La Riposte : Interview de Jean - Luc Mélenchon
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La Riposte : Interview de Jean - Luc Mélenchon
Salut camarades,
A paraitre dans le journal La Riposte n°60, de janvier 2012, un interview de Jean Luc Mélenchon...
Interview de Jean-Luc Mélenchon : « Plutôt que de rassurer les marchés, il faut les affronter »
04-01-2012
http://www.lariposte.com/interview-de-jean-luc-melenchon,1724.html
D eux responsables de La Riposte, Greg Oxley et Jérôme Métellus, ont eu récemment l’occasion de discuter avec Jean-Luc Mélenchon au siège du Parti de Gauche. Eric Coquerel, de la direction du PG, était également présent. La discussion était fraternelle et a couvert de nombreux sujets. Greg et Jérôme ont réaffirmé l’engagement de La Riposte à mener campagne pour les candidats du Front de Gauche aux élections législatives et présidentielles. Ils ont aussi proposé à Jean-Luc Mélenchon de publier une interview de lui dans notre journal. Il a immédiatement accepté. La voici.
***
La Riposte : Sarkozy a lancé la lutte contre les « fraudeurs » aux allocations familiales, arrêts maladie, RSA, etc. A l’en croire, les pauvres et chômeurs seraient responsables de la dette publique. Comment combattre cette stratégie ?
Jean-Luc Mélenchon : La chasse aux pauvres menée par Sarkozy sous prétexte de lutte contre la fraude est une stratégie pour diviser le peuple. Un enfumage pour détourner le regard loin des responsables de la crise et de la dette : les banques et le système financier. Pour démonter cette imposture, il faut sans cesse rappeler que la fraude aux prestations sociales ne représente que 20 % du total de la fraude sociale. La droite reste silencieuse face aux responsables de 80 % de la fraude : ces patrons voyous qui soustraient 14 milliards par an de recettes aux régimes sociaux. L’arsenal anti-fraude de Sarkozy n’est donc pas fait pour améliorer les comptes sociaux mais pour entretenir une bataille idéologique et insécuriser davantage les travailleurs.
Quant à la volonté de l’UMP de faire travailler de force les bénéficiaires du RSA, elle est indigne. En république un droit est toujours universel et sans contrepartie, c’est-à-dire inaliénable. Si Nicolas Sarkozy voulait vraiment trouver de l’argent, il s’attaquerait aux fraudeurs du fisc qui volent 40 milliards. Mais on a vu comme il a renoncé aux poursuites pénales contre les fraudes fiscales de Mme Bettancourt ! Le roi est nu ! Son numéro contre la fraude s’arrête à la porte des riches.
La Riposte : Cinq ans après le fameux « travailler plus pour gagner plus », que reste-t-il de ce slogan ?
J-L. Mélenchon : Ce slogan est une vaste tromperie ! Il fonctionne comme un argument pour ne pas augmenter les salaires. L’augmentation continue de la productivité du travail justifierait pourtant des hausses régulières de salaires sans que les salariés aient à travailler plus. Sa réussite est d’avoir donné un air pimpant à ce qui n’est qu’une grossière tentative d’augmentation de la plus-value absolue.
De plus, la défiscalisation des heures supplémentaires censée encourager cette manœuvre a été funeste pour l’emploi. Il est devenu plus attractif pour les entreprises de contraindre les salariés à faire des heures en plus plutôt que d’embaucher. L’équivalent de 400 000 emplois à temps plein a ainsi été confisqué.
Ceux qui promettent des hausses de salaires sans assumer la nécessité d’un tout autre partage des richesses produites mentent aux salariés. Le travail doit récupérer les 10 points de richesse produite qu’il a perdus au profit du capital depuis 30 ans. Pour lancer le mouvement, le Front de Gauche défend le passage du SMIC à 1 700 euros bruts dès 2012 et à 1 700 euros nets en fin de mandature.
La Riposte : La droite est au pouvoir depuis 10 ans. Son bilan économique et social est catastrophique. Sa politique réactionnaire a suscité de grandes luttes : CPE, Constitution européenne, retraites... Tous les sondages donnent Sarkozy perdant au deuxième tour de la présidentielle. Une défaite de la gauche en 2012 est-elle néanmoins possible ?
J-L. Mélenchon : Cette élection est imprévisible. C’est une lourde erreur que commet François Hollande en croyant qu’il est le successeur automatique de Sarkozy. Pour nous, cette élection est une séquence à l’intérieur d’un processus plus large et de longue durée : celui de la révolution citoyenne. Mais pour l’instant, ceux qui se sont mobilisés par millions dans la rue ces dernières années ne voient pas le lien entre leurs luttes et les projets défendus par les candidats favoris des sondages qui se résument tous à « une seule politique possible » : celle de l’austérité. Le grand nombre des citoyens est donc aujourd’hui désemparé et désorienté. En soutenant partout les mobilisations des salariés et en portant une radicalité concrète dans ses propositions, le Front de Gauche montre qu’une autre politique est possible. Par exemple, pour stopper nette l’hémorragie des licenciements, le Front de Gauche propose des solutions simples : interdiction des licenciements boursiers, rétablissement de l’autorisation administrative de licenciement, droit de veto suspensif des représentants du personnel. Nous abordons les tâches révolutionnaires comme les gens eux-mêmes vont le faire : en partant des attentes concrètes du quotidien populaire. Toutes mettent en cause en réalité le contenu capitaliste du modèle économique actuel.
La Riposte : Si François Hollande est élu et que le PS forme le prochain gouvernement, à quelle politique doit-on s’attendre ?
J-L. Mélenchon : Si son projet se résume à « donner du sens à la rigueur », on peut avoir les plus grandes inquiétudes sur la politique qui sera menée. La poursuite des suppressions de postes de fonctionnaires en dehors de l’Education nationale serait par exemple une erreur colossale. Car l’Etat et les services publics sont aujourd’hui au bord de l’effondrement. Je déplore aussi que le PS renonce pour l’instant à abroger des réformes néfastes pour le plus grand nombre. Sur les retraites par exemple, l’abrogation pure et simple de la dernière réforme est nécessaire si l’on veut que les salariés puissent bénéficier de retraites décentes et que l’espérance de vie ne recule pas. On voit dans les interventions de Hollande les premiers signes des reculs auxquels conduit le choix de gouverner sans affronter les banques et les marchés financiers. On sait hélas comment terminent les gouvernements qui se soumettent ainsi aux diktats des agences de notation. De Papandréou à Zapatero, c’est à chaque fois un désastre du point de vue des combats de la gauche. Sur de telles bases, je ne conseillerai à personne à gauche d’aller cogérer une telle mauvaise aventure ! C’est pourquoi nous devons avoir pour objectif d’être en tête de la gauche et d’expliquer pourquoi c’est cela le vote utile à gauche.
La Riposte : Le programme du Front de Gauche, L’Humain d’abord, défend toute une série de mesures – sur les salaires, les retraites, la santé publique, les conditions de travail et d’étude, etc. – dont la mise en œuvre se traduirait par une très nette amélioration des conditions de vie de la masse de la population. Que faut-il répondre à ceux qui, à droite ou dans la direction du PS, en dénoncent le caractère « irréaliste » ?
J-L. Mélenchon : Ce sont les politiques d’austérité qui sont irréalistes. Regardez en Grèce ! Après 8 plans d’austérité, la dette explose, l’activité recule et le chômage s’envole. C’est pourtant cette politique d’austérité qui s’étend aujourd’hui comme un poison dans toute l’Europe. En France, le retour à 3 % de déficit public dès 2013 comme le proposent Sarkozy, Hollande et Bayrou est intenable. Compte tenu de la récession actuelle, cela impliquerait une purge qui serait catastrophique pour l’activité du pays et l’emploi.
Plus largement, c’est la marche autoritaire de l’Europe actuelle qui est irréaliste. Cette Europe-là est condamnée. La multiplication des sommets et des annonces sans lendemain depuis 2 ans montre qu’elle est dans l’impasse. Dans la crise, l’ensemble des relations sociales se tendent à l’intérieur des nations et entre les nations elles-mêmes. Le dogme de la concurrence libre et non faussée nourrit les ferments d’une guerre entre les personnes et entre les nations.
