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Parti Communiste Français - Page 18 Empty Re: Parti Communiste Français

Message  Roseau Jeu 18 Déc - 18:44

Le stalinisme français désarmé

Julian Mischi, Le communisme désarmé. Le PCF et les classes populaires depuis les années 1970, Marseille, Éditions Agone, coll. « Contre-feux », 2014, 332 p., ISBN : 978-2-7489-0216-7.

L'ouvrage des éditions Agone aborde certes dans le seul cadre national l'utilisation de la classe ouvrière comme masse de manoeuvre gréviste et surtout électorale par un des plus vieux dinosaures staliniens du monde, grosse vache totalitaire muée en grenouille anarcho-libérale de la domination capitaliste.

http://proletariatuniversel.blogspot.fr/2014/12/le-stalinismefrancais-desarme.html
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Message  Richard Heiville Lun 30 Mar - 1:04


Ce dimanche 29 mars, les électeurs de Vénissieux étaient appelés aux urnes pour le second tour d’une nouvelle élection municipale, suite à l’annulation de l’élection par le Conseil d’Etat.

Sans surprise, c’est la liste de la maire communiste sortante, Michèle Picard, qui a fait la course en tête, comme le soir du premier tour. Elle est réélue et améliore son score de 5 points.

L’abstention a encore progressé et atteint 60,54%. Nouveau record.

Voici les résultats définitifs :

   Michèle Picard (PCF) : 42,85% des voix; 35 élus au conseil municipal et 6 à la Métropole.
   Christophe Girard (divers droite) : 32,24% des voix; 8 élus et 1 à la Métropole.
   Damien Monchau (FN) : 12,63% des voix; 3 élus.
   Lotfi Ben Khelifa (PS) : 12,28% des voix; 3 élus.

Combien de recours devant la Justice ?

Ce soir, devant des journalistes présents à la préfecture, Jean-François Carenco, le préfet du Rhône, a annoncé qu’il allait porter plainte contre des assesseurs de la liste divers droite.

Il reproche à ces assesseurs d’avoir fait de l’obstruction lors du dépouillement de deux bureaux de vote : « Vaillant Couturier » et « Maison du peuple ».

Des assesseurs de Christophe Girard ont en effet refusé de donner les clés d’urnes. Interrogé sur le sujet, le leader de la droite de Vénissieux s’est expliqué :

   « On voulait tout simplement compter les enveloppes vides pour être sûr que ces enveloppes correspondent au nombre d’inscrits. Mais dans certains bureaux de vote des présidents ont refusé. Il fallait entrer dans un rapport de force : ne pas rendre les clés des urnes, pour obliger à compter ces enveloppes. Si on ne fait pas comme ça, nos remarques ne sont pas prises en compte dans les PV. »

Autre question posée à Christophe Girard : va-t-il déposer un recours devant le tribunal administratif lui qui a porté plainte auprès du procureur. Il a en effet récupéré les témoignages de trois personnes prétendant n’avoir jamais donné leur aval pour figurer sur la liste du candidat FN, Damien Monchau. Lequel dément tout en bloc.

Ce dimanche soir, Christophe Girard dit vouloir se « donner du temps pour réfléchir » à la suite donnée à sa plainte. « 48 heures de réflexion » a-t-il précisé.

L’annonce du préfet de déposer plainte a certainement douché l’espoir de la droite d’opérer une nouvelle annulation de l’élection. Car, cette fois-ci, c’est la droite qui devra d’abord s’expliquer sur des irrégularités.

