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la grève générale comme modèle révolutionnaire ?

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Gauvain
gérard menvussa
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la grève générale comme modèle révolutionnaire ? Empty la grève générale comme modèle révolutionnaire ?

Message  gérard menvussa Lun 6 Juin - 22:00

une contribution trés intéressante de samy au débat stratégique "Phénix". Nous avons en effet (moi y compris) tendance a exagérer l'importance de la ""gréve générale" dans le cadre d'une crise révolutionnaire...

Dans les années post-68, la grève générale insurrectionnelle a été revendiquée comme modèle principal d’une révolution en France et dans les pays comparables [1]. Quelques courtes années plus tard, le modèle était devenu « hypothèse ». Plus modeste donc, mais toujours centrale.

Théoricien principal de cette perspective, Ernest Mandel en a décrit les conditions et les modes possibles de développement [2]. Le tout étant particulièrement spéculatif, comme l’auteur le reconnaît sans détour : « …Il faut préciser que nous n’avons pas encore connu une seule grève générale en Europe dans laquelle de tels exemples soient effectivement généralisés et que ce serait un changement total : il faut faire un effort d’imagination pour visualiser ce que serait une grève générale plus ou moins totale comme celle de mai 68 et de laquelle la plupart des secteurs de la classe ouvrière, au sens le plus large du terme appliqueraient toutes ces techniques : ce serait le début d’une révolution sociale. »

Plus de 40 ans après nous en sommes au même point, l’effort d’imagination n’a rencontré nulle part le cours réel des choses. Entre temps, la seule expérience révolutionnaire effective en Europe depuis ces textes (la révolution portugaise) n’a absolument pas suivi ce schéma. Ce qui d’ailleurs ne serait pas pour surprendre Mandel, étant donné qu’il fonde son modèle sur des présupposés extrêmement précis : « Si nous traitons de la grève générale, c’est parce que nous croyons que la grève générale est le modèle le plus probable de la révolution socialiste dans les pays impérialistes. Ceci n’est évidemment pas le seul modèle possible ; cela présuppose un certain nombre d’hypothèses de départ confirmées, à savoir l’absence d’une guerre mondiale dans les années à venir, l’absence d’une victoire du fascisme ou d’une dictature militaro-semi-fasciste dans les pays impérialistes, le maintien en gros des rapports de forces tels qu’ils sont actuellement établis entre les salariés et le Capital dans ces pays. Rapports de forces qui sont écrasants en faveur de la classe ouvrière comme on ne les a jamais connus dans le passé, c’est-à-dire que 80 à 85 et dans certains pays 90% de la population est composée de salariés. »

Par définition (sortie d’une dictature fasciste), le Portugal de la révolution des œillets échappe à ce que Mandel avait en tête, et qu’on peut caractériser comme une vision hyper optimiste [3] de la progression du rapport de forces en faveur de la classe ouvrière. Vision appuyée essentiellement sur la continuité – aucune défaite majeure à l’horizon – , la cumulation des victoires partielles et sur des données purement quantitatives, la croissance numérique du prolétariat.

Dans cette théorisation qui a donné le là pour des générations de militants, Mandel lui-même s’écarte dans ses développements de son propre schéma de départ. En dehors de Mai 68 et de quelques autres cas, il n’hésite pas à convoquer principalement des exemples où la grève générale intervient certes, mais dans des conditions étrangères à sa modélisation : les grèves postérieures à 1918, essentiellement donc déterminées par les conséquences de la guerre impérialiste ; celles (qu’il présente comme « parmi les plus avancées ») de la révolution espagnole, absolument conditionnées elles par le combat antifasciste. En définitive, seule la grève de 68 en France sort vraiment du lot.

Mandel donne des descriptions très convaincantes de la grève générale comme école de la conscience et de l’organisation ouvrière, en particulier sous la nécessité de sa propre conduite comme mouvement de masse. Comment par exemple ce sont les nécessités pratiques du mouvement qui conditionnent la prise en charge matérielle (même partielle) de l’économie et de la société (les transports qui seraient remis en route en vue d’assurer la participation à des rassemblements, ce qu’on a effectivement vu au Portugal ; la remise en route de certains circuits d’alimentation en cas de besoin). Rompant avec les fadaises social-démocrates traditionnelles, il rappelle opportunément que dans des cas comme celui-là, des secteurs moins « organisés » peuvent se radicaliser plus vite, explique comment la conscience de leur force vient aux opprimés de par leur mise en mouvement, etc. En revanche (c’est toute la question) le passage de ceci à ce qui conduit à l’auto-organisation, au double pouvoir et à la révolution est entièrement spéculatif, s’appuyant sur des exemples plus que limités, si on s’en tient aux données de départ qu’il fixe lui-même (un prolétariat nombreux hors conditions dramatiques d’effondrement du système, comme la guerre, des dictatures, etc.).

