Parti socialiste
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Re: Parti socialiste
BDS France 34 et MIB34 occupent le local de la fédération du PS 34 à Montpellier
http://bdsf34.wordpress.com/2014/07/30/gaza-bds-france-34-et-mib34-occupent-le-local-de-la-federation-du-ps-34-a-montpellier/#more-1120
http://bdsf34.wordpress.com/2014/07/30/gaza-bds-france-34-et-mib34-occupent-le-local-de-la-federation-du-ps-34-a-montpellier/#more-1120
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Parti socialiste
J'ai vu dans une manif une banderole Parti Socialiste de Gauche, une scission du PS.
Quelqu'un connait ?
Quelqu'un connait ?
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Parti socialiste
alexi a écrit:J'ai vu dans une manif une banderole Parti Socialiste de Gauche, une scission du PS.
Quelqu'un connait ?
Le PSG a été formé par des dissidents de Saint-Denis (93). Le congrès de fondation s'est tenu début 2013. Il y a quelques semaines, l'association Militant a fusionné avec le PSG, plusieurs de ses militants (dont, je pense, Raymond Debord et Vincent Présumey) quittant du même coup le PG.
Son site : http://www.parti-socialiste-de-gauche.fr/
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Radiographie des sympathisants socialistes
http://www.csa.eu/multimedia/data/etudes/etudes/etu20140826-radiographie-des-sympathisants-socialistes.pdf
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
La gauche du PS en ébullition à La Rochelle
http://www.regards.fr/web/la-gauche-du-ps-en-ebullition-a-la,7889
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Rude interpellation de ses "frondeurs"...
http://npaherault.blogspot.co.uk/2014/09/ps-adresse-enlevee-ses-frondeurs.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Sénat 2014-Un élu socialiste annonce qu'il ne vote
Julien Baron-Fingonnet, représentant des français de l'étranger en Asie-Océanie à l'AFE, a écrit une lettre à ses électeurs pour expliquer qu'il ne soutient pas la politique du gouvernement Valls 2.
Ce représentant élu sous l'étiquette du Parti-Socialiste, il a écrit qu'il ne voulait pas voter "pour des candidats socialistes qui soutiennent la politique sociale-libérale du gouvernement".
Il justifie sa décision par le fait qu'il a été élu pour soutenir une politique de gauche et que "le respect de la parole donnée lors des élections est primordiale".
Julien Baron-Fingonnet ajoute cependant qu'il ne votera pas à droite. Cependant il "préfère voter pour des candidats communistes ou écologistes qui défendront une vraie politique de gauche".
Une pétition a été lancé sur le site change.com pour appeler les élus locaux socialistes a suivre le positionnement du représentant socialiste.
Ce représentant élu sous l'étiquette du Parti-Socialiste, il a écrit qu'il ne voulait pas voter "pour des candidats socialistes qui soutiennent la politique sociale-libérale du gouvernement".
Il justifie sa décision par le fait qu'il a été élu pour soutenir une politique de gauche et que "le respect de la parole donnée lors des élections est primordiale".
Julien Baron-Fingonnet ajoute cependant qu'il ne votera pas à droite. Cependant il "préfère voter pour des candidats communistes ou écologistes qui défendront une vraie politique de gauche".
Une pétition a été lancé sur le site change.com pour appeler les élus locaux socialistes a suivre le positionnement du représentant socialiste.
delphine789- Messages : 1
Date d'inscription : 13/09/2014
Re: Parti socialiste
Au PS, le manque de constance des frondeurs.
Visuel interactif éloquent : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/visuel/2014/08/29/les-frondeurs-du-ps-combien-de-divisions_4479064_4355770.html
Visuel interactif éloquent : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/visuel/2014/08/29/les-frondeurs-du-ps-combien-de-divisions_4479064_4355770.html
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Re: Parti socialiste
Laurent Mauduit publie un livre choc : À tous ceux qui ne se résignent pas à la débâcle qui vient.
Cet essai est aussi une longue enquête sur des responsables clés du pouvoir socialiste aujourd'hui
et une plongée dans leurs débuts en politique, à l'OCI trotskyste, à l'Unef et à la Mnef.
Manœuvres et affairisme dominent.
Et l'on découvre ainsi comment l'actuel premier secrétaire du PS a, en 1985, usurpé ses titres universitaires.
http://www.mediapart.fr/journal/france/170914/les-diplomes-usurpes-de-jean-christophe-cambadelis?onglet=full
Extrait savoureux:
Cet essai est aussi une longue enquête sur des responsables clés du pouvoir socialiste aujourd'hui
et une plongée dans leurs débuts en politique, à l'OCI trotskyste, à l'Unef et à la Mnef.
Manœuvres et affairisme dominent.
Et l'on découvre ainsi comment l'actuel premier secrétaire du PS a, en 1985, usurpé ses titres universitaires.
http://www.mediapart.fr/journal/france/170914/les-diplomes-usurpes-de-jean-christophe-cambadelis?onglet=full
Extrait savoureux:
Cambadélis a fait l'objet de deux condamnations pénales pour recel d'abus de biens sociaux ou emplois fictifs. La première date de 2000, lorsqu'il est condamné à cinq mois de prison avec sursis et 100 000 francs d'amende. La deuxième est prononcée en 2006 : six mois de prison avec sursis et 20 000 euros d'amendes, dans le cadre du scandale de la Mnef. De ces condamnations, aucune conséquence ne sera tirée quant au parcours politique de celui qui est aujourd'hui premier secrétaire du PS. De même de ce pan caché de son CV, que Laurent Mauduit révèle ci-dessous : l'usurpation de ces diplômes universitaires
Dans le courant de l’année 1984, le choix de Jean-Christophe Cambadélis semble arrêté : son avenir, c’est au Parti socialiste qu’il le visualise. Pour cela, il lui faut mettre toutes les chances de son côté. Une chose, en effet, l’ennuie : si d’aventure il passe un jour prochain au Parti socialiste, il n’a pas la moindre légitimité intellectuelle. Il est sans diplôme, contrairement à d’autres étudiants de l’OCI qui, militants comme lui, ont pris soin de mener de front leurs études. Lui n’a pas fait cet effort. Et il sent que, dans son projet personnel de faire carrière au PS, cette lacune risque de le handicaper.
Il a alors un projet insensé : celui d’usurper un doctorat. Son idée n’est pas de fabriquer un faux diplôme de doctorat de troisième cycle. Non ! Son idée, c’est d’obtenir son doctorat, et de soutenir sa thèse devant un jury régulièrement réuni. Et cela, il va y parvenir de manière irrégulière en prétendant que, pour s’inscrire dans cette filière, il a eu les diplômes antérieurs nécessaires – ce qui n’est pas le cas.
Ce fait, je dois dire que j’ai eu beaucoup de difficultés à l’établir quand, écrivant ce livre, j’ai voulu vérifier la réalité de son parcours universitaire.
Du passé, j’avais seulement gardé le souvenir des moqueries continuelles que Jean-Christophe Cambadélis suscitait parmi les étudiants de l’OCI, à l’évocation de son cursus. Beaucoup le raillaient en observant qu’il s’était plusieurs années de suite inscrit en première année universitaire, chaque fois changeant de discipline, et qu’il avait fini par obtenir un doctorat de troisième cycle, sans que l’on sache comment. Mais longtemps je n’y ai pas pris garde car la biographie de Jean-Christophe Cambadélis est publique : il a passé en 1987 un doctorat de troisième cycle de sociologie, sous la direction du professeur Pierre Fougeyrollas (1923-2008). C’est du moins ce que laisse entendre sa biographie, telle qu’elle est présentée sur le site Internet Wikipédia 3, lequel site assure que l’intitulé de la thèse est le suivant : « Les mouvements sociaux sous la Ve République ».
Longtemps, je m’en suis tenu à cette version, d’autant que, ces dernières années, cette présentation a été reprise en boucle par de nombreux médias. De son côté, il semble que Jean-Christophe Cambadélis n’ait jamais confirmé ni infirmé cette présentation biographique, qui ne l’engage pas.
Quand j’ai commencé à procéder à des vérifications, un premier doute m’a gagné cependant. J’ai en effet observé que si Wikipédia donnait ces indications sur la biographie de Jean-Christophe Cambadélis, ce dernier n’en faisait nulle mention sur son blog personnel, où il détaille longuement son parcours 3. Oublié, ce doctorat : sur son site personnel, il n’en est même plus question. Et pour cause : j’ai découvert que le sujet de son doctorat n’avait rien à voir avec « les mouvements sociaux sous la Ve République ». En outre, l’année de soutenance n’est pas 1987. Plus généralement, comme pour brouiller les pistes, Jean-Christophe Cambadélis n’a jamais évoqué publiquement l’année de la soutenance de sa thèse ni son intitulé exact.
Au fichier national des thèses
Pour en avoir le cœur net, j’ai consulté la base de données du fichier national des thèses (FNT- Sudoc) à Nanterre. Je n’ai eu en effet aucun mal à y retrouver la thèse, dont les données sont accessibles par Internet à cette adresse : http://www.sudoc. fr/176329315 3, et dont le numéro national d’identification est le suivant : 1985PA070022. La base de données de Nanterre indiquant que la thèse a été transmise, comme c’est la règle, à l’Atelier national de reproduction des thèses (ARNT), implantée à Villeneuve-d’Ascq, j’ai consulté le site Internet de cet organisme, où j’ai retrouvé le même document sous l’identifiant « BU 85ParisVII » 3. J’y ai même découvert que je pouvais l’acquérir sous la forme de microfiches pour le prix de 20 euros – ce que je me suis empressé de faire. La documentaliste m’a même précisé que les thèses sous microfiches étaient converties en version numérique si les auteurs en donnaient l’autorisation – ce qui n’était pas le cas pour cette thèse-là. La conversion numérique, c’est donc moi qui l’ai fait réaliser.
Ces premières vérifications m’ont donné le pressentiment que tout semblait avoir été organisé pour dissuader les curieux de retrouver facilement ce travail universitaire. Car ce n’est pas en 1987 que Jean-Christophe Cambadélis passe son doctorat, c’est en juin 1985. Le sujet de son travail ne porte pas sur « les mouvements sociaux sous la Ve République » mais sur « Bonapartisme et néocorporatisme sous la Ve République ». Surtout, Cambadélis a accédé à une filière universitaire, celle du doctorat, à laquelle légalement il ne pouvait prétendre puisqu’il n’avait pas les diplômes antérieurs requis.
Ces premières découvertes m’ont incité à enquêter plus avant. Voici donc précisément l’histoire, telle que je suis parvenu à la reconstituer grâce à des investigations complémentaires.
Dans le courant de l’année 1984, Jean-Christophe Cambadélis veut à toute force décrocher un doctorat pour favoriser son plan de carrière. Comme il n’a ni licence, ni maîtrise, ni, a fortiori, DEA, il a d’abord l’idée de fabriquer un faux diplôme universitaire (DU) – il s’agit d’un diplôme d’une université mais qui n’a pas de portée nationale. Ce faux diplôme est ainsi fabriqué – je sais exactement dans quelle université parisienne, sur quelle photocopieuse et avec quelles aides. Le diplôme porte l’en-tête de la faculté du Mans qui, d’après les témoignages concordants que j’ai recueillis, a été utilisée à la même époque par plusieurs autres dirigeants de la mouvance UNEF-MNEF, qui ont voulu se fabriquer de faux diplômes. Selon mes informations, ce diplôme contrefait est grossier. Sans doute Jean-Christophe Cambadélis pense-t-il qu’il prendrait un trop grand risque en le versant dans son dossier universitaire pour s’inscrire à l’université de Paris-VII-Jussieu – où il n’a jusqu’à présent pas mis les pieds.