Cette crise ne peut se résoudre que deux manières : une révolution citoyenne changeant radicalement les règles du jeu ou un glissement vers une guerre sociale de plus en plus ouverte et une dérive autoritaire aggravée du pouvoir, cette pente « austéritaire » que dénonce le Front de Gauche.
La Riposte : L’Humain d’abord réclame la constitution d’un pôle public bancaire et le « contrôle social » des banques privées qui s’engageraient dans des opérations spéculatives. Or, peut-on réellement imposer un « contrôle social » de banques privées ? Et puisque toutes les banques privées se livrent à la spéculation, pourquoi ne pas procéder d’emblée à la nationalisation de l’ensemble du secteur bancaire ?
J-L. Mélenchon : Plutôt que de rassurer les marchés, le Front de Gauche propose de les affronter afin de définanciariser l’économie. Des règles simples doivent être appliquées pour refondre tout le système financier : contrôle des mouvements de capitaux, interdiction de toutes les pratiques spéculatives (ventes à découvert), suppression de la cotation boursière en continu des entreprises. Ces mesures soulageront l’ensemble du système productif qui est aujourd’hui menacé de mort par la sphère financière. Nationaliser les bilans gorgés de titres pourris de toutes les banques ne nous avancerait pas. Par contre, l’affirmation d’un pôle public financier fort impactera tout le système bancaire et assurantiel. Les particuliers et les entreprises se détourneraient massivement des banques actuelles s’il existait un acteur alternatif répondant aux besoins de financement de l’économie et des ménages. L’ouverture d’un droit d’escompte à taux zéro pour les petites entreprises les affranchirait par exemple de la double tutelle actuelle des banques et des grands groupes qui les étranglent.
De plus, le système bancaire est par construction extrêmement contrôlé dans la mesure où toutes les opérations qui s’y déroulent doivent être retracées. Il n’y a aucune difficulté technique à utiliser ces informations pour bloquer certains mouvements de capitaux ou en taxer d’autres. C’est une question de volonté politique et d’affrontement avec le capital.
La Riposte : Le programme du Front de Gauche défend à juste titre la nécessité d’une « planification écologique ». Mais est-ce possible sans une forme de planification économique ?
J-L. Mélenchon : Le libre jeu du marché aggrave la catastrophe écologique et menace l’écosystème humain. La planification écologique est l’horizon structurant de tout notre programme. Elle comporte une dimension de planification économique puisqu’il s’agit de réorienter tout le système de production, de consommation et d’échange en fonction d’un intérêt général humain qui contredit la logique du profit privé à court terme. Dans le cadre de cette planification, certaines productions devront croître et d’autres décroître. En ce sens la planification écologique est aussi une révolution culturelle puisqu’elle implique un changement des modes de consommation et d’échange. La planification écologique est aussi une révolution des pratiques démocratiques dans la mesure où les décisions de relocalisation agricole et industrielle comportent un ample volet d’implication locale. La reprise en main par l’humanité de son destin passe donc nécessairement aujourd’hui par une planification élargie de ses horizons de progrès.
La Riposte : Face à l’avalanche de plans sociaux et de fermetures, le modèle des « coopératives » monte en force, dans le mouvement ouvrier. Est-ce que cette forme de propriété peut être généralisée et constituer une alternative à la propriété capitaliste ? Des coopératives en concurrence sur le marché ne risqueraient-elles pas de retomber dans les travers des entreprises privées ?
J-L. Mélenchon : D’abord nos propositions ne se limitent pas à soutenir quelques coopératives pionnières. De nombreux secteurs d’activité aujourd’hui marchandisés doivent être intégralement soustraits à la concurrence : c’est le cas de la santé, des transports collectifs, de l’énergie, du logement. Pour cela, le Front de Gauche assume la nécessité de ne pas appliquer les directives européennes obligeant à libéraliser ces secteurs. Des pôles publics mêlant capital public national et local et propriété sociale permettront de reconquérir ces territoires perdus par le service public.
Plus largement, dans l’ensemble du système productif, nous proposons de donner la priorité au développement de la propriété coopérative. Cela passe par des mesures concrètes : priorité aux coopératives pour la commande publique, réorientation des aides aux entreprises vers les coopératives. Le droit de reprise de l’activité par les salariés peut aussi changer radicalement le paysage productif en quelques années. Dans les dix prochaines années, entre 30 % et 50 % des dirigeants de TPE-PME vont partir à la retraite. Avec le système actuel, ils auront le choix entre fermer leur entreprise ou la vendre à un fonds d’investissement. En soutenant techniquement et financièrement les reprises salariales, le Front de Gauche donnera à ces entreprises une pérennité productive qui leur manque aujourd’hui. Pour cela, un véritable « droit de préemption » doit être reconnu aux salariés en cas de reprise, de cession ou de transmission de l’activité.
Notre idée n’est pas que les coopératives se livrent aux délices de la concurrence capitaliste. Leurs exigences de rentabilité sont différentes puisqu’elles ne rémunèrent pas d’actionnaires distincts des salariés. En conséquence, elles peuvent assurer des activités jugées non rentables selon les normes du capital privé. Quoi qu’il en soit, pour obtenir le soutien de la puissance publique, les coopératives devront respecter des critères exigeants comme par exemple une échelle des salaires réduite.
La Riposte : Supposons que le Front de Gauche arrive au pouvoir et engage sa politique de réformes sociales. On imagine bien la férocité de la réaction des capitalistes et des « marchés », qui feraient tout pour saboter les réformes et soumettre le gouvernement à leur volonté, comme ils l’ont fait avec Mitterrand. Comment le gouvernement pourrait-il résister à ce sabotage ?
J-L. Mélenchon : Comme je l’ai indiqué, nous rendrons les coups à ceux qui nous attaqueront. A l’opposé de la résignation des Papandréou, nous assumons une stratégie de résistance et d’affrontement avec le système financier.
Par exemple, quand nous proposons le salaire maximum et le revenu maximum, les libéraux opposent le risque de la fuite des capitaux que cela entraînerait. C’était aussi l’argument avancé par la droite pour justifier en 2007 le bouclier fiscal. Or la baisse de l’imposition des riches n’a pas ralenti l’évasion fiscale : en 2008, les départs vers l’étranger de redevables de l’ISF ont encore augmenté de 14 %. Ce n’est donc pas en baissant les impôts qu’on fera revenir les fuyards du fisc. Pour empêcher la fuite des capitaux, nous instaurerons un contrôle des mouvements de capitaux arrivant et sortant de comptes ouverts en France. Et nous bloquerons les transactions depuis et vers les paradis fiscaux. Cela suppose de rompre avec le dogme de la libre circulation des capitaux imposé par le Traité de Lisbonne (article 63 TFUE). Dans son livre Nous on peut, Jacques Généreux présente des techniques déjà appliquées avec succès dans d’autres pays, notamment au Brésil.
Et pour aller récupérer les 40 milliards d’euros perdus par l’Etat à cause de la fraude fiscale, la lutte anti-fraude devra devenir vraiment dissuasive en prévoyant non seulement des sanctions financières mais aussi pénales et économiques (interdiction d’exercer,fermetures administratives). Enfin, l’imposition des résidents français à l’étranger à égalité avec leurs concitoyens résidant en France permettrait de faire payer la petite oligarchie d’exilés fiscaux français qui se vantent régulièrement d’être partis en Suisse, au Luxembourg ou à Monaco.
Enfin, pour ce qui est des banques, je rappelle qu’elles dépendent toutes de la garantie publique. Et ce ne sont pas les Iles Caïman qui pourront l’apporter en cas de bras de fer entre une banque et l’Etat français.
La Riposte : L’Humain d’abord en appelle à une « révolution citoyenne ». Avec la crise du capitalisme et la régression sociale qui en résulte, pourquoi ne pas fixer l’attention des travailleurs et de l’électorat sur la nécessité du socialisme ? Faut-il considérer le programme du Front de Gauche comme une première étape vers le socialisme ?
