Le sexe - une invention médicale (?)
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Le sexe - une invention médicale (?)
Le sexe - une invention médicale
par Curtis Hinkle, fondateur de l’OII
mardi, 1er avril 2008 / genrespluriels
http://www.genrespluriels.be/Le-sexe-une-invention-medicale.htmlPOSITION DE GENRES PLURIELS :
Nous vous invitons à modifier systématiquement « LE sexe » par « LES sexes » ainsi que « LE genre » par « LES genres » quant il s’agit de la vision générale CAR
… LE PLURIEL EST POLITIQUE … afin de démontrer la diversité ainsi que l’ouverture à de multiples possibilités.
C’est la médecine qui a inventé le sexe tel qu’on le comprend dans beaucoup de pays et instrumentalisé les personnes intersexuées pour valider cette invention. Une des motivations principales pour cette invention médicale était le « besoin » de protéger les personnes contre les rapports homosexuels et d’autres << vices >>. Vers la fin du XIXe siècle, les médecins possédaient assez de connaissances et de nouveaux outils technologiques pour comprendre que de plus en plus de personnes qui venaient consulter n’étaient pas « clairement » mâles ou femelles. Ils ont inventé une taxonomie en 5 sexes qui est toujours en vigueur dans beaucoup de pays. Ils voulaient déterminer le vrai sexe d’une personne pour protéger la société contre le « vice ». Car il y avait des personnes mariées avec d’autres personnes « de même sexe » selon certains médecins. (Il y avait d’autres motivations pour cette invention aussi mais on ne peut pas nier la préoccupation de l’homosexualité comme motivation principale.)
Voici la taxonomie inventée à l’époque :
mâle - une personne avec des testicules
femelle - une personne avec des ovaires
pseudo-hermaphrodite mâle - personne avec des testicules mais à l’apparence plus féminine
pseudo-hermaphrodite femelle - personne avec des ovaires mais à l’apparence plus masculine
hermaphrodite vrai - personne avec du tissu testiculaire et du tissu ovarien
Selon cette taxonomie, c’est SEULEMENT les gonades qui déterminent le VRAI sexe d’une personne. C’est tellement archaïque qu’il est étonnant de trouver cette taxonomie dans beaucoup de textes aujourd’hui.
Ce qui peut surprendre, c’est qu’une personne classifiée comme hermaphrodite vrai nait souvent avec une apparence tout à fait féminine ou tout à fait masculine et n’est pas détectée à la naissance.
Les personnes qu’on détecte comme intersexuées à la naissance sont principalement les personnes qu’on appelle pseudo-hermaphrodites.
Selon les statistiques aux USA presque la moitié des enfants intersexués détectés à la naissance étaient des « filles » avec l’hyperplasie congénitale des surrénales (cf. formes d’intersexuation).
Cette taxonomie qui utilise le terme « hermaphodite » n’a rien de scientifique. D’abord, un être humain ne peut pas être biologiquement hermaphrodite. Aussi, le concept de « pseudo-hermaphrodite » n’est rien d’autre qu’un tour de passe-passe (une autre mystification) pour convaincre la société que vraiment ces personnes sont des hommes ou des femmes - donc « pseudos ». On efface leur intersexualité en disant qu’elles sont vraiment femelles ou mâles.
La médecine EFFACE l’intersexualité et cet aveuglement continue avec la nouvelle taxonomie - DSD. Selon cette taxonomie, nous avons 2 sexes et la personne intersexuée est vraiment un homme ou une femme avec un « trouble de développement sexuel ». Le trouble, c’est l’ignorance et la mystification des personnes qui refusent d’admettre les faits scientifiques. La sexuation d’une personne est extrêmement complexe et même l’identité et l’orientation font partie de ce processus mais nous ne savons pas encore tous les facteurs qui entrent en jeu et comment ces facteurs interagissent. De plus, comment interpréter tout cela une fois qu’on place l’individu dans une culture donnée ?
En ce qui concerne la peur de remettre en question la cellule familiale, il existe des preuves que les personnes IS et/ou gays/trans ont eu une place dans certaines sociétés pour PROTEGER la famille.
Les eunuques (une catégorie juive) n’étaient pas considérés comme une menace envers la famille. Au contraire. Cette catégorie serait difficile à expliquer selon les catégories qu’on utilise aujourd’hui car certains eunuques seraient des intersexués, d’autres seraient gays, d’autres trans, etc. et certains des hommes castrés.
Les Two-Spirits chez les Amérindiens (Native Americans) avaient un rôle de soutien dans la cohésion des tribus. Cette catégorie comprenait aussi des personnes intersexuées, gay ou trans.
Il y a moins de reconnaissance des variations sexuelles dans la médecine actuelle que dans ces cultures qui existaient longtemps avant l’invention du sexe comme un fait « biologique et médical ».
Nous sommes perdu·e·s dans un enchevêtrement de catégories binaires.
Combien de catégories binaires faut-il pour cacher que le sexe n’est pas binaire ?
Au lieu d’admettre ce qui est évident, c’est-à-dire qu’il y a plusieurs sexes, plusieurs états de sexuation, une grande diversité de variations sexuelles, les spécialistes continuent de superposer d’autres binarisations qui ne servent qu’à cacher la diversité biologique/génétique et le fait que la sexuation est si différente d’une personne à une autre qu’on ne pourra jamais déterminer le « vrai » sexe d’une personne.
Toutes ces nouvelles inventions seraient obsolètes si on regardait les faits.
Mâle/femelle = en logique ce serait une fausse dichotomie
Homme/femme = le résultat de cette fausse dichotomie
Genre/sexe = une mystification nécessaire pour nous convaincre que cette fausse dichotomie est valide
Homosexuelle/hétérosexuelle = imposition de normes basées sur des comportements qui ne valorisent pas la binarisation de toute l’espèce par leur rôle dans la reproduction sexuée
Trans/Intersexué - Une mystification qui résulte de la fausse dichotomie entre genre et sexe.
Ce sont des catégories IDENTITAIRES et il est vrai que pour beaucoup de personnes ces catégories identitaires sont importantes. Néanmoins, ce sont des constructions sociales - basées sur une fausse dichotomie - qui ne relèvent pas de la science et des faits biologiques/génétiques. La médecine « moderne » continue d’enseigner une science obsolète basée sur une vision binaire qui efface la vérité fondamentale - le sexe est un continuum et tous ces facteurs sont indissociables et liés.
Au lieu de valoriser ce que nous avons en commun - notre humanité, on continue de nous identifier selon des critères pseudo-scientifiques.
Je n’ai rien contre le droit d’une personne de choisir son identité mais le plus souvent ce sont d’autres personnes qui nous identifient et quand ce sont les médecins et les autorités juridiques, cela pose beaucoup de problèmes.
Du même auteur : "Le Sexe et le genre. Une mystification médicale "
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