Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
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Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
yannalan a écrit:J'ai lu l'article sur le lac de Grandlieu, franchement, je vois pas le rapport avec NDDL. Ca fait des dizaines d'années que les agriculteurs voisins s'attaquent au lac et l'assèchent progressivement, pour récupérer des prairies.
NDDL est au nord de Nantes, Grandlieu au Sud-Ouest !Il est sensé être protégé, mais entre les pesticides, les résidus de cartouches et les assèchements plus ou moins pirates, il y a du boulot !
Mais aucun rapport avec le projet !
Si c'est arrivé à proximité de NA, ça arrivera à NDDL...
Fresque humaine contre l'aéroport Notre-Dame des Landes communiqué du Parti Libéral Démocrate
Le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault tente un passage en force pour détruire l'aéroport de Nantes-Atlantique et le reconstruire bien plus loin du coeur de Nantes. Cette opération estimée à 560 millions (probablement beaucoup plus) vise à récupérer les terrains actuels au profit d’une opération de spéculation immobilière. Si son intérêt économique était réel, elle ne serait pas financée par l’argent public à hauteur de 40% au bas mot.
L’aéroport actuel permettrait d’accueillir aisément 1 million de voyageurs supplémentaires par an avec des aménagements raisonnables. Des aménagements dans les protocoles d'approche des pistes, combinés avec la baisse régulière du niveau de bruit émis par les avions, permettront de réduire à moindre coût l'exposition au bruit de la population du sud Nantais actuellement concernée par les nuisances sonores de l'installation actuelle. Des aéroports comme celui de Genève, San Diego ou Gatwick ont une envergure internationale et un trafic bien supérieur avec une taille similaire et une seule piste.
Nous désapprouvons les méthodes des contestataires les plus radicaux et préconisons la poursuite des actions en justice. D'ailleurs, nous nous félicitons de l’augmentation de l'indemnisation de nombreux propriétaires agricoles expropriés par le tribunal de Grande Instance de Nantes. Mais aux conditions actuelles, nous disons NON au nouvel aéroport.
Grande manifestation pacifique et réussie à Notre-Dame-Des-Landes ! Isabelle Loirat, conseillère municipale de Nantes, présidente MODEM44
Super manifestation samedi dernier !
On attendait 10 000 personnes, alors, 30 à 40 000, c'était "du jamais vu ! " Des kilomètres de manifestants sur les petites routes et chemins boueux de Notre-Dame-Des-Landes. Il a fallu plusieurs heures au cortège pour atteindre le lieu de la reconstruction près du "Moulin de Rohanne".
"Opération Astérix" pour répondre à l'opération "César" (véritable nom donné par la préfecture aux expulsions en octobre)
Aucune force de police sur les lieux, aucun hélico avec caméra pour survoler, filmer les manifestants, aucune violence.
De la joie et de la bonne humeur. L'émotion et la reconnaissance aussi de voir ces milliers de gens venus de partout, de Bretagne, de Bourgogne, de Mayenne (merci aux jeunes filles qui ont spontanément partagé ce délicieux verre de vin chaud), de Normandie, de Paris, de Marseille et même d'outre-Manche et outre-Rhin.
Un grand merci à tous ceux qui sont venus.
Ce qui m'intéressait, en plus de l'origine de tous ces marcheurs, c'était de savoir depuis quand ils ou elles connaissaient ou s'intéressaient au combat de Notre-Dame-Des-Landes. Et souvent la réponse était : "depuis deux ou trois ans", c'est-à-dire quand les jeunes ont commencé à venir habiter la ZAD, d'où leur futur nom de "Zadistes". Quelqu'un nous a expliqué qu'il en avait entendu parler alors qu'il était en Espagne.
L'arrivée progressive des jeunes sur la ZAD a marqué un changement, le dossier NDDL a trouvé un autre écho et l'opposition s'est diversifiée. Ce sont eux qui, après avoir réhabité, cultivé la zone pour éviter qu'elle ne se vide (après le départ des agriculteurs ou habitants âgés, harcelés par AGO-Vinci agitant la menace des expulsions à venir pour vendre et quitter les lieux au plus vite), ont subi les expulsions violentes d'octobre, ont résisté dans le froid et la pluie. (A la Toussaint, 2012 était une année aussi ou la plus mouillée depuis 1981...). Le succès de la manifestation leur est dû en majeure partie.
A un journaliste qui me demandait aimablement la veille si j'avais peur, j'ai répondu non. Une fois, oui j'ai eu peur, c'était lors de la dernière grande manifestation à Nantes où la mobilisation policière avait déjà été disproportionnée et la juxtaposition des forces de l'ordre et des jeunes au visage masqué et nous au milieu ne m'avait pas trop rassurée, mais tout s'était bien passé.
A un opposant historique qui me demandait gentiment si j'étais toujours bien accueillie lorsque je venais à NDDL ou débarquais parfois seule à la Vacherie, j'ai répondu oui, même maintenant que l'opposition s'est diversifiée et que la Vacherie est devenue le QG de résistance et de stockage des Zadistes. Certes nous sommes différents, mais nous nous rejoignons tous sur le fait qu'il faut arrêter ce projet inutile, destructeur à NDDL et contre-productif pour l'ensemble de la région ou du pays. Parfois, il faut savoir désobéir me rappelle ma formation en histoire. Et nous avons beaucoup à apprendre de ces jeunes et moins jeunes qui récupèrent pour reconstruire des lieux de vie, nous qui vivons dans "l'obsolescence programmée ".
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Si c'est arrivé à proximité de NA, ça arrivera à NDDL...
Tu lis ce que tu nous postes ? A la limite, Grandlieu c'est le contraire de NDDL, le lac est bouffé par les activités agricoles et la chasse. Tu as vraiment l'impression que c"'est ça qui se prépare à NDDL?
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
yannalan a écrit:Si c'est arrivé à proximité de NA, ça arrivera à NDDL...
Tu lis ce que tu nous postes ? A la limite, Grandlieu c'est le contraire de NDDL, le lac est bouffé par les activités agricoles et la chasse. Tu as vraiment l'impression que c"'est ça qui se prépare à NDDL?
Les gros propriétaires auront la main sur les terres restantes...
Notre-Dame-Des-landes, la lutte continue Secrétariat aux Relations extérieures de la Fédération anarchiste. 03/12
Dans le bocage de Notre-Dame-Des-Landes, les occupants et occupantes de la ZAD (Zone à défendre), depuis presque 5 ans pour certains, avaient déjà donné un visage particulier à la lutte contre le projet d’aéroport et contre le monde qu’il représente. Au-delà des analyses sur les répercussions écologiques et les dommages sociaux du projet, au delà de la contestation d’une forme d’aménagement du territoire et d’une manière de décider (l’autoritarisme déguisé en une pseudo démocratie), c’est une leçon du vivre ensemble qui se construit sur ces terres. Là, a été adoptée une forme de vie autogestionnaire. Elle est basée sur des assemblées générales souveraines, et donc, la prise de décision est collective pour tous les aspects de la lutte comme pour la gestion du quotidien (production et partage de nourriture, habitat, moyens de transport, culture...). Cet îlot de résistances et de vie autrement a été considéré par le Pouvoir (politique et économique) comme une alternative potentiellement subversive, à plus large échelle, un « kyste », pour le Ministre de l’Intérieur. C’est ce qui explique le déploiement hallucinant de forces de l’ordre pour qui tout doit disparaître et le plus vite possible. Elles n’ont pas rechigné à la violence et n’ont pas hésité à détruire des lieux de vie ainsi que des biens (vélos, lits...) des habitants.
Les Zadistes (terme générique recouvrant de multiples individualités aux visions diverses) ont su tisser des liens avec leurs voisins et construire un réseau de personnes concernées alentour. Aussi, dès que la répression a commencé, la résistance s’est organisée et a bénéficié de soutiens de plus en plus larges. La détermination des Zadistes face aux forces de l’ordre et le modèle alternatif qu’ils montrent ont séduit, bien au-delà des clivages politiques actuels.
Malgré certaines manœuvres, les partis politiques n’ont pas de prise sur ces personnes et ils n’apparaissent qu’en renfort. Le gouvernement tente toujours - en vain - de séparer les bons opposants des méchants « anarcho autonomes », « spécialistes de la guérilla urbaine »... Alors que, de fait, l’ensemble des contestataires fait front commun.