J-L. Mélenchon : Notre programme est socialiste en effet par son contenu. Il fait du partage des richesses le principal levier de relance de l’activité utile. Pour nous, le progrès social est la condition du progrès économique. Et notre point d’appui dans la société est la classe ouvrière qui reste le premier groupe social, même s’il a été rendu invisible par les belles personnes et les médias. Plus largement, nous pensons que tout le salariat peut être aujourd’hui unifié par la lutte contre le développement du précariat. La précarité touche aussi bien les ouvriers que les cadres, les employés ou les étudiants. L’Humain d’abord se fixe pour ambition d’abolir ce précariat qui ronge les existences et fissure la société. Pour cela, nous referons du contrat à durée indéterminée la norme du contrat de travail en interdisant les contrats précaires au-delà de 5 % des effectifs dans les grandes entreprises et de 10 % dans les petites. Et nous titulariserons les 800 000 précaires de la fonction publique.
Ces évolutions en termes de statut social des travailleurs changeront radicalement les conditions d’existence de millions de personnes en leur redonnant la capacité à se projeter et donc aussi à lutter. Notre programme veut donc assurer une transition entre deux états de la société et mise sur une implication croissante des citoyens. La révolution citoyenne est un processus qui vise à devenir permanent. Il prendra d’autres formes à d’autres étapes à mesure que s’approfondira la compréhension des tâches à accomplir. La désorganisation de la société sous les coups du libéralisme et de la catastrophe écologique nous met tous au pied du mur pour longtemps.
La Riposte : Pour finir, que penses-tu de La Riposte et de ses idées ?
J-L. Mélenchon : Comme vous je n’ai pas peur de dénoncer le système en l’appelant par son nom : le capitalisme. Après, nous n’utilisons pas toujours le même vocabulaire et nos histoires comme nos origines diffèrent. Mais c’est vrai de toutes les formations et courants qui composent le Front de Gauche. Cette diversité est une force car elle élargit le nombre des points d’entrée dans notre combat commun. Elle ne nous empêche pas de nous retrouver derrière les principales mesures du programme et les candidats communs qui les portent.
Je ne vous appelle pas à l’uniformité. Vous n’hésitez pas à argumenter sur d’éventuels désaccords. C’est parfois roboratif. Mais j’observe que c’est toujours fait avec une vraie honnêteté intellectuelle. Je l’apprécie. Enfin je n’ignore pas que vos camarades sont de bons militants qui savent ce que la lutte des classes veut dire. Votre journal le reflète. Je sais qu’on peut compter sur vous pour cette campagne. Et je n’en doute pas pour la suite.
A paraitre dans le journal La Riposte n°60, de janvier 2012, un interview de Jean Luc Mélenchon...
Interview de Jean-Luc Mélenchon : « Plutôt que de rassurer les marchés, il faut les affronter »
04-01-2012
http://www.lariposte.com/interview-de-jean-luc-melenchon,1724.html
D eux responsables de La Riposte, Greg Oxley et Jérôme Métellus, ont eu récemment l’occasion de discuter avec Jean-Luc Mélenchon au siège du Parti de Gauche. Eric Coquerel, de la direction du PG, était également présent. La discussion était fraternelle et a couvert de nombreux sujets. Greg et Jérôme ont réaffirmé l’engagement de La Riposte à mener campagne pour les candidats du Front de Gauche aux élections législatives et présidentielles. Ils ont aussi proposé à Jean-Luc Mélenchon de publier une interview de lui dans notre journal. Il a immédiatement accepté. La voici.
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La Riposte : Sarkozy a lancé la lutte contre les « fraudeurs » aux allocations familiales, arrêts maladie, RSA, etc. A l’en croire, les pauvres et chômeurs seraient responsables de la dette publique. Comment combattre cette stratégie ?
Jean-Luc Mélenchon : La chasse aux pauvres menée par Sarkozy sous prétexte de lutte contre la fraude est une stratégie pour diviser le peuple. Un enfumage pour détourner le regard loin des responsables de la crise et de la dette : les banques et le système financier. Pour démonter cette imposture, il faut sans cesse rappeler que la fraude aux prestations sociales ne représente que 20 % du total de la fraude sociale. La droite reste silencieuse face aux responsables de 80 % de la fraude : ces patrons voyous qui soustraient 14 milliards par an de recettes aux régimes sociaux. L’arsenal anti-fraude de Sarkozy n’est donc pas fait pour améliorer les comptes sociaux mais pour entretenir une bataille idéologique et insécuriser davantage les travailleurs.
Quant à la volonté de l’UMP de faire travailler de force les bénéficiaires du RSA, elle est indigne. En république un droit est toujours universel et sans contrepartie, c’est-à-dire inaliénable. Si Nicolas Sarkozy voulait vraiment trouver de l’argent, il s’attaquerait aux fraudeurs du fisc qui volent 40 milliards. Mais on a vu comme il a renoncé aux poursuites pénales contre les fraudes fiscales de Mme Bettancourt ! Le roi est nu ! Son numéro contre la fraude s’arrête à la porte des riches.
La Riposte : Cinq ans après le fameux « travailler plus pour gagner plus », que reste-t-il de ce slogan ?
J-L. Mélenchon : Ce slogan est une vaste tromperie ! Il fonctionne comme un argument pour ne pas augmenter les salaires. L’augmentation continue de la productivité du travail justifierait pourtant des hausses régulières de salaires sans que les salariés aient à travailler plus. Sa réussite est d’avoir donné un air pimpant à ce qui n’est qu’une grossière tentative d’augmentation de la plus-value absolue.
De plus, la défiscalisation des heures supplémentaires censée encourager cette manœuvre a été funeste pour l’emploi. Il est devenu plus attractif pour les entreprises de contraindre les salariés à faire des heures en plus plutôt que d’embaucher. L’équivalent de 400 000 emplois à temps plein a ainsi été confisqué.
Ceux qui promettent des hausses de salaires sans assumer la nécessité d’un tout autre partage des richesses produites mentent aux salariés. Le travail doit récupérer les 10 points de richesse produite qu’il a perdus au profit du capital depuis 30 ans. Pour lancer le mouvement, le Front de Gauche défend le passage du SMIC à 1 700 euros bruts dès 2012 et à 1 700 euros nets en fin de mandature.
La Riposte : La droite est au pouvoir depuis 10 ans. Son bilan économique et social est catastrophique. Sa politique réactionnaire a suscité de grandes luttes : CPE, Constitution européenne, retraites... Tous les sondages donnent Sarkozy perdant au deuxième tour de la présidentielle. Une défaite de la gauche en 2012 est-elle néanmoins possible ?
J-L. Mélenchon : Cette élection est imprévisible. C’est une lourde erreur que commet François Hollande en croyant qu’il est le successeur automatique de Sarkozy. Pour nous, cette élection est une séquence à l’intérieur d’un processus plus large et de longue durée : celui de la révolution citoyenne. Mais pour l’instant, ceux qui se sont mobilisés par millions dans la rue ces dernières années ne voient pas le lien entre leurs luttes et les projets défendus par les candidats favoris des sondages qui se résument tous à « une seule politique possible » : celle de l’austérité. Le grand nombre des citoyens est donc aujourd’hui désemparé et désorienté. En soutenant partout les mobilisations des salariés et en portant une radicalité concrète dans ses propositions, le Front de Gauche montre qu’une autre politique est possible. Par exemple, pour stopper nette l’hémorragie des licenciements, le Front de Gauche propose des solutions simples : interdiction des licenciements boursiers, rétablissement de l’autorisation administrative de licenciement, droit de veto suspensif des représentants du personnel. Nous abordons les tâches révolutionnaires comme les gens eux-mêmes vont le faire : en partant des attentes concrètes du quotidien populaire. Toutes mettent en cause en réalité le contenu capitaliste du modèle économique actuel.
La Riposte : Si François Hollande est élu et que le PS forme le prochain gouvernement, à quelle politique doit-on s’attendre ?
