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Message  sylvestre Ven 25 Juin - 14:18

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5i5N1UvaMg3bIq0xXypSJ4iwNg4yQ

Italie: grève générale contre l'austérité à l'appel du plus gros syndicat

De Dominique MURET (AFP) – il y a 1 heure

MILAN — Les transports en commun et le trafic aérien étaient les secteurs les plus perturbés vendredi par une grève générale décrétée par le principal syndicat italien, la CGIL, contre le plan d'austérité du gouvernement de droite de Silvio Berlusconi.

A Rome et Milan, la circulation des autobus et métros était presque normale, en dépit d'un arrêt de travail de quatre heures touchant toutes les régions mais à des horaires différents. Les trois lignes de métro milanaises circulaient comme d'habitude, selon l'ATM qui gère les transports en commun de la métropole lombarde.

A Rome-Fiumicino, principal aéroport du pays, seuls quelques vols ont dû être annulés, notamment de la compagnie Brussels vers Bruxelles, de Vueling pour Séville et trois vols intérieurs, a indiqué l'agence d'information aéroportuaire Telenews.

Des manifestations étaient organisées un peu partout pour dénoncer un plan d'économies budgétaires décidé fin mai par le gouvernement notamment pour rassurer des marchés très préoccupés à l'époque par l'endettement italien (plus de 118% du PIB).

Les deux autres grands syndicats italiens, la CISL et l'UIL, favorables au plan gouvernemental d'austérité, n'ont pas pris part à la grève.

A Milan, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés sur le parvis de la cathédrale, munis de nombreux drapeaux rouges de la CGIL (gauche).

"Ce sont toujours les mêmes qui font les sacrifices! Ce plan d'austérité touche les plus faibles et enrichit les plus riches. Il faudrait répartir les coupes de manière plus équitable", a lancé un manifestant.

Le gouvernement italien a adopté le 25 mai une cure d'austérité de 24,9 milliards d'euros sur les années 2011 et 2012 afin d'assainir les finances publiques du pays.

Ce plan prévoit, entre autres, une réduction des dépenses publiques à travers un gel de trois ans des salaires des fonctionnaires, une réduction de 10% des budgets des ministères et des aides aux collectivités locales ainsi qu'un renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale.

"Ce gouvernement nous mène au désastre. La situation économique est catastrophique", a estimé un autre manifestant tandis qu'un militant CGIL estimait que les gens "ont peur de perdre leur travail".

"Ce collectif budgétaire doit être changé car ce sont seulement les travailleurs, les administrations locales et les citoyens qui en subissent les conséquences", a déclaré la vice-secrétaire générale de la CGIL Susanna Camusso, à Bologne, devant 100.000 manifestants, selon les organisateurs.

"Il ne faut pas un collectif budgétaire qui réduit la croissance, mais au contraire il doit favoriser l'emploi et la relance de l'économie. Personne ne nie la nécessité d'assainir les comptes du pays mais il faut penser à l'avenir et pas seulement à effectuer des coupes budgétaires", a-t-elle ajouté.

A Naples, en tête du cortège une banderole proclamait: "Non au plan du gouvernement, Oui à la reprise de l'emploi et aux investissements en Campanie et dans le Mezzogiorno" (sud).

Mercredi, la Confindustria, le patronat italien, a publié un rapport annonçant que le pays était sorti de la récession.

Selon ses prévisions, le taux de croissance du PIB devrait être revu à la hausse, à +1,2% pour cette année et à +1,6% en 2011, contre respectivement 1,1% et 1,3% d'après les estimations précédentes.

Le chômage en revanche devrait encore augmenter après la perte de 528.000 emplois en deux années de crise.

D'après les derniers chiffres officiels, le taux de chômage a progressé à 9,1% de moyenne sur le premier trimestre 2010, son plus haut niveau trimestriel des trois dernières années.
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Message  sylvestre Ven 25 Juin - 14:20

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2186&id=28

Italie - Course à la productivité, attaque aux droits élémentaires : Les travailleurs de Fiat face au chantage du patron

36 % de « non » à l'accord, moins de 60 % de « oui » par rapport aux inscrits, tel est le résultat annoncé pour le référendum organisé le 22 juin parmi les 5 000 travailleurs de l'usine Fiat de Pomigliano d'Arco, dans la banlieue de Naples, pour leur faire ratifier un accord qui tient du chantage pur et simple.

Vu toutes les pressions auxquelles ont été soumis les travailleurs, sans parler des truquages probables d'un vote pour lequel on annonce 95 % de participation, ce 60 % de « oui » n'est pas très satisfaisant pour la direction de Fiat et pour sa volonté de soumettre les ouvriers du groupe à ses diktats.

En effet, alors même qu'il annonçait la fermeture irrémédiable de l'usine Fiat de Termini Imerese, en Sicile, le PDG de Fiat-Auto Sergio Marchionne a annoncé qu'en revanche, il acceptait de maintenir une production à l'usine de Naples, au chômage depuis un an et demi.

Il s'agissait dans le projet de Marchionne de rapatrier la production des Panda actuellement effectuée à l'usine de Tychy en Pologne. Mais attention, cette relocalisation faite aux dépens des travailleurs polonais et présentée comme un effort de la part de l'entreprise pour sauvegarder l'emploi dans son pays d'origine, l'Italie, ne devait pas se faire à n'importe quelle condition. En fait d'efforts, c'est aux travailleurs qu'il mettait le couteau sous la gorge en subordonnant le rapatriement de la production des Panda, accompagnée de 700 millions d'euros d'investissements, à des conditions draconiennes.

Premier point de l'accord proposé, il s'agit d'imposer l'utilisation des installations 24 heures sur 24 pendant six jours grâce à une rotation basée sur l'alternance de 18 équipes, le jour de repos pouvant courir sur toute la semaine. Les activités d'entretien, elles, devraient suivre le même rythme, mais sur sept jours sur la base d'une rotation en 21 équipes. Pour éviter l'arrêt des installations, la pause repas d'une demi-heure serait reportée à la fin de chaque équipe, les autres pauses seraient réduites et des heures supplémentaires imposées, dont 80 heures annuelles même pas conditionnées à un accord syndical. En cas d'arrêts de la production, celle-ci pourrait être récupérée dans les six mois suivants sur les temps de pause ou les jours de repos.

La Fiat, qui veut décidément s'affranchir d'un certain nombre d'obligations patronales, ajoute à tout cela le non-paiement des indemnités de maladie en cas d'absentéisme trop élevé. Enfin et surtout, elle voudrait inclure dans l'accord une quasi-suppression du droit de grève : en effet le texte prévoit des sanctions allant jusqu'au licenciement pour le travailleur qui, par la grève, remettrait en cause une de ces dispositions. Les organisations syndicales qui prendraient de telles initiatives seraient également sanctionnées.

Tel est donc l'accord qui, sous prétexte de favoriser l'emploi dans le sud -au moment même où Fiat confirme la fermeture de l'usine de Sicile !- a été soutenu par l'ensemble des forces politiques, mais aussi par les confédérations syndicales. Même la CGIL, principal syndicat italien, par la voix de son secrétaire Epifani, s'y est déclarée favorable moyennant quelques modifications mineures. Heureusement, la FIOM, Fédération de la métallurgie CGIL, s'est dite opposée à l'accord, déclarant illégitime le référendum du 22 juin. Il en est de même du petit syndicat indépendant Slai-Cobas. Cela leur a valu l'accusation d'être « obsédés par la recherche du conflit », de la part d'un ministre, et de « vouloir protéger les absentéistes et les malades » de la part de la dirigeante de la confédération patronale, Émma Marcegaglia. Des commentaires ont décrit les ouvriers de Pomigliano comme des fainéants, faisant grève pour regarder les matchs de football, voire complétant leurs revenus par le trafic de drogue. Enfin, sur une initiative se disant bien sûr indépendante mais émanant du maire de la ville, de cadres et de quelques employés, on a vu quelques centaines d'ouvriers de Pomigliano défiler pour demander le droit au travail, menacé par... la FIOM !

Ce diktat patronal appuyé par l'ensemble des forces politiques et la quasi-totalité des bureaucraties syndicales, est naturellement présenté comme le fin du fin du modernisme. Marchionne a ainsi déclaré qu'il vit « dans l'époque d'après Jésus-Christ ». Il faut comprendre que celle où les travailleurs faisaient grève contre les patrons, pour lui, est finie : l'époque moderne est celle où les patrons mènent librement la lutte contre les droits ouvriers, et l'accord qu'il voudrait imposer à Pomigliano annonce ce qu'il voudrait instaurer dans les autres usines Fiat et, au-delà, ce que gouvernement et patrons voudraient faire passer dans toute l'Italie.

Ce n'est pas pour autant gagné pour Marchionne et ses semblables, comme le montre le résultat de Pomigliano. Et puis, à l'usine Fiat de Turin par exemple, un débrayage de protestation contre l'accord a été suivi à 80 %, preuve que les travailleurs voient bien que la menace est dirigée contre tous.

Que les travailleurs se défendent, pour un Marchionne, ce serait cela l'archaïsme. Eh bien il se trompe : c'est le seul avenir possible.

André FRYS
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Message  sylvestre Mer 30 Juin - 10:47

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5i5N1UvaMg3bIq0xXypSJ4iwNg4yQ

Italie: grève générale contre nl'austérité, des milliers de manifestants

De Dominique MURET (AFP) – Il y a 4 jours

MILAN — Les transports en commun, le trafic aérien et ferroviaire, ont été modérément perturbés vendredi par une grève générale lancée par le principal syndicat italien, la CGIL, qui a dit avoir rassemblé un million de manifestants contre un plan d'austérité gouvernemental.

Le gouvernement a contesté ces affirmations, le ministre du Travail Maurizio Sacconi parlant de "faible adhésion" à un mouvement auquel ne participaient pas les deux autres grandes centrales CISL et UIL.

Cette grève était organisée au lendemain de manifestations massives en France contre un projet de réforme des retraites, ayant réuni près de 2 millions de personnes selon les syndicats, autour de 800.000 selon la police.

En Italie, ils étaient un million dans la rue, selon la Cgil, en particulier à Bologne (100.000), Milan (80.000) et Naples (70.000). Mais la police a divisé par deux ces chiffres, évaluant ainsi à 35.000 les manifestants à Milan.

Peu de chiffres sur le pourcentage de grévistes. Selon le ministère de la Fonction publique, "sur un échantillon de 30% des salariés, 2,27% avaient adhéré à la grève" en début d'après-midi.

La circulation des autobus et métros a été un peu ralentie à Rome et Naples en matinée et à Milan en fin de journée, chaque région observant des arrêts de travail de quatre heures à des horaires différents.

La société des chemins de fer Ferrovie dello Stato a affirmé que le trafic était normal pour les trains à moyenne et longue distance.

Selon la Filt-Cgil, dans le transport aérien, l'adhésion a été "très élevée, avec 86 vols annulés à la mi-journée à l'aéroport romain de Fiumicino". Mais des sources aéroportuaires ont parlé d'une quarantaine de vols supprimés.

La Filt a affirmé qu'à Rome et Naples, des lignes de métro ont été bloquées et que près de 50% des bus n'ont pas circulé. Selon Atac qui gère les transports à Rome, il y avait 38% de grévistes et les autobus circulaient.

Selon la Cgil, 40.000 manifestants brandissant des drapeaux rouges du syndicat étaient réunis sur la place Farnèse, à Rome.

"C'est un plan déséquilibré. Nous sommes les salariés les moins bien payés d'Europe. Avec son plan, le gouvernement frappe ceux qui n'ont plus de force", a indiqué à l'AFP un retraité.

"Ce sont toujours les mêmes qui font les sacrifices! Ce plan d'austérité touche les plus faibles et enrichit les plus riches", a lancé un manifestant à Milan, sur le parvis de la cathédrale.

La cure d'austérité du gouvernement, décidée pour assainir les finances et rassurer les marchés préoccupés par l'endettement italien (plus de 118% du PIB) porte sur 24,9 milliards d'euros pour les années 2011 et 2012.

Ce plan prévoit, entre autres, une réduction des dépenses publiques à travers un gel de trois ans des salaires des fonctionnaires, une réduction de 10% des budgets des ministères et des aides aux collectivités locales, ainsi qu'un renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale.

"Ce collectif budgétaire doit être changé car ce sont seulement les travailleurs, les administrations locales et les citoyens qui en subissent les conséquences", a déclaré la numéro deux de la CGIL Susanna Camusso, à Bologne.

