Décès de Jean-René CHAUVIN
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Décès de Jean-René CHAUVIN
HOMMAGE A JEAN RENE CHAUVIN Par Bernard le mardi, mars 1 2011, 20:59 - Lien permanent
http://www.socialisme-2010.fr/socialisme-maintenant/france.php#chauvin
http://www.rezocitoyen.org/Notre-ami-camarade-et-auteur-Jean-Rene-Chauvin-vient-de-disparaitre.html
Notre ami, camarade et auteur Jean René Chauvin vient de disparaître
par Patrick Le Tréhondat et Patrick Silberstein, Editions Syllepse
Militant du Parti ouvrier internationaliste (trotskiste), il est arrêté, le 15 février 1943, aux abords de la Gare du Nord à Paris par la police française. De la rue des Saussaies, il est transféré à Fresnes puis à Compiègne. Il sera déporté à Mauthausen puis dans le kommando du Ljubelj-pass et enfin à Auschwitz et au kommando de la mine de Jawischowitz, il connaîtra sa première marche de la mort vers Buchenwald d’où il sera envoyé dans le Schwalbe-kommando.
Ce sera alors sa seconde marche de la mort vers Leitmeritz où il est libéré par les Soviétiques le 8 mai 1945. Il raconte cette période de sa vie dans Un trotskiste dans l’enfer nazi, et prolonge dans ce livre sa réflexion sur l’expérience concentrationnaire, notamment celle des camps soviétiques.
À son retour des camps, il sera journaliste, spécialisé dans le domaine des affaires sociales, et toujours militant révolutionnaire. Tout au long de ces années, et jusqu’à son dernier souffle, Jean-René a défendu, envers et contre tout, ses idéaux de fraternité, de justice et de combat pour une société socialiste et démocratique. La barbarie n’a pas eu raison de lui. Il portait tatoué sur son avant-bras droit le matricule 201627.
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Décès de Jean-René CHAUVIN
Merci de faire circuler cette info.
Je connaissais pas ce personnage. Que vaut son bouquin (si certains l'ont lu), est il facile à trouver? Est ce que ça peut être mis en parallèle avec Les jours de notre mort de rousset?
Je connaissais pas ce personnage. Que vaut son bouquin (si certains l'ont lu), est il facile à trouver? Est ce que ça peut être mis en parallèle avec Les jours de notre mort de rousset?
Egor la combine- Messages : 71
Date d'inscription : 05/10/2010
Re: Décès de Jean-René CHAUVIN
Je n'ai pas lu son bouquin qui semble intéressant au sens où Chauvin garde un regard internationaliste sur cette période où bien peu ont résisté aux vagues nationalistes et aux unions sacrées.
Ce qui m'intéresserait aussi, c'est de connaitre son évolution politique extérieure car il semble qu'il soit resté militant jusque très récemment...
Mais je manque d'infos....
Ce qui m'intéresserait aussi, c'est de connaitre son évolution politique extérieure car il semble qu'il soit resté militant jusque très récemment...
Mais je manque d'infos....
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Décès de Jean-René CHAUVIN
Il s'exprimait dans la serie d'émissions de Birnbaum sur les trotskistes (dans la première partie).
http://www.radio-rouge.org/Data/FranceCulture/Les_trotskystes_n01_Aux_origines.mp3
http://www.radio-rouge.org/Data/FranceCulture/Les_trotskystes_n01_Aux_origines.mp3
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Décès de Jean-René CHAUVIN
Je crois qu'il animait une feuille, Le coquelicot et participait à Carré Rouge http://www.carre-rouge.org/Numeros/N18/69.pdf
Il est entré avec d'autres à la LCR et en est resorti très rapidement et publiquement avec les mêmes :
Rouge n° 1997, 19/12/2002
LETTRE DE DOUZE MILITANTS
Nous rejoignons la LCR
Un groupe de militants, dont certains ont eu des responsabilités dans le courant dit "pabliste", ont décidé de poursuivre leur combat au sein de la LCR pour construire une force nouvelle.
Nous sommes un groupe de militants appartenant à diverses générations et qui tous nous reconnaissons dans le combat que Trotsky mena contre le stalinisme. Parmi nous, les plus anciens se sont engagés dès avant la Seconde Guerre mondiale, d'autres ont commencé à militer pendant l'Occupation, d'autres encore lors de la guerre d'indépendance algérienne, certains lors des mobilisations en faveur du Viêt-nam ou dans la foulée de Mai 68.
Démocratie
Si nous sommes plusieurs à avoir eu des responsabilités dans le courant dit "pabliste", et quelques-uns à avoir déjà été, par le passé, membres de la LCR, nous avons aujourd'hui la conviction commune que la référence au trotskysme ne caractérise plus la force politique à construire à gauche de la gauche. L'axe fondamental de cette force nouvelle que nous voulons contribuer à édifier passe par l'approfondissement et l'élargissement de la démocratie, de l'autonomie politique et sociale - autrement dit cet axe est l'autogestion.
Nous constatons que la Ligue communiste révolutionnaire a su se dégager d'une partie des dogmes archaïques qu'elle a longtemps véhiculés. Elle a ainsi adopté un fonctionnement interne où la démocratie semble l'emporter sur le "centralisme", renforçant de ce fait l'autonomie de ses militants et créant en son sein un espace accru pour l'expression des divergences.
