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Réfléchir sur les heures....

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jacquouille
BouffonVert72
gérard menvussa
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Réfléchir sur les  heures....  Empty Réfléchir sur les heures....

Message  gérard menvussa Mer 5 Jan - 1:27

Pour cela, un excellent article, sur les blogs de Mediapart :

35 heures : E. Valls, Ricet Barrier et Léon Blum et deux invités surprise, M. F.W. Taylor et M. Henry Ford
05 Janvier 2011 Par MichelDelord

En train d’écrire un article sur les « 35 heures à l’école », mesure proposée au début des années 80 par la CFDT, j’étais obligé pour traiter cette question de quitter le terrain de la politique scolaire auquel est consacré ce blog. Et ce au moment où Emmanuel Valls faisait réémerger la question des 35 heures.
Il n’est pas question de reprendre globalement ici cette question - ce qui est pourtant utile et même indispensable - mais simplement de donner quelques indications historiques montrant que la gauche n’a pas toujours posé la question de la réduction du temps de travail en termes de management comme le montre les termes actuels du débat.
Et la rupture semble bien se situer au plus tard en 1936 au moment de la négociation sur les quarante heures .
Version html Version pdf

Arithmétique sociale et santé publique : 5 × 8 = 40, 3 × 8 = 24.

Jusque là - 1936 - , la vision syndicale de la réduction du temps de travail, sauf exceptions dûment limitées, suit au moins un double principe qui respecte ce que l’on peut appeler banalement la santé publique, principe d’alternance régulière de travail et de repos, c'est-à-dire
- une alternance régulière journalière, on travaille le jour, on dort la nuit
-une alternance hebdomadaire régulière : augmentation du congé dominical et répartition égale du temps de travail sur les autres jours de la semaine.

Or à partir du Front populaire 36, tout change et si les 40 heures sont acceptées ce n’est pas seulement sur la base de la nécessaire réduction du temps de travail considérée comme « victoire des salariés », c'est aussi sur la base des deux faits suivants : "3 fois 8 c'est 24" et "40 c'est 5 fois 8" ( 5 jours à 8 heures ) qui fait que « les 40 heures » permettent d’introduire légalement non seulement les trois-huit mais aussi à terme tous les types de travail posté, c'est-à-dire des deux-huit aux quatre-huit appelées justement « feu continu », même si cette introduction n’est pas massive avant-guerre et ne touche principalement que des secteurs de pointes comme la métallurgie et les industries d’armement.

Ricet Barrier

Ce qui détruit donc, sans parler de la vie, le double principe précédent mais qui permet d’augmenter le taux de profit qui est proportionnel à la rotation du capital, c'est-à-dire au taux d’utilisation des machines, taux qui est donc maximal si celles-ci sont utilisées 24 heures sur 24. Or s’il n’est pas impossible - il suffit de faire de faire du deux-douze sur cinq jours, c'est-à-dire une semaine de 60 heures de travail - , il est… socialement difficile d’organiser une utilisation permanente des machines avec un horaire légal supérieur à 40 heures pour 5 jours ou 48 pour 6 jours de travail.

Et de plus, simultanéité historique …heureuse, la nécessité économique générale de faire tourner les machines en permanence peut commencer à se réaliser au moment où commence à se développer en France le travail à la chaîne qui en est une importante condition technique nécessaire. On peut donc dire que la réforme des « 40 heures pour les trois-huit » est éminemment progressiste puisqu’elle représente à la fois l’intérêt bien compris les formes les plus développées du capitalisme en France en 1936 et l’avenir de celles-ci.

Il y a de nombreuses références scientifiques sur cette question mais Ricet Barrier en est une de grande valeur dans « Les tractions avant »

Allô, Henry?
Ici, André!
Ouais!
J'ai décidé de moderniser la France
Faut que je te vois
Dans trois jours?
D'accord, à Détroit.

Monsieur André Citroën
A vu monsieur Ford Henry
C'est le travail à la chaîne
Qui l'a ramené dans notre chère patrie
La France agricole devient industrielle
Grâce à des patrons comme lui
Les ouvriers se précipitent Quai de Javel
Pour goûter les joies de ce progrès inouï

Les ouvriers,
Les PDG,
Les gangsters comme les flics
Tous ont couru
Poser leur cul
Dans cette voiture démocratique.