Le succès de la manifestation du 17 octobre en témoigne. Au-delà du nombre (plus de 30 000 manifestants), c’est la créativité de l’événement qui a marqué : nombreux panneaux de personnages aux messages poético-politiques, innombrables chansons et slogans conçus pour l’occasion. Surtout, il y a eut la construction collective, en autogestion, des maisons et abris en bois et pailles.
Le fonctionnement autogestionnaire mis en place par les Zadistes bouleverse la donne politique. Nous rencontrons de plus en plus de personnes, initialement méfiantes quant aux capacités autogestionnaires des humains, qui reconsidèrent leur point de vue. Elles s’enthousiasment même pour cette forme de vie collective, respectueuse de l’individualité, dans laquelle chacun participe selon ses moyens et envies.
De fait, les collectifs de soutien se sont multipliés dans toute la France, et même au-delà, chacun prenant des initiatives autonomes, sans attendre les consignes d’un centre quelconque. La ZAD, par son mode d’existence et sa résistance, a transfiguré les conditions de la lutte. Ceux qui se battaient isolés dans leur coin voient affluer, de partout, de nombreux soutiens.
Même au-delà des soutiens actifs, une bonne partie de la population qui ne suit que de loin ce qui se passe, sympathise avec cette lutte. En effet, la destruction de terres agricoles, de bocages, et surtout les partenariats public- privé qui illustrent parfaitement l’entourloupe capitaliste permettant au privé d’obtenir des profits alors que la prise en charge des pertes est assurée par les collectivités publiques, ont de plus en plus de mal à passer dans l’opinion publique.
Le combat autogestionnaire à la ZAD avec l’entraide qui y est développée montre que l’on peut coordonner des activités, assurer une certaine justice sans avoir recours à l’État.
La répression policière et gendarmesque menée par l’Etat, pour défendre les intérêts du groupe privé Vinci, constructeur et concessionnaire de l’aéroport, confirme, s’il était besoin, le slogan « gendarmerie et police nationales = milices du Capital ».
Le premier Ministre de l’État français, J-M Ayrault a pu déclarer « Nous ne nous laisserons donc pas dicter une vision du monde qui n’est pas la nôtre »… moyen de dire qu’il voudrait nous dicter la sienne ! De fait, nous ne partageons pas la même vision du monde. Nous ne voulons pas du monde de l’exploitation et du profit, de la destruction de la nature et des animaux. Nous voulons construire un monde sans hiérarchies, basé sur l’entraide où il fait bon vivre.
La Fédération anarchiste dénonce, évidemment, la violence étatique et soutient l’opposition à l’aéroport, telle qu’elle est engagée par la ZAD et ses soutiens. Utilisant tous ses réseaux (ses groupes de militants, sa radio, sa presse), la Fédération anarchiste appuie pleinement la lutte en cours et se fera toujours l’écho des alternatives autogestionnaires mises en place ici, à la ZAD, et partout ailleurs, en France et dans le monde.
La Fédération anarchiste appelle à rejoindre la lutte sur le terrain, à participer partout aux initiatives de soutien ou à en créer là où il n’y en a pas encore.
Notre-Dame-des-Landes : l’appel de Jacques Carroger, secrétaire fédéral du PS 44 à l’agriculture, Michel Loquet, l’ancien président de la chambre d’agriculture, Dominique Michenot, Joseph Pelé, Gérard Poisson aux présidents de la région des Pays de la Loire, du conseil général de Loire-Atlantique, de la communauté urbaine de Nantes, et au maire de Nantes
Cinq paysans militants socialistes et responsables ou anciens responsables syndicaux viennent de rendre publique une lettre aux Présidents de la Région, du Département, de Nantes Métropole et au Maire de Nantes. Militants socialistes, ces hommes ont été de tous les engagements et combats de la gauche dans le département depuis des décennies. Nous saluons cette prise de position claire et courageuse et souhaitons que leurs voix soient, enfin, entendues.
Messieurs les présidents, Monsieur le maire,
Si l’entêtement suffisait à justifier un projet, Notre-Dame-des -Landes serait réalisé depuis longtemps. La réaction de Jacques Auxiette à la lettre ouverte de Patrick Varin est un concentré de ce qui exaspère à juste titre les militants de gauche opposés à l’aéroport de NDDL… Certains partisans de l’aéroport, de leur côté, supportent mal cette façon de réagir. On retrouverait d’ailleurs les mêmes arguments en réaction à l’interview de Stéphane Hessel, dont la contribution pour le congrès PS a fait un score inattendu en Loire Atlantique.
Il n’y a jamais eu de véritable dialogue possible, ni au sein du PS 44, ni avec les grands décideurs que sont le président de Nantes Metropole, le président de la Région, ou du département, avec la seule exception de M. Mareschal, qui a toujours reçu les opposants.
L’étude indépendante, certes très concise, faite par un cabinet d’audience internationale (DELFT) n’a jamais été étudiée par vous, Messieurs, sous prétexte qu’elle était financée sur leurs deniers personnels par des élus opposés au projet… Comme si les études ayant conduit à la déclaration d’utilité publique n’avaient pas été financées par des fonds publics débloqués par des partisans du projet… Comme s’il n’était pas bien plus suspect que le Préfet Hagelsteen, chargé de préparer l’appel public à la concurrence auprès des firmes intéressées par le Partenariat Public Privé à NDDL en 2008, ait pu depuis rejoindre le groupe Vinci (...)
Fasse que les excès et les tromperies diffusées par certains de nos grands élus ne sapent pas ce qui reste de confiance des citoyens pour le « personnel politique ».
Car enfin où sont les spécialistes de la guérilla urbaine installés à NDDL ? Ce sont sans doute les jeunes « indignés », révoltés, comme on voudra, qui ont depuis 2 ou 3 ans créé des exploitations maraîchères sur des terres en friche, mis en place un réseau de produits et services locaux, boulangerie collective, bibliothèque, produits de première nécessité… Tout cela ravagé par nos forces de l’ordre, lieux de vie détruits, légumes empoisonnés aux gaz de toute sorte, etc.
Comment ne pas comprendre que cet étalage de forces policières sans grande efficacité produit l’inverse de l’effet recherché : retourner l’opinion de la population locale, exaspérée par les entraves à la circulation (barrages policiers, contrôles de papiers etc..) outrée de voir des maisons habitables détruites ou murées en cette période où les sans-abri sont partout… La solidarité sur le terrain n’a fait que se renforcer… entre les paysans locaux, ceux qui ont accepté de « signer » comme ceux qui résistent jusqu’au bout, avec les jeunes présents pour certains depuis 3 ans dans des lieux de vie qui ne doivent qu’à eux-mêmes, avec une grande partie de la population et de leurs élus.
Comment peut-on affirmer que tous les recours sont épuisés, alors que deux ne sont pas encore jugés- à moins que le résultat ne soit déjà un secret de polichinelle, et que d’autres sont à venir, puisque des élus tout aussi responsables que vous, n’accepteront pas le passage en force après les conclusions de l’enquête loi sur l’eau ?
Comment peut-on affirmer que les travaux sont engagés, alors qu’il n’y a pas eu de demande d’autorisation de démarrer des travaux, ni pour démolir, ni pour défricher, mais seulement pour les sondages archéologiques préalables ?
Comment pouvez vous ignorer les conclusions de la commission d’enquête qui recommande de ne rien enclencher d’irréversible avant qu’une commission scientifique indépendante ait validé la méthode de compensation environnementale proposée par les porteurs de projet ?