Les enseignements du second tour

   Le PS recule de 9 points par rapport à 2014. Comparé au second tour de 2014, cette nouvelle élection prend des tournures de déroute. Parti avec une liste fortement renouvelée et avec trois élus partis (dont deux chez Picard), Lotfi Ben Khelifa n’aura donc pas réussi à insuffler une nouvelle dynamique. Il perd même 359 voix entre les deux tours et arrive juste derrière le FN.
   La droite progresse légèrement. Pour 2015, Christophe Girard (divers droite) avait réuni l’UDI et le Modem (en plus de l’UMP). Mais ça n’a pas suffi. Il n’augmente son score que de deux points.
   Le PS perd son siège à la Métropole. Pas de regret pour Bernard Rivalta (qui n’était plus sur la liste PS de 2015, les socialistes en n’arrivant pas à faire au moins la moitié des voix de la 1ere liste, n’auront plus de siège à la Métropole de Lyon. Inversement, les communistes de Vénissieux compteront désormais 6 sièges à la Métropole.
   Les voix FN et de Lutte ouvrière se sont reportées sur la liste communiste. Les 2 % de Tardy (LO) additionnés au 3% que perd le frontiste Monchau font les presque 43% de Michèle Picard. Le FN gagne un siège au conseil municipal.

« Un contexte de désinformation et de mensonges »

A peine les résultats définitifs connus, alors que ses partisans étaient nombreux à l’Hôtel de ville de Vénissieux, Michèle Picard a fait parvenir une déclaration aux journalistes où elle revient sur les accusations du candidat de droite Christophe Girard :

   « Je remercie très chaleureusement les électeurs qui viennent de faire gagner notre liste. Ils ont fait preuve de résistance et de ténacité, dans un contexte de désinformation et de mensonges sans précédent. 
(…) Vous avez montré votre attachement à l’exercice démocratique, au respect de ses règles, à  l’honnêteté, quand la droite locale se croit tout permis au point de bafouer le vote populaire des Vénissians. (…) Les petits calculs politiciens de la droite sarkozyste de Christophe Girard ont fait perdre du temps, beaucoup de temps à Vénissieux et aux Vénissians. »

Arrivé quelques minutes plus tard, le chef de file de la liste de droite, Christophe Girard, a souligné le haut niveau de l’abstention :

   « Certes, je n’ai pas gagné mais ce n’est pas une victoire de la démocratie. On ne peut pas crier victoire quand il y a 65% d’abstention (sic). Une poignée de Vénissians décident pour l’ensemble de Vénissieux ».


Pour rappel, les résultats du premier tour

   La communiste et maire sortante Michèle Picard totalise 37,66% des voix, devant la liste du divers droite Christophe Girard à 28,65% des voix.
   La liste FN de Damien Monchau est troisième à 15,93% des voix.
   Juste derrière, le socialiste Lotfi Ben Khelifa à 15,01%.
   Enfin, Jean-Pierre Tardy de Lutte Ouvrière totalise 2,67% des voix.



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Message  Josh Lyman Lun 24 Aoû - 10:40

Succès pour la journée à la plage du Parti communiste du Nord qui avait lieu à Malo-les-Bains, près de Dunkerque. 4000 personnes venues de tout le département dans les bus affrétés par les sections du PCF.

http://www.lheninois.com/2015/08/journee-plage-avec-le-parti-communiste.html
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Message  gérard menvussa Lun 24 Aoû - 17:10

La révolution est en marche ! Twisted Evil
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Message  Josh Lyman Mar 25 Aoû - 8:41

gérard menvussa a écrit:La révolution est en marche ! Twisted Evil

Ce type d'initiative populaire permet de toucher des gens. Bien sûr, tous les participants ne sont pas communistes, certains viennent juste passer une journée à la mer, mais on peut dire la même chose de la fête de l'Humanité. Certains viennent juste pour les concerts, mais c'est l'occasion de leur faire entendre un discours politique.
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Message  gérard menvussa Mar 25 Aoû - 14:06


Ce type d'initiative populaire permet de toucher des gens
Aucun rapport, même éloigné, avec la lutte de classe. A la limite, ça aurait a voir avec une démarche d'éducation populaire. Je n'ai rien contre, bien au contraire. Mais prétendre que cela ait un rapport, même éloigné, avec le "communiste" reléve de l'imposture intelectuelle.
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Message  gérard menvussa Jeu 27 Aoû - 14:08

sinon, une position d'une dirigeante parisienne du pcf, tout a fait significatif de la réalité de cette organisation :