"Personne ne nie la nécessité d'assainir les comptes du pays mais il faut penser à l'avenir et pas seulement aux coupes budgétaires", a-t-elle ajouté.

Jeudi, la Confindustria, le patronat italien a publié un rapport annonçant que le pays était sorti de la récession et que la croissance serait plus élevée que prévu cette année et en 2011. Mais le chômage devrait encore augmenter après la perte de 528.000 emplois en deux années de crise.
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Message  nico37 Lun 4 Oct - 18:53

Lecco (Italie) : un nouveau micro de keufs retrouvé chez des compagnons

samedi 2 octobre 2010

ET de trois ! Pour la troisième fois en quelques mois, un "micro espion" a été retrouvé contre ceux qui, à Lecco, luttent dans une optique révolutionnaire.

Dans ce cas, comme dans les précédents, il s’agit d’un émetteur-récepteur placé dans une prise de courant à l’intérieur du centre de documentation anarchiste, lieu de regroupement et de socialisation du coin.

Rien d’étonnant, certes, en une période d’atrocités indicibles et de catastrophe permanente, comme c’est le cas de ce présent. (...) Le fait de retrouver des appareils d’écoute ramène tout discours relatif au contrôle social sur le plan de la concrétude et de l’implication personnelle en vertu duquel personne ne peut dire "je ne savais pas". En somme, la situation se polarise toujours plus, et il est toujours plus urgent de choisir de quel côté être : du côté de celui qui contrôle ou du côté de celui qui est contrôlé.

En ce qui nous concerne, nous choisissons chaque jour d’être "du mauvais côté du micro-espion".

D’abord, parce que des mesures de contrôle comme celles-là, ne serait-ce que pour leur caractère auto-ostentatoire (un émetteur-récepteur mal camouflé dans une prise électrique), n’ont pas pas objectif principal celui de punir ou d’empêcher des actions particulières, mais visent plutôt à effrayer et intimider, pour tenter de saper à la base tous rapports informels et qui ne sont pas dans la ligne.

Par ailleurs, ce que ceux qui administrent et répriment veulent frapper de manière abrupte ne sont pas seulement les actes concrets, mais au moins au premier regard les esprits jamais résignés et leur volonté de tisser des relations.
Ils ne se contentent pas de vouloir éteindre les feux, mais tentent encore plus tôt de refroidir les âmes des pyromanes.

Eh bien, ils peuvent continuer d’avoir un sommeil agité.

Le vent qui n’éteint pas le feu le renforce, et le revigore.

Anarchistes de Lecco.

Italie Microlecco1
Italie Microlecco2

http://www.non-fides.fr/?+Lecco-Italie-un-nouveau-micro-de+
http://informa-azione.info/lecco_%E2%80%93_ennesima_microspia

Saturday, 2 October 2010
Messina, Sicily - Twenty-five anarchists charged translated from informa-azione

Police of Messina have concluded the investigation of the precarious school workers "Invade the Strait [of Messina]. A bridge for school," of Sept. 12. There are reports of 25 people belonging to anarchist and antagonist movements "who mixed in with the movement of temporary school workers with the principal purpose of creating problems for the train circulation" say police in relation to the blockade of the central rail station.
At the conclusion of investigation conducted by the Digos of Messina in collaboration with similar offices in other Sicilian police headquarters, this morning were deposited at the Public Prosecutor's "criminal acts relating to events occurring on the margins of the demonstration", which took place Sunday, September 12, 2010 in Messina, "Invade the Strait. A bridge to school", organized by the school's precarious workers. The police said that "during the event some troublemakers, infiltrated among the demonstrators, had occupied the tracks of the Central Station, leading to a partial blockade of rail traffic lasting about an hour."

nico37

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Message  sylvestre Mer 27 Oct - 12:02

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2203&id=53

Italie : la manifestation des métallurgistes à Rome - La nécessité d'une riposte ouvrière

Le 16 octobre à Rome la manifestation nationale appelée par la FIOM a été un succès. La FIOM (Fédération des employés et des ouvriers de la métallurgie) fait partie de la CGIL, le plus grand syndicat italien, mais apparaît le plus souvent comme sa frange la plus radicale, alors qu'en revanche sa direction, et notamment le secrétaire général de la CGIL, Epifani, se préoccupent beaucoup plus de l'intérêt de l'industrie italienne que de celui des travailleurs du pays.

En tout cas, alors que les patrons, Fiat en tête, proclament ouvertement leur volonté de s'asseoir sur les droits acquis des travailleurs et de remettre en cause les contrats collectifs, la FIOM est aujourd'hui la seule à s'y opposer, tandis que les deux autres grandes centrales syndicales, CISL et UIL, se montrent disponibles à tout ce que leur demande le patronat, et qu'une grande partie de la CGIL serait prête à faire de même.

Ainsi, en juin et juillet derniers, le dirigeant de Fiat Sergio Marchionne a dirigé son chantage contre les travailleurs de l'usine du groupe à Pomigliano, en banlieue de Naples, subordonnant d'éventuels investissements dans cette usine à l'acceptation de la flexibilité, d'horaires démentiels et au renoncement d'avance à la grève. Seule la FIOM s'y est opposée, malgré une forte pression de toutes les forces politiques, des autres syndicats et même de la CGIL. Cela a entraîné le demi-échec du référendum organisé par Marchionne à Pomigliano, mais l'offensive patronale continue sur les mêmes thèmes, et la manifestation de la FIOM se voulait une réponse à cette offensive.

Un succès significatif

Malgré l'annonce provocatrice du ministre de l'Intérieur Maroni, membre de la Ligue du Nord, qui mettait en garde contre des infiltrations imaginaires de groupes violents « venant également de l'étranger », malgré l'ironie acide des journalistes roquets de Berlusconi et malgré ceux qui, du secrétaire de la CISL Bonanni à une partie de l'appareil dirigeant de la CGIL lui-même, imaginaient un triste défilé de quelques milliers de têtes grisonnantes, la manifestation nationale de la FIOM le 16 octobre à Rome a été immense, pacifique, pleine de jeunes et combative.

La manifestation a exprimé une rage et une volonté de revanche désormais très présentes parmi les travailleurs de toutes les catégories, pour s'opposer à ce qui passe désormais sous le vocable neutre de « crise », mais qu'il faudrait appeler plutôt offensive patronale contre les droits des travailleurs. Ces derniers mois, en s'opposant au chantage du manager de la Fiat à l'égard des travailleurs de l'usine de Pomigliano, la FIOM a gagné l'estime de secteurs du monde du travail au-delà de la catégorie des métallos. L'appel à manifester à Rome, en particulier parmi les ouvriers des entreprises menacées de fermeture ou déjà en chômage partiel, est apparu tout naturellement comme une occasion de sortir des limites de sa propre entreprise et de sa propre ville. Tout aussi naturellement, la FIOM a été vue comme la force pouvant donner le signal d'une reconquête de tout ce que les ouvriers ont perdu ces dernières années.

Quelles perspectives ?

Bien sûr, la manifestation a immédiatement fourni un nouveau prétexte à la polémique entre opposition et gouvernement, et à l'intérieur même de l'opposition. Dans le Parti Démocrate, l'opposition parlementaire à Berlusconi, qui avait annoncé ne pas la soutenir officiellement, la grande participation à la manifestation des métallurgistes aiguise les divisions internes. Certains adoptent pratiquement la position du ministre du Travail Sacconi, selon lequel elle était « une manifestation politique de la gauche radicale », et donc en prennent leurs distances. D'autres craignent que les partis à leur gauche n'en recueillent les fruits.

Dans les prochains jours, la gravité de la condition ouvrière, dont la grande participation à la manifestation de la FIOM a témoigné, disparaîtra plus ou moins rapidement de la liste des arguments occupant les débats et les rixes de la politique parlementaire. Il suffit de regarder une des nombreuses causeries télévisées pour voir comment les dirigeants politiques et les grandes plumes de la presse, invariablement invités, sont à l'aise pour combattre, ou faire semblant de combattre une guerre qui ne se mène qu'entre eux, dans le monde des appareils politiques et institutionnels. Les questions ouvrières, les problèmes du monde du travail, qui pourtant concernent la majorité de la population active, sont traités avec bien moins de compétence et beaucoup plus de distance. Au mieux, ils peuvent fournir un point de départ à des polémiques qui ensuite débouchent toujours sur les mêmes arguments : la réforme électorale, la « gouvernabilité », etc.

Tous ces personnages peuvent être laissés à leurs rixes et leurs fausses guerres. Quand il s'agit de grèves et de manifestations de masse, la question principale est le débouché à trouver, les perspectives que les travailleurs qui se mobilisent peuvent se donner. Ce problème aujourd'hui est central pour la classe ouvrière et ne peut être subordonné à aucune intrigue parlementaire.

L'étape suivante annoncée devrait être une grève générale. C'est ce qu'a dit le secrétaire de la FIOM, Landini, de la tribune de la place Saint-Jean-de-Latran, et même Epifani, secrétaire de la CGIL a approuvé tout en rappelant : « La grève est un grand sacrifice économique, il faut bien la préparer, en amenant tout le monde du travail avec les objectifs justes. » Les propositions des dirigeants réformistes de la CGIL et de la FIOM iront-elles dans la juste direction ? On peut fortement en douter. Par contre, on peut être sûr du succès d'une grève générale qui en effet doit être « bien préparée », mais pas d'ici cinquante ans.

Correspondance L'Internazionale - UCI
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Message  nico37 Dim 31 Oct - 10:16

Comment on meurt dans la ville la plus polluée d’Europe par Xavier Renou
Basta ! - 29 oct 2010

A Tarente, dans l’extrême sud italien, la population meurt à petit feu depuis un demi siècle, dans l’indifférence des autorités. En cause: les aciéries qui génèrent une pollution mortelle chargée d’amiante, de Co² et de dioxine. Elles fournissent 10 millions de tonnes d’acier par an, soit la plus grosse production d’Europe. Un système où les fortunes générées pour quelques uns valent bien le sacrifice de quelques milliers d’ouvriers et de riverains.


D’abord il y a la mer, immense. Le soleil, bien sûr, et les champs d’oliviers, d’oranges, de mandarines, à perte de vue. Une situation géographique exceptionnelle, pour la ville la plus méridionale d’Italie, située dans le talon de la botte italienne, où la terre agricole est si riche. Tarente fut jadis le port de commerce principal de la Grèce méditerranéenne, qui précéda la conquête romaine. Mais si Tarente est connue aujourd’hui dans toute l’Italie, et dans toute l’Europe, c’est en raison de son niveau extrême de pollution, et du taux record de cancers qui l’accompagne.

En 1960, les autorités italiennes décident de construire à Tarente la plus grande aciérie d’Europe, avec cinq hauts-fourneaux. C’est la société publique ILVA (nom de l’île d’Elbe d’où était extrait au 19ème le minerai de fer nécessaire à la fabrication de l’acier) qui est chargé de gérer ces hauts-fourneaux. Privatisée en 1988, l’Ilva tombe dans le giron du groupe Riva SPA, géant italien de la sidérurgie, et 10ème producteur mondial d’acier. 20 ans plus tard, le site de Tarente demeure le premier producteur européen d’acier : 10 millions de tonnes en sortent chaque année.

Contact direct avec l’amiante

Lorsque Ilva débarque à Tarente, on met en avant la création d’emplois, la modernité des installations, la fierté d’accueillir un tel investissement dans la région des Pouilles, l’une des plus pauvres d’Italie. Aujourd’hui, on parle plutôt, comme Roberto Missiani, ancien ouvrier de l’aciérie, du « sacrifice » pur et simple de la ville, au nom de la croissance économique. Fringuant jeune retraité, dont les mains s’agitent en tous sens lorsque la colère le prend, il manie désormais mieux l’ordinateur portable que les feuilles d’acier. Il a pu prendre sa retraite à 50 ans, pas trop usé. C’était la règle, avant, après 30 ans de travail au contact de l’amiante, une substance qui recouvre de nombreux équipements en aciéries, pour ses qualités isolantes et anti-incendie.