A quoi cela sert – il de relever le score d’Eva Joly à NDDL, en occultant le score beaucoup plus important du Front de Gauche, plutôt que de mettre en évidence que les opposants à l’aéroport dans leur grande majorité, ont contribué à l’élection de François Hollande, qu’ils ont fait preuve pour certains d’une grande maturité politique en jugeant que la priorité était de remettre la gauche au pouvoir…
Fasse que votre politique de l’entêtement, du fait accompli, et votre volonté de faire croire à l’irréversible n’amènent pas tous ces militants, tous ces jeunes, à désespérer du socialisme… Nous préférons ce combat-là, à la récupération du désenchantement par les sirènes d’extrême droite, qui même dans nos terres de l’ouest, trouvent des oreilles attentives…
Nous militants socialistes, fiers de nos victoires récentes, mais attentifs et fermes sur nos positions, ne resterons pas que des fantassins bons pour gagner les batailles… Une discussion est toujours possible. Comme le dit notre camarade Stéphane Hessel, il faut se demander « s’il n’y a pas une solution qui ne mettrait pas en conflit des gens auxquels on doit l’amitié et le respect… Ceux qui protestent, ceux qui n’en veulent pas, ce sont de bons citoyens français, ce ne sont pas des malotrus, des voyous, au contraire ce sont des gens qui ont bien réfléchi… »
Depuis la rédaction de cette lettre, il y a débat entre nous pour savoir s’il faut la rendre publique… Depuis, aussi, il y a eu cette manifestation de 30 000 personnes venues s’opposer à ce projet et dire leur détermination à ne pas céder… Certains d’entre nous y étaient, anonymes parmi la foule… Et encore une fois, la réponse des responsables de notre parti est une fin de non-recevoir, une reprise des vieux arguments…
Nous vous en conjurons, arrêtez de vouloir créer l’irréversible. Acceptez, dans un premier temps entre socialistes, ensuite avec la coordination des opposants, de renouer un véritable dialogue, dans le respect de l’accord de mai 2012, dans le respect des réserves de la commission d’enquête « loi sur l’eau », dans le droit fil du travail difficile mais essentiel qu’Alain Gralepois a accepté d’initier, pour que la coupure entre la gauche paysanne, les militants progressistes engagés dans la lutte et notre parti ne soit pas définitive… »
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Notre-Dame-des Landes : comment l’Etat a manipulé les chiffres
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Certes le problème de la réserve du lac de Grandlieu est différent.yannalan a écrit:Si c'est arrivé à proximité de NA, ça arrivera à NDDL...
Tu lis ce que tu nous postes ? A la limite, Grandlieu c'est le contraire de NDDL, le lac est bouffé par les activités agricoles et la chasse. Tu as vraiment l'impression que c"'est ça qui se prépare à NDDL?
Aucun rapport de NDdL et le botulisme, mais "être bouffé par les activités agricoles et la chasse", ce n'est pas exactement le contraire de la construction d'un aéroport.
C'est moins grave?
Rougevert- Messages : 2069
Date d'inscription : 06/04/2012
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
C'est pas que c'est moins ou plus grave, c'est juste pas le sujet. C'est tout. On peut en ouvrir un sur Grandlieu, mais pas ici. Il y a aussi des problèmes d'ours dans les Pyrénées, mais ça dépend pas de NDDL.
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
yannalan a écrit:Il y a aussi des problèmes d'ours dans les Pyrénées
A ce propos et de biodiversité, voir le fil correspondant:
https://forummarxiste.forum-actif.net/t1201-biodiversite?highlight=biodiversit%C3%A9
Grâce à RougeVert, j'ai bp appris! Merci encore!
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Ce fil c'est la fête à la mauvaise foi, aux comparaisons sans queue ni tête à l'image de la superficie occupée par les aéroports et qui contribueraient au mauvais écoulement des eaux de pluie. Quand un argument s'épuise, on en cherche un autre même si le lien est très très ténu.yannalan a écrit:C'est pas que c'est moins ou plus grave, c'est juste pas le sujet. C'est tout. On peut en ouvrir un sur Grandlieu, mais pas ici. Il y a aussi des problèmes d'ours dans les Pyrénées, mais ça dépend pas de NDDL.
J'attends avec impatience les arguments "écologistes" contre le projet de ligne à grande vitesse entre l'Italie et la France. Je sens qu'on va aussi se régaler. Je m'attends à tout ...
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Tu veux dire que le front de gauche est hypocrite quand il prétend combattre l'aéro porc à Ayroult ? Amusant...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Personnellement ... je m'en tape le coquillard du combat du front de gauche contre l'aéroport. Pourquoi devrais-je me sentir solidaire des positions du front de gauche particulièrement sur le sujet ? Comme je m'en tape des considérations écologistes contre cet aéroport. Tout ce que je vois c'est une source de financement détournée d'un usage social plus prioritaire. Mais promis, je m'opposerai à toute tentative de bitumage des routes de campagne dans mon coin, les arguments de RV sur l'écoulement des fluides en milieu goudronné m'ont définitivement convaincu !gérard menvussa a écrit:Tu veux dire que le front de gauche est hypocrite quand il prétend combattre l'aéro porc à Ayroult ? Amusant...
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Rappel: le FdG ne lutte ni contre NNDL,ni contre la barbarie nucléaire.
Il est divisé et paralysé sur ces questions.
Le vieux sénateur en profite pour mettre en place son OPA sur le PC...
Il est divisé et paralysé sur ces questions.
Le vieux sénateur en profite pour mettre en place son OPA sur le PC...
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Eugene Duhring a écrit:Personnellement ... je m'en tape le coquillard du combat du front de gauche contre l'aéroport. Pourquoi devrais-je me sentir solidaire des positions du front de gauche particulièrement sur le sujet ? Comme je m'en tape des considérations écologistes contre cet aéroport. Tout ce que je vois c'est une source de financement détournée d'un usage social plus prioritaire. Mais promis, je m'opposerai à toute tentative de bitumage des routes de campagne dans mon coin, les arguments de RV sur l'écoulement des fluides en milieu goudronné m'ont définitivement convaincu !gérard menvussa a écrit:Tu veux dire que le front de gauche est hypocrite quand il prétend combattre l'aéro porc à Ayroult ? Amusant...
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Il ya des considérations écologistes, bien entendu mais il y a aussi (et surtout) des considérations politiques Je m'étonne que quelqu'un de si fin que toi n'ai pas trouvé le hic ! Il s'agit d'abord et avant tout d'une question de vraie démocratie mais aussi de pouvoir. Or le véritable révolutionnaire (c'est a dire tout ce qui ne ressemble pas au révolutionnaire en papier) doit se saisir de toute question qui "pose la question du pouvoir". Il est étonnant qu'un connaisseur avisé de Trotsky ne s'en soit pas rendu compte....je m'en tape des considérations écologistes contre cet aéroport.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Agression policière ruineuse...
http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/finistere/n-d-des-landes-un-dispositif-policier-a-1meur-05-12-2012-1930835.php
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
RDV quotidiens (ou réguliers)
Source à consulter à tout moment:
http://zad.nadir.org
Notre Dame des Landes, à partir de 9h : permanence sur la place de la poste (local des Syndicats - angle opposé à la Mairie) pour déplacement sur la zone
Nantes, à partir de 10h : vigie citoyenne au Pont Morand ; à 19h à présent un soir sur deux : rassemblement devant la préfecture
Rennes, tous les lundis à 19h30 une réunion aura lieu à la Maison de la Grève (37, rue legraverend) pour informer sur ce qui se passe à la zad et penser ensemble ce que nous pouvons faire depuis Rennes (ravitaillement, organisation des allers-et-venues, actions, etc.). Tous ceux qui sont intéressés, qu’ils soient organisés en collectif ou pas, sont les bienvenus ! et chaque Vendredi à 18H00 : dans tous les cas, rassemblement à 18h00 place de la Mairie.
Nice : RDV tous les samedis 10h à un des marchés niçois. Prochain samedi 1er décembre : la libération RDV devant le jardin de la villatiole
Clermond-Ferrand : tous les mardi à 18h à l’hotel des vil-e-s au 55 avenue de l’union soviétique 63000 Clermont Ferrand.
Concarneau : Réunion chaque jeudi à 18h, à la maison des associations, derrière les Halles
Villefranche de Lauragais : Tout les vendredi 9h30-12h au marché Permanence collecte de matériel à destination de la ZAD (voir ci-joint)
Vannes : Le collectif de Vannes se réunit tous les lundi soir à 20h30 au café "l’éloge de la lenteur" pour discuter des actions contre le projet d’aéroport.
Paris : rdv hebdomadaire du collectif. Ce sera désormais tous les mardi, 19h, BOURSE DU TRAVAIL, 3 rue du chateau d’eau, 75010 paris, métro république
Cran-Gevrier :Réunion du comité de soutien zone à défendre 74 tous les lundis depuis le 12 Novembre à 18HOO à l’Alterlocal 3 chemin des grèves 74960 Cran-Gevrier
--------------------------------------------------------------------------------
MARCHE DE NICE À NANTES EN SOUTIEN A NDDL :
Une grande marche au départ de Nice le 9 décembre avec une arrivée prévu en février 2012 se met en place. Pour connaître toute les étapes et la programmation pour rejoindre les marcheurs : http://marche.nddl.nicenantes.overb...
http://zad.nadir.org
Notre Dame des Landes, à partir de 9h : permanence sur la place de la poste (local des Syndicats - angle opposé à la Mairie) pour déplacement sur la zone
Nantes, à partir de 10h : vigie citoyenne au Pont Morand ; à 19h à présent un soir sur deux : rassemblement devant la préfecture
Rennes, tous les lundis à 19h30 une réunion aura lieu à la Maison de la Grève (37, rue legraverend) pour informer sur ce qui se passe à la zad et penser ensemble ce que nous pouvons faire depuis Rennes (ravitaillement, organisation des allers-et-venues, actions, etc.). Tous ceux qui sont intéressés, qu’ils soient organisés en collectif ou pas, sont les bienvenus ! et chaque Vendredi à 18H00 : dans tous les cas, rassemblement à 18h00 place de la Mairie.