Chanson complète ici


Léon Blum

Mais, direz-vous, ce que vous dites est une vision de l’esprit : admettons à la rigueur que les quarante heures aient été détournées de leur juste valeur et utilisées ainsi pour cette fonction de flexibilisation des salariés, mais jamais la gauche-qui-se-réclame-du-front-populaire et en particulier le PC, le PS et la CGT n’ont eu ces idées en tête.

Et bien , détrompez-vous, les organes dirigeants de la gauche classique - PC / PS / CGT - savaient très bien ce qu’il en était en 1936.

Et son leader Léon Blum s’en explique dans sa plaidoirie au procès de Riom en 1942. Accusé par le pétainisme d’avoir, avec le Front populaire et les quarante heures, « saboté l’économie française », il montre au contraire que la gauche de 36 a été une bien meilleure gérante du capitalisme qu’une partie de la droite pétainiste.

Des preuves ? En voilà.


Léon Blum devant la cour de Riom ,
Éditions de La Liberté, Presses du Populaire,
Paris,1944.
Chapitre Les quarante heures
Extraits faiblement commentés

Léon Blum, après avoir montré que la revendication du patronat - 2000 heures sur 50 semaines - , était en gros les 40 heures puisque 50 × 40 = 2000, explique de plus que, dans la conjoncture de l’époque, les 40 heures n’étaient pas un gros effort demandé à celui-ci puisque une grande partie des usines étaient en chômage technique partiel. Il cite pour cela des statistiques et Louis Renault qui disait :

« La loi de 40 heures !. Ah ! si je pouvais seulement être sûr de donner 30 heures de travail par semaine à mes ouvriers ! »

et il ajoute :

« Messieurs, vous ne vous souvenez donc pas de l'état des industries à cette époque, de leur état de dépression, de marasme, de pénurie dans lequel la déflation à outrance les avait plongées. Je ne veux pas insister, mais tout cela est incontestable ; au moment où nous avons fait voter la loi de 40 heures il n'y avait pour ainsi dire pas d'établissement industriel en France, où l'on travaillât 40 heures par semaine, ou bien alors, c'était une exception, un privilège dans un établissement français. »

Puis il passe aux explications théoriques, qui sont d’un marxisme de relative bonne tenue, notamment sur le second élément :

