Roumanie
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http://www.ambafrance-ro.org/index.php/fr_FR/actualites/revue-de-la-presse-roumaine/2010-2/juin-2/jeudi-24-juin-2010
La presse, l’une des « vulnérabilités » pour l’Etat selon le Conseil Suprême de Défense nationale (CSAT)
«En
étant introduite dans la Stratégie nationale de défense, adoptée mardi
par le CSAT, la presse est devenue officiellement une menace pour la
Sécurité nationale», ainsi débute l’article d’ADEVĂRUL qui comme de
nombreux journaux revient sur le document envoyé hier au Parlement par
le Président Traian BĂSESCU, en sa qualité de chef du CSAT. Selon ce
dernier, « le phénomène des campagnes de presse sur commande ayant pour
but de dénigrer des institutions de l’Etat, en diffusant de fausses
informations sur leurs activités, les pressions exercées par les
groupes de presse sur le processus de prise de décision politique pour
obtenir des avantages de nature économique ou en relation avec des
institutions de l’Etat représentent une des vulnérabilités de l’Etat
roumain ».
Ce qui est, d'après Le Monde de Dimanche/lundi, en rapport direct avec la politique du gouvernement, sur les injonctions du FMI de diminuer les retraites de 15 % et les salaires des fonctionnaires de 25 % tout en augmentant la TVA - ce qui n'a tout de même pas été sans entraîner quelques critiques dans la presse !
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Roumanie
Aura a écrit:on voit rien dans ton message... ?
Je trouve ça tout à fait étrange, moi je l'ai vu, sur deux ordis différents. Tu as peut-être un filtre trop zélé ?
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Roumanie
Gauvain- Messages : 764
Date d'inscription : 23/06/2010
Localisation : 75/78
Re: Roumanie
L'exécutif roumain classe les « campagnes de presse » au rang de menace contre l'Etat
Les médias redoutent que le projet de loi sur la stratégie de sécurité nationale débouche sur une intrusion des services de renseignement
Bucarest
Correspondant
Le président roumain, Traian .Basescu, a engagé une épreuve de force avec les journalistes. A la tête du Conseil suprême de la défense, qui a réuni le premier ministre, les services de renseignement et le ministre de l'intérieur, le chef de l'Etat a décidé, mardi 22 juin, que les campagnes de presse contre les institutions publiques portaient atteinte à la sécurité du pays.
Selon cette nouvelle stratégie, qui devrait être validée par le Parlement en septembre, les journalistes représenteraient une menace au même titre que les terroristes, la corruption ou le crime organisé. « Les campagnes de presse qui sont organisées visent à dénigrer les institutions de l'Etat en répandant de fausses informations sur leurs activités, peut-on lire dans le document officiel publié à l'issue de cette réunion à huis clos. Les groupes médiatiques exercent des pressions sur les décisions politiques pour obtenir des avantages des pouvoirs publics. »
Ce virage des dirigeants roumains a fait l'effet d'un coup de tonnerre dans le monde de la presse. Les années noires de la dictature communiste, tombée il y a vingt ans, sont encore présentes dans la mémoire collective d'un peuple qui a payé cher la liberté d'expression. «Au-delà du grotesque de cette situation, cette obsession remonte aux décennies de dictature communiste, affirme Cristian Tudor Popescu, éditorialiste du quotidien Candul (La Pensée). Tout ce qui ne convient pas aux représentants du pouvoir est traité comme une menace pour l'ordre social et la sécurité nationale. »
Les rapports entre le pouvoir et la presse se sont tendus ces derniers mois en raison de la politique d'austérité du gouvernement. La baisse de 25% des salaires de la fonction publique et de 15 % des retraites a été durement critiquée par les journalistes qui l'accusent de sacrifier une population pauvre et de ne rien faire contre la corruption qui gangrène le pays. Sur fond de grogne sociale, l'opposition socialiste a critiqué les dérapages sur la liberté d'expression. « En plus de l'opposition et des syndicats, le pouvoir s'est fait un nouvel ennemi : la presse qui refuse de l'encenser », constate Victor Ponta, le jeune chef de file des socialistes.
M. Basescu, qui a refusé tout entretien avec la presse depuis sa réélection en décembre 2009, paraît désormais coupé de la réalité de son pays. Son Parti démocrate-libéral, qui contrôle le gouvernement, accuse les journalistes de dénigrer la politique du gouvernement. « Les autorités roumaines avaient l'habitude d'accuser la presse, mais le fait de mettre ces accusations dans un projet de stratégie pour la défense nationale veut dire que l'habitude est devenue politique officielle », affirme Indira Crasnea, présidente du Club roumain de la presse.
Les Roumains n'avaient pas assisté à un tel divorce entre les autorités et les médias depuis la chute de la dictature. « Il est inadmissible de voir publier tous les jours des mensonges, a déclaré Iulian Fota, le conseiller présidentiel pour la défense. Il s'agit d'actions irresponsables doublées de manipulation. » Les journalistes redoutent déjà une poussée autoritaire des services de renseignement.
