Canada
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Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC)
Comme on peut le lire dans le texte de mon précédant message, la nouvelle porte-parole de la CLASSE Camille Robert a milité récemment pour la CLAC (la Convergence des luttes anticapitalistes) ... Elle est du genre à pouvoir soulever des centaines de milliers de personnes et vient d'être élue par une forte majorité !Roseau a écrit:Tous aux RIJ ! Suivons l’exemple des étudiants québécois en lutte !
Alain Poitras- Messages : 34
Date d'inscription : 31/05/2012
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Localisation : Les Laurentides au Québec
Re: Canada
@ Alain
au cas où... transmets comme tu peux au plus vite à Camille et autres camarades anti-K...
1,4 milliard de dollars...
Ce sont les fonds que la Canadian Imperial Bank of Commerce (CIBC) se vante,
dans ses rapports annuels, d’avoir soustraits au fisc depuis 2007
grâce à ses opérations extraterritoriales, soit dans les paradis fiscaux.
1,4 milliards de dollars, c’est presque trois fois ce qu’il en coûterait annuellement au Québec
pour donner à sa jeunesse la gratuité universitaire.
Lire la suite sur le site de Réseau pour la justice fiscale Québec….
http://rjfqc.net/2012/05/30/14-milliard-de-raisons-de-craindre-les-paradis-fiscaux/
Et à tous: faites circuler cette super video! Solidarité !
au cas où... transmets comme tu peux au plus vite à Camille et autres camarades anti-K...
1,4 milliard de dollars...
Ce sont les fonds que la Canadian Imperial Bank of Commerce (CIBC) se vante,
dans ses rapports annuels, d’avoir soustraits au fisc depuis 2007
grâce à ses opérations extraterritoriales, soit dans les paradis fiscaux.
1,4 milliards de dollars, c’est presque trois fois ce qu’il en coûterait annuellement au Québec
pour donner à sa jeunesse la gratuité universitaire.
Lire la suite sur le site de Réseau pour la justice fiscale Québec….
http://rjfqc.net/2012/05/30/14-milliard-de-raisons-de-craindre-les-paradis-fiscaux/
Et à tous: faites circuler cette super video! Solidarité !
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
La grève étudiante au Québec
.
La révolution des casseroles s'étend de plus en plus au Québec
Après ses débuts à Montréal, les symphonies de casseroles se sont vite emparées des deux autres grands centre du Québec, la ville de Québec et Gatineau. Peu après, ce fut timidement le tour de la banlieue de Montréal, Laval, Longueuil et Rosemère. Elle s'étend maintenant aux banlieues plus éloignées : St-Hubert, St-Lambert et Chambly sur la rive sud.
Les casseroles commencent aussi à résonner dans plusieurs villes moyennes du Québec souvent situées à des centaines de kilomètres des grands centres, Trois-Rivières, Granby et Sherbrooke dans les cantons de l'est, Alma au Lac St-Jean et Beauce-Sud tout près du Nouveau-Brunswick.
De nombreuses villes des Laurentides près d'où les Montréalais ont des chalets ou vont camper sont également entrées dans la danse, par ordre d'éloignement : St-Jérôme, St-Sauveur, Ste-Agathe, Val-David et Mont-Tremblant Ouest qui se situe à 40km de chez moi ...
La manifestation à Val-David à laquelle environ 150 personnes ont participé.
Le cas de Val-David est très particulier car c'est un tout petit et coquet village. C'est là que se trouve "Le Village du Père- Noël" bien connu des enfants et où bien des "communes de hippies" se sont installées au début des années '70 ...
Le capitalisme sauvage a laissé un goût très amer aux habitants de ce petit village en 2003, surtout ceux habitant dans le "quartier" surnommé Guindonville du nom de l'homme qui y a bâtit un douzaine de petites maisons dans les années '50. Il les louait à bas prix à des gens ayant peu de moyens financiers qui y vivaient heureux et paisiblement.
La mairie corrompue du village a décidé de raser les sept petites maisons encore existantes pour y faire un stationnement destiné aux touristes riches en jetant tout ceux qui y habitaient à la rue comme des chiens ... À l'époque, ce fut tout un scandale, les locataires de ces maisons montaient sur leur toit pour s'enchainer à la cheminée afin d'empêcher les bulldozers de les détruire. Des centaines de manifestants étaient venu de Montréal pour les appuyer, ils se sont battu pendant des mois mais leurs maisons ont finalement été détruites.
Voir : ledevoir.com/non-classe/26085/expropriation-a-val-david-seraphin-a-guindonville
Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que les manifestations dans ce village mobilisent tant de citoyens ...
La révolution des casseroles s'étend de plus en plus au Québec
Après ses débuts à Montréal, les symphonies de casseroles se sont vite emparées des deux autres grands centre du Québec, la ville de Québec et Gatineau. Peu après, ce fut timidement le tour de la banlieue de Montréal, Laval, Longueuil et Rosemère. Elle s'étend maintenant aux banlieues plus éloignées : St-Hubert, St-Lambert et Chambly sur la rive sud.
Les casseroles commencent aussi à résonner dans plusieurs villes moyennes du Québec souvent situées à des centaines de kilomètres des grands centres, Trois-Rivières, Granby et Sherbrooke dans les cantons de l'est, Alma au Lac St-Jean et Beauce-Sud tout près du Nouveau-Brunswick.
De nombreuses villes des Laurentides près d'où les Montréalais ont des chalets ou vont camper sont également entrées dans la danse, par ordre d'éloignement : St-Jérôme, St-Sauveur, Ste-Agathe, Val-David et Mont-Tremblant Ouest qui se situe à 40km de chez moi ...
La manifestation à Val-David à laquelle environ 150 personnes ont participé.
Le cas de Val-David est très particulier car c'est un tout petit et coquet village. C'est là que se trouve "Le Village du Père- Noël" bien connu des enfants et où bien des "communes de hippies" se sont installées au début des années '70 ...
Le capitalisme sauvage a laissé un goût très amer aux habitants de ce petit village en 2003, surtout ceux habitant dans le "quartier" surnommé Guindonville du nom de l'homme qui y a bâtit un douzaine de petites maisons dans les années '50. Il les louait à bas prix à des gens ayant peu de moyens financiers qui y vivaient heureux et paisiblement.
La mairie corrompue du village a décidé de raser les sept petites maisons encore existantes pour y faire un stationnement destiné aux touristes riches en jetant tout ceux qui y habitaient à la rue comme des chiens ... À l'époque, ce fut tout un scandale, les locataires de ces maisons montaient sur leur toit pour s'enchainer à la cheminée afin d'empêcher les bulldozers de les détruire. Des centaines de manifestants étaient venu de Montréal pour les appuyer, ils se sont battu pendant des mois mais leurs maisons ont finalement été détruites.
Voir : ledevoir.com/non-classe/26085/expropriation-a-val-david-seraphin-a-guindonville
Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que les manifestations dans ce village mobilisent tant de citoyens ...
Alain Poitras- Messages : 34
Date d'inscription : 31/05/2012
Age : 69
Localisation : Les Laurentides au Québec
Les milliards de Charest
Les étudiants savent sûrement déjà tout ça, ils sont très bien renseignés sur notre économie ...Roseau a écrit:@ Alain
au cas où... transmets comme tu peux au plus vite à Camille et autres camarades anti-K...
1,4 milliard de dollars...
Ce sont les fonds que la Canadian Imperial Bank of Commerce (CIBC) se vante,
dans ses rapports annuels, d’avoir soustraits au fisc depuis 2007
grâce à ses opérations extraterritoriales, soit dans les paradis fiscaux.
1,4 milliards de dollars, c’est presque trois fois ce qu’il en coûterait annuellement au Québec
pour donner à sa jeunesse la gratuité universitaire.
1,4 milliards dans l'économie du Québec, ce n'est qu'un pet ... Le gouvernement Charest gaspille cent fois plus pour des niaiseries, l'argent sort du Québec à pleines portes. Fais juste une recherche Google pour "Montréal, QC" avec les mots clés "Charest" et "milliards" et tu trouveras 313000 résultats, tous des horreurs pires les une que les autres ... Voici quelques extraits des premières pages :
Le gouvernement Charest a dépensé 3,6 milliards de plus que prévu
Québec a sous-estimé de 11 milliards $ la croissance de sa dette ...
20 mars 2012 – Le PQ estime que la dette est «hors de contrôle» et «augmente de façon effarante» pour atteindre 192 milliards.
Mensonges sur le Plan Nord - Celle de SECOR évaluait ses retombées à 149,9 milliards. Celle de l'IRIS disait plutôt que le gouvernement Charest perdrait deux milliards ...
