Vaclav Havel est mort

[gérard menvussa]

LEMONDE.FR avec AFP, Reuters | 18.12.11 | 12h37 • Mis à jour le 18.12.11 | 13h19

Affaibli depuis cinq mois par une infection pulmonaire, le dramaturge et ancien président tchécoslovaque Vaclav Havel est mort dimanche 18 décembre, a annoncé la télévision tchèque. L'information a été confirmée peu après par des sources officielles.

L'artisan de la "Révolution de velours" anti-communiste de 1989 et chef de l'Etat tchécoslovaque puis tchèque de 1989 à 2003 s'est éteint dans son sommeil, selon sa porte-parole Sabina Tancevova. Il avait 75 ans.
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UNE SANTÉ FRAGILISÉE PAR SES ANNÉES DE PRISON

Une pneumonie mal soignée en prison et un cancer du poumon étaient à l'origine de ses multiples problèmes de santé. M. Havel avait passé cinq ans dans les geôles communistes avant 1989. Outre une bronchite chronique, il a souffert de problèmes cardiaques et de troubles intestinaux. Ces derniers mois, M. Havel passait la plupart de son temps dans sa maison de campagne située à 150 km de Prague, après avoir été hospitalisé en mars.

La maladie a été accompagnée de différentes complications, dont la "perte d'équilibre, l'affaiblissement de la mémoire et l'amaigrissement", avait expliqué M. Havel dans une interview. Il y a encore une semaine, M. Havel avait rencontré à Prague le dalai-lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains.

Icône de la dissidence anti-communiste, symbole du renouveau de la démocratie en Europe de l'Est, Vaclav Havel a incarné la "Révolution de velours" de 1989 qui a mis fin sans violence au régime totalitaire à Prague. Premier président de la Tchécoslovaquie post-communiste (1989-1992) puis de la République tchèque (1993-2003), il pilota la démocratisation de son pays, puis son adhésion à l'OTAN (1999) et les préparatifs pour l'entrée dans l'UE, conclue en 2004.

DES ORIGINES BOURGEOISES

Né le 5 octobre 1936 à Prague dans une famille propriétaire de studios de cinéma et de dizaines d'immeubles dans la capitale, Vaclav Havel fut privé d'études par le régime communiste au nom de la lutte antibourgeoise. Il se lance alors dans le théâtre d'abord comme machiniste, puis comme auteur du théâtre de l'absurde.

Refusant l'exil après l'occupation soviétique de 1968, il entre dans la dissidence pour rédiger le manifeste de la Charte 77, un vibrant plaidoyer politique pour les droits de l'homme. Son engagement lui vaut quatre ans de prison où il écrit ses célèbres Lettres à Olga, sa première femme. Elu à la magistrature suprême le 29 décembre 1989, il vit comme un échec l'éclatement de la Tchécoslovaquie, trois ans plus tard.

Après l'expiration de son mandat en février 2003, malgré sa santé fragile, il se consacre à la lutte pour les droits de l'homme à Cuba, en Biélorussie, en Birmanie ou en Russie. Il revient aussi aux lettres, avec la publication en 2006 de ses mémoires politiques et d'une pièce, Sur le départ, en 2008, titre également de son premier film présenté en avant-première à Prague, le 14 mars.

[ernesto]

