Norvège
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Le suspect des attentats d'Oslo a exprimé son admiration pour les milices islamophobes de l'English Defence League :
http://uaf.org.uk/2011/07/norway-massacre-suspect-claimed-discussions-with-english-defence-league/
Saturday 23 July 2011
Norway massacre suspect claimed EDL discussions
The man suspected of carrying out the massacre that has claimed more than 90 lives in Norway has been revealed as an admirer of the English Defence League.
Anders Behring Breivik, who was arrested by Norwegian police after Friday’s car bomb and shooting attacks, had earlier claimed to have held discussions with the EDL, the Socialist Worker newspaper reported today.
The revelations and emerging information about the suspect’s political views show how wrong sections of the media were to blame the attacks on “Islamic terrorists”.
Breivik posted messages on a Norwegian website expressing his admiration for the EDL, Socialist Worker newspaper said.
Among rants about Islam and Communism is the following (roughly translated from Norwegian):
“I have on some occasions discussed with SIOE [Stop Islamification Of Europe] and EDL and recommended them to use conscious strategies.
The tactics of the EDL is now out to “entice” an overreaction from Jihad Youth / Extreme-Marxists something they have succeeded several times already. Over The reaction has been repeatedly shown on the news which has booster EDLs ranks high.
This has also benefited BNP. WinWin for both.
The website postings also show Breivik’s comments on links between the EDL and BNP and suggest that he had followed developments in the EDL over some time.
Weyman Bennett, joint secretary of Unite Against Fascism, said:
The evidence is mounting that Anders Behring Breivik holds far-right views and supports fascist and Islamophobic organisations – including the EDL and BNP.
If the terrorist atrocities in Oslo and Utøya in turn out to be the work of neo-Nazis, it wouldn’t be the first time this has happened.
The Oklahoma City bombing in 1995 was initially blamed on Muslims, but was in fact carried out by the far right. And in 1999 black, Asian and gay communities in London were targeted by the Nazi nailbomber David Copeland.
We must not allow this culture of race hate to grow. We have to stand up the EDL and their equivalents across Europe. That is why anti-fascists from up and down the country will be protesting against the EDL in Tower Hamlets on 3 September.
sylvestre
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Re: Norvège
Sauf qu'il n'a pas tué des musulmans mais des travaillistes.
le glode
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Re: Norvège
le glode a écrit:Sauf qu'il n'a pas tué des musulmans mais des travaillistes.
Ben il a pu tuer des travaillistes parce qu'il les considère comme des complices des Islamistes, non ? Mais attendons la suite de l'enquête pour connaître ses motivations, s'il les exprime...
verié2
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Re: Norvège
verié2 a écrit:le glode a écrit:Sauf qu'il n'a pas tué des musulmans mais des travaillistes.
Ben il a pu tuer des travaillistes parce qu'il les considère comme des complices des Islamistes, non ? Mais attendons la suite de l'enquête pour connaître ses motivations, s'il les exprime...
C'est tout de meme curieux de voir cela UNIQUEMENT sous l'angle d'un massacre islamophobe quand ce sont de jeunes adhérents du parti travaillistes qui sont assassinés.
le glode
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Re: Norvège
D'après les infos, le tueur facho reprochait aux travaillistes d'être responsables de l'islamisation du pays. Auquel cas il aurait bien agi par islamophobie. Je ne vois pas ce que vient faire le "uniquement".le glode a écrit:C'est tout de meme curieux de voir cela UNIQUEMENT sous l'angle d'un massacre islamophobe quand ce sont de jeunes adhérents du parti travaillistes qui sont assassinés.
Duzgun
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Re: Norvège
le glode a écrit:verié2 a écrit:le glode a écrit:Sauf qu'il n'a pas tué des musulmans mais des travaillistes.
Ben il a pu tuer des travaillistes parce qu'il les considère comme des complices des Islamistes, non ? Mais attendons la suite de l'enquête pour connaître ses motivations, s'il les exprime...
C'est tout de meme curieux de voir cela UNIQUEMENT sous l'angle d'un massacre islamophobe quand ce sont de jeunes adhérents du parti travaillistes qui sont assassinés.
Je ne vois pas du tout ce massacre sous l'angle uniquement islamophobe, mais les médias, à la suite des premiers résultats de l'enquête, on évoqué cette motivation. Et il se trouve que l'islamophobie est le cheval de bataille de l'extrême-droite norvégienne. Pour ma part, j'ignorais que l'extrême droite était aussi forte dans ce pays et qu'il y avait 25 % d'immigrés (selon la TV).
Je dois t'avouer que j'ignore quelle est au juste la situation politico-sociale de la Norvège.
Mais, si dans le cadre d'un violent affrontement de classe, des fachos massacraient des grèvistes et/ou des militants ouvriers, leurs motivations anti-ouvrières seraient évidentes.
Mais, en Norvège, les travaillistes sont au gouvernement et je ne crois pas que ce soient
des foudres de guerre pur défendre les intérêts des travailleurs. Il est donc tout à fait logique de supposer que leur politique, estimée trop favorable aux immigrés et en tout cas plus favorable que celle de Sarkozy, soit une puissante motivation pour l'extrême-droite. Mais attendons...
__
PS Dunzgun m'a doublé...
verié2
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Re: Norvège
c'est surtout un grand malade, influencé par des idées racialistes surement, mais un psychopathe avant tout.
l'endoctrinement ne m'explique pas tout.
tomaz
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Localisation: zonvier
Re: Norvège
tomaz a écrit:
c'est surtout un grand malade, influencé par des idées racialistes surement, mais un psychopathe avant tout.
l'endoctrinement ne m'explique pas tout.
Bonsoir Tomaz,
Psychopathe Anders Behring Breivik ? Cela on le saura quand un psychiatre aura été nommé dans le cadre de la procédure judiciaire pour expertiser sa personnalité psychologique. Pour l'heure, au vu de ses écrits, rien ne le laisse supposer… Non plus que « racialiste », puisqu'il rejette le racisme, considérant, dans l'un de ses très nombreux messages sur le site Document.no auquel il a participé activement pendant trois ans (septembre 2007-décembre 2010) que le racisme prôné par le Front National en France et le British National Party en Grande-Bretagne est la cause de leur plafonnement à 10-15 % des voix.
Tu peux lire cela et beaucoup d'autres choses sur la version anglaise des messages sauvegardée ici. Extrait de celui du 13 décembre 2010, où il présente son parcours politique et son programme en « 7 fronts » :
« […] I’m NOK much later in the game than him when I have only been politically active for 13 years. I f√∏rstegenerasjonsdhimmi [? mot norvégien non traduit] (Generation Y). I was active Oslo FrP / FpU in the first 6-7 years (in the cultural conservatives + laissez faire capitalist / liberal camp) and contributed to the Progress Party’s success before I stopped. I felt the time was more important to help develop / promote the political doctrines abroad especially British, German, French, American). I ran the business a few years while I studied and earned a few million so I could finance a inntektsl√∏s [? mot norvégien non traduit] politically active life. I now use these funds to be able to work full time to further develop / promote the Vienna Academy (Vienna school of thought) that Fjordman, Bat Yeor, Spencer + many others have already contributed so much till. The last three years I worked full time with a cultural conservative works that will help to further develop / promote these political doctrines further.
» Anyway, I consider the future consolidation of the cultural conservative forces on all seven fronts as the most important in Norway and in all Western European countries. It is essential that we work to ensure that all these 7 fronts using the Vienna school of thought, or at least parts of the grunlag for 20-70 year-struggle that lies in front of us.
» The book is called, by the way 2083 and is in English, 1100 pages).
» To sums up the Vienna school of thought:
» - Cultural Conservatism (anti-multiculturalism)
» - Against Islamization
» - Anti-racist
» - Anti-authoritarian (resistance to all authoritarian ideologies of hate)
» - Pro-Israel/forsvarer of non-Muslim minorities in Muslim countries
» - Defender of the cultural aspects of Christianity
» - To reveal the Eurabia project and the Frankfurt School (ny-marxisme/kulturmarxisme/multikulturalisme)
» - Is not an economic policy and can collect everything from socialists to capitalists […] »
Bref, un copier/coller du programme nazi des années trente, mais actualisé (les musulmans remplaçant les juifs) : combat contre le marxisme et l'« islamisation de l'Europe » (l'Eurabia) au nom de la culture chrétienne.
Les enquêteurs n'auront pas à chercher bien loin pourquoi il s'en est pris à l'université d'été des jeunesses du Parti travailliste norvégien. Il accuse les partis socialistes d'avancer masqués, ayant recycler en leur sein (depuis la Guerre froide) et jusqu'aux grandes universités et institutions européennes la « génération 68 » et les « marxistes multiculturalistes » partisans d'une « islamisation » du continent. Il en impute la paternité à l'Ecole de Frankfort (Horkheimer, Adorno, Marcuse), théoricienne de l'anti-autoritarisme, qui a nourri la pensée contestatrice de la jeunesse européenne et américaine des années 1960-1970. Il lui oppose une « Ecole de la pensée de Vienne », dont un certain Fjordman, auteur de Defeating Eurabia, dont j'avoue ne rien connaître.
Mes hommages aux quatre-vingt-onze victimes de cette barbarie néo-nazi et mes témoignages de compassion, d'affection et de solidarité à leurs familles, amis et camarades…
¡ No pasaran !
Pierre Granet
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Re: Norvège
Je ne voudrais pas jouer à la-théorie-du-complot, mais la police aurait mit 2 longues heures pour intervenir et l'arrêter...
Alors que les faits ont eu lieu d'abord tout prêt de batiments officiels gouvernementaux, et ensuite lors du rassemblement des jeunes sociaux-démocrates...
Je ne sais pas, mais vu les lieux, des lieux officiels et de regroupements, donc normalement protégés ou du moins surveillés par ne serait-ce que des "services d'ordres", moins d'une heure aurait dû suffire pour le neutraliser...
Rien ne dit que cette crapule fachiste n'était pas téléguidée par des barbouzes, services secrets, etc, qui auraient intérêt à ce que des pays entiers, de l'UE en particulier, rejoignent complétement la coalition américano-sionisto-otaniste... D'après ce que j'ai cru comprendre, il se dit "pro-israëlien"...
Et puis ça m'étonne aussi fortement que la police l'ait arrêté sans le blesser ni le tuer...
Bon comparaison n'est pas raison, mais dans des cas où y'a eu des tueries dans des écoles (je ne me souviens plus bien où et quand... Y'en a eu aux Usa imsemble...), les tueurs étaient tués ou se suicidés dans de nombreux cas, de mémoire...
Pour tuer plus de 50 personnes, il faut vraiment en vouloir... Y'a une sorte de jusqu'au-boutisme qui me fait penser aux tueries dans les écoles par exemple ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Tuerie_en_milieu_scolaire ).
BV72 ki/ C'est louche tout ça...
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-Catastrophe Nucléaire de mars 2011 engendrée par la folie des nucléocrates japonais et internationaux : consultez régulièrement ça et ça. Evitez l'exposition aux précipitations et tentez l'alicamentation !
-Reconstruisez le projet d'origine du Npa avec ça !
-Révolution Prolétarienne Européenne ! Etats-Unis Socialistes d'Europe ! Sortie du Nucléaire ! Abolition de l'argent ! Insurrection Sociale Globale ! Viiiiiiite ça presse !
BouffonVert72
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Re: Norvège
BV
ça m'étonne aussi fortement que la police l'ait arrêté sans le blesser ni le tuer...
Si c'était un complot, ils auraient eu plutôt intérêt à le tuer, non ? Comme l'assassin de Kennedy et l'assassin de l'assassin...
verié2
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Re: Norvège
Avant l'attentat d'Oslo, il y a eu déjà plusieurs attentats d'extrême-droite dans les pays nordiques :
Des précédents en Scandinavie
- Le 28 juin 1999: En suède, un couple de journalistes et leur fils âgé de huit ans sont blessés dans l’explosion de leur véhicule dans la banlieue de Stockholm. Le couple avait reçu des menaces de mort de plusieurs organisations néo-nazies après avoir publié une enquête dans le quotidien suédois Expressen sur une maison de disques de Milan (Italie) ayant diffusé de la musique faisant l’apologie de la «race blanche».
Trois jours plus tard, deux policiers sont grièvement blessés dans l’explosion d’une voiture piégée à Malmoe (sud) alors qu’ils effectuaient une vérification de routine sur le véhicule.
- Le 11 octobre 2002 : En Finlande, sept personnes, dont le kamikaze, sont tuées et plus de 80 autres blessées dans un attentat-suicide dans un centre commercial de Vantaa, au nord d’Helsinki. Les motivations du poseur de bombe, Petri Gerdt, un étudiant en chimie de 19 ans, ne sont pas connues.
- Le 17 septembre 2006 : En Norvège, des coups de feu à l’arme automatique sont tirés contre une façade de la synagogue d’Oslo, sans faire de victime. Trois hommes sont arrêtés, suspectés également d’avoir projeté des attentats contre les ambassades américaine et israélienne dans la capitale norvégienne.
- Le 31 décembre 2008 : Au Danemark, deux Israéliens sont blessés par des tirs dans un centre commercial d’Odense (centre). Un Palestinien qui a expliqué son geste par sa colère face au conflit israélo-palestinien, est condamné en janvier 2010 à dix ans de prison.
- Le 10 septembre 2010 : Toujours au Danemark, une explosion accidentelle d’explosifs retentit dans un hôtel de Copenhague entre les mains d’un Belge d’origine tchétchène, Lors Doukaïev. Il est condamné, malgré ses dénégations, pour avoir voulu commettre un attentat contre le quotidien Jyllands-Posten qui avait publié en 2005 les caricatures controversées de Mahomet.
- Le 11 décembre 2010 : En Suède, Taimour Abdulwahab, un Suédois d’origine irakienne, est tué à Stockholm par la détonation d’explosifs qu’il transporte. Deux passants sont blessés juste avant dans l’explosion de sa voiture à 300 mètres de là. Dans un courriel quelques minutes avant sa mort, il annonçait des «actions» en représailles à la «guerre contre l’islam» menée par la Suède, notamment en Afghanistan.
verié2
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Re: Norvège
verié2 a écrit:Avant l'attentat d'Oslo, il y a eu déjà plusieurs attentats d'extrême-droite dans les pays nordiques :
Des précédents en Scandinavie
[…]
Bonjour Vérié,
Merci de ne pas tout mélanger comme le fait l'article que tu cites (quelle source ?) qui énumère des crimes de masse (ou des tentatives avortées de crimes de masse) dont le seul dénominateur commun est d'avoir été perpétrés dans les pays scandinaves ces dix dernières années. Là, il s'agit clairement du basculement dans l'action terroriste d'un individu – pour l'instant ayant apparemment agi seul – se réclamant ouvertement d’un néo-nazisme européen de combat contre le marxisme et l'« islamisation » du continent, comme le nazisme a mené le combat contre le marxisme et la « judaïcisation » de l'Europe, l'islamophobie d'aujourd'hui remplaçant l'antisémitisme judéophobe des années 1930-1940.
En tout cas, même si c'est souvent pénible à lire, fais l'effort d'aller regarder de près la prose d'Anders Behring Breivik dont j'ai donné le lien dans mon précédent message. C'est la seule manière de ne pas confondre ce terroriste-là avec d'autres terroristes, des terroristes islamiques en particulier (« Belge d’origine tchétchène », « Suédois d’origine irakienne ») que suggère l'article.
Bonjour BouffonVert,
Complot ? Évidemment non, si tu veux dire par là que des responsables haut placés de l'État norvégien, informés des préparatifs d'Anders Behring Breivik, auraient laissé faire… Pour cette raison que le Parti du travail norvégien, au pouvoir quasiment sans discontinuité dans le pays depuis 1945 (actuellement dans une coalition rose-verte), était la cible du terroriste. L'université d'été des jeunesses socialistes d'Utoya rassemblait les enfants, les petits-enfants, les connaissances des dirigeants du parti et/ou de leurs amis. Envisager un seul instant que le ministre de l'intérieur, que le chef des services de renseignement, que le premier ministre lui-même, Jens Stoltenberg, se seraient abstenus d'agir, ayant connaissance de la préparation du crime, est tout simplement absurde.
La réalité, que je déduis des informations concordantes qui nous parviennent des médias internationaux, est plus banale mais finalement encore plus dramatique que celle de la théorie du complot : les services de sécurité de l'État norvégien, les dirigeants du Parti du travail eux-mêmes (du moins ceux d'entre eux chargés de la sécurité et de la protection des réunions du parti) n'ont pas cru envisageable un seul instant, ces dernières années, qu'un néo-nazi norvégien était susceptible de passer à l'acte, exclusivement focalisés qu'ils ont été sur le terrorisme islamique. Et, pourtant, l'abondante littérature Internet de cette engeance néo-nazie, accessible à tous — a fortiori à toute personne chargée de questions de sécurité —, ne laissait aucun doute sur ses intentions.
Paradoxale pour des marxistes révolutionnaires, qui regardent les partis de l'Internationale socialiste comme des suppôts du capital, la conception qu'en ont les identitaires néo-nazis européens, qui les voient comme des fourriers du marxisme, du « multiculturalisme », des « traitres » aux valeurs chrétiennes européennes…, n'en est pas moins dévastatrice quand elle se traduit dans ce type d'attentat criminel qui vise à sidérer les consciences, instaurer un climat de peur dans la population encline à s'en remettre à un État fort pour assurer sa protection. Ce qui irait au-devant du projet politique du criminel néo-nazi.
Ainsi peut se lire paradoxalement l'article premier des statuts du Parti du travail, adoptés en 2005, qui en fixe les principes et objectifs (je souligne en gras les phrases qui se prêtent à cette interprétation paradoxale néo-nazie d'un parti « marxiste multiculturaliste ») :
« Le Parti norvégien du travail veut créer une société juste qui assure à tous les mêmes valeurs humaines. Nous bâtissons sur les valeurs de liberté, d'égalité et de solidarité. Nous désirons un monde sans guerre ni pauvreté, où des hommes libres et égaux ont une influence sur leurs conditions de vie, où les êtres humains vivent en harmonie avec la nature, et où l'exploitation capitaliste est combattue. Le Parti du travail veut développer notre pays comme une société démocratique, et nous collaborons avec ceux qui combattent pour la démocratie et les droits de l'homme dans les autres parties du monde. Le Parti du travail veut stimuler la tolérance et la diversité et lutter contre toutes les formes de discrimination. Nous voulons bâtir sur une interaction du travail et du capital, et à partir de notre vision de base, développer la volonté des peuples à la responsabilité et au pouvoir social. Pour concrétiser son but le Parti du travail cherchera la réalisation par le vote démocratique. Nos valeurs sociale-démocrates seront les guides pour notre travail politique. »
Il est trop tôt pour savoir, ni même pronostiquer, comment vont réagir le gouvernement norvégien et le Parti du travail. Aujourd'hui est un jour de deuil, de consensus national, d'hommage aux victimes, des jeunes hommes et jeunes femmes de 14 à 19 ans pour la plupart… Mais il n'est pas trop tôt, partout en Europe, pour avancer publiquement deux axes politiques : une exigence aux gouvernements européens et une proposition aux organisations du mouvement ouvrier et démocratiques :
— l'exigence que les gouvernements européens consacrent moyens humains et moyens financiers à la surveillance, au contrôle et à la répression des groupes identitaires européens prônant l'anti-marxisme et l'islamophobie ; en tout cas, qu'ils cessent de ne regarder que du côté du terrorisme islamique et traduisent en actes leur prise de conscience, dramatiquement réveillée par l'attentat d'Oslo et la tuerie d'Utoya, que le terrorisme néo-nazi est tout autant un réel danger ;
— la proposition aux organisations du mouvement ouvrier et démocratiques (parce que rien n'est acquis du côté des gouvernements européens) de procéder elles-mêmes à la surveillance, au contrôle et à la répression des groupes identitaires européens prônant l'anti-marxisme et l'islamophobie, par la mise en place d'un observatoire de vigilance anti-fasciste et d'une coopération de leurs services d'ordre en vue d’une protection mutuelle de leurs locaux et réunions (telles les universités d'été).
Avec le renouvellement de mes hommages aux désormais quatre-vingt-douze victimes de la barbarie néo-nazi et mes témoignages de compassion, d'affection et de solidarité à leurs familles, amis et camarades…
¡ No pasaran !
Pierre Granet
- Messages: 8
Date d'inscription: 02/03/2011
Re: Norvège
Le débat sur le complot est risible.
Ce qui est clair, c'est qu'un type a été arrêté, a reconnu le massacre, et l'a justifié dans un long texte de 1500 pages qu'il a posté avant de passer à l'action. Et ce type est au moins dans sa tête un militant, pas un fou vengeur qui se suicide en massacrant. Il collabore et veut "s'expliquer", faire de son procès une tribune. Le parallèle avec les massacreurs d'écoliers et de lycéens n'est pas pertinent. Les cibles n'étaient pas choisies au hasard, elles étaient des cibles politiques, le pouvoir politique détenu par les travaillistes, et leur camp de jeunesse. Rien que du politique. Il qualifie ses assassinats d'"atroces mais nécessaires"... On ne voit donc absolument pas pourquoi il se serait fait tuer sans pouvoir capitaliser l'impact médiatique de son action. La seule chose sur laquelle je suis très réservé, c'est qu'il aurait agi seul. Qu'il assume seul est dans la bonne logique... militante et terroriste. C'est un gars qui sait ce qu'il fait et pourquoi il le fait, qui a une théorie, une solide formation intellectuelle, un agenda, des moyens et qui met ses idées en pratique. Que cela nous semble fou est autre chose.
Lorsque les gens d'AD faisaient des assassinats, ou la RAF, l'Armée Rouge japonaise, beaucoup aussi les décrivaient comme des fous irrationnels, ce qu'ils n'étaient pas. Et les révolutionnaires ne le pensaient pas. Ici, nous parlons de folie parce que nous sommes totalement étrangers à ce genre de raisonnement, et ce genre de méthodes. Ensuite, l'étude précise du pourquoi x ou y tue concrètement et d'une certaine façon, bon, il peut y avoir débat. Mais à ce stade il est absurde de le mener, les éléments sont trop insuffisants. En revanche, la théorie est là, les actes et les justifications, les objectifs.
Et, clairement, la justification est islamophobe. Les travaillistes et le pouvboir norvégien sont attaqués comme "traîtres" et punis pour leur trahison. L'islamophobie fonctionne ici à plein régime dans sa nature raciste et dans sa nature politique, une arme contre les travailleurs et le mouvement ouvrier autant que contre les musulmans ou les peuples arabes.
Il est trop tôt pour savoir, ni même pronostiquer, comment vont réagir le gouvernement norvégien et le Parti du travail. Aujourd'hui est un jour de deuil, de consensus national, d'hommage aux victimes, des jeunes hommes et jeunes femmes de 14 à 19 ans pour la plupart… Mais il n'est pas trop tôt, partout en Europe, pour avancer publiquement deux axes politiques : une exigence aux gouvernements européens et une proposition aux organisations du mouvement ouvrier et démocratiques :
— l'exigence que les gouvernements européens consacrent moyens humains et moyens financiers à la surveillance, au contrôle et à la répression des groupes identitaires européens prônant l'anti-marxisme et l'islamophobie ; en tout cas, qu'ils cessent de ne regarder que du côté du terrorisme islamique et traduisent en actes leur prise de conscience, dramatiquement réveillée par l'attentat d'Oslo et la tuerie d'Utoya, que le terrorisme néo-nazi est tout autant un réel danger ;
— la proposition aux organisations du mouvement ouvrier et démocratiques (parce que rien n'est acquis du côté des gouvernements européens) de procéder elles-mêmes à la surveillance, au contrôle et à la répression des groupes identitaires européens prônant l'anti-marxisme et l'islamophobie, par la mise en place d'un observatoire de vigilance anti-fasciste et d'une coopération de leurs services d'ordre en vue d’une protection mutuelle de leurs locaux et réunions (telles les universités d'été).
Avec le renouvellement de mes hommages aux désormais quatre-vingt-douze victimes de la barbarie néo-nazi et mes témoignages de compassion, d'affection et de solidarité à leurs familles, amis et camarades…
Décidément excellent.
Toussaint
- Messages: 379
Date d'inscription: 09/07/2010
Re: Norvège
Toussaint
Et ce type est au moins dans sa tête un militant, pas un fou vengeur qui se suicide en massacrant.[b]
On peut tout de même dire que ce type est cinglé, même s'il est le produit d'un certain nombre de phénomènes sociaux, politiques et psychologiques. Il est fou dans la mesure où il est totalement hors normes, tout à fait exceptionnel dans son comportement asocial, et où son acte dessert plutôt la cause qu'il prétend servir dans la situation actuelle. Les nazis qui massacraient des gens par milliers ou dizaines de milliers n'étaient pas des fous, dans la mesure où eux, au contraire, obéissaient à des normes sociales ; ou alors on peut dire qu'on avait affaire à une sorte de folie collective.
