Attentat contre Charlie Hebdo
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Re: Attentat contre Charlie Hebdo
Plusieurs centaines à Nice, en silence tout à l'heure. L'appel de la CGT parlait de 19h, mais ça a commencé avant.
Estrosi semble s'être pointé...
Estrosi semble s'être pointé...
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
Que veux-tu dire ?Nestor :
Il faudrait voir aussi si la confusion entre critique anti religieuse et racisme anti arabe n'a pas joué ce rôle !
La religion et la culture ne se recoupe pas toujours mais on parle bien de culture judéo-chrétienne, l'auto-désignation d'Ali Badou ne me choque pas. Quelle expression devrait utiliser un athée issu d'une famille musulmane ?
Hier a propos de Houalebeq ali badou sur canal + se disait "laique de "culture musulmane" "s'il y a bien une chose sur laquelle les fascistes religieux de tous bords ont gagné c'est sur cette confusion entre religion et culture
L'appel de SUD est lamentable.
Cette dernière phrase sonne bizarrement. Pourquoi le dire et faire une distinction parmi les victime ?Lutte Ouvrière s’élève vivement contre cet acte odieux et affirme sa solidarité avec les proches des victimes. Nous en connaissions certaines, et cela nous touche d’autant plus.
Bernard Maris (Oncle Bernard) fait partie des tués.
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
http://www.ladepeche.fr/article/2014/06/07/1895795-charb-fete-humanite-communisme-solution-crise.html
Charb, il y a quelques mois à la Fête de l'Huma de Toulouse:
Charb, il y a quelques mois à la Fête de l'Huma de Toulouse:
Le dessinateur et directeur de la publication de CharlieHebdo est l'invité, aujourd'hui, de la fête de l'Humanité, aux Argoulets, où il viendra débattre sur le Front national. Interview.
Qu'est-ce qui vous amène à la fête de l'Humanité à Toulouse ?
J'ai une vraie proximité avec l'Humanité, d'abord parce que je dessine depuis longtemps déjà dans l'édition du dimanche et aussi en semaine, en plus de Charlie Hebdo. Je suis proche des idées défendues ici et je connais bien Roselyne de la librairie de La Renaissance qui fait un boulot formidable. J'ai répondu avec plaisir à l'invitation pour débattre notamment sur le Front national.
Le communisme est-il encore une idée neuve ?
Oui, bien sûr, je rêve de l'Union soviétique de l'Union européenne. Pas sur le modèle qui a fait faillite à l'Est, évidemment. Mais je crois que le communisme est une solution à la crise. J'en vois pas d'autres. Je manque peut-être d'imagination, mais j'ai quasiment toujours voté communiste. J'ai juste failli prendre ma carte au Parti socialiste quand j'étais au lycée. Il faut dire que dans ma famille, on était plutôt PS.
Charlie Hebdo s'est beaucoup investi dans le débat sur les caricatures de Mahomet, comment analysez-vous le phénomène jihadiste prégnant à Toulouse ?
Personne ne conteste le phénomène de ces jeunes qui partent pour le Jihad, c'est une réalité et il y a un vrai danger. Mais je crois que le risque est surévalué et qu'ils ne sont pas si nombreux. On fait beaucoup plus de bruit autour de ce risque-là que sur le nombre de tués à la Kalachnikov, à Marseille. Il ne faut pas avoir peur plus que de raison. Il faut faire attention à l'aspect médiatique, car à force de raconter qu'ils sont puissants, ils vont finir par l'être. Les médias peuvent conforter le phénomène et renforcer dans leur détermination des individus qui sont d'abord isolés. Heureusement, pour une fois on ne fait pas l'amalgame entre ces jihadistes et les musulmans.
Comment voyez-vous l'avenir de la presse, notamment satirique ?
C'est catastrophique. La crise s'est rajoutée aux problèmes qui existaient déjà avant. Je ne vois pas comment la presse papier peut s'en sortir, d'autant que la situation du réseau de distribution se dégrade très vite. Paradoxalement, à Charlie Hebdo et dans la presse satirique en général, on est plus protégés, parce qu'on est sur une niche où il y a peu de concurrence. Mais on vit difficilement, on a pas de réserve. On va proposer une formule sur le net, mais ça ne compensera pas la baisse du papier.
Un message pour cette fête ?
Oui, un message d'espoir. Je veux dire aux gens que la contestation la colère, les critiques contre les élites sont légitimes. Le problème, c'est quand ils votent FN au lieu de voter PC. Ce que je ne comprends pas, c'est qu'on a le droit de critiquer l'idéologie et les politiques du FN, mais pas les électeurs. Ils souffrent sans doute, sont malheureux, d'accord, mais pour moi, ce sont des salauds. La spécificité du vote FN, c'est que c'est d'abord un vote raciste anti-immigrés. Sinon, ils voteraient à gauche...
Débat cet après-midi, à 16 heures.
Dinky- Messages : 400
Date d'inscription : 02/12/2013
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/01/07/charb-je-prefere-mourir-debout-que-vivre-a-genoux_4550759_3236.html
« C'est peut-être un peu pompeux ce que je vais dire, mais je préfère mourir debout que vivre à genoux. »
Dans une interview accordée au Monde il y a deux ans, Stéphane Charbonnier, alias Charb, dessinateur, également directeur de la publication de Charlie Hebdo, ne comptait pas baisser ses armes, son arme, son stylo. On n'a « pas l'impression d'égorger quelqu'un avec un feutre », répétait-il.
Charb figure parmi les douze morts de l'attentat perpétré, mercredi 7 janvier, au siège de l'hebdomadaire Charlie Hebdo, au cœur de Paris. En première ligne des menaces dont le journal satirique faisait l'objet, il bénéficiait d'une protection policière depuis l'incendie volontaire des locaux de la publication en 2011 après la publication des caricatures de Mahomet.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/01/07/charb-je-prefere-mourir-debout-que-vivre-a-genoux_4550759_3236.html#CdSATRi62tglSMLm.99
Dinky- Messages : 400
Date d'inscription : 02/12/2013
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
Ca me semble normal d'être encore plus choqué quand on connait les gens et de le dire. Ca n'implique pas de distinction entre victimes.Alexi
Cette dernière phrase sonne bizarrement. Pourquoi le dire et faire une distinction parmi les victime ?
Ce que je trouve inutile dans le communiqué de LO, c'est de dire que l'attentat individuel ne fait pas partie des méthodes du mouvement ouvrier. D'abord ce n'est pas le sujet, car personne ne soupçonne les organisations d'extrême gauche, d'autre part il y a des circonstances où des attentats individuels peuvent se justifier. Par exemple contre Hitler, Franco... ou Pinochet qui a failli se faire descendre par les FPMR, ce qui aurait ouvert une crise. Mais, encore une fois, ce n'est pas le sujet.
Ce crime est horrible, stupide et risque d'avoir des effets catastrophiques. Mais ce n'est pas une raison pour présenter Charb comme un crypto camarade. Val avait viré tous les gauchistes de la rédaction de Charlie et ce canard, pacifiste en temps de paix, soutenait toutes les guerres de l'impérialisme français.Dinky
Charb, il y a quelques mois à la Fête de l'Huma de Toulouse:
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
Mais ce n'est pas une raison pour présenter Charb comme un crypto camarade.
Je n'ai pas présenté Charb comme ceci ou cela.( ou alors montre le moi)
Je cite un journal qui évoque une Fête de l'Huma où il s'exprime.(c'est interdit?). Chacun jugera ses propos.
J'ai parcouru un autre fil sur Charlie Hebdo où suintait une haine évidente contre Charlie Hebdo et contre Charb le traitant de raciste et autres insanités du même genre. Je préfère, le jour de son assassinant abject, le lire lui, plutôt que ceux qui disaient que les journalistes de Charlie ne risquaient rien .
https://forummarxiste.forum-actif.net/t628-charlie-hebdo
Il y a quelques beaux passages à ne pas manquer:
Dernière édition par Dinky le Mer 7 Jan - 22:15, édité 1 fois
Dinky- Messages : 400
Date d'inscription : 02/12/2013
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
MO2014 a écrit:Le PIR exprime toutes ses condoléances aux familles endeuillées et dénonce de façon ferme et définitive le massacre épouvantable qui vient d’être commis à Charlie Hebdo. Un attentat odieux qui s’inscrit dans un contexte d’islamophobie extrême mais que rien ne saurait justifier, quels qu’en soient les motifs, les commanditaires et les exécutants. Par ailleurs le PIR dénonce les apprentis sorciers qui d’ores et déjà cherchent à instrumentaliser cette tragédie dans le sens de plus de répression et de violence contre les musulmans ou pour faire avancer leur agenda dans le cadre d’une stratégie de la tension de sinistre mémoire.
Paris, le 7 janvier 2015
Nous verrons si les tarés qui ont commis ces meurtres auront un hommage du même style que Merah de la part du PIR ...Je dois conclure ce meeting et je voulais vous dire qu’il y a un avant et un après la tragédie de Toulouse Montauban. Cette conclusion que j’ai écrite au nom de Printemps des quartiers n’aurait pas été la même si ce drame n’avait pas eu lieu. Cette conclusion, dans cette actualité tourmentée, sera l’expression de mon malaise, de mon désarroi, de ma tristesse mais également de mes espoirs.
Je l’ai intitulée « Mohamed Merah et moi »
Le 13 juillet 1998, je me suis endormie moi et me suis réveillée Zinedine Zidane. C’était le lendemain de la victoire de l’équipe de France. Pourtant, je ne suis pas footballeuse.
Le 21 mars 2012, je me suis couchée moi et me suis réveillée Mohamed Merah. Pourtant, je n’ai jamais porté d’armes et n’ai jamais tiré sur personne. Le jour où l’identité de l’auteur des tueries de Montauban et Toulouse était révélée, je me suis dit « C’est pour notre gueule ». Là dessus, coup de fil de ma cousine, puis de mon oncle, puis des anciennes copines du lycée, puis de militants de tous bords. La plupart de celles et ceux dont je parle sont des « arabo-musulmans ». Et ainsi de suite toute la journée. La panique dans les réseaux sociaux. « On est dans la merde !»