La Tchécoslovaquie stalinienne était très probablement dictatoriale comme tous les régimes du bloc de l'est mais les nombreux "dissidents" dont nous parle tellement nos médias ne sont guère plus respectueux que ceux qu'ils critiquent.Il suffit juste un peu de gratter pour découvrir que ces hommes comme Soljenitsyne, walesa et havel en fait d’ailleurs parti ne sont en fait que de pauvre bourgeois soutenu par les régimes capitaliste et impérialiste et parfois pire : le "grand" Soljenitsyne, le grand défenseur des droits de l'homme n'était t'il pas anti-sémite ? havel est mort ? merveilleuse nouvelle ! ca fait du bien de se lever en entendant une aussi bonne nouvelle. Je ne nie pas que ce régime était une dictature qui n'était d'ailleurs pas communiste malgré ce que nous disent nos médias et ce guignol d'havel;le plus drôle dans toute cette histoire c'est que tous les dissidents luttant pour la liberté et contre le" totalitarisme communiste" ne savaient et ne savent pas ce qu'est le communisme. Je ne cherche pas à diminuer le caractère dictatoriale de la République socialiste tchécoslovaque mais ce qui méritent de la reconnaissance, de parler d'eux sont les hommes et les femmes qui se sont battus et qui sont totalement anonyme, les autres ne sont que des médiocre , transformé en star par les dirigeants de l'ouest et qui ont fait illusion à leur propre peuple qui n'ont pas sus découvrir leur véritable nature. walesa, soljenitsine, sakarov et autre ne sont que des vermines. Le premier est un catholique intégriste, anti-avortement, anti-homosexuel et fascisant, le deuxième un anti-sémite et les deux derniers un capitaliste et un traitre, les voila les dissidents ! ils sont beaux les sois disants défenseurs des droits de l'homme !. On nous en parle des guignols comme les quatre cité précédemment mais en revanche peu des opposants au bloc de l'ouest, dans les pays d'amérique latine ( pinochet, bordaberry, stroessner,somoza, barrientos,banzer...). Il faudrait que les gens cessent de les prendre pour des grands humanistes car il n'avait qu'un seul but au final : combattre le socialisme pour imposer la dictature des marché, opprimé la classe ouvrière et prendre le pouvoir qu'il convoitait depuis longtemps, c'est pour le pouvoir que havel s'est " battu" et rien d'autre.

[Gaston Lefranc]

Le communiqué du NPA .....

http://www.npa2009.org/content/communiqu%C3%A9-du-npa-hommage-%C3%A0-vaclav-havel

Ancien président de la Tchécoslovaquie puis de la République tchèque, Vaclav Havel vient de mourir des suites d'une longue maladie.
Né en 1936, homme de lettres et de théâtre, il s'opposa à l'intervention et à l'occupation soviétiques qui mirent fin au « Printemps de Prague » en 1968.
Par la suite, refusant l'exil, il s'engagea pleinement en faveur de la défense des libertés démocratiques et de la construction d'une société débarrassée de la dictature d'un parti qui n'avait de communiste que le nom.
A ce titre, il fut un des cofondateurs de la Charte 77 qui regroupait nombre d'intellectuels, de personnalités et de militants, tous dissidents qui entendaient poursuivre, en Tchécoslaovaquie même, la lutte pour le triomphe des idéaux du Printemps de Prague.
Il paya cher le prix de son engagement politique : ses oeuvres furent interdites et il passa de longues années en prison, ce qui contribua à dégrader sa santé.
Avec Vaclav Havel, disparaît un intellectuel, militant politique, qui milita pour les droits et les libertés démocratique malgré la chape de plomb stalinienne.
Il n'hésita pas, ces dernières années, à mettre en garde les gouvernements européens contre les dangers de « l'intolérance racial, de la xénophobie, de l'égoïsme national ».
A l'heure où la crise économique du capitalisme engendre des tentatives de replis nationalistes, la prolifération de la xénophobie, cette mise en garde est d'une brûlante actualité.
Le 19 décembre 2011.
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Ce communiqué est affligeant, et le mot est faible ... Je suis estomaqué d'un tel hommage unilatéral à ce représentant de la bourgeoisie.

Contrairement à ce que raconte la direction du NPA, la charte 77 ne luttait pas pour le triomphe des idéaux du Printemps de Prague. Le Printemps de Prague, c'était le socialisme à visage humain contre les bureaucrates, alors que la charte 77 est un manifeste 100% bourgeois qui ne se revendique absolument pas du socialisme. D'ailleurs, il aurait été bon de signaler que Havel n'a pas du tout participé au printemps de prague pour la bonne et simple raison qu'il a toujours été un anti-marxiste et un anti-communiste viscéral.

Voilà la réalité de ce personnage, et il est TRES GRAVE que le NPA mélange tout ....

