Je ne suis PAS Charlie
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Re: Je ne suis PAS Charlie
Tiens tiens ? Régularisation de tous les sans papier ? Ils ont réhabilités la lutte de classe ? Ils défendent la lutte de classe ?quand le FN s'approprie des thématiques de l'EG
A mon avis, le pcf "old style" faisait bien de combattre l'usage des produits psychotropes dans notre belle jeunesse. Maintenant elle fait des ravages chez ses adhérents.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Dinky- Messages : 400
Date d'inscription : 02/12/2013
Re: Je ne suis PAS Charlie
Cette récupération est particulièrement déplaisante. Non seulement Charlie se vautrait dans l'islamophobie, soutenait les guerres impérialistes, mais ses dessins présentaient souvent les prolos-beaufs de façon méprisante. Et cela, les militants de LO ne l'ignoraient pas et l'avaient critiqué à diverses reprises. Alors que vise LO ? A grappiller un peu de la popularité posthume de Charlie ? LO tombe très bas avec cette démagogie qui ne lui rapportera même pas l'indulgence des partisans de l'Union nationale. Car, sur le terrain de la récupération, il faut se lever tôt pour avoir sa part et tout est déjà pris.Merci Charlie
On pouvait tout à fait exprimer notre émotion, notre indignation et notre hommage aux victimes sans les encenser de cette façon, en emboîtant le pas de 99 % des médias bourgeois.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Je ne suis PAS Charlie
Je pense que LO s'en moque éperdument et le fait pour bien des raisons mais manifestement cele t'échappe totalement.Vérié :
LO tombe très bas avec cette démagogie qui ne lui rapportera même pas l'indulgence des partisans de l'Union nationale.
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Ceux qui ne communient pas dans l'islamophobie
Je ne suis pas Charlie
par Schlomo Sand
http://www.npa2009.org/idees/schlomo-sand-je-ne-suis-pas-charlie
par Schlomo Sand
http://www.npa2009.org/idees/schlomo-sand-je-ne-suis-pas-charlie
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Je ne suis PAS Charlie
Plus approximatif et vasouillard que ta remarque, ce serait difficile... Là, on ne parle pas du FN qui est censé "s'approprier des thématiques de l'extrême gauche" (lesquelles ? comment ?).Eugene Duhring a écrit:A vouloir poster comme on tweete on finit par dire des conneries sans nom. A ton avis quand le FN s'approprie des thématiques de l'EG, doit-on en déduire que l'EG a le public qu'il mérite ? Inutile de sombrer dans les raccourcis douteux ...Byrrh a écrit:Les couvertures de Charlie Hebdo ont le public qu'elles méritent.
On parle d'un journal de gauche qui prête le flanc à l'un des leitmotivs mensongers de la "Manif pour tous"... ce qui permet à une ex-représentante de celle-ci de réaliser facilement cette consternante photo, qui n'est pas un montage (elle a été postée par Barjot elle-même sur son compte Facebook).
Byrrh- Messages : 1009
Date d'inscription : 12/09/2012
Re: Je ne suis PAS Charlie
Roseau a écrit:Je ne suis pas Charlie
par Schlomo Sand
http://www.npa2009.org/idees/schlomo-sand-je-ne-suis-pas-charlie
Ce texte est lire et diffuser, extrait :
http://www.ujfp.org/spip.php?article3768
...
Un vent mauvais, un vent fétide de racisme dangereux, flotte sur l’Europe : il existe une différence fondamentale entre le fait de s’en prendre à une religion ou à une croyance dominante dans une société, et celui d’attenter ou d’inciter contre la religion d’une minorité dominée. Si, du sein de la civilisation judéo-musulmane : en Arabie saoudite, dans les Emirats du Golfe s’élevaient aujourd’hui des protestations et des mises en gardes contre la religion dominante qui opprime des travailleurs par milliers, et des millions de femmes, nous aurions le devoir de soutenir les protestataires persécutés. Or, comme l’on sait, les dirigeants occidentaux, loin d’encourager les « voltairiens et les rousseauistes » au Moyen-Orient, apportent tout leur soutien aux régimes religieux les plus répressifs.
En revanche, en France ou au Danemark, en Allemagne ou en Espagne où vivent des millions de travailleurs musulmans, le plus souvent affectés aux tâches les plus pénibles, au bas de l’échelle sociale, il faut faire preuve de la plus grande prudence avant de critiquer l’islam, et surtout ne pas le ridiculiser grossièrement. Aujourd’hui, et tout particulièrement après ce terrible massacre, ma sympathie va aux musulmans qui vivent dans les ghettos adjacents aux métropoles, qui risquent fort de devenir les secondes victimes des meurtres perpétrés à Charlie Hebdo et dans le supermarché Hyper casher. Je continue de prendre pour modèle de référence le « Charlie » originel : le grand Charlie Chaplin qui ne s’est jamais moqué des pauvres et des non instruits.
