Parti socialiste
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PS : le spectre de l’effondrement ?
http://npa2009.org/actualite/ps-le-spectre-de-leffondrement
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Rebsamen tire sur l'ambulance
http://emploi.blog.lemonde.fr/2014/10/03/une-interview-choc-de-francois-rebsamen-depubliee/
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Le PS, dans l'entre-soi des élites libérales ...
http://npaherault.blogspot.com/2014/10/le-ps-dans-lentre-soi-des-elites.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Toujours la double morale des nababs
Valls demande d’exclure Filoche,
qui ne s’incline pas devant la mémoire de son proche ami...
“Jean-Christophe Cambadélis a évoqué en ouverture du bureau national du parti, qui se tenait mardi soir,
« des propos inqualifiables et intolérables, mettant en cause l’éthique du PS ».
Avant d’annoncer qu’il allait transmettre le cas à la haute autorité.
Cette instance, présidée par Jean-Pierre Mignard,
a été créée par la révision des statuts de 2012.
« Indépendante de la direction du parti »,
elle est chargée de « faire respecter les règles d’éthique et de droit
qui s’imposent au Parti socialiste et à ses adhérents ».
Elle peut infliger des sanctions allant du blâme à l’exclusion.”
“Haute autorité du PS ” : instance n’ayant jamais été saisie des cas DSK, Cahuzac, Thévenot…
Et Guérini est resté 2 ans au PS en étant mis en examen pour “association de malfaiteurs”,
sans saisie de la "Haute Autorité"...
Maintenant donnons la parole à l'archiviste de feu la vieille social-démocratie:
Filoche: "Je ne veux pas que la nécrologie officielle de Margerie soit une apologie"
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/ps/filoche-je-ne-veux-pas-que-la-necrologie-officielle-de-margerie-soit-une-apologie_1613941.html#YgjQ20vQ4IdoEwES.99
qui ne s’incline pas devant la mémoire de son proche ami...
“Jean-Christophe Cambadélis a évoqué en ouverture du bureau national du parti, qui se tenait mardi soir,
« des propos inqualifiables et intolérables, mettant en cause l’éthique du PS ».
Avant d’annoncer qu’il allait transmettre le cas à la haute autorité.
Cette instance, présidée par Jean-Pierre Mignard,
a été créée par la révision des statuts de 2012.
« Indépendante de la direction du parti »,
elle est chargée de « faire respecter les règles d’éthique et de droit
qui s’imposent au Parti socialiste et à ses adhérents ».
Elle peut infliger des sanctions allant du blâme à l’exclusion.”
“Haute autorité du PS ” : instance n’ayant jamais été saisie des cas DSK, Cahuzac, Thévenot…
Et Guérini est resté 2 ans au PS en étant mis en examen pour “association de malfaiteurs”,
sans saisie de la "Haute Autorité"...
Maintenant donnons la parole à l'archiviste de feu la vieille social-démocratie:
Filoche: "Je ne veux pas que la nécrologie officielle de Margerie soit une apologie"
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/ps/filoche-je-ne-veux-pas-que-la-necrologie-officielle-de-margerie-soit-une-apologie_1613941.html#YgjQ20vQ4IdoEwES.99
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Parti socialiste
TROMPERIE SUR L’ÉTIQUETTE
Valls voudrait en finir avec la « gauche passéiste » allant jusqu’à envisager que son parti change de nom.
Il retarde, cela fait un siècle, en 1914, que le PS a rompu de fait avec le socialisme ; un siècle que ses dirigeants soutiennent la bourgeoisie en la servant « loyalement », y compris dans ses choix les plus sanglants, par exemple au cours de la boucherie qu’a été la première guerre mondiale, ou encore lors des guerres coloniales ; un siècle qu’il trompe le peuple avec une étiquette frauduleuse.
Si Valls est à la recherche d’une nouvelle dénomination, suggérons lui, « Patronat solidarité », ce qui aurait le double avantage de garder le sigle PS et de mieux coller à la réalité.
Brève LO
Dinky- Messages : 400
Date d'inscription : 02/12/2013
Re: Parti socialiste
Mitterrand l'avait pourtant bien décrite en 58 comme le "Coup d'Etat permanent"...
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Parti socialiste
En 1964, plus exactement. En 1958 le PS-SFIO (dont ne faisait pas partie Mitterrand) avait fait preuve d'une capacité à la division et au zig-zag tout à fait stupéfiante, mais bien dans son caractère, et avait fini par se rallier au gouvernement De Gaulle, avec notamment la participation de Guy Mollet. Voir à ce sujet le très intéressant article "à chaud" de Pierre Frank : Les partis ouvriers français pendant la crise de mai 1958
Le 26 au soir, le groupe parlementaire socialiste vote une résolution appuyant la grève décidée par la C.G.T.
Le groupe a émis le vœu que soit favorisé au maximum le succès de la grève lancée par la C.G.T. Il souhaite au surplus que soit organisée demain à Paris une grande manifestation de masse. Le comité directeur du parti va se réunir afin de prendre une décision officielle et de prévoir les modalités.
Mais cela ne fait pas l'affaire de Guy Mollet et, plus tard, le 27, le comité directeur émet le communiqué suivant :
Le comité directeur du P.S. dément formellement l'information paraissant ce matin dans certains journaux et selon laquelle il aurait pris une décision en faveur de manifestations en accord avec le P.C. ou la C.G.T. Les militants du parti sont invités à se conformer strictement aux instructions qui ont été communiquées aux secrétaires fédéraux.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Parti socialiste
Je pense-que cette" affaire" est beaucoup moins anecdotique qu'on le croit..Dinky a écrit:TROMPERIE SUR L’ÉTIQUETTE
Valls voudrait en finir avec la « gauche passéiste » allant jusqu’à envisager que son parti change de nom.
Il retarde, cela fait un siècle, en 1914, que le PS a rompu de fait avec le socialisme ; un siècle que ses dirigeants soutiennent la bourgeoisie en la servant « loyalement », y compris dans ses choix les plus sanglants, par exemple au cours de la boucherie qu’a été la première guerre mondiale, ou encore lors des guerres coloniales ; un siècle qu’il trompe le peuple avec une étiquette frauduleuse.
Si Valls est à la recherche d’une nouvelle dénomination, suggérons lui, « Patronat solidarité », ce qui aurait le double avantage de garder le sigle PS et de mieux coller à la réalité.
Brève LO
Dans un autre commentaire, suite à un édito de mes camarades RV13, je notais(on excusera le fait de se citer)
https://forummarxiste.forum-actif.net/t3613-le-changement-de-societe-cest-par-ou
extrait avec coupure
Beaucoup de militants utilisent le terme de"trahison" alors que celui de bonimenteur, de racoleur est mieux adapté
Si on pense que Hollande a"trahi" c'est qu'on reste dans la perspective d'un possible"moindre mal".qu'il serait possible à un Pouvoir d'imposer au K..dans le cadre"institutionnel"
C'est là une idée ultra-dangereuse, antimarxiste, contre-révolutionnaire:: Cest la négation que la CRISE SYSTEMIQUE du Système impose aux possédants de mettre désormais en oeuvre des politiques de NECESSAIRES RECULS sociaux, sociétaux, humains, en un mot..!
.
C'est cette question posée avec force, à contre courant qui permet-toujours selon moi- de donner un SENS aux LUTTES SOCIALES
Contribuant à faire péter le corset que le"syndicalisme rassemblé(CGT incluse, bien entendu) etcette"gauche de gauche" , ce FDG entendent plaquer sur la classe ouvrière pour lui barrer le chemin de la Révolution.
"Réformisme" social démocratie" que nous balançons en accusation sont des termes qui n'ont plus aucun sens, puisque le K..a besoin impérieux de fermer le grenier de ne laisser aucun "grain àmoudre" et y compris de venir nous VOLER celui que nous avons arraché!
Je pense et je déveloperrai autrementquand j'aurai un peu de temps, que ce n'est pas seulement pour faire "oublier" ce que sa politique QUI N'a JAMAIS Changé(-gérant des intérêts du K) impose aujourd'hui comme violence de classe , que le PS travaille sur les nouvelles formes d'organisation politique, comme le fait l'UMP.
C'est , selon moi, une accélération pour Bipartisme àl'anglosaxonne
-UN parti"Démocrate" qui mixerait ce qui dans la mémoire ouvrière est encore ancré de repères de classe( mais y compris en enfouissant six pieds sou sterre TOUT ce qui portait représenataion (imméritée ou pas, c'est un autre débat) d'EMANCIPATION collective:
Communisme, certes, mais y compris Socialisme..
A droite, dans une concurrence pourun "leadership" d'une espèce d'Union nationale d'enfumage pour enfoncer encoreplusl'idée"qu'o atout essayé"...Juppé et une partie de l'UMP péparent selon moi un copier coller du modèle allemand de"grande coalition"
Juppé à l4Elysée, un Pascal Lamy ou autre Migaud, au gouvernement, une espèce de repoussoirFN qui les arrange, une perspective de socialisme, de Communisme encore plus extirpée du neurone collectif de la Classe ouvrière..
C'est à partir de cette réflexion, que la question rapport des MASSES à un ESPOIR (enterme de PROJET donc deLUTTES) ne peut s'affranchir de la question de la (Re) construction de la PERPECTIVE ( que j'apelle COMMUNISME) et de naissance d'ORganisations révolutionnaires(selon moi "dépassées, hors jeu, squelettiques, divisées etc)
C'est Hors sujet..
HeU..pas totalement, si?
Mais commeon dit, "j'ai dit ça, j'ai rien dit"
A.C
A.C33- Messages : 84
Date d'inscription : 18/07/2014
Re: Parti socialiste
Merci pour la correction. Et voici quelques extraitssylvestre a écrit:En 1964, plus exactement.
Il existe dans notre pays une solide permanence du bonapartisme, où se rencontrent la vocation de la grandeur nationale, tradition monarchique, et la passion de l’unité nationale, tradition jacobine.
• Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1965, p. 39
J'appelle le régime gaulliste dictature parce que, tout compte fait, c'est à cela qu'il ressemble le plus, parce que c'est vers un renforcement continu du pouvoir personnel qu'inéluctablement, il tend, parce qu'il ne dépend plus de lui de changer de cap. Je veux bien que cette dictature s’instaure en dépit de De Gaulle. Je veux bien, par complaisance, appeler ce dictateur d’un nom plus aimable : consul, podestat, roi sans couronne, sans chrême et sans ancêtres. Alors, elle m’apparaît plus redoutable encore...
Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1965, p. 39
Il y a en France des ministres. On murmure même qu'il y a encore un Premier Ministre. Mais il n'y a plus de gouvernement. Seul le président de la République ordonne et décide. Certes les ministres sont appelés rituellement à lui fournir assistance et conseils. Mais comme les chérubins de l'Ancien Testament, ils n'occupent qu'un rang modeste dans la hiérarchie des serviteurs élus et ne remplissent leur auguste office qu'après avoir attendu qu'on les sonne.
Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1993, partie 2, chap. II, p. 113
Le “secteur réservé” viole la Constitution. En interprétant abusivement l'article 15, qui fait de lui le “chef des armées” et l'article 52, qui l'autorise à négocier et à ratifier les traités, de Gaulle a fait passer sous sa seule autorité la Défense nationale et les Affaires étrangères.
Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1993, partie 2, chap. II, p. 140
Face à la loi que votent les représentants du peuple se dresse désormais le «règlement autonome» qu'édicte le gouvernement, lui-même inspiré par le chef de l’État. Deux pouvoirs légiférants coexistent. Quant au juge de leurs conflits, si quelqu'un toutefois ose en appeler devant lui d’un manquement ou d'une forfaiture, ce sera ou bien le Conseil constitutionnel, le plus domestique des corps domestiques du général de Gaulle, ou bien le peuple — saisi par référendum à l'initiative du général de Gaulle d’une ou de plusieurs questions rédigées par le général de Gaulle, au gré d’une procédure inventée par le général de Gaulle.
Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1965, p. 112-113
Une formidable valse de conseils d'administration sollicite constamment les principaux leaders du parti majoritaire. Les banques d'affaires et le gouvernement échangent et se prêtent leurs hommes. Les monopoles, grâce aux interférences technocratiques, animent une immense entreprise de corruption. Dénoncer ces pratiques expose certes à recevoir des coups. Mais décrire le processus qui commande l'évolution de la Ve République en omettant cet aspect des choses serait complicité. Le gaullisme c'est malheureusement aussi cela. L'homme qui l'incarne et qui reste étranger à ces manœuvres les supporte car son régime en vit.
Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1993, p. 150
J'aurais atteint mon but si j'ai contribué à démystifier le phénomène gaulliste en montrant comment par un extraordinaire subterfuge le nouveau pouvoir au lieu de consolider l'État le démantèle, comment au lieu de restaurer le respect de la loi il pervertit l'esprit civique, comment au lieu de confier au peuple la maîtrise de son destin il le confisque.
Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1993, partie Conclusion, p. 311
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Parti socialiste
Roseau a écrit:
C'est le brillant résumé d'une critique politique; et ce n'est pas pour rien qu'une partie significative des cadres produits par quelques décennies de décomposition du gauchisme en arrive, soit à s'exciter aigrement contre des méchants "traitres", mieux aboutis et parvenus, soit à aller régulièrement s'avachir dans une pseudo-gauche du PS en grommelant contre les meilleurs d'entre eux.
Ou est la barrière de classe qui est censée séparer ces bavards de gauche, de gauche de la gauche, de 99% ou 100% à gauche, ou de gauche "radicale" ?
Triste spectacle!
(et bientôt 17000 messages...pour ça !)
Dinky- Messages : 400
Date d'inscription : 02/12/2013
Re: Parti socialiste
Dinky a écrit:Roseau a écrit:
C'est le brillant résumé d'une critique politique; et ce n'est pas pour rien qu'une partie significative des cadres produits par quelques décennies de décomposition du gauchisme en arrive, soit à s'exciter aigrement contre des méchants "traitres", mieux aboutis et parvenus, soit à aller régulièrement s'avachir dans une pseudo-gauche du PS en grommelant contre les meilleurs d'entre eux.
Ou est la barrière de classe qui est censée séparer ces bavards de gauche, de gauche de la gauche, de 99% ou 100% à gauche, ou de gauche "radicale" ?
Triste spectacle!
(et bientôt 17000 messages...pour ça !)
Encore un qui s'attaque aux autres pour les salir et après déverser ses ordures en cherchant à salir large.
Ah les bavards de LO, c'est 150% de haine contre les révolutionnaires.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Parti socialiste
Du colonialisme au sionisme : chronique d’une continuité idéologique du parti socialiste
Saïd Bouamama, le 26 octobre 2014
« Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces (1) ». C’est par ces mots que le président socialiste François Hollande annonce son soutien au gouvernement israélien trois jours après le début de l’attaque militaire contre Gaza qui a déjà fait alors 64 morts…
Beaucoup ont été à juste titre scandalisés, d’autres également nombreux ont été naïvement surpris. Une simple lecture de l’histoire du socialisme français suffit pourtant à saisir que la continuité idéologique du parti socialiste est sans faille sur cette question : le soutien au sionisme aujourd’hui plonge ses racines dans le colonialisme qui a marqué toute l’histoire du socialisme français. Pour illustrer ce propos, analysons l’approche du colonialisme des trois principales figures théoriques du socialisme français (2).
Sur les fonts baptismaux jaurésiens
Le parti socialiste a choisi l’année 2005 pour fêter son centenaire c’est-à-dire qu’il prend comme point de départ de son histoire le congrès de fondation de la SFIO de 1905. Ce faisant, il occulte la partie antérieure de l’histoire du socialisme français. La Section Française de l’Internationale Ouvrière est en effet créée par la fusion du Parti Socialiste Français dirigé par Jean Jaurès et du Parti Socialiste de France dirigé par Jules Guesde. Les deux leaders s’opposent pendant de longues années sur la question coloniale. En prenant 1905 comme date de référence, c’est Jaurès, le partisan d’une colonisation « éclairée », qui est plébiscité et Guesde, l’anticolonialiste (3), qui est rejeté.
A la différence de Jaurès, Jules Guesde condamne en effet la colonisation comme système global de domination : « la colonisation c’est le vol, c’est le pillage, c’est le meurtre, ce sont les crimes commis contre de paisibles populations, pour les profits d’une poignée de capitalistes, avides de gains (4). »
Jaurès pour sa part ne dénonce pas la colonisation comme système. « Ces peuples sont des enfants » même s’ils sont « loin d’être sots », dit-il en 1884, à propos de peuples colonisés auxquels il convient d’apporter « quelques notions très simples de langue et d’histoire française, de commerce, de christianisme » pour que réussisse « l’œuvre difficile de conquête morale et d’assimilation (5) ».
Dix ans plus tard, lors du conflit franco-anglais de Fachoda en 1898, Jaurès défend « le droit certain de la France à s’ouvrir un débouché, de l’Afrique centrale vers le Nil (6) ».
De même, en 1903, il défend la thèse selon laquelle « l’occupation morale du Maroc par la France sera un prolongement de la généreuse politique arabe qu’il faut développer en Algérie (7) ». Trois ans avant sa mort en 1911, il continue à défendre l’idée d’un accord sur le projet colonial articulé à un désaccord sur la méthode : « La civilisation européenne se répand et doit se répandre sur le continent noir. Je n’ai jamais contesté pour ma part la nécessité, l’idéal, la beauté de cette pénétration. Nous n’avons différé et nous ne différons, au Maroc ou ailleurs, que sur les méthodes, mais je ne jette pas un regard de dédain sur l’œuvre commencée. Je ne l’enveloppe pas d’un anathème sans nuance (. »
Les thèses de Jaurès l’emportent définitivement au sein de la SFIO à partir de 1908. Les socialistes ne bougeront plus de cette position : la défense d’une colonisation « humanisée ». La même thèse coloniale reste un leitmotiv dans ce qu’ils appellent le « conflit israélo-palestinien ».
Le colonialisme culturaliste de Léon Blum
Léon Blum ne rompt pas avec l’idée de mission civilisatrice que défend Jaurès. En pleine guerre du Rif, alors que les troupes françaises sont en action contre le peuple marocain, il réaffirme à la chambre des députés la nécessité de « l’expansion de la pensée, de la civilisation française » et « le droit et même le devoir de ce qu’on appelle les races supérieures, revendiquant quelquefois pour elles un privilège quelque peu indu, d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture (9) ».
Comme Jules Ferry en 1885 (10), Léon Blum professe l’inégalité entre les peuples. Il ne s’agit certes pas pour lui d’une inégalité biologique mais d’une inégalité culturelle et de civilisation. La colonisation devient dans cette logique une œuvre d’émancipation en permettant le déclenchement de la très longue période de rattrapage du retard culturel et civilisationnel.
Dans l’approche blumiste, il n’existe aucune universalité du droit. Les droits des indigènes doivent pour lui dépendre de leur degré de civilisation. Ce qui n’est pas sans rappeler certains discours contemporains sur l’intégration des Français issus de l’immigration, sur l’incompatibilité supposée de l’Islam avec la civilisation française et sa laïcité, sur l’intégration impossible des Roms en raison de leur culture, etc.
La notion « d’indigène évolué » est logiquement le centre de l’approche de Blum. Au pouvoir lors du Front Populaire, il initie en 1937 un projet de loi dit « Blum-Viollette » accordant à 21 000 indigènes sur six millions la citoyenneté française. Devant la pression des colons, il n’est même pas discuté au parlement.
Mais la contrepartie de la sollicitude envers les « indigènes évolués » est la « fermeté » vis-à-vis de ceux qui refusent la « civilisation française » et qui s’évertuent à réclamer l’indépendance. Alors qu’elle a participé aux combats contre les ligues fascistes, l’Etoile Nord-Africaine, organisation nationaliste algérienne, est dissoute en janvier 1937 (11) et son leader Messali Hadj est emprisonné.
En mars, c’est au tour du comité d’action marocaine d’être dissous. Dans les mois qui suivent, c’est la répression sanglante contre les révoltes populaires au Maroc et en Tunisie (12).
Ici aussi, la distinction binaire entre des « bons » et des « mauvais » n’est pas sans rappeler les propos actuels des socialistes sur le « Hamas » comme étant la cause de ce qu’ils appellent « l’interruption du processus de paix ».
Le colonialisme stratégique de Guy Mollet
La SFIO revient au pouvoir en 1956 avec la présidence de Guy Mollet. Il reste dans l’histoire celui qui demande les pouvoirs spéciaux en Algérie et les obtient par 455 voix, c’est-à-dire la quasi-unanimité, y compris les voix des députés communistes. Ces pouvoirs déclenchent ce qu’André Philip a dénommé le « crime de pacification (13) » c’est-à-dire la légalisation de la répression, de la torture et d’une guerre à grande échelle contre les civils au prétexte de lutter contre les « terroristes ».
