Mauritius et Diego Garca
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Mauritius et Diego Garca
CHERS CAMARADES QUI AVEZ SOUTENU LALIT SUR LA QUESTION DE LA BASE MILITAIRE DE DIEGO GARCIA,
La conférence internationale de LALIT visant à « Libérer Diego » semble être venue à point
nommé (en partie par la planification, le travail politique antérieur et par chance) pour être un
catalyseur. Voici donc une mise à jour de la cascade d’événements qui se sont succédé
après la conférence – il y a quatre mois.
Lors de notre conférence de 3 jours, le Premier ministre annonça officiellement que le 3
novembre serait une commémoration annuelle des Chagos, avec effet immédiat.
Au cours de la Conférence, la Zone de protection marine, du Royaume-Uni, autour de Diego
Garcia est entrée en vigueur. C’est un procédé perfide de la part de la Grande-Bretagne pour
revendiquer une souveraineté (illégale) autour des Chagos et pour empêcher les
Chagossiens de rentrer chez eux. Cela a provoqué la colère de l'Etat mauricien ; le Premier
ministre a traité l'Etat Britannique d’« hypocrites, menteurs et fraudeurs ». Ce discours, mais
cela ne va pas plus loin, contraste avec la servilité usuelle.
L’espoir que cette Zone de protection marine soit, pour le gouvernement britannique, comme
un coup de foudre pour "l'environnement" et le mouvement écologique, s’est envolée en
fumée aussitôt que ‘Wikileaks’ a décidé de publier, en primeur, les câbles diplomatiques
constituant une preuve évidente que le Royaume-Uni et les États-Unis ont décidé ensemble
que "les Aires marines protégées" n’étaient qu’une manoeuvre, un stratagème cynique, pour
tenir à l’écart les Chagossiens et l'État mauricien de la base militaire, sans plus. Le
Gouvernement mauricien s’est montré encore plus furieux.
Le Gouvernement mauricien a ensuite annoncé qu'il allait avoir recours à la Justice. C'est
bien la première fois depuis l’excision en 1965 et l'occupation illégale des îles Chagos par les
Britanniques et les États-Unis que l'Etat mauricien envisage une action sur la question des
Chagos. Maurice a en effet déposé une demande en vertu de la Convention des Nations
Unies sur le droit de la mer (UNCLOS) contre le Royaume-Uni pour sa Zone de protection
marine, même si cela ne représente qu’une prise de position tangente par rapport à la
souveraineté. LALIT salue cette initiative gouvernementale, mais avertit que, prise isolément,
elle risque d’être inutile, voire contre-productive vis-à-vis d’un adversaire si rusé. (Voir notre
article dans les archives de www.lalitmauritius.org).
Puis, Arvin Boolell, le ministre des Affaires étrangères, a commencé à agir politiquement au
niveau international. Il est intervenu pour les Chagos le 14 décembre, à Alger, lors de la
réunion marquant le 50e anniversaire de l'Organisation des nations unies (ONU) pour la
résolution 1514 (XV) contre le démembrement illégal d'un territoire. Résolution 1514 (XV)
contenant la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.
(Voir Note 1 à propos de son discours.)
Le Premier ministre a ensuite agi. Les 30 et 31 janvier 2011, à Addis-Abeba en Ethiopie, lors
du XVIe Sommet de l'Union africaine (UA), il a fait une déclaration à propos de Diego Garcia
et des Chagos. Il a également proposé, pour une première approbation de l'Union africaine,
une motion qui sera présentée à la prochaine Assemblée générale des Nations unies. Il a
reçu l'unanimité. (Voir Note 2 pour le discours en entier.) Le Premier ministre, pour la première fois, a
inclus, dans sa délégation officielle pour l'UA, un représentant des Chagossiens, Olivier
Bancoult. Ce geste démontre que l’Etat mauricien développe un nouveau regard sur la
question des Chagos.
Le 4 février, Wikileaks a envoyé, au Telegraph, une autre correspondance entre la Grande-
Bretagne et les États-Unis sur Diego Garcia. Cette lettre suggère que l'État britannique était «
optimiste avec prudence » à l’effet que le procès en Appel à la Chambre des Lords allait
tourner en sa faveur. Et c’est ce qui s’est passé, en dépit du jugement minoritaire excellent de
Lord Bingham. La fuite montre également que les Britanniques et les Etats-Unis ont l'intention
de « racheter » les dirigeants des Chagossiens s’ils obtiennent le droit de retour.
DANS UN CONTEXTE PLUS LARGE
Deux questions plus vastes méritent d’être prises en considération : la stratégie militaire US
en Afrique, et les soulèvements populaires au Maghreb et au Moyen-Orient.
‘US Africa Command’ ou AFRICOM
Avec les difficultés que le Pentagone a rencontrées pour mettre sur pied un commandement
unifié pour l'Afrique, et n’ayant pu installer aucune base en Afrique pour le moment, Diego
Garcia joue un rôle encore plus important dans la stratégie militaire US. Sans doute lié à cela,
le remue-ménage dans les activités US autour de la question « sécuritaire » en Afrique et
dans l’Ouest de l’Océan indien. Nous pouvons donc nous attendre à une forte propagande
autour du danger que représentent les pêcheurs-pirates somaliens. Nous avons constaté que
l’ex-rédacteur en chef de l’Express Dimanche, titre d’un important groupe de presse
mauricien, est devenu un stratège de communication pour le projet ‘U.S. Central
Command/Combined Joint Task Force’ dans la région de la Corne de l’Afrique, dans un
premier temps, pour ensuite travailler à l’‘Africa Centre for Strategic Studies’ géré par le
Département de la Défense US. Nous avons vu une pseudo « société civile » de Maurice,
composée de sbires du gouvernement, officiers de police pour la plupart, s’unissant au
personnel militaire/garde-côte de Madagascar et des Seychelles, pour réclamer une meilleure
« sécurité » dans la région.