Comment s’y prend-il ? Il dispose d’un allié dans la place, en la personne de Pierre Fougeyrollas. Résistant et communiste, le sociologue et anthropologue a beaucoup bourlingué, jusqu’en Afrique, se liant d’amitié avec le président sénégalais Léopold Sédar Senghor avant de se brouiller avec lui. À la fin de sa vie, Fougeyrollas a jeté l’ancre de nouveau en France pour venir enseigner à Jussieu. Lui qui avait rompu avec le stalinisme en 1956, il a sur le tard, en 1974, rejoint l’OCI et s’est lié d’amitié avec Pierre Lambert (dirigeant historique de l'OCI -ndlr). Avec lui, il a même écrit en 1976 une Introduction à l’étude du marxisme, qui est devenue la brochure de formation de l’organisation trotskiste. Ce manuel, entre nous, nous l’appelions le « Foulan », abréviation de Fougeyrollas-Lambert...
Sans se soucier du conflit d’intérêts que cela induit, c’est à Pierre Fougeyrollas que Jean-Christophe Cambadélis demande d’être son directeur de thèse. Le sujet de sa thèse n’a, en réalité, strictement rien à voir avec la sociologie, mais ce n’est pas la principale difficulté. Son casse-tête, c’est de trouver un moyen de s’inscrire à la faculté de Paris-VII-Jussieu, en doctorat de troisième cycle, alors qu’il n’a aucun droit d’y accéder. Comment y parvient-il, sans aucun diplôme qui le permette ?
Je n’ai pu interroger le président de l’université de l’époque, Jean-Jacques Fol (1930-1988), décédé. Mais j’ai retrouvé des fonctionnaires, aujourd’hui à la retraite, qui travaillaient dans l’administration de Paris-VII et qui se souviennent parfaitement de l’histoire : s’étonnant que le dossier universitaire de Jean-Christophe Cambadélis ne comprenne pas les pièces nécessaires, et notamment aucune copie de ses diplômes antérieurs, ils se sont entendu répondre que Pierre Fougeyrollas avait donné l’assurance qu’il avait vu les diplômes requis pour l’inscription. Les mêmes témoins assurent que ce genre de procédé n’était jamais arrivé avant, ni depuis.
Et pour cause. S’ils ne les ont pas vus, c’est que ces diplômes, Jean-Christophe Cambadélis ne les a jamais passés : ni licence, ni maîtrise, ni DEA ! Cambadélis a-t-il abusé Pierre Fougeyrollas en lui montrant son faux diplôme du Mans sans le verser dans son dossier universitaire, ou bien le sociologue s’est-il porté garant sans avoir vu ce faux diplôme, simplement en lui faisant confiance ? Il n’est plus de ce monde et ne peut plus témoigner.
Une logorrhée interminable
Quoi qu’il en soit, c’est ni vu ni connu. En juin 1985, Cambadélis soutient sa thèse et obtient haut la main son doctorat. Le jury qui le lui accorde présente cette singularité : deux de ses membres sont des proches. Le premier est Pierre Fougeyrollas, que Jean-Christophe Cambadélis côtoie au siège de l’OCI. Le deuxième, Gérard Namer (1928-2010), est un professeur de sociologie et universitaire socialiste avec lequel Cambadélis, comme il le rapporte sur son blog, a créé peu avant des sections Force ouvrière dans l’enseignement supérieur. Étonnant jury qui entretient des liens multiples avec l’étudiant auquel il s’apprête à délivrer un doctorat.
La thèse, il faut le dire, est très médiocre. Des jours durant, les proches de Cambadélis ont vu son assistante taper frénétiquement à la machine à écrire pour saisir le travail universitaire, et reprendre des passages entiers de publications de l’OCI, et notamment de son organe théorique, La Vérité, ou de son hebdomadaire Informations ouvrières.
Dans son introduction datée du 1er mai 1985, Cambadélis exprime sa gratitude à Pierre Lambert, aux dirigeants de FO Roger Lerda et Roger Sandri (lequel est un « sous-marin » de l’OCI) et à Alexandre Hebert (1921-2010), qui a longtemps dirigé l’union départementale FO de Loire-Atlantique et se dit anarcho-syndicaliste tout en siégeant secrètement au bureau politique de l’OCI – ce qui ne l’empêche pas d’avoir des relations complaisantes avec le Front national. Cambadélis les remercie parce qu’ils « ont éclairé de nombreux développements de la lutte des classes ». Il remercie aussi « Pierre Fougeyrollas qui, par ses conseils, et sa connaissance du marxisme, a permis que ce travail soit mené à bien ».
La thèse se révèle grossière dans sa démonstration, reprenant sans distance ni nuance les analyses frustes de l’OCI sur le projet gaulliste d’association capital-travail, et les analyses caricaturales et sectaires d’Alexandre Hébert sur le corporatisme. Jean-Christophe Cambadélis la résume en quelques phrases dans son introduction : « Transformer tous les corps sociaux en rouages de l’État, cadenasser toutes formes d’organisation dans un corps unique subordonné à la compétitivité économique mondiale. Telle est la tentation néocorporatiste rampante de la fin de ce siècle confronté aux crises de toutes sortes. »
C’est une logorrhée interminable, avec des digressions pour expliquer l’analyse de la plus-value et la loi de la valeur chez Marx, ou de la force de travail. Un bavardage indigeste que l’on peine à lire jusqu’au bout tant le travail est besogneux.
Il n’empêche, la soutenance se passe bien. Il y a même foule pour y venir assister. Une bonne partie du bureau politique de l’OCI se trouve dans l’assistance, dont Pierre Lambert, ainsi que nombre de figures connues du bureau confédéral de Force ouvrière, parmi lesquelles Roger Sandri. Il y a aussi une grosse cohorte des cadres de l’UNEF. Qui sait parmi ceux-là que Cambadélis soutient cette thèse parce qu’il a le projet secret de faire carrière au PS ? Peu de monde, sans doute. Après la soutenance, une réception est organisée par l’UNEF pour fêter l’heureux récipiendaire de ce doctorat. L’atmosphère est à la liesse ; tous les participants, ou presque, ignorent que le doctorat de Cambadélis est usurpé.
Ce dernier contrevient du reste à la tradition qui veut que l’on organise un pot de thèse avec ses proches et sa famille. Lui, c’est plus de quatre cents personnes qu’il réunit, pour l’occasion, dans la salle B de la Mutualité. Et s’il y a autant de monde, c’est à l’évidence parce que le nouveau docteur en sociologie veut que le Tout-Paris socialiste sache qu’il a, en même temps que les diplômes, l’étoffe d’un intellectuel brillant.
À présent, il dispose d’un formidable sésame. Lorsqu’il publie son premier livre, en mars 1987, intitulé Pour une nouvelle stratégie démocratique, il arbore fièrement en quatrième de couverture ses nouvelles qualités : « docteur en sociologie, chercheur en sciences sociales à l’université de Paris-I ». Tous ces titres, il n’aurait pas pu en faire étalage s’il n’avait pas fraudé la loi pour s’inscrire en doctorat. Mais, son subterfuge étant passé inaperçu, le voici qui dispose d’une légitimité universitaire inespérée.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Parti socialiste
Cambadélis n’a peur de rien et s’enfonce de plus en plus
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=9815
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=9815
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
PS : le spectre de l’effondrement ?
http://npa2009.org/actualite/ps-le-spectre-de-leffondrement
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Rebsamen tire sur l'ambulance
http://emploi.blog.lemonde.fr/2014/10/03/une-interview-choc-de-francois-rebsamen-depubliee/
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Le PS, dans l'entre-soi des élites libérales ...
http://npaherault.blogspot.com/2014/10/le-ps-dans-lentre-soi-des-elites.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Toujours la double morale des nababs
Valls demande d’exclure Filoche,
qui ne s’incline pas devant la mémoire de son proche ami...
“Jean-Christophe Cambadélis a évoqué en ouverture du bureau national du parti, qui se tenait mardi soir,
« des propos inqualifiables et intolérables, mettant en cause l’éthique du PS ».
Avant d’annoncer qu’il allait transmettre le cas à la haute autorité.
Cette instance, présidée par Jean-Pierre Mignard,
a été créée par la révision des statuts de 2012.
« Indépendante de la direction du parti »,
elle est chargée de « faire respecter les règles d’éthique et de droit
qui s’imposent au Parti socialiste et à ses adhérents ».
Elle peut infliger des sanctions allant du blâme à l’exclusion.”
“Haute autorité du PS ” : instance n’ayant jamais été saisie des cas DSK, Cahuzac, Thévenot…
Et Guérini est resté 2 ans au PS en étant mis en examen pour “association de malfaiteurs”,
sans saisie de la "Haute Autorité"...
Maintenant donnons la parole à l'archiviste de feu la vieille social-démocratie:
Filoche: "Je ne veux pas que la nécrologie officielle de Margerie soit une apologie"
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/ps/filoche-je-ne-veux-pas-que-la-necrologie-officielle-de-margerie-soit-une-apologie_1613941.html#YgjQ20vQ4IdoEwES.99
qui ne s’incline pas devant la mémoire de son proche ami...
“Jean-Christophe Cambadélis a évoqué en ouverture du bureau national du parti, qui se tenait mardi soir,
« des propos inqualifiables et intolérables, mettant en cause l’éthique du PS ».
Avant d’annoncer qu’il allait transmettre le cas à la haute autorité.
Cette instance, présidée par Jean-Pierre Mignard,
a été créée par la révision des statuts de 2012.
« Indépendante de la direction du parti »,
elle est chargée de « faire respecter les règles d’éthique et de droit
qui s’imposent au Parti socialiste et à ses adhérents ».
Elle peut infliger des sanctions allant du blâme à l’exclusion.”
“Haute autorité du PS ” : instance n’ayant jamais été saisie des cas DSK, Cahuzac, Thévenot…
Et Guérini est resté 2 ans au PS en étant mis en examen pour “association de malfaiteurs”,
sans saisie de la "Haute Autorité"...
Maintenant donnons la parole à l'archiviste de feu la vieille social-démocratie:
Filoche: "Je ne veux pas que la nécrologie officielle de Margerie soit une apologie"
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/ps/filoche-je-ne-veux-pas-que-la-necrologie-officielle-de-margerie-soit-une-apologie_1613941.html#YgjQ20vQ4IdoEwES.99
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Parti socialiste
TROMPERIE SUR L’ÉTIQUETTE
Valls voudrait en finir avec la « gauche passéiste » allant jusqu’à envisager que son parti change de nom.
Il retarde, cela fait un siècle, en 1914, que le PS a rompu de fait avec le socialisme ; un siècle que ses dirigeants soutiennent la bourgeoisie en la servant « loyalement », y compris dans ses choix les plus sanglants, par exemple au cours de la boucherie qu’a été la première guerre mondiale, ou encore lors des guerres coloniales ; un siècle qu’il trompe le peuple avec une étiquette frauduleuse.
Si Valls est à la recherche d’une nouvelle dénomination, suggérons lui, « Patronat solidarité », ce qui aurait le double avantage de garder le sigle PS et de mieux coller à la réalité.
Brève LO
Dinky- Messages : 400
Date d'inscription : 02/12/2013
Re: Parti socialiste
Mitterrand l'avait pourtant bien décrite en 58 comme le "Coup d'Etat permanent"...
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Parti socialiste
En 1964, plus exactement. En 1958 le PS-SFIO (dont ne faisait pas partie Mitterrand) avait fait preuve d'une capacité à la division et au zig-zag tout à fait stupéfiante, mais bien dans son caractère, et avait fini par se rallier au gouvernement De Gaulle, avec notamment la participation de Guy Mollet. Voir à ce sujet le très intéressant article "à chaud" de Pierre Frank : Les partis ouvriers français pendant la crise de mai 1958
Le 26 au soir, le groupe parlementaire socialiste vote une résolution appuyant la grève décidée par la C.G.T.
Le groupe a émis le vœu que soit favorisé au maximum le succès de la grève lancée par la C.G.T. Il souhaite au surplus que soit organisée demain à Paris une grande manifestation de masse. Le comité directeur du parti va se réunir afin de prendre une décision officielle et de prévoir les modalités.