J-L. Mélenchon : Si son projet se résume à « donner du sens à la rigueur », on peut avoir les plus grandes inquiétudes sur la politique qui sera menée. La poursuite des suppressions de postes de fonctionnaires en dehors de l’Education nationale serait par exemple une erreur colossale. Car l’Etat et les services publics sont aujourd’hui au bord de l’effondrement. Je déplore aussi que le PS renonce pour l’instant à abroger des réformes néfastes pour le plus grand nombre. Sur les retraites par exemple, l’abrogation pure et simple de la dernière réforme est nécessaire si l’on veut que les salariés puissent bénéficier de retraites décentes et que l’espérance de vie ne recule pas. On voit dans les interventions de Hollande les premiers signes des reculs auxquels conduit le choix de gouverner sans affronter les banques et les marchés financiers. On sait hélas comment terminent les gouvernements qui se soumettent ainsi aux diktats des agences de notation. De Papandréou à Zapatero, c’est à chaque fois un désastre du point de vue des combats de la gauche. Sur de telles bases, je ne conseillerai à personne à gauche d’aller cogérer une telle mauvaise aventure ! C’est pourquoi nous devons avoir pour objectif d’être en tête de la gauche et d’expliquer pourquoi c’est cela le vote utile à gauche.
La Riposte : Le programme du Front de Gauche, L’Humain d’abord, défend toute une série de mesures – sur les salaires, les retraites, la santé publique, les conditions de travail et d’étude, etc. – dont la mise en œuvre se traduirait par une très nette amélioration des conditions de vie de la masse de la population. Que faut-il répondre à ceux qui, à droite ou dans la direction du PS, en dénoncent le caractère « irréaliste » ?
J-L. Mélenchon : Ce sont les politiques d’austérité qui sont irréalistes. Regardez en Grèce ! Après 8 plans d’austérité, la dette explose, l’activité recule et le chômage s’envole. C’est pourtant cette politique d’austérité qui s’étend aujourd’hui comme un poison dans toute l’Europe. En France, le retour à 3 % de déficit public dès 2013 comme le proposent Sarkozy, Hollande et Bayrou est intenable. Compte tenu de la récession actuelle, cela impliquerait une purge qui serait catastrophique pour l’activité du pays et l’emploi.
Plus largement, c’est la marche autoritaire de l’Europe actuelle qui est irréaliste. Cette Europe-là est condamnée. La multiplication des sommets et des annonces sans lendemain depuis 2 ans montre qu’elle est dans l’impasse. Dans la crise, l’ensemble des relations sociales se tendent à l’intérieur des nations et entre les nations elles-mêmes. Le dogme de la concurrence libre et non faussée nourrit les ferments d’une guerre entre les personnes et entre les nations.
Cette crise ne peut se résoudre que deux manières : une révolution citoyenne changeant radicalement les règles du jeu ou un glissement vers une guerre sociale de plus en plus ouverte et une dérive autoritaire aggravée du pouvoir, cette pente « austéritaire » que dénonce le Front de Gauche.
La Riposte : L’Humain d’abord réclame la constitution d’un pôle public bancaire et le « contrôle social » des banques privées qui s’engageraient dans des opérations spéculatives. Or, peut-on réellement imposer un « contrôle social » de banques privées ? Et puisque toutes les banques privées se livrent à la spéculation, pourquoi ne pas procéder d’emblée à la nationalisation de l’ensemble du secteur bancaire ?
J-L. Mélenchon : Plutôt que de rassurer les marchés, le Front de Gauche propose de les affronter afin de définanciariser l’économie. Des règles simples doivent être appliquées pour refondre tout le système financier : contrôle des mouvements de capitaux, interdiction de toutes les pratiques spéculatives (ventes à découvert), suppression de la cotation boursière en continu des entreprises. Ces mesures soulageront l’ensemble du système productif qui est aujourd’hui menacé de mort par la sphère financière. Nationaliser les bilans gorgés de titres pourris de toutes les banques ne nous avancerait pas. Par contre, l’affirmation d’un pôle public financier fort impactera tout le système bancaire et assurantiel. Les particuliers et les entreprises se détourneraient massivement des banques actuelles s’il existait un acteur alternatif répondant aux besoins de financement de l’économie et des ménages. L’ouverture d’un droit d’escompte à taux zéro pour les petites entreprises les affranchirait par exemple de la double tutelle actuelle des banques et des grands groupes qui les étranglent.
De plus, le système bancaire est par construction extrêmement contrôlé dans la mesure où toutes les opérations qui s’y déroulent doivent être retracées. Il n’y a aucune difficulté technique à utiliser ces informations pour bloquer certains mouvements de capitaux ou en taxer d’autres. C’est une question de volonté politique et d’affrontement avec le capital.
La Riposte : Le programme du Front de Gauche défend à juste titre la nécessité d’une « planification écologique ». Mais est-ce possible sans une forme de planification économique ?
J-L. Mélenchon : Le libre jeu du marché aggrave la catastrophe écologique et menace l’écosystème humain. La planification écologique est l’horizon structurant de tout notre programme. Elle comporte une dimension de planification économique puisqu’il s’agit de réorienter tout le système de production, de consommation et d’échange en fonction d’un intérêt général humain qui contredit la logique du profit privé à court terme. Dans le cadre de cette planification, certaines productions devront croître et d’autres décroître. En ce sens la planification écologique est aussi une révolution culturelle puisqu’elle implique un changement des modes de consommation et d’échange. La planification écologique est aussi une révolution des pratiques démocratiques dans la mesure où les décisions de relocalisation agricole et industrielle comportent un ample volet d’implication locale. La reprise en main par l’humanité de son destin passe donc nécessairement aujourd’hui par une planification élargie de ses horizons de progrès.
La Riposte : Face à l’avalanche de plans sociaux et de fermetures, le modèle des « coopératives » monte en force, dans le mouvement ouvrier. Est-ce que cette forme de propriété peut être généralisée et constituer une alternative à la propriété capitaliste ? Des coopératives en concurrence sur le marché ne risqueraient-elles pas de retomber dans les travers des entreprises privées ?
J-L. Mélenchon : D’abord nos propositions ne se limitent pas à soutenir quelques coopératives pionnières. De nombreux secteurs d’activité aujourd’hui marchandisés doivent être intégralement soustraits à la concurrence : c’est le cas de la santé, des transports collectifs, de l’énergie, du logement. Pour cela, le Front de Gauche assume la nécessité de ne pas appliquer les directives européennes obligeant à libéraliser ces secteurs. Des pôles publics mêlant capital public national et local et propriété sociale permettront de reconquérir ces territoires perdus par le service public.
Plus largement, dans l’ensemble du système productif, nous proposons de donner la priorité au développement de la propriété coopérative. Cela passe par des mesures concrètes : priorité aux coopératives pour la commande publique, réorientation des aides aux entreprises vers les coopératives. Le droit de reprise de l’activité par les salariés peut aussi changer radicalement le paysage productif en quelques années. Dans les dix prochaines années, entre 30 % et 50 % des dirigeants de TPE-PME vont partir à la retraite. Avec le système actuel, ils auront le choix entre fermer leur entreprise ou la vendre à un fonds d’investissement. En soutenant techniquement et financièrement les reprises salariales, le Front de Gauche donnera à ces entreprises une pérennité productive qui leur manque aujourd’hui. Pour cela, un véritable « droit de préemption » doit être reconnu aux salariés en cas de reprise, de cession ou de transmission de l’activité.
Notre idée n’est pas que les coopératives se livrent aux délices de la concurrence capitaliste. Leurs exigences de rentabilité sont différentes puisqu’elles ne rémunèrent pas d’actionnaires distincts des salariés. En conséquence, elles peuvent assurer des activités jugées non rentables selon les normes du capital privé. Quoi qu’il en soit, pour obtenir le soutien de la puissance publique, les coopératives devront respecter des critères exigeants comme par exemple une échelle des salaires réduite.
La Riposte : Supposons que le Front de Gauche arrive au pouvoir et engage sa politique de réformes sociales. On imagine bien la férocité de la réaction des capitalistes et des « marchés », qui feraient tout pour saboter les réformes et soumettre le gouvernement à leur volonté, comme ils l’ont fait avec Mitterrand. Comment le gouvernement pourrait-il résister à ce sabotage ?