Dans une production moderne, on peut distinguer raisonnablement trois éléments : le premier, c'est la nature, la qualité, le perfectionnement de l'outillage ; c'est l'élément machine, pour tout englober dans une seule expression. Le second, c'est la durée de rotation de cette machine ; non pas la durée de travail de l'ouvrier. Pour le troisième élément, c'est le rendement horaire de cette machine que l'ouvrier doit mettre en action.
Voulez-vous maintenant que nous examinions la répercussion de la durée légale du travail sur ces trois éléments ?
En ce qui concerne le premier - la qualité de l'outillage - elle est certainement nulle. La qualité de l'outillage dépend de la qualité du patron, de son esprit inventif, de sa décision plus ou moins rapide à renouveler cet outillage et aussi de l'état de sa trésorerie, car nous nous sommes trouvés en présence d'une industrie où la suppression des marges bénéficiaires et des amortissements avait arrêté complètement le renouvellement des outillages.
Le second élément nous met au cœur du problème : c'est la durée de rotation de la machine. Car il ne s'agit pas de savoir combien d'heures l'ouvrier travaille, mais combien d'heures la machine tourne.
Ne croyez pas qu'entre la durée du travail de l'ouvrier et la durée de rotation de la machine, il y ait un rapport aussi simple et aussi nécessaire qu'on l'imagine : il n'en est rien. La durée de rotation des machines et la durée de travail de l'ouvrier ne sont pas liées nécessairement et dépendantes l'une de l'autre, et vous allez en avoir tout de suite la preuve.
Quel est le maximum possible pour un ouvrier ? Mettons que ce soit 10 heures, 11 heures. Ce sont des maxima qu'il est pratiquement impossible de dépasser, qu'il est très difficile d'atteindre. Quel est, au contraire, le régime avec lequel un outillage donne le maximum de rendement ? Serait-ce par hasard le régime de la loi de maximum de rendement ? Serait-ce par hasard le régime de la loi de 10 heures ou de la loi de 11 heures pour l'ouvrier ? Pas du tout : le rendement maximum de l'outillage c'est l'outillage qui tourne sans arrêt pendant 24 heures par jour. Pour que l'outillage tourne pendant 24 heures par jour, vous ne pouvez pas n'avoir qu'une équipe. Une équipe ne travaille pas jour et nuit. Vous ne pouvez même pas avoir seulement deux équipes. Il est à peu près impossible, dans les conditions de travail moderne, d'avoir une équipe travaillant 12 heures par jour, c'est-à-dire à la semaine 72 heures. Personne, je crois, n'a- jamais parlé de cela. Alors, le régime maximum est de 3 équipes, et c'est celui que l'on pratique là où le travail est continu. Ce que vous ne pouvez tout de même pas faire, c'est que la journée ait plus de 24 heures. La durée de travail de l'ouvrier, qui correspond au rendement maximum de l'outillage n'est ni dix, ni onze, c'est 24 divisé par trois, c'est-à-dire 8, de telle sorte que le régime légal du travail correspond à la rotation maxima de l'outillage c'est la semaine de quarante heures, si c'est 5 jours par semaine, et au maximum, la semaine de 48 heures si on travaille 6 jours. Car il est impossible, au moins pendant plus de quelques semaines, de supprimer le repos hebdomadaire.
Vous saisissez tout de suite combien les deux données varient d'une façon indépendante l'une de l'autre. On a répété partout - M. le Procureur général l'a dit l'autre jour - que pendant ce temps là, en Allemagne, on travaillait 60 heures. Qu'en savez-vous ? Vous le répétez parce que le chancelier Hitler l'a dit dans un discours au SportPalatz. Voilà, à ma connaissance, l'unique témoignage que l'on possède. En réalité, nous n'avons jamais su ce qui se passait dans les pays totalitaires, pas plus qu'un pays totalitaire n'a su, comme les événements l'ont prouvé, ce qui se passait dans un autre pays totalitaire. Peut-être travaillait-on 60 heures par semaine en Allemagne, pour les autostrades, pour la construction de la ligne Siegfried, où pour d'autres travaux de terrassement de cette nature, où seul le travail humain compte. Mais moi, sans le savoir, je vous affirme que, dans les usines de matériel de guerre, on ne travaillait pas 60 heures parce que le travail était continu, parce que les machines tournaient jour et nuit, et que si les machines tournent jour et nuit, on se trouve tout de même en présence de cette vérité plus forte que toutes les autres, c'est que la journée n'a que 24 heures, pas davantage, pas 30, pas 33. Par conséquent, dans les usines de guerre, en Allemagne, vous pouvez être assurés que l'on travaillait et que l'on travaille encore à 3 équipes par jour, 3 équipes qui sont nécessairement de 8 heures, et par conséquent 48 heures par semaine et non 60.

Il continue et montre que la journée de 10 heures est moins génératrice de profit que la journée de 8 heures :

Voulez-vous un autre exemple pris dans l'industrie française ? Il y a une usine de moteurs qui s'appelle Gnome et Rhône. On y travaillait à trois équipes. Intervint une mesure d'ordre général, un décret-loi, je crois, qui d'ailleurs pour des raisons d'ordre psychologique, et peut-être autant que pour des raisons matérielles, posa en principe le système de la journée de 10 heures dans les industries travaillant pour la défense nationale. Gnome et Rhône dit : « Écoutez : vous n'allez tout de même pas m'appliquer cette loi. Chez moi elle va faire tomber le temps de rotation des machines de 24 heures à 20 heures, ou au maximum 21 », car je crois qu'on est arrivé finalement à un régime où l'équipe de jour faisait 11 heures et l'équipe de nuit 10 heures. On lui a répondu : « C'est fâcheux, mais il faut vous conformer à la règle présente, suivre l'exemple. »

Et il conclut :

…je crois bien avoir démontré d'une façon, je ne dis pas persuasive, mais en tout cas claire, que l'essentiel n'est pas d'augmenter la durée du travail, mais d'augmenter la durée de rotation des machines. Quand vous passez de la semaine de 40 heures à la journée de 8 heures, c'est-à-dire à la semaine de 48, vous augmentez la durée de rotation de 25%. Quand vous faites deux équipes, vous l'augmentez de 100%, avec 3 équipes, vous l'augmentez de 200%.