Pourquoi sommes-nous liés à Mohamed Merah, comme la corde l’est au pendu ?
Je ne peux pas le nier. Je ne peux pas fuir. Je ne peux pas creuser un trou pour m’y terrer le temps que ca passe. Mohamed Merah c’est moi. Le pire c’est que c’est vrai. Comme moi, il est d’origine algérienne, comme moi il a grandi dans un quartier, comme moi il est musulman. Mohamed Merah c’est moi. Quel âge avait-il le 11 septembre ? 12 ans. Un enfant en construction. Depuis, comme moi, il a subit l’incroyable campagne mediatico-politique islamophobe qui a suivi les attentats contre les deux tours. Parce que Mohamed Merah, 12 ans, c’était déjà Ben Laden. Et vice et versa. Sûrement, à l’école, on lui a imposé une minute de silence pour les victimes du 11 septembre. Comme moi, l’école ne l’a jamais invité à se recueillir pour les Rwandais, les Afghans ou les Palestiniens. Comme moi, il a subit la destruction du foyer historique de la Mésopotamie et assisté au massacre des Irakiens en direct live. Comme moi, il a assisté à la pendaison de Saddam Hussein, en direct live, le jour de l’Aïd. Tous les deux, lui et moi, moi et lui, nous avons subi impuissants la deuxième affaire du voile, l’exclusion et l’humiliation de nos sœurs à l’école. On a vu comment le pouvoir, toute honte bue, avait transformé un principe fondamental de la république, la laïcité, en arme de combat contre nous. On a vécu les bombardements de Gaza, et les révoltes populaires de 2005, suite à la mort de Zied et Bouna. Comme moi, il sait que des Juifs, je dis bien DES Juifs, jeunes comme lui, français comme lui, peuvent prendre l’avion pour Tel Aviv, enfiler l’uniforme israélien, participer à des exactions de l’armée la plus morale du monde selon les mots de BHL et revenir en France tranquille, peinard. Comme moi, il sait qu’il sera traité d’antisémite s’il soutient les Palestiniens colonisés, d’intégriste s’il soutient le droit de porter le foulard.
Mohamed Merah c’est moi, et moi je suis lui. Nous sommes de la même origine mais surtout de la même condition. Nous sommes des sujets postcoloniaux. Nous sommes des indigènes de la république.
Mohamed Merah, c’est moi et ca n’est pas moi. Aimé Césaire, le chantre de la négritude, disait, je suis un nègre fondamental. Je dis ce soir, je suis une musulmane fondamentale. Ce que Mohamed Merah n’aura pas eu l’occasion ni la chance d’être. Qu’est-ce que c’est un nègre fondamental, une musulmane fondamentale ? C’est un humain, c’est un citoyen entier de son humanité. C’est celui qui refuse d’agir comme son ennemi et de s’identifier à lui. Car notre ennemi est un barbare. Celui qui confond oppresseur et opprimé est un barbare. Celui qui tue impunément à Kaboul avec les armes de l’empire est un barbare, celui qui tue aveuglément à Gaza avec les armes de l’empire est un barbare, celui qui réprime dans le sang à Abidjan avec les armes de l’empire est un barbare. Souvent, trop souvent, ce sont des enfants que l’on tue. Des innocents.
C’est ce dont s’est rendu coupable Mohamed Merah si sa culpabilité était confirmée. Par son acte, qu’il soit un jeune homme paumé ou agent de la DCRI, il a rejoint le camp de ses propres adversaires. De NOS adversaires. Par son acte, il s’empare d’une des dimensions principales de nos ennemis : celle de considérer les Juifs comme une essence sioniste ou une essence tout court. Aucun Juif ne nait avec le sionisme dans le sang, aucun Blanc ne nait avec le racisme dans le sang, aucun Arabe, aucun musulman, aucun noir ne nait avec la haine et le revanchardisme dans le sang. Et c’est précisément ici que nos routes se séparent. Et c’est précisément à ce carrefour que nous nous affirmons ou pas nègres ou musulmans fondamentaux. Nous ne pouvons pas combattre le racisme et le devenir nous-mêmes ou en tout cas en revêtir la forme. Ce qui nous caractérise c’est notre détermination à rester sur le terrain politique et sur celui de la dignité humaine.
Mais ce choix de ne pas céder à la barbarie ne peut pas être un choix isolé, individuel. Je ne peux pas choisir toute seule d’être une musulmane fondamentale. C’est un choix collectif organisé. Il faut nous sauver les uns, les autres, il faut nous protéger les uns les autres. Et il faut protéger nos enfants qui subissent cette violence extrême du monde dans lequel nous vivons et qui, pour lui échapper, ne trouvent rien de mieux à faire que de la reproduire dans toute sa laideur.
Et si nous n’avons pas su protéger Mohamed Merah de lui-même pour mieux nous protéger et protéger la société, c’est aussi de notre faute. Trente ans de lutte de l’immigration en France et même plus n’ont pas réussi à construire une alternative politique pour donner un sens positif à la rage et à la colère de celles et ceux dont nous sommes et qui vivent l’humiliation et les discriminations dans les ghettos de France. Trente ans n’ont pas réussi à donner à notre légitime colère, une expression politique. Nous n’avons même pas été capables de nous organiser suite aux émeutes urbaines de 2005. Que ferons-nous lorsque les prochaines révoltes éclateront et cela hélas ne manquera pas de se produire.
Lorsque nous avons lancé Printemps des quartiers, nous savions déjà que la situation était grave, nous savions déjà que les grands partis politiques non seulement n’allaient pas prendre leurs responsabilités mais allaient même faire les apprentis sorciers, jouer avec le feu. Nous savions déjà que le racisme, les discriminations, les contrôles au faciès, le chômage massif faisaient des ravages dans la tête des victimes de cet ordre social. En organisant cette dynamique, nous avons souhaité prendre nos responsabilités parce qu’il y a un désert politique qu’il faut combler de toute urgence. La paix sociale a un prix. Pas de justice, pas de paix. Aujourd’hui, des pressions politiques sont faites pour étouffer ce souffle timide. Nous en avons l’habitude. Héritiers des luttes de l’immigration et des quartiers, nous savons que nos tentatives d’organisation ont systématiquement été détruites par les pouvoir centraux ou locaux. Nous sommes certes responsables mais pas coupables.
Au nom de Printemps des quartiers, je voudrais ici exprimer notre profonde tristesse aux familles, aux pères et aux mères des victimes, adultes et enfants de l’effroyable tuerie de Toulouse et Montauban et réitérer nos condoléances.
Au nom de Printemps des quartiers, je voudrais également que nous ayons tous ici ce soir une pensée solidaire pour Madame Zoulikha Aziri, mère de Mohamed Merah qui traverse aujourd’hui une épreuve insoutenable. Celle d’avoir perdu son fils dans des circonstances effroyables, un corps criblé d’une trentaine de balles. Celle d’être jetée à la vindicte populaire pour avoir enfanté un monstre. Celle de l’affront qui lui est fait par le gouvernement algérien d’interdire la mise en terre de son fils sur le territoire algérien, terre de ses ancêtres et de sa religion. Celle enfin de ne pas avoir été autorisée à se recueillir auprès de son enfant avant son enterrement.
J’éprouve une immense tristesse pour toutes ces mères et je ne vois pas comment ce soir nous pourrions échapper à notre devoir de soulager le cœur de ces femmes qui doivent banalement ressembler à toutes nos mères et que le destin a frappé cruellement. Je ne vois pas comment nous pourrions échapper au devoir d’affronter l’avenir : celui de nous organiser pour combattre notre véritable ennemi : le système impérialiste, raciste et ultra libéral qui provoque la mort industrielle des populations qui ont le malheur de vivre dans les pays du sud et la désagrégation sociale des sociétés occidentales. La Grèce et l’Espagne sont dans le tourbillon de la crise. Demain, ce sera la France. Si nous avons tous notre part de responsabilité dans le désordre du monde, nous n’en connaissons pas moins le véritable organisateur, le véritable coupable. Notre destin est entre nos mains.
Houria Bouteldja, Bagnolet, le 31 mars 2012
D'ailleurs le texte de Houria ne nécessite que peu de modifications pour le rendre actuel. Le titre pourrait ressembler à ça : "Je l'ai intitulé les X, Y et Z et moi !", commencerait par X, Y, Z c'est moi et ce n'est pas moi, et se conclurait par une pensée pour les mères de X, Y et Z au nom du Printemps des quartiers.
Note : X, Y et Z étant les pseudonymes des tarés en question faute de connaître leurs noms.
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
Un hommage ?
Quand vers midi aujourd'hui, alors qu'il n'y avait encore aucun témoignage, aucune vidéo, le journaliste de I-Télé déclarait que l’hypothèse la plus probable était un attentat islamiste. Ensuite toute la journée en boucle la vidéo où l'on voyait les assassins crier la "Mahomet est vengé", où on entendait en boucle que les menaces d'attentat islamiste s'étaient réalisés, les appels à l'unité nationale où TOUS (fallait il comprendre "surtout les musulmans ?") devaient être présents, ou tous les musulmans invités sur les plateau devait faire le double en terme de tristesse, de contrition et de haine du terrorisme que n'importe quel invité sur le plateau...
Comment ne pas voir que ce drame ignoble (parmi beaucoup d'autres dans ce monde) a immédiatement été instrumentalisé contre les musulmans combiné aux appels à l'unité nationale ?
C'est aussi ce qu'il s'était passé au moment de la tuerie de Toulouse/Montauban. Le PIR a aussi dénoncé l'utilisation racisme et islamophobe de ces attentats, c'est ce que dit Houria (il faut bien sur lire le texte en entier), mais ceux qui manque de temps, je cite :
Y voir un hommage est le signe d'une grave addiction aux drogues hallucinogènes sur un cerveau déjà malade par la haine de l'indigène.