Soutenir Syriza pour un nouveau gouvernement Tsipras de résistance

26 août 2015 | Par Elias Duparc

La signature d’un mémorandum par le gouvernement grec de gauche radicale suscite une considérable vague de débats dans toutes les composantes de la gauche européenne. Partout, l’expérience Syriza ouvre les yeux et les bouches sur les combats à mener pour les forces de transformation sociale : que faire ? En Grèce, risquant un vote de défiance à la Vouli, Alexis Tsipras a démissionné pour laisser son peuple trancher à nouveau et tenter de remporter une majorité solidifiée. Syriza entend gagner un soutien populaire majoritaire pour former un gouvernement de résistance à l'austérité malgré le cadre mémorandaire. Dans la foulée, la « plateforme de gauche » a quitté Syriza pour former un nouveau parti, « Unité populaire », qui préconise une sortie de l’euro alors même que nombre de dirigeants allemands et européens continuent de chercher le Grexit.

Chacun a pris conscience de la lourde défaite que les institutions et les gouvernements européens, menés par l’Allemagne, ont infligé au gouvernement grec de gauche radicale et donc au peuple grec martyrisé par l’austérité depuis 2010. Aux termes de l’accord du 13 juillet, trente cinq mesures, dont une grande majorité de mesures ultralibérales et récessives contraires au programme de Syriza, devront être implémentées par le nouveau gouvernement quel qu’il soit[1]. L’espoir de transformer l’Europe, l’euro, d’enfin mener une politique en faveur des salariés et des classes populaires s’est heurté au mur du capital. Mais cette nouvelle donne est contradictoire. À l’inverse de ce que prétendent certains anciens soutiens devenus en quelques jours dénonciateurs impitoyables, le gouvernement Tsipras a également remporté des victoires notables.

Des victoires dans la défaite

Le combat de six mois pendant lesquels les dirigeants grecs ont utilisé tous les moyens possibles et imaginables pour sortir de l’austérité a d’abord mis en lumière le fonctionnement totalitaire de la zone euro. Qui, aujourd’hui, peut encore vendre le « rêve européen » que la droite et la social-démocratie tentaient encore de nous fourguer il y a quelques mois ? Moscovici, qui vante dans son blog les mesures austéritaires au nom de la modernité ? C’est toute la patiente construction idéologico-institutionnelle des libéraux et des milieux d’affaire qui est balayée. Cinquante années de propagande sur « l’Europe de la paix », de la démocratie ou de « l’économie sociale de marché » sont parties en fumée. Au lendemain du 13 juillet, l’Europe des puissances d’argent est apparue pour ce qu’elle est : un monstre technocratique au service des seuls intérêts des conservateurs, de la finance et de l’Allemagne. Les efforts de la diplomatie allemande pour faire oublier que l’Union européenne sert principalement les intérêts du capital allemand sont aujourd’hui ruinés.

Contraint d’accepter, au terme d’un chantage inouï mené par des gouvernements conservateurs coalisés, un plan dont une large part avait été refusée par référendum quelques jours plus tôt, le gouvernement grec a apporté la démonstration que le néolibéralisme n’est plus compatible avec la démocratie[2]. Alexis Tsipras a tout fait pour mettre transparence et démocratie au centre du jeu : quel autre chef d’Etat européen a saisi le Parlement européen, injectant de la politique à haute dose dans la seule instance un tant soit peu démocratique de l’Union ?

Ces victoires idéologiques sont à mettre au crédit du combat du peuple grec, comme d’ailleurs la reconnaissance désormais quasiment universelle que les politiques d’austérité sont inefficaces et destructrices. Les droites européennes (et les sociaux-démocrates) auront, à l’avenir, encore plus de peine à entonner leur éternel refrain des « indispensables économies budgétaires ». C’est du reste la raison pour laquelle l’ex-premier ministre réclame l'implication du Parlement européen dans le contrôle de la mise en œuvre de l'accord[3]. Il veut que chaque force politique, dans chaque pays, soit contrainte de se positionner et d’évaluer les politiques d'austérité qui, sans doute aucun, feront à nouveau la preuve de leur nocivité à tous les plans. La lutte contre l’austérité doit continuer, pour les Grecs comme pour les Français et tous les européens. C’est ce qui peut et doit nous rassembler dans la durée.