De plus, et sachant que tout texte s’inscrit dans un contexte, comment ne pas s’interroger sur le fait que, depuis plus d’un an, tant de soldats français sont présents en Afrique pour « combattre contre les djihadistes », alors même qu’aucun débat public sérieux n’a eu lieu en France sur l’utilité où les dommages de ces interventions militaires ? Le gendarme colonialiste d’hier, qui porte une responsabilité incontestable dans l’héritage chaotique des frontières et des régimes, est aujourd’hui « rappelé » pour réinstaurer le « droit » à l’aide de sa force de gendarmerie néocoloniale. Avec le gendarme américain, responsable de l’énorme destruction en Irak, sans en avoir jamais émis le moindre regret, il participe aux bombardements des bases de « daesch ». Allié aux dirigeants saoudiens « éclairés », et à d’autres chauds partisans de la « liberté d’expression » au Moyen-Orient, il préserve les frontières du partage illogique qu’il a imposées, il y a un siècle, selon ses intérêts impérialistes. Il est appelé pour bombarder ceux qui menacent les précieux puits de pétrole dont il consomme le produit, sans comprendre que, ce faisant, il invite le risque de la terreur au sein de la métropole.
Mais au fond, il se peut qu’il ait bien compris ! L’Occident éclairé n’est peut-être pas la victime si naïve et innocente en laquelle il aime se présenter ! Bien sûr, il faut être un assassin cruel et pervers pour tuer de sang-froid des personnes innocentes et désarmées, mais il faut être hypocrite ou stupide pour fermer les yeux sur les données dans lesquelles s’inscrit cette tragédie...
Dernière édition par MO2014 le Jeu 15 Jan - 2:06, édité 2 fois
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Je ne suis PAS Charlie
Remarque plus consternante encore que la première. En quoi Charlie Hebdo est responsable de l'utilisation des tentatives de récupération par ces trois nazes. Dis-moi ? J'ai commencé à feuilleter la production de Charlie Hebdo. Des caricatures de bourgeoises catho du type manif pour tous comme ces 3 là, ça en regorge. Il est évident qu'elles en ont soigneusement sélectionné d'autres. Si elles se revendiquent de Charlie Hebdo, c'est à elles d'assumer leurs propres caricatures.Byrrh a écrit:Plus approximatif et vasouillard que ta remarque, ce serait difficile... Là, on ne parle pas du FN qui est censé "s'approprier des thématiques de l'extrême gauche" (lesquelles ? comment ?).Eugene Duhring a écrit:A vouloir poster comme on tweete on finit par dire des conneries sans nom. A ton avis quand le FN s'approprie des thématiques de l'EG, doit-on en déduire que l'EG a le public qu'il mérite ? Inutile de sombrer dans les raccourcis douteux ...Byrrh a écrit:Les couvertures de Charlie Hebdo ont le public qu'elles méritent.
On parle d'un journal de gauche qui prête le flanc à l'un des leitmotivs mensongers de la "Manif pour tous"... ce qui permet à une ex-représentante de celle-ci de réaliser facilement cette consternante photo, qui n'est pas un montage (elle a été postée par Barjot elle-même sur son compte Facebook).
Sinon dans le registre de la récupération, le FN avec Jaurès il fallait oser. Peut-on comme tu sembles l'affectionner, rapprocher le FN ses valeurs de celles des militants PS ? A te lire, il semble que oui ! Vasouillard, lesquelles, comment ? Il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas comprendre.
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Je ne suis PAS Charlie
La vache, tu es bouché. Je répète donc : Barjot utilise d'autant plus facilement cette Une de Charb qu'elle reprend l'un des fantasmes favoris de la "Manif pour tous" (mariage pour tous + PMA pour les couples de femmes -> prélude à la marchandisation du corps des femmes par les homos). Dans le même numéro, mais en pages intérieures, il y a d'ailleurs un autre dessin de Charb : deux homos, dépeints comme deux précieux bourgeois, s'apprêtent à glisser une pièce dans une femme dont le corps est un distributeur de fœtus ; une légende accompagne le dessin : "GPA - Amis gays, les femmes ne sont pas des distributeurs de bébés...". A cette légende, les deux personnages répondent : "Si ! Mais faut avoir la monnaie...".
Comme diraient certains : "Merci Charlie"...
Comme diraient certains : "Merci Charlie"...
Intéressante remarque. Car c'est un peu ce qu'on se dit en feuilletant le dernier numéro de Lutte ouvrière que Verié évoque plus haut sur ce fil : on a sélectionné des dessins (et des dessinateurs), et on en a écartés d'autres. Et pour cause !Eugene Duhring a écrit:Des caricatures de bourgeoises catho du type manif pour tous comme ces 3 là, ça en regorge. Il est évident qu'elles en ont soigneusement sélectionné d'autres.
Byrrh- Messages : 1009
Date d'inscription : 12/09/2012
Lordon: Charlie a tout prix ?
Et Hollande a tout pris !
http://blog.mondediplo.net/2015-01-13-Charlie-a-tout-prix
http://blog.mondediplo.net/2015-01-13-Charlie-a-tout-prix
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Je ne suis PAS Charlie
Roseau a écrit:
http://blog.mondediplo.net/2015-01-13-Charlie-a-tout-prix
La conclusion est intéressante :
Il y aurait enfin matière à questionner la réalité de l’« union nationale » qu’on célèbre en tous sens. Tout porte à croire que le cortège parisien, si immense qu’il ait été, s’est montré d’une remarquable homogénéité sociologique : blanc, urbain, éduqué. C’est que le nombre brut n’est pas en soi un indicateur de représentativité : il suffit que soit exceptionnellement élevé le taux de mobilisation d’un certain sous-ensemble de la population pour produire un résultat pareil.
