Le scandale de la viande
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Le scandale de la viande
Le scandale de la viande
(J'ouvre ce fil dans la rubrique "faits de société", mais on aurait pu le mettre dans "sciences et techniques".)
Les médias et les pouvoirs publics font semblant de découvrir les magouilles dans l'industrie de la viande à l'occasion de cette affaire de viande de cheval vendue pour du boeuf dans des plats cuisinés fabriqués par Spanghero. Un autre scandale a aussitôt éclaté : de la viande avariée vendue par la société Castel et consommée dans divers chaînes de restaurants, dont Flunch.
C'est un cadre licencié qui a dénoncé chez Castel une pratique courante baptisée "remballe", qui consiste à déballer et remballer des produits, au mépris des règles d'hygiène et de la chaîne du froid.
En fait, tous les professionnels du milieu de la viande savent que ces pratiques existent depuis des décennies :
-Utilisation de "minerai" de viande dans les plats cuisinés et les steaks hachés vendus en grande surface. Ce minerai, ce sont toutes les chutes restant après la découpe des morceaux de viande : nerfs, gras, parfois bout d'os et sciure dans laquelle ça tombe. On met aussi pas mal de viande dite "verte" dans le haché, c'est à dire de viande en voie de décomposition. Une fois congelé, il est difficile de savoir que cette "viande" est pourrie : il faut faire des analyses etc. Mais, dans l'assiette des consommateurs, les bactéries réapparaissent...
-Rupture de la chaîne du froid en raison de trafics internationaux. A des fins de spéculation et de maquillage des origines, la viande se ballade dans des trains, bateaux, camions d'où elle est plusieurs fois déchargée puis rechargée avec tous les risques que ce la comporte. C'est à juste titre qu'on a parlé des "subprimes de la viande", car comme les subprimes, ça devient des produits dont plus personne ne connait la composition et l'origine. La fameuse "traçabilité", c'est une vaste partie de rigolade, sauf pour quelques petits bouchers qui connaissent bien les éleveurs...
Selon une vieille plaisanterie, "ce n'est plus de la viande pour manger, mais de la viande pour acheter et pour vendre".
-Tricherie sur les dates de préemptions, notamment en grande surface. Les cadres et les managers font pression sur les employés pour qu'ils changent eux-mêmes les étiquettes (pour leur en laisser la responsabilité en cas de contrôle). Ceux-ci craquent car, quand il y a des invendus dont la date de consommation est dépassée, ils perdent des primes...
-Ecoulement des produits les plus pourris dans des collectivités, dont les membres ne peuvent pas se défendre : maisons de retraite, Hôpitaux (notamment psys), prisons, écoles (un peu moins maintenant car les enseignants et parents d'élèves se défendent mieux). Ca s'accompagne généralement de la corruption des intendants chargés des achats de ces collectivités.
-Existence d'une véritable mafia de la viande, secteur où on fait beaucoup de black car on paie en liquide, on fait souvent sauter les tampons. La viande, ça ne peut pas se tracer comme des pièces de bagnole...
-Un patronat de combat qui emploie parfois des méthodes très violentes contre les travailleurs. A la fin des années quatre-vingt, le patron de la Sobovide, boîte de la région de Vichy, avait commandité le meurtre d'un militant CGT, Patrick Boudet. Meurtre à moitié raté, à moitié raté car le camarade est resté infirme...
Les techniciens vétérinaires et inspecteurs du travail sont fréquemment menacés et agressés.
Tout cela n'a vraiment rien de nouveau et ce qui vient de sortir, c'est à peine la pointe de l'iceberg.
(J'ouvre ce fil dans la rubrique "faits de société", mais on aurait pu le mettre dans "sciences et techniques".)
Les médias et les pouvoirs publics font semblant de découvrir les magouilles dans l'industrie de la viande à l'occasion de cette affaire de viande de cheval vendue pour du boeuf dans des plats cuisinés fabriqués par Spanghero. Un autre scandale a aussitôt éclaté : de la viande avariée vendue par la société Castel et consommée dans divers chaînes de restaurants, dont Flunch.
C'est un cadre licencié qui a dénoncé chez Castel une pratique courante baptisée "remballe", qui consiste à déballer et remballer des produits, au mépris des règles d'hygiène et de la chaîne du froid.
En fait, tous les professionnels du milieu de la viande savent que ces pratiques existent depuis des décennies :
-Utilisation de "minerai" de viande dans les plats cuisinés et les steaks hachés vendus en grande surface. Ce minerai, ce sont toutes les chutes restant après la découpe des morceaux de viande : nerfs, gras, parfois bout d'os et sciure dans laquelle ça tombe. On met aussi pas mal de viande dite "verte" dans le haché, c'est à dire de viande en voie de décomposition. Une fois congelé, il est difficile de savoir que cette "viande" est pourrie : il faut faire des analyses etc. Mais, dans l'assiette des consommateurs, les bactéries réapparaissent...
-Rupture de la chaîne du froid en raison de trafics internationaux. A des fins de spéculation et de maquillage des origines, la viande se ballade dans des trains, bateaux, camions d'où elle est plusieurs fois déchargée puis rechargée avec tous les risques que ce la comporte. C'est à juste titre qu'on a parlé des "subprimes de la viande", car comme les subprimes, ça devient des produits dont plus personne ne connait la composition et l'origine. La fameuse "traçabilité", c'est une vaste partie de rigolade, sauf pour quelques petits bouchers qui connaissent bien les éleveurs...
Selon une vieille plaisanterie, "ce n'est plus de la viande pour manger, mais de la viande pour acheter et pour vendre".
-Tricherie sur les dates de préemptions, notamment en grande surface. Les cadres et les managers font pression sur les employés pour qu'ils changent eux-mêmes les étiquettes (pour leur en laisser la responsabilité en cas de contrôle). Ceux-ci craquent car, quand il y a des invendus dont la date de consommation est dépassée, ils perdent des primes...