Puisque l’objet de ce texte est réduit, je n’explorerai pas maintenant, malgré l’intérêt fondamental de la chose, tous les tenants et les aboutissants de la revendication de réduction du temps de travail, mais il est cependant utile de citer la suite immédiate de la citation Léon Blum :

Tout le problème essentiel était donc la démultiplication des équipes. Je sais bien, Monsieur le Président, qu'ici se pose cette question des spécialistes, qui est très importante et au-devant de laquelle je veux venir.

Et il intègre immédiatement, dans cette question dite « des spécialistes » les conséquences du fordisme / taylorisme puisqu’il explique que cette industrie moderne ne nécessite en fait qu’une formation sur le tas pour la majorité des employés d’une entreprise industrielle :

Aujourd'hui, le spécialiste dans l'industrie moderne n'est pas le sursitaire de la guerre 1914-1918, ce n'est pas le tourneur ou le fraiseur travaillant sur sa fraise à main, ce n'est plus cela. Les machines de l'industrie moderne sont en grande partie automatiques, en ce sens que dans bien des cas un ouvrier peut en conduire plusieurs, et que dans d'autres cas, un ouvrier qui n'est pas un spécialiste proprement dit, mais un manœuvre spécialisé, peut les conduire. Vous trouverez dans le dossier la preuve de ce que j'avance. Par exemple, à un moment donné, la direction du Creusot demande un programme plus étendu, à plus longue portée pour la fabrication des aciers moulés destinés au cuirassement, au blindage. Elle dit : si je suis en présence d'un programme suffisamment important, je pourrai acheter et installer des machines qui me permettront de faire l'économie d'un certain nombre de spécialistes. …
D'innombrables témoignages qui sont au dossier, ceux de MM. Guy La Chambre, Dautry, Mahieux, montrent comment cette difficulté des spécialistes a été résolue pendant la guerre. Pendant la guerre on a formé des spécialistes ; on a fait marcher les machines, on les a fait même diriger par des femmes. Je me rappelle cette phrase restée dans ma mémoire ; elle provient d'une note de M. Guy La Chambre : « On ne se doute pas, dit-il, de la quantité de femmes qui étaient la veille couturières, qui n'avaient jamais fait marcher que des machines à coudre, qui sont devenues des fraiseuses et des décolleteuses. Si on avait voulu, on aurait une quantité suffisante de spécialistes. »

En réalité, ce mot de spécialiste est équivoque. Dans l'industrie moderne, le vrai spécialiste, c'est l'outilleur, c'est-à-dire celui qui affûte, soigne, met au point l'outil de la machine ; car la machine-outil est une machine qui manie l'outil semblable à un outil d'homme. C'est le régleur, celui qui surveille et vérifie le rythme des mouvements de la machine. C'est le vérificateur qui contrôle les pièces avant qu'elles passent d'un état de la fabrication à un autre. C'est le suiveur qui suit 1a pièce d'une machine à la machine suivante dans le rythme de la chaîne. Ce sont là des hommes qui ne peuvent être formés que par un long apprentissage. Il y a là une élite ouvrière qui correspond à une véritable maîtrise. Mais de ces ouvriers qui en effet ne peuvent pas être remplacés par des manœuvres spécialisés ordinaires ou par des femmes dans une grande usine, il n'y avait qu'une proportion infime. Quand il s'agit de main-d’œuvre spécialisée ou de femmes se bornant à conduire les machines modernes, comment a-t-on fait pendant la guerre ? Comment avait-on fait pendant l'autre guerre et surtout pendant celle-ci ? … C'est qu'on a pu, somme toute, improviser des spécialistes hommes et femmes.

Il manquait donc, après M. Henry Ford, un invité prestigieux sur lequel s’appuie explicitement l’humaniste Léon Blum, je veux dire M. Frederick Winslow Taylor :

Le rendement horaire, de quoi est-il fonction ? … Il dépend de la bonne coordination et de la bonne adaptation des mouvements de l'ouvrier à sa machine ; il dépend aussi de la condition morale et physique de l'ouvrier. Il y a toute une école en Amérique, l'école Taylor, l'école de ces ingénieurs Bedeau, que vous voyez se promener dans des inspections, qui ont poussé très loin l'étude des méthodes d'organisation matérielle conduisant au maximum de rendement horaire de la machine, ce qui est précisément leur objectif.