Mais cela ne fait pas l'affaire de Guy Mollet et, plus tard, le 27, le comité directeur émet le communiqué suivant :
Le comité directeur du P.S. dément formellement l'information paraissant ce matin dans certains journaux et selon laquelle il aurait pris une décision en faveur de manifestations en accord avec le P.C. ou la C.G.T. Les militants du parti sont invités à se conformer strictement aux instructions qui ont été communiquées aux secrétaires fédéraux.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Parti socialiste
Je pense-que cette" affaire" est beaucoup moins anecdotique qu'on le croit..Dinky a écrit:TROMPERIE SUR L’ÉTIQUETTE
Valls voudrait en finir avec la « gauche passéiste » allant jusqu’à envisager que son parti change de nom.
Il retarde, cela fait un siècle, en 1914, que le PS a rompu de fait avec le socialisme ; un siècle que ses dirigeants soutiennent la bourgeoisie en la servant « loyalement », y compris dans ses choix les plus sanglants, par exemple au cours de la boucherie qu’a été la première guerre mondiale, ou encore lors des guerres coloniales ; un siècle qu’il trompe le peuple avec une étiquette frauduleuse.
Si Valls est à la recherche d’une nouvelle dénomination, suggérons lui, « Patronat solidarité », ce qui aurait le double avantage de garder le sigle PS et de mieux coller à la réalité.
Brève LO
Dans un autre commentaire, suite à un édito de mes camarades RV13, je notais(on excusera le fait de se citer)
https://forummarxiste.forum-actif.net/t3613-le-changement-de-societe-cest-par-ou
extrait avec coupure
Beaucoup de militants utilisent le terme de"trahison" alors que celui de bonimenteur, de racoleur est mieux adapté
Si on pense que Hollande a"trahi" c'est qu'on reste dans la perspective d'un possible"moindre mal".qu'il serait possible à un Pouvoir d'imposer au K..dans le cadre"institutionnel"
C'est là une idée ultra-dangereuse, antimarxiste, contre-révolutionnaire:: Cest la négation que la CRISE SYSTEMIQUE du Système impose aux possédants de mettre désormais en oeuvre des politiques de NECESSAIRES RECULS sociaux, sociétaux, humains, en un mot..!
.
C'est cette question posée avec force, à contre courant qui permet-toujours selon moi- de donner un SENS aux LUTTES SOCIALES
Contribuant à faire péter le corset que le"syndicalisme rassemblé(CGT incluse, bien entendu) etcette"gauche de gauche" , ce FDG entendent plaquer sur la classe ouvrière pour lui barrer le chemin de la Révolution.
"Réformisme" social démocratie" que nous balançons en accusation sont des termes qui n'ont plus aucun sens, puisque le K..a besoin impérieux de fermer le grenier de ne laisser aucun "grain àmoudre" et y compris de venir nous VOLER celui que nous avons arraché!
Je pense et je déveloperrai autrementquand j'aurai un peu de temps, que ce n'est pas seulement pour faire "oublier" ce que sa politique QUI N'a JAMAIS Changé(-gérant des intérêts du K) impose aujourd'hui comme violence de classe , que le PS travaille sur les nouvelles formes d'organisation politique, comme le fait l'UMP.
C'est , selon moi, une accélération pour Bipartisme àl'anglosaxonne
-UN parti"Démocrate" qui mixerait ce qui dans la mémoire ouvrière est encore ancré de repères de classe( mais y compris en enfouissant six pieds sou sterre TOUT ce qui portait représenataion (imméritée ou pas, c'est un autre débat) d'EMANCIPATION collective:
Communisme, certes, mais y compris Socialisme..
A droite, dans une concurrence pourun "leadership" d'une espèce d'Union nationale d'enfumage pour enfoncer encoreplusl'idée"qu'o atout essayé"...Juppé et une partie de l'UMP péparent selon moi un copier coller du modèle allemand de"grande coalition"
Juppé à l4Elysée, un Pascal Lamy ou autre Migaud, au gouvernement, une espèce de repoussoirFN qui les arrange, une perspective de socialisme, de Communisme encore plus extirpée du neurone collectif de la Classe ouvrière..
C'est à partir de cette réflexion, que la question rapport des MASSES à un ESPOIR (enterme de PROJET donc deLUTTES) ne peut s'affranchir de la question de la (Re) construction de la PERPECTIVE ( que j'apelle COMMUNISME) et de naissance d'ORganisations révolutionnaires(selon moi "dépassées, hors jeu, squelettiques, divisées etc)
C'est Hors sujet..
HeU..pas totalement, si?
Mais commeon dit, "j'ai dit ça, j'ai rien dit"
A.C
A.C33- Messages : 84
Date d'inscription : 18/07/2014
Re: Parti socialiste
Merci pour la correction. Et voici quelques extraitssylvestre a écrit:En 1964, plus exactement.
Il existe dans notre pays une solide permanence du bonapartisme, où se rencontrent la vocation de la grandeur nationale, tradition monarchique, et la passion de l’unité nationale, tradition jacobine.
• Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1965, p. 39
J'appelle le régime gaulliste dictature parce que, tout compte fait, c'est à cela qu'il ressemble le plus, parce que c'est vers un renforcement continu du pouvoir personnel qu'inéluctablement, il tend, parce qu'il ne dépend plus de lui de changer de cap. Je veux bien que cette dictature s’instaure en dépit de De Gaulle. Je veux bien, par complaisance, appeler ce dictateur d’un nom plus aimable : consul, podestat, roi sans couronne, sans chrême et sans ancêtres. Alors, elle m’apparaît plus redoutable encore...
Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1965, p. 39
Il y a en France des ministres. On murmure même qu'il y a encore un Premier Ministre. Mais il n'y a plus de gouvernement. Seul le président de la République ordonne et décide. Certes les ministres sont appelés rituellement à lui fournir assistance et conseils. Mais comme les chérubins de l'Ancien Testament, ils n'occupent qu'un rang modeste dans la hiérarchie des serviteurs élus et ne remplissent leur auguste office qu'après avoir attendu qu'on les sonne.
Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1993, partie 2, chap. II, p. 113
Le “secteur réservé” viole la Constitution. En interprétant abusivement l'article 15, qui fait de lui le “chef des armées” et l'article 52, qui l'autorise à négocier et à ratifier les traités, de Gaulle a fait passer sous sa seule autorité la Défense nationale et les Affaires étrangères.
Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1993, partie 2, chap. II, p. 140
Face à la loi que votent les représentants du peuple se dresse désormais le «règlement autonome» qu'édicte le gouvernement, lui-même inspiré par le chef de l’État. Deux pouvoirs légiférants coexistent. Quant au juge de leurs conflits, si quelqu'un toutefois ose en appeler devant lui d’un manquement ou d'une forfaiture, ce sera ou bien le Conseil constitutionnel, le plus domestique des corps domestiques du général de Gaulle, ou bien le peuple — saisi par référendum à l'initiative du général de Gaulle d’une ou de plusieurs questions rédigées par le général de Gaulle, au gré d’une procédure inventée par le général de Gaulle.
Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1965, p. 112-113
Une formidable valse de conseils d'administration sollicite constamment les principaux leaders du parti majoritaire. Les banques d'affaires et le gouvernement échangent et se prêtent leurs hommes. Les monopoles, grâce aux interférences technocratiques, animent une immense entreprise de corruption. Dénoncer ces pratiques expose certes à recevoir des coups. Mais décrire le processus qui commande l'évolution de la Ve République en omettant cet aspect des choses serait complicité. Le gaullisme c'est malheureusement aussi cela. L'homme qui l'incarne et qui reste étranger à ces manœuvres les supporte car son régime en vit.
Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1993, p. 150
J'aurais atteint mon but si j'ai contribué à démystifier le phénomène gaulliste en montrant comment par un extraordinaire subterfuge le nouveau pouvoir au lieu de consolider l'État le démantèle, comment au lieu de restaurer le respect de la loi il pervertit l'esprit civique, comment au lieu de confier au peuple la maîtrise de son destin il le confisque.
Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1993, partie Conclusion, p. 311
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Parti socialiste
Roseau a écrit:
C'est le brillant résumé d'une critique politique; et ce n'est pas pour rien qu'une partie significative des cadres produits par quelques décennies de décomposition du gauchisme en arrive, soit à s'exciter aigrement contre des méchants "traitres", mieux aboutis et parvenus, soit à aller régulièrement s'avachir dans une pseudo-gauche du PS en grommelant contre les meilleurs d'entre eux.
Ou est la barrière de classe qui est censée séparer ces bavards de gauche, de gauche de la gauche, de 99% ou 100% à gauche, ou de gauche "radicale" ?
Triste spectacle!
(et bientôt 17000 messages...pour ça !)
Dinky- Messages : 400
Date d'inscription : 02/12/2013
Re: Parti socialiste
Dinky a écrit:Roseau a écrit:
C'est le brillant résumé d'une critique politique; et ce n'est pas pour rien qu'une partie significative des cadres produits par quelques décennies de décomposition du gauchisme en arrive, soit à s'exciter aigrement contre des méchants "traitres", mieux aboutis et parvenus, soit à aller régulièrement s'avachir dans une pseudo-gauche du PS en grommelant contre les meilleurs d'entre eux.
Ou est la barrière de classe qui est censée séparer ces bavards de gauche, de gauche de la gauche, de 99% ou 100% à gauche, ou de gauche "radicale" ?
Triste spectacle!
(et bientôt 17000 messages...pour ça !)
Encore un qui s'attaque aux autres pour les salir et après déverser ses ordures en cherchant à salir large.
Ah les bavards de LO, c'est 150% de haine contre les révolutionnaires.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Parti socialiste
Du colonialisme au sionisme : chronique d’une continuité idéologique du parti socialiste
Saïd Bouamama, le 26 octobre 2014
« Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces (1) ». C’est par ces mots que le président socialiste François Hollande annonce son soutien au gouvernement israélien trois jours après le début de l’attaque militaire contre Gaza qui a déjà fait alors 64 morts…
Beaucoup ont été à juste titre scandalisés, d’autres également nombreux ont été naïvement surpris. Une simple lecture de l’histoire du socialisme français suffit pourtant à saisir que la continuité idéologique du parti socialiste est sans faille sur cette question : le soutien au sionisme aujourd’hui plonge ses racines dans le colonialisme qui a marqué toute l’histoire du socialisme français. Pour illustrer ce propos, analysons l’approche du colonialisme des trois principales figures théoriques du socialisme français (2).
Sur les fonts baptismaux jaurésiens
Le parti socialiste a choisi l’année 2005 pour fêter son centenaire c’est-à-dire qu’il prend comme point de départ de son histoire le congrès de fondation de la SFIO de 1905. Ce faisant, il occulte la partie antérieure de l’histoire du socialisme français. La Section Française de l’Internationale Ouvrière est en effet créée par la fusion du Parti Socialiste Français dirigé par Jean Jaurès et du Parti Socialiste de France dirigé par Jules Guesde. Les deux leaders s’opposent pendant de longues années sur la question coloniale. En prenant 1905 comme date de référence, c’est Jaurès, le partisan d’une colonisation « éclairée », qui est plébiscité et Guesde, l’anticolonialiste (3), qui est rejeté.
A la différence de Jaurès, Jules Guesde condamne en effet la colonisation comme système global de domination : « la colonisation c’est le vol, c’est le pillage, c’est le meurtre, ce sont les crimes commis contre de paisibles populations, pour les profits d’une poignée de capitalistes, avides de gains (4). »
Jaurès pour sa part ne dénonce pas la colonisation comme système. « Ces peuples sont des enfants » même s’ils sont « loin d’être sots », dit-il en 1884, à propos de peuples colonisés auxquels il convient d’apporter « quelques notions très simples de langue et d’histoire française, de commerce, de christianisme » pour que réussisse « l’œuvre difficile de conquête morale et d’assimilation (5) ».