Nice : RDV tous les samedis 10h à un des marchés niçois. Prochain samedi 1er décembre : la libération RDV devant le jardin de la villatiole
Clermond-Ferrand : tous les mardi à 18h à l’hotel des vil-e-s au 55 avenue de l’union soviétique 63000 Clermont Ferrand.
Concarneau : Réunion chaque jeudi à 18h, à la maison des associations, derrière les Halles
Villefranche de Lauragais : Tout les vendredi 9h30-12h au marché Permanence collecte de matériel à destination de la ZAD (voir ci-joint)
Vannes : Le collectif de Vannes se réunit tous les lundi soir à 20h30 au café "l’éloge de la lenteur" pour discuter des actions contre le projet d’aéroport.
Paris : rdv hebdomadaire du collectif. Ce sera désormais tous les mardi, 19h, BOURSE DU TRAVAIL, 3 rue du chateau d’eau, 75010 paris, métro république
Cran-Gevrier :Réunion du comité de soutien zone à défendre 74 tous les lundis depuis le 12 Novembre à 18HOO à l’Alterlocal 3 chemin des grèves 74960 Cran-Gevrier
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MARCHE DE NICE À NANTES EN SOUTIEN A NDDL :
Une grande marche au départ de Nice le 9 décembre avec une arrivée prévu en février 2012 se met en place. Pour connaître toute les étapes et la programmation pour rejoindre les marcheurs : http://marche.nddl.nicenantes.overb...
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Vals et Dühring sont très drôles dans leur genre.
Le problème ne les intéresse pas.
Mais l'artificialisation et l'imperméabilisation des sols sont un vrai problème.
L'existence (et donc l'environnement) détermine la conscience.
Je pense que vu l'état bétonné de leur pensée, le leur doit être déjà bien imperméable.
Mais ce que pensent un militant du PCF et un autre de LO n'a pas beaucoup d'importance face à la réalité.
La réalité, c'est que les crues sont de plus en plus destructrices chaque année.
Des gens (et pas des bourgeois) se retrouvent sans toit et sans plus aucun bien mobilier, d'autres se noient...
Cela s'explique par deux raisons certaines: la réduction des zones d'infiltration des eaux dans le sol (et donc l'intensification du ruissellement) et la construction de logements dans des zones inondables "abritées" par des digues infranchissables dignes du Trotski auteur de Littérature et Révolution.
Les permis de construire et les projets de construction sont portés par des gens qui ne veulent rien savoir comme... Vals et Dühring.
Une autre raison "écologique" est qu'il est IDIOT de compter nourrir PLUS d'habitants avec moins de terres agricoles.
Sauf si on compte sur le Monsanto et sur ses promesses, bien sûr
Le problème ne les intéresse pas.
Mais l'artificialisation et l'imperméabilisation des sols sont un vrai problème.
L'existence (et donc l'environnement) détermine la conscience.
Je pense que vu l'état bétonné de leur pensée, le leur doit être déjà bien imperméable.
Mais ce que pensent un militant du PCF et un autre de LO n'a pas beaucoup d'importance face à la réalité.
La réalité, c'est que les crues sont de plus en plus destructrices chaque année.
Des gens (et pas des bourgeois) se retrouvent sans toit et sans plus aucun bien mobilier, d'autres se noient...
Cela s'explique par deux raisons certaines: la réduction des zones d'infiltration des eaux dans le sol (et donc l'intensification du ruissellement) et la construction de logements dans des zones inondables "abritées" par des digues infranchissables dignes du Trotski auteur de Littérature et Révolution.
Les permis de construire et les projets de construction sont portés par des gens qui ne veulent rien savoir comme... Vals et Dühring.
Une autre raison "écologique" est qu'il est IDIOT de compter nourrir PLUS d'habitants avec moins de terres agricoles.
Sauf si on compte sur le Monsanto et sur ses promesses, bien sûr
Dernière édition par Rougevert le Jeu 6 Déc - 20:42, édité 2 fois
Rougevert- Messages : 2069
Date d'inscription : 06/04/2012
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Notre Dame des Landes : le front s’élargit !
Jeudi 6 Décembre 2012
Parti de Gauche de la Sarthe
Après les fédérations PCF du Morbihan et de Vendée et la section du Sud Finistère, c’est au tour de la fédération du PCF de la Sarthe de rejoindre la lutte contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes.
Dans un communiqué publié le 3 décembre, nos camarades communistes du Front de Gauche « condamne [nt] les violences et les intimidations répétées à l’encontre des opposants à ce projet » et rappellent que « la mise en œuvre de ce projet d’un nouvel aéroport aboutirait à un gaspillage de fonds publics, à une dégradation irréversible de ressources naturelles et de potentiel agricole aux portes mêmes d’une agglomération d’un million d’habitants. Il est clairement attesté que l’actuel aéroport de Nantes-Bouguenais est à la fois en mesure d’absorber le trafic actuel ou prévisible, et de répondre aux demandes de Airbus Industrie. »
Le Parti de Gauche de la Sarthe tient à saluer fraternellement cette courageuse prise de position et se retrouve pleinement dans les arguments avancés pour une autre politique de transports, le redéveloppement du fret ferroviaire et la critique de cette « logique d’exploitation capitaliste étendue à l’échelle mondiale ». Comme le rappelle la déclaration du PCF de la Sarthe, l’aéroport de Notre Dame des Landes serait : « une plateforme étendue pour le tourisme “low cost”, pour des importations massives de produits à bas coûts depuis les pays du Sud. L’exploitation des populations d’Asie, d’Afrique, les spéculations sur les productions agricoles, les activités touristiques, les mouvements financiers ne peuvent constituer l’avenir économique d’une région, comme d’un pays ! »
Après les prises de position issues des rangs mêmes du Parti Socialiste pour s’opposer au projet inutile, couteux et nuisible de M. Ayrault, aux côtés des militants et élus d’EELV depuis le début de cette lutte, le Parti de Gauche avec ses partenaires du Front de gauche et communistes ayant pris position demande plus que jamais le retrait des forces de l’ordre de la ZAD et l’abandon du projet.
Le front s’élargit, la lutte continue !
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
La lutte contre l’Ayraultport de Notre-Dame-des-La
Un caillou dans la chaussure de Hollande ou un pavé contre le gouvernement ?
François Robertović et Nolwen Michel
Source: http://www.ccr4.org/La-lutte-contre-l-Ayraultport-de-Notre-Dame-des-Landes
Les affrontements entre CRS et opposants au projet de construction du gigantesque aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL) ont remis au goût du jour des images de guérilla qui rappellent les luttes contre l’extension de la base militaire du Larzac ou encore contre l’implantation de la centrale nucléaire de Plogoff en Bretagne. A ceci prêt que deux éléments diffèrent fondamentalement, et contribuent à donner une importance particulière au conflit dans le contexte actuel. Plogoff et le Larzac ont été des luttes emblématiques des années 1970, sous des gouvernements de droite, et auxquelles l’arrivée de Mitterrand au pouvoir en 1981 a mis fin en suspendant les projets. Aujourd’hui, c’est contre un gouvernement « socialiste » que manifestent les opposant au projet « d’Ayraultport ». Par ailleurs, cette lutte prend place alors que le gouvernement s’apprête à mettre en œuvre un programme de contre-réformes structurelles très radical voulu par le patronat. Dans ce cadre, la lutte de NDDL est aujourd’hui un caillou dans la chaussure de Hollande. Est-ce qu’elle pourrait se transformer en un véritable pavé contre ce gouvernement ?
Petit retour en arrière
1963 : Premier projet
Le projet d’aéroport est né d’une initiative de la DATAR datant de 1963, et dès 1968, le site de Notre-Dame-des-Landes est identifié comme site préférentiel. C’est la crise pétrolière de la décennie 1970, ainsi que l’Association de Défense des Exploitants Concernés par l’Aéroport (ADECA), créée en 1972 par les agriculteurs s’opposant au projet d’implantation d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes qui mettront ce projet en veille pour de nombreuses années.