-Ecoulement des produits les plus pourris dans des collectivités, dont les membres ne peuvent pas se défendre : maisons de retraite, Hôpitaux (notamment psys), prisons, écoles (un peu moins maintenant car les enseignants et parents d'élèves se défendent mieux). Ca s'accompagne généralement de la corruption des intendants chargés des achats de ces collectivités.
-Existence d'une véritable mafia de la viande, secteur où on fait beaucoup de black car on paie en liquide, on fait souvent sauter les tampons. La viande, ça ne peut pas se tracer comme des pièces de bagnole...
-Un patronat de combat qui emploie parfois des méthodes très violentes contre les travailleurs. A la fin des années quatre-vingt, le patron de la Sobovide, boîte de la région de Vichy, avait commandité le meurtre d'un militant CGT, Patrick Boudet. Meurtre à moitié raté, à moitié raté car le camarade est resté infirme...
Les techniciens vétérinaires et inspecteurs du travail sont fréquemment menacés et agressés.
Tout cela n'a vraiment rien de nouveau et ce qui vient de sortir, c'est à peine la pointe de l'iceberg.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Le scandale de la viande
Précisons pour ceux qui auraient raté l'humour de Vérié:verié2 a écrit:
Selon une vieille plaisanterie, "ce n'est plus de la viande pour manger, mais de la viande pour acheter et pour vendre".
en fait de "vieille plaisanterie", il propose un excellent exemple
de la différence établie par Marx, plus jeune que jamais,
entre "valeur d'usage" et "valeur marchande".
Par ailleurs, sur la bouffe, voir le fil suivant assez bien alimenté...
https://forummarxiste.forum-actif.net/t737-pour-preserver-la-planete-l-homme-devra-modifier-son-alimentation?highlight=alimentation
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Savons-nous ce que nous mangeons ?
par Esther Vivas
http://www.avanti4.be/actualite/article/savons-nous-ce-que
http://www.avanti4.be/actualite/article/savons-nous-ce-que
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Le scandale de la viande
Un billet sur médiapart :
Le « minerai de viande » comme synecdoque de la bouffe industrielle : entre science, culture et lobby
16 février 2013
[ Synecdoque n. f. C'est un cas particulier de métonymie : On prend le tout pour la partie ou la partie pour le tout.
Ex: le tout pour la partie;
Metz a gagné la finale (pour « les joueurs de l'équipe de foot de Metz »).
La partie pour le tout:
Les voiles prennent le départ (pour « les bateaux à voiles »). ]
Lexique des termes littéraires du site lettre.net
L’affaire dite des « Lasagnes au cheval » qui agite l’opinion publique actuellement est une bonne illustration du fonctionnement du secteur de la « bouffe industrielle » mais aussi de ses implications culturelles et scientifiques (par exemple, quand un spécialiste explique que la seule façon de savoir si ses lasagnes ou ses sont farcies au bœuf, au Cheval, au porc ou au Rat est de faire une analyse ADN) Cela fait aussi système parce qu’un terme vient condenser l’ensemble des notions qui jouent ensemble dans cet imbroglio de science et de société, le fameux « Minerai de viande ». L’utilisation si particulière du vocabulaire « technique » a un objectif implicite, c’est de dénier toute « vie » au processus industriel : ce ne sont pas des êtres vivants qu’on travaille, qu’on exploite, qu’on utilise, mais bien un minerai de provenance tout a fait indéterminée. Qui pense que la « viande » qui garni nos ravioli a une existence préalable en tant que bœuf, que cheval, que poulet, qu’animal vivant ?
86344.jpg
Rambrandt : le boeuf écorché
L’industrie agroalimentaire fabrique des milliers de tonnes ce qu’elle nomme du "minerai" de viande, en vérité, tous les résidus de productions plus noble : le gras, le collagène, les tendons, les viscères, etc., lesquels sont broyés, hachés, compressés, recomposés puis congelés. Des fabricants utilisent cette ressource peu ragoûtante pour confectionner des plats préparés ou du steak haché dont ils font une publicité attrayante à la télévision ou dans les journaux. Dans laquelle le coq chante, le bœuf hennit, les moutons sont « si mignon ». Mais ce n’est qu’une fable, une illusion. En vérité, la matière première est un mélange assez improbable de matières premières broyées, concassées…
Le risque est, bien sûr, qu’en cours de route un acteur de la filière introduise de la chair de cheval dans un "minerai" de bœuf. De la viande de chien dans un "minerai" de mouton. Du muscle de chat ou de rat dans un "minerai" de poulet…Personne ne peut déceler l’arnaque – ni à la vue, ni au goût, ni à l’odeur. Le seul moyen de débusquer la fraude consiste à diligenter un contrôleur, un spécialiste qui pratique une analyse ADN des tissus animaux. Ce qui évidemment n’arrive jamais.
pratique-courante-dans-l-agro-alimentair
Production de "minerai" de boeuf
L’affaire des lasagnes de bœuf au cheval occupe les gazettes et les plateaux de télévision. On y voit en action des éleveurs roumains, des traders chypriotes, des sociétés françaises (Comigel, Spanghero), un intermédiaire luxembourgeois (pendant qu’on y est !), ainsi que le fabricant suédois mondialisé de plats surgelés Findus. Les gouvernements, en particulier le français, font mine d’être scandalisés par la complexité des circuits d’échanges, et par l’impossibilité de retrouver la "trace" des ingrédients douteux. On n’est pas (pas encore ?) en présence d’un empoisonnement du consommateur, ni d’une mise en danger de la vie d’autrui. Qu’un amoureux du cheval mange du cheval sans le savoir, qu’un musulman ou un juif ingèrent du cochon à leur insu : ils ne courent aucun risque sanitaire. Ils ne risquent pas non plus les tourments de l’enfer : nul n’est pécheur sans avoir conscience de son péché…
ligne de production alimentaire: viande hachée max. 100 p/min | MMP 220 Vemag
Machine de production industrielle de steaks hachés
Les consommateurs ne voulant plus que des morceaux nobles de l'arrière du bœuf, entrecôtes ou filets, il a fallu trouver une nouvelle destination aux morceaux de l'avant, qu'on prenait autrefois le temps de mijoter pour les attendrir. C'est ainsi qu'est né... le steak haché. L'ensemble des bas morceaux nécessaires au steak haché est devenu une matière première à part entière : le minerai de bœuf, que l'industrie s'est mise à utiliser à utiliser de plus en plus pour la fabrication de ses plats préparés. D'un commerce de carcasses, on est passé à un commerce de morceaux. Un commerce international. La France, par exemple, manque de morceaux nobles, elle doit donc importer des morceaux arrière. En revanche elle a trop de morceaux avant, mais elle préfère les exporter cher dans les pays du Moyen-Orient, où l'on continue à les cuisiner, plutôt qu'à les vendre à vil prix à l'industrie agro-alimentaire.