Roberto se souvient qu’avant d’entendre parler des ravages de l’amiante, on lui faisait manipuler ce matériau à la main, sans masque ni gants. Aux poussières de l’amiante dont il remplissait ses poumons s’ajoutaient le dioxyde de carbone, le benzopyrène issu de la combustion de l’acier, tous deux fortement cancérigènes. La dioxine, aussi, qui fit jadis la tragique réputation de Séveso, après l’explosion. Sans compter la poussière rouge du minerais d’acier, échappée des tas de minerais laissés à l’air libre dans l’usine, et qui recouvre chaque jour les rues du quartier de Tamburi - le quartier du Tambour - qui jouxte l’usine. Les enfants y respireraient l’équivalent de 800 cigarettes par an. Malade, il l’est, oui. Il a déjà subi plusieurs opérations à la gorge, à la tyroïde, et ses poumons sont empoisonnés. Il se sait condamné. On glisse sur le sujet.

Médecine du travail à la botte d’Ilva

Roberto, avec quelques-uns, a cependant décidé de se battre, après avoir découvert les causes de sa maladie. Pendant plusieurs décennies, il est comme les 11.000 employés que dévore chaque année le géant industriel. A la fois ignorant et soumis. Ignorant, parce que la médecine du travail, payée par ILVA, se contente d’examens superficiels de la santé du personnel, et que les maladies n’apparaissaient qu’après bien des années de travail dans le ventre d’acier.

Soumis, aussi, parce que le travail est rare dans la région et que la paie est correcte (1.000 à 1.500 Euros mensuels, aujourd’hui, un très bon salaire au sud de Naples). Parce que les vieux employés souffrants choisissaient de se taire, pour ne pas obérer les chances de leurs enfants de trouver un emploi à l’usine. Quelle famille de la ville, aujourd’hui encore, ne compte pas au moins un membre qui a travaillé ou travaille encore chez ILVA ?

En 2007, Roberto s’associe à une poignée d’habitants pour créer une association, Alta Marea, du nom de cette « marée haute » qui engloutira un jour, espèrent-ils, le monstre. Alta Marea est en fait une plateforme, qui réunit adhérents individuels, souvent d’anciens travailleurs d’ILVA, et une quinzaine d’associations écologistes (WWF, Peacelink, la Ligue de protection des oiseaux et la Ligue de protection de l’environnement italiennes...) ou de malades (la ligue national contre le cancer, l’association des leucémiques...).

1.500 morts par an

Et des malades, il y en a ! Tarente compte actuellement un peu moins de 200.000 habitants. D’après Roberto, elle a perdu 40.000 habitants en 10 ans. Morts prématurément, pour la moitié d’entre eux, ou partis s’installer ailleurs pour échapper aux fumées et à la contamination des sols. 1.500 personnes décèdent chaque année de causes liées aux pollutions de l’air, de l’eau et des sols. Chaque habitant respire plusieurs dizaines de tonnes de monoxyde et de dioxyde de carbone par an. 92% de la dioxine émise par les industries d’Italie (soient 8,8% des émissions totales de dioxine dans l’Union Européenne), provient des cheminées d’ILVA, et se répand sur la ville au gré des vents marins.

La liste est longue des maladies provoquées chez les habitants par l’exposition à ce cocktail chimique : tuberculose, hémorragie, embolie et œdème pulmonaire, cancer des poumons, du sang (leucémie), du plasma... On bat ici tous les records. Le propriétaire de l’usine, et du groupe international qui porte son nom, Emiliano Riva, 75 ans, est d’ailleurs condamné à la suite d’une plainte concernant les rejets de dioxine bien supérieurs aux normes européennes. Seulement, la justice italienne est ainsi faite que les procès y sont attendus plusieurs années, qu’ils se déroulent donc parfois après que le délais de prescription soient arrivés à terme. Et l’on n’y fait que rarement respecter les jugements lorsque ceux-ci frappent des personnalités puissantes.

Vers la désobéissance civile ?

Riva fut condamné en octobre 2008 à deux ans de prison, et le directeur Luigi Capogrosso, à un an et 8 mois de prison. Aucun des deux n’y passera le moindre jour. En guise de sanction financière, Riva n’eut à payer que les 8.000 Euros de frais de justice ! Curieusement, la ville de Tarente a même renoncé à demander son dû, des compensations pour les dégâts environnementaux causés par les rejets de l’aciérie. Dans un périmètre de 25 km autour de la ville, tous les champs sont considérés comme impropres à l’exploitation agricole : contaminés. Il y pousse pourtant de larges vergers qui nourrissent et empoisonnent à la fois la population de la sous-région.

Aujourd’hui, Alta Marea est arrivée à bout de sa patience. Elle a poussé de nombreuses portes, entendu de nombreuses promesses, mené pas mal d’opérations d’alerte et de sensibilisation, dont deux grandes manifestations de plus de 20.000 personnes, en 2008 et 2009. Elle a même obtenu avec d’autres la condamnation de la ville de Tarente au Tribunal : une pétition, signée par plusieurs milliers de personnes, fait obligation à la ville d’organiser un référendum consultatif sur la fermeture de l’aciérie. Pourtant la ville s’y refuse. Le juge a exigé, la ville a cédé et promis le référendum pour mars. Mais Tarente vient de faire machine arrière, sans explications, il y a à peine quelques jours. La démocratie fait peur au pays de la pollution. Les militants, très remontés, envisagent désormais de passer à la désobéissance civile. A suivre...

nico37

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Message  nico37 Ven 12 Nov - 20:56

Je suis en Italie, à Brescia et peux témoigner d'une situation dramatique de répression contre des sans-papiers.
Ce soir, émission TV nationale en direct sur place (Annozero) sur les migrants sur la grue.

Voilà la situation :

Suite à la procédure de régularisation de certaines catégories de travailleurs sans papiers lancée en mars 2009 par le gouvernement
italien, de nombreux immigrés ont rempli les papiers demandés par la préfecture et payé plusieurs centaines d'euros en vue de leur
régularisation (500 euros pour la procédure elle-même plus la régularisation des contributions sociales). Depuis, ici à Brescia (ville
industrieuse du nord d'environ 400.000 ha, à 70 km de Milan) 4000 demandes ont été mises en attente et 1000 ont été rejetées (l'argent ayant été par contre bel et bien encaissé par l'Etat).
On a organisé un sit-in devant la préfecture pendant 32 jours, peu visible (la préfécture n'étant pas dans le centre) mais régulier, avec
aussi des manifs de soutien régulières. Profitant d'une manif (non autorisée) le samedi 30 octobre dernier, la police a rasé le camp de
protestation. 6 migrants de diverses nationalités, désespérés, ont alors grimpé sur une grue, à 35 mètres de hauteur, sans sécurité, en plein centre ville; c'est une grue d'un chantier pour la construction du métro (et la ville - liée à la LEGA Nord- nous reproche les 25000 euros
quotidiens que couteraient le blocage du chantier).
On a organisé un nouveau sit in en bas de la grue pour rester en contact avec les six, leur transmettre vivres, couvertures et changes secs
régulièrement.
Samedi dernier, du jamais vu ici à Brescia, une manifestation de solidarité aux migrants de 10.000 personnes. Résultat: lundi matin à
l'aube, nouvelle offensive de la police qui a défait le sit-in, arrété violemment des militants, des journalistes, avec chasse au clandestin
dans les rue de la villes, plusieurs se sont retrouvés en centre de détention et leur futur est incertain.
La journée de lundi a été tendue, les citoyens, on était 500-600, se sont regroupés spontanément sous la grue, dans le périmètre laissé libre par la police, qui a chargé. Progressivement la situation s'est détendue mais les frères sont désormais isolés, on ne peut leur faire passer les vivres que ponctuellement, en négociant à chaque fois, il y a du monde jour et nuit face au cordon permanent de la police. L'artère centrale de la ville est ainsi bloquée. Le cordon est juste en face de l'entrée de l'université et les entrées sont filtrées.
On multiplie les actions de solidarité. Ce matin on a organisé des "leçons sous la grue" avec des enseignants universitaires sur l'économie
de l'immigration et la légalité des procédures.
L'ambiance n'est pas des plus joyeuses, on a peur que le découragement des "fratelli" comme on les appelle ici (les frères), ne leur fasse
commettre l'irréparable ou que tout bètement, ils glissent sur les tubes d'acier. Ils n'ont aucune protection, les pompiers ont refusés de les
déloger par la force car dès qu'ils s'approchent les migrants menacent de se jeter. Pas de dialogue avec les autorités qui demandent à ce
qu'ils descendent avant toute négociation.
Solidarité à Milan où 5 autres migrants occupent une tour de 90 m de haut. On commence à avoir une certaine audience dans les média, mais relative.
Les migrants s'appuient sur deux organisations locales très militantes :
l'association antiraciste "Diritti per tutti" et la radio libre locale "Radio onda d'urto" ( (www.radiondadurto.org).
Quelques photos et video sur ce site :
http://milano.corriere.it/notizie/cronaca/10_novembre_8/immigrati_brescia_milano-1804119175852.shtml

Tous les témoignages de solidarité sont les bienvenus et transmis dans la mesure du possible aux migrants.

Dernière minute : hier dans l'après-midi, Singh, l'un des six, de la communauté indienne, est descendu de la grue. Il a été amené par les
forces de l'ordre et nous n'avons plus de contact, nous savons juste qu'il a été examiné par des médecins et qu'il va bien. Le juge de paix
(qui peut prononcer l'ordre d'expulsion immédiate) examine son cas aujourd'hui. Nous savons que les 5 frères qui sont encore sur la grue
sont très déterminés. En revanche, depuis que l'on ne peut plus assurer leur ravitaillement librement, ils ne reçoivent très peu ou pas de
nourriture et les forces de l'ordre ne veulent pas faire monter de couvertures (il fait déjà très froid ici). Il n'y a pas non plus la possibilité de recharger leurs téléphones et le seul contact possible est visuel, nous sommes toujours plusieurs dizaines ou plusieurs centaines à leur manifester notre solidarité, jour et nuit.
Il y a eu hier une petite manif de soutien à Paris face à l'ambassade italienne.
Toute manifestation de soutien, expression de solidarité est la bienvenue.

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Message  sylvestre Jeu 18 Nov - 16:55

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iCJrMHDNGxj_M9jr_WEfQMJE8hgQ?docId=CNG.ef5450f6d3799230e699bcf69c95d1d8.471

Italie: manifestations étudiantes contre la réforme et les coupes budgétaires

(AFP) – Il y a 23 heures

ROME — Des dizaines de milliers d'étudiants ont manifesté mercredi dans les grandes villes italiennes (Rome, Milan, Florence, Palerme...) pour protester contre la réforme des universités et les coupes budgétaires décidées par le gouvernement de centre-droit de Silvio Berlusconi.

Au total, plus d'une centaine de cortèges se sont formés dans toute l'Italie, y compris à L'Aquila, la ville ravagée par un tremblement de terre en avril 2009 (plus de 300 morts dont une demi-douzaine d'étudiants).

Selon le Réseau des étudiants et l'Union des Universitaires, qui font partie des organisateurs de ce mouvement à l'occasion de la journée internationale pour le droit aux études, quelque 200.000 étudiants au total ont participé aux différents cortèges, dont 30.000 à Turin (nord), 20.000 à Rome et 5.000 à Florence.

Confronté à la crise économique, le gouvernement italien a adopté plusieurs lois en deux années de mandat dont l'effet a été de supprimer environ 9 milliards d'euros et 130.000 emplois dans l'éducation nationale sur la période quinquennale 2009-2013.

La réforme de l'Université prévoit notamment la fusion des établissements les plus petits, l'entrée dans les conseils d'administration d'experts externes au monde académique et réduit le mandat des recteurs. Ses détracteurs estiment qu'elle vise surtout à faire des économies, par exemple via le non renouvellement des contrats à durée déterminée de dizaines de milliers de chercheurs.

A Rome, le défilé, parti de l'Université de La Sapienza (nord) en direction de la Piazza Navona (centre), était ponctué de banderoles demandant: "Quel avenir au milieu de ces ruines ?"

Les étudiants ont reçu le soutien du recteur de La Sapienza, Luigi Frati: "Je pense que le malaise des jeunes face à un avenir aussi incertain est justifié et je le respecte". "Cela fait 20 ans que ce pays n'investit plus dans le recherche et la productivité", a-t-il dénoncé.

A Palerme, des manifestants, 7.000 selon les organisateurs, portaient des masques blancs pour montrer le "monde invisible" dans lequel est reléguée l'université.

A l'issue de leur protestation, ils ont envahi le siège du rectorat pour dénoncer la baisse de 90% du budget consacré aux bourses.

A Florence, environ 5.000 personnes selon les syndicats, 2.500 selon la police, ont pris part au cortège, parsemé de pancartes: "Université publique: état très grave".