C'est pourquoi, après avoir voté pour Besancenot, nous entendons maintenant contribuer par notre adhésion collective au projet affirmé par la LCR d'aller vers son dépassement.
La construction d'une formation politique capable de peser réellement sur les rapports de forces, tant électoralement que sur le terrain des mobilisations, ne résultera évidemment pas d'un simple accroissement numérique des adhérents de la Ligue. On ne pourra y parvenir qu'en favorisant des regroupements, des formes organisationnelles transitoires, tant avec les forces issues de la crise du mouvement ouvrier traditionnel qu'avec celles nées des nouveaux mouvements sociaux, en particulier les nouvelles générations mobilisées pour une mondialisation solidaire.
Emancipation
C'est donc au sein de la LCR que nous poursuivrons l'effort visant à l'indispensable renouvellement du programme d'émancipation, lequel devra intégrer les conditions inédites et complexes de notre époque mais aussi le monstrueux bilan de ce que fut le "socialisme réellement existant". Il sera également nécessaire de reprendre le débat sur "réforme et révolution". De même faudra-t-il, loin de tout ouvriérisme et des dangereux fantasmes de "dictature du prolétariat", redéfinir la nature et la composition de l'alliance sociale susceptible de porter un projet de transformation sociale émancipatrice.
Bref, il reste un énorme travail : c'est très fraternellement que nous comptons nous y attaquer avec les militants de la Ligue communiste révolutionnaire.
Le 23 novembre 2002
Pierre Avot-Meyers, Jean-René Chauvin, Christian Collet, Gilbert Dalgalian, Jean-Marc Del Percio, Gérard Garnier, Cécile Gelly, Claude Kowal, Simone Minguet, Marc Peret, Marc Plocki, Bernard Schalscha.
A propos de son livre :
Jean-René CHAUVIN, Un trotskiste dans l'enfer nazi. Mauthausen-Auschwitz-Buchenwald (1943-1945) , Paris, Syllepse, 2006, 248 p., préface de Michel Lequenne, index, 20 euros. novembre 2006*
Jean-René Chauvin fait partie de ces militants devenus trotskistes avant la Seconde Guerre mondiale, désormais fort peu nombreux. Son témoignage peut sembler tardif, mais il bénéficie ainsi d'un recul favorable à la réflexion, et d'une mémoire restée particulièrement vive. Son livre est en réalité triple : outre le récit de son propre vécu, de nombreux témoignages sur les camps de concentration et d'extermination sont convoqués, et Jean-René Chauvin lui-même apporte des éléments de réflexion sur ce qu'il appelle « la lèpre du 20 e siècle », consubstantielle à notre modernité sociale et politique : les systèmes concentrationnaires nazi et stalinien (la variante maoïste n'étant qu'effleurée). De cette longue approche, au sein de laquelle quelques erreurs se sont glissées (1), nous retiendrons surtout les renseignements biographiques, l'auteur étant le fils, tardif, d'un député guesdiste, René Chauvin, élu à Puteaux en 1893 sous l'étiquette du POF (Parti ouvrier français dirigé par Jules Guesde), et démissionnaire de la SFIO en mars 1914. Cette origine familiale explique son militantisme dans les rangs de la SFIO - tendance Gauche révolutionnaire -, puis dès avant 1939, dans ceux du mouvement trotskyste : il est à l'origine du premier groupe trotskyste à Bordeaux. Fasciné par son père, un modèle de rigueur et d'honnêteté, il se dit décidé « à participer à ce qui lui apparaissait comme une grande épopée libératrice du monde ouvrier » (p.59). Et J.-R. Chauvin a tenu bon, continuant à militer jusqu'à aujourd'hui dans le mouvement trotskyste : il est actuellement militant de la LCR.
Une fois démobilisé en octobre 1941, trop connu à Bordeaux pour pouvoir y militer, il monte à Paris où il diffuse La Vérité, le journal du Parti ouvrier internationaliste (POI), dans le XIe arrondissement, puis il est chargé des liaisons Paris-province. Arrêté le 15 février 1943, par hasard, dans une rafle, il connaîtra la déportation et les camps pendant plus de 2 ans : il n'est de retour à Bordeaux que le 9 juin 1945. Chauvin fut un déporté « ordinaire » en ce sens que s'il fut arrêté pour ses activités antinazies, il ne participa pas à l'organisation de résistance interne au sein des camps qu'il a fréquentés. Pour autant, ce qu'il nous dit sur son séjour dans les camps est passionnant. Il est d'abord à Mauthausen, plus spécialement dans un de ses Komandos, à la frontière avec la Yougoslavie, où il participe au creusement d'un tunnel. Comme dans les camps soviétiques, les détenus sont réveillés d'un coup de marteau donné sur un rail ; le clairon aurait fait figure « d'objet culturel sophistiqué » dans cet univers! Il est ensuite mineur dans un camp de travail annexe d'Auschwitz-Birkenau. Jamais ce récit de vie n'est larmoyant, c'est ce qui rend sa lecture si roborative, l'auteur insistant toujours sur les moments d'humanité, par exemple cet acte de solidarité des Slovènes qui déposaient une boule de pain pour les forçats attachés au creusement du tunnel, ou ce porion nazi qui entame avec lui une conversation politique au fond de la mine de charbon et qui ensuite s'arrange pour qu'il obtienne la ration de pain réglementaire dont il était privé jusque là. Il rencontra même deux militants communistes parisiens qui ne furent pas choqués d'apprendre qu'il était trotskyste et qui lui évitèrent d'être rossé, ou pire, par des militants staliniens. Mais il ne dut qu'à sa jeunesse – il avait 24 ans – et à ses qualités de sportif - de pouvoir survivre, notamment à la terrible évacuation d'Auschwitz, à pied sur des dizaines de kms, sous la neige, le ventre creux, ou pire encore dans des wagons découverts, dans lesquels les détenus s'entretuent pour une boule de pain.