Alors « union nationale » ? « Peuple en marche » ? « France debout » ? Il s’agirait peut-être d’y regarder à deux fois, et notamment pour savoir si cette manière de clamer la résolution du problème par la levée en masse n’est pas une manière spécialement insidieuse de reconduire le problème, ou d’en faire la dénégation. A l’image des dominants, toujours portés à prendre leur particularité pour de l’universel, et à croire que leur être au monde social épuise tout ce qu’il y a à dire sur le monde social, il se pourrait que les cortèges d’hier aient surtout vu la bourgeoisie éduquée contempler ses propres puissances et s’abandonner au ravissement d’elle-même. Il n’est pas certain cependant que ceci fasse un « pays », ou même un « peuple », comme nous pourrions avoir bientôt l’occasion de nous en ressouvenir.
Il y a une façon aveuglée de s’extasier de l’histoire imaginaire qui est le plus sûr moyen de laisser échapper l’histoire réelle — celle qui s’accomplit hors de toute fantasmagorie, et le plus souvent dans notre dos. Or, l’histoire réelle qui s’annonce a vraiment une sale gueule. Si nous voulons avoir quelque chance de nous la réapproprier, passé le temps du deuil, il faudra songer à sortir de l’hébétude et à refaire de la politique. Mais pour de bon.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Je ne suis PAS Charlie
Je ne dispose d'aucun élément statistique, mais je ne crois pas qu'il n'y avait que ou très majoritairement "la bourgeoisie éduquée" ou même "bourgeoisie + petite bourgeoisie éduquées", même si ça fait du monde. Je connais trop de gens autour de moi qui n'appartiennent pas à ces couches sociales et qui y sont allés : cheminots, esthéticiennes, mères de famille, retraités modestes etc.
Monde Diplo
il se pourrait que les cortèges d’hier aient surtout vu la bourgeoisie éduquée contempler ses propres puissances et s’abandonner au ravissement d’elle-même.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Je ne suis PAS Charlie
verié2 a écrit:Je ne dispose d'aucun élément statistique, mais je ne crois pas qu'il n'y avait que ou très majoritairement "la bourgeoisie éduquée" ou même "bourgeoisie + petite bourgeoisie éduquées", même si ça fait du monde. Je connais trop de gens autour de moi qui n'appartiennent pas à ces couches sociales et qui y sont allés : cheminots, esthéticiennes, mères de famille, retraités modestes etc.
Monde Diplo
il se pourrait que les cortèges d’hier aient surtout vu la bourgeoisie éduquée contempler ses propres puissances et s’abandonner au ravissement d’elle-même.
Mon expérience confirme l'hypothèse du texte : la plupart des participants étaient , "blanc, urbain, éduqué", parce que j'ai vu dans mon quartier (populaire banlieue parisienne, forte immigration) où une majorité ne s'est pas déplacée. Un autre phénomène commence à être relaté par les médias, le refus de l'injonction "je suis Charlie" et de la minute de silence dans les écoles des quartiers populaires.
Il faudrait faire un travail statistique pour comparer les mobilisations des villes ouvrières à celles des villes plus cols blancs. J'ai été frappé par la faiblesse des chiffres de Marseille par exemple.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Je ne suis PAS Charlie
De la « Liberté d’Expression » à la « Marche Républicaine »
amalgames, manipulations et blanchiment d’images autour de Charlie Hebdo
par Philippe Blanchet
15 janvier 2015
L’assassinat perpétré dans la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier a donné lieu à un emballement émotionnel bien compréhensible et à un emballement médiatico-politique beaucoup plus suspect, y compris parce que le second a très vite exploité le premier en pratiquant ce qui me semble être des confusions et des instrumentalisations par l’usage de mots ambigus.
J’ai moi-même été choqué et abasourdi par cet assassinat et par ses motivations possibles en l’apprenant presque aussitôt le mercredi vers 11h30. Mais dès les informations de la mi-journée, l’intervention du président de la république française et les commentaires qui l’ont accompagnée me laissaient dubitatif. En effet, F. Hollande a interprété l’assassinat, aussitôt sur place puis le soir même à la télévision, comme une attaque terroriste contre « la France », contre « la République », contre « la démocratie », et appelait à « l’unité nationale » contre ce terrorisme et cette atteinte aux « valeurs de la République », affirmation reprise en boucle par de très nombreuses personnes dans les médias qui y ont ajouté leur crainte du « communautarisme » et de « l’islamisme ». Cela a conduit à de très nombreux rassemblements publics, d’abords spontanés, puis appelés par différentes organisations politiques, syndicales, religieuses, associatives, etc. sous des désignations comme, entre autres, « rassemblement citoyen » jusque à la « marche républicaine » du dimanche 11 janvier.
Or, à reprendre ces évènements sous ces termes, sans aucune explicitation du sens qu’on attribue à ces termes ni des raisons pour lesquelles on reprend ces évènements sous ces termes, on crée au moins des ambigüités majeures et même des amalgames très discutables. Lorsqu’en plus on confronte ces discours aux actes qui les complètent ou les mettent en œuvre, qui les exemplifient, on peut y voir des dérives particulièrement inquiétantes, choquantes, scandaleuses.
Une attaque de la France ?
