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Le procès Colonna

3 participants

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Le procès Colonna Empty Le procès Colonna

Message  Toussaint Sam 18 Juin - 16:48

http://yvan-colonna.com/joomla/

L'analyse du comité de soutien:
http://yvan-colonna.com/joomla/index.php/news/infos/410-laffaire-yvan-colonna-par-le-docteur-edmond-simeoni


Lettre ouverte à Mesdames et Messieurs de la Presse Judiciaire.










Mardi, 14 Juin 2011 09:08




Le Comité de soutien à Yvan Colonna tient à remercier tout particulièrement Niellu LECA pour cette excellente contribution écrite, dont devraient s'inspirer ces chroniqueurs judiciaires (à l'exception d'une minorité) qui, depuis de nombreuses années, refusent d'envisager l'affaire Yvan Colonna, autrement que sous le sceau de la culpabilité.



Février 1998. Le préfet de Corse, Claude Erignac est abattu à Ajaccio.
Comme tout un chacun, je suis sous le choc. Comme quelques-uns, je pense : “ Cela devait arriver. “ Non pas à cause de la personnalité du préfet : je ne sais rien de lui. Mais parce que depuis longtemps je redoute cette fuite en avant de quelques militants de l’extrême poussés à bout par des années de promesses non tenues, de négociations inabouties, de tractations occultes, de répression croissante. Depuis longtemps je me dis : “ Ils finiront par faire une connerie. “

Mai 1999. Les auteurs présumés sont arrêtés. Leurs noms ne me disent rien. Ils avouent et donnent le nom d’un homme que je ne connais pas non plus : Yvan Colonna, le désignant comme le tireur. Sa photo parait dans les journaux. “ Wanted – Tueur de Préfet “. Je l’ai aperçu sur TF1 ; il n’a pas une tête de tueur. Il serait en cavale.

Juin 2003. Les présumés sont devenus des condamnés à de lourdes peines. Le 4 juillet, une station de radio m’apprend par la voix du Ministre de l’Intérieur : “ La police française a arrêté Yvon –sic- Colonna, l’assassin du préfet Erignac ! “ Les media sont unanimes : il est bien l’assassin du préfet. La preuve : quatre ans de cavale. Comment douter ?

Septembre 2004. Pierre Alessandri se dénonce comme étant le tireur qui a abattu le préfet.

Février 2006. En Cour d’Appel, deux des condamnés à trente ans de réclusion pour avoir été les commanditaires de l’attentat, sont acquittés…Je n’ai que partiellement suivi leur procès mais cela suffit à me poser des questions. Contre eux aussi il y avait des preuves réputées irréfutables…Comment passe-t-on de trente ans de réclusion à l’acquittement ?...Sur la base de quels éléments les avait on condamnés ?...Pourquoi les a-t-on acquittés ?

Novembre 2007. J’ai besoin de réponses. J’espère alors les trouver lors du procès d’Yvan Colonna. Venu pour me faire une opinion, j’y assiste avec le regard critique de l’observateur fermement décidé à ne se laisser abuser ni par le compassionnel de l’accusé, ni par le péremptoire des accusateurs. J’ai en horreur d’être roulé dans la farine et le sanctionne quoi qu’il m’en coûte. Au fur et à mesure des audiences, je comprends l’acquittement des deux soi-disant instigateurs et la supposée culpabilité d’Yvan Colonna m’apparait de moins en moins évidente. Ses accusateurs se sont depuis longtemps rétractés. Des témoins ont vu le tireur, ils affirment que ce n’est pas lui. Quand viennent les plaidoiries, mes doutes ne sont déjà plus qu’insignifiants. Les avocats de la Défense achèvent de les malmener ; Me Simeoni balaie les derniers : point par point, il démonte le scénario de l’Accusation. A l’évidence, Yvan Colonna va être acquitté.

Le lendemain, j’écris à une amie :

Je me suis levé ce matin, j'ai fait les mêmes gestes, habituels, pour me forcer à entamer une journée comme les autres mais je n'ai pas pu. Les jambes coupées, je me suis assis et malgré moi, j'ai pleuré. Hier soir ils ont condamné Yvan Colonna à la réclusion à perpétuité. Si la peine de mort existait encore dans ce pays, ils lui auraient coupé la tête.
Yvan Colonna n'est pas de ma famille. Pas même un ami. S'il a été militant nationaliste, il ne l'est plus. Je ne le suis pas. Ce qui nous rapproche ? Il est corse, moi aussi. Mais au-delà de ces origines, ce qui le rapproche de n'importe lequel d'entre nous, d'entre vous : il est juridiquement citoyen de ce pays et à ce titre soumis à ses règles, à ses lois, justiciable comme chacun.
Au cours de ces quelques cinquante dernières années je n'ai que très rarement pleuré et presque chaque fois, comme nous tous probablement, lors des deuils qui m'ont frappé. Parce que l'on a toujours le sentiment que ces moments douloureux de notre vie, nous ne les méritons pas. Parce que nous les vivons comme injustes, monstrueux. J'ai pleuré. Je n'ai pas honte de le dire. J'ai pleuré comme un enfant qui découvre l'injustice et ne la comprend pas. A mon âge, il serait certes bien naïf de ne la découvrir qu'en cette triste occasion mais aujourd'hui elle me fait mal, humainement mal. Ce n'est pas l'enfant qui pleure, pas plus le Corse; c'est l'être humain avec, ou malgré tout son vécu.

Tout accusé est présumé innocent. Charge incombe au Ministère Public de prouver sa culpabilité. Principe réputé immuable de la Justice française.
Le 12 novembre, Yvan Colonna est entré dans le prétoire présumé coupable. Personne ne peut le nier tant les déclarations de tout ordre et de toutes provenances, médiatiques comme officielles l'ont affirmé avec force depuis cet article du 26 mai 1999 titré : " Wanted : assassin de Préfet ". Charge a incombé à la Défense de prouver son innocence.
Selon l'usage, le doute bénéficie à l'accusé. Le doute a condamné l'accusé.
Les fondements même de la Justice française auraient donc changé ?
Cette même question, des milliers de citoyens français se la sont posée en décembre 1894. Alfred Dreyfus venait d'être condamné au bagne à perpétuité.
Des milliers de Français qui croyaient en la Justice de leur pays ont eu mal, ont eu honte. Des milliers de Français qui voulaient pouvoir continuer à y croire ont protesté. Ils ne l'ont pas fait parce qu'ils étaient juifs ou militaires ou parents, amis de l'accusé. Ils l'ont fait au nom du devoir citoyen qui veut que chacun se comporte en garant vigilant des Institutions. " Je n'ai pas voulu que mon pays restât dans le mensonge et dans l'injustice." dira Zola dans sa lettre au Président Félix Faure.
Le 6 février 1998, un homme est mort, abattu. Une famille est en deuil. Exempte de toute considération politique, idéologique ou autre, la Justice doit alors faire son œuvre. Au nom de la loi. Au nom de l'Humain. A la lumière de ces deux principes et de ce cadre objectif, elle doit être synonyme d'équité.
Objectif : caractère de ce qui est réel, avéré, sans parti pris, sans conteste.
Equitable : caractère de ce qui est juste.
Juste : caractère de ce qui est exact, précis.
Le respect de ces trois paramètres essentiels est le préalable incontournable à tout verdict.
Rendre la justice ne peut se limiter à clore une affaire à seules fins qu'elle soit classée, que l'on n'en parle plus et que l'un où l'autre des partis s'en déclare satisfait.
Une sentence particulièrement lourde a été prononcée alors que les zones d'ombre, les contradictions, suppositions, approximations et autres inexactitudes ont battu en brèche l'établissement de toute certitude absolue. " Il se pourrait qu'il soit coupable, donc il l'est." ainsi en a décidé le jury de magistrats professionnels. " Dans le doute, condamnons." Un jugement a été rendu non pas à la lumière de l'exactitude mais à l'ombre de la probabilité.
Si la peine de mort sévissait encore, le verdict aurait été : " Il est probable qu'il faille trancher la tête d'Yvan Colonna. Eh bien, tranchons-la."

Cette lettre est transmise à Jean Hugues Colonna, le père d’Yvan. Il la publie sur le site du Comité de Soutien et me fait demander si je souhaite en être un des délégués. J’accepte.

Mai 2008. J’assiste à une conférence de presse de la Ligue des Droits de l’Homme qui publie un rapport condamnant le procès en ces termes : “ Manquement au respect de la présomption d’innocence…fautes et imprécisions dans l’Instruction…fragilité des éléments à charges…affaire dépourvue de toute preuve matérielle…errements des enquêteurs…contradictions…manquements des Juges d’Instruction qui ont refusé tout acte à décharge. “ Accablant. Sans appel. Mais aucun écho dans les media qui, quelques mois auparavant, ont couvert le procès en détail à grand renfort de unes racoleuses. De plus, personne ne relève l’incohérence du verdict : si Yvan Colonna est l’assassin, il mérite le maximum. Or la Cour “ne le condamne qu’à la perpétuité“ sans peine de sureté. Elle reconnait donc tacitement avoir un doute : il pourrait ne pas être l’assassin. Et s’il ne l’est pas, qu’est-ce qui motive cette peine de trente ans ?

Février 2009. Procès en appel. Une parodie indigne. Une Cour pressée d’en finir qui ne pose ni ne se pose aucune question, malmène les témoins à décharge et refuse une reconstitution pourtant incontournable en matière criminelle poussant ainsi l’accusé et ses conseils, qui refusent d’être complices d’une condamnation programmée, à quitter les débats. Alors même que les arguments de la Défense se sont développés et renforcés, elle alourdit le verdict de la première instance en assortissant la perpétuité d’une peine de sureté de vingt deux ans. Sa partialité outrancière la pousse cependant à la faute : elle offre à la Défense pas moins de onze motifs de cassation.
La Fédération Internationale des Droits de l’Homme conclut ainsi son second rapport : “ Les pouvoirs considérables accordés à la police et aux juges antiterroristes et la faible place de la Défense au cours de l’enquête déséquilibrent le procès pénal au détriment des droits de la Défense. […] A l’issue de six semaines de procès et au vu des éléments contenus dans le présent rapport, la question du caractère équitable de ce procès est clairement posée. “
Cette fois encore, silence des media sur ce rapport.

Juin 2010. La Cour de Cassation casse et annule le verdict du procès en appel.

Mai 2011. Nouveau procès en appel. Sous la présidence du juge Stéphan, la Cour semble plus attentive, plus favorable au débat contradictoire. De nouvelles zones d’ombre sont éclairées. Des questions restées jusque là sans réponse sont clarifiées. Les membres du commando explicitent les raisons de leur mise en cause indue d’Yvan Colonna et réaffirment solennellement qu’il est étranger à cette affaire. Acculés par la Défense, les enquêteurs ont recours à des mensonges de plus en plus invraisemblables pour justifier leurs manipulations. La balance penche en faveur de l’accusé jusqu’à la production de la photocopie de provenance inconnue d’une lettre attribuée à Yvan Colonna et adressée à Pierre Alessandri en termes menaçants. Tombant à point nommée, juste après la déposition de ce dernier, faisant planer un doute sur ses propos favorables à l’accusé, elle sent la mystification à plein nez. Appelé de nouveau à la barre, Alessandri déclare ne l’avoir jamais reçue. Yvan Colonna affirme solennellement : “ C’est mon écriture, ce sont mes mots mais c’est un faux […] probablement fabriqué à partir des photocopies des centaines de lettres que j’ai écrites à ma famille, à mes proches en huit ans. Je l’affirme, je n’ai jamais écrit à Pierre Alessandri. “ Dénégations de l’un et de l’autre ; source et cheminement inconnus ; sans PV de saisie, ni “paluchage“, ni scellé ; un “machin“ dira la Défense qui n’aurait pas la moindre valeur devant un simple TGI. A l’appui de ses dires, elle produit un document rigoureusement identique dans la forme mais antinomique dans le fond : ce n’est plus Alessandri qui y est menacé mais Colonna. Malgré cela, la Cour décide de la verser aux débats !...signant de ce fait son empressement à saisir un prétexte à une éventuelle nouvelle condamnation, fût-il abracadabrant.