Dans certaines situations, ce ne sont que quelques éléments, les plus faibles, qui craquent en sombrant ainsi individuellement dans la barbarie ; faibles moralement et psychologiquement s'entend, car ce type semble manifester une certaine force de caractère. Le danger, c'est évidemment que cette folie individuelle soit le symptôme d'une maladie collective plus grave qui risque de se déclencher d'un moment à l'autre sous les effets de la crise...
verié2
- Messages: 1453
Date d'inscription: 11/07/2010
Re: Norvège
Moi non plus je ne pense pas que ça soit un complot. Mais je pense que la bourgeoisie peut utiliser cet acte criminel
L’actualité internationale de ces dernières semaines on été marqué par une accélération de la crise se traduisant par la faillite d’Etat qui auront comme conséquence d’amplifier la dégradation des conditions de vie de la classe ouvrière. Face à cette situation on a vu des luttes, des mouvements importants à l’échelle internationale, lutte qui ne peuvent que se poursuivre dans les mois qui viennent (du moins je l’espère) avec les attaques que sera obligé de porter la bourgeoise pour défendre ces intérêts. Et c’est luttes dans le même temps on fait surgir tout un questionnement sur le système capitaliste, sur la démocratie. Je pense que la bourgeoisie n’est pas indifférente a ce questionnement. Je pense que sans être un complot, elle peut utiliser cet acte criminel pour focaliser l’attention sur le danger du fascisme et sur la défense de la démocratie. D’ailleurs la partie de l’allocution (je ne sais pas si le président Norvégien ou le premier ministre) lors de la cérémonie funéraire qui est passé a la télé était sur le fait que les valeurs démocratique seront défendu. Je pense que les révolutionnaires ne doivent pas tomber dans le panneau
Topaze. Lecteur de Revolution Internationale. http://fr.internationalism.org/
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Norvège
Re: Norvège
La Norvège en deuil, le principal suspect assume son acte
Par Victoria Klesty et Gwladys Fouche | Reuters – il y a 3 heures
SUNDVOLLEN, Norvège (Reuters) - La Norvège a rendu dimanche un hommage national solennel aux 93 victimes de la tuerie sur l'île d'Utoya et de l'attentat à la bombe d'Oslo, dont le principal suspect a assumé la responsabilité en les qualifiant de "cruels" mais "nécessaires".
Le roi Harald de Norvège et le Premier ministre, Jens Stoltenberg, ont assisté à la cérémonie empreinte d'émotion dans la cathédrale d'Oslo, dont les abords étaient protégés par des soldats armés.
"C'est une tragédie nationale", a déclaré, très ému, Jens Stoltenberg, qui connaissait personnellement certaines des victimes.
Des centaines de Norvégiens ont déposé des bouquets de fleurs et des bougies sur le parvis de la cathédrale.
Anders Behring Breivik, un Norvégien de 32 ans, a reconnu être l'auteur des deux attaques, qu'il a expliquées par sa détermination à combattre la politique d'immigration et à empêcher la diffusion de l'islam.
"Il a reconnu les faits, mais pas leur caractère criminel", a indiqué le chef de la police d'Oslo, Sveinung Sponheim.
L'avocat de Breivik, Geir Lippestad, a déclaré que son client souhaitait s'expliquer devant la justice lors d'une audience programmée lundi pour décider de son maintien en détention.
"Il a dit être convaincu que ses actes étaient cruels, mais que dans sa tête, ils étaient nécessaires", a dit l'avocat.
Breivik affirme avoir agi seul, mais les enquêteurs s'attachent à vérifier la piste d'un éventuel complice dans cette double attaque, la plus grave subie par la Norvège depuis la Seconde Guerre mondiale.
Certains témoins ont parlé de plusieurs tireurs sur l'île d'Utoya, a précisé Sveinung Sponheim.
Plusieurs personnes ont été arrêtées dimanche lors d'une opération de police à Oslo, mais elles ont toutes été remises en liberté, ont fait savoir les forces de l'ordre.
PRÉPARATION MÉTHODIQUE
La police a précisé que Breivik s'était rendu aux forces de l'ordre après avoir avoué être l'auteur du massacre d'au moins 86 personnes, essentiellement des jeunes gens rassemblés pour un camp d'été des jeunes travaillistes, sur l'île d'Utoya au nord d'Oslo. Il est également inculpé pour l'attentat à la bombe dans le quartier des ministères, qui a fait sept morts.
Un des blessés est décédé dimanche à l'hôpital, portant le bilan à 93 morts, rapporte la télévision publique norvégienne NRK. Mais ce bilan pourrait s'alourdir, a précisé la police, cinq à six personnes étant encore portées disparues, et 97 autres blessées.
Ces attaques ont été méticuleusement préparées, selon les premiers éléments de l'enquête.
Outre l'achat pour sa ferme biologique, au mois de mai, de six tonnes d'engrais qui pourraient lui avoir servi à fabriquer des explosifs artisanaux, Breivik a publié vendredi sur internet, quelques heures avant de passer à l'acte, un long manifeste de 1.500 pages, dans lequel il justifie les attaques et décrit leur préparation.
"Ce manifeste a été publié le jour même des événements, nous en avons la confirmation", a déclaré Sveinung Sponheim.
Breivik précise dans ce texte, intitulé "2083: Une déclaration européenne d'indépendance", que le carnage programmé à Utoya devait attirer l'attention sur ses écrits.
"Une fois que vous décidez de frapper, il vaut mieux tuer trop que pas assez, ou vous risquez de réduire l'impact idéologique désiré de cette frappe", peut-on lire dans son livre électronique.
HAINE DE L'ISLAM ET DES IMMIGRÉS
Il y dénonce aussi "la colonisation islamique et l'islamisation de l'Europe occidentale" et fustige "la montée d'un multiculturalisme/marxisme culturel" en Europe.
Interrogé par la chaîne publique NRK, son avocat, Geir Lippestad, a déclaré que Breivik souhaitait "changer la société".
Breivik a également posté le 22 juillet sur le site YouTube une vidéo d'une douzaine de minutes où on le voit dans différentes poses, dont une en combinaison de plongée, type nageur de combat, pointant une arme automatique.
D'après le journal finlandais Helsingin Sanomat, une version de son manifeste électronique aurait été envoyée le même jour par courriel à un élu finlandais du Parti des Vrais Finlandais, formation anti-immigrés et xénophobe.
Dans le livre, le camp d'été des jeunes travaillistes fait l'objet d'une allusion directe: il y décrit comment s'infiltrer dans l'université d'été des jeunes d'un parti au pouvoir et assassiner le dirigeant du parti.
Le Parti travailliste du Premier ministre, Jens Stoltenberg, est depuis longtemps favorable à l'immigration.
Breivik a été présenté par la police comme un fondamentaliste chrétien. Franc-maçon, membre d'un club de tir, il a adhéré à l'organisation de jeunesse du Parti du Progrès, formation populiste norvégienne, puis au parti lui-même entre 1997 et 2006-2007.
Dans des textes publiés sur internet, il avouait aussi son admiration pour Geert Wilders, populiste anti-immigrés néerlandais.
Henri-Pierre André, Eric Faye et Tangi Salaün pour le service français
QQ heures avant de commencer ses tueries, il a publié sur internet des écrits où il décrivait clairement ce qu'il voulait faire (tuer au moins un dirigeant du parti travailliste), et il a aussi montré une vidéo où il exhibe une arme-à-feux automatique.
Faites pareille avec ne serait-ce qu'une fausse arme en plastoc sur youtube... En moins d'une heure vous vous retrouvez dans les locaux de la DCRI...
Vous allez avoir du mal à me convaincre qu'internet n'est pas surveillé. Depuis longtemps, et dans tous les pays où y'a internet, y'a des services spécialisés qui le surveillent 24 heures/24. Et je ne parle même pas d'Echelon & co...
Donc normalement, il aurait dû être repéré par ces services de surveillances internet, et aurait dû être arrêté tout-de-suite...
Ca me conforte dans l'idée qu'éventuellement les autorités auraient pu laisser faire... Exprès ?
http://www.lepost.fr/article/2011/07/24/2555499_oslo-le-suspect-reconnait-des-actes-cruels-mais-necessaires.html
Si cette photo postée qq heures avant le début des tueries n'est pas assez explicite, il vous faut quoi, un salut nazi devant le drapeau du 3ièm Reich ???
Là dans cet autre article : c'est énorme :
- les policiers qui montent dans un bateau qui prend l'eau ! Pourtant les norvégiens doivent avoir une solide expérience dans le domaine maritime ! Les vikings n'avaient aucun problème avec leurs drakkars. Revoyez Vick le Viking...
- le bateau était trop petit et trop léger ! Ils ne pouvaient pas s'en apercevoir avant ?
- le moteur ne fonctionnait pas ! Ils n'ont pas de bateau de police qui fonctionne ?
- aucun hélicoptère disponible : y'en aurait 1 seul pour toute la police pour toute la Norvège !!!??? A qui croyez-vous faire croire ça ??!!
Ils ne pouvaient pas envoyer un hélico de la sécurité civile ?
- Ils ne pouvaient pas envoyer plusieures équipes, une en hélico et une autre en même temps par routes et bateaux ? Peut-être que si l'hélico avait été envoyé, il serait arrivé sur place quand-même avant, et ça aurait pu arrêter la tuerie bien avant ?
Bref, et j'en passe... Ce n'est absolument pas crédible.
Un bateau défectueux a retardé l'intervention des agents à Utoya
Reuters – il y a 4 heures
Agrandir la photo
UN BATEAU DÉFECTUEUX A RETARDÉ L'INTERVENTION DES FORCES DE L'ORDRE SUR L'ÎLE D' …
OSLO (Reuters) - Les difficultés dues à un bateau défectueux utilisé par la police et la décision d'attendre une unité spéciale venant d'Oslo, à 45 km de là, ont retardé l'intervention des forces de l'ordre sur l'île de Norvège où un homme a abattu vendredi après-midi 86 personnes.
"Lorsqu'un grand nombre de personnes et du matériel se sont retrouvés sur l'embarcation, elle a commencé à prendre l'eau, et son moteur s'est arrêté", a expliqué Erik Berga, chef des opérations de police dans le secteur de Buskerud.
"L'embarcation était trop petite", a-t-il dit, en faisant allusion au bateau qu'ont emprunté les policiers pour se rendre de Hoenefoss, sur la rive du lac, jusqu'à l'île d'Utoya, où le massacre était en cours.
Le tireur, un Norvégien de 32 ans du nom d'Anders Behring Breivik, a eu une heure devant lui avant l'arrivée des policiers, ont déclaré des officiers de police, dimanche, révisant à la baisse la durée d'une heure trente évoquée samedi.
Sissel Hammer, chef des services de police de Hoenefoss, a dit comprendre pourquoi certains "pensent qu'il a fallu trop longtemps à la police pour intervenir", mais elle a assuré que les agents avaient fait aussi vite qu'ils pouvaient.
"Je demande à ce que l'on comprenne qu'il faut du temps pour dépêcher une unité spéciale", a-t-elle dit. "Les agents doivent être avertis, doivent revêtir leur tenue pare-balles, s'armer et partir".
Sveinung Sponheim, chef de la police d'Oslo, a défendu le choix de venir par la route plutôt qu'en hélicoptère. "Il était plus rapide de venir en voiture", a-t-il dit, "car nous aurions dû faire venir un hélicoptère d'une base située au sud d'Oslo et cela aurait pris plus de temps".
Selon lui, le seul hélicoptère disponible pour l'unité spéciale basée à Oslo stationnait à 50 à 60 km au sud de la capitale, à l'aéroport Rygge.
La police dit avoir été avertie d'une fusillade sur l'île d'Utoya à 17h27 (15h27 GMT). Des agents de la police locale sont arrivés au quai au bord du lac à 17h52 (15h52 GMT) mais ils ont dû alors "attendre un bateau solide".
L'unité spéciale venue d'Oslo est arrivée sur le quai à 18h09 locales (16h09), mais il lui a fallu encore 16 minutes avant de mettre pied sur l'île d'Utoya (à 18h25), et encore deux minutes avant que le tireur ne se rende, sans aucun résistance.
Kjetil Stormark et Walter Gibbs, Eric Faye pour le service français
BV72 ki/ Si les autorités norvégiennes ne sont pas dans le complot, et qu'il n'y a pas de complot, alors elles ont vraiment 2 bras cassés et 2 jambes cassées...
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-Catastrophe Nucléaire de mars 2011 engendrée par la folie des nucléocrates japonais et internationaux : consultez régulièrement ça et ça. Evitez l'exposition aux précipitations et tentez l'alicamentation !
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sylvestre- Messages : 4489
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Re: Norvège
Re: Norvège
En Norvège ils manifestent massivement et ici on attend que la police et les agences de presse totalement inféodés au capital veillent bien nous "informer"?
Hier soir il y a eu une grosse manif à Oslo et dans toute la Norvège. quels étaient leurs mots d'ordre, qui appelait? La "presse libre" n'en souffle pas un mot.
Il faut comprendre que de tels attaques, (qui peuvent se produire n'importe où) sont très parlants. Permettent de mesurer la capacité de réponse du mouvement ouvrier, la réactivité et la solidarité des ses militants et la lucidité de leurs directions.
Si tous ce que l'on a ce sont des déclarations propres d'un journaliste et aucun appel à 'action...eh ben, on est mal barrés.
Jadis, chaque fois que de tels agissement avaient lieu, les dirigeants de l'époque (que ont traite des "bureaucrates" par n'importe quel blanc bec) faisaient des déclarations, manifestaient, faisaient des mouvement internationaux de solidarité et menaient une campagne contre cela comme mesure élémentaire d'auto-défense.
Aujourd'hui? On attends les communiqués de la police norvégienne...Comme elle met deux heures pour ne pas gêner un fasciste en train de tuer des jeunes prolétaires, il va falloir s'armer de patiente... vu que s'armer d'autre chose est "naturellement" exclu. Et c'est ainsi que vous prétendez gagner la confiance et l'adhésion des prolétaires?
Elquenosaltaesmomio
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Re: Norvège
Cette campagne ne s'est jamais située sur un racisme et une xénophobie avouée mais a continuellement joué les amalgames pour tendre les relations entre les immigrés, ou ceux qui en descendent, et les autres, sur tous les tons et toutes les déclinaisons.
Cette campagne a fait des bébés qui ruminent dans leurs coins un peu partout en croyant que la raison de leurs frustrations demeure dans les étrangers ou ceux désignés comme tels, ou tous ceux qui à un titre ou à un autre ils estiment en être responsables.
Le communique du NPA via Poutou se comprend dans la mesure de la méconnaissance qu'on pourrait avoir de la Norvège et savoir si ce pays a fait l'objet du même type de campagne sourde que celle qui a eu lieu en France et en Italie .
Copas
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Re: Norvège
Oslo: la tragédie qui embarrasse le FN Par David Doucet, publié le 25/07/2011 à 13:05
Le double attentat commis à Oslo par un militant d'extrême droite inquiète le Front national qui craint des répercussions sur son image.
L'attentat commis à Oslo par le militant d'extrême droite Anders Behring Breivik embarrasse sérieusement le Front national. Craignant les risques d'amalgame entre cet attentat et la mouvance nationaliste dans son ensemble, le député européen du FN, Bruno Gollnisch n'a pas attendu les critiques pour crier à la "manipulation médiatique".
Visiblement agacé par la présentation faite par les médias d'Anders Behring Breivik, décrit comme un "fondamentaliste chrétien", Bruno Gollnisch a dénoncé dans un communiqué samedi, un "nouveau Carpentras". Une affaire dans laquelle le Front national avait été accusé de la profanation d'un cimetière juif en 1990. Selon l'ex-numéro deux du FN, l'appartenance présumée à la franc-maçonnerie rendrait peu crédible cette description du meurtrier.
Oubliant au passage d'exprimer la moindre solidarité à l'égard des victimes norvégiennes, le député européen n'hésite pas non plus à comparer le double-attentat qui a eu lieu à Oslo avec celui de la synagogue de la rue Copernic en 1980 ou à la tuerie de Nanterre en 2002, perpétrée par un déséquilibré, militant chez les Verts. "La vérité, c'est qu'il ne saurait exister de responsabilité collective. Un assassin n'engage que ses complices effectifs et lui-même", explique l'ancien rival de Marine Le Pen pour la présidence du FN.
Selon le politologue Jean-Yves Camus, la réaction de Bruno Gollnisch est plutôt logique en tant que représentant de l'aile radicale du FN. "Il craint certes l'amalgame fait par certains media entre le tueur d'Oslo et les idées nationalistes mais surtout redoute que ses adversaires au sein du FN s'en servent pour légitimer d'autres exclusions afin d'éviter qu'un jour un adhérent connu pour ses idées radicales commette un acte violent", explique ce chercheur associé à l'IRIS.
Même embarras du coté de Marine Le Pen
Du coté de Marine Le Pen, le même embarras était perceptible mais pas pour les mêmes raisons. Il a fallu attendre 48 heures pour qu'elle réagisse laconiquement à la tragédie: "Le Front national condamne ces actes barbares et lâches et exprime sa totale solidarité avec le peuple norvégien."
Samedi, le site d'informations du FN, Nations presse infos, se montrait d'une grande prudence, expliquant que nul ne connaissait encore le coupable. Dans l'entourage de Marine Le Pen, l'un de ses conseillers souhaitait même sortir "des actes de contrition" en expliquant "les causes de cet attentat" qu'il impute à "l'explosion de l'immigration en Norvège". Selon lui, ce geste est le signe précurseur d'une "guerre civile sur l'Europe".
Marine Le Pen a choisi une position inverse en condamnant fermement l'attentat. Fidèle à sa politique du prétoire, elle a même menacé de porter plainte contre le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), dont un communiqué expliquait que les partis d'extrême droite portaient "une lourde responsabilité dans le climat délétère qui pèse sur le continent tout entier".
"L'extrême droite tente de dépolitiser l'acte"
Dans d'autres mouvement d'extrême droite, la gêne est tout aussi palpable. Contacté par LEXPRESS.fr, le président du Bloc Identitaire Fabrice Robert estime qu'"Anders Behring Breivik a profondément desservi sa cause en accomplissant ce geste" car "nombreux sont ceux qui vont pointer du doigt les mouvements populistes désormais".
"Nous partageons peut-être des valeurs convergentes mais ça n'engage pas notre responsabilité, il n'y a aucun appel au terrorisme dans nos programmes", s'est défendu le patron du Bloc identitaire.
Selon le sociologue Yannick Cahuzac, spécialisé dans l'étude de l'extrême droite sur le web, ce malaise est aujourd'hui assez largement partagé sur les sites nationalistes."Ils tentent de psychologiser l'affaire afin d'en dépolitiser l'acte. Certains sites mettent en avant l'appartenance du tueur à la franc maçonnerie ou l'histoire de la tuerie de Nanterre pour délégitimer la critique du racisme d'Anders Behring Breivik."
Le Parti du progrès, un référent idéologique pour le nouveau FN
"Anders Behring Breivik est issu du parti du Progrès (FrP), l'un des partis populistes nordiques qui ont servi d'exemple au Front national voulu par Marine Le Pen", explique l'historien Stéphane François.
"Sur le plan idéologique, la profession de foi d'Anders Behring Breivik est d'ailleurs caractéristique de ces partis populistes nordiques qui sont à la fois conservateurs et occidentalistes. Dans leur défense des valeurs européennes, ils développent un très fort rejet de l'islamisme et du multiculturalisme" tout en rejetant le racisme et le folklore néo-nazi, explique ainsi ce spécialiste de l'extrême droite.
Il y a quelques années, ces partis populistes nordiques, souvent issus de scissions avec les conservateurs, avaient rompu avec l'extrême droite traditionnelle. En 1997, raconte le politologue Jean-Yves Camus, le FN de Jean-Marie Le Pen avait envoyé un télégramme de félicitations à Carl Hagen, dirigeant du Parti du Progrès, après son excellent score aux élections. Hagen s'était alors distancié du FN en expliquant qu'il trouvait Jean-Marie Le Pen "extrémiste et raciste".
Norvège: un conseiller de Marine Le Pen déclenche un tollé à gauche Par David Doucet, publié le 25/07/2011 à 18:56
Laurent Ozon a déclenché une polémique en tentant d'expliquer les causes qui avaient pu pousser le meurtrier d'Oslo à commettre ce carnarge.
Décidément les attentats commis en Norvège embarrassent sérieusement le Front national. Après le communiqué ambigu de Bruno Gollnisch, un conseiller de Marine Le Pen a déclenché une polémique en tentant d'expliquer les causes qui avaient pu pousser Anders Behring Breivik à commettre le double attentat qui a eu lieu à Oslo.
Epinglé par le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) qui a réalisé des captures d'écran de son compte twitter, Laurent Ozon citait la hausse de l'immigration en Norvège pour expliquer les motivations d'Anders Behring Breivik.
Par la voix de sa présidente Laurianne Deniaud, le MJS a fustigé cette "rhétorique lamentable d'explication de la tuerie par l'immigration" et demandé à Marine Le Pen de dire si "elle s'associait à cette analyse" ou "d'en tirer toutes les conséquences immédiatement".
Le FN est plutôt embarrassé
Au Front national, on est plutôt gêné aux entournures. "Sa position n'engage pas le Front national", a répondu laconiquement le directeur de la communication du Front, Alain Vizier. L'état-major frontiste est d'autant plus embarrassé que Laurent Ozon est l'une des figures montantes du FN mariniste. Membre du bureau politique, il est considéré comme l'un des auteurs du discours de Marine Le Pen à Tours, lors de son accession à la présidence du FN.
Contacté par LEXPRESS.fr, Laurent Ozon maintient ses propos et explique qu'il n'a pas voulu justifier l'acte mais en expliquer les causes. "Ce qui m'intéresse c'est de comprendre ce qui peut motiver un acte comme celui-là. A partir du moment où l'on sait que son manifeste de 1500 pages est structuré et argumenté, il me semble utile de débattre de ses motivations et de la situation sociale en Norvège".
Ce proche conseiller de Marine Le Pen déclare également qu'il "se réserve le droit de porter plainte contre le MJS" qui a réalisé des "captures tronquées de conservations privées".
Laurent Ozon? Un pur produit de la Nouvelle Droite
Ancien proche d'Antoine Waechter, Laurent Ozon est fréquemment décrit comme un écologiste. Son discours n'étonne pourtant pas l'historien Stéphane François, spécialiste de l'extrême droite. "Il est issu des milieux écologistes mais il a toujours défendu une vision enracinée, identitaire et différencialiste de l'écologie. Il a intégré et digéré les thèses de la Nouvelle Droite, d'Alain de Benoist." Dans les années 1970 et 1980, ce groupe de réflexion entendait gagner la batailles des idées contre la gauche en
"En France, le Parti du progrès ne serait pas considéré comme d'extrême droite" Le Point.fr - Publié le 25/07/2011 à 20:06 - Modifié le 25/07/2011 à 20:53
Jean-Yves Camus, politologue, décrypte l'idéologie du parti auquel a adhéré de 1999 à 2006 l'auteur présumé des attentats d'Oslo.
Vendredi dernier, deux attaques terroristes ont causé la mort de 76 personnes à Oslo. La première visait le quartier des ministères de la capitale, la seconde le rassemblement de six cents jeunes du Parti travailliste, formation de centre gauche au pouvoir. L'auteur présumé, Anders Behring Breivik, a revendiqué la teneur politique de son attaque sur Internet. Ce fondamentaliste chrétien, extrémiste et islamophobe, avait annoncé qu'il voulait "résister au marxisme culturel et au multiculturalisme qui mine la Norvège".
De 1999 à 2006, Anders Behring Breivik a adhéré au Parti du progrès (FrP). Cette mouvance norvégienne d'extrême droite a remporté un quart des sièges du Parlement (le Stortinget) lors des élections législatives de 2009. Elle est aujourd'hui la deuxième force politique du pays. Jean-Yves Camus, politologue, chercheur associé à l'Iris (Institut de relations internationales et stratégiques) et spécialiste des nationalismes et extrémismes en Europe, dresse le portrait de ce parti à la ligne politique complexe, anti-immigration, anti-islam, mais en faveur du libre-échange.
Le Point.fr : comment décrire l'idéologie du Parti du progrès ?
Jean-Yves Camus : c'est une formation de la droite populiste xénophobe. Les politologues norvégiens ne le considèrent pas comme un parti d'extrême droite dur, car il n'est ni néofasciste, ni néonazi. Les membres qui partagent ces idées-là en sont expulsés. Il reste le parti le plus à droite de l'échiquier politique norvégien, opposé à l'immigration de manière générale, et à l'immigration musulmane en particulier. Son programme économique refuse la présence d'un État providence et demande de distribuer plus largement aux Norvégiens les bénéfices de la manne pétrolière venant de la mer du Nord.
Comment expliquer la montée en puissance du FrP en Norvège ?
Le FrP prend le contre-pied du reste du spectre politique, il sort du politiquement correct. Et puis, il n'a jamais fait partie du gouvernement, c'est donc plus facile d'affirmer ce qu'il ferait à sa place. Déjà en 1987, il remportait 10 % des suffrages. La société norvégienne a ensuite connu une mutation profonde, sous les effets de la mondialisation. Aujourd'hui, 8 % de la population totale est d'origine migrante. Or, la Norvège n'est pas un pays colonialiste, elle n'a pas de tradition d'échanges comme la France ou la Grande-Bretagne, où les migrants proviennent en grande partie des pays colonisés. L'adaptation au multiculturalisme est par conséquent plus difficile.