MAHGREB ET MOYEN-ORIENT
En même temps, divers soulèvements populaires se sont produits de façon quasi simultanée
en Tunisie, en Egypte, au Yemen, en Jordanie et en Algérie, alors qu’au Liban, le Hezbollah
peut prendre le pouvoir à tout moment. Ces événements ont le potentiel de changer
considérablement le rapport de forces, prouvant ainsi la puissance de l’action politique de
masse. Cela nous rappelle également à quel point la puissance de ces actions de masse
dépend du travail antérieur mené par des organisations politiques qui travaillent avec la base
et qui se penchent sur l’élaboration d’un programme.
Nous sommes heureux d’avoir été en contact encore une fois. Nous vous remercions encore
pour votre soutien politique.
SALUTATIONS DE TOUS LES MEMBRES DE LALIT A MAURICE, Ragini Kistnasamy and Lindsey Collen.
10 FÉVRIER 2011
En complément de cette mise à jour, vous pourrez trouver sur le site de LALIT
http://lalitmauritius.org/viewnews.php?id=1174
Note 1: Extrait d’un article de Political Affairs sur le discours d’Arvin Boolell, ministre des
Affaires étrangères, à Alger, lors du Souvenir de la Déclaration d’Alger le 5 janvier 2011
Note 2: Déclaration du Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam, au sommet de l’Union
africaine en janvier 2011 à Addis-Abeba.
GG ayant participé à la conférence
La conférence internationale de LALIT visant à « Libérer Diego » semble être venue à point
nommé (en partie par la planification, le travail politique antérieur et par chance) pour être un
catalyseur. Voici donc une mise à jour de la cascade d’événements qui se sont succédé
après la conférence – il y a quatre mois.
Lors de notre conférence de 3 jours, le Premier ministre annonça officiellement que le 3
novembre serait une commémoration annuelle des Chagos, avec effet immédiat.
Au cours de la Conférence, la Zone de protection marine, du Royaume-Uni, autour de Diego
Garcia est entrée en vigueur. C’est un procédé perfide de la part de la Grande-Bretagne pour
revendiquer une souveraineté (illégale) autour des Chagos et pour empêcher les
Chagossiens de rentrer chez eux. Cela a provoqué la colère de l'Etat mauricien ; le Premier
ministre a traité l'Etat Britannique d’« hypocrites, menteurs et fraudeurs ». Ce discours, mais
cela ne va pas plus loin, contraste avec la servilité usuelle.
L’espoir que cette Zone de protection marine soit, pour le gouvernement britannique, comme
un coup de foudre pour "l'environnement" et le mouvement écologique, s’est envolée en
fumée aussitôt que ‘Wikileaks’ a décidé de publier, en primeur, les câbles diplomatiques
constituant une preuve évidente que le Royaume-Uni et les États-Unis ont décidé ensemble
que "les Aires marines protégées" n’étaient qu’une manoeuvre, un stratagème cynique, pour
tenir à l’écart les Chagossiens et l'État mauricien de la base militaire, sans plus. Le
Gouvernement mauricien s’est montré encore plus furieux.
Le Gouvernement mauricien a ensuite annoncé qu'il allait avoir recours à la Justice. C'est
bien la première fois depuis l’excision en 1965 et l'occupation illégale des îles Chagos par les
Britanniques et les États-Unis que l'Etat mauricien envisage une action sur la question des
Chagos. Maurice a en effet déposé une demande en vertu de la Convention des Nations
Unies sur le droit de la mer (UNCLOS) contre le Royaume-Uni pour sa Zone de protection
marine, même si cela ne représente qu’une prise de position tangente par rapport à la
souveraineté. LALIT salue cette initiative gouvernementale, mais avertit que, prise isolément,
elle risque d’être inutile, voire contre-productive vis-à-vis d’un adversaire si rusé. (Voir notre
article dans les archives de www.lalitmauritius.org).
Puis, Arvin Boolell, le ministre des Affaires étrangères, a commencé à agir politiquement au
niveau international. Il est intervenu pour les Chagos le 14 décembre, à Alger, lors de la
réunion marquant le 50e anniversaire de l'Organisation des nations unies (ONU) pour la
résolution 1514 (XV) contre le démembrement illégal d'un territoire. Résolution 1514 (XV)
contenant la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.
(Voir Note 1 à propos de son discours.)
Le Premier ministre a ensuite agi. Les 30 et 31 janvier 2011, à Addis-Abeba en Ethiopie, lors
du XVIe Sommet de l'Union africaine (UA), il a fait une déclaration à propos de Diego Garcia
et des Chagos. Il a également proposé, pour une première approbation de l'Union africaine,
une motion qui sera présentée à la prochaine Assemblée générale des Nations unies. Il a
reçu l'unanimité. (Voir Note 2 pour le discours en entier.) Le Premier ministre, pour la première fois, a
inclus, dans sa délégation officielle pour l'UA, un représentant des Chagossiens, Olivier
Bancoult. Ce geste démontre que l’Etat mauricien développe un nouveau regard sur la
question des Chagos.