Quand vers midi aujourd'hui, alors qu'il n'y avait encore aucun témoignage, aucune vidéo, le journaliste de I-Télé déclarait que l’hypothèse la plus probable était un attentat islamiste. Ensuite toute la journée en boucle la vidéo où l'on voyait les assassins crier la "Mahomet est vengé", où on entendait en boucle que les menaces d'attentat islamiste s'étaient réalisés, les appels à l'unité nationale où TOUS (fallait il comprendre "surtout les musulmans ?") devaient être présents, ou tous les musulmans invités sur les plateau devait faire le double en terme de tristesse, de contrition et de haine du terrorisme que n'importe quel invité sur le plateau...
Comment ne pas voir que ce drame ignoble (parmi beaucoup d'autres dans ce monde) a immédiatement été instrumentalisé contre les musulmans combiné aux appels à l'unité nationale ?
C'est aussi ce qu'il s'était passé au moment de la tuerie de Toulouse/Montauban. Le PIR a aussi dénoncé l'utilisation racisme et islamophobe de ces attentats, c'est ce que dit Houria (il faut bien sur lire le texte en entier), mais ceux qui manque de temps, je cite :
"Par son acte, qu’il soit un jeune homme paumé ou agent de la DCRI, il a rejoint le camp de ses propres adversaires. De NOS adversaires...
Nous ne pouvons pas combattre le racisme et le devenir nous-mêmes ou en tout cas en revêtir la forme...
Au nom de Printemps des quartiers, je voudrais ici exprimer notre profonde tristesse aux familles, aux pères et aux mères des victimes, adultes et enfants de l’effroyable tuerie de Toulouse et Montauban et réitérer nos condoléances....
Je ne vois pas comment nous pourrions échapper au devoir d’affronter l’avenir : celui de nous organiser pour combattre notre véritable ennemi : le système impérialiste, raciste et ultra libéral qui provoque la mort industrielle des populations qui ont le malheur de vivre dans les pays du sud et la désagrégation sociale des sociétés occidentales. La Grèce et l’Espagne sont dans le tourbillon de la crise. Demain, ce sera la France. Si nous avons tous notre part de responsabilité dans le désordre du monde, nous n’en connaissons pas moins le véritable organisateur, le véritable coupable.
"
Y voir un hommage est le signe d'une grave addiction aux drogues hallucinogènes sur un cerveau déjà malade par la haine de l'indigène.
Dernière édition par MO2014 le Jeu 8 Jan - 0:47, édité 1 fois
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
L'attentat contre Charlie Hebdo : un acte ignoble
Mercredi 7 janvier, une attaque à la mitraillette a pris pour cible l'hebdomadaire Charlie Hebdo lors de sa conférence de rédaction. À l'heure où nous écrivons, le bilan de l'attaque serait de 12 morts et quatre blessés graves.
Il s'agit d'un geste ignoble, quels qu'en soient les auteurs. Quelle que soit son inspiration politique, ce type d'action terroriste ne peut être le fait que d'ennemis des opprimés. Les assassinats individuels n'ont jamais fait partie des méthodes du mouvement ouvrier et au contraire, se sont toujours retournés contre les intérêts des travailleurs. L'attentat a visé des journalistes, semble-t-il choisis pour ce qu'ils ont dessiné ou écrit. Lutte Ouvrière s'élève vivement contre cet acte odieux et affirme sa solidarité avec les proches des victimes. Nous en connaissions certaines, et cela nous touche d'autant plus.
Cet attentat est-il le fait de militants « djihadistes » contre Charlie Hebdo ? On sait que le journal avait été l'objet de menaces, ses locaux ayant même été incendiés, après la publication il y a quelques années de caricatures de Mahomet. En tout cas, l'attentat s'insère dans une situation où la publicité est faite aux actions de ce type, que ce soit au Proche-Orient ou dans les pays occidentaux. Au point que certains jeunes, en France même et dans d'autres pays européens, ont pu être attirés par ce qu'on appelle le « djihadisme », et partir combattre au sein de ce type de groupes au nom d'idées moyenâgeuses. L'avenir dira ce qu'il en est.
Tout cela ne peut pas faire oublier que c'est toute la politique des dirigeants impérialistes, américains mais aussi français, menée depuis des années au Moyen-Orient et en Afrique au nom de la « guerre contre le terrorisme », qui a alimenté le développement de ce type de groupes, jusqu'à ce qu'ils en perdent le contrôle. L'attentat qui vient de se dérouler à Paris n'est peut-être que l'écho sur le sol parisien de cette guerre menée par les armées occidentales au Moyen-Orient et en Afrique subsaharienne. De même, on peut imaginer qu'il fournira au gouvernement Hollande de nouveaux arguments pour justifier, toujours au nom de la « guerre contre le terrorisme », la présence militaire française en Afrique.
C'est pourquoi Lutte Ouvrière non seulement condamne l'action ignoble menée le 7 janvier contre Charlie Hebdo mais elle continuera de combattre l'ensemble de la politique impérialiste, à commencer par celle du gouvernement français. Car il ne faut pas oublier que c'est elle la première responsable de la montée de la barbarie à laquelle on assiste.
Lutte Ouvrière, le 7 janvier 2015
Mercredi 7 janvier, une attaque à la mitraillette a pris pour cible l'hebdomadaire Charlie Hebdo lors de sa conférence de rédaction. À l'heure où nous écrivons, le bilan de l'attaque serait de 12 morts et quatre blessés graves.
Il s'agit d'un geste ignoble, quels qu'en soient les auteurs. Quelle que soit son inspiration politique, ce type d'action terroriste ne peut être le fait que d'ennemis des opprimés. Les assassinats individuels n'ont jamais fait partie des méthodes du mouvement ouvrier et au contraire, se sont toujours retournés contre les intérêts des travailleurs. L'attentat a visé des journalistes, semble-t-il choisis pour ce qu'ils ont dessiné ou écrit. Lutte Ouvrière s'élève vivement contre cet acte odieux et affirme sa solidarité avec les proches des victimes. Nous en connaissions certaines, et cela nous touche d'autant plus.
Cet attentat est-il le fait de militants « djihadistes » contre Charlie Hebdo ? On sait que le journal avait été l'objet de menaces, ses locaux ayant même été incendiés, après la publication il y a quelques années de caricatures de Mahomet. En tout cas, l'attentat s'insère dans une situation où la publicité est faite aux actions de ce type, que ce soit au Proche-Orient ou dans les pays occidentaux. Au point que certains jeunes, en France même et dans d'autres pays européens, ont pu être attirés par ce qu'on appelle le « djihadisme », et partir combattre au sein de ce type de groupes au nom d'idées moyenâgeuses. L'avenir dira ce qu'il en est.
Tout cela ne peut pas faire oublier que c'est toute la politique des dirigeants impérialistes, américains mais aussi français, menée depuis des années au Moyen-Orient et en Afrique au nom de la « guerre contre le terrorisme », qui a alimenté le développement de ce type de groupes, jusqu'à ce qu'ils en perdent le contrôle. L'attentat qui vient de se dérouler à Paris n'est peut-être que l'écho sur le sol parisien de cette guerre menée par les armées occidentales au Moyen-Orient et en Afrique subsaharienne. De même, on peut imaginer qu'il fournira au gouvernement Hollande de nouveaux arguments pour justifier, toujours au nom de la « guerre contre le terrorisme », la présence militaire française en Afrique.
C'est pourquoi Lutte Ouvrière non seulement condamne l'action ignoble menée le 7 janvier contre Charlie Hebdo mais elle continuera de combattre l'ensemble de la politique impérialiste, à commencer par celle du gouvernement français. Car il ne faut pas oublier que c'est elle la première responsable de la montée de la barbarie à laquelle on assiste.
Lutte Ouvrière, le 7 janvier 2015
bébair- Messages : 10
Date d'inscription : 16/04/2012
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
C'est sur cela qu'il faut insister et qu'il n'est pas facile de défendre dans le climat d'union nationale. Ce communiqué de LO est impeccable, excepté (bis) la référence hors sujet aux méthodes du mouvement ouvrier, lequel n'est pas concerné dans cette affaire.LO
L'attentat qui vient de se dérouler à Paris n'est peut-être que l'écho sur le sol parisien de cette guerre menée par les armées occidentales au Moyen-Orient et en Afrique subsaharienne.
Charb et son journal étaient les apologistes de ces guerres impérialistes dénoncées par LO ! Ce qui ne justifiait évidemment pas de les massacrer, mais on pouvait détester à juste titre la façon dont ils détournaient les valeurs pacifistes et libertaires de leurs lecteurs.Dinky
J'ai parcouru un autre fil sur Charlie Hebdo où suintait une haine évidente contre Charlie Hebdo et contre Charb le traitant de raciste et autres insanités du même genre. Je préfère, le jour de son assassinant abject, le lire lui, plutôt que ceux qui disaient que les journalistes de Charlie ne risquaient rien .
Quant aux risques, comme le dit très bien Byrrh plus haut dans ce fil, je doute qu'ils imaginaient, en se lançant dans leur escalade de provocations islamophobes, qu'ils pourraient y laisser leur peau. Ce massacre planifié froidement n'a pas grand chose à voir avec l'incendie qui leur avait permis de décupler leurs ventes. Charb et ses amis sont assurément des victimes, pas des héros. Du moins pas à mes yeux, même le jour de leur mort ou six mois avant ou après.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
En somme ces provocateurs l'ont bien cherchéVérié :
je doute qu'ils imaginaient, en se lançant dans leur escalade de provocations islamophobes, qu'ils pourraient y laisser leur peau.
PS : le dessinateur Philippe Honoré est aussi dans la liste des tués.
PPS : 100 000 manifestants ce soir en France.
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
Ce n'est pas ce qu'il a dit. Ta manière de caricaturer est assez pénible...alexi a écrit:En somme ces provocateurs l'ont bien cherchéVérié :
je doute qu'ils imaginaient, en se lançant dans leur escalade de provocations islamophobes, qu'ils pourraient y laisser leur peau.
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
Effectivement, ce n'est pas ce qui a été dit.