Tout cela, vous l’avez vécu comme moi, au long de ces quatre années. Vous avez été témoins des contradictions d’un responsable de l’enquête à l’autre, des incohérences, des dépositions clonées des policiers qui, pris la main dans le sac, continuent à nier la porosité des gardes à vue, les pressions, menaces et chantages en tous genres sur les témoins, les faux en écriture. Comme moi, vous les avez vus confondus par des PV signés de leur main contredisant leurs dépositions à la barre. Comme moi, vous avez eu la révélation de machinations : les explosifs chez Filidori ou sur la propriété des Colonna, les détournements de Lebbos et le PV antidaté de Frizon, les PV d’un gardé à vue que l’on fait “valider“ par les autres, les écoutes et autres éléments à décharge écartés du dossier. Vous avez entendu ceux qui, facteurs corroborants ou examen de la téléphonie à l’appui attestent de la présence de l’accusé ailleurs que sur le lieu des attentats. Vous avez assisté aux dépositions formelles des témoins oculaires qui n’ont pas le moindre doute : aucun des hommes qu’ils ont vus auprès du préfet ne peut être Yvan Colonna. Vous avez eu vent de la pseudo délibération du jury du procès de 2007 : cinq heures officiellement, trente minutes en réalité, tout juste le temps d’entériner une décision arrêtée avant même l’ouverture des débats, aveu d’une condamnation programmée envers et contre tout.

Malgré tout cela, le (sincèrement) regretté Philippe Madelin, Bastien Bonnefous, Stéphane Durand-Soufflant ( en 2009…) exceptés (pardon aux rares que j’oublierais), vous êtes majoritairement et depuis le début, légitimistes et du même coup, porte parole médiatiques de l’Accusation et de le Partie Civile. Vous rangeant du côté du Pouvoir et des Institutions, qu’avez-vous fait du Cinquième Pouvoir qui vous distinguait noblement des autres ? Allez-vous jusqu’au bout le brader et vous calquer sur le politiquement correct dicté par les adeptes de la pensée unique ? Allez-vous jusqu’au bout vous faire les complices complaisants d’une justice d’exception que les démocrates universels condamnent ? Allez vous piétiner la liberté de blâmer de Beaumarchais qui vous honorait, le “J’accuse“ de Zola ? Allez-vous définitivement vous renier ?
Par respect pour ceux qui, loin des cocktails mondains risquent leurs peaux dans des cadres plus hostiles que le Buffet du Palais pour défendre la vérité, vous n’en avez pas le droit.

Niellu Leca
Le 13 juin 2011
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Message  Toussaint Sam 18 Juin - 16:55

Audition de G.LOTHION, directeur central de la police judiciaire.

Il avait remis à la cour la photocopie d'une lettre d'Yvan Colonna à Pierre Alessandri, membre condamné du commando Erignac, lettre comportant des passages menaçants... ladite "lettre" a été versée finalement dans les pièces à conviction pour justifier dun verdict.

Compte Rendu. AUDIENCE DU 31.05.2011

DCPJ LOTHION… NO COMMENT …


A la demande de la défense G.LOTHION, directeur central de la police judiciaire, a témoigné à la barre. Il explique donc ainsi les conditions dans lesquelles il a reçu le document qu’il a transmis à la Cour vendredi dans la soirée.

« J’ai été contacté par une personne et par téléphone dans la matinée, que j’ai reçue par la suite … je n’ai eu en main que cette photocopie, je n’ai jamais donné le nom de mes sources, pour des raisons qui tiennent à la sécurité des personnes. Je n’ai effectivement pas vu l’original »

« Je ne peux donner aucun renseignement sur l’acheminement de ce document, je n’ai pas posé de questions »

La Cour n’en posera pas non plus, ni la partie civile et encore moins le Ministère public, les 2 procureurs restant prudemment enfoncés dans leurs fauteuil, visiblement satisfaits de l’effet produit… no comment !

LA DEFENSE :

Me P.DEHAPIOT :
« Vous êtes donc le N°1 de la PJ, un homme que l’on imagine très occupé, cela ne doit pas être facile de vous rencontrer ? On vous a joint sur votre portable ? Avez vous reconnu votre correspondant ? Où l’avez vous rencontré ?»

Me A.SOLLACARO :
« C’est qui cette personne ? C’est Guéant ? »

DCPJ LOTHION :
« J’étais disponible ce jour là… et cela dépend de l’importance de la démarche… j’ai été appelé sur ma ligne filaire… Je connaissais en réalité le témoin professionnellement, je l’ai rencontré à l’extérieur de la Place Beauvau… euh… à proximité… pourquoi ? »

Me P.DEHAPIOT :
« Nous nous posons la question de l’authenticité de cette lettre, je pense que vous avez eu le même soucis… La loyauté à laquelle vous êtes soumis aurait du vous motiver dans ce sens… quel était d’ailleurs le statut de votre interlocuteur, policier, RG, représentant de l’Administration pénitentiaire ? »

DCPJ LOTHION :
« Non… »

Me P.DEHAPIOT :
« Un fonctionnaire ? »

DCPJ LOTHION :
« Non … »

Me P.DEHAPIOT :
« Un civil ? »

DCPJ LOTHION :
« Oui… »

Me P.DEHAPIOT :
« Un informateur déjà traité auparavant ? Il parlait corse ? »

DCPJ LOTHION :
« Je ne répondrai pas… »

Me P.DEHAPIOT :
« Autres questions : comment, si ce courrier est écrit en corse, et sans possibilité de le traduire, pouvez vous parler vous même « d’allégations » ? Il n’est d’ailleurs pas neutre, eu égard à votre statut, d’accepter un rendez vous aussi facilement, sans poser de question quant aux conditions d’acheminement et d’interception du document, de récupérer ce même document dans des conditions aussi clandestines… Peut on parler de tentative de manipulation ? »

DCPJ LOTHION :
« Je n’ai jamais été impliqué dans une manipulation ! »

Me P.DEHAPIOT :
« Curieux tout de même, avec le statut qui est le vôtre, d’accepter ce rôle de facteur ! » à la cour : « à ce stade, je vous demande de ne pas recevoir ce document en terme de preuve ! »

Me E.DUPOND-MORETTI :
« Quelques fois la chance sourit aux audacieux… On vous a appelé sur votre ligne directe ? Oui ? Non ? D’où sort - il la lettre ? De sa poche ? Vous le tutoyez ? Il vous vouvoie ? Vous vous êtes vus sous un pont, le col du manteau relevé ? Vous êtes ici pour ne pas nous répondre ?

DCPJ LOTHION :
« … »

Me DUPOND-MORETTI :
« Vous avez vu l’original ? Où a été faite la photocopie ? Ce courrier est daté de 2010, vous l’avez depuis quand ? vous l’avez gardé combien de temps ? Vous avez procédé à un paluchage ? »

DCPJ LOTHION :
« Non… »

Me E.DUPOND-MORETTI :
« Vous êtes un grand flic quand même M.LOTHION, et vous vous présentez à cette barre comme un flic de seconde zone ! Vous savez tout de même qu’il existe une procédure de témoignage sous « X », pourquoi ne n’utilisez vous pas ? De cette façon vous avez en quelque sorte court-circuité la case judiciaire , n’est ce pas ?

DCPJ LOTHION :
« Oui … »

Me E.DUPOND-MORETTI :
« Votre informateur est-il digne de foi ? »

DCPJ LOTHION :
« Je le pense… »

Me E.DUPOND-MORETTI :
« Voyez vous Monsieur, la règle, c’est que l’information n’exclue pas le contrôle et notamment celui des juges ! Mais dans quelle galère vous êtes vous fourré !!! Si la Cour accepte un complément d’information, vous êtes le DCPJ, ça veut dire que votre propre service va enquêter sur vous ??? Sur les conditions dans lesquelles vous quittez la Place Beauvau pour rencontrer un inconnu ??? C’est sûr que ce document, avec vous, il a plus de poids n’est ce pas ??? »

DCPJ LOTHION :
« … »

Me E.DUPOND-MORETTI :
« Voyez vous Monsieur, on est ici sur une question de LOYAUTE, et c’est important la LOYAUTE en matière de justice… »


Me A.SOLLACARO :
« Vous avez été un temps en poste à Bastia n’est ce pas ? »

DCPJ LOTHION :
« Oui… »

Me A.SOLLACARO :
« On vous contacte par téléphone à quel sujet ? »

DCPJ LOTHION :
« Au sujet de l’affaire en cours… »

Me A.SOLLACARO :
« C’est donc votre informateur et il ne vous donne pas la provenance de la lettre ? »
« Expliquez nous comment tout cela s’est passé exactement ? »



DCPJ LOTHION :
« A mon retour au bureau, je demande à contacter le Président de la Cour d’assises… je n’ai pas eu la curiosité de chercher à savoir ce que voulait dire ce courrier … J’ai juste su qu’il s’agissait d’une lettre d’Yvan Colonna à l’un des membres du commando … »

Me A.SOLLACARO :
« Sans le nom de votre informateur, on est fondé de penser qu’il s’agit d’un faux !!! Je vais déposer plainte contre vous !!! Vous avez joué le rôle du petit télégraphiste mais moi je vous rends responsable de ce qui se passe !!! C’est de la barbouzerie pure et simple !!! Vous n’allez pas vous en tirer comme ça !!! »

Me G.SIMEONI :
« Vous connaissez le contexte corse n’est ce pas ? Vous me connaissez également ? »

DCPJ LOTHION :
« Oui maître… »

Me G.SIMEONI :
« Savez vous combien d’attentas un commissaire comme vous a fait réaliser dans les années 80 ? »

DCPJ LOTHION :
« Oui… »

Me G.SIMEONI :
« Savez vous qu’un commissaire tel que vous a fait placer 3 kg d’explosifs devant la porte de ma grand-mère ? »

DCPJ LOTHION :
« Oui… »

Me G.SIMEONI :
« Savez vous qu’un commissaire tel que vous, a fait sauter la maison de mon oncle Max ? »

DCPJ LOTHION :
« Oui… »

Me G.SIMEONI :
« Savez vous qu’un commissaire tel que vous a commandité une tentative d’enlèvement de mon oncle Max ? »

DCPJ LOTHION :
« Oui… »


Me G.SIMEONI :
« Savez vous qu’un commissaire tel que vous a commandité un attentat contre l’agence immobilière de mon oncle Rolland ? »

DCPJ LOTHION :
« Ah non ! ça je ne savais pas ! »

Me G.SIMEONI :
« Que pensez vous d’un commissaire comme vous qui donne le nom d’un prétendu informateur quand il est interrogé par une commission parlementaire ?
J.N Antoniotti, ça vous dit quelque chose ? N’était ce pas une façon de mettre cette personne en danger ? »