Grâce au surgissement du gouvernement Syriza et du vent démocratique qu’il a porté, une rupture idéologique au sein même des forces dominantes a été mise en lumière : entre grexit et « irréversibilité de l’euro », le capital et ses représentants hésitent. Et s’il est douloureux de concéder que ce sont Syriza et Alexis Tsipras qui, quoiqu’ayant remporté une victoire historique sur un programme de fin de l’austérité et des memoranda, vont devoir être ceux qui mettent en place un troisième plan cruel, il faut souligner la défaite symétrique du docteur Schaüble. Celui qui a tant affirmé qu’il n’y aurait ni nouveau plan d’aide ni « haircut » ni maintien de la Grèce dans l’euro a dû faire passer dans son pays un plan d’aide de près de 90 milliards sur trois ans avec un futur volet de restructuration partielle de la dette, mangeant son chapeau devant une droite allemande elle-même divisée et une social-démocratie de plus en plus déconsidérée.

Enfin, le gouvernement d’Alexis Tsipras a remporté début août une « victoire dans la défaite » importante et étrangement passée sous silence : un allègement du cadre austéritaire qui enserre le pays. En effet, alors que les exigences annuelles d’excédents budgétaires étaient fixés à 1% du PIB pour 2015 et 2% pour 2016 dans l’accord du 13 juillet, ils seront finalement respectivement de 0,25 et de 0,5%. Avec le déblocage de 83 milliards d’euros de fonds européens (dont une grande partie retournera toutefois aux créanciers), des marges de manœuvre existent pour relancer l’appareil productif grec détruit.

Ces premiers gains sont certes maigres au vu la situation de la Grèce et de l’ampleur de la défaite dans le combat contre l’austérité. Mais ils ne sont pas négligeables après six petits mois de gouvernement pour la gauche radicale. Comme le dit Tsipras lui-même, « Si quelqu’un a le sentiment que la lutte des classes est une évolution linéaire et se remporte en une élection et que ce n’est pas un combat constant, qu’on soit au gouvernement ou dans l’opposition, qu’il vienne nous l’expliquer et qu’il nous donne des exemples ». De fait, partout et à toute époque, il a fallu au mouvement ouvrier des années de lutte héroïque pour arracher des victoires. Et c’est bien à la lumière de l’expérience du mouvement révolutionnaire qu’apparaît la nécessité de soutenir Syriza pour un gouvernement Tsipras de résistance.

On n’abandonne pas ses alliés dans la défaite !

L’un des apports les plus essentiels de l’expérience Syriza, et qui montre du reste qu’elle est strictement hétérogène à la social-démocratie, c’est le constat maintes fois réitéré que le gouvernement seul n’est pas à même de transformer les choses. Tsipras : « Nous savons que gagner les élections ne signifie pas, du jour au lendemain, disposer des leviers du pouvoir. C’est un combat constant. Mener le combat au niveau gouvernemental ne suffit pas. Il faut le mener, aussi, sur le terrain social ».