Mirel Bran
Le plan d'austérité budgétaire censuré
Le plan d'austérité que le gouvernement roumain s'apprêtait à appliquer dans le cadre de l'accord conclu avec le Fonds monétaire international (FMI) a été censuré par la Cour constitutionnelle. Vendredi 25 juin, celle-ci a déclaré inconstitutionnels des articles de la loi réduisant de 15 % les retraites et de 25 % des salaires des fonctionnaires. Le gouvernement est contraint d'envisager une hausse de la TVA, actuellement de 19 %, pour maintenir le déficit budgétaire à 6,8 % du PIB, comme l'exige le FMI. Le 28 juin, le Fonds devrait verser une tranche de 900 millions d'euros dans le cadre d'un plan global de 20 milliards. - (Corresp.)
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Roumanie
Peut-être changer de version de firefox, de linux ou que sais-je : ce forum est peut-être trop moderne
Aura- Messages : 262
Date d'inscription : 28/06/2010
Quand les ouvriers de Dacia Roumanie chantent l'internationale
4 février 2011
Les travailleurs roumains recommencent à chanter l’Internationale
Jose Luis Forneo
Travailleurs de Dacia lors de la manifestation ou résonna "L’internationale"
La semaine passé les travailleurs de l’usine d’automobile Dacia a Mioveni, ville proche de Bucarest, firent la surprise en protestants face à la fabrique tandis qu’ils chantaient dans leurs portes voix l’hymne des ouvriers du monde, l’Internationale.
Les dix mille ouvriers qui osèrent protester contre la future modification du code du travail et contre l’augmentation des prix des produits de consommation courante et des carburants. La manifestation fut organisée par le syndicat des automobiles Dacia. Les manifestants accompagnés de tambours et de sifflets ne cessèrent de crier "A bas Basascu" et "A bas le gouvernement".
Le motif de la manifestation, selon Marin Anghel, une des dirigeants du syndicat est de "protester contre la modification du code du travail, les lois sur les conventions collectives, la loi des syndicats, la loi sur les conflits professionnels et contre l’augmentation du prix des carburants et de produits de consommation courante. Actuellement nous n’avons aucun problème avec l’entreprise mais nous avons un grave problème avec la politique sociale du gouvernement. Seul les gouvernants sont visé dans cette manifestation et nous demandons leur démission".
Les critiques de la manifestation de Dacia qui n’a pas cessé la production ne se sont pas fait attendre, et les médias de propagande du capital n’ont pas hésité pour accuser d’irresponsable la participation dans une protestation qui n’a rien à voir avec un conflit de travail (qui sont assez bonnes comparé à celle de la majorité des roumains, faisant de Dacia une entreprise privilégiée dans le désastreux panorama salarial de Roumanie)
Maintenant il suffit seulement que les ouvriers roumains perdent la peur et sortent de nouveau le drapeau rouge dans la rue.
Cependant la manifestation des travailleurs de Dacia se fait dans le cadre d’un processus plus complexe : la grave crise économique, les politiques brutales de coupes dans les droits et services publics, l’enchérissement progressif des aliments et combustibles et la réforme du code du travail que tente actuellement le gouvernement (facilitant le licenciement et réduisant les droits, suivant les diktats de l’Union Européenne et en définitive pour mieux servir les intérêts des grands capitalistes).
Ce qui a choqué le plus, et qui n’a pas été beaucoup publié à la télévision et dans la presse, nous supposons que c’est pour ne pas donner l’exemple, c’est que ces travailleurs ont utilisé l’Internationale dans leurs revendications, quand jusqu’à aujourd’hui en Roumanie l’hymne des travailleurs du monde est caché dans le coffre des souvenirs ou réservé pour des actes privés et semi clandestins de ceux qui ont résisté à la campagne de persécution et de satanisation de tout ce qui sent le communisme. Et, beaucoup moins, s’écoutait depuis longtemps comme revendication dans une manifestation ouvrière.
Il semble que les conséquences de la crise changent beaucoup de choses, et bien que pour l’instant la conscience et la dignité ouvrière de tout les travailleurs n’a pas repris les rues pour dire assez à ses gouvernements, mercenaires du grand capital, come en Égypte ou en Tunisie, qui en plus de surprendre beaucoup certains, ont remplit de peur le corps de ceux qui vivent aujourd’hui du travail des autres.
Source : Los trabajadores rumanos vuelven a hacer sonar La Internacional
URL de cet article 12693
http://www.legrandsoir.info/Les-travailleurs-roumains-recommencent-a-chanter-l-Internationale.html
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Roumanie
Depuis 4 jours des affrontements très durs se produisent en Roumanie contre les politiques d'austérité, dernièrement des attaques sur la santé.
La détonation est partie d'une agression verbale à la télé du président Traian Basescu contre un médecin, fondateur d'un service des urgences fonctionnel, le docteur Raed Arafat.
Cet urgentiste critiquait les plans sur la santé et bénéficie d'un grand prestige dans la population. L'attaque hargneuse du président exigeant publiquement sa démission et le traitant de menteur a mis le feu aux poudres.
Rapidement les gens sont descendus par milliers affrontant les bandes armées du régime pendant plusieurs jours. Une partie des pays de l'Est sont des "maillons faibles" de l'Europe et les tensions provoquées par la crise du capitalisme sont extrêmes.