DCPJ LOTHION :
« … »

Me G.SIMEONI :
« A qui avez vous parlé de ce courrier ? à Guéant ? à Sarkozy ? Vous venez mentir sous serment à cette barre !!! après 4 semaines de débat, au cours desquels la défense a fait la démonstration des mensonges de policiers tels que vous, des manœuvres de juges anti terroriste, des destructions de preuves à décharge… vous venez ici avec une fable, et vous pensez qu’on va se laisser faire ? Vous authentifiez par votre autorité un document qui est un faux , un faux grossier , mais un faux tout de même, vous authentifiez un document pareil !!! »

DCPJ LOTHION :
« … »

Me G.SIMEONI :
« Pas de scellés, pas de paluchage, vous nous apportez un document altéré en guise de preuve de la culpabilité d’Yvan Colonna… mais si nous , on vous avait apporté un document photocopié, attestant de la présence d’Yvan Colonna à İstanbul, vous nous auriez cru ??? »

Me P.DEHAPIOT :
« En fait j’ai compris, vous ne recevez pas une information, vous recevez un document, que vous relayez, tout en refusant d’en connaître la provenance, ni les conditions d’acheminement, alors qu’à ce stade , il paraît provenir d’une infraction pénale !!! Soit il s’agit d’une sortie de courrier irrégulière, soit il s’agit d’une infraction au secret des correspondances !!! »

DCPJ LOTHION :
« … »

Me P.DEHAPIOT :
« Vous êtes vous mêmes soumis à un devoir de loyauté … La preuve pénale doit être loyale sinon elle est entachée d’irrégularité !!! » à la Cour : « Cette preuve est irrecevable car recueillie dans des conditions irrégulières, que la Cour devra écarter ! »

Me E.DUPOND-MORETTI :
« En fait nous devons nous poser un certain nombre de questions à l’examen des conditions de production de ce document : Est ce qu’il a tout écrit ? Cette lettre est-elle complète ? Peut –on exclure le fait qu’on ait pu rajouter un § ? »

DCPJ LOTHION :
« Tout est possible sur une photocopie »


Me E.DUPOND-MORETTI :
« Et d’ailleurs, comment faire procéder à une expertise ? On a pas les foulages ! Sait-on si le témoignage de Pierre Alessandri a été influencé ? Et si même il l’a reçu ? personne ne peut dire ce que serait sa réaction s’il était accusé à tort… surtout pas dans cette enceinte où tout est lisse et policé… mais tout cela n’empêche pas les questions sur les conditions de saisie, de transmission, de conservation (5mois !) de ce document !!! »


Me A.SOLLACARO :
« M. le Président, en vertu de votre pouvoir discrétionnaire, vous pouvez ordonner la comparution de ce témoin informateur, nous vous le demandons !!! »


L’heure est à l’explication de texte, mais pas que pour Yvan Colonna !!!
Toussaint
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Message  gérard menvussa Sam 18 Juin - 17:07

Communiqué du NPA. La mascarade du procès Colonna.
samedi 28 mars 2009

Le procès Colonna qui s'achève a été une véritable mascarade dont le seul but est de condamner un coupable désigné d'avance.

Dissimulation de preuves, faux PV, intimidations de témoins, modifications de témoignages auront émaillé les procès de première instance et d’appel. Ce n'est donc plus de la justice « d’un peuple souverain » dont il est question, mais des circonvolutions d’un appareil politico-judiciaire empêtré dans ses propres contradictions.

Les droits de l’homme ne s’appliquent pas « à géométrie variable ».

Nous exigeons, avec toutes celles et ceux qui se refusent à admettre l’instauration d’une justice d’exception, le respect des droits inaliénables d’un homme dont la vie ne peut ni ne doit dépendre des aléas d’une justice au seul service de la raison d’état.

Le 26 mars 2009.

Communiqué du NPA. Le procès du délit de solidarité.
jeudi 20 mai 2010

Après la première étape du procès Colonna qui a laissé un gout
d'arbitraire s'ouvre la deuxième étape visant à créer un délit de
solidarité.
Cette politique répressive ne peut en rien résoudre les
problèmes de la Corse qui réclament des solutions politiques et non
judiciaires.
Le 20 mai 2010.
gérard menvussa
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Message  BouffonVert72 Sam 18 Juin - 22:50

Je pense qu'il est innoncent.

Par-contre je pense qu'il a fait une grosse connerie : s'enfuir et être resté caché si lontemps (4 ans) alors que sa vie n'était pas menacée...
C'est peut-être autant ça, que le fait que l'Etat français bourgeois et impérialiste voulait à tout prix un coupable idéal "corse", qui l'a fait condamner, re-condamner, et peut-être re-re-condamner lundi, jour de la décision...

Ne jamais s'enfuir dans ce genre de cas-là, surtout si on est innoncent, c'est la leçon qu'il faut en tirer. Car même une fois condamné, il se peut qu'on soit reconnu innoncent plus tard au cours du processus judiciaire... Donc il faut donner des gages pour la suite...
Le bon exemple à suivre est celui de Julien Coupat. La preuve : il n'a pas cherché à s'enfuir : il est libre, malgré ce qu'il a subit et continue de subir...


Par-contre, en ce qui concerne ceux qui, parmi le commando, ont accusé Yvan Colonna dans les premiers temps, pour ensuite se retracter mollement du bout-des-lèvres au bout de qq années... Lamentable... Qu'ils demandent à Yvan de les rejoindre et qu'ensuite ils le mouillent tout ça parce qu'il a refusé... C'est dégueulasse. C'est vraiment la pire chose à faire car ça les éloigne complétement du juste combat pour lequel ils luttaient. Irrattrappable.
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Message  Toussaint Dim 19 Juin - 0:45

Lamentable... Qu'ils demandent à Yvan de les rejoindre et qu'ensuite ils le mouillent tout ça parce qu'il a refusé... C'est dégueulasse. C'est vraiment la pire chose à faire car ça les éloigne complétement du juste combat pour lequel ils luttaient.

Bon, sur pas mal de choses je suis d'accord...

A nuancer quand même. Personne n'imaginait que l'état allait garder Colonna et en faire LE coupable. Il avait quand même de solides alibis, les témoins du meurtre l'excluaient formellement, son père est un député français, opposé aux nationalistes, etc... Parce que les membres du commando ont opéré à visage découvert...

Et pendant que l'état se focalisait sur Yvan Colonna, deux membres, au moins, du groupe courent encore. Ferrandi a été condamné comme assassin alors qu'il nie encore avoit tué et ne correspond pas non plus à l'homme que les témoins directs ont vu achever le préfet. Lequel homme court encore ainsi qu'un autre. Il n'est même pas recherché puisque c'est Colonna et Colonna seul que l'état veut crucifier.

Ferrandi a dit qu'il "n'innocentait personne". Il n'a pas innocenté Marcel Lorenzoni, ni Mathieu Finidori. Or ces deux derniers ont été finalement relâchés sans pourtant être reconnus innocents. A la différence d'Andriuzzi et Castela condamnés avant Colonna comme commanditaires grâce à un faux PV fabriqué par les policiers...

Il se dit, mais c'est invérifiable, que la lettre de revendication signée Sampieru qui a jeté les policiers et les juges antiterroristes sur la piste agricole (Marcel et Mathieu essentiellement) aurait été écrite par le commando pour justement égarer l'antiterrorisme. Avec un certain succès, mais c'est indirectement à l'origine de la mort de Marcel Lorenzoni, et de son fils, puis, évidemment, de sa femme brisée par le chagrin. Aujourd'hui il n'est pas non plus si facile par exemple pour les épouses du commando de revenir sur ce qu'elles ont dit, elles sont passibles sinon de faux témoignage, du moins d'obstruction à la justice. Lorsqu'on sait les pressions qu'a subies Marie-Ange Coutart pour revenir sur son témoignage et accepter de reconnaître Colonna ou du moins de ne plus l'exclure catégoriquement (elle a vu le meurtrier à moins d'un mètre cinquante en passant à côté de lui en voiture, si près qu'elle ne pouvait voir le corps du préfet allongé par terre), on peut imaginer ce que subissent les femmes qui aujourd'hui ne jouent plus le jeu de l'accusation. Je n'approuve en rien les actes de ces types, mais je ne suis pas juge et je ne me suis jamais trouvé dans une situation pareille, je ne suis pas à la place non plus de ces femmes qui ont payé cher les engagements de leurs époux et leurs conneries. Les maris, eux, de toute façon ne risquent plus grand chose.

Ils vont condamner Colonna.
Et le procès sera cassé à cause de plusieurs incidents, pas seulement la lettre. Et ce sera reparti, ou alors on ira devant la Cour Européenne de Justice, ce que les avocats et Yvan de toute façon s'attendent à devoir saisir depuis le premier procès. Mais Sarko d'ici là sera réélu ou battu, le reste n'a aucune importance, tout ce qui arrive ici est simplement le refus de Sarko de se dédire et reconnaître ses scandaleuses erreurs et manquements à ses obligations constitutionnelles, de reconnaître s'être fait balader par un groupe minuscule de militants pourtant pas très fûtés. Et Colonna sera resté des années en taule, et certains des "terroristes" ne seront jamais inquiétés. Justice de merde, état de merde, président de merde.

Quant à ce qui va se passer en Corse devant un verdict de condamnation, on verra. Je ne crois pas à l'analyse d'Edmond sur la radicalisation sur ce truc seulement. Sauf si... sauf si ce chien de Sarko veut jouer les gros bras et réprimer les manifs et les jeunes. Là... les choses sont moins balisées, et j'espère seulement que le Front sera intelligent, on peut toujours rêver. Alors, est-ce que les juges trancheront par une condamnation inférieure, du style "association de malfaiteurs", ce serait déjà un camouflet pour Sarko et cela pourrait être couvert par la période de détention, ou dans un an , après la présidentielle? Mais je suis certain que Colonna n'acceptera pas et préfèrera continuer la bataille jusqu'au bout.

Pour ce qui est de "l'erreur", il ne pensait pas que l'état le désignerait comme LE tueur, il a rganisé une conférence de presse pour démentir être l'assassin. Il pensait que son nom serait vite écarté. Lorsqu'il a vu qu'il était officiellement désigné comme l'auteur des coups mortels, il a pensé que le pire pouvait lui arriver. Et il avait de solides raisons de penser que sa vie pouvait être menacée... On est en Corse, et à plusieurs reprises nous avons vu l'état se lancer dans des choses très illégales et violentes contre le mouvement national. Comme à Bastelica-Fesch en 1980... Là encore on peut toujours réécrire l'histoire après coup, perso, je ne sais pas ce que j'aurais fait, et donc je n'ai pas de leçon à postériori à lui donner.
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Message  BouffonVert72 Dim 19 Juin - 1:53

Toussaint a écrit:Lorsqu'il a vu qu'il était officiellement désigné comme l'auteur des coups mortels, il a pensé que le pire pouvait lui arriver. Et il avait de solides raisons de penser que sa vie pouvait être menacée...
Non, je ne pense pas. Il aurait été incarcéré, et aurait été ainsi à l'abri, et l'administration pénitentiaire aurait tout fait pour être sûre que rien ne lui arrive, puisque l'Etat français voulait absolument en faire le coupable idéal et voulait un procès. Dans ce genre de cas, les "présumés coupables" sont très surveillés...