J-L. Mélenchon : Comme je l’ai indiqué, nous rendrons les coups à ceux qui nous attaqueront. A l’opposé de la résignation des Papandréou, nous assumons une stratégie de résistance et d’affrontement avec le système financier.
Par exemple, quand nous proposons le salaire maximum et le revenu maximum, les libéraux opposent le risque de la fuite des capitaux que cela entraînerait. C’était aussi l’argument avancé par la droite pour justifier en 2007 le bouclier fiscal. Or la baisse de l’imposition des riches n’a pas ralenti l’évasion fiscale : en 2008, les départs vers l’étranger de redevables de l’ISF ont encore augmenté de 14 %. Ce n’est donc pas en baissant les impôts qu’on fera revenir les fuyards du fisc. Pour empêcher la fuite des capitaux, nous instaurerons un contrôle des mouvements de capitaux arrivant et sortant de comptes ouverts en France. Et nous bloquerons les transactions depuis et vers les paradis fiscaux. Cela suppose de rompre avec le dogme de la libre circulation des capitaux imposé par le Traité de Lisbonne (article 63 TFUE). Dans son livre Nous on peut, Jacques Généreux présente des techniques déjà appliquées avec succès dans d’autres pays, notamment au Brésil.
Et pour aller récupérer les 40 milliards d’euros perdus par l’Etat à cause de la fraude fiscale, la lutte anti-fraude devra devenir vraiment dissuasive en prévoyant non seulement des sanctions financières mais aussi pénales et économiques (interdiction d’exercer,fermetures administratives). Enfin, l’imposition des résidents français à l’étranger à égalité avec leurs concitoyens résidant en France permettrait de faire payer la petite oligarchie d’exilés fiscaux français qui se vantent régulièrement d’être partis en Suisse, au Luxembourg ou à Monaco.
Enfin, pour ce qui est des banques, je rappelle qu’elles dépendent toutes de la garantie publique. Et ce ne sont pas les Iles Caïman qui pourront l’apporter en cas de bras de fer entre une banque et l’Etat français.
La Riposte : L’Humain d’abord en appelle à une « révolution citoyenne ». Avec la crise du capitalisme et la régression sociale qui en résulte, pourquoi ne pas fixer l’attention des travailleurs et de l’électorat sur la nécessité du socialisme ? Faut-il considérer le programme du Front de Gauche comme une première étape vers le socialisme ?
J-L. Mélenchon : Notre programme est socialiste en effet par son contenu. Il fait du partage des richesses le principal levier de relance de l’activité utile. Pour nous, le progrès social est la condition du progrès économique. Et notre point d’appui dans la société est la classe ouvrière qui reste le premier groupe social, même s’il a été rendu invisible par les belles personnes et les médias. Plus largement, nous pensons que tout le salariat peut être aujourd’hui unifié par la lutte contre le développement du précariat. La précarité touche aussi bien les ouvriers que les cadres, les employés ou les étudiants. L’Humain d’abord se fixe pour ambition d’abolir ce précariat qui ronge les existences et fissure la société. Pour cela, nous referons du contrat à durée indéterminée la norme du contrat de travail en interdisant les contrats précaires au-delà de 5 % des effectifs dans les grandes entreprises et de 10 % dans les petites. Et nous titulariserons les 800 000 précaires de la fonction publique.
Ces évolutions en termes de statut social des travailleurs changeront radicalement les conditions d’existence de millions de personnes en leur redonnant la capacité à se projeter et donc aussi à lutter. Notre programme veut donc assurer une transition entre deux états de la société et mise sur une implication croissante des citoyens. La révolution citoyenne est un processus qui vise à devenir permanent. Il prendra d’autres formes à d’autres étapes à mesure que s’approfondira la compréhension des tâches à accomplir. La désorganisation de la société sous les coups du libéralisme et de la catastrophe écologique nous met tous au pied du mur pour longtemps.
La Riposte : Pour finir, que penses-tu de La Riposte et de ses idées ?
J-L. Mélenchon : Comme vous je n’ai pas peur de dénoncer le système en l’appelant par son nom : le capitalisme. Après, nous n’utilisons pas toujours le même vocabulaire et nos histoires comme nos origines diffèrent. Mais c’est vrai de toutes les formations et courants qui composent le Front de Gauche. Cette diversité est une force car elle élargit le nombre des points d’entrée dans notre combat commun. Elle ne nous empêche pas de nous retrouver derrière les principales mesures du programme et les candidats communs qui les portent.
Je ne vous appelle pas à l’uniformité. Vous n’hésitez pas à argumenter sur d’éventuels désaccords. C’est parfois roboratif. Mais j’observe que c’est toujours fait avec une vraie honnêteté intellectuelle. Je l’apprécie. Enfin je n’ignore pas que vos camarades sont de bons militants qui savent ce que la lutte des classes veut dire. Votre journal le reflète. Je sais qu’on peut compter sur vous pour cette campagne. Et je n’en doute pas pour la suite.
Gayraud de Mazars- Messages : 545
Date d'inscription : 25/06/2010
Age : 57
Localisation : En Bourgogne
Re: La Riposte : Interview de Jean - Luc Mélenchon
Salut camarades,
Suite à cet interview...
Remarques sur notre interview de Jean-Luc Mélenchon
La Riposte, le 04-01-2012
http://www.lariposte.com/remarques-sur-notre-interview-de,1723.html
L’ interview que Jean-Luc Mélenchon a accordée à La Riposte sera lue attentivement par les militants communistes, les militants du Parti de Gauche et tous ceux qui sont engagés dans la campagne autour de sa candidature. En plus de sa publication dans notre journal, elle a été envoyée aux 18 000 abonnés à notre liste de diffusion, pour la plupart des militants communistes, syndicaux ou associatifs. Elle mérite d’être portée à la connaissance du plus grand nombre, bien au-delà des milieux militants. Aussi demandons-nous à nos lecteurs de lui assurer la plus large diffusion possible.
Dans la première partie de l’interview, Jean-Luc Mélenchon répond de façon percutante à quelques-uns des leurres et subterfuges qui sont la marque de fabrique du « sarkozisme ». Il s’en prend notamment à la tentative de faire des « fraudeurs » au RSA et aux allocations familiales les boucs émissaires du capitalisme. Il fustige le slogan « travailler plus pour gagner plus ». Il expose également plusieurs mesures phares du programme du Front de Gauche, L’Humain d’abord. Entre ces propositions et le programme du Parti Socialiste, le contraste est saisissant. Ce que dit Mélenchon de la politique capitularde des dirigeants du PS – qui, à l’instar des politiques menées par Papandréou et Zapatero, serait « un désastre du point de vue des combats de gauche » – est tout à fait pertinent. De même a-t-il raison de souligner que les politiques d’austérité appliquées en Grèce et ailleurs ne font qu’aggraver la crise économique.
La Riposte est d’accord sur bien des points avec L’Humain d’abord – et donc avec les arguments et propositions développés par Jean-Luc Mélenchon dans cette interview. Quant aux points de désaccord, ils ne nous empêchent pas, bien évidemment, de participer activement à la bataille électorale autour des propositions du Front de Gauche et du candidat qui les porte. L’Humain d’abord n’est pas un programme figé, établi une fois pour toutes. Il sera nécessairement enrichi et développé sur la base de l’expérience collective du mouvement qui le défend. Mélenchon n’ignore pas les divergences qui existent entre ses idées et celles de La Riposte. Mais il explique à la fin de l’interview qu’il est ouvert au dialogue et au débat. Nous avons la même attitude à son égard. La lutte des classes est aussi une lutte idéologique, une lutte qui se mène sur le plan de la théorie, des principes, des questions de programme et de stratégie. Elle ne peut parvenir à une conclusion victorieuse que sur la base d’un débat démocratique et fraternel.
Les banques et le socialisme
Ce n’est pas ici le lieu pour développer une analyse critique du programme du Front de Gauche ou de l’interview de Mélenchon. Nous soulignerons simplement les points qui nous paraissent les plus importants.
