Ecosse
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Ecosse
Why the international left should support a yes vote for Scottish independence
http://www.internationalviewpoint.org/spip.php?article3575
http://www.internationalviewpoint.org/spip.php?article3575
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Ecosse
Référendum sur l’indépendance de l’Ecosse: qui vote quoi ?
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=9700
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=9700
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Ecosse
Gaston Lefranc a écrit:Référendum sur l’indépendance de l’Ecosse: qui vote quoi ?
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=9700
Ca commence même à paniquer...
Mais on verra.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Ecosse
Référendum écossais.
Pas d'enjeu pour la classe ouvrière
Le 7 Septembre, l'écart entre le "oui" et le «non» pour le référendum du 18 sept. a semblé se rétrécir, lorsque, après un mois où le vote «oui» avait été derrière, il a soudainement bondi à 51%. Les sondages d'opinion étant notoirement peu fiables, toute spéculation sur le résultat est inutile. De manière significative, cependant, certains se livrent à une autre forme de spéculation ... sur les actions.
Les actions des principales entreprises écossaises - comme RBS, Lloyds Banque, Scottish and Southern Energy, etc. ont chuté soudainement. De toute évidence,
les spéculateurs parient sur le fait que les investisseurs vont vendre ces actions
si le "oui" est gagnant.
Politiques pro-entreprises
Est-ce à dire que les patrons sont terrifiés par la perspective d'une Ecosse indépendante ? Pas vraiment. Après tout, le premier ministre SNP Alex Salmond leur a donné toutes les garanties, à la fois pour le cours de son mandat et pour l'avenir, en leur offrant de substantiels gains en cas d'Ecosse indépendante.
Par exemple, les directions de IAG (propriétaire de British Airways) et de Ryanair ont toutes deux approuvé la politique de Salmond parce qu'il prévoit de supprimer des taxes sur les passagers aériens.
D'autres ont salué le plan du SNP d'augmenter le financement du gouvernement pour les projets industriels et de réduire le taux de l'impôt sur les sociétés d'un taux supplémentaire de 3% s'ajoutant aux coupures d'Osborne.
En outre, les entreprises de écossais savent que, indépendant ou non, le gouvernement écossais conservera les liens de l'Ecosse avec l'économie anglaise. Après tout, 70%
des exportations non pétrolières de l'Ecosse vont en Angleterre, dont 40% dans les services financiers qui dépendent fortement de la City.
Est-ce qu'un parti «responsable» comme le SNP, prendra le risque de compromettre les entreprises écossaises ? sûrement pas. Au contraire, il fera tout ce qu'il faut pour les aider à stimuler leurs profits. En bref, l'Ecosse restera un auxiliaire du capital britannique.
illusion démocratique
Le SNP tente de capitaliser sur la frustration des électeurs écossais : pendant des décennies, ils ont élu une majorité de travaillistes, pour être gouvernés par les conservateurs ou par les travaillistes sur la politique des conservateurs. Le SNP a augmenté cette frustration, surtout après 1997, quand il a rempli un vide à la gauche des travaillistes, après tournant à droite de Blair.
Finalement, en 2007, 8 ans après la décentralisation, Salmond est entré en fonction. Au lieu de mettre en œuvre tous les les réductions décidées par Westminster, il
a pris des mesures pas trop coûteuses style "vieux Labour Party" - comme la suppression des frais d'ordonnance (comme dans le Pays de Galles et l'Irlande du Nord), des frais de soins personnels pour les plus âgés et des droits universitaires.
Cependant, ces mesures n'ont pas empêché les travailleurs d'être frappés aussi durement par la crise. Elles n'étaient pas destinées à cela.
Néanmoins, ces mesures, combinées avec le mirage du produit de la production pétrolière de la mer du Nord alimentant le budget de l'Ecosse, ont été utilisées par le SNP pour étayer l'illusion que l'Ecosse serait mieux gouvernée dans un Etat indépendant.
Pas d'avenir pour les travailleurs
Comme la décentralisation, l'indépendance est destinée à fournir, à des carriéristes professionnels, des emplois sûrs et bien rémunérés qu'ils n'auraient jamais eu autrement.
Mais le maintien d'un appareil d'État - le SNP veut aussi rejoindre L'OTAN et avoir une armée ! - est coûteux.
Quelqu'un devra payer la facture.
Et depuis, le SNP veut aussi réduire les impôts des entreprises, on présentera la note de ce projet de loi aux travailleurs écossais.