Le gouvernement Charest a rejeté mercredi les conclusions de l'étude de ... un déficit du Plan Nord, allant jusqu'à 8,45 milliards $ sur 25 ans.
Wikipédia - Le gouvernement de Jean Charest est l'actuel gouvernement du Québec. .... dont le but est de faire diminuer la dette qui atteint maintenant 117 milliards $.
15 mars 2012 – Le premier ministre du Québec Jean Charest s'est lancé dans un plan nord improvisé pour des investissements de 80 milliards.
20 mars 2012 – Les manifestations n'auront pas eu raison du gouvernement Charest : Québec ira chercher un milliard $ de revenus additionnels dans les poches des étudiants.
20 mars 2012 – Avec une dette qui atteindra un sommet cette année (183 milliards de dollars), Jean Charest conserve sont titre du premier ministre qui aura le ...
10 nov. 2008 – Des 41 milliards $ de l'enveloppe globale du programme d'infrastructures pour la période de 2008 à 2013, annoncés par Jean Charest ... (en pleine crise économique)
Charest écarte une étude mettant en doute la rentabilité du Plan Nord
Jean Charest a perdu 30 Milliards ? - YouTube
Charest doit redonner les milliards volés en baissant les impôts et ...
En 2009 seulement, le gouvernement de Jean Charest a investi 14 milliards de dollars sur tout le territoire : routes, écoles, hôpitaux, projets énergétiques.
Grâce aux milliards de dollars qu'il compte investir dans son Plan Nord, le gouvernement Charest espère faciliter un boom minier déjà bien entamé. Mais il n'est ...
2012-03-21- Budget du gouvernement Charest - On nous annonce aujourd'hui que ce sera 203 milliards de dollars ». Jean Charest est responsable de 33 pour cent de la dette du Québec, ...
14 mars 2012 – Jean Charest discute du Plan Nord devant 1200 convives réunis à ... additionnelle) s'élèverait en moyenne à 5,9 milliards de dollars sur cette ...
La dette du Québec a doublée sous la gouverne Charest - Elle est maintenant rendue à 245 milliards $. Elle augmente de 11,3 Milliards $ par année. Et pourtant, le gouvernement Charest coupe et hausse partout.
À quel moment au Québec on a vu des investissements de 50 milliards de dollars? Jamais! ... Lebel-sur-Quévillon : Jean Charest fait la promotion du Plan Nord ...
20 avr. 2012 – Jean Charest sera alors, une fois de plus, l'acteur principal de ... tandis que les 33 autres milliards proviendront à la fois du public et du privé, ...
Enjeux fédéraux : Pauline Marois constate l'échec de Jean Charest - 5 mars 2012 – Depuis qu'il a été réélu en 2008, Jean Charest a placé le Québec en ... Ottawa a accordé des contrats de 33 milliards de dollars pour des ...
11 avr. 2012 – Reprise des cours: Charest énonce des critères ... 47 milliards $ en projets de production d'énergie par Hydro-Québec et 33 milliards $ pour le ...
Charest et Sarkozy, amis du plus riche des milliardaires québécois - 19 févr. 2012 – Le premier ministre du Québec, Jean Charest, a admis avec été reçu au ... l'entreprise laitière et alimentaire du même nom (3,4 milliards US) ...
11 avr. 2012 – En mission au Brésil, Jean Charest a vanté l'accessibilité aux ... à 3,2 milliards $, mais je peux vous dire qu'il y a une croissance qui va être très ...
19 avr. 2012 – Le Plan Nord de Jean Charest rapportera 50 milliards de dollars à la grande région de Montréal, au cours des prochaines 25 années. Partager ...
il y a 10 heures – Le premier ministre Charest a indiqué, en point de presse jeudi, que le .... Selon l'auteur, même en perdant les 7 milliards de dollars de ...
3 mai 2012 – Rappelons nous que Charest a pris le pouvoir sur un immense mensonge, Mario Dumont nous avertissait d'une perte de plus de 20 milliards à ...
23 mars 2012 – Le gouvernement Charest, dans sa décision de hausser les frais de .... de Jean Charest prévoit des dépenses de près de 50 milliards $ par ...
Anticosti : le vol du siècle - Presse-toi à gauche !
Québec Droite: Université : 2.1 milliards de déficits principalement - 18 mai 2012 – Évidemment, Charest ne veut pas offusquer ces groupes d'intérêts, ... d'une hausse de 10 milliards de taxes et de tarifs en moins de 3 ans sans ...
Charest dégage ! - Presse-toi à gauche ! - Il y a 14 heures – Médias; Charest dégage ! .... Le gouvernement a accordé 3,6 milliards de cadeaux fiscaux l'an passé, et il a aboli la taxe sur le capital financier ...
Je pourrais continuer à copier des extraits comme ça toute la nuit ...
Ça te montre à quel point Charest et ses bandits à cravates sont de dangereux fous capitalistes d'extrême-droite ... Tout ceci est incroyable, un véritable cauchemar. À ce rythme, le Québec deviendra très bientôt aussi mal pris et endetté que l'Espagne et la Grèce ...
Les taux d'intérêt sont au Canada les plus bas au monde, dans le but semble-t-il de "relancer l'économie" ... Mais les Canadiens se sont déjà endettés jusqu'au cou et leurs dettes et celles de nos gouvernements augmentent beaucoup plus vite que leurs revenus.
Des centaines de milliers de Canadiens doivent payer leur épicerie avec leur carte de crédit pour ne pas crever de faim, si les banques du pays se mettent à augmenter les taux d'intérêts - ce qu'ils feront à la première occasion - ce sera une véritable catastrophe économique qui entrainera le système capitaliste du monde entier dans le plus profond des gouffres à cause de l'effet domino ... La banque de Chine, notre principale créancière, a investi une fortune gigantesque dans l'économie canadienne, un très mauvais placement ...
Lorsque la grosse bulle économique canadienne éclatera, le choc sera terrible, des millions de Canadiens déclareront faillite ainsi que nos grandes banques, le chômage augmentera à des niveaux encore jamais vu, ils perdront tous leurs maisons souvent payées près d'un demi-million de dollars. Ce sera alors le temps de faire la grande révolution ...
Le Québec n'est pas une petite province peuplée d'amérindiens, de colons et de coureurs des bois comme le croient encore certains Européens. Il compte un quart de la population du Canada et a d'immenses richesses naturelles sur son territoire, mais dans le contexte économique mondial actuel, ça ne veut plus dire grands choses.
Dernière édition par Alain Poitras le Mer 6 Juin - 11:19, édité 4 fois (Raison : Corrections de nature orthographique ou esthétique)
Alain Poitras- Messages : 34
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La grève étudiante au Québec
.
Il y a déjà presque deux mois ...
Il y a déjà presque deux mois ...
Source : quebecsolidaire.net/actualite_nationale/greve_etudiante_quebec_solidaire_propose_un_plan_de_sortie_de_criseGrève étudiante : Québec Solidaire propose un plan de sortie de crise
Le 11 avril 2012
Québec solidaire dévoile aujourd’hui sa proposition pour dénouer la crise causée par le refus du gouvernement libéral d’établir un dialogue avec le mouvement étudiant.
« La proposition que nous soumettons aujourd’hui vient démontrer que la hausse dramatique et rapide des frais de scolarité n’est qu’un choix politique idéologique. Il est possible d’améliorer le financement des universités sans augmenter la contribution de des familles et des jeunes de la classe moyenne et ce, tout en gelant les frais de scolarité. Nous voulons démontrer que l’accessibilité universelle à l’université est réalisable si le gouvernement décide d’aller chercher les revenus disponibles en demandant aux institutions financières de faire leur juste part. Actuellement, le gouvernement Charest offre un nouveau bonbon à celles-ci en augmentant l’endettement étudiant », affirme Françoise David, porte-parole de Québec solidaire.
Une élimination rapide des frais de scolarité
Québec solidaire prend des engagements fermes. Un gouvernement solidaire annulera immédiatement les hausses de 500 $ appliquées depuis 2007 ainsi que celles de 1625 $ prévues durant les cinq prochaines années. Ce scénario de sortie de crise verra les frais de scolarité universitaires être ramenés à zéro d’ici 2017-2018. «Plutôt qu’une hausse de 325 $ par année, nous proposons une baisse de 325 $ accompagnée de mesures pour permettre d’améliorer la qualité de la formation », poursuit Amir Khadir, député de Mercier.
Pour financer la réalisation de l’accessibilité universelle à l’université, Québec solidaire veut mettre à contribution les institutions financières qui ont vu leurs profits augmenter en pleine crise financière mondiale; ces profits se chiffraient à 25,5 milliards $ au Canada pour la seule année 2011.