Premièrement, la réponse de Mélenchon sur la nationalisation du secteur bancaire n’est pas à la hauteur de notre objectif, qui est d’éliminer la puissance spéculative et le rôle parasitaire du système bancaire capitaliste. Le « pôle public bancaire » que défend L’Humain d’abord se limite à la mise en réseau des banques publiques (ou prétendument publiques). Il laisse entre les mains des capitalistes des banques aussi puissantes que BNP-Paribas ou la Société Générale. Mélenchon dit que ce pôle public « impactera » tout le système bancaire. Nous pensons au contraire que les banques capitalistes impacteront le pôle public. La majorité dictera ses termes à la minorité. Notons au passage que la Caisse des Dépôts, qui fait figure de pilier principal du futur « pôle public », est dirigée d’une façon tout à fait capitaliste. Les entreprises dont elle est actionnaire sont gérées d’une main de fer et avec un seul objectif : la rentabilité maximale. A notre avis, le Front de Gauche devrait défendre la nationalisation de toutes les banques, de toutes les compagnies d’assurance et tous les organismes de crédit. Une fois nationalisées, les banques devraient être consolidées en une seule banque nationale qui ne serait pas cotée en Bourse et ne participerait pas aux activités spéculatives des marchés financiers. De même, une seule société d’assurance nationale devrait couvrir tous les types d’assurances, de façon à mettre fin aux abus des sociétés capitalistes de ce secteur. Ces nationalisations devraient être réalisées sans indemniser les grands actionnaires.
Jean-Luc Mélenchon affirme que « nationaliser les bilans gorgés de titres pourris de toutes les banques ne nous avancerait pas. » Les banques n’ont pas que des titres pourris, loin s’en faut. Malgré la crise, elles dégagent toujours des profits colossaux. Elles versent chaque année des milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires. Si elles ne sont pas nationalisées, ce parasitisme se poursuivra – et le « pôle public » n’y changera rien. Quant aux « titres pourris » des banques privées, la nationalisation du secteur bancaire les passera par « pertes et profits ». Ce qui sera perdu d’un côté sera largement compensé de l’autre en n’indemnisant pas les grands actionnaires et en ne remboursant pas les capitalistes qui ont prêté de l’argent à l’Etat. Plus généralement, le capitalisme a engendré des « titres pourris » dans tous les domaines : économique, politique, social, moral, etc. C’est précisément pour cela que nous voulons le renverser !
Le deuxième point à relever concerne la question du socialisme. Mélenchon affirme que le programme du Front de Gauche est socialiste parce qu’il « fait du partage des richesses le levier principal de relance de l’activité utile ». Cette formulation ne peut pas nous satisfaire. Il y a nécessairement, sous le capitalisme, un partage des richesses entre les capitalistes et les travailleurs. C’est l’objet même de la lutte des classes. Le mouvement ouvrier s’efforce de défendre ou augmenter la part des richesses qui revient au salariat (qui les créé toutes). Mais à la différence du réformisme, le socialisme ne se limite pas à la lutte pour arracher des concessions sous le capitalisme. Il implique l’abolition de la propriété capitaliste des grands moyens de production, de distribution et d’échange. Nous touchons ici à la principale faiblesse du programme actuel du Front de Gauche. Il cherche à résister aux conséquences d’un système qu’il laisse intact, au fond, puisqu’il ne comprend pas de mesures d’expropriations suffisamment importantes pour arracher le pouvoir économique aux capitalistes. Or, tant qu’ils conserveront ce pouvoir, aucun des problèmes fondamentaux auxquels nous sommes confrontés ne pourra être résolu. Notre programme devrait tenir compte de cette réalité.
Malgré ces carences, la publication de L’Humain d’abord a été un grand pas en avant pour le mouvement communiste et l’ensemble du Front de Gauche. En prenant appui sur l’expérience collective des luttes et grâce à une discussion fraternelle et constructive, nous sommes confiants que ses défauts finiraient par être corrigés.
La Riposte
Suite à cet interview...
Remarques sur notre interview de Jean-Luc Mélenchon
La Riposte, le 04-01-2012
http://www.lariposte.com/remarques-sur-notre-interview-de,1723.html
L’ interview que Jean-Luc Mélenchon a accordée à La Riposte sera lue attentivement par les militants communistes, les militants du Parti de Gauche et tous ceux qui sont engagés dans la campagne autour de sa candidature. En plus de sa publication dans notre journal, elle a été envoyée aux 18 000 abonnés à notre liste de diffusion, pour la plupart des militants communistes, syndicaux ou associatifs. Elle mérite d’être portée à la connaissance du plus grand nombre, bien au-delà des milieux militants. Aussi demandons-nous à nos lecteurs de lui assurer la plus large diffusion possible.
Dans la première partie de l’interview, Jean-Luc Mélenchon répond de façon percutante à quelques-uns des leurres et subterfuges qui sont la marque de fabrique du « sarkozisme ». Il s’en prend notamment à la tentative de faire des « fraudeurs » au RSA et aux allocations familiales les boucs émissaires du capitalisme. Il fustige le slogan « travailler plus pour gagner plus ». Il expose également plusieurs mesures phares du programme du Front de Gauche, L’Humain d’abord. Entre ces propositions et le programme du Parti Socialiste, le contraste est saisissant. Ce que dit Mélenchon de la politique capitularde des dirigeants du PS – qui, à l’instar des politiques menées par Papandréou et Zapatero, serait « un désastre du point de vue des combats de gauche » – est tout à fait pertinent. De même a-t-il raison de souligner que les politiques d’austérité appliquées en Grèce et ailleurs ne font qu’aggraver la crise économique.
La Riposte est d’accord sur bien des points avec L’Humain d’abord – et donc avec les arguments et propositions développés par Jean-Luc Mélenchon dans cette interview. Quant aux points de désaccord, ils ne nous empêchent pas, bien évidemment, de participer activement à la bataille électorale autour des propositions du Front de Gauche et du candidat qui les porte. L’Humain d’abord n’est pas un programme figé, établi une fois pour toutes. Il sera nécessairement enrichi et développé sur la base de l’expérience collective du mouvement qui le défend. Mélenchon n’ignore pas les divergences qui existent entre ses idées et celles de La Riposte. Mais il explique à la fin de l’interview qu’il est ouvert au dialogue et au débat. Nous avons la même attitude à son égard. La lutte des classes est aussi une lutte idéologique, une lutte qui se mène sur le plan de la théorie, des principes, des questions de programme et de stratégie. Elle ne peut parvenir à une conclusion victorieuse que sur la base d’un débat démocratique et fraternel.
Les banques et le socialisme
Ce n’est pas ici le lieu pour développer une analyse critique du programme du Front de Gauche ou de l’interview de Mélenchon. Nous soulignerons simplement les points qui nous paraissent les plus importants.
Premièrement, la réponse de Mélenchon sur la nationalisation du secteur bancaire n’est pas à la hauteur de notre objectif, qui est d’éliminer la puissance spéculative et le rôle parasitaire du système bancaire capitaliste. Le « pôle public bancaire » que défend L’Humain d’abord se limite à la mise en réseau des banques publiques (ou prétendument publiques). Il laisse entre les mains des capitalistes des banques aussi puissantes que BNP-Paribas ou la Société Générale. Mélenchon dit que ce pôle public « impactera » tout le système bancaire. Nous pensons au contraire que les banques capitalistes impacteront le pôle public. La majorité dictera ses termes à la minorité. Notons au passage que la Caisse des Dépôts, qui fait figure de pilier principal du futur « pôle public », est dirigée d’une façon tout à fait capitaliste. Les entreprises dont elle est actionnaire sont gérées d’une main de fer et avec un seul objectif : la rentabilité maximale. A notre avis, le Front de Gauche devrait défendre la nationalisation de toutes les banques, de toutes les compagnies d’assurance et tous les organismes de crédit. Une fois nationalisées, les banques devraient être consolidées en une seule banque nationale qui ne serait pas cotée en Bourse et ne participerait pas aux activités spéculatives des marchés financiers. De même, une seule société d’assurance nationale devrait couvrir tous les types d’assurances, de façon à mettre fin aux abus des sociétés capitalistes de ce secteur. Ces nationalisations devraient être réalisées sans indemniser les grands actionnaires.