Les peuples n'en peuvent plus.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Roumanie
Roumanie : la mobilisation populaire contre l’austérité ne faiblit pas
De notre correspondante à BucarestSur la Toile :Mise en ligne : mardi 17 janvier 2012Lundi soir à 23h, ils étaient encore 2.000 à manifester dans les rues de Bucarest contre la politique d’austérité. Étudiants, manifestants de 1989, retraités ou enseignants, tous appelaient au calme et à la démission du Président Băsescu, qui n’a toujours fait aucune déclaration publique. L’opposition peine à se positionner vis-à-vis de ce mouvement spontané.Texte & Photo : Julia Beurq
Les premiers flocons de l’année tombent sur Bucarest et recouvrent doucement les trottoirs. Mais pas pour très longtemps, car sur la place de l’université, les manifestants battent le pavé pour leur quatrième journée de protestations dans la capitale.
Retrouvez notre dossier :
La Roumanie au régime sec
À 15h, ils étaient déjà 300, à 20h : 800 puis à 23h, 2.000. Ce n’est pas seulement Bucarest qui manifest,e mais toute la Roumanie. Dans plus d’une quarantaine de villes, des milliers de contestataires demandent - entre autres - la même chose : « Băsescu démission ».
Depuis l’annonce vendredi du retrait de sa réforme de la santé, Traian Băsescu n’a toujours pas fait de déclaration officielle. De son côté, le Premier ministre Emil Boc a condamné les violences de ce week-end, qui ont fait plus de 70 blessés dans la capitale.
Quant à l’opposition, pourtant adepte des déclarations fracassantes, elle se fait des plus discrètes. L’Union sociale-libérale a déposé une demande de « session extraordinaire au Parlement » et annoncé un grand meeting dans les prochains jours.
À Bucarest, les partis politiques peinent à récupérer un mouvement populaire, totalement spontané. contrairement au reste du pays, où les rassemblements se font à l’appel de l’opposition. Opposition qui partage la principale revendication des manifestants : la tenue d’élections anticipées.
Mais les slogans de ces rassemblements en disent long sur la situation économique désastreuse du pays. La Roumanie subit un plan d’austérité drastique mis sur pied au printemps sous la pression du FMI : les fonctionnaires ont vu leurs salaires diminués de 25 %, les retraités ont perdu 15 % de leurs pensions et la TVA est passée de 19 % à 24 %.
Du coté du théâtre national, les anciens manifestants de 1989 ont ressorti le drapeau troué, symbole de la révolution, et les comparaisons entre Băsescu et Ceaușescu vont bon train. Les retraités comme les enseignants ne veulent pas subir les effets de la crise sur leurs salaires et retraites.
De l’autre côté, en face de l’université, ce sont les étudiants qui appellent à des « manifestations pacifiques et apolitiques ». Un étudiant en génie civil confie qu’« il a envie d’élever ses enfants en Roumanie, mais que les politiciens ne font rien pour nous aider à rester ».
Tous, des deux côtés du boulevard, demandent « la non violence ». « À la télé, ils n’ont montré que les violences à la télé et oubliés nos revendications. Si ce n’est pas violent, plus de gens pourraient se rallier au mouvement », souligne une étudiante.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Roumanie
Une telle morgue, face à une population prise à la gorge par les agressions du régime, montre une attitude provocatrice importante du régime.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Roumanie
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Roumanie
France : Travail restreint pour les Roumains et les Bulgares jusqu’en 2014
18 janvier 2012
http://www.depechestsiganes.fr/?p=2296
La France fait parti des 10 Etats de l’Union Européenne qui prolongent les mesures transitoires limitant l’accès au marché du travail des citoyens roumains et bulgares. lien. 10 Etats avaient ouvert leur marché du travail dés le premier janvier 2007, 3 l’ont ouvert en janvier 2009. Seul l’Espagne touchée par la crise financière et l’explosion du chômage à de nouveau limité l’accès pour les Roumains en juillet 2010.
En France
Les Roumains et Bulgares sont les seuls ressortissants européens à ne pouvoir être recrutés qu’après que l’employeur ait engagé auprès de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFFI), une procédure d’introduction en France du futur salarié, dans l’un des métiers appartenant à la liste des secteurs en tension (lien). L’employeur doit s’acquitter d’une taxe de 74 € pour un salaire inferieur ou égal au SMIG.
210 € pour un salaire supérieur au SMIC, jusqu’à 1,5 SMIC
300 € pour un salaire supérieur à 1,5 SMIC
50% du salaire brut mensuel pour les contrats d’une durée supérieure à 12 mois.
http://www.immigration-professionnelle.gouv.fr/acteurs-institutionnels/fiche/ressortissants-de-l-union-europ%C3%A9enne taxes
De son côté le salarié doit obtenir une carte de séjour temporaire et une autorisation de travail.
http://www.ofii.fr/travailler_en_france_48/l_autorisation_de_travail_et_les_titres_de_sejour_696.html
Le 11 novembre dernier, la Commission européenne a publié une étude constatant l’impact positif de la mobilité professionnelle à travers l’union des roumains et des bulgares dans le secteur du bâtiment.
Aura- Messages : 262
Date d'inscription : 28/06/2010
Re: Roumanie
Mais le mouvement continue, la réaction en chaine ne semble pas stoppée dans la classe populaire qui n'en peut plus des agressions du régime capitaliste .
Ce soir , toujours des milliers de manifestants ulcérés.
A Bucarest
et dans de nombreuses villes comme ici à Arad
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Roumanie
LEMONDE.FR | 17.01.12 | 18h03 • Mis à jour le 19.01.12 | 14h23
La vague de contestation a été provoquée par la démission du fondateur du service médical d'urgence, Raed Arafat, après une dispute avec le président Basescu sur un projet controversé de réforme de la santé.