Depuis deux ans, que les prix mondiaux du bœuf grimpent, les intermédiaires, bureaux de vente ou courtiers en viande, ont du mal à dégoter le minerai de bœuf bon marché que l'industrie leur demande. Parfois ils en importent du Brésil. De là à maquiller de la viande de cheval en viande de bœuf pour profiter de l'énorme écart de prix.... Normalement les sacs de minerai de bœuf d'origine européenne sont étiquetés et dotés d'un code barre, ce qui a d'ailleurs permis de retrouver l'origine de la viande. Peut-être y-a-t-il eu fraude ? Mais c'est la fragilité de l'espace européen, qui n'a plus de frontières intérieures, et donc plus de douanes. Tout repose sur les autorités sanitaires ou de lutte contre la fraude dans chaque Etat membre, et elles sont débordées.
Les lobbys de la viande
CIV, Interbev, INAPORC, leur nom est étrange, mais leur importance politique considérable. Le lobby de la viande en France n’a peut être pas l’importance qu’il peut avoir aux usa, il joue cependant un rôle politique et économique considérable. Les campagnes « d’information » du Centre d’Information de la Viande (regroupant les lobbies des différents lobbies (bœuf, moutons, porc, poulet, cheval) dans la presse enfantine ont été remarqué, la filière achetant de pleine page de publicité et se payant le luxe d’une publication à destination des enfants. Pour convaincre les français de continuer à manger de la viande, le Centre d’Information de la Viande (CIV) s’est payé un numéro du journal l’Actu, un quotidien pour enfants édité par PlayBac, déjà célèbre pour avoir ouvert ses colonnes à Areva. Dans ce numéro, on peut lire que « 4 à 5% des gaz à effet de serre en France sont dus au méthane » rejeté par les bovins en éructant(1). Des études existent afin de diminuer ces rejets liés à la présence de bactéries dans les estomacs des bovins, en les nourrissant à l’ail et au lin. Plus une page (la XV) sur les raisons qui doivent pousser les enfants à manger de la viande (ou du poisson ou des œufs) tous les jours. Ils se sont également payé une campagne de dénigrement de l’ouvrage de Fabrice Nicolino « Bidoche », a qui le secteur reprochait une attaque « sans précédent depuis l’affaire de la vache folle » Il présentait ainsi l’offensive des industriels de la viande contre son ouvrage :
Vous imaginez bien que les innombrables relais politiques de l’élevage industriel ne vont pas tarder à donner de la voix. Il est déjà une étrange déclaration d’un certain Bernard Vallat, directeur général de l’OIE depuis 2000. Je vous présente, en commençant par l’OIE, ou Office international de la santé animale, comme son acronyme ne le dit pas. Il faut dire que l’OIE, créé en 1924 à Paris, s’est longtemps appelé Office international des épizooties (OIE). Ce que c’est ? Une grosse machine étatique et bureaucratique, qui rassemble des membres désignés par leurs gouvernements respectifs. L’OIE compte 167 membres, qui sont réunis une fois par an à Paris. Il s’agit d’une structure presque inconnue, mais dont le poids, à mesure que se répandent les épizooties, dont certaines menacent de se changer en pandémies, augmente d’année en année. Les considérations politiques y priment, et comment pourrait-il en être autrement dans un cénacle de cette sorte ?
Quant à Vallat, vétérinaire de son état, il est fonctionnaire de la France depuis près de quarante ans. Je serais ravi de savoir comment sa carrière internationale a été remplie avant 2000, date de sa nomination à la tête de l’OIE. En tout cas, il a visiblement bien œuvré dans des pays du Sud, notamment africains. Et il ne s’est pas occupé seulement du bétail, mais aussi de pesticides, ce qui me le rend d’emblée sympathique. Estiva - merci à elle - me signale une bien étrange information (ici). En deux mots, Vallat veut réunir des experts pour étudier les rapports entre élevage, écosystèmes et changement climatique.
Il ne fait également aucun doute que le lobby a aussi les moyens de faire en sorte que les contrôles effectués par les fonctionnaires ne remettent pas en cause le fonctionnement du secteur et les juteux bénéfices qu’il induit, tout en conservant une « bonne image » indispensable au bon fonctionnement général du système.
Entre science et culture
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http://www.anglade-structures-bois.fr/chroniques/la_machine_de_chicago/400/Tintin.jpg
Tintin et les abatoirs de chicago 1930
Comme l’ensemble des intervenants l’a remarqué, le « scandale » est à l’origine un scandale « culturel » : c’est parce que la viande de cheval substituée au bœuf fait partie des tabous alimentaires outre manche que cette affaire a pris l’importance d’un scandale sanitaire majeur. Pourtant (et tous veulent le réaffirmer avec force pour sauvegarder des intérêts économiques complexes) la consommation d’équidés ne pose aucun problème de santé. Il y a donc là une question de culture qui vient interférer avec des aspects économiques (la viande de cheval étant largement meilleure marché que celle du bœuf) L’aspect « machinique » de cette production fait irrésistiblement penser aux abattoirs de Chicago des années 30 décrits dans « Tintin en Amérique » ou la « chaine de production » est une énorme machine ou une vache entre à un bout en meuglant et sort de l’autre coté sous forme de boite de corned beef. Le propriétaire de ce fabuleux outil de production (lié bien entendu au « syndicat du crime ») tente de précipiter le courageux Tintin dans la machine à broyer et explique que de toute façon « on ne fera pas la différence ».