Le 4 février, Wikileaks a envoyé, au Telegraph, une autre correspondance entre la Grande-
Bretagne et les États-Unis sur Diego Garcia. Cette lettre suggère que l'État britannique était «
optimiste avec prudence » à l’effet que le procès en Appel à la Chambre des Lords allait
tourner en sa faveur. Et c’est ce qui s’est passé, en dépit du jugement minoritaire excellent de
Lord Bingham. La fuite montre également que les Britanniques et les Etats-Unis ont l'intention
de « racheter » les dirigeants des Chagossiens s’ils obtiennent le droit de retour.
DANS UN CONTEXTE PLUS LARGE
Deux questions plus vastes méritent d’être prises en considération : la stratégie militaire US
en Afrique, et les soulèvements populaires au Maghreb et au Moyen-Orient.
‘US Africa Command’ ou AFRICOM
Avec les difficultés que le Pentagone a rencontrées pour mettre sur pied un commandement
unifié pour l'Afrique, et n’ayant pu installer aucune base en Afrique pour le moment, Diego
Garcia joue un rôle encore plus important dans la stratégie militaire US. Sans doute lié à cela,
le remue-ménage dans les activités US autour de la question « sécuritaire » en Afrique et
dans l’Ouest de l’Océan indien. Nous pouvons donc nous attendre à une forte propagande
autour du danger que représentent les pêcheurs-pirates somaliens. Nous avons constaté que
l’ex-rédacteur en chef de l’Express Dimanche, titre d’un important groupe de presse
mauricien, est devenu un stratège de communication pour le projet ‘U.S. Central
Command/Combined Joint Task Force’ dans la région de la Corne de l’Afrique, dans un
premier temps, pour ensuite travailler à l’‘Africa Centre for Strategic Studies’ géré par le
Département de la Défense US. Nous avons vu une pseudo « société civile » de Maurice,
composée de sbires du gouvernement, officiers de police pour la plupart, s’unissant au
personnel militaire/garde-côte de Madagascar et des Seychelles, pour réclamer une meilleure
« sécurité » dans la région.
MAHGREB ET MOYEN-ORIENT
En même temps, divers soulèvements populaires se sont produits de façon quasi simultanée
en Tunisie, en Egypte, au Yemen, en Jordanie et en Algérie, alors qu’au Liban, le Hezbollah
peut prendre le pouvoir à tout moment. Ces événements ont le potentiel de changer
considérablement le rapport de forces, prouvant ainsi la puissance de l’action politique de
masse. Cela nous rappelle également à quel point la puissance de ces actions de masse
dépend du travail antérieur mené par des organisations politiques qui travaillent avec la base
et qui se penchent sur l’élaboration d’un programme.
Nous sommes heureux d’avoir été en contact encore une fois. Nous vous remercions encore
pour votre soutien politique.
SALUTATIONS DE TOUS LES MEMBRES DE LALIT A MAURICE, Ragini Kistnasamy and Lindsey Collen.
10 FÉVRIER 2011
En complément de cette mise à jour, vous pourrez trouver sur le site de LALIT
http://lalitmauritius.org/viewnews.php?id=1174
Note 1: Extrait d’un article de Political Affairs sur le discours d’Arvin Boolell, ministre des
Affaires étrangères, à Alger, lors du Souvenir de la Déclaration d’Alger le 5 janvier 2011
Note 2: Déclaration du Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam, au sommet de l’Union
africaine en janvier 2011 à Addis-Abeba.
GG ayant participé à la conférence
GGrun- Messages : 311
Date d'inscription : 24/12/2010
Age : 56
suite
Les Chagossiens s'appuieront sur les révélations Wikileaks devant la justice
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Voilà une expression qui se vérifie pour la communauté chagossienne expulsée de leur archipel dans les années 60. Les révélations diplomatiques de Wikileaks vont peut-être, de façon fortuite, donner du poids au combat juridique dans lequel cette communauté est plongée depuis plus de quarante ans.
Olivier Bancoult, le porte-parole du Groupe Réfugiés Chagos (crédit photo : l'Express de Maurice)
Olivier Bancoult, le porte-parole du Groupe Réfugiés Chagos (GRC) a tenu une conférence de presse hier dans l'île soeur. Il s'est voulu encore plus déterminé à la lumière des réelles intentions américaines et britanniques sur le sort de l'archipel.
Parmi les milliers de messages diplomatiques mis à jour la semaine dernière, une bonne dizaine (voir ici notre précédent article) concerne directement le sort des Chagos. Ces révélations s'apparentent à une réelle aubaine pour le groupe engagé en justice sur plusieurs fronts, dont un devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
Grâce aux documents révélés, les intentions réelles des américains concernant le sort "militaire" de Diego Garcia ne laisse aucun doute sur le caractère stratégique de cet archipel situé à quelques milliers de kilomètres seulement de pays sensibles. Une base qui servirait, depuis 2001 de point de départ des survols des B52 américains sur l'Afghanistan.
Plus cynique encore est la sanctuarisation en réserve marine des eaux de l'archipel qui n'aurait pour seul but que d'éloigner encore plus les chances de retour de ses habitants originels.