La vague de contestation a été provoquée par la démission du fondateur du service médical d'urgence, Raed Arafat, après une dispute avec le président Basescu sur un projet controversé de réforme de la santé. AFP/ANDREI PUNGOVSCHI
Appels à la démission, demande d'élections anticipées, échauffourées nocturnes… depuis six jours, les esprits s'échauffent en Roumanie, mettant en difficulté son président, Traian Basescu. Quotidiennement, des rassemblements spontanés, sans affiliation politique visible, ont lieu à Bucarest et dans les grandes villes de province. Agitant les couleurs nationales, les manifestants réclament pêle-mêle le départ du président, l'arrêt des politiques d'austérité et de libéralisation et une moralisation de la vie publique.
Si le nombre des manifestants reste modeste – moins de 10 000 dans une quarantaine de villes, lundi 16 janvier – leur simple action constitue un choc, dans un pays où la société civile semblait frappée d'apathie. L'entrée en scène, ce week-end, de groupes de hooligans, casseurs et incendiaires nocturnes, en plein centre de Bucarest – qui ont fait au moins soixante-dix blessés, dont plusieurs gendarmes – a donné à la situation un tour plus dramatique et un écho médiatique accru.
L'élément déclencheur de ces événements a été la démission forcée, le 10 janvier, de Raed Arafat, sous-secrétaire d'Etat à la santé, après qu'il a été traité de "menteur" et de "gauchiste" par M. Basescu. Ce médecin d'origine palestinienne doit sa grande popularité au fait d'être le fondateur du Smurd, un efficace service de médecine d'urgence. Avant d'être démis de ses fonctions, M. Arafat avait critiqué le projet gouvernemental de réforme de la santé. Finalement, sous la pression populaire, Raed Arafat devrait être réintégré à son poste au ministère de la santé, a fait savoir mardi le premier ministre Emil Boc.
L'impopulaire président roumain, Traian Basescu, reste étrangement silencieux, laissant la parole médiatique à son premier ministre, Emil Boc.
L'impopulaire président roumain, Traian Basescu, reste étrangement silencieux, laissant la parole médiatique à son premier ministre, Emil Boc.AP/VADIM GHIRDA
Suffisant pour faire retomber la contestation ? La santé publique est un sujet sensible en Roumanie, où le secteur hospitalier souffre d'une décrépitude notoire. Sous-payés, les personnels médicaux n'hésitent pas à demander des bakchichs aux patients pour accomplir des actes théoriquement couverts par l'assurance sociale d'Etat. Les professions de santé n'attirent plus : pour remplir leurs amphithéâtres, les facultés de médecine accueillent même les étudiants médiocres.
La réforme proposée par l'exécutif roumain vise à réduire le champ de la couverture médicale publique et à faire entrer un minimum de quatre assureurs complémentaires privés sur le marché, ce qui revient à partiellement privatiser le système.
PRIVATISATIONS DOUTEUSES ET MALVERSATIONS
Les privatisations ont mauvaise presse en Roumanie, depuis la période de "transition" qui a suivi la chute du régime communiste de Nicolae Ceaucescu : censées redynamiser les entreprises nationales, elles ont surtout profité à une petite clique d'hommes d'affaires, les "magnats", équivalents locaux des oligarques russes. Certaines privatisations douteuses ont marqué les esprits : en 1998, Dinu Patriciu, ex-membre du PNL (Parti national libéral), accapare Rompetrol, l'ex-entreprise publique d'hydrocarbures, et devient milliardaire.
En 2002, trois hommes d'affaires proches du PSD (Parti social-démocrate) obtiennent d'immenses concessions dans le delta du Danube, une des plus grandes réserves écologiques d'Europe : l'opinion les baptise "les seigneurs du delta". Les petits partis ne sont pas épargnés : entre 2005 et 2006, les ministres Codrut Seres (PC, Parti conservateur) et Zsolt Nagy (UDMR, parti de la minorité magyare) se livrent à des malversations connues sous le nom de "scandale des privatisations stratégiques".
Les privatisations "à la Roumaine" nourrissent la corruption, mal endémique dans le pays. L'acquittement, le 15 décembre dernier, d'Adrian Nastase, ancien premier ministre socialiste (et ancien apparatchik du régime Ceausescu) soupçonné d'avoir détourné des millions d'euros, constitue un symbole fort de l'incapacité de l'Etat roumain à sanctionner les corrompus haut-placés. C'est sous son gouvernement qu'a été accordé, sans appel d'offres, le contrat de construction de l'autoroute A3 à la société américaine Bechtel. Cette affaire permet de comprendre le discrédit dans lequel l'opinion tient les entreprises sélectionnées par le pouvoir exécutif : en six ans, seuls cinquante-deux kilomètres de cette autoroute ont été réalisés, pour un coût d'1,2 milliard d'euros versés par l'Etat roumain.
SOUFFRANCE DES CLASSES POPULAIRES
La méfiance à l'égard des privatisations s'accompagne d'un sentiment généralisé de souffrance économique et sociale. Après les désastreuses années 1990, la Roumanie semblait avoir trouvé sa voie dans les années 2000 : en 2007, elle rejoignait l'Union européenne, tandis que l'économie croissait à un rythme soutenu (9,43 % de croissance du PIB en 2008). La crise mondiale fracasse ces rêves de prospérité, partiellement fondés sur la spéculation immobilière : en 2009, le PIB se contracte de 8,5 % et le gouvernement fait appel au Fonds monétaire international (FMI) pour payer ses dettes.