Mais par delà l’aspect « culturel » il existe bien un danger sanitaire majeur lié à l’utilisation de produits pharmaceutiques dangereux dans le suivi sanitaire des chevaux. Eric Vigouroux, le président du lobby de la viande de cheval lève un coin sur le véritable sujet d’inquiétude « Je suis rassuré par les résultats de l’enquête et les déclarations des ministres français. Ce que l’on voit dans les plus récents rebondissements de cette affaire, c’est que les trois carcasses de chevaux contenant des traces de phénylbutazone, provenant du Royaume-Uni, ont été immédiatement repérées et écartées de la consommation. Les fraudeurs seront châtiés, ils ne pourront pas fuir leurs responsabilités. »Rappelons aux consommateurs béotiens ce qu’est la phénylbutazone : La phénylbutazone est un anti-inflammatoire non stéroïdien destiné aux animaux, notamment les chevaux. Il n'est généralement plus approuvé pour un usage humain car il peut causer des effets indésirables graves tels que la suppression de la production de globules blancs et provoquer des cas d'anémies aplasiques.
Le scandale ne fait que commencer et il faut souligner le fait que l'Europe accepte un laisser-faire pas vraiment surprenant. La mention de l'origine du pays des divers ingrédients n'est même pas obligatoire grâce, entre autres, au lobby intense des industriels, alors même que l'alimentation industrielle tend vers une industrie d'assemblage. Quant à la Commission européenne, elle est favorable à plus d'autocontrôle de la part des industriels ! Avec certainement parmi les arguments, peut-être soufflés par les lobbyistes, qu'il faut soulager les autorités sur le plan financier. Or, c'est bien par le contrôle des autorités luxembourgeoises puis anglaises que la supercherie a été détectée concernant l'étiquetage trompeur. Le soupçon concernant la présence de viandes issues de l'équarrissage existe, reste aux organismes de contrôle nationaux et européens à infirmer ou confirmer cette hypothèse.
Il est savoureux de constater que l’exemple donné pour la validité des procédures d’auto contrôle soit l’industrie des plantes génétiquement modifiées, il est évident pour les consommateurs que Monsanto, Pionner et autre Limagrain se sont fait connaitre pour leur haut respect de l’éthique ! Il est paradoxal de prôner d’un coté le « laisser faire » libéral et d’obliger par exemple les producteurs caprins a « pucer » leurs bêtes. C’est dire que le problème « scientifique » (savoir ce qu’il y a dans nos assiettes, garantir le respect de normes d’hygiène et de sécurité sanitaires minimale) est d’abord d’ordre politique. «Là on a vraiment la convergence de problèmes sur l’information que l’on donne au consommateur, le contrôle que l’on effectue et sur le fait de savoir qui contrôle», a déclaré samedi à l’AFP le président de l’association française de consommateurs UFC-Que choisir, Alain Bazot.«C’est vraiment un laisser-aller blâmable de la législation communautaire», a-t-il lancé. Au cœur de la tempête, le distributeur Findus se défend en disant que c’est lui qui a découvert le pot-aux-rose, et pas les autorités sanitaires ou les diverses autres maillons de la chaîne. «Nous sommes choqués par le fait que celui qui cherche et qui trouve et qui finalement met le doigt sur le problème, se prenne tous» les dommages en termes d’image, s’est plaint le directeur général de Findus France, Matthieu Lambeaux. «Les contrôles de l’administration sont relativement rares, une fois tous les deux, trois ans ou sur alerte, ce n’est pas ça qui permet d’assurer que le système de qualité et de traçabilité est au point» Pour M. Bazot toute l’affaire vient d’une dégradation du contrôle public. «Il y en a assez de cette tendance au désengagement de contrôle des autorités publiques et à confier aux professionnels la maîtrise du contrôle», peste-t-il. «On le voit bien en France, les effectifs des services vétérinaires ne cessent de diminuer», affirme-t-il. «Cela fait plusieurs années que l’on tend à s’aligner sur la logique américaine qui consiste en matière d’hygiène à ne pas suivre les différentes étapes des produits alimentaires et en particulier les viandes et de passer à la fin au karcher, à l’eau de javel, tous les produits alimentaires», accuse-t-il. «Nous avons un système de contrôle vétérinaire en France de très grande qualité», a répondu à ce sujet le ministre délégué à l’Agroalimentaire, Guillaume Garot. Mais les résultats de l’enquête permettront de «savoir si aujourd’hui il y a matière ou non à modifier la réglementation européenne», a-t-il dit à l’AFP. L’Agence suédoise de l’alimentation admet pour sa part qu’il est «difficile de découvrir si un fournisseur a délibérément eu l’intention de tromper le consommateur, surtout si la fraude intervient trois, quatre chaînons avant que le produit final arrive en Suède».
Quelle bouffe voulons-nous, quelle société voulons-nous. Au delà du problème scientifique et technique, voila la question qui nous est posée
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 68
Localisation : La terre
Re: Le scandale de la viande
verié2 a écrit:Le scandale de la viande
-Un patronat de combat qui emploie parfois des méthodes très violentes contre les travailleurs. A la fin des années quatre-vingt, le patron de la Sobovide, boîte de la région de Vichy, avait commandité le meurtre d'un militant CGT, Patrick Boudet. Meurtre à moitié raté, à moitié raté car le camarade est resté infirme...
Les techniciens vétérinaires et inspecteurs du travail sont fréquemment menacés et agressés.
Tout cela n'a vraiment rien de nouveau et ce qui vient de sortir, c'est à peine la pointe de l'iceberg.