Pour discuter de ceci en connaissance de cause, il faut donc écarter d’abord les faux débats. Ce qui est en discussion ici n’est nullement la pertinence de la nécessité d’un « mouvement d’ensemble », d’une grève générale si l’on veut, pour des raisons pragmatiques d’efficacité. Ceci concerne le niveau, absolument justifié, du « tous ensemble ». Pas plus n’est en débat, évidemment, l’école pratique pour le prolétariat que constituent ces moments (même en petit, en 1995, 2003, 2010). Encore moins la constance de la bataille qui doit être la nôtre pour la démocratie ouvrière et si possible, l’auto-organisation. Tous ces éléments sont d’ailleurs présents dans « les principes fondateurs » du NPA [4]. Non, ce qui est cause dans ce débat, c’est l’idée que la grève générale insurrectionnelle est « la » réponse adaptée à nos pays (« modèle le plus probable de la révolution socialiste dans les pays impérialistes » ; ce qui déjà règle son compte au nombre conséquent de défenseurs de ce modèle comme donnée universelle…).

Ce modèle ne s’était pas matérialisé à l’époque où Mandel l’avance ; et pas plus avant. Et pas depuis. Jamais, en fait. Des révolutions, on en connaît de multiples. Mais aucune qui présente, même de loin, les mécanismes de développement qui mènent d’une grève générale comme moment central et unique à la prise du pouvoir (ou même en fait à ses balbutiements). Cela dit que l’on ait jamais suivi ce chemin ne se suffit pas comme argument. Rien d’autre non plus ne s’est présenté pendant les 45 dernières années. Et pourtant, on cherche. Alors pourquoi pas cette hypothèse ?

Il faut effectivement se garder de prendre cette question du haut de ce que l’on a appris depuis. Mais il me semble que dès l’entame, certaines questions, d’importance inégale, se posaient qui conduisent à douter fortement de l’hypothèse présentée comme centrale.

1) Écartons les critiques portées par les courants réformistes, même bien intentionnés, par exemple celles de Jaurès [5]. Pour l’essentiel, leurs arguments sont de deux ordres. Si la grève générale est portée par une minorité, elle se ferait alors contre la majorité du prolétariat, transformée en ennemie. Sans compter le reste de la Nation. La porte sera ouverte vers la dictature. Mais si tout le prolétariat est convaincu de son bien fondé, alors, plus besoin de grève générale, le vote suffit. C’est évidemment une vision parfaitement statique, la grève (si elle s’étend) touche des catégories bien moins homogènes que simplement « contre » ou « pour ». De plus, c’est le processus lui-même qui assure conscientisation et conviction. L’autre argument est que si la grève prend, elle serait démunie face à la toute puissance de la bourgeoisie. Là, l’argument est plus sérieux, et touche à des développements que je fais ci-dessous. Mais ce n’est jamais que le cœur du débat entre réformistes et révolutionnaires qui porte pour le coup sur la possibilité même d’une révolution [6].

2) C’est Rosa Luxemburg qui est la plus convaincante pour répondre à l’argument réformiste, dans plusieurs ouvrages, dont celui, magistral, « grèves de masse, parti et syndicat » [7]. Sauf que ce livre est aussi une réfutation globale de la description de Mandel tout aussi bien. Son ouvrage, loin de décrire un passage de la grève générale à la question politique comme mouvement univoque insiste au contraire sur le fait qu’il s’agit d’un processus, de longue durée, fait de passages de l’économique au politique, du local au global : « la grève de masse ne signifie pas un acte unique mais toute une période de la lutte de classe, et cette période se confond avec la période révolutionnaire ». C’est pourquoi, comme elle s’en explique, elle avance le terme de « grève de masse » plutôt que de grève générale [8]. L’essentiel est dans le passage suivant : « Ainsi c’est la révolution qui crée seule les conditions sociales permettant un passage immédiat de la lutte économique à la lutte politique et de la lutte politique à la lutte économique, ce qui se traduit par la grève de masse. Le schéma vulgaire n’aperçoit de rapport entre la grève de masse et la révolution que dans les affrontements sanglants où aboutissent les grèves de masse ; mais un examen plus approfondi des événements russes nous fait découvrir un rapport inversé : en réalité ce n’est pas la grève de masse qui produit la révolution, mais la révolution qui produit la grève de masse. »

3) Ce qui conduit à la discussion principale. D’une manière très étonnante, Mandel aborde la question comme si la grève générale pouvait conduire à une telle situation révolutionnaire sans un ensemble d’autres conditions, dont on sait, depuis Lénine, qu’elles caractérisent une situation révolutionnaire. Tout se passe comme si la croissance organique, numérique, du prolétariat était la condition suffisante pour créer la base à la fois d’une grève générale et de son développement jusqu’à poser la question du pouvoir. Or, dans une formule très connue et extrêmement puissante malgré son degré d’abstraction et de généralité, Lénine [9] avance que : « La loi fondamentale de la révolution, confirmée par toutes les révolutions et notamment par les trois révolutions russes du XX° siècle, la voici : pour que la révolution ait lieu, il ne suffit pas que les masses exploitées et opprimées prennent conscience de l’impossibilité de vivre comme autrefois et réclament des changements. Pour que la révolution ait lieu, il faut que les exploiteurs ne puissent pas vivre et gouverner comme autrefois. C’est seulement lorsque « ceux d’en bas » ne veulent plus et que « ceux d’en haut » ne peuvent plus continuer de vivre à l’ancienne manière, c’est alors seulement que la révolution peut triompher. Cette vérité s’exprime autrement en ces termes : la révolution est impossible sans une crise nationale (affectant exploités et exploiteurs). Ainsi donc, pour qu’une révolution ait lieu, il faut : premièrement, obtenir que la majorité des ouvriers (ou, en tout cas, la majorité des ouvriers conscients, réfléchis, politiquement actifs) ait compris parfaitement la nécessité de la révolution et soit prête à mourir pour elle ; il faut ensuite que les classes dirigeantes traversent une crise gouvernementale qui entraîne dans la vie politique jusqu’aux masses les plus retardataires (l’indice de toute révolution véritable est une rapide élévation au décuple, ou même au centuple, du nombre des hommes aptes à la lutte politique, parmi la masse laborieuse et opprimée, jusque-là apathique), qui affaiblit le gouvernement et rend possible pour les révolutionnaires son prompt renversement. »