« Il suffirait d’instaurer une taxe sur le capital des entreprises financières pour permettre de respecter les objectifs de financement universitaire que le gouvernement libéral a lui-même fixés. Un taux de base à 0,3% générerait les 228 millions $ que la hausse veut aller chercher dans les poches des étudiants et de leurs parents. La gratuité scolaire serait quant à elle atteinte avec un taux de base à 0,8% appliqué progressivement », ajoute M. Khadir.
Rappelons que la taxe sur le capital a été réduite progressivement par le gouvernement libéral jusqu’à son abolition complète. Québec solidaire propose de réintroduire une telle taxe, mais uniquement pour les entreprises financières. Québec solidaire propose également de maintenir les mesures de taxation temporaires qui touchent les entreprises financières annoncées par le ministre Bachand pour les prolonger au-delà de 2014.
«Le PLQ et la CAQ veulent imposer une hausse démesurée qui diminue l’accessibilité aux études, peu importe les améliorations apportées au régime de prêts et bourse. L’ambivalence du Parti québécois sur la hausse des frais de scolarité, fait le jeu du gouvernement. Elle renforce la perception qu’il n’y a pas d’autre choix qu’une hausse, puisque l’opposition officielle est contre celle proposée par les Libéraux, sans rejeter une hausse ultérieure. Alors que le PQ prônait la gratuité scolaire sous André Boisclair, il n’a aujourd’hui, rien de mieux à proposer qu’un forum s’il prend le pouvoir. Une belle façon de fuir ses responsabilités », ajoute la candidate de Québec solidaire dans Gouin.
Québec solidaire invite le gouvernement libéral à reconnaître la légitimité des positions définies démocratiquement par les différentes composantes du mouvement étudiant. « Si le gouvernement libéral a su en venir à une entente négociée avec le mouvement syndical dans le secteur public, il devrait être en mesure de s’asseoir avec les étudiants. Mais pour y parvenir, il devra cesser de mépriser les représentants des associations étudiantes. », conclut M. Khadir.
Alain Poitras- Messages : 34
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La grève étudiante au Québec
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Le député Amir Khadir de Québec Solidaire a été arrêté mardi soir menottes aux poings pour avoir participé à une manifestation étudiante illégale dans la ville de Québec.
Le député Amir Khadir de Québec Solidaire a été arrêté mardi soir menottes aux poings pour avoir participé à une manifestation étudiante illégale dans la ville de Québec.
Source : Le Huffington Post QuébecMardi soir, la police de Québec a déclaré la manifestation illégale car l'itinéraire prévu n'a pas été suivi. Au total, 65 participants, dont M. Khadir, ont été brièvement arrêtés, menottés et amenés au poste de police où ils ont été avisés qu'ils recevraient chacun une contravention en vertu de l'article 500.1 du Code de la sécurité routière pour avoir entravé la voie publique. L'amende devrait atteindre près de 500 $.
Alain Poitras- Messages : 34
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13 Juin Journée nationale
http://alencontre.org/ameriques/americnord/canada/quebec/quebec-13-juin-2012-journee-nationale.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
«Pour un front commun syndicat-mouvement étudiant"
http://alencontre.org/ameriques/americnord/quebec-americnord/quebec-pour-un-front-commun-syndicat-mouvement-etudiant.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Entretien avec deux animateurs de la CLASSE
http://alencontre.org/ameriques/americnord/quebec-americnord/quebec-entretien-avec-deux-animateurs-de-la-classe.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Canada
Québec Solidaire passe de 1 à 2 députés (cela dit, il y a deux jours, ils espéraient en avoir 4!).
Québec solidaire fait élire Amir Khadir et Françoise David (TWITTER/PHOTOS)
Québec solidaire fait élire Amir Khadir et Françoise David (TWITTER/PHOTOS)
chejuanito- Messages : 566
Date d'inscription : 08/07/2010
Re: Canada
Victoire !
http://mobile.francetvinfo.fr/quebec-la-nouvelle-premiere-ministre-va-annuler-la-hausse-des-frais-de-scolarite_137207.mb
http://mobile.francetvinfo.fr/quebec-la-nouvelle-premiere-ministre-va-annuler-la-hausse-des-frais-de-scolarite_137207.mb
PRINTEMPS ERABLE - Ce sera l'une de ses premières mesures. La souverainiste Pauline Marois, devenue mardi 4 septembre la première femme chef de gouvernement de la province du Québec (Canada), compte annuler rapidement la hausse des frais de scolarité. Cette mesure, décidée par le gouvernement libéral sortant de Jean Charest, a été à l'origine du printemps érable, le plus long conflit étudiant du pays.
Pauline Marois, dont le premier discours a été entaché par une fusillade mardi à Montréal, compte aussi supprimer la loi spéciale du 18 mai limitant les manifestations. Officiellement censée garantir le libre accès aux cours des étudiants non-grévistes, elle a contribué à retourner une partie de l'opinion publique.
Un gouvernement formé dans les prochains jours
Les Québécois, jusque-là favorables à la hausse des frais de scolarité (+82% sur sept ans) pour financer les université, se sont retournés contre leur gouvernement, jugeant qu'il allait trop loin et empiétait sur les libertés fondamentales. Notamment la liberté d'expression.
Pauline Marois avait pris fait et cause pour les étudiants, arborant leur emblème, le carré rouge, à l'Assemblée nationale. Elle leur promettait d'annuler, en cas de victoire aux législatives, les mesures prises par les libéraux. Jean Charest en avait fait un argument pour l'accuser de se mettre du côté de "gens de la rue" pratiquant "la violence et l'intimidation". Le Parti québécois n'en a pas moins remporté, mardi, les législatives, d'une courte tête. La Première ministre doit former, dans les prochains jours, un gouvernement minoritaire.
FTVi avec AFP
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Canada
Sylvestre
deuxième offensive de ma part
ou gonfle a mwin parl QUEBEC dans canada
LA QUESTION NATIONALE est fondamentale dans la lutte politique québecquoise.
Ne PAS ouvir une ligne québec c'est être marxiste comme STALINE.
C'EST FAIRE DU npa COMME LE npar à LA REUNION
C'est faire du NPA comme le FdG
Le Québec a droit a sa ligne chez les MR
ca coute rien, ca gagne beaucoup en clarification
pour sortir de l'idéologie dominante.
Encore un coup de gueule que j'aurai jamais imaginé devoir (re)pousser dans ma famille
Aret ek sa
deuxième offensive de ma part
ou gonfle a mwin parl QUEBEC dans canada
LA QUESTION NATIONALE est fondamentale dans la lutte politique québecquoise.
Ne PAS ouvir une ligne québec c'est être marxiste comme STALINE.
C'EST FAIRE DU npa COMME LE npar à LA REUNION
C'est faire du NPA comme le FdG
Le Québec a droit a sa ligne chez les MR
ca coute rien, ca gagne beaucoup en clarification
pour sortir de l'idéologie dominante.
Encore un coup de gueule que j'aurai jamais imaginé devoir (re)pousser dans ma famille
Aret ek sa
GGrun- Messages : 311
Date d'inscription : 24/12/2010
Age : 56
Re: Canada
Je vais me citer :
On peut faire un fil Québec séparé, et ça peut se justifier notamment dans le cas de ce mouvement.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Canada
sylvestre a écrit:Je vais me citer :On peut faire un fil Québec séparé, et ça peut se justifier notamment dans le cas de ce mouvement.
Hollande dit nou peu
i peu peu i fé peu
mi di aou fé
GGrun- Messages : 311
Date d'inscription : 24/12/2010
Age : 56
Re: Canada
because you are beautifulsylvestre a écrit:Why look at me ?
bt so desesperade
GGrun- Messages : 311
Date d'inscription : 24/12/2010
Age : 56
« Printemps érable » : Bilan du mouvement étudiant
« Printemps érable » : Bilan du mouvement étudiant à la lumière des dernières élections provinciales
Lysanne Arcand et Érik Gagnon [1]
Source: http://www.ccr4.org/Printemps-erable-Bilan-du-mouvement-etudiant-a-la-lumiere-des-dernieres-elections-provinciales
La grève commencée en février dernier contre la hausse des frais de scolarité à l’université est arrivée à son terme. Le mouvement étudiant n’a pas gagné sur ses revendications mais il a sans aucun doute contribué à faire chuter le gouvernement du Parti Libéral du Québec (PLQ, droite) de Jean Charest, qui a été contraint de démissionner après prés de dis ans au pouvoir.