Enfin, à Milan, la vitrine d'une banque a été endommagée à coups de masse par des manifestants encapuchonnés, et plusieurs banques et magasins sur le trajet du cortège ont fait l'objet de graffitis.

Pour la ministre de l'Education, Mariastella Gelmini ces manifestations "reproposent de vieux slogans de ceux qui veulent maintenir le statu quo, de ceux qui sont a priori contre tout type de changement". "Nous devons avoir pour but une école de qualité, plus liée au monde du travail et plus internationale", a-t-elle ajouté.
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Message  nico37 Dim 21 Nov - 14:02

Ce matin à Porta Palazzo, on peut voir accrochée à une grue une longue banderole sur laquelle il est écrit: "A Brescia comme partout ailleurs, guerre aux trafiquants, aux frontières et à leurs bras armés"

Le Laboratoire, synthétisant des infos tirées de Radio Onda d'Urto et Brescia Oggi - 21 nov 2010
http://lelaboratoire.over-blog.com/
Article en italien: http://www.radiondadurto.org/blog/2010/11/20/continua-la-lotta-per-il-permesso-di-soggiorno-manifestazioni-a-milano-e-mantova

Solidarité avec la lutte des migrants de Brescia dans le ciel de Turin

A Brescia, cela fait maintenant plus de 2 semaines [1], depuis le 30 octobre, que des hommes vivent perchés à 30 mètres de hauteur sur une grue pour avoir ces fameux papiers sans lesquels un être humain risque à tout moment d'être arrêté, emprisonné pendant 6 mois minimum et expulsé.

Ils étaient 6 au départ, 2 sont redescendus en fin de semaine dernière. Sing, tout d'abord, qui, à sa descente, a été arrêté pour être expédié en centre de rétention comme l'avaient été 12 de ses camarades arrêtés lors d'une des manifestations de soutien sous la grue la semaine dernière. Et puis finalement, sur une idée du ministre Maroni, le destin de Sing a été changé et il a été décidé de l'exhiber dans une conférence de presse au cours de laquelle a été annoncé qu'il bénéficierait d'un permis de séjour temporaire en attendant son procès pour délit de séjour irrégulier.
Lors de cette conférence de presse Sing a lancé un appel public à ses compagnons restés sur la grue pour qu'ils redescendent sans crainte des conséquences. Précisions: depuis sa redescente sur terre, Sing est accompagné 24h sur 24 par un médiateur indien qui a déclaré que « Sing a voulu être là pour témoigner que toute la communauté indienne agit dans la totale légalité. Il a déjà réussi à joindre ses parents en Inde, ils sont tous contents que cela se soit bien terminé, qu'il ait compris qu'il se trompait. » Entre pression communautaire et chantage des autorités italiennes, quel est l'espace de liberté de Sing ?

Par ailleurs, il semblerait que la préfecture de Brescia fasse pression sur Sing, mais aussi sur les autres occupants de la grue, dont Papa [2] le second qui en soit redescendu, afin de savoir quels sont les Italiens qui les auraient convaincus de se lancer dans ces actions de protestation [3].
En bas, la mobilisation continue. Tout d'abord, celle de toutes celles et ceux qui sont solidaires des occupants de la grue et de leur combat. Il s'agit entre autres de parvenir à ravitailler les 4 occupants de la grue et pour cela de devoir négocier avec les autorités qui ont bien compris que sans vivres ils ne tiendraient pas longtemps. Par ailleurs, rassemblements et manifestations se succèdent, que ce soit à Brescia même ou dans d'autres villes d'Italie, comme Bologne, Turin ou Milan où depuis le 5 novembre, plusieurs sans-papiers occupent une tour avec les mêmes revendications.

Évidemment cette mobilisation importante, s'accompagne d'une forte répression. Ainsi, après les charges policières et les arrestations qui ont eu lieu lors de la manifestation de lundi dernier, d'autres actes de répression ont eu lieu. A Brescia, tout d'abord, au cours de la manifestation de samedi lors de laquelle plusieurs personnes ont été arrêtées. Et puis à Turin aussi où, samedi, une petite manifestation spontanée de solidarité concomittante à celle de Brescia s'est déroulée dans les rues du quartier populaire de la ville afin d'informer les gens de la lutte qui se déroule aur et autour de la grue.
Alors que l'accueil des habitants du quartier était comme d'habitude chaleureux, le petit cortège est tombé nez à nez avec 3 voitures de carabiniers qui les ont pris à partie et ont appelé des renforts qui sont arrivés très rapidement. Les camarades ont alors été tabassés et matraqués au milieu de la rue malgré les protestation des passants.
Suite à cela, 6 personnes ont été emprisonnées en vue d'une comparution immédiate dont le résultat devrait être connu bientôt. Dès le lendemain, une manifestation, plus importante numériquement, a de nouveau été organisée dans le quartier où se sont déroulés les faits, à la fois pour continuer la mobilisation et l'information par rapport à la lutte en cours à Brescia et pour recueillir des témoignages par rapport aux arrestations de la veille.

Cette répression touche aussi bien sûr et avant tout les sans-papiers eux-mêmes et ainsi, via le consulat d'Egypte, est arrivée l'annonce de l'expulsion imminente de ceux qui après leur arrestation lors de la manifestation de lundi dernier avaient été envoyés dans les centres d'identification et d'expulsion (CIE) de Milan, Turin et Gradisca. En riposte, un rassemblement devant le consulat d'Egypte est prévu aujourd'hui à Milan.

Concernant les occupants de la grue, à qui différents émissaires religieux et syndicaux (cgil) demandaient cette nuit de redescendre en échange de vagues promesses que leur aurait faites la préfecture de Brescia, voilà ce qu'ils leur ont répondu :« N'emmenez pas les gars enfermés dans les CIE qui risquent l'expulsion immédiate où nous nous fâcherons ».
Effectivement, ce lundi, à Brescia, la police dit bien fort que l'expulsion a été bloquée.Néanmoins, en ce début d'après-midi, les Egyptiens arrêtés lors de la lutte ont été extraits de leurs cages du centre de rétention de Turin pour être conduit à l'aéroport de Milan afin d'être montés de force dans un avion pour l'Egypte, probablement celui d'Egypt Air de 17h45. D'ores et déjà le gouvernement égyptien a annoncé que les immigrés "rebelles" seraient sévèrement traités.

En Italie come ailleurs liberté de circulation et d'installation !

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Notes
[1] La lutte des immigrés déboutés des lois de régularisation par le travail de 2009 a commencé depuis bien plus de 2 semaines et à Brescia cela faisait 2 mois qu'un rassemblement permanent avait lieu pour dénoncer cette situation.Il faut savoir que tous les déboutés de cette loi de régularisation ont déboursé plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d'Euros pour pouvoir constituer et déposer leur dossier finalement rejetté.
[2]Concernant Papa, redescendu suite aux appels de son père, sa situation , bien qu'il soit sans papiers, semble moins l'exposer à un risque d'expulsion immédiate et il est sans doute moins soumis à la pression.
[3]en Italie comme ailleurs, les autorités pensent que les étrangers sont trop bêtes pour décider eux-mêmes de leurs affaires, la même chose s'était notamment produite en France après l'incendie de Vincennes et des responsables politiques étaient allés rechercher des responsabilités extérieures parmi les "soutiens"

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Message  Aura Mer 24 Nov - 23:40

Echauffourées en Italie contre la réforme de l'université.
A Rome, deséchauffourées ont marqué de nouvelles manifestations contre la réformedes universités voulue par le gouvernement Berlusconi. Un groupe deprotestataires a notamment tenté d'envahir le Sénat, réussissant àfranchir les barrières de sécurité entourant le Palazzo Madama(siège de la chambre haute), avant d'être repoussés par les forces del'ordre au terme de nombreux accrochages. Les étudiants ont ensuiteessayé de forcer un cordon de sécurité lors d'un sit-in devant lachambre des députés, où se déroulait l'examen de la réforme del'université proposée par la ministre de l'éducation, Mariastella Gelmini .


Les manifestants ont lancé des œufs et des fumigènes vers l'entrée de la chambre haute, aux cris de "Démissions, démissions !" Des violences qualifiées d'"inacceptables" par le président de la chambre des députés, Gianfranco Fini.Un autre rassemblement d'étudiants, dans le centre de Rome, s'estterminé par des affrontements avec la police, d'où plusieurscontestataires sont ressortis légèrement blessés. Selon le quotidien La Reppublica, plusieurs d'entre eux se sont également retrouvés devant le Palazzo Grazioli, la résidence de Silvio Berlusconi, l'appelant à quitter son poste.
"Non aux coupes", "Rendez-nous notre avenir",affichaient les banderoles des étudiants, alors que le texte doit êtrevoté jeudi. La réforme de l'université prévoit notamment la fusion desétablissements les plus petits, l'entrée dans les conseilsd'administration d'experts externes au monde académique, et réduit lemandat des recteurs. Ses détracteurs estiment qu'elle vise surtout àfaire des économies, par exemple via le non-renouvellement des contratsà durée déterminée de dizaines de milliers de chercheurs.
Mercredi 17 novembre, des dizaines de milliers d'étudiants avaient déjà défilécontre ce projet de loi, au milieu d'une centaine de cortèges répartisdans tous le pays. Confronté à la crise économique, le gouvernementitalien a déjà adopté plusieurs lois en deux années de mandat, quidoivent couper 9 milliards d'euros de budget et supprimer 130 000emplois dans l'éducation nationale, sur la période quinquennale2009-2013.
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Message  sylvestre Mar 30 Nov - 18:55

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jyuMEcdwoqu9eTypvbsOJbRm23Kw?docId=CNG.a279b86d53f0e008683f7ecdd8cffe32.3d1

Réforme des universités: cortèges et chaos dans les grandes villes d'Italie

(AFP) – Il y a 2 heures

ROME — Des dizaines de milliers d'étudiants ont défilé mardi dans les grandes villes italiennes contre la réforme des universités, dont l'adoption est prévue ce mardi à la Chambre des députés, bloquant le centre de Rome et perturbant fortement le trafic dans plusieurs villes.

Les étudiants ont décrété mardi une journée d'action contre cette réforme qu'ils combattent spectaculairement depuis une semaine, avec des occupations de monuments célèbres comme le Colisée à Rome ou la Tour de Pise. Leur mot d'ordre est de "paralyser" le pays par des cortèges spontanés.

Selon l'Union des universitaires (UDU), "plus de 400.000 étudiants sont mobilisés dans toute l'Italie".

A Rome, tous les accès à la Chambre des députés ont été bloqués par d'imposants cordons des forces de l'ordre. Du coup, les étudiants se sont repliés sur les rives du Tibre, où ils ont bloqué la circulation.

Des cordons de police bloquaient aussi la place de Venise et l'Avenue des Forums impériaux près du Colisée.

A la grande surprise des touristes, une partie du trafic a été déviée vers le quartier de la Fontaine de Trevi, habituellement zone piétonne.

"Des cortèges spontanés bloquent le pays un peu partout. Les étudiants ont une fois de plus dit non à (Mariastella) Gelmini (ministre de l'Education), à (Silvio) Berlusconi et à leur réforme", a déclaré Flavio Arzarello, coordinateur national du mouvement de jeunes du Parti communiste.

Des manifestations ont également eu lieu dans le centre de Turin, tandis qu'à Milan, des manifestants ont occupé durant une vingtaine de minutes une gare. Ils ont également lancé des oeufs et des pétards contre un des sièges de l'université catholique.

A Naples, aux prises avec la crise des déchets, ils ont jeté des sacs d'ordures devant le siège du gouvernement régional.

Des manifestations ont également eu lieu à Venise, Turin, Palerme, ainsi qu'à Brescia où la police a repoussé à coups de matraques des jeunes qui leur jetaient des bouteilles. Echauffourées entre la police et les étudiants également devant la gare de Bologne (centre).

Selon l'UDU, "des centaines d'initiatives contre la réforme de l'université ont été organisées dans le pays: occupation des facultés, des toits, blocage de la circulation, occupation de monuments. Initiatives qui ont un seul but: bloquer le projet de loi et sauver l'université publique de la mort".

"Cette réforme coupe les fonds pour les bourses, diminue de façon drastique la représentation des étudiants, élimine la figure du chercheur et surtout taille dans le financement du fonctionnement ordinaire" des universités, dénonce l'UDU.