En quoi le Parti du progrès se distingue-t-il de l'extrême droite française ?
Le Parti du progrès n'est pas issu de l'extrême droite traditionnelle. C'est le cas du Front national, même s'il évolue avec Marine Lepen et sa stratégie de gain de respectabilité. En France, le FrP ne serait assurément pas considéré comme un parti d'extrême droite, il serait situé entre la Droite populaire et le Front national. Les idées d'Anders Behring Breivik vont beaucoup plus loin, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle il a quitté le Parti du progrès (en 2006, NDLR).
Certains leaders du FrP (Carl I. Hagen, Erik Gjems-Onstad) comparent l'invasion nazie avec l'immigration des musulmans. N'est-ce pas une vision d'extrême droite dure ?
Le Parti du progrès reste un parti démocratique, qui participe aux élections et ne compte pas utiliser la force pour arriver au pouvoir. Mais cette idée associant nazisme et islam est effectivement dangereuse : les radicaux face à l'islam deviennent les nouveaux résistants. C'est une vision totalement inepte, qui se diffuse depuis les attentats du 11 Septembre 2001. Ils ne font pas de différence entre islam et islamisme, et c'est extrêmement inquiétant.
Quel pourrait être l'impact des attentats sur la popularité du Parti du progrès ?
C'est sûr que le parti aura du mal à remonter la pente, même s'il a joué la carte de la transparence en affichant sur son site l'ancienne adhésion d'Anders Behring Breivik. Cependant, il est difficile de mesurer l'impact que les attentats pourraient avoir sur le vote de la population norvégienne. Les élections législatives étant prévues en 2013, il est encore trop tôt pour se prononcer.
Tuerie d'Oslo: un candidat FN suspendu du parti pour apologie du suspect (AFP) – Il y a 3 heures
PARIS — Le secrétaire général du Front national, Steeve Briois, a annoncé mardi à l'AFP la suspension de Jacques Coutela, son candidat dans l'Yonne aux cantonales de mars, qui a posté sur son blog un texte faisant l'apologie du suspect des attaques meurtrières d'Oslo.
"Il a été suspendu aujourd'hui de ses fonctions, dans l'attente de son passage devant la commission des conflits", chargée des questions disciplinaires et des sanctions, a indiqué M. Briois, en précisant que Jacques Coutela n'était qu'"un adhérent lambda".
Sur son blog, baptisé "la valise ou le cercueil", un texte, qui a été retiré mardi, présente Anders Behring Breivik comme un "résistant", "une icône", "le premier défenseur de l'Occident", ou encore un "Charles Martel 2".
"La raison de l'action terroriste du nationaliste norvégien : combattre l'invasion musulmane, voilà ce que l'on vous cache", dit ce billet, signé Jacques Coutela.
"Je n'ai pas écrit ces propos, je les ai trouvés sur internet et publiés sur mon blog, pour informer", a réagi Jacques Coutela, interrogé par l'AFP après l'annonce d'une plainte pour "incitation à la haine raciale" du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap).
M. Coutela, qui était candidat aux cantonales de mars 2011 à Saint-Florentin (Yonne), a ajouté qu'il ne cautionnait pas "le terrorisme, d'où qu'il vienne, même s'il vient de mes idées".
"La duplicité de Marine Le Pen ne trompe personne ! Alors qu'elle pousse des cris d'orfraie contre le Mrap (...), elle adoube des candidats FN racistes qui assurent la promotion de Anders Behring Breivik", a dénoncé le Mrap.
Par ailleurs, un cadre national du FN, Laurent Ozon, épinglé lundi par le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) pour ses commentaires sur Twitter après la tuerie, a confirmé à l'AFP qu'il ne ferait l'objet d'aucune sanction, mais que Marine Le Pen lui avait rappelé "la ligne du parti", comme l'a indiqué Le Monde mardi.
Laurent Ozon, qui avait été nommé par Marine Le Pen au bureau politique du FN, en janvier dernier, a posté samedi plusieurs messages sur Twitter où il pointe une hausse de l'immigration en Norvège, semblant faire un lien avec la tuerie.
"Expliquer le drame d'Oslo: explosion de l'immigration: X6 (multipliée par 6, NDLR) entre 1970 et 2009", dit l'un de ces tweets.
Il s'est néanmoins défendu de toute justification des actes imputés à Anders Behring Breivik.
nico37
- Messages: 1652
Date d'inscription: 10/07/2010
Re: Norvège
Oudiste a écrit:Pierre Granet a écrit:
Si l'islamophobie du personnage a bien été pointée par les commentateurs de la presse dite de référence en France, dont cet article de Libération, la dimension antimarxiste, anti-mouvement ouvrier, est généralement passée sous silence.
Sans doute parce que pour Breivik l'ennemi premier n'est pas tant le marxisme (qu'il juge politiquement mort) que l'islam, dont le "marxisme culturel" ne serait que le vecteur. Autrement dit, ce ne sont pas les "marxistes" en tant que tels qu'il cible mais les "porteurs d'islam". Les "islamogauchistes" selon la terminologie diabolisante utilisée en France. Parallèlement, il y a aussi un autre motif pour Breivik de cibler ce meeting des jeunes travaillistes, c'est leur soutien à la cause palestinienne. Péché capital pour ce supporter inconditionnel de l'Etat israélien, comme il l'exprime tout au long de son "testament".
Bonsoir Oudiste,
Exact. Selon un article en ligne de Politisk.no, daté du 21 juillet, la veille de la tuerie, le ministre des affaires étrangères norvégien, Jonas Gahr Støre, membre du Parti du travail, lors de sa visite au camp d'été des jeunesses du parti sur l'île d'Utøya où les militants l'ont accueilli en déployant une banderole appelant au boycott d'Israël (photo ci-dessous), a réaffirmé la position de la Norvège qui votera la résolution palestinienne à l'ONU pour la reconnaissance officielle de l'Etat palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. Il a appelé, par ailleurs, au démantèlement du mur, etc. :
« I høst er det ventet at palestinernes president Mahmoud Abbas vil bringe saken opp for FN. Der vil han be om FN-medlemskap og anerkjennelse av en palestinsk stat innenfor grensene fra før krigen i 1967, med Øst-Jerusalem som hovedstad. »
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Norvège
Re: Norvège
.en pointant le danger représenté par les idées d'extrême-droite, il appelle implicitement à les combattre. Faut pas non plus chercher la petite bête
Pour "pointer" le danger d'extrême droite, pas besoin de partis révolutionnaires. On trouve dans la presse bourgeoise d'excellents commentaires avec des analyses plus intéressantes et pertinentes que les blablas de Poutou et de LO. Jusqu'à hier, d'ailleurs, l'action terroriste n'était même pas dans les éléments mis en valeur sur le site du NPA...
Quant à chercher la petite bête, il s'agit en fait d'une grosse bête immonde et elle progresse en activité, en virulence et en dangerosité.
Mais chut, ne le dites pas à l'extrême gauche française, elle croit que cela ne la menace pas tellement. Après tout, cela se passe en Norvège...
Tu vois, vérié, tu disais qu'en cas de menace avérée, ils se réveilleraient... Perso, j'y crois de moins en moins. Ils semblent tous au balcon à regarder le spectacle et à "pointer" du doigt ceci ou cela, en général bien après que tout le monde l'ait remarqué aussi. Et si encore les commentaires étaient intéressants. Mais on en reste à l'analyse minimale, analogiste. Quant à chercher à savoir "que faire?", c'est manifestement pas chez ces partis qu'on trouvera des idées. Dommage, ils sont supposés avoir aussi cette fonction.
Mais tu as raison, je cherche la petite bête. Comment peut-on? Ils condamnent même verbalement et du bout des lèvres les campagnes anti-musulmanes? Ils ne se laisseraient certes pas aller jusqu'à défendre les victimes de ces campagnes, mais qu'importe! Il faut savoir se contenter.
Toussaint
- Messages: 379
Date d'inscription: 09/07/2010
Re: Norvège
Néonazis, la toile d'araignée en Provence Publié le jeudi 28 juillet 2011 à 06H59
La tuerie d'Oslo met en lumière les radicaux de l'ultradroite. Enquête sur leurs réseaux régionaux.
Des Marseillais photographiés lors d'un "R.A.C.", concert de "rock against communism", organisé par des skinheads. Outre le salut nazi, les trois doigts levés sont une référence au IIIe Reich.
Photo Archives
"Je serai étiqueté comme le plus grand monstre (nazi) depuis la Seconde Guerre mondiale." Cette phrase figure en bonne place dans Une déclaration européenne d'indépendance - 2083, le document rédigé en anglais par Anders Behring Breivik.
Long de 1500 pages, ce texte a été posté sur internet peu de temps avant que celui que la police norvégienne qualifie de "fondamentaliste chrétien" massacre 76 personnes à Oslo. Breivik cultivait d'autres liens avec les nostalgiques du IIIe Reich, comme le montre son inscription en 2009 sur un forum néonazi suédois.
Conséquence, le jeune homme est d'ores et déjà considéré comme un héros dans les milieux les plus radicaux de l'extrême droite. Dès le lendemain de son arrestation, sa profession de foi était reprise par des centaines de sites, dont certains animés par des skinheads et des extrémistes basés dans le sud de la France.
La Provence et le Languedoc constituent en effet une place forte de cette mouvance. Enquête.
Les ultras de Carpentras
En 1990, la découverte de 34 tombes profanées dans le cimetière juif de Carpentras horrifie la France. Six ans plus tard, quatre des auteurs sont arrêtés : il s'agit de skinheads néonazis. L'un d'eux fait partie du PNFE, un groupuscule créé en 1987 par un dissident du Front national.
À la même époque, huit nostalgiques du IIIe Reich sont interpellés dans le Var : ils seront condamnés pour avoir diffusé une revue incitant à la haine raciale et profanation de tombes.
L'axe Aix-Montpellier
Les néonazis présents dans le sud de la France sont essentiellement des skinheads. Ils sont tout au plus quelques dizaines et généralement liés aux mouvances "White Power", "Blood and Honour", "Combat 18" et "Hammerskins".
"Dans les années 90, la branche française des 'Charlemagne Hammerskins' était dirigée par Hervé Guttuso, un Marseillais qui s'est réfugié à Londres pour échapper à la police et qui a été condamné à 4 ans de prison en 2004", rappelle le Groupe d'informations antifascistes Reflex(es). Difficiles à situer, ces activistes sont toutefois principalement implantés dans les Bouches-du-Rhône. Ils se retrouvent à Aix et dans l'agglomération de Montpellier.
Loin d'être isolés, ils sont connectés à des groupuscules semblables dans le reste de la France et à l'étranger, comme le montre la cavale de Jérémy Recagno, condamné pour des agressions racistes à Aix et à Salon (voir ci-dessous).
Régulièrement, les néonazis sudistes organisent clandestinement des concerts de "R.A.C.", le "rock against communism". L'un d'eux a eu lieu durant l'été 2009 dans la campagne aixoise. Monté par la section du Languedoc de "Blood & Honour", il a attiré une centaine de personnes. Parmi les groupes présents, on trouvait Fraction, créé en 1994 dans la région niçoise par les futurs responsables du Bloc Identitaire (1), Fabrice Robert et Philippe Vardon.
Front national, les liaisons dangereuses
Depuis la scission de la fin des années 90 avec les mégretistes, puis le départ en 2005 du maire d'Orange Jacques Bompard, le Front national affirme avoir coupé avec les durs de l'extrême droite. Un discours revendiqué avec encore plus de force depuis l'arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti créé par son père. Dans les faits, on constate que le FN s'est rapproché en 2008 du Bloc Identitaire, dont des adhérents figuraient parmi ses candidats lors des municipales à Marseille.
Plus récemment, lors de la campagne des dernières cantonales, le responsable de la fédération des Bouches-du-Rhône, Laurent Comas, était assisté par un ancien skinhead néonazi : en 2004, ce dernier a été condamné à 2 ans de prison pour détention d'armes de guerre et d'éléments entrant dans la composition de bombes artisanales. Confronté à ces informations, Laurent Comas a tenté de minimiser l'affaire, en se désolidarisant de celui qui était jusqu'alors son bras droit sur le terrain.
(1) Créé en 2002 lors d'une réunion à Salon après la dissolution d'Unité Radicale, le groupuscule dont faisait partie le jeune homme qui a tenté d'assassiner Jacques Chirac durant le défilé du 14-Juillet.
Vitrolles : dans l'ombre de Bruno et Catherine Mégret
Dans les couloirs du Paquebot, le siège du Front national, on le surnommait "Fafounet"… Ami des païens et des nationalistes révolutionnaires les plus radicaux, Bruno Mégret s'est appuyé en 1995 sur les gros bras du Groupe Union-Défense (Gud) pour assurer le service d'ordre de la campagne des municipales à Vitrolles.
Aussi, dès l'élection de sa femme à la mairie, en 1997, Bruno Mégret transforme la ville en terre d'asile pour des baroudeurs plus ou moins aguerris. Outre des hommes qui ont combattu en Croatie comme Patrick Bunel, qui est nommé responsable de la police municipale, ou en Afrique comme les mercenaires François-Xavier Sidos et Yan-Yves Étienne, les Mégret accueillent des durs de l'extrême droite.
Ainsi Gérard Le Vert, président du Cercle Charlemagne : selon le rapport d'enquête parlementaire sur le service d'ordre du FN, il aurait organisé des fêtes néonazies dans son château de Saint-Léger-sous-Bevray ("Du folklore", assurait-il). En 1990, celui qui s'occupera un temps de la police municipale de Vitrolles participe à un voyage en Bavière chez l'ex-officier SS Egon Bartenbach.
En 1999, Gregory Reemers est embauché par la mairie pour un "emploi-jeune" au cybercafé de Vitrolles, où il passe son temps à réaliser des tracts et des affiches pour le MNR : venu du Havre, ce skinhead est le principal rédacteur de Viking, un fanzine néonazi, et organise des concerts de rock identitaire. Autre exemple avec Yvain Pottier, considéré comme le leader du groupe néonazi Verwolf (ce qu'il a toujours démenti). Cette mouvance a prospéré à Vitrolles jusqu'à l'automne 2002, date de la défaite de Catherine Mégret.
L'ex-candidat FN Jacques Coutela ferme son blog
Sur le blog de l'ancien candidat du Front national aux élections cantonales à Saint-Florentin, on continue de faire l'éloge d'Anders Behring Breivik. Le Front national cherche à éteindre l'incendie et lâche Jacques Coutela. Lui, ferme son blog.
Le visage de Jacques Coutela, 63 ans, s’affiche désormais sur le site Internet de la plus grande télévision norvégienne, TV2. Le commentaire à la gloire du tueur norvégien Anders Behring Breivik posté mardi sur le blog de l’ancien candidat du Front national aux élections cantonales de Saint-Florentin provoque l’indignation en Norvège où ont été tuées au moins 76 personnes vendredi dernier.
Après la suppression du commentaire – validé « par erreur » par M. Coutela – décrivant Breivik comme une icône, et l’annonce de la plainte du MRAP pour apologie de crime, le blog de l’ex-candidat FN est devenu l’objet de tous les déchaînements. Insultes contre Jacques Coutela mais aussi éloges encore plus appuyés de Breivik « le résistant à l’invasion musulmane ».
« Je les laisse s’exprimer, expliquait hier Jacques Coutela. Mais j’en ai marre de ce torrent médiatique. Je vais fermer le blog. »
Visiblement éprouvé, Jacques Coutela est désormais lâché par le Front national. Suspendu dans l’attente d’une commission de discipline, l’ancien candidat FN est considéré comme « un simple adhérent » par le secrétaire général du FN, Steeve Briois, interrogé par le site LexTimes.fr.
Édouard Ferrand, président du Front en Bourgogne, parle, lui, d’un « homme délirant et inconséquent ».
« Je comprends que le FN m’abandonne, assure Jacques Coutela. On attaque le Front à travers moi. »
Mais l’ancien candidat n’a pas été toujours traité avec aussi peu d’égards par son parti. Avec 18,7 % des voix le 20 mars dernier, il a joué les trouble-fête dans le canton de Saint-Florentin finalement remporté par l’UMP.
[...] Alexandre Stobinsky alexandre.stobinsky@centrefrance.com
FN : Les massacres en Norvège et la "purge" des radicaux
En condamnant la folie meurtrière du norvégien Anders Breivik et en suspendant ses membres qui auraient des propos trop radicaux sur le sujet, le FN pourrait profiter des massacres en Norvège, perpétrés la semaine dernière.
Un tout petit peu moins d'une semaine après l'attentat d'Oslo et la tuerie de l'île d'Utoya qui ont ensanglanté la Norvège, la tension n'est pas retombée d'un point de vue politique. La sauvagerie des actions a mis en lumière les dangers de certains qui, au nom d'une idéologie extrême, peuvent tuer. Pointés du doigt depuis une semaine : les mouvements d'extrême-droite européens, et donc, en France, le Front national.
Longtemps, le parti de Marine Le Pen n'a pas su comment réagir. Il aura fallu un communiqué du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) qui, dès samedi, fustigeait « les partis populistes et les extrêmes droites ». « Le Front National est évidemment parfaitement étranger à la tuerie norvégienne, qui est l'œuvre d'un déséquilibré solitaire qui devra être châtié de façon impitoyable », a répondu dimanche Marine Le Pen, condamnant le massacre perpétré par Anders Behring Breivik.
Œufs
Politiquement, la présidente du Front national marche sur des œufs. Certains membres du parti sont moins clairs qu'elle, à l'image de Laurent Ozon qui, sur son Twitter puis sur son blog, a essayé d'analyser les attaques norvégiennes. Pour ce membre du bureau national du FN, « l'anarchie migratoire que nous supportons et que supportent de nombreux pays européens (mais aussi d'autres comme le Maroc) est un facteur de déstabilisation massive. (…) Cette déstabilisation provoque des tensions intercommunautaires et une augmentation rapide des violences sociales dans tous les pays qui la subissent. »
Un autre membre du FN, Jacques Coutela, candidat dans l'Yonne lors des dernières cantonales, a été suspendu du parti après avoir présenté Anders Behring Breivik comme une « icône », un « résistant ».
Union
Des œufs donc, pour Marine Le Pen, mais qui, à terme, pourraient être bénéfiques à la présidente du Front national. Interrogé par Le Point, Nicolas Lebourg, professeur à l'université de Perpignan et spécialiste de l'extrême droite, estime que le parti d'extrême-droite pourrait en sortir renforcé.
D'une part, accusé d'être en parti responsable, le Front national pourra, une fois les âmes calmées, montrer sa bonne foi. Nicolas Lebourg prend pour exemple l'attentat de la rue Copernic et la profanation du cimetière de Carpentras dont on a cru, un temps, qu'ils avaient été commis par d'anciens membres du FN. « Dans les deux cas, Jean-Marie Le Pen avait laissé passer le vent et a pu dire, après coup : "Vous avez vu, il y a eu un lynchage médiatique, nous n'avions aucun rapport avec tout cela, c'était un coup de l'establishment, etc », précise le professeur.
De plus, cette affaire, comme l'a montré l'exclusion de Jacques Coutela, pourrait permettre au Front national de s'unir en lui « permettant de "purger" quelques radicaux de plus », avance Nicolas Lebourg.
Un sénateur roumain dédouane Breivik AFP Publié le 28/07/2011 à 11:32
Un sénateur du Parti démocrate libéral (PDL, au pouvoir en Roumanie), Iulian Urban, a défendu sur son blog l'auteur présumé du carnage en Norvège, mettant en cause le "multiculturalisme imposé" par les leaders de l'Union européenne. "Ce n'est pas (Anders Behring) Breivik qui a commis l'attentat mais les leaders actuels de l'UE", écrit M. Urban, admettant que cette hypothèse puisse sembler "choquante".
"Sciemment ou non, les responsables politiques poussent la politique européenne vers une forme d'extrémisme qui transforme l'Europe en une poudrière", affirme le sénateur, évoquant des propos ou des mesures des leaders européens jugés contradictoires, où s'entremêlent tolérance et politiques anti-immigration. "Dans ce chaos, il est étonnant qu'un seul Européen ait appuyé sur la gâchette pour exprimer la frustration envers l'indifférence et l'hypocrisie de la classe politique européenne devant l'islamisation et l'immigration illégale qui, selon le discours politique même, mettent en danger la civilisation et la culture européennes", a poursuivi le sénateur.
Connu pour des prises de position anti-Roms et des appels en faveur du rétablissement de la peine de mort, M. Urban estime qu'il est "injuste que ceux qui n'acceptent pas les musulmans soient qualifiés de Nazis". "Le multiculturalisme nous a été imposé dans de fortes doses et aujourd'hui des fous réagissent de manière violente", conclut-il.
Interrogé par l'AFP, le porte-parole du PDL Sever Voinescu a assuré qu'il s'agissait d'"opinions personnelles" de M. Urban, qui a néanmoins été appelé à "s'expliquer". "Si les explications de M. Urban sont en contradiction avec la doctrine du PDL, la direction du parti décidera des suites à donner à cette affaire", a-t-il indiqué.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Norvège
Oslo et le FN : Ozon persiste et signe Laureline Dupont - Marianne | Mercredi 3 Août 2011
Tandis que le Front national exclue un à un ses membres les plus radicaux, Laurent Ozon, conseiller de Marine Le Pen -censé incarner le FN nouveau et républicain voulu par la présidente- a créé la polémique en «expliquant le drame d'Oslo» par l'immigration. Il revient aujourd'hui sur ses propos et compte bien faire entendre sa voix au prochain Bureau politique du Front national.
Une présidente jeune et femme, un discours émaillé de références à la République, des purges retentissantes censées débarrasser le parti de sa frange la plus radicale, et, surtout, une nouvelle équipe de conseillers de l’ombre issus, pour certains, des hautes sphères de l’administration, le Front national version Marine Le Pen se voulait fréquentable. Alors, quand survient le drame d’Oslo et la polémique sur la responsabilité de l’extrême droite, la nouvelle patronne frontiste fait profil bas, se fend d’un communiqué minimaliste dans lequel elle condamne fermement le geste de Breivik et suspend sur le champ Jacques Coutela, ex-candidat aux cantonales, qui a qualifié le tueur d’ « icône » sur son blog.
La stratégie de communication semble parfaitement rodée : temps 1, discrétion ; temps 2, patience ; temps 3 (à venir), victimisation.
Plus de 20 ans après la profanation du cimetière de Carpentras injustement imputée au FN, les dirigeants frontistes ne se privent pas de rappeler à la moindre occasion ce « complot » dont a été « victime » le parti. En ne prenant pas part à la polémique suscitée par les attentats en Norvège, la nouvelle cheftaine frontiste espère sans doute endosser, d’ici quelques mois, les habits confortables de bouc émissaire d’une classe politique prête à tout pour entacher l’image du Front. Interrogé par le Point.fr, Nicolas Lebourg, spécialiste de l’extrême-droite, juge la réaction de Marine Le Pen « rationnelle ». De quoi permettre, selon lui, au FN de « bénéficier » de la controverse. Sauf que…
Fraîchement arrivé au Front par l’intermédiaire de « Marine », Laurent Ozon a cru « judicieux » de chercher à « expliquer le drame d’Oslo » par l’immigration via son compte Twitter. Le jour même du drame, il poste plusieurs messages sur le site de micro-blogging : « Expliquer le drame d'Oslo : explosion de l'immigration : x6 entre 1970 et 2009 Source : science po cr260107.pdf Vers la guerre civile ? », « Expliquer le drame d'Oslo : de 1970 à 2009, X58 immigrés d'origines afro/orientales. www.introfransk.cappelendamm.no Vers la guerre civile ? », « Expliquer le drame d'Oslo : projections : les immigrés représenteront 28% de la population en 2060 iFACTS2010.pdf Vers la guerre civile ? »
Relayés par le MJS, ces tweets gênent manifestement la présidente qui sort de son silence pour affirmer mollement au Monde que son conseiller « fait fausse route ». « On s’est parlé par téléphone, raconte Ozon, contacté par Marianne2. Elle m’a dit que ça ne servait à rien de faire des tweets, elle m’a précisé que j’étais membre du Bureau politique et que mon Twitter n’était pas personnel. »
Incident clos ? Marine Le Pen l’espère sans doute. Mais les sorties de route médiatisées de l’un de ses conseillers écornent l’image d’Epinal d’un parti rénové et dédiabolisé. Soucieuse de crédibiliser son entreprise de ripolinage de la façade frontiste, la nouvelle patronne a pris soin de s’entourer d’un cercle de fidèles composé de nouveaux entrants. Parmi eux, Laurent Ozon. Censé représenter la tendance écologiste du FN mariniste grâce à un bref passage chez Les Verts dans les années 90, ce sociologue de formation assure avoir rejoint Marine Le Pen fin 2010 et non le FN. « Si ce n’était pas Marine, je n’y serai pas », avait-il affirmé à Marianne la première fois que nous l’avions rencontré en février 2011.