Alain Savary, qui considère Guy Mollet comme un « camarade en République », explique comme suit le raisonnement du président du conseil : « (Il) était avant tout obsédé par une idée très en honneur dans le parti (…) qu’il fallait commencer par libérer les individus avant de libérer le pays. Des hommes et des femmes ont été marqués par cet argument : ne pas libérer le pays trop tôt de crainte de les livrer aux féodaux. (14) »
En 1956, nous en sommes encore à la vieille thèse de la mission civilisatrice. Le colonisé, l’indigène, l’arabe, le musulman, etc., est perçu comme porteur de féodalité et de barbarie et il revient au colonisateur de l’éduquer et d’évaluer sa capacité à vivre libre.
Mais, à cette première causalité culturaliste commune à Jaurès et Blum, s’en ajoute désormais une seconde de nature stratégique. Dans le monde de l’après seconde guerre mondiale, Guy Mollet est hanté par la peur de la perte de l’empire colonial auquel il rattache la « grandeur française ».
Cet empire est fragilisé par le nouveau rapport de forces issu de la seconde guerre mondiale, par la victoire vietnamienne à Dien Bien Phu, par Bandung mais aussi par les velléités des Etats-Unis d’imposer leurs intérêts dans les possessions coloniales de leurs alliés. L’anticommunisme s’articulera à l’argument culturaliste pour justifier une défense « socialiste » de l’empire : les indigènes immatures pour l’indépendance sont de surcroît manipulables par les communistes de Moscou.
C’est la même image de l’indépendantiste comme ne pouvant être que « fanatique » qui conduit à considérer que « Nasser est le nouvel Hitler, Israël sa Tchécoslovaquie (15) ».
Ici aussi, comment ne pas penser aux discours socialistes sur « Israël, seule démocratie de la région », « sur l’obscurantisme du Hamas » ou encore sur « le danger iranien en Palestine ».
Nous ne pouvons pas clore ce chapitre sans rappeler ce que disait à l’époque François Mitterrand, autre figure idéologique du parti socialiste français. Alors ministre de l’intérieur, il déclara coup sur coup :
« En Algérie, la seule négociation, c’est la guerre » (5 novembre) ;
« L’Algérie, c’est la France et la France ne reconnaîtra pas chez elle d’autre autorité que la sienne » (7 novembre) (16).
Le sionisme culturaliste de Blum
La matrice idéologique du parti socialiste est ancrée dans un imaginaire colonialiste qui ne pouvait que l’orienter vers le soutien au mouvement sioniste. Ni en 1896, lorsque Théodor Herzl publie à Leipzig le texte fondateur du sionisme (17) officiel, pas plus qu’en 1897 lorsqu’il organise le congrès sioniste mondial ou en 1905, année durant laquelle le choix de la Palestine est définitivement arrêté au VIIème congrès, le sionisme ne rencontre en France plus qu’une curiosité marginale. En conséquence, on ne trouve pas chez Jaurès de point de vue sur le sionisme, à notre connaissance du moins.
Avec Léon Blum les choses sont bien différentes. Décrivant sa rencontre avec le sionisme, Léon Blum précise « dès le lendemain de la première guerre mondiale, il [Weizmann (18)] m’enrôla au service de ses desseins en s’aidant parfois de mes avis (19) ».
Dès 1919, Léon Blum joue un rôle actif dans la défense du projet sioniste en intervenant pour obtenir la levée de l’opposition française au mandat anglais sur la Palestine :
« C’est un grand orgueil et une grande satisfaction pour moi de penser que j’ai pu l’aider dans la difficile négociation dont dépendait la création du Home National juif, et qui consistait à obtenir la levée simultanée de l’opposition française contre l’attribution du mandat palestinien à la Grande-Bretagne et de l’opposition américaine contre l’attribution du mandat syrien à la France (20). »
Il participe dès sa création en 1928 au « Comité socialiste pour la Palestine ouvrière » et est désigné l’année suivante au comité élargi de « l’agence juive pour la Palestine » (21). Dans son texte, les juifs devant le problème allemand, Léon Blum s’émerveille devant les kibboutz qu’il présente comme la solution à la question juive. « Comparez les jeunes pionniers avec leurs grands-parents du ghetto et jugez à quel point on peut transformer une race humaine ! (22) » s’exclame le leader socialiste.
L’admiration est sincère et s’inscrit en continuité avec sa vision des « indigènes » et de la colonisation. Si les Palestiniens font écho dans la pensée de Blum aux indigènes arriérés, les militants sionistes construisant les kibboutz font également écho aux civilisateurs coloniaux. De même que la colonisation visait à civiliser les Africains, le sionisme visait à « transformer l’Orient en Occident (23) » pour reprendre la formule éclairante d’Edward Saïd.
Tout comme la colonisation visait à régénérer des peuples retardataires et féodaux, le sionisme a pour idée centrale « que l’Orient est dégénéré, qu’il a besoin d’être reconstruit conformément aux notions politiques de l’Occident éclairé (24) » complète Saïd.
Pour reprendre une formule de Léon Blum, Israël apparaît dans cette logique comme « le rêve transposé au niveau de la réalité historique (25) ». Une colonisation idéale en quelque sorte.
Le soutien socialiste au sionisme n’est, on le voit, le résultat d’aucun grand complot international. Il est tout simplement la continuité idéologique du colonialisme socialiste. C’est d’ailleurs la même raison qui conduit les socialistes au culturalisme intégrationniste en ce qui concerne les immigrés et leurs enfants français. Pour eux aussi, l’approche n’est pas celle du traitement égalitaire mais celle de l’intégration et de la civilisation.
Le sionisme stratégique de Guy Mollet
Le sionisme de Guy Mollet ajoute la donne stratégique à l’argumentaire culturaliste. Le soutien à Israël s’inscrit comme défense de « l’Occident » face à ses ennemis : les communistes et les luttes de libérations nationales hier, l’islam, « l’intégrisme », l’Iran, etc., aujourd’hui.
C’est cette approche stratégique qui le conduit à l’agression contre l’Egypte lors de la nationalisation du canal de Suez en 1956. Pour Guy Mollet, faire la guerre à Nasser c’était mener le même combat que celui pour le maintien du colonialisme par la guerre d’Algérie. Les Israéliens ne s’y trompent pas, comme en témoigne cette phrase cynique de Shimon Perez de retour d’une rencontre avec Guy Mollet à Matignon en vue de préparer l’agression contre l’Egypte :
« Nos liens avec la France se poursuivront aussi longtemps que seront tués des Français en Algérie et des Egyptiens sur les frontières d’Israël (26).» Ce sionisme stratégique n’est pas sans rappeler la décolonisation stratégique de l’empire français : « Lâcher l’Asie pour garder l’Afrique », puis « lâcher l’Afrique subsaharienne pour garder le Maghreb », puis « lâcher la Tunisie et le Maroc » pour garder l’Algérie » et enfin « lâcher l’Algérie et garder le Sahara » (27).
Le camouflet reçu à Suez ne change pas la préoccupation stratégique centrale de Guy Mollet. Au contraire, elle le conduit pour « assurer la défense d’Israël » non seulement à lui livrer massivement des armes mais aussi à lui donner accès à la technologie permettant de produire l’arme nucléaire. La technologie française permettant la production de l’arme nucléaire n’est pas encore totalement au point mais la France sait désormais produire des réacteurs. Guy Mollet va «aider Israël en septembre 1956 à la construction dans le désert du Néguev d’un « réacteur de « recherche », le « EL-102 », connu sous le nom de Dimona et destiné à produire du plutonium (28) », rappelle le chercheur Ben Kramer.
Plus de dix ans après Suez, au moment de la guerre dite « des six jours », le discours et l’analyse de Guy Mollet sont les mêmes et ce dernier continue à « dénoncer Nasser [qui] a employé les mêmes procédés qu’Hitler (29) ». On le retrouve logiquement dans le conseil de parrainage du « Comité pour le droit d’Israël à l’existence » au côté de Gaston Monnerville, Gaston Deferre, François Mitterrand.
En 1956 comme en 1967 et comme aujourd’hui, le sionisme stratégique socialiste justifie l’idée d’une guerre préventive basée sur le droit de légitime défense d’Israël.
Il est vrai que Guy Mollet connaît bien la logique de « légitime défense » au nom de laquelle 60 résistants algériens furent guillotinés alors qu’il était président du conseil.
La construction d’un amalgame entre antisémitisme et antisionisme
L’héritage sioniste du parti socialiste n’est pas une réalité inerte et atemporelle. Il évolue et s’adapte aux besoins idéologiques d’Israël. Or l’État sioniste est confronté à une réalité nouvelle : celle du développement de la solidarité avec le peuple palestinien. En particulier depuis les intifada, cette solidarité s’est massifiée lors des agressions militaires israéliennes.
Même si le mouvement de solidarité ne prend cette forme massive que de manière épisodique, elle est perçue comme dangereuse par l’état israélien et ses soutiens occidentaux. De même, le mouvement BDS Boycott-Désinvestissement-Sanctions est une forme d’action qui n’est pas sans inquiéter par les conséquences économiques qu’il peut entraîner si son développement devenait massif.
Ces nouvelles réalités suscitent l’émergence de nouvelles thèses idéologiques dont la principale depuis une décennie est la construction médiatique et politique d’un amalgame entre l’antisémitisme et l’antisionisme.
Le parti socialiste est aux premières lignes de la construction de cet amalgame. En témoigne par exemple le communiqué du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France daté du 30 janvier 2012 relatant la rencontre avec François Hollande du 25 janvier dans lequel « le candidat socialiste a assuré le CRIF de son engagement de fermeté contre les actes antisémites et antisionistes (30) ».
De même, Manuel Valls dénonce un « nouvel antisémitisme qui se cache derrière un antisionisme de façade. Un antisionisme qui n’est d’ailleurs pas moins contestable (31) ».
On ne compte plus non plus les élus socialistes condamnant les « slogans antisémites » dans les manifestations en désignant ainsi les slogans antisionistes.
Il convient ici de rappeler quelques fondamentaux sur la manière dont Théodor Herzl, fondateur du sionisme officiel, aborde la question de l’antisémitisme. Le projet sioniste s’argumente dans son analyse comme une réponse à l’antisémitisme européen.
Pour Herzl, le sionisme est la seule réponse solide à l’antisémitisme. Dans son journal intime, il considère même l’antisémitisme comme un allié objectif du sionisme : « les antisémites deviendront nos amis les plus loyaux et les nations antisémites nos alliées (32). »
Le raisonnement est logique. L’antisémitisme par sa violence pousse les citoyens de confession juive à chercher dans un ailleurs la solution à leurs difficultés. De même qu’il existe des sionistes antisémites, il existe des antisionistes qui ne sont pas antisémites. L’existence d’antisémites sionistes n’est pas nouvelle.
