Lutte chez Freescale
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Lutte chez Freescale
Freescale Toulouse : On ferme !
Aujourd’hui, demain… Un jour ?
En résumé, voila les grandes dates qui nous amènent à la fermeture :
Fin des années 90 : choix de l’entreprise d’investir prioritairement aux USA.
Depuis, plus d’investissement majeur à Toulouse et dégradation progressive des conditions de travail et des salaires (gelé depuis 2005), fermeture du site d’Écosse...
2002 : Création d’un consortium ST, Phillips et Motorola sur un site commun à Crolles (France), 200 millions d’euros d’aides publiques leurs sont versés.
Juillet 2004 : Séparation au niveau mondial du secteur de fabrication et R&D micro électronique de Motorola, création de la société Freescale.
2005 : Plus d’augmentation général,
2005 : Accord GPEC
Décembre 2006 : Rachat de freescale par un fond d’investissements par le biais d’un LBO.
Février 2007 : Retrait de freescale et de NXP du regroupement (ST, NXP, Freescale) sur le site de Crolles (filiale de Toulouse), licenciement de 180 collègues de R&D.
Juillet 2007 : Accord de méthode, pour sécuriser nos trajectoires selon les signataires syndicaux et pour permettre à des volontaires de partir en «préretraite déguisée» selon la direction.
Juillet 2007 : 1er Plan de licenciement de 106 collègues (sur un effectif de 1858 salariés), cela se fera sur la base du volontariat en utilisant l’accord de méthode.
2008 : 2ème Plan de licenciement de 170 collègues (sur un effectif de 1722 salariés), cela se fera sur la base du volontariat en utilisant l’accord de méthode.
200X: Début du transfert en Chine (Taijiin) du labo de test (probe) de Toulouse.
2009 : Gel des salaires.
2009 : Annonce de 2 PSE pour un total de 1057 licenciements à Toulouse (sur un effectif de 1571 salariés). Fermeture totale de l’unité de fabrication de Toulouse (821 salariés) et de Sendai (Japon) sous un prétexte d’obsolescence technologique. Fermeture du secteur R&D téléphonie mobile mondial (236 salariés à Toulouse), maintien de la partie R&D multimédia et réseaux.
Mai 2009 à janvier 2011 : Grève et actions des salariés de fabrication contre le PSE, procédures juridiques, lutte contre la répression, négociations du PSE, élections professionnelles, nombreuses AG, manifestations…
Septembre 2009 : Finalisation du PSE du secteur R&D téléphonie mobile (et notification des licenciements de 235 salariés).
A partir de fin 2009 : arrivée massive d’intérimaire pour faire tourner l’usine (581 intérimaires au dernier point CE à juin 2011).
Février 2010 : Finalisation de la procédure PSE pour l’unité de fabrication.
Aout 2011 : Annonce d’un report de la fermeture de l’unité de fabrication de Toulouse à début 2012.
Freescale Semiconductor S.A.S est l’une des toutes premières entreprises de semi-conducteurs ayant vu le jour, qui a débuté en tant que division du groupe Motorola Inc.
En 2004, Motorola se sépare (spin off) de son secteur Produits Semi-conducteurs et donne ainsi naissance à Freescale, qui jouit de la force d’une dizaine d’usines de production à travers le monde.
En 2006, Freescale est racheté par un consortium financier ou fonds d’investissements mené par le Blackstone Group mais aussi Carlyle Group, TPG Capital et Permira, et par le truchement d’un LBO (Leveraged buy-out, pour financement d'acquisition par emprunt) pour un montant de 17,6 milliards de dollars.
La société fait partie du top 20 des entreprises de vente de semi-conducteurs, et est l’un des plus importants sinon le premier fournisseur de puces électroniques pour l’industrie automobile, qui approvisionne les plus grands acteurs du marché soit directement soit par le biais de fournisseurs de rang 1 et 2 (Siemens, HP, Ford, Mazda, GM, Aston Martin, Continental Tenic, Continental Teves, LexMark, Mercury, Bosch, Land Rover, Motorola, Avnet, Jaguar, Volvo, Chrysler, Scania, TRW, Honda, Volskwagen, Funai, Mack, Mercedes, Mitshubishi, Opel, Toyota, BMW, Fiat, Renault, Audi, Denso, Visteon, Caterpillar, Valeo, Sony, Isuzu, Agilent Technologies, Magnet Marelli, Autoliv, Nissan, Solectron, Arrow, Delphi, lear, kostal, hitachi, hella, Johnson control, huydai)
même si elle ne compte plus maintenant que 4 usines de production… et bientôt 3. Une partie de la production est sous traitée à des fondeurs (TSMC…).