On n'était pas dans un cas comme la grotte d'Ouvéa...
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Message  Toussaint Dim 19 Juin - 2:10

Non, je ne pense pas.

En ce genre de circonstances, "ne pas penser" n'est pas exactement une garantie. Et lorsqu'on pense sa vie en jeu n tend à ne pas la jouer sur des hypothèses concernant les intentions exactes d'un état comme l'état français... Et il était convaincu que cela ne durerait pas, que son nom serait vite écarté... Encore une fois, la Corse n'est pas la Nouvelle Calédonie de 88, mais tu ne dois pas très bien connaître les procédés de l'état en Corse. Et ses opérations tordues. Il n'avai aucune garantie.

Et de toute façon il ne nie pas avoir pris le maquis, il nie avoir tué le préfet, ce sont des choses distinctes, avoir peur de se faire descendre est justement la réaction d'un homme qui ne comprend absolument pas comment son nom peut apparaître de cette manière avec une telle certitude alors qu'il savait qu'il n'y avait rien qui le liait à cette action. Il a vu comment Marcel Lorenzoni avait été incarcéré, Finidori aussi, sans base aucune, sans aucun indice (le seul nom Sampieru avait suffi, les juges ont reconnu au procès Colonna qu'ils les avaient gardés plus d'un an pour remuer la vase...). Et personne ne les avait désignés comme on le désignait... Perso, je m'en vais aussi. Avec une arme.

l'Etat français voulait absolument en faire le coupable idéal et voulait un procès.

Je ne pense pas forcément cela. Il est arrivé que l'état en Corse cherche à tuer ou faire tuer des militants nationalistes. Et ce n'était pas à la suite de l'assassinat d'un préfet, chose assez grave... Il semblerait aussi qu'ils aient voulu à l'origine faire tomber le frère d'Yvan, Stéphane. Mais Stéphane était une autre affaire encore, pas la même chose qu'Yvan...
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Message  BouffonVert72 Dim 19 Juin - 2:38

J'aurais pris immédiatement des avocats, et j'aurais fait plusieures conférences de presse (une seule ne suffit évidemment pas)... Bref j'aurais médiatisé au maximum... Et j'aurais déclaré, martelé, pendant ces déclarations aux médias, la phrase indispensable dans ce genre de cas : "Si jamais je mourrais au cours d'une potentielle arrestation, ou pendant une incarcération, ça serait à cause de... (Etat français, police-justice-barbouze, etc)".

La médiatisation peut être une assurance-vie dans certains cas.
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Message  Toussaint Dim 19 Juin - 14:01

J'aurais pris immédiatement des avocats, et j'aurais fait plusieures conférences de presse (une seule ne suffit évidemment pas)... Bref j'aurais médiatisé au maximum... Et j'aurais déclaré, martelé, pendant ces déclarations aux médias, la phrase indispensable dans ce genre de cas : "Si jamais je mourrais au cours d'une potentielle arrestation, ou pendant une incarcération, ça serait à cause de... (Etat français, police-justice-barbouze, etc)".

La médiatisation peut être une assurance-vie dans certains cas.

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Message  Toussaint Mar 21 Juin - 2:47

Il y a le temps des plaidoieries, et celui de la colère.

La défense et les autonomistes à la Siméoni ont touché les limites du système: le discours légaliste est une impasse en Corse.
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Message  Toussaint Mar 21 Juin - 3:38

http://yvan-colonna.com/joomla/index.php/vos-messages

Pour toutes celles et tous ceux qui veulent apporter leur soutien à Yvan Colonna contre un verdict d'une juridiction d'exception rendu au nom du peuple français.
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Message  BouffonVert72 Mer 22 Juin - 0:59

C'était à prévoir, puisque le parquet exigeait sa culpabilitée, vu que le président réél du parquet, NS, avait décidé de sa culpabilité y'a déjà bien longtemps...

Now, pour la suite, je ne crois pas trop en la CEDH, mais bon, évidemment c'est à essayer...
Par-contre je pense qu'Yvan Colonna aurait sa chance si jamais NS et ses sbirres étaient écartés des instances dirigeantes... Ca tombe bien, dans 1 an il va peut-être y avoir du changement...


Now, d'une manière générale, ce qui fait vraiment peur concernant l'Institution Judicière, est qu'on se rend-compte qu'un tribunal peut écarter, dans une affaire, tous les arguments à décharge et ne retenir que les éléments à charge... Je pense que ça pourrait bien entraîner, de la part d'une partie de la population, une motion de défiance, encore plus grande...
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Message  Toussaint Ven 24 Juin - 2:25

Sur Médiapart, le blog de Roland Laurette

YVAN COLONNA : LA COLÈRE ET LE CHAGRIN

22 Juin 2011

Par Roland LAURETTE


Au lendemain du verdict qui condamne Yvan Colonna à la perpétuité, je me sens accablé par des sentiments mêlés : le chagrin, la colère, l'indignation, la honte... Et la compassion pour les parents, l'épouse, le fils... J'enrage aussi en pensant à tous ces infâmes que ce verdict inique aura réjouis non parce qu'il punirait un coupable mais parce qu'il a le goût de l 'injustice et du sang. Ces infâmes qui haïssent Yvan Colonna parce que le renoncement et la bassesse lui sont étrangers.

Il y a les commentaires qui commencent leur analyse du verdict par "la cour n'a pas été convaincue par...". Ce qui laisse entendre q u'elle aurait pu l'être. Que tout fonctionne normalement dans ce meilleur des mondes sarkozystes.

Stéphane Durand-Soufflant, le chroniqueur du Figaro est beaucoup plus avisé quand, faisant allusion à cette "lettre" de menaces qu'Yvan Colonna aurait écrite à Alessandri, il conclut : elle "ne prouve rien mais crée un malaise parce qu'elle renforce l'impression qu'un torrent souterrain gronde sous les pieds de la cour et que d'autres en commandent les digues".Tout est dit : sur l'indépendance et la sérénité de la justice, sur la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire. Oui, un torrent roule sous les pieds des juges. Oui, d'AUTRES en commandent les digues. La "lettre" apportée par l'homme venu de l'hôtel de Beauvau l'a rappelé cyniquement. Le président Stéphan avait-il seulement la possibilité de ne pas verser cette indigne photocopie au dossier ?

Reste à s'interroger sur les raisons de ces dérives liberticides. Si on est optimiste, on se rappellera la quasi incapacité des juges et des policiers à reconnaître qu'ils se sont trompés. Dans la sphère antiterroriste on préfère manifestement la forfaiture à la défense des libertés et de la vérité. Les derniers développements de ce qui, jour après jour, devient l'affaire Bruguière, sont là pour nous en convaincre.

Si on est pessimiste on se demandera quels étranges intérêts conduisent l'exécutif à s'opposer à toute recherche dans une direction manifestement interdite. Celle de ces complices et concepteurs de l'attentat dont tout démontre l'existence. Peut-être qu'un complément d'enquête dans cette direction aurait permis de comprendre pourquoi on a supprimé un préfet, serviteur fidèle de la loi, qui s'opposait à des projets illicites mais financièrement prometteurs. Les pessimistes constateront l'acharnement avec lequel la cour refuse d'entendre parler de ces complices mystérieux et qui permettraient peut-être au puzzle de prendre son sens définitif. Quelle est donc l'organisation que la police, la justice et les hommes de pouvoir couvriraient ainsi ?



LES MOTIVATIONS DU VERDICT

Quoiqu'il en soit, il convient de s'intéresser aux motivations exprimées par la cour pour justifier la perpétuité.

Quelques unes sont habiles même si elles ne prouvent rien. C'est le cas du voyage que Ferrandi, Alessandri et Colonna auraient fait à Paris en septembre 98. Ce serait un voyage "conspirationniste". Une conspiration après coup ? Yvan Colonna n'a jamais caché avoir gardé des relations avec ceux qu'il croyait encore ses amis jusqu'aux arrestations de mai 99.

D'autres sont tout simplement péremptoires. Ainsi, Yvan Colonna faisait "à l'évidence" partie du groupe des anonymes. Voilà une affirmation gratuite et précisément contraire à l'évidence des faits. Ainsi encore, la cour affirme qu'il était à Pietrosella.Cette présence n'a été indiquée que par Alessandri et Versini. Chacun d'eux a dit que Colonna était dans le groupe de l'autre. Où était-il donc ? Qu'à cela ne tienne, la cour en fait un guetteur et le tour est joué.

D'autres encore sont de véritables dénis de réalité. On nous dit que les accusations contre Yvan sont "précises, circonstanciées et cohérentes". Notons qu'on a renoncé à l'adjectif "concordantes". "Cohérentes", pour être plus faible n'en est pas plus juste. J'ai montré ailleurs, longuement, que les dites accusations étaient tellement contradictoires qu'elles s'annulaient d'elles-mêmes (Exemple : Jeanne Ferrandi voit Y.C. chez elle à Ajaccio du vendredi soir 6 février 98 au samedi midi alors que la femme de Maranelli le voit chez elle, à Cargèse le samedi matin à 7 h 30). Y.C. a levé 30 000 F à sa banque de Cargèse le vendredi 21 mai 99. Il dit que 24 000 F sont pour le restaurant de sa compagne et 6000 F pour des travaux qu'il fait faire chez lui. La cour dit qu'il a préparé ainsi sa fuite. Or on a retrouvé les 6000F dans sa maison. Et, d'autre part, chacun sait que pour retirer une somme importante à la banque il faut la prévenir 48 heures à l'avance. Le 19 mai, personne ne savait que le commando serait arrêté le 21. Par ailleurs, contrairement à ce qu'affirme la cour, les alibis d'Y.C. ne sont pas confirmés seulement par sa famille, loin s'en faut.

Enfin, le comble. Ce troisième procès a apporté un scénario très crédible qui explique beaucoup de choses : les accusations, leur long maintien et les rétractations souvent ambiguës. Y.C. a été puni par le commando parce qu'il avait refusé de participer à l'attentat et pour le soupçon qui a pesé sur lui d'avoir été l'informateur du préfet Bonnet. Pour éliminer cette information décisive, la cour a recours à un argument incroyable : Y.C. dit-il qu'il a refusé d'intégrer le groupe des anonymes ? Le jury lui reproche de ne pas avoir d'"explication plausible" à ce refus. Si on comprend bien, il faudrait donner des justifications"plausibles" quand on a refusé de commettre un crime. Sinon gare à la perpétuité !



LA CAVALE

Le commando Erignac est arrêté pour l'essentiel le vendredi 21 mai 99 à partir de 6 heures du matin. Dans Cargèse, dès le milieu de la matinée, tout le monde est au courant. Y.C., lui, continue de vaquer normalement à ses occupations : traite des chèvres, fabrication du fromage, tournée du brocciu, etc. Comme un homme qui n'a rien à se reprocher ? Erreur ! La cour nous explique qu'il "simule". Sans commentaire.

Mais puisque la cavale joue un rôle privilégié dans les fantasmes sur la culpabilité, arrêtons-nous un instant sur ce point.