Jean-Luc Mélenchon affirme que « nationaliser les bilans gorgés de titres pourris de toutes les banques ne nous avancerait pas. » Les banques n’ont pas que des titres pourris, loin s’en faut. Malgré la crise, elles dégagent toujours des profits colossaux. Elles versent chaque année des milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires. Si elles ne sont pas nationalisées, ce parasitisme se poursuivra – et le « pôle public » n’y changera rien. Quant aux « titres pourris » des banques privées, la nationalisation du secteur bancaire les passera par « pertes et profits ». Ce qui sera perdu d’un côté sera largement compensé de l’autre en n’indemnisant pas les grands actionnaires et en ne remboursant pas les capitalistes qui ont prêté de l’argent à l’Etat. Plus généralement, le capitalisme a engendré des « titres pourris » dans tous les domaines : économique, politique, social, moral, etc. C’est précisément pour cela que nous voulons le renverser !
Le deuxième point à relever concerne la question du socialisme. Mélenchon affirme que le programme du Front de Gauche est socialiste parce qu’il « fait du partage des richesses le levier principal de relance de l’activité utile ». Cette formulation ne peut pas nous satisfaire. Il y a nécessairement, sous le capitalisme, un partage des richesses entre les capitalistes et les travailleurs. C’est l’objet même de la lutte des classes. Le mouvement ouvrier s’efforce de défendre ou augmenter la part des richesses qui revient au salariat (qui les créé toutes). Mais à la différence du réformisme, le socialisme ne se limite pas à la lutte pour arracher des concessions sous le capitalisme. Il implique l’abolition de la propriété capitaliste des grands moyens de production, de distribution et d’échange. Nous touchons ici à la principale faiblesse du programme actuel du Front de Gauche. Il cherche à résister aux conséquences d’un système qu’il laisse intact, au fond, puisqu’il ne comprend pas de mesures d’expropriations suffisamment importantes pour arracher le pouvoir économique aux capitalistes. Or, tant qu’ils conserveront ce pouvoir, aucun des problèmes fondamentaux auxquels nous sommes confrontés ne pourra être résolu. Notre programme devrait tenir compte de cette réalité.
Malgré ces carences, la publication de L’Humain d’abord a été un grand pas en avant pour le mouvement communiste et l’ensemble du Front de Gauche. En prenant appui sur l’expérience collective des luttes et grâce à une discussion fraternelle et constructive, nous sommes confiants que ses défauts finiraient par être corrigés.
La Riposte
Gayraud de Mazars- Messages : 545
Date d'inscription : 25/06/2010
Age : 57
Localisation : En Bourgogne
Re: La Riposte : Interview de Jean - Luc Mélenchon
[Le programme du FdG] ne comprend pas de mesures d’expropriations suffisamment importantes pour arracher le pouvoir économique aux capitalistes. Or, tant qu’ils conserveront ce pouvoir, aucun des problèmes fondamentaux auxquels nous sommes confrontés ne pourra être résolu.
Tout est dit :
"aucun des problèmes fondamentaux auxquels nous sommes confrontés ne pourra être résolu".
Les nomenclatures du FdG savent très bien
pourquoi ils défendent le mensonge et la collaboration de classe.
On les comprend: retour à la soupe.
Pour les petits satellites autour, on saura bien un jour...
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Les idiots utiles de la bande Laurent
Quand "la RIPOSTE"... léche les bottes de MELANCHON : Tragi-comique !!!
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article124054#forum467862
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article124054#forum467862
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: La Riposte : Interview de Jean - Luc Mélenchon
Il n' y a pas à dire Roseau, tu fais vraiment fort...
Ce truc de bellaciao est totalement ordurier et discrédite le moins que l'on puisse dire, celui qui a vomi cela, et toi qui le poste sur le FMR...
Les communistes doivent exposer leurs idées, les confronter, tu es en désaccord avec La Riposte, cela n'est pas important, mais que tu mettes en avant cette chose, veut dire sans commentaires que tu te revendiques de ces lignes qui vu comme elles sont présentée, ne méritent que le mépris.
En fait, c'est pas sérieux et très douteux, ton courant politique le NPA, le courant héritier de Mandel - Franck, n'a pourtant pas l'habitude et toi aussi, de traiter les questions politiques de cette manière...
Ce truc de bellaciao est totalement ordurier et discrédite le moins que l'on puisse dire, celui qui a vomi cela, et toi qui le poste sur le FMR...
Les communistes doivent exposer leurs idées, les confronter, tu es en désaccord avec La Riposte, cela n'est pas important, mais que tu mettes en avant cette chose, veut dire sans commentaires que tu te revendiques de ces lignes qui vu comme elles sont présentée, ne méritent que le mépris.
En fait, c'est pas sérieux et très douteux, ton courant politique le NPA, le courant héritier de Mandel - Franck, n'a pourtant pas l'habitude et toi aussi, de traiter les questions politiques de cette manière...
Gayraud de Mazars- Messages : 545
Date d'inscription : 25/06/2010
Age : 57
Localisation : En Bourgogne
Re: La Riposte : Interview de Jean - Luc Mélenchon
Suis ravi de la réponse.
C'est un double indice
- l'incapacité à répondre du message 4 Jan - 15:35, qui prend acte du fait que Riposte écrit qu'elle appuie un programme qui ne résoud rien
- la difficulté dans ces conditions à supporter le moindre humour, qu'on aime cela ou pas,
mais qui vaut mille fois mieux, politiquement, de de se mettre au service des pires bureaucrates.
Je recommande ce bon moment de détente, qui visiblement fait mouche:
Quand "la RIPOSTE"... léche les bottes de MELANCHON : Tragi-comique !!!
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article124054#forum467862
PS Très drôle aussi de mêler Franck, Mandel ou autre MR aux manoeuvres d'un pédalo sur un radeau de bureaucrates.
C'est un double indice
- l'incapacité à répondre du message 4 Jan - 15:35, qui prend acte du fait que Riposte écrit qu'elle appuie un programme qui ne résoud rien
- la difficulté dans ces conditions à supporter le moindre humour, qu'on aime cela ou pas,
mais qui vaut mille fois mieux, politiquement, de de se mettre au service des pires bureaucrates.
Je recommande ce bon moment de détente, qui visiblement fait mouche:
Quand "la RIPOSTE"... léche les bottes de MELANCHON : Tragi-comique !!!
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article124054#forum467862
PS Très drôle aussi de mêler Franck, Mandel ou autre MR aux manoeuvres d'un pédalo sur un radeau de bureaucrates.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: La Riposte : Interview de Jean - Luc Mélenchon
Gayraud de Mazars a écrit:Il n' y a pas à dire Roseau, tu fais vraiment fort...
Ce truc de bellaciao est totalement ordurier et discrédite le moins que l'on puisse dire, celui qui a vomi cela, et toi qui le poste sur le FMR...
Les communistes doivent exposer leurs idées, les confronter, tu es en désaccord avec La Riposte, cela n'est pas important, mais que tu mettes en avant cette chose, veut dire sans commentaires que tu te revendiques de ces lignes qui vu comme elles sont présentée, ne méritent que le mépris.
En fait, c'est pas sérieux et très douteux, ton courant politique le NPA, le courant héritier de Mandel - Franck, n'a pourtant pas l'habitude et toi aussi, de traiter les questions politiques de cette manière...
J'ai en effet lu cette saloperie neo-stal (et quelques autres)sur Bellaciao...Leur mode de discussion est vraiment lamentable et donne plutôt envie d'aller voir ailleurs....et de ne surtout pas reprendre leurs calomnies et autres contrevérités et approximations douteuses....
Pas étonnant qu'un Roseau aille pêcher avec délice (et des bottes) dans ce marécage nauséabond.....
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: La Riposte : Interview de Jean - Luc Mélenchon
Vals a écrit:
J'ai en effet lu cette saloperie neo-stal (et quelques autres)sur Bellaciao...Leur mode de discussion est vraiment lamentable et donne plutôt envie d'aller voir ailleurs....et de ne surtout pas reprendre leurs calomnies et autres contrevérités et approximations douteuses....