A ce sujet,je reccommande la lecture d'un bouquin de Gérard Delteil:"riot gun"(si ma mémoire est bonne il est paru chez fleuve noir)Comme a son habitude,G.D.nous sert une histoire bien écrite et tres documentée,il ne ménage pas sa peine pour enquéter comme pour ses autres romans(sur les prisons,les trafiques d'organes...etc...).
dug et klin- Messages : 813
Date d'inscription : 07/02/2012
Localisation : quelque part entre St-Malo et Collioure en passant par Sarlat
Re: Le scandale de la viande
Mis a part l'excellent "Riot Gun" Gérard Delteil avait sorti le nom moins excellent bouquin en 88 "Dossier viande - Du trafic au meurtre " aux éditions messidor Excellent mais daté (il a quand même 25 ans) Je ne suis pas du tout d'accord avec Vérié quand il dit que "ça n'a rien de nouveau" Car enrtre temps le "millieu" s'est profondément transformé, internationalisé. Disons qu'on est passé de truands à la gabin a une pieuvre microcéphale genre Mafia "à l'américaine" (pas la mafia "canal historique" qui sévit a palerme, mais celle oeuvrant à Chicago) On peut comparer l'enquéte précitée et le fameux "Bidoche" de Fabrice Nicollino (qui n'a évidemment pas du tout le même "blackground" pôlitique, mais n'en est pas moins intéressant)
Sinon, on peut aussi relire avec profit "la jungle" d'upton Sinclair, sur les abatoirs aux usa au début du XX° siécle.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 68
Localisation : La terre
Re: Le scandale de la viande
Il conviendrait d'étudier dans quelle mesure la "mondialisation" et l'accélération des échanges on augmenté et modifié ces trafics. Toutefois, l'utilisation du container s'est généralisée dès les années quatre-vingt et tu te trompes en pensant qu'on n'avait affaire voici vingt ou trente ans qu'à des trafics "à la Gabin" (crocs de boucher et viande vendue en douce au black aux Halles).Gérard Ménussa
Car enrtre temps le "millieu" s'est profondément transformé, internationalisé. Disons qu'on est passé de truands à la gabin a une pieuvre microcéphale genre Mafia "à l'américaine"
Pour te citer un exemple, il y avait déjà des cargos de viande argentine débarquée parfois illégalement en divers points d'Europe et vendues sous divers labels, avec souvent rupture de la chaîne du froid. La CEE stockait des tonnes de viande pour maintenir les prix et, selon diverses rumeurs, on coulait de vieux bateaux plein de viande pour diminuer ces stocks. Ce qui n'est pas, tu en conviendras, à la portée de gangs à la Gabin...Les abattoirs sont depuis longtemps de grands établissements industriels et la création de trusts internationaux de la bidoche ne date pas d'hier.
Par exemple Unilever.
Lutte ouvrière (entre autres) le constatait ainsi en 1980 :
LDC 1980
L’introduction de l’économie capitaliste partout, avec les bouleversements qu’elle a entraînés, jusques et y compris dans les habitudes et les besoins alimentaires, complétée par les progrès techniques dans le domaine du transport, du stockage, de la réfrigération, fait que ce ne sont plus seulement les épices ou le blé qui sont aujourd’hui commercialisés sur le marché mondial, mais aussi la viande de boef, les produits laitiers, les tomates, les fraises ou les ananas, c’est-à-dire une multitude de produits agricoles naguère destinés à la seule consommation locale. De fait, il n’y a plus guère de ces produits qui échappent de nos jours à l’emprise du grand capital. Ainsi la production agricole qui était autrefois destinée, pour l’essentiel, à satisfaire des besoins locaux ou régionaux, est devenue aujourd’hui une production entièrement tournée vers le marché mondial.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Le scandale de la viande
J'ai sans doute tourné "le baton dans l'autre sens". Cependant, vingt cinq ans n'ont pas été sans produire des effets... Disons qu'a l'époque il y avait "des truands à la gabin" et des trusts internationnaux. "La bidoche" comme des tas d'autres secteurs a suivi une évolution marquée entre autre par le scandale de la "vache folle" qui a posé le probléme du controle et des risques (qu'on nous avait d'ailleurs à l'époque dissimulé derrière un rideau de fumée d'experts scientifiques prompt a garantir "la totale inocuité" du procédé technique) et de la "tracabilité" comme réponse apportant un peu de "sécurisation" dans ce genre d'échange. On a également des changement dans les habitudes de consommation (à partir des campagnes de pub qui innondent nos télés, nos journaux, etc) avec de plus en plus de consommation de plats préparés et de steaks hachés fait à partir de "minerai de viande". Quand j'étais jeune, le steak était haché devant moi par mon boucher. Ca fait longtemps que ce n'est plus le cas... Quand à la préparation de "plats préparés" elle est de plus en plus présente dans nos habitudes de consommation. Bref; a la fois "ça" change et "ça" reste pareil. De même que la renault cinq et la twingo "dernier modéle"...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 68
Localisation : La terre
Re: Le scandale de la viande
La généralisation de l'utilisation du "minerai" de viande, contenant toutes les saloperies imaginables, remonte au moins aux années soixante-dix. Idem pour le steak haché congelé/décongelé bourré de saloperies et de bactéries que le froid ne suffit pas à tuer et vendu en grande surface. (On peut toujours acheter du "vrai" steak haché chez le boucher du coin...)de plus en plus de consommation de plats préparés et de steaks hachés fait à partir de "minerai de viande". Quand j'étais jeune, le steak était haché devant moi par mon boucher. Ca fait longtemps que ce n'est plus le cas...
Peut-être la consommation de plats "cuisinés" a-t-elle augmenté, il faudrait vérifier. C'est en effet la formule idéale pour fourguer des saloperies. Mais le minerai est aussi à la base des fameux "big Mac" et assimilés des chaînes concurrentes. Et Macdo, ça ne date pas d'hier... Ce sont d'ailleurs ces économies sur la matière première et l'utilisation d'une main d'oeuvre de jeunes sous-payés qui font la rentabilité des fastfoods depuis un bail.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Le scandale de la viande
J'ai cherchés des chiffres (et je les ait trouvé) http://www.franceagrimer.fr/content/download/14506/106209/file/fili%C3%A8re+bovine,+quotas+laitiers+f%C3%A9vrier+2012+A4.pdf
De fait une bonne partie de la production de viande bovine en france (et plus particuliérement dans la viande hachés surgelée) est de la "vache de réforme". Or celle ci a subi un irréversible délin en france, en raison de la crise du secteur "lait".