Les trente-cinq heures

Il faudrait donc, au minimum, pour déterminer la valeur humaine c'est-à-dire anti-mercantile des trente-cinq heures telles qu’elles ont été avancées ces dernières années, savoir dans quelle mesure elles échappent à la tradition du Front populaire qui a su justifier la flexibilité humaine au nom d’une réduction pourtant nécessaire du temps de travail.

Ce qui aurait pu être un bon titre de ce texte : Martine Aubry n’a pas trahi Léon Blum.
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Message  BouffonVert72 Mer 5 Jan - 3:53

5 × 8 = 40
3 × 8 = 24

5 x 7 = 35
3 x 7 = 21
Manque donc 3 heures.

Ca voudrait dire que les 35 heures seraient incompatibles avec le meilleur rendement lié à la maxi-rotation des machines (24 heures en continu) ? Donc pas complétement compatibles avec le système à 3 équipes (puisqu'il manque 3 heures) ?
C'est pour ça que Sellière était à fond contre ? Mais comme il y a l'annualisation, etc, de toutes façons, ils arrivent bien à faire tourner les machines 24h/24, nan ?

Mais quoi qu'il en soit, ça reste quand-même dans l'optique du K. Il y a peut-être eu des créations d'emplois induites, mais ce n'est pas ce que j'appelle le partage du travail/richesses. Le taux de profit avec les 3x8 ou 3x7 ou autres, c'est pareil, c'est toujours les mêmes qui sont esclavagisés...

Dans mon simplisme, je pense qu'il faut proposer les 20 heures (5x4h = 20 ou 4x5h = 20) pour vraiment partager le travail.
Car 40/2 = 20 heures (puisqu'il paraîtrait que le nombre d'heures effectives se situeraient vers 40...). Et là oui y'aurait plein de postes de travail qu'on pourrait partager en 2 (pas tous, oui je sais)...


BV72 ki/ Faut-il démolir le taux de profit pour abattre le K ? Ou faut-il abattre le K pour démolir le taux de profit ? geek
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Message  jacquouille Mer 5 Jan - 11:05

BouffonVert72 a écrit:5 × 8 = 40
3 × 8 = 24

5 x 7 = 35
3 x 7 = 21
Manque donc 3 heures.

Ca voudrait dire que les 35 heures seraient incompatibles avec le meilleur rendement lié à la maxi-rotation des machines (24 heures en continu) ?



?????

Il y a confusion,les"3/8"ne veulent pas dire 3 jours de travail de 8h hebdo,mais rotation de 3 équipes faisant 8h pour remplir les 24h journalieres.

J'ai quelque peu travaillé en 3/8,en 2/8 et parfois de nuit en permanance.C'est tres éprouvant,fatigue physique,rythme du sommeil et des repas perturbés,stress lié aux dégats sur la vie familiale et sociale...etc...Je pense qu'il faut donc réfléchir en plusieurs étapes.

1)réduire au strict"indispensable" le travail en "feux continus"24/24,7/7.Sur les installations que l'on ne peut pas arretées,verreries,fonderies...,les contingences nécessaires,hospitaux,continuité de service,énergie,transport,communiquation...Pour le reste suppression tout simplement,ex:une entreprise ou le patron fait tourner 3 chaines de fabrication en continue,et bien on le contraint a en installer une 4eme,voir une 5eme.etc...

2)Ensuite,la ou il faut une continuité,il faut supprimer le principe des 3/8,et imposer celui des 4/6.(dans les années 70,il y avait un slogan qui disait"6h de nuit=8h de jour).Si l'on ajoute les emplois pénibles,pas focément posté,on doit revendiquer un horaire hebdo allant de 24h a 35h.pour un salaire(direct et indirect) complet.

Sans oublier qu'il n'éxiste pas de "marche arriere"pour ceux qui subissent ces dégradations depuis 20 ou 30 ans et qu'ils doivent pouvoir partire en retraite a plein taux quelques années plus tot.
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Message  gérard menvussa Mer 5 Jan - 16:33

Je suis d'accord avec jacquouille ! De toute façon, le problème principal actuellement n'est pas de faire tourner les usine 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, mais de faire tourner des "services" au mieux, avec un max de rendement et un minimum de personnel...
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Message  BouffonVert72 Jeu 6 Jan - 5:40

Non il n'y a pas confusion. Je reprends :

5 jours × 8 heures = 40 h
3 × 8 heures = 24 heures
(ça, c'est dans l'article)


5 jours x 7 heures = 35 heures
3 x 7 heures = 21 heures
(ça, c'est moi qui l'écris, pour faire le parallèle).