Tout comme on leur dira, comme ici, qu'ils doivent se "vendre" moins cher pour attirer les investissements.
C'est pourquoi il n'y a aucun intérêt pour la classe ouvrière dans ce référendum.
Le vrai problème n'est pas si les institutions qui gèrent la société sont indépendantes, décentralisées ou non, mais de quelle classe elles représentent les intérêts.
Quel que soit le résultat du vote, l'Ecosse sera géré dans l'intérêt de la classe capitaliste. Pour les travailleurs, il n'y a pas «bon» capitalistes. Qu'ils proviennent de l'Ecosse, d'Angleterre, ou d'ailleurs. Ils sont tous des ennemis et doivent être combattus comme tels.
Workers Fight, sept. 2014
Dinky- Messages : 400
Date d'inscription : 02/12/2013
Re: Ecosse
Gaston Lefranc a écrit:Référendum sur l’indépendance de l’Ecosse: qui vote quoi ?
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=9700
J'ai déjà lu des textes intéressants sur tendance claire, mais là franchement, l'analyse dans cette brève me semble d'une légèreté.
Je trouve l'argument de Workers fight beaucoup plus profond, et l'analyse plus marxiste. On n'est pas dans la situation d'un mouvement de libération nationale face à l'oppression d'un impérialisme ici (l'Écosse ne subit pas l'impérialisme britannique, ses capitalistes et ses militaires en sont des composantes).
Ceux qui font campagne pour le Oui ne sont que des marchands d'illusion, et sont tout autant des ennemis des travailleurs que les partisans du Non. Des uns ou des autres, les travailleurs n'ont rien d'autre à attendre que des coups.
En outre l'argument "les jeunes et les travailleurs sont pour le Oui" ne vaut pas grand chose. Ça voudrait dire que, en France, comme les jeunes et les travailleurs qui expriment un vote sont favorables à Le Pen, il faudrait les suivre ? C'est un peu une démonstration par l'absurde, mais c'est ce qui me vient à l'esprit quand je lis cette brève de tendance claire.
En revanche, le texte de Workers fight mis par Dinky me semble beaucoup plus juste.
Pedrolito- Messages : 211
Date d'inscription : 30/04/2014
Re: Ecosse
Mais qui t'a dit qu'il fallait les suivre ?
C'est une brève qui fait état d'un sondage d'opinion sur qui vote quoi. Il n'y a aucun positionnement politique là dedans !
C'est une brève qui fait état d'un sondage d'opinion sur qui vote quoi. Il n'y a aucun positionnement politique là dedans !
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Ecosse
Gaston Lefranc a écrit:Mais qui t'a dit qu'il fallait les suivre ?
C'est une brève qui fait état d'un sondage d'opinion sur qui vote quoi. Il n'y a aucun positionnement politique là dedans !J'ai déjà lu des textes intéressants sur tendance claire, mais là franchement, l'analyse dans cette brève me semble d'une légèreté.
Je trouve l'argument de Workers fight beaucoup plus profond, et l'analyse plus marxiste. On n'est pas dans la situation d'un mouvement de libération nationale face à l'oppression d'un impérialisme ici (l'Écosse ne subit pas l'impérialisme britannique, ses capitalistes et ses militaires en sont des composantes).
Ceux qui font campagne pour le Oui ne sont que des marchands d'illusion, et sont tout autant des ennemis des travailleurs que les partisans du Non. Des uns ou des autres, les travailleurs n'ont rien d'autre à attendre que des coups.
En outre l'argument "les jeunes et les travailleurs sont pour le Oui" ne vaut pas grand chose. Ça voudrait dire que, en France, comme les jeunes et les travailleurs qui expriment un vote sont favorables à Le Pen, il faudrait les suivre ? C'est un peu une démonstration par l'absurde, mais c'est ce qui me vient à l'esprit quand je lis cette brève de tendance claire.
En revanche, le texte de Workers fight mis par Dinky me semble beaucoup plus juste.
Exactement, et les remarques sur le sondage sont descriptives :
Quelques remarques :
- les vieux (plus de 65 ans) ont l'intention de voter massivement contre l'indépendance (57% contre 25%), alors que les actifs se prononcent majoritairement pour l'indépendance
- les classes sociales supérieures se déclarent à 44% contre 33% contre l'indépendance, alors que les classes sociales inférieures se prononcent à l'inverse (43% contre 33%) en faveur de l'indépendance.