Le rapatriement est émouvant, quand dans un camion une jeune fille aux cheveux rasés vient se blottir contre lui. On ne retrouve cependant pas dans son témoignage la densité de celui de David Rousset dans Les jours de notre mort ou L'univers concentrationnaire . Pour le dire en d'autres termes, bien que tragique (il raconte même s'être battu -et peut-être avoir tué pour cela- avec des détenus hongrois pour de la nourriture), l'expérience de Chauvin ne se différencie guère de celle de plupart de ses camarades, à l'exception d'un passage où il mentionne des insultes « d'hitléro-trotskiste » de la part de détenus communistes. Passionnant aussi est le dernier chapitre consacré à la situation du mouvement trotskyste à la Libération, un mouvement que tous – en premier lieu bien sûr les staliniens du PCF – s'acharnent à empêcher de vivre, au grand étonnement de J.-R. Chauvin qui pensait à juste titre avoir payé assez cher le droit à la parole. Secrétaire à l'organisation du Parti communiste internationaliste (PCI, nouveau parti trotskyste unifié), il nous livre ainsi des chiffres très précis sur ses effectifs, en janvier 1948 : 626 adhérents et 12 permanents. Ce développement s'achève malheureusement de manière trop abrupte.
Deux thèmes intriguent particulièrement l'auteur : la difficulté qu'a eu la population française à comprendre la réalité concentrationnaire ainsi que la genèse de cette machine à broyer les individus. Pour expliquer cela, J.-R. Chauvin ne se contente pas de revenir sur les premiers camps de concentration créés par les Anglais en Afrique du sud à la fin du XIXème siècle, lors de la guerre des Boers, il remonte aux guerres que se sont livrées l'Espagne et les Etats-Unis pour le contrôle de Cuba et des Philippines. Ensuite, cette forme d'emprisonnement se répand sur l'ensemble de la planète. Les démocraties, même hors du cadre colonial, n'en sont pas exemptes. Il consacre ainsi un chapitre entier au cas du camp de Gurs, camp de plus de 20 000 personnes qui a servi à « accueillir » les réfugiés espagnols en France, puis les antifascistes allemands durant la guerre. De même sous Vichy des camps de concentration ont été créés pour les tsiganes. On trouve de manière générale de nombreux détails, mais n'est-ce pas là consacrer trop de temps à ce qui n'est après tout qu'à la marge du sujet, comparativement aux camps nazis ou staliniens ? D'autre part, si le propos est souvent pénétrant (on y retrouve des accents des analyses d'Enzo Traverso, La violence nazie. Une généalogie européenne , La Fabrique, 2002), on peut regretter que Chauvin ne mette pas suffisant l'accent sur ce qui constitue l'unicité du système nazi, le seul à avoir construit des usines de mort pour les juifs. La bibliographie utilisée ne tient quant à elle pas compte des ouvrages les plus récents, et on ne peut que rester sur notre faim quant à la genèse des camps soviétiques, Jean-René Chauvin parlant de stalinisme dès le début des années 20, mais sans véritables explications précises sur les responsabilités éventuelles des bolcheviques… Sa plume élégante sait en tout cas faire preuve d'humour (comme sur ses aventures au sein de l'institution militaire), et les pages se succèdent trop rapidement.
Jean-Guillaume Lanuque, Jean-Paul Salles et Georges Ubbiali
(1) Ainsi Maurice Baimont au lieu de Baumont, auteur du 18 e volume de la célèbre mais ancienne collection Peuples et civilisations, auquel l'auteur fait référence (p.130, note 36). Sur la même page : Campelle-Bannerman au lieu de Campbell-Bannermann, ministre anglais du parti Libéral (1836-1908), et p.235 Henri Beer au lieu de H. Berr, créateur de la célèbre collection « L'Evolution de l'Humanité » chez A.Michel.
Il est entré avec d'autres à la LCR et en est resorti très rapidement et publiquement avec les mêmes :
Rouge n° 1997, 19/12/2002
LETTRE DE DOUZE MILITANTS
Nous rejoignons la LCR
Un groupe de militants, dont certains ont eu des responsabilités dans le courant dit "pabliste", ont décidé de poursuivre leur combat au sein de la LCR pour construire une force nouvelle.
Nous sommes un groupe de militants appartenant à diverses générations et qui tous nous reconnaissons dans le combat que Trotsky mena contre le stalinisme. Parmi nous, les plus anciens se sont engagés dès avant la Seconde Guerre mondiale, d'autres ont commencé à militer pendant l'Occupation, d'autres encore lors de la guerre d'indépendance algérienne, certains lors des mobilisations en faveur du Viêt-nam ou dans la foulée de Mai 68.