Logiquement un coupable qui veut échapper à la justice s'enfuit toutes affaires cessantes dès qu'il pense être en danger d'arrestation. Et il s'enfuit le plus loin possible, la plupart du temps dans un pays où les procédures d'extradition n'existent pas. Que fait Y.C. ? Il ne change rien à ses habitudes. A midi, il déjeune chez ses parents. L'après-midi, il va à la banque ; le soir, il trait ses chèvres ; le lendemain, même programme ; joint par une équipe de TF1, il accepte de répondre à une interview le samedi soir ; il va manger une pizza avec les journalistes, ensuite ; il leur annonce son départ aux chèvres le lendemain matin aux aurores. Les juges décrètent sans raison particulière qu'il est parti en cavale à ce moment-là alors qu'Y.C. affirme qu'il ne s'est enfui que le 26 après la lecture de France-Soir qui titrait "Wanted, tueur de préfet" avec la photo de celui qui était présenté comme le coupable. Le 23 ou le 26, cela ne change rien au fond des choses : Y.C. n'est pas parti immédiatement. Le lundi 24, on lance un mandat d'arrêt international contre le présumé fugitif. Sans qu'on sache s'il s'est enfui ou non. Mais cela a pour effet d'interdire, en cas d'arrestation, toute confrontation avec les accusateurs. Y.C. avait annoncé qu'il montait à Cristinacce chercher des chèvres égarées (Alex, son associé et lui y montaient alternativement tous les 15jours : c'était facile à vérifier). Le lundi, donc, personne ne peut assurer qu'il est en fuite. Pourquoi, dès lors, ne pas envoyer des policiers à sa recherche ? Cristinacce, ce n'est pas le Kamtchatka !

On sait, que par la suite, il a refusé d'être exfiltré par le groupe qui l'aidait à se cacher. Etrange fuyard...



ET MAINTENANT...

Si la culpabilité d'Y.C. est si évidente, pourquoi la cour se donne-t-elle autant de mal pour faire défiler autant d'affirmations gratuites et censurer autant de vérités ? On en revient au chroniqueur du Figaro. On voit bien que tout cela n'est qu'une construction totalement artificieuse pour complaire à ces "autres qui commandent les digues". L'acharnement contre Y.C. veut complaire ou obéir à celui qui a déclaré au soir du 4 juillet 2003 "La police française vient d'arrêter l'assassin du préfet Erignac, Yvan Colonna". Au mépris de la présomption d'innocence. Il y a eu des juges pour affirmer sans rire que ces propos, "suscitaient une impression certaine de culpabilité mais ne présentaient pas Y.C. comme l'auteur du crime". Vous avez bien lu. Le problème de fond est bien celui de la séparation des pouvoirs. Mais il ne suffira pas de changer de président en 2012 pour que ces problèmes-là soient réglés. C'est un vieux mal français que l'assujettissement contraint ou volontaire de beaucoup de magistrats au pouvoir politique. Yvan Colonna est condamné une troisième fois par la volonté du pouvoir politique et nous sommes tous vaincus avec lui. C'est donc sur le terrain de l'opinion qu'il faudra désormais mener l'essentiel du combat. Il faudra en appeler à toutes les bonnes volontés et aux grandes voix. Il faudra apprendre enfin à fédérer toutes les énergies d'où qu'elles viennent et quelles que soient l'histoire et les motivations de chacun. Enfermer l'affaire Colonna dans des limites familiales ou corsico-corses serait se vouer à l'échec. Les causes comme celle-ci relèvent de la responsabilité de tous et de chacun. On a déjà perdu beaucoup de temps mais tout peut être encore gagné.
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Message  Toussaint Ven 24 Juin - 2:29

Intervention à l'Assemblée de Corse au nom des autonomistes de l'avocat Gilles Simeoni:

INTERVENTION Gilles SIMEONI (Groupe Femu a Corsica)

23 juin 2011.

M. le Président de l’Exécutif
M. le Président de l’Assemblée,
Mes Chers Collègues,
Je reviens, comme vous le savez de Paris, où, j’ai assisté avec quatre de mes confrères (le Bâtonnier Antoine Sollacaro, Pascal Garbarini, Philippe Dehapiot, Eric Dupond-Moretti),Yvan COLONNA qui comparaissait pour la troisième fois devant la Cour d’Assises spécialement composée de Paris.
Prima di tuttu, vogliu ringrazià di core, à nome d’Yvan è di a so famiglia, e decine di millaie di ghjente chi, in Corsica è in altrò, l’hanu sustinutu è incuraggitu.
Ringrazià dinù l’eletti, numarosi è da tutti i lati pulitichi, chi si sò manifestati o ch’emu incuntrati per fà li sapè ciò chè no pinsavamu di iss’affare.
Ringrazià particularmente l’eletti di Corsica Libera, chi so cullati à l’audienza di Pariggi.
Ringrazià in fine, è naturalmente, u gruppu Femu a Corsica, eletti è cullaboratori, pè u so impegnu tamantu ad ogni stonda, è u so sustegnu fraternu.
Au terme de ce troisième procès, vous le savez, Yvan COLONNA a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Cette condamnation est le terme provisoire et le point d’orgue de treize années d’une procédure pénale scandaleuse, qui nous concerne tous, indigne d’un Etat de droit et d’une démocratie, et dont voici, pour mémoire, quelques épisodes significatifs :
- 350 personnes interpellées en 10 mois, de février à décembre 1998 ; rapporté à la population française, ce chiffre reviendrait à placer en garde à vue arbitrairement plusieurs dizaines de milliers de personnes : si cela c’était passé dans l’hexagone, qui, dans la classe politique française, aurait accepté pareil scandale sans dire un mot ?
- je veux citer aussi et rappeler l’incarcération infondée, pendant de très longs mois, de quatre mois à dix huit mois, de quarante-deux personnes : certaines d’entre elles – je pense notamment à Roger Simoni et à Marcel Lorenzoni – sont mortes sans avoir été réhabilitées, d’autres sont ruinées familialement, économiquement, moralement. 13 ans après, ces innocents attendent toujours le non-lieu qui leur est dû : si cela c’était passé dans l’Hexagone, qui, dans la classe politique française, aurait accepté pareil scandale sans dire un mot ?
- je veux dire enfin devant cette assemblée les manipulations policières qui sont désormais connus de nous tous : le faux procès-verbal du Commissaire Frizon, les détournements de commission rogatoire du Commandant LEBBOS, les mensonges du même débouchant sur la condamnation en première instance d’Andriuzzi et Castela à 30 années de réclusion criminelle, la déposition d’un témoin accusant devant la Cour d’Assises MARION et BATTESTI (chef des RG dans l’île) d’avoir fait déposer des explosifs chez Matteu FILIDORI : si cela s’était passé dans l’Hexagone, qui, dans la classe politique française, aurait accepté pareil scandale sans dire un mot ?
Ce sont les mêmes hommes, les mêmes pratiques, les mêmes méthodes, qui ont conduit à la condamnation d’Yvan Colonna.
Certes, le scandale du procès d’appel de 2009 avait été tel qu’il fallait, au moins sur la forme, sauver les apparences.
L’objectif était clair : tenter de donner une apparence de normalité judiciaire à cette chronique honteuse d’une condamnation annoncée.
Je ne reviendrai pas devant vous dans le détail des débats devant la Cour d’assises spécialement composée.
Mais je veux vous dire une fois encore, solennellement, qu’Yvan Colonna est innocent, qu’il l’a affirmé depuis le premier jour et que nous l’avons démontré.
Je veux vous dire aussi, et peut être surtout, que, quoi qu’il en soit, l’accusation n’a, en aucun cas, rapporté la preuve de la culpabilité.
Dans n’importe quelle autre affaire, Colonna aurait été acquitté.
Des chroniqueurs, en Corse et ailleurs, ont eu le courage de l’écrire.
Des hommes politiques français ont eu le courage de le dire: comment ne pas citer André VALLINI, député, avocat, Président de la commission d’enquête sur l’affaire d’Outreau qui, la semaine dernière, une semaine avant le verdict, expliquait : « je n’ai aucune sympathie pour Colonna ou pour ses idées. Mais il doit être acquitté » ?
Dans n’importe quelle autre affaire, l’acquittement aurait été inéluctable.
L’affaire Colonna n’est pas une affaire normale : elle ne l’a jamais été.
Elle s’est construite sur la violation systématique de deux principes cardinaux de la démocratie judiciaire : la présomption d’innocence, et la séparation des pouvoirs.
Dans l’affaire COLONNA, l’ingérence du pouvoir exécutif dans le processus judiciaire, la pression du pouvoir politique et de l’appareil d’Etat sur l’institution judiciaire, ont été des constantes. Je ne citerai pas à nouveau :
- Chevènement en août 1999 dans le journal « Le Monde », stigmatisant l’ « acte odieux d’ Yvan Colonna » ;
- Je ne citerai pas Sarkozy, Ministre de l’Intérieur, annonçant fièrement l’arrestation d’ « Yvan COLONNA, l’assassin du Préfet Erignac », et affirmant publiquement, à Santa Lucia di Tallà, en 2007, à la veille du premier procès, sa conviction de la culpabilité d’Yvan ;
- Je ne citerai pas Guéant, Secrétaire Général de l’Elysée, recevant nuitamment et clandestinement le témoin Marion quelques jours avant l’ouverture des débats ;
- Je ne citerai pas Mme Alliot-Marie, Garde des Sceaux en exercice qui, fait inouï et sans précédent, s’exprima par communiqué officiel dans les heures suivant l’arrêt de la Cour de Cassation, pour adresser ses premières pensées à la partie civile ;
Je dois le dire clairement et fortement, et je souhaite que cela soit bien entendu, dans cette Assemblée, à la Préfecture à Aiacciu, et à Paris : L’Etat français, dans l’affaire COLONNA, s’est comporté comme une République bananière :
- pendant sept semaines, nous avons vu défiler à la barre les plus hauts gradés de la hiérarchie policière. Ces fonctionnaires d’autorité ont menti sous serment. J’accuse publiquement Messieurs Marion, ancien numéro 1 de la DNAT, Frizon, ancien numéro 2 de la DNAT, Vaux, ancien chef de la PJ en Corse, et actuel n°2, derrière SQUARCINI, de la DCRI, j’accuse ces trois hommes d’être venus mentir sous serment sur des éléments décisifs de l’enquête.
- Je veux vous dire que lors de la reconstitution à Aiacciu, le Préfet STRZODA, fraichement débarqué en Corse, grand donneur de leçons sur l’Etat de Droit, n’a pas craint de s’inviter sur les lieux d’un transport de justice, entouré de gardes du corps en armes, pour saluer ostensiblement la partie civile et lui manifester son soutien ;

- Je veux enfin vous rappeler qu’au moment où le procès basculait définitivement en faveur de la Défense, nous avons vu le premier policier de France, LOTHION, mandaté tel un vulgaire coursier, pour remettre à la Cour une photocopie. Photocopie tellement scandaleuse que les juges, après avoir accepté sa production aux débats, éviteront soigneusement d’y faire référence afin de chercher à éviter la sanction de la Cour de Cassation et de la Cour Européenne des Droits de l’Homme ;


Ne cherchez pas trace de ces dérives, de ces procédés, de ces errements, dans l’arrêt condamnant Yvan COLONNA à la prison à vie.

Ne cherchez pas trace non plus des éléments à décharge, des témoignages et des éléments matériels qui l’innocentent.