Est-ce qu’en attaquant Charlie Hebdo on attaque la France en tant que telle ? Il faudrait pour cela soit que Charlie Hebdo soit un emblème de la France, soit que Charlie Hebdo ait été choisi parce que c’est un média français et/ou que sa rédaction se trouve en France. Il est clair que Charlie Hebdo n’est pas un média emblématique de la France : ni par son image à l’international, ni par son contenu, ce média n’est un symbole de la France ; il n’est jamais cité parmi ce qui représente la France quand on fait des enquêtes sur ce sujet par exemple auprès des personnes qui apprennent le français dans le monde, dont la plupart ignore même son existence. Ou alors est-ce parce que la France serait l’exemple même d’un pays de liberté d’expression dont Charlie Hebdo serait à son tour un exemple parlant ? On verra ci-dessous que ce n’est justement pas le cas.
Est-ce que Charlie Hebdo a été attaqué parce qu’il est en France ? Rien ne permet de l’affirmer et on peut faire l’hypothèse au moins aussi solide que la rédaction de Charlie Hebdo aurait pu subir la même agression si ça avait été un média belge ou allemand ou états-unien. Affirmer que c’est la France qu’on attaque en assassinant douze personnes au siège de cet hebdomadaire, c’est une extrapolation très discutable. A quoi sert cette extrapolation ? A donner une dimension nationale à un évènement qui est un drame pour l’humanité sans question de nationalité. Cela revient à capter une émotion collective au profit d’un projet national.
Une attaque de la liberté d’expression ?
Comme il s’agit probablement de représailles contre les positions anti-religieuses régulières de Charlie Hebdo, et surtout de ses représentations du prophète musulman destinée à se moquer de ses adorateurs extrémistes, oui bien sûr, c’est clairement une attaque contre la liberté d’expression, destinée à punir et à terroriser. C’est cette atteinte gravissime à la liberté d’expression, et elle seule, qui aurait dû motiver une réaction indignée. Or on l’a détournée vers un enjeu national et, dans ce cadre surtout, vers la question de ce qu’on a appelé « l’islamisme ».
Attaquer la liberté d’expression, est-ce que c’est attaquer la France ? Et surtout à travers Charlie Hebdo ? La réponse est deux fois non. Une fois parce que c’est oublier que l’Etat français a plusieurs fois interdit Charlie Hebdo, à l’époque où il s’appelait Hara Kiri. C’est, bien au contraire, parce que le gouvernement français avait interdit le célèbre numéro de Hara Kiri titrant à la mort de De Gaulle « Bal tragique à Colombey : un mort » que la rédaction de Hara Kiri a contourné cette censure en reparaissant aussitôt sous un autre nom, celui de Charlie Hebdo. Et pourquoi cette interdiction ? Parce que, dans le contexte où un dancing (comme on disait à l’époque) avait brulé entrainant la mort de dizaines de personnes, Hara Kiri avait plaisanté sur la mort du général De Gaulle : un blasphème, en quelque sorte. Il faut avoir un terrible toupet pour oser aujourd’hui faire de Charlie Hebdo l’emblème d’une liberté d’expression caractéristique de la république française.
D’une manière générale, et bien que le mythe national fasse de la France « le pays des Droits de l’Homme » [1], la France est loin d’être un exemple de liberté d’expression et, plus largement, de respect des Droits humains. L’Etat français bafoue tous les jours les Droits humains et les textes internationaux de protection de ces Droits que la France a pourtant ratifiés. Qu’il s’agisse par exemple du Droit d’asile, du traitement des étrangers, de ses lois sur la nationalité, de la justice (avec sa procédure expéditive de comparution immédiate), de ses prisons, de devoir de secours aux plus démunis, de sa politique linguistique ou éducative, de sa politique étrangère ou économique, et de bien d’autres domaines encore, la France est régulièrement condamnée par la Cour européenne des Droits humains, rappelée à l’ordre par des organismes internationaux comme le Conseil des Droits humains de l’ONU, montrée du doigt par des organismes non gouvernementaux de protection des Droits humains et de lutte contre les discriminations.
En même temps qu’on élève au nom de la France une protestation contre l’atteinte à la liberté d’expression que représente l’assassinat de la rédaction de Charlie Hebdo, l’Etat français poursuit en justice les auteurs de la chanson intitulée « Nique la France » dans laquelle le groupe ZEP dénonce le colonialisme français, poursuit en justice une personne mandatée par un parti politique (le NPA) qui a appelé à manifester en juillet dernier contre les massacres israéliens en Palestine, interdit les manifestations de solidarité avec les Palestiniens assassinés ; tout comme l’Etat a répondu à la libre expression de Rémi Fraisse en envoyant l’armée le tuer à coup de grenade offensive et comme il a interdit l’expression publique de l’émotion collective à la mort de Rémi Fraisse. Et la liste pourrait s’allonger de manière presque infinie…
Que peut donc signifier une « liberté d’expression » à la française ? Occulter tout cela et se présenter comme le pays de la liberté d’expression, c’est surtout une vaste opération de blanchiment de l’image de la France qui brouille la notion même de liberté d’expression et c’est même, d’une certaine façon, une hypocrisie qui lui manque de respect.
Une attaque de la république ?