Mais ce que montre surtout cette crise, c'est d'une part ce que nous voulons surtout pas voir (et toutes les magouilles de "l'industrie viande") et l'inanité du "traçage des annimaux", solution adoptée suite à la crise dite de "la vache folle" (qui commence en 88 mais éclate en 96) .
Je pourrait aussi te trouver les chiffres pour les plats préparés surgelé, mais de mémoire, les chiffres sont grosso modo les mémes. En 88 le "secteur" (surgelé et plats préparésà est passé de 15 à 60%/
. En 1975, on estimait que les viandes hachées représentaient moins de 1 % des volumes commercialisés par les indus
-triels. Dix ans plus tard, cette proportion s’élevait à 7 %, pour atteindre, actuellement, 30 %
De fait une bonne partie de la production de viande bovine en france (et plus particuliérement dans la viande hachés surgelée) est de la "vache de réforme". Or celle ci a subi un irréversible délin en france, en raison de la crise du secteur "lait".
Mais ce que montre surtout cette crise, c'est d'une part ce que nous voulons surtout pas voir (et toutes les magouilles de "l'industrie viande") et l'inanité du "traçage des annimaux", solution adoptée suite à la crise dite de "la vache folle" (qui commence en 88 mais éclate en 96) .
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 68
Localisation : La terre
Re: Le scandale de la viande
Ce qui montre que ce changement s'est effectué... voici 25 ans.En 88 le "secteur" (surgelé et plats préparésà est passé de 15 à 60%/
On peut en déduire qu'elle s'élevait déjà environ à 20 % voici 20 ans.1975, on estimait que les viandes hachées représentaient moins de 1 % des volumes commercialisés par les indus
-triels. Dix ans plus tard, cette proportion s’élevait à 7 %, pour atteindre, actuellement, 30 %
Le bouleversement était donc déjà bien avancé dans les années 90, même s'il s'est poursuivi depuis. D'ailleurs, ça ne repose pas sur des chiffres, mais il y a très, très longtemps que les steaks hachés "industriels" sont distribués dans toutes les collectivités : écoles, hôpitaux, prisons, cantines etc.
__
PS Il serait évidemment intéressant de savoir quel a été l'impact de l'informatisation généralisée, plus récente, sur ce marché et la spéculation sur les "subprimes de la viande". Mais il y a avait déjà des lots dont il était bien difficile de définir l'origine et le parcours (parfois long et sinueux) dans les années 90... Si ces lots ne se vendaient pas sur Internet, ils se négociaient déjà par fax ou téléphone.
Ca semble a priori assez logique dans la mesure où c'est le développement industriel des trente glorieuses qui a bouleversé le paysage industriel dans tous les secteurs. Certes le développement s'est poursuivi depuis (contrairement aux fantasmes des doctrinaires qui pensent que les forces productives ont cessé de croître), mais à un rythme moins rapide.
Si ces changements se sont poursuivis (et peut-être accélérés), le saut "qualitatif" date au moins de la fin des années 80 ou début 90.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Le scandale de la viande
C'est moi qui me suis mélangé dans les chiffres (que j'ai cité, et qui étaient clairs autrement) c'est bien entre 88 et 2010 que les chiffres ont "explosés", passant de 15% à 60% Ce qui est tout a fait compatible avec l'ensemble des données dont on dispose. En fait "l'industrialisation" de l'agriculture a un peu de temps de retard sur d'autres secteurs, et un des événement (qui va entrainer une crise sanitaire majeure) est la fameuse "crise de la vache folle", entrainée par la consommation de produits de "farines animales" par les bovins. L'utilisation des "farines animales" pour les bovins commencent dans les années 80, la maladie de la "vache folle" est décelée en 86 et les farines animales sont interdites en angleterre en 88. Mais la réaction va prendre du temps (d'autant qu'on ne connait pas du tout le mécanisme de transmission de la maladie, et que la question de la transmission à l'homme est donc par nature problématique) Il faudrait avoir plus de chiffres, mais il me semble que l'internationalisation accrue des circuits de la viande prend tout son effet dans les 20 derniéres années. Aprés, il y a des effet de seuils et des "effets de cliquet" dans ce genre de problémes sanitaires.... Un peu comme le "réchauffement solaire". Bien difficile de dater l'instant ou c'est "passé à un autre stade"
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 68
Localisation : La terre
Re: Le scandale de la viande
Il y a aussi le scandale de l'utilisation des hormones, qui a notamment été révélé au grand public par l'appel au boycott lancé par l'UFC Que choisir... en 1980. On n'en parle plus, mais ça continue certainement. A ce propos, il y a un excellent film sur le sujet : Bulhead.
http://www.la-croix.com/Culture/Cinema/Bullhead-quand-le-trafic-d-hormones-en-Flandres-tourne-mal-_EP_-2012-02-21-770690
___
Sur l'internationalisation du marché de la viande, elle existait déjà depuis très longtemps ! Mais sous des formes qui ont évolué. Cette évolution est essentiellement liée à la généralisation des containers frigos à partir des années 70-80. Par exemple, les exportations argentine pendant les deux guerres mondiales, vers les deux camps, se partageaient entre conserves et "boeuf frais". (Je ne sais pas dans quelles proportions.)Il existait déjà des cargos frigos. Mais le container a fait basculer ces exportations vers les "pièces de découpe congelées" et les "carcasses" (bête entière).