Dix ans plus tard, lors du conflit franco-anglais de Fachoda en 1898, Jaurès défend « le droit certain de la France à s’ouvrir un débouché, de l’Afrique centrale vers le Nil (6) ».
De même, en 1903, il défend la thèse selon laquelle « l’occupation morale du Maroc par la France sera un prolongement de la généreuse politique arabe qu’il faut développer en Algérie (7) ». Trois ans avant sa mort en 1911, il continue à défendre l’idée d’un accord sur le projet colonial articulé à un désaccord sur la méthode : « La civilisation européenne se répand et doit se répandre sur le continent noir. Je n’ai jamais contesté pour ma part la nécessité, l’idéal, la beauté de cette pénétration. Nous n’avons différé et nous ne différons, au Maroc ou ailleurs, que sur les méthodes, mais je ne jette pas un regard de dédain sur l’œuvre commencée. Je ne l’enveloppe pas d’un anathème sans nuance (. »
Les thèses de Jaurès l’emportent définitivement au sein de la SFIO à partir de 1908. Les socialistes ne bougeront plus de cette position : la défense d’une colonisation « humanisée ». La même thèse coloniale reste un leitmotiv dans ce qu’ils appellent le « conflit israélo-palestinien ».
Le colonialisme culturaliste de Léon Blum
Léon Blum ne rompt pas avec l’idée de mission civilisatrice que défend Jaurès. En pleine guerre du Rif, alors que les troupes françaises sont en action contre le peuple marocain, il réaffirme à la chambre des députés la nécessité de « l’expansion de la pensée, de la civilisation française » et « le droit et même le devoir de ce qu’on appelle les races supérieures, revendiquant quelquefois pour elles un privilège quelque peu indu, d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture (9) ».
Comme Jules Ferry en 1885 (10), Léon Blum professe l’inégalité entre les peuples. Il ne s’agit certes pas pour lui d’une inégalité biologique mais d’une inégalité culturelle et de civilisation. La colonisation devient dans cette logique une œuvre d’émancipation en permettant le déclenchement de la très longue période de rattrapage du retard culturel et civilisationnel.
Dans l’approche blumiste, il n’existe aucune universalité du droit. Les droits des indigènes doivent pour lui dépendre de leur degré de civilisation. Ce qui n’est pas sans rappeler certains discours contemporains sur l’intégration des Français issus de l’immigration, sur l’incompatibilité supposée de l’Islam avec la civilisation française et sa laïcité, sur l’intégration impossible des Roms en raison de leur culture, etc.
La notion « d’indigène évolué » est logiquement le centre de l’approche de Blum. Au pouvoir lors du Front Populaire, il initie en 1937 un projet de loi dit « Blum-Viollette » accordant à 21 000 indigènes sur six millions la citoyenneté française. Devant la pression des colons, il n’est même pas discuté au parlement.
Mais la contrepartie de la sollicitude envers les « indigènes évolués » est la « fermeté » vis-à-vis de ceux qui refusent la « civilisation française » et qui s’évertuent à réclamer l’indépendance. Alors qu’elle a participé aux combats contre les ligues fascistes, l’Etoile Nord-Africaine, organisation nationaliste algérienne, est dissoute en janvier 1937 (11) et son leader Messali Hadj est emprisonné.
En mars, c’est au tour du comité d’action marocaine d’être dissous. Dans les mois qui suivent, c’est la répression sanglante contre les révoltes populaires au Maroc et en Tunisie (12).
Ici aussi, la distinction binaire entre des « bons » et des « mauvais » n’est pas sans rappeler les propos actuels des socialistes sur le « Hamas » comme étant la cause de ce qu’ils appellent « l’interruption du processus de paix ».
Le colonialisme stratégique de Guy Mollet
La SFIO revient au pouvoir en 1956 avec la présidence de Guy Mollet. Il reste dans l’histoire celui qui demande les pouvoirs spéciaux en Algérie et les obtient par 455 voix, c’est-à-dire la quasi-unanimité, y compris les voix des députés communistes. Ces pouvoirs déclenchent ce qu’André Philip a dénommé le « crime de pacification (13) » c’est-à-dire la légalisation de la répression, de la torture et d’une guerre à grande échelle contre les civils au prétexte de lutter contre les « terroristes ».
Alain Savary, qui considère Guy Mollet comme un « camarade en République », explique comme suit le raisonnement du président du conseil : « (Il) était avant tout obsédé par une idée très en honneur dans le parti (…) qu’il fallait commencer par libérer les individus avant de libérer le pays. Des hommes et des femmes ont été marqués par cet argument : ne pas libérer le pays trop tôt de crainte de les livrer aux féodaux. (14) »
En 1956, nous en sommes encore à la vieille thèse de la mission civilisatrice. Le colonisé, l’indigène, l’arabe, le musulman, etc., est perçu comme porteur de féodalité et de barbarie et il revient au colonisateur de l’éduquer et d’évaluer sa capacité à vivre libre.
Mais, à cette première causalité culturaliste commune à Jaurès et Blum, s’en ajoute désormais une seconde de nature stratégique. Dans le monde de l’après seconde guerre mondiale, Guy Mollet est hanté par la peur de la perte de l’empire colonial auquel il rattache la « grandeur française ».
Cet empire est fragilisé par le nouveau rapport de forces issu de la seconde guerre mondiale, par la victoire vietnamienne à Dien Bien Phu, par Bandung mais aussi par les velléités des Etats-Unis d’imposer leurs intérêts dans les possessions coloniales de leurs alliés. L’anticommunisme s’articulera à l’argument culturaliste pour justifier une défense « socialiste » de l’empire : les indigènes immatures pour l’indépendance sont de surcroît manipulables par les communistes de Moscou.
C’est la même image de l’indépendantiste comme ne pouvant être que « fanatique » qui conduit à considérer que « Nasser est le nouvel Hitler, Israël sa Tchécoslovaquie (15) ».
Ici aussi, comment ne pas penser aux discours socialistes sur « Israël, seule démocratie de la région », « sur l’obscurantisme du Hamas » ou encore sur « le danger iranien en Palestine ».
Nous ne pouvons pas clore ce chapitre sans rappeler ce que disait à l’époque François Mitterrand, autre figure idéologique du parti socialiste français. Alors ministre de l’intérieur, il déclara coup sur coup :
« En Algérie, la seule négociation, c’est la guerre » (5 novembre) ;
« L’Algérie, c’est la France et la France ne reconnaîtra pas chez elle d’autre autorité que la sienne » (7 novembre) (16).
Le sionisme culturaliste de Blum
La matrice idéologique du parti socialiste est ancrée dans un imaginaire colonialiste qui ne pouvait que l’orienter vers le soutien au mouvement sioniste. Ni en 1896, lorsque Théodor Herzl publie à Leipzig le texte fondateur du sionisme (17) officiel, pas plus qu’en 1897 lorsqu’il organise le congrès sioniste mondial ou en 1905, année durant laquelle le choix de la Palestine est définitivement arrêté au VIIème congrès, le sionisme ne rencontre en France plus qu’une curiosité marginale. En conséquence, on ne trouve pas chez Jaurès de point de vue sur le sionisme, à notre connaissance du moins.
Avec Léon Blum les choses sont bien différentes. Décrivant sa rencontre avec le sionisme, Léon Blum précise « dès le lendemain de la première guerre mondiale, il [Weizmann (18)] m’enrôla au service de ses desseins en s’aidant parfois de mes avis (19) ».
Dès 1919, Léon Blum joue un rôle actif dans la défense du projet sioniste en intervenant pour obtenir la levée de l’opposition française au mandat anglais sur la Palestine :
« C’est un grand orgueil et une grande satisfaction pour moi de penser que j’ai pu l’aider dans la difficile négociation dont dépendait la création du Home National juif, et qui consistait à obtenir la levée simultanée de l’opposition française contre l’attribution du mandat palestinien à la Grande-Bretagne et de l’opposition américaine contre l’attribution du mandat syrien à la France (20). »
Il participe dès sa création en 1928 au « Comité socialiste pour la Palestine ouvrière » et est désigné l’année suivante au comité élargi de « l’agence juive pour la Palestine » (21). Dans son texte, les juifs devant le problème allemand, Léon Blum s’émerveille devant les kibboutz qu’il présente comme la solution à la question juive. « Comparez les jeunes pionniers avec leurs grands-parents du ghetto et jugez à quel point on peut transformer une race humaine ! (22) » s’exclame le leader socialiste.
L’admiration est sincère et s’inscrit en continuité avec sa vision des « indigènes » et de la colonisation. Si les Palestiniens font écho dans la pensée de Blum aux indigènes arriérés, les militants sionistes construisant les kibboutz font également écho aux civilisateurs coloniaux. De même que la colonisation visait à civiliser les Africains, le sionisme visait à « transformer l’Orient en Occident (23) » pour reprendre la formule éclairante d’Edward Saïd.
Tout comme la colonisation visait à régénérer des peuples retardataires et féodaux, le sionisme a pour idée centrale « que l’Orient est dégénéré, qu’il a besoin d’être reconstruit conformément aux notions politiques de l’Occident éclairé (24) » complète Saïd.
Pour reprendre une formule de Léon Blum, Israël apparaît dans cette logique comme « le rêve transposé au niveau de la réalité historique (25) ». Une colonisation idéale en quelque sorte.
Le soutien socialiste au sionisme n’est, on le voit, le résultat d’aucun grand complot international. Il est tout simplement la continuité idéologique du colonialisme socialiste. C’est d’ailleurs la même raison qui conduit les socialistes au culturalisme intégrationniste en ce qui concerne les immigrés et leurs enfants français. Pour eux aussi, l’approche n’est pas celle du traitement égalitaire mais celle de l’intégration et de la civilisation.
Le sionisme stratégique de Guy Mollet
Le sionisme de Guy Mollet ajoute la donne stratégique à l’argumentaire culturaliste. Le soutien à Israël s’inscrit comme défense de « l’Occident » face à ses ennemis : les communistes et les luttes de libérations nationales hier, l’islam, « l’intégrisme », l’Iran, etc., aujourd’hui.
C’est cette approche stratégique qui le conduit à l’agression contre l’Egypte lors de la nationalisation du canal de Suez en 1956. Pour Guy Mollet, faire la guerre à Nasser c’était mener le même combat que celui pour le maintien du colonialisme par la guerre d’Algérie. Les Israéliens ne s’y trompent pas, comme en témoigne cette phrase cynique de Shimon Perez de retour d’une rencontre avec Guy Mollet à Matignon en vue de préparer l’agression contre l’Egypte :
« Nos liens avec la France se poursuivront aussi longtemps que seront tués des Français en Algérie et des Egyptiens sur les frontières d’Israël (26).» Ce sionisme stratégique n’est pas sans rappeler la décolonisation stratégique de l’empire français : « Lâcher l’Asie pour garder l’Afrique », puis « lâcher l’Afrique subsaharienne pour garder le Maghreb », puis « lâcher la Tunisie et le Maroc » pour garder l’Algérie » et enfin « lâcher l’Algérie et garder le Sahara » (27).
Le camouflet reçu à Suez ne change pas la préoccupation stratégique centrale de Guy Mollet. Au contraire, elle le conduit pour « assurer la défense d’Israël » non seulement à lui livrer massivement des armes mais aussi à lui donner accès à la technologie permettant de produire l’arme nucléaire. La technologie française permettant la production de l’arme nucléaire n’est pas encore totalement au point mais la France sait désormais produire des réacteurs. Guy Mollet va «aider Israël en septembre 1956 à la construction dans le désert du Néguev d’un « réacteur de « recherche », le « EL-102 », connu sous le nom de Dimona et destiné à produire du plutonium (28) », rappelle le chercheur Ben Kramer.