La question de la bataille pour la défense et l'extension des libertés, dont celle là de la presse et du droit de caricaturer, à plus forte raison quand elle se fait dans un contexte d'assassinats de caricaturistes et de journalistes, est une question importante pour le mouvement ouvrier.
Les travailleurs et leurs organisations qui se battent au quotidien pour la liberté d'expression, les libertés d'organisation, les libertés fondamentales qu'ils n'ont pas dés qu'ils franchissent le seuil d'une entreprise, qui sont soumis au jour le jour à des logiques répressives et attentatoires à leurs libertés ont tout intéret à ne pas se taire quand on assassine des caricaturistes et des journalistes.
Cette bataille ne se fait pas de façon aveugle ni ne suppose une quelconque tendresse avec la gangrène islamophobe qui dévore depuis des années un pays comme la France avec suffisemment de plumes prostituées pour gaver jour après jour la population.
Les batailles ne se font pas les yeux fermés et il faut s'attendre à un contre-coup très violent et raciste à ces odieux assassinats.
Déjà les racistes allemands qui manifestent depuis des mois contre l'islamisation de l'Europe se sont saisis de cette question pour dire: Les islamistes, contre lesquels Pegida met en garde depuis trois mois, ont montré aujourd'hui en France qu'ils n'étaient pas capables de démocratie mais, au lieu de cela, considéraient que la violence et la mort étaient la solution". En pleins amalgames.
Déjà Samaras, le 1er ministre grec, a dit : Aujourd'hui à Paris, un massacre s'est produit avec au moins douze morts. Et ici certains encouragent encore davantage l'immigration illégale et promettent la naturalisation" .
Déjà, Le Pen est invitée à l'Elysée avec les autres pour parler de l"union nationale contre le terrorisme.
L'enjeu va donc bien au delà face à ceux qui manœuvrent pour des solutions finales envers les musulmans, en fait toutes les personnes vaguement "bronzées" assimilées.
La réponse à ce crime abject doit se faire les yeux grands ouverts, y compris en analysant les mécanismes aboutissant à de tels saloperies.
La réponse doit être vigoureuse car elle se fait dans le feu roulant des atteintes aux libertés individuelles et collectives en Europe, de criminalisation méthodique de la classe populaire et ses expressions. Les prisons sont pleines à craquer. On ne peut détacher ces assassinats de ce contexte, même si ils ont leurs logiques internes.
La question de la bataille pour la défense et l'extension des libertés, dont celle là de la presse et du droit de caricaturer, à plus forte raison quand elle se fait dans un contexte d'assassinats de caricaturistes et de journalistes, est une question importante pour le mouvement ouvrier.
Les travailleurs et leurs organisations qui se battent au quotidien pour la liberté d'expression, les libertés d'organisation, les libertés fondamentales qu'ils n'ont pas dés qu'ils franchissent le seuil d'une entreprise, qui sont soumis au jour le jour à des logiques répressives et attentatoires à leurs libertés ont tout intéret à ne pas se taire quand on assassine des caricaturistes et des journalistes.
Cette bataille ne se fait pas de façon aveugle ni ne suppose une quelconque tendresse avec la gangrène islamophobe qui dévore depuis des années un pays comme la France avec suffisemment de plumes prostituées pour gaver jour après jour la population.
Les batailles ne se font pas les yeux fermés et il faut s'attendre à un contre-coup très violent et raciste à ces odieux assassinats.
Déjà les racistes allemands qui manifestent depuis des mois contre l'islamisation de l'Europe se sont saisis de cette question pour dire: Les islamistes, contre lesquels Pegida met en garde depuis trois mois, ont montré aujourd'hui en France qu'ils n'étaient pas capables de démocratie mais, au lieu de cela, considéraient que la violence et la mort étaient la solution". En pleins amalgames.
Déjà Samaras, le 1er ministre grec, a dit : Aujourd'hui à Paris, un massacre s'est produit avec au moins douze morts. Et ici certains encouragent encore davantage l'immigration illégale et promettent la naturalisation" .
Déjà, Le Pen est invitée à l'Elysée avec les autres pour parler de l"union nationale contre le terrorisme.
L'enjeu va donc bien au delà face à ceux qui manœuvrent pour des solutions finales envers les musulmans, en fait toutes les personnes vaguement "bronzées" assimilées.
La réponse à ce crime abject doit se faire les yeux grands ouverts, y compris en analysant les mécanismes aboutissant à de tels saloperies.
La réponse doit être vigoureuse car elle se fait dans le feu roulant des atteintes aux libertés individuelles et collectives en Europe, de criminalisation méthodique de la classe populaire et ses expressions. Les prisons sont pleines à craquer. On ne peut détacher ces assassinats de ce contexte, même si ils ont leurs logiques internes.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
Ton commentaire est d'autant plus odieux que nous nous connaissons et que tu ne peux me soupçonner d'approuver ou de justifier si peu que ce soit ces crimes. J'ai exprimé mon accord avec l'article de LO reproduit plus haut. Cet article explique clairement que ces horreurs ne sont que les retombées des guerres impérialistes menées par la France en Afrique. On ne peut espérer vivre éternellement dans un ilot de paix et de relative démocratie dans un monde à feu et à sang.alexi a écrit:En somme ces provocateurs l'ont bien cherchéVérié :
je doute qu'ils imaginaient, en se lançant dans leur escalade de provocations islamophobes, qu'ils pourraient y laisser leur peau.
Ceux qui soutenaient ces guerres, par leurs paroles, leurs textes, leurs dessins n'imaginaient sans doute pas risquer d'en être victimes. Contrairement par exemple à des militants ouvriers qui n'ignorent pas, pour la plupart d'entre eux, qu'ils peuvent être un jour ou l'autre victimes de la répression.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
Salut
alexi tu me demandes
Et bien par exemple que le simple fait que de s'opposer a la religion et ases conséquences peut être taxé de racisme grâce au concept d 'islamophobie ..
Je ne conçois pas la religion comme de la culture , pour moi la culture porte en soi la capacité de se remettre en question et ce n'est certainement pas le cas de la religion , l'idéologie dominante a effectivement réussi a faire passer cette confusion dans les expressions , mais ce n'est pas une raison pour ne pas pointer cette contradiction
Autrefois avant ces détournements sémantiques on aurait dit " je suis athée issu d'un milieu pratiquant telle ou telle religion " , ce qui a le mérite de signifier une intéréssante trajectoire ( ce qu' a voulu faire certainement ali badou ) tout en n'accordant aucune lettre de noblesse a une ambiance mortifère et obscurantiste qui n'a strictement rien avoir avec la culture
alexi tu me demandes
Nestor :
Il faudrait voir aussi si la confusion entre critique anti religieuse et racisme anti arabe n'a pas joué ce rôle !
Que veux-tu dire ?
Et bien par exemple que le simple fait que de s'opposer a la religion et ases conséquences peut être taxé de racisme grâce au concept d 'islamophobie ..
La religion et la culture ne se recoupe pas toujours mais on parle bien de culture judéo-chrétienne, l'auto-désignation d'Ali Badou ne me choque pas. Quelle expression devrait utiliser un athée issu d'une famille musulmane ?
Je ne conçois pas la religion comme de la culture , pour moi la culture porte en soi la capacité de se remettre en question et ce n'est certainement pas le cas de la religion , l'idéologie dominante a effectivement réussi a faire passer cette confusion dans les expressions , mais ce n'est pas une raison pour ne pas pointer cette contradiction
Autrefois avant ces détournements sémantiques on aurait dit " je suis athée issu d'un milieu pratiquant telle ou telle religion " , ce qui a le mérite de signifier une intéréssante trajectoire ( ce qu' a voulu faire certainement ali badou ) tout en n'accordant aucune lettre de noblesse a une ambiance mortifère et obscurantiste qui n'a strictement rien avoir avec la culture
nestor- Messages : 260
Date d'inscription : 01/04/2011
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
Ca n'a pas tardé : ce matin, sur France Inter, Valls instrumentalisait le massacre pour justifier les interventions militaires françaises en Afrique.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
Dans le climat d'union nationale - et même d'union internationale ! difficile de faire entendre un autre son de cloche :
http://www.lefigaro.fr/medias/2015/01/08/20004-20150108ARTFIG00055-le-financial-times-juge-stupide-la-ligne-editoriale-de-charlie-hebdo-et-se-ravise.php
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
J'ai beau creuser ma cevelle, je ne parviens pas à comprendre pourquoi ce fil est dans la rubrique "Faits de société." Et pas en "politique française".
Les gens qui ont attaqué Charlie Hebdo ont fait un acte politique qui n'est en aucun cas un fait de société, mais un épisode de la confrontation entre l'état français et les organisations de l'extrême droite musulmane dans le monde. Que celles-ci se réclament de la défense de la religion musulmane est indifférent dans la nature de leur action, qui est strictement politique et militaire, pas du tout un "fait de société", ce n'est en aucun cas une réponse à un fait de société. C'est un acte terroriste assez spectaculaire visant à la fois à accroître leur popularité dans les régions du monde où les populations vivent l'agression, la mise en coupe réglée et l'humiliation par la soldatesque américaine, française, les pays occidentaux ou par les régimes à leur solde, et dans les populations occidentales musulmans visées depuis des années par des campagnes islamophobes e discriminées à tous points de vue. Le but est de susciter l'adhésion d'un côté et la répression, l'aggravation de l'islamophobie pour susciter à nouveau l'adhésion.