Ce point est développé par Bensaïd [10] en liaison d’ailleurs avec les perspectives gramsciennes : « Cette compréhension élargie de la notion d’hégémonie permet de préciser l’idée selon laquelle une situation révolutionnaire est irréductible à l’affrontement corporatif entre deux classes antagoniques. Elle a pour enjeu la résolution d’une crise généralisée des rapports réciproques entre toutes les composantes de la société dans une perspective qui concerne l’avenir de la nation dans son ensemble » [11]. Dans la description de Mandel, c’est la grève générale qui provoque pour ainsi dire l’incapacité de « ceux d’en haut », alors que chez Lénine, c’est une des conditions préalables ou au moins concomitante. De plus (et surtout), l’existence d’une « grande crise nationale » est décisive, et, par définition (question nationale) elle ne peut se résumer à la seule « question sociale » comme chez les anarchistes. Il y faut, au moins, ce mélange social et politique préalable que décrit Rosa. Dans toutes les révolutions connues, sans aucune exception, cette « grande question nationale » est structurante de la situation globale (oppression nationale, guerre, dictatures, effondrement économique, etc…, justement les cas que Mandel écarte pour fonder son hypothèse). Il y a un consensus qui s’est peu à peu installé sur le fait que Mai 68 n’était pas au sens fort une situation révolutionnaire (peut-être « prérévolutionnaire », c’est un débat [12]). Sans doute parce qu’aucune des trois conditions liées que posait Lénine n’était pleinement développée. Ceux d’en haut « pouvaient » toujours (à preuve la reprise en main par De Gaule) ; ceux d’en bas hésitaient et certains ne « voulaient » pas vraiment ; et il n’y avait aucune « grande crise » nationale structurante.

Il y a donc des raisons très profondes pour ne pas retenir l’hypothèse centrale défendue par Mandel [13], en plus du seul fait brut que rien de semblable ne s’est jamais passé, nulle part. Au final a t-on avancé sur la question : « à quoi pourrait ressembler une situation révolutionnaire dans l’Europe de ce début de 21e siècle ? ». Pas vraiment. Cela dit peut-on y répondre avant d’avoir le nez dessus ? Sans doute pas. Mais souvent, comme dans les sciences, savoir où ne pas chercher est un progrès important. Il serait bien d’enregistrer celui-là.

Samy Johsua

[1] Même à cette époque, il n’a jamais été question d’attribuer à ce modèle une portée au delà des pays capitalistes développés, et plus spécialement, de l’Europe. C’est avec une grande surprise que l’on voit ces temps-ci revendiquer pour le dit modèle une portée universelle.

[2] Voir sur ESSF (article 20796) : La grève générale – Partie I.

[3] Vision très caractéristique de l’époque, où, plus ou moins, dominait l’idée que la perspective d’un Mai gagnant était à portée de main (« Mai 68, répétition générale »).

[4] Extraits des principes fondateurs : « C’est dans le mouvement social que progresse la prise de conscience, que l’idée d’un nouveau monde s’élabore, que la satisfaction des exigences populaires pose la question de qui dirige la société. La convergence de ces exigences pose la question du contrôle des travailleurs et de la population sur la marche des entreprises et de la société.

Nous sommes en faveur de mobilisations les plus unitaires possibles, associant tous les courants politiques, syndicaux, associatifs du mouvement social. Dans celles-ci, nous défendons le principe de l’auto-organisation : il est essentiel que ce soient celles et ceux qui agissent, qui décident de l’orientation, des formes de leurs luttes et de leur direction.

C’est par le développement et la généralisation des luttes, des grèves généralisées et prolongées que l’on peut bloquer les attaques, imposer des revendications. »

[5] Lequel Jaurès reconnaît quand même que : « « La grève générale, impuissante comme méthode révolutionnaire, n’en est pas moins, par sa seule idée, un indice révolutionnaire de la plus haute importance. Elle est un avertissement prodigieux pour les classes privilégiées, plus qu’elle n’est un moyen de libération pour les classes exploitées », « Grève Générale et Révolution » La petite République, 1901. Et, évidemment, on se rappelle que Jaurès, avec Rosa Luxemburg, ont bataillé jusqu’au bout pour opposer la grève générale à la guerre impérialiste de 1914.