Sans Wikileaks, il aurait fallu attendre 2029
Le Groupe Réfugiés Chagos (GRC), une semaine seulement après ces révélations, envisage déjà de reverser ces nouvelles données dans les procès engagés devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme, ainsi que la Cour de Londres.
Diego Garcia, seule île occupée
Cité par l'Express de Maurice, Olivier Bancoult juge que les informations révélées par WikiLeaks "justifient sa bataille pour que les siens puissent retourner sur l’archipel des Chagos". Il ne peut cacher sa satisfaction devant l'arrivée inespérée de telles pièces dans son dossier : "Nous n'aurions eu accès à ces documents que le 13 mai 2029 (ndlr : en référence à la durée du secret diplomatique), quand ils auraient été déclassifiés".
Le porte-parole du Groupe Réfugiés Chagos a donc annoncé qu'il comptait demander à ses avocats de préparer un dossier mis à jour, contenant les nouvelles pièces divulguées par WikiLeaks. Un dossier qui sera soumis à la Cour européenne des Droits de l’Homme, ainsi qu’à la Cour de Londres. Il faut savoir que le GRC a intenté des poursuites contre le gouvernement britannique au niveau de ces deux cours de justice.
Une sanctuarisation douteuse
Pour Olivier Bancoult, le projet de parc marin est illogique car "il vise la protection des poissons et des coraux, mais ignore les êtres humains". Une sanctuarisation pour "duper les gens" et pour laquelle les "Chagossiens eux-mêmes n'ont pas été consultés" a-t-il ajouté.
Encore plus confiant depuis ces révélations, le porte-parole de la diaspora chagossienne a enfin expliqué qu’il sollicitera d'ici la fin de la semaine un entretien avec Henry Bellingham, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement de David Cameron, pour lui demander clairement la position de l’actuelle administration au sujet de la souveraineté des Chagos.
Jeudi 9 Décembre 2010 - 07:19
Ludovic Grondin
Olivier Bancoult s'est excusé à la conférence de La Lit
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Voilà une expression qui se vérifie pour la communauté chagossienne expulsée de leur archipel dans les années 60. Les révélations diplomatiques de Wikileaks vont peut-être, de façon fortuite, donner du poids au combat juridique dans lequel cette communauté est plongée depuis plus de quarante ans.
Olivier Bancoult, le porte-parole du Groupe Réfugiés Chagos (crédit photo : l'Express de Maurice)
Olivier Bancoult, le porte-parole du Groupe Réfugiés Chagos (GRC) a tenu une conférence de presse hier dans l'île soeur. Il s'est voulu encore plus déterminé à la lumière des réelles intentions américaines et britanniques sur le sort de l'archipel.
Parmi les milliers de messages diplomatiques mis à jour la semaine dernière, une bonne dizaine (voir ici notre précédent article) concerne directement le sort des Chagos. Ces révélations s'apparentent à une réelle aubaine pour le groupe engagé en justice sur plusieurs fronts, dont un devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
Grâce aux documents révélés, les intentions réelles des américains concernant le sort "militaire" de Diego Garcia ne laisse aucun doute sur le caractère stratégique de cet archipel situé à quelques milliers de kilomètres seulement de pays sensibles. Une base qui servirait, depuis 2001 de point de départ des survols des B52 américains sur l'Afghanistan.
Plus cynique encore est la sanctuarisation en réserve marine des eaux de l'archipel qui n'aurait pour seul but que d'éloigner encore plus les chances de retour de ses habitants originels.
Sans Wikileaks, il aurait fallu attendre 2029
Le Groupe Réfugiés Chagos (GRC), une semaine seulement après ces révélations, envisage déjà de reverser ces nouvelles données dans les procès engagés devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme, ainsi que la Cour de Londres.
Diego Garcia, seule île occupée
Cité par l'Express de Maurice, Olivier Bancoult juge que les informations révélées par WikiLeaks "justifient sa bataille pour que les siens puissent retourner sur l’archipel des Chagos". Il ne peut cacher sa satisfaction devant l'arrivée inespérée de telles pièces dans son dossier : "Nous n'aurions eu accès à ces documents que le 13 mai 2029 (ndlr : en référence à la durée du secret diplomatique), quand ils auraient été déclassifiés".
Le porte-parole du Groupe Réfugiés Chagos a donc annoncé qu'il comptait demander à ses avocats de préparer un dossier mis à jour, contenant les nouvelles pièces divulguées par WikiLeaks. Un dossier qui sera soumis à la Cour européenne des Droits de l’Homme, ainsi qu’à la Cour de Londres. Il faut savoir que le GRC a intenté des poursuites contre le gouvernement britannique au niveau de ces deux cours de justice.
Une sanctuarisation douteuse
Pour Olivier Bancoult, le projet de parc marin est illogique car "il vise la protection des poissons et des coraux, mais ignore les êtres humains". Une sanctuarisation pour "duper les gens" et pour laquelle les "Chagossiens eux-mêmes n'ont pas été consultés" a-t-il ajouté.
Encore plus confiant depuis ces révélations, le porte-parole de la diaspora chagossienne a enfin expliqué qu’il sollicitera d'ici la fin de la semaine un entretien avec Henry Bellingham, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement de David Cameron, pour lui demander clairement la position de l’actuelle administration au sujet de la souveraineté des Chagos.