Le site de Toulouse est implanté depuis 1968. Il a longtemps été le plus gros employeur de la région, derrière Airbus. Les élus et les medias leur font excellent accueil et les aides tombent (terrain pour le franc symbolique, subventions…). L’entreprise a profité de subventions (conseil général…), elle a cessé de les toucher à partir de 2008, en prévision des licenciements.
L’entreprise profite de collaboration avec le LAAS.
En juin 2011, 1115 salariés freescale et 585 intérimaires ingénieurs, techniciens et ouvriers continuent à assurer le développement et la fabrication des puces électroniques dans une entreprise en cours de destruction.
Le 22 avril 2009, la direction annonce le licenciement de 1057 salariés. La prochaine fermeture de l’unité de fabrication et la suppression des 821 emplois associés, auquel il faudra ajouter les emplois induits. La fermeture du secteur de R&D CPG et la suppression des 236 emplois associés, auquel il faudra ajouter les emplois induits.
Un PSE pour la R&D téléphonie (CPG) est mis en place, les collègues sont licenciés en septembre 2009.
Un PSE pour l’unité de fabrication est mis en place qui devait voir les premiers licenciements au bout de deux ans. Ce délai pour, selon la direction, permettre aux salariés d’avoir du temps pour préparer leur reconversion.
En Aout 2009, un accord sur la formation pour le reclassement est signé pour les futurs licenciés.
Un mouvement de grève de 5 semaines au mois de septembre 2009 voit plus de 400 salariés bloquer l’usine pour exiger des primes de licenciement conséquentes en réparation du préjudice et pour donner les moyens aux licenciés d’avoir une chance de se retourner . Pour majorité des ouvriers, les grévistes ont conscience que la volonté de fermer l’usine est une décision purement stratégique, nullement justifiée par quelque impératif économique (l’entreprise continue à dégager des bénéfices au cœur de la crise et affiche une réserve de liquidités de près d’1,5 milliard de $) et renoncent à s’engager dans la bataille de la sauvegarde de l’emploi qu’ils estiment perdue d’avance au vu de notre type d’activité, de l’impossibilité de trouver un repreneur crédible et au peu d’espoir de faire revenir la direction US sur sa décision stratégique et financière.
L’intersyndicale CGT-CFDT-CFTC Freescale organise le comité de lutte qui gérera les 5 semaines de lutte, de tentatives de négociation avec la direction et d’affrontements quotidiens avec les forces de police et la garde mobile (1 compagnie réside à demeure devant l’usine). Nous obtiendrons une prime plancher de 40 000 € et jusqu’à 100 000 € pour les plus anciens. La coalition FO-CGC-UNSA travaille contre les salariés et pour la direction de freescale.
Aujourd’hui, 2ans après, l’usine est plus productive que jamais et tourne toujours 7 jours sur 7, nuit et jour. Le carnet de commandes est tellement plein que plus de 450 intérimaires complètent en permanence depuis 2 ans l’effectif de production.
Les annonces épisodiques de la direction repoussent discrètement la date butoir : de «pas avant mai 2011» on est passé à «pas avant octobre 2011» puis «pas avant décembre 2011» et enfin «quelques semaines autour du début 2012» !
La direction signe des contrats intérimaires jusqu’en juin 2012.
Le paradoxe est énorme et l’état psychologique des salariés de production largement dégradé. Trop peu ont trouvé un reclassement et quitté l’entreprise. Les partis temporairement pour une formation ou un contrat temporaire dans une autre entreprise sont majoritairement revenus à son terme, ne trouvant pas d’emploi.
Comment encaisser un licenciement dont la date n’est toujours pas connue ? Comment accepter la fermeture d’une usine dont les niveaux de production n’ont pas été tels depuis 2007 ? Avec une rentabilité non démentie ?
Aujourd’hui la seule certitude reste que l’unité de fabrication fermera bien à terme.
La direction américaine n’a pas l’intention de revenir sur sa décision.
La commission exécutive CGT freescale a décidé d’attaquer la direction sur deux positions qui sont :
1. Procès pour usage abusif de l’intérim.
2. Non à la fermeture du Fab, au vu des évolutions de l’entreprise depuis l’annonce (avril 2009) des licenciements.
En septembre 2011, nous en sommes à la consultation des salariés sur cette nouvelle orientation.
Bénéfices site de Toulouse :
Notre site dégage des bénéfices comme le reste du groupe :
2003 : 24,5 millions d’€/ 2004 : 24,7 millions d’€/ 2005 : 28,2 millions d’€/ 2006 : 27,4 millions d’€/ 2007 : 11,8 millions d’€/ 2008 : 15 000 €/ 2009 : 39,9 millions d’€/ 2010 : 19,2 millions d’€.