Manque donc 3 heures (24 -3 = 21 heures).

Bon, je n'ai pas été compris... Tant pis.

L'article posté par G. Menvussa explique en gros que les 3x8 sont la rentabilisation maximum de la rotation des machines... Donc le sujet est le taux de profit... Profit pour les Kapitalistes... Donc...

De toutes façons, à part pour les services d'urgences, genre médecine, pompier, etc, je suis pour la fin du travail de nuit d'une manière générale. Il n'y a pas besoin de fabriquer des voitures, par exemple, la nuit. Tout ce qui est production quoi...

Des études ont montré que le travail de nuit pouvait engendrer des maladies grâves, type cancer, à cause notemment de certaines hormones qui ne produiraient pas pareil le jour et la nuit... Et comme il paraîtrait que l'Homme est un animal diurne dans sa grande majorité...
Les manques de sommeil, etc, ne seraient pas seuls en cause...
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Message  jacquouille Jeu 6 Jan - 10:06

BouffonVert72 a écrit:

....."Et comme il paraîtrait que l'Homme est un animal diurne dans sa grande majorité...".....



---mode"je déconne"---début: Rolling Eyes

Ah bon?,et tu proposes quoi?,que les humanoides nocturnes comme par exemple Régine soient réquisitionés pour tenir les permanences médicales de nuit?. affraid

---"mode"je déconne"---fin. Razz
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Message  gérard menvussa Jeu 6 Jan - 14:23


L'article posté par G. Menvussa explique en gros que les 3x8 sont la rentabilisation maximum de la rotation des machines... Donc le sujet est le taux de profit... Profit pour les Kapitalistes... Donc.

Non L'article posté par Menvussa explique que les 40 heures (revendication ouvrière) ont été instrumentalisé par les capitalistes (par exemple pâr l'introduction des 3x8); ce que Léonblum a très bien expliqué... Et de même pour les 35 heures, qui ont permis une couche supplémentaire d'exploitation,
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Message  jacquouille Jeu 6 Jan - 19:11

gérard menvussa a écrit:

Non L'article posté par Menvussa explique que les 40 heures (revendication ouvrière) ont été instrumentalisé par les capitalistes (par exemple pâr l'introduction des 3x8); ce que Léonblum a très bien expliqué... Et de même pour les 35 heures, qui ont permis une couche supplémentaire d'exploitation,


La le Gégé il a raison,tant qu'ils ont le pouvoir en mains,les bourgeois récuperent et retournent a leur profit ce qui pourrait etre une avancé sociale.Un pote,qui travaillait dans le B.T.P.m'avait montré un calcul,comparant la derniere année complete avant les 35 heures,et la premiere apres.

le nombre d'heures éffectuées,semaines a 39h +H.Supp.-chomage intempéries.contre:semaines de 35h +H.Supp pas payées -RTT,il avait travaillé 27h de plus sur l'année,et gagné 4 300Frs de moins.
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Message  Hugues Ven 7 Jan - 21:36

Ah, le but que nous nous fixons est datteindre un maximum de production ? Ouaiiiiiiiiiiiis...

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Message  BouffonVert72 Ven 7 Jan - 22:24

Vous n'avez rien compris à ce que j'ai dit, mais ce n'est pas grâve : nous sommes d'accord sur l'essentiel, c'est l'essentiel...

BV72 ki/ C'est quand-même un peu embettant de ne pas se comprendre quand on rentre dans le détail des trucs, mais bon...
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Message  Vérosa_2 Mer 12 Jan - 15:09

gérard menvussa a écrit:Non L'article posté par Menvussa explique que les 40 heures (revendication ouvrière) ont été instrumentalisé par les capitalistes (par exemple pâr l'introduction des 3x8); ce que Léonblum a très bien expliqué... Et de même pour les 35 heures, qui ont permis une couche supplémentaire d'exploitation,
Blum décrit effectivement de façon clairement marxiste (comme monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, mais c’est autre chose) comment un progrès et une revendication sociale peuvent se retourner contre le prolétariat.