En 1989, Havel a été préféré à Dubcek (l'homme du printemps de Prague) pour mettre en place la thérapie de choc, les privatisations, et toutes les saloperies contre les travailleurs. Il a été 13 ans président de la république, et il est profondément abject d'en faire un parangon des droits de l'homme qui devrait nous inspirer, parce que le brave monsieur était contre le racisme ...

Bref, il est vraiment triste que la direction du NPA se sente obligée de communier avec l'ensemble de la bourgeoisie, qui, elle, a en effet toutes les raisons de rendre hommage à un de ses plus augustes représentants !

[Marco Pagot]

A dégueuler

[Babel]

Le communiqué du NPA .....

Ce communiqué est affligeant, et le mot est faible ... Je suis estomaqué d'un tel hommage unilatéral à ce représentant de la bourgeoisie.

Contrairement à ce que raconte la direction du NPA, la charte 77 ne luttait pas pour le triomphe des idéaux du Printemps de Prague. Le Printemps de Prague, c'était le socialisme à visage humain contre les bureaucrates, alors que la charte 77 est un manifeste 100% bourgeois qui ne se revendique absolument pas du socialisme. D'ailleurs, il aurait été bon de signaler que Havel n'a pas du tout participé au printemps de prague pour la bonne et simple raison qu'il a toujours été un anti-marxiste et un anti-communiste viscéral.

Voilà la réalité de ce personnage, et il est TRES GRAVE que le NPA mélange tout ....

En 1989, Havel a été préféré à Dubcek (l'homme du printemps de Prague) pour mettre en place la thérapie de choc, les privatisations, et toutes les saloperies contre les travailleurs. Il a été 13 ans président de la république, et il est profondément abject d'en faire un parangon des droits de l'homme qui devrait nous inspirer, parce que le brave monsieur était contre le racisme ...

Bref, il est vraiment triste que la direction du NPA se sente obligée de communier avec l'ensemble de la bourgeoisie, qui, elle, a en effet toutes les raisons de rendre hommage à un de ses plus augustes représentants !

Le dramaturge me plaisait bien, il écrivait dans la veine d'une tradition fortement ancrée là-bas, mêlant le grotesque à une ironie teintée d'absurde et de désespoir. L'opposant a pris des risques et en a réellement chié : je me souviens qu'une soirée de soutien, alors qu'il croupissait en taule, avait été organisée à l'initiative de Samuel Beckett, au début des années 80. Elle avait réuni tout le gratin de l'intelligentsia de gauche. A l'époque, les lignes de démarcation n'étaient pas aussi claires, et la croisade anticommuniste pilotée par les reagano-thatchériens (avec le pape pour figure de proue) n'avait pas encore manifesté tous ses effets dévastateurs : on pouvait encore prendre des vessies pour des lanternes, et Havel pour un authentique continuateur du Printemps tchéque.
Mais depuis... L'homme d'Etat a su montrer quels étaient ses maîtres, tout en restant probablement le type sympa, accessible et humain que dépeignent ceux qui l'ont croisé.

En clair, il n'a jamais été des nôtres. Et cela il aurait fallu le dire, sans pour autant déposer un glaviot sur son cercueil.

Je rejoins Gaston dans son affliction : une nouvelle fois, on mélange tout.

[Copas]

J'ai le même sentiment que Babel sur Vaclav Havel et la position du NPA sur son décès.

Sur la question des libertés individuelles et collectives, ça fait partie du programme fondamental de la classe ouvrière et l'existence de courants de droite qui les soutiendraient partiellement exprime des contradictions de la droite, mais ne ressort pas de prendre ces personnalités de droite pour ce qu'ils ne sont pas.

