Le réseau "Manouchian"

[MO2014]

Il y a 72 ans, le 21 février 1944, Missak Manouchian et 21 autres résistants immigrés étaient assassinés par les nazis. Ils étaient organisés au sein de la « Main d’œuvre Immigré » (MOI), une organisation de résistance antinazie reliée au Francs-Tireurs et Partisans (FTP). Ils exécutèrent de nombreux hauts gradés allemands, notamment le général Julius Ritter, responsable pour la France du Service du Travail Obligatoire (STO). Les groupes armés immigrés de Manouchian accomplissent près de trente opérations dans Paris du mois d'août à la mi-novembre 1943. Le 16 novembre 1943, Manouchian est arrêté suite à une trahison. Ils sont, lui et 23 autres camarades, torturés puis jugés par le tribunal militaire allemand du Grand-Paris. La presse collaborationniste dénonce le « cynisme » des accusés, c'est-à-dire le fait qu'ils assument et revendiquent pleinement les attentats qu'ils ont commis. Parmi eux, 10 sont sélectionnés pour la composition de l'Affiche rouge, où apparaît l'expression « l'armée du crime ». Le tribunal prononce 23 condamnations à morts. Le 21 février 1944, les 22 hommes du groupe des condamnés à mort sont fusillés au Mont-Valérien, en refusant d'avoir les yeux bandés. La dernière, Olga Bancic, va être transférée en Allemagne et décapitée à la prison de Stuttgart le 10 mai 1944. Le jour même, la propagande allemande placarde 15 000 exemplaires de ces fameuses affiches rouges portant en médaillons noirs les visages de dix fusillés. Au centre, la photo de Manouchian, avec cette inscription : « Arménien, chef de bande, 56 attentats, 150 morts, 600 blessés. ». Nous n’oublions pas ces martyrs immigrés qui ont donnés leurs vies pour que le monde et la France soient libres. Qu’ils reposent en paix, nous continuons leur combat !

FUIQP

[verié2]

Nous n’oublions pas ces martyrs immigrés qui ont donnés leurs vies pour que le monde et la France soient libres.

Manouchian et ses camarades étaient communistes. Staliniens sans doute, mais ils luttaient pour changer la société. Leur espoir et objectif, ce n'était pas "la France libre". Cet aspect est systématiquement occulté dans les hommages qui leur sont rendus, en particulier dans le film de Guediguian. Les récupérer comme "patriotes" est évidemment politiquement correct aujourd'hui, comme l'a fait Sarkozy avec Guy Moquet. Paradoxalement, un des rares films montrant les résistants communistes comme autre chose que des "patriotes" est la série Un village français, bien qu'elle ait aussi des côtés patriotards par moments.

[Invité]

Cette chute sur "la France libre" est d'autant plus stupéfiante qu'il s'agit d'un communiqué du FUIQP.

[Prado]

Leur espoir et objectif, ce n'était pas "la France libre".

Cette chute sur "la France libre" est d'autant plus stupéfiante qu'il s'agit d'un communiqué du FUIQP.

"La France libre" ? Mais ce n'est pas ce qui est écrit : "pour que le monde et la France soient libres".

[yannalan]

Ici, en Morbihan, quand on parle des maquis, FTP ou autres, les gens parlent des "patriotes". Les staliniens en ont toujours été fiers.

[verié2]

Ici, en Morbihan, quand on parle des maquis, FTP ou autres, les gens parlent des "patriotes". Les staliniens en ont toujours été fiers.

Bien entendu, mais en 1944, il me semble que les aspirations des militants du groupe Manouchian étaient différentes...

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