Démocratie
Si nous sommes plusieurs à avoir eu des responsabilités dans le courant dit "pabliste", et quelques-uns à avoir déjà été, par le passé, membres de la LCR, nous avons aujourd'hui la conviction commune que la référence au trotskysme ne caractérise plus la force politique à construire à gauche de la gauche. L'axe fondamental de cette force nouvelle que nous voulons contribuer à édifier passe par l'approfondissement et l'élargissement de la démocratie, de l'autonomie politique et sociale - autrement dit cet axe est l'autogestion.
Nous constatons que la Ligue communiste révolutionnaire a su se dégager d'une partie des dogmes archaïques qu'elle a longtemps véhiculés. Elle a ainsi adopté un fonctionnement interne où la démocratie semble l'emporter sur le "centralisme", renforçant de ce fait l'autonomie de ses militants et créant en son sein un espace accru pour l'expression des divergences.
C'est pourquoi, après avoir voté pour Besancenot, nous entendons maintenant contribuer par notre adhésion collective au projet affirmé par la LCR d'aller vers son dépassement.
La construction d'une formation politique capable de peser réellement sur les rapports de forces, tant électoralement que sur le terrain des mobilisations, ne résultera évidemment pas d'un simple accroissement numérique des adhérents de la Ligue. On ne pourra y parvenir qu'en favorisant des regroupements, des formes organisationnelles transitoires, tant avec les forces issues de la crise du mouvement ouvrier traditionnel qu'avec celles nées des nouveaux mouvements sociaux, en particulier les nouvelles générations mobilisées pour une mondialisation solidaire.
Emancipation
C'est donc au sein de la LCR que nous poursuivrons l'effort visant à l'indispensable renouvellement du programme d'émancipation, lequel devra intégrer les conditions inédites et complexes de notre époque mais aussi le monstrueux bilan de ce que fut le "socialisme réellement existant". Il sera également nécessaire de reprendre le débat sur "réforme et révolution". De même faudra-t-il, loin de tout ouvriérisme et des dangereux fantasmes de "dictature du prolétariat", redéfinir la nature et la composition de l'alliance sociale susceptible de porter un projet de transformation sociale émancipatrice.
Bref, il reste un énorme travail : c'est très fraternellement que nous comptons nous y attaquer avec les militants de la Ligue communiste révolutionnaire.
Le 23 novembre 2002
Pierre Avot-Meyers, Jean-René Chauvin, Christian Collet, Gilbert Dalgalian, Jean-Marc Del Percio, Gérard Garnier, Cécile Gelly, Claude Kowal, Simone Minguet, Marc Peret, Marc Plocki, Bernard Schalscha.
A propos de son livre :
Jean-René CHAUVIN, Un trotskiste dans l'enfer nazi. Mauthausen-Auschwitz-Buchenwald (1943-1945) , Paris, Syllepse, 2006, 248 p., préface de Michel Lequenne, index, 20 euros. novembre 2006*
Jean-René Chauvin fait partie de ces militants devenus trotskistes avant la Seconde Guerre mondiale, désormais fort peu nombreux. Son témoignage peut sembler tardif, mais il bénéficie ainsi d'un recul favorable à la réflexion, et d'une mémoire restée particulièrement vive. Son livre est en réalité triple : outre le récit de son propre vécu, de nombreux témoignages sur les camps de concentration et d'extermination sont convoqués, et Jean-René Chauvin lui-même apporte des éléments de réflexion sur ce qu'il appelle « la lèpre du 20 e siècle », consubstantielle à notre modernité sociale et politique : les systèmes concentrationnaires nazi et stalinien (la variante maoïste n'étant qu'effleurée). De cette longue approche, au sein de laquelle quelques erreurs se sont glissées (1), nous retiendrons surtout les renseignements biographiques, l'auteur étant le fils, tardif, d'un député guesdiste, René Chauvin, élu à Puteaux en 1893 sous l'étiquette du POF (Parti ouvrier français dirigé par Jules Guesde), et démissionnaire de la SFIO en mars 1914. Cette origine familiale explique son militantisme dans les rangs de la SFIO - tendance Gauche révolutionnaire -, puis dès avant 1939, dans ceux du mouvement trotskyste : il est à l'origine du premier groupe trotskyste à Bordeaux. Fasciné par son père, un modèle de rigueur et d'honnêteté, il se dit décidé « à participer à ce qui lui apparaissait comme une grande épopée libératrice du monde ouvrier » (p.59). Et J.-R. Chauvin a tenu bon, continuant à militer jusqu'à aujourd'hui dans le mouvement trotskyste : il est actuellement militant de la LCR.