Plus de dix ans après Suez, au moment de la guerre dite « des six jours », le discours et l’analyse de Guy Mollet sont les mêmes et ce dernier continue à « dénoncer Nasser [qui] a employé les mêmes procédés qu’Hitler (29) ». On le retrouve logiquement dans le conseil de parrainage du « Comité pour le droit d’Israël à l’existence » au côté de Gaston Monnerville, Gaston Deferre, François Mitterrand.
En 1956 comme en 1967 et comme aujourd’hui, le sionisme stratégique socialiste justifie l’idée d’une guerre préventive basée sur le droit de légitime défense d’Israël.
Il est vrai que Guy Mollet connaît bien la logique de « légitime défense » au nom de laquelle 60 résistants algériens furent guillotinés alors qu’il était président du conseil.
La construction d’un amalgame entre antisémitisme et antisionisme
L’héritage sioniste du parti socialiste n’est pas une réalité inerte et atemporelle. Il évolue et s’adapte aux besoins idéologiques d’Israël. Or l’État sioniste est confronté à une réalité nouvelle : celle du développement de la solidarité avec le peuple palestinien. En particulier depuis les intifada, cette solidarité s’est massifiée lors des agressions militaires israéliennes.
Même si le mouvement de solidarité ne prend cette forme massive que de manière épisodique, elle est perçue comme dangereuse par l’état israélien et ses soutiens occidentaux. De même, le mouvement BDS Boycott-Désinvestissement-Sanctions est une forme d’action qui n’est pas sans inquiéter par les conséquences économiques qu’il peut entraîner si son développement devenait massif.
Ces nouvelles réalités suscitent l’émergence de nouvelles thèses idéologiques dont la principale depuis une décennie est la construction médiatique et politique d’un amalgame entre l’antisémitisme et l’antisionisme.
Le parti socialiste est aux premières lignes de la construction de cet amalgame. En témoigne par exemple le communiqué du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France daté du 30 janvier 2012 relatant la rencontre avec François Hollande du 25 janvier dans lequel « le candidat socialiste a assuré le CRIF de son engagement de fermeté contre les actes antisémites et antisionistes (30) ».
De même, Manuel Valls dénonce un « nouvel antisémitisme qui se cache derrière un antisionisme de façade. Un antisionisme qui n’est d’ailleurs pas moins contestable (31) ».
On ne compte plus non plus les élus socialistes condamnant les « slogans antisémites » dans les manifestations en désignant ainsi les slogans antisionistes.
Il convient ici de rappeler quelques fondamentaux sur la manière dont Théodor Herzl, fondateur du sionisme officiel, aborde la question de l’antisémitisme. Le projet sioniste s’argumente dans son analyse comme une réponse à l’antisémitisme européen.
Pour Herzl, le sionisme est la seule réponse solide à l’antisémitisme. Dans son journal intime, il considère même l’antisémitisme comme un allié objectif du sionisme : « les antisémites deviendront nos amis les plus loyaux et les nations antisémites nos alliées (32). »
Le raisonnement est logique. L’antisémitisme par sa violence pousse les citoyens de confession juive à chercher dans un ailleurs la solution à leurs difficultés. De même qu’il existe des sionistes antisémites, il existe des antisionistes qui ne sont pas antisémites. L’existence d’antisémites sionistes n’est pas nouvelle.
La figure d’Edouard Drumont nous le rappelle. L’auteur de la France Juive propose tout simplement de « les renvoyer tous en Palestine (33) ». Ayant pris connaissance de la naissance du mouvement sioniste, il précise sa pensée : « Le Juif qui aspire à se constituer une patrie est digne d’estime … Le Juif qui veut avoir un drapeau est un brave Juif … Avoir une patrie, n’est-ce pas le plus impérieux de tous les devoirs ? La France aux Français ! La Palestine aux Juifs (34). »
La diffusion de l’amalgame entre antisionisme et antisémitisme se réalise au début de la décennie 2000 par la publication du livre de Pierre-André-Taguieff, La nouvelle judéophobie. Selon lui « l’emploi euphémisé d’ « antisionisme » implique la substitution de cette expression à cette autre qui, trop explicite ou « directe », serait disqualifiante : antisémitisme (35) ».
La dénonciation des crimes israéliens ne serait rien d’autre que la réactivation des vieux mythes antisémites : « Dans la propagande « antisioniste », le peuple palestinien est transfiguré en peuple de « héros » et de « martyrs », jusqu’à être christifié en peuple d’enfants martyrs ce qui réactive le vieil imaginaire antijuif du meurtre rituel. (36) »
Toute critique d’Israël est dans cette analyse inévitablement antisémite. De surcroît, cette nouvelle judéophobie serait le fait des musulmans. D’où une conclusion limpide et sans ambiguïté politique : « Le propalestinisme est assurément le principal vecteur de la nouvelle haine des Juifs à laquelle on donne souvent le nom d’« antisionisme (37) ». »
C’est à cette source que le parti socialiste emprunte son amalgame entre l’antisémitisme et l’antisionisme. La ficelle est bien grosse puisqu’elle consiste à amalgamer le soi-disant « antisionisme » d’un Alain Soral (qui préfère se dénommer lui-même judéophobe ou judéocritique) ayant pour but d’instrumentaliser à ses propres fins commerciales et politiques la colère contre les crimes d’Israël, et le mouvement antisioniste analysant l’état d’Israël comme un état colonial et la lutte du peuple palestinien comme une lutte anticoloniale. Comme le parti socialiste, Alain Soral amalgame antisionisme et antisémitisme.
L’héritage sioniste n’est pas seulement ancien mais aussi ancré dans l’identité colonialiste du socialisme français, elle-même issue de la conviction d’une supériorité culturelle des civilisations européennes sur les autres. Cela ne signifie pas que tous les membres ou électeurs du parti socialiste soient automatiquement sionistes. En revanche, sous-estimer que l’appareil du parti socialiste fonctionne comme un système sélectionnant son élite à partir d’une série de constantes idéologiques, parmi lesquelles se trouve le soutien au sionisme, revient à faire preuve d’une grande naïveté.
Notes
1) Communiqué de presse de l’Elysée du 10 juillet 2014.
2) Nous choisissons volontairement de na pas faire référence aux socialistes « de droite » qui n’ont cessés de développer des positions ultracolonialistes et racistes sans jamais être exclus du parti.
3) Jules Guesde condamne les expéditions du Tonkin, de Madagascar et du Soudan. Il faut cependant souligner l’abandon de ces positions anticolonialistes conséquentes à partir de 1912, date à laquelle, il soutient la proposition du député Lucien Deslinières de concessions pour une « colonisation socialiste » du Maroc
4) Cité dans Démocratie Nouvelle, n° Spécial, l’Afrique noire vous parle, 1958, p.
5) Jean Jaurès, conférence pour l’Alliance française à Albi, 1884, Œuvres de Jean Jaurès, tome 1, Fayard, Paris, 2009, p. 443.
6) Jean Jaurès, Fachoda et la paix du monde, Œuvres de Jean Jaurès, tome 7, volume 2, Fayard, Paris, 2011, p. 140.
7) Jean Jaurès, La France et le Maroc, Œuvres de Jean Jaurès, volume 2, Rieder, Paris, 1931, p. 47.
Jean Jaurès, Discours à la chambre des députés du 6 avril 1911, Œuvres de Jean Jaurès, tome 17, Fayard, Paris, 2014.
9) Léon Blum, débat sur le budget des colonies à la chambre du 9 juillet 1925, Débats parlementaires, Assemblée, Session Ordinaire (30 juin-12 juillet 1925), paru J.O. p. 848.
10) Gilles Manceron, Le tournant colonial de la République, Jules Ferry contre Georges Clémenceau et autres affrontements parlementaires sur la conquête coloniale, La Découverte, Paris, 2007, p. 60.
11) Conf : Daniel Guérin, Ci-git le colonialisme, Mouton, Paris, 1973.
12) Léon Blum n’est plus alors président du conseil mais reste néanmoins vice-président.
13) André Philip, Le socialisme trahi, Plon, Paris, 1957, p. 165.
14) Alain Savary, Un camarade en République, Presses Universitaires de Lille, 1987, pp. 523.
15) Guy Mollet, Interview à la télévision française sur la crise de Suez, 12 novembre 1956, archives INA, http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu00059/interview-de-guy-mollet-3-la-crise-de-suez.html
16) André Mandouze, Un chrétien dans son siècle, de résistance en résistances, Karthala, Paris, 2007,p. 120
17) Théodor Herzl, L’Etat des juifs, essai d’une solution moderne de la question juive, La Découverte, Paris, 2008.
18) Chaim Weizmann est un des fondateurs du mouvement sioniste au côté de Herzl. Il devient le premier président de la république de l’Etat d’Israël.
19) Léon Blum, Hommage à Weizmann, L’œuvres, tome 7, Albin Michel, Paris, 1963, p. 442.
20) Ibid, p. 442.
21) Michel Dreyfus, L’antisémitisme à gauche, Histoire d’un paradoxe de 1830 à nos jours, La Découverte, Paris, 2009.
22) Léon Blum, Les juifs devant le problème allemand, L’œuvres, tome 7, op.cit., 311.
23) Edward Saïd, La question de Palestine, Sindbad, Paris, 2010, p. 133.
24) Ibid, p. 133.
25) Léon Blum, Hommage à Weizmann, cit., p. 442.
26) Shimon Perez, cité dans Michael Bar-Zohar, Shimon Peres et l’histoire secrète d’Israël, Odile Jacob, Paris, 2007,p. 109.
27) Voir sur cet aspect mon livre, Figures de la révolution Africaine, de Kenyatta à Sankara, La Découverte, Paris,
28) Ben Kramer, Le nucléaire dans tous ses états, Les enjeux nucléaires de la mondialisation, Alias, paris, 2002, p. 42.
29) Le Monde, 1er juillet 1967.
30) Communiqué du CRIF du 30 janvier 2012, consultable sur le site du CRIF, http://www.crif.org/fr/lecrifenaction/fran%C3%A7ois-hollande-re%C3%A7oit-le-crif.
31) Entretien à Information Juive, octobre 2012, consultable sur le site du consistoire de Paris Ile-de-France, http://www.consistoire.org/communiques/129.manuel-valls–la-france-a-une-part-juive-incontestable
32) Théodor Herzl, Journal intime cité par Orden Medick, responsable du bloc de la paix, quelle stratégie contre l’antisémitisme ?, dans le Nouvel Observateur du 2-8 septembre 2004.
33) Edouard Drumont, Le testament d’un antisémite, Dentu, Paris, 1891, p. 45.
34) Edouard Drumont, Le peuple juif, Librairie antisémite, Paris, 1900, p. 37 et 43.
35) Pierre André Taguieff, La nouvelle judéophobie, Milles et une nuit, Paris, 2002, p. 42.
36) Pierre André Taguieff, La Judéophobie des Modernes : des lumières au jihad mondial, Odile Jacob, Paris, 2008, p. 295.
37) Pierre André Taguieff, Réflexion sur la judéophobie contemporaine-Antisionisme, propalestinisme et endoctrinement islamiste, Études du CRIF, Hors-série anniversaire des 70 ans du CRIF.
Source : Investig’Action
http://bouamamas.wordpress.com/2014/10/26/du-colonialisme-au-sionisme-chronique-dune-continuite-ideologique-du-parti-socialiste/
Saïd Bouamama, le 26 octobre 2014
« Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces (1) ». C’est par ces mots que le président socialiste François Hollande annonce son soutien au gouvernement israélien trois jours après le début de l’attaque militaire contre Gaza qui a déjà fait alors 64 morts…
Beaucoup ont été à juste titre scandalisés, d’autres également nombreux ont été naïvement surpris. Une simple lecture de l’histoire du socialisme français suffit pourtant à saisir que la continuité idéologique du parti socialiste est sans faille sur cette question : le soutien au sionisme aujourd’hui plonge ses racines dans le colonialisme qui a marqué toute l’histoire du socialisme français. Pour illustrer ce propos, analysons l’approche du colonialisme des trois principales figures théoriques du socialisme français (2).