Avec les élections anticipées quinze mois avant la fin de la législature qui se sont tenues le 4 septembre, c’est le Parti Québécois (PQ, centre libéral souverainiste) de Pauline Marois qui a remporté le scrutin, tout en étant contraint de former un gouvernement minoritaire, n’ayant pas obtenu une majorité de députés à la Chambre. Marois, première femme à la tête d’un gouvernement provincial, a promis la révocation de la loi 12 (appelée auparavant loi 78) sur le droit de manifester [2] ainsi que l’abolition de la hausse des frais de scolarité. Rien n’assure cependant que le nouveau gouvernement tiendra sa promesse. Malgré la fin de la grève, les étudiants et étudiantes doivent continuer à se mobiliser pour s’assurer que l’objectif de la grève soit atteint. La lutte aujourd’hui doit passer par une nouvelle étape. Un bilan s’impose, néanmoins, pour savoir où elle se dirige.
Une lutte historique
Comme nous l’avons souligné dans de précédents articles [3], le mouvement étudiant qui a secoué les campus et les principales villes québécoises à partir de février a eu une importance majeure pour le pays. Il n’a pas seulement été le plus important de l’histoire du Québec, mais il a également été le plus long, le plus massif et le plus combatif. Ces sept mois de grève et de lutte ont marqué définitivement la physionomie du Québec. Il y a maintenant un avant et un après cette lutte sociale, car la mobilisation a impacté et a touché les cordes sensibles de la population qui a appuyé fortement la grève tout au long de la lutte. Ni la répression, ni la criminalisation du conflit, ni la violence médiatique n’ont pu freiner la détermination étudiante.
Le mouvement a donné des preuves d’une initiative et d’une résolution pour la lutte qui a surpris tout le monde. En fait, cela a permis au mouvement de se faire l’écho de tout le mécontentement populaire et de fonctionner comme une sorte de caisse de résonnance, de pointe de l’iceberg de ce mécontentement. Mais pourquoi le mouvement n’a-t-il pas pu vaincre ?
Gouvernement, médias, flics et juges contre le « printemps érable »
Malgré l’appui populaire, le mouvement a dû faire face non seulement à un gouvernement de droite et à ses mesures antidémocratiques sur le droit de manifester, mais également aux attaques de la presse, nous qualifiant systématiquement de casseurs et de vandales, aux juges et aux injonctions à retourner dans les amphis et, bien entendu, à l’extrême violence policière. Dans ce sens, les étudiants ont dû affronter l’ensemble des institutions du régime provincial. La grève étudiante était devenue un événement national et nombre de forces sociales des plus disparates, incluant les recteurs et les directeurs des Universités et Collèges, ont joué contre elle.
Mais les partis politiques ont également joué leur rôle. La Coalition Avenir Québec (CAQ, droite) appuyait la hausse des frais et critiquait le manque de fermeté contre les étudiants. Le PQ s’est lui prononcé contre la hausse et il a même participé à quelques manifestations, mais il n’a pas voulu mobiliser ses forces contre Charest. Même son de cloche du côté des principaux syndicats, que le PQ contrôle par ailleurs.
C’est dans ce contexte et en ne comptant que sur la lutte, l’action et la mobilisation que s’est développé le mouvement étudiant et qu’il a pu gagner en popularité. Cependant, il a manqué de plus de détermination pour s’opposer au gouvernement Charest. Une campagne politique d’agitation contre celui qui était « le » responsable du conflit aurait sans doute permis aux étudiants d’unir davantage le mécontentement populaire. Mais l’illusion selon laquelle les manifestations feraient reculer le gouvernement ou que ce dernier était encore un interlocuteur valide ont longtemps bridé toute la puissance de la mobilisation.
Si l’on considère objectivement la situation mondiale, avec une crise historique du système capitaliste et des bourgeoisies qui, partout, sont en train de liquider toutes les conquêtes sociales, tout cela aurait dû faire comprendre aux étudiants et leurs alliés que jamais Charest n’aurait reculé, à moins que la contestation sociale n’acquière une tonalité et une ampleur révolutionnaires.
L’aile gauche du mouvement étudiant et les élections anticipées
Par la suite, face aux élections, le mouvement étudiant organisé n’a pas su comment se positionner. Deux des trois syndicats étudiants ont appelé à voter contre les libéraux et la CAQ, à savoir, implicitement, pour le PQ. Au lieu de mettre en garde les étudiants contre les périls que signifiaient ces élections, à commencer par la possibilité que la grève se démobilise et que le PQ gagne, un parti qui n’est clair sur rien dans son programme, mis à part le fait qu’il est au final, du côté des patrons québécois, l’aile gauche du mouvement, incarné par la CLASSE, ne s’est engagé sur rien. La direction de la CLASSE n’a pas vraiment parlé des élections anticipées, et pire encore, elle n’a rien dit sur le processus électoral. Elle s’est contentée de proclamer que « nos rêves sont beaucoup plus grands que les urnes », mais ce n’est pas de cela que le mouvement avait besoin pour faire face aux élections.
Il fallait des consignes claires, des idées et des actions. Il fallait dénoncer premièrement l’anti-démocratie du système électoral qui est conçu pour bénéficier aux grands partis avec les votations par circonscription ou la non-reconnaissance du volume de votes reçus. Il fallait dénoncer cette démocratie représentative bourgeoise où la classe politique s’arroge le monopole de la participation ; cette démocratie qui nous refuse le droit à l’expression réellement démocratique et la participation directe et permanente aux affaires publiques ; cette démocratie qui nie le droit de vote aux immigrés mais qui permet leur exploitation sur les chantiers, les arrières-salles de restaurants, dans les ateliers ; cette démocratie qui nie une réelle représentation pour les populations autochtones ; cette démocratie qui, au final, sert seulement les riches et se construit au détriment des classes populaires. Il aurait fallu dénoncer le régime pourri entaché de plusieurs cas de corruption, à commencer par le financement illégal des partis qui touche aussi bien le PLQ de Charest que le PQ de Marois, notamment par le biais des pots de vin dans le BTP. Il aurait fallu dénoncer les relations des députés libéraux avec la mafia, leur contrôle sur la nomination des juges, etc.
Désarmé face à cette conjoncture politique électorale, avec les leaders de l’aile modérée du mouvement appelant à voter pour le PQ, comme la plupart des syndicats de salariés, le mouvement a perdu peu à peu de sa force. Lorsque les camarades des Cégeps (Collèges d’enseignement général et professionnel) ont voté dans les Assemblées la fin de la grève, ils ont admis qu’elle avait trop duré et que maintenant il fallait attendre après les prochaines élections. Ainsi, sur la base d’un manque de positionnement politique de la part du mouvement étudiant, notamment de son aile gauche, la démocratie bourgeoise a triomphé de nouveau sur la grève, sur la démocratie directe et sur la lutte populaire dans les rues.
Pourquoi n’avons-nous pas gagné et les limites de la CLASSE
Nous ne disons pas qu’il aurait été possible d’aller avec un simple claquement de doigt vers un Conseil Général de Grève, ni même d’appeler à la grève générale contre Charest et ses contre-réformes. Ce qui est sûr, c’est que des occasions ont été perdues pour aller plus loin. Une compréhension politique stratégique de la situation de la part de la direction de la CLASSE aurait permis de donner beaucoup plus de force à la lutte. Et là encore, nous ne parlons pas des plus jeunes camarades, pour qui le « printemps érable » a été la première expérience politique (et quelle expérience !). Il existait cependant, à l’extrême gauche, un certain nombre de courants qui participaient à la CLASSE et sont responsables de cette volonté de non-analyse et de non intervention sur le terrain politique puis électoral qui a fini par conduire à démobiliser le mouvement et à désarmer son aile la plus radicale [4]. Pour gagner, il ne suffit pas d’être nombreux dans la mobilisation, et combatifs en manifs. Il faut une stratégie et une politique pour vaincre, ce qui a cruellement manqué à la direction de la CLASSE.
Il est parfaitement légitime de poser la question des limites de la CLASSE et, en tant que militante-e-s de la Coalition, nous ne sommes pas les seuls à la poser. Sans aucun doute, la démocratie directe est une réussite du mouvement étudiant. Cela lui a permis de maintenir sa force et de démocratiser la lutte en permettant à tout le monde d’y participer. Mais il faut la développer afin qu’elle soit fonctionnelle pour les grands moments de lutte. Il aurait fallu que nos délégués, en plus de faire respecter le mandat des assemblées, soient rotatifs et révocables. De cette façon toutes et tous les camarades auraient eu l’opportunité d’être un représentant et d’aller, par exemple, dans un Congrès de la CLASSE. Cela aurait pu fortifier les bases étudiantes, mais nous ne l’avons pas fait.