Ce sont donc les jeunes travailleurs qui se prononcent le plus pour l'indépendance, et les vieux bourgeois qui se prononcent le plus contre l'indépendance.
Ceci étant, il y a une question de nationalité opprimée au cours des siècles en Ecosse. Un peu comme en Catalogne où il se passe à peu près la même chose. Avec aussi des factions bourgeoises soutenant l’indépendance.
Mais pas que...
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Ecosse
Pedrolito n'y est vraiment pas. Le critère marxiste n'est pas "mouvement de libération nationale" ou pas il est : la revendication d'indépendance va-t-elle dans un sens qui facilite ou rend plus difficile la lutte du prolétariat international. Comme le notait Duncan Hallas Marx et Engels ont soutenu ou se sont opposés à différents moments à différents mouvements nationalistes de nations opprimées par ce que la victoire ou la défaite de ces mouvements influait sur le cadre politique général de l'Europe à leur époque.
Il faut donc étudier la question concrète, et ne pas s'accrocher à des principes intemporels.
En Ecosse la victoire du "oui" à l'indépendance signifie essentiellement la volonté de la classe ouvrière écossaise de conserver le système de santé britannique gratuit (NHS), de conserver l'université gratuite, et de se débarrasser des armements nucléaires Trident. L'indépendance de l'écosse signifierait aussi l'affaiblissement d'une puissance impérialiste de premier plan, partenaire privilégié des Etats-Unis. Obama ne s'y est pas trompé, pas plus que l'ensemble des dirigeants politiques britanniques de partis de gouvernement, qui mènent une campagne désespérée pour maintenir l'union - le dirigeant néolibéral travailliste allant même jusqu'à invoquer l'internationalisme prolétarien pendant que les journaux réactionnaires se concentrent sur la peine que cela causerait à la reine ou bien n'hésitent pas à avoir recours aux théories du complot les plus fantaisistes concernant même l'Etat Islamique.
Une victoire du oui serait un ébranlement profond pour la classe politique britannique et son idéologie, et ouvrirait la porte à l'espoir pour les classes populaires de toute la Grande-Bretagne.
On voit d'ailleurs circuler chez les militants anglais des messages de ce genre : Ecosse, si tu décides d'abandonner Westminster aux politiciens corrompus qui ne s'en servent que pour s'enrichir.... est-ce qu'on peut venir avec toi ?
Il faut donc étudier la question concrète, et ne pas s'accrocher à des principes intemporels.
En Ecosse la victoire du "oui" à l'indépendance signifie essentiellement la volonté de la classe ouvrière écossaise de conserver le système de santé britannique gratuit (NHS), de conserver l'université gratuite, et de se débarrasser des armements nucléaires Trident. L'indépendance de l'écosse signifierait aussi l'affaiblissement d'une puissance impérialiste de premier plan, partenaire privilégié des Etats-Unis. Obama ne s'y est pas trompé, pas plus que l'ensemble des dirigeants politiques britanniques de partis de gouvernement, qui mènent une campagne désespérée pour maintenir l'union - le dirigeant néolibéral travailliste allant même jusqu'à invoquer l'internationalisme prolétarien pendant que les journaux réactionnaires se concentrent sur la peine que cela causerait à la reine ou bien n'hésitent pas à avoir recours aux théories du complot les plus fantaisistes concernant même l'Etat Islamique.
Une victoire du oui serait un ébranlement profond pour la classe politique britannique et son idéologie, et ouvrirait la porte à l'espoir pour les classes populaires de toute la Grande-Bretagne.
On voit d'ailleurs circuler chez les militants anglais des messages de ce genre : Ecosse, si tu décides d'abandonner Westminster aux politiciens corrompus qui ne s'en servent que pour s'enrichir.... est-ce qu'on peut venir avec toi ?
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Ecosse
Il me semble avoir entendu/lu (me rappelle plus où) que certains représentants du camp du Oui ont souhaité rassurer la fameuse "communauté internationale" et les États-Unis en avançant que l'Écosse intégrerait l'OTAN.
Après, il est sûr qu'une victoire du Oui serait un petit séisme.
Mais les propos que tu avances à la fin de ton post Sylvestre correspondent-ils à un mouvement profond au sein de la classe ouvrière britannique ?
Pour les travailleurs écossais, j'ai plutôt l'impression qu'ils suivent les marchands d'illusion qui leur disent que l'Écosse est riche et que demain, en dehors du Royaume-Uni, ils vivront mieux. C'est un peu le même phénomène qu'en Catalogne justement. En somme, ils suivent des politiciens bourgeois indépendantistes qui eux ne veulent pas payer pour les pauvres du reste du Royaume-Uni.