Une fois démobilisé en octobre 1941, trop connu à Bordeaux pour pouvoir y militer, il monte à Paris où il diffuse La Vérité, le journal du Parti ouvrier internationaliste (POI), dans le XIe arrondissement, puis il est chargé des liaisons Paris-province. Arrêté le 15 février 1943, par hasard, dans une rafle, il connaîtra la déportation et les camps pendant plus de 2 ans : il n'est de retour à Bordeaux que le 9 juin 1945. Chauvin fut un déporté « ordinaire » en ce sens que s'il fut arrêté pour ses activités antinazies, il ne participa pas à l'organisation de résistance interne au sein des camps qu'il a fréquentés. Pour autant, ce qu'il nous dit sur son séjour dans les camps est passionnant. Il est d'abord à Mauthausen, plus spécialement dans un de ses Komandos, à la frontière avec la Yougoslavie, où il participe au creusement d'un tunnel. Comme dans les camps soviétiques, les détenus sont réveillés d'un coup de marteau donné sur un rail ; le clairon aurait fait figure « d'objet culturel sophistiqué » dans cet univers! Il est ensuite mineur dans un camp de travail annexe d'Auschwitz-Birkenau. Jamais ce récit de vie n'est larmoyant, c'est ce qui rend sa lecture si roborative, l'auteur insistant toujours sur les moments d'humanité, par exemple cet acte de solidarité des Slovènes qui déposaient une boule de pain pour les forçats attachés au creusement du tunnel, ou ce porion nazi qui entame avec lui une conversation politique au fond de la mine de charbon et qui ensuite s'arrange pour qu'il obtienne la ration de pain réglementaire dont il était privé jusque là. Il rencontra même deux militants communistes parisiens qui ne furent pas choqués d'apprendre qu'il était trotskyste et qui lui évitèrent d'être rossé, ou pire, par des militants staliniens. Mais il ne dut qu'à sa jeunesse – il avait 24 ans – et à ses qualités de sportif - de pouvoir survivre, notamment à la terrible évacuation d'Auschwitz, à pied sur des dizaines de kms, sous la neige, le ventre creux, ou pire encore dans des wagons découverts, dans lesquels les détenus s'entretuent pour une boule de pain.
Le rapatriement est émouvant, quand dans un camion une jeune fille aux cheveux rasés vient se blottir contre lui. On ne retrouve cependant pas dans son témoignage la densité de celui de David Rousset dans Les jours de notre mort ou L'univers concentrationnaire . Pour le dire en d'autres termes, bien que tragique (il raconte même s'être battu -et peut-être avoir tué pour cela- avec des détenus hongrois pour de la nourriture), l'expérience de Chauvin ne se différencie guère de celle de plupart de ses camarades, à l'exception d'un passage où il mentionne des insultes « d'hitléro-trotskiste » de la part de détenus communistes. Passionnant aussi est le dernier chapitre consacré à la situation du mouvement trotskyste à la Libération, un mouvement que tous – en premier lieu bien sûr les staliniens du PCF – s'acharnent à empêcher de vivre, au grand étonnement de J.-R. Chauvin qui pensait à juste titre avoir payé assez cher le droit à la parole. Secrétaire à l'organisation du Parti communiste internationaliste (PCI, nouveau parti trotskyste unifié), il nous livre ainsi des chiffres très précis sur ses effectifs, en janvier 1948 : 626 adhérents et 12 permanents. Ce développement s'achève malheureusement de manière trop abrupte.
Deux thèmes intriguent particulièrement l'auteur : la difficulté qu'a eu la population française à comprendre la réalité concentrationnaire ainsi que la genèse de cette machine à broyer les individus. Pour expliquer cela, J.-R. Chauvin ne se contente pas de revenir sur les premiers camps de concentration créés par les Anglais en Afrique du sud à la fin du XIXème siècle, lors de la guerre des Boers, il remonte aux guerres que se sont livrées l'Espagne et les Etats-Unis pour le contrôle de Cuba et des Philippines. Ensuite, cette forme d'emprisonnement se répand sur l'ensemble de la planète. Les démocraties, même hors du cadre colonial, n'en sont pas exemptes. Il consacre ainsi un chapitre entier au cas du camp de Gurs, camp de plus de 20 000 personnes qui a servi à « accueillir » les réfugiés espagnols en France, puis les antifascistes allemands durant la guerre. De même sous Vichy des camps de concentration ont été créés pour les tsiganes. On trouve de manière générale de nombreux détails, mais n'est-ce pas là consacrer trop de temps à ce qui n'est après tout qu'à la marge du sujet, comparativement aux camps nazis ou staliniens ? D'autre part, si le propos est souvent pénétrant (on y retrouve des accents des analyses d'Enzo Traverso, La violence nazie. Une généalogie européenne , La Fabrique, 2002), on peut regretter que Chauvin ne mette pas suffisant l'accent sur ce qui constitue l'unicité du système nazi, le seul à avoir construit des usines de mort pour les juifs. La bibliographie utilisée ne tient quant à elle pas compte des ouvrages les plus récents, et on ne peut que rester sur notre faim quant à la genèse des camps soviétiques, Jean-René Chauvin parlant de stalinisme dès le début des années 20, mais sans véritables explications précises sur les responsabilités éventuelles des bolcheviques… Sa plume élégante sait en tout cas faire preuve d'humour (comme sur ses aventures au sein de l'institution militaire), et les pages se succèdent trop rapidement.
Jean-Guillaume Lanuque, Jean-Paul Salles et Georges Ubbiali
(1) Ainsi Maurice Baimont au lieu de Baumont, auteur du 18 e volume de la célèbre mais ancienne collection Peuples et civilisations, auquel l'auteur fait référence (p.130, note 36). Sur la même page : Campelle-Bannerman au lieu de Campbell-Bannermann, ministre anglais du parti Libéral (1836-1908), et p.235 Henri Beer au lieu de H. Berr, créateur de la célèbre collection « L'Evolution de l'Humanité » chez A.Michel.