Grâce à cette équipe remasterisée, la présidente espérait en finir avec les dérapages du parti qui faisaient les choux gras des médias. Raté pour cette fois. Selon Nicolas Lebourg, joint par Marianne2, la polémique autour des tweets de Ozon « démontre juste que lorsqu’on le présente comme un écolo c’est faux, c’est un néo-droitier, de la Nouvelle droite, c’est tout à fait naturel, structurellement naturel, qu’il tienne ce genre de discours. Il retombe sur ses marqueurs fondamentaux. » Et sape par la même occasion la fameuse « stratégie de dédiabolisation ».
De son côté, Laurent Ozon n’entend pas changer de discours et déplore le silence entendu du FN sur la tragédie norvégienne : « Je persiste : si on avait adopté l’attitude d’un parti sans complexe, déculpabilisé, on aurait été dans une position beaucoup plus forte que celle d’aujourd’hui. Je ne suis pas certain que la stratégie du hérisson soit la plus efficace mais je m’y tiens depuis. Je pense que la bonne réaction du FN aurait été de dire que j’avais raison, il faut un débat sur ce qui peut amener un type à tuer des dizaines de ses compatriotes. Ça nous aurait évité les mises au point de Jean-Marie Le Pen, qui s’est senti le goût et le devoir de préciser son sujet. »
Amer, le conseiller dit également « regretter qu’on n’ait pas jugé utile de me défendre au FN, alors que j’ai été roulé dans la boue. » Lors du prochain Bureau politique fin août, il entend bien défendre sa position : « Je rappellerai que je n’ai pas cherché à provoquer mais qu’une fois mis en cause je ne pouvais ma prendre des coups sur la gueule sans réagir. Je plaiderai pour un débat, le FN est un mouvement que Marine Le Pen a voulu démocratique dans lequel les Bureaux politiques ne sont pas des réunions du Soviet suprême. Si ce n’est pas possible, on n’en reparlera plus. »
Au FN, pas question d’admettre que les sorties d’Ozon combinées aux provocations de Jean-Marie Le Pen nuisent de près ou de loin au parti ou à sa présidente. « Nous n’avons reçu aucun mail de protestation, quand les gens sont mécontents ça se voit », assure un proche de Marine Le Pen. Mais le mouvement frontiste se serait bien passé de cette huile jetée sur le feu qui «détourne» l'attention des journalistes des sujets de fond : « Marine Le Pen travaille, elle a écrit à Christine Lagarde et au lieu de faire un article là dessus, les médias préfèrent s'attarder sur de la politique politicienne. » Finalement, le temps 3, celui de la victimisation, n'est jamais loin.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Norvège
Tueries d’Oslo : selon que vous serez, ou non, « islamiste »…
par Julien Salingue, le 2 août 2011
Nous l’avons souligné dans un précédent article : dans les heures qui ont suivi les tueries d’Oslo, nombre de médias ont « automatiquement » privilégié l’hypothèse-certitude de la « piste islamiste ». Quelques heures plus tard, la piste a dû être abandonnée et le coupable idéal innocenté. Nous avons alors assisté à un étrange ballet, déroutant pour quiconque a gardé en mémoire, par exemple, la couverture médiatique des attentats de Madrid (mars 2004) et de Londres (juillet 2005).
Comme si l’identité du tueur justifiait que le traitement des massacres diffère largement de celui des attentats commis par ceux qui sont génériquement désignés comme des « terroristes islamistes ». Un exemple exemplaire des « doubles standards » propres aux médias dominants : selon que vous serez musulman ou chrétien, les jugements journalistiques...
(...)
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Norvège
Oskar Freysinger: « Y aura-t-il moins d’attentats si on me force à me taire ? Ce sera pire ! » 30. juillet 2011, 21h27
Jean-Claude Péclet | Le Matin Dimanche
Où se situe la ligne rouge entre un débat démocratique sur l’islam et les appels à la haine dont s’est gavé le délire d’Anders Behring Breivik? Fer de lance de l’initiative antiminarets, le conseiller national Oskar Freysinger (UDC/VS) répond.
Oskar Freysinger: « Nous occupons le terrain de l’immigration avec un discours clair, sans concession. C’est le meilleur moyen de réduire le risque de dérives à l’extrême droite. »
Comment avez-vous réagi en apprenant que le massacre d’Utoeya a été commis par un Norvégien d’extrême droite ?
J’ai tout de suite pensé que c’est un malade, comme Theodore Kaczynki («Unabomber», ndlr), dont il a copié une partie de son pamphlet. On sait aujourd’hui qu’il n’avait pas de vie sentimentale et qu’il s’est drogué avant de passer à l’acte. Cet individu pétri d’incohérences flirte avec le fondamentaliste religieux mais s’inscrit dans une loge maçonnique; il adopte des thèses nazies sur la suprématie de la race blanche mais admire le héros norvégien qui a combattu les nazis; il veut s’attaquer à l’islam mais tue des Norvégiens. Je retiens surtout qu’il a quitté il y a six ans le Parti du progrès, qu’il jugeait trop mou.
Plusieurs de ses thèses recoupent les vôtres, ou celles de l’UDC. Partagez-vous ses idées – je ne parle pas de son comportement ?
L’UDC suscite un débat démocratique dans le cadre de l’Etat de droit sur la manière dont celui-ci mène sa politique d’immigration. Nous ne voulons par fermer les frontières mais que ça se passe selon des règles précises, de manière plus restrictive. Que l’on soit d’accord avec nous ou pas, c’est autre chose. Au moins, le débat a lieu. Pensez-vous qu’il y aura moins d’attentats terroristes et de fous si on me force à me taire? Ce sera pire! Et qu’est-ce que c’est qu’une démocratie qui s’impose des tabous sur les sujets dont on peut débattre?
L’UDC, soupape de sécurité ?
Nous occupons le terrain de l’immigration avec un discours clair, sans concession. C’est le meilleur moyen de réduire le risque de dérives à l’extrême droite. Pour ma part je reste fidèle à mes principes et m’abstiendrai toujours d’utiliser les moyens de ceux que je combats, sinon je ne suis pas meilleur qu’eux. C’est ce que Breivik n’a pas compris. Qu’a-t-il fait d’autre que son propre djihad?
Au niveau, des idées, quelles sont les différences entre lui et vous ?
Je ne partage pas son idée de suprématie de la race blanche. Le concept même de race est scientifiquement idiot. Je pense que fondamentalement, l’étranger est un bien – là est la grande différence avec Breivik. On ne doit jamais refuser un être humain en fonction de sa couleur de peau ou de sa provenance. Par contre, on ne peut courir le risque de créer une société déchirée, schizophrène; or c’est ce qui se passe en Europe.
En quoi la société multiculturelle est-elle un «musée de cire dégradant», selon vous ?
Nous assistons à une macdonaldisation culturelle planétaire débouchant sur un brouet sans saveur. Si je ne peux éviter cette évolution, je peux la dénoncer sans être qualifié de raciste !
Sauf que vous n’attaquez pas McDonald’s, mais les musulmans.
Je n’attaque pas les musulmans, je combats un dogme non négociable et très monoculturel, lui. L’islam est incompatible avec l’Etat de droit, la Cour européenne des droits de l’homme l’a dit dans un arrêt de 2002. Les musulmans en sont les premières victimes, les plus touchés par les milliers d’attentats qui ont eu lieu depuis 2001. En luttant, je me bats aussi pour les libérer de ce dogme totalitaire.
Si vous ne les attaquez pas, vous dénigrez les musulmans, ainsi en parlant, en juin, de «barbus en chaussettes».
Je me moquais de la Télévision suisse romande. Au soir du vote sur l’initiative antiminarets, elle avait prévu un happening grandiose à la mosquée de Lausanne – mais pas que la majorité des Suisses accepteraient l’initiative ! Je n’ai jamais fait l’objet de fatwa parce que dans ce débat, je me suis concentré sur l’aspect juridico-politique. L’aspect religieux ne me regarde pas, la liberté religieuse doit être garantie dans le respect des lois.
Sommes-nous vraiment en situation «d’avant-guerre civile» ?
Si on laisse se développer les ghettos monoculturels, nous aurons une situation similaire à celle qui règne en Palestine dans les territoires occupés, deux sociétés parallèles en état de guerre civile latente.
Sur tous ces points, votre analyse rejoint celle d’Anders Breivik.
Je travaille sur ce sujet depuis quinze ans, ce sont mes idées, je ne les ai copiées nulle part. Si Breivik en a de similaires, c’est son problème.
Depuis le vote sur les minarets, vous êtes demandé à l’étranger par des gens partageant aussi ses thèses. Comment le gérez-vous ?
J’ai été invité à Paris par Riposte laïque, qui est un mouvement de gauche, féministe et proavortement – tout le contraire de ce que je défends. Je connais aussi Geert Wilders (chef du Parti de la liberté aux Pays-Bas, ndlr) et le parti Die Freiheit en Allemagne, dont le programme est proche de celui de l’UDC. J’assume ces trois contacts. Je ne suis pas responsable de ce que disent d’autres orateurs croisés dans ces forums.
A propos de ces contacts, Toni Brunner, président de l’UDC, dit que «cela ne correspond pas au vœu du parti et n’a pas été discuté avec nous». Il vous désavoue ?
Non, c’est simplement un signe d’élémentaire prudence. Le président suisse engage tout le parti et ne peut agir aussi librement que moi.
Modifierez-vous votre discours suite à ces attentats ?
Je ne calquerai pas ma politique sur ce que les médias pourraient dire. Si j’arrête de critiquer les dysfonctionnements de l’Etat et le comportement de certaines personnes sur le territoire national, cela veut dire que nous ne sommes plus dans un pays libre. Ce qui se passe depuis samedi dernier est une honte. Les médias s’acharnent sur moi tandis que, grâce à eux, Breivik a diffusé son manuel du parfait petit terroriste: il a réussi son coup.
Des similitudes embarrassantes
Sur le multiculturalisme :
« Les gens doivent savoir ce que les merveilleuses doctrines multiculturalistes ont fait à l’Europe: la destruction systématique de la chrétienté européenne, des traditions, de la culture, de l’identité nationale et de la souveraineté » Anders Breivik - Manifeste «2083»
« La société multiculturelle tellement vantée est un musée de cire dégradant, car il lui manque les caractéristiques les plus importantes qui définissent une culture particulière: la profondeur, la durée, l’ancrage dans un paysage culturel avec son histoire et la propre expérience des hommes restés fidèlement dans leur milieu d’origine » Oskar Freysinger Polit-Blog, 2011
À propos de «guerre civile» :
« Mon pari est que la Grande-Bretagne ou peut-être le Danemark sont les premiers pays à affronter une guerre civile due à l’immigration ». Anders Breivik - Manifeste «2083»
« Nous sommes dans une situation d’avant-guerre civile. C’est le bradage de la race blanche, devenue le souffre-douleur de toutes les petites chapelles qui se joignent pour se plaindre de toute injustice faite aux hommes de couleur » Oskar Freysinger - Interview au Palais fédéral, 14.06.2010
À propos de la France :
« La maladie française progresse. Elle est chronique et devient terminale » Anders Breivik - Manifeste «2083»
« En France, la dégénérescence de l’Etat de droit et de la République est tellement avancée que les corps d’autodéfense sont comme paralysés» Oskar Freysinger - Interview à «Enquête et Débat », 2010
L’islamophobie se lâche
La tuerie d’Oslo révèle le foisonnement de sites Internet anti-islamiques, identitaires ou d’extrême droite: Jihad Watch en anglais, fdesouche.com ou islamisation.fr en France, Political incorrect en Allemagne, Mecanopolis en Suisse, etc. Près de 400 sites d’ultradroite ont été recensés rien qu’en France, leur audience atteint jusqu’à 80'000 pages vues par jour. Oskar Freysinger y est souvent cité, interviewé.
Guilhem Fouetillou, directeur de Linkfluence, observe sur Arte que l’habileté de ces sites consiste à sélectionner les informations présentant toujours l’islam sous un jour dangereux; les commentaires des internautes font le reste. Leurs propos sont en principe soumis au Code pénal, mais les dénonciations sont minimes par rapport au nombre d’appels à la haine.
TUERIES EN NORVÈGE. RÉACTION DE 4 OBÉDIENCES MAÇONNIQUES BELGES
Plusieurs Obédiences avaient déjà réagi aux tueries en Norvège et aux affirmations ou mises en évidence de l'appartenance maçonnique de l'auteur en s'exprimant sur leur site web ou par voie de communiqués ou messages. Les 4 principales Obédiences (adogmatiques) belges ont envoyé le 27 juillet 2011 une lettre au Den Norske Frimurerorden (Ordre des Francs-Maçons norvégiens). Dans ce courrier en anglais, ils font état du choc ressenti en apprenant ce qui s'était passé à Oslo et dan sl'île d'Utoya. Plus grande a été notre consternation en apprenant que le suspect appartenait à la fraternité maçonnique. Ils font part de leur tristesse à l'égard des victimes et affirment aussi ressentir la tristesse de ceux qui se sentent trahis dans leurs idéaux et leurs croyances dans la tolérance, la charité, les valeurs humanistes de notre ordre. Ce courrier s'achève ainsi: Tous les Francs-Maçons belges se sentent avec vous et le peuple norvégien et nous vous souhaitons force et sagesse en ces temps difficiles où nos valeurs communes sont défies d'une manière cruelle.
Ce courrier est signé par les Grands Maîtres du Grand Orient de Belgique (GOB), la Grande Loge de Belgique (GLB), la Fédération belge du Droit Humain (DH), la Grande Loge Féminine de Belgique (GLFB).
Jiri Pragman
La Belgique, "cible prioritaire" de Anders Behring Breivik vendredi 29 juillet 2011 à 10h24
Le tueur présumé des attentats qui ont fait 76 morts en Norvège n'avait guère de sympathie pour notre pays, trop « multiculturaliste » à son goût. L'islamophobie est bien présente en Belgique aussi et, avec elle, les menaces de radicalisation.
Oslo : Breivik avait prévu d'autres attaques ce jour-là
Dans son manifeste de 1500 pages, qui appelle à une « guerre préventive contre les régimes marxistes et multiculturels en Europe », Anders Behring Breivik inscrit la Belgique comme « cible stratégique prioritaire » après la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Avec ses « 8 à 12 % de musulmans », notre pays est décrit comme « extrêmement hostile » à la culture européenne. La situation ne risque pas de s'améliorer à ses yeux : il prédit que le nombre de musulmans en Belgique doublera en 2030 pour atteindre 50 % en 2070 (70 % en France). Se basant sur une abondante documentation, le tueur présumé évoque également « les largesses de l'Etat providence (belge) envers les musulmans », permettant aux couples mariés avec enfants de mener une « vie confortable » et d'avoir accès à la propriété.
Selon lui, Bruxelles (qu'il n'a jamais visitée) est le symbole de ce multiculturalisme honni : « Mohamed y est le prénom le plus populaire », assène-t-il, avant de prétendre que des « gangs d'immigrants musulmans harcèlent chaque jour les autochtones », quand ils ne violent pas les filles belges. Le tueur présumé rappelle la manifestation du Vlaams Belang, le 11 septembre 2007 à Bruxelles, pour protester contre l'« islamisation » de la société belge. Elle fut interdite à la demande du bourgmestre Freddy Thielemans (PS), dont le parti « est infiltré par les musulmans ».
Le bouillant député VB Filip Dewinter, qui fut interpellé à cette occasion, trouve naturellement grâce aux yeux de Breivik, contrairement aux « marxistes culturels, humanistes suicidaires et capitalistes mondialistes », catégorie dans laquelle il fourre tous les autres partis belges, y compris la N-VA. Le VB et la N-VA sont toutefois repris plus loin dans la liste des « partis anti-immigration et partis nationalistes ». Dans la Gazet van Antwerpen, Dewinter a réagi : « De tels individus méritent la peine de mort, quelles que soient leurs motivations. »
10 807 « traîtres »
Poursuivant ses outrances, le Norvégien estime à 10 807 le nombre de « traîtres » en Belgique (non identifiés), autrement dit ceux qui ne font rien pour stopper l'islamisation. Pour les liquider, il suggère d'envoyer des lettres piégées à l'anthrax. Quant aux musulmans, il invite à les déporter afin de « purifier » l'Europe d'ici à 2083. Le document évoque aussi l'existence d'un compatriote (anonyme) qui serait le cofondateur d'un ordre templier dont Breivik se déclare membre. Les services de renseignements belges n'en ont jamais entendu parler. Faut-il dès lors s'inquiéter ? « Dans l'état actuel de notre connaissance du dossier, aucun citoyen belge n'a été en contact direct avec l'auteur présumé des attentats », a déclaré la Sûreté belge. L'Ocam (organe pour la coordination et l'analyse de la menace) n'a pas relevé le niveau d'alerte malgré les appels au sabotage proférés par Breivik contre nos raffineries et nos centrales nucléaires.
Toutefois, le patron de l'Ocam, André Vandoren, a souligné que « plusieurs services sont bien conscients du risque encouru par la radicalisation de certains individus ». En Belgique, certains propos tenus par Breivik se déclinent à longueur de forums sur Internet. Or c'est là que le bât blesse : « On n'a pas pris la mesure de la radicalisation à droite, dénonce un agent de l'Ocam. Les incidents se multiplient, impliquant des gens ouvertement islamophobes, mais on continue à considérer ce phénomène comme folklorique. Par contre, les islamistes font l'objet de toutes les attentions. Or en Belgique, on est loin d'être immunisé contre des tueries. Le cas Van Themsche (voir encadré page précédente) est là pour le rappeler ».
FRANÇOIS JANNE D'OTHÉE
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Selon un député européen, certaines idées de Breivik sont "bonnes"
Elu italien au Parlement européen et membre de la Ligue du Nord, Mario Borghezio juge plusieurs arguments de l'auteur présumé des attentats d'Oslo "bons, voire excellents". En mars dernier, il accompagnait Marine Le Pen à Lampedusa.
27/07/2011 anders breivik, marine le pen, Mario Borghezio, attentat, extrême droite, populisme, Norvège
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Rapportée par la presse italienne, la sortie de Mario Borghezio, député européen de la Ligue du Nord n’est pas passée inaperçue.
Combattre l’islamisation
Interrogé par Radio24, mardi 26 juillet, il a estimé que « certaines des idées sont bonnes, et dans certains cas, même excellentes », évoquant le texte de 1500 pages écrit par Anders Breivik, l’auteur présumé des attentats d’Oslo.
Il a ajouté soutenir le norvégien dans « son opposition à l’Islam et son accusation explicite selon laquelle l’Europe a baissé les bras au lieu de combattre l’islamisation ».
Voici l'enregistrement intégral de son intervention, en italien:
Prise de distance
Il a toutefois condamné l’usage de la violence et précisé ne pas soutenir les arguments « anti-papistes » et « protestants » de Breivik.
La Ligue du Nord fait partie de la coalition gouvernementale du président du Conseil, Silvio Berlusconi. Le ministre de la Simplification des lois, et membre du même parti, Roberto Calderoli, a déclaré que le parti "prenait ses distances" avec ces propos qu'il a qualifiés de « sortie ».
L’opposition italienne de centre gauche a appelé à la démission de l’élu.
Europe blanche et chrétienne
Mario Borghezio est un habitué des déclarations fracassantes et des prises de positions dures. Il considère que l’Europe doit rester « blanche et chrétienne ».
Il est aussi un des tribuns des milieux d’extrême-droite européens, haranguant les foules en leur promettant une démocratie « identitaire » et « populiste ».
Visite à Lampedusa
En mars dernier, le nom de Borghezio avait été évoqué en France. Le député européen sulfureux avait alors accompagné Marine Le Pen lors de sa visite à Lampedusa. L'île italienne était soumise à un afflux soudain de migrants en provenance de Tunisie et Libye, conséquence des révolutions arabes.
Interrogée par les journalistes du blog Droites Extrêmes du Monde.fr sur la présence de cet accompagnateur, Marine Le Pen avait répondu qu’il ne fallait pas y avoir rapprochement FN/Ligue du Nord. « Je vais à Lampedusa entre autres avec Mario Borghezio. Je vais rencontrer le maire et la sénatrice, qui est adjointe au maire, qui sont tous deux Ligue du Nord. [Borghezio] est un eurodéputé Ligue du Nord donc pour aller à Lampedusa, c’est normal de s’adresser à lui. »
Jean-Sébastien Lefebvre
ramiro- Messages : 238
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Re: Norvège
Aura- Messages : 262
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nico37- Messages : 7067
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Re: Norvège
Le paradis perdu du modèle norvégien 29 juillet 2011 THE NEW YORK TIMES NEW YORK
Les attaques meurtrières d'Anders Breivik Behring le 22 juillet ont choqué une nation qui s'enorgueillit de son modèle collectif, basé sur la tolérance et l'égalitarisme. Un reportage du New York Times.
Presque tous les Norvégiens d’un certain âge sont en mesure de vous dire où ils se trouvaient le jour où Oddvar Bra a soudain cassé son bâton de ski pendant le sprint final d’une compétition de ski de fond en 1982. A l’époque, la Norvège avait dû se contenter d’un ex-æquo avec l’Union Soviétique. Mais aujourd’hui, à la question : "Où étiez-vous quand Bra a cassé son bâton ?", il faut en substituer une autre, plus sinistre. Où étiez-vous quand Anders Behring Breivik tuait les enfants de Norvège ?
Le 22 juillet, jour où Breivik a tué au moins 76 personnes, a ébranlé cette nation pacifique jusque dans ses tréfonds. Mais pour beaucoup de Norvégiens, c’est aussi une tâche indélébile pour un pays qui était sorti d'une culture monoethnique et égalitaire, et dont l'expérience du tragique avait été une élimination aux JO d’hiver.
Aujourd’hui, plus de 11 % des 4,9 millions d’habitants sont nés ailleurs, au Pakistan, en Suède, en Pologne, en Somalie, en Erythrée, en Irak. Et le choc culturel de la diversité, en particulier l’intégration du nombre croissant de musulmans de couleur, a déjà eu pour conséquence la progression d’un parti modérément anti-immigrés, le Parti du Progrès, désormais la deuxième force politique de Norvège.
L'esprit du consensus
Les jeunes gens abattus par Breivik sur l’île d’Utoya étaient tous norvégiens, mais certains étaient des enfants d’immigrés, désormais entrés dans les mémoires en tant que victimes du plus terrible désastre qu’ait connu le pays à l’époque moderne. "Quand on est confronté à une immigration multiculturelle, il se passe quelque chose, déclare Grete Borchmann, sociologue de l’Université d’Oslo. C’est ce qui se trouve au cœur du débat aujourd’hui, et c’est un grand défi pour le modèle norvégien."
Les dirigeants norvégiens, à commencer par la famille royale, ont tous salué la solidarité du pays, sa démocratie, son respect de l’égalité et sa tolérance, et tous jurent que ces valeurs ne changeront pas. Vertueux, pacifiques, généreux, consensuels – voilà l’image qu’ont les Norvégiens d’eux-mêmes, s’appuyant sur la manne pétrolière qui soutient un des systèmes sociaux les plus développés du monde.
Mais en dépit de toutes ses qualités, l’accent qui est mis ici sur le consensus peut favoriser la mesquinerie, l’autosatisfaction et le politiquement correct. Cela vaut particulièrement quand les nouveaux venus ont des visions différentes de certaines valeurs chères aux Norvégiens, comme l’égalité entre les sexes et la laïcité, même dans un pays officiellement chrétien.
"Notre société a de la chance pour bien des raisons, et pas seulement pour le pétrole, poursuit Borchmann. Mais plusieurs aspects de cette société consensuelle ont un revers. C'est aussi une société conformiste." Elle cite en exemple la "Janteloven", ou loi Jante, fondée sur la gestion de la vie de groupe selon les critères des petites villes scandinaves, qui favorisent le collectivisme et découragent l’initiative individuelle et l’ambition dans un monde où personne n’est anonyme.
Fierté et nationalisme
La Norvège est également un pays d’un vigoureux patriotisme, qui n’est indépendant de la Suède que depuis 1905, et a été occupé par les nazis de 1940 à 1945. Le sentiment de fierté et de nationalisme y est donc vif, et l’on y défend avec ferveur le modèle édifié depuis la Seconde Guerre mondiale.
Dans un entretien, l’ancienne Premier ministre Gro Harlem Brundtland a souligné que la Norvège avait sciemment choisi un consensus transcendant les partis, programme qui avait duré près de dix après la guerre avant de revenir à une vision plus conventionnelle de la politique. Pourtant, a-t-elle insisté, "il n’est pas juste de dire que nous vivons dans une démocratie consensuelle qui ne connaît ni débats ni partis politiques forts."
Ces débats ont pris une tournure plus enflammée sur les sujets de l’immigration et de l’intégration, concède Brundtland, notamment avec la montée en puissance du Parti du Progrès, un parti qui fait désormais partie intégrante du paysage politique et qui ne cache pas son hostilité envers l’immigration. Le Parti du Progrès, dit-elle avec un certain dégoût, a repoussé les limites de l’acceptable. "Poser des questions sans apporter de réponses n’est pas toujours constructif," ajoute Bruntland.