[6] Renforçant l’argumentation de Mandel sur ce point, lisons Rosa à propos de la révolution russe de 1905 : « L’élément spontané joue, nous l’avons vu, un grand rôle dans toutes les grèves de masse en Russie, soit comme élément moteur, soit comme frein. Mais cela ne vient pas de ce qu’en Russie la social-démocratie est encore jeune et faible, mais du fait que chaque opération particulière est le résultat d’une telle infinité de facteurs économiques, politiques, sociaux, généraux et locaux, matériels et psychologiques, qu’aucune d’elles ne peut se définir ni se calculer comme un exemple arithmétique. Même si le prolétariat avec la social-démocratie à sa tête, y joue le rôle dirigeant, la révolution n’est pas une manœuvre du prolétariat, mais une bataille qui se déroule alors qu’alentour tous les fondements sociaux craquent, s’effritent et se déplacent sans cesse. Si l’élément spontané joue un rôle aussi important dans les grèves de masses en Russie, ce n’est pas parce que le prolétariat russe est « inéduqué », mais parce que les révolutions ne s’apprennent pas à l’école. »

[7] Voir sur ESSF (article 20747) : Grève de masse, parti et syndicat.

[8] « D’un autre côté la grève de masse a été pratiquée en Russie non pas dans la perspective d’un passage brusque à la révolution, comme un coup de théâtre qui permettrait de faire l’économie de la lutte politique de la classe ouvrière et en particulier du parlementarisme, mais comme le moyen de créer d’abord pour le prolétariat les conditions de la lutte politique quotidienne et en particulier du parlementarisme. En Russie la population laborieuse et, à la tête de celle-ci, le prolétariat mènent la lutte révolutionnaire en se servant des grèves de masse comme de l’arme la plus efficace en vue très précisément de conquérir ces mêmes droits et conditions politiques dont, les premiers, Marx et Engels ont démontré la nécessité et l’importance dans la lutte pour l’émancipation de la classe ouvrière, et dont ils se sont fait les champions au sein de l’Internationale, les opposant à l’anarchisme. »

…/…

« Mais si nous considérons non plus cette variété mineure que représente la grève de démonstration, mais la grève de lutte telle qu’aujourd’hui en Russie elle constitue le support réel de l’action prolétarienne, on est frappé du fait que l’élément économique et l’élément politique y sont indissolublement liés. Ici encore la réalité s’écarte du schéma théorique ; la conception pédante, qui fait dériver logiquement la grève de masse politique pure de la grève générale économique comme en étant le stade le plus mûr et le plus élevé et qui distingue soigneusement les deux formes l’une de l’autre, est démentie par l’expérience de la révolution russe. Ceci n’est pas seulement démontré historiquement par le fait que les grèves de masse - depuis la première grande grève revendicative des ouvriers du textile à Saint-Pétersbourg en 1896-97 jusqu’à la dernière grande grève de décembre 1905 - sont passées insensiblement du domaine des revendications économiques à celui de la politique, si bien qu’il est presque impossible de tracer des frontières entre les unes et les autres. »

[9] Lénine, La maladie Infantile du communisme, 1920 :
http://www.marxists.org/francais/le...

[10] Voir sur ESSF (article 7177) : Front unique et hégémonie.

[11] Dans sa contribution au débat, Yvan Lemaître (Pour que le débat sur la stratégie s’inscrive dans notre travail collectif pour refonder le NPA (ESSF, article 21411) dit : « Le NPA « ne risque pas de l’exercer de sitôt », [le pouvoir], écrit Samy. Peut-être, mais qu’est-ce que cela veut dire au moment où la révolution frappe à la porte dans le monde arabe ? « Malgré tout », écrit-il, nous serions candidat au pouvoir, mais avons-nous une autre raison d’être que cette lutte pour le pouvoir et notre activité quotidienne a-t-elle un autre sens que de préparer, de participer à cette lutte ? » C’est passer à côté de la question. Par nature, si l’on suit Lénine, le contenu de l’activité ne peut pas ne pas être différente si les conditions décrites par lui (Lénine) d’une situation révolutionnaire sont présentes ou pas. Qu’il y ait des liens, évidemment. Sinon, pourquoi on construirait un parti ? Il suffirait d’attendre que les masses se lancent à l’assaut du Ciel. Quels liens est la question que justement je discute dans le texte « 20 défis » critiqué par Yvan, qui ne semble pas voir qu’il y a là matière à réflexion. Mais ce n’est pas seulement une question d’intensité, d’ampleur (la même chose « en petit »). Il y a une différence qualitative entre situations révolutionnaires et non révolutionnaires.

[12] Comme en 1936, le prolétariat s’est dérobé en 68 à l’affrontement au moment crucial incluant la possibilité d’un double pouvoir. On peut se demander ce qui aurait pu se passer si les directions ouvrières avaient été révolutionnaires, voire seulement plus radicales. A la place le mouvement a dû, à l’étape décisive, non seulement se heurter aux menaces de guerre civile de la bourgeoisie, mais à ses propres directions. Ce débat est loin d’être dérisoire, mais il laisse de côté une donnée majeure : il n’y a quasiment aucune possibilité qu’il en soit autrement à une autre occasion. Autrement dit on ne peut pas débattre stratégie sous l’hypothèse que le mouvement ouvrier serait dès le départ dirigé par des révolutionnaires. Le débat à mener (le seul réaliste à vrai dire) implique de discuter au contraire avec une double contrainte : celle de l’ennemi de l’extérieur, et celle de l’ennemi de l’intérieur (ce dernier étant inévitablement en position de force à tout début de processus révolutionnaire).