La figure d’Edouard Drumont nous le rappelle. L’auteur de la France Juive propose tout simplement de « les renvoyer tous en Palestine (33) ». Ayant pris connaissance de la naissance du mouvement sioniste, il précise sa pensée : « Le Juif qui aspire à se constituer une patrie est digne d’estime … Le Juif qui veut avoir un drapeau est un brave Juif … Avoir une patrie, n’est-ce pas le plus impérieux de tous les devoirs ? La France aux Français ! La Palestine aux Juifs (34). »
La diffusion de l’amalgame entre antisionisme et antisémitisme se réalise au début de la décennie 2000 par la publication du livre de Pierre-André-Taguieff, La nouvelle judéophobie. Selon lui « l’emploi euphémisé d’ « antisionisme » implique la substitution de cette expression à cette autre qui, trop explicite ou « directe », serait disqualifiante : antisémitisme (35) ».
La dénonciation des crimes israéliens ne serait rien d’autre que la réactivation des vieux mythes antisémites : « Dans la propagande « antisioniste », le peuple palestinien est transfiguré en peuple de « héros » et de « martyrs », jusqu’à être christifié en peuple d’enfants martyrs ce qui réactive le vieil imaginaire antijuif du meurtre rituel. (36) »
Toute critique d’Israël est dans cette analyse inévitablement antisémite. De surcroît, cette nouvelle judéophobie serait le fait des musulmans. D’où une conclusion limpide et sans ambiguïté politique : « Le propalestinisme est assurément le principal vecteur de la nouvelle haine des Juifs à laquelle on donne souvent le nom d’« antisionisme (37) ». »
C’est à cette source que le parti socialiste emprunte son amalgame entre l’antisémitisme et l’antisionisme. La ficelle est bien grosse puisqu’elle consiste à amalgamer le soi-disant « antisionisme » d’un Alain Soral (qui préfère se dénommer lui-même judéophobe ou judéocritique) ayant pour but d’instrumentaliser à ses propres fins commerciales et politiques la colère contre les crimes d’Israël, et le mouvement antisioniste analysant l’état d’Israël comme un état colonial et la lutte du peuple palestinien comme une lutte anticoloniale. Comme le parti socialiste, Alain Soral amalgame antisionisme et antisémitisme.
L’héritage sioniste n’est pas seulement ancien mais aussi ancré dans l’identité colonialiste du socialisme français, elle-même issue de la conviction d’une supériorité culturelle des civilisations européennes sur les autres. Cela ne signifie pas que tous les membres ou électeurs du parti socialiste soient automatiquement sionistes. En revanche, sous-estimer que l’appareil du parti socialiste fonctionne comme un système sélectionnant son élite à partir d’une série de constantes idéologiques, parmi lesquelles se trouve le soutien au sionisme, revient à faire preuve d’une grande naïveté.
Notes
1) Communiqué de presse de l’Elysée du 10 juillet 2014.
2) Nous choisissons volontairement de na pas faire référence aux socialistes « de droite » qui n’ont cessés de développer des positions ultracolonialistes et racistes sans jamais être exclus du parti.
3) Jules Guesde condamne les expéditions du Tonkin, de Madagascar et du Soudan. Il faut cependant souligner l’abandon de ces positions anticolonialistes conséquentes à partir de 1912, date à laquelle, il soutient la proposition du député Lucien Deslinières de concessions pour une « colonisation socialiste » du Maroc
4) Cité dans Démocratie Nouvelle, n° Spécial, l’Afrique noire vous parle, 1958, p.
5) Jean Jaurès, conférence pour l’Alliance française à Albi, 1884, Œuvres de Jean Jaurès, tome 1, Fayard, Paris, 2009, p. 443.
6) Jean Jaurès, Fachoda et la paix du monde, Œuvres de Jean Jaurès, tome 7, volume 2, Fayard, Paris, 2011, p. 140.
7) Jean Jaurès, La France et le Maroc, Œuvres de Jean Jaurès, volume 2, Rieder, Paris, 1931, p. 47.
Jean Jaurès, Discours à la chambre des députés du 6 avril 1911, Œuvres de Jean Jaurès, tome 17, Fayard, Paris, 2014.
9) Léon Blum, débat sur le budget des colonies à la chambre du 9 juillet 1925, Débats parlementaires, Assemblée, Session Ordinaire (30 juin-12 juillet 1925), paru J.O. p. 848.
10) Gilles Manceron, Le tournant colonial de la République, Jules Ferry contre Georges Clémenceau et autres affrontements parlementaires sur la conquête coloniale, La Découverte, Paris, 2007, p. 60.
11) Conf : Daniel Guérin, Ci-git le colonialisme, Mouton, Paris, 1973.
12) Léon Blum n’est plus alors président du conseil mais reste néanmoins vice-président.
13) André Philip, Le socialisme trahi, Plon, Paris, 1957, p. 165.
14) Alain Savary, Un camarade en République, Presses Universitaires de Lille, 1987, pp. 523.
15) Guy Mollet, Interview à la télévision française sur la crise de Suez, 12 novembre 1956, archives INA, http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu00059/interview-de-guy-mollet-3-la-crise-de-suez.html
16) André Mandouze, Un chrétien dans son siècle, de résistance en résistances, Karthala, Paris, 2007,p. 120
17) Théodor Herzl, L’Etat des juifs, essai d’une solution moderne de la question juive, La Découverte, Paris, 2008.
18) Chaim Weizmann est un des fondateurs du mouvement sioniste au côté de Herzl. Il devient le premier président de la république de l’Etat d’Israël.
19) Léon Blum, Hommage à Weizmann, L’œuvres, tome 7, Albin Michel, Paris, 1963, p. 442.
20) Ibid, p. 442.
21) Michel Dreyfus, L’antisémitisme à gauche, Histoire d’un paradoxe de 1830 à nos jours, La Découverte, Paris, 2009.
22) Léon Blum, Les juifs devant le problème allemand, L’œuvres, tome 7, op.cit., 311.
23) Edward Saïd, La question de Palestine, Sindbad, Paris, 2010, p. 133.
24) Ibid, p. 133.
25) Léon Blum, Hommage à Weizmann, cit., p. 442.
26) Shimon Perez, cité dans Michael Bar-Zohar, Shimon Peres et l’histoire secrète d’Israël, Odile Jacob, Paris, 2007,p. 109.
27) Voir sur cet aspect mon livre, Figures de la révolution Africaine, de Kenyatta à Sankara, La Découverte, Paris,
28) Ben Kramer, Le nucléaire dans tous ses états, Les enjeux nucléaires de la mondialisation, Alias, paris, 2002, p. 42.
29) Le Monde, 1er juillet 1967.
30) Communiqué du CRIF du 30 janvier 2012, consultable sur le site du CRIF, http://www.crif.org/fr/lecrifenaction/fran%C3%A7ois-hollande-re%C3%A7oit-le-crif.
31) Entretien à Information Juive, octobre 2012, consultable sur le site du consistoire de Paris Ile-de-France, http://www.consistoire.org/communiques/129.manuel-valls–la-france-a-une-part-juive-incontestable
32) Théodor Herzl, Journal intime cité par Orden Medick, responsable du bloc de la paix, quelle stratégie contre l’antisémitisme ?, dans le Nouvel Observateur du 2-8 septembre 2004.
33) Edouard Drumont, Le testament d’un antisémite, Dentu, Paris, 1891, p. 45.
34) Edouard Drumont, Le peuple juif, Librairie antisémite, Paris, 1900, p. 37 et 43.
35) Pierre André Taguieff, La nouvelle judéophobie, Milles et une nuit, Paris, 2002, p. 42.
36) Pierre André Taguieff, La Judéophobie des Modernes : des lumières au jihad mondial, Odile Jacob, Paris, 2008, p. 295.
37) Pierre André Taguieff, Réflexion sur la judéophobie contemporaine-Antisionisme, propalestinisme et endoctrinement islamiste, Études du CRIF, Hors-série anniversaire des 70 ans du CRIF.
Source : Investig’Action
http://bouamamas.wordpress.com/2014/10/26/du-colonialisme-au-sionisme-chronique-dune-continuite-ideologique-du-parti-socialiste/
Saïd Bouamama, le 26 octobre 2014
« Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces (1) ». C’est par ces mots que le président socialiste François Hollande annonce son soutien au gouvernement israélien trois jours après le début de l’attaque militaire contre Gaza qui a déjà fait alors 64 morts…
Beaucoup ont été à juste titre scandalisés, d’autres également nombreux ont été naïvement surpris. Une simple lecture de l’histoire du socialisme français suffit pourtant à saisir que la continuité idéologique du parti socialiste est sans faille sur cette question : le soutien au sionisme aujourd’hui plonge ses racines dans le colonialisme qui a marqué toute l’histoire du socialisme français. Pour illustrer ce propos, analysons l’approche du colonialisme des trois principales figures théoriques du socialisme français (2).
Sur les fonts baptismaux jaurésiens
Le parti socialiste a choisi l’année 2005 pour fêter son centenaire c’est-à-dire qu’il prend comme point de départ de son histoire le congrès de fondation de la SFIO de 1905. Ce faisant, il occulte la partie antérieure de l’histoire du socialisme français. La Section Française de l’Internationale Ouvrière est en effet créée par la fusion du Parti Socialiste Français dirigé par Jean Jaurès et du Parti Socialiste de France dirigé par Jules Guesde. Les deux leaders s’opposent pendant de longues années sur la question coloniale. En prenant 1905 comme date de référence, c’est Jaurès, le partisan d’une colonisation « éclairée », qui est plébiscité et Guesde, l’anticolonialiste (3), qui est rejeté.
A la différence de Jaurès, Jules Guesde condamne en effet la colonisation comme système global de domination : « la colonisation c’est le vol, c’est le pillage, c’est le meurtre, ce sont les crimes commis contre de paisibles populations, pour les profits d’une poignée de capitalistes, avides de gains (4). »
Jaurès pour sa part ne dénonce pas la colonisation comme système. « Ces peuples sont des enfants » même s’ils sont « loin d’être sots », dit-il en 1884, à propos de peuples colonisés auxquels il convient d’apporter « quelques notions très simples de langue et d’histoire française, de commerce, de christianisme » pour que réussisse « l’œuvre difficile de conquête morale et d’assimilation (5) ».