Loin de se situer sur cette position de nécessaires luttes sociales de la base au sommet, l’alternative que veulent incarner les scissionnistes d’« Unité populaire » constitue un déni de la réalité des rapports de force et des enjeux de pouvoir. S’il apparaît comme séduisant et intellectuellement facile de prôner la rupture avec l’euro et l’Europe, ce refus d’une lutte globale de longue haleine pour promettre des gains immédiats et des solutions miracles par décrets gouvernementaux n’a rien de nouveau dans le mouvement ouvrier, et surtout rien de révolutionnaire[4]. Or, comment nier que la transformation de la société ne peut s’opérer que dans la durée, dans la lutte, avec de nécessaires défaites transitoires entraînant des compromis douloureux[5] ? Si l’épisode de Brest-Litovsk est volontiers utilisé par Syriza pour illustrer le « dilemme coercitif » devant lequel son gouvernement était placé[6], l’exemple du Chili d’Allende est également pertinent. Après six mois de gouvernement socialiste, a-t-on vu en 1971 les composantes les plus à gauche de la coalition partir avec armes et bagages et accuser le président chilien de « trahison » parce qu’il n’avait pas pu mettre en œuvre son programme socialiste à cause du feu nourri de la droite chilienne et des Etats-Unis ? A-t-on entendu les communistes chiliens repeindre le président en « capitulard » lorsqu’il a dû ouvrir son gouvernement aux militaires en 1973 tant la pression putschiste était forte ? On n’abandonne pas la guerre sous prétexte que le mouvement a perdu une bataille, fût-elle importante ! C’est pourtant exactement ce que font les scissionnistes de la plateforme de gauche (qui cherchaient de toutes les façons depuis le début l’occasion de faire sécession, comme l’a affirmé le secrétaire général de Syriza démissionnaire, Tassos Koronakis). De la même façon, il est inconcevable d’abandonner ses alliés parce qu’ils ont un genou à terre. C’est pourtant exactement ce que font ceux qui, en France, retirent leur soutien à Syriza pour applaudir l’ex-plateforme de gauche.

En cela, le mouvement opéré par « Unité populaire » est conforme à la mission historique du courant trotskyste, cette instance de division de la gauche de transformation sociale vouée à permettre à la droite de reprendre le pouvoir. Si le gouvernement d’Alexis Tsipras a temporairement échoué, ce n’est pas parce qu’il a refusé des alternatives, qu’il a « trahi » ou qu’il s’est rendu à la raison de ses adversaires, c’est du fait d’un rapport de force européen éminemment défavorable, d’une isolation internationale complète. « La vérité est qu'on ne peut pas choisir la forme de guerre qu'on veut, à moins d'avoir d'emblée une supériorité écrasante sur l'ennemi, et on sait ce qu'a coûté en pertes humaines l'obstination des états-majors à ne pas vouloir recon­naître que la guerre de position était « imposée » par les rapports généraux des forces qui s'affrontaient », écrit Antonio Gramsci[8]. Face à la puissance de l’Europe libérale, quelle autre guerre choisir qu’une guerre de position ? L’objectif qui doit être le notre n’est donc pas le repli hors de la lutte européenne (consacrant alors Schaüble seul maître à bord avec ses alliés populistes comme sociaux-démocrates) mais bien l’intensification de la lutte internationale et aussi pays par pays contre l’austérité et l’autoritarisme pour pousser le rapport de force à notre avantage. Hausser nos ambitions et l’intensité de la lutte pour rompre avec l’Europe merkelienne, voilà le programme de la gauche radicale européenne après le 13 juillet. C’est d’autant plus indispensable que, pour la première fois depuis des décennies, de sérieux espoirs existent.

Car quel est le bilan de ces douze derniers mois pour la gauche de la gauche européenne ? Une percée anti-austéritaire en Écosse avec le SNP ; un mouvement de masse en Irlande contre la privatisation de l'eau avec le Sinn Fein désormais tout proche d’une victoire historique ; le premier gouvernement de gauche radicale élu en Grèce ; des maires de gauche anti-austérité à Madrid, Barcelone et Dublin, Belfast, Cork et un parlement régional animé par Die Linke en Thuringe ; une vague sans précédent de grève en Allemagne, avec déjà deux fois plus de jours de grève en 2015 qu'en 2014 ; la montée d'une gauche radicale unie en Slovénie qui arrive en tête de certains sondages cet été ; le développement d'un mouvement de masse pour la victoire d'un candidat socialiste à la tête du Labour (Jeremy Corbyn) en passe de l'emporter… Dans ce contexte de dynamique internationale, les progressistes doivent faire bloc avec Syriza pour qu’ils reconstruisent une majorité dans laquelle ils pourront être à l’avant-garde du combat européen qui commence.