Confronté à la crise économique, le gouvernement a adopté plusieurs lois en deux années de mandat dont l'effet a été de réduire le budget d'environ 9 milliards d'euros et de supprimer 130.000 emplois dans l'éducation nationale sur une période de cinq ans (de 2009 à 2013).

La réforme de l'université prévoit la fusion des établissements les plus petits, l'entrée dans les conseils d'administration d'experts extérieurs au monde académique et réduit le mandat des recteurs.

Ses détracteurs estiment qu'elle vise surtout à faire des économies, par exemple via le non renouvellement des contrats à durée déterminée de dizaines de milliers de chercheurs.

Et des jolies photos ici.
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Message  sylvestre Mar 14 Déc - 17:08

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/12/14/97001-20101214FILWWW00467-manifestations-etudiantes-en-italie.php

Manifestations étudiantes en Italie
AFP
14/12/2010 | Mise à jour : 12:30 Réagir
Des dizaines de milliers d'étudiants manifestaient dans les grandes villes d'Italie contre le gouvernement et une réforme des universités, jour de votes cruciaux au Parlement pour l'avenir politique du président du Conseil Silvio Berlusconi.

A Palerme (Sicile), plus de 500 lycéens et étudiants ont brièvement bloqué l'aéroport en réussissant à occuper la piste d'atterrissage, où ils ont déployé une banderole proclamant: "bloquons tout, qu'ils s'en aillent tous". Aucun départ ni arrivée n'était alors prévu, selon la société gérant l'aéroport. D'autres se sont installés sur les voies de la gare, paralysant le trafic ferroviaire, avant de se diriger vers le port.

A Milan, une cinquantaine d'étudiants ont brièvement fait irruption au siège de la Bourse et exhibé une banderole inscrivant: "vous êtes un ramassis d'affairistes racistes, vous devez nous donner l'argent". Refoulés hors de l'édifice, ils se sont postés devant et ont lancé des pétards et scandé des slogans contre la réforme.
Le centre de la capitale était quadrillé par les forces de l'ordre qui bloquaient tout accès au Sénat et à la Chambre des députés, où avaient respectivement lieu le vote d'une motion de confiance et de deux motions de défiance contre Berlusconi.

Les cortèges étaient parsemés de quelques banderoles: "notre faim de culture bouffera (tout), dehors la dictature" ou "vous, une caste scandaleuse, nous, une majorité bruyante" tandis que certains manifestants tiraient des fusées fumigènes vertes.
Des manifestations ont également provoqué des embouteillages dans de nombreuses autres villes comme Cagliari (Sardaigne) et Bari (sud).
A Gênes et Naples, les rectorats ont été visés et à Turin, des manifestants ont formé un hémicycle devant le siège du premier Parlement italien où des opposants à la réforme des universités et aux coupes dans le budget de la culture devaient se succéder durant toute la matinée.

La réforme de l'Université prévoit notamment la fusion des établissements les plus petits, l'entrée dans les conseils d'administration d'experts extérieurs au monde académique et réduit le mandat des recteurs. Ses détracteurs estiment qu'elle vise avant tout à faire des économies.
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Message  sylvestre Mer 15 Déc - 11:23

http://info.france2.fr/europe/votes-cruciaux-pour-berlusconi-1er-ecueil-passe-66360760.html

Berlusconi sauve sa tête, manifestation et heurts

Par FTV (avec AFP)  

Manifestation anti-Berlusconi à Rome

Manifestation anti-Berlusconi à Rome

AFP/FILIPPO MONTEFORTE
De violents heurts ont opposé mardi à Rome étudiants et manifestants anti- Berlusconi aux forces de l'ordre

Au même moment Silvio Berlusconi échappait à la censure : au total, 311 députés ont voté pour et 314  contre, deux députés s'abstenant.

Au cours de ces scènes de violence, inédites dans le centre historique de la  capitale, une cinquantaine de jeunes ont été interpellés, selon la police citée  par l'agence italienne Ansa.



 Vidéo

 

Toutes les vidéos

Une quarantaine de manifestants ont été blessés et 22 d'entre eux ont dû  être hospitalisés pour des blessures superficielles et des contusions, selon des  sources médicales. Des journalistes de l'AFP en ont vu plusieurs le crâne en  sang.

De son côté, le ministre de la Défense Ignazio La Russa a fait état de 50  blessés parmi les membres des forces de l'ordre. Le secrétaire du syndicat de  policiers Siulp, Felice Romano, a dénoncé "une violence intolérable mise en  scène par des professionnels du désordre et des assassins de la démocratie". Pier Luigi Bersani, secrétaire du Parti démocrate, principal parti  d'opposition, a lui aussi exprimé sa "solidarité aux agents de sécurité agressés  et blessés", tout en se disant "proche de tous ceux qui ont manifesté  pacifiquement".

Etaient aussi présents les habitants de l'Aquila, ravagée par un séisme en 2009
Des dizaines de milliers de jeunes - 100.000 selon les organisateurs -  avaient commencé à défiler le matin dans le calme contre la politique  gouvernementale en matière d'éducation, scandant "non à la confiance !". A leurs côtés défilaient aussi des chômeurs et habitants de L'Aquila, ville  des Abruzzes ravagée par un séisme en avril 2009 (308 morts).

Pendant que les députés discutaient d'une motion de censure contre le chef  du gouvernement, des manifestants, casqués, ont tenté de s'approcher du Sénat et  de la Chambre, mais ont été refoulés. Ils ont lancé des oeufs, des pétards, des  fumigènes et de la peinture.

Affrontements manifestants-police

Après le vote remporté au parlement par Silvio Berlusconi, des manifestants  se sont déversés dans la via del Corso, artère centrale où les boutiques avaient  abaissé leurs rideaux de fer. Plusieurs ont tenté de briser des vitres blindées  de locaux abritant des distributeurs de billets, sans y parvenir.

De petits groupes se sont affrontés à la police, incendiant des voitures le  long du Tibre et à proximité de la place du Peuple, ainsi que plusieurs fourgons  de police. Ils s'en sont pris aussi à des autobus et la circulation a été  complètement bloquée dans l'après-midi. Le Corso était jonché de bancs publics arrachés et de pavés utilisés comme  armes par les manifestants, ainsi que de poubelles en feu. Certains manifestants, appartenant au mouvement Black Block, étaient  reconnaissables à leurs vêtements noirs, passe-montagnes et casques.

Policiers et carabiniers, parfois en civil mais casqués, ont pourchassé des  groupes dans les rues adjacentes. Un photographe de l'AFP a vu un membre des forces de l'ordre frappé à terre  par des manifestants sortir un pistolet. Mais il n'a pas fait usage de son arme  et a été secouru par ses collègues. Des rassemblements ont également eu lieu à Milan, où des manifestants sont  entrés dans le bâtiment de la Bourse aux cris de "profiteurs !", à Palerme, où  des étudiants ont occupé le tarmac de l'aéroport, à Catane où 3.000 ont défilé  dans le centre, mais aussi à Bari, Cagliari, Gênes, Naples et Turin.
A la tombée de la nuit, le calme est peu à peu revenu dans les rues de la  capitale.

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Message  nico37 Jeu 23 Déc - 14:33

L'insurrection qui vient en Italie

Il arrive qu'un pays depuis longtemps immobilisé et anesthésié par un pouvoir établi sur des piliers redoutables (médias déviés, mafias et autres pouvoirs occultes) se réveille et s'exprime dans ses composantes les plus directement opprimées : ouvriers chassés de leurs usines, émigrés privés des droits élémentaires, victimes d'un tremblement de terre particulièrement destructeur exploitées et trompées par les institutions qui devaient les protéger et les aider, Sud empoisonné par les déchets toxiques subrepticement enfouis dans ses sols, étudiants ayant connu pour seul horizon depuis l'enfance un monde d'illusions et de mensonges qui, de fait, les privait de l'idée même d'un futur qui leur appartienne.

Depuis quelque temps, le pouvoir du gouvernement de ce pays s'affaiblissait. Ceux qui étaient jusqu'alors les plus silencieux — les plus résignés même, semblait-il — organisaient des défilés pleins de vie, d'imagination et d'impatience, occupant les toits des usines, les tours et, dans dix-huit villes, les monuments (avec le respect qu'auraient mérité aussi Pompéi ou le Colisée).

Peu à peu se faisait jour une indignation de masse. La manifestation du 14 décembre qui a eu lieu à Rome et dans toutes les grandes villes d'Italie comprenait un très grand nombre d'étudiants et de lycéens, et aussi des ouvriers, des survivants de L'Aquila, des habitants des régions napolitaines.

Pour les étudiants, il s'agissait d'affirmer une fois encore ce qu'ils exprimaient fortement depuis deux ans, sans aucune réponse du gouvernement : leur refus d'une réforme qui réduirait encore les crédits déjà quasi inexistants pour la recherche, abolirait 90% des bourses et supprimerait 35'000 postes, réduisant au chômage une infinité d'enseignants et d'employés qui attendent depuis des années d'être enfin régularisés.

Les étudiants italiens sont condamnés au départ à choisir entre précarité et chômage, entre malaise et expatriation. Le chiffre des jeunes cherchant un travail pendant des mois, des années, est impressionnant ; plus encore le chiffre de ceux qui ont renoncé à le chercher. La réforme annoncée se proclame lutte contre le gaspillage — alors qu'ont été récemment enrôlés en masse dans les établissements publics les enseignants de religion, matière facultative, et que les écoles privées sont privilégiées et richement financées, et le seraient plus encore par le décret annoncé.

Ce que les étudiants perçoivent est l'intention de déstructurer l'instruction publique et de transformer l'université en une institution préparant à l'exploitation et non à l'autonomie, non à la formation d'individus et de citoyens libres, capables d'une pensée critique, d'une pensée tout court.

«Nous ne sommes pas représentés», disent les étudiants, qui se sentent relégués hors de la politique. Rien à voir avec la lutte armée, avec les idéologies des années 1970. Il est reconnu que ces jeunes ont une profonde culture démocratique, mais croient en une démocratie radicale et vraiment collective. On ne voyait aucun slogan agressif dans la manifestation, aucun mot d'ordre, mais, chose inédite, des pancartes portées chacune par un manifestant, qui représentaient des couvertures de livres. Les uns à côté des autres : Nabokov, Pétrone, Darwin, Henry Miller, Dostoïevski ; et encore : Merleau-Ponty, Kama-sutra, Odyssée…

Ce même jour, le gouvernement affaibli posait la question de confiance et toute l'opposition votait une motion de censure. À l'annonce que, pour trois voix — achetées de façon évidente, ce qui signifie une corruption désormais affichée comme système —, la confiance était passée, la colère augmenta, la violence devint inévitable, alors qu'elle était profondément étrangère au mouvement étudiant qui s'était lié aux grands lieux du malaise social, montrant lucidité et résistance.

Ce qui inquiète désormais, ce sont les manifestations des prochains jours. Car on peut craindre une réédition de Gênes 2001, dans la mesure où le gouvernement serait tenté d'exploiter la juste colère générationnelle et collective pour inventer un état d'urgence, au lieu d'établir un dialogue avec des interlocuteurs qui ont, ses observateurs désintéressés le reconnaissent, «du nouveau à dire».

Le refus de répondre est aussi une violence, plus violente et plus coupable que l'indignation de tout un pays.

Jacqueline Risset, écrivain et traductrice, Le Monde, 21 décembre.

nico37

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Message  nico37 Dim 23 Jan - 14:07

Des autodafés à Venise ? par Lello Voce

Pour le pire, écrivait Montale, il n'y a pas de fin. Comme il avait raison… Ainsi, à la lumière de ce que rapporte un quotidien vénitien, il m'incombe d'intervenir à nouveau sur cette consternante affaire de censure des livres des réprouvés : quelques dizaines d’auteurs toutes générations confondues et de convictions politiques diverses, dont des noms prestigieux et "historiques" de la culture italienne et internationale comme Agamben, Sollers ou Balestrini, parce qu’ils ont signé en 2004 l'appel en faveur de Cesare Battisti…
L'Assesseur à l'Instruction pour la région de Vénétie, la PDL Donazzan, non contente d'avoir déjà mis dans un sérieux embarras jusqu'à ses propres troupes à Venise en décidant unilatéralement et à leur insu, d'utiliser l'argent public pour offrir des Bibles à tous les élèves des écoles de la région, déclare aujourd'hui qu’elle s’adresse à tous les proviseurs de la Vénétie (et à travers eux à leurs enseignants), pour les inciter à ne pas diffuser auprès des jeunes les œuvres des auteurs mis à l'index. A qui lui reproche d'opérer une censure, elle répond, qu'il ne s'agit pas de sa part d'une exigence (et comment le pourrait-elle?) mais d'une "indication politique". Il y a une tendance à privatiser l'enseignement, en Italie, qui a désormais dépassé toute mesure, comme si – l’administration de l'une ou l'autre de ces institutions, - permettait d’en devenir propriétaire.