Dix ans plus tard, lors du conflit franco-anglais de Fachoda en 1898, Jaurès défend « le droit certain de la France à s’ouvrir un débouché, de l’Afrique centrale vers le Nil (6) ».
De même, en 1903, il défend la thèse selon laquelle « l’occupation morale du Maroc par la France sera un prolongement de la généreuse politique arabe qu’il faut développer en Algérie (7) ». Trois ans avant sa mort en 1911, il continue à défendre l’idée d’un accord sur le projet colonial articulé à un désaccord sur la méthode : « La civilisation européenne se répand et doit se répandre sur le continent noir. Je n’ai jamais contesté pour ma part la nécessité, l’idéal, la beauté de cette pénétration. Nous n’avons différé et nous ne différons, au Maroc ou ailleurs, que sur les méthodes, mais je ne jette pas un regard de dédain sur l’œuvre commencée. Je ne l’enveloppe pas d’un anathème sans nuance (. »
Les thèses de Jaurès l’emportent définitivement au sein de la SFIO à partir de 1908. Les socialistes ne bougeront plus de cette position : la défense d’une colonisation « humanisée ». La même thèse coloniale reste un leitmotiv dans ce qu’ils appellent le « conflit israélo-palestinien ».
Le colonialisme culturaliste de Léon Blum
Léon Blum ne rompt pas avec l’idée de mission civilisatrice que défend Jaurès. En pleine guerre du Rif, alors que les troupes françaises sont en action contre le peuple marocain, il réaffirme à la chambre des députés la nécessité de « l’expansion de la pensée, de la civilisation française » et « le droit et même le devoir de ce qu’on appelle les races supérieures, revendiquant quelquefois pour elles un privilège quelque peu indu, d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture (9) ».
Comme Jules Ferry en 1885 (10), Léon Blum professe l’inégalité entre les peuples. Il ne s’agit certes pas pour lui d’une inégalité biologique mais d’une inégalité culturelle et de civilisation. La colonisation devient dans cette logique une œuvre d’émancipation en permettant le déclenchement de la très longue période de rattrapage du retard culturel et civilisationnel.
Dans l’approche blumiste, il n’existe aucune universalité du droit. Les droits des indigènes doivent pour lui dépendre de leur degré de civilisation. Ce qui n’est pas sans rappeler certains discours contemporains sur l’intégration des Français issus de l’immigration, sur l’incompatibilité supposée de l’Islam avec la civilisation française et sa laïcité, sur l’intégration impossible des Roms en raison de leur culture, etc.
La notion « d’indigène évolué » est logiquement le centre de l’approche de Blum. Au pouvoir lors du Front Populaire, il initie en 1937 un projet de loi dit « Blum-Viollette » accordant à 21 000 indigènes sur six millions la citoyenneté française. Devant la pression des colons, il n’est même pas discuté au parlement.
Mais la contrepartie de la sollicitude envers les « indigènes évolués » est la « fermeté » vis-à-vis de ceux qui refusent la « civilisation française » et qui s’évertuent à réclamer l’indépendance. Alors qu’elle a participé aux combats contre les ligues fascistes, l’Etoile Nord-Africaine, organisation nationaliste algérienne, est dissoute en janvier 1937 (11) et son leader Messali Hadj est emprisonné.
En mars, c’est au tour du comité d’action marocaine d’être dissous. Dans les mois qui suivent, c’est la répression sanglante contre les révoltes populaires au Maroc et en Tunisie (12).
Ici aussi, la distinction binaire entre des « bons » et des « mauvais » n’est pas sans rappeler les propos actuels des socialistes sur le « Hamas » comme étant la cause de ce qu’ils appellent « l’interruption du processus de paix ».
Le colonialisme stratégique de Guy Mollet
La SFIO revient au pouvoir en 1956 avec la présidence de Guy Mollet. Il reste dans l’histoire celui qui demande les pouvoirs spéciaux en Algérie et les obtient par 455 voix, c’est-à-dire la quasi-unanimité, y compris les voix des députés communistes. Ces pouvoirs déclenchent ce qu’André Philip a dénommé le « crime de pacification (13) » c’est-à-dire la légalisation de la répression, de la torture et d’une guerre à grande échelle contre les civils au prétexte de lutter contre les « terroristes ».
Alain Savary, qui considère Guy Mollet comme un « camarade en République », explique comme suit le raisonnement du président du conseil : « (Il) était avant tout obsédé par une idée très en honneur dans le parti (…) qu’il fallait commencer par libérer les individus avant de libérer le pays. Des hommes et des femmes ont été marqués par cet argument : ne pas libérer le pays trop tôt de crainte de les livrer aux féodaux. (14) »
En 1956, nous en sommes encore à la vieille thèse de la mission civilisatrice. Le colonisé, l’indigène, l’arabe, le musulman, etc., est perçu comme porteur de féodalité et de barbarie et il revient au colonisateur de l’éduquer et d’évaluer sa capacité à vivre libre.
Mais, à cette première causalité culturaliste commune à Jaurès et Blum, s’en ajoute désormais une seconde de nature stratégique. Dans le monde de l’après seconde guerre mondiale, Guy Mollet est hanté par la peur de la perte de l’empire colonial auquel il rattache la « grandeur française ».
Cet empire est fragilisé par le nouveau rapport de forces issu de la seconde guerre mondiale, par la victoire vietnamienne à Dien Bien Phu, par Bandung mais aussi par les velléités des Etats-Unis d’imposer leurs intérêts dans les possessions coloniales de leurs alliés. L’anticommunisme s’articulera à l’argument culturaliste pour justifier une défense « socialiste » de l’empire : les indigènes immatures pour l’indépendance sont de surcroît manipulables par les communistes de Moscou.
C’est la même image de l’indépendantiste comme ne pouvant être que « fanatique » qui conduit à considérer que « Nasser est le nouvel Hitler, Israël sa Tchécoslovaquie (15) ».
Ici aussi, comment ne pas penser aux discours socialistes sur « Israël, seule démocratie de la région », « sur l’obscurantisme du Hamas » ou encore sur « le danger iranien en Palestine ».
Nous ne pouvons pas clore ce chapitre sans rappeler ce que disait à l’époque François Mitterrand, autre figure idéologique du parti socialiste français. Alors ministre de l’intérieur, il déclara coup sur coup :
« En Algérie, la seule négociation, c’est la guerre » (5 novembre) ;
« L’Algérie, c’est la France et la France ne reconnaîtra pas chez elle d’autre autorité que la sienne » (7 novembre) (16).
Le sionisme culturaliste de Blum
La matrice idéologique du parti socialiste est ancrée dans un imaginaire colonialiste qui ne pouvait que l’orienter vers le soutien au mouvement sioniste. Ni en 1896, lorsque Théodor Herzl publie à Leipzig le texte fondateur du sionisme (17) officiel, pas plus qu’en 1897 lorsqu’il organise le congrès sioniste mondial ou en 1905, année durant laquelle le choix de la Palestine est définitivement arrêté au VIIème congrès, le sionisme ne rencontre en France plus qu’une curiosité marginale. En conséquence, on ne trouve pas chez Jaurès de point de vue sur le sionisme, à notre connaissance du moins.
Avec Léon Blum les choses sont bien différentes. Décrivant sa rencontre avec le sionisme, Léon Blum précise « dès le lendemain de la première guerre mondiale, il [Weizmann (18)] m’enrôla au service de ses desseins en s’aidant parfois de mes avis (19) ».
Dès 1919, Léon Blum joue un rôle actif dans la défense du projet sioniste en intervenant pour obtenir la levée de l’opposition française au mandat anglais sur la Palestine :
« C’est un grand orgueil et une grande satisfaction pour moi de penser que j’ai pu l’aider dans la difficile négociation dont dépendait la création du Home National juif, et qui consistait à obtenir la levée simultanée de l’opposition française contre l’attribution du mandat palestinien à la Grande-Bretagne et de l’opposition américaine contre l’attribution du mandat syrien à la France (20). »
Il participe dès sa création en 1928 au « Comité socialiste pour la Palestine ouvrière » et est désigné l’année suivante au comité élargi de « l’agence juive pour la Palestine » (21). Dans son texte, les juifs devant le problème allemand, Léon Blum s’émerveille devant les kibboutz qu’il présente comme la solution à la question juive. « Comparez les jeunes pionniers avec leurs grands-parents du ghetto et jugez à quel point on peut transformer une race humaine ! (22) » s’exclame le leader socialiste.
L’admiration est sincère et s’inscrit en continuité avec sa vision des « indigènes » et de la colonisation. Si les Palestiniens font écho dans la pensée de Blum aux indigènes arriérés, les militants sionistes construisant les kibboutz font également écho aux civilisateurs coloniaux. De même que la colonisation visait à civiliser les Africains, le sionisme visait à « transformer l’Orient en Occident (23) » pour reprendre la formule éclairante d’Edward Saïd.
Tout comme la colonisation visait à régénérer des peuples retardataires et féodaux, le sionisme a pour idée centrale « que l’Orient est dégénéré, qu’il a besoin d’être reconstruit conformément aux notions politiques de l’Occident éclairé (24) » complète Saïd.
Pour reprendre une formule de Léon Blum, Israël apparaît dans cette logique comme « le rêve transposé au niveau de la réalité historique (25) ». Une colonisation idéale en quelque sorte.
Le soutien socialiste au sionisme n’est, on le voit, le résultat d’aucun grand complot international. Il est tout simplement la continuité idéologique du colonialisme socialiste. C’est d’ailleurs la même raison qui conduit les socialistes au culturalisme intégrationniste en ce qui concerne les immigrés et leurs enfants français. Pour eux aussi, l’approche n’est pas celle du traitement égalitaire mais celle de l’intégration et de la civilisation.
Le sionisme stratégique de Guy Mollet
Le sionisme de Guy Mollet ajoute la donne stratégique à l’argumentaire culturaliste. Le soutien à Israël s’inscrit comme défense de « l’Occident » face à ses ennemis : les communistes et les luttes de libérations nationales hier, l’islam, « l’intégrisme », l’Iran, etc., aujourd’hui.