On peut se battre pour l'expression , les libertés individuelles et collectives, et ça se transcrit de façon non abstraite, sans mélanger tout. Hors Vaclav Havel ce n'est pas seulement une bataille partielle sur les libertés individuelles et collectives mais également le soutien au solutions bourgeoises à la crise du nomenclaturisme, ce qui a signifié concretement que ce combat pour les libertés s'est arrêté à la porte des entreprises, la démocratie étant rejetée des entreprises, ces dernières offertes au despotisme patronal.
Dans une vieille région industrielle comme la partie tchèque qui a vu des conseils ouvriers en 1968, la question d'un discours alternatif à celui d'une droite tchèque et à celui des nostalgiques du parasitisme nomenclaturiste, est important.

Il y avait un communiqué à faire sur cette mort, c'était une remise en perspective de 68 jusqu'à maintenant et l'incapacité de la droite bourgeoise, dont Vaclav Havel était le représentant le plus populaire, d'accomplir la charge libératrice du printemps de Prague.

[irneh09218]

http://www.npa2009.org/content/communiqu%C3%A9-du-npa-hommage-%C3%A0-vaclav-havel

Il serait tout de même intéressant, et en toute transparence, de rendre public les noms des "Révolutionnaires" qui ont écrit un article tel que celui-ci avec un tel ramassis d'inepties par rapport à une pensée "révolutionnaire".
A mon avis, il n'ont rien à faire au NPA.
Comment voulez-vous que Poutou s'en sorte?

[verié2]

Gaston Lefranc
Ce communiqué est affligeant, et le mot est faible ... Je suis estomaqué d'un tel hommage unilatéral à ce représentant de la bourgeoisie.

Entièrement d'accord. Il fut un temps où certains avaient tendance à idéaliser tous les opposants aux dictatures staliniennes, de Soljenitsyne à Havel, en passant par Plioutch et les conseillers de Solidarnosc en Pologne. Les soutenir au nom de la défense des libertés démocratiques à l'époque fut compréhensible, mais ils ont amplement montré depuis qu'ils n'étaient que des politiciens bourgeois parmi d'autres et que le sort des travailleurs de leurs pays respectifs ne les intéressait pas. Alors peu importe qu'ils soient "sympathiques" et talentueux ou non...

[ernesto]

je suis également entièrement d'accord avec babel, la petite saloperie ambulante qu'était havel ne se battait pas pour mettre fin à la dictature stalinienne, il protestait seulement parce qu'il avait compris que son opposition au régime lui ouvrirait la porte du pouvoir. Havel, comme tous les dissidents adulé par les médias bourgeois, était capitaliste, pro-américain et ne pensait qu'a une chose : prendre le pouvoir et imposer la dictature des marché, celle de la bourgeoisie et écraser la classe ouvrière. Malheureusement, ces personnages tel que havel, soljenitisne l'anti-sémite, sakarov,walesa font illusion et continue d’ailleurs de le faire y compris au sein de leur pays; pourquoi ? tout simplement parce que ces capitaliste se sont déguisé derrière une figure de bon citoyen dévoué à la cause du pays, des compatriote et de démocrate, parce que la propagande capitaliste et occidentale faisait tout pour les transformer en star, en martyr et les soutenait activement ce qui à fini en lavage de cerveaux pour les européens de l'est. La propagande occidentale à beau nous dire que ces régime était communiste, rien n'est plus faut, ces régime était des capitalisme d'état, donc capitaliste peut être influencé par une forme de socialisme mais capitaliste donc havel et autre se sont battu contre des capitalistes, nos médias feraient donc mieux de se taire ! Le printemps de prague n'était en aucun cas soutenu par havel, au contraire, c'était une lutte pour faire cesser la dictature SUR les ouvriers, les véritables communistes et le peuple tout entier, la volonté n'était pas de mener une révolution anti-communiste, mais anti-capitaliste comme le régime était un capitalisme d'état,( un peu comme en bolivie avec morales qui se déclare socialiste mais qui est confronté à une hostilité ouvrière grandissante) et havel qui était un fervent capitaliste, n'avait aucun intérêt à le soutenir. Le mythe havel est partout dans la société, je lisais, pas plus tard qu'hier, sur internet un article sur havel et un commentateur à écris"il fallait qu'il soit courageux pour résister à l'union soviétique,chapeau !", ce commentaire est une preuve de la naïveté populaire sur ce personnage, le premier tchécoslovaque à résister au système stalinien c'est dukcek, qui n'était pas parfait peut etre mais qui à au moins démocratiser son régime durant quelque mois, ce qui la rendu populaire au sein de la population, une autre preuve que le but de cette révolution n'avait rien d'anti-communiste, n'avait pas pour but de faire chuter dubcek, c'est lui l'homme du printemps de prague.