Les gens qui ont attaqué Charlie Hebdo ont fait un acte politique qui n'est en aucun cas un fait de société, mais un épisode de la confrontation entre l'état français et les organisations de l'extrême droite musulmane dans le monde. Que celles-ci se réclament de la défense de la religion musulmane est indifférent dans la nature de leur action, qui est strictement politique et militaire, pas du tout un "fait de société", ce n'est en aucun cas une réponse à un fait de société. C'est un acte terroriste assez spectaculaire visant à la fois à accroître leur popularité dans les régions du monde où les populations vivent l'agression, la mise en coupe réglée et l'humiliation par la soldatesque américaine, française, les pays occidentaux ou par les régimes à leur solde, et dans les populations occidentales musulmans visées depuis des années par des campagnes islamophobes e discriminées à tous points de vue. Le but est de susciter l'adhésion d'un côté et la répression, l'aggravation de l'islamophobie pour susciter à nouveau l'adhésion.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
D'accord avec toi, sauf que je doute que ça augmente la popularité des djihadistes parmi les populations musulmanes occidentales qui vont probablement subir le contre-coup de cette attaque.Toussaint
C'est un acte terroriste assez spectaculaire visant à la fois à accroître leur popularité dans les régions du monde où les populations vivent l'agression, la mise en coupe réglée et l'humiliation par la soldatesque américaine, française, les pays occidentaux ou par les régimes à leur solde, et dans les populations occidentales musulmans visées depuis des années par des campagnes islamophobes e discriminées à tous points de vue. Le but est de susciter l'adhésion d'un côté et la répression, l'aggravation de l'islamophobie pour susciter à nouveau l'adhésion.
Sinon, oui, on pourrait mettre ça dans "politique française" ou même "politique internationale", vu les liens avec les guerres d'Afrique et du Moyen Orient. On ne peut d'ailleurs exclure l'intervention de services secrets.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
Ensuite, si bien évidemment l'acte terroriste est indéfendable, ignoble comme l'essentiel de ce que font ces salauds, je ne vais pas rentrer dans le "Je suis Charlie".
Je ne partage pas toutes les analyses du texte que je copie, mais j'en partage l'essentiel, et notamment la caractérisation de Charlie comme un hebdo islamophobe raciste, de même que les dessinateurs qui parfois publiaient dans le Canard, je me souviens d'un dessin montrant une jeune femme voilée disant "Je bouffe hallal, je baise anal". Très fin, très spirituel, réac, et islamophobe, et dire que "la satire ne tue pas" me semble pour le moins léger.
Je ne partage pas toutes les analyses du texte que je copie, mais j'en partage l'essentiel, et notamment la caractérisation de Charlie comme un hebdo islamophobe raciste, de même que les dessinateurs qui parfois publiaient dans le Canard, je me souviens d'un dessin montrant une jeune femme voilée disant "Je bouffe hallal, je baise anal". Très fin, très spirituel, réac, et islamophobe, et dire que "la satire ne tue pas" me semble pour le moins léger.
« Charlie Hebdo », pas raciste ? Si vous le dites…
Il y a travaillé de 1992 à 2001, avant de claquer la porte, échaudé par « la conduite despotique et l’affairisme ascensionnel » d’un certain Philippe Val. Depuis, Olivier Cyran observe de loin, hors les murs, l’évolution de Charlie Hebdo et sa grandissante obsession pour l’islam. Il revient sur cette longue dérive à l’occasion d’une tribune récemment publiée dans Le Monde, signée Charb et Fabrice Nicolino.
Cher Charb, cher Fabrice Nicolino,
« Et que ceux qui prétendent et prétendront demain que “Charlie” est raciste aient au moins le courage de le dire à voix haute, et sous leur nom. Nous saurons quoi leur répondre. » En lisant cette rodomontade à la fin de votre tribune dans Le Monde1, façon « viens nous le dire en face si t’es un homme », j’ai senti monter comme une envie de rejoindre mon poste de combat dans la cour de récré. La sommation ne m’était pourtant pas destinée. Quelles bonnes âmes vous espérez convaincre, d’ailleurs, mystère. Cela fait belle lurette que quantité de gens disent à « voix haute » et « sous leur nom » ce qu’ils pensent de votre journal et du fonds de sauce qui s’en écoule, sans que personne chez vous ne se soit soucié de leur répondre ou d’agiter ses petits poings.
Ainsi donc Le Monde vous a charitablement ouvert son rayon blanchisserie, pour un repassage express de votre honneur tout chiffonné. À vous entendre, il y avait urgence : même plus moyen de sortir dans Paris sans qu’un chauffeur de taxi vous traite de racistes et vous abandonne les bras ballants sur le bord du trottoir. On comprend la vexation, mais pourquoi ce besoin d’aller vous refaire une beauté dans un autre journal que le vôtre ? Charlie Hebdo, son site internet et sa maison d’édition ne vous offrent donc pas un espace d’expression à la hauteur ? Vous invoquez le glorieux héritage du « Charlie » des années 1960 et 70, quand c’était la censure du pouvoir politique et non la hantise du discrédit qui donnait du fil à retordre au journal. Mais je doute qu’à l’époque un Cavanna ou un Choron eussent quémandé l’aide de la presse en redingote pour se façonner une respectabilité.
S’il m’est arrivé à moi aussi, par le passé, de griffonner quelques lignes fumasses en réaction à tel ou tel de vos exploits, je ne me suis jamais appesanti sur le sujet. Sans doute n’avais-je ni la patience ni le cœur assez bien accroché pour suivre semaine après semaine la navrante mutation qui s’est opérée dans votre équipe après le tournant du 11 septembre 2001. Je ne faisais déjà plus partie de Charlie Hebdo quand les avions suicide ont percuté votre ligne éditoriale, mais la névrose islamophobe qui s’est peu à peu emparée de vos pages à compter de ce jour-là m’affectait personnellement, car elle salopait le souvenir des bons moments que j’avais passés dans ce journal au cours des années 1990. Le rire dévastateur du « Charlie » que j’avais aimé sonnait désormais à mes oreilles comme le rire de l’imbécile heureux qui se déboutonne au comptoir du commerce, ou du cochon qui se roule dans sa merde. Pour autant je n’ai jamais qualifié votre journal de raciste. Mais puisque aujourd’hui vous proclamez haut et fort votre antiracisme inoxydable et sans reproches, le moment est peut-être venu de considérer sérieusement la question.
Raciste, Charlie Hebdo ne l’était assurément pas du temps où j’y ai travaillé. En tout cas, l’idée qu’un jour le canard s’exposerait à pareil soupçon ne m’a jamais effleuré. Il y a avait bien quelques franchouillardises et les éditos de Philippe Val, sujets à une fixette inquiétante et s’aggravant au fil des ans sur le « monde arabo-musulman », considéré comme un océan de barbarie menaçant de submerger à tout instant cet îlot de haute culture et de raffinement démocratique qu’était pour lui Israël. Mais les délires du taulier restaient confinés à sa page 3 et ne débordaient que rarement sur le cœur du journal qui, dans ces années-là, me semblait-il, battait d’un sang plutôt bien oxygéné.
À peine avais-je pris mes cliques et mes claques, lassé par la conduite despotique et l’affairisme ascensionnel du patron, que les tours jumelles s’effondrèrent et que Caroline Fourest débarqua dans votre rédaction. Cette double catastrophe mit en branle un processus de reformatage idéologique qui allait faire fuir vos anciens lecteurs et vous en attirer d’autres, plus propres sur eux, et plus sensibles à la « war on terror » version Rires & Chansons qu’à l’anarchie douce d’un Gébé. Petit à petit, la dénonciation en vrac des « barbus », des femmes voilées et de leurs complices imaginaires s’imposa comme un axe central de votre production journalistique et satirique. Des « enquêtes » se mirent à fleurir qui accréditaient les rumeurs les plus extravagantes, comme la prétendue infiltration de la Ligue des droits de l’homme (LDH) ou du Forum social européen (FSE) par une horde de salafistes assoiffés de sang2. Le nouveau tropisme en vigueur imposa d’abjurer le tempérament indocile qui structurait le journal jusqu’alors et de nouer des alliances avec les figures les plus corrompues de la jet-set intellectuelle, telles que Bernard-Henri Lévy ou Antoine Sfeir, cosignataires dans Charlie Hebdo d’un guignolesque « Manifeste des douze contre le nouveau totalitarisme islamique3 ». Quiconque ne se reconnaissait pas dans une lecture du monde opposant les civilisés (européens) aux obscurantistes (musulmans) se voyait illico presto renvoyé dans les cordes des « idiots utiles » ou des « islamo-gauchistes ».
À Charlie Hebdo, il a toujours été de bon ton de railler les « gros cons » qui aiment le foot et regardent TF1. Pente glissante. La conviction d’être d’une essence supérieure, habilitée à regarder de très haut le commun des mortels, constitue le plus sûr moyen de saboter ses propres défenses intellectuelles et de les laisser bailler au moindre courant d’air. Les vôtres, pourtant arrimées à une bonne éducation, à des revenus confortables et à l’entre-soi gratifiant de la « bande à Charlie », ont dégringolé à une vitesse ahurissante. Je me souviens de cette pleine page de Caroline Fourest parue le 11 juin 2008. Elle y racontait son amicale rencontre avec le dessinateur néerlandais Gregorius Nekschot, qui s’était attiré quelques ennuis pour avoir représenté ses concitoyens musulmans sous un jour particulièrement drolatique. Qu’on en juge : un imam habillé en Père Noël en train d’enculer une chèvre, avec pour légende : « Il faut savoir partager les traditions ». Ou un Arabe affalé sur un pouf et perdu dans ses pensées : « Le Coran ne dit pas s’il faut faire quelque chose pour avoir trente ans de chômage et d’allocs ». Ou encore ce « monument à l’esclavage du contribuable autochtone blanc » : un Néerlandais, chaînes au pied, portant sur son dos un Noir, bras croisés et tétine à la bouche. Racisme fétide ? Allons donc, liberté d’expression ! Certes, concède Fourest, l’humour un peu corsé de son ami « ne voyage pas toujours bien », mais il doit être compris « dans un contexte néerlandais ultratolérant, voire angélique, envers l’intégrisme ». La faute à qui si les musulmans prêtent le flanc à des gags difficilement exportables ? Aux musulmans eux-mêmes et à leurs alliés trop angéliques, ça va de soi. Comme l’enseigne Nekschot aux lecteurs de Charlie Hebdo, « les musulmans doivent comprendre que l’humour fait partie de nos traditions depuis des siècles ».