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Décès de Jean-René CHAUVIN
Je ne sais pas comment Lequenne a pu écrire un texte daté du 7 mars pour le TEAN du 3 mars mais voici son hommage à JR Chauvin :
Hommage à Jean-René Chauvin
lundi 7 mars 2011
Hebdo Tout est à nous ! 92 (03/03/11)
Avec Jean-René Chauvin, c’est le plus vieux trotskiste français qui vient de disparaître. Il avait quinze ans quand il adhéra au Parti ouvrier internationaliste (POI) en 1935. Quand il fut arrêté en février 1943, démobilisé depuis 1941, ses papiers étaient
si parfaitement en règle qu’il pouvait être le courrier du parti entre les deux zones : sans un papier en poche, tout dans la tête, des adresse et des documents. Mais il avait été fiché par la police française au cours d’une manifestation dans les années trente, ce qui lui valut arrestation dans une rafle, torture par nos flics qui le livrèrent à la Gestapo pour le faire parler. Sa résistance fit penser qu’il ne savait rien, et il fut ainsi envoyé en camp de concentration. Mauthausen, Buchenwald, Auschwitz, coupés de marches de la mort : un record ! Heureusement athlète, il a tenu grâce à un moral de fer : le trotskiste attendait l’inévitable défaite du nazisme.
Libéré par l’avance de l’Armée Rouge, il rentre en France en fâcheux état, mais reprend immédiatement la lutte militante avec le même moral et la même énergie, s’astreignant pour tenir à une discipline de vie rigoureuse, solidement soutenu par Jenny, sa compagne, liée à lui en un quasi seul être. Les cahots politiques de la vie de notre organisation d’alors, le Parti communiste internationaliste (PCI), vont faire de lui souvent un franc-tireur, car il supporte mal la discipline et ce qui lui semble être des orientations fausses. 68 nous le rendra à la Ligue, toujours à éclipses, mais toujours compagnon fidèle et fraternel, gardien de la continuité et du souvenir. Car il se distinguait par le mélange de la fougue et de la droiture.
Son expérience des camps l’avait obsédé. Comment comprendre ce phénomène. Il avait mis en fiches tous ceux qui avaient existé et existaient encore. Ce ne fut que tardivement, en 2006, qu’il donna enfin en son seul livre, Un trotskiste dans l’enfer nazi (éditions Syllepse), à la fois comment il vécut et survécut à cet enfer, et sa théorie du rapport de ce système au capitalisme impérialiste et au stalinisme.
Il est tombé très peu de temps après sa dernière manifestation. Le militant de fer
était l’ami le plus sûr.
Je dédie cet hommage à Jenny et à la jeune génération révolutionnaire.
Michel Lequenne
Hommage à Jean-René Chauvin
lundi 7 mars 2011
Hebdo Tout est à nous ! 92 (03/03/11)
Avec Jean-René Chauvin, c’est le plus vieux trotskiste français qui vient de disparaître. Il avait quinze ans quand il adhéra au Parti ouvrier internationaliste (POI) en 1935. Quand il fut arrêté en février 1943, démobilisé depuis 1941, ses papiers étaient
si parfaitement en règle qu’il pouvait être le courrier du parti entre les deux zones : sans un papier en poche, tout dans la tête, des adresse et des documents. Mais il avait été fiché par la police française au cours d’une manifestation dans les années trente, ce qui lui valut arrestation dans une rafle, torture par nos flics qui le livrèrent à la Gestapo pour le faire parler. Sa résistance fit penser qu’il ne savait rien, et il fut ainsi envoyé en camp de concentration. Mauthausen, Buchenwald, Auschwitz, coupés de marches de la mort : un record ! Heureusement athlète, il a tenu grâce à un moral de fer : le trotskiste attendait l’inévitable défaite du nazisme.
Libéré par l’avance de l’Armée Rouge, il rentre en France en fâcheux état, mais reprend immédiatement la lutte militante avec le même moral et la même énergie, s’astreignant pour tenir à une discipline de vie rigoureuse, solidement soutenu par Jenny, sa compagne, liée à lui en un quasi seul être. Les cahots politiques de la vie de notre organisation d’alors, le Parti communiste internationaliste (PCI), vont faire de lui souvent un franc-tireur, car il supporte mal la discipline et ce qui lui semble être des orientations fausses. 68 nous le rendra à la Ligue, toujours à éclipses, mais toujours compagnon fidèle et fraternel, gardien de la continuité et du souvenir. Car il se distinguait par le mélange de la fougue et de la droiture.
Son expérience des camps l’avait obsédé. Comment comprendre ce phénomène. Il avait mis en fiches tous ceux qui avaient existé et existaient encore. Ce ne fut que tardivement, en 2006, qu’il donna enfin en son seul livre, Un trotskiste dans l’enfer nazi (éditions Syllepse), à la fois comment il vécut et survécut à cet enfer, et sa théorie du rapport de ce système au capitalisme impérialiste et au stalinisme.
Il est tombé très peu de temps après sa dernière manifestation. Le militant de fer
était l’ami le plus sûr.