Les faits sont je pense désormais connus de tous : de l'invitation à exclure des bibliothèques vénitiennes les livres des auteurs signataires – en 2004 – d'un appel pour la libération de Cesare Battisti, écrivain et ex-membre de la formation terroriste PAC, parti d'un Conseiller municipal du PDL de Martellago, jusqu'à l'adhésion enthousiaste de l'Assesseur de la Province de Venise, Monsieur Speranzon, ex MSI intégré dans le PDL, qui a surenchéri, en nous décrétant"personnes indésirables" dans la province de Venise ; invitant d’un ton menaçant toutes les communes à se comporter de la même manière, ou à en prendre la responsabilité (et donc à en assumer toutes les conséquences… lesquelles?! a-t-on envie de demander).

Nous sommes de nombreux auteurs mis à l'index, avec des positions littéraires et politiques très diverses, rassemblés par le seul fait d'avoir osé se prononcer en faveur du terroriste rouge diabolique, d'avoir émis quelques doutes sur la version officielle des faits. Cela vaut peut-être la peine de préciser que le soussigné n'a pas soutenu cet appel parce qu'il partageait ou avait un tant soit peu jamais partagé les choix politiques de Battisti et des PAC. A cette époque, je faisais tout autre chose .Je n’ai jamais été proche, ni des Brigades rouges, ni de quelque groupe que ce soit, ou groupuscule ayant cru pouvoir résoudre par les armes les contradictions criantes de notre nation. A ceux-ci, donc aux PAC et à Battisti, j'attribue même la part essentielle de la responsabilité d'avoir transformé ma jeunesse en une sorte de triste et désagréable slalom entre les bombes, les postes de contrôle, les courses effrénées sous les toits accueillant des tireurs d'élite. D'avoir en somme contribué à restreindre ma liberté et mon bonheur.

J’ai signé l'appel parce que je pense qu'il est temps de faire toute la lumière, de soulever les voiles, de refuser les échappatoires, de démasquer ce qui doit, et qui doit l'être, quelle que soit la personne en cause.
C’est la seule issue si l’on veut éviter la répétition de certaines tragédies, toujours tapies dans l’angle mort de l'histoire.

Il faut dire, avec la plus grande clarté que ce qui va suivre ne relève pas du pur « idéologisme », que le cas Battisti a la capacité maligne de faire perdre le nord à des têtes bien plus pensantes et démocratiques que celles de l'Illustre Speranzon.

Je fais référence au récent article de Tabucchi paru dans Le Monde du samedi 15 janvier, dans lequel l'écrivain s’en prend à certains intellectuels français tels que BHL, Sollers, Fred Vargas, coupables d'avoir défendu l'écrivain "armé", avec la thèse que les magistrats en Italie appartiendraient à une catégorie au-dessus de tout soupçon, que ce qu'ils établissent serait, sans l'ombre d'un doute, la pure vérité, le cas Battisti inclus.
Même Tabucchi se laisse séduire par les généralisations, par les facilités d'un faux syllogisme, fondé sur les mérites que certains de ces magistrats se sont acquis dans la lutte contre la mafia, ou contre la corruption politique, mais oubliant la responsabilité prise par nombre d’entre eux dans l'apparition d’un épais brouillard sur les tragédies de ce pays : il en déduit que tout magistrat est a priori un magistrat juste ! De tels égarements nous font sentir l’amertume de la lie qu’il faut boire.

La présomption importe peu s'il s'agit de résoudre le débat, comme le fait Tabucchi, en invoquant une supposée totale intégrité de toute une catégorie : celle des magistrats.
Il y a les "robes de combat" mais il y a eu et malheureusement il y a encore, celles que dans les années 70 on a appelées les "robes de garde" de ceux qui croient au complot du Mal, aux balles déviées de leur trajectoire par des pavés volants, ceux qui se sont voués pendant des années à l'ensablement des procès gênants, ceux qui se sont vendus au Caïman etc…
Tabucchi a peut-être oublié des événements qui pourtant devraient lui être bien connus ? Pense-t-il réellement qu'une affaire aussi triste et aussi tragique que celle de la lutte armée puisse être résolue de manière aussi manichéenne, en divisant le monde entre bons et méchants? Et seulement grâce aux sentences des tribunaux ? Cela ne lui semble-t-il pas excessivement "manzonien"?
A-t-il oublié que le grand Lombard affirmait, dans l'un des recoins de son grand Roman, que celui qui commet le mal est coupable non seulement du mal qu'il commet, mais également du trouble qu'il provoque dans l'âme de l’offensé ?
Quel sens cela a-t-il donc, de critiquer violemment un intellectuel pour la seule raison qu'il n'accepte pas servilement ce que tel ou tel juge italien a affirmé dans ses sentences. Tabucchi sait bien que souvent, ici en Italie, les vérités juridiques et les vérités historico-politiques ne coïncident pas.
Que cela arrive justement au lendemain du diktat de Marchionne est particulièrement préoccupant, et fait craindre qu'une fois de plus, la gauche parlementaire ne sache analyser ni répondre au malaise profond de vastes couches de la population.

Au delà de la violente arrogance de la requête de Speranzon, aux sinistres et manifestes échos orwelliens, ce qui frappe le plus est l'idée que l'on puisse interdire, ou du moins empêcher la lecture de tel ou tel livre (ou disque, ou pièce de théâtre) au prétexte des positions que l'auteur exprime à propos d’autres affaires.
Ici en effet, on ne demande pas d'exclure des bibliothèques de Venise, des collections publiques, etc..certains livres qui évoqueraient le cas Battisti, ce qui déjà serait assez révoltant. Non, on fait mieux, on demande d'exclure des livres qui parlent de tout autre chose, au prétexte qu’ils ont été écrits par des personnes politiquement dérangeantes pour Monsieur l'Assesseur.
On est au delà du cauchemar, dans le plus incroyable et le plus nocif des délires…

A quand l'interdiction des livres de tous ceux qui pensent que le Caïman est un prévaricateur, à quand celle de ceux qui prennent position contre le fédéralisme padouan, ou de ceux qui se déclarent gay, ou favorables à des politiques antiprotectionnistes dans le domaine des stupéfiants?
A quand l'exclusion des bibliothèques municipales de Milan de tous les auteurs qui sont des tifosi des équipes de foot de Rome ou Naples?!
Si ce n'était tragique, ce serait de l’ordre de la mauvaise farce.

Je connaissais le passé aux errements néo-fascistes de l'Assesseur, mais je croyais qu'il avait tout intérêt à ne pas les faire connaître.
Je me trompais : à présent, si quelqu'un avait le moindre doute, il se sera objectivement convaincu que la bête immonde a perdu ses poils mais non son vice, et que si le couturier de Speranzon a fait de sa chemise noire un veston croisé bleu de conseiller commercial, il n’en reste pas moins un bon vieux fidèle du chef Almirante.
L'habit ne fait pas le moine, ni l'Assesseur un démocrate.
Sinistre est aussi le chantage caché entre les lignes du communiqué, il fait comprendre que les mesures de censure ne seront pas prises à l'égard des auteurs qui retireraient leur signature de l'appel : même sans autre raison cela me suffirait à m'inciter à le re-signer.
Autre éducation, autre patrimoine génétique en ce qui me concerne.
Il faut dire en outre que, sur un territoire comme le nôtre, où l'arrogance néo-fasciste en est arrivée à des assassinats pour des motifs futiles, où l'intimidation, la violence physique comme instrument licite de la lutte politique sont prises pour maîtresses, des positions de ce genre, unies au chœur d' agressifs rugissements de nombreux représentants de la loi, peuvent sonner comme une invitation et une autorisation à en faire encore plus.
De cela, Speranzon et ses compagnons ne peuvent qu'assumer toute la responsabilité.

Enfin Speranzon nous invite à faire preuve de respect pour les victimes et leurs familles. Il a raison. Ce respect ne m’a jamais fait défaut, à l'égard d'aucune des victimes et d'aucune de leurs familles, quel que soit leur credo politique. Il y a bien longtemps en effet que, comme beaucoup d'autres, je demande que leur soit concédé le respect le plus impérieux : celui qui lèvera le secret d'état sur tant, trop d'épisodes obscurs qui ont affligé l'histoire récente de notre pays, y entraînant des centaines de victimes innocentes, avec et sans uniforme.
Et je ne pense pas avoir manqué de respect en signant cet appel. Si la vérité officielle ne me convainc pas, si je demande de la clarté, au regard de la légalité nationale et internationale, si j'avance des doutes, si j'approfondis, je ne pense pas être en train de manquer de respect à qui que ce soit, et surtout pas, moins que jamais aux familles des victimes, à moins que l'on pense que n’importe quel coupable, vaut mieux que pas de coupable du tout.
Ceci ne bénéficierait ni aux victimes du terrorisme rouge et noir, ni à leurs conjoints, et moins que jamais à la démocratie.
Une telle chose ne peut convenir qu'à celui qui se trouve splendidement à son aise au centre du pogrom.
C'est pour cette raison que je re-signerais cet appel, pour cette raison que j’affirme que les déclarations et initiatives de Speranzon ne sont pas seulement fascistes, mais substantiellement ridicules et obliquement pornographiques.
Le commentaire de sitaudis.fr
Traduction : Lella Le Pillouër

Liste des liens reprenant cette affaire :

A Venise, on allume des brasiers de livres, allons nous agir ?

Liste partielle des livres qui seraient proscrits

Compte rendu des débuts de la campagne et de ses résultats

Les articles parus dans la Repubblica et l' Unita

Une bibliothécaire vénitienne rapporte des pressions "informelles" pour écarter les livres de Saviano

L’Assessore à la Culture de la Région de Vénétie demande aux présidents de boycotter les livres de la "liste noire"

A Venise, les laquais de Berlusconi veulent mettre nos livres sur le bûcher
[Traduit de l'italien par Gaia Manco. Mise à jour dans les comments]

Serge Quadruppani a su trouver les mots les plus indiquées. Les voilà:

«Face à l’imbécillité fascisante, on est comme désemparé : l’énormité idiote de certaines déclarations pourrait laisser sans voix. C’est tellement crétin qu’on a seulement envie de hausser les épaules et de penser à autre chose. Mais ces énormités et cette idiotie ont des effets bien réels.
Si on laisse se répandre la seule idée (pour ne pas parler de la pratique réelle) que des listes noires pourraient être officiellement dressées pour refus de céder à la dictature du chagrin, pour non-respect de la vision dominante de tel aspect du passé ou de telle affaire judiciaire, alors on cède à une conception de la société plus proche de la Tunisie de Ben Ali que de celle qu’a rêvée l’Europe des Lumières et de la résistance. » («Inquisition moderne : les bibliothèques vénitiennes purgées des pro-Battisti »)

Notice préliminaire: le cas Battisti ici est juste un prétexte. S’il n’y avait pas celui ci, ils en auraient cherché un autre. Par conséquent, dans ce billet on ne parlera pas du détail de cette histoire. Si celui o celle qui connait seulement les opinions répétées à l’infini par les médias et les politiciens voulait entendre une autre version, il pourra se renseigner sur Carmilla [1]. Celui qui voudra en discuter est prié de le faire autre part (le net est plein de blogs et forum). Notre opinion est suffisamment connue, à son temps nous en avons écrit, en pesant chaque mot, en essayant de maintenir un équilibre [2]. Mais aujourd’hui la question est une autre, comme le collègue Carlo Lucarelli, qui nous envoie ce message, a bien compris:

«Sur le cas Battisti- l’homme et son histoire- nous avons des positions différentes, mais ce qu’ils sont en train d’essayer de faire avec cette liste de proscription est vraiment une cochonnerie et c’est vraiment de la censure contre le désaccord. Je ne suis pas un des signataires de l’appel pro Battisti mais je suis disponible à soutenir quand même toute initiative partagée pour contester cette sordide opération digne d’une dictature débile.»

Et maintenant on vous raconte ce qui ce passe.