Jeudi 9 Décembre 2010 - 07:19
Ludovic Grondin
Olivier Bancoult s'est excusé à la conférence de La Lit
GGrun- Messages : 311
Date d'inscription : 24/12/2010
Age : 56
vu de La Réunion par un cyber radio
Diego Garcia, base d'une prochaine attaque américaine contre l'Iran ?
Le journal écossais The Herald d'hier révèle que "des centaines de puissantes bombes "bunker-buster" américaines sont en cours d’expédition de la Californie vers l’île britannique de Diego Garcia dans l'océan Indien avant une possible attaque américaine sur l’Iran".
Selon le journal, le gouvernement américain aurait signé un contrat en janvier pour le transport de 10 containers de munitions vers l’île. Selon le manifeste de la cargaison de la marine américaine, elle inclut 387 bombes utilisées contre des structures blindées ou souterraines, selon The Herald.
Le rapport cite des experts disant que les bombes sont mises en place pour une prochaine opération contre les installations nucléaires iraniennes.
L'ile de Diego Garcia est un territoire britannique revendiqué par l'ile Maurice, situé en plein centre de l'océan indien, à environ 1.500 kilomètres des côtes sud de l’Inde et du Sri Lanka, bien placée pour des missions contre l’Iran. Cette position stratégique a conduit les Américains à la louer aux Britanniques pour y installer une de leurs plus grandes bases militaires dans le monde, capable par exemple d'accueillir les plus grands navires de guerre ou encore des bombardiers B 52.
Dan Plesch, directeur du centre d’études internationales et diplomatiques de l’université de Londres, et co-auteur d’une récente étude sur les préparations pour une attaque contre l’Iran, a été cité par le journal écossais disant : "Ils se préparent totalement pour une destruction de l’Iran. Les bombardiers américains sont prêts aujourd’hui à détruire 10.000 cibles en Iran en quelques heures".
Jeudi 18 Mars 2010 - 16:46
Pierrot Dupuy
Le journal écossais The Herald d'hier révèle que "des centaines de puissantes bombes "bunker-buster" américaines sont en cours d’expédition de la Californie vers l’île britannique de Diego Garcia dans l'océan Indien avant une possible attaque américaine sur l’Iran".
Selon le journal, le gouvernement américain aurait signé un contrat en janvier pour le transport de 10 containers de munitions vers l’île. Selon le manifeste de la cargaison de la marine américaine, elle inclut 387 bombes utilisées contre des structures blindées ou souterraines, selon The Herald.
Le rapport cite des experts disant que les bombes sont mises en place pour une prochaine opération contre les installations nucléaires iraniennes.
L'ile de Diego Garcia est un territoire britannique revendiqué par l'ile Maurice, situé en plein centre de l'océan indien, à environ 1.500 kilomètres des côtes sud de l’Inde et du Sri Lanka, bien placée pour des missions contre l’Iran. Cette position stratégique a conduit les Américains à la louer aux Britanniques pour y installer une de leurs plus grandes bases militaires dans le monde, capable par exemple d'accueillir les plus grands navires de guerre ou encore des bombardiers B 52.
Dan Plesch, directeur du centre d’études internationales et diplomatiques de l’université de Londres, et co-auteur d’une récente étude sur les préparations pour une attaque contre l’Iran, a été cité par le journal écossais disant : "Ils se préparent totalement pour une destruction de l’Iran. Les bombardiers américains sont prêts aujourd’hui à détruire 10.000 cibles en Iran en quelques heures".
Jeudi 18 Mars 2010 - 16:46
Pierrot Dupuy
GGrun- Messages : 311
Date d'inscription : 24/12/2010
Age : 56
suite conf LaLit
Réactions en chaîne suite de LALIT sur les Chagos e tà D laie Cgoon Gféarrecniac e
a conférence de
LALIT sur Diego
Garcia et les
Chagos a pris fin le 2
novembre et a requis des
actions fermes du
Gouvernement mauricien.
Ses effets ont été
immédiats : avant même
la soumission au ministre
des Affaires étrangères
de la Déclaration issue
de la Conférence, et suite
aux reportages médiatiques,
le Premier
ministre Navin Ramgoolam
a annoncé, au
lendemain de cette
conférence de quatre
jours, que le Gouvernement
ne se contentera
plus uniquement de
pourparlers. Il a traité le
Gouvernement de la GB
de “menteur”, d’“hypocrite”
et de “fourbe”. Il a annoncé que le Gouvernement
mauricien exigera de l’IAEA (Agence internationale de
l'énergie atomique) une inspection tombant sous l’égide
du traité de Pelindaba pour une ‘Afrique exempte
d’armes nucléaires’, une demande issue de la
Conférence de LALIT. Il a également annoncé une sorte
d’assemblée régionale pour les Chagos, comme celle de
Rodrigues; une demande qui émane également de la
conférence. Il a, pour la première fois, et adoptant les
termes utilisés lors de la Conférence, accusé le
Gouvernement britannique de Crime contre l’humanité
pour la déportation des Chagossiens. S’agissant du
“Parc marin protégé” autour des Chagos (excluant Diego
Garcia) décrété par le Gouvernement britannique, le
Premier ministre a dit : “Diego Garcia abrite des sousmarins
nucléaires et des bateaux de guerre. Quand une
bombe nucléaire explose, ça ne les dérange pas. Les
bateaux de guerre polluent la mer et ça aussi ne les
dérange pas. Ensuite ils affirment qu’ils vont protéger les
poissons et les coraux. Poissons et coraux comptent plus
à leurs yeux que des humains. Nous n’accepterons pas
cela!” *
Lors de la participation d’Alain Ah-Vee à une
émission radiophonique sur Top FM le 3 novembre, il
apparut clairement qu’une des propositions de la
Conférence de LALIT avait capté l’imagination du public.