Je dédie cet hommage à Jenny et à la jeune génération révolutionnaire.
Michel Lequenne
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Décès de Jean-René CHAUVIN
Quelques soient les importantes divergences, hommage , respect et fraternité pour ceux qui ne lâchent pas leurs convictions profondes, même quand tout et tout le monde fout le camp...
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Décès de Jean-René CHAUVIN
Plus que juste camarade Vals !
Gayraud de Mazars- Messages : 545
Date d'inscription : 25/06/2010
Age : 57
Localisation : En Bourgogne
Re: Décès de Jean-René CHAUVIN
Je viens de finir la lecture "Un trostkiste dans l'enfer Nazi" , Faut-il le considérer comme un "pabliste" , difficile à dire ce "courant" a eu des définitions tronquées et des orientations diverses .. Mais pour respecter sa mémoire il ne faut pas taire les divergences qu'il eut avec le mvt trostkiste ( SU compris) Il chercha à revenir à la LCR mais il n'y resta pas lontemps....Tiens il suffit de lire la conclusion de son livre . Elle est d'actualité ....
Aussi il dénonca le repli le repli sectaire de la LCR puis du NPA tout en restant fidele "à ses idéaux révolutionnaires, de fraternité et de justice"
Ainsi les perspectives trotskistes, et il faut dire sans vouloir vexer personne, leurs rêves, n'ont pas eu l'ombre d'un commencement. En France, notre organisation, unifiée (POI + CCI + Octobre pour donner le PCI), avait connu de nombreuses arrestations, et malgré une influence dans certains secteurs industriels, de la région parisienne, a été rapidement débordée par le courant patriotard des masses encouragé, autant par la radio de Londres que par les cadres staliniens, au point que la plupart de nos militants se sont présentés comme des syndicalistes en passant sous silence leur appartenance au trotskisme, ou même ont adhéré au Parti socialiste tout en y défendant nos mots d'ordre revendicatifs. Leur prudence était d'autant plus justifiée que certains de nos camarades avaient été liquidés par le maquis stalinien de la Haute-Loire. Néanmoins la politique développée par Thorez à son retour de Moscou, « Produire d'abord, revendiquer ensuite » n'a pas tardé à susciter le mécontentement parmi les salariés. D'où un regain d'influence de nos militants que nous étions incapables de faire fructifier en raison de l'étroitesse de nos effectifs.
À ces difficultés externes, se sont naturellement ajoutées, des luttes internes de tendances, et les luttes internes sont d'autant plus destructrices que l'organisation est maigre en effectifs. Nous avions de l'influence chez les postiers, chez les ouvriers du livre et dans certaines grandes usines de la métallurgie, grâce à des mots d'ordre revendicatifs, mais cette influence ne se traduisait pas par une influence politique. Certains camarades pensaient que nous étions à la veille d'une radicalisation rapide des masses salariées, d'autres pensaient que le capitalisme était en train de se stabiliser pour une période indéterminée.
Enfin deux petites minorités autour de Castoriadis et de Gallienne remettaient en question le dogme du « caractère socialiste » de l'URSS. Néanmoins, nous avions gagné en influence dans les Jeunesses socialistes, grâce à André Essel, et nous avions la sympathie active de la tendance de la gauche du Parti socialiste, l'Action socialiste révolutionnaire (ASR), animée par Yves Dechezelles. Comme mes amis Yvan Craipeau, Paul Parisot, Albert Demazière, et Louis Dalmas je n'étais pas de ceux qui pensaient que nous étions à la veille d'un mouvement révolutionnaire imminent, et qu'il fallait d'abord construire. Privas, Bleibtreu, Frank, étaient d'un avis différent. Nos deux tendances étaient presque à égalité.
Cependant nous mettions entre autre, l'accent sur une unification rapide avec les Jeunesses socialistes et l'ASR dont la majorité partageait notre analyse, et dont les effectifs ne se comptaient pas par centaines, comme le PCI, mais par plusieurs milliers. Mais notre proposition de fusionner avec les deux courants, jeune et adulte de la gauche socialiste fut repoussée par le congrès de 1947 par une très faible majorité de deux mandats. À mon grand regret, les dirigeants de notre tendance sortirent du congrès et il en résulta un émiettement de l'avant-garde révolutionnaire. Certains estimeront sans doute que cette histoire finit mal. Mais c'est la vérité. Un révolutionnaire doit toujours affronter la vérité. J'ai toujours pensé que cette scission et la non-réalisation de l'unification de nos forces avec les Jeunesses socialistes et l'ASR avait été un geste imbécile. À mon humble avis, il était dû à la différence entre la faiblesse de nos effectifs et et l'image démesurée que les uns et les autres donnions à l'importance de nos possibilités, ainsi qu'à la passion de la polémique, alors que toute décision politique doit être prise de sang-froid.
Aussi il dénonca le repli le repli sectaire de la LCR puis du NPA tout en restant fidele "à ses idéaux révolutionnaires, de fraternité et de justice"
oxy- Messages : 141
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Décès de Jean-René CHAUVIN
En 2002, il avait signé un texte où il était écrit : "Il sera également nécessaire de reprendre le débat sur "réforme et révolution". De même faudra-t-il, loin de tout ouvriérisme et des dangereux fantasmes de "dictature du prolétariat", redéfinir la nature et la composition de l'alliance sociale susceptible de porter un projet de transformation sociale émancipatrice.". Je ne crois pas que ce soit lui manquer de respect que de constater qu'il avait rompu avec la base minimum de ce qu'on appelle le trotskysme.