Le délègue à la culture de la Province de Venise, ex MSI (Mouvement Social Italien, parti post-fasciste n.d.t.) tourné berlusconien Speranzon, a accueilli la suggestion d’un collègue de parti et sommé aux bibliothèques de la province de:

1) enlever des étagères les livres de tous les auteurs qui en 2004 ont signé un appel dans lequel on demandé la libération de Cesare Battisti;
2) Renoncer à organiser initiatives avec ces écrivains (ils doivent être déclarés: personae non gratae)
Le bibliothécaire qui n’acceptera pas ce diktat “s’en assumera toutes les conséquences”. On fait peut être allusion au bloc des financements, au refus du patronage des initiatives, au mobbing, à hostiles campagnes de presse? La proposition a obtenu la faveur du COISP (un syndicat de policiers). Donc le bibliothécaire va y penser deux fois avant se se faire des ennemis parmi les pouvoir locaux et les forces de l’ordre aussi.
Une bande de “sincères démocrates” est déjà en marche pour étendre la chose à toute la Vénétie et il y a des chances que l’initiative sera copiée au delà des frontières régionales. Voilà ce qu’on peut lire sur le “Gazzettino” [3]:

«Je vais écrire aux délégués à la culture des Mairies du territoire de Venise afin que ces personnes soient déclarées importunes et je vais leur demander, comme les bibliothèques municipales sont insérées dans un système provinciale. que leurs œuvres soient retirées des étagères. [...] Je vais demander de ne pas promouvoir la présentation des livres écrits pas ces auteurs: chaque Mairie pourra agir en autonomie, mais devra en assumer la responsabilité. En outre, comme conseiller municipal à Venise, je vais présenter une motion afin que Venise donne en première l’exemple. [...] Nous allons écrire aux délégués régionaux Marino Zorzato e Elena Donazzan, pour étendre l’initiative à toute la Vénétie.»

Le fait même que l’on puisse concevoir une telle chose indique que l’enfoncement italien est en train de toucher des nouveaux, ecoeurants niveaux. Nous sommes en train de sonder le fond de la Fosse de Mariannes, entourés par des poissons aveugles et déformes, à la recherche de l’obscurité la plus obscure qui puisse se produire dans l’univers.
Voulons nous rester au fond de la fosse avec ces sombres misérables scaphandriers ou voulons nous nous engager pour émerger?
La haut il y a le soleil, pour ceux qui veulent le revoir.

Dans la liste de proscription nous sommes très nombreux: nous, Valerio Evangelisti, Massimo Carlotto, Tiziano Scarpa, Nanni Balestrini, Daniel Pennac, Giuseppe Genna, Giorgio Agamben, Girolamo De Michele, Vauro, Lello Voce, Pino Cacucci, Christian Raimo, Sandrone Dazieri, Loredana Lipperini, Marco Philopat, Gianfranco Manfredi, Laura Grimaldi, Antonio Moresco, Carla Benedetti, Stefano Tassinari et beaucoup d’autres encore. En pratique ils devraient les vider, ces étagères. Et peut être c’est précisément ce dont ils rêvent.



Quadruppani a raison: on ne peut pas réagir en haussant les épaules, dire « c’est juste une provocation », conseiller l’indifférence « pour ne pas faire de la publicité à ces gens là ». Parfois il faut faire ainsi, mais pas toujours. Bien sur, il s’agit aussi d’une provocation, mais surtout d’autre chose:
1)il s’agit d’une menace faite à une catégorie professionnelle entière (les bibliothécaires) qui devraient accepter un ultimatum autoritaire et anticonstitutionnel ou ils vont la « payer chère »
2) Il s’agit d’un acte finalisé à l’isolement et à la censure d’écrivains et artistes comme « complices » de terrorisme. Un acte accompli par un administrateur, une figure de pouvoir qui, en agitant un épouvantail pour détourner l’attention d’autres problèmes, s’appelle aux réactions viscéraux du « peuple ». Un acte qui veut intimider et « remettre à sa place » celui qui produit discours public. Comme le collègue Tiziano Scarpa a déclare : «De cette façon on frappe la citoyenneté d’un écrivain, qui se trouve dans la langue et dans les œuvres » [4]

Contre cette horreur nous devrons tous réagir, non seulement les écrivains directement engagés ou les bibliothécaires directement visés.
- Les citoyens, les frequentateurs des bibliothèques devraient se faire entendre
- Les administrateurs, les forces politiques et associations de Venise et des mairies avoisinantes
- Toute personne travaillant dans l’information devrait essayer d’écrire, comme tous ceux qui ont un blog et similia ;
- L’Association Italienne Bibliothèques devrait faire quelque chose
- Les syndicats de la fonction publique devraient faire quelque chose.
- Les éditeurs devraient faire quelque chose, même légalement, en portant plainte au devant les tribunaux civils, contre une action qui leur provoque des endommagement matériaux et moraux.
- Il faudrait envoyer e-mails aux journaux (non seulement aux journaux venetiens) pour protester, il faudrait afficher messages et lettres ouvertes dans les bibliothèques et salle de lecture.
- Il faudrait diffuser et mettre un lien aux billets comme celui ci (en bas nous mettrons les mises à jour sur cette histoire) et toute autre article, texte ou vidéo informant sur ce personnage, sur ses intentions liberticide et sur initiatives éventuelles de ses imitateurs et camarades.

Certains écrivains qui sont finis dans cette liste noire (avec d’autres qui n’y sont pas mais qui sont solidaires) sont en train de discuter, ils sont en train de se coordonner, ils sont en train d’évaluer quelle type d’action (y comprises des actions légales) engager. Mais s’ils seront seuls, cette censure va passer. La menace est adressée à tout le monde: à ceux qui écrivent, ceux qui lisent, à ceux qui tiennent à la variété de point de vue sur tout sujet. Si on sous-estime l’initiative parce qu’elle est stupide, on va créer un précédent. Il s’agit d’une initiative dangereuse parce que stupide. Comme le bloguer Mazzetta nous fait remarquer, on a l’intention d’affirmer le principe selon lequel il serait parfaitement normal:

«appliquer un filtre moral, en sélectionnant les livres selon les comportements des auteurs et leur appartenance idéologique et politique au vouloir de la majorité de gouvernement.
Comme si, si demain Berlusconi devait tomber en disgrâce, quelqu’un proposait de bannir de toutes les bibliothèques du royaume les livres de tous ceux qui l’ont soutenu et protégé, comme si les œuvres littéraires pouvaient et devaient être sélectionnées selon leurs caractéristiques morales et politiques de l’auteur.» [5]

NOTE (ITALIEN)
1.Dossier sul caso Battisti, carmillaonline.com
2. Wu Ming 1, [urlhttp://www.wumingfoundation.com/italiano/outtakes/cesare_battisti_2.htm]«Cesare Battisti. Quello che i media non dicono»[/url]
3. «La Provincia di Venezia “mette al rogo” i libri di chi firmò la petizione per Battisti», Il Gazzettino, 16 gennaio 2011
4. «Una prassi da dittatura», intervista a Tiziano Scarpa, Corriere del Veneto, 16 gennaio 2011
5. Il commento di Mazzetta sulla sordida iniziativa

ATTENTION: Mise à jour du 18/01/2011

Serge Quadruppani: “Contre l’inquisition vénitienne, une première victoire”

La présidente de la province de Venise, Francesca Zaccariotto a pris ses distances par rapport à l’initiative de Speranzon, l’adjoint à la culture provincial qui, avec l’appui d’un syndicat de policiers demande aux bibliothèques municipales et scolaires du territoire de retirer de leurs rayons les livres de tous les auteurs (dont le sousissigné et une ou deux centaines d’autres) qui ont signé un appel en faveur de Cesare Battisti en 2004. La présidente tient à dire que c’est une initiative personnelle et que la Province ne l’appuie pas. C’est une première victoire remportée grâce à une mobilisation sur le net qui a refusé les formes trop faciles de la pétition online ou du groupe facebook, mais s’est caractérisée par une multiplicité d’initiatives, du mail d’auto-dénonciation à Speranzon à la distribution de tracts dans les bibliothèques, à la mise en mouvement des éditeurs, des bibliothécaires, des collègues écrivains non signataires, et de tous les gens concernés. La rédaction de Carmilla analyse très bien toute l’affaire, pour ceux qui lisent l’italien. De toute façon, cette affaire à la fois dérisoire (pour ses effets pratiques immédiats) et très grave (pour le type de pratique qu’elle tend à banaliser) n’est pas terminée: il faut obtenir à la fois la certitude qu’aucune pression directe et indirecte ne sera exercée sur les bibliothécaires et que les conséquences institutionnelles soient tirées de cet abus de pouvoir. Si vous y tenez vraiment, je traduirai quelques passages, plus tard, du texte de Carmilla, en attendant, je retourne à ma chère Tunisie, sur laquelle j’essaie d’écrire quelques lignes.

ATTENTION: Mise à jour du 18/01/2011

Serge Quadruppani: La fierté de figurer sur la liste noire (bis): ça ne s’arrange pas

Malgré la prise de position contraire de la présidente de la province de Venise, c’est maintenant l’adjointe à la culture de la région (une région contient plusieurs provinces) de Vénétie qui demande à toutes les écoles de retirer les livres des “amis de l’assassin” Battisti des rayons de leurs bibliothèque. En cliquant sur l’image, vous verrez dans la colonne de droite la liste des auteurs que la clique fascistoïde au pouvoir dans la province vénitienne appelle à boycotter.

Italie Libero_rogo

Si vous voulez donner votre sentiment dans la langue que vous voulez mais poliment à l’adjointe en question, on peut lui écrire:
assessore.donazzan@regione.veneto.it
ainsi qu’au président de la région:
presidenza@regione.veneto.it
sans oublier Speranzon, le génial initiateur du mouvement:
raffaele.speranzon@provincia.venezia.it
Faut-il insister sur le fait que tout type d’insulte et de menace serait contre-productif ? Il le faut, je connais votre tempérament impulsif, chers lecteurs !

nico37

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Message  nico37 Ven 22 Avr - 20:42

Un crucifix certifié conforme à la laïcité Olivier Tosseri - publié le 21/04/2011

Élément central de l’identité italienne, la présence du crucifix dans les lieux publics fait consensus.

Alors que les insignes religieux font débat en France, le crucifix dans les lieux publics déchaîne les passions en Italie… mais pour le défendre. Car il a été régulièrement remis en cause. Dernier cas en date, l’affaire Soile Lautsi. En 2006, elle porte plainte contre le gouvernement italien estimant que la présence du crucifix dans la salle de classe de ses enfants constitue une "discrimination" et une "coercition idéologique".

La Cour européenne des droits de l’homme lui donne raison en 2009. La levée de bouclier est quasi unanime en Italie, allant de la classe politique au Vatican, ponctuée par de nombreuses prises de positions. "Je pense que le bon sens finit parfois par être victime du droit. Une aussi ancienne tradition que celle du crucifix ne peut offenser personne." Cette déclaration n’est pas celle d’un hiérarque du Saint-Siège mais de Pierluigi Bersani, premier secrétaire du principal parti de gauche et ancien communiste. L’argument principal des défenseurs du crucifix est d’y voir le symbole du patrimoine culturel d’un pays se déclarant à 97 % catholique et dont la religion est le ciment de l’identité nationale.

C’est donc sur le terrain culturel que s’est déroulé le débat… ou plutôt son absence. Car malgré la multiplication des polémiques, ni le Conseil d’État, ni la Cour de cassation, ni la Cour constitutionnelle n’ont une position claire et commune tant sur la forme que sur le fond. C’est, en revanche, le cas de la Cour européenne des droits de l’homme. Dans un verdict définitif rendu le 19 mars dernier, elle juge que "la présence du crucifix dans les salles de classes italiennes ne viole ni la liberté de conscience et religieuse des élèves, ni celle d’éducation des parents".

Le Vatican exulte ! Le cardinal Angelo Bagnasco, président de la Conférence épiscopale italienne salue "un choix important et historique reconnaissant le crucifix comme un élément central de l’identité italienne". Un avis partagé par la quasi-totalité de la classe politique. Car, si la droite tonne pour défendre les crucifix, et si le parti de la Ligue du Nord donne de la voix pour les rendre obligatoires en Lombardie, un silence quasi total règne à gauche. Du Parti démocrate à l’Italie des valeurs, en passant par les écologistes de Sinistra Ecologia Libertà, la laïcité n’est pas une priorité.