Dans la continuation du sujet, voici quelques questions que je me pose sur la modernisation des moyens de production, l’intérêt de cette modernisation pour les capitalistes, l’impact sur les luttes et sur la teneur du mode de production qui succédera au capitalisme.

Donc, en espérant ne pas dire trop de conneries :

Quelques banalités : Dans le mode de production capitaliste l’antagonisme des deux classes a toujours résidé dans le fait que les travailleurs sont séparés des moyens de production dès qu’ils arrêtent le travail, et de cela résulte le rapport d’exploitation. C’est ce qui caractérise le capitalisme depuis qu’il est devenu système dominant, ou plus précisément ce qui caractérise son fonctionnement économique (l’autre versant du système étant idéologique).

Aujourd’hui cette domination du système capitaliste s’est amplement accrue de par les énormes avancées techniques dont bénéficient les instruments de production (robotisation, chaines automatiques, etc…). Ces technologies participent du capital des entreprises, ce qui veut dire que la formule "moderne" du taux de profit évacue pour bonne partie travail, le capital (C) ayant de plus en plus tendance à remplacer ce travail (V) dans la course au profit. Preuve en est qu'à l'heure actuelle il n’y a quasiment plus - du moins dans les pays occidentaux - de métiers ouvriers tels qu’ils existaient voici encore 30 ou 40 ans. Ces métiers sont majoritairement remplacés par des services pour lesquels la force de travail, le plus souvent intérimaire ou employée à temps partiel, est remplaçable et jetable dans sa majorité (grande distribution, hotlines, BTP, PME de sous-traitance aux existences éphémères, etc…).

Il y a donc un éclatement de l’identité ouvrière depuis quelques décennies - disons depuis la fin de modèle dit fordiste (1975/80) - et de là, une domination de la totalité de la vie du prolétariat par le capitalisme, d’une part à cause du chômage de masse que la technologie engendre, d’autre part (conséquence) à cause de la généralisation du crédit et de l’insolvabilité dans lequel plonge le prolétariat pour subvenir à ses besoins élémentaires. Dit de façon différente, là où il y a quelques temps encore existait une classe constituée, consciente de son rôle majeur dans le mode de production, et donc ayant un certain pouvoir sur cette production, on trouve aujourd’hui un prolétariat sans armes parce que détaché de la production. Et ce sont, au moins pour bonne part, les progrès technologiques récents qui en sont la cause.

Ce qui autorise la production est la qualification du travail requis pour cette production, et de nos jours cette qualification du travail est fortement intégrée au capital lui-même : aux moyens de production eux-mêmes. Ce qui revient à dire que la propriété privée de la production moderne et automatisée n’est plus simplement un moyen de profit, mais qu’elle est aussi devenue le moyen d’ôter aux travailleurs une part de leurs moyens de résistance, pour le moins ce qui était au coeur des formes de lutte autorisées par la production industrielle "traditionelle" du siècle passé. Il existe bien sûr quelques restes, mais on peut s’accorder à dire que les luttes ouvrières (luttes de la classe ouvrière participant à la plus-value) sont devenues marginales, dans le même temps que la société industrielle n’a jamais été aussi puissante (elle englobe même la totalité de la production agricole depuis 30 ans environ).

D’où ma première interrogation : Quelles nouvelles formes de luttes peut-on envisager dans un monde où le prolétariat n’accède plus de façon massive (en occident du moins) à ce cycle de production capitaliste qui est devenu relativement autonome du travail humain et fait la part belle au travail "mort" ?

Et ma seconde interrogation : Une révolution qui éliminerait les capitalistes individuels mais qui se limiterait à la réappropriation sociale telle quelle des moyens de production, n’engendrerait-elle pas une nouvelle forme de bureaucratie composée de technocrates, c.a.d composée de travailleurs très qualifiés dont le rôle consisterait uniquement à gérer les outils d’une production presque totalement automatisée ? A considérer le problème sous cet angle, certains fondements de l’autogestion telle qu’on la considère communément, comme par exemple la révocabilité ou la coordination démocratique de la production, me paraissent fragilisés. On pourra répondre que le système éducatif permettra au plus grand nombre de maîtriser les technologies mises en oeuvre, mais cela constitue-il réellement un système éducatif ou s’agit-il plutôt d’un système technocratique ?