La république est un type d’organisation politique où le pouvoir exécutif n’est pas détenu de façon héréditaire (au contraire d’une monarchie). La personne qui exerce ce pouvoir peut être désignée de façon démocratique à des degrés divers (voir la question de la démocratie ci-dessous) ou non. Une république n’est pas forcément ni une démocratie, ni un Etat respectueux des Droits humains (dont la liberté d’expression), même si, dans l’idéal, il est plus cohérent qu’une république soit démocratique. On ne voit vraiment pas en quoi le massacre de la rédaction de Charlie Hebdo est une « attaque contre la république ». N’est-ce pas là un autre détournement de l’enjeu majeur de l’attentat contre Charlie Hebdo ?
Du coup, on ne comprend pas le sens de l’expression « marche républicaine ». Si ça avait eu lieu en Belgique ou au Royaume-Uni, l’aurait-on appelée « marche monarchique » ? Au Luxembourg, « marche granduchique » et à Andorre « marche principautaire » ? On retrouve ici un des fréquents usages détournés de la notion de république dans le discours médiatique et politique français, comme lorsqu’on parle de « front républicain » pour s’opposer au Front National. Ça n’a rien de particulièrement républicain. En fait on pourrait plutôt dire par exemple « Marche des Droits humains » pour s’opposer à l’attaque contre la liberté d’expression, tout comme « Front des Droits humains » ou « Front Humaniste » aurait beaucoup plus de sens face au programme politique attentatoire aux Droits humains du Front National. Mais ce serait beaucoup plus engageant et je ne suis pas sûr que tous ceux et celles, individus et organisations, qui ont appelé à la « Marche Républicaine » ou qui y ont participé soient des défenseurs des Droits humains ni même seulement de la liberté d’expression, tant sur le plan des principes que de leurs comportements quotidiens.
On pourrait objecter que quand on dit « la République » (la majuscule n’existant pas à l’oral), on veut dire « la république française ». C’est un raccourci égocentrique, ou plutôt ethnocentrique. Il est dangereux puisqu’il laisse à penser qu’il n’y a qu’un seule république, la française, ou en tout cas une seule qui compte ou qui compte plus que les autres, et de réduire la France à son statut constitutionnel de république.
Une attaque de la démocratie ?
Démocratie signifie gouvernement par le peuple. C’est, en théorie, une organisation politique où le peuple se gouverne lui-même. En général, d’ailleurs, seule une partie du peuple participe à cette gouvernance. D’une part parce qu’une autre partie est exclue du droit d’y participer : en France par exemple les femmes n’y participaient pas jusqu’en 1945, les mineurs et les habitants qui n’ont pas la nationalité française n’y participent pas encore de nos jours. D’autre part parce que beaucoup d’Etats ont opté pour un système de représentation où quelques élu-e-s gouvernent et/ou choisissent des gouvernants pour l’ensemble de la population admise au droit de vote. Ce système de représentations tend à priver la population de son pouvoir de façon relativement durable (entre deux élections par exemple). C’est ce qui fait dire au politologue Philippe Corcuff que la France n’est pas un Etat démocratique mais un Etat à système représentatif dont l’idéal est démocratique ; l’idéal, mais pas les pratiques.
Les usages fréquents du terme et de ses dérivés, en France, confondent démocratie et liberté, démocratie et Droits humains, démocratie et justice ou équité. Si l’on peut considérer que le droit de vote présuppose une certaine liberté d’expression, celle-ci peut être plus ou moins limitée. On peut en effet démocratiquement restreindre les Droits humains, y compris la liberté d’expression, notamment par le jeu de la majorité numérique. De nombreuses démocraties ont des politiques totalitaires. Hitler est arrivé au pouvoir de façon démocratique. La démocratie française permet l’existence et l’expression d’un parti politique dont le programme est contraire aux Droits humains, et l’élection d’élu-e-s qui censurent la présence d’une presse humaniste dans des bibliothèques publiques). Le système éducatif de la démocratie française est l’un des plus inégalitaires au monde et le système économique français produit en permanence des atteintes graves aux Droits humains, des discriminations, des injustices et des iniquités.
En attaquant à l’arme meurtrière la rédaction de Charlie Hebdo, est-ce qu’on attaque la démocratie ? Seulement de façon indirecte et très partielle et seulement si on considère, comme je le disais plus haut, que le droit de vote présuppose une certaine liberté d’expression et d’information. En confondant les libertés fondamentales et la démocratie, on fait croire qu’il suffit qu’un système, comme la France, soit démocratique pour que les libertés et les Droits y soient garantis. Or, c’est loin d’être le cas. Autre entrée dans l’opération de blanchiment qui détourne de la question essentielle : celles des droits et des libertés.
Une attaque « islamiste » ?
En appelant « islamisme » l’extrémisme suspecté d’être à l’origine de ce terrorisme, on inscrit cet extrémisme dans une continuité qui parait du coup de l’ordre de l’évidence entre islam et extrémisme ou terrorisme. Les termes « christianisme, judaïsme, protestantisme, bouddhisme, confucianisme » sont des dérivés en –isme du nom d’une religion ou d’un prophète. Ils ne sont pas péjoratifs, ni même négatifs. « Islamisme » l’est. En l’employant, on glisse implicitement dans l’islamophobie. De la même façon, quand on parle du dieu révéré par les chrétiens, les mormons ou les juifs on dit « dieu ». On ne dit pas « deus », « god » ou « yahvé » par exemple. Quand on parle des musulmans, on dit presque toujours « allah », mot arabe qui signifie tout simplement dieu. Ce faisant, on crée une « étrangeté » qu’on ne crée pas à propos des autres religions. On en fait une religion à part (alors que juifs, chrétiens et musulmans révèrent le même dieu). C’est parce que cette islamophobie rampante est présente, même aussi implicitement, dans de grandes parties de la société française (et notamment dans les discours publics qui y circulent), que la suspicion de motivation « islamiste » de l’attentat a aussitôt été diffusée et reprise sans le moindre instant de doute et avant toute vérification. On déporte ainsi le problème de l’extrémisme –quel qu’il soit, musulman, chrétien, religieux, politique, national, etc.– vers un supposé problème spécifique de l’islam.
