Westerns et politique

[sylvestre]

Il y a toujours beaucoup de politique dans les westerns, quand ce n'est pas des questions d'appropriation privée des terres (les "range wars"), c'est la question coloniale. Hier j'ai vu The Indian Fighter ("La rivière de nos amours"). On y trouve un héros d'un type intéressant : le combattant colonial naïf, opposé au racisme primaire des autres blancs, mais incapable de prendre le parti des indigènes contre eux, cherchant à privilégier la diplomatie pour assurer ce qu'il croit pouvoir être la paix, mais qui reste en fait au service de la puissance coloniale. Ça m'a fait penser à "L'ordre et la morale", du coup. (Et sinon, c'est d'un sexisme débridé : la bande annonce où on voit Kirk Douglas attraper sa future femme par les cheveux avec la voix off qui déclame "loving as only the greatest of lovers has ever loved", ça s'invente pas...)

[ramiro]

Un autre Western, très politique, c'est "Il était une fois la révolution" qui interroge énormément de choses sur le militantisme, la révolte, la révolution dans les sociétés capitalistes.

Le film commence sur une citation de Mao Zedong (dans le contexte de l'Italie des années 1970 c'est quand même très fort) et plusieurs références politiques font penser que l'auteur utilise son art pour prolonger l'éternelle discussion sur la révolution et la violence politique. Entre un guerillero ex-de l'IRA qui lit des théoriciens anarchistes et des voleurs de grands chemin...l'alliance est explosive.

[sylvestre]

Effectivement, il est notoire que les dits "western-spaghettis", réalisés par des cinéastes italiens dans l'atmosphère radicale des années 70 sont particulièrement et explicitement politisés.

Les années 70 ont aussi vu certains des westerns les plus radicaux en provenance des Etats-Unis - je pense notamment à Soldier Blue/Soldat Bleu, qui dépeint le massacre de Sand Creek, avec des parallèles qui s'imposent avec la guerre du vietnam.

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