De nombreuses personnes se sont prononcées en
faveur d’une expédition du Chef d’Etat et du Premier
ministre aux Chagos à bord du Trochetia. Beaucoup de
Mauriciens trouvent normal que des membres du
gouvernement puissent se rendre à n’importe quel
endroit du Territoire établi par la Constitution.
La conférence internationale de LALIT sur Diego
Garcia et les Chagos a été un événement fort et animé
qui a vu la participation d’une centaine de personnes
chaque jour. La moitié étant des membres de LALIT de
différentes branches du pays. Il y a eu environ 200
personnes distinctes qui ont été présentes à Grande
Rivière Nord-Ouest et à la municipalité de Port-Louis :
délégués de syndicats, d’association de Droits humains,
de Mouvement féministes, des universitaires, des
artistes, des natifs des Chagos (l’une de ces personnes a
donné un témoignage), quelques très jeunes
Chagossiens nés à Maurice et des Mauriciens qui ont
loyalement soutenu la cause chagossienne depuis des
décennies. La concomitance de la Conférence et l’entrée
en vigueur du Parc marin eut un effet instantané car le
Gouvernement mauricien annonça dès le lendemain une
stratégie plus audacieuse et cohérente face à la GB.
Le discours d’ouverture de l’ancien Président de
la République Cassam Uteem a été des plus percutants
sur les trois aspects de la lutte : fermeture de la base,
décolonisation et droit de retour des Chagossiens. Il mit
la barre très haute en termes de réflexion à un haut
niveau et de nécessité d’être fermes dans cet
engagement. Les trois invités internationaux ayant pris la
parole, Wilbert van der Zeijden, de Hollande, et membre
du Mouvement No-Bases, John Percy, leader du Parti
socialiste révolutionnaire en Australie, et Penny Duggan,
de France, s’exprimant au nom de la IVe internationale,
L
Lindsey Collen, Cassam Uteem et Alain Ah-Vee lors de la cérémonie d’ouverture.
2
ont abordé des sujets liés à la lutte autour des Chagos.
Le Dr Vinesh Hookoomsing s’est exprimé, lui, sur le
‘Parc marin protégé’ entré en vigueur le 1er novembre,
soit le troisième jour de la Conférence.
Quatre membres de LALIT ont fait de
vigoureuses interventions, alors que cinq autres
membres ont présidé des sessions plénières animées. Ils
ont tous rappelé les confrontations de rue remportées
contre l’Unité Anti-émeute, de même que les victoires
judiciaires des Chagossiennes et des femmes membres
de LALIT jugées pour manifestation illégale. Ils ont
évoqué les initiatives de LALIT Rann nu Diego et la
Flottille de la Paix, toutes deux couronnées de succès.
Deux ateliers de travail lors de la Conférence furent
également présidés par deux personnes ayant déjà
participé aux précédentes luttes ; Kishore Mundil du
Komite Moris Losean Indyen et du Front National de
Soutien aux Ilois, et Pynee Chellarpermal du CEDREFI.
La participation des artistes à la Conférence ne
se résument pas à des « divertissements ». Ils ont
exprimé une autre façon de voir le même combat : à
travers les sens. Des chansons incisives ont été
interprétées par Menwar, Richard Beaugendre et
Daniella Bastien, de même que Joëlle Hosseny
accompagnée par Rajni Lallah, dans une atmosphère où
prenaient vie les oeuvres d’art de Nirmal Hurry et de
Jean-Claude Baissac. Stéphanie Théodore et Ashish
Beesonndial ont fait une vibrante lecture sur les Chagos
tirée du roman Mutiny, de Lindsey Collen, alors que
Yannick Jeanne a lu un poème sur la Palestine, un sujet
lié à l’occupation illégale d’un territoire. Krishna
Luchoomun, Gerard Foy et leur groupe ont, eux, réalisé
une « performance mouvementée».
Cinq interprètes, des sympathisants de LALIT,
ont assuré une émission radiophonique locale pour que
les participants créolophones puissent suivre, par
écouteurs, les interventions en anglais. Ils ont également
assuré la traduction pour les participants internationaux
venant des USA, Pays-Bas, Australie, Chine, et Réunion.
Lors des pauses-déjeuner, la Conférence ne
s’est pas arrêtée pour autant : les participants
continuaient à débattre autour de leurs thé et sandwiche
ou parcouraient l’exposition préparée par deux collégiens
et un membre de LALIT.