Le dirigeant du Parti du Progrès, Siv Jensen, a acquis une certaine notoriété en 2009 en parlant dans un discours d’"islamisation furtive", cette même année le parti devenait le deuxième parti le plus représenté au Parlement. Christian Tybring-Gjedde, dirigeant du parti à Oslo, a suscité la polémique en mai dernier en déclarant que par nature les musulmans étaient plus agressifs que les Norvégiens.
L'islamophobie a gagné le pays
Le parti joue sur le défi posé par l’immigration à l’uniformité religieuse et culturelle du pays. Certains immigrés musulmans peu instruits limitent les activités des femmes, organisent des mariages arrangés, soutiennent parfois les mutilations génitales et sont souvent homophobes, toujours au nom de valeurs religieuses ou culturelles.
Mais ces valeurs remettent en cause la culture de consensus qui prévaut en Norvège. Et c’est dans ce contexte que l’islamophobie a gagné le pays, associé à un ressentiment plus universel envers les délinquants issus de l’immigration et tous ceux qui vivent aux crochets de l’Etat providence, quelle que soit leur religion ou leur couleur de peau.
Thomas Hylland Eriksen, anthropologue à l’université d’Oslo, a beaucoup écrit sur les problèmes posés par l’immigration à la culture dominante, pétrie d’un nationalisme apaisé. "Rappelons que le nationalisme norvégien n’est pas exempt d’un certain nationalisme ethnique, fondé sur un sentiment de singularité et certains éléments racistes, affirme Eriksen. Ceux qui ne sont pas Norvégiens de souche sont visibles et on les considère encore comme des incongruités."
Les minorités pensent que "apprendre le norvégien, envoyer leurs enfants à l’école et s’arrêter au feu rouge, suffit à faire d’eux des Norvégiens à 100 %," dit-il. Mais ce n’est pas le cas. Et de citer l’exemple d’une Norvégienne accomplie, Dilek Ayhan, née en Norvège de parents turcs, qui parle le norvégien à la perfection, à qui on demande fréquemment quelles sont ses véritables origines.
PÉTROLE Plus de 400 milliards pour l'avenir
Créé en 1990, le Statens pensjonsfond utland est le fonds souverain chargé de gérer la rente pétrolière du Royaume. Doté de plus de 400 milliards d'euros et contrôlant 1% des actions échangés sur les marchés mondiaux, il constitue une "gigantesque assurance sociale" pour les Norvégiens, explique El País. Mais si elle écarte les peurs liées à l'économie ou au travail, "cette opulence publique et la prudence avec laquelle l'Etat investit l'argent" n'empêche pas "la perception d'une menace culturelle" sur le modèle norvégien, souligne le quotidien espagnol, citant l'anthropologue Thomas Eriksen.
Anders Breivik a assuré qu'il était en lien avec plusieurs cellules prétendant lutter comme lui contre l'islamisation de l'Europe. Publié le 29/07/2011 à 12:38
Le chef des renseignements extérieurs allemands a assuré, vendredi, dans la presse qu'il n'existait pas de réseau international terroriste d'extrême droite, une semaine après deux attaques sanglantes à Oslo commises par un extrémiste islamophobe. "Nous n'avons pas d'indications selon lesquelles se développe un mouvement militant dépassant les frontières ou même un terrorisme d'extrême droite international", a déclaré Ernst Uhrlau, président du Service d'informations fédéral (BND), dans le quotidien régional Neue Osnabrücker Zeitung.
Anders Behring Breivik, qui a avoué être l'auteur d'un carnage qui a fait 76 morts en Norvège, s'est dit en guerre contre l'islamisation de l'Europe et a revendiqué des liens avec l'extrême droite. Dans un manifeste de 1 500 pages publié sur Internet, le Norvégien de 32 ans affirme que son objectif est de mener "une guerre préventive contre les régimes culturellement marxistes/multiculturalistes d'Europe" afin "de repousser, battre ou affaiblir l'invasion-colonisation islamique en cours".
Les renseignements intérieurs allemands (Office fédéral de la protection de la Constitution) ont estimé, à la lecture du manifeste, que Behring Breivik ne peut pas être considéré comme un néonazi. L'idéologie du tueur présumé n'est "pas claire et diffuse", selon un rapport de l'Office évoqué ce vendredi dans le quotidien Süddeutsche Zeitung. Le ministre de l'Intérieur, Hans-Peter Friedrich, s'était déclaré, mercredi, "particulièrement préoccupé" par les "autonomes nationaux" en Allemagne, qui prennent modèle sur les autonomes de gauche. Il n'avait pas exclu qu'un acte inspiré par la Norvège soit commis en Allemagne. Les autorités allemandes "surveillent le milieu en profondeur", avait assuré le ministre conservateur.
Le populisme : à manier avec précaution 26 juillet 2011 TROUW AMSTERDAM
Un manifestant à Amsterdam en 2008 : "Extrémiste - peut gravement vous nuire, ainsi qu'à votre entourage".
Bien qu'Anders Breivik soit le seul responsable des atrocités qu’il a commises en Norvège, c'est dans un terreau populiste qu'il a puisé ses d’idées délirantes. Cela en dit long sur l’état d’esprit de l’Europe, affirme un historien néerlandais.
Après les attentats abominables d’Anders Breivik en Norvège, les discussions sur le rapport entre le tueur et les cercles idéologiques auxquels on peut le rattacher s’enflamment. En effet, lors d’attentats précédents, comme le meurtre de Theo van Gogh [réalisateur néerlandais controversé assassiné en 2004 par un extrémiste de l’islam], certains n’avaient-ils pas demandé des comptes aux coreligionnaires des auteurs ? Si les musulmans étaient alors tenus pour responsables, pouvons-nous traiter de la même façon les autres porteurs de l’idéologie de la nouvelle droite à laquelle adhérait Breivik ?
Il y aura peu de gens pour partager ou légitimer la manière dont Breivik justifie son massacre. Lui seul en est responsable. Et on ne peut donc demander des comptes qu’aux personnes qui justifient ou expliquent ses atrocités d’un point de vue idéologique et qui partagent donc l’ensemble de ses idées. Comme on ne pouvait porter un jugement que sur les personnes qui partageaient l’idéologie violente de Mohammed Bouyeri, l’assassin de Theo van Gogh. Mais il n’y a pas que cela.
La justification de la violence de Breivik provient d’une image de la réalité selon laquelle l’Europe est menacée par les politiques multiculturelles et l’islam. Son pamphlet de 1 500 pages "2083, A European Declaration of Independence" est remplie de théories connues des milieux de la nouvelle droite, représentée aux Pays-Bas par le PVV. Il s’agit surtout d’une vision déformée du monde où l’Europe serait menacée par l’islam. Breivik cite Geert Wilders [leader du parti populiste PVV] qui prétendait que les Marocains allaient coloniser les Pays-Bas et ne venaient pas pour s’intégrer mais pour assujettir les Néerlandais.
On rencontre également chez certains membres du PVV les théories sur le danger du "marxisme culturel". Il s’agit d’une image déformée de la réalité qui n’a rien à avoir avec la réalité sociale. C’est la vision du monde dont Breivik a tiré ses conclusions violentes. Il en est lui-même responsable. Mais qu’il ait pu rassembler autant d’idées délirantes en dit long sur l’état d’esprit de l’Europe, et en particulier des Pays-Bas où un mouvement avec de telles idées est associé au gouvernement par un accord de soutien [au Parlement].
La violence de Breivik était son acte. Lui seul en est responsable. Mais Breivik partage sa vision du monde mensongère et délirante avec d’autres. C’est là-dessus qu’il faut maintenant demander des compter à tous les adeptes. Il n’est pas si innocent de diffuser des mensonges, de créer des spectres trompeurs. Celui qui déforme la réalité ne doit pas être pris au sérieux comme l’une des nombreuses voix dans le débat sociétal. Il convient de le traiter avec rigueur. On peut lui demander d’arrêter de duper les gens. Cela vaut pour les populistes néerlandais qui propagent l’idéologie de la nouvelle droite. La récréation est finie. C’est l’heure de la vérité.
CONTREPOINT
Attention à l'exploitation politique
"Trop de politique nuit à la politique", prévient Maroun Labaki dans Le Soir. L'éditorialiste rappelle que pour le Premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, la tuerie norvégienne "requiert une réponse européenne, une réponse commune pour défendre la démocratie" et qu'un porte-parole du Parti socialiste français a fustigé "l'idéologie du choc des civilisations et de l'incompatibilité des cultures" qui mène à "la haine et au terrorisme."
"Le débat politique est une valeur en soi. L'exploitation politique ou politicienne, en revanche, ne grandit guère ceux qui s'y adonnent", affirme l'éditorialiste, qui rappelle que l'événement est le fait "d'un seul homme. Ce n’est pas une milice fasciste qui a débarqué au pas de l’oie sur l’île d’Utoeya." "Loin de nous l’idée de banaliser l’extrême droite et la droite populiste. Elles sont dangereuses pour la démocratie, et la seconde plus qu’on ne le croit, avec son simplisme qui contamine la droite traditionnelle et le débat public", ajoute le journaliste, mais "il faut raison garder".
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Norvège
le 06 août 2011 à 18h27 , mis à jour le 06 août 2011 à 18h35
Dossier : Drame en Norvège
Anders Behring Breivik semble avoir mené seul ses attaques meurtrières en Norvège. Mais la police, qui pense que l'extrémiste cache des informations, n'exclut pas qu'il ait pu bénéficié d'une aide extérieure. Le point sur l'enquête. (TF1.FR)
La question de l'existence d'un complice dans l'attentat d'Oslo et la tuerie de l'île d'Utoeya préoccupe la police norvégienne depuis le début de l'enquête. Mais selon les dernières déclarations des enquêteurs, l'extrémiste norvégien Anders Behring Breivik semble avoir mené seul ses attaques meurtrières. La police ajoute toutefois qu'il y aura de nouveaux interrogatoires la semaine prochaine.
Mais si l'existence d'une personne directement impliquée dans les attaques est pour l'heure écartée, la police poursuit malgré tout ses investigations afin de déterminer si Anders Behring Breivik a pu bénéficier d'une aide d'une quelconque manière. "Nous nous efforçons d'identifier toute personne avec qui il aurait pu coopérer", précise le chef des enquêteurs, ajoutant qu'il était trop tôt pour exclure que l'auteur revendiqué des attaques du 22 juillet ait pu recevoir de l'aide. "Tout montre qu'il était seul au moment des actes. Nous cherchons à savoir s'il a pu acheter illégalement quelque chose", et si ceux qui lui ont vendu son équipement étaient au courant de ses intentions, indique-t-il.
Un témoin, blogueur d'extrême-droite
Toutefois, selon le responsable de l'enquête, la police sait que Behring Breivik, âgé de 32 ans, dissimule des informations. "Jusqu'à présent nous avons parlé de manière plus ou moins libre, mais nous avons commencé à l'affronter davantage... Il cache des informations qui pourraient conduire la police à d'autres personnes", ajoute-t-il. La police va aussi s'intéresser de plus près à ses finances. Behring Breivik a dit qu'il avait amassé d'importantes sommes d'argent liquide et la police "doit vérifier s'il est vrai qu'il ait pu amasser autant d'argent tout seul", explique le responsable de la police. Autre piste : la découverte d'un blogueur norvégien d'extrême droite, dont Behring Breivik a affirmé qu'il était "son auteur contemporain favori". Cet homme est considéré comme un témoin dans l'enquête et que son ordinateur était en cours d'analyse.
Le 22 juillet, Anders Behring Breivik a commis un attentat à la voiture piégée près des bureaux du gouvernement travailliste dans le centre d'Oslo, tuant huit personnes. Quelques heures plus tard, il s'est livré à une tuerie systématique sur une île proche de la capitale où étaient rassemblés de jeunes travaillistes lors d'un camp d'été, faisant 69 morts supplémentaires, pour la plupart des adolescents. Il est détenu à l'isolement dans une prison de haute sécurité près d'Oslo. La police l'a interrogé trois fois depuis son arrestation le jour des attaques, pendant 30 heures au total, selon la radio norvégienne. Behring Breivik se présente comme un "croisé" voulant déclencher une guerre contre l'islam et le multiculturalisme en Europe. Il a décrit ses actes comme étant "cruels" mais "nécessaires".
le 06 août 2011 à 18:27
gérard menvussa- Messages : 6658
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Age : 67
Localisation : La terre
Re: Norvège
Quelques jours avant la bombe posée devant le siège du gouvernement et la fusillade de l'île d'Utoya, je discutais avec un ami de la façon dont coexistent en nous la joie de vivre et la tristesse de voir changer les choses. Même l'avenir le plus lumineux ne peut jamais faire oublier qu'il n'existe pas de chemin pour revenir en arrière. L'innocence de l'enfance. Le premier amour. Le parfum de juillet, les brins d'herbe qui chatouillent votre dos en nage juste avant de sauter d'un rocher, pour plonger dans l'eau glaciale d'un fjord norvégien, tandis que votre nez et votre palais s'emplissent des goûts de sel et de glaciers.
Il n'y a pas moyen de revenir à mes dix-sept ans, quand j'étais sur le port de Cannes avec dix francs en poche, et où je regardais deux hommes en uniforme blanc ridicule débarquer de leur yacht avec une femme, un caniche et une carte de crédit. C'est à cet instant que j'ai compris que la société égalitaire que je connaissais n'était pas la règle mais l'exception. Il y a aussi des moments où j'ai écarquillé les yeux devant un Parlement étranger, cerné de soldats armés de fusils automatiques. Une vision qui a provoqué en moi un mélange de découragement et de satisfaction : d'où je viens, on n'a pas besoin de ces précautions-là.
Car je venais d'un pays où la peur de l'autre ne s'était pas définitivement enracinée. Un pays que l'on peut quitter trois mois durant pour assister ailleurs à deux coups d'Etat, une famine, un massacre dans une école, deux attentats et un tsunami, avant de rentrer au bercail et de s'apercevoir en lisant les journaux que la seule chose qui a changé, ce sont les mots croisés. Un pays dont la sécurité matérielle est venue avec la découverte du pétrole dans les années 1970, et dont l'orientation politique définitive a été décidée dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le consensus y est omniprésent, les débats portent sur le meilleur moyen d'atteindre des objectifs qui mettent d'accord la droite et la gauche.
Ce pays là pensait que son intérêt était de rester à l'écart. Il a choisi de ne pas entrer dans l'Union européenne alors que la plupart des petits pays sont prêts à sacrifier leur bras droit pour y adhérer. Les débats idéologiques n'apparaissent que lorsque la réalité environnante se fait trop pressante, lorsque le peuple, composé quasi exclusivement jusqu'aux années 1970 de citoyens ayant les mêmes origines ethniques et culturelles, doit décider si leurs nouveaux compatriotes peuvent porter le hijab et construire des mosquées, et s'il faut envoyer des soldats en Afghanistan et en Libye. Jusqu'au 22 juillet 2011, l'image que la Norvège avait d'elle-même était celle d'une vierge : une nature que les mains humaines n'avaient pas touchée, une société que les maladies de la civilisation n'avaient pas souillée.
Cette vision était surfaite, bien entendu, mais tout de même : en juin, le Premier ministre norvégien, Jens Stoltenberg, un ami commun et moi-même traversons Oslo en vélo pour aller faire un peu d'escalade sur une paroi rocheuse en pleine forêt, le tout sans sortir des limites de cette grande petite capitale. Deux gardes du corps nous suivent, en vélo eux aussi. Nous nous arrêtons à un feu rouge, une voiture se range au niveau du Premier ministre, vitre baissée. Un homme crie son prénom. 'Jens !' Le fait que presque tous les Norvégiens s'adressent à lui en l'appelant par son prénom est une tradition égalitaire qui ne m'étonne plus depuis longtemps.
"Je connais un petit gars qui sera super content de pouvoir te dire bonjour." Jens Stoltenberg sourit et serre la main du petit garçon assis sur le siège passager : "Salut, je m'appelle Jens."
Le Premier ministre coiffé d'un casque de cycliste. Le petit garçon derrière sa ceinture de sécurité. Tout le monde s'est arrêté au feu rouge. Les gardes du corps se tiennent derrière nous à distance respectueuse. Ils sourient. C'est une image de sécurité et de confiance mutuelle. Dans l'idylle sûre de la Norvège de tous les jours. Dans ce que nous considérons comme normal. Comment les choses pouvaient-elles mal tourner ? Nous avions des casques, des ceintures de sécurité, et un code de la route que tout le monde respectaient.
Bien sûr que ça pouvait mal tourner. Ça peut toujours mal tourner.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Norvège
Norvège: l'auteur des attentats d'Oslo expulsé du groupe d'extrême-droite
L'auteur des deux attaques perpétrées vendredi dernier à Oslo, Anders Behring Breivik, a été expulsé de Norwegian Defense League (NDL), un groupe d'extrême droite norvégien, a annoncé mardi NDL dans un communiqué.
Le groupe anti-immigration a décidé d'expulser Breivik en raison de son "opinion ultra-extrême", a déclaré Lena Andreassen, chef de NDL.
"Après l'attentat à la bombe dans le centre d'Oslo et la fusillade sur l'île d'Utoeya, qui ont fait un grand nombre de morts et de blessés, je suis triste quand je pense qu'il a été avec notre groupe", a affirmé Andreassen.
"Je pense qu'il agissait tout seul", a-t-elle ajouté.
NDL a fait son apparition en Norvège en février 2011.
Source: xinhua
EDL racists and fascists ditch shadowy strategist Alan Lake wednesday 3 august 2011
Tensions inside the leadership of the English Defence League have burst into the open as the organisation publicly ditched its former funder and strategist Alan Lake.
The bust-up shows that the EDL is feeling the heat after the revelation of its links with Norwegian fascist killer Anders Behring Breivik prompted a wave of revulsion against the organisation.
European links
Lake is reportedly a wealthy businessman in the IT industry. He has extensive links with far-right and fascist organisations across Europe.
He is a vicious anti-Muslim racist who is behind the strategy of welding together football hooligan firms – who now make up the EDL’s hard core – into a unified fighting force of racist thugs.
Lake told the Daily Telegraph: ‘This is a dirty, nasty, difficult struggle and you have to work with what is available.’
Admitted
He has also admitted funding the EDL, telling Norway’s TV2 channel: “I have given some money to help some EDL things happen.”
But today, the EDL monster attempted to break free from its Frankenstein creator.
Lake’s shocking comments that the Norway massacre was a case of “chickens come home to roost” were followed by a story in the Guardian newspaper reporting a post made by Lake on his 4Freedoms website in May 2010, which discussed the merits of killing prime minister David Cameron, deputy prime minister Nick Clegg and the Archbishop of Canterbury Dr Rowan Williams.
He claimed that “in 20 or 30 years the UK will start to fragment into Islamic enclaves”, adding:
It’s time we decide… who we will force in the Islamic enclaves (and who we will execute if they sneak out.) By forcing these liberal twits into those enclaves, we will be sending them to their death at worst, and at best they and their families will be subjected to all the depredations, persecution and abuse that non-Muslims worldwide currently ‘enjoy’ in countries like Pakistan…
It will be great to see them executed or tortured to death.
Lake suggested that the Archbishop of Canterbury beincluded on the death list on the grounds that he “approves of the creation and use of sharia courts”, while David Cameron’s fate should be discussed “to help refine our criteria about who deserves to die at the hands of the Muslim overlords”.
Filmed
In their statement, the unnamed EDL bosses deny that Lake is a leader of the organisation, claiming his role in the EDL was “during its early formation”.
But Lake has compered and spoken at EDL demos and was among the EDL leaders at a meeting filmed by Australia’s 60 minutes documentary at the end of March (see screenshot).
The EDL statement says:
He has always jumped on the bandwagon of the EDL when in reality all he has ever done is bring shame on our movement with his “Nazi Like” postings and his moribund rantings that would even make Himmler blush!
It seems unlikely that the EDL members have only just come across Lake’s remarks – they have been in circulation on the internet for more than a year.
Nazis
But the EDL is riddled with Nazis of its own. EDL leader Stephen Yaxley Lennon – AKA “Tommy Robinson” is a former member of the fascist British National Party, as was founder member Chris Renton and other leadership figures including North East organiser Alan Spence.
The organisation has increasingly “hardened up” its position, with more frequent attacks on traditional fascist targets such as trade union demos, socialist and anti-racist gatherings as well as against Muslims and other ethnic minority communities.
>> Download our EDL factsheet here for more on the EDL’s violent racism and fascism
The falling out between Lake and Yaxley Lennon is only the latest in a series of leadership spats. It reflects tensions over the direction of the organisation between pseudo-intellectual “anti-Jihadists” and more traditional racist boot boys.
Earlier this week, Lake issued a statement of his own, denying that he had had anything to do with the organisation over the past six months and claiming that he had not funded it – despite his earlier public statements.
Breivik
As the EDL’s links with Breivik and the fact that he was inspired by the organisation’s appalling anti-Muslim racism has become clear, both sides of the formerly cosy EDL leadership have been in an unseemly rush to ditch each other.
Lake has become an increasingly unpopular figure among sections of the EDL’s cadre for some time, with senior figures openly questioning his shadowy role.
But the rhetoric accompanying Lake’s departure is a desperate attempt by the EDL to cover up the racism and fascism at the organisation’s heart.
The divisions at the top make the national demo against the EDL on 3 September in Tower Hamlets all the more important – it is our chance to bring thousands of people together to turn the tide against the EDL’s racist and fascist thugs.
nico37- Messages : 7067
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Re: Norvège
Le mentor de Breivik sort de l'anonymat Le Point.fr - Publié le 08/08/2011 à 18:22 - Modifié le 08/08/2011 à 18:23
Fjordman, véritable maître à penser du responsable des carnages d'Oslo et d'Utoeya, a décidé de sortir de l'ombre.
L'auteur préféré de Breivik a souhaité intervenir dans un média norvégien pour se démarquer de l'auteur des attentats d'Oslo.
Au fil des 1 518 pages de son volumineux manuel pour apprentis néo-croisés 2083, Une déclaration européenne d'indépendance, Anders Behring Breivik use et abuse de nombreuses références. Parmi elles, un théoricien paléoconservateur américain, un orientaliste paganiste belge ou un terroriste technophobe. Mais le plus cité reste un mystérieux blogueur norvégien, "Fjordman". Son nom apparaît plus d'une centaine de fois au fil des pages décrivant le "multiculturalisme" et "l'islamisation" de l'Europe. Le sous-titre de l'ouvrage, "Une déclaration européenne d'indépendance", est même calqué sur celui d'un des billets du blogueur, publié en 2007 sur le Brussel Journal, un site internet conservateur collaboratif.
Dans un premier temps, un certain nombre de médias pensaient que Breivik et Fjordman étaient une seule et même personne. Mais le 5 août, Fjordman est sorti pour la première fois de son silence. C'est dans le journal Verdens Gang (VG) que le blogueur de 36 ans s'est exprimé pour "laver" son nom et "ne pas être associé à des actions horribles", en référence à l'attentat à la bombe d'Oslo et à la tuerie sur l'île d'Utoeya, qui ont causé la mort de 77 personnes.
" Fjordman est l'idole de Breivik "
De son vrai nom Peter Nostvold Jensen, Fjordman explique avoir été entendu par la police, qui a saisi son ordinateur. "Ils ne trouveront rien en rapport avec Breivik ou une activité criminelle", prévient-il dans son interview. Le blogueur, originaire d'Âlesund, une petite ville de l'Ouest norvégien, continue en expliquant que ses liens avec le tueur se limitent à la réception "entre 2009 et 2010 de plusieurs mails de la part de Behring Breivik". "Je ne sais pas pourquoi il voulait me rencontrer, mais j'ai refusé. Pas parce qu'il parlait de violence, mais parce que j'avais l'impression qu'il était aussi ennuyeux qu'un vendeur d'aspirateurs. Un ballon rempli d'air, ai-je pensé quand j'ai lu ses mails."
Le "ballon Breivik" semble pourtant rempli de son "air" : "L'islam est la religion la plus belliqueuse", "Pourquoi on ne peut pas s'appuyer sur les musulmans modérés", "Épidémie de viols par des musulmans en Suède" sont autant d'exemples de titres d'articles postés sur son blog, fermé en décembre 2005, et que Breivik cite dans son texte. À la question de savoir s'il regrette certains de ses billets avec le recul, Jensen répond froidement : "Je n'ai jamais vu quelqu'un agresser une autre personne à cause de ce que j'écris. Des centaines de milliers de personnes dans le monde lisent ce que j'écris."
Hostile à l'islam
Le philosophe Lars Gule, spécialiste d'Internet, explique : "Ses opinions sont partagées par beaucoup et fleurissent au sein d'une subculture qui s'est formée sur Internet et dépasse largement la Norvège. Ces forums fonctionnent comme des serres, où chaque nouveau commentaire sert de fertilisant à ceux qui viennent s'y nourrir. Fjordman est l'une des idoles de Breivik et de la Toile en général." Anders Behring Breivik a retrouvé dans ses textes ses "convictions d'extrême droite nées très tôt" et le rejet de ce qu'il appelle les "bandes musulmanes", conclut Lars Gule.