Après, il est sûr qu'une victoire du Oui serait un petit séisme.
Mais les propos que tu avances à la fin de ton post Sylvestre correspondent-ils à un mouvement profond au sein de la classe ouvrière britannique ?
Pour les travailleurs écossais, j'ai plutôt l'impression qu'ils suivent les marchands d'illusion qui leur disent que l'Écosse est riche et que demain, en dehors du Royaume-Uni, ils vivront mieux. C'est un peu le même phénomène qu'en Catalogne justement. En somme, ils suivent des politiciens bourgeois indépendantistes qui eux ne veulent pas payer pour les pauvres du reste du Royaume-Uni.
Pedrolito- Messages : 211
Date d'inscription : 30/04/2014
Re: Ecosse
Référendum en Ecosse: qui dit quoi à l’extrême gauche ?
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=9760
http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=9760
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Ecosse
Les travailleurs écossais n'ont évidemment rien à attendre de ceux qui les entraînent sur la voie d'un nationalisme renforcé au lieu de militer pour l'unité de toute la classe ouvrière britannique contre son véritable ennemis, la bourgeoisie, qu'elle soit écossaise, britannique ou d'ailleurs.
Les révolutionnaires internationalistes n'ont de toutes façons aucun poids dans cette affaire mais la moindre des choses c'est qu'ils utilisent leurs quelques moyens d'expression pour dire la vérité aux travailleurs, en ne brossant pas les sentiments nationaux ou séparatistes dans le sens du poil.
Les révolutionnaires internationalistes n'ont de toutes façons aucun poids dans cette affaire mais la moindre des choses c'est qu'ils utilisent leurs quelques moyens d'expression pour dire la vérité aux travailleurs, en ne brossant pas les sentiments nationaux ou séparatistes dans le sens du poil.
Dinky- Messages : 400
Date d'inscription : 02/12/2013
Re: Ecosse
Pedrolito a écrit:Il me semble avoir entendu/lu (me rappelle plus où) que certains représentants du camp du Oui ont souhaité rassurer la fameuse "communauté internationale" et les États-Unis en avançant que l'Écosse intégrerait l'OTAN.
Après, il est sûr qu'une victoire du Oui serait un petit séisme.
Mais les propos que tu avances à la fin de ton post Sylvestre correspondent-ils à un mouvement profond au sein de la classe ouvrière britannique ?
Non. Pour autant que je peux en juger, c'est le sentiment de l'"avant-garde" large dans le reste du Royaume-encore-uni, largement favorable au "oui", précisément pour les raisons de classe que j'évoquais, et non bien sûr par nationalisme. Le reste de la classe ouvrière est soit hostile sur des bases internationalistes naïves (on aime bien les écossais, on est bien ensemble pourquoi ils veulent partir ?), soit indifférents.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Ecosse
La militante révolutionnaire d'Irlande du Nord Bernadette McAliskey :
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Ecosse
Pour les speakenglish, quelques textes d'un grand bonhomme injustement tombé dans l'oubli : https://www.marxists.org/archive/maclean/
FirstQuarterStorm- Messages : 155
Date d'inscription : 18/02/2013
Re: Ecosse
Référendum en Écosse: "Un vote OUI dans une perspective anticapitaliste"
L’Écosse n’est pas destination préférée des touristes en quête de plages et de soleil. Alors qu’elle va voter jeudi 18 septembre pour ou contre son indépendance, sa situation et les choix en présence restent donc largement méconnus – et c’est encore plus vrai des débats au sein de la gauche écossaise et britannique face à la perspective de l’indépendance.
Pour ouvrir le dossier que nous consacrons à ces débats, nous publions deux textes. Tout d’abord, quelques « points de repère » sur les grands faits de l’histoire, ancienne et récente, de l’Écosse, dressés par l’historien marxiste Robert Lochhead. Ensuite, une longue interview, réalisée par le site suisse À l’Encontre, de l’historien marxiste et militant marxiste révolutionnaire écossais Neil Davidson dans laquelle il présente plus en détail la situation actuelle, la campagne du référendum et les raisons de son choix en faveur du Oui à l’indépendance.