Les déclarations du npa ne m'étonne pas, ce parti est sectaire et donneur de leçon, ce n'est donc pas étonnant qu'il rend hommage à un donneur de leçon,mais le pire dans cet hommage c'est le npa se dit" anti-capitaliste"et qu'il rend hommage à un capitaliste. Les trotskistes n'arriveront jamais à faire la différence entre etre anti-stalinien tout en ne pas soutenant pas les pseudos dissidents et être anti-stalinien tout en soutenant les pseudo-dissidents. Le npa ne mérite qu'une attention minime, il est trop miné par la présence de faux révolutionnaire, les vrais sont une minorité, poutou est intéressant mais qu'il se débarrasse des éléments douteux et si il n'en est pas capable qu'il ne se mélange plus avec eux, après nous pourrions peut être envisager un rapprochement

[Invité]

Article de LO :

République tchèque : la mort de Vaclav Havel - L'ex-dissident au service de la bourgeoisie

La mort de Vaclav Havel, ex-écrivain, ex-dissident et ex-président de la République tchécoslovaque, a été honorée, ici comme dans bien d'autres pays, par toute la classe politique, de droite comme de gauche.

Vaclav Havel, fils d'une famille d'industriels tchèques expropriés à la fin des années 1940 par le régime instauré par l'armée de Staline, a très vite fait partie de l'intelligentsia qui s'est opposée aux gouvernements dits de « démocratie populaire ». Ceux-ci furent mis en place à partir de 1948 pour garder le contrôle de la zone d'influence de l'URSS, négociée entre la bureaucratie russe et l'impérialisme avant même la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'occupation de la Tchécoslovaquie par l'armée soviétique, comme des autres pays du futur Bloc de l'est, faisait partie du pacte entre les puissances militairement victorieuses, pour faire barrage à toute montée ouvrière après la défaite de l'impérialisme allemand. C'est la guerre froide, déclenchée par les USA, qui entraînera le repliement des « démocraties populaires » sous la férule de l'URSS derrière ce que Churchill dénomma « le rideau de fer ».

Après l'écrasement du Printemps de Prague par les chars russes en août 1968, Vaclav Havel fut la personnalité la plus connue du Forum civique, principal cercle d'opposants au gouvernement en place, et à ce titre connut la prison.

Mais cette stature d'opposant et d'intellectuel fidèle à ses idées lui servirent à promouvoir une politique désastreuse pour l'immense majorité de la population. De 1990 à 2003, Vaclav Havel fut président de la République et à ce poste impulsa ce que les défenseurs de l'ordre capitaliste ont appelé improprement « le changement démocratique ». Ce changement, même s'il a permis une certaine liberté d'expression et des élections plus libres, a surtout permis l'enrichissement rapide d'une petite clique de bourgeois tchèques. Et, plus encore, il s'est traduit par la mise en coupe réglée de toute l'économie tchèque par l'impérialisme, et d'abord par les grands trusts allemands.

C'est la population qui a payé au prix fort les privatisations massives. Des millions de travailleurs du pays le plus industrialisé des « démocraties populaires » ont découvert le chômage de masse comme premier acte du changement. Jugés non rentables selon les critères capitalistes, de nombreuses entreprises, de nombreux services sociaux ont été fermés ou ont réduit alors leur activité. La « restitution » des biens expropriés à la fin des années quarante a eu des effets catastrophiques. Pour les paysans, quand il s'agissait de terres agricoles. Pour la population, quand des biens de l'Église ou de richissimes aristocrates avaient été depuis longtemps transformés en théâtres, écoles, musées, centres culturels qu'on a décidé alors de fermer. Cela a aussi été une catastrophe pour des centaines de milliers d'habitants, en commençant par ceux de Prague, la capitale, où les anciens locataires, louant à prix modiques des appartements, ont dû déguerpir pour rendre « leurs biens » aux anciens propriétaires.

