'ai pas trouvé le moindre communiqué, le moindre article? Quant au blog, il n'a été mis à jour que 1 mois. Ils se sont dissous faute de renouvellement militant, intégrés dans la vie associative ou ont rejoint le FdG (je me rappelle qu'ils étaient plus ou moins sur une position d'unité des antilibéraux et anticapitalistes, mais s'ils ont rejoint le front plus bleu-blanc-rouge que blanc-bleu, j'en resterai un peu sur le fondement...)?
En 2 mots, le NPAR a été créé par Azéma -prétendu mandataire d'Olivier Besancenot quand il est réapparut à Maron en 2007- et un groupe de dissident du PCR de St Leu. Il n'a pas passé le cap de la lutte du Cospar. Entre ses militants syndicaux participant à la fondation et à l'animation du Cospar, les activistes altermondialistes antisyndicaux, les exPCR sans fond politique à part la défense de la canne à sucre (en opposition avec les options pour l'autosuffisance alimentaire), le NPAR n'a eu aucune unité d'action. Fondé à la hâte sans débats préalables, les départs, expulsions et autres découragements semblent avoir abouti à l'autodissolution en fin d'année passée.
L'acquit anticapitaliste et anti colonial de Maron a déjà été liquidé avec la fondation du NPAR. L'échec du NPAR et le succès de Mélanchon ce dimanche continue cette liquidation.
Je ne suis pas au courant de passage d'ex npar au FG, même si certain-e-s ont été au meeting.
GGrun- Messages : 311
Date d'inscription : 24/12/2010
Age : 56
Re: La Réunion
ontrairement à l’article paru dans notre édition de dimanche 15 avril, le Nouveau Parti Anticapitaliste Réunionnais (NPAR) appelle à voter Philippe Poutou (candidat NPA) à l’élection présidentielle. Représenté par le docteur Yoaga Thirapathi, le NPAR indique suivre son candidat naturel même s’il estime que le vote Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) est "compréhensible". Le NPAR donne donc bien une consigne de vote pour le premier tour. Il en donne également une pour le second : “battre la droite à tout prix !"
d'après Clicanoo
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GGrun- Messages : 311
Date d'inscription : 24/12/2010
Age : 56
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