La suite: http://www.avanti4.be/analyses/article/referendum-en-ecosse-independance-yes-or-no-ii
L’Écosse n’est pas destination préférée des touristes en quête de plages et de soleil. Alors qu’elle va voter jeudi 18 septembre pour ou contre son indépendance, sa situation et les choix en présence restent donc largement méconnus – et c’est encore plus vrai des débats au sein de la gauche écossaise et britannique face à la perspective de l’indépendance.
Pour ouvrir le dossier que nous consacrons à ces débats, nous publions deux textes. Tout d’abord, quelques « points de repère » sur les grands faits de l’histoire, ancienne et récente, de l’Écosse, dressés par l’historien marxiste Robert Lochhead. Ensuite, une longue interview, réalisée par le site suisse À l’Encontre, de l’historien marxiste et militant marxiste révolutionnaire écossais Neil Davidson dans laquelle il présente plus en détail la situation actuelle, la campagne du référendum et les raisons de son choix en faveur du Oui à l’indépendance.
La suite: http://www.avanti4.be/analyses/article/referendum-en-ecosse-independance-yes-or-no-ii
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Ecosse
Roseau a écrit:Référendum en Écosse: "Un vote OUI dans une perspective anticapitaliste"
L’Écosse n’est pas destination préférée des touristes en quête de plages et de soleil. Alors qu’elle va voter jeudi 18 septembre pour ou contre son indépendance, sa situation et les choix en présence restent donc largement méconnus – et c’est encore plus vrai des débats au sein de la gauche écossaise et britannique face à la perspective de l’indépendance.
Pour ouvrir le dossier que nous consacrons à ces débats, nous publions deux textes. Tout d’abord, quelques « points de repère » sur les grands faits de l’histoire, ancienne et récente, de l’Écosse, dressés par l’historien marxiste Robert Lochhead. Ensuite, une longue interview, réalisée par le site suisse À l’Encontre, de l’historien marxiste et militant marxiste révolutionnaire écossais Neil Davidson dans laquelle il présente plus en détail la situation actuelle, la campagne du référendum et les raisons de son choix en faveur du Oui à l’indépendance.
La suite: http://www.avanti4.be/analyses/article/referendum-en-ecosse-independance-yes-or-no-ii
Pas un mot, pas une référence qui puissent faire penser qu'en Ecosse comme ailleurs, il y a la classe ouvrière et les exploiteurs.....et que leurs intérêts ne sont pas forcement les mêmes.
Mais bon, on est de GAUCHE, non ?
A pleurer....
Dinky- Messages : 400
Date d'inscription : 02/12/2013
Re: Ecosse
Je crois que nous n'avons pas lu le même article !Dinky a écrit:
Pas un mot, pas une référence qui puissent faire penser qu'en Ecosse comme ailleurs, il y a la classe ouvrière et les exploiteurs.....et que leurs intérêts ne sont pas forcement les mêmes.
Mais bon, on est de GAUCHE, non ?
A pleurer....
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Ecosse
Le Scottish Socialist Party (SSP) a publié une brochure qu'il est possible de télécharger : The Case for an Independent Socialist Scotland.
Il y a 10 ans, le SSP fut à l'origine de la déclaration de Calton Hill, appelant à une république écossaise indépendante. Cet appel fut lancé lors d'une conférence tenue à Edinburgh,en même temps que la reine Elizabeth inaugurait le nouveau bâtiment du parlement écossais.
Il y a 10 ans, le SSP fut à l'origine de la déclaration de Calton Hill, appelant à une république écossaise indépendante. Cet appel fut lancé lors d'une conférence tenue à Edinburgh,en même temps que la reine Elizabeth inaugurait le nouveau bâtiment du parlement écossais.
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Ecosse
Brochure du SSP pour une Ecosse indépendante et socialiste
A lire ici: http://www.scottishsocialistparty.org/wp-content/uploads/2014/08/The-Case-for-an-Independent-Socialist-Scot-Colin-Fox1.pdf
A lire ici: http://www.scottishsocialistparty.org/wp-content/uploads/2014/08/The-Case-for-an-Independent-Socialist-Scot-Colin-Fox1.pdf
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Ecosse
Sur la question monétaire, intéressant de voir ce que dit le SSP :
"The SSP sees Scotland adopting its own currency protected against international speculation by limiting its convertibility into other currencies, controlling interest rates and inflationary pressures."
Ainsi, ni livre sterling, ni euro, mais une nouvelle monnaie à la convertibilité limitée.