2000 : Relance du projet
Le projet est réactivé en 2000 sous le gouvernement Lionel Jospin. Le choix du concessionnaire a été effectué par le ministre chargé des Transports et l’attribution de la concession pour une durée de 55 ans au groupement conduit par Vinci a fait l’objet d’un décret en Conseil d’État le 29 décembre 2010. Cet appel d’offres comprend, outre le financement, la construction et la gestion de ce projet, l’exploitation des aéroports de Saint-Nazaire /Montoir-de-Bretagne et Nantes Atlantique (ouvert pour Airbus industrie), jusqu’au transfert de son activité commerciale à Notre-Dame-des-Landes.
Les premières luttes
Après l’ADECA créée en 1972, c’est l’ACIPA (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre-Dame-des-Landes) qui est créée en 2000, à l’initiative de neuf riverains et regroupant en 2011 plus de 3300 adhérents. Le 8 décembre 2007, la « Coordination des associations opposées au projet de nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes » voit le jour. Suivent des actions : grèves de la faim, manifestations … Le 24 mars 2012, une manifestation réunissant l’ensemble des opposants au projet rassemble 3.000 personnes (selon la police), 10.000 selon les organisateurs et 200 tracteurs dans le centre de Nantes. Le 25 avril, Jean-Marc Ayrault (alors chef du groupe socialiste au palais-Bourbon et maire de Nantes), Jacques Auxiette et Philippe Grosvalet (Président socialiste du Conseil Général de Loire Atlantique) écrivent aux grévistes de la faim... pour leur demander l’arrêt de la grève et pour leur signifier que la période de débat est close !
La zone d’aménagement différé (ZAD) du projet d’aéroport est devenue depuis 2008 la « Zone à Défendre » pour les groupes d’opposants, dont certains ont récupéré les nombreuses habitations délaissées du fait du projet. Le mouvement s’amplifie en 2009 après le Camp Action Climat. Les occupants souhaitent « profiter d’espaces laissés à l’abandon pour apprendre à vivre ensemble, à cultiver la terre, à être plus autonomes vis-à-vis du système capitaliste ».
« Opération César » : Ayrault veut jouer à la guerre des Gaules ?
Le 16 octobre 2012, l’opération « César » est lancée. Elle consiste à déloger les habitants de la ZAD et leurs soutiens. Plus de 1200 gendarmes et policiers interviennent, ainsi que deux hélicoptères. Néanmoins, la résistance des manifestants présents est telle que l’opération n’a qu’une portée limitée, permettant de dégager quelques points d’accès mais augmentant considérablement la sympathie pour le mouvement des opposants à l’échelle nationale.
En lutte pour la réoccupation
Dans les jours qui suivent, la mobilisation prend pour cible de nombreux locaux du Parti socialiste, à Paris, Angers, Arles, Besançon, Bordeaux, Brest, Dijon, Douarnenez, La Rochelle, Limoges, Rennes, Millau et Tulle, notamment par l’inscription de slogans comme « Non à l’Ayraultport ».
Une manifestation de « réoccupation » est par ailleurs organisée le 17 novembre 2012 ; la mobilisation est massive, près de 30.000 personnes s’étant rendues ce jour là sur les lieux, si bien que la zone est reprise et que la lutte de Notre Dame des Landes envahit les médias, devenant un véritable caillou dans la chaussure du gouvernement.
Le 23 novembre 2012, environ 500 gendarmes se lancent à nouveau dans une importante opération d’évacuation, visant à déloger les opposants au projet de trois sites (Le Rosier, la Lande de Rohanne et la Châtaigneraie) occupés depuis plusieurs mois. Le préfet déclare que cette opération vise également à empêcher la reconstitution d’un camp retranché, et la fortification de celui-ci. Au matin, les gendarmes investissent tous les sites, et donnent 40 minutes aux opposants pour quitter les lieux. Sans résultat : pour mener à bien la répression, les flics devront franchir le dispositif de défense (tranchées, barricades..) mis en place par les occupants.
Le même jour dans la soirée, une manifestation spontanée est organisée dans le quartier des ministères à Paris. Ce défilé combatif faisait suite à un rassemblement officiel devant l’Assemblée nationale en fin d’après midi.
Le 24 novembre, la lutte continue dans la zone du projet de l’aéroport. Huit personnes sont interpellées et deux opposants et un gendarme sont blessés au cours des affrontements. Trois ministres PS du gouvernement Ayrault, Delphine Batho (Ecologie), Frédéric Cuvillier (Transport) et Stéphane Le Foll (Agriculture), ont confirmé dans un communiqué commun « la nécessité de poursuivre le déroulement du projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique » sur le site de Notre-Dame-des Landes.
L’après-midi, une manifestation réunissant au moins 2.000 personnes défile dans Nantes, avant de se diriger vers la préfecture, où la confrontation éclate avec les CRS. Ceux-ci repoussent les manifestants avec des lances à eau. Un CRS est hospitalisé après avoir reçu un pavé au visage. Dans la même après-midi, une centaine de personnes manifeste, et bloque temporairement le pont de Pierre. Le jour même, Jean-Marc Ayrault annonce la mise en place d’une « commission de dialogue » afin « d’entendre toutes les parties prenantes [...] dans un souci d’apaisement ».
Lors des deux jours d’affrontements, une trentaine de personnes ont été blessées gravement. Des grenades assourdissantes ont été utilisées, plusieurs manifestants se retrouvent avec des éclats de grenades logées dans le corps. Deux blessés ont notamment chacun dix éclats de grenades dans les jambes. Un autre a été atteint de surdité brutale et a une plaie au tympan. D’autres ont des éclats au bas-ventre. Une personne risque également de perdre un œil. Des flash ball ont également été utilisées à faible distance entraînant plusieurs côtes brisées chez certains manifestants.
Une mobilisation qui exprime la situation politique du moment
La mobilisation d’ampleur qui s’est jouée ces dernières semaines à NDDL a la particularité de se développer en dehors des organisations de contention habituelles : bureaucratie syndicale, partis réformistes qui ont réussi ces derniers mois à empêcher la colère de s’exprimer sur les lieux de travail, malgré les multiples luttes contre les licenciements depuis septembre et alors que se préparent des attaques extrêmement brutales (rapport Gallois, compétitivité) avec la collaboration des directions syndicales, dans le contexte du "tournant" du gouvernement et des attaques brutales qui se préparent. D’expression régionale d’opposition à un des aspects de la politique du PS, la lutte contre NDDL pourrait commencer à jouer un véritable rôle de catalyseur de la colère sociale à un moment où le gouvernement est en train d’opérer un tournant rapide à droite de sa politique générale, mais où les terrains d’expression les plus directs de la conflictualité de classe sont encore contrôlés. La lutte révèle par ailleurs la relative fragilité de ce gouvernement devenu très impopulaire, en mettant la pression sur son alliance avec Europe écologie – les Verts et sur la posture « constructive » que souhaite adopter le Front de gauche, avec un PCF Loire-Atlantique favorable au projet. Au centre de toute cette affaire, on retrouve le Premier ministre, directement exposé
Cette fébrilité se reflète dans l’ampleur prise par la répression, qui a atteint dans le cadre de cette lutte un niveau particulièrement important. Un militant a par exemple été retenu 72 heures en garde à vue pour avoir écrit au feutre sur une permanence PS à Paris, tandis que 77 personnes ont été arrêtées rue du Bac et emmenées dans des cars de police pour un contrôle d’identité après la manifestation improvisée du 24 novembre. A Nantes et dans la ZAD elle-même, c’est une armée de flics qui a été déployée. Aujourd’hui, c’est l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier et populaire, à commencer par les syndicats, qui devraient réclamer la fin de cette répression scandaleuse, la levée des poursuites et bien entendu l’arrêt immédiat des poursuites contre les opposants.
Devant l’impasse de la réponse policière, et pour éviter que la contestation ne le fragilise davantage, Jean-Marc Ayrault a annoncé en grande pompe une « commission du dialogue » qui n’est reconnue par personne d’autre que...le gouvernement lui même. Il craint en effet qu’une opposition dans la durée puisse donner lieu à un point de fixation de l’opposition à sa politique, un peu à l’image de ce qu’est, depuis 2006 (sous un gouvernement de « gauche » à l’époque), le mouvement « No TAV », contre la liaison à grande vitesse Turin-Lyon, dans la Vallée de Suse, en Italie.