[13] Malgré des intuitions fulgurantes et prophétiques, comme la suivante : « Il faut comprendre que le degré de paralysie qu’une grève générale, qui prend des mesures de centralisation de cette nature, peut imposer à l’État bourgeois, est qualitativement supérieur à tout ce qu’on a connu dans le passé. Là apparaît un des aspects les plus saisissants de l’incompréhension de tous ceux qui font la critique unilatérale et fausse de la technologie contemporaine et la voient seulement comme une force d’oppression et d’exploitation - ce qu’elle est en régime capitaliste -, et qui ne comprennent pas qu’elle rend la société bourgeoise, parce que précisément technicienne, infiniment plus vulnérable que par le passé devant une action unanime et généralisée de tous les salariés. » Tunisie, Egypte…
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Message  Gauvain Mar 7 Juin - 0:57

Merci de poster ce texte, qui fournit d'assez bons arguments contre certaines conceptions rigides/dogmatiques du processus révolutionnaire, qui ont cours notamment dans le NPA...
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Message  gérard menvussa Mar 7 Juin - 1:17

C'est vrai que "la gréve générale" a un coté un peu "mythique" tout a fait désagréable pour des marxistes (c'est a dire avant tout des matérialistes, alors que l'idée de GG a un coté quasi religieux pour certains d'entre nous...

Mais encore faudrait il qu'ils nous répondent. Je soupçonne certains de ne même pas croire aux sornettes qu'ils répandent...
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Message  Toussaint Mar 7 Juin - 2:04

C'est aussi pour cela qu'il faut regarder de près et participer à ces mouvements qui se cherchent.

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Message  sylvestre Mar 7 Juin - 11:28

Samy :
Au final a t-on avancé sur la question : « à quoi pourrait ressembler une situation révolutionnaire dans l’Europe de ce début de 21e siècle ? ». Pas vraiment.

Cette conclusion de l'article le résume à merveille, et Samy aurait pu du coup écrire un article beaucoup plus court, par exemple une phrase : "Je n'ai aucune idée sur la question de la grève générale ou de la stratégie révolutionnaire."
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Message  gérard menvussa Mar 7 Juin - 12:03

Mais il a oublié la citation qui va bien : "Puisqu’on ne peut changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles. "
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Message  Gauvain Mar 7 Juin - 12:44

sylvestre a écrit:
Cette conclusion de l'article le résume à merveille, et Samy aurait pu du coup écrire un article beaucoup plus court, par exemple une phrase : "Je n'ai aucune idée sur la question de la grève générale ou de la stratégie révolutionnaire."

"Mais souvent, comme dans les sciences, savoir où ne pas chercher est un progrès important. Il serait bien d’enregistrer celui-là."
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Message  Roseau Mar 7 Juin - 13:26

Réaction à chaud.
Le texte traite de deux concepts très différents: grève générale, et grève générale insurrectionnelle.
La première, dont se réclame les MR, fait concensus. La grève la plus massive possible, est ce qui permet d'établir un rapport de force avec le capital.

Sur le second, l’insurrection, elle peut prendre des formes très diverses, avec ou non des grèves, générales ou non. Samy reste en Europe.
Rien qu'en Amérique Latine, quantités de gouvernements en Amérique Latine sont tombés sous le poids d'une mobilisation insurrectionnelle, avec grève générale ou sans. Plusieurs mêmes dans le seul Equateur en ce XXIème siècle. La révolution nicaraguayenne est un exemple de combinaison de lutte armée, préparée depuis le Costa Rica, et de grève générale. De même en gros à Cuba.

Le texte fait bien de rappeler que les conditions politiques, crise non pas nationale, mais d'ampleur nationale, sont indispensables à une mobilisation conduisant aux affrontements.

Là où le texte effleure mais n’entre pas dans le sujet, c'est qu'il ne dit rien du Parti révo.

Pas d'insurrection sans crise d'ampleur nationale, on pourrait dire pré-révo.

Pas d'insurrection sans mobilisation massive des travailleurs et éventuellement autres couches, tout dépend de la formation sociale, encore une fois. Cette mobilisation peut prendre ou pas du tout la forme de grève(s) générale(s) ou pas, brève ou très longue, tant il est vrai que ce n'est pas matière à généralisation et modèle

Mais pas non plus sans Parti Révo, implanté dans les secteurs clés de la production, mais aussi dans certains appareils d'Etat. Avec capacités stratégiques, mais aussi tactiques, cad capable d'intervenir sur les maillons faibles des réseaux de l'Etat. Bref le pied de biche suffisamment puissant sur lequel appuie le peuple pour détruire l'appareil d'Etat.