_____
Le marché de la viande. Un dossier assez complet avec un excellent dessin humoristique. (Si quelqu'un sait comment le reproduire ici...)
http://www.agrireseau.qc.ca/bovinsboucherie/documents/pdf_Le_marche_mondial_de_la_viande_bovine_396-v%5B1%5D.pdf
http://www.la-croix.com/Culture/Cinema/Bullhead-quand-le-trafic-d-hormones-en-Flandres-tourne-mal-_EP_-2012-02-21-770690
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Sur l'internationalisation du marché de la viande, elle existait déjà depuis très longtemps ! Mais sous des formes qui ont évolué. Cette évolution est essentiellement liée à la généralisation des containers frigos à partir des années 70-80. Par exemple, les exportations argentine pendant les deux guerres mondiales, vers les deux camps, se partageaient entre conserves et "boeuf frais". (Je ne sais pas dans quelles proportions.)Il existait déjà des cargos frigos. Mais le container a fait basculer ces exportations vers les "pièces de découpe congelées" et les "carcasses" (bête entière).
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Le marché de la viande. Un dossier assez complet avec un excellent dessin humoristique. (Si quelqu'un sait comment le reproduire ici...)
http://www.agrireseau.qc.ca/bovinsboucherie/documents/pdf_Le_marche_mondial_de_la_viande_bovine_396-v%5B1%5D.pdf
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Le scandale de la viande
Je ne sais pas où tu vas t'approvisionner mais je n'achète jamais de steack que je ne vois pas haché devant moi. Dans un rayon de 15 km, je connais trois boucheries où on te fabrique de la viande hachée à partir de morceaux découpés sous tes yeux ! Tu n'aurais pas une tendance à l'exagération ?gérard menvussa a écrit:J'ai sans doute tourné "le baton dans l'autre sens". Cependant, vingt cinq ans n'ont pas été sans produire des effets... Disons qu'a l'époque il y avait "des truands à la gabin" et des trusts internationnaux. "La bidoche" comme des tas d'autres secteurs a suivi une évolution marquée entre autre par le scandale de la "vache folle" qui a posé le probléme du controle et des risques (qu'on nous avait d'ailleurs à l'époque dissimulé derrière un rideau de fumée d'experts scientifiques prompt a garantir "la totale inocuité" du procédé technique) et de la "tracabilité" comme réponse apportant un peu de "sécurisation" dans ce genre d'échange. On a également des changement dans les habitudes de consommation (à partir des campagnes de pub qui innondent nos télés, nos journaux, etc) avec de plus en plus de consommation de plats préparés et de steaks hachés fait à partir de "minerai de viande". Quand j'étais jeune, le steak était haché devant moi par mon boucher. Ca fait longtemps que ce n'est plus le cas... Quand à la préparation de "plats préparés" elle est de plus en plus présente dans nos habitudes de consommation. Bref; a la fois "ça" change et "ça" reste pareil. De même que la renault cinq et la twingo "dernier modéle"...
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Le scandale de la viande
Eugene Duhring a écrit:Je ne sais pas où tu vas t'approvisionner mais je n'achète jamais de steack que je ne vois pas haché devant moi. Dans un rayon de 15 km, je connais trois boucheries où on te fabrique de la viande hachée à partir de morceaux découpés sous tes yeux ! Tu n'aurais pas une tendance à l'exagération ?gérard menvussa a écrit:J'ai sans doute tourné "le baton dans l'autre sens". Cependant, vingt cinq ans n'ont pas été sans produire des effets... Disons qu'a l'époque il y avait "des truands à la gabin" et des trusts internationnaux. "La bidoche" comme des tas d'autres secteurs a suivi une évolution marquée entre autre par le scandale de la "vache folle" qui a posé le probléme du controle et des risques (qu'on nous avait d'ailleurs à l'époque dissimulé derrière un rideau de fumée d'experts scientifiques prompt a garantir "la totale inocuité" du procédé technique) et de la "tracabilité" comme réponse apportant un peu de "sécurisation" dans ce genre d'échange. On a également des changement dans les habitudes de consommation (à partir des campagnes de pub qui innondent nos télés, nos journaux, etc) avec de plus en plus de consommation de plats préparés et de steaks hachés fait à partir de "minerai de viande". Quand j'étais jeune, le steak était haché devant moi par mon boucher. Ca fait longtemps que ce n'est plus le cas... Quand à la préparation de "plats préparés" elle est de plus en plus présente dans nos habitudes de consommation. Bref; a la fois "ça" change et "ça" reste pareil. De même que la renault cinq et la twingo "dernier modéle"...
A ma connaissance,dans toutes les boucheries de quartier, on peut faire hacher sa viande...
Dans l'hyper où je m'approvsionne, il y a un rayon boucherire qui fait ça aussi...
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
La viande porc US tue-t-elle plus que le sida?
http://www.rue89.com/rue89-planete/2013/03/02/viens-diner-jai-cuisine-du-porc-aux-antibiotiques-240105?google_editors_picks=true
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Le scandale de la viande
Pour ceux qui rappellent que "leur" boucher fait un excellent steak hache "devant eux" (c'est d'ailleurs une obligation légale) ! le steak haché "du boucher" a autant de rapport avec le steak haché surgelé que les lasagnes avec les lasagnes faites "maison". C'est "industriel". Pas dégueulasse du tout, tant qu'on se demande pas comment c'est fait...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 68
Localisation : La terre
Re: Le scandale de la viande
Tu peux redire clairement ? J'ai du mal à comprendre ton dernier post...
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Après la vache folle, le saumon fou...
TEAN
L’Union européenne a décidé d'autoriser l'utilisation des farines animales, interdites depuis 1997, pour nourrir les poissons d'élevage. Les élevages industriels présentent des conditions scandaleuses : surpeuplement des bassins, gavage, utilisation de médicaments, en particulier d'antibiotiques. Les éleveurs industriels prétendaient lutter contre la disparition de certaines espèces de poissons, alors qu'ils ont largement contribué à piller les océans pour alimenter leurs élevages. Ils invoquent à nouveau la protection des ressources maritimes pour remplacer les farines de poisson par des « protéines animales transformées » (PAT), des déchets de porcs et de volailles impropres à la consommation humaine, broyés et transformés qui reviennent moins cher.
L'industrie agroalimentaire gagne sur tous les tableaux : poissons industriels produits à moindre coût et déchets immangeables rentabilisés ! À l'occasion du Salon de l'agriculture, François Hollande assure que « la France n'introduira pas ces protéines animales pour ce qui la concerne », mais ne dit rien des poissons importés nourris avec ces mêmes farines !