Alors dirigée par M. Strauss-Kahn, l'organisation de Washington impose une rigueur drastique à l'Etat roumain. Traian Basescu, président de centre-droit au style populiste et autoritaire, prend une série de mesures impopulaires : diminution de 25 % des salaires des fonctionnaires, de 15 % des pensions de retraite et hausse de la TVA de 19 % à 24 %.
Cette stratégie permet de rééquilibrer les comptes : la Roumanie semble avoir échappé à une longue crise de la dette. Mais le coût social de l'austérité payé par la population provoque une immense vague de mécontentement dans le pays. Avec un salaire minimum de 158 euros par mois, un salaire moyen ne dépassant pas 350 euros et des retraites faméliques, les classes moyennes et populaires ont le sentiment d'avoir payé l'essentiel du plan de rigueur. Les classes aisées, souvent considérés comme des profiteurs du système, n'ont finalement pas vu leurs impôts augmenter (l'impôt sur le revenu roumain est de 16 %, taux unique).
EXAMEN DU PROJET DE LOI REPORTÉ
Alors que la crise et la rigueur semblaient avoir assommé la société roumaine, les manifestations de ces derniers jours indiquent que l'exaspération sociale a atteint un seuil critique. Le président Basescu, dont la cote de popularité est au plus bas, reste étrangement silencieux, laissant la parole médiatique à son premier ministre, Emil Boc, lequel condamne les violences, mais dit réaliser les souffrances que la cure d'austérité financière a imposées à la population.
L'examen du projet de loi de réforme de la santé a été reporté. L'opposition parlementaire, sous la forme du groupe USL (Union sociale-libérale, rassemblement provisoire et contre nature des sociaux-démocrates et des nationaux-libéraux) appelle à la démission du gouvernement et à la tenue d'élections législatives anticipées.
Mais il n'est pas certain que les protestaires soient favorables à l'opposition, même s'ils appellent à la chute de M. Basescu. M. Arafat, par qui tout a commencé, les appelle à résister à toute récupération politique. Comme en écho, ceux de Cluj, en Transylvanie, scandaient lundi : "PDL [parti présidentiel], USL [opposition], même misère
Yidir Plantade
Aura- Messages : 262
Date d'inscription : 28/06/2010
Début de contestation sociale sur fond de malaise
Philippe Alcoy
Source: Courant Communiste Révolutionnaire du NPA
Le 12 janvier ont débuté en Roumanie les premières manifestations de l’année contre le gouvernement et « l’austérité ». L’élément déclencheur, ou plutôt la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, a été la réforme (et la privatisation à terme) du système de santé. Opposé au président roumain, Traian Basescu, le sous-secrétaire d’État au ministère de la Santé, Raed Arafat, a démissionné. Il s’opposait en effet publiquement à la privatisation du SMURD, le service des urgences médicales (l’équivalent du SAMU en France), que la nouvelle loi rendait possible. Deux jours plus tard, ce sont des centaines de manifestants qui sont descendus dans les rues du pays pour manifester leur solidarité avec Arafat.
Le lendemain, le gouvernement retirait le projet de loi, sans pour autant réussir à faire cesser les manifestations. En effet, derrière « le soutien à Raed Arafat » se cachait le mécontentement contre le gouvernement, en particulier contre le président Basescu, et toute sa politique d’ajustements, dictée par l’Union Européenne et le FMI. C’est ainsi que pendant le week-end les manifestations se sont radicalisées et ont pris un tournant violent. Place de l’Université, à Bucarest, la capitale, des jeunes des quartiers populaires et des supporters des clubs de foot se sont joints aux manifestants et se sont affrontés à la police. Il s’agissait de « bandes de jeunes, mécontents – eux aussi – de ne pas trouver de travail, de la réduction des prestations sociales, de l’augmentation du coût de la vie, du fait que la police protège les usuriers et les proxénètes mais les grille à la moindre bévue » [1]. Tout le week-end la situation a été très tendue. Plus de 30 personnes ont été blessées et 113 arrêtées.
Malgré la répression les manifestations ont continué. Plusieurs centaines de manifestants continuent à descendre tous les jours dans la rue. Et même si le froid extrême et la neige qui ont touché la Roumanie ces derniers jours ont fait baisser le nombre de manifestants, ce mouvement exprime le malaise profond des couches populaires durement touchées par les attaques du gouvernement, du FMI et de l’UE.