Personne chez vous n’a claqué sa démission après cette page insuffisamment remarquée, qui après tout ne faisait que consacrer le processus entamé six ou sept ans plus tôt. Vos sortes de tolérances vous regardent. Mais quand je lis dans votre tribune du Monde : « Nous avons presque honte de rappeler que l’antiracisme et la passion de l’égalité entre tous les humains sont et resteront le pacte fondateur de Charlie Hebdo », la seule information que je retiens, c’est que votre équipe ne serait donc pas totalement inaccessible à la honte. Vraiment ?
Après le départ en 2009 de Val et de Fourest, appelés à de plus hautes destinées, l’un à la tête d’une radio publique, l’autre sur les podiums de l’antiracisme gouvernemental, on se demandait si vous continueriez à faire du Val sans lui et de la Fourest sans elle. Le moins que l’on puisse dire, c’est que vous êtes restés fidèles à la ligne. Imprégnés jusqu’au trognon, faut croire.
Aujourd’hui, les mouches qu’un Tignous n’omet jamais de faire tourner autour de la tête de ses « barbus » se collent plus que jamais à votre imaginaire dès que vous « riez » des musulmans. Dans une vidéo postée fin 2011 sur le site de Charlie Hebdo, on te voyait, Charb, imiter l’appel du muezzin sous les hoquets hilares de tes petits camarades. Tordant, le numéro de la psalmodie coranique à l’heure du bouclage, Michel Leeb n’aurait pas fait mieux. Dans quelle marinade collective faut-il macérer pour en arriver là ? Dans quelles crevasses psychologiques puisez-vous matière à « rire » d’un dessin représentant des femmes voilées qui exhibent leurs fesses pendant qu’elles font leur prière à la « mère Mecquerelle » ? Minable vanne même pas honteuse, embarrassante d’imbécilité avant même que d’être révélatrice d’un état d’esprit, d’une vision du monde.
C’est ce dessin de Catherine qui me vient à l’esprit, mais je pourrais en citer tant d’autres parmi les épanchements de gaudriole islamophobe que vous autres, fabricants d’humour gonflé aux vents du temps, dégazez à longueur de semaines. Ce dessin-là accompagnait une pseudo-enquête sur les « djihadistes du sexe » en Syrie4. Un « scoop » dont on apprenait peu de temps après – il est vrai qu’on s’en doutait un peu à la lecture – que c’était un tissu d’âneries bidonné à des fins de propagande5. À noter que vous n’avez même pas retiré cette daube de votre site web : apparemment, certains sujets se prêtent mieux que d’autres au relâchement. Quand on rigole avec la femme voilée, on peut bien se laisser aller, s’autoriser un peu de confusion entre info croustillante en papier mâché et poilade de salle de garde.
Mais je ne vous écris pas pour vous parler de bon goût, plutôt de ce pays que vous avez contribué à rendre plus insalubre. Un pays qui désormais interdit à une femme de travailler dans une crèche au motif que le bout de tissu qu’elle porte sur la tête traumatiserait les bambins. Où une élève de troisième coiffée d’un bandana jugé trop large se fait exclure de son collège avec la bénédiction d’un maire UMP, du ministre socialiste de l’Éducation nationale et de la presse écumante6. Où l’on peine à trouver un comptoir de bistrot ou une table de fins lettrés sans qu’à un moment ne se déverse le genre de blagues qui, à « Charlie », vous font péter les boyaux le jour du bouclage. Où l’on considère comme une avant-garde de la cinquième colonne toute femme qui se couvre les cheveux, au point qu’on lui interdit de participer à une sortie scolaire ou de faire du bénévolat aux Restos du cœur7.
Je sais qu’à vos yeux ces vigoureuses dispositions sont cruciales pour la survie de la république et de la laïcité. Récemment, vous avez jugé utile de publier une interview de votre avocat, Richard Malka, le valeureux défenseur de Clearstream, de DSK et de l’esprit des Lumières. « Le voile, c’est l’anéantissement, l’ensevelissement du triptyque républicain “Liberté, Égalité, Fraternité”8 », pérorait votre bavard comme à un concours d’éloquence pour vendeurs d’aspirateurs9. Faudrait déjà qu’il nous explique en quoi ce fameux triptyque a une existence concrète et au bénéfice de qui, mais passons. Ce qu’il enfonce dans la tête de vos lecteurs, pourtant déjà abondamment instruits en la matière, c’est que quelques centimètres carrés de coton éventuellement mêlé de polyester menacent de répandre la peste sur notre beau pays. Que ce voile est si dangereusement infecté qu’il ne serait pas sage de prêter attention à l’individu qui le porte.
Je dois préciser à ce stade que, personnellement, je n’ai aucun « problème » avec le bonnet de ma tante ou les dreadlocks de mon cousin, et que je n’en ai pas davantage avec le voile de ma voisine. Si cette dernière me confiait qu’elle le porte contre son gré, j’aurais certainement le réflexe de l’encourager à trouver les moyens de vivre comme elle l’entend. Je réagirais de même si on l’obligeait à porter des bas résille ou le kilt écossais. En dehors d’un tel scénario, qu’une femme décide ou non de porter telle ou telle liquette ne me regarde pas. Que ce soit pour des motifs personnels, religieux, esthétiques ou autres, c’est son affaire. Étonnante, cette manie qu’ont les gens dans ce pays de projeter leurs fantasmes sur un carré d’étoffe, qui l’aliénation de la femme, qui la peur de l’invasion islamique, qui la défense du droit masculin à la drague capillaire, etc. Peu m’importent le voile, les talons hauts ou même le t-shirt Camaïeu made in Bangladesh, du moment que la personne dessous, dessus ou dedans mérite le respect. Où en sommes-nous rendus pour qu’il faille réhabiliter un principe aussi évident ? Essayez-le, vous verrez : c’est le meilleur préventif contre l’ulcère à l’estomac et la sauce blanche dans la tête.
Le pilonnage obsessionnel des musulmans auquel votre hebdomadaire se livre depuis une grosse dizaine d’années a des effets tout à fait concrets. Il a puissamment contribué à répandre dans l’opinion « de gauche » l’idée que l’islam est un « problème » majeur de la société française. Que rabaisser les musulmans n’est plus un privilège de l’extrême droite, mais un droit à l’impertinence sanctifié par la laïcité, la république, le « vivre ensemble ». Et même, ne soyons pas pingres sur les alibis, par le droit des femmes – étant largement admis aujourd’hui que l’exclusion d’une gamine voilée relève non d’une discrimination stupide, mais d’un féminisme de bon aloi consistant à s’acharner sur celle que l’on prétend libérer. Drapés dans ces nobles intentions qui flattent leur ignorance et les exonèrent de tout scrupule, voilà que des gens qui nous étaient proches et que l’on croyait sains d’esprit se mettent brusquement à débonder des crétineries racistes. À chacun sa référence : La journée de la jupe, Elisabeth Badinter, Alain Finkielkraut, Caroline Fourest, Pascal Bruckner, Manuel Valls, Marine Le Pen ou combien d’autres, il y en a pour tous les goûts et toutes les « sensibilités ». Mais il est rare que Charlie Hebdo ne soit pas cité à l’appui de la règle d’or qui autorise à dégueuler sur les musulmans. Et comme vos disciples ont bien retenu la leçon, ils ne manquent jamais de se récrier quand on les chope en flag’ : mais enfin, on a bien le droit de se moquer des religions ! Pas d’amalgame entre la critique légitime de l’islam et le racisme anti-arabe !
C’est évidemment ce même sillon que vous labourez dans votre tribune du Monde. « Passe encore, vous lamentez-vous, que Charlie consacre tant de ses dessins de couverture aux papistes. Mais la religion musulmane, drapeau imposé à d’innombrables peuples de la planète, jusqu’en Indonésie, devrait, elle, être épargnée. Pourquoi diable ? Quel est le rapport, autre qu’idéologique, essentialiste au fond, entre le fait d’être arabe par exemple et l’appartenance à l’islam ? »
Je veux bien tâcher d’éclairer vos lanternes sur ce point, mais permettez-moi d’abord d’apprécier la vicieuse petite incise dans laquelle vous resservez en loucedé le vieux plat sur l’islam-religion-conquérante qui fait rien qu’à croquer la planète. L’islamisation de l’archipel indonésien a commencé au XIIIe siècle, quand des princes de Sumatra se sont convertis à la religion des marchands perses et indiens qui faisaient bombance dans leurs ports – non sous la contrainte, mais par désir d’intégrer un réseau commercial prospère. Plus tard, au XVIIIe siècle, ce sont les colons hollandais, chrétiens irréprochables, qui se sont arrangés pour imposer l’islam à Java, en vue de soustraire sa population à l’influence séditieuse des Balinais hindouistes. On est loin de l’imagerie du farouche bédouin réduisant à sa merci des peuples exotiques, à laquelle se résume apparemment votre connaissance du monde musulman.
Mais revenons à la question du « rapport » entre Arabes et musulmans, racisme et islamophobie. La démarcation que vous tracez avec une belle assurance entre les deux catégories est-elle vraiment si claire dans vos esprits ? À lire le début de votre tribune, il est permis d’en douter. L’édifiante anecdote du « chauffeur de taxi arabe », qui refuse de conduire à bon port un collaborateur du journal « au motif de dessins moquant la religion musulmane », révèle à cet égard une certaine confusion. En quoi la qualité d’« arabe » prêtée au chauffeur – qui d’après vous ne saurait donc être simplement français – nous renseigne-t-elle sur l’affront subi par votre infortuné collègue ? Croyez-vous qu’il faille être « arabe » pour froncer le nez devant vos beaufitudes de fin de banquet ? Moi qui ne suis ni arabe ni chauffeur de taxi, pas sûr que je dépannerais votre collaborateur d’un ticket de métro. J’espère néanmoins qu’il aura surmonté son choc des civilisations en se dégotant un chauffeur blanc qui l’accepte sur sa banquette arrière.