L’unité « nationale » et le « communautarisme »
Face aux réactions passionnelles qu’a suscitées cet assassinat, on a appelé de divers bords, à commencer par celui du président de la république française, à « l’unité nationale », au sursaut de « la Nation », à la fois face au terrorisme et contre les conflits qui pourraient avoir lieu entre divers groupes d’habitants du pays. On a pensé bien sûr aux attaques diverses que pourraient subir des personnes au motif qu’elles sont de religion musulmane. On oublie en employant ces termes que la « nation » n’est constituée que de ses « nationaux », c’est-à-dire de ses ressortissants, ceux et celles qui ont la « nationalité ». En appelant la « nation » à l’unité, on exclut de cet appel tous les habitants et habitantes de France qui n’ont pas la nationalité française, on divise et on exclut au lieu de rassembler.
Parallèlement, on peut penser qu’appeler à l’unité nationale, à l’affirmation d’une communauté nationale, c’est lutter contre ce qu’on appelle souvent en France le « communautarisme », avec une connotation péjorative, et qui serait à l’origine de comportements potentiellement agressifs entre « communautés ». Là aussi, on entretient un flou qui a des conséquences graves. Le communautarisme est un mode d’organisation politique selon lequel les individus appartiennent à des communautés (linguistiques, culturelles, nationales, religieuses, etc.) à l’intérieur d’un Etat, d’une manière officielle qui leur donnent des droits et des obligations particuliers. C’est le cas au Canada ou en Suisse, par exemple. Ce n’est pas la même chose que le sentiment d’appartenir à plusieurs communautés humaines en même temps qu’on a, par exemple, la nationalité française. Il est d’ailleurs concrètement impossible qu’un Etat de 65 millions d’habitants comme la France ne soit constitué que d’individus qui seraient les seuls interlocuteurs de l’Etat sans aucun collectif en parallèle : cela signifierait aucune collectivité territoriales, aucune association, aucun parti, aucun syndicat, etc. L’abus de l’usage du terme « communautariste » pour désigner toute appartenance collective autre que française et toute particularité, crée une discrimination entre une communauté valorisée, la communauté nationale française, et d’autres communautés dévalorisées (régionales, communales, sportives, professionnelles, linguistiques, culturelles, religieuses, etc.). Ceci est renforcé par le fait que la construction de la communauté nationale française, depuis la création de la France moderne à la Révolution de 1789, a toutes les caractéristiques d’un processus d’ethnicisation : inculcation d’une seule langue, d’une seule culture, d’une seule histoire imposées comme communes, uniformisation centralisée, dynamique assimilationniste, etc. Du coup, en stigmatisant toute diversité, on exclut au lieu d’inclure et on peut susciter les extrémismes communautaires que l’on prétend prévenir. On renforce les dérives du discours nationaliste dominant par la diffusion de significations implicites de termes sur lesquels on ne s’interroge pas.
Et comment finalement on a aussi parlé de tout autre chose que de l’essentiel
L’analyse des mots employés pour parler de l’assassinat terroriste commis par des extrémistes au sein de la rédaction de Charlie Hebdo montre combien a pu être détourné l’enjeu majeur (à mes yeux) de cet évènement abominable. C’est, pour moi, une autre abomination que ces amalgames, cette récupération, cette manipulation non seulement de la mort de ces personnes mais aussi de l’émotion spontanée et pleine d’humanité qu’elle a aussitôt suscitée.
Quand on voit que des gens comme Omar Bongo (président-dictateur de la république du Gabon grâce entre autres au néocolonialisme de la France), Benyamin Netanyahou (premier ministre israélien, responsable des massacres de civils palestiniens et d’une politique particulièrement attentatoires aux Droits humains en Palestine), ou Viktor Orban (premier ministre d’extrême-droite de Hongrie et responsable d’une politique particulièrement attentatoires aux Droits humains), ont participé aux côtés du président français à la « marche républicaine » (« nationale et démocratique », on pourrait ajouter « citoyenne », autre terme fourretout et trompeur), on se dit que, vraiment, ce n’est ni la liberté d’expression, ni la liberté de penser, ni les Droits humains que ces gens-là y ont soutenu, pas plus que l’élan populaire de compassion pour les victimes et leurs proches, ni même la mémoire des dessinateurs et journalistes de Charlie Hebdo qu’ils y ont honoré.
P.-S.
http://lmsi.net/De-la-Liberte-d-Expression-a-la
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Je ne suis PAS Charlie
Pas très convaincu par cet article, même s'il contient évidemment des choses justes. Car, si l'auteur nous explique ce que n'est pas l'attentat, il ne nous dit pas ce qu'il est à son avis. Pour ma part, je pense que c'est un acte de guerre consécutif aux guerres impérialistes, une retombée des conflits et massacres du Moyen Orient. Avec pour exécutants de pauvres types déboussolés et fanatisés pour toutes les raisons que nous connaissons. La religion et la liberté d'expression ne sont que les prétextes idéologiques.