Sur les fonts baptismaux jaurésiens
Le parti socialiste a choisi l’année 2005 pour fêter son centenaire c’est-à-dire qu’il prend comme point de départ de son histoire le congrès de fondation de la SFIO de 1905. Ce faisant, il occulte la partie antérieure de l’histoire du socialisme français. La Section Française de l’Internationale Ouvrière est en effet créée par la fusion du Parti Socialiste Français dirigé par Jean Jaurès et du Parti Socialiste de France dirigé par Jules Guesde. Les deux leaders s’opposent pendant de longues années sur la question coloniale. En prenant 1905 comme date de référence, c’est Jaurès, le partisan d’une colonisation « éclairée », qui est plébiscité et Guesde, l’anticolonialiste (3), qui est rejeté.
A la différence de Jaurès, Jules Guesde condamne en effet la colonisation comme système global de domination : « la colonisation c’est le vol, c’est le pillage, c’est le meurtre, ce sont les crimes commis contre de paisibles populations, pour les profits d’une poignée de capitalistes, avides de gains (4). »
Jaurès pour sa part ne dénonce pas la colonisation comme système. « Ces peuples sont des enfants » même s’ils sont « loin d’être sots », dit-il en 1884, à propos de peuples colonisés auxquels il convient d’apporter « quelques notions très simples de langue et d’histoire française, de commerce, de christianisme » pour que réussisse « l’œuvre difficile de conquête morale et d’assimilation (5) ».
Dix ans plus tard, lors du conflit franco-anglais de Fachoda en 1898, Jaurès défend « le droit certain de la France à s’ouvrir un débouché, de l’Afrique centrale vers le Nil (6) ».
De même, en 1903, il défend la thèse selon laquelle « l’occupation morale du Maroc par la France sera un prolongement de la généreuse politique arabe qu’il faut développer en Algérie (7) ». Trois ans avant sa mort en 1911, il continue à défendre l’idée d’un accord sur le projet colonial articulé à un désaccord sur la méthode : « La civilisation européenne se répand et doit se répandre sur le continent noir. Je n’ai jamais contesté pour ma part la nécessité, l’idéal, la beauté de cette pénétration. Nous n’avons différé et nous ne différons, au Maroc ou ailleurs, que sur les méthodes, mais je ne jette pas un regard de dédain sur l’œuvre commencée. Je ne l’enveloppe pas d’un anathème sans nuance (. »
Les thèses de Jaurès l’emportent définitivement au sein de la SFIO à partir de 1908. Les socialistes ne bougeront plus de cette position : la défense d’une colonisation « humanisée ». La même thèse coloniale reste un leitmotiv dans ce qu’ils appellent le « conflit israélo-palestinien ».
Le colonialisme culturaliste de Léon Blum
Léon Blum ne rompt pas avec l’idée de mission civilisatrice que défend Jaurès. En pleine guerre du Rif, alors que les troupes françaises sont en action contre le peuple marocain, il réaffirme à la chambre des députés la nécessité de « l’expansion de la pensée, de la civilisation française » et « le droit et même le devoir de ce qu’on appelle les races supérieures, revendiquant quelquefois pour elles un privilège quelque peu indu, d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture (9) ».
Comme Jules Ferry en 1885 (10), Léon Blum professe l’inégalité entre les peuples. Il ne s’agit certes pas pour lui d’une inégalité biologique mais d’une inégalité culturelle et de civilisation. La colonisation devient dans cette logique une œuvre d’émancipation en permettant le déclenchement de la très longue période de rattrapage du retard culturel et civilisationnel.
Dans l’approche blumiste, il n’existe aucune universalité du droit. Les droits des indigènes doivent pour lui dépendre de leur degré de civilisation. Ce qui n’est pas sans rappeler certains discours contemporains sur l’intégration des Français issus de l’immigration, sur l’incompatibilité supposée de l’Islam avec la civilisation française et sa laïcité, sur l’intégration impossible des Roms en raison de leur culture, etc.
La notion « d’indigène évolué » est logiquement le centre de l’approche de Blum. Au pouvoir lors du Front Populaire, il initie en 1937 un projet de loi dit « Blum-Viollette » accordant à 21 000 indigènes sur six millions la citoyenneté française. Devant la pression des colons, il n’est même pas discuté au parlement.
Mais la contrepartie de la sollicitude envers les « indigènes évolués » est la « fermeté » vis-à-vis de ceux qui refusent la « civilisation française » et qui s’évertuent à réclamer l’indépendance. Alors qu’elle a participé aux combats contre les ligues fascistes, l’Etoile Nord-Africaine, organisation nationaliste algérienne, est dissoute en janvier 1937 (11) et son leader Messali Hadj est emprisonné.
En mars, c’est au tour du comité d’action marocaine d’être dissous. Dans les mois qui suivent, c’est la répression sanglante contre les révoltes populaires au Maroc et en Tunisie (12).
Ici aussi, la distinction binaire entre des « bons » et des « mauvais » n’est pas sans rappeler les propos actuels des socialistes sur le « Hamas » comme étant la cause de ce qu’ils appellent « l’interruption du processus de paix ».
Le colonialisme stratégique de Guy Mollet
La SFIO revient au pouvoir en 1956 avec la présidence de Guy Mollet. Il reste dans l’histoire celui qui demande les pouvoirs spéciaux en Algérie et les obtient par 455 voix, c’est-à-dire la quasi-unanimité, y compris les voix des députés communistes. Ces pouvoirs déclenchent ce qu’André Philip a dénommé le « crime de pacification (13) » c’est-à-dire la légalisation de la répression, de la torture et d’une guerre à grande échelle contre les civils au prétexte de lutter contre les « terroristes ».
Alain Savary, qui considère Guy Mollet comme un « camarade en République », explique comme suit le raisonnement du président du conseil : « (Il) était avant tout obsédé par une idée très en honneur dans le parti (…) qu’il fallait commencer par libérer les individus avant de libérer le pays. Des hommes et des femmes ont été marqués par cet argument : ne pas libérer le pays trop tôt de crainte de les livrer aux féodaux. (14) »
En 1956, nous en sommes encore à la vieille thèse de la mission civilisatrice. Le colonisé, l’indigène, l’arabe, le musulman, etc., est perçu comme porteur de féodalité et de barbarie et il revient au colonisateur de l’éduquer et d’évaluer sa capacité à vivre libre.
Mais, à cette première causalité culturaliste commune à Jaurès et Blum, s’en ajoute désormais une seconde de nature stratégique. Dans le monde de l’après seconde guerre mondiale, Guy Mollet est hanté par la peur de la perte de l’empire colonial auquel il rattache la « grandeur française ».
Cet empire est fragilisé par le nouveau rapport de forces issu de la seconde guerre mondiale, par la victoire vietnamienne à Dien Bien Phu, par Bandung mais aussi par les velléités des Etats-Unis d’imposer leurs intérêts dans les possessions coloniales de leurs alliés. L’anticommunisme s’articulera à l’argument culturaliste pour justifier une défense « socialiste » de l’empire : les indigènes immatures pour l’indépendance sont de surcroît manipulables par les communistes de Moscou.
C’est la même image de l’indépendantiste comme ne pouvant être que « fanatique » qui conduit à considérer que « Nasser est le nouvel Hitler, Israël sa Tchécoslovaquie (15) ».
Ici aussi, comment ne pas penser aux discours socialistes sur « Israël, seule démocratie de la région », « sur l’obscurantisme du Hamas » ou encore sur « le danger iranien en Palestine ».
Nous ne pouvons pas clore ce chapitre sans rappeler ce que disait à l’époque François Mitterrand, autre figure idéologique du parti socialiste français. Alors ministre de l’intérieur, il déclara coup sur coup :
« En Algérie, la seule négociation, c’est la guerre » (5 novembre) ;
« L’Algérie, c’est la France et la France ne reconnaîtra pas chez elle d’autre autorité que la sienne » (7 novembre) (16).
Le sionisme culturaliste de Blum
La matrice idéologique du parti socialiste est ancrée dans un imaginaire colonialiste qui ne pouvait que l’orienter vers le soutien au mouvement sioniste. Ni en 1896, lorsque Théodor Herzl publie à Leipzig le texte fondateur du sionisme (17) officiel, pas plus qu’en 1897 lorsqu’il organise le congrès sioniste mondial ou en 1905, année durant laquelle le choix de la Palestine est définitivement arrêté au VIIème congrès, le sionisme ne rencontre en France plus qu’une curiosité marginale. En conséquence, on ne trouve pas chez Jaurès de point de vue sur le sionisme, à notre connaissance du moins.
Avec Léon Blum les choses sont bien différentes. Décrivant sa rencontre avec le sionisme, Léon Blum précise « dès le lendemain de la première guerre mondiale, il [Weizmann (18)] m’enrôla au service de ses desseins en s’aidant parfois de mes avis (19) ».
Dès 1919, Léon Blum joue un rôle actif dans la défense du projet sioniste en intervenant pour obtenir la levée de l’opposition française au mandat anglais sur la Palestine :
« C’est un grand orgueil et une grande satisfaction pour moi de penser que j’ai pu l’aider dans la difficile négociation dont dépendait la création du Home National juif, et qui consistait à obtenir la levée simultanée de l’opposition française contre l’attribution du mandat palestinien à la Grande-Bretagne et de l’opposition américaine contre l’attribution du mandat syrien à la France (20). »
Il participe dès sa création en 1928 au « Comité socialiste pour la Palestine ouvrière » et est désigné l’année suivante au comité élargi de « l’agence juive pour la Palestine » (21). Dans son texte, les juifs devant le problème allemand, Léon Blum s’émerveille devant les kibboutz qu’il présente comme la solution à la question juive. « Comparez les jeunes pionniers avec leurs grands-parents du ghetto et jugez à quel point on peut transformer une race humaine ! (22) » s’exclame le leader socialiste.
L’admiration est sincère et s’inscrit en continuité avec sa vision des « indigènes » et de la colonisation. Si les Palestiniens font écho dans la pensée de Blum aux indigènes arriérés, les militants sionistes construisant les kibboutz font également écho aux civilisateurs coloniaux. De même que la colonisation visait à civiliser les Africains, le sionisme visait à « transformer l’Orient en Occident (23) » pour reprendre la formule éclairante d’Edward Saïd.
Tout comme la colonisation visait à régénérer des peuples retardataires et féodaux, le sionisme a pour idée centrale « que l’Orient est dégénéré, qu’il a besoin d’être reconstruit conformément aux notions politiques de l’Occident éclairé (24) » complète Saïd.
Pour reprendre une formule de Léon Blum, Israël apparaît dans cette logique comme « le rêve transposé au niveau de la réalité historique (25) ». Une colonisation idéale en quelque sorte.
Le soutien socialiste au sionisme n’est, on le voit, le résultat d’aucun grand complot international. Il est tout simplement la continuité idéologique du colonialisme socialiste. C’est d’ailleurs la même raison qui conduit les socialistes au culturalisme intégrationniste en ce qui concerne les immigrés et leurs enfants français. Pour eux aussi, l’approche n’est pas celle du traitement égalitaire mais celle de l’intégration et de la civilisation.
Le sionisme stratégique de Guy Mollet
Le sionisme de Guy Mollet ajoute la donne stratégique à l’argumentaire culturaliste. Le soutien à Israël s’inscrit comme défense de « l’Occident » face à ses ennemis : les communistes et les luttes de libérations nationales hier, l’islam, « l’intégrisme », l’Iran, etc., aujourd’hui.