Vous avez raison, arabe et musulman, ce n’est pas la même chose. Mais vous savez quoi ? Musulman et musulman, ce n’est pas pareil non plus. Sachez qu’il y en a de toutes sortes, riches ou pauvres, petits ou grands, sympathiques ou revêches, généreux ou rapiats, désireux d’un monde meilleur, réactionnaires ou même, oui, intégristes. Or, dans Charlie Hebdo, rien ne ressemble davantage à un musulman qu’un autre musulman. Toujours représenté sous les traits d’un faible d’esprit, d’un fanatique, d’un terroriste, d’un assisté. La musulmane ? Toujours une pauvre cloche réductible à son foulard, et qui n’a d’autre fonction sociale que d’émoustiller la libido de vos humoristes.
Parlant de cela, il y aurait beaucoup à dire sur la composante graveleuse de votre inspiration. L’euphorie avec laquelle Charlie Hebdo a acclamé les militantes topless des Femen suggère que le graillon islamophobe s’agrège parfaitement aux éclaboussures de testostérone. L’ode de Bernard Maris à Amina Sboui, une Femen tunisienne qui avait posé torse nu sur Internet, offre un bon échantillon de la mayonnaise hormonale qui colle à vos pages : « Montre tes seins, Amina, montre ton sexe à tous les crétins barbus habitués des sites pornos, à tous les cochons du désert qui prêchent la morale à domicile et se payent des escorts dans les palaces étrangers, et rêvent de te voir lapidée après t’avoir outragée... Ton corps nu est d’une pureté absolue en face des djellabas et des niqabs répugnants10. » Allo, docteur ?
Vous avez le toupet d’accuser vos détracteurs d’« essentialisme », et sans doute les bulbes congestionnés qui vous vénèrent applaudiront-ils l’acrobatie. Mais on n’est pas au cirque. L’essentialisme, vous vous y vautrez chaque semaine ou presque en racialisant le musulman sous les traits d’une créature constamment grotesque ou hideuse. Ce qui définit la vision dominante du « racialisé », « c’est qu’il est tout entier contenu dans ce qui le racialise ; sa culture, sa religion, sa couleur de peau. Il serait comme incapable de s’en sortir, incapable de voir plus loin que son taux de mélanine ou le tissu qu’il porte sur la tête, observe sur son blog Valérie CG, une féministe pas très intéressante puisqu’elle ne vous a pas montré ses seins. Musulman devient une sorte de nouvelle couleur de peau dont il est impossible de se détacher11. »
Cette remarque judicieuse se rapportait aux élucubrations de la « pédopsychiatre » Caroline Eliacheff, qui, dans le magazine Elle, venait de justifier ainsi le licenciement d’une puéricultrice voilée par la crèche Baby-Loup : « On peut s’interroger sur les conséquences pour un nourrisson de ne voir que le visage de face, une tête amputée des oreilles, des cheveux et du cou12. » Le voile est une arme de destruction massive, il ensevelit la république aussi sûrement qu’il ampute des organes vitaux. Inutile de préciser que Caroline Eliacheff, tout comme vous, « lutte contre le racisme », c’est en tout cas ce qu’elle déclare dans son interview. Pour professer des inepties, et justifier le renvoi brutal d’une employée reconnue comme compétente et que personne n’a vu appeler les petits chéris au djihad, on n’est jamais aussi confortablement juché qu’au plus haut sommet des vertus civilisées.
Mais votre trône surplombe un marécage. Toi, Charb, pour lequel j’ai jadis éprouvé de l’estime, et toi, Fabrice, dont j’appréciais la rigueur intellectuelle13, je vous tiens, vous et vos collègues, pour coresponsables du pourrissement ambiant. Après le 11-Septembre, Charlie Hebdo a été parmi les premiers, dans la presse dite de gauche, à enfourcher le cheval du péril islamique. Ne vous privez donc pas de ramasser votre part du crottin au moment où le nombre d’actes islamophobes bat des records : + 11,3 % sur les neuf premiers mois de 2013 par rapport à la même période de 2012, selon l’Observatoire national de l’islamophobie. Lequel s’inquiète d’un « nouveau phénomène » de violence, marqué par au moins quatorze agressions de femmes voilées depuis le début de l’année.
Rassurez-vous, je ne dis pas que la lecture de Charlie Hebdo déclenche mécaniquement l’envie de badigeonner une mosquée avec du sang de porc ou d’arracher son voile à une cliente de supermarché, comme cela se produit ici et là. Vous avez désigné les cibles, mais vous ne voulez pas qu’un pauvre type s’attaque à elles pour de vrai, car vous êtes contre la violence et contre le racisme. Vos lecteurs aussi, très certainement. Ils n’ont aucun préjugé contre les musulmans, c’est juste qu’ils s’esclaffent de bon cœur sur ce dessin de Charb où l’on voit un Arabe à grosse moustache en arrêt devant une prostituée, tandis qu’un prédicateur à barbe le sermonne : « Mon frère ! Tu vas pas payer 40 euros une passe alors que pour le même prix tu peux acheter une épouse ! » Dans les années trente, le même gag avec des juifs à la place des musulmans aurait fait un tabac, sauf qu’à l’époque son auteur n’aurait sans doute pas eu l’idée de venir brandir un brevet d’antiracisme. Le dessin en question illustrait un article démasquant les sombres desseins d’un petit groupe de salafistes à Bruxelles. Le sous-titre résumait bien l’idée : « Les frites seront-elles bientôt toutes halal en Belgique ? Quelques barbus s’y activent, et combattent la démocratie qui leur permet d’exister14. » Quoi ? Islamisation des frites, démocratie en danger ? Dans sa tête, le lecteur commence déjà à graisser son fusil de chasse. Dans sa tête seulement, car c’est un antiraciste. À moins qu’il n’aille se déverser au bas de quelque site internet évoquant vos faits d’armes, à la manière de « lulupipistrelle », auteur de ce commentaire sur Agoravox : « Les caricatures de leur prophète ulcèrent les musulmans ? Et alors, moi j’ai envie de baffer toutes les bonnes femmes voilées que je croise, et je ne parlent [sic] pas des barbus... mais je me domine...15 »
Bien sûr que Charlie Hebdo ne se limite pas à cela, qu’on y écrit et dessine sur bien d’autres sujets. On veut bien croire que nombre de lecteurs vous achètent par attachement à la cause des animaux, ou pour Cavanna, ou pour Nicolino, ou pour les dessins drôles, ou pour congratuler Bernard Maris après sa nomination au conseil général de la Banque de France, autre repaire de joyeux drilles. Mais je doute qu’il y en ait beaucoup qui ne trouvent leur petit plaisir sale dans le ressassement de vos obsessions islamophobes – sans quoi le journal leur tomberait des mains. Il en est même, vous ne pouvez l’ignorer, qui l’achètent principalement pour ça : pour voir ce que « Charlie » va encore leur mettre dans les dents cette semaine. Faut avouer, c’est une bonne affaire. Depuis l’épisode des caricatures danoises et votre héroïque montée des marches en costumes de pingouins au festival de Cannes, bras dessus bras dessous avec Philippe Val, Daniel Leconte et BHL (mais hélas sans Carla Bruni, pourtant annoncée), le « muslim bashing » ripoliné en « défense intransigeante de la liberté d’expression » est devenu votre tête de gondole, que vous prenez soin de réapprovisionner régulièrement. Vous pouvez toujours certifier que les sans-papiers sont vos amis ou critiquer Manuel Valls pour ses rafles de Roms, c’est l’islamophobie votre marronnier, votre ligne de front.
Vous me direz que vous n’êtes pas les seuls. Votre positionnement sur ce terrain est en effet assez largement partagé par vos confrères de la presse écrite, de L’Express à Valeurs Actuelles en passant par Le Point, Marianne, Le Nouvel Observateur ou Le Figaro, pour s’en tenir aux plus enthousiastes. Et je ne parle même pas des télés et des radios. Le marché médiatique de l’islam « sans-gêne », « qui fait peur » et « qui dérange » rapporte gros, même s’il est quelque peu saturé. Toutefois, au sein de cette saine et fraternelle concurrence, votre canard parvient à se distinguer par des produits qui n’ont leur équivalent nulle part ailleurs, et qui vous permettent d’occuper un segment non négligeable de l’opinion islamophobe décomplexée de gauche.
Vous connaissant, je m’interroge cependant : c’est quoi, au juste, votre problème avec les musulmans de ce pays ? Dans votre texte du Monde, vous invoquez la salutaire remise en cause des « si grands pouvoirs des principaux clergés », mais sans préciser en quoi l’islam – qui n’a pas de clergé, mais on ne peut pas tout savoir, hein – exerce en France un « si grand pouvoir ». Hors de la version hardcore qu’en donnent quelques furieux, la religion musulmane ne me paraît pas revêtir chez nous des formes extraordinairement intrusives ou belliqueuses. Sur le plan politique, son influence est nulle : six millions de musulmans dans le pays, zéro représentant à l’Assemblée nationale. Pour un parlementaire, il est plus prudent de plaider la cause des avocats d’affaires et de voter des lois d’invisibilité pour les femmes voilées que de s’inquiéter de l’explosion des violences islamophobes. Pas un seul musulman non plus chez les propriétaires de médias, les directeurs d’information, les poids lourds du patronat, les grands banquiers, les gros éditeurs, les chefferies syndicales. Dans les partis politiques, de gauche comme de droite, seuls les musulmans qui savent réciter par cœur les œuvres complètes de Caroline Fourest ont une petite chance d’accéder à un strapontin.
Je n’ignore pas, Charb, que tu as reçu des menaces de mort et qu’il y a peut-être des dingues quelque part qui en veulent à ta peau. Cela me désole. Malgré tout ce que je vous reproche, à toi et aux autres, je ne me réjouis pas de t’imaginer avec deux flics collés en permanence à tes semelles et qui coûtent un bras à votre république chérie. Je crains aussi que tes molosses ne déteignent sur toi comme Val a déteint sur toute l’équipe. Mais si vraiment vous tremblez à l’idée que les musulmans de France se métamorphosent en serial killers de la guerre sainte, peut-être trouverez-vous un brin d’apaisement en voyant la manière placide dont les intéressés réagissent aux attaques réelles ou symboliques qui sont leur lot quotidien. Quand une mosquée est recouverte de tags racistes, croyez-vous que ses responsables ou les fidèles du coin se répandent en cris de vengeance ou en promesses de mettre l’Élysée à feu et à sang ? Non, à chaque fois ils déclarent s’en remettre tout simplement à la « justice de leur pays ». Parmi ceux que je connais, l’écume médiatique de vos prouesses ne fait qu’ajouter une petite couche supplémentaire à leur lassitude. Pas sûr que j’aurais la même patience.