Ce qu'il faut expliquer sans relâche, c'est qu'on ne peut pas vivre en paix confortablement dans un univers en crise économique à feu et à sang. Les crimes de l'impérialisme nous retombent inévitablement sur le dos un jour ou l'autre, même si ça frappe des innocents.
Le texte de Schlomo Sand est bien meilleur :
Je ne suis pas Charlie
par Schlomo Sand
http://www.npa2009.org/idees/schlomo-sand-je-ne-suis-pas-charlie
Ce qu'il faut expliquer sans relâche, c'est qu'on ne peut pas vivre en paix confortablement dans un univers en crise économique à feu et à sang. Les crimes de l'impérialisme nous retombent inévitablement sur le dos un jour ou l'autre, même si ça frappe des innocents.
Le texte de Schlomo Sand est bien meilleur :
Je ne suis pas Charlie
par Schlomo Sand
http://www.npa2009.org/idees/schlomo-sand-je-ne-suis-pas-charlie
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Je ne suis PAS Charlie
verié2 a écrit:Pas très convaincu par cet article, même s'il contient évidemment des choses justes. Car, si l'auteur nous explique ce que n'est pas l'attentat, il ne nous dit pas ce qu'il est à son avis. ...
Le texte de Schlomo Sand est bien meilleur :
Je ne suis pas Charlie
par Schlomo Sand
http://www.npa2009.org/idees/schlomo-sand-je-ne-suis-pas-charlie
Oui le texte de Schlomo Sand met en son centre le racisme et l'impérialisme, de manière argumentée (j'ai en recopié hier un extrait excellent dans un autre fil)
Mais ce nouveau texte à pour objet la dé-construction du vocabulaire utilisé à propos de ces attentats. C'est son apport original et utile (il faut noter d'ailleurs que l'auteur n'évite absolument pas la question de l'impérialisme et du racisme).
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Je ne suis PAS Charlie
http://www.europe1.fr/faits-divers/les-eleves-ayant-bafoue-la-minute-de-silence-signales-a-la-police-2342205INFO E1 - Apologie du terrorisme : des élèves signalés à la police
Publié à 06h43, le 13 janvier 2015, Modifié à 09h37, le 13 janvier 2015
Dans les établissements scolaires, la minute de silence après l'attentat contre Charlie Hebdo a parfois été l'occasion de dérapages. Certains avec des propos violents, interdits par la loi.
La lutte contre le terrorisme se mène aussi dans les salles de classes. Selon nos informations, des élèves ont été signalés à la police pour apologie du terrorisme à l'occasion de la minute de silence en hommage aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo. C'est la toute première application de la loi du 13 novembre 2014, un arsenal législatif destiné à renforcer la lutte contre le terrorisme.
Les terroristes, "mes frères". Lors du jour de deuil national, le ministère de l'Education nationale a recensé 70 cas de perturbations. Avec parfois, des propos particulièrement violents qui tombent sous le coup de la loi. "Ils ont réussi leur coup, moi je suis fière de ceux qui les ont tués, ce sont mes frères." Ce sont les mots d'une jeune collégienne de 15 ans, prononcés au lendemain de l'attaque contre l'hebdomadaire satirique. Ces propos ont été retranscrits dans un document confidentiel que nous avons pu consulter. Dans celui-ci, sont indiqués le nom de l'élève, son âge, son adresse, et très précisément les propos qui ont été tenus. Autre signalement effectué, celui d'un élève de 16 ans, qui a véritablement proféré des menaces de mort et de djihad envers tous les "Blancs". Ces propos ont été consignés par écrit par les enseignants ou les surveillants et ont été transmis au chef de l’établissement, puis au rectorat. Les rectorats ont ensuite l'obligation de prévenir la police et le parquet
...
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Ce que les militants de LO disaient de Charlie
Quand on voit LO encenser Charlie en publiant une sélection de dessins et en titrant un article de son dernier numéro Merci Charlie, il est intéressant de remonter dans le temps. Les archives ont du bon, les écrits restent, voici ce qu'écrivaient sur le forum de LO des militants et sympathisants de cette organisation. Précisons que tous sont "garantis 100 % dans la ligne" :
Il faut reconnaître à Artza le mérite de la fidélité à ses idées, puisqu'il écrivait récemment que "Charlie faisait une fixette sur l'Islam"...Pelon
Bien sûr, je comprend que l'on ne veuille pas se faire dicter son expression par les gardiens du temple mais la réaction de Charlie Hebdo me parait un peu idiote.
Car là, on a l'impression, même si ce n'est ce qu'ils disent explicitement, qu'ils sont solidaires des gens qui ont fabriqué le film "Innocence of muslims" et ça pue.
Toutes les idées pourries sont en train de gagner du terrain avec des militants transfuges du Moyen-Age et même quelquefois de l'extrême-gauche. Voltaire reviens ! Ils sont devenus fous !