Enfin Mai 68 démontre bien que la grève générale est le meilleur rapport de force (conquêtes importantes), mais la GG ne pouvait pas conduire à l’insurrection :
- côté conditions objectives :pas sûr, que la situation était pré-révo. Il n'y avait pas de crise d'ampleur nationale, malgré le potentiel de révolte qui s'est manifesté dans la jeunesse et au delà, malgré aussi deux jours de tanguage dans l'appareil d'Etat.
- côté conditions subjectives : aucun doute : il n’y avait pas de Parti révo, tel que défini ci-dessus. Pire, le deuxième appareil du système, le PC, encadrait assez bien le mouvement ouvrier; le PC lui n’a pas tangué, sûr de ramener la GG vers les urnes.

Les MR ont dit souvent que les conditions d’un soulèvement sont plus favorable aujourd’hui qu’en 68. Sans doute. Mais pas du tout suffisantes, notamment car aucune direction ne se préocupe sérieusement de construire un parti révo. C’est le fantôme qui fuit dans le texte de Samy.
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Message  sylvestre Mar 7 Juin - 14:09

Gauvain a écrit:
sylvestre a écrit:
Cette conclusion de l'article le résume à merveille, et Samy aurait pu du coup écrire un article beaucoup plus court, par exemple une phrase : "Je n'ai aucune idée sur la question de la grève générale ou de la stratégie révolutionnaire."

"Mais souvent, comme dans les sciences, savoir où ne pas chercher est un progrès important. Il serait bien d’enregistrer celui-là."

Trouves-tu que ce texte permet d'avancer sur la question de là où ne pas chercher ?
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Message  Gauvain Mar 7 Juin - 14:51

sylvestre a écrit:
Gauvain a écrit:
sylvestre a écrit:
Cette conclusion de l'article le résume à merveille, et Samy aurait pu du coup écrire un article beaucoup plus court, par exemple une phrase : "Je n'ai aucune idée sur la question de la grève générale ou de la stratégie révolutionnaire."

"Mais souvent, comme dans les sciences, savoir où ne pas chercher est un progrès important. Il serait bien d’enregistrer celui-là."

Trouves-tu que ce texte permet d'avancer sur la question de là où ne pas chercher ?

Je trouve qu'il donne des arguments utiles contre la mythification de la grève générale. Il n'est donc pas vrai que Samy n'a "aucune idée sur la question de la GG ou de la stratégie révolutionnaire".
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Message  sylvestre Mar 7 Juin - 15:52

Quels arguments ? Le seul que je trouve est déjà traité par Mandel, à savoir qu'il n'y a pas eu pour le moment de révolution socialiste sur le modèle de la grève générale insurrectionnelle - mais Mandel revendique non sans raison la nécessité de faire preuve d'imagination pour construire un projet révolutionnaire.

Comme disait un autre marxiste :

Il est vrai que le marxisme en tant que guide pour l’action est nécessairement une science, mais il est aussi un art, un art créatif. La loi newtonienne de la gravité est scientifique. L’utilisation de cette science pour lancer une pierre sur une cible, ou mieux, pour régler un bombardement d’artillerie, est un art qui ne peut être accompli que par l’application de l’expérience à la science. Ce n’est pas par hasard si Napoléon était un brillant officier d’artillerie : il était très bon en maths, mais aussi doué d’imagination, porteur d’une vision réaliste des circonstances résultant de l’expérience et de la pratique.

Perso, je suis d'accord qu'il existe chez certains camarades (on peut dire aussi chez beaucoup de camarades à certains moments) une tendance à la "mythification de la grève générale", avec une tendance concomitante à voir la montée vers la révolution comme un processus plus ou moins linéaire, sur des bases économiques qui s'élargiraient progressivement à la prise de conscience politique etc. Mais je ne suis pas du tout convaincu par le flouisme de Samy ("on n'est pas sûr que ça se passera comme ça" comme contribution décisive au débat) pour contrecarrer ces tendances et j'ai même le sentiment qu'il se développe une tendance inverse d'"anti-grêve généralisme" qui me semble tout à fait problématique, et même sans doute plus que le "grêve généralisme".

Il me semble que des arguments plus fertiles contre le "grêve généralisme" s'appuieraient non pas sur un manque d'expériences historiques, mais sur des expériences réelles. Par exemple la gréve générale pour le suffrage universel en Belgique en 1913 c'est extrêmement intéressant ! Décidée par la confédération syndicale en principe en juin 1912, application votée en février 1913 pour un début en avril 1913. Préparations très soignées, caisses de grève, propagande massive, etc. 450 000 travailleurs en grève, ce qui était énorme, pays bloqué pendant dix jours, calme absolu, les syndicats ayant insisté sur la discipline, l'absence de manifestations, etc. Au bout de dix jours, le syndicat ne voyant pas se profiler de victoire a appelé au retour au travail.


La grève belge fut une négation extrême du concept de Rosa Luxemburg de la grève de masse : pas de spontanéité, pas d'action indépendante de la base, séparation complète entre politique et économie, pas de conflit économique avec les capitalistes, et pas de conflit politique réel avec l'Etat.

( Cliff, Patterns of mass strike)
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Message  Roseau Mer 8 Juin - 2:52

A noter que Samy ignore aussi les grèves générales qui ont secoué ou abattu des gouvernements dans les pays de l'Est européen, reconquis par la force par l'URSS: Berlin 1953, Hongrie 1956, Pologne en 56, Tchéco en 68, Pologne en 70-71... Une paille ?