Réélire un gouvernement de lutte

Pourquoi renouveler notre soutien à Syriza et à Alexis Tsipras après la signature du troisième mémorandum ? Parce qu’ils lutteront pied à pied contre l’austérité dans le cadre économique contraint où la Grèce est placée depuis 2010. Ils réaliseront des réformes fondamentales contre l’oligarchie grecque comme la lutte contre la corruption et l’évasion fiscale et la mise à contribution des grands médias privés via la vente des fréquences. Ils prendront des mesures sociales compensatoires en direction des classes populaires tout en continuant le combat européen contre l’accord. Obtenir des concessions des créanciers est possible : c’est déjà le cas sur le montant des surplus budgétaires annuels, ce le sera aussi sur le reprofilage de la dette.

A l’inverse, « l’alternative de gauche » par la sortie de l’euro et la dévaluation de la nouvelle drachme entraînera l’appauvrissement du peuple grec du fait de la super-austérité dont elle est synonyme[9] et de l’approfondissement de l’instabilité économique qui détruit chaque jour l’activité. Transformer la société et mener des politiques de rupture ne doit pas conduire la gauche à renoncer à sa vocation centrale de protéger les populations de la violence du capitalisme. Les Grecs n’aspirent pas à s’appauvrir mais à retrouver leur dignité. Cela passe non pas par le jusqu’au-boutisme suicidaire face à des ennemis trop puissants mais, dans ce contexte de crise économique extrême, par des investissements, du pouvoir d’achat, de la relance de l’activité, etc. C’est aussi cette stabilisation qui peut permettre le redéploiement des luttes sociales de la base au sommet. Seuls 20% des grecs souhaitent que soit envisagé un plan de retour à la drachme. L’enjeu n’est pas d’aller à toute force à la rupture, mais d’amener la majorité du peuple au combat contre l’austérité. Comme l’écrit Lénine, « Toute la tâche des communistes est de savoir convaincre les retardataires, de savoir travailler parmi eux et non de se séparer d'eux par des mots d'ordre "de gauche" d'une puérile invention ».

La place des progressistes français et, parmi eux, des communistes, est bel est bien aux côtés de Syriza, dont le PCF est l’allié véritable. Soutenir nos camarades grecs en lutte, c’est l’inverse de renoncer au combat, c’est accepter de s’inscrire dans une bataille âpre, longue, ingrate, comme les communistes en ont mené des dizaines dans leur histoire. C’est prendre la bonne mesure des rapports de force, en Europe comme en Grèce, et choisir nos combats en conséquence (« Vous êtes tenus de surveiller d'un œil lucide l'état réel de conscience et de préparation de la classe tout entière (et pas seulement de son avant-garde communiste), de la masse travailleuse tout entière (et pas seulement de ses éléments avancés) », écrit encore Lénine). C’est empêcher que le premier gouvernement de la gauche radicale élu dans la zone euro[10] soit contraint de rendre le pouvoir à la droite au bout de six mois. C’est refuser les facilités que proposent de conserve les mauvais prophètes de la sortie de l’euro et les capitulards sociaux-démocrates apôtres de l’austérité. C’est ne pas être illusionné par les solutions miracles brandies par de prétendus dépositaires de « l’unité populaire » dont la tâche est au contraire à l’évidence de diviser le peuple et la gauche. C’est, pour reprendre les mots d’Alexis Tsipras, emprunter, avec les grecs, « une voie très accidentée faite de combats constants et de revendications, afin de réussir le mieux possible pour les intérêts du peuple ». En avant !



[1] Il s’agit toutefois en plusieurs points d’un programme « moins désastreux » que ceux entérinés par les gouvernements droite-PASOK : libellé en droit européen et non en droit anglais, il comprend, au milieu de mesures globalement destructrices, quelques points positifs pour les populations (pas de privatisation de l’opérateur de distribution d’électricité, pas de rétablissement des franchises médicales de 5€ pour toute consultation hospitalière supprimées par le gouvernement Tsipras, des objectifs d’excédents primaires fortement modérés…). Lire
http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-le-retour-a-la-realite-des-creanciers-497630.html

[2] Au même moment, le passage en force de la loi Macron au parlement français en fournissait une autre illustration.

