La faillite du système social-libéral concernant l'énergie solaire en france
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La faillite du système social-libéral concernant l'énergie solaire en france
L'avenir de l'énergie solaire s'assombrit en France
par Muriel Boselli
20/12/2010
PARIS (Reuters) - Alors que la France tente de freiner le développement de son industrie solaire en raison d'une explosion du nombre de demandes de connexion au réseau électrique, le secteur accuse le gouvernement de vouloir tuer l'industrie dans l'oeuf.
Le gouvernement français a déclaré en début de mois vouloir mettre fin à ce qu'il a appelé "une bulle spéculative" dans le secteur de l'énergie solaire, en diminuant le nombre de projets et en abaissant les tarifs de rachat par EDF de cette énergie renouvelable pour la troisième fois cette année.
Plus aucun projet ne sera accepté jusqu'en février prochain, date à laquelle le gouvernement précisera les nouvelles modalités de sa politique de soutien à la filière. Ce moratoire portera un coup fatal à cette industrie naissante, selon les petites et moyennes entreprises (PME) du secteur.
Lors du Grenelle de l'environnement de 2007, le gouvernement s'était donné pour objectif d'installer une capacité de production de 5.400 Mégawatts (MW) d'énergie solaire d'ici à 2020, pour l'aider à atteindre son objectif de 23% d'énergies renouvelables dans sa consommation finale d'énergie d'ici 2020.
Mathieu Debonnet, directeur d'Altus Energie, entreprise créée en 2007 qui emploie 20 personnes, s'alarme d'une situation qui est selon lui critique et déclare être sur le point de licencier la moitié de son personnel.
"C'est fini, c'est terminé, regrette-t-il. "Ils sont en train de tuer cet embryon d'économie verte."
Ailleurs en Europe, de nombreux pays comme la République Tchèque, l'Espagne ou encore l'Italie, opèrent eux aussi des coupes claires dans leurs généreux systèmes de subventions après avoir observé un boom de la demande, qui risquait de faire exploser les factures et de mettre en péril certains systèmes de distribution d'électricité.
Mais en France, la capacité de production d'énergie solaire représente un total de 700 mégawatts (MW), en dessous de la capacité de 900 MW du plus vieux réacteur du parc nucléaire français. C'est aussi 24 fois moins que la capacité de production photovoltaïque du voisin allemand.
"UN BAZOOKA POUR OUVRIR UNE PORTE"
Ce retard français résulte de son investissement massif dans la production nucléaire après les chocs pétroliers des années 70. Par conséquent, de nombreux observateurs ont jugé que les objectifs de la France en matière d'énergie solaire représentaient un bond énorme pour un pays disposant d'un parc nucléaire aussi important.
La principale raison qui pousse la France à revoir à la baisse son soutien à l'énergie solaire est l'augmentation considérable du nombre de projets en attente, qui ont aujourd'hui atteint une capacité cumulée de 5.500 MW, équivalent à l'objectif fixé pour 2020.
La France rencontre également des problèmes avec son réseau de distribution d'électricité qui n'a pas été conçu pour raccorder des structures produisant de l'électricité intermittente.
Tandis que les grands sites de production d'énergie solaire sont directement connectés au réseau de transport d'électricité à haute tension RTE, les petites structures sont quant à elles reliées aux réseaux de distribution locaux qui fonctionnent à sens unique.
Selon Marc Bussieras, en charge de la gestion des réseaux chez ERDF, la filiale de distribution d'électricité d'EDF, ce réseau moins sophistiqué permet des coûts de distribution moins chers en France.
"Nous n'avons pas à rougir de notre réseau, car le coût de transport de l'électricité est 50% plus cher en Allemagne", a-t-il déclaré.
Richard Loyen, directeur de Enerplan, un lobby français qui travaille sur l'industrie de l'énergie solaire, indique que ce moratoire rétroactif pourrait retirer 1.500 MW sur la capacité totale des projets en attente. Il pourrait également coûter un milliard d'euros au secteur et provoquer la suppression de jusqu'à 10.000 emplois avant la fin de l'année.
Enerplan a saisi la semaine dernière le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative, pour demander l'annulation de ce moratoire.
"Aujourd'hui, ils utilisent un bazooka pour ouvrir une porte", a déclaré Richard Loyen, ajoutant que si les plus grosses entreprises allaient probablement survivre au cours des trois prochains mois, de nombreuses PME feraient probablement faillite.
"UN CAFOUILLAGE INTERMINABLE"
Le gouvernement s'inquiète également de l'utilisation massive de panneaux solaires chinois et souhaite favoriser l'émergence d'une filière française.
Ce changement de politique a conduit EDF Energies Nouvelles et son partenaire américain First Solar, à retarder la construction de la plus grande usine de panneaux solaires de France, prévue à Blanquefort, en Gironde.