Cette interrogation n’a pas pour but de rejeter le progrès technique et scientifique qui reste indispensable, c’est une simple question qui considère le rapport entre l’homme et la technologie au service d’une production entièrement désincarnée et robotisée qui peut (à confirmer ou infirmer) engendrer une caste de spécialistes au détriment du bien commun.


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Message  irneh09218 Mer 12 Jan - 19:25

En résumer, lorsqu'on diminue les heures, il faut les diminuer sans aucune compensation, sinon tout peut être "retourné" par le système...
En fait, contre plus je lis les différentes interventions, je prends conscience que tout ce que nous dénommons "système K" et je dirais même "civilisation actuelle" est fondé sur des mensonges...
Mensonges qui sont depuis le départ "gérés" par l'église catholique (détenteurs du droit historique), pour ce qui nous concerne...
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Message  Roseau Mer 12 Jan - 21:14

Même rapidement, car tu poses deux questions qui intéressent beaucoup de camarades;
Quelles nouvelles formes de luttes peut-on envisager dans un monde où le prolétariat n’accède plus de façon massive (en occident du moins) à ce cycle de production capitaliste qui est devenu relativement autonome du travail humain et fait la part belle au travail "mort" ?
Ce que tu décris, l’augmentation de la composition organique du capital,
fruit du progrès technique n’est pas nouveau.
Lorsque Marx en observe les effets, ce progrès concentre le prolétariat, aujourd’hui il semble faire le contraire.

Diminution du prolétariat industriel dans les pays industrialisés, mais dans d’autres, à commencer par la Chine,
c’est l’inverse, du fait d’une division toujours plus poussée de la division internationale du travail.
Mais globalement, le progrès technique sépare, comme tu expliques, le travailleur de sa production,
avec pour conséquence un éclatement de la classe, géographiquement et par statuts, y compris celui de chomeur.
Et cela concerne y compris les pays nouvellement industrialisés.
Certaines industries dites intensives (en main d’œuvre) se "relocalisent" vers les vieux pays industriels.
En effet, plus la technologie avance, plus le travail d’assemblage peut être automatisé.
C’est ce qui explique certaines « relocalisations » ( pas toutes car il y a d’autres facteurs de mobilité).

Même l’industrie du vêtement, dans laquelle travaillent des dizaines de millions d’ouvriers en Inde ou en Chine,
et des millions dans plus de 10 pays asiatiques, pourraient un jour se relocaliser,
si les recherches en cours aboutissent sur de nouveaux tissus et mode d’assemblage des pièces de tissu,
faisant l’économie de la conduite de machines à coudre, donc de l’aiguille.
Déjà les dizaines ou centaines d’ouvrier(es), qui découpaient le tissu dans chaque usine de vêtement,
ont été remplacés par la technologie, en l’occurrence la découpe laser ou par jet d’eau à très haute pression.

Evidemment, il faut étudier les évolutions rapides de la production matérielle,
donc de l’organisation de la production. Elles appellent à innover dans les formes de lutte, hier comme aujourd’hui.


Et ma seconde interrogation : Une révolution qui éliminerait les capitalistes individuels mais qui se limiterait à la réappropriation sociale telle quelle des moyens de production, n’engendrerait-elle pas une nouvelle forme de bureaucratie composée de technocrates, c.a.d composée de travailleurs très qualifiés dont le rôle consisterait uniquement à gérer les outils d’une production presque totalement automatisée ?

Là aussi, question légitime, car de plus en plus pressante.
Daniel Bensaid faisait bien de rappeler souvent que le danger bureaucratique
dépasse largement les conditions historiques qui ont donné naissance au stalinisme.
Non seulement toutes les organisations sont menacées par la tendance naturelle au bureaucratisme,
mais la concentration du savoir est un danger croissant.

Cela appelle à mettre en place les formes les plus radicales de démocratie,
serait-ce au prix de la productivité apparente et immédiate.
Cela appelle je crois aussi, à admettre que le(s) parti(s) de l’émancipation est indispensable
non seulement pour la révolution et la transition vers une société sans classe, mais aussi au-delà.
Roseau
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