Le 1er novembre, lors du Forum national présidé
par Jean-Claude Bibi à la municipalité de Port-Louis, il
paraissait clair que le Gouvernement, de par le ministre
des Affaires étrangères, Dr Arvind Boolell, intensifiait
déjà ses démarches politiques, diplomatiques et légales
au sujet des Chagos. Lindsey Collen, représentant
LALIT, fit ressortir que la stratégie gouvernementale
visant à des négociations bilatérales depuis 42 ans
n’avait abouti à grand-chose. La promulgation d’un ‘Parc
marin protégé’ britannique, avec une base militaire
mitoyenne, ne fait que renforcer l’existence d’une colonie
Britannique des Territoires de l’Océan indien (BIOT),
confirmer son occupation illégale de cette région (terre et
mer) appartenant à Maurice, et perpétuer le
bannissement du peuple Chagossien des Chagos. Le
leader du MMM ne jugea utile ni d’être présent ni
d’envoyer un représentant du parti à ce débat.
Après quatre jours riches en débats et en
discussions, la Conférence parvint à un consensus sur
un certain nombre de points fondamentaux : que les trois
questions, à savoir, la fermeture de la base, le
démantèlement du BIOT et le droit de retour garanti à
tous les Chagossiens sur toutes les îles et pas en tant
que peuple colonisé, restent intimement liées et pas
troquées l’une contre l’autre ; que le Parc marin
impérialiste britannique soit contrecarré ; que des
structures démocratiques soient mises en place pour les
Chagossiens dans une République mauricienne
réunifiée. Dans le même temps, une série d’actions
visant à faire avancer la lutte a été consentie. Elle inclut
la proposition pour que les représentants de l’Etat,
incluant le Président et le Premier ministre, effectuent
une visite à bord du Trochetia, des Chagos et de Diego
Garcia, donnant ainsi force de loi à notre Constitution qui
stipule que ces îles forment partie du Territoire
mauricien. Elle donne également des pistes clés pour
garantir la souveraineté en s’adressant à des organismes
et à des recours des Nations unies.
* (Citations du discours du Premier ministre des
quotidiens l’Express et Le Matinal)
Traduction des comptes-rendus en anglais de Ram Seegobin et de
Lindsey Collen (voir www.lalitmauritius.org)
LALIT a reçu plus d’une trentaine de messages de soutien du monde entier pour cette Conférence (liste plus bas et
messages dans leur intégralité sur www.lalitmauritius.org).
a conférence de
LALIT sur Diego
Garcia et les
Chagos a pris fin le 2
novembre et a requis des
actions fermes du
Gouvernement mauricien.
Ses effets ont été
immédiats : avant même
la soumission au ministre
des Affaires étrangères
de la Déclaration issue
de la Conférence, et suite
aux reportages médiatiques,
le Premier
ministre Navin Ramgoolam
a annoncé, au
lendemain de cette
conférence de quatre
jours, que le Gouvernement
ne se contentera
plus uniquement de
pourparlers. Il a traité le
Gouvernement de la GB
de “menteur”, d’“hypocrite”
et de “fourbe”. Il a annoncé que le Gouvernement
mauricien exigera de l’IAEA (Agence internationale de
l'énergie atomique) une inspection tombant sous l’égide
du traité de Pelindaba pour une ‘Afrique exempte
d’armes nucléaires’, une demande issue de la
Conférence de LALIT. Il a également annoncé une sorte
d’assemblée régionale pour les Chagos, comme celle de
Rodrigues; une demande qui émane également de la
conférence. Il a, pour la première fois, et adoptant les
termes utilisés lors de la Conférence, accusé le
Gouvernement britannique de Crime contre l’humanité
pour la déportation des Chagossiens. S’agissant du
“Parc marin protégé” autour des Chagos (excluant Diego
Garcia) décrété par le Gouvernement britannique, le
Premier ministre a dit : “Diego Garcia abrite des sousmarins
nucléaires et des bateaux de guerre. Quand une
bombe nucléaire explose, ça ne les dérange pas. Les
bateaux de guerre polluent la mer et ça aussi ne les
dérange pas. Ensuite ils affirment qu’ils vont protéger les
poissons et les coraux. Poissons et coraux comptent plus
à leurs yeux que des humains. Nous n’accepterons pas
cela!” *
Lors de la participation d’Alain Ah-Vee à une
émission radiophonique sur Top FM le 3 novembre, il
apparut clairement qu’une des propositions de la
Conférence de LALIT avait capté l’imagination du public.
De nombreuses personnes se sont prononcées en
faveur d’une expédition du Chef d’Etat et du Premier
ministre aux Chagos à bord du Trochetia. Beaucoup de
Mauriciens trouvent normal que des membres du
gouvernement puissent se rendre à n’importe quel
endroit du Territoire établi par la Constitution.
La conférence internationale de LALIT sur Diego
Garcia et les Chagos a été un événement fort et animé
qui a vu la participation d’une centaine de personnes
chaque jour. La moitié étant des membres de LALIT de
différentes branches du pays. Il y a eu environ 200
personnes distinctes qui ont été présentes à Grande
Rivière Nord-Ouest et à la municipalité de Port-Louis :
délégués de syndicats, d’association de Droits humains,
de Mouvement féministes, des universitaires, des
artistes, des natifs des Chagos (l’une de ces personnes a
donné un témoignage), quelques très jeunes
Chagossiens nés à Maurice et des Mauriciens qui ont
loyalement soutenu la cause chagossienne depuis des
décennies. La concomitance de la Conférence et l’entrée
en vigueur du Parc marin eut un effet instantané car le
Gouvernement mauricien annonça dès le lendemain une
stratégie plus audacieuse et cohérente face à la GB.