Pour faciliter l'enrichissement de certains, Havel et les gouvernements qui se sont succédé n'ont eu aucun état d'âme. Et, même sur le terrain dit démocratique, ce ne fut pas exemplaire. Ainsi la séparation d'avec la Slovaquie (la partie orientale de l'ancienne Tchécoslovaquie), en coupant le pays en deux, s'est marchandée dans le dos des populations entre les cliques dirigeantes tchèque et slovaque, et dans leur intérêt exclusif. Ajoutons qu'un des derniers gestes emblématiques de Havel comme président fut d'apporter un soutien total à Bush lors de l'invasion de l'Irak.

Les bourgeois peuvent pleurer un des leurs, Vaclav Havel était de leur monde, et pas de celui de l'immense majorité de la population travailleuse de l'ex-Tchécoslovaquie.

Paul SOREL

[Vals]

C'est le véritable "hommage " que peuvent rendre les révolutionnaires à ce personnage politique qui a toujours su choisir son camp : celui de la bourgeoisie, des exploiteurs contre le monde du travail....

[Vals]

Le communiqué du NPA .....

http://www.npa2009.org/content/communiqu%C3%A9-du-npa-hommage-%C3%A0-vaclav-havel

Ancien président de la Tchécoslovaquie puis de la République tchèque, Vaclav Havel vient de mourir des suites d'une longue maladie.
Né en 1936, homme de lettres et de théâtre, il s'opposa à l'intervention et à l'occupation soviétiques qui mirent fin au « Printemps de Prague » en 1968.
Par la suite, refusant l'exil, il s'engagea pleinement en faveur de la défense des libertés démocratiques et de la construction d'une société débarrassée de la dictature d'un parti qui n'avait de communiste que le nom.
A ce titre, il fut un des cofondateurs de la Charte 77 qui regroupait nombre d'intellectuels, de personnalités et de militants, tous dissidents qui entendaient poursuivre, en Tchécoslaovaquie même, la lutte pour le triomphe des idéaux du Printemps de Prague.
Il paya cher le prix de son engagement politique : ses oeuvres furent interdites et il passa de longues années en prison, ce qui contribua à dégrader sa santé.
Avec Vaclav Havel, disparaît un intellectuel, militant politique, qui milita pour les droits et les libertés démocratique malgré la chape de plomb stalinienne.
Il n'hésita pas, ces dernières années, à mettre en garde les gouvernements européens contre les dangers de « l'intolérance racial, de la xénophobie, de l'égoïsme national ».
A l'heure où la crise économique du capitalisme engendre des tentatives de replis nationalistes, la prolifération de la xénophobie, cette mise en garde est d'une brûlante actualité.
Le 19 décembre 2011.
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Ce communiqué est affligeant, et le mot est faible ... Je suis estomaqué d'un tel hommage unilatéral à ce représentant de la bourgeoisie.

Contrairement à ce que raconte la direction du NPA, la charte 77 ne luttait pas pour le triomphe des idéaux du Printemps de Prague. Le Printemps de Prague, c'était le socialisme à visage humain contre les bureaucrates, alors que la charte 77 est un manifeste 100% bourgeois qui ne se revendique absolument pas du socialisme. D'ailleurs, il aurait été bon de signaler que Havel n'a pas du tout participé au printemps de prague pour la bonne et simple raison qu'il a toujours été un anti-marxiste et un anti-communiste viscéral.

Voilà la réalité de ce personnage, et il est TRES GRAVE que le NPA mélange tout ....

En 1989, Havel a été préféré à Dubcek (l'homme du printemps de Prague) pour mettre en place la thérapie de choc, les privatisations, et toutes les saloperies contre les travailleurs. Il a été 13 ans président de la république, et il est profondément abject d'en faire un parangon des droits de l'homme qui devrait nous inspirer, parce que le brave monsieur était contre le racisme ...