Contre le pouvoir « socialiste » : guérilla en Loire Atlantique ou réponse de classe ?
Mais ce qui fait la force dans la durée du mouvement No TAV en Italie ne doit pas cacher ses limites. Résister tant bien que mal à l’avancée progressive des pelleteuses ne veut pas dire sauver la vallée et encore moins en finir avec les politiques capitalistes de massacre de l’environnement qu’ont défendues successivement, pour ce qui est de l’Italie par exemple, Prodi (centre-gauche), Berlusconi (centre-droit) et dernièrement Monti (gouvernement technocratique d’union nationale). Le collectif de lutte contre l’aéroport de NDDL tient ferme jusqu’ici dans son opposition au projet, et n’a cédé ni devant la répression ni devant la proposition (bien factice) de négociations. Cela n’empêche pas de discuter de la stratégie qui est employée dans cette bagarre. Le risque est en effet que la colère sociale catalysée par cette lutte s’essouffle du fait d’une stratégie erronée, qui ne permet pas de s’opposer aux projets du gouvernement à NDDL ni ailleurs.
Les velléités de construction d’un nouvel aéroport au Nord de Nantes et au Sud de Rennes sont à elles seules une démonstration de la violence et de l’inégalité intrinsèques au capitalisme. D’une part, il s’agit de libérer certains terrains aujourd’hui occupés par l’aéroport Nantes Atlantique, pour permettre leur valorisation par de nouvelles constructions. L’ouverture de l’aéroport de NDDL devrait aussi permettre de revaloriser l’immobilier des deux villes qu’il jouxtera, en les rendant plus attirantes car mieux connectées. Ayrault a ainsi pour ambition de contenter les propriétaires nantais et bétonneurs hexagonaux et de donner à sa ville une meilleure visibilité internationale. C’est au nom de cette politique que les habitants des terrains convoités à NDDL ont été expropriés. Mais il s’agit aussi pour lui d’ouvrir un marché public gigantesque de 661 millions d’euros, une manne qui lui assurera les bons augures d’un grand nombre de patrons, à commencer par le géant du BTP Vinci.
Dans ces conditions, s’opposer au projet va de soi. Et c’est là où doit commencer la réflexion stratégique. En la matière, le collectif de lutte met en avant sa radicalité, les principes d’auto-organisation, ainsi que la nécessité d’une indépendance radicale vis-à-vis des organisations politiques : « Le 17 novembre aura lieu une manifestation de réoccupation, pensée comme un moment de réaction collective aux expulsions de squats sur la ZAD. Nous sommes des occupantEs de la ZAD. Nous ne sommes pas dans des logiques de parti. Nous ne croyons pas à la pseudo-démocratie et à son jeu de représentation. Depuis quelques jours, les stars de la politique politicienne se relaient pour annoncer leur venue. Depuis quelques jours on n’entend plus qu’elles/eux. Nous ne voulons pas que toute l’attention se braque ce jour-là sur quelques têtes d’affiche qui ont déjà tout l’espace médiatique pour s’exprimer, et qui ne foutront jamais les pieds sur la zone i’il n’y a pas 50 caméras pour les accompagner.
Nous voulons une manif d’opposant-e-s au projet d’aéroport, pas un podium pour politicardEs ».
Si le refus de se laisser instrumentaliser par les partis politiques est tout à fait juste, encore faudrait-il être capable de distinguer parmi les organisations, la classe qu’elles défendent. L’hostilité de certain-e-s militant-e-s de NDDL envers l’extrême gauche politique en général et notamment contre le NPA était ainsi totalement sectaire. Ce n’est pas, en effet, l’accès aux médias qui détermine le camp social auquel on appartient.
En la matière justement, et malgré toute la pression qu’elle met sur le gouvernement étant donnée la conjoncture, la lutte de NDDL ne défend pas une stratégie à la hauteur de ses objectifs, c’est-à-dire capable de remettre en question la nature même du projet d’aéroport. Va-t-on, pour en empêcher la construction, résister pied-à-pied, avec camps retranchés et chausse-trappes dans les bois, sur le site ? Que fera-t-on si le gouvernement déplace le projet ? Enfin, comment changer en profondeur la logique dans laquelle sont construites aujourd’hui les infrastructures de transports, qui ne cherche pas à répondre aux besoin réels de la majorité de la population ?
Pour répondre à ces questions, il faut replacer la lutte de NDDL sur le terrain de la lutte des classes. Tout d’abord, la radicalité des manifestants, activistes et paysans, gagnerait en force en posant la question de l’implication de l’ensemble du mouvement ouvrier et populaire, à commencer par ses organisations, à cette bagarre. Seule une planification ouvrière et populaire des investissements d’infrastructure permettrait de se doter d’un système permettant à chacun de se déplacer selon ses besoins, tout en respectant les contraintes écologiques d’un monde profondément fragilisé par le capitalisme. C’est donc la nature même de ce système qui est mise en question par cette bagarre, et non seulement la sauvegarde du « pays nantais ». En inscrivant leur combat dans le cadre de la lutte contre le capitalisme, qui traverse en plus aujourd’hui une crise historique, les milliers d’activistes courageux-ses et déterminé-e-s qui s’y sont impliqués pourraient devenir un puissant levier contre le projet d’aéroport, mais également contre ce gouvernement « de gauche » et plus largement les bétonneurs et le patronat. C’est ce dont Hollande et Ayrault ont peur. Réciproquement, la classe ouvrière doit se saisir de cette lutte qui pose la question du contrôle sur les investissements, et catalyse aujourd’hui une opposition radicale au gouvernement. Les directions syndicales sont trop occupées à l’idée de savoir si elles vont négocier franchement ou du bout des lèvres avec le gouvernement et le Medef. Ce n’est pas un hasard si elles n’ont prêté (ou se sont bien gardé de prêter) une quelconque attention à cette lutte si médiatisée. Et pourtant, NDDL, c’est notre camp, et c’est notre avenir ! Une victoire contre le gouvernement ou un recul de Ayrault sur place serait un point d’appui très important dans les combats auxquels on va devoir faire face dans les prochains mois, sur l’emploi, les salaires, l’austérité et le marché du travail.
29/11/12
François Robertović et Nolwen Michel
Source: http://www.ccr4.org/La-lutte-contre-l-Ayraultport-de-Notre-Dame-des-Landes
Les affrontements entre CRS et opposants au projet de construction du gigantesque aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL) ont remis au goût du jour des images de guérilla qui rappellent les luttes contre l’extension de la base militaire du Larzac ou encore contre l’implantation de la centrale nucléaire de Plogoff en Bretagne. A ceci prêt que deux éléments diffèrent fondamentalement, et contribuent à donner une importance particulière au conflit dans le contexte actuel. Plogoff et le Larzac ont été des luttes emblématiques des années 1970, sous des gouvernements de droite, et auxquelles l’arrivée de Mitterrand au pouvoir en 1981 a mis fin en suspendant les projets. Aujourd’hui, c’est contre un gouvernement « socialiste » que manifestent les opposant au projet « d’Ayraultport ». Par ailleurs, cette lutte prend place alors que le gouvernement s’apprête à mettre en œuvre un programme de contre-réformes structurelles très radical voulu par le patronat. Dans ce cadre, la lutte de NDDL est aujourd’hui un caillou dans la chaussure de Hollande. Est-ce qu’elle pourrait se transformer en un véritable pavé contre ce gouvernement ?
Petit retour en arrière
1963 : Premier projet
Le projet d’aéroport est né d’une initiative de la DATAR datant de 1963, et dès 1968, le site de Notre-Dame-des-Landes est identifié comme site préférentiel. C’est la crise pétrolière de la décennie 1970, ainsi que l’Association de Défense des Exploitants Concernés par l’Aéroport (ADECA), créée en 1972 par les agriculteurs s’opposant au projet d’implantation d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes qui mettront ce projet en veille pour de nombreuses années.
2000 : Relance du projet
Le projet est réactivé en 2000 sous le gouvernement Lionel Jospin. Le choix du concessionnaire a été effectué par le ministre chargé des Transports et l’attribution de la concession pour une durée de 55 ans au groupement conduit par Vinci a fait l’objet d’un décret en Conseil d’État le 29 décembre 2010. Cet appel d’offres comprend, outre le financement, la construction et la gestion de ce projet, l’exploitation des aéroports de Saint-Nazaire /Montoir-de-Bretagne et Nantes Atlantique (ouvert pour Airbus industrie), jusqu’au transfert de son activité commerciale à Notre-Dame-des-Landes.