Mais ensuite, le SSP nous dit : "However, in the market-driven capitalist world of today, such an option is not immediately open to us given Scotland’s financial obligations to international bodies" ; plus loin :
“So what currency arrangement should an independent Scotland adopt? A freefloating Scottish currency would seem an ideal solution, but there are drawbacks of course. The Scottish economy would be much stronger than that of the rest of the UK (RUK) with a positive trade balance to contrast with a massive RUK deficit. Scotland’s overall balance of payments would also look much better than that of the RUK. In these circumstances, Scotland’s free-floating currency, after an initial speculative period, would float upwards against both the RUK pound and the euro, damaging both Scottish exports and tourism.
In the longer term an appreciating Scottish currency may be both inevitable and even desirable, but the economic disruption in the short term would be alarming and damaging. The answer then is to tie an independent Scottish pound to the English pound initially, ensuring, for example, that cross-border trade and other economic transactions continue as prior to independence. In the meantime a new Central Bank of Scotland could then be created, ensuring that monetary decisionmaking was devolved to a truly independent nation. Not all nationalists reject such a proposal and Margo McDonald, for example, has espoused a similar arrangement, as has the Green Party. It should be emphasised that a linkage of one currency to another, albeit on a short-term basis, is by no means uncommon and breaches no international agreements.”
“The Scottish Socialist Party is determined to continue to tap into Scotland’s tradition for a fair, equitable society, and an independent currency, voluntarily linked to the English pound initially, is the best option in creating an environment for a better Scotland”
Donc le SSP renonce de fait à tout projet socialiste, en affirmant la nécessité de respecter les engagements internationaux et la nécessité de continuer les échanges comme avant, avec une monnaie liée à la livre sterling.
"The SSP sees Scotland adopting its own currency protected against international speculation by limiting its convertibility into other currencies, controlling interest rates and inflationary pressures."
Ainsi, ni livre sterling, ni euro, mais une nouvelle monnaie à la convertibilité limitée.
Mais ensuite, le SSP nous dit : "However, in the market-driven capitalist world of today, such an option is not immediately open to us given Scotland’s financial obligations to international bodies" ; plus loin :
“So what currency arrangement should an independent Scotland adopt? A freefloating Scottish currency would seem an ideal solution, but there are drawbacks of course. The Scottish economy would be much stronger than that of the rest of the UK (RUK) with a positive trade balance to contrast with a massive RUK deficit. Scotland’s overall balance of payments would also look much better than that of the RUK. In these circumstances, Scotland’s free-floating currency, after an initial speculative period, would float upwards against both the RUK pound and the euro, damaging both Scottish exports and tourism.
In the longer term an appreciating Scottish currency may be both inevitable and even desirable, but the economic disruption in the short term would be alarming and damaging. The answer then is to tie an independent Scottish pound to the English pound initially, ensuring, for example, that cross-border trade and other economic transactions continue as prior to independence. In the meantime a new Central Bank of Scotland could then be created, ensuring that monetary decisionmaking was devolved to a truly independent nation. Not all nationalists reject such a proposal and Margo McDonald, for example, has espoused a similar arrangement, as has the Green Party. It should be emphasised that a linkage of one currency to another, albeit on a short-term basis, is by no means uncommon and breaches no international agreements.”
“The Scottish Socialist Party is determined to continue to tap into Scotland’s tradition for a fair, equitable society, and an independent currency, voluntarily linked to the English pound initially, is the best option in creating an environment for a better Scotland”
Donc le SSP renonce de fait à tout projet socialiste, en affirmant la nécessité de respecter les engagements internationaux et la nécessité de continuer les échanges comme avant, avec une monnaie liée à la livre sterling.
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Ecosse
Il semble que tu aies sauté quelques mots : "on a short term basis" et "initially".Gaston Lefranc a écrit:
Donc le SSP renonce de fait à tout projet socialiste, en affirmant la nécessité de respecter les engagements internationaux et la nécessité de continuer les échanges comme avant, avec une monnaie liée à la livre sterling.
Cette brochure s'adresse à un large public. Peut-être les propositions ne sont-elles pas les meilleures, mais quelles pourraient être les alternatives (à part ne rien dire à un large public) tant qu'il n'y a pas de crise pré-révolutionnaire en Ecosse ?
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Ecosse
Cette logique étapiste est totalement irréaliste et rend caduque toute possibilité de changement socialiste....