Si la CLASSE, en suivant le principe de la démocratie directe, avait appelé à la formation d’un Conseil Général de Grève, structuré autour de délégués de chaque association en lutte, cela aurait donné encore plus de souffle à la grève, en permettant de disputer aux Fédérations étudiantes réformistes leurs bases les plus combatives. Cela aurait permis le développement d’une force supérieure, démocratique et horizontale de l’ensemble du mouvement gréviste. C’est cette orientation que nous avons défendue avec un certain nombre d’autres camarades autour du bulletin de grève « Contre le Courant ». Malheureusement, aucune mesure n’a été prise dans ce sens.
Si la CLASSE avait su construire cette forme de démocratie, cela aurait également pu servir de point de référence aux autres secteurs en lutte, à commencer par les autochtones qui se battent contre le Plan Nord, les secteurs populaires qui refusent la tarification et la privatisation des services électriques, les syndicats qui combattent les lock-out et l’intromission du gouvernement, comme dans le cas de ce qui se passe dans le BTP, les immigrants qui luttent pour l’obtention de leurs papiers et des conditions de travail dignes, etc. Cela aurait également pu créer les conditions pour un Conseil plus élargi de lutte contre le gouvernement, le régime et le patronat.
Malheureusement, la direction de la CLASSE n’a pas pris au sérieux la nécessité d’étendre la lutte et la démocratie directe. Même s’il y a eu des efforts de rassemblements populaires (comme celui du 26 mai), nous n’avons pas appelé à créer un front unitaire de lutte contre les plans de Charest. Ainsi, lorsque le mouvement a atteint le point le plus haut de la mobilisation avec le défi que représentait la loi spéciale 78 interdisant les manifestations, avec l’apparition des premiers concerts de casseroles et des Assemblées populaires autonomes de Quartier (APAQ’s), il aurait été possible et il aurait fallu lancer un appel à la construction d’une organisation large de lutte contre le gouvernement, ses décrets anti-sociaux et liberticides, ce qui aurait été un premier pas pour aller vers la construction d’une grève générale.
Grève sociale ou grève générale ? La nécessité d’une alliance ouvrière-étudiante
Il est vrai qu’un appel à la « Grève sociale » a été lancé. Sous cette appellation cependant, se cache une certaine conception « transversaliste » de la lutte, très autonome au final, où le salariat n’est pas l’acteur central, aux côtés de ses alliés, à commencer par le mouvement étudiant, capable de faire reculer patronat et gouvernement en paralysant la machine économique du système. La « Grève sociale » témoigne avant tout d’une certaine méfiance envers la classe ouvrière. Pour la plupart des courants intervenant au sein de la CLASSE, la classe ouvrière québécoise serait presque réformiste par nature, corrompue par des niveaux de salaire élevés dans certains secteurs, liés au surprofit généré par les entreprises canadiennes dans les pays du Sud : d’où l’hostilité à appeler à la grève générale.
Alors bien sûr il existe, comme dans n’importe quel autre pays impérialiste, une volonté de fractionnement du prolétariat de la part du patronat et de ses gouvernements entre les « privilégiés » et les autres, à commencer par les précaires et les immigrés, qui n’ont pas droit aux conventions collectives. Si les travailleuses et les travailleurs restent prisonniers de la politique bourgeoise, c’est avant tout en raison de la mainmise sur les syndicats de la bureaucratie, pour partie liée aux partis patronaux, à commencer par le PQ. Mais l’attentisme et la passivité qui semblaient prévaloir au Québec depuis plus d’un quart de siècle, jusqu’au début du « printemps érable », ont volé en éclat, d’abord avec le mouvement étudiant, mais aussi avec les grèves sauvages qui ont eu lieu, y compris dans la partie anglophone du Canada, et enfin avec le grand mouvement de solidarité avec le mouvement de la jeunesse et l’opposition aux mesures liberticides de Charest. Si cette dynamique s’était approfondie, si l’aile gauche du mouvement étudiant s’était donné les moyens de le faire, c’était bien à travers une grève générale que le salariat aurait été capable de paralyser le pays pour faire reculer Charest et tous les autres partis qui défendent, au final, son orientation. Le salariat aurait pu, à ce moment-là, dépasser ses divisions internes et ses fractions les plus précaires, exposée et exploitées, auraient été en meilleure position pour se battre.
Que faire après les élections ?
Un gouvernement du PQ va jouer avec les illusions du peuple québécois, en promettant la défense (ou le démantèlement moins brutal…) des principales conquêtes sociales, à commencer par la Santé et l’Education, freiner la privatisation de certaines entreprises publiques, et même jouer sur la corde de l’indépendance nationale, qui est le crédo officiel du parti depuis sa création. Mais le PQ applique depuis longtemps, là où il gouverne et quand il est aux responsabilités, un programme économique libéral axé sur les privatisations et le démantèlement de l’Etat providence. Même s’il a promis d’abolir la loi 12 sur le droit de manifester et d’annuler la hausse de frais de scolarité, il s’est bien prononcé pour une autre hausse indexée sur le coût de la vie. Le PQ entend de cette façon déplacer les politiques des libéraux pour y placer les siennes, qui vont, au final, dans le même sens. La différence n’est pas de fond. Elle concerne juste les rythmes et le calendrier de l’application des réformes. Bien entendu, l’avantage majeur du PQ est qu’il dispose d’un lien étroit et privilégié avec les principales directions du mouvement syndical québécois. Même sur la question de l’indépendance, Marois n’a pas annoncé de calendrier. Au contraire, elle ne veut poser cette question, dit-elle, que lorsque les Québécois seront majoritairement en faveur dans le cadre d’un référendum. En effet, selon le PQ, qui fuit comme la peste l’idée que la jeunesse et les travailleurs puissent se mobiliser dans la rue pour défendre leurs droits et leurs revendications, et en cela préfère le silence des isoloirs, la question de l’indépendance par rapport à Ottawa ne peut se poser que dans le cadre d’un référendum, comme ceux de 1980 et de 1995 où le « oui » n’avait emporté que 40,5 puis 49,5% des suffrages.
Il y a fort à parier que, dans le cadre d’une majorité toute relative au Parlement qui fait dire aux analystes qu’un gouvernement minoritaire ne peut avoir qu’une durée de vie courte, entre 18 et 24 mois, il y a fort à parier que le PQ va essayer de freiner quelque peu les réformes Charest, sans pour autant revenir sur son bilan, et en axant son orientation sur la droite à mesure où la crise va aller en s’approfondissant. On peut également prévoir une plus forte polarisation politique, y compris sur la droite, comme en témoigne les 19 députés emportés par les caquistes de François Légaut (ancien ministre du PQ), qui se présentaient pour la première fois et sont très liés au milieu des affaires et très hostiles à tout éloignement d’Ottawa. Le fait que le Parti Libéral du Québec ait subi une lourde défaite, devant passer à l’opposition, et que Jean Charest lui-même ait perdu sa circonscription, ne veut pas dire que le parti soit mort. Le PLQ a conservé 50 députés, seulement quatre de moins que le PQ, et son influence dans certaines zones, comme l’Ouest majoritairement anglophone de Montréal, est encore importante. Son retour au gouvernement plus tôt que prévu, en cas d’enlisement du PQ, n’est donc pas improbable.
Avec 6% des voix, le Parti Québec Solidaire (QS), classé à gauche dans la province, a conservé la circonscription de Mercier conquise par Amir Kadhir en 2008 et a fait élire sa coporte-parole, Françoise David, figure de proue du mouvement des femmes au Québec, sur celle de Gouin. QS a doublé son score par rapport aux élections de décembre 2008, passant de 122.000 voix (3,8%) à 263.000. Le programme de Québec Solidaire défend quelques point assez avancés, comme la nécessité de mettre en place une Assemblée Constituante, la défense de l’indépendance, la nationalisation de ressources naturelles, la gratuité scolaire et des services de santé ou la taxation du capital. Mais on ne peut que regretter que la direction QS ne défende un tel programme radical que les jours de fête. Toute sa campagne a été teintée d’un électoralisme à tout crin, très axée sur la conquête de nouveaux sièges. Tout au long de la campagne, Kadhir et David ont ainsi souhaité publiquement que le PQ, un parti bourgeois, en appelle à QS pour former un gouvernement de coalition, ce que Marois et les siens ont bien entendu balayé d’un revers de main. La palme revient à David qui, au moment de la proclamation des résultats, en est même arrivée à féliciter Marois pour sa victoire…
Dans ce cadre, il est fortement probable que le mouvement étudiant entre dans une période de reflux après cette non-victoire au goût très amer. Plusieurs associations sont en train de faire circuler des propositions pour reprendre la grève en octobre si jamais le PQ n’annulait pas la hausse des frais d’inscription. Mais pour que la mobilisation reprenne, il faut que les éléments les plus combatifs et déterminés soient en capacité de tirer un véritable bilan du « printemps érable », ce que la direction de CLASSE notamment se refuse de faire. Il faudrait que l’aile gauche du mouvement, la plus mobilisée et déterminée à ne pas se faire endormir par les promesses de Marois et du PQ, soit en capacité de tirer un réel bilan de ce que nous avons réussi à arracher, à savoir sortir le pays de sa torpeur apparente, et de ce que nous avons raté, à savoir faire reculer réellement, par la lutte et par la grève, Charest et son gouvernement.