Après avoir été employé à la section psychiatrique de l'hôpital d'Âlesund, Jensen travaille aujourd'hui dans un centre d'aide aux personnes handicapées à Oslo. Il a obtenu un master en culture et technologie, à l'université d'Oslo, et a étudié l'arabe à l'université américaine du Caire. Fjordman annonce qu'il va "abandonner" son pseudo et "entrer dans la clandestinité" en vivant caché pour ne pas être "un objet de haine". Mais il prévient qu'il ne renoncera pas à "lutter contre l'occupation de la Norvège et de l'Europe", comme il le fait déjà avec la publication de longs textes sur des blogs hostiles à l'islam, tels Jihad Watch, Gates Of Vienna ou Little Green Football.
Par JEAN-DAVID RAYNAL
http://www.rue89.com/2011/08/04/sur-le-web-lextreme-droite-revise-les-attentats-doslo-216436
Breivik a-t-il fait de la chirurgie esthétique pour être plus aryen ?
Celui qui a avoué être l'auteur des attentats d'Oslo a-t-il modifié son apparence physique pour être plus conforme à ce qu'il estimait être «l'homme européen»?
C'est ce qu'estime la directrice de l'agence de renseignement norvégienne Janne Kristiansen. Elle a dit dans une interview au Sunday Times (accès payant) qu'elle pense qu'Anders Behring Breivik a subi des opérations de chirurgie esthétique pour obtenir un visage plus «aryen», rapporte le blog de Yahoo.com The Lookout.
D'après The Lookout, elle a affirmé au Sunday Times:
«On n'a pas naturellement cet aspect aryen en Norvège. Hitler l'aurait mis sur des affiches. Il a le visage classique du parfait aryen. Il a dû se faire faire un lifting.»
Dans un article paru le même jour, une des anciennes camarades de classe de Breivik a raconté au Sunday Telegraph qu'il lui avait dit avoir subi des opérations chirurgicales:
«Je me rappelle que nous étions à une fête, et il m'a dit qu'il s'était fait refaire le nez et le menton aux Etats-Unis. C'était un peu étrange, mais à cette époque-là il trainait avec un groupe de gens obsédés par leur corps.»
Des propos qui ne flatteraient pas Breivik
Pas sûr que Breivik apprécierait les commentaires de la directrice de l'agence de renseignements norvégienne: il se réclame du contre-djihad. Or, comme l'explique Toby Archer dans Foreign Policy, «le mouvement du contre-djihad se définit en partie par opposition aux néo-nazis, et fait de son mieux pour tenter de montrer que les nazis étaient des "socialistes"»:
«Cette thèse est poussée jusqu’au ridicule quand on constate que des démocrates sociaux européens modernes (et même le président des États-Unis Barack Obama et les démocrates américains) sont qualifiés de «socialistes» au même titre que d’autres «socialistes» comme Staline, Lénine, Mao, Marx et —évidemment— Hitler.»
Et le manifeste de Breivik reproduit les écrits d'un auteur norvégient anti-djihad qui prétend que socialistes et nazis ne font qu'un. Toby Archer conclue que «cela peut sembler ridicule à quiconque a la moindre notion d’histoire moderne, mais cela a clairement joué un rôle important dans le choix de Breivik de cibler un camp de jeunes du parti travailliste norvégien».
Si l'on en croit les 1.518 pages de son manifeste, les apparences –et les apparences dans leurs moindres détails– ont en tout cas beaucoup d'importance aux yeux d'Anders Behring Breivik.
Dans son texte politique, il décrit notamment par le menu l'uniforme, les médailles et jusqu'aux barrettes militaires que les membres de son armée fantasmée devront porter ou mériter.
nico37- Messages : 7067
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Re: Norvège
-20110803]]Attentats de Norvège : deux femmes ont sauvé 40 personnes02/08/2011 à 16h05 - mis à jour le 03/08/2011 à 10h27
Le couple campait près de l'île où a eu lieu la fusillade. Elles ont fait plusieurs aller-retours en bateau pour secourir les victimes
Les deux femmes qui ont sauvé 40 personnes lors de l'attentat en Norvège. | Capture d'écran du site du Helsingin Sanomat
Les attentats de Norvège ont fait réapparaitre bien des spectres islamophobes sur les terres de la vieille Europe. Des attaques sanglantes et des interrogations à la pelle pour bien des personnes au travers du monde. Mais tout a-t-il été dit concernant ces attaques ?
En réalité "non". Comme le signale le quotidien finnois Helsingin Sanomat, le bilan de ces attentats aurait pu être beaucoup plus lourd sans l'intervention courageuse de deux femmes.
Hege Dalen et Toril Hansen, forment un couple comme les autres en Norvège, mais pourtant l'acte qu'elles ont réalisé durant les attentats devraient sans conteste faire d'elles des personnes élevées au rang d'héroïnes nationales.
En effet, alors que l'attaque avait lieu sur l'île d'Utoya, les deux femmes dînaient et campaient sur la rive opposée à l'île. Entendant des coups de feux, le couple a porté son attention sur l'île "s'offrant" un effroyable spectacle comme elles l'ont narré au quotidien : "Nous étions en train de dîner et nous avons entendu les coups de feu et les cris puis vu les jeunes se jeter dans le lac", traduit le site Fluctuat.
Des impacts de balles sur la coque du bateau
N'écoutant que leur courage, les deux norvégiennes ont alors démarré leur bateau pour aller secourir les jeunes victimes de la folie meurtrière du terroriste et les ramener sur la rive où elles campaient afin de les mettre en sécurité.
4 allers et retours plus tard, c'est une quarantaine de personnes qui s'agglutinent choquées et blessées pour la plupart sur l'ex camp de leurs héroïnes. Seuls stigmates de cette cavalcade pour les deux norvégiennes, les impacts de balles sur la coque de leur bateau, le tireur s'étant aperçu de leurs manoeuvres de sauvetages.
Un acte héroïque des deux jeunes femmes qui ainsi, au prix d'un vrai courage, ont pu sauver pas moins de 40 vies humaines.
Sources : Helsingin Sanomat, Fluctuat.net
nico37- Messages : 7067
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Re: Norvège
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Re: Norvège
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Re: Norvège
Après Oslo, l'ultra droite tentée par la violence
Après les violences d'un islamophobe identitaire à Oslo, les médias insistent sur un acte isolé qui est l'oeuvre d'un déséquilibré. Cet article (parodique) décrit pourtant l'existence d'une véritable nébuleuse.
Les activités de l'ultra droite et de réseaux islamophobes inquiètent les autorités. Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, attire l’attention des médias sur une note des renseignements généraux qui évoque le renouveau de l’ultra droite. Avec la montée du FN dans les sondages, l’ultra droite se développe, ce qui n'est pas sans rappeller la montée du fascisme dans les années 1930. De plus le massacre de Norvégiens par un terroriste proche de la mouvance fascisto-islamophobe peut susciter des vocations selon le ministère. En France cette nébuleuse s’exprime sur des sites internets particulièrement virulents comme fdesouche ou novopress. Les groupes facebook qui développent une haine à l'encontre des musulmans prolifèrent dangereusement. La note des RG insiste sur la résurgence des Ligues, comme dans les années 1930, et des mouvements régionalo-islamophobes. Il s’agit en réalité de la reconstitution sous un autre nom du Bloc Identitaire et d’Unité radicale dont un des militant a tenté d’assassiner le président de la République. Les foyers de néo-fascisme sont partout : ligue du Midi dans le Sud, Nice, intégristes de Bordeaux, région de Lille, Lyon et région parisienne. Les milieux d’ultra droite recrutent également parmi les hooligans, notamment à Lyon, bastion des néo-nazis qui n'hésitent pas à commettre des agressions physiques violentes. Des ramifications de l'ultra droite existeraient même vers le FN, voire l'UMP.
Coup de filet
Pour prévenir ce problème les services anti-terroristes ont opéré un véritable coup de filet. La mouvance fascisto-islamophobe francilienne est particulièrement menaçante. Un jeune homme de trente ans a été arrêté. Il sortait du studio d’enregistrement d’une émission d’Alain Finkielkraut, théoricien de l’ultra droite qui insiste lourdement sur la décadence de la France, avec son école et sa culture, liée à l’immigration. Le jeune homme interpellé possède dans le coffre de sa voiture des lectures dangereuses : les œuvres complètes d’Eric Zemmour, des livres de Caroline Fourest et Philippe Val dénonçant la montée de l’intégrisme musulman. Des perquisitions ont été effectué dans les milieux proches de lé nébuleuse de l’ultra droite. Des bibliothèques garnis de livres de Michel Houellebecq et Oriana Falacci mais aussi des journaux qui diffusent des thèses islamophobes. Plusieurs exemplaires du Point, de Marianne et du Figaro sont soigneusement conservés. Des éditoriaux d’Ivan Rioufol, Claude Imbert ou Alexandre Adler sont même archivés.
Bibliothèques sulfureuses
Alain Bauer, conseiller du président Sarkozy en matière de sécurité et d’anti-terrorisme, a même déniché les ouvrages théoriques de références de cette nébuleuse. Il est intervenu dans le journal télévisé de TF1, après un passage dans l'émission C dans l'air sur France 5, pour présenter les écrits qui troublent l'ordre public et les fondements de la République. Un livre d’Hugues Lagrange explique notamment que la violence urbaine s’explique par des facteurs culturels. Les polygames qui viennent d’Afrique subsaharienne sont particulièrement dangereux et impliqués dans des actes de violences selon l'auteur de ce brûlot. Le discours du racialisme biologique se diffuse d’une manière inquiétante selon les services de police. Ce n’est pas sans rappeler les sources historiques du fascisme. Mais un petit opuscule est particulièrement visé par le ministère de l’Intérieur. Alain Bauer n’a pas eu de difficultés à se le procurer puisqu’il en est le co-auteur avec Xavier Raufer, ancien militant d’un mouvement néo-nazi. Le livre, Violences et insécurités urbaines, fait un parallèle entre insécurité et immigration à travers des procédés scientifiques douteux.
Cet article est une parodie qui met en parallèle le massacre à Oslo commis par un fasciste avec le traitement médiatique de la « mouvance anarcho autonome ». Des militants révolutionnaires ont fait coulé de l’encre (mais pas encore de sang) pour quelques fumigènes tandis que les médias nient la violence réelle de l’extrême droite. Tous les faits indiqués par l’article sont réel. Mais l’inquiétude exagérée du gouvernement, de la police et des médias sont évidemment de la pure fiction.
Pour comparer avec les articles sur la « mouvance autonome », un dossier qui répertorie et permet de lire différents articles de presse existe sur le site Infokiosques
Sur la banalisation du discours raciste et la « lepénisation des esprits, consulter le site Les mots sont importants
Sur l’idéologie sécuritaire et la « bande à Bauer », voir les livres et analyses de Mathieu Rigouste
nico37- Messages : 7067
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Re: Norvège
A quoi ressemble l'extrême droite norvégienne
Populiste, anti-islam, anti-immigrée mais libre-échangiste par Jean-Sébastien Lefebvre Journaliste pour Euractiv.fr, ancien correspondant à Bruxelles.
Anders Behring Breivik, le tueur présumé de l'attentat d'Oslo et de la tuerie d'Utoya, ne s'est aucunement revendiqué comme issu de la mouvance néo-nazie ou fasciste traditionnelle mais il a été membre du parti populiste norvégien, le Parti du Progrès (FrP) entre 1999 et 2006 — Siv Jensen, l'actuelle présidente l'a reconnu et regretté dans un communiqué de presse — a avoué son admiration pour Geert Wilders, le leader populiste néerlandais. Dans le texte de 1.500 pages que Breivik a publié sur Internet avant de passer à l'acte, il développe sa pensée: incompatibilité de l'Islam et de la démocratie, remise en cause des libertés par les migrants musulmans, menace sur la culture européenne, etc.
Cette base de pensée est le fond de commerce de Wilders. Même si ce dernier a déclaré «mépriser tout ce que (Breivik) symbolise et tout ce qu'il a fait», Breivik est probablement le premier résultat extrême (il voulait non pas tuer des immigrés mais éduquer les masses par la violence) de cette nouvelle école politique qui existe en Norvège depuis plus d'une dizaine d'années et qui aujourd'hui se développe un peu partout en Europe.
Rien à voir avec l'économie
Le débat politique français mêle souvent l'apparition de partis politiques aux extrémités des formations traditionnelles à la dégradation de la situation économique. Si la renaissance du Front national coïncide avec l'arrivée des effets de la crise de 2008 — et la succession de Le Pen à le Pen, ce schéma n'a aucune valeur pour expliquer le poids de la droite populiste norvégienne.
Avec 3,4% de chômage en 2010, le 2e PIB mondial par habitant et le premier fonds d'investissements du monde, la Norvège apparaît comme un eldorado économique. A croire que les Trente Glorieuses y sont toujours une réalité.
Pourtant, aux législatives de 2009, 23% des électeurs norvégiens ont accordé leur voix au FrP. Formation créée en 1973, dès la fin des années 80, elle s'installe dans le paysage politique du pays et en est aujourd'hui la deuxième force. Elle domine l'ensemble de la mouvance populiste et d'extrême droite du pays.
Cerner sa ligne politique reste complexe. Le parti est toujours marqué par l'empreinte de son fondateur, Anders Lange, opposant farouche à l'État providence norvégien, aux impôts et à la réglementation. Il s'inscrivait directement dans la mouvance libérale de Margaret Thatcher. Le FrP continue ainsi de réclamer une baisse des impôts et de l'intervention du secteur public dans la vie quotidienne des citoyens. La mondialisation n'est en rien rejetée. Au contraire, le libre échange doit être favorisé.
Comparer Hitler et l'Islam
Ce qui doit être contrôlé en revanche, c'est l'immigration car elle est un problème pour l'avenir de la société norvégienne. L'homme qui a forgé la vision du parti dans ce domaine est un des successeurs d'Anders Lange, décédé en 1974: Carl I. Hagen qui a dirigé le FrP de 1978 à 2006.
Entre 2005 et 2009, il a assuré la Vice présidence du Parlement norvégien. En 2005, lors d'une conférence à Bergen (deuxième ville du pays), il a déclaré :
« Ils [les musulmans] ont, de la même manière qu'Hitler, depuis longtemps, dit les chose clairement et que sur le long terme leur but est d'islamiser le monde. Ils sont venus de loin, ils ont été jusqu'en Afrique et ils sont maintenant en Europe, et nous devons les combattre ».
Comme Wilders
Comparer Islam et nazisme? Carl I. Hagen n'est pas le seul à le faire. Le leader populiste néerlandais Geert Wilders s'est fait connaître dans l'Europe entière grâce à cette métaphore, allant jusqu'à associer le Coran avec Mein Kampf dans une vidéo «pamphlétaire».
En Norvège, cette comparaison est parfois développée par d'anciens résistants à l'Occupation nazie. Comme Erik Gjems-Onstad. Médaillé à de nombreuses reprises pour ses faits de guerre entre 1940 et 1945, il est aussi un ancien membre du Parti du Progrès (dès sa création) et de nombreux autres groupes d'extrême droite. En 1999, il déclarait, bien avant Geert Wilders:
«Je vois un parallèle évident entre l'invasion allemande en 1940 et la forte immigration d'aujourd'hui des musulmans. L'émigration vers la Norvège est à mon avis la plus grande menace pour la société norvégienne jamais rencontré».
Défenseur des libertés
Ainsi, l'arrivée de musulmans en Europe représenterait une menace pour les valeurs européennes que sont la liberté d'expression, les droits de l'Homme, l'égalité homme-femme, la liberté de changer de religion. Pas question de s'attaquer aux personnes, «les musulmans». Le discours est plus fin. Le problème est idéologique et culturel.C'est le discours tenu par le député FrP Tybring-Gjedde (vidéo en anglais)
Les populistes norvégiens deviennent ainsi aux yeux de l'opinion publique des défenseurs acharnés des libertés fondamentales, du mode de vie occidental. Pour contrecarrer les accusations de xénophobie, le Parti du Progrès cherche aussi à mettre en avant ses membres issus de l'immigration comme le député Mazyar Keshvari, arrivé d'Iran à l'âge de 5ans.
Mais les scissions au sein du FrP existent et mettent en évidence les différentes tendances existantes en son sein. Dans les nouvelles formations, qui peinent toujours à survivre plus que quelques années, le discours est souvent moins maitrisé et beaucoup plus dur.
Par exemple, le micro parti «Demokratene», fondé en 2002 par des dissidents du Parti du Progrès propose d'arrêter l'immigration en provenance des pays musulmans.
Les «liens connexes» disponibles sur leur site internet renvoient au «Sverigedemokraterna», les Démocrates suédois (SD) et «Dank Folkeparti», le Parti du peuple danois, deux formations d'extrême droite scandinaves, qui siègent dans leur Parlement respectif.
Lors des élections législatives de septembre 2010, le SD avait diffusé ce clip de campagne, accusant ouvertement les immigrés musulmans d'être des profiteurs de l'État providence au détriment des retraités «de souche».
Stériliser les migrants
Entre 1990 et 2008, il y eu aussi le Parti de la Patrie. Son leader, Harald Trefall, avait quitté le Parti du Progrès en 1986, le jugeant trop laxiste. Avant de créer sa propre formation, il s'était présenté en 1989 sous les couleurs d'un mouvement au nom sans équivoque: «Stop Immigration» qui finit par être absorbé par «l'Alliance électorale blanche», dirigée par un certain Jack Erik Kjuus.
Ce dernier a été condamné par le justice norvégienne en 1997 à 60 jours de prison avec sursis et 20.000 couronnes norvégiennes d'amende pour avoir demandé la stérilisation forcée des migrants. Y compris des enfants adoptés ou les conjoints des couples mixtes.
En 1999, le Parti de la Patrie est mentionné dans un rapport du Conseil de l'Europe traitant de la situation de l'extrême droite en Europe et des menaces pesant sur la démocratie.
Si à l'époque l'extrême droite scandinave n'avait pas encore percé dans les Parlement nationaux, elle est aujourd'hui présente partout: Danemark, Suède, Finlande, Norvège. Les partis traditionnels norvégiens ont toujours refusé de s'allier avec le Parti du Progrès ou tout autres formations d'extrême droite ou populiste, mais ce n'est pas toujours le cas. Au Danemark en revanche, le gouvernement de centre droit ne tient que grâce à l'appui extérieur du Parti du Peuple Danois.
Pour le Conseil de l'Europe, ce renouveau identitaire s'expliquait par «l'arrivée de l'immigration et de réfugiés dans des sociétés qui sont traditionnellement très homogènes d'un point de vue ethnique et religieux». Ces changements ont été utilisés par «les mouvements anti-taxes» [ndla: comme le Parti du Progrès à son origine] et qui ont dérivé vers des «mouvements populistes xénophobes».
Toujours selon le même rapport, ces formations auraient assez peu de liens avec les groupes fascistes et néo-nazis traditionnels. «Ils sont plus des partis de droite avec des tendances xénophobes que des organisations extrémistes antidémocratiques». Ces formations fascistes ou nazies existent en Norvège, mais leur visibilité est quasi nulle.
Nous pouvons toutefois citer le Parti de l'Unité patriotique norvégienne, qui se réclamait directement de l'héritage fasciste du pays. Durant la Seconde Guerre Mondiale, l'Allemagne a occupé le pays, aidée par une collaboration d'État, dirigée par Vidkun Quisling.
Autre parti à relever: l'Alliance nationale, active de 1999 à 2006, issue de la fusion de plusieurs groupes. Son logo ressemblait à s'y méprendre à celui du Front national. A l'époque, le parti de Jean-Marie Le Pen faisait déjà référence en Europe, en tant que success story politique.
Changement du FN
Mais le FN lui-même, à l’unisson de l'émergence d'un populisme européen qui fait de plus en débat dans les cercles académiques, essaie de faire oublier son passé d'extrême droite traditionnelle pour muter vers un parti aux idées plus proches de celles du Parti du Progrès. Plus question pour sa nouvelle présidente, Marine Le Pen, d'évoquer l'Holocauste ou une quelconque nostalgie de l'Algérie française. Son créneau est la défense des principes de la République française. C'est la laïcité, valeur républicaine par excellence qu'elle évoque quand elle dénonce les prières dans les rues de Paris.
Il est intéressant de noter qu'en décembre 2010, Marine Le Pen, lors d'un meeting à Lyon, a comparé ces mêmes prières sur la voie publique à «l'occupation» nazie ce qui rappelle les propos d'Erik Gjems-Onstad. Elle avait refusé de revenir sur ses déclarations malgré la polémique.
Jean-Sébastien Lefebvre
nico37- Messages : 7067
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Re: Norvège
Coup de panique identitaireBreivik, l’homme chauffé à blanc Publié le 28 juillet 2011 à 9h30 dans Monde
Anders Behring Breivik est fou. La cause est entendue. Seul un fou peut tuer une centaine de personnes froidement, se faire photographier sur Facebook dans les tenues les plus extravagantes et exposer sur 1500 pages une vision du monde où le paranoïaque et le psychotique le disputent à l’obsidional. Mais alors c’est un fou tel que le définissait Chesterton : « Celui qui a tout perdu, sauf la raison. ». Car tout cela a été minutieusement pensé et organisé. De la ferme achetée pour masquer l’engrais qui servira à fabriquer la bombe jusqu’aux séances de musculation en passant par la vente de la Breitling, tout a été programmé pour le jour J de ce « loup solitaire » qui est allé puiser son modus operandi du côté des milices survivalistes américaines dont l’idole, Timothy Mc Veigh tua, le 19 avril 1995, 168 personnes à Oklahoma City dans l’explosion de sa camionnette au pied d’un immeuble fédéral incarnant l’Etat qui, c’est bien connu, est responsable de tous les maux.
Panique morale
Anders Behring Breivik a remarquablement choisi ses cibles : le quartier d’Oslo où se concentrent les principaux ministères et cette île d’Utoya où chaque année depuis 1950 se tient l’université d’été des jeunes travaillistes, c’est-à-dire peu ou prou ceux qui sont appelés à former la relève du parti de gauche actuellement au pouvoir. Il aurait voulu éliminer méthodiquement toute une génération de futurs cadres ou dirigeants dont les orientations ne lui convenaient pas, il ne s’y serait pas pris autrement.
De fait, Anders Behring Breivik est bien de son époque et, comme le remarquait déjà Baltasar Gracian dans l’Espagne du Siècle d’Or, « Les hommes, hélas, ressemblent plus à leur temps qu’à leurs pères ». Quel est donc le temps d’Anders Behring Breivik ? Le nôtre. Celui de la panique morale, et au bout du compte identitaire, telle que l’ont remarquablement définie Gaël Brustier et Jean Philippe Huelin dans Voyage au bout de la droite : « Une réaction disproportionnée de certains groupes face à des pratiques culturelles ou personnelles, souvent minoritaires, jugées déviantes ou dangereuses pour la société ».
Ces paniques, toute une série de partis, avec des fortunes diverses, s’en est emparé sans vergogne depuis une trentaine d’années partout en Europe, depuis que la crise interminable du capitalisme n’a cessé de plomber les économies occidentales avec le chômage de masse, le creusement délirant des inégalités et l’absence totale de perspectives pour la jeunesse. Or, si on peut moquer l’« indignation » candide de cette dernière et critiquer son absence de colonne vertébrale idéologique, on ne peut pas pour autant cette révolte infiniment moins mortifère que ce qui vient d’avoir lieu à Oslo. En fait, cette crise a pratiquement l’âge de Anders Behring Breivik. C’est très long. On m’objectera que la Norvège avec son pétrole, son PIB à 64 000 euros par tête de pipe et son fonds souverain, le plus élevé du monde, qui se monte à 400 milliards, n’est pas franchement frappée par ce dérèglement systémique.
La peur de la peur
Et alors ? On sait très bien que l’on craint davantage ce qu’on ne connaît pas. Ainsi, il y a pire que la peur : c’est la peur de la peur. Sinon, comment expliquerait-on que les scores du FN en France atteignent des sommets dans des villages alsaciens qui n’ont jamais vu l’ombre d’un Turc mais où la rumeur dit qu’à Strasbourg le drapeau vert de l’Islam flotte déjà sur la cathédrale.
C’est ce que croyait également Anders Behring Breivik, persuadé qu’Oslo en 2011, c’était Poitiers en 732. Il passait beaucoup de temps sur Internet qui est devenu la piste de jeu préférée d’une certaine parole « libérée », celle qui explique que tous nos maux ne viennent pas des dysfonctionnements de plus en plus flagrants du marché mais de l’islamisation rampante de nos sociétés. Sur fond d’auto-intoxication constante, des responsables politiques aussi pondérés qu’Angela Merkel annoncent en se couvrant la tête de cendres, l’échec du multiculturalisme. On a aussi vu cette idée relayée, au plus haut niveau de l’Etat, en France. Le problème, c’est que la France et la Norvège ne sont pas des sociétés multiculturelles. Ces craintes-là servent, comme on dit au poker, à amuser le tapis en se chauffant à blanc dans l’attente que l’économie et l’intégration repartent.