C’est cette approche stratégique qui le conduit à l’agression contre l’Egypte lors de la nationalisation du canal de Suez en 1956. Pour Guy Mollet, faire la guerre à Nasser c’était mener le même combat que celui pour le maintien du colonialisme par la guerre d’Algérie. Les Israéliens ne s’y trompent pas, comme en témoigne cette phrase cynique de Shimon Perez de retour d’une rencontre avec Guy Mollet à Matignon en vue de préparer l’agression contre l’Egypte :
« Nos liens avec la France se poursuivront aussi longtemps que seront tués des Français en Algérie et des Egyptiens sur les frontières d’Israël (26).» Ce sionisme stratégique n’est pas sans rappeler la décolonisation stratégique de l’empire français : « Lâcher l’Asie pour garder l’Afrique », puis « lâcher l’Afrique subsaharienne pour garder le Maghreb », puis « lâcher la Tunisie et le Maroc » pour garder l’Algérie » et enfin « lâcher l’Algérie et garder le Sahara » (27).
Le camouflet reçu à Suez ne change pas la préoccupation stratégique centrale de Guy Mollet. Au contraire, elle le conduit pour « assurer la défense d’Israël » non seulement à lui livrer massivement des armes mais aussi à lui donner accès à la technologie permettant de produire l’arme nucléaire. La technologie française permettant la production de l’arme nucléaire n’est pas encore totalement au point mais la France sait désormais produire des réacteurs. Guy Mollet va «aider Israël en septembre 1956 à la construction dans le désert du Néguev d’un « réacteur de « recherche », le « EL-102 », connu sous le nom de Dimona et destiné à produire du plutonium (28) », rappelle le chercheur Ben Kramer.
Plus de dix ans après Suez, au moment de la guerre dite « des six jours », le discours et l’analyse de Guy Mollet sont les mêmes et ce dernier continue à « dénoncer Nasser [qui] a employé les mêmes procédés qu’Hitler (29) ». On le retrouve logiquement dans le conseil de parrainage du « Comité pour le droit d’Israël à l’existence » au côté de Gaston Monnerville, Gaston Deferre, François Mitterrand.
En 1956 comme en 1967 et comme aujourd’hui, le sionisme stratégique socialiste justifie l’idée d’une guerre préventive basée sur le droit de légitime défense d’Israël.
Il est vrai que Guy Mollet connaît bien la logique de « légitime défense » au nom de laquelle 60 résistants algériens furent guillotinés alors qu’il était président du conseil.
La construction d’un amalgame entre antisémitisme et antisionisme
L’héritage sioniste du parti socialiste n’est pas une réalité inerte et atemporelle. Il évolue et s’adapte aux besoins idéologiques d’Israël. Or l’État sioniste est confronté à une réalité nouvelle : celle du développement de la solidarité avec le peuple palestinien. En particulier depuis les intifada, cette solidarité s’est massifiée lors des agressions militaires israéliennes.
Même si le mouvement de solidarité ne prend cette forme massive que de manière épisodique, elle est perçue comme dangereuse par l’état israélien et ses soutiens occidentaux. De même, le mouvement BDS Boycott-Désinvestissement-Sanctions est une forme d’action qui n’est pas sans inquiéter par les conséquences économiques qu’il peut entraîner si son développement devenait massif.
Ces nouvelles réalités suscitent l’émergence de nouvelles thèses idéologiques dont la principale depuis une décennie est la construction médiatique et politique d’un amalgame entre l’antisémitisme et l’antisionisme.
Le parti socialiste est aux premières lignes de la construction de cet amalgame. En témoigne par exemple le communiqué du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France daté du 30 janvier 2012 relatant la rencontre avec François Hollande du 25 janvier dans lequel « le candidat socialiste a assuré le CRIF de son engagement de fermeté contre les actes antisémites et antisionistes (30) ».
De même, Manuel Valls dénonce un « nouvel antisémitisme qui se cache derrière un antisionisme de façade. Un antisionisme qui n’est d’ailleurs pas moins contestable (31) ».
On ne compte plus non plus les élus socialistes condamnant les « slogans antisémites » dans les manifestations en désignant ainsi les slogans antisionistes.
Il convient ici de rappeler quelques fondamentaux sur la manière dont Théodor Herzl, fondateur du sionisme officiel, aborde la question de l’antisémitisme. Le projet sioniste s’argumente dans son analyse comme une réponse à l’antisémitisme européen.
Pour Herzl, le sionisme est la seule réponse solide à l’antisémitisme. Dans son journal intime, il considère même l’antisémitisme comme un allié objectif du sionisme : « les antisémites deviendront nos amis les plus loyaux et les nations antisémites nos alliées (32). »
Le raisonnement est logique. L’antisémitisme par sa violence pousse les citoyens de confession juive à chercher dans un ailleurs la solution à leurs difficultés. De même qu’il existe des sionistes antisémites, il existe des antisionistes qui ne sont pas antisémites. L’existence d’antisémites sionistes n’est pas nouvelle.
La figure d’Edouard Drumont nous le rappelle. L’auteur de la France Juive propose tout simplement de « les renvoyer tous en Palestine (33) ». Ayant pris connaissance de la naissance du mouvement sioniste, il précise sa pensée : « Le Juif qui aspire à se constituer une patrie est digne d’estime … Le Juif qui veut avoir un drapeau est un brave Juif … Avoir une patrie, n’est-ce pas le plus impérieux de tous les devoirs ? La France aux Français ! La Palestine aux Juifs (34). »
La diffusion de l’amalgame entre antisionisme et antisémitisme se réalise au début de la décennie 2000 par la publication du livre de Pierre-André-Taguieff, La nouvelle judéophobie. Selon lui « l’emploi euphémisé d’ « antisionisme » implique la substitution de cette expression à cette autre qui, trop explicite ou « directe », serait disqualifiante : antisémitisme (35) ».
La dénonciation des crimes israéliens ne serait rien d’autre que la réactivation des vieux mythes antisémites : « Dans la propagande « antisioniste », le peuple palestinien est transfiguré en peuple de « héros » et de « martyrs », jusqu’à être christifié en peuple d’enfants martyrs ce qui réactive le vieil imaginaire antijuif du meurtre rituel. (36) »
Toute critique d’Israël est dans cette analyse inévitablement antisémite. De surcroît, cette nouvelle judéophobie serait le fait des musulmans. D’où une conclusion limpide et sans ambiguïté politique : « Le propalestinisme est assurément le principal vecteur de la nouvelle haine des Juifs à laquelle on donne souvent le nom d’« antisionisme (37) ». »
C’est à cette source que le parti socialiste emprunte son amalgame entre l’antisémitisme et l’antisionisme. La ficelle est bien grosse puisqu’elle consiste à amalgamer le soi-disant « antisionisme » d’un Alain Soral (qui préfère se dénommer lui-même judéophobe ou judéocritique) ayant pour but d’instrumentaliser à ses propres fins commerciales et politiques la colère contre les crimes d’Israël, et le mouvement antisioniste analysant l’état d’Israël comme un état colonial et la lutte du peuple palestinien comme une lutte anticoloniale. Comme le parti socialiste, Alain Soral amalgame antisionisme et antisémitisme.
L’héritage sioniste n’est pas seulement ancien mais aussi ancré dans l’identité colonialiste du socialisme français, elle-même issue de la conviction d’une supériorité culturelle des civilisations européennes sur les autres. Cela ne signifie pas que tous les membres ou électeurs du parti socialiste soient automatiquement sionistes. En revanche, sous-estimer que l’appareil du parti socialiste fonctionne comme un système sélectionnant son élite à partir d’une série de constantes idéologiques, parmi lesquelles se trouve le soutien au sionisme, revient à faire preuve d’une grande naïveté.
Notes
1) Communiqué de presse de l’Elysée du 10 juillet 2014.
2) Nous choisissons volontairement de na pas faire référence aux socialistes « de droite » qui n’ont cessés de développer des positions ultracolonialistes et racistes sans jamais être exclus du parti.
3) Jules Guesde condamne les expéditions du Tonkin, de Madagascar et du Soudan. Il faut cependant souligner l’abandon de ces positions anticolonialistes conséquentes à partir de 1912, date à laquelle, il soutient la proposition du député Lucien Deslinières de concessions pour une « colonisation socialiste » du Maroc
4) Cité dans Démocratie Nouvelle, n° Spécial, l’Afrique noire vous parle, 1958, p.
5) Jean Jaurès, conférence pour l’Alliance française à Albi, 1884, Œuvres de Jean Jaurès, tome 1, Fayard, Paris, 2009, p. 443.
6) Jean Jaurès, Fachoda et la paix du monde, Œuvres de Jean Jaurès, tome 7, volume 2, Fayard, Paris, 2011, p. 140.
7) Jean Jaurès, La France et le Maroc, Œuvres de Jean Jaurès, volume 2, Rieder, Paris, 1931, p. 47.
Jean Jaurès, Discours à la chambre des députés du 6 avril 1911, Œuvres de Jean Jaurès, tome 17, Fayard, Paris, 2014.
9) Léon Blum, débat sur le budget des colonies à la chambre du 9 juillet 1925, Débats parlementaires, Assemblée, Session Ordinaire (30 juin-12 juillet 1925), paru J.O. p. 848.
10) Gilles Manceron, Le tournant colonial de la République, Jules Ferry contre Georges Clémenceau et autres affrontements parlementaires sur la conquête coloniale, La Découverte, Paris, 2007, p. 60.
11) Conf : Daniel Guérin, Ci-git le colonialisme, Mouton, Paris, 1973.
12) Léon Blum n’est plus alors président du conseil mais reste néanmoins vice-président.
13) André Philip, Le socialisme trahi, Plon, Paris, 1957, p. 165.
14) Alain Savary, Un camarade en République, Presses Universitaires de Lille, 1987, pp. 523.
15) Guy Mollet, Interview à la télévision française sur la crise de Suez, 12 novembre 1956, archives INA, http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu00059/interview-de-guy-mollet-3-la-crise-de-suez.html
16) André Mandouze, Un chrétien dans son siècle, de résistance en résistances, Karthala, Paris, 2007,p. 120
17) Théodor Herzl, L’Etat des juifs, essai d’une solution moderne de la question juive, La Découverte, Paris, 2008.
18) Chaim Weizmann est un des fondateurs du mouvement sioniste au côté de Herzl. Il devient le premier président de la république de l’Etat d’Israël.
19) Léon Blum, Hommage à Weizmann, L’œuvres, tome 7, Albin Michel, Paris, 1963, p. 442.
20) Ibid, p. 442.
21) Michel Dreyfus, L’antisémitisme à gauche, Histoire d’un paradoxe de 1830 à nos jours, La Découverte, Paris, 2009.
22) Léon Blum, Les juifs devant le problème allemand, L’œuvres, tome 7, op.cit., 311.
23) Edward Saïd, La question de Palestine, Sindbad, Paris, 2010, p. 133.
24) Ibid, p. 133.
25) Léon Blum, Hommage à Weizmann, cit., p. 442.