La bourgeoisie québécoise et ses partenaires anglophones à Ottawa ont demandé à Charest de faire un pas de côté et d’appeler à des élections anticipées pour faire baisser la pression. En se prévalant de son discours souverainiste et de ses liens avec les directions syndicales, le PQ espère reformater le calendrier de réformes dont a besoin le patronat québécois pour faire payer la crise aux classes populaires, aux travailleurs immigrés, aux jeunes et aux population autochtones. C’est aussi pour cela que les éléments les plus radicalisés du mouvement étudiant, qui viennent de vivre leur première expérience politique, les travailleuses et les travailleurs qui ont commencé à se battre, ont tout à gagner à essayer de construire, dès à présent, une alternative québécoise, de classe, et révolutionnaire, solidaire de nos frères et sœurs de classe des provinces anglophones, si l’on veut que le « printemps érable » connaisse un deuxième acte, rebondisse, et soit capable de faire payer la crise à ses principaux responsables, le patronat et son gouvernement, quelle que soit sa couleur politique.
Montréal, 06/09/12.
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NOTES
[1] Lysanne Arcand et Érik Gagnon militent au sein du mouvement étudiant québécois. Ils éditent, avec d’autres camarades, le bulletin de lutte « Contre le Courant ».
[2] Sur la loi Courchesne, voir « Manifestation monstre à Montréal. On s’en câlisse de la loi spéciale », 24/05/12, http://www.ccr4.org/Manifestation-m...
[3] Voir notamment « La grève étudiante au Québec. Entre poursuite du mouvement et répression », 21/05/12, http://www.ccr4.org/La-greve-etudia... et « Retour sur 120 jours de grève étudiante », 06/06/12, http://www.ccr4.org/Retour-sur-cent...
[4] Nous faisons ici allusion aux éléments les plus liés à l’ultragauche anarchisante, aux vieux courants staliniens et maoïstes québécois comme le PCR, ainsi que ceux liés aux deux principaux porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois et Jeanne Reynolds, extrêmement réticent également à l’idée de construire une réelle alliance ouvrière-étudiante pour construire la grève générale et se contentant de dire « la grève est étudiante, la lutte est populaire » [NdE].
Lysanne Arcand et Érik Gagnon [1]
Source: http://www.ccr4.org/Printemps-erable-Bilan-du-mouvement-etudiant-a-la-lumiere-des-dernieres-elections-provinciales
La grève commencée en février dernier contre la hausse des frais de scolarité à l’université est arrivée à son terme. Le mouvement étudiant n’a pas gagné sur ses revendications mais il a sans aucun doute contribué à faire chuter le gouvernement du Parti Libéral du Québec (PLQ, droite) de Jean Charest, qui a été contraint de démissionner après prés de dis ans au pouvoir.
Avec les élections anticipées quinze mois avant la fin de la législature qui se sont tenues le 4 septembre, c’est le Parti Québécois (PQ, centre libéral souverainiste) de Pauline Marois qui a remporté le scrutin, tout en étant contraint de former un gouvernement minoritaire, n’ayant pas obtenu une majorité de députés à la Chambre. Marois, première femme à la tête d’un gouvernement provincial, a promis la révocation de la loi 12 (appelée auparavant loi 78) sur le droit de manifester [2] ainsi que l’abolition de la hausse des frais de scolarité. Rien n’assure cependant que le nouveau gouvernement tiendra sa promesse. Malgré la fin de la grève, les étudiants et étudiantes doivent continuer à se mobiliser pour s’assurer que l’objectif de la grève soit atteint. La lutte aujourd’hui doit passer par une nouvelle étape. Un bilan s’impose, néanmoins, pour savoir où elle se dirige.
Une lutte historique
Comme nous l’avons souligné dans de précédents articles [3], le mouvement étudiant qui a secoué les campus et les principales villes québécoises à partir de février a eu une importance majeure pour le pays. Il n’a pas seulement été le plus important de l’histoire du Québec, mais il a également été le plus long, le plus massif et le plus combatif. Ces sept mois de grève et de lutte ont marqué définitivement la physionomie du Québec. Il y a maintenant un avant et un après cette lutte sociale, car la mobilisation a impacté et a touché les cordes sensibles de la population qui a appuyé fortement la grève tout au long de la lutte. Ni la répression, ni la criminalisation du conflit, ni la violence médiatique n’ont pu freiner la détermination étudiante.
Le mouvement a donné des preuves d’une initiative et d’une résolution pour la lutte qui a surpris tout le monde. En fait, cela a permis au mouvement de se faire l’écho de tout le mécontentement populaire et de fonctionner comme une sorte de caisse de résonnance, de pointe de l’iceberg de ce mécontentement. Mais pourquoi le mouvement n’a-t-il pas pu vaincre ?
Gouvernement, médias, flics et juges contre le « printemps érable »
Malgré l’appui populaire, le mouvement a dû faire face non seulement à un gouvernement de droite et à ses mesures antidémocratiques sur le droit de manifester, mais également aux attaques de la presse, nous qualifiant systématiquement de casseurs et de vandales, aux juges et aux injonctions à retourner dans les amphis et, bien entendu, à l’extrême violence policière. Dans ce sens, les étudiants ont dû affronter l’ensemble des institutions du régime provincial. La grève étudiante était devenue un événement national et nombre de forces sociales des plus disparates, incluant les recteurs et les directeurs des Universités et Collèges, ont joué contre elle.
Mais les partis politiques ont également joué leur rôle. La Coalition Avenir Québec (CAQ, droite) appuyait la hausse des frais et critiquait le manque de fermeté contre les étudiants. Le PQ s’est lui prononcé contre la hausse et il a même participé à quelques manifestations, mais il n’a pas voulu mobiliser ses forces contre Charest. Même son de cloche du côté des principaux syndicats, que le PQ contrôle par ailleurs.
C’est dans ce contexte et en ne comptant que sur la lutte, l’action et la mobilisation que s’est développé le mouvement étudiant et qu’il a pu gagner en popularité. Cependant, il a manqué de plus de détermination pour s’opposer au gouvernement Charest. Une campagne politique d’agitation contre celui qui était « le » responsable du conflit aurait sans doute permis aux étudiants d’unir davantage le mécontentement populaire. Mais l’illusion selon laquelle les manifestations feraient reculer le gouvernement ou que ce dernier était encore un interlocuteur valide ont longtemps bridé toute la puissance de la mobilisation.
Si l’on considère objectivement la situation mondiale, avec une crise historique du système capitaliste et des bourgeoisies qui, partout, sont en train de liquider toutes les conquêtes sociales, tout cela aurait dû faire comprendre aux étudiants et leurs alliés que jamais Charest n’aurait reculé, à moins que la contestation sociale n’acquière une tonalité et une ampleur révolutionnaires.
L’aile gauche du mouvement étudiant et les élections anticipées
Par la suite, face aux élections, le mouvement étudiant organisé n’a pas su comment se positionner. Deux des trois syndicats étudiants ont appelé à voter contre les libéraux et la CAQ, à savoir, implicitement, pour le PQ. Au lieu de mettre en garde les étudiants contre les périls que signifiaient ces élections, à commencer par la possibilité que la grève se démobilise et que le PQ gagne, un parti qui n’est clair sur rien dans son programme, mis à part le fait qu’il est au final, du côté des patrons québécois, l’aile gauche du mouvement, incarné par la CLASSE, ne s’est engagé sur rien. La direction de la CLASSE n’a pas vraiment parlé des élections anticipées, et pire encore, elle n’a rien dit sur le processus électoral. Elle s’est contentée de proclamer que « nos rêves sont beaucoup plus grands que les urnes », mais ce n’est pas de cela que le mouvement avait besoin pour faire face aux élections.