Des attaques brutales contre les masses
En 2009 la Roumanie a été fortement touchée par la crise économique internationale. Cette année-là, son économie a chuté de 7%. 440000 travailleurs ont perdu leur emploi. La devise roumaine, le leu, s’est dévaluée. Dans ce contexte le gouvernement a demandé un prêt de 20 milliards d’euros au FMI et à l’UE qui le lui ont octroyé en imposant en contrepartie des « mesures d’ajustement » drastiques. Depuis, le gouvernement roumain mène toute une série d’attaques contre les conditions de vie et de travail des masses : réduction de 25% des salaires de tous les fonctionnaires (une mesure qui a touché 1,3 millions de travailleurs) [2] et de 15% du montant des retraites (4,6 millions de retraités concernés) ; licenciement de près de 100000 salariés du public ; allongement de l’âge de départ à la retraite ; réforme du code du travail en mettant fin aux conventions collectives, en facilitant les embauches en CDD et en allongeant la période d’essai ; augmentation de la TVA (de 19% à 24%). Parallèlement à ces mesures contre les classes populaires, le gouvernement roumain a montré quels intérêts il défend : « Avec un salaire minimum de 158 euros par mois, un salaire moyen ne dépassant pas 350 euros et des retraites faméliques, les classes moyennes et populaires ont le sentiment d’avoir payé l’essentiel du plan de rigueur. Les classes aisées, souvent considérés comme des profiteurs du système, n’ont finalement pas vu leurs impôts augmenter (l’impôt sur le revenu roumain est de 16 %, taux unique) » [3].
Pour appliquer ces mesures antipopulaires le gouvernement a eu recours à 14 reprises en deux ans à une procédure d’urgence engageant sa responsabilité, lui permettant d’adopter des lois sans débat au Parlement. Cette méthode bonapartiste, de « période de crise », représente une violation claire des règles les plus élémentaires de la démocratie bourgeoise. C’est pour cela que beaucoup de manifestants dénoncent le « régime autoritaire » du président Basescu.
Gouvernement, opposition et bureaucratie syndicale : un vaste consensus pour mettre fin aux mobilisations
Alors que le jeudi 12 janvier les manifestations en soutien à Raed Arafat, perçu comme un « opposant » à la privatisation du système de santé, commençaient à peine et que leur pic de radicalité n’avait pas été atteint, le démissionnaire demandait dès le lendemain aux manifestants de rentrer chez eux. « Tôt vendredi, Arafat a demandé aux gens de ne pas descendre dans la rue en son nom, en insistant que les contestataires peuvent être facilement ‘manipulés politiquement’ et que les manifestations étaient en train de porter préjudice aux débats sur le système de santé » [4]. Le Premier Ministre Emil Boc a quant à lui condamné les violencesayant émaillé les manifestations du week-end avant de proposer à Arafat de réintégrer dès le 16 janvier le gouvernement pour « participer de l’élaboration d’une nouvelle loi de réforme du système de santé ».
L’opposition (l’Union Social-Libérale -USL) [5] quant à elle a déclaré sa « compréhension » et même son « soutien » aux manifestants, tout en condamnant « la violence des hooligans ». En réalité, elle essaye de capitaliser le mécontentement et d’atteindre son objectif d’élections anticipées. « ‘De notre point de vue, la solution est la démission de ce gouvernement, un accord entre le pouvoir et l’opposition pour des élections anticipées et un gouvernement de technocrates qui organise ces élections et gère les affaires du pays jusque là’ » [6] a déclaré à la presse le leader du Parti national libéral (PNL, opposition) Crin Antonescu à l’issue d’une réunion avec la coalition au pouvoir.
Face à la défiance exprimée par les manifestants à l’égard de l’opposition également, l’USL a dû appeler à un rassemblement séparé « pour ne pas politiser les manifestations ». L’enjeu était aussi d’éviter qu’il y ait une quelconque convergence entre la base de l’USL et les manifestants « indépendants ». Malgré cela, après le meeting de l’USL du 19 janvier qui a rassemblé 10000 personnes, des militants et sympathisants de l’USL sont allés manifester avec les « indépendants » Place de l’Université. Face au danger d’une convergence, incontrôlable pour l’opposition, entre ceux qui ont encore des illusions vis-à-vis de l’USL et ceux qui sont plus critiques à son égard, Crin Antonescu, chef du PNL, s’est empressé de déclarer lors d’une réunion avec le gouvernement : « Oui, je suis d’accord avec vous que la prolongation des tensions sociales affecte l’économie roumaine. Mettons fin à cela ! Vous avez deux possibilités : soit avec les gendarmes, soit avec les urnes. Moi je vous propose les urnes » [7].
La bureaucratie syndicale s’est complètement désolidarisée des mobilisations. Même si certains syndicats ont appelé à manifester, ils l’ont fait ponctuellement et séparément du mouvement en cours. Par exemple, Cartel Alfa, l’un des syndicats les plus puissants du pays, a appelé à une mobilisation pour le samedi 28 janvier… alors que le mouvement avait démarré le 12 ! Et cela sans appeler à la grève bien évidemment. Cependant, bien des manifestants sont conscients que l’entrée des travailleurs organisés, avec leurs méthodes, serait déterminante pour faire plier le gouvernement et parlent ouvertement de grève : « le prochain pas, c’est l’arrivée des syndicats et celui d’après, la grève qui amènera une pression publique et économique » [8]. C’est en ce sens que l’on voit combien la politique des bureaucraties syndicales vise consciemment à empêcher l’entrée des travailleurs dans la lutte, la convergence de ceux-ci avec le mouvement en cours et ainsi que la contestation gagne de l’ampleur, mettant en danger « la paix sociale » et le pacte « tacite » entre les différentes factions de la classe dominante complètement vendues à l’impérialisme.
Les travailleurs peuvent vaincre le gouvernement, le FMI et l’UE !