26) Shimon Perez, cité dans Michael Bar-Zohar, Shimon Peres et l’histoire secrète d’Israël, Odile Jacob, Paris, 2007,p. 109.
27) Voir sur cet aspect mon livre, Figures de la révolution Africaine, de Kenyatta à Sankara, La Découverte, Paris,
28) Ben Kramer, Le nucléaire dans tous ses états, Les enjeux nucléaires de la mondialisation, Alias, paris, 2002, p. 42.
29) Le Monde, 1er juillet 1967.
30) Communiqué du CRIF du 30 janvier 2012, consultable sur le site du CRIF, http://www.crif.org/fr/lecrifenaction/fran%C3%A7ois-hollande-re%C3%A7oit-le-crif.
31) Entretien à Information Juive, octobre 2012, consultable sur le site du consistoire de Paris Ile-de-France, http://www.consistoire.org/communiques/129.manuel-valls–la-france-a-une-part-juive-incontestable
32) Théodor Herzl, Journal intime cité par Orden Medick, responsable du bloc de la paix, quelle stratégie contre l’antisémitisme ?, dans le Nouvel Observateur du 2-8 septembre 2004.
33) Edouard Drumont, Le testament d’un antisémite, Dentu, Paris, 1891, p. 45.
34) Edouard Drumont, Le peuple juif, Librairie antisémite, Paris, 1900, p. 37 et 43.
35) Pierre André Taguieff, La nouvelle judéophobie, Milles et une nuit, Paris, 2002, p. 42.
36) Pierre André Taguieff, La Judéophobie des Modernes : des lumières au jihad mondial, Odile Jacob, Paris, 2008, p. 295.
37) Pierre André Taguieff, Réflexion sur la judéophobie contemporaine-Antisionisme, propalestinisme et endoctrinement islamiste, Études du CRIF, Hors-série anniversaire des 70 ans du CRIF.
Source : Investig’Action
http://bouamamas.wordpress.com/2014/10/26/du-colonialisme-au-sionisme-chronique-dune-continuite-ideologique-du-parti-socialiste/
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Parti socialiste
Mis en ligne sur ROUGE MIDI
P.S : Le changement (de nom) c’est maintenant ?
http://www.rougemidi.org/spip.php?article8708
A.C
P.S : Le changement (de nom) c’est maintenant ?
http://www.rougemidi.org/spip.php?article8708
Pas un jour sans que les médias ne nous tiennent informés des feuilletons à rebondissement touchant les « partis de gouvernement », PS ou UMP…
Doivent-ils changer de nom ?
Le journal du Dimanche y consacre deux pages..d’un creux abyssal.
Il n’est pas question pour moi de nier ce que j’éviterai de commenter ici : rivalités de personnes et de clans, ambitions personnelles afin de « maîtriser » les appareils existants, préoccupations en lien avec 2O17, etc. ..
Tout cela est abondamment abordé dans la presse et alimente un compréhensible rejet de la »classe politicienne »…
Conséquemment, c’est pain béni pour la famille LE PEN.
L’édito de ROUGE-MIDI(« Le changement de société c’est par où ? »
m’évite d’alourdir mon propos
Je m’en tiendrai donc à rajouter deux trois éléments d’Histoire pour étayer un constant qui fait consensus entre nous :
Le Capitalisme a besoin d’urgence, de revoir son logiciel de gestion des affaires pour une raison fondamentale :
Sa crise systémique ne lui permet plus de tolérer le moindre progrès humain.
Pire, il lui faut partout et à vitesse modulée selon les Etats, détricoter tout ce que ses propres besoins de possédants (pour plus de taux de profit) ET la lutte des classes (pour arracher « plus » que le capital entendait investir dans la« force de travail » …) a pu apporter comme amélioration constante du niveau de vie.Une recomposition des formes politiques s’impose au Capitalisme …
A terme, il nourrit une stratégie de survie : Obtenir , sur le plan politique, une « grande union de toutes les bonnes volontés et talents », un « consensus » à l’anglo-saxonne
Qui ne peut aboutir qu’en cassant l’"existant"pour recomposer du Bipartisme permettant les alternances sans alternatives.
Parenthèse
J’assume l’opinion que le MEDEF et sa domesticité en gouvernance, a besoin que le syndicalisme rassemblé et notamment la CGT-…donne le sentiment aux travailleurs qu’un « Tous ensemble » globalisant les exigences sociales n’est pas possible.
Le Parti Socialiste a deux fers au feu : servir GATTAZ et préserver son avenir
Le médiatique feuilleton des « couacs gouvernementaux », des frondes, des duels Valls-Aubry, des gesticulations de frondeurs .(à la fronde à boulettes de papier mâché) vise à encore plus éloigner les masses de « la politique »..
Pourtant, les faits sont têtus, comme aimait à le rappeler LENINE.
Le parti Socialiste a TOUJOURS eu la fonction à la fois de GERER les intérêts du Capital, et de maintenir la riposte de CLASSE hors de toute perspective de changement de SOCIETE.
Quand il apparait que sa compromission avec l’adversaire porte en germe un affaiblissement « tendanciel », de ce que nous avons appelé la "Social DEMOCRATIE", alors le PS.tombe à gauche.
Je m’en tiens à deux trois rappels
UN
1936 : C’est la LUTTE, les occupations, l’investissement des militants influencés par un PC6SFIC en plein essor, qui conduisent BLUM à céder ! Nos acquis de cette période ne figuraient pas dans la Charte électorale du "Rassemblement Populaire"(SFIO, radicaux, PC)
Cette explication que développera BLUM à son procès de RIOM..N’empêche pas la SFIO…en juillet 36 de mener des discussions donnant lieu à ce texte peu connu de Projet de Charte d’unité SFIO - PC
Marxist org rappelle
Il s’agit d’un texte de compromis en juillet 1936, suite aux travaux de la commission d’unification, signé du seul côté de ses représentants S.F.I.O. (Blum, Bracke, Séverac et Zyromski). J.-B. Séverac présente ce texte comme le fruit de concessions unilatérales de la SFIO, les communistes restant sur leur projet initial. La CAP de la SFIO ajourne ce texte, puis suspend définitivement les négociations avec le PCF en novembre 1937. Ce texte aura cependant servi en octobre-novembre 1936 dans les pourparlers d’unification de la SFIO avec le petit Parti d’unité prolétarienne (P.U.P.)
Ce compromis à quelques jours du pronunciamento franquiste qui conduira le PS à une »non intervention » crapuleuse , et à la « pause » de 1937…prologue d’une victoire fasciste qui, chez nous, aura eu besoin des envahiseeurs nazis, ce texte précie bien la soi disante recherche d’un acte qui aurait effacé TOURS de 1920
Le Parti Unique du Prolétariat est un parti de classe qui a pour but la conquête du pouvoir en vue de socialiser les moyens de production et d’échange, c’est-à-dire de transformer la société capitaliste en une société collectiviste ou communiste.
Vous avez bien lu..
DEUX
Quand après la guerre, la SFIO va constituer un atout dans la vassalisation de notre Pays l’impérialisme yankee,et alors que se trame l’éviction des communistes du Gouvernement, que Fo se « gave » de dollars via l’AFL-CIO et la CIA..,
……….. la SFIO..en 46, parce qu’elle porte encore la tâche indélébile de la façon dont DEUX TIERS de ses députés (issus des élections « Front POPU » ont ouvert les bras pour étreindre PETAIN …… "prend un tournant « gauchisant" et élit premier secrétaire un certain GUY MOLLET..au prétexte que..
La tentative de Léon Blum de faire adopter par le parti un « socialisme humaniste » répudiant la notion de lutte des classes est écartée par la majorité, et Daniel est remplacé par Guy Mollet au poste de secrétaire général (juillet 1946)
_ww.larousse.fr/encyclopedie/divers/SFIO/144647
TROIS
Parce que plus récent, n’insistons pas sur la façon dont la SFIO qui va voter la confiance à De Gaulle le 1er juin 1958.., l’avant-veille défilait avec ses dirigeants bras dessus bras dessous avec Thorez et Frachon au nom de la défense de la République…
QUATRE :
Cent fois rappelé aussi l’intelligence machiavélique d’une SFIO et de la FDGS.
Pour donner naissance à un Parti Socialiste (Epinay 1971) …qui ayant compris l’erreur tragique de stratégie du PCF (« programme commun, union de sommet") va retrouver une virginité incroyable….par des positionnements gauchisants inspirés par un certain Chevènement…
Relire le fameux discours Mitterrand qui promet l’exclusion à ceux qui ne se prononceraient pas pour l’abolition du Capitalisme, est toujours un « grand moment » d’analyse de ce qu’est la duplicité !
Ce rappel permet je crois de mieux comprendre le feuilleton des »couacs » des » frondes », des échanges par médias interposés entre VALLS et AUBRYLE PS sait qu’il a perdu 2017 ;
Il n’est d’ailleurs pas aux commandes pour voir renouveler son CDD de domesticité du MEDEF car la charge contre les acquis, l’aliénation atlantiste, l‘acceptation du corset MERKEL et de l’UE, implique de poursuivre et aggraver ce que Sarkozy a mis en route..
Mais le PS n’entend pas rester sur le banc des remplaçants dans le match K.vs Travail.
Gattaz, le propriétaire de l’EQUIPE aura besoin de tous les « talents »
Exister, concurrencer les Juppé et autres « rassembleurs-apaiseurs -reformeurs »..c’est avoir deux fers au feu.
AUBRY selon moi, entreprend le nécessaire mouvement qui vise à « tomber à gôôche »..
Elle serait une candidate idéale.
Pour agréger cette « gôche trahie, déçue » et encore en recherche d’un moindre mal ; d’un gilet barre balles fut-il..tricoté main….lorsque le Capital envoie des missiles de recul humain !
Puisqu’en plus, « on » nous assure que nous sommes en 1932, que Gretchen LEPEN risque prendre l’Elysée (tu parles !!) !
Rien de tel pour travailler à un « rassemblement » qui n’écarte pas au second tour des élections – sans lien avec les antagonismes de CLASSE, les tenants d’une soi-disant « opposition » à la FINANCE, ce seul adversaire qu’avait ciblé le François Hollande en campagne, que ce soit au Bourget..ou à GEMENOS devant les Fralib…
Bref, une Martine « Pasionaria », qu’escorterait cette « gauche rassemblée » dont P. Laurent nous serine qu’elle ne doit exclure personne, n’est ce pas une façon de gagner un peu de temps , si nécessaire au Capital pour aller au bout de ses projets funestes ?