Aujourd’hui, demain… Un jour ?
En résumé, voila les grandes dates qui nous amènent à la fermeture :
Fin des années 90 : choix de l’entreprise d’investir prioritairement aux USA.
Depuis, plus d’investissement majeur à Toulouse et dégradation progressive des conditions de travail et des salaires (gelé depuis 2005), fermeture du site d’Écosse...
2002 : Création d’un consortium ST, Phillips et Motorola sur un site commun à Crolles (France), 200 millions d’euros d’aides publiques leurs sont versés.
Juillet 2004 : Séparation au niveau mondial du secteur de fabrication et R&D micro électronique de Motorola, création de la société Freescale.
2005 : Plus d’augmentation général,
2005 : Accord GPEC
Décembre 2006 : Rachat de freescale par un fond d’investissements par le biais d’un LBO.
Février 2007 : Retrait de freescale et de NXP du regroupement (ST, NXP, Freescale) sur le site de Crolles (filiale de Toulouse), licenciement de 180 collègues de R&D.
Juillet 2007 : Accord de méthode, pour sécuriser nos trajectoires selon les signataires syndicaux et pour permettre à des volontaires de partir en «préretraite déguisée» selon la direction.
Juillet 2007 : 1er Plan de licenciement de 106 collègues (sur un effectif de 1858 salariés), cela se fera sur la base du volontariat en utilisant l’accord de méthode.
2008 : 2ème Plan de licenciement de 170 collègues (sur un effectif de 1722 salariés), cela se fera sur la base du volontariat en utilisant l’accord de méthode.
200X: Début du transfert en Chine (Taijiin) du labo de test (probe) de Toulouse.
2009 : Gel des salaires.
2009 : Annonce de 2 PSE pour un total de 1057 licenciements à Toulouse (sur un effectif de 1571 salariés). Fermeture totale de l’unité de fabrication de Toulouse (821 salariés) et de Sendai (Japon) sous un prétexte d’obsolescence technologique. Fermeture du secteur R&D téléphonie mobile mondial (236 salariés à Toulouse), maintien de la partie R&D multimédia et réseaux.
Mai 2009 à janvier 2011 : Grève et actions des salariés de fabrication contre le PSE, procédures juridiques, lutte contre la répression, négociations du PSE, élections professionnelles, nombreuses AG, manifestations…
Septembre 2009 : Finalisation du PSE du secteur R&D téléphonie mobile (et notification des licenciements de 235 salariés).
A partir de fin 2009 : arrivée massive d’intérimaire pour faire tourner l’usine (581 intérimaires au dernier point CE à juin 2011).
Février 2010 : Finalisation de la procédure PSE pour l’unité de fabrication.
Aout 2011 : Annonce d’un report de la fermeture de l’unité de fabrication de Toulouse à début 2012.
Freescale Semiconductor S.A.S est l’une des toutes premières entreprises de semi-conducteurs ayant vu le jour, qui a débuté en tant que division du groupe Motorola Inc.
En 2004, Motorola se sépare (spin off) de son secteur Produits Semi-conducteurs et donne ainsi naissance à Freescale, qui jouit de la force d’une dizaine d’usines de production à travers le monde.
En 2006, Freescale est racheté par un consortium financier ou fonds d’investissements mené par le Blackstone Group mais aussi Carlyle Group, TPG Capital et Permira, et par le truchement d’un LBO (Leveraged buy-out, pour financement d'acquisition par emprunt) pour un montant de 17,6 milliards de dollars.
La société fait partie du top 20 des entreprises de vente de semi-conducteurs, et est l’un des plus importants sinon le premier fournisseur de puces électroniques pour l’industrie automobile, qui approvisionne les plus grands acteurs du marché soit directement soit par le biais de fournisseurs de rang 1 et 2 (Siemens, HP, Ford, Mazda, GM, Aston Martin, Continental Tenic, Continental Teves, LexMark, Mercury, Bosch, Land Rover, Motorola, Avnet, Jaguar, Volvo, Chrysler, Scania, TRW, Honda, Volskwagen, Funai, Mack, Mercedes, Mitshubishi, Opel, Toyota, BMW, Fiat, Renault, Audi, Denso, Visteon, Caterpillar, Valeo, Sony, Isuzu, Agilent Technologies, Magnet Marelli, Autoliv, Nissan, Solectron, Arrow, Delphi, lear, kostal, hitachi, hella, Johnson control, huydai)
même si elle ne compte plus maintenant que 4 usines de production… et bientôt 3. Une partie de la production est sous traitée à des fondeurs (TSMC…).