Le problème, c’est qu’Andreas Behring Breivik a perpétré son carnage explicitement au nom d’une lutte contre « le multiculturalisme pourri » et « l’islamisation de l’Europe ». Pour avoir paniqué, il a paniqué.
Est-ce à dire que toute personne critiquant le multiculturalisme et l’immigration se verra désormais opposer la figure de celui qui se qualifie lui-même fièrement de « monstre ». Faire un tel raccourci serait évidemment absurde et intellectuellement malhonnête , comme il est absurde et outrancier d’instrumentaliser le moindre fait-divers dans le 9-3 impliquant des noms africains ou maghrébins et de le transformer en prodromes de l’invasion islamique sans voir que la carte de la misère sociale a tendance à se confondre avec la carte des minorités ethniques.
D’ailleurs, hormis quelques agités du bocal identitaire, les partis qui relaient, incarnent et suscitent cette angoisse y croient-ils vraiment eux-mêmes ?
Le Parti du Progrès, mouvement d’extrême droite norvégienne dont Andreas Behring Breivik fut longtemps adhérent, a radicalement changé de ligne politique. Au fil des ans, il est passé d’un libéralisme conservateur à une défense acharnée d’un Etat Providence qui serait réservé aux Norvégiens de souche. Bien évidemment, toute coïncidence avec l’évolution du FN, passé avec armes et bagages du reaganisme à l’ouvriérisme social, ne serait pas fortuite.
Andreas Behring Breivik, qui a là aussi fait preuve de l’intelligence propre aux grands psychopathes, s’est rendu aux premières sommations. Il y aura donc un procès. On y rappellera sans doute, pour qu’il n’y ait pas eu près de cent morts pour rien, que selon le mot de Milton Friedman, « les idées ont des conséquences ».
nico37- Messages : 7067
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Re: Norvège
Quelle est l’idéologie de Breivik ?
Depuis le double attentat d'Oslo, pour les médias et les politiques français, Anders Breivik, le terroriste norvégien, est "d'extrême-droite". La réalité est-elle aussi simple ?
Pour le commun des citoyens, à quoi renvoi le terme "extrême-droite" ? Au racisme, certes, mais aussi et surtout aux fameuses "heures sombres de l'Histoire". Extrême-droite, ça évoque le fascisme, le nazisme, et en France, ça évoque le pétainisme, la collaboration. Avec, en toile de fond, l'antisémitisme.
On a donc tôt fait de prendre Breivik pour ce qui symbolise cette idée de l'extrême-droite : Un fasciste, un néo-nazi, un nostalgique du 3ème Reich, un antisémite, un négationniste...
Il y a certes cette "vieille" extrême-droite. Celle issue de la Seconde Guerre mondiale, de la Guerre froide. Mais il y en a une autre, née de la chute du système soviétique, et du 11 septembre 2001. Celle qui s'est construite sur l'idée du choc des civilisations, dans la paranoïa et la haine à l'égard de l'islam et des musulmans.
Une extrême-droite qui tire sa doctrine non plus des idéologues fascistes et nazis des années 30, mais plutôt des idéologues néo-conservateurs américains.
Breivik n'est pas un admirateur d'Hitler, un nostalgique du nazisme. Il clame son admiration pour Churchill, pour les Etats-Unis, et aussi pour Israël (comme ces leaders d'extrême-droite européens invités en Israël). Qui plus est, il semble appartenir (ou avori apartenu) à une loge franc-maçonne.
Admirateur de Churchill, des USA, d'Israël, Franc-Maçon : On est très loin du Le Penisme tendance Jean-Marie !
En réalité, Breivik ne défend pas une idéologie marginale et minoritaire. Il défend une idéologie qui est très influente dans le monde occidental depuis 10 au moins. L'historien Emmanuel Todd a utilisé le terme "d'occidentalisme".
Le terroriste norvégien est en réalité un pur produit de son époque. Menace de l'Islam, choc des civilisation, Israël présenté comme un poste avancé de l'Occident, il s'agit de tout un discours qui a eu pignon sur rue dans les médias et le monde politique depuis des années.
Y compris dans un pays, le nôtre, qui a vu tel patron de presse s'exclamer : "Oui, je suis un peu islamophobe !", tel écrivain écrire "L'islam, c'est vraiment la religion la plus conne !". Tel philosophe médiatique se lamenter : "L'antiracisme sera au 21ème siècle ce que le communisme a été au 20ème".
Ces phrases, ces écrits, ne proviennent pas de skinheads décérébrés ou de pamphlétaires d'extrême-droite. Ils s'inscrivent dans le discours dominants médiatiquement et politiquement depuis quelques années... Ceux-là même qui traitaient de fascistes, de Munichois, d'anti-américains, voire d'antisémites, ceux qui ont critiqué les guerres en Irak et en Afghanistan, ou la politiques de l'Etat d'Israël. Ceux qui traitent "d'angélistes" ou de "bisounours" ceux qui s'inquiètent de voir la minorité musulmane française montrée du doigt, jetée en pâture à l'opinion comme menace intérieure et malheur à tous nos problèmes sociaux, économiques, etc... Ceux pour qui toute idée "de gauche" est assimilée à du "droitdlhommisme", à du "politiquement correct". Des années que ce discours domine l'air politique et intellectuel ambiant.
Breivik est imprégné de cette idéologie. Non, il ne vient pas des années 30, ce n'est pas un néo-nazi, ni un "chrétien intégriste". C'est un homme de son temps, tout simplement. Pris dans sa mégalomanie, son instinct meutrier, son propre délire, certes, mais son propos, ses obsessions, ses peurs et ses haines sont banalement exprimées partout, dans les talk-shows à la mode, dans les débats radiophoniques, dans les tribunes de journaux qui n'ont rien de "nazis" et de "chrétiens intégristes"...
Renvoyer Breivik dans la marginalité folklorique de "l'extrême-droite", dans le camps du "Mal" facilement identifié, c'est une façon simple de ne pas évoquer la vraie idéologie qui l'a produit...
nico37- Messages : 7067
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Re: Norvège
nico37- Messages : 7067
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Re: Norvège
Comprendre le manifeste du tueur d'Oslo
Dans son texte, Anders Behring Breivik évoque "l'usage du terrorisme comme un moyen d'éveiller les masses".
Avant de passer à l'acte, le suspect a diffusé un texte de 1500 pages sur Internet. Que contient-il? Cinq liens pour comprendre son contenu.
"Le temps du dialogue est passé. Nous avons donné une chance à la paix. L'heure de la résistance armée a sonné". Le ton du manifeste de Behring Breivik, dont la santé mentale est mise en doute, est volontiers grandiloquent. L'auteur présumé de la fusillade et de l'attentat qui ont frappé la Norvège la semaine dernière a diffusé peu avant de passer à l'acte, un fichier de 1 500 pages sur Internet. Son texte, truffé de diatribes islamophobes et antimarxistes, est rédigé en anglais sous le nom d'Andrew Berwick. Il l'intitule "A European Declaration of Independence - 2083". Le texte a été décrypté par les médias. Quelques liens pour comprendre la teneur des écrits du tueur d'Oslo.
1. Le message du manifeste
Si le texte s'appelle 2083, c'est l'année choisie par Breivik pour achever son plan. Son action, dans laquelle la tuerie s'inscrit, devait se dérouler en trois phases et s'achever cette année-là avec la déportation des musulmans. La cible principale du jeune Norvégien est l'islam, qu'il accuse de "coloniser" l'Europe. Celui qui se voit comme "un croisé" a orné la couverture de son manifeste de la croix des templiers.
Ce manifeste est "la description par le menu de ce qui apparaît, aujourd'hui, comme une stratégie terroriste, ses préparatifs minutieux, le choix des cibles, la fabrication détaillée d'explosifs, le compte à rebours jusqu'à l'attaque finale.", écrit LeMonde.fr.
[Lire sur LeMonde.fr: 1 518 pages d'un "testament" délirant]
[Lire sur Liberation.fr: Le petit manuel du néo-croisé]
2. La France dans le viseur
"Des centaines de ghettos suivent déjà la charia et plus la loi française", s'affole Breivik. Le suspect accorde une place importante à la France dans son manifeste. "Au fil des 1518 pages de ce violent testament, qui manie les thèses les plus extrêmes pour appeler à l'insurrection contre les musulmans, la France et les Français sont cités à 548 reprises, plus que l'Allemagne (457 citations), la Norvège (422 citations), et que n'importe quel autre pays ou peuple européen." compte Benjamin Ferran sur LeFigaro.fr.
[Lire sur LeFigaro.fr: La France, au coeur des lubies macabres du tueur d'Oslo]
3. Journal de bord d'un tueur
Une centaine de pages du texte mis en ligne par Behring Breivik a la forme d'un journal de bord, un décompte des derniers mois puis des derniers jours avant les attentats. Il y décrit ses actions, ses tests d'explosifs - parfois à grands renforts de détails techniques, ses exercices sportifs pour se muscler... Des épisodes qu'il ponctue parfois de "LOL" ou de smileys.
[Lire sur LeMonde.fr: Le carnet de bord partie 1 et partie 2
4. La diffusion du manifeste
90 minutes avant de passer à l'acte, Breivik a diffusé son manifeste par mail à un millier de personnes, raconte le Guardian. Parmi les destinataires, un représentant du parti nationaliste flamand Vlaams Belang, qui explique au Guardian: "Parmi les destinataires, il y avait des Italiens, des Français... mais surtout des Anglais." La Grande-Bretagne est, en effet, régulièrement citée dans le manifeste. Scotland Yard enquête sur les liens de Breivik avec les réseaux d'extrême-droite du pays, détaille LeFigaro. Paul Ray, un Britannique de 35 ans, ancien militant du mouvement d'extrême droite English Defence League (EDL) est d'ailleurs décrit dans le manifeste comme le mentor de Behring Breivik. Mais l'intéressé se défend et qualifie les attaques sanglantes de vendredi de "véritablement diaboliques".
Dans son texte, le Norvégien appelle les internautes à le traduire, notamment en français, et à le diffuser, sur les blogs, forums, sur Facebook et sur Twitter. Il a également publié une vidéo sur YouTube, aujourd'hui retirée, pour inciter à propager le manifeste.
[Lire sur Guardian.co.uk: Breivik sent 'manifesto' to 250 UK contacts hours before Norway killings ]
5. Que dit la loi sur le manifeste de Breivik?
L'auteur du manifeste souhaite que son texte soit propagé, et il permet aux internautes de le réutiliser. Il a d'ailleurs lui-même largement emprunté des extraits de blogs, de livres, etc., raconte Slate.fr. De plus, tous les Français qui souhaiteraient participer à la publication du texte tomberaient sous le coup de la loi: l'incitation au suicide comme la diffusion de manuels permettant de fabriquer des explosifs sont interdits, continue Slate.
Norvège: à qui appartient le manifeste d'Anders Behring Breivik ? Et que risque-t-on à le diffuser?
Breivik imaginait un attentat à la tour Eiffel
Juste avant son attentat à la bombe, Anders Behring Breivik a posté (ou fait poster) «2083 – A European Declaration of Independence», un document manifeste de 1.500 pages, comprenant entre autres son journal de bord qui détaille par le menu le plan de préparation des attentats du 22 juillet sur Oslo et l’île d’Utoya.
Depuis, ce pavé a été relayé, notamment dans un Google Doc accessible publiquement, et de nombreux sites ont fait des liens sur ce document ou l’ont reproduit.
À qui appartient ce manifeste, et peut-on le diffuser?
Breivik a renoncé à ses droits…
Peu importe le contexte, Anders Behring Breivik conserve ses droits d’auteur. Il les conserve, mais a décidé de ne pas les faire valoir*: en plus de décrire par le menu la façon de construire des engins explosifs, de parler de ses amis et de raconter ses difficultés pour obtenir des armes dans l’Union européenne sans attirer l’attention, le tueur a également réfléchi aux aspects très pragmatiques de son ouvrage.
Dans son introduction, il affirme ainsi :
«Le contenu du manuel appartient réellement à tous, et il est libre d’être distribué de toutes les manières et sous toutes les formes. En fait, je ne vous demande qu’une faveur; je demande que vous distribuiez ce livre à tous ceux que vous connaissez.»
Avant de préciser :
«La propriété intellectuelle de ce manuel appartient à tous les Européens parmi le monde européen et il peut être distribué et traduit sans limites.»
Par ces mots, le tueur renonce à ses droits d’auteur en autorisant la reproduction de son œuvre. Il cède en plus ses droits sur l’intégrité de son œuvre, puisqu’il autorise les gens qui voudraient la publier à «effacer ou modifier l’écriture de certains chapitres avant distribution» pour ne violer aucune loi européenne.
Autrement dit, Anders Behring Breivik s’est créé une sorte de Licence Creative Commons qui autorise la libre reproduction et modification de son texte (y compris dans un objectif commercial puisqu’il encourage notamment l’auto-publication), tant que ses auteurs sont cités (les photos Flickr utilisées par Slate pour illustrer certains de nos articles sont protégées par une licence de ce type).
Le groupe de hackers Anonymous, qui a lancé une opération «UnManifest» visant à ridiculiser Breivik en modifiant son manifeste et en s'arrangeant pour que la version fausse supplante la version originale, est donc totalement dans son droit!
…Mais pas les autres auteurs de son manifeste.
Le problème, c’est que Breivik n’est pas le seul auteur de son manifeste: il a largement copié-collé des portions du manifeste d’Unabomber, dont il se réclame, et de dizaines d’autres auteurs, blogueurs, etc.
Et ce ne sont pas de courtes citations mais plusieurs pages qui sont intégralement reproduites. Or ces auteurs n’ont pas renoncé à leurs droits, et Breivik explique bien:
«Je n’ai demandé à aucun des autres auteurs de participer à ce projet pour des raisons pratiques et de sécurité, mais la plupart d’entre eux ont fait en sorte que leur texte soit disponible à la distribution.»
Il conclut lui-même que «les besoins de beaucoup l’emportent sur ceux de quelques-uns», sous-entendant que ses copiés-collés ne sont pas très catholiques.
Autrement dit, ces auteurs pourraient très bien vous poursuivre si vous diffusiez le manuel dans son intégralité sans leur autorisation préalable et sans l’avoir expurgé de leurs contributions (rien ne vous empêche en revanche de faire de longues citations, comme Slate.fr l’a fait ici). Vous ne pourriez même pas arguer de votre bonne foi, puisque Breivik précise ne pas avoir leur accord.
Peut-on publier un manuel de bombe?
Outre la question du droit d’auteur, diffuser le manifeste du tueur norvégien pose un autre gros problème juridique: parmi les 1.500 pages, nombreuses sont celles qui détaillent très précisément la façon de construire des bombes et autres engins explosifs.
Or en France, diffuser des procédés permettant la fabrication d’engins explosifs est puni d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende. Les peines sont alourdies lorsque la diffusion est faite par un réseau de communication électronique à destination d’un public non déterminé (=Internet).
Les personnes qui ont mis en ligne un tel document se risquent donc à des poursuites, ainsi que celles qui ont fait un lien hypertexte vers le document.
Et même faire un lien sur une version expurgée, mais qui contiendrait elle-même un lien vers l’intégralité du manifeste, est un risque à prendre, sans jurisprudence existante. Diffuser par quelque moyen que ce soit le manifeste dans son intégralité peut être puni par cette loi mais aussi par celles concernant l’incitation à la haine raciale, l’apologie de crimes, etc (de la même manière qu’on n’a pas le droit en France d’inciter au suicide).
Dans le «livre 3» du manuel (page 766), Breivik –qui a vraiment pensé à tout– tente de trouver une solution pour contourner les lois européennes sur ce sujet. Il a ainsi écrit un «legal disclaimer» concernant le livre 3 et certains chapitres du livre 2, ceux-là même qui détaillent la façon de fabriquer des bombes et de mener à bien sa quête contre l’«envahisseur musulman».
Ce disclaimer affirme que ces chapitres sont un travail de fiction incroyablement précis pour être plus crédible… et que toute information incriminante ne doit pas être vue comme un vrai plan, mais comme une liberté romanesque!
«Il n’y a donc pas de raison pour des enquêteurs policiers ou gouvernementaux ou pour des agences de renseignement de s’inquiéter du contenu de ce livre vue sa nature fictive […] Si une autorité judiciaire a des réserves quant à cette forme nouvelle et innovante d’écriture, elle peut s’adresser ou contacter l’auteur, tout éditeur ou distributeur pour partager ses inquiétudes. Des changements seront pris en considération et mis en place. Le contenu dans sa forme actuelle ne doit donc incriminer personne, que ce soit l’auteur ou n’importe quel diffuseur.»
Mais cette mention légale ne tient pas, le fait qu’un livre soit une fiction ne change rien si ladite fiction détaille comment faire une bombe. Que ce soit Harry Potter ou Breivik qui explique comment la fabriquer, un manuel pour réaliser des engins explosifs reste un manuel pour réaliser des engins explosifs.
L’explication bonus
Perd-on ses droits d’auteurs lorsqu’on est condamné? Ce n’est pas clair. Le gouvernement américain vient de vendre de nombreux objets appartenant à Unabomber, un terroriste qui a inspiré Breivik, dont ses écrits, pour dédommager les familles de ses victimes. Celui-ci a tenté de s’y opposer en poursuivant le gouvernement et arguant entre autres de son droit d’auteur –il voulait que ses écrits soient donnés gracieusement à l’université où il avait étudié–, mais il a perdu, notamment parce qu’il s’agissait de la vente d’un manuscrit physique (le gouvernement ne cherchait pas à diffuser le texte ou à obtenir les droits pour sa distribution).
Cécile Dehesdin
L’explication remercie Maître Alain Bensoussan, notamment spécialisé dans le droit de la propriété intellectuelle, qui a fondé le cabinet Alain Bensoussan, dédié au droit des technologies avancées.
*Cet article disait initialement que Breivik «les conserverait [ses droits d'auteur] s’il n’avait pas décidé lui-même d’y renoncer». En fait il les conserve de toute façon, c'est simplement qu'il décide de ne pas les faire valoir. Voir la discussion dans les commentaires pour plus de détails.
nico37- Messages : 7067
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Re: Norvège
Le carnet de bord de Anders Behring Breivik (1/2) LEMONDE.FR | 27.07.11 | 16h18 • Mis à jour le 30.07.11 | 10h27
Un homme lit un journal publiant une photo de Anders Behring Breivik.ASSOCIATED PRESS/Emilio Morenatti
"Carnet de bord des chevaliers du temple – réflexions personnelles et expériences durant les différentes phases de préparation." Après avoir consacré 1 414 pages (sur les 1 518 que compte son manifeste) à l'exposé de ses convictions politiques et personnelles, c'est par ces mots qu'Anders Behring Breivik commence le récit des événements qui vont le conduire aux deux attaques terroristes qui ont ensanglanté la Norvège vendredi 22 juillet. Un journal de bord où le Norvégien de 32 ans décrit chaque étape de son plan.
UNE MYSTÉRIEUSE RÉUNION À LONDRES
Avril/mai 2002. Anders Behring Breivik se trouve à Londres. Il assiste au meeting fondateur d'un mystérieux ordre des templiers, auprès duquel il aurait été introduit par un "héros de guerre serbe" vivant à Monrovia (Liberia). Présent à l'événement en tant que délégué norvégien, il dit recevoir la tâche de rédiger un manuel de l'organisation. Il reçoit un nom de code, Sigurd, en référence à un héros de la mythologie nordique.
C'est lors de cette réunion que le jeune Norvégien semble franchir un cap politique. "Je vais abandonner mon engagement dans le Parti du progrès [FrP, parti populiste norvégien] parce que j'ai perdu la foi dans la lutte démocratique pour sauver l'Europe de l'islamisation", indique-t-il, accusant le "régime" norvégien de favoriser l'immigration pour "importer des centaines de milliers d'électeurs".
De ce constat, il tire une conclusion lapidaire : "La lutte armée apparaît vaine à ce stade, mais c'est la seule solution." Après les attaques d'Oslo, les responsables du FrP ont rapidement pris leurs distances d'avec le terroriste, confirmant au passage qu'il avait été membre de leur parti de 1999 à 2006.
2002 - 2006. "Il m'est demandé de réunir un capital pour financer la création du manuel", écrit le Norvégien, avant de coucher ses hésitations sur le papier : "Je ne sais pas si je vais entreprendre une opération martyre parce que cela me semble trop radical." Il estime le financement nécessaire à 300 millions d'euros. L'idée est de créer une organisation paneuropéenne pour diffuser "une version légale" du texte.
Mais le jeune homme a manifestement du mal à réunir la somme. "A partir de 2005, j'ai réussi à réunir 500 000 euros, mais il me manque toujours 2,5 millions d'euros", constate-t-il, sans préciser comment il a réuni une telle somme. Il se tourne alors vers la Bourse. Sans succès. "Cela n'a pas marché. Je vais devoir retirer mon argent et passer au plan B" reconnaît-il quelques lignes plus loin.
Automne 2008. Anders Behring Breivik se rend à l'anniversaire de la petite amie d'Axel, l'un de ses amis. "Une majorité des gens à cette fête était juriste, juge ou avocat, se souvient-il. Et j'ai été frappé de voir à quel point tout le monde était incroyablement politiquement correct, comme s'ils étaient tous membres du Parti travailliste". Un constat qui l'amène à les considérer comme des "traîtres".
"Si jamais ils avaient su qu'un chevalier justicier d'une organisation liée aux mouvements de résistance norvégien et européen était parmi eux, je serais jeté dehors immédiatement" s'amuse-t-il, avant de leur donner raison : "C'est complétement normal puisque leur carrière serait terminée s'ils avaient un lien avec une telle organisation".
Ce hiatus entre ses amis et la "mission" qu'il s'est confiée, Anders Behring Breivik l'évoque avant même de commencer son récit. Il décrit sur quelques paragraphes ses amis les plus proches, et raconte, en filigrane, pourquoi il s'est progressivement coupé de la plupart de ses liens sociaux. "J'ai entamé un processus de désocialisation, écrit-t-il, pour créer une certaine distance avec mes amis et les empêcher de découvrir ce qui occupe mes journées.
CONFECTION D'UNE COUVERTURE
Automne 2009 : changement de phase. "Le manuel est terminé, et je suis en train de préparer la prochaine phase." C'est à partir de là qu'Anders Behring Breivik débute les préparatifs des attentats. Il confectionne de faux prospectus professionnels, l'un pour une entreprise minière et l'autre pour une petite ferme. "Le motif de cette décision est de créer une couverture crédible au cas où je serais arrêté pour avoir acheté des explosifs, ou des composants d'explosifs comme des engrais", explique-t-il.
Pour compléter cette couverture, il met en ligne les sites Internet correspondants, se fait de fausses cartes de visite et contacte des fournisseurs bien réels. "Si je suis arrêté dans cette phase d'acquisition, je pense qu'ils auront des difficultés à prouver que mon intention est de contribuer et de combattre dans l'actuelle guerre civile européenne", se félicite-t-il. De fait, après les attaques, les médias le présenteront comme le directeur de Geofarm, la ferme du second prospectus.
Décembre 2009. Le Norvégien entame sa collecte d'adresses email de sympathisants nationalistes à qui il enverra son manifeste. La tâche, effectuée par le biais du réseau social Facebook, l'ennuie profondément. "Ce n'est pas optimal, mais je n'ai pas de meilleur moyen de d'entrer directement en contact avec les nationalistes de tous les pays européens" explique-t-il, résigné.
"COMME UN HOMME COINCÉ SUR UN BATEAU EN FEU"
Anders Behring Breivik, l'auteur présumé de deux attaques à Oslo et Utoya.AFP/HO
Noël 2009. Entre le récit de son Noël et de ses soucis financiers, Anders Breivik revient sur l'arrestation d'une cellule néo-nazie en Suède. Pour financer leur entreprise, les membres de celle-ci avaient dérobé le panneau "Arbeit Macht Frei" qui se trouve à l'entrée d'Auschwitz. "Ils semblent utiliser la hiérarchie militaire dépassée, traditionnelle et vulnérable de la cellule, ce qui indique qu'ils sont de la vieille école et qu'ils ne sont pas liés à la résistance", se moque le Norvégien.
Janvier 2010. Le jeune Norvégien exprime pour la première fois quelques regrets. "Si je sentais que d'autres personnes pouvaient faire le travail, je ne ferais pas ce que je suis en train de faire, explique-t-il. Je ne veux pas faire ce que je fais, je préférerais fonder une famille et me concentrer à nouveau sur ma carrière." Mais il estime ne pas avoir le choix : "Je me sens comme un homme coincé sur un bateau en feu, avec nulle part où aller."
M. Behring Breivik décrit également son quotidien. "Une journée normale est employée à la collecte d'emails, à l'écriture, à partager des documents 'modérés' de mon livre sur des forums pour conseiller des camarades conservateurs", raconte-t-il. Il raconte prendre le temps de fumer, manger du chocolat et effectuer une heure de marche pour méditer et se motiver. De temps en temps, il s'offre quelques parties de World of Warcraft, son jeu vidéo préféré, qui lui sert également de couverture auprès de ses proches.