Avant de passer à l’étape suivante, si l’on a éradiqué de la conscience collective des travailleurs toute idée de Changement radical, que nous appelons COMMUNISME.
C’et à dire, enfoncer l’idée (hélas en gestation)…qu’il faudrait mettre de côté des divisions dépassées et comme en Allemagne, que s’instaure une gouvernance d’ »union nationale »….
Procès d’intention, scénario de « politique fiction » ?
Peut –être
On peut même , puisque les attaques sionistes visant ROUGE MIDI ne permettent plus le commentaires, en discuter sur la page Facebook des RougesVifs...
Un qui semble bien avoir compris ce qu’on attend de lui dans cet enfumage c’est..Le PAON.
Après avoir repeint « l’entreprise » comme lieu de cohabitation non conflictuelle dans le fameux article de la" TRIBUNE"....plusieurs fois rappelé ici, voilà le jumeau de BERGER qui a lu le JDD en y voyant le début de la fin de nos souffrances dans les trois pages sponsorisant le retour de la fille DELORS
Extrait :
http://www.politis.fr/Thierry-Lepaon-CGT-se-rejouit-des,28622.html
Thierry Lepaon (CGT) se réjouit des propos de Martine Aubry
Le numéro un de la CGT, Thierry Lepaon, a affirmé dimanche que les propos de Martine Aubry critiquant la politique économique de l’exécutif faisaient « du bien », les syndicats n’étant « plus tout seuls ». « Cela fait du bien dans le paysage politique à gauche aujourd’hui, d’avoir des gens qui ont une vision de la société qui dépasse les questions budgétaires », a déclaré le secrétaire général de l’organisation syndicale dans l’émission « C politique » sur France 5, en commentant l’entretien accordé par la maire PS de Lille au Journal du Dimanche.
Les déclarations de Mme Aubry changent la donne parce qu’« on n’est plus tout seuls à le dire », a estimé le chef de file de la CGT. « Il va peut-être y avoir un débat à gauche sur comment est-ce qu’on peut réorienter ce quinquennat, la première partie ayant été dédiée aux propositions qu’a faites le Medef », a-t-il espéré, appelant le président François Hollande à être sensible « à l’opinion des gens qui ont voté pour lui », plutôt qu’au patronat.
Mais alors, c’est FOUTU , me rétorqueront des Camarades
Amis et Camarades,
L’édito de ce journal rappelle que nous voulons que les "masses fassent l’Histoire "..mais hors de sentiers les menant à la Barbarie,
… pour unir dans l’autodéfense ouvrière, populaire afin de RESISTER, et multiplier les nombres de porteurs de boussoles révolutionnaires, il y a URGENCE à faire vivre dans l’ACTION qui nourrit la REFLEXION.. "notre " Appel à (re)Construire
Alain Chancogne
A.C
Dernière édition par A.C33 le Mer 29 Oct - 11:39, édité 1 fois
A.C33- Messages : 84
Date d'inscription : 18/07/2014
Re: Parti socialiste
A.C., pourquoi écrire aussi gros ? L'emploi de caractères de cette taille fatigue la vue et rend ton texte proprement illisible.
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Re: Parti socialiste
T'as vu, j'ai modifié..grâce au bouton "editer"..Babel a écrit:A.C., pourquoi écrire aussi gros ? L'emploi de caractères de cette taille fatigue la vue et rend ton texte proprement illisible.
Je pense -et bien sûr pas en te visant- que c'est plutôt mon "caractère" qui "fatigue" les"non voyants des maneuvres socialistes...
Maintenant que mon texte est davantage"lisible" peut-être y a til des camarades qui trouveront que même mal écrite, mon opinion , peut se"discuter" ...
Car certains proches prétendent que je suis atteint d'un "antisocialisme primaire"
Alors que depuis que je milite j'ai essayé qu'il soit "supérieur" au fil des ans.
On va encore m'accuser de tout salir.!
Mais ...quand un copain relativement jeune et qui n' a pas mon passé au sein des coulisses pécéiennes, m'interroge pour savoir pourquoi tesl ou tels membrse dela SEction économique du PC (j'appelle ça la bande Boccarra et fils -Dimicoli- et le Duigou )sont chargés de"plancher" sur les propositions AUBRY...., est ce que cen'est pas un signe d'une opération visant àsauver les meubles PS, en 2017,?
Pour que la recomposition à la française(Parti DEMOCRATE avec un flanc"gôôche") ne soit pas généé par l'existence-fut elle en déclin- de tout ce qui résiste au Bipartisme en préparation.
Loin , très loin m^me de partager des points de vue du NPA et ne m'immisçant pas dans ses affaires en les commentant, j'ai trouvé hier au soir excellente la prestation d'OB face aux journalistes(comme je zappais je me demande si c'étaitLCI, lachaine parlementaire ou un autre média.)
Effectivement, m^me si on peut diverger eten débattre sur la forme demobilisation à faire vivre, les duettistes AUBRY-Valls , la comédie frondeurs , lela "retape" mélenchonienne, les petites manoeuvres politiciennes deLaurent ( "je m'oppoe"maison peut"rasembler la Gô^che"...et...pensonsaux cantonales et régionales"
.;.bref, .tout ce qui paralyse la LDC....ne peut avorter que si , TRES VITE, s'organise la RESISTANCE ...
Cela, mais je suis Hors sujet- ne se fera pas sans intégrer les enseignements contradictoires demouvements comme3I"ndignés",(Podemos au plan électoral) c'est à dire , une autonomie à labase, dfes ormes originales , de luttes autogérées, e donc, en prenant àcontre pied lesaspects "politicards" de combinaisons partisanes.
Je ne pense hélas pas qu'au PS en disant cela...
A.C
A.C33- Messages : 84
Date d'inscription : 18/07/2014
En écho, avec saveur AC
[b]Socialisme 1.0, 2.0, 3.0: la décomposition idéologique du PS
Socialisme 1.0 :
http://www.les-crises.fr/1973-francois-mitterrand-parle-du-socialisme/
Socialisme 2.0 :
http://www.les-crises.fr/valls-enterre-le-socialisme/
Socialisme 3.0 :
http://www.les-crises.fr/2017-emmanuel-macron/
Socialisme 1.0 :
http://www.les-crises.fr/1973-francois-mitterrand-parle-du-socialisme/
Socialisme 2.0 :
http://www.les-crises.fr/valls-enterre-le-socialisme/
Socialisme 3.0 :
http://www.les-crises.fr/2017-emmanuel-macron/
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Tous aux chaloupes...
http://www.leparisien.fr/politique/les-adhesions-en-chute-libre-au-ps-30-10-2014-4252855.php
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
PS : décomposition politique
http://www.npa2009.org/actualite/ps-decomposition-politique
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Parti socialiste
Appel jeune pour une mobilisation nationale le 15 novembre ! Mouvement des Jeunes Socialistes, Parti de Gauche, Jeunes Écologistes, Nouvelle Donne Campus, Ensemble secteur jeune
Alors que le pays s’enfonce de plus en plus dans le chômage et la précarité, les jeunes sont les premières victimes des politiques austéritaires menées aujourd’hui. Le gouvernement de Manuel Valls se soumet aux exigences du patronat et des libéraux européens qui détériorent notre avenir.
Le dogme de la réduction des dépenses publiques frappe de plein fouet les jeunes. Les services publics, dont les universités, sont étranglés par la réduction drastique des moyens, par conséquent, les conditions d’étude se dégradent. Récemment, le ministère a annoncé une réduction de 20% de la prochaine dotation de l’Etat aux universités soit un plan d’économie de 400 millions d’euros…
Le gouvernement semble plus attentif aux revendications du Medef qu’aux aspirations et aux besoins des jeunes. Nous souhaitons que les intérêts des jeunes priment sur les revendications du MEDEF. L’organisation patronale revendique toujours plus pour dépouiller notre génération et gonfler ses profits. Plutôt que de lutter contre la précarité, la crise du logement ou les stages sous-rémunérés, le gouvernement octroie plus de 41 milliards d’euros aux entreprises sans la moindre contrepartie en termes d’emplois ou d’investissement. L’austérité pour tous, notamment les plus jeunes, et les cadeaux pour quelques-uns est une situation qui augmente la précarité et les injustices et à laquelle nous ne pouvons nous résoudre.
Les budgets d’austérité qui visent à nous faire payer la crise sont une impasse économique et sociale partout où ils sont appliqués. Ils vont à rebours de la nécessité de transformer notre économie, seule à même de nous garantir des conditions d’existences stables. Le réchauffement climatique nous promet une multiplication des événements climatiques extrêmes (sécheresses, montée des eaux, tempêtes), une chute de la biodiversité et un coût économique et social gigantesque - des conséquences qui n’iront qu’en s’aggravant au fur et à mesure des années et de l’immobilisme des responsables politiques, des conséquences qui seront subies par notre génération et celle de nos enfants. Pire, la mobilisation légitime et nécessaire de la jeunesse contre des projets totalement irréfléchis et potentiellement dévastateurs obtient pour seule réponse la répression policière et médiatique, situation qui conduit à des catastrophes humaines telles que la mort de Rémi Fraisse tué par une grenade offensive de la gendarmerie. Nous réclamons du gouvernement qu’il condamne les violences policières et modère les agissements et l’arsenal des forces de l’ordre. Le gouvernement doit mettre fin aux interdictions de manifester pour que les mouvements sociaux soient respectés pour ce qu’ils nous disent de la société.
Nous, jeunes issus de divers mouvements, nous nous opposons au discours ambiant selon lequel il n’y aurait « pas d’alternatives ». Cette vieille rengaine ne vise en réalité qu’à maintenir les privilèges de quelques-uns au détriment de l’intérêt général. Cette politique qui tourne le dos à la transformation sociale nous choque profondément et n’est pas sans lien avec la montée de l’extrême droite. Ces derniers mois, les mobilisations se sont multipliées : cheminots, paysans, intermittents et lycéens. Dans les universités, étudiants et personnels s’organisent pour dénoncer les restrictions budgétaires. Tous refusent de subir et réclament une politique alternative.
C’est par la construction de ces mobilisations sociales que nous créerons les conditions pour une alternative sociale, écologique et démocratique et obtenir satisfaction sur nos revendications :
* Le rejet du budget d’austérité.
* Une augmentation du budget des universités à la hauteur des besoins réels.
* L’arrêt de la répression policière et des interdictions de manifester.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Quand le PS (re)découvre l’écologie
http://www.journaldelenvironnement.net/article/quand-le-ps-re-decouvre-l-ecologie,53221?xtor=EPR-9
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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