Bref, il est vraiment triste que la direction du NPA se sente obligée de communier avec l'ensemble de la bourgeoisie, qui, elle, a en effet toutes les raisons de rendre hommage à un de ses plus augustes représentants !

Pour faciliter la lecture et le point de vue des uns des autres :


République tchèque : la mort de Vaclav Havel - L'ex-dissident au service de la bourgeoisie


La mort de Vaclav Havel, ex-écrivain, ex-dissident et ex-président de la République tchécoslovaque, a été honorée, ici comme dans bien d'autres pays, par toute la classe politique, de droite comme de gauche.

Vaclav Havel, fils d'une famille d'industriels tchèques expropriés à la fin des années 1940 par le régime instauré par l'armée de Staline, a très vite fait partie de l'intelligentsia qui s'est opposée aux gouvernements dits de « démocratie populaire ». Ceux-ci furent mis en place à partir de 1948 pour garder le contrôle de la zone d'influence de l'URSS, négociée entre la bureaucratie russe et l'impérialisme avant même la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'occupation de la Tchécoslovaquie par l'armée soviétique, comme des autres pays du futur Bloc de l'est, faisait partie du pacte entre les puissances militairement victorieuses, pour faire barrage à toute montée ouvrière après la défaite de l'impérialisme allemand. C'est la guerre froide, déclenchée par les USA, qui entraînera le repliement des « démocraties populaires » sous la férule de l'URSS derrière ce que Churchill dénomma « le rideau de fer ».

Après l'écrasement du Printemps de Prague par les chars russes en août 1968, Vaclav Havel fut la personnalité la plus connue du Forum civique, principal cercle d'opposants au gouvernement en place, et à ce titre connut la prison.

Mais cette stature d'opposant et d'intellectuel fidèle à ses idées lui servirent à promouvoir une politique désastreuse pour l'immense majorité de la population. De 1990 à 2003, Vaclav Havel fut président de la République et à ce poste impulsa ce que les défenseurs de l'ordre capitaliste ont appelé improprement « le changement démocratique ». Ce changement, même s'il a permis une certaine liberté d'expression et des élections plus libres, a surtout permis l'enrichissement rapide d'une petite clique de bourgeois tchèques. Et, plus encore, il s'est traduit par la mise en coupe réglée de toute l'économie tchèque par l'impérialisme, et d'abord par les grands trusts allemands.

C'est la population qui a payé au prix fort les privatisations massives. Des millions de travailleurs du pays le plus industrialisé des « démocraties populaires » ont découvert le chômage de masse comme premier acte du changement. Jugés non rentables selon les critères capitalistes, de nombreuses entreprises, de nombreux services sociaux ont été fermés ou ont réduit alors leur activité. La « restitution » des biens expropriés à la fin des années quarante a eu des effets catastrophiques. Pour les paysans, quand il s'agissait de terres agricoles. Pour la population, quand des biens de l'Église ou de richissimes aristocrates avaient été depuis longtemps transformés en théâtres, écoles, musées, centres culturels qu'on a décidé alors de fermer. Cela a aussi été une catastrophe pour des centaines de milliers d'habitants, en commençant par ceux de Prague, la capitale, où les anciens locataires, louant à prix modiques des appartements, ont dû déguerpir pour rendre « leurs biens » aux anciens propriétaires.

Pour faciliter l'enrichissement de certains, Havel et les gouvernements qui se sont succédé n'ont eu aucun état d'âme. Et, même sur le terrain dit démocratique, ce ne fut pas exemplaire. Ainsi la séparation d'avec la Slovaquie (la partie orientale de l'ancienne Tchécoslovaquie), en coupant le pays en deux, s'est marchandée dans le dos des populations entre les cliques dirigeantes tchèque et slovaque, et dans leur intérêt exclusif. Ajoutons qu'un des derniers gestes emblématiques de Havel comme président fut d'apporter un soutien total à Bush lors de l'invasion de l'Irak.