Les premières luttes
Après l’ADECA créée en 1972, c’est l’ACIPA (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre-Dame-des-Landes) qui est créée en 2000, à l’initiative de neuf riverains et regroupant en 2011 plus de 3300 adhérents. Le 8 décembre 2007, la « Coordination des associations opposées au projet de nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes » voit le jour. Suivent des actions : grèves de la faim, manifestations … Le 24 mars 2012, une manifestation réunissant l’ensemble des opposants au projet rassemble 3.000 personnes (selon la police), 10.000 selon les organisateurs et 200 tracteurs dans le centre de Nantes. Le 25 avril, Jean-Marc Ayrault (alors chef du groupe socialiste au palais-Bourbon et maire de Nantes), Jacques Auxiette et Philippe Grosvalet (Président socialiste du Conseil Général de Loire Atlantique) écrivent aux grévistes de la faim... pour leur demander l’arrêt de la grève et pour leur signifier que la période de débat est close !
La zone d’aménagement différé (ZAD) du projet d’aéroport est devenue depuis 2008 la « Zone à Défendre » pour les groupes d’opposants, dont certains ont récupéré les nombreuses habitations délaissées du fait du projet. Le mouvement s’amplifie en 2009 après le Camp Action Climat. Les occupants souhaitent « profiter d’espaces laissés à l’abandon pour apprendre à vivre ensemble, à cultiver la terre, à être plus autonomes vis-à-vis du système capitaliste ».
« Opération César » : Ayrault veut jouer à la guerre des Gaules ?
Le 16 octobre 2012, l’opération « César » est lancée. Elle consiste à déloger les habitants de la ZAD et leurs soutiens. Plus de 1200 gendarmes et policiers interviennent, ainsi que deux hélicoptères. Néanmoins, la résistance des manifestants présents est telle que l’opération n’a qu’une portée limitée, permettant de dégager quelques points d’accès mais augmentant considérablement la sympathie pour le mouvement des opposants à l’échelle nationale.
En lutte pour la réoccupation
Dans les jours qui suivent, la mobilisation prend pour cible de nombreux locaux du Parti socialiste, à Paris, Angers, Arles, Besançon, Bordeaux, Brest, Dijon, Douarnenez, La Rochelle, Limoges, Rennes, Millau et Tulle, notamment par l’inscription de slogans comme « Non à l’Ayraultport ».
Une manifestation de « réoccupation » est par ailleurs organisée le 17 novembre 2012 ; la mobilisation est massive, près de 30.000 personnes s’étant rendues ce jour là sur les lieux, si bien que la zone est reprise et que la lutte de Notre Dame des Landes envahit les médias, devenant un véritable caillou dans la chaussure du gouvernement.
Le 23 novembre 2012, environ 500 gendarmes se lancent à nouveau dans une importante opération d’évacuation, visant à déloger les opposants au projet de trois sites (Le Rosier, la Lande de Rohanne et la Châtaigneraie) occupés depuis plusieurs mois. Le préfet déclare que cette opération vise également à empêcher la reconstitution d’un camp retranché, et la fortification de celui-ci. Au matin, les gendarmes investissent tous les sites, et donnent 40 minutes aux opposants pour quitter les lieux. Sans résultat : pour mener à bien la répression, les flics devront franchir le dispositif de défense (tranchées, barricades..) mis en place par les occupants.
Le même jour dans la soirée, une manifestation spontanée est organisée dans le quartier des ministères à Paris. Ce défilé combatif faisait suite à un rassemblement officiel devant l’Assemblée nationale en fin d’après midi.
Le 24 novembre, la lutte continue dans la zone du projet de l’aéroport. Huit personnes sont interpellées et deux opposants et un gendarme sont blessés au cours des affrontements. Trois ministres PS du gouvernement Ayrault, Delphine Batho (Ecologie), Frédéric Cuvillier (Transport) et Stéphane Le Foll (Agriculture), ont confirmé dans un communiqué commun « la nécessité de poursuivre le déroulement du projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique » sur le site de Notre-Dame-des Landes.
L’après-midi, une manifestation réunissant au moins 2.000 personnes défile dans Nantes, avant de se diriger vers la préfecture, où la confrontation éclate avec les CRS. Ceux-ci repoussent les manifestants avec des lances à eau. Un CRS est hospitalisé après avoir reçu un pavé au visage. Dans la même après-midi, une centaine de personnes manifeste, et bloque temporairement le pont de Pierre. Le jour même, Jean-Marc Ayrault annonce la mise en place d’une « commission de dialogue » afin « d’entendre toutes les parties prenantes [...] dans un souci d’apaisement ».
Lors des deux jours d’affrontements, une trentaine de personnes ont été blessées gravement. Des grenades assourdissantes ont été utilisées, plusieurs manifestants se retrouvent avec des éclats de grenades logées dans le corps. Deux blessés ont notamment chacun dix éclats de grenades dans les jambes. Un autre a été atteint de surdité brutale et a une plaie au tympan. D’autres ont des éclats au bas-ventre. Une personne risque également de perdre un œil. Des flash ball ont également été utilisées à faible distance entraînant plusieurs côtes brisées chez certains manifestants.
Une mobilisation qui exprime la situation politique du moment
La mobilisation d’ampleur qui s’est jouée ces dernières semaines à NDDL a la particularité de se développer en dehors des organisations de contention habituelles : bureaucratie syndicale, partis réformistes qui ont réussi ces derniers mois à empêcher la colère de s’exprimer sur les lieux de travail, malgré les multiples luttes contre les licenciements depuis septembre et alors que se préparent des attaques extrêmement brutales (rapport Gallois, compétitivité) avec la collaboration des directions syndicales, dans le contexte du "tournant" du gouvernement et des attaques brutales qui se préparent. D’expression régionale d’opposition à un des aspects de la politique du PS, la lutte contre NDDL pourrait commencer à jouer un véritable rôle de catalyseur de la colère sociale à un moment où le gouvernement est en train d’opérer un tournant rapide à droite de sa politique générale, mais où les terrains d’expression les plus directs de la conflictualité de classe sont encore contrôlés. La lutte révèle par ailleurs la relative fragilité de ce gouvernement devenu très impopulaire, en mettant la pression sur son alliance avec Europe écologie – les Verts et sur la posture « constructive » que souhaite adopter le Front de gauche, avec un PCF Loire-Atlantique favorable au projet. Au centre de toute cette affaire, on retrouve le Premier ministre, directement exposé
Cette fébrilité se reflète dans l’ampleur prise par la répression, qui a atteint dans le cadre de cette lutte un niveau particulièrement important. Un militant a par exemple été retenu 72 heures en garde à vue pour avoir écrit au feutre sur une permanence PS à Paris, tandis que 77 personnes ont été arrêtées rue du Bac et emmenées dans des cars de police pour un contrôle d’identité après la manifestation improvisée du 24 novembre. A Nantes et dans la ZAD elle-même, c’est une armée de flics qui a été déployée. Aujourd’hui, c’est l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier et populaire, à commencer par les syndicats, qui devraient réclamer la fin de cette répression scandaleuse, la levée des poursuites et bien entendu l’arrêt immédiat des poursuites contre les opposants.
Devant l’impasse de la réponse policière, et pour éviter que la contestation ne le fragilise davantage, Jean-Marc Ayrault a annoncé en grande pompe une « commission du dialogue » qui n’est reconnue par personne d’autre que...le gouvernement lui même. Il craint en effet qu’une opposition dans la durée puisse donner lieu à un point de fixation de l’opposition à sa politique, un peu à l’image de ce qu’est, depuis 2006 (sous un gouvernement de « gauche » à l’époque), le mouvement « No TAV », contre la liaison à grande vitesse Turin-Lyon, dans la Vallée de Suse, en Italie.
Contre le pouvoir « socialiste » : guérilla en Loire Atlantique ou réponse de classe ?
Mais ce qui fait la force dans la durée du mouvement No TAV en Italie ne doit pas cacher ses limites. Résister tant bien que mal à l’avancée progressive des pelleteuses ne veut pas dire sauver la vallée et encore moins en finir avec les politiques capitalistes de massacre de l’environnement qu’ont défendues successivement, pour ce qui est de l’Italie par exemple, Prodi (centre-gauche), Berlusconi (centre-droit) et dernièrement Monti (gouvernement technocratique d’union nationale). Le collectif de lutte contre l’aéroport de NDDL tient ferme jusqu’ici dans son opposition au projet, et n’a cédé ni devant la répression ni devant la proposition (bien factice) de négociations. Cela n’empêche pas de discuter de la stratégie qui est employée dans cette bagarre. Le risque est en effet que la colère sociale catalysée par cette lutte s’essouffle du fait d’une stratégie erronée, qui ne permet pas de s’opposer aux projets du gouvernement à NDDL ni ailleurs.