Ils n’y figurent pas. Ils ont disparu. Ils n’existent pas. Ils n’ont pas le droit d’exister.
L’affaire Colonna n’est pas seulement un scandale judiciaire.
Elle est une infamie politique.
Elle est une pierre - et quelle pierre ! - dans le jardin de la démocratie.
Elle est une plaie purulente, qui va envenimer pour longtemps, et peut être de façon irréversible, les relations entre la Corse et l’Etat.
Qui, parmi les responsables de l’Etat, osera encore nous parler d’Etat de droit ?
Qui, parmi les responsables de l’Etat, osera encore nous parler de dialogue, de confiance, de respect ?
Monsieur le Président de l’exécutif, Monsieur le Président de l’Assemblée, Mesdames, Messieurs les membres du Conseil exécutif, mes chers collègues :
Mon propos, dans cette enceinte, n’est pas seulement celui d’un avocat indigné par les atteintes à l’Etat de droit et la violation des règles du procès équitable.
Mon propos est aussi et principalement celui d’un responsable politique, qui a fait le choix de l’action publique et de la démocratie, et qui vient d’être confronté, pendant des années, à une violence et une vengeance d’Etat assumées, organisées, préméditées, mal dirigées.
Je vous demande de réfléchir, en conscience, à la gravité de ce qui s’est passé, je vous demande de réfléchir, en conscience, aux conséquences de ce qui s’est passé.
Je pense, comme l’a fait M. Vallini, je suis même certain, qu’il est indispensable que, après cette réflexion qui vous appartient, dans les jours ou les semaines à venir, vous vous exprimiez publiquement non pas sur le fond du dossier, mais sur ce déni de justice et de démocratie.
Pour notre part, nous sommes amers, nous sommes écœurés, nous sommes révoltés.
Mais plus encore, et plus que jamais, nous sommes déterminés.
Nous nous battrons en Corse, nous nous battrons à Paris, nous nous battrons à Bruxelles, nous nous battrons à Strasbourg, nous nous battrons partout.
Et nous ne doutons pas un seul instant – pas un seul instant – qu’il y aura, au bout du chemin, la liberté.
A Libertà.
Toussaint
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Message  Toussaint Ven 24 Juin - 2:42

Par Niellu Leca sur AgoraVox

Procès Colonna : les motivations du verdict


Marché de pas dupes

La Cour s'était engagée à fournir les motivations de son verdict, elle n'a débité que des prétextes à son a priori. Un leurre qui se prétend le gage de sa bonne foi, la marque de son objectivité, le reflet de sa conscience. Personne n'est dupe.

- motivation : Yvan Colonna faisait partie de ce groupe, en effet il connaissait de très longue date P.Alessandri et A.Ferrandi. La dénonciation anonyme, même infondée, dont ils ont fait l'objet en 1994 à l'occasion de la tentative d'assassinat de P.Poggioli illustre leur proximité dans le combat politique.
= Péremptoire ! S'il suffisait de connaître deux représentants de quelque fratrie que ce soit pour en faire partie, nous serions tous à la fois "RG" et voyous, PS et UMP, francs maçons...etc. De plus si P.Alessandri était en effet un ami d'Yvan, A.Ferrandi ne l'a jamais été.
Lamentable ! Confirmer leur complicité au moyen d'une dénonciation anonyme, infondée qui plus est, relève d'un commérage de comptoir mais certainement pas d'une Cour de Justice qui se respecte.
Incohérent ! Au cours des années 80 et 90, plus d'une centaine d'attentats sont commis en Corse. Yvan n'est inquiété pour aucun d'eux. Il serait bien le seul militant actif dans ce cas. surtout en ayant été surveillé par Broussard lui même ; écouté, filé par le RAID 24 h/24...sans résultat.

- motivation : Yvan admet avoir été approché pour s'intégrer aux "Anonymes" mais ne fournit pas d'explications plausibles quant à son refus.
= Le retrait du militantisme actif par désaveu des actions violentes justifie à lui seul ce refus. De plus, l'ami le plus proche d'Yvan était J.Caviglioli, militant FLNC, mouvement opposé aux Anonymes auquel Yvan n'a cependant jamais adhéré.

- motivation : le voyage effectué à Paris en septembre 98 est une preuve supplémentaire de leur lutte commune. En outre il coïncide avec l'envoi d'une lettre postée à Aleria annonçant de nouvelles actions.
= Le seul point commun était P.Alessandri, proche d'Yvan Colonna et d'A.Ferrandi sans qu'il y ait pour autant de liens entre ces derniers. Par ailleurs, dépeints tous trois comme des militants augerris en "mission" clandestine, ils voyagent sous leur identité réelle...incohérent ! Et quel rapport avec une lettre postée à Aleria ? Pourquoi pas avec un communiqué de l'ETA annonçant une trêve ce même jour du mois, tant qu'on y est ?

- motivation : le courrier adressé au Ribombu en décembre 2000 exprime son adhésion totale aux actions violentes.
= Il les qualifie d'actes de résistance mais nie toute participation à l'assassinat du préfet. Accusé à tort, condamné d'office, recherché mort ou vif. Mort ou vif ! elle est làla première violence dont on ne peut s'étonner qu'elle en suscite une autre chez un homme traqué, coupé de toute vie familiale et sociale depuis 18 mois.

- motivation : Des mises en cause formelles, il ressort qu'il a assuré le guet à Pietrosella.
= Les dépositions et témoignages relatifs à Pietrosella sont à ce point confus et peu probants qu'en 2009, le Ministère Public concluait ainsi son réquisitoire : " Pour Pietrosella, je n'ai que ça..." En d'autres termes : du vide mais je vous demande de faire avec.

- motivation : les membres du commando ont livré un récit précis, cohérent et conforme à la réalité qui ne peut résulter ni de pressions policières ou de manipulations ni d'un désir de vengeance à son égard.
= Les seules dépositions cohérentes sont celles orientées, "sous la dictée" et constituées de copiés-collés...les autres : Yvan était en même temps à Ajaccio et à Cargèse le 7 février...ou peut-être le 8 ou le 9...Quant aux pressions, elles n'ont évidemment pas existé : les policiers l'ont dit. Pas de chantage à la DDASS, pas de pistolet sur la tempe d'un enfant de quatre ans, pas de menace d'incarcération des épouses des gardés à vue,encore moins d'actes de violence sur M.Istria...fantasmes que tout cela. Des manipulations ?...tout au plus des erreurs inévitables dans un dossier de 200 volumes, dira Me Chabert : une liste de noms qui "traine" sur un bureau, P.Alessandri et son épouse que l'on met en présence l'un de l'autre afin qu'ils fassent des dépositions concordantes, un PV antidaté dû à l'étourderie d'un policier ( "Tout le monde peut se tromper." dixit le Procueur A.Grenier ), des explosifs "trouvés" sur la propriété des Colonna, les détournements de Lebbos, les écoutes et autres éléments à décharge écartés du dossier, une vrai fausse lettre d'Yvan à P.Alesandri à ce point outrageusement invraisemblable que la Cour n'osera même pas en faire état...Autant d'errements dénoncés par un rapport parlementaire. Pas plus de désir de vengeance malgré les propos pleins de rancoeur d'Alessandri et de Ferrandi : "Je t'en ai voulu de ne pas t'être joint à nous...d'autres ont été envoyés au charbon à ta place, d'où les fuites qui nous ont perdus...le bruit a couru que tu nous avais balancés..." Qui souhaiterait se venger de celui dont il pense qu'il l'envoie finir ses jours en prison ?

- motivation : Yvan Colonna, porteur d'une perruque blonde et de gants en tissu a tiré sur le préfet.
= " Il n'y a qu'à ce pauvre Ottaviani que vous avez fait dire qu'il y avait des perruques." dira Me Simeoni dans sa plaidoirie. Marie Ange Contart qui a dévisagé le tireur a notamment déclaré : " J'ai imaginé M.Colonna en brun, en blond, avec une perruque, avec ou sans barbe,de toutes les façons ; ce n'est pas lui que j'ai vu ce soir-là. L'individu avait des lèvres minces, des petits yeux rapprochés, une barbe naissante de la même teinte que ses cheveux blonds." Description corroborée à l'audience du 10.05.2011 par M.Leprévost, musicien présent au concert.

- motivation : les rétractations ont été tardives et laconiques.
= 17 mois plus tard pour les premières. Faut-il par ailleurs s'étonner que l'on ne disculpe que du bout des lèvres celui auquel on croit devoir sa condamnation ? Enfin, elles ont été réitérées solennellement à maintes reprises.

- motivation : les mises en cause sont corroborées par l'étude de la téléphonie.
= Yvan n'avait pas de téléphone à cette époque. Quant aux conclusions de l'étude de la téléphonie des membres du commando, elles sont sérieusement remise en cause par un spécialiste ayant à son actif 550 missions et bénéficiant de la confiance des brigades spécialisées dans les affaires de grand banditisme.

- motivation : les appels de S.Colonna à P.Alessandri et A.Ferrandi le 07.02798 prouvent qu'il se rapprochait des auteurs pour avoir des nouvelles de son frère.
= Aucune écoute de ces appels. Ils peuvent donc en toute vraisemblance émaner des épouses des uns et des autres comme l'a déclaré S.Colonna qui ne reconnait pas ces communications.

- motivation : les déclarations des témoins oculaires doivent être appréciées avec les plus grandes réserves au regard du grimage des auteurs, de la rapidité du déroulement des faits, de leur ancienneté, de la position de ces témoins et de la qualité de l'éclairage.
= Ancienneté ? Les témoignages de J.Colombani et de M.A.Contart sont recueillis immédiatement après les faits et n'ont pas varié depuis. Le grimage ? une allégation. La qualité de l'éclairage ? La scène du crime contrastait avec le reste de la rue. En effet, elle était éclairée par les fenêtres et l'enseigne du restaurant. La rapidité des faits ? M.A.Contart a eu le temps de dévisager le tireur, leurs regards se sont attardés l'un sur l'autre. " Si je le rencontrais dans dix ans, je le reconnaitrais. " a-t-elle déclaré. Le portrait robot qu'ele a établi est étonnamment trait pour trait celui d'un dénommé Rollin, loin du portrait d'Yvan.Confronté à une photo de Rollin, elle dira cependant : "Ce n'est pas lui : le tireur m'a semblé plus âgé et plus petit."

- motivation : le 21.05.99, Yvan Colonna a communiqué cinq fois avec M.Ottaviani.
= la consigne évidente entre les membres du commando était de ne surtout pas donner des signes de connivence en se téléphonant. Si Ottaviani appelle Yvan, c"est précisément parce que celui-ci ne fait pas partie du commando. S'il en avait fait partie, au premier appel alarmant, il aurait pris la fuite plutôt que de vaquer tranquillement à ses occupations habituelles.

- motivation : Il a simulé une activité normale et a retiré 30 000 f sous prétexte d'aider P.Serreri.
= Il aurait paniqué, on y aurait vu la preuve de sa culpabilité. Il a une activité normale, on prétend qu'il simule. Une preuve de plus que tous les faits et gestes d'Yvan sont déformés pour entrer dans le moule d'une culpabilité préétablie.
P.Serreri a confirmé qu'Yvan lui donnait d'importantes sommes d'argent à chaque ouverture de la saison pour faire face aux dépenses de remise en activité de son restaurant. Par la suite, en l'absence d'Yvan, c'est le père de celui-ci qui a pris le relais, avançant des sommes allant jusqu'à 9000 euros. Enfin, sur les 30 000 retirés, 6 000 ont été retrouvés chez J.Colonna, la tante d'Yvan. Se munit on de 6 000 F pour subvenir aux besoins d'une cavale ?...et qui plus est, oublie-t-on de les emporter ?