C’est cette approche stratégique qui le conduit à l’agression contre l’Egypte lors de la nationalisation du canal de Suez en 1956. Pour Guy Mollet, faire la guerre à Nasser c’était mener le même combat que celui pour le maintien du colonialisme par la guerre d’Algérie. Les Israéliens ne s’y trompent pas, comme en témoigne cette phrase cynique de Shimon Perez de retour d’une rencontre avec Guy Mollet à Matignon en vue de préparer l’agression contre l’Egypte :
« Nos liens avec la France se poursuivront aussi longtemps que seront tués des Français en Algérie et des Egyptiens sur les frontières d’Israël (26).» Ce sionisme stratégique n’est pas sans rappeler la décolonisation stratégique de l’empire français : « Lâcher l’Asie pour garder l’Afrique », puis « lâcher l’Afrique subsaharienne pour garder le Maghreb », puis « lâcher la Tunisie et le Maroc » pour garder l’Algérie » et enfin « lâcher l’Algérie et garder le Sahara » (27).
Le camouflet reçu à Suez ne change pas la préoccupation stratégique centrale de Guy Mollet. Au contraire, elle le conduit pour « assurer la défense d’Israël » non seulement à lui livrer massivement des armes mais aussi à lui donner accès à la technologie permettant de produire l’arme nucléaire. La technologie française permettant la production de l’arme nucléaire n’est pas encore totalement au point mais la France sait désormais produire des réacteurs. Guy Mollet va «aider Israël en septembre 1956 à la construction dans le désert du Néguev d’un « réacteur de « recherche », le « EL-102 », connu sous le nom de Dimona et destiné à produire du plutonium (28) », rappelle le chercheur Ben Kramer.
Plus de dix ans après Suez, au moment de la guerre dite « des six jours », le discours et l’analyse de Guy Mollet sont les mêmes et ce dernier continue à « dénoncer Nasser [qui] a employé les mêmes procédés qu’Hitler (29) ». On le retrouve logiquement dans le conseil de parrainage du « Comité pour le droit d’Israël à l’existence » au côté de Gaston Monnerville, Gaston Deferre, François Mitterrand.
En 1956 comme en 1967 et comme aujourd’hui, le sionisme stratégique socialiste justifie l’idée d’une guerre préventive basée sur le droit de légitime défense d’Israël.
Il est vrai que Guy Mollet connaît bien la logique de « légitime défense » au nom de laquelle 60 résistants algériens furent guillotinés alors qu’il était président du conseil.
La construction d’un amalgame entre antisémitisme et antisionisme
L’héritage sioniste du parti socialiste n’est pas une réalité inerte et atemporelle. Il évolue et s’adapte aux besoins idéologiques d’Israël. Or l’État sioniste est confronté à une réalité nouvelle : celle du développement de la solidarité avec le peuple palestinien. En particulier depuis les intifada, cette solidarité s’est massifiée lors des agressions militaires israéliennes.
Même si le mouvement de solidarité ne prend cette forme massive que de manière épisodique, elle est perçue comme dangereuse par l’état israélien et ses soutiens occidentaux. De même, le mouvement BDS Boycott-Désinvestissement-Sanctions est une forme d’action qui n’est pas sans inquiéter par les conséquences économiques qu’il peut entraîner si son développement devenait massif.
Ces nouvelles réalités suscitent l’émergence de nouvelles thèses idéologiques dont la principale depuis une décennie est la construction médiatique et politique d’un amalgame entre l’antisémitisme et l’antisionisme.
Le parti socialiste est aux premières lignes de la construction de cet amalgame. En témoigne par exemple le communiqué du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France daté du 30 janvier 2012 relatant la rencontre avec François Hollande du 25 janvier dans lequel « le candidat socialiste a assuré le CRIF de son engagement de fermeté contre les actes antisémites et antisionistes (30) ».
De même, Manuel Valls dénonce un « nouvel antisémitisme qui se cache derrière un antisionisme de façade. Un antisionisme qui n’est d’ailleurs pas moins contestable (31) ».
On ne compte plus non plus les élus socialistes condamnant les « slogans antisémites » dans les manifestations en désignant ainsi les slogans antisionistes.
Il convient ici de rappeler quelques fondamentaux sur la manière dont Théodor Herzl, fondateur du sionisme officiel, aborde la question de l’antisémitisme. Le projet sioniste s’argumente dans son analyse comme une réponse à l’antisémitisme européen.
Pour Herzl, le sionisme est la seule réponse solide à l’antisémitisme. Dans son journal intime, il considère même l’antisémitisme comme un allié objectif du sionisme : « les antisémites deviendront nos amis les plus loyaux et les nations antisémites nos alliées (32). »
Le raisonnement est logique. L’antisémitisme par sa violence pousse les citoyens de confession juive à chercher dans un ailleurs la solution à leurs difficultés. De même qu’il existe des sionistes antisémites, il existe des antisionistes qui ne sont pas antisémites. L’existence d’antisémites sionistes n’est pas nouvelle.
La figure d’Edouard Drumont nous le rappelle. L’auteur de la France Juive propose tout simplement de « les renvoyer tous en Palestine (33) ». Ayant pris connaissance de la naissance du mouvement sioniste, il précise sa pensée : « Le Juif qui aspire à se constituer une patrie est digne d’estime … Le Juif qui veut avoir un drapeau est un brave Juif … Avoir une patrie, n’est-ce pas le plus impérieux de tous les devoirs ? La France aux Français ! La Palestine aux Juifs (34). »
La diffusion de l’amalgame entre antisionisme et antisémitisme se réalise au début de la décennie 2000 par la publication du livre de Pierre-André-Taguieff, La nouvelle judéophobie. Selon lui « l’emploi euphémisé d’ « antisionisme » implique la substitution de cette expression à cette autre qui, trop explicite ou « directe », serait disqualifiante : antisémitisme (35) ».
La dénonciation des crimes israéliens ne serait rien d’autre que la réactivation des vieux mythes antisémites : « Dans la propagande « antisioniste », le peuple palestinien est transfiguré en peuple de « héros » et de « martyrs », jusqu’à être christifié en peuple d’enfants martyrs ce qui réactive le vieil imaginaire antijuif du meurtre rituel. (36) »
Toute critique d’Israël est dans cette analyse inévitablement antisémite. De surcroît, cette nouvelle judéophobie serait le fait des musulmans. D’où une conclusion limpide et sans ambiguïté politique : « Le propalestinisme est assurément le principal vecteur de la nouvelle haine des Juifs à laquelle on donne souvent le nom d’« antisionisme (37) ». »
C’est à cette source que le parti socialiste emprunte son amalgame entre l’antisémitisme et l’antisionisme. La ficelle est bien grosse puisqu’elle consiste à amalgamer le soi-disant « antisionisme » d’un Alain Soral (qui préfère se dénommer lui-même judéophobe ou judéocritique) ayant pour but d’instrumentaliser à ses propres fins commerciales et politiques la colère contre les crimes d’Israël, et le mouvement antisioniste analysant l’état d’Israël comme un état colonial et la lutte du peuple palestinien comme une lutte anticoloniale. Comme le parti socialiste, Alain Soral amalgame antisionisme et antisémitisme.
L’héritage sioniste n’est pas seulement ancien mais aussi ancré dans l’identité colonialiste du socialisme français, elle-même issue de la conviction d’une supériorité culturelle des civilisations européennes sur les autres. Cela ne signifie pas que tous les membres ou électeurs du parti socialiste soient automatiquement sionistes. En revanche, sous-estimer que l’appareil du parti socialiste fonctionne comme un système sélectionnant son élite à partir d’une série de constantes idéologiques, parmi lesquelles se trouve le soutien au sionisme, revient à faire preuve d’une grande naïveté.
Notes
1) Communiqué de presse de l’Elysée du 10 juillet 2014.
2) Nous choisissons volontairement de na pas faire référence aux socialistes « de droite » qui n’ont cessés de développer des positions ultracolonialistes et racistes sans jamais être exclus du parti.
3) Jules Guesde condamne les expéditions du Tonkin, de Madagascar et du Soudan. Il faut cependant souligner l’abandon de ces positions anticolonialistes conséquentes à partir de 1912, date à laquelle, il soutient la proposition du député Lucien Deslinières de concessions pour une « colonisation socialiste » du Maroc
4) Cité dans Démocratie Nouvelle, n° Spécial, l’Afrique noire vous parle, 1958, p.
5) Jean Jaurès, conférence pour l’Alliance française à Albi, 1884, Œuvres de Jean Jaurès, tome 1, Fayard, Paris, 2009, p. 443.
6) Jean Jaurès, Fachoda et la paix du monde, Œuvres de Jean Jaurès, tome 7, volume 2, Fayard, Paris, 2011, p. 140.
7) Jean Jaurès, La France et le Maroc, Œuvres de Jean Jaurès, volume 2, Rieder, Paris, 1931, p. 47.
Jean Jaurès, Discours à la chambre des députés du 6 avril 1911, Œuvres de Jean Jaurès, tome 17, Fayard, Paris, 2014.
9) Léon Blum, débat sur le budget des colonies à la chambre du 9 juillet 1925, Débats parlementaires, Assemblée, Session Ordinaire (30 juin-12 juillet 1925), paru J.O. p. 848.
10) Gilles Manceron, Le tournant colonial de la République, Jules Ferry contre Georges Clémenceau et autres affrontements parlementaires sur la conquête coloniale, La Découverte, Paris, 2007, p. 60.
11) Conf : Daniel Guérin, Ci-git le colonialisme, Mouton, Paris, 1973.
12) Léon Blum n’est plus alors président du conseil mais reste néanmoins vice-président.
13) André Philip, Le socialisme trahi, Plon, Paris, 1957, p. 165.
14) Alain Savary, Un camarade en République, Presses Universitaires de Lille, 1987, pp. 523.
15) Guy Mollet, Interview à la télévision française sur la crise de Suez, 12 novembre 1956, archives INA, http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu00059/interview-de-guy-mollet-3-la-crise-de-suez.html
16) André Mandouze, Un chrétien dans son siècle, de résistance en résistances, Karthala, Paris, 2007,p. 120
17) Théodor Herzl, L’Etat des juifs, essai d’une solution moderne de la question juive, La Découverte, Paris, 2008.
18) Chaim Weizmann est un des fondateurs du mouvement sioniste au côté de Herzl. Il devient le premier président de la république de l’Etat d’Israël.
19) Léon Blum, Hommage à Weizmann, L’œuvres, tome 7, Albin Michel, Paris, 1963, p. 442.
20) Ibid, p. 442.
21) Michel Dreyfus, L’antisémitisme à gauche, Histoire d’un paradoxe de 1830 à nos jours, La Découverte, Paris, 2009.
22) Léon Blum, Les juifs devant le problème allemand, L’œuvres, tome 7, op.cit., 311.
23) Edward Saïd, La question de Palestine, Sindbad, Paris, 2010, p. 133.
24) Ibid, p. 133.
25) Léon Blum, Hommage à Weizmann, cit., p. 442.
26) Shimon Perez, cité dans Michael Bar-Zohar, Shimon Peres et l’histoire secrète d’Israël, Odile Jacob, Paris, 2007,p. 109.
27) Voir sur cet aspect mon livre, Figures de la révolution Africaine, de Kenyatta à Sankara, La Découverte, Paris,
28) Ben Kramer, Le nucléaire dans tous ses états, Les enjeux nucléaires de la mondialisation, Alias, paris, 2002, p. 42.
29) Le Monde, 1er juillet 1967.
30) Communiqué du CRIF du 30 janvier 2012, consultable sur le site du CRIF, http://www.crif.org/fr/lecrifenaction/fran%C3%A7ois-hollande-re%C3%A7oit-le-crif.
31) Entretien à Information Juive, octobre 2012, consultable sur le site du consistoire de Paris Ile-de-France, http://www.consistoire.org/communiques/129.manuel-valls–la-france-a-une-part-juive-incontestable
32) Théodor Herzl, Journal intime cité par Orden Medick, responsable du bloc de la paix, quelle stratégie contre l’antisémitisme ?, dans le Nouvel Observateur du 2-8 septembre 2004.
33) Edouard Drumont, Le testament d’un antisémite, Dentu, Paris, 1891, p. 45.
34) Edouard Drumont, Le peuple juif, Librairie antisémite, Paris, 1900, p. 37 et 43.