Malgré leur petit nombre (autour de 10000 personnes dans tout le pays aux moments les plus importants) et leur concentration dans les villes les plus importantes (Bucarest principalement, Cluj, Iasi, etc.), les manifestants ont réussi à effrayer le gouvernement mais également l’opposition bourgeoise. En effet, ils savent que derrière ce mouvement se cache un profond malaise parmi les classes populaires et que la situation peut devenir explosive.
Alors que l’opposition parlementaire, depuis le début de la crise, fait semblant de « résister » aux mesures d’austérité dans le cadre légal bourgeois (Parlement, Cour constitutionnelle) sans rien obtenir, les masses commencent à se rendre compte que la mobilisation est un outil bien plus puissant : c’est la première fois que le gouvernement recule (certes, très partiellement) face au mécontentement populaire depuis 2010 (retrait de la loi sur le système de santé, réintégration d’Arafat, démission du ministre des Affaires étrangères après avoir insulté les manifestants sur son blog personnel).
Cependant, ce ne sont que des concessions infimes. Certains manifestants sentent qu’ils veulent et peuvent aller plus loin : « ‘On réclame la démission de Basescu, mais que ce soit lui ou un autre, c’est presque un détail’, explique Mircea, étudiant à Bucarest. ‘Ce qu’on veut, c’est que le système change, qu’on en finisse avec le vol et la corruption à grande échelle, les lois adoptées sans débat, les contrats arrangés…’ A côté de lui, Mihaela, 64 ans, acquiesce. Retraitée, elle est dans la rue depuis vendredi. ‘Je n’ai pas l’habitude de manifester. Mais là, l’histoire avec Raed Arafat m’a mise hors de moi. J’en ai marre, j’ai travaillé toute ma vie, j’ai une retraite de 700 lei et me retrouve obligée de continuer à donner des cours pour m’en sortir. Et je ne parle même pas de mes enfants, qui ne trouvent pas d’emploi malgré leurs diplômes.Il faut en finir une bonne fois pour toute avec la corruption, la pauvreté, le système…’ » [9].
Mais même si ces mobilisations font peur au pouvoir en place, elles ne sont pas suffisantes pour renverser le rapport de forces en faveur des exploités. Le gouvernement en est conscient et espère que la lassitude ou l’hiver feront fléchir la détermination des manifestants. En ce sens l’entrée dans le mouvement des travailleurs organisés, avec leurs méthodes de lutte (grève, auto-organisation, etc.), est fondamentale pour chasser le gouvernement et ses attaques antipopulaires dictées par les intérêts du patronat roumain et de ses tuteurs impérialistes français, italiens et allemands très présents dans le pays et responsables de sa situation actuelle, et pour commencer à remettre sérieusement en question « la corruption, la pauvreté et le système » !
27/1/2012.
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[1] Presseurop.eu, « Ces “indignés” qui défient les politiques », 19/1/2012.
[2] Rappelons que récemment, face à une plainte de deux fonctionnaires roumains qui dénonçaient la réduction de 25% de leur salaire comme une violation des Droits de l’Homme, la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) a « validé les mesures d’austérité prises par le gouvernement roumain en 2010 (…) Selon la CEDH, l’État roumain n’a violé aucun droit fondamental en réduisant les salaires de 25% (…) À travers cette décision, la CEDH a jugé que l’État roumain pouvait prendre de telles mesures. La Cour reconnaît que n’importe quel État a une marge d’appréciation dans le domaine des politiques financières, de manière à stabiliser son équilibre budgétaire » (Le Courrier des Balkans, « Roumanie : des baisses de salaires ‘‘qui ne violent pas les droits de l’homme’’ », 10/1/2012).
[3] Le Monde, « En Roumanie, manifestations contre l’austérité, les privatisations et le gouvernement », 17/1/2012.
[4] NineOclock.ro, « Protests in Bucharest, elsewhere, five gendarmes injured », 15/1/2012.
[5] Coalition électoraliste constituée par le Parti Social-démocrate, la Parti National Libéral et le Parti Conservateur.
[6] Europe1, « Roumanie : la démission du gouvernement exigée », 18/1/2012.
[7] Radio Romania International, « Pacto social vs. elecciones anticipadas », 25/1/2012.
[8] Le Courrier des Balkans, « « Indignés » de Roumanie : les raisons de la colère », 23/1/2012.
[9] Le Petit Journal de Bucarest, « Explosions de rue », 17/1/2012.
CCR- Messages : 168
Date d'inscription : 12/05/2011
Re: Roumanie
http://www.francetv.fr/info/le-premier-ministre-roumain-et-son-gouvernement-demissionnent_58745.html
Le Premier ministre roumain et son gouvernement démissionnent
Publié le 06/02/2012 | 10:20 , mis à jour le 06/02/2012 | 10:23
"J'ai pris la décision de présenter la démission du gouvernement." Le Premier ministre roumain, Emil Boc, jette l'éponge. Il a annoncé lors d'un conseil des ministres diffusé en direct sur les télévisions, lundi 6 février, sa démission et celle du gouvernement de centre droit qu'il dirigeait depuis 2008.
Emil Boc a motivé sa décision par la volonté de "détendre la situation politique et sociale du pays". Plusieurs voix au sein du Parti démocrate-libéral (PDL, au pouvoir) ont demandé son départ ces dernières semaines, sur fond de contestation croissante dans la rue. Le Premier ministre et le président Traian Basescu sont accusés d'être à l'origine d'une forte baisse du niveau de vie.