Il fallait des consignes claires, des idées et des actions. Il fallait dénoncer premièrement l’anti-démocratie du système électoral qui est conçu pour bénéficier aux grands partis avec les votations par circonscription ou la non-reconnaissance du volume de votes reçus. Il fallait dénoncer cette démocratie représentative bourgeoise où la classe politique s’arroge le monopole de la participation ; cette démocratie qui nous refuse le droit à l’expression réellement démocratique et la participation directe et permanente aux affaires publiques ; cette démocratie qui nie le droit de vote aux immigrés mais qui permet leur exploitation sur les chantiers, les arrières-salles de restaurants, dans les ateliers ; cette démocratie qui nie une réelle représentation pour les populations autochtones ; cette démocratie qui, au final, sert seulement les riches et se construit au détriment des classes populaires. Il aurait fallu dénoncer le régime pourri entaché de plusieurs cas de corruption, à commencer par le financement illégal des partis qui touche aussi bien le PLQ de Charest que le PQ de Marois, notamment par le biais des pots de vin dans le BTP. Il aurait fallu dénoncer les relations des députés libéraux avec la mafia, leur contrôle sur la nomination des juges, etc.
Désarmé face à cette conjoncture politique électorale, avec les leaders de l’aile modérée du mouvement appelant à voter pour le PQ, comme la plupart des syndicats de salariés, le mouvement a perdu peu à peu de sa force. Lorsque les camarades des Cégeps (Collèges d’enseignement général et professionnel) ont voté dans les Assemblées la fin de la grève, ils ont admis qu’elle avait trop duré et que maintenant il fallait attendre après les prochaines élections. Ainsi, sur la base d’un manque de positionnement politique de la part du mouvement étudiant, notamment de son aile gauche, la démocratie bourgeoise a triomphé de nouveau sur la grève, sur la démocratie directe et sur la lutte populaire dans les rues.
Pourquoi n’avons-nous pas gagné et les limites de la CLASSE
Nous ne disons pas qu’il aurait été possible d’aller avec un simple claquement de doigt vers un Conseil Général de Grève, ni même d’appeler à la grève générale contre Charest et ses contre-réformes. Ce qui est sûr, c’est que des occasions ont été perdues pour aller plus loin. Une compréhension politique stratégique de la situation de la part de la direction de la CLASSE aurait permis de donner beaucoup plus de force à la lutte. Et là encore, nous ne parlons pas des plus jeunes camarades, pour qui le « printemps érable » a été la première expérience politique (et quelle expérience !). Il existait cependant, à l’extrême gauche, un certain nombre de courants qui participaient à la CLASSE et sont responsables de cette volonté de non-analyse et de non intervention sur le terrain politique puis électoral qui a fini par conduire à démobiliser le mouvement et à désarmer son aile la plus radicale [4]. Pour gagner, il ne suffit pas d’être nombreux dans la mobilisation, et combatifs en manifs. Il faut une stratégie et une politique pour vaincre, ce qui a cruellement manqué à la direction de la CLASSE.
Il est parfaitement légitime de poser la question des limites de la CLASSE et, en tant que militante-e-s de la Coalition, nous ne sommes pas les seuls à la poser. Sans aucun doute, la démocratie directe est une réussite du mouvement étudiant. Cela lui a permis de maintenir sa force et de démocratiser la lutte en permettant à tout le monde d’y participer. Mais il faut la développer afin qu’elle soit fonctionnelle pour les grands moments de lutte. Il aurait fallu que nos délégués, en plus de faire respecter le mandat des assemblées, soient rotatifs et révocables. De cette façon toutes et tous les camarades auraient eu l’opportunité d’être un représentant et d’aller, par exemple, dans un Congrès de la CLASSE. Cela aurait pu fortifier les bases étudiantes, mais nous ne l’avons pas fait.
Si la CLASSE, en suivant le principe de la démocratie directe, avait appelé à la formation d’un Conseil Général de Grève, structuré autour de délégués de chaque association en lutte, cela aurait donné encore plus de souffle à la grève, en permettant de disputer aux Fédérations étudiantes réformistes leurs bases les plus combatives. Cela aurait permis le développement d’une force supérieure, démocratique et horizontale de l’ensemble du mouvement gréviste. C’est cette orientation que nous avons défendue avec un certain nombre d’autres camarades autour du bulletin de grève « Contre le Courant ». Malheureusement, aucune mesure n’a été prise dans ce sens.
Si la CLASSE avait su construire cette forme de démocratie, cela aurait également pu servir de point de référence aux autres secteurs en lutte, à commencer par les autochtones qui se battent contre le Plan Nord, les secteurs populaires qui refusent la tarification et la privatisation des services électriques, les syndicats qui combattent les lock-out et l’intromission du gouvernement, comme dans le cas de ce qui se passe dans le BTP, les immigrants qui luttent pour l’obtention de leurs papiers et des conditions de travail dignes, etc. Cela aurait également pu créer les conditions pour un Conseil plus élargi de lutte contre le gouvernement, le régime et le patronat.
Malheureusement, la direction de la CLASSE n’a pas pris au sérieux la nécessité d’étendre la lutte et la démocratie directe. Même s’il y a eu des efforts de rassemblements populaires (comme celui du 26 mai), nous n’avons pas appelé à créer un front unitaire de lutte contre les plans de Charest. Ainsi, lorsque le mouvement a atteint le point le plus haut de la mobilisation avec le défi que représentait la loi spéciale 78 interdisant les manifestations, avec l’apparition des premiers concerts de casseroles et des Assemblées populaires autonomes de Quartier (APAQ’s), il aurait été possible et il aurait fallu lancer un appel à la construction d’une organisation large de lutte contre le gouvernement, ses décrets anti-sociaux et liberticides, ce qui aurait été un premier pas pour aller vers la construction d’une grève générale.
Grève sociale ou grève générale ? La nécessité d’une alliance ouvrière-étudiante
Il est vrai qu’un appel à la « Grève sociale » a été lancé. Sous cette appellation cependant, se cache une certaine conception « transversaliste » de la lutte, très autonome au final, où le salariat n’est pas l’acteur central, aux côtés de ses alliés, à commencer par le mouvement étudiant, capable de faire reculer patronat et gouvernement en paralysant la machine économique du système. La « Grève sociale » témoigne avant tout d’une certaine méfiance envers la classe ouvrière. Pour la plupart des courants intervenant au sein de la CLASSE, la classe ouvrière québécoise serait presque réformiste par nature, corrompue par des niveaux de salaire élevés dans certains secteurs, liés au surprofit généré par les entreprises canadiennes dans les pays du Sud : d’où l’hostilité à appeler à la grève générale.
Alors bien sûr il existe, comme dans n’importe quel autre pays impérialiste, une volonté de fractionnement du prolétariat de la part du patronat et de ses gouvernements entre les « privilégiés » et les autres, à commencer par les précaires et les immigrés, qui n’ont pas droit aux conventions collectives. Si les travailleuses et les travailleurs restent prisonniers de la politique bourgeoise, c’est avant tout en raison de la mainmise sur les syndicats de la bureaucratie, pour partie liée aux partis patronaux, à commencer par le PQ. Mais l’attentisme et la passivité qui semblaient prévaloir au Québec depuis plus d’un quart de siècle, jusqu’au début du « printemps érable », ont volé en éclat, d’abord avec le mouvement étudiant, mais aussi avec les grèves sauvages qui ont eu lieu, y compris dans la partie anglophone du Canada, et enfin avec le grand mouvement de solidarité avec le mouvement de la jeunesse et l’opposition aux mesures liberticides de Charest. Si cette dynamique s’était approfondie, si l’aile gauche du mouvement étudiant s’était donné les moyens de le faire, c’était bien à travers une grève générale que le salariat aurait été capable de paralyser le pays pour faire reculer Charest et tous les autres partis qui défendent, au final, son orientation. Le salariat aurait pu, à ce moment-là, dépasser ses divisions internes et ses fractions les plus précaires, exposée et exploitées, auraient été en meilleure position pour se battre.
Que faire après les élections ?
Un gouvernement du PQ va jouer avec les illusions du peuple québécois, en promettant la défense (ou le démantèlement moins brutal…) des principales conquêtes sociales, à commencer par la Santé et l’Education, freiner la privatisation de certaines entreprises publiques, et même jouer sur la corde de l’indépendance nationale, qui est le crédo officiel du parti depuis sa création. Mais le PQ applique depuis longtemps, là où il gouverne et quand il est aux responsabilités, un programme économique libéral axé sur les privatisations et le démantèlement de l’Etat providence. Même s’il a promis d’abolir la loi 12 sur le droit de manifester et d’annuler la hausse de frais de scolarité, il s’est bien prononcé pour une autre hausse indexée sur le coût de la vie. Le PQ entend de cette façon déplacer les politiques des libéraux pour y placer les siennes, qui vont, au final, dans le même sens. La différence n’est pas de fond. Elle concerne juste les rythmes et le calendrier de l’application des réformes. Bien entendu, l’avantage majeur du PQ est qu’il dispose d’un lien étroit et privilégié avec les principales directions du mouvement syndical québécois. Même sur la question de l’indépendance, Marois n’a pas annoncé de calendrier. Au contraire, elle ne veut poser cette question, dit-elle, que lorsque les Québécois seront majoritairement en faveur dans le cadre d’un référendum. En effet, selon le PQ, qui fuit comme la peste l’idée que la jeunesse et les travailleurs puissent se mobiliser dans la rue pour défendre leurs droits et leurs revendications, et en cela préfère le silence des isoloirs, la question de l’indépendance par rapport à Ottawa ne peut se poser que dans le cadre d’un référendum, comme ceux de 1980 et de 1995 où le « oui » n’avait emporté que 40,5 puis 49,5% des suffrages.