Par ailleurs, Rosa Luxembourg dans "Grève de masse, parti, syndicat"

« Grèves politiques et économiques, grèves en masse et partielles, grèves de démonstration et de combat, grèves générales d'une ville, luttes pacifiques pour les salaires et batailles de rue, combats de barricades ‑ tout cela se croise, se côtoie, se traverse, se mêle : mer de phénomènes éternellement mouvante et changeante. Et la loi du mouvement de ces phénomènes devient claire : elle n'est pas dans la grève en masse elle-même, ni dans ses caractères techniques, mais bien dans les rapports politiques et sociaux des forces de la révolution. La grève en masse n'est que la forme revêtue par la lutte révolutionnaire et toute modification dans les rapports des forces aux prises, dans le développement du parti et dans la séparation des classes, dans la position de la contre‑révolution, agit immédiatement, par mille voies invisibles et incontrôlables, sur l'action de la grève. Mais avec cela cette action même ne cesse presque pas un instant. Elle est la pulsation vivante de la révolution et en même temps son plus puissant ressort. En un mot, la grève en masse, telle que nous la montre la révolution russe, n'est pas un moyen ingénieux, inventé pour donner plus de force à la lutte prolétarienne; elle est le mode de mouvement de la masse prolétarienne, la forme de manifestation de la lutte prolétarienne dans la révolution. »
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Message  Copas Mar 19 Nov - 13:46

Suite à la question bretonne posée par l'extension de la mobilisation contre les licenciements, puis le ralliement de petits patrons et petits paysans sur leurs revendications, précédant le 2 novembre 2013, j'ai indiqué que nous n'avions pas été loin d'une grève générale régionale et que les obstacles s'étaient situés du côté des organisations du mouvement ouvrier et non de la disponibilité des travailleurs et de la classe populaire a un tel événement massif.

Ce à quoi on me répondit que je parlais de crise révolutionnaire et autres assertions, montrant en cela que les arriérations et la méconnaissance de gauchistes tétanisés par la période, sont très puissantes. On laissera donc de côté ceux que le courant de l'histoire a laissé sur le côté.

Effectivement, une partie de l’extrême gauche dans sa boite de vitesse n'a que deux vitesses : celle de la lutte locale dans des boites et celle de la grève générale, vêtue d'un tous ensemble abstrait, en l'absence de réalisation et chemin imaginable. Ce discours a une utilité propagandiste .

Toutefois il est utile de prendre en compte les innombrables moutures intermédiaires qui peuvent aider le prolétariat à prendre confiance en ses propres forces.
Dans ce bestiaire figure les grèves générales d'une ville ou d'une région. Les exemples abondent de ce type de mobilisations extrêmement larges et drainant dans leur sillage d'autres petites classes, paysannerie, petits commerçants, voir des fois petits-patrons. Les amnésiques qui crient à la pureté de classe maintenant sur l'affaire bretonne récente oublient les innombrables "villes mortes", grèves générales de villes en Syrie et en Egypte, grèves générales de villes et de régions en Tunisie (une dizaine extrêmement massives entre fin 2012 et début 2013, Silliana, Sidi Bouzid, Gafsa,  Sfax et Kasserine, Jendouba ).
Ces grèves de villes et régionales ont la plupart du temps été enserrées dans une bataille globale (en Tunisie se fut contre Ennahda sur la période considérée et pour les revendications sociales, en Egypte deux villes ouvrières aux limites de l’insurrection pour défendre les travailleurs et contre les répressions policières du gouvernement Morsi, en fait et concrètement prendre en main ces villes, expulser la police et les frères musulmans.
Là comme ailleurs, rien ne manque de la disponibilité des masses à la bataille, ce sont les modalités organisationnelles, la faiblesse des organisations du mouvement ouvrier qui brident le contenu politique de ces mouvements très puissants.
Pourtant, ces mobilisations à échelle de villes ou de régions constituent des événements permettant une prise de confiance en soi des prolétariats concernés, restent marqués dans les mémoires les immenses capacités qu'ils ont eu 1 jour, plusieurs jours, etc. L'enracinement dans une ville, une région, est en général très bon et intéressant.
Ces grèves générales partielles sont dans la panoplie des révolutionnaires.  
Elles se situent effectivement dans le spectre des grèves de masse chères à juste titre à Rosa Luxembourg .

Mais plus loin, on s’aperçoit que, comme sur la Bretagne, bien des camarades demeurent paralysés devant ces possibilités intermédiaires qui permettent de hausser les mobilisations et de les travailler.
On retiendra également que les formes de grèves de masse sont souvent des formes de lutte accompagnant d'autres formes de lutte (manifs de masse, prises en main de quartiers, etc).
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Message  Copas Mer 20 Nov - 10:11

Retour à la place des grèves de masse et, dedans, la question de la grève générale.

La question des grèves générales régionales ou de ville a une place particulière dans les batailles de notre classe, partout dans le monde. C'est une longue histoire et des événements concourant à la conscience de classe, la prise de confiance en soi des travailleurs, c'est de plus des événements qui, en général, permettent de fracturer les autres classes, pourvu que dedans le bloc ouvrier et populaire soit à l'offensive. J'entends par bloc ouvrier et populaire, un pôle de référence constitué de travailleurs conscients.