C'est plus grave que cela. La Riposte ne se met pas au service de néostals,
mais de la bourgeoisie, par l'intermédiaire du nouveau projet de Gauche plus Rien.
PS J'ai mis des bottes, car c'est sale, et en plus ils les cirent à la sortie...
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: La Riposte : Interview de Jean - Luc Mélenchon
Et encore la calomnie la plus crasseuse....La Riposte ne se met pas au service de néostals,
mais de la bourgeoisie,
Bravo, continue, il parait que ça embauche à Minute !
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: La Riposte : Interview de Jean - Luc Mélenchon
Vals envoie maintenant la Riposte à Minute
Car c'est elle, en écrivant que le programme du FdG ne résoud RIEN,
signifie que ce programme est au service de la bourgeoisie.
https://forummarxiste.forum-actif.net/t1930-la-riposte-interview-de-jean-luc-melenchon#32305
Ils n'ont rien inventé, et se mettent au service du réformisme.
Pas glorieux, même suspect, mais de là à les comparer à Minute, faut se calmer...
Car c'est elle, en écrivant que le programme du FdG ne résoud RIEN,
signifie que ce programme est au service de la bourgeoisie.
https://forummarxiste.forum-actif.net/t1930-la-riposte-interview-de-jean-luc-melenchon#32305
Ils n'ont rien inventé, et se mettent au service du réformisme.
Pas glorieux, même suspect, mais de là à les comparer à Minute, faut se calmer...
Dernière édition par Roseau le Dim 8 Jan - 23:08, édité 1 fois
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: La Riposte : Interview de Jean - Luc Mélenchon
Vals a écrit:Gayraud de Mazars a écrit:Il n' y a pas à dire Roseau, tu fais vraiment fort...
Ce truc de bellaciao est totalement ordurier et discrédite le moins que l'on puisse dire, celui qui a vomi cela, et toi qui le poste sur le FMR...
Les communistes doivent exposer leurs idées, les confronter, tu es en désaccord avec La Riposte, cela n'est pas important, mais que tu mettes en avant cette chose, veut dire sans commentaires que tu te revendiques de ces lignes qui vu comme elles sont présentée, ne méritent que le mépris.
En fait, c'est pas sérieux et très douteux, ton courant politique le NPA, le courant héritier de Mandel - Franck, n'a pourtant pas l'habitude et toi aussi, de traiter les questions politiques de cette manière...
J'ai en effet lu cette saloperie neo-stal (et quelques autres)sur Bellaciao...Leur mode de discussion est vraiment lamentable et donne plutôt envie d'aller voir ailleurs....et de ne surtout pas reprendre leurs calomnies et autres contrevérités et approximations douteuses....
Pas étonnant qu'un Roseau aille pêcher avec délice (et des bottes) dans ce marécage nauséabond.....
Effectivement camarade Vals, je pourrais répondre sur le fond, mais là aucun intérêt à passer et perdre mon temps. Roseau trouve la boue comme un délice, il va à la pêche comme il peut et va à des sources peu recommandables.
Les communistes ont toujours eu, ou devraient toujours avoir, une éthique militante dans les débats. Ils peuvent être secs et durs les débats, mais les arguments sérieux, Roseau lui choisit le degré zéro et la grossièreté...
Au moins cela aura prouvé une chose sur le FMR, il se targue de ne jamais insulter personne, et d'élever le niveau de conscience politique, et il patauge ici, dans le marigot...
PS : j'ai fait une erreur, il ne faut jamais répondre à une provocation sans intérêt, mais l'ignorer toujours...
Gayraud de Mazars- Messages : 545
Date d'inscription : 25/06/2010
Age : 57
Localisation : En Bourgogne
Re: La Riposte : Interview de Jean - Luc Mélenchon
Pas besoin de péter le plomb, Gayraud.
J'ai rappelé la légendaire incohérence de la Riposte en la citant:
Je comprends que cela déstabilise, car la Débandade éclate chaque jour un peu plus,
à mesure que le PCF qu'elle défend s'approche de la soupe.
Donc je comprends parfaitement que tu bottes en touche en partant sur autre un texte humoristique,
qui te gêne presque autant, mais dont je ne suis pas responsable,
seulement amusé et que je recommande pour cela:
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article124054#forum467862
Tu verras, quand le PCF sera dans un gouvernement bourgeois,
je ne traiterai pas la Riposte de Minute comme Vals,
(c'est son style), mais d'appui à un gouvernement bourgeois.
Et à ce moment là , tu t'en mordras les doigts,
car tu auras enfin compris le PCF et en sortiras,
Chacun son rythme...
J'ai rappelé la légendaire incohérence de la Riposte en la citant:
[Le programme du FdG] ne comprend pas de mesures d’expropriations suffisamment importantes pour arracher le pouvoir économique aux capitalistes. Or, tant qu’ils conserveront ce pouvoir, aucun des problèmes fondamentaux auxquels nous sommes confrontés ne pourra être résolu.
Tout est dit :
"aucun des problèmes fondamentaux auxquels nous sommes confrontés ne pourra être résolu".
Je comprends que cela déstabilise, car la Débandade éclate chaque jour un peu plus,
à mesure que le PCF qu'elle défend s'approche de la soupe.
Donc je comprends parfaitement que tu bottes en touche en partant sur autre un texte humoristique,
qui te gêne presque autant, mais dont je ne suis pas responsable,
seulement amusé et que je recommande pour cela:
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article124054#forum467862
Tu verras, quand le PCF sera dans un gouvernement bourgeois,
je ne traiterai pas la Riposte de Minute comme Vals,
(c'est son style), mais d'appui à un gouvernement bourgeois.
Et à ce moment là , tu t'en mordras les doigts,
car tu auras enfin compris le PCF et en sortiras,
Chacun son rythme...
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: La Riposte : Interview de Jean - Luc Mélenchon
Oui d'accord, c'est sûr, mais en même temps le gars Alain Chancogne est surtout un "marchaisien" aigri, ex-apparatchik de deuxième classe. Ce n'est guère une référence.Roseau a écrit:Quand "la RIPOSTE"... léche les bottes de MELANCHON : Tragi-comique !!!
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article124054#forum467862
Vérosa_2- Messages : 683
Date d'inscription : 01/09/2010
Re: La Riposte : Interview de Jean - Luc Mélenchon
Exact, référence de personne.
Le fond de l'affaire c'est que la Déroute soutient JLM et écrit en même temps
Et se met au service d'un sénateur et ministre d'un gouvernement bourgeois,
ce que ne font pas beaucoup de communistes moins bureaucratiques que les dits "trotskistes"...
Prendre prétexte d'un texte d'humour, bon ou mauvais, pour ne pas répondre,
nous en apprend beaucoup.
La soupe approche, le malaise grandit...
Le fond de l'affaire c'est que la Déroute soutient JLM et écrit en même temps
[Le programme du FdG] ne comprend pas de mesures d’expropriations suffisamment importantes pour arracher le pouvoir économique aux capitalistes. Or, tant qu’ils conserveront ce pouvoir, aucun des problèmes fondamentaux auxquels nous sommes confrontés ne pourra être résolu.
Et se met au service d'un sénateur et ministre d'un gouvernement bourgeois,
ce que ne font pas beaucoup de communistes moins bureaucratiques que les dits "trotskistes"...
Prendre prétexte d'un texte d'humour, bon ou mauvais, pour ne pas répondre,
nous en apprend beaucoup.
La soupe approche, le malaise grandit...
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
La Riposte : Editorial n°60 janvier - février 2012
Salut camarades,
Dans le numéro 60 du journal La Riposte, l'éditorial, janvier - février 2012...
Fortunes privées et ruine publique
http://www.lariposte.com/fortunes-privees-et-ruine-publique,1727.html
Fraternellement,
GdM
Dans le numéro 60 du journal La Riposte, l'éditorial, janvier - février 2012...
Fortunes privées et ruine publique
http://www.lariposte.com/fortunes-privees-et-ruine-publique,1727.html
Fraternellement,
GdM
Gayraud de Mazars- Messages : 545
Date d'inscription : 25/06/2010
Age : 57
Localisation : En Bourgogne
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