Il y a fort à parier que, dans le cadre d’une majorité toute relative au Parlement qui fait dire aux analystes qu’un gouvernement minoritaire ne peut avoir qu’une durée de vie courte, entre 18 et 24 mois, il y a fort à parier que le PQ va essayer de freiner quelque peu les réformes Charest, sans pour autant revenir sur son bilan, et en axant son orientation sur la droite à mesure où la crise va aller en s’approfondissant. On peut également prévoir une plus forte polarisation politique, y compris sur la droite, comme en témoigne les 19 députés emportés par les caquistes de François Légaut (ancien ministre du PQ), qui se présentaient pour la première fois et sont très liés au milieu des affaires et très hostiles à tout éloignement d’Ottawa. Le fait que le Parti Libéral du Québec ait subi une lourde défaite, devant passer à l’opposition, et que Jean Charest lui-même ait perdu sa circonscription, ne veut pas dire que le parti soit mort. Le PLQ a conservé 50 députés, seulement quatre de moins que le PQ, et son influence dans certaines zones, comme l’Ouest majoritairement anglophone de Montréal, est encore importante. Son retour au gouvernement plus tôt que prévu, en cas d’enlisement du PQ, n’est donc pas improbable.
Avec 6% des voix, le Parti Québec Solidaire (QS), classé à gauche dans la province, a conservé la circonscription de Mercier conquise par Amir Kadhir en 2008 et a fait élire sa coporte-parole, Françoise David, figure de proue du mouvement des femmes au Québec, sur celle de Gouin. QS a doublé son score par rapport aux élections de décembre 2008, passant de 122.000 voix (3,8%) à 263.000. Le programme de Québec Solidaire défend quelques point assez avancés, comme la nécessité de mettre en place une Assemblée Constituante, la défense de l’indépendance, la nationalisation de ressources naturelles, la gratuité scolaire et des services de santé ou la taxation du capital. Mais on ne peut que regretter que la direction QS ne défende un tel programme radical que les jours de fête. Toute sa campagne a été teintée d’un électoralisme à tout crin, très axée sur la conquête de nouveaux sièges. Tout au long de la campagne, Kadhir et David ont ainsi souhaité publiquement que le PQ, un parti bourgeois, en appelle à QS pour former un gouvernement de coalition, ce que Marois et les siens ont bien entendu balayé d’un revers de main. La palme revient à David qui, au moment de la proclamation des résultats, en est même arrivée à féliciter Marois pour sa victoire…
Dans ce cadre, il est fortement probable que le mouvement étudiant entre dans une période de reflux après cette non-victoire au goût très amer. Plusieurs associations sont en train de faire circuler des propositions pour reprendre la grève en octobre si jamais le PQ n’annulait pas la hausse des frais d’inscription. Mais pour que la mobilisation reprenne, il faut que les éléments les plus combatifs et déterminés soient en capacité de tirer un véritable bilan du « printemps érable », ce que la direction de CLASSE notamment se refuse de faire. Il faudrait que l’aile gauche du mouvement, la plus mobilisée et déterminée à ne pas se faire endormir par les promesses de Marois et du PQ, soit en capacité de tirer un réel bilan de ce que nous avons réussi à arracher, à savoir sortir le pays de sa torpeur apparente, et de ce que nous avons raté, à savoir faire reculer réellement, par la lutte et par la grève, Charest et son gouvernement.
La bourgeoisie québécoise et ses partenaires anglophones à Ottawa ont demandé à Charest de faire un pas de côté et d’appeler à des élections anticipées pour faire baisser la pression. En se prévalant de son discours souverainiste et de ses liens avec les directions syndicales, le PQ espère reformater le calendrier de réformes dont a besoin le patronat québécois pour faire payer la crise aux classes populaires, aux travailleurs immigrés, aux jeunes et aux population autochtones. C’est aussi pour cela que les éléments les plus radicalisés du mouvement étudiant, qui viennent de vivre leur première expérience politique, les travailleuses et les travailleurs qui ont commencé à se battre, ont tout à gagner à essayer de construire, dès à présent, une alternative québécoise, de classe, et révolutionnaire, solidaire de nos frères et sœurs de classe des provinces anglophones, si l’on veut que le « printemps érable » connaisse un deuxième acte, rebondisse, et soit capable de faire payer la crise à ses principaux responsables, le patronat et son gouvernement, quelle que soit sa couleur politique.
Montréal, 06/09/12.
----------------------------
NOTES
[1] Lysanne Arcand et Érik Gagnon militent au sein du mouvement étudiant québécois. Ils éditent, avec d’autres camarades, le bulletin de lutte « Contre le Courant ».
[2] Sur la loi Courchesne, voir « Manifestation monstre à Montréal. On s’en câlisse de la loi spéciale », 24/05/12, http://www.ccr4.org/Manifestation-m...
[3] Voir notamment « La grève étudiante au Québec. Entre poursuite du mouvement et répression », 21/05/12, http://www.ccr4.org/La-greve-etudia... et « Retour sur 120 jours de grève étudiante », 06/06/12, http://www.ccr4.org/Retour-sur-cent...
[4] Nous faisons ici allusion aux éléments les plus liés à l’ultragauche anarchisante, aux vieux courants staliniens et maoïstes québécois comme le PCR, ainsi que ceux liés aux deux principaux porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois et Jeanne Reynolds, extrêmement réticent également à l’idée de construire une réelle alliance ouvrière-étudiante pour construire la grève générale et se contentant de dire « la grève est étudiante, la lutte est populaire » [NdE].
CCR- Messages : 168
Date d'inscription : 12/05/2011
Re: Canada
Où vont la gauche et le mouvement étudiant québécois après le « printemps érable » ?
Pour répondre à cette question, nous nous sommes entretenus avec Gabriel Nadeau-Dubois, ex-porte parole de la CLASSE (principale organisation étudiante du « printemps érable »), et Eric Martin, co-auteur de Université inc. (Editions Lux, 2011).
http://www.contretemps.eu/interviews/o%C3%B9-vont-gauche-mouvement-%C3%A9tudiant-qu%C3%A9b%C3%A9cois-apr%C3%A8s-%C2%AB-printemps-%C3%A9rable-%C2%BB
Pour répondre à cette question, nous nous sommes entretenus avec Gabriel Nadeau-Dubois, ex-porte parole de la CLASSE (principale organisation étudiante du « printemps érable »), et Eric Martin, co-auteur de Université inc. (Editions Lux, 2011).
http://www.contretemps.eu/interviews/o%C3%B9-vont-gauche-mouvement-%C3%A9tudiant-qu%C3%A9b%C3%A9cois-apr%C3%A8s-%C2%AB-printemps-%C3%A9rable-%C2%BB
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
le Québec es toujours sous la domination canadienn
même sur FMR
t'as vu sylvestre
t'as vu sylvestre
GGrun- Messages : 311
Date d'inscription : 24/12/2010
Age : 56
Re: Canada
Des « Soviets » en situation non révolutionnaire – L'assemblée ouvrière de Toronto
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Canada
Grande pollution de l’eau dans l’ouest du Canada
La rupture d’une digue d’un bassin de décantation d’eaux usées d’une mine de cuivre et d’or provoque une pollution sur un important réseau hydrographique en Colombie-Britannique. La région est en état d’alerte : interdiction de consommer l’eau !
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Le dieu pétrole dévore le Canada
http://npaherault.blogspot.fr/2014/11/sables-bitumineux-cest-au-canada-cela.html#more
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Les sables bitumineux menacent le St Laurent
http://www.novethic-info.fr/emailer/newsletters/stats/link.jsp?sending=893&id=360944&url=http%3A%2F%2Fwww.novethic.fr%2Flapres-petrole%2Fenergies-fossiles%2Fisr-rse%2Fau-quebec-les-sables-bitumineux-menacent-le-fleuve-saint-laurent-142885.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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