David Corchia, directeur général d'EDF Energies Nouvelles, invite la France à clarifier rapidement sa politique de soutien au secteur.
"Nous avons retardé avec regret le début des travaux parce que nous avons absolument besoin de savoir si nous aurons la possibilité d'installer des panneaux en France,"a-t-il souligné.
Les agriculteurs, qui ont investi massivement dans les énergies renouvelables pour compléter leurs revenus, laissent également éclater leur colère.
Lors d'une conférence le mois dernier, ils ont condamné des mesures qui conduisent selon eux à faire payer par les agriculteurs les excès des spéculateurs.
Ils ont appelé les autorités à honorer les projets existants, avant de développer une politique de régulation claire sur le long terme, en accord avec les acteurs du secteur.
"Le cafouillage n'en finit plus" a jugé Dominique Barrau, secrétaire général de la fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), premier syndicat agricole français. "De grâce, un plan à dix ans!" a-t-il ajouté.
Muriel Boselli, avec Gus Trompiz et Marion Douet, édité par Jean-Michel Bélot
par Muriel Boselli
20/12/2010
PARIS (Reuters) - Alors que la France tente de freiner le développement de son industrie solaire en raison d'une explosion du nombre de demandes de connexion au réseau électrique, le secteur accuse le gouvernement de vouloir tuer l'industrie dans l'oeuf.
Le gouvernement français a déclaré en début de mois vouloir mettre fin à ce qu'il a appelé "une bulle spéculative" dans le secteur de l'énergie solaire, en diminuant le nombre de projets et en abaissant les tarifs de rachat par EDF de cette énergie renouvelable pour la troisième fois cette année.
Plus aucun projet ne sera accepté jusqu'en février prochain, date à laquelle le gouvernement précisera les nouvelles modalités de sa politique de soutien à la filière. Ce moratoire portera un coup fatal à cette industrie naissante, selon les petites et moyennes entreprises (PME) du secteur.
Lors du Grenelle de l'environnement de 2007, le gouvernement s'était donné pour objectif d'installer une capacité de production de 5.400 Mégawatts (MW) d'énergie solaire d'ici à 2020, pour l'aider à atteindre son objectif de 23% d'énergies renouvelables dans sa consommation finale d'énergie d'ici 2020.
Mathieu Debonnet, directeur d'Altus Energie, entreprise créée en 2007 qui emploie 20 personnes, s'alarme d'une situation qui est selon lui critique et déclare être sur le point de licencier la moitié de son personnel.
"C'est fini, c'est terminé, regrette-t-il. "Ils sont en train de tuer cet embryon d'économie verte."
Ailleurs en Europe, de nombreux pays comme la République Tchèque, l'Espagne ou encore l'Italie, opèrent eux aussi des coupes claires dans leurs généreux systèmes de subventions après avoir observé un boom de la demande, qui risquait de faire exploser les factures et de mettre en péril certains systèmes de distribution d'électricité.
Mais en France, la capacité de production d'énergie solaire représente un total de 700 mégawatts (MW), en dessous de la capacité de 900 MW du plus vieux réacteur du parc nucléaire français. C'est aussi 24 fois moins que la capacité de production photovoltaïque du voisin allemand.
"UN BAZOOKA POUR OUVRIR UNE PORTE"
Ce retard français résulte de son investissement massif dans la production nucléaire après les chocs pétroliers des années 70. Par conséquent, de nombreux observateurs ont jugé que les objectifs de la France en matière d'énergie solaire représentaient un bond énorme pour un pays disposant d'un parc nucléaire aussi important.
La principale raison qui pousse la France à revoir à la baisse son soutien à l'énergie solaire est l'augmentation considérable du nombre de projets en attente, qui ont aujourd'hui atteint une capacité cumulée de 5.500 MW, équivalent à l'objectif fixé pour 2020.
La France rencontre également des problèmes avec son réseau de distribution d'électricité qui n'a pas été conçu pour raccorder des structures produisant de l'électricité intermittente.
Tandis que les grands sites de production d'énergie solaire sont directement connectés au réseau de transport d'électricité à haute tension RTE, les petites structures sont quant à elles reliées aux réseaux de distribution locaux qui fonctionnent à sens unique.
Selon Marc Bussieras, en charge de la gestion des réseaux chez ERDF, la filiale de distribution d'électricité d'EDF, ce réseau moins sophistiqué permet des coûts de distribution moins chers en France.
"Nous n'avons pas à rougir de notre réseau, car le coût de transport de l'électricité est 50% plus cher en Allemagne", a-t-il déclaré.
Richard Loyen, directeur de Enerplan, un lobby français qui travaille sur l'industrie de l'énergie solaire, indique que ce moratoire rétroactif pourrait retirer 1.500 MW sur la capacité totale des projets en attente. Il pourrait également coûter un milliard d'euros au secteur et provoquer la suppression de jusqu'à 10.000 emplois avant la fin de l'année.