Le site de Toulouse est implanté depuis 1968. Il a longtemps été le plus gros employeur de la région, derrière Airbus. Les élus et les medias leur font excellent accueil et les aides tombent (terrain pour le franc symbolique, subventions…). L’entreprise a profité de subventions (conseil général…), elle a cessé de les toucher à partir de 2008, en prévision des licenciements.
L’entreprise profite de collaboration avec le LAAS.
En juin 2011, 1115 salariés freescale et 585 intérimaires ingénieurs, techniciens et ouvriers continuent à assurer le développement et la fabrication des puces électroniques dans une entreprise en cours de destruction.
Le 22 avril 2009, la direction annonce le licenciement de 1057 salariés. La prochaine fermeture de l’unité de fabrication et la suppression des 821 emplois associés, auquel il faudra ajouter les emplois induits. La fermeture du secteur de R&D CPG et la suppression des 236 emplois associés, auquel il faudra ajouter les emplois induits.
Un PSE pour la R&D téléphonie (CPG) est mis en place, les collègues sont licenciés en septembre 2009.
Un PSE pour l’unité de fabrication est mis en place qui devait voir les premiers licenciements au bout de deux ans. Ce délai pour, selon la direction, permettre aux salariés d’avoir du temps pour préparer leur reconversion.
En Aout 2009, un accord sur la formation pour le reclassement est signé pour les futurs licenciés.
Un mouvement de grève de 5 semaines au mois de septembre 2009 voit plus de 400 salariés bloquer l’usine pour exiger des primes de licenciement conséquentes en réparation du préjudice et pour donner les moyens aux licenciés d’avoir une chance de se retourner . Pour majorité des ouvriers, les grévistes ont conscience que la volonté de fermer l’usine est une décision purement stratégique, nullement justifiée par quelque impératif économique (l’entreprise continue à dégager des bénéfices au cœur de la crise et affiche une réserve de liquidités de près d’1,5 milliard de $) et renoncent à s’engager dans la bataille de la sauvegarde de l’emploi qu’ils estiment perdue d’avance au vu de notre type d’activité, de l’impossibilité de trouver un repreneur crédible et au peu d’espoir de faire revenir la direction US sur sa décision stratégique et financière.
L’intersyndicale CGT-CFDT-CFTC Freescale organise le comité de lutte qui gérera les 5 semaines de lutte, de tentatives de négociation avec la direction et d’affrontements quotidiens avec les forces de police et la garde mobile (1 compagnie réside à demeure devant l’usine). Nous obtiendrons une prime plancher de 40 000 € et jusqu’à 100 000 € pour les plus anciens. La coalition FO-CGC-UNSA travaille contre les salariés et pour la direction de freescale.
Aujourd’hui, 2ans après, l’usine est plus productive que jamais et tourne toujours 7 jours sur 7, nuit et jour. Le carnet de commandes est tellement plein que plus de 450 intérimaires complètent en permanence depuis 2 ans l’effectif de production.
Les annonces épisodiques de la direction repoussent discrètement la date butoir : de «pas avant mai 2011» on est passé à «pas avant octobre 2011» puis «pas avant décembre 2011» et enfin «quelques semaines autour du début 2012» !
La direction signe des contrats intérimaires jusqu’en juin 2012.
Le paradoxe est énorme et l’état psychologique des salariés de production largement dégradé. Trop peu ont trouvé un reclassement et quitté l’entreprise. Les partis temporairement pour une formation ou un contrat temporaire dans une autre entreprise sont majoritairement revenus à son terme, ne trouvant pas d’emploi.
Comment encaisser un licenciement dont la date n’est toujours pas connue ? Comment accepter la fermeture d’une usine dont les niveaux de production n’ont pas été tels depuis 2007 ? Avec une rentabilité non démentie ?
Aujourd’hui la seule certitude reste que l’unité de fabrication fermera bien à terme.
La direction américaine n’a pas l’intention de revenir sur sa décision.
La commission exécutive CGT freescale a décidé d’attaquer la direction sur deux positions qui sont :
1. Procès pour usage abusif de l’intérim.
2. Non à la fermeture du Fab, au vu des évolutions de l’entreprise depuis l’annonce (avril 2009) des licenciements.
En septembre 2011, nous en sommes à la consultation des salariés sur cette nouvelle orientation.
Bénéfices site de Toulouse :
Notre site dégage des bénéfices comme le reste du groupe :
2003 : 24,5 millions d’€/ 2004 : 24,7 millions d’€/ 2005 : 28,2 millions d’€/ 2006 : 27,4 millions d’€/ 2007 : 11,8 millions d’€/ 2008 : 15 000 €/ 2009 : 39,9 millions d’€/ 2010 : 19,2 millions d’€.
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
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