[3] Lire http://www.humanite.fr/sia-anagnostopoulou-en-grece-et-en-europe-nous-sommes-plutot-au-debut-de-la-lutte-qua-la-fin-581992

[4] A ce titre, il est piquant de noter que la « solution » de la sortie de l’euro s’inscrit typiquement dans le cadre social-démocrate : il s’agit d’une décision de sommet excluant l’intervention des travailleurs et ne reposant sur aucun enjeu de lutte sociale spécifique. C’est du reste pourquoi elle est prônée par des économistes essentiellement non-marxistes, du social-chauvin Jacques Sapir au « spinoziste » Frédéric Lordon. Lire un point-de-vue marxiste sur le sujet : http://www.humanite.fr/grece-europe-pour-un-vrai-plan-b-580326

Soulignons d'ailleurs que jamais, durant la campagne précédant le référendum du 5 juillet, aucun responsable du gouvernement ou de Syriza, ni de la majorité ni de la plateforme de gauche, n'a affirmé que le « Non » signifiait un « non à l'euro ». Parler de « front du OXI » pour qualifier le parti des scissionistes est une imposture pure et simple.

[5] Le tort de Syriza est-il, alors, d’avoir promis sans détour avant l’élection « la fin de l’austérité » et l’arrêt des mémorandums, sous-estimant ainsi la violence des adversaires et le caractère profondément défavorable des rapports de force, induisant même l’idée que l’accès aux responsabilités permettrait la modification rapide du cadre des politiques économiques ?

[6] Alexis Tsipras : « Vous savez, le compromis est un élément de la réalité politique et un élément de la tactique révolutionnaire. Lénine est le premier à parler de compromis dans son livre La Maladie infantile du communisme (le « gauchisme ») et il y consacre plusieurs pages pour expliquer que les compromis font partie des tactiques révolutionnaires. Il prend dans un passage l’exemple d’un bandit pointant sur vous son arme en vous demandant soit votre argent, soit votre vie. Qu’est censé faire un révolutionnaire ? Lui donner sa vie ? Non, il doit lui donner l’argent, afin de revendiquer le droit de vivre et de continuer la lutte. Nous nous sommes retrouvés devant un dilemme coercitif. Ce chantage est cynisme : soit le compromis – dur et douloureux – soit la catastrophe économique – gérable pour l’Europe, pas au niveau politique, mais économiquement parlant – qui pour la Grèce et la gauche grecque aurait été insurmontable. » Entretien à la radio Sto Kokkino, 29 juillet 2015. http://www.humanite.fr/alexis-tsipras-le-peuple-grec-tente-de-sechapper-de-la-prison-de-lausterite-rattrape-il-ete-place

Lire aussi https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1918/03/d7c/vil19180300-03c7.htm

[8] A lire ici : https://www.marxists.org/francais/gramsci/works/1933/machiavel10.htm

[9] Lire, en espagnol, l’analyse d’Alberto Garzon (Izquierda Unida) sur le sujet : http://larepublica.es/2015/08/22/alberto-garzon-habia-alternativas-a-lo-que-ha-hecho-syriza-en-grecia/

[10] En réalité le deuxième : les communistes d’AKEL ont dirigé Chypre durant la période 2008-2013, subissant d’ailleurs un coup d’état financier de la part de la BCE et de l’Eurogroupe encore plus violent que celui mené contre les Grecs.
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Message  Prado Jeu 27 Aoû - 16:12

gérard menvussa a écrit:sinon, une position d'une dirigeante parisienne du pcf, tout a fait significatif de la réalité de cette organisation :

Soutenir Syriza pour un nouveau gouvernement Tsipras de résistance

26 août 2015 |  Par Elias Duparc

C'est UN jeune dirigeant, secrétaire de la section PCF de Paris-centre. Il est passé par Sciences Po, mais cela ne l'empêche pas d'écrire : "A-t-on entendu les communistes chiliens repeindre le président en « capitulard » lorsqu’il a dû ouvrir son gouvernement aux militaires en 1973 tant la pression putschiste était forte ?". Tant d'imbécilité, cela fait froid dans le dos.

