Louise Bodin

[sylvestre]

On peut lire dans le dernier numéro de Lutte Ouvrière une citation de cette militante, qui a contribué à la fondation du PC en Bretagne, tiré d'un article de L'Humanité de 1920 au sujet de la répression de l'avortement et de la contraception qui venait d'être votée :

C'est la femme du peuple, la femme de l'ouvrier qu'on veut atteindre. Celle-là restera dans l'ignorance et dans l'impossibilité de limiter le nombre de ses enfants. Les cabarets sont ouverts pour son homme, mais les cabinets médicaux sont fermés. Elle croupira dans des taudis sans air, sans lumière et sans eau : qu'importe, elle aura ...des gosses... Si elle en perd six, elle en aura douze. Elle y crèvera : mais elle aura des gosses ! Et voilà comment la prison sociale de la femme a été pourvue d'un verrou de plus

On peut lire l'article en entier ici.

Louise Bodin allait par la suite rejoindre l'opposition de gauche (trotskyste) au PC avant de le quitter. Elle mourra en 1929. Il existe une biographie :



Quelqu'un en sait plus ?

[Invité]

- oups, message effacé par erreur ! - Byrrh y mentionnait que Louise Bodin est une militante peu connue, qui a animé un journal appelé La voix des femmes pendant la guerre de 14-18, et surnomée La bolchevique aux bijoux en raison de son origine sociale. (Sylvestre)

[sylvestre]

J'ai trouvé ça :

Louise Bodin. née Berthault,
fille d'un Communard, s'est ralliée au pacifisme et au socialisme en 1914. Elle a participé à la minorité de la SFIO. dite des "Reconstructeurs" parce que favorable à la concertation au sein de l'Internationale ouvrière el dirigé le journal Voix des femmes. Ayant
opté en 1919 pour la lllème Internationale, elle a joué un rôle déterminant dans l'implantation du P.C en Bretagne. Intégrée au courant de gauche animé par Treint et Souvarine, elle a vigoureusement combattu, à la CGTU, les thèses anarcho-syndicalistes. Sa haine de la guerre et son dévouement lui ont valu une forte influence sur les jeunes militants, parmi lesquels Charles Tillon. Elles s'est cependant peu à peu éloignée du Parti, en désaccord avec l'orientation prise par le pouvoir en Russie, puis a rompu au moment de l'éviction de Trotsky. "La bonne Louise" a reçu, à sa mort, en 1929, l'hommage du journal communiste oppositionnel Contre le courant, et dans ses Mémoires, Tillon l'a évoquée avec beaucoup d'émotion.

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