Les événements récents de Bretagne ont montré que les conditions d'une grève générale régionale étaient réunies sauf du point de vue organisationnel, surtout après la rupture des directions bureaucratiques et leur désertion qui a permis de casser ce qui se construisait au moment où cela était le plus fragile organisationnellement.

Mais les conditions ont existé plusieurs jours pour une grève générale régionale.

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Message  Copas Jeu 28 Nov - 23:11

Ce que sont des grèves régionales générales
Régions de Gafsa, Gabes et Silliana

Gafsa, poumon de la production de phosphate en Tunisie, fut le théâtre de l’insurrection du bassin minier.

Ces grèves régionales du 27 11 2013 :







Dans le cadre de la discussion, les grèves de masse régionales sont une des matières premières évidentes des communistes, elles ont un caractère spécifique d'unification profonde du prolétariat de ces régions et d'alliance de classe permettant à la classe ouvrière de drainer derrière elle la petite paysannerie, les petits commerçants et les artisans.

Ca ne résout pas tout comme on le voit où l'UGTT appelant à ces grèves générales régionales n'a pas pour objectif de rechercher le pouvoir des travailleurs et ne fonctionne pas avec ces objectifs, de plus elle passe des alliances avec le patronat local pour détourner la colère sociale sur des objectifs ne permettant pas de progresser.

http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20131127164250/
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20131128090301/
http://www.tunisienumerique.com/tunisie-avis-de-greve-generale-a-gafsa-gabes-et-siliana-pour-le-27-novembre/202181
http://www.elwatan.com/international/violentes-manifestations-a-gafsa-gabes-et-siliana-28-11-2013-236656_112.php
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Message  Roseau Sam 25 Oct - 20:37

La grève générale

Retranscription d’un exposé d’Ernest MANDEL lors d’un stage de formation. Date inconnue.
http://www.ernestmandel.org/new/ecrits/article/la-greve-generale
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la grève générale comme modèle révolutionnaire ? Empty Grèves générales et grèves de masse

Message  Roseau Lun 1 Déc - 16:41

Kim Moody revient sur l’histoire des grèves de masses, notamment aux États-Unis, et sur la manière dont la grève générale a été conçue comme l’instrument de lutte par excellence des classes populaires. Il insiste sur l’actualité, dans les sociétés capitalistes contemporaines, de grèves de masse capables, en se muant en grève générale, de bloquer la production et les échanges de marchandises, et ce faisant de changer le rapport de force entre les classes.

Kim Moody est un spécialiste du mouvement syndical et des luttes ouvrières aux États-Unis, ancien directeur de Labour Notes, à la fois réseau de militants syndicaux et revue visant à faire connaître les luttes sociales aux États-Unis et contribuer à leur convergence. Ce texte a été initialement publié sur le site de l'organisation anticapitaliste étatsunienne Solidarity.
https://www.npa2009.org/idees/greves-generales-et-greves-de-masse
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Message  Copas Lun 1 Déc - 21:06

Il n'est pas inutile de regarder les soulèvements populaires de l'espace méditerranéen et donc de partir de ce qui c'est passé pour comprendre les cheminements qui pourraient nous amener à la crise révolutionnaire.

La puissance des soulèvements du prolétariat sur les cotes sud et est de la Méditerranée (et aussi le soulèvement comparable en Iran en 2009) s'est faite par des rassemblements, des occupations de places, des affrontements lourds de rue., combinés à des épisodes de grèves générales limitées (plusieurs grèves générales en Syrie, une en Égypte, Tunisie), des fois régionales (en Tunisie).

Les mobilisations énormes en Espagne, en Israël, au Portugal, des indignés se sont faites par une auto-organisation hyper-démocratique sans que le jeune prolétariat présent ne se pose la question de la prise de pouvoir concrète dans les entreprises . Sans qu'ils aient donc modes d'emplois pour se débarasser de la bourgeoisie.

Les plenums de Bosnie (partie musulmane) ont remis à l’ordre du jour une conception particulière du soviétisme, des espèces de forums ouvriers permanents. Sans grève générale d'ailleurs (ils étaient bien en peine vu l'état cauchemardesque d'entreprises fermées et en faillite).

Il nous faut partir de la réalité et des chemins utilisés par les masses pour développer des réponses avançant vers la prise de pouvoir des travailleurs, l'auto-organisation centralisée et généralisée se saisissant des leviers.

Car c'est cela qui produira une réelle révolution : l'auto-organisation centralisée et généralisée se saisissant des leviers, ainsi que probablement de terribles affrontements de masse.

Le levier est là. En 2010, ce n'est pas la volonté d'une grande partie des manifestants de faire une grève générale qui a manqué mais peut-être l'absence d'une forme d'organisation unitaire de masse prête à appeler à la grève générale ou toute autre initiative de niveau comparable. Bref, ce qui a manqué ce sont des organes d'auto-organisation centralisée, et d'un parti ayant préparé cette bataille.





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Message  Roseau Lun 8 Déc - 14:11

Les problèmes fondamentaux de la grève générale

par Daniel Tanuro
http://www.lcr-lagauche.org/les-problemes-fondamentaux-de-la-greve-generale/
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