Elections anticipées
L'opposition réunie au sein de l'Union social-démocrate (USL) avait entamé la semaine dernière une grève parlementaire, assurant qu'elle ne retournerait dans l'hémicycle que lorsque la coalition au pouvoir accepterait l'organisation d'élections anticipées.
Il appartient désormais à Traian Basescu de nommer un nouveau Premier ministre. Emil Boc a appelé le Parlement à accorder au plus vite sa confiance à un nouveau gouvernement afin de ne pas mettre en danger la stabilité du pays.
Cette annonce intervient au lendemain de la fin d'une mission du Fonds monétaire international (FMI) et de l'Union européenne, qui a donné son satisfécit aux réformes menées par le gouvernment Boc ces derniers mois.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Roumanie
http://www.npa-auto-critique.org/article-face-a-la-revendication-d-augmentation-de-40-des-salaires-renault-dacia-menace-de-delocaliser-117197545.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Roumanie
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Roumanie
Un grand nombre de frustrations a explosé à l'occasion d'une bataille écologique sur fond de terrible crise sociale. L'importance de la crise dépasse maintenant la question du seul projet Roșia Montană.
Depuis seize ans, la société canadienne Gabriel Resources veut ouvrir la plus grande mine d’or à ciel ouvert d’Europe dans les alentours du petit village de Roșia Montană, au coeur des Carpathes roumaines.
300 tonnes d'or par an
Projet porté par le gouvernement, cette exploitatio, prévoyait de creuser à ciel ouvert pour extraire chaque année 300 tonnes d'or, 1.600 tonnes d’argent ainsi que du cuivre et des métaux rares. Une compagnie publique-privée a même été constituée : la Roşia Montană Gold Corporation (RMGC). 80% Gabriel Resources et 20 % Etat roumain.
12 000 tonnes de cyanure par an
L'impact du projet nécessitant d'éventrer la montagne, détruire des vestiges historiques, détruire plusieurs sites archéologiques, déplacer des centaines de personnes et surtout d'utiliser 12 000 tonnes de cyanure par an a révulser une partie de la population en Roumanie et d’importantes manifs ont eu lieu qui ont tourné ces derniers jours à la crise politique.
Revirements et volte-faces d'un gouvernement corrompu
Ce projet d'une quinzaine d'années sucitait une protestation régulière à tel point que l'actuel premier ministre, Victor Ponta avait été élu aussi entre autre sur le refus de ce projet.
Une fois élu il a donné son accord au projet.La presse est longtemps restée silencieuse sur les risques engendrés par ce projet minier, la Gold Corporation ayant acheté le silence des médias grâce à de la publicité. Même la télévision publique a tardé à diffuser des informations sur les manifestations.
Les secousses populaires de ces dernières semaines ont conduit un nouveau revirement.
Suite à l'accélération et la massivité des protestations, le Premier ministre a appelé le Parlement à voter contre le projet. Le Sénat a débattu en urgence de la loi, donnant à l’unanimité un avis négatif.
Le trust canadien réclame des pénalités et d'énormes dédommagements
Les actions de Gabriel Resources ont perdu 60% de leur valeur à la Bourse de Toronto. "Si le projet de loi est rejeté, la compagnie pourrait entreprendre des poursuites pour des violations multiples aux traités protégeant les intérêts internationaux", a riposté la société canadienne dans un communiqué.
Des contradictions avec une partie des mineurs qui réclament du travail.
Ils se sont enfermés désespérés au fond de la mine et font la grève de la faim.
Les manifs contre la mine
"Acesta e doar începutul!"
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Roumanie
http://ceicunoi.wordpress.com/2013/10/17/galerie-poze-imagini-video-protest-bucuresti-16-octombrie-2013-de-solidaritate-cu-rascoala-taranilor-din-pungesti-impotriva-chevron-si-a-exploatarii-gazelor-de-sist-pol179/
La police au secours du trust pétrolier Chevron suscite une résistance d'un village puis un haut le cœur de manifestants de Bucarest :
Entre un trust minier canadien qui essayait de polluer une région à l'arsenic pour édifier la plus grande mine d'or d'Europe et les secousses de plus en plus fortes sur la fracturation hydraulique qu'impose des groupes pétroliers géants US , dans une population à cran socialement, la résistance sociale et écologique est aussi nationaliste pour une population qui voit un régime corrompu vendre la Roumanie aux trusts, saccager leur pays.
Des employés d'un trust pétrolier en train de mettre des explosifs dans des trous pour prospecter dans un champ ensemencé :
L’intervention policière dans le village :
http://www.hotnews.ro/stiri-esential-15817436-uniti-salvam-organizeaza-bucuresti-manifestatie-solidaritate-satenii-din-pungesti-ora-18-00.htm
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Roumanie
Les trusts pétroliers et miniers internationaux tentent de piller la Roumanie
Entre la lutte de “Roșia Montană” contre un projet de mine d'or géante à ciel ouvert d'un trust canadien et la résistance aux trusts pétroliers :
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Roumanie
Entre les projets de mine d'or géante et les projets d'exploitation du gaz de schiste, une bonne partie de la population est révulsée par les agressions environnementales et par ce qui est perçu comme des agressions extérieures prédatrices de grands groupes miniers et pétroliers internationaux.
La question du gaz de schiste révulse et fabrique beaucoup de résistance dans les villes mais aussi dans le monde rural
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010