Bunkérisés derrière vos zygomatiques, vous revendiquez le droit sacré de « rire » pareillement des imams, des curés et des rabbins. Pourquoi pas, si encore vous appliquiez vraiment ce principe. On oublie l’épisode Siné ou il faut vous faire un dessin ? Un constat avéré d’islamophobie, et c’est l’éclat de rire. Une mensongère accusation d’antisémitisme, et c’est la porte. Cette affaire remonte aux années Val, mais la pleutre approbation que votre patron d’alors a recueillie auprès de « toute la bande », et plus particulièrement auprès de toi, Charb, démontre que le deux poids deux mesures en vigueur à cette époque n’était pas le fait d’un seul homme. La même règle a perduré. À ce jour, me dit-on, le numéro spécial « Charia Hebdo » ne s’est toujours pas dédoublé en un « Talmud Hebdo ». Croyez bien que je ne le regrette pas.
Vous vous réclamez de la tradition anticléricale, mais en feignant d’ignorer en quoi elle se différencie fondamentalement de l’islamophobie : la première s’est construite au cours d’une lutte dure, longue et acharnée contre un clergé catholique effectivement redoutable de puissance, qui avait – et a encore – ses journaux, ses députés, ses lobbies, ses salons et son immense patrimoine immobilier ; la seconde s’attaque aux membres d’une confession minoritaire dépourvue de toute espèce d’influence sur les sphères de pouvoir. Elle consiste à détourner l’attention des intérêts bien nourris qui gouvernent ce pays pour exciter la meute contre des citoyens qui déjà ne sont pas à la fête, si l’on veut bien prendre la peine de considérer que, pour la plupart d’entre eux, colonisation, immigration et discrimination ne leur ont pas assigné la place la plus reluisante dans la société française. Est-ce trop demander à une équipe qui, selon vos termes, « se partage entre tenants de la gauche, de l’extrême gauche, de l’anarchie et de l’écologie », que de prendre un tantinet en compte l’histoire du pays et sa réalité sociale ?
J’aime bien les bouffeurs de curés, j’ai grandi avec et ils m’ont inculqué quelques solides défenses contre les contes de fées et les abus de pouvoir. C’est en partie cet héritage-là qui me fait dresser les poils devant l’arrogante paresse intellectuelle du bouffeur de musulmans. La posture antireligieuse lui offre un moyen commode de se prélasser dans son ignorance, de faire passer pour insolents ses petits réflexes de contraction mentale. Elle donne du lustre à un manque béant d’imagination et à un conformisme corrodé par les yeux doux de l’extrême droite16.
« Encoder le racisme pour le rendre imperceptible, donc socialement acceptable », c’est ainsi que Thomas Deltombe définit la fonction de l’islamophobie, décrite aussi comme une « machine à raffiner le racisme brut »17. Les deux formules vous vont comme un gant. Ne montez donc pas sur vos grands chevaux quand vos détracteurs usent de mots durs contre vous. Ces derniers jours, vous avez hurlé au scandale parce qu’un rappeur pas très futé réclamait un « autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo » au détour d’un titre collectif inséré dans la BO du film La Marche. Comme si votre journal n’était qu’amour et poésie, vous avez fait savoir à la terre entière que vous étiez « effarés » par tant de « violence ». Pourtant, vous ne vous êtes pas offusqués lorsque le rappeur tunisien Weld El 15 a assimilé les policiers de son pays à des « chiens bons à égorger comme des moutons ». Au contraire, vous l’avez interviewé avec tous les égards dus à un « combattant de la liberté d’expression18 ». Les violences verbales de Weld El 15 trouvent grâce à vos yeux parce qu’elles visent un régime à dominante islamiste qui veut le renvoyer en prison. Mais quand la métaphore canine se retourne contre vous, ce n’est plus du tout la même chanson. Envolée, la liberté d’expression : ralliement à la rengaine néoconservatrice sur le rap comme « appel à la haine » et « chant religieux communautariste »19.
La machine à raffiner le racisme brut n’est pas seulement lucrative, elle est aussi extrêmement susceptible.
Bien à vous,
Olivier Cyran
________________________________________
1 « Non, Charlie Hebdo n’est pas raciste ! », Le Monde, 20 novembre 2013.
2 Fiammetta Venner, « Forum social européen : un autre jihad est possible », Charlie Hebdo, 29 septembre 2004. A lire ICI.
3 Publié le 1er mars 2006 dans Charlie Hebdo en partenariat avec L’Express, RTL, RMC, Europe 1 et France Info.
4 Zineb El Rhazoui, « Sexe and the Syrie », Charlie Hebdo, 25 septembre 2013.
5 Ignace Leverrier, « Vous allez être déçus : le “djihad du sexe” en Syrie n’a jamais existé », 29 septembre 2013.
6 Pour un décorticage de cette affaire hallucinante, lire Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed, Islamophobie, comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman », La Découverte, 2013.
7 « Pas de femmes voilées aux Restos du cœur », www.islamophobie.net, 6 décembre 2012.
8 Les majuscules sont fournies par la rédaction de Charlie Hebdo.
9 « Affaire Baby-Loup : la laïcité à la barre », interview de Richard Malka par Gérard Biard, Charlie Hebdo, 6 novembre 2013.
10 Bernard Maris, « Cette jeunesse irresponsable », Charlie Hebdo, 20 juin 2013. Quelqu’un peut-il expliquer à l’éditorialiste de « Charlie » que la djellaba n’est pas un attribut « musulman » mais un vêtement « arabe ? Un mois après cet article, et à la grande déception de son auteur, Amina Sboui claquait la porte des Femen en expliquant qu’elle ne souhaitait pas que son nom « soit associé à une organisation islamophobe ».
11 « L’islam, ce nouveau déterminisme selon Eliacheff et Elle », www.crepegeorgette.com, 22 novembre 2013.
12 « Le conflit sur le voile touche aussi les enfants », Elle, 13 novembre 2013.
13 - Je suis surpris que tu accrédites par ta signature la piteuse opération de ravalement de façade de tes employeurs. Je ne doute pas de la sincérité de ton ralliement, mais je vois dans celle-ci un mauvais signe.
14 Zineb El Rhazoui, « Les salafistes ont leur roi des Belges », Charlie Hebdo, 13 septembre 2013.
15 Commentaires de l’article « La dernière provocation de “Charlie Hebdo” contre les musulmans », www.agoravox.fr, 19 septembre 2012.
16 Parmi vos sympathiques soutiens : Bruno Mégret, « Désislamiser la France », discours à l’université d’été du MNR, 27 août 2005 ; Ivan Rioufol, « Pourquoi “Charlie Hebdo” sauve l’honneur », Le Figaro, 19 septembre 2012 ; Benoît Rayski, « Tombouctou-sur-Seine : et si on tranchait les mains des dessinateurs de “Charlie Hebdo” ? », atlantico.fr, 28 novembre 2013.
17 Lire Alain Gresh, « L’islamophobie, “Le Monde” et une (petite) censure, Nouvelles d’Orient, 5 novembre 2013.
18 Zineb El Rhazoui, « Tunisie : l’islamisme menacé par du rap et des tétons », Charlie Hebdo, 19 juillet 2013.
19 Lire Sébastien Fontenelle, « Un intéressant cas de foutage de gueule », Bakchich.info, 26 novembre 2013
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
je doute que ça augmente la popularité des djihadistes parmi les populations musulmanes occidentales qui vont probablement subir le contre-coup de cette attaque
Ce n'est pas une opinion, c'est un fait, il suffit de lire ici et là.
Et ce que tu dis est vrai aussi, cela clive sévère, mais c'est aussi leur but, évidemment.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
Olivier Cyran a fait partie de la charrette de gauchistes - un tiers de la rédaction - virée par Philippe Val, devenu sarkozyste, qu'on entend et voit dans tous les médias en ce moment. Olivier Cyran, qui se situe dans le courant libertaire et journaliste critique, est un type honnête.
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PS Message modifié : j'avais confondu cette lettre de Cyran avec une interview déjà publiée...
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PS Message modifié : j'avais confondu cette lettre de Cyran avec une interview déjà publiée...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
Peut-être. Mais peut-être aussi que c'est simplement une action décidée et menée par 2 ou 3 types qui veulent gagner le paradis en "vengeant le prophète" et en "tuant Charlie". Des crétins si "professionnels" qu'ils ont commencé par se tromper d'adresse et que l'un d'eux aurait perdu sa carte d'identité dans une des voitures.Toussaint a écrit:
Les gens qui ont attaqué Charlie Hebdo ont fait un acte politique qui n'est en aucun cas un fait de société, mais un épisode de la confrontation entre l'état français et les organisations de l'extrême droite musulmane dans le monde. (...) C'est un acte terroriste assez spectaculaire visant à la fois à accroître leur popularité dans les régions du monde où les populations vivent l'agression, la mise en coupe réglée et l'humiliation par la soldatesque américaine, française, les pays occidentaux ou par les régimes à leur solde, et dans les populations occidentales musulmans visées depuis des années par des campagnes islamophobes e discriminées à tous points de vue. Le but est de susciter l'adhésion d'un côté et la répression, l'aggravation de l'islamophobie pour susciter à nouveau l'adhésion.
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Attentat contre Charlie Hebdo
Ca semble bizarre et contradictoire avec leur sang froid impressionnant. Je ne sais pas si vous avez vu la video où on voit un type traverser la rue pour achever un flic à bout portant, c'est franchement glaçant.Des crétins si "professionnels" qu'ils ont commencé par se tromper d'adresse et que l'un d'eux aurait perdu sa carte d'identité dans une des voitures.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
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