- motivation : Au soir du 22.05.99, il a donné une conférence de presse avec son frère Stéphane et son beau-frère, J.Caviglioli. Les journalistes ont souligné à la barre qu'il était celui qui s'était le plus vivement justifié. Aussitôt après, il a pris la fuite.
= La dite conférence a duré plus de trente minutes. J.Caviglioli est celui qui s'est exprimé le plus longuement. Seules ont été diffusées de très courtes séquences où Yvan prend la parole. Celles-ci ont de surcroît été tendancieusement montées différemment au fur et à mesures que les accusations contre lui se faisaient plus précises.

- motivation : Ses emplois du temps reposent sur des horaires de travail aléatoires et sur les déclarations des membres de sa famille nécessairement incertaines.
= Nécessairement !...Les membres du commando, capables de tuer un homme sont des témoins dignes de foi. La famille Colonna, respectable en tous points, est "nécessairement" suspecte. De tels propos sont non seulement insultants mais qui plus est dénués de sens : les déclarations spontanées des membres de la famille laissent malencontreusement la place à un timing que l'on peut retourner contre Yvan moyennant quelques acrobaties de mauvaise foi. Il leur aurait suffi de rajouter une quinzaine de minutes ici, une dizaine là pour lui fournir un alibi en béton.

Un mot enfin sur les dernières déclarations de madame Erignac : "Mes enfants et moi avons ce que nous voulions." Je ne me suis jamais permis quelque commentaire sur la sincérité de sa douleur legitime devant ce crime que tout le monde réprouve. En revanche, je ne peux croire à sa conviction forcenée quant à la culpabilité d'Yvan. De toute évidence, cette femme cultivée ne peut être dénuée de facultés de réflexion qui, en l'occurence, ne peuvent engendrer qu'un doute, si infime soit-il, si aveuglé que l'on puisse être par la douleur. Je ne peux que ressentir un malaise devant le contraste flagrant entre l'attitude souriante parfois enjouée qui a été la sienne les matins où, saluant se amies, elle leur prodiguait des compliments sur leur coiffure ou des conseils sur le dernier spectacle à ne pas manquer et celle, accablée, réservée aux déclarations publiques. Déconcertant. Je ne peux croire qu'elle se satisfasse d'un coupable de substitution, d'une absence de vérité qui fait offense à la mémoire de son époux.

Nous, nous ne nous satisferons jamais de cette parodie de justice. Nous ne dormirons jamais tranquilles sachant qu'un innocent est condamné à une mort civile longue et douloureuse et n'aurons de cesse que de le voir libre.
Toussaint
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Message  Toussaint Dim 26 Juin - 17:35

25 juin 2011

Procès Colonna : peut-on parler d'un racisme anti-Corses ?







La condamnation à la perpétuité d’Yvan Colonna lundi dernier, au terme d’un troisième procès, et malgré le respect des formes, semble encore une fois motivée par… la raison d’Etat. En effet, trop de responsables institutionnels, de Jean-Pierre Chevènement à Nicolas Sarkozy, ont depuis des années, et au mépris de la présomption d’innocence, vendu à l’opinion une culpabilité « clef en main » destinée à servir de rite expiatoire au meurtre d’un haut fonctionnaire. L’acquittement, à cet égard, aurait valu camouflet pour les autorités jusqu’au plus haut niveau. Aussi n’était-il pas concevable. Comment, mais la cour d’assises spéciale de Paris n’a-t-elle pas, fait exceptionnel, motivé son jugement ? Elle assène certes une série d’éléments à charge, mais qui, pris séparément, ne prouvent strictement rien.




Ainsi, le courrier d’Yvan Colonna au journal indépendantiste U Ribombu, alors qu’il était en cavale, « signifie l’adhésion aux actions clandestines qualifiées d’actes de résistance » ; mais bien d’autres nationalistes ont affiché les mêmes convictions, sans pour autant assassiner un préfet ; par exemple Natale Luciani, dans un documentaire intitulé Corse : j’ai été militant clandestin, et diffusé sur France 2 en 2000. Le berger de Cargèse se voit également imputer une « tentative d’assassinat contre Pierre Poggioli en 1994 à Ajaccio », alors qu’il avait été mis hors de cause dans cette affaire ; ce qui est formidable, avec le postulat de la culpabilité dans l’affaire Erignac, c’est qu’il permet en outre d’attribuer à l’intéressé d’autres crimes, et de le condamner rétrospectivement dans des dossiers pour lesquels il n’a jamais été jugé ! Ce postulat oriente du reste la valeur des témoignages : celui de Martin Ottaviani établit à lui seul que le tireur était « porteur d’une perruque blonde et de gants en tissu », puisqu’il implique initialement Yvan Colonna ; mais celui des témoins oculaires doivent « être appréciés avec les plus grandes réserves », puisqu’ils le disculpent tous. C’est d’une logique confondante.

Surtout, comme le souligne l’excellent Stéphane Durand-Souffland dans Le Figaro du 21 juin 2011, « la cour a balayé toutes les objections soulevées par la défense au cours des sept semaines de débats ». Evidemment, les retenir aurait équivalu à reconnaître que le « pays des droits de l’homme » était quelquefois servi par des barbouzes peu recommandables, capables d’exercer des pressions en garde à vue, de mentir quant aux conditions du déroulement de ces dernières, et même de truquer certains procès verbaux… Or, la raison d’Etat exclut d’offrir officiellement au peuple une image aussi peu reluisante des « responsables » dans lesquels on lui demande de placer sa confiance. C’est le mal français. Et peu importe que le scénario d’une rancune des anciens amis d’Yvan Colonna, qui s’est encore un peu plus dessiné lors de ce procès, et qui pourrait expliquer pourquoi son nom a été « balancé » au cours des interrogatoires, laisse une place à un doute raisonnable ; ce doute qui, dans la Justice digne d’un Etat de droit, doit profiter à l’accusé…

Mais, au-delà de l’affaire Colonna, sur laquelle je me suis abondamment exprimé lors du procès en appel de 2009 (http://generation69.blogs.nouvelobs.com/affaire-colonna/), c’est une autre question que j’en viens à aborder :

Peut-on parler d’un racisme anti-Corses ?



Assurément, il existe un racisme anti-Corses, c'est-à-dire une manière d'attribuer à toute une population un ensemble de stéréotypes ou de travers. J'ai pu lire, depuis le début de cette affaire, certains commentaires qui disaient en substance : « Si ce n'est pas lui [Yvan Colonna], de toute façon c'est un autre, ils [les Corses] n'ont qu'à se décider à parler. » Comme si la Corse entière était collectivement coupable de l'assassinat du préfet Erignac. Comme si chaque insulaire était au courant (et complice, bien sûr) des agissements de tous les autres. Lorsqu'un crime a lieu à Paris, demande-t-on à chaque Parisien de se justifier et d'assumer l'acte du criminel ? Il y a dans ce phénomène un mécanisme de généralisation abusive qu’on retrouve dans tous les racismes, de type « un Arabe m’a volé mon scooter… donc les Arabes sont des voleurs. » L’individu se trouve nié dans sa personnalité et dans sa singularité, pour être noyé dans une identité collective relevant plus d’un fantasme que d’un constat objectif. Or, ce racisme-là a largement contribué à brouiller les cartes et à valider le postulat de la culpabilité : « peu importe qu’il puisse y avoir un doute concernant Yvan Colonna, puisqu’on en tient un, autant condamner celui-là, et qu’on n'en parle plus. » Aussi est-ce fort justement que Roland Laurette, dans Yvan Colonna, l’ignorance qui dérange, écrit :

« Mais il y a surtout ceux qui vous disent : "Moi vous savez, les Corses…" Le pire, bien entendu, c’est les points de suspension. Yvan Colonna est corse en effet. Et nationaliste de surcroît. N’en jetez plus. Qu’on se le dise, LES Corse sont des poseurs de bombes, hors-la-loi par atavisme et ils vivent de NOS subventions. Tout le reste est littérature. Et voilà pourquoi votre fille est muette et pourquoi Yvan Colonna a bien assassiné le Préfet Erignac au soir du 6 février 1998 !

La découverte d’un racisme violemment anticorse est l’une de mes plus amères surprises. Un racisme qui rend obtus des gens par ailleurs intelligents et cultivés.

Ceux qui ont réellement intérêt à ce qu’un innocent paye à la place d’un autre surfent habilement sur cette haine et ce racisme ordinaires. » (L'Harmattan, 2011)



Cependant, comme tous les racismes, le racisme anti-Corses possède lui aussi son symétrique inversé : la victimisation qui tend à interdire toute critique… sous prétexte que toute critique viserait à stigmatiser une collectivité. Les racismes anti-Arabes et anti-Noirs débouchent depuis longtemps sur un tel retournement.

En tant qu’enseignant, lors de mon passage dans un lycée de la banlieue parisienne, j’avais ainsi pu observer que, ce qui minait les relations avec les élèves, ce n'était pas tant une discrimination supposée, que la victimisation permanente de ces derniers, encouragée par une administration démagogique. Quand un élève se prenait une mauvaise note, ce n'était pas parce que l'intéressé était arabe ou noir... mais tout simplement parce que la copie ne valait pas davantage. Et puis surtout, la focalisation sur la discrimination permettait de masquer le vrai problème : une fracture sociale et culturelle entretenue par une école défaillante. J'enseignais en Lycée Professionnel, toujours une voie de relégation pour mauvais élèves en attendant une hypothétique revalorisation. Mais dans le lycée général qui se trouvait pourtant sur la même cité scolaire, en plein 9-4, on étudiait dans un établissement de niveau centre-ville... Les élèves arabes ou noirs qui sortaient de ce dernier poursuivaient leurs études normalement, et certains devenaient chefs d'entreprises... De la discrimination sur l'origine ? Pas tant que ça, donc.

En Corse, on peut retrouver cette posture victimaire à différentes occasions. Par exemple sur la question du logement, qui fera bientôt débat à la Collectivité territoriale. Des voix se font régulièrement entendre pour dénoncer la spéculation immobilière qui serait nécessairement le fait des méchants investisseurs extérieurs à l'île, et qui priverait systématiquement de leur droit à la terre des autochtones forcément victimes. Une présentation quelque peu réductrice et contre-productive, entraînant l'occultation de certains aspects de la problématique. En particulier ces mauvaises pratiques, courantes à Ajaccio et à Porto-Vecchio, qui consistent pour des propriétaires peu scrupuleux à faire signer aux locataires des baux « de septembre à juin », afin de réserver le logement à la spéculation locative saisonnière. Des pratiques au demeurant illégales, mais habituelles, qui restreignent l'offre de logements et ont pour effet de maintenir de nombreuses familles dans la précarité. Le problème du locataire, en l'occurence, ce n'est pas de savoir si son propriétaire vient d'arriver de l'extérieur ou se transmet un patrimoine local depuis vingt générations, mais bien quel type de contrat il va l'amener à signer.

Le racisme, qu'il soit anti-Corses ou autre, ainsi que la victimisation, qui n'est que son symétrique inversé, s'avèrent les deux faces d'un même mal qui empêche le progrès des sociétés et des hommes.



Daniel Arnaud
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Message  Invité Dim 26 Juin - 17:47

Toussaint a écrit:
25 juin 2011

Procès Colonna : peut-on parler d'un racisme anti-Corses ?