Que proposer en alternatif ? Clairement, le monopole du commerce extérieur et le monopole de la détention des devises étrangères par l'Etat. C'est la condition de toute transition socialiste. C'était la première décision des bolcheviks. Sans contrôle par le gouvernement des travailleurs des échanges avec l'extérieur, c'est la loi du marché capitaliste qui s'impose. Malheureusement, les organisations d'extrême gauche ne parlent plus du tout de cela parce qu'elles ne posent plus la question du pouvoir.
Comment peut-on prétendre défendre un projet socialiste et vouloir ("initialement", "dans un premier temps") maintenir ou créer une monnaie qui fonctionne selon les règles en vigueur du système monétaire international capitaliste ?
Il faut répondre aux gens qui se posent la question de la "contrainte extérieure", et y apporter une réponse politique, le contrôle par les travailleurs des échanges avec l'extérieur. Si l'Ecosse socialiste produisait de façon moins "compétitive" selon les lois du marché, il faut expliquer qu'il y a une solution, qui n'est pas équivalente à l'autarcie. Simplement, les échanges (exportations et importations) seront contrôlés par l'Etat, tout en faisant évidemment obligatoires aux prix du marché mondial. L'Ecosse socialiste exporterait des biens aux prix du marché, et, avec ces devises, pourraient importer en proportion de ce qu'elle exporte, et ces transactions se feraient par l'intermédiaire d'entreprises commerciales socialisées. La monnaie nationale ne serait pas alors une monnaie capitaliste, librement échangeable sur les marchés, mais une monnaie interne, unité de compte.
Que proposer en alternatif ? Clairement, le monopole du commerce extérieur et le monopole de la détention des devises étrangères par l'Etat. C'est la condition de toute transition socialiste. C'était la première décision des bolcheviks. Sans contrôle par le gouvernement des travailleurs des échanges avec l'extérieur, c'est la loi du marché capitaliste qui s'impose. Malheureusement, les organisations d'extrême gauche ne parlent plus du tout de cela parce qu'elles ne posent plus la question du pouvoir.
Comment peut-on prétendre défendre un projet socialiste et vouloir ("initialement", "dans un premier temps") maintenir ou créer une monnaie qui fonctionne selon les règles en vigueur du système monétaire international capitaliste ?
Il faut répondre aux gens qui se posent la question de la "contrainte extérieure", et y apporter une réponse politique, le contrôle par les travailleurs des échanges avec l'extérieur. Si l'Ecosse socialiste produisait de façon moins "compétitive" selon les lois du marché, il faut expliquer qu'il y a une solution, qui n'est pas équivalente à l'autarcie. Simplement, les échanges (exportations et importations) seront contrôlés par l'Etat, tout en faisant évidemment obligatoires aux prix du marché mondial. L'Ecosse socialiste exporterait des biens aux prix du marché, et, avec ces devises, pourraient importer en proportion de ce qu'elle exporte, et ces transactions se feraient par l'intermédiaire d'entreprises commerciales socialisées. La monnaie nationale ne serait pas alors une monnaie capitaliste, librement échangeable sur les marchés, mais une monnaie interne, unité de compte.
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Ecosse
Le problème, c'est que vendredi, quel que soit le résultat du referendum, il n'y aura pas de gouvernement des travailleurs en Ecosse.Gaston Lefranc a écrit:
Que proposer en alternatif ? Clairement, le monopole du commerce extérieur et le monopole de la détention des devises étrangères par l'Etat. C'est la condition de toute transition socialiste. C'était la première décision des bolcheviks. Sans contrôle par le gouvernement des travailleurs des échanges avec l'extérieur, c'est la loi du marché capitaliste qui s'impose.
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Ecosse
Prado a écrit:Le problème, c'est que vendredi, quel que soit le résultat du referendum, il n'y aura pas de gouvernement des travailleurs en Ecosse.Gaston Lefranc a écrit:
Que proposer en alternatif ? Clairement, le monopole du commerce extérieur et le monopole de la détention des devises étrangères par l'Etat. C'est la condition de toute transition socialiste. C'était la première décision des bolcheviks. Sans contrôle par le gouvernement des travailleurs des échanges avec l'extérieur, c'est la loi du marché capitaliste qui s'impose.
Sans compter que sans pouvoir des travailleurs et organes concrets et réels des travailleurs, mêmes peu politisés, il est difficile de tenir ce type de langage qui ne pose pas la question de qui décide :
Que proposer en alternatif ? Clairement, le monopole du commerce extérieur et le monopole de la détention des devises étrangères par l'Etat. C'est la condition de toute transition socialiste. C'était la première décision des bolcheviks. Sans contrôle par le gouvernement des travailleurs des échanges avec l'extérieur, c'est la loi du marché capitaliste qui s'impose. Malheureusement, les organisations d'extrême gauche ne parlent plus du tout de cela parce qu'elles ne posent plus la question du pouvoir.