Invité- Invité
Re: Décès de Jean-René CHAUVIN
oxy a écrit:
Aussi il dénonca le repli le repli sectaire de la LCR puis du NPA tout en restant fidele "à ses idéaux révolutionnaires, de fraternité et de justice"
Ce que Oxy appelle repli sectaire, c'est le refus de la LCR à appeler à voter pour le PS au deuxième tour.
Certains trouvent même qu'il faudrait trahir le programme MR dès le premier tour avec les PPR (petits partis réformistes).
Les mêmes vont nous faire le coup du PS et son dirigeant D$K partis ouvriers.
On en rierait si ce n'était l'abondon de la révolte aux fascistes.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Décès de Jean-René CHAUVIN
Byrrh a écrit:En 2002, il avait signé un texte où il était écrit : "Il sera également nécessaire de reprendre le débat sur "réforme et révolution". De même faudra-t-il, loin de tout ouvriérisme et des dangereux fantasmes de "dictature du prolétariat", redéfinir la nature et la composition de l'alliance sociale susceptible de porter un projet de transformation sociale émancipatrice.". Je ne crois pas que ce soit lui manquer de respect que de constater qu'il avait rompu avec la base minimum de ce qu'on appelle le trotskysme.
Il n'a jamais dit qu'il était trotskyste, et le NPA n'a jamais été un parti qui a défendu à un moment ou un autre que sa base politique théorique était le trotskysme.
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Décès de Jean-René CHAUVIN
Roseau a écrit:oxy a écrit:
Aussi il dénonca le repli le repli sectaire de la LCR puis du NPA tout en restant fidele "à ses idéaux révolutionnaires, de fraternité et de justice"
Ce que Oxy appelle repli sectaire, c'est le refus de la LCR à appeler à voter pour le PS au deuxième tour.Certains trouvent même qu'il faudrait trahir le programme MR dès le premier tour avec les PPR (petits partis réformistes). Les mêmes vont nous faire le coup du PS et son dirigeant D$K partis ouvriers.
On en rierait si ce n'était l'abondon de la révolte aux fascistes.
Quel rapport entre DSK et Chauvin ? Tu devrais avoir de la pudeur quand tu parles de la lutte contre les fascistes, Jean René a été dans les camps des nazis et portait un tatouage,je l’ai croisé , il était discret et respectueux des divergences. Loin des matamores des sectes diverses . J'avoue je n'ai rien à cirer des "fantasmes" révolutionnaires des gauchistes de tout poil en revanche j'admire le courage ( pas toujours le cas dans les conflits de classe ou les luttes populaires) et je respecte ceux qui sortent des incantations pour se battre et résister Jean René en faisait partie alors pour une fois je ne me gausse pas mais j'affirme mon profond respect pour ce militant hors pair .
oxy- Messages : 141
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Décès de Jean-René CHAUVIN
Oxy se croit le seul à avoir connu les chênes du courant MR et à les respecter.
Faux !
Il oublie que le respect, c'est aussi le devoir d'échanger, de ne pas cacher ce qu'on pense. Eh bien, il s'est trompé à la fin de sa vie, mais bp moins que Oxy aquis au réformisme des PPR.
Il en faut, jusqu'à la révolution. Et sur un forum MR, au moins un. Personne t'en veut. C'est au contraire utile pour renforcer nos convictions.
Faux !
Il oublie que le respect, c'est aussi le devoir d'échanger, de ne pas cacher ce qu'on pense. Eh bien, il s'est trompé à la fin de sa vie, mais bp moins que Oxy aquis au réformisme des PPR.
Il en faut, jusqu'à la révolution. Et sur un forum MR, au moins un. Personne t'en veut. C'est au contraire utile pour renforcer nos convictions.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Décès de Jean-René CHAUVIN
fée clochette a écrit:
....."le NPA n'a jamais été un parti qui a défendu à un moment ou un autre que sa base politique théorique était le trotskysme.".....
Hélas,tu as raison!
jacquouille- Messages : 758
Date d'inscription : 25/06/2010
Age : 77
Localisation : Reims
Re: Décès de Jean-René CHAUVIN
Mets condoléances a c'est proche et ça famille (politique ou génétique).
Et val de temps en temps ont peut se trompé, dans se cas il est bon de revoir c'est idées et changer d'avis.
Et val de temps en temps ont peut se trompé, dans se cas il est bon de revoir c'est idées et changer d'avis.
Invité- Invité
Re: Décès de Jean-René CHAUVIN
On trouve ici un site très riche sur la vie exceptionnelle de Jean-René Chauvin et celles d'autres militant-es qu'il a croisé-es. On peut aussi choisir de visionner les 10 vidéos qui relatent son parcours : https://www.dailymotion.com/playlist/x2ja8c_Histoire-sociale_parcours-jean-rene-chauvin/1#video=xv9jw2
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Décès de Jean-René CHAUVIN
Passionnant, sur beaucoup de plans: humain, historique, politique.
Ne ratez pas, diffusez.
Ne ratez pas, diffusez.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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