Enerplan a saisi la semaine dernière le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative, pour demander l'annulation de ce moratoire.
"Aujourd'hui, ils utilisent un bazooka pour ouvrir une porte", a déclaré Richard Loyen, ajoutant que si les plus grosses entreprises allaient probablement survivre au cours des trois prochains mois, de nombreuses PME feraient probablement faillite.
"UN CAFOUILLAGE INTERMINABLE"
Le gouvernement s'inquiète également de l'utilisation massive de panneaux solaires chinois et souhaite favoriser l'émergence d'une filière française.
Ce changement de politique a conduit EDF Energies Nouvelles et son partenaire américain First Solar, à retarder la construction de la plus grande usine de panneaux solaires de France, prévue à Blanquefort, en Gironde.
David Corchia, directeur général d'EDF Energies Nouvelles, invite la France à clarifier rapidement sa politique de soutien au secteur.
"Nous avons retardé avec regret le début des travaux parce que nous avons absolument besoin de savoir si nous aurons la possibilité d'installer des panneaux en France,"a-t-il souligné.
Les agriculteurs, qui ont investi massivement dans les énergies renouvelables pour compléter leurs revenus, laissent également éclater leur colère.
Lors d'une conférence le mois dernier, ils ont condamné des mesures qui conduisent selon eux à faire payer par les agriculteurs les excès des spéculateurs.
Ils ont appelé les autorités à honorer les projets existants, avant de développer une politique de régulation claire sur le long terme, en accord avec les acteurs du secteur.
"Le cafouillage n'en finit plus" a jugé Dominique Barrau, secrétaire général de la fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), premier syndicat agricole français. "De grâce, un plan à dix ans!" a-t-il ajouté.
Muriel Boselli, avec Gus Trompiz et Marion Douet, édité par Jean-Michel Bélot
zée- Messages : 46
Date d'inscription : 20/02/2011
La faillite du système kapitaliste tout court
Pourquoi "social" ? Il n'y a rien de social lorsqu'on est dans le système ultra-capitaliste. L'expression, même pas réformiste, "social-libéral" a été créée pour tromper les naïfs...
En réalité ce qui est en train de se passer, c'est que les actionnaires-milliardaires du pétrole et du nucléaire ont probablement engueulé leur pion, N. Sarkosy, car ils s'inquiètent à la seule pensée que leurs taux de profit pourraient légèrement baisser du fait que la filière photovoltaïque est en train, enfin, de démarrer. Oui, c'est un peu mécanique : les vas communiquants...
Et vu que la grosse échéance électorale arrive, le pion qui veut absolument rester sur son trône a compris qu'il devait obéir à ses maîtres, les actionnaires de la filière pétro-nucléaire...
Si ce pion est réélu et qu'il fait un 2ièm quinquenat jusqu'au bout, alors il n'y aura plus de photovoltaïque en France jusqu'en 2017.
En réalité ce qui est en train de se passer, c'est que les actionnaires-milliardaires du pétrole et du nucléaire ont probablement engueulé leur pion, N. Sarkosy, car ils s'inquiètent à la seule pensée que leurs taux de profit pourraient légèrement baisser du fait que la filière photovoltaïque est en train, enfin, de démarrer. Oui, c'est un peu mécanique : les vas communiquants...
Et vu que la grosse échéance électorale arrive, le pion qui veut absolument rester sur son trône a compris qu'il devait obéir à ses maîtres, les actionnaires de la filière pétro-nucléaire...
Si ce pion est réélu et qu'il fait un 2ièm quinquenat jusqu'au bout, alors il n'y aura plus de photovoltaïque en France jusqu'en 2017.
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
La faillite du système social-libéral concernant l'énergie solaire en france
BouffonVert72 a écrit:Pourquoi "social" ? Il n'y a rien de social lorsqu'on est dans le système ultra-capitaliste. L'expression, même pas réformiste, "social-libéral" a été créée pour tromper les naïfs...
"social-libéralisme" car en fait c'est l'état et donc les prolétaires via EDF qui rachètent aux privés l'énergie photovoltaïque à un prix plus élevé que l'énergie produite par les centrales nucléaires. Le social-libéralisme consiste en fait en une donation de l'état envers les privés; c'est effectivement l'inverse du socialisme. Le simple libéralisme correspond à aucune intervention de l'état.
En fait, cela montre bien que le capitalisme et l'écologie sont incompatibles car pour développer les énergies renouvelables, il est indispensable de raisonner hors profit.
L'électricité EnR coute plus chère à produire car les industries liées au secteur ne sont pas au bon stade de développement.
Seule une étatisation de tous les secteurs relatifs à l'énergie permettra de sortir du nucléaire.
zée- Messages : 46
Date d'inscription : 20/02/2011
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