___
Quand LO censurait un dessin de Charlie sur son forum :
Voilà l'illustration de la liberté de la presse exercée par Charlie Hebdo :
-- Bon Logan, tu ne nous en voudras pas de supprimer ce genre de dessin à la hauteur du caniveau... (2012)
(Ian modérateur)
_____
De toute façon Charlie Hebdo ce sont des gros nazes (Sterd 25 sept 2006)
_______
J'ai eu le Charlie dans les mains. ç avaut pas le coup = un bon coup de pub.
Aussi mauvais que les caricatures. Lamentable du début à la fin cette affaire.
ET dire que ça tient tout lemonde en haleine depuis une semaine! (Bennie 10 février 2006, à propos des caricatures danoises)
____
Charlie Hebdo, c'est pas ce machin où sévissait à une époque un certain chanteur nommé Renaud qui traitait Arlette de "Pol Pot" ? :hum: (Bertrand 16 janvier 2006)
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Presse bourgeoise :
Charlie-hebdo et le Canard enchaîné ne sont pas indépendants de la bourgeoisie. Ils en défendent d'ailleurs becs et ongles certaines "valeurs": la république, la démocratie, la laïcité, les Droits de l'Homme, la ... (Artza 21 janvier 2005)
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Je ne suis PAS Charlie
Tribune publiée dans Le Monde contre l'Union sacrée
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=11333
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=11333
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Je ne suis PAS Charlie
L'islamophobe en mission Caroline Fourest
essaie d’aller propager le feu en Angleterre
– et se fait proprement éjecter de Sky News…
essaie d’aller propager le feu en Angleterre
– et se fait proprement éjecter de Sky News…
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Je ne suis PAS Charlie
Merci Charlie
Les dessins publiés dans ce numéro de Lutte Ouvrière se veulent un hommage aux dessinateurs de Charlie Hebdo assassinés. Ce sont des dessins qu'ils avaient eu la gentillesse de nous faire parvenir pour publication, car ils illustraient particulièrement bien l'actualité politique et sociale que traite notre journal. Nous en avions aussi publié un certain nombre, toujours avec leur accord, dans le cadre d'une exposition de dessins de presse réalisée lors de la fête de Lutte Ouvrière de mai 2013.
Merci à Charb, Tignous, Honoré et à toute l'équipe de Charlie Hebdo pour ce geste. Et surtout merci pour leur regard sans concession sur cette société, sur ces dirigeants politiques ou même ces dignitaires religieux dont beaucoup les célèbrent aujourd'hui avec la plus grande hypocrisie alors qu'ils les combattaient hier. Merci pour ce courage qu'ils ont payé de leur vie.
Lutte Ouvrière
Tout ce que Charlie Hebdo combattait
Charlie Hebdo est connu pour avoir combattu toutes les religions et l'obscurantisme qu'elles véhiculent. L'hebdomadaire a dénoncé dans ses dessins le militarisme, la guerre, l'hypocrisie des hommes d'État qui, tout en ayant du sang des peuples sur les mains, s'affichent comme des défenseurs de la liberté et de la démocratie.
Les organisateurs de la manifestation parisienne du 11 janvier, ceux qu'ils caricaturaient chaque semaine, en prônant l'union nationale sous prétexte d'hommage aux collaborateurs de Charlie Hebdo assassinés, les ont en fait trahis. Les sonneries des cloches de Notre-Dame, les représentants des trois principales religions défilant côte à côte, et surtout les chefs d'État, Hollande en tête, se servant de l'attentat pour se présenter comme les défenseurs des libertés, tout était une insulte à ce qu'ils étaient et à leurs convictions.
Willem, un dessinateur de Charlie Hebdo, qui avait d'ailleurs choisi de ne pas participer à cette manifestation, a bien défini ceux qui menaient la manifestation parisienne : « Des dictateurs africains et des têtes religieuses. Ces individus représentent tout ce contre quoi nous sommes. » Luz, un autre dessinateur de Charlie, a déclaré : « Comme disait la caricature de Cabu, ce n'est pas simple d'être suivi par des cons. [...] On ne peut pas récupérer notre travail, nos dessins. » Et Gran, un autre collaborateur du journal, a dénoncé cette récupération : « On a été touchés dans notre chair et nous voilà associés à tous ces politiques », ces politiques qu'ils vomissaient.
Marianne Lamiral
Pas besoin d'élucubrations sur ce que pensait LO de Charlie, il suffit de lire ce qui est réellement écrit dans sa presse officielle.
Dinky- Messages : 400
Date d'inscription : 02/12/2013
Re: Je ne suis PAS Charlie
Non, ça c'est les hagiographies post mortem.Dinky a écrit:Pas besoin d'élucubrations sur ce que pensait LO de Charlie, il suffit de lire ce qui est réellement écrit dans sa presse officielle.
Ce dont on parle, c'est de ce que pensait vraiment LO avant cet attentat.
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Je ne suis PAS Charlie
Duzgun a écrit:Non, ça c'est les hagiographies post mortem.Dinky a écrit:Pas besoin d'élucubrations sur ce que pensait LO de Charlie, il suffit de lire ce qui est réellement écrit dans sa presse officielle.
Ce dont on parle, c'est de ce que pensait vraiment LO avant cet attentat.
C'est bien ce que je dis: élucubrations.
On milite aujourd'hui et la presse révolutionnaire sert de support à discussions dans un contexte donné.
Dernière édition par Dinky le Sam 17 Jan - 10:48, édité 1 fois
Dinky- Messages : 400
Date d'inscription : 02/12/2013
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