Il reconnaît se livrer au téléchargement illégal de films, séries télévisées et jeux. "Voler est mal, je le reconnais, mais une fois encore, quand vous consacrez votre vie entière à une bonne cause, vous pouvez vous permettre quelques écarts, spécialement si cela vous permet d'économiser votre argent" se justifie-t-il, avant de conclure "oui, oui, personne n'est parfait".
UN TROU DANS LA FORÊT
Février 2010. Entre autres considérations sur les jeux vidéo et sur son calendrier, il s'attarde sur un message que lui a envoyé un contact sur Facebook. Ce dernier, qui porte un t-shirt avec l'insigne SS, veut recruter des personnes pour son organisation d'extrême droite. S'il en admire l'esprit, Anders Breivik dénonce "l'amateurisme" de la démarche. "La plupart de ces gens font tellement de mal à la cause nationaliste que je me demande parfois s'ils ne sont pas payés par les marxistes culturels" regrette-t-il.
Mars 2010. La phase de collecte d'adresses mail est terminée, et Anders Breivik transforme son profil sur le réseau social, de manière à ce qu'il soit "politiquement correct". Il commence à se séparer des objets de valeur qu'il possède, comme un service de table Versace-Rosenthal pour 2 000 euros. Mais il ne se résout pas à vendre sa montre Breitling, à laquelle il attache une valeur sentimentale, et ses bouteilles de bon vin.
Juillet 2010. Le Norvégien annonce fièrement avoir créé une première cache, en enterrant dans la forêt norvégienne une valise "Pélican" (une marque qui produit des valises hermétiques et étanches) contenant des équipements de protection et des insignes de police. Après avoir erré plusieurs heures dans la forêt, il trouve l'endroit idéal. "D'après la topographie des lieux, je pouvais constater que peu de personnes étaient venus ici avant moi, explique-t-il. La forêt était très compacte, avec beaucoup de toiles d'araignées, et de nombreux insectes volants." Malgré sa peur des araignées, il commence à creuser vers 11 heures. La tâche se révèle plus ardue que prévu mais il parvient à enterrer sa valise.
EXCURSION PRAGUOISE
Août 2010. Après plusieurs jours de préparation, le jeune Norvégien se met en route pour Prague, où il compte se procurer des armes, un fusil automatique AK-47, quatre grenades à fragmentation, un pistolet Glock et des munitions. Depuis Oslo, il prend le ferry pour Kiel, en Allemagne, et roule pendant neuf heures pour gagner la capitale tchèque. Malgré ses efforts, il ne parvient pas à se procurer des armes sur le marché noir. "Les gens que j'ai approchés sont devenus très nerveux et me prenaient soit pour un flic, soit pour un fou total. LOL" s'amuse-t-il. Il finit par abandonner et se résout à faire ses achats en Norvège, de manière légale.
Septembre 2010. De retour en Norvège, Anders Breivik entame les procédures pour se procurer un fusil semi-automatique, et un pistolet. Il se montre confiant, à raison. "Je n'ai pas de passé criminel, donc il n'y a aucune raison que la police refuse ma demande" explique-t-il. La "phase armement" terminée, il se lance dans la fabrication des explosifs. Paranoïaque, il change à nouveau de disque dur, comme à chaque fin de phase.
Octobre-novembre 2010. Le terroriste fait sa première commande de composants chimiques, sur un site Internet basé en Pologne. Après l'attentat, le service de sécurité norvégien indiquera qu'Anders Breivik se trouvait sur une liste de cinquante à soixante Norvégiens dressée par Interpol, pour avoir versé 15 euros à une entreprise polonaise pour l'achat d'engrais. A ce stade, le jeune Norvégien craint d'être pris.
Mais il se rassure en se rappelant qu'il a des couvertures crédibles pour se procurer ces composants. Pour la première fois, il fixe une date pour son "opération" : l'automne 2011. Lorsqu'il ne s'occupe pas de confectionner des explosifs à partir de guides trouvés sur Internet, il consacre son temps à l'entraînement physique. Un entraînement qu'il complète en consommant des produits dopants comme les stéroïdes, et des compléments alimentaires à base de protéines. "Je m'entraîne dur pour dépasser mon poids record de 92 kg, écrit-il. Je suis actuellement à 90 kg et j'espère atteindre 95."
Il trouve également le temps de regarder la série télévisée Dexter, qui met en scène un tueur en série, et de sortir avec quelques amis. Si Anders Behring Breivik fait peu mention de sa foi chrétienne dans ce carnet de bord, chaque mention témoigne de la force de celle-ci. Comme lorsqu'il se permet quelques aventures d'un soir, et trouve le moyen de les justifier. "Baiser en dehors du mariage est après tout un petit péché comparé à toute la grâce que je vais générer avec mon opération martyre" explique-t-il. Au passage, il indique avoir provisionné 2 000 euros pour s'offrir une escort girl de luxe une semaine avant l'exécution de sa mission.
"LES COMPOSANTS DEVRAIENT ÊTRE SIMPLE À OBTENIR"
Décembre, janvier et février 2011. Il poursuit l'achat de composants chimiques, et d'armes, dont il dresse la liste exhaustive. Du 15 au 26 février, il confectionne une bande-annonce d'une douzaine de minutes pour promouvoir son manuel, une vidéo qui circulera sur Internet après les attentats.
Mars 2011 : situation financière. Après s'être finalement résolu à vendre sa montre Breitling ainsi que son stylo Montblanc en janvier, M. Behring Breivik fait les comptes. Il lui reste 3 750 euros de liquide, 3 750 sur son compte en banque, et 28 750 euros sur ses neuf cartes de crédit.
Il lui faut maintenant se procurer de grandes quantités d'engrais. Prétextant vouloir se lancer dans la culture expérimentale de betteraves à sucre, il va enregistrer son entreprise fictive comme une entreprise agricole. Il pourra alors louer une ferme, et des champs. "Ces champs me donneront un numéro d'identification agricole, numéro qui est requis pour commander de larges quantités d'engrais", explique-t-il.
"Dès que j'aurai loué la ferme, je prévois d'y déménager tous mes équipements, et de commencer à fabriquer les explosifs", dévoile-t-il. Il dresse ensuite une liste du matériel à réunir, liste qu'il précède d'une mention cynique : "Les élements qui suivent. devraient être simples à obtenir, sauf si vous vous appelez Abdullah Rachid Mohammed"
Avril 2011. Début avril, Anders Behring Breivik a trouvé la ferme où il va peaufiner les derniers détails de son plan, et fabriquer les explosifs. Avant de s'y installer, il profite de ses derniers jours à Oslo. "La dernière semaine dans la capitale, j'ai passé beaucoup de temps avec mes amis, et j'ai participé à différentes soirées, raconte-t-il. je savais que c'était la dernière occasion, avant très longtemps, de profiter de leur présence."
Norvège : le carnet de bord du tueur (2/2) LEMONDE.FR | 28.07.11 | 12h43 • Mis à jour le 30.07.11 | 10h27
La ferme que louait Anders Behring Breivik est située dans la région de Rena, à 150 km au nord d'Oslo. REUTERS/CATHAL MCNAUGHTON
"Evénements à la ferme, du 2 mai 2011 au 23 juillet 2011." Après des années de préparatifs, Anders Behring Breivik se lance dans la dernière phase de son entreprise terroriste, qui l'amènera à poser une bombe dans le centre d'Oslo et à abattre 68 jeunes militants travaillistes sur l'île d'Utoya le 22 juillet. Pour expliquer son geste, le terroriste a laissé un manifeste de 1 518 pages, où il expose ses convictions politiques sur 1 414 pages. Il raconte ensuite son cheminement personnel entre 2002 et avril 2011.
La toute dernière partie de ce récit, qui couvre donc les deux derniers mois, se veut un véritable "guide éducatif", à l'intention de ceux qui, il l'espère, marcheront sur ses traces. De fait, cette quinzaine de pages tient davantage du journal intime. Il est écrit à la première personne et raconte le quotidien d'un homme isolé dans une petite ferme de Norvège et dans le délire de son projet.
Lundi 2 mai - Jour 1. "J'ai conduit jusqu'à la ferme (2 heures / 2 heures et demi de route depuis la capitale) avec ma nouvelle Fiat doblo, et tout l'équipement et le matériel/les vêtements dont j'ai besoin." Behring Breivik a loué cette ferme, située dans la région de Rena, à 150 km au nord d'Oslo. Associée à une entreprise agricole fantoche, c'est en fait sa couverture. Pour se procurer les engrais nécessaires à la fabrication d'un engin explosif, le jeune Norvégien y cultive expérimentalement des betteraves à sucre. Bien qu'occultée par son projet terroriste, cette activité agricole reviendra de temps à autres au fil du carnet.
Mardi 3 mai - Jour 2. Anders Behring Breivik se lance dans la construction de son laboratoire, en commençant par la hotte. "C'était comme un kit Ikéa, s'amuse-t-il. Et après quelques heures, je l'avais terminée."
"L'ÉCHEC N'EST PAS UNE OPTION POUR MOI"
Vendredi 6 mai - Jour 5. L'apprenti chimiste connaît ses premières difficultés. Il ne parvient pas à synthétiser l'un des composants de sa bombe. Il se lance alors dans une recherche frénétique sur Internet. Mais il ne trouve pas de guide approprié, ni de composant alternatif. "Mon monde s'est effondré ce jour-là", écrit-il, avant de se consoler avec un dîner au restaurant et quelques épisodes de la série The Shield.
Dimanche 8 mai - Jour 7. "L'échec n'est pas une option pour moi." Malgré ses recherches infructueuses, Anders Behring Breivik ne lâche rien. Il finit par trouver une vidéo Youtube qui présente "une méthode non conventionnelle" de synthèse du composant qui lui manque.
Lundi 9 mai - Jour 8. Il teste la nouvelle méthode, avec un résultat qu'il juge "prometteur". Il décide de continuer : "Je n'avais pas d'autre choix que de prendre ce risque calculé."
Mardi 10 mai - Jour 9. Visiblement perturbé par ces quelques déconvenues, Behring Breivik ressent le "besoin urgent" de préparer un plan d'évacuation. "Que faire si la femme du propriétaire me surprend, ou un voisin, ou quelqu'un d'autre ?" s'inquiète-t-il.
"SI JE POUVAIS EMPRUNTER 3KG DE C4 À MES CHERS VOISINS"
Mercredi 11 mai - Jour 10. Sur le chemin de la ferme, Behring Breivik aperçoit une vingtaine de militaires "armés jusqu'aux dents". Une base militaire se trouve en fait juste à côté, et des manœuvres sont en cours. "C'est assez ironique d'habiter à côté de la plus grande base militaire du pays", s'amuse le jeune homme, avant de plaisanter : "Si je pouvais 'emprunter' une tasse de sucre et 3 kg de C4 (un explosif militaire) à mes chers voisins, cela m'épargnerait bien des complications."
Samedi 14 mai - Jour 13. "C'est la finale de l'Eurovision aujourd'hui." Le jeune Norvégien adore ce concours, dont il a regardé toutes les demi-finales. Au passage, il en profite pour s'en prendre au représentant norvégien, "un demandeur d'asile du Kenya, avec une chanson bongo, très représentative de l'Europe et de mon pays..."
Dimanche 15 mai - Jour 14. Nouvelle déconvenue dans le laboratoire de fortune. L'un de ses instruments ne fonctionne plus. "Putain, matériel chinois de merde, j'aurais dû dépenser plus pour une machine européenne de bonne qualité", s'énerve-t-il. Il décide d'en commander un nouveau, et de se consacrer à d'autres tâches dans l'intervalle.
"MON INSTINCT ME DISAIT QUE J'ALLAIS ÊTRE ARRÊTÉ"
Jeudi 19 mai - Jour 19. Au moment où il s'apprête à poursuivre la fabrication de sa bombe à l'extérieur du bâtiment, le jeune homme est à deux doigts de se faire surprendre par un voisin. "Alors que j'allais sortir dehors en tenue de protection, il m'a presque vu avant que je ne le vois" raconte-t-il. L'incident lui sert de leçon. Lorsqu'il travaille à l'extérieur, il le fait désormais de nuit, "pour réduire le risque de surprises indésirables". Il en profite pour disserter sur l'importance de conserver de bonnes relations avec ses voisins.
Samedi 21 mai - Jour 21. Sur le chemin du retour après quelques courses à Oslo, Anders Behring Breivik s'offre une belle frayeur. A 30 kilomètres de la ferme, il aperçoit ce qu'il juge être un véhicule de police banalisé. Puis, plus loin, un second. "J'ai eu un très mauvais pressentiment et mon instinct me disait que j'allais être arrêté. Trop de signaux d'alarme étaient allumés", écrit-il. Il arrête son véhicule à 500 mètres de la ferme, fume une cigarette, et se prépare mentalement à un comité d'accueil.
Il reprend la route et allume ses feux de brouillards, pour aveugler d'éventuels assaillants. "Je me suis arrêté à 50 mètres au nord du bâtiment principal, poursuit-il. Et j'ai été choqué à la vue de ce qui m'attendait... La porte de la grange était grande ouverte !!! Quelqu'un était là ! Ils étaient probablement en train de m'encercler en ce moment même, et de m'attendre dans le bâtiment principal."
Il cogite alors pendant vingt minutes : "Peut-être qu'ils ne sont pas là, qu'ils ont juste installé du matériel de surveillance, comme ils le font souvent ?" Il se décide finalement à aller voir et entre dans la maison. Arme au poing, il entreprend de fouiller méthodiquement les lieux, sans succès.
"La porte de la grange a probablement été ouverte par le vent", se rassure-t-il. Une fois de plus, il retient la leçon : "J'ai décidé qu'à partir de ce moment, je ne laisserai pas la paranoïa me toucher à nouveau. S'ils viennent me chercher un jour, je ne pourrai rien y faire, donc il n'est pas constructif de m'en inquiéter."
"PUTAIN, MAIS POURQUOI RIEN NE SE DÉROULE COMME PRÉVU ?"
Mardi 24 mai - Jour 23. Behring Breivik se heurte à un nouvel obstacle. L'utilisation d'haltères pour broyer l'un des composants de la bombe se révèle inefficace. Il s'enerve violemment : "Putain, pourquoi rien ne se déroule comme prévu ???? Les haltères qui m'ont coûté 750 euros me sont maintenant inutiles."
Jeudi 2 juin - Jour 32. Le passé du propriétaire des lieux, emprisonné après qu'une culture de cannabis a été découverte sur ses terres, semble se rappeller au bon souvenir d'Anders Breivik. Il surprend un homme qui se présente comme un touriste en train de photographier la ferme. "Ses gestes, et son langage corporel indiquait qu'il mentait. Mon instinct m'indiquait qu'il était un officier de police", juge-t-il. Cette rencontre inoportune l'inquiète quelque temps, mais il finit par l'oublier, estimant qu'il avait donné une bonne impression à son visiteur.
"BOOM! L'EXPLOSION EST UN SUCCÈS!!!:-)"
Samedi 11 juin - Jour 41. Un orage fait disjoncter l'installation électrique de la ferme et endommage l'ordinateur D'anders Behring Breivik. Il se met alors à prier, pour la première fois depuis longtemps. "J'ai expliqué à Dieu que s'il ne voulait pas que l'alliance marxiste-islamiste prenne le pouvoir en Europe pour anéantir complètement la chrétienté européenne dans les cent prochaines années, il devait s'assurer que les guerriers combattant pour préserver la chrétienté européenne l'emportent" écrit-il.
Lundi 13 juin - Jour 43. Ce jour-là, Anders Breivik procède à une première explosion, cruciale pour déterminer l'efficacité de son engin et la suite de son projet. "J'ai allumé la mèche, me suis mis hors de portée et j'ai attendu. C'était probablement les 10 secondes les plus longues que j'ai jamais endurées."
"BOOM! l'explosion est un succès!!!:-)". Après s'être éloigné quelques heures pour ne pas être surpris sur les lieux de l'explosion, il revient examiner le cratère. L'un des composants de la bombe n'a pas explosé, mais il estime pouvoir y remédier. "Aujourd'hui était une très bonne journée, conclut-il, parce que j'avais vraiment besoin de ce succès."
Vendredi 17 juin - Jour 47. Tous ces retards accumulés commencent à peser sur les finances du terroriste. Il ne dispose que d'une semaine pour trouver 8 550 euros et payer la location de la ferme et ses différents achats. "Il va sans dire que ce problème pouvait saboter l'opération toute entière, écrit-il. Et je devais le régler dès que possible ou elle échouerait avant même de commencer." Il retire alors un maximum d'argent avec ses différentes cartes de crédit, et négocie avec ses propriétaires pour payer son loyer en plusieurs fois.
Samedi 18 juin - Jour 48. Lorsqu'il se réveille vers 11 heures ce jour-là, une mauvaise surprise attend Behring Breivik. Tonje, la petite amie du propriétaire, lui a envoyé un SMS aux alentours de 9 h 30, indiquant qu'elle était en chemin pour récupérer des affaires dans la grange. "Elle va être là dans une demi-heure !!! Je suis foutu!, panique le jeune homme. Elle a un débarras à l'arrière de la grange, et elle devra passer devant tous mes sacs d'ANFO (mélange explosif de nitrate d'ammonium et de fuel) pour y accéder." En une demi-heure, il lui est impossible de dissimuler tout son matériel.
Il l'appelle. "Heureusement, elle n'était pas encore partie. Dieu merci", écrit-il, soulagé. Il trouve un prétexte pour décaler sa venue au lundi suivant, et consacre le reste de son week-end à camoufler son installation.
"MOURIR D'UN CANCER DANS LES DOUZE PROCHAINS MOIS"
Vendredi 24 juin - Jour 54. Behring Breivik poursuit ses expériences chimiques, et commence à en ressentir les effets. "La maison toute entière pue les produits chimiques maintenant, écrit-il. Tous ces produits chimiques ne peuvent pas être bons pour la santé... Je vais probablement mourir d'un cancer dans les douze prochains mois."
Samedi 25 juin - Jour 55. Breivik prend le temps de faire de l'exercice physique, pour la deuxième fois depuis qu'il est arrivé à la ferme. "J'ai utilisé deux sacs à dos, un devant et un derrière, avec un poids total de 27 kg, décrit-il, et j'ai rempli un récipient de 5 litres d'eau, que j'ai porté avec mon bras gauche, puis mon bras droit, partiellement tendu devant moi". Après avoir absorbé des tablettes de stéroïdes et s'être harnaché de la sorte, il effectue une marche de vingt minutes.
"POURQUOI OFFRIR LE CADEAU ULTIME DE L'AMOUR À VOTRE PEUPLE SI CHAQUE PERSONNE VOUS HAIT ?"
Mercredi 29 juin - Jour 59. Entre deux expériences chimiques, Anders Behring Breivik regarde quelques séries télévisées. Sa préférée est Spartacus - Blood & sand, qu'il juge "brillante". "Toutes les séries télévisées adhèrent à l'idéologie multiculturaliste, mais ainsi est le monde aujourd'hui" écrit-il, résigné.
Jeudi 30 juin - Jour 60. La vie à la ferme n'est pas simple tous les jours pour le jeune citadin. Après avoir trouvé un scarabée alors qu'il cherchait du chocolat dans son sac, un deuxième le surprend dans ses gants de chimiste. "Il va sans dire que j'ai eu peur, écrit-il. Après, j'ai commencé à tuer tous les petits insectes que je voyais."
La volonté de l'un de ses amis de lui rendre visite à la ferme amène le jeune Norvégien à se questionner sur l'opportunité de maintenir un lien social dans sa situation. "Je pense que j'ai été imprudent en maintenant mes liens sociaux, juge-t-il. Choisir une isolation compète et une conduite asociale, dans des moments comme celui-ci, aurait sans doute été une manière plus pragmatique d'être discret. Cependant, cela peut aussi faire échouer la mission, si vous finissez par perdre l'amour des gens que vous avez juré de protéger." Et le terroriste de s'interroger : "Pourquoi offrir le cadeau ultime de l'amour à votre peuple si chaque personne vous hait ?"
Samedi 2 juillet - Jour 62. Après avoir terminé la phase de fabrication de l'explosif et démantelé son laboratoire, Anders Breivik repère le trajet pour "les plans A et B". "Je me familiarise avec la route, et j'enregistre les destinations dans mon GPS" raconte-t-il. Le soir, il emmène sa mère dîner puis retrouve un ami : "J'ai pris un café avec Axel, en discutant politique. Oh, comme ces discussions m'ont manqué."
"UN HOMME SURHUMAIN PENDANT DEUX HEURES!<3"
Dimanche 3 juillet - Jour 63. Alors qu'il prévoyait de sortir l'équipement qu'il avait enterré un an plus tôt dans la forêt, la pluie perturbe ses plans. Il en profite pour s'accorder une journée de libre et écouter de la musique.
Il se met à disserter sur les effets des produits qu'il absorbe. Obligé de réduire la dose de stéroïdes parce qu'il commence à en manquer, il note que la baisse de testostérone induite augmente son agressivité, et se demande s'il ne peut pas utiliser ce fait à son avantage. "Il serait probablement très efficace d'utiliser cela dans des opérations militaires, spécialement si on le combine avec des stéroïdes et un mélange ECA (mélange d'éphédrine, de caféine et d'aspirine)... ! Cela vous transformerait en un homme surhumain pendant deux heures!<3."
Lundi 4 juillet - Jour 64. Après quelques heures de voiture, Breivik arrive dans la forêt où il a caché du matériel de protection. Il lui faut près de trois heures pour localiser et déterrer la valise Pélican. Le contenu est en parfait état, selon lui.
Samedi 9 juillet - Jour 69. Un van s'arrête devant la ferme, avec quatre personnes à l'intérieur. "Dieu merci, ce n'était que quatre Polonais qui cherchaient du travail, raconte Breivik avant d'ironiser : Il aurait été tentant de les embaucher pour mélanger mon ANFO...<3."
Lundi 11 juillet - Jour 71. En pleine phase finale de son projet, Anders Breivik n'oublie pas de se faire plaisir. "La bonne nourriture et les sucreries sont un aspect central du système de récompense qui me fait tenir" se justifie-t-il.
Jeudi 14 juillet - Jour 72. "Je ne me sens pas très bien aujourd'hui. Je suis affaibli, sans doute intoxiqué au diesel."
"A LA PREMIÈRE FÊTE COSTUMÉE DE CETTE AUTOMNE, JE VIENDRAIS HABILLÉ EN POLICIER"
Vendredi 15 juillet - Jour 75. Behring Breivik se rend en train à Oslo, pour récupérer la voiture qu'il a louée quelques jours plus tôt. Il s'agit probablement du Volkswagen Crafter qui sera retrouvé sur l'île d'Utoya après le massacre. Les jours suivants, le jeune Norvégien prendra soin d'effacer les autocollants du loueur sur le véhicule afin de passer inaperçu.
Lundi 18 juillet - Jour 78. Anders Breivik finalise sa bombe. "Je vais avoir moins de temps pour tenir ce carnet à jour maintenant" prévient-il. Cette nuit-là, il charge le van. "A ce stade, je devrais être rempli de crainte, mais je suis juste trop fatigué pour y penser", écrit-il.
Mercredi 20 juillet - Jour 80. Jusqu'ici plutôt loquace, Anders Breivik ne prend même plus la peine de faire des phrases complètes. Les mentions de "trajet 1" et "trajet 2" laissent penser qu'il procède à des repérages.
Jeudi 21 juillet - Jour 81. Le jeune Norvégien indique s'être rendu à Kautokeino, situé selon lui à 11 heures de route de la ferme. Mais cette ville, à l'extrême nord de la Norvège, est à 22 heures de route d'Oslo et rend l'excursion peu crédible à la veille des attentats.
Vendredi 22 juillet - Jour 82. Anders Breivik se remet à faire des phrases complètes. Il estime avoir suffisamment d'engins pour une vingtaine d'explosion, indique que le temps presse, et qu'il est à court d'argent. Puis il se perd dans des propos difficiles à comprendre, évoque l'éventualité de faire appel à des ingénieurs spécialisés dans les explosifs. S'il rate son coup, il dit vouloir faire carrière dans une firme de sécurité opérant dans les zones de conflits, afin de rembourser ses dettes.
A la lecture de ces lignes, peu d'indications filtrent sur le mode opératoire des deux attaques. Mais la phrase suivante, à la lecture de ce qui s'est passé, résonne étrangement. "A la première fête costumée de cet automne, je viendrai habillé en policier. J'arriverai avec les insignes :-) Je serai magnifique et les gens vont être très surpris." C'est avec ce costume que le terroriste trompera la vigilance des jeunes travaillistes sur l'île d'Utoya. Soixante-huit le paieront de leur vie.
Avant de clore son récit, Anders Breivik écrit un programme optimisé pour "une opération spectaculaire", comme la sienne, à destination de ceux qui voudraient suivre ses pas. "Si j'avais su ce que je sais aujourd'hui avant de commencer, j'aurais réussi à achever l'opération en 30 jours, au lieu d'utiliser presque 80 jours" estime-t-il.
Puis il signe. "Je crois que ce sera mon dernier post. On est maintenant le vendredi 22 juillet, 12 h 51. Bien à vous." La bombe explosera à 15 h 25, tuant huit personnes.
nico37- Messages : 7067
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