Les bourgeois peuvent pleurer un des leurs, Vaclav Havel était de leur monde, et pas de celui de l'immense majorité de la population travailleuse de l'ex-Tchécoslovaquie.

Paul SOREL (LUTTE OUVRIERE)

[gérard menvussa]

Réécritures de l’Histoire à l’occasion de la disparition de Vaclav Havel http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article23809
CHAUVIER Jean-Marie
19 décembre 2011


VACLAV HAVEL

La disparition de l’ancien président tchèque et figure emblématique de la dissidence des pays de l’Est donne lieu à des réécritures de l’Histoire plutôt contestables. Havel est présenté aujourd’hui comme un « résistant anticommuniste », un combattant « contre le communisme », le libérateur de la Tchécoslovaquie « du joug communiste » contre lequel « se souleva » le peuple tchécoslovaque en 1968 lors du « Printemps de Prague » et en 1989 – lors de la « révolution de velours ».

Il n’était absolument pas question de tout cela avant 1989, ce vocabulaire a été inventé par la suite, de nos jours, c’est une réinterprétation de l’Histoire, dans l’esprit de « l’Histoire des Vainqueurs » (occidentaux) de la guerre froide telle qu’elle s’impose depuis vingt ans, interdisant toute « dissidence » de pensée.

De 1968 (écrasement par les chars du Pacte de Varsovie du mouvement de démocratisation) à 1989, les dissidents tchécoslovaques (et d’autres pays de l’Est) prenaient soin à ne pas se définir comme « anticommunistes ». Ils luttaient pour les droits civiques et les libertés, point. Beaucoup étaient communistes : partisans du « Printemps de Prague », exclus (500.000 !) du PC tchécoslovaque après 1968. De ce Printemps, certains avaient tiré des conclusions radicales, pour en finir avec le régime qui se disait « socialiste ». Mais une partie d’entre eux persistaient à vouloir un communisme démocratique, fondé sur les conseils de travailleurs, l’autogestion, une perspective qui certes ne plaisait pas aux « libéraux » … à qui l’histoire a finalement donné raison, admettons que libéralisme et capitalisme sont les grands vainqueurs de cette histoire, balayant non seulement les régimes de l’Est, mais les idées d’alternative, de « troisième voie ». La « fin de l’Histoire comme a dit Kukuyama…ou la « mondialisation heureuse » d’Alain Minc.

Havel lui-même était-il en son for intérieur anticommuniste ? C’est plus que probable et il s’est présenté comme tel par la suite. Mais beaucoup de ceux qu’il représentait (dans la Charte 77) ne l’étaient pas. L’ironie de l’histoire est qu’il se soit retrouvé, lors de la « révolution de velours » de 1989, main dans la main avec Alexandre Dubcek, ancien leader du Printemps 68 et secrétaire général du Parti Communiste tchécoslovaque… Mais Dubcek était déjà un homme du passé, et Havel un homme de l’avenir, non seulement du pays tchèque libéré d’un régime oppresseur, mais du Nouvel Ordre Mondial dont il fut un artisan, très proche des successives administrations américaines et, par exemple, participant à la guerre en Irak.

Soit dit en passant, les « évocateurs de l’Histoire » oublient de préciser que le principal artisan de la « révolution de velours », de la liquidation du bloc soviétique fut le dirigeant…communiste soviétique Mikhaïl Gorbatchev. Encore une vérité « encombrante » pour qui souhaite une rétrospective « lisse » de l’histoire.

Que l’on dise aujourd’hui que Vaclav Havel, enfant de la grande bourgeoisie praguoise, fut de tout temps adversaire du communisme, cela se défend. Et cela ne l’a pas empêché d’être un artiste et un homme d’un grand courage. Mais présenter toute dissidence d’autrefois comme « anticommuniste » porte un nom : c’est de la falsification de l’histoire. Le lavage de cerveaux n’est pas une exclusivité stalinienne !

Jean-Marie Chauvier 19 décembre 2011
(dissident du passé….et du présent)

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