Et ce n'est qu'un début. Malgré ses dénégations – « pas prévu d'ici 2014 » –, la Commission européenne envisage bel et bien d'étendre à l'alimentation des porcs et volailles l'autorisation des farines animales. Elle finance depuis 2007 des recherches en ce sens. On imagine bien que les 1, 7 million d'euros qui y avaient déjà été consacrés en août 2012, n'ont pas été dépensés pour la curiosité scientifique !
CorrespondantEs commission nationale écologie
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Le scandale de la viande
L'utilisation massive et systématique d'un large spectre d'antibiotiques est inhérente à l'élevage industriel concentrationnaire. Evidemment les divers agents pathogènes ciblés par cette nécessité industrielle s'adapte à la vitesse grand V et finissent par devenir multirésistants. Des chefs de service (maladies infectieuses) n'arrêtent pas de tirer la sonnette d'alarme devant l'augmentation continuelle des décès consécutifs à cet état de fait. Et la mise au point de nouveaux antibios s'essouffle.
Alors que l'utilisation abusive des antibiotiques est en baisse sensible dans la pratique médicale, elle explose dans la pratique vétérinaire. Faire rapidement machine arrière dans ce domaine signifierait abandonner de facto l'élevage capitalisto-industriel. Ce qui veut dire que la question basique de l'alimentation et des méthodes agricoles est hautement politique. Dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres un dépassement réel du capitalisme nécessitera une remise à plat intégrale des productions et des méthodes afférentes.
Alors que l'utilisation abusive des antibiotiques est en baisse sensible dans la pratique médicale, elle explose dans la pratique vétérinaire. Faire rapidement machine arrière dans ce domaine signifierait abandonner de facto l'élevage capitalisto-industriel. Ce qui veut dire que la question basique de l'alimentation et des méthodes agricoles est hautement politique. Dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres un dépassement réel du capitalisme nécessitera une remise à plat intégrale des productions et des méthodes afférentes.
philippulus- Messages : 170
Date d'inscription : 19/01/2013
Re: Le scandale de la viande
Pourquoi ? Est-ce démontré "techniquement" ? Ou bien cela pourrait-il se régler au prix d'une rentabilité/productivité un peu moins élevée ?Philippus
L'utilisation massive et systématique d'un large spectre d'antibiotiques est inhérente à l'élevage industriel concentrationnaire.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Le scandale de la viande
L'usage systématique des antibiotiques dans les élevages industriels est avant tout "préventif". Les conditions d'existence de la marchandise animale sont telles (stress, blessures, lit de fiente) que le risque que des individus se choppent une infection est plus que très élevé. Et dans ce cas très hautement probable, c'est, promiscuité délirante oblige, tout le stock qui va y passer. Donc on prévient. De toutes façons (au moins dans le cas des poulets) les animaux sont quasiment tous malades à des degrés divers. Les antibiotiques les maintiennent juste en vie jusqu'à la date d'abattage prévue, 6 à 8 semaines maximum. Et le cocktail bactéries/antibios se retrouve dans les assiettes. Bon appétit.
Si non usage d'antibiotiques en élevage industriel, ce n'est pas une baisse de rendement qui est à attendre mais un effondrement.
Si non usage d'antibiotiques en élevage industriel, ce n'est pas une baisse de rendement qui est à attendre mais un effondrement.
philippulus- Messages : 170
Date d'inscription : 19/01/2013
Re: Le scandale de la viande
Cela-dit, à l'époque où on n'employait pas d'antibiotiques et d'anabolisants, dans les abattoirs de Chicago décrits par Upton Sinclair dans La jungle, c'était encore pire sur le plan sanitaire...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Le scandale de la viande
Ca me fait penser au bouquin de Upton Sinclair " La Jungle" que les camarades de LO faisaient lire il y a plus de 30 ans quand je les ai fréquenté.
Disons que le bouquin parfaitement réaliste sur l'époque n'était pas d'une actualité évidente dans les années 1970/80... mais c'est là où je veux en venir :
Les consommateurs se sont habitué à avoir confiance dans l'industrie alimentaire, confiance dans la qualité au moins sanitaire sinon gastronomique des produits alimentaires industriels.
Je crois qu'il se passe quelque chose d'important dans cette affaire de vache/cheval : les consommateurs perdent confiance et je crois que c'est une désillusion nouvelle et qui restera profonde, lourde, et importante "psychologiquement".
A la crise du chômage s'ajoute l'effondrement d'un des fondements de l'économie : la confiance dans l'industrie, la croyance dans les discours non seulement publicitaires mais officiels ( les crises dans les médocs sont du même ordre ).
Disons que le bouquin parfaitement réaliste sur l'époque n'était pas d'une actualité évidente dans les années 1970/80... mais c'est là où je veux en venir :
Les consommateurs se sont habitué à avoir confiance dans l'industrie alimentaire, confiance dans la qualité au moins sanitaire sinon gastronomique des produits alimentaires industriels.
Je crois qu'il se passe quelque chose d'important dans cette affaire de vache/cheval : les consommateurs perdent confiance et je crois que c'est une désillusion nouvelle et qui restera profonde, lourde, et importante "psychologiquement".
A la crise du chômage s'ajoute l'effondrement d'un des fondements de l'économie : la confiance dans l'industrie, la croyance dans les discours non seulement publicitaires mais officiels ( les crises dans les médocs sont du même ordre ).
Riquet- Messages : 114
Date d'inscription : 22/02/2013
Re: Le scandale de la viande
Fort bien vu.Riquet a écrit: A la crise du chômage s'ajoute l'effondrement d'un des fondements de l'économie : la confiance dans l'industrie, la croyance dans les discours non seulement publicitaires mais officiels ( les crises dans les médocs sont du même ordre ).
A nous d'enfoncer le clou:
A bas la dictature du capital !
Basta de la marchandisation de la planète !
Soclalisation des moyens de production !
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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