35) Pierre André Taguieff, La nouvelle judéophobie, Milles et une nuit, Paris, 2002, p. 42.
36) Pierre André Taguieff, La Judéophobie des Modernes : des lumières au jihad mondial, Odile Jacob, Paris, 2008, p. 295.
37) Pierre André Taguieff, Réflexion sur la judéophobie contemporaine-Antisionisme, propalestinisme et endoctrinement islamiste, Études du CRIF, Hors-série anniversaire des 70 ans du CRIF.
Source : Investig’Action
http://bouamamas.wordpress.com/2014/10/26/du-colonialisme-au-sionisme-chronique-dune-continuite-ideologique-du-parti-socialiste/
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Parti socialiste
Mis en ligne sur ROUGE MIDI
P.S : Le changement (de nom) c’est maintenant ?
http://www.rougemidi.org/spip.php?article8708
A.C
P.S : Le changement (de nom) c’est maintenant ?
http://www.rougemidi.org/spip.php?article8708
Pas un jour sans que les médias ne nous tiennent informés des feuilletons à rebondissement touchant les « partis de gouvernement », PS ou UMP…
Doivent-ils changer de nom ?
Le journal du Dimanche y consacre deux pages..d’un creux abyssal.
Il n’est pas question pour moi de nier ce que j’éviterai de commenter ici : rivalités de personnes et de clans, ambitions personnelles afin de « maîtriser » les appareils existants, préoccupations en lien avec 2O17, etc. ..
Tout cela est abondamment abordé dans la presse et alimente un compréhensible rejet de la »classe politicienne »…
Conséquemment, c’est pain béni pour la famille LE PEN.
L’édito de ROUGE-MIDI(« Le changement de société c’est par où ? »
m’évite d’alourdir mon propos
Je m’en tiendrai donc à rajouter deux trois éléments d’Histoire pour étayer un constant qui fait consensus entre nous :
Le Capitalisme a besoin d’urgence, de revoir son logiciel de gestion des affaires pour une raison fondamentale :
Sa crise systémique ne lui permet plus de tolérer le moindre progrès humain.
Pire, il lui faut partout et à vitesse modulée selon les Etats, détricoter tout ce que ses propres besoins de possédants (pour plus de taux de profit) ET la lutte des classes (pour arracher « plus » que le capital entendait investir dans la« force de travail » …) a pu apporter comme amélioration constante du niveau de vie.Une recomposition des formes politiques s’impose au Capitalisme …
A terme, il nourrit une stratégie de survie : Obtenir , sur le plan politique, une « grande union de toutes les bonnes volontés et talents », un « consensus » à l’anglo-saxonne
Qui ne peut aboutir qu’en cassant l’"existant"pour recomposer du Bipartisme permettant les alternances sans alternatives.
Parenthèse
J’assume l’opinion que le MEDEF et sa domesticité en gouvernance, a besoin que le syndicalisme rassemblé et notamment la CGT-…donne le sentiment aux travailleurs qu’un « Tous ensemble » globalisant les exigences sociales n’est pas possible.
Le Parti Socialiste a deux fers au feu : servir GATTAZ et préserver son avenir
Le médiatique feuilleton des « couacs gouvernementaux », des frondes, des duels Valls-Aubry, des gesticulations de frondeurs .(à la fronde à boulettes de papier mâché) vise à encore plus éloigner les masses de « la politique »..
Pourtant, les faits sont têtus, comme aimait à le rappeler LENINE.
Le parti Socialiste a TOUJOURS eu la fonction à la fois de GERER les intérêts du Capital, et de maintenir la riposte de CLASSE hors de toute perspective de changement de SOCIETE.
Quand il apparait que sa compromission avec l’adversaire porte en germe un affaiblissement « tendanciel », de ce que nous avons appelé la "Social DEMOCRATIE", alors le PS.tombe à gauche.
Je m’en tiens à deux trois rappels
UN
1936 : C’est la LUTTE, les occupations, l’investissement des militants influencés par un PC6SFIC en plein essor, qui conduisent BLUM à céder ! Nos acquis de cette période ne figuraient pas dans la Charte électorale du "Rassemblement Populaire"(SFIO, radicaux, PC)
Cette explication que développera BLUM à son procès de RIOM..N’empêche pas la SFIO…en juillet 36 de mener des discussions donnant lieu à ce texte peu connu de Projet de Charte d’unité SFIO - PC
Marxist org rappelle
Il s’agit d’un texte de compromis en juillet 1936, suite aux travaux de la commission d’unification, signé du seul côté de ses représentants S.F.I.O. (Blum, Bracke, Séverac et Zyromski). J.-B. Séverac présente ce texte comme le fruit de concessions unilatérales de la SFIO, les communistes restant sur leur projet initial. La CAP de la SFIO ajourne ce texte, puis suspend définitivement les négociations avec le PCF en novembre 1937. Ce texte aura cependant servi en octobre-novembre 1936 dans les pourparlers d’unification de la SFIO avec le petit Parti d’unité prolétarienne (P.U.P.)
Ce compromis à quelques jours du pronunciamento franquiste qui conduira le PS à une »non intervention » crapuleuse , et à la « pause » de 1937…prologue d’une victoire fasciste qui, chez nous, aura eu besoin des envahiseeurs nazis, ce texte précie bien la soi disante recherche d’un acte qui aurait effacé TOURS de 1920
Le Parti Unique du Prolétariat est un parti de classe qui a pour but la conquête du pouvoir en vue de socialiser les moyens de production et d’échange, c’est-à-dire de transformer la société capitaliste en une société collectiviste ou communiste.
Vous avez bien lu..
DEUX
Quand après la guerre, la SFIO va constituer un atout dans la vassalisation de notre Pays l’impérialisme yankee,et alors que se trame l’éviction des communistes du Gouvernement, que Fo se « gave » de dollars via l’AFL-CIO et la CIA..,
……….. la SFIO..en 46, parce qu’elle porte encore la tâche indélébile de la façon dont DEUX TIERS de ses députés (issus des élections « Front POPU » ont ouvert les bras pour étreindre PETAIN …… "prend un tournant « gauchisant" et élit premier secrétaire un certain GUY MOLLET..au prétexte que..
La tentative de Léon Blum de faire adopter par le parti un « socialisme humaniste » répudiant la notion de lutte des classes est écartée par la majorité, et Daniel est remplacé par Guy Mollet au poste de secrétaire général (juillet 1946)
_ww.larousse.fr/encyclopedie/divers/SFIO/144647
TROIS
Parce que plus récent, n’insistons pas sur la façon dont la SFIO qui va voter la confiance à De Gaulle le 1er juin 1958.., l’avant-veille défilait avec ses dirigeants bras dessus bras dessous avec Thorez et Frachon au nom de la défense de la République…
QUATRE :
Cent fois rappelé aussi l’intelligence machiavélique d’une SFIO et de la FDGS.
Pour donner naissance à un Parti Socialiste (Epinay 1971) …qui ayant compris l’erreur tragique de stratégie du PCF (« programme commun, union de sommet") va retrouver une virginité incroyable….par des positionnements gauchisants inspirés par un certain Chevènement…
Relire le fameux discours Mitterrand qui promet l’exclusion à ceux qui ne se prononceraient pas pour l’abolition du Capitalisme, est toujours un « grand moment » d’analyse de ce qu’est la duplicité !
Ce rappel permet je crois de mieux comprendre le feuilleton des »couacs » des » frondes », des échanges par médias interposés entre VALLS et AUBRYLE PS sait qu’il a perdu 2017 ;
Il n’est d’ailleurs pas aux commandes pour voir renouveler son CDD de domesticité du MEDEF car la charge contre les acquis, l’aliénation atlantiste, l‘acceptation du corset MERKEL et de l’UE, implique de poursuivre et aggraver ce que Sarkozy a mis en route..
Mais le PS n’entend pas rester sur le banc des remplaçants dans le match K.vs Travail.
Gattaz, le propriétaire de l’EQUIPE aura besoin de tous les « talents »
Exister, concurrencer les Juppé et autres « rassembleurs-apaiseurs -reformeurs »..c’est avoir deux fers au feu.
AUBRY selon moi, entreprend le nécessaire mouvement qui vise à « tomber à gôôche »..
Elle serait une candidate idéale.
Pour agréger cette « gôche trahie, déçue » et encore en recherche d’un moindre mal ; d’un gilet barre balles fut-il..tricoté main….lorsque le Capital envoie des missiles de recul humain !
Puisqu’en plus, « on » nous assure que nous sommes en 1932, que Gretchen LEPEN risque prendre l’Elysée (tu parles !!) !
Rien de tel pour travailler à un « rassemblement » qui n’écarte pas au second tour des élections – sans lien avec les antagonismes de CLASSE, les tenants d’une soi-disant « opposition » à la FINANCE, ce seul adversaire qu’avait ciblé le François Hollande en campagne, que ce soit au Bourget..ou à GEMENOS devant les Fralib…
Bref, une Martine « Pasionaria », qu’escorterait cette « gauche rassemblée » dont P. Laurent nous serine qu’elle ne doit exclure personne, n’est ce pas une façon de gagner un peu de temps , si nécessaire au Capital pour aller au bout de ses projets funestes ?
Avant de passer à l’étape suivante, si l’on a éradiqué de la conscience collective des travailleurs toute idée de Changement radical, que nous appelons COMMUNISME.
C’et à dire, enfoncer l’idée (hélas en gestation)…qu’il faudrait mettre de côté des divisions dépassées et comme en Allemagne, que s’instaure une gouvernance d’ »union nationale »….
Procès d’intention, scénario de « politique fiction » ?
Peut –être
On peut même , puisque les attaques sionistes visant ROUGE MIDI ne permettent plus le commentaires, en discuter sur la page Facebook des RougesVifs...
Un qui semble bien avoir compris ce qu’on attend de lui dans cet enfumage c’est..Le PAON.
Après avoir repeint « l’entreprise » comme lieu de cohabitation non conflictuelle dans le fameux article de la" TRIBUNE"....plusieurs fois rappelé ici, voilà le jumeau de BERGER qui a lu le JDD en y voyant le début de la fin de nos souffrances dans les trois pages sponsorisant le retour de la fille DELORS
Extrait :
http://www.politis.fr/Thierry-Lepaon-CGT-se-rejouit-des,28622.html
Thierry Lepaon (CGT) se réjouit des propos de Martine Aubry
Le numéro un de la CGT, Thierry Lepaon, a affirmé dimanche que les propos de Martine Aubry critiquant la politique économique de l’exécutif faisaient « du bien », les syndicats n’étant « plus tout seuls ». « Cela fait du bien dans le paysage politique à gauche aujourd’hui, d’avoir des gens qui ont une vision de la société qui dépasse les questions budgétaires », a déclaré le secrétaire général de l’organisation syndicale dans l’émission « C politique » sur France 5, en commentant l’entretien accordé par la maire PS de Lille au Journal du Dimanche.
Les déclarations de Mme Aubry changent la donne parce qu’« on n’est plus tout seuls à le dire », a estimé le chef de file de la CGT. « Il va peut-être y avoir un débat à gauche sur comment est-ce qu’on peut réorienter ce quinquennat, la première partie ayant été dédiée aux propositions qu’a faites le Medef », a-t-il espéré, appelant le président François Hollande à être sensible « à l’opinion des gens qui ont voté pour lui », plutôt qu’au patronat.
Mais alors, c’est FOUTU , me rétorqueront des Camarades
Amis et Camarades,
L’édito de ce journal rappelle que nous voulons que les "masses fassent l’Histoire "..mais hors de sentiers les menant à la Barbarie,
… pour unir dans l’autodéfense ouvrière, populaire afin de RESISTER, et multiplier les nombres de porteurs de boussoles révolutionnaires, il y a URGENCE à faire vivre dans l’ACTION qui nourrit la REFLEXION.. "notre " Appel à (re)Construire
Alain Chancogne
A.C
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