Comment peut-on prétendre défendre un projet socialiste et vouloir ("initialement", "dans un premier temps") maintenir ou créer une monnaie qui fonctionne selon les règles en vigueur du système monétaire international capitaliste ?
Ce qu'il y a à proposer ne peut se permettre de ne pas parler de qui décide.
Aucun discours sur le monopole extérieur, aucun discours sur le monopole de détention des devises étrangères n'ont un quelconque sens de classe, une quelconque trace de socialisme, de révolution socialiste, même à échelle microscopique.
Il faut donc définir en même temps que des objectifs de rupture des indications, mêmes vagues, de comment et par qui cela peut se faire.
Ce qu'on peut saisir de la situation écossaise c'est que l'éventualité d'une indépendance sera un grand coup en faveur de la levée d'oppressions nationales en Europe, et également un affaiblissement d'états prédateurs qui ont dominer historiquement une partie du monde. la Grande-Bretagne fut le plus puissant état impérialiste du monde et fut à la tête du plus gros empire colonial de l'histoire. Ce qui reste de cet état est encore un état impérialiste. La GB, comme la France, demeurent des petits états impérialistes agressifs, l'affaiblissement des deux appareils d'états les plus agressifs d'Europe doit se regarder avec intéret.
Maintenant, même dans une nationalité plus à gauche que dans le reste de la GB, l'indépendance ne fait pas le socialisme, ni ne soit ne permet une réorientation progressiste.
Aucun discours sur le monopole extérieur, aucun discours sur la monnaie, ne permets de résoudre une avancée quelconque sans ce qu'il y a de plus important : la reconstruction dans la masse d'organisations unitaires et démocratiques de travailleurs dans la résistance sociale qui pourront seules peser et donner une quelconque chair aux questions tactiques qui se posent (la livre ? l'euro ?).
Un discours ne peut rester dans l'air comme ça sans trouver les bouts de fils qui permettront de tirer la bobine.
La question écossaise peut-elle s'appuyer sur une situation sociale qui permet d'avancer vers l'organisation des travailleurs au travers de ses mobilisations ? Ou pas ? La 1ere question n'est pas la monnaie ou le commerce extérieur, ça se sont des boosters latéraux à l'essentiel : faire progresser l'organisation d'une classe dans ses batailles de résistance et de contre-offensive.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Ecosse
J'ai parlé de qui décide, je me plaçais dans la configuration d'un gouvernement des travailleurs. Merci pour la leçon. Mais il ne suffit pas de répéter, à tout propos, qu'il faut développer l'organisation de classe, la lutte de classe, etc. C'est aussi en réfléchissant à des réponses, à des solutions qu'on fait progresser la lutte de classe. Et ton attitude qui vise à prendre de haut ce type de réflexion est assez consternant.
Les questions monétaires ne sont pas "tactiques" ou techniques, elles sont politiques, mais tu n'en as visiblement pas conscience puisque tu as l'air de considérer qu'un gouvernement des travailleurs pourrait utiliser la livre ou l'euro, ce qui est un non sens complet.
Il faut travailler à des réponses politiques, et le problème politique de l'extrême gauche, c'est qu'elle n'incarne pas une alternative politique. Et les réformistes non plus n'ont plus de projet alternatif. Et cela a des conséquences importantes sur la lutte de classe, car c'est très compliqué d'entrer en lutte quand on pense qu'il n'y a pas d'alternative à ce contre quoi on lutte. Donc n'opposons pas propagande et agitation.
Les questions monétaires ne sont pas "tactiques" ou techniques, elles sont politiques, mais tu n'en as visiblement pas conscience puisque tu as l'air de considérer qu'un gouvernement des travailleurs pourrait utiliser la livre ou l'euro, ce qui est un non sens complet.
Il faut travailler à des réponses politiques, et le problème politique de l'extrême gauche, c'est qu'elle n'incarne pas une alternative politique. Et les réformistes non plus n'ont plus de projet alternatif. Et cela a des conséquences importantes sur la lutte de classe, car c'est très compliqué d'entrer en lutte quand on pense qu'il n'y a pas d'alternative à ce contre quoi on lutte. Donc n'opposons pas propagande et agitation.
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
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