Ce n’est pas le cas pour un homme politique issu des rangs de la droite conservatrice et ancien fasciste : Gianfranco Fini. Pour l’actuel président de la chambre des députés : "Nous vivons dans un Etat laïque, et comme citoyens nous ne sommes pas appelés à un acte de foi, le parlement doit faire des lois non orientées par des principes religieux." Et les sujets de tensions ne manquent pas : lois de financement des écoles privées, loi sur l’euthanasie ou sur la pilule abortive RU 486, autant de polémiques qui ont récemment agité l’Italie.

Avec la disparition de la Démocratie chrétienne, le Vatican a perdu son principal interlocuteur mais il a gagné des partenaires. Le vote catholique réparti sur l’ensemble de l’échiquier politique lui donne des relais dans tous les partis. L’Église cherche à diffuser dans la sphère publique les thèmes qui constituent sa table des valeurs : plus d’éthique, de morale, de bioéthique. Cette influence, l’affaire des crucifix l’aura une nouvelle fois démontrée.

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Message  Roseau Lun 30 Mai - 21:18


« Si la gauche l’emporte face au maire sortant, Letizia Moratti, a-t-il provoqué au début de cette semaine, le risque est que la ville devienne une cité désordonnée, chaotique (...), une cité islamique, une “zingaropoli” (tziganopole) –

Détails intéressants sur le nouveau maire, dans un bon article de l'Huma
http://www.humanite.fr/30_05_2011-italie-giuliano-pisapia-le-tombeur-de-la-droite-%C3%A0-milan-473258
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Message  sylvestre Mar 31 Mai - 10:26

L'autre grand rendez-vous c'est le triple référendum d'initiative populaire des 12 et 13 juin sur la privatisation de l'eau, les lois qui protègent Berlusconi, et l'énergie nucléaire. Voici d'ailleurs un débat avec notre camarade de Sinistra Critica Flavia d'Angeli, un représentant du comité pour le référendum sur l'eau, un type de droite, et un fantôme.



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Message  ramiro Mar 31 Mai - 11:33

A noter, l'existence d'un collectif parisien avec un site en Français et en Italien
http://parigicomitatoacqua.blogspot.com/
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Message  BouffonVert72 Lun 13 Juin - 21:09

http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/06/13/referendums-silvio-berlusconi-reconnait-sa-defaite-sur-tous-les-themes_1535652_3214.html


Référendums : Silvio Berlusconi reconnaît sa défaite "sur tous les thèmes"

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 13.06.11 | 18h26


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Des partisans du "oui" au quadruple référendum sur le nucléaire, l'eau et l'immunité du président du Conseil brandissent une pancarte représentant un Silvio Berlusconi verdâtre le 13 juin à Rome.AFP/ALBERTO PIZZOLI


Deux semaines après l'humiliation subie par la majorité de centre droit aux élections municipales, Silvio Berlusconi a essuyé un nouveau revers lundi 13 juin. Le président du Conseil italien a reconnu sa défaite "sur tous les thèmes" soulevés par les quatre référendums promus par l'opposition et portant sur l'abolition de son immunité pénale, l'interdiction du retour au nucléaire et la privatisation de l'eau.

Alors que depuis seize ans, le quorum indispensable à la validité du référedum d'initiative populaire (50 % des suffrages plus une voix) n'avait jamais été atteint, les cinquante millions d'Italiens appellés aux urnes se sont cette fois-ci massivement déplacés. La participation au vote organisé dimanche et lundi jusqu'à 13 heures a tourné autour de 57 %, selon des résultats officiels portant sur la moitié des villes italiennes.

En outre, d'après un sondage de l'institut EMG, une écrasante majorité de personnes – plus de 90 % pour chaque question – ont rejeté les lois de Silvio Berlusconi prévoyant un retour au nucléaire, l'ouverture au privé pour la gestion et la distribution de l'eau et une forme d'immunité pour le chef du gouvernement.

BERLUSCONI A PASSÉ SON DIMANCHE SUR LA PLAGE EN SARDAIGNE

Mis en cause dans trois procès, dont celui portant sur le scandale sexuel Rubygate, le président du Conseil italien redoutait également référendum prévoyant l'annulation d'une loi dite d'"empêchement légitime", qui lui permet de ne pas se présenter en justice en raison de ses obligations de chef du gouvernement. Il a ostensiblement passé son dimanche à la mer en Sardaigne afin de montrer qu'il n'irait pas voter.

Selon Massimo Franco, éditorialiste du journal Corriere della Sera, les résultats "révélent une perte de contact [de Silvio Berlusconi, ndlr] avec le pays, un problème qui concerne toute l'alliance" au pouvoir.

LA MAJORITÉ SE LÉZARDE

Les médias ont souligné à quel point la position de l'homme fort du pays ne faisait pas l'unanimité dans son camp. Alors qu'Umberto Bossi, le numéro un de la Ligue du Nord, principal allié du Cavaliere, disait "espérer que les gens n'aillent pas voter", l'un des ténors de son parti, Luca Zaia, président de la région Vénétie, a été aux urnes pour s'opposer au nucléaire, à une privatisation de l'eau et même à l'immunité du chef du gouvernement.

UN RÉFERENDUM SUR LE NUCLÉAIRE SYMBOLIQUE

En revanche, le résultat du référendum sur le nucléaire est surtout symbolique puisque les Italiens ont déjà abandonné cette énergie après un premier référendum en 1987 suite à l'accident de Tchernobyl. Et il y a quelques semaines, le Cavaliere a annoncé qu'il renonçait à son projet de construction de centrales à partir de 2014 pour une mise en service en 2020, vidant le référendum de sa substance.

Ramenez le Cavalier dans son écurie, et mettez-lui son groin dans le foin ! cheers
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Italie Empty We defeated Berlusconi politically through a radical mobilisation

Message  Roseau Jeu 16 Juin - 1:18

Emiliano Viti, Flavia d'Angeli
http://www.internationalviewpoint.org/spip.php?article2182
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Italie Empty Re: Italie

Message  sylvestre Jeu 16 Juin - 11:53

Roseau a écrit:Emiliano Viti, Flavia d'Angeli
http://www.internationalviewpoint.org/spip.php?article2182

L'original
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Italie Empty Dans l'oeil à son tour des spéculateurs sur la dette...

Message  Roseau Mar 12 Juil - 0:32

Sauver l’Italie de la faillite coûterait à l’Europe 1 000 Mds €
http://www.eleconomista.es/economia/noticias/3221876/07/11/Ahora-si-que-no-queda-dinero-rescatar-a-Italia-costaria-1-billon-de-euros.html


« Italie, trop grande ou trop corrompue? Vingt ans de berlusconisme ont transformé ce pays en un pays peu fiable, incapable de freiner l’évasion fiscale et de retourner à la croissance. »
http://www.elpais.com/articulo/economia/Italia/demasiado/grande/demasiado/corrupta/elpepueco/20110710elpepueco

A Paris, Axa chute de 5,80 %, BNP Paribas 5 %, Société Générale et Crédit Agricole SA 5,6 %. Les banques françaises ont une exposition significative à la dette italienne.
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0201501880577-bourse-les-craintes-de-contagion-font-chuter-les-banques-192572.php

Ou dans Les Echos:
Italie : le gendarme de la Bourse encadre les ventes à découvert
L’autorité boursière Consob a annoncé dimanche soir l’adoption d’une mesure pour encadrer les ventes à découvert. L’objectif est de limiter la volatilité du marché.

Depuis lundi matin, les ventes à découvert sont sous étroite surveillance en Italie. Après la chute des valeurs bancaires vendredi, affectées par des craintes d’une contagion de la crise de la dette, l’autorité boursière a décidé d’encadrer les ventes à découvert pour limiter la volatilité.
« La Consob a adopté un nouveau régime de transparence », a expliqué le gendarme de la Bourse de Milan, dans un communiqué publié dimanche soir.
Une mesure en vigueur jusqu’au 9 septembre

Cette mesure, en vigueur à partir de lundi et jusqu’au 9 septembre, oblige les « investisseurs détenant des positions baissières importantes sur des actions négociées sur les marchés réglementés italiens à le communiquer à la Consob », précise l’autorité.
Dans le détail, les investisseurs devront communiquer leur position à la Consob dès qu’elle atteint 0,2 % du capital de la société et ensuite pour toute variation de 0,1 %.
L’adoption de cette mesure intervient alors que les valeurs bancaires se sont effondrées à la veille du week-end à la Bourse de Milan en raison des craintes de contagion de la crise de la dette à l’Italie.
Ce lundi matin, certaines banques poursuivent leur repli : Intesa SanPpolo et Mediobanca perdent encore plus de 2 %. D’autres se reprennent : Unicredit avance de 1,9 % après avoir chuté de près de 8 % vendredi.
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Italie Empty La France et l’Allemagne fortement exposées à l’Italie

Message  Roseau Mer 13 Juil - 0:49


Source: AFP
Les banques françaises étaient exposées fin 2010 à hauteur de 392,6 milliards de dollars (280,6 milliards d’euros) à l’Italie, a indiqué la banque centrale des banques dans ses dernières statistiques.

De cette exposition, 97,6 milliards de dollars sont vis-à-vis du secteur public italien, 41,8 milliards pour les banques et 253,2 milliards reviennent au secteur privé non bancaire, a souligné l’institut d’émission.

L’exposition des banques françaises à l’Italie est ainsi bien plus élevée que vis-à-vis de l’Espagne (140,6 milliards de dollars au total) et de la Grèce (56,6 milliards).

Au total les 24 pays recensés par la BRI ont une exposition de 867,3 milliards de dollars vis-à-vis de l’Italie. Les banques françaises détiennent donc un peu moins de la moitié de la dette italienne.

Les établissements financiers allemands ont quant à eux une exposition totale de 162,3 milliards de dollars vis-à-vis des débiteurs italiens, soit moins que pour l’Espagne (181,9 milliards).

L’exposition des banques d’outre-Rhin par rapport au secteur public italien atteint 51,2 milliards de dollars, 50,2 milliards par rapport aux banques et 60,9 milliards pour le secteur privé non bancaire.



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Italie Empty Premier feu vert au plan d'austérité en Italie

Message  Babel Jeu 14 Juil - 16:55

LEMONDE.FR avec AFP, Reuters | 14.07.11 | 15h27 • Mis à jour le 14.07.11 | 16h17
Cent soixante et une voix contre cent trente-cinq : le plan d'austérité présenté par le gouvernement de Silvio Berlusconi a été adopté, jeudi 14 juillet, par le Sénat.

Illustrant sa détermination, le gouvernement Berlusconi a engagé sa confiance sur ce texte, qui sera soumis vendredi aux voix des députés pour une adoption définitive du plan. Face à l'urgence, majorité et opposition s'étaient mises d'accord pour faire voter ce texte le plus rapidement possible. L'opposition de gauche et du centre, qui a donc accepté de ne pas déposer d'innombrables amendements, a toutefois voté contre le texte et exige la démission du gouvernement après son adoption définitive, ce que ce dernier refuse catégoriquement.

L'ÉQUILIBRE EN 2014
Dette publique de près de 1 900 milliards d'euros, soit environ 120 % du PIB, tensions politiques, croissance atone : l'Italie inquiète les investisseurs, ce qui fait dangereusement grimper le coût de l'emprunt pour ce pays. Après un répit de deux jours sur les marchés, le bond, jeudi, des taux italiens à des niveaux records lors d'une émission obligataire de près de 5 milliards d'euros a ravivé les craintes.

Le plan d'austérité doit ramener le déficit public de 3,9 % du PIB en 2011 à l'équilibre en 2014. Afin de rassurer les investisseurs, la cure d'austérité a d'ailleurs été renforcée. Le montant des mesures s'élève donc désormais à environ 47 milliards d'euros d'ici à 2014, contre 40 milliards initialement prévus : il s'agit d'une réponse au risque de propagation de la crise des dettes souveraines dans la zone euro.

PRIVATISATIONS, GEL DES SALAIRES, RÉFORME DES RETRAITES
Parmi les mesures figurent le lancement d'un processus de privatisations en 2013, l'introduction d'un ticket modérateur sur les consultations médicales, le gel des salaires et des embauches dans l'administration et une sévère réduction des dotations des collectivités locales.

Les mesures touchant les retraites ont été en outre durcies avec l'entrée en vigueur dès 2013 d'une réforme qui prévoit la hausse de l'âge de départ en fonction de l'espérance de vie et une contribution de solidarité sur les pensions les plus élevées. Du côté des recettes, des coupes seront effectuées dans les niches fiscales tandis que les stock-options seront taxées plus sévèrement.

Babel

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