Les velléités de construction d’un nouvel aéroport au Nord de Nantes et au Sud de Rennes sont à elles seules une démonstration de la violence et de l’inégalité intrinsèques au capitalisme. D’une part, il s’agit de libérer certains terrains aujourd’hui occupés par l’aéroport Nantes Atlantique, pour permettre leur valorisation par de nouvelles constructions. L’ouverture de l’aéroport de NDDL devrait aussi permettre de revaloriser l’immobilier des deux villes qu’il jouxtera, en les rendant plus attirantes car mieux connectées. Ayrault a ainsi pour ambition de contenter les propriétaires nantais et bétonneurs hexagonaux et de donner à sa ville une meilleure visibilité internationale. C’est au nom de cette politique que les habitants des terrains convoités à NDDL ont été expropriés. Mais il s’agit aussi pour lui d’ouvrir un marché public gigantesque de 661 millions d’euros, une manne qui lui assurera les bons augures d’un grand nombre de patrons, à commencer par le géant du BTP Vinci.
Dans ces conditions, s’opposer au projet va de soi. Et c’est là où doit commencer la réflexion stratégique. En la matière, le collectif de lutte met en avant sa radicalité, les principes d’auto-organisation, ainsi que la nécessité d’une indépendance radicale vis-à-vis des organisations politiques : « Le 17 novembre aura lieu une manifestation de réoccupation, pensée comme un moment de réaction collective aux expulsions de squats sur la ZAD. Nous sommes des occupantEs de la ZAD. Nous ne sommes pas dans des logiques de parti. Nous ne croyons pas à la pseudo-démocratie et à son jeu de représentation. Depuis quelques jours, les stars de la politique politicienne se relaient pour annoncer leur venue. Depuis quelques jours on n’entend plus qu’elles/eux. Nous ne voulons pas que toute l’attention se braque ce jour-là sur quelques têtes d’affiche qui ont déjà tout l’espace médiatique pour s’exprimer, et qui ne foutront jamais les pieds sur la zone i’il n’y a pas 50 caméras pour les accompagner.
Nous voulons une manif d’opposant-e-s au projet d’aéroport, pas un podium pour politicardEs ».
Si le refus de se laisser instrumentaliser par les partis politiques est tout à fait juste, encore faudrait-il être capable de distinguer parmi les organisations, la classe qu’elles défendent. L’hostilité de certain-e-s militant-e-s de NDDL envers l’extrême gauche politique en général et notamment contre le NPA était ainsi totalement sectaire. Ce n’est pas, en effet, l’accès aux médias qui détermine le camp social auquel on appartient.
En la matière justement, et malgré toute la pression qu’elle met sur le gouvernement étant donnée la conjoncture, la lutte de NDDL ne défend pas une stratégie à la hauteur de ses objectifs, c’est-à-dire capable de remettre en question la nature même du projet d’aéroport. Va-t-on, pour en empêcher la construction, résister pied-à-pied, avec camps retranchés et chausse-trappes dans les bois, sur le site ? Que fera-t-on si le gouvernement déplace le projet ? Enfin, comment changer en profondeur la logique dans laquelle sont construites aujourd’hui les infrastructures de transports, qui ne cherche pas à répondre aux besoin réels de la majorité de la population ?
Pour répondre à ces questions, il faut replacer la lutte de NDDL sur le terrain de la lutte des classes. Tout d’abord, la radicalité des manifestants, activistes et paysans, gagnerait en force en posant la question de l’implication de l’ensemble du mouvement ouvrier et populaire, à commencer par ses organisations, à cette bagarre. Seule une planification ouvrière et populaire des investissements d’infrastructure permettrait de se doter d’un système permettant à chacun de se déplacer selon ses besoins, tout en respectant les contraintes écologiques d’un monde profondément fragilisé par le capitalisme. C’est donc la nature même de ce système qui est mise en question par cette bagarre, et non seulement la sauvegarde du « pays nantais ». En inscrivant leur combat dans le cadre de la lutte contre le capitalisme, qui traverse en plus aujourd’hui une crise historique, les milliers d’activistes courageux-ses et déterminé-e-s qui s’y sont impliqués pourraient devenir un puissant levier contre le projet d’aéroport, mais également contre ce gouvernement « de gauche » et plus largement les bétonneurs et le patronat. C’est ce dont Hollande et Ayrault ont peur. Réciproquement, la classe ouvrière doit se saisir de cette lutte qui pose la question du contrôle sur les investissements, et catalyse aujourd’hui une opposition radicale au gouvernement. Les directions syndicales sont trop occupées à l’idée de savoir si elles vont négocier franchement ou du bout des lèvres avec le gouvernement et le Medef. Ce n’est pas un hasard si elles n’ont prêté (ou se sont bien gardé de prêter) une quelconque attention à cette lutte si médiatisée. Et pourtant, NDDL, c’est notre camp, et c’est notre avenir ! Une victoire contre le gouvernement ou un recul de Ayrault sur place serait un point d’appui très important dans les combats auxquels on va devoir faire face dans les prochains mois, sur l’emploi, les salaires, l’austérité et le marché du travail.
29/11/12
CCR- Messages : 168
Date d'inscription : 12/05/2011
Le mouvement de réoccupation ne cesse de s’étendre
jeudi 6 décembre 2012
Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 173 (06/12/12)
http://www.npa2009.org/content/notre-dame-des-landes-%C2%AB%E2%80%89le-mouvement-de-r%C3%A9occupation-ne-cesse-de-s%E2%80%99%C3%A9tendre%E2%80%89%C2%BB
Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 173 (06/12/12)
http://www.npa2009.org/content/notre-dame-des-landes-%C2%AB%E2%80%89le-mouvement-de-r%C3%A9occupation-ne-cesse-de-s%E2%80%99%C3%A9tendre%E2%80%89%C2%BB
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Aurais je des problèmes de mémoire ? Je me souviens parfaitement de ce chef d’œuvre de Lev Davidovitch Bronstein, mais je n'ai pas souvenir qu'il parlât de quelconques digues...dignes du Trotski auteur de Littérature et Révolution.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Il y en aurait une entre Nantes et Montaigu, mais ce n'est pas de Trotsky, je crois...
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Aucun rapport, me semble t il entre le champ (bug ! le chant bien entendu) tel que suggéré par Yannalan et la "Varsovienne" que sifflotait LDB quand il pissait sur les saules pleureurs qui longent la Loire.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Ce chant est ici interprété par des éléments jeunes d'origine prolétarienne dont peut-être un de nos forumeurs qui confessa un jour sa participation à cet évènement peu éloigné de sa ville...
ici
ici
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes (44)
Oui.gérard menvussa a écrit:Aurais je des problèmes de mémoire ? Je me souviens parfaitement de ce chef d’œuvre de Lev Davidovitch Bronstein, mais je n'ai pas souvenir qu'il parlât de quelconques digues...dignes du Trotski auteur de Littérature et Révolution.
Léon Trotski, "Littérature et Révolution" chapitre VIII "Art révolutionnaire et art socialiste"«L'emplacement actuel des montagnes, des rivières, des champs et des prés, des steppes, des forêts et des côtes ne peut être considéré comme définitif. L'homme a déjà opéré certains changements non dénués d'importance sur la carte de la nature ; simples exercices d'écolier par comparaison avec ce qui viendra. La foi pouvait seulement promettre de déplacer des montagnes, la technique qui n'admet rien "par foi les abattra et les déplacera réellement. Jusqu'à présent, elle ne l'a fait que pour des buts commerciaux ou industriels (mines et tunnels), à l'avenir elle le fera sur une échelle incomparablement plus grande, conformément à des plans productifs et artistiques étendus. L'homme dressera un nouvel inventaire des montagnes et des rivières. Il amendera sérieusement et plus d'une fois la nature. Il remodèlera, éventuellement, la terre, à son goût. Nous n'avons aucune raison de craindre que son goût sera pauvre. ( …) L'homme socialiste maîtrisera la nature entière (…) au moyen de la machine. Il désignera les lieux où les montagnes doivent être abattues, changera le cours des rivières et emprisonnera les océans.»
Rougevert- Messages : 2069
Date d'inscription : 06/04/2012
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