Le discours d’ouverture de l’ancien Président de
la République Cassam Uteem a été des plus percutants
sur les trois aspects de la lutte : fermeture de la base,
décolonisation et droit de retour des Chagossiens. Il mit
la barre très haute en termes de réflexion à un haut
niveau et de nécessité d’être fermes dans cet
engagement. Les trois invités internationaux ayant pris la
parole, Wilbert van der Zeijden, de Hollande, et membre
du Mouvement No-Bases, John Percy, leader du Parti
socialiste révolutionnaire en Australie, et Penny Duggan,
de France, s’exprimant au nom de la IVe internationale,
L
Lindsey Collen, Cassam Uteem et Alain Ah-Vee lors de la cérémonie d’ouverture.
2
ont abordé des sujets liés à la lutte autour des Chagos.
Le Dr Vinesh Hookoomsing s’est exprimé, lui, sur le
‘Parc marin protégé’ entré en vigueur le 1er novembre,
soit le troisième jour de la Conférence.
Quatre membres de LALIT ont fait de
vigoureuses interventions, alors que cinq autres
membres ont présidé des sessions plénières animées. Ils
ont tous rappelé les confrontations de rue remportées
contre l’Unité Anti-émeute, de même que les victoires
judiciaires des Chagossiennes et des femmes membres
de LALIT jugées pour manifestation illégale. Ils ont
évoqué les initiatives de LALIT Rann nu Diego et la
Flottille de la Paix, toutes deux couronnées de succès.
Deux ateliers de travail lors de la Conférence furent
également présidés par deux personnes ayant déjà
participé aux précédentes luttes ; Kishore Mundil du
Komite Moris Losean Indyen et du Front National de
Soutien aux Ilois, et Pynee Chellarpermal du CEDREFI.
La participation des artistes à la Conférence ne
se résument pas à des « divertissements ». Ils ont
exprimé une autre façon de voir le même combat : à
travers les sens. Des chansons incisives ont été
interprétées par Menwar, Richard Beaugendre et
Daniella Bastien, de même que Joëlle Hosseny
accompagnée par Rajni Lallah, dans une atmosphère où
prenaient vie les oeuvres d’art de Nirmal Hurry et de
Jean-Claude Baissac. Stéphanie Théodore et Ashish
Beesonndial ont fait une vibrante lecture sur les Chagos
tirée du roman Mutiny, de Lindsey Collen, alors que
Yannick Jeanne a lu un poème sur la Palestine, un sujet
lié à l’occupation illégale d’un territoire. Krishna
Luchoomun, Gerard Foy et leur groupe ont, eux, réalisé
une « performance mouvementée».
Cinq interprètes, des sympathisants de LALIT,
ont assuré une émission radiophonique locale pour que
les participants créolophones puissent suivre, par
écouteurs, les interventions en anglais. Ils ont également
assuré la traduction pour les participants internationaux
venant des USA, Pays-Bas, Australie, Chine, et Réunion.
Lors des pauses-déjeuner, la Conférence ne
s’est pas arrêtée pour autant : les participants
continuaient à débattre autour de leurs thé et sandwiche
ou parcouraient l’exposition préparée par deux collégiens
et un membre de LALIT.
Le 1er novembre, lors du Forum national présidé
par Jean-Claude Bibi à la municipalité de Port-Louis, il
paraissait clair que le Gouvernement, de par le ministre
des Affaires étrangères, Dr Arvind Boolell, intensifiait
déjà ses démarches politiques, diplomatiques et légales
au sujet des Chagos. Lindsey Collen, représentant
LALIT, fit ressortir que la stratégie gouvernementale
visant à des négociations bilatérales depuis 42 ans
n’avait abouti à grand-chose. La promulgation d’un ‘Parc
marin protégé’ britannique, avec une base militaire
mitoyenne, ne fait que renforcer l’existence d’une colonie
Britannique des Territoires de l’Océan indien (BIOT),
confirmer son occupation illégale de cette région (terre et
mer) appartenant à Maurice, et perpétuer le
bannissement du peuple Chagossien des Chagos. Le
leader du MMM ne jugea utile ni d’être présent ni
d’envoyer un représentant du parti à ce débat.
Après quatre jours riches en débats et en
discussions, la Conférence parvint à un consensus sur
un certain nombre de points fondamentaux : que les trois
questions, à savoir, la fermeture de la base, le
démantèlement du BIOT et le droit de retour garanti à
tous les Chagossiens sur toutes les îles et pas en tant
que peuple colonisé, restent intimement liées et pas
troquées l’une contre l’autre ; que le Parc marin
impérialiste britannique soit contrecarré ; que des
structures démocratiques soient mises en place pour les
Chagossiens dans une République mauricienne
réunifiée. Dans le même temps, une série d’actions
visant à faire avancer la lutte a été consentie. Elle inclut
la proposition pour que les représentants de l’Etat,
incluant le Président et le Premier ministre, effectuent
une visite à bord du Trochetia, des Chagos et de Diego
Garcia, donnant ainsi force de loi à notre Constitution qui
stipule que ces îles forment partie du Territoire
mauricien. Elle donne également des pistes clés pour
garantir la souveraineté en s’adressant à des organismes
et à des recours des Nations unies.
* (Citations du discours du Premier ministre des
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Traduction des comptes-rendus en anglais de Ram Seegobin et de
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