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Message  gérard menvussa Jeu 27 Aoû - 17:44

C'est UN jeune dirigeant
Ouah la la : Alzheimer me guette !
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Message  verié2 Jeu 27 Aoû - 19:02

Prado a écrit:
gérard menvussa a écrit:sinon, une position d'une dirigeante parisienne du pcf, tout a fait significatif de la réalité de cette organisation :

Soutenir Syriza pour un nouveau gouvernement Tsipras de résistance

26 août 2015 |  Par Elias Duparc

C'est UN jeune dirigeant, secrétaire de la section PCF de Paris-centre. Il est passé par Sciences Po, mais cela ne l'empêche pas d'écrire : "A-t-on entendu les communistes chiliens repeindre le président en « capitulard » lorsqu’il a dû ouvrir son gouvernement aux militaires en 1973 tant la pression putschiste était forte ?". Tant d'imbécilité, cela fait froid dans le dos.
UN niveau élevé de crétinisme politique certes. Mais, à l'époque, le PCF soutenait Allende et le félicitait d'avoir fait entrer Pinochet dans son gouvernement en soulignant les "traditions démocratiques" (sic) de l'armée chilienne.

verié2

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Parti Communiste Français - Page 18 Empty Re: Parti Communiste Français

Message  Prado Jeu 27 Aoû - 22:39

verié2 a écrit:
UN niveau élevé de crétinisme politique certes. Mais, à l'époque, le PCF soutenait Allende et le félicitait d'avoir fait entrer Pinochet dans son gouvernement en soulignant les "traditions démocratiques" (sic) de l'armée chilienne.
Oui, mais au moins le PCF ne savait pas alors sur quoi allaient déboucher les concessions faites à l'armée. Elias Duparc, si.

Prado

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Message  verié2 Ven 28 Aoû - 10:25

Sans boule de cristal, on pouvait déjà comprendre à l'époque que la politique de concessions à l'armée de Allende, son jeu d'équilibre, son refus de préparer la population à l'affrontement etc menait au désastre et qu'un coup d'Etat militaire menaçait, même si on ne pouvait prévoir l'ampleur de la défaite. Pas mal de militants étaient conscients que ce putsh était imminent. Mais j'admets qu'aujourd'hui, en effet, ces propos relèvent d'un crétinisme hors normes...

verié2

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Parti Communiste Français - Page 18 Empty Texte PCF - Pour une politique communiste !

Message  Gayraud de Mazars Lun 1 Fév - 19:58

Salut camarades !

Le 37e Congrès du PCF sera juin 2016...

Nous vous présentons ici, au nom des premiers signataires listés à la fin du document, le projet de texte alternatif Pour une politique communiste, en vue de notre 37e Congrès National.

Présenté dans un esprit fraternel et constructif, le texte examine la situation politique et sociale en France et dans l’Union Européenne. Il tire les enseignements de l’acharnement de l’Europe contre ce qui se présentait comme une alternative à l’austérité en Grèce. Il traite la question du programme du parti et la nécessité de rompre avec le réformisme. Il propose un programme de mesures décisives contre la propriété privée des grands groupes bancaires, industriels et commerciaux. Il avance des propositions pour renforcer le parti sur les plans politique et organisationnel, ainsi que dans son fonctionnement démocratique interne. Le problème des alliances électorales et de notre attitude envers le PS est également abordé. Enfin, le texte prend clairement position contre l’État d’urgence et souligne l’importance de la lutte contre l’impérialisme et la guerre.

Pour l'instant plus de 200 camarades du PCF ont signé notre texte alternatif...

Pour une politique communiste – Appel aux signatures

http://www.lariposte.org/2015/12/pour-une-politique-communiste-appel-aux-signatures-2/

Fraternellement, GdM
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Message  gérard menvussa Mer 3 Fév - 22:12

Aucun intéret.
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Parti Communiste Français - Page 18 Empty Lettre ouverte du NPA aux militants du PCF

Message  Roseau Mar 13 Déc - 21:55

http://wp.me/p5oNrG-uxU
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