La condamnation à la perpétuité d’Yvan Colonna lundi dernier, au terme d’un troisième procès, et malgré le respect des formes, semble encore une fois motivée par… la raison d’Etat. En effet, trop de responsables institutionnels, de Jean-Pierre Chevènement à Nicolas Sarkozy, ont depuis des années, et au mépris de la présomption d’innocence, vendu à l’opinion une culpabilité « clef en main » destinée à servir de rite expiatoire au meurtre d’un haut fonctionnaire. L’acquittement, à cet égard, aurait valu camouflet pour les autorités jusqu’au plus haut niveau. Aussi n’était-il pas concevable. Comment, mais la cour d’assises spéciale de Paris n’a-t-elle pas, fait exceptionnel, motivé son jugement ? Elle assène certes une série d’éléments à charge, mais qui, pris séparément, ne prouvent strictement rien.
Ainsi, le courrier d’Yvan Colonna au journal indépendantiste U Ribombu, alors qu’il était en cavale, « signifie l’adhésion aux actions clandestines qualifiées d’actes de résistance » ; mais bien d’autres nationalistes ont affiché les mêmes convictions, sans pour autant assassiner un préfet ; par exemple Natale Luciani, dans un documentaire intitulé Corse : j’ai été militant clandestin, et diffusé sur France 2 en 2000. Le berger de Cargèse se voit également imputer une « tentative d’assassinat contre Pierre Poggioli en 1994 à Ajaccio », alors qu’il avait été mis hors de cause dans cette affaire ; ce qui est formidable, avec le postulat de la culpabilité dans l’affaire Erignac, c’est qu’il permet en outre d’attribuer à l’intéressé d’autres crimes, et de le condamner rétrospectivement dans des dossiers pour lesquels il n’a jamais été jugé ! Ce postulat oriente du reste la valeur des témoignages : celui de Martin Ottaviani établit à lui seul que le tireur était « porteur d’une perruque blonde et de gants en tissu », puisqu’il implique initialement Yvan Colonna ; mais celui des témoins oculaires doivent « être appréciés avec les plus grandes réserves », puisqu’ils le disculpent tous. C’est d’une logique confondante.

Surtout, comme le souligne l’excellent Stéphane Durand-Souffland dans Le Figaro du 21 juin 2011, « la cour a balayé toutes les objections soulevées par la défense au cours des sept semaines de débats ». Evidemment, les retenir aurait équivalu à reconnaître que le « pays des droits de l’homme » était quelquefois servi par des barbouzes peu recommandables, capables d’exercer des pressions en garde à vue, de mentir quant aux conditions du déroulement de ces dernières, et même de truquer certains procès verbaux… Or, la raison d’Etat exclut d’offrir officiellement au peuple une image aussi peu reluisante des « responsables » dans lesquels on lui demande de placer sa confiance. C’est le mal français. Et peu importe que le scénario d’une rancune des anciens amis d’Yvan Colonna, qui s’est encore un peu plus dessiné lors de ce procès, et qui pourrait expliquer pourquoi son nom a été « balancé » au cours des interrogatoires, laisse une place à un doute raisonnable ; ce doute qui, dans la Justice digne d’un Etat de droit, doit profiter à l’accusé…

Mais, au-delà de l’affaire Colonna, sur laquelle je me suis abondamment exprimé lors du procès en appel de 2009 (http://generation69.blogs.nouvelobs.com/affaire-colonna/), c’est une autre question que j’en viens à aborder :

Peut-on parler d’un racisme anti-Corses ?



Assurément, il existe un racisme anti-Corses, c'est-à-dire une manière d'attribuer à toute une population un ensemble de stéréotypes ou de travers. J'ai pu lire, depuis le début de cette affaire, certains commentaires qui disaient en substance : « Si ce n'est pas lui [Yvan Colonna], de toute façon c'est un autre, ils [les Corses] n'ont qu'à se décider à parler. » Comme si la Corse entière était collectivement coupable de l'assassinat du préfet Erignac. Comme si chaque insulaire était au courant (et complice, bien sûr) des agissements de tous les autres. Lorsqu'un crime a lieu à Paris, demande-t-on à chaque Parisien de se justifier et d'assumer l'acte du criminel ? Il y a dans ce phénomène un mécanisme de généralisation abusive qu’on retrouve dans tous les racismes, de type « un Arabe m’a volé mon scooter… donc les Arabes sont des voleurs. » L’individu se trouve nié dans sa personnalité et dans sa singularité, pour être noyé dans une identité collective relevant plus d’un fantasme que d’un constat objectif. Or, ce racisme-là a largement contribué à brouiller les cartes et à valider le postulat de la culpabilité : « peu importe qu’il puisse y avoir un doute concernant Yvan Colonna, puisqu’on en tient un, autant condamner celui-là, et qu’on n'en parle plus. » Aussi est-ce fort justement que Roland Laurette, dans Yvan Colonna, l’ignorance qui dérange, écrit :

« Mais il y a surtout ceux qui vous disent : "Moi vous savez, les Corses…" Le pire, bien entendu, c’est les points de suspension. Yvan Colonna est corse en effet. Et nationaliste de surcroît. N’en jetez plus. Qu’on se le dise, LES Corse sont des poseurs de bombes, hors-la-loi par atavisme et ils vivent de NOS subventions. Tout le reste est littérature. Et voilà pourquoi votre fille est muette et pourquoi Yvan Colonna a bien assassiné le Préfet Erignac au soir du 6 février 1998 !

La découverte d’un racisme violemment anticorse est l’une de mes plus amères surprises. Un racisme qui rend obtus des gens par ailleurs intelligents et cultivés.

Ceux qui ont réellement intérêt à ce qu’un innocent paye à la place d’un autre surfent habilement sur cette haine et ce racisme ordinaires. » (L'Harmattan, 2011)



Cependant, comme tous les racismes, le racisme anti-Corses possède lui aussi son symétrique inversé : la victimisation qui tend à interdire toute critique… sous prétexte que toute critique viserait à stigmatiser une collectivité. Les racismes anti-Arabes et anti-Noirs débouchent depuis longtemps sur un tel retournement.

En tant qu’enseignant, lors de mon passage dans un lycée de la banlieue parisienne, j’avais ainsi pu observer que, ce qui minait les relations avec les élèves, ce n'était pas tant une discrimination supposée, que la victimisation permanente de ces derniers, encouragée par une administration démagogique. Quand un élève se prenait une mauvaise note, ce n'était pas parce que l'intéressé était arabe ou noir... mais tout simplement parce que la copie ne valait pas davantage. Et puis surtout, la focalisation sur la discrimination permettait de masquer le vrai problème : une fracture sociale et culturelle entretenue par une école défaillante. J'enseignais en Lycée Professionnel, toujours une voie de relégation pour mauvais élèves en attendant une hypothétique revalorisation. Mais dans le lycée général qui se trouvait pourtant sur la même cité scolaire, en plein 9-4, on étudiait dans un établissement de niveau centre-ville... Les élèves arabes ou noirs qui sortaient de ce dernier poursuivaient leurs études normalement, et certains devenaient chefs d'entreprises... De la discrimination sur l'origine ? Pas tant que ça, donc.

En Corse, on peut retrouver cette posture victimaire à différentes occasions. Par exemple sur la question du logement, qui fera bientôt débat à la Collectivité territoriale. Des voix se font régulièrement entendre pour dénoncer la spéculation immobilière qui serait nécessairement le fait des méchants investisseurs extérieurs à l'île, et qui priverait systématiquement de leur droit à la terre des autochtones forcément victimes. Une présentation quelque peu réductrice et contre-productive, entraînant l'occultation de certains aspects de la problématique. En particulier ces mauvaises pratiques, courantes à Ajaccio et à Porto-Vecchio, qui consistent pour des propriétaires peu scrupuleux à faire signer aux locataires des baux « de septembre à juin », afin de réserver le logement à la spéculation locative saisonnière. Des pratiques au demeurant illégales, mais habituelles, qui restreignent l'offre de logements et ont pour effet de maintenir de nombreuses familles dans la précarité. Le problème du locataire, en l'occurence, ce n'est pas de savoir si son propriétaire vient d'arriver de l'extérieur ou se transmet un patrimoine local depuis vingt générations, mais bien quel type de contrat il va l'amener à signer.

Le racisme, qu'il soit anti-Corses ou autre, ainsi que la victimisation, qui n'est que son symétrique inversé, s'avèrent les deux faces d'un même mal qui empêche le progrès des sociétés et des hommes.



Daniel Arnaud
Pas terrible ton article ! La fin surtout sur un racisme anti-corse et qui signifierait qu'il existe bien une race Corse. Un peuple je veux bien mais une race absolument pas.
Beaucoup d'imprécisions :
Elle assène certes une série d’éléments à charge, mais qui, pris séparément, ne prouvent strictement rien.
Techniquement en droit judiciaire on appelle des éléments pris séparément un faisceau de présomption. Suivant la solidité de ce faisceau de présomptions, la justice condamne ou pas.

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Message  Toussaint Dim 26 Juin - 17:57

Pas terrible ton article !

Non, en effet. Mais représentatif.

un faisceau de présomption. Suivant la solidité de ce faisceau de présomptions, la justice condamne ou pas.

Non. Il y a la question de la preuve et du doute, heureusement essentiels. Le faisceau de présomptions, c'est l'inculpation.

Quant aux présomptions, on a trié celles que l'on retenait et celles que l'on écartait. Par exemple, on a parlé des "femmes du commando" qui "accablent Colonna". Lorsque deux personnes déclarent qu'elles ont vu une troisième à deux endroits différents, la présomption, c'est qu'elles ne sont pas crédibles.

La justice française, elle, en conclut que ladite troisième personne était donc bien à ces deux endroits simultanément et la condamnent.

Lorsque deux personnes, membres de deux groupes différents lors d'une attaque, déclarent chacune qu'une troisième faisait partie de son groupe et pas de celui de l'autre, la présomption, c'est qu'elles ne sont pas crédibles.

La justice française, elle, en conclut que ladite troisième personne... faisait le guet, ce qu'aucun témoin n'a jamais dit en revanche.

Lorsque les deux principaux témoins directs de l'exécution d'Erignac déclarent que le tueur n'est pas Yvan Colonna, que plusieurs témoins attestent de sa présence à Cargese au moment de l'ataque d'une gendarmerie, leur témoignage n'est pas pris en compte. Lorsque des témoignages et des faits innocentent formellement Yvan Colonna, ces faits et ces témoignages ne sont pas pris en compte. Lorsque dans les premiers procès on parle des coups de téléphone de Colonna et que ces derniers révèlent qu'ils ne contiennent rien le reliant aux attentats, on décide de ne pas les prendre en compte. Lorsque le relevé des portables montre que les déclarations mettant en cause Colonna sont fausses, on ignore ce relevé. Lorsque Colonna se conduit normalement alors que le commando est arrêté et tient une conférence de presse lorsqu'il apprend sa mise en cause, c'est qu'il dissimule. lorsque Colonna s'enfuit, c'est qu'il reconnaît qu'il est coupable. Lorsqu'il retire de l'argent, c'est parce qu'il a préparé sa fuite. Lorsqu'on retrouve chez lui cet argent, c'est qu'il l'a oublié...

Le corse est fourbe...

Et un nationaliste corse est forcément un meurtrier, un assassin. A moins qu'il ne devienne un délateur, cette vieille définition du citoyen selon la justice française et l'état colonial.


Le faisceau de présomtion, c'est que cette justice est une justice aux ordres de ce chien de Sarkozy et qu'à ce titre elle ruine toute possibilité de penser une seconde qu'il y aura une solution à la question corse qui ne passe pas par un affrontement armé avec l'état français.
Toussaint
Toussaint

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