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Dominique Strauss-Kahn

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Message  verié2 Ven 20 Mai - 13:30

Ce communiqué traite uniquement du fmi, "affameur des peuples", je n'y vois aucun "mélange des genres"...
Eh bien, il traite en effet surtout du FMI. Mais le début laisse penser qu'on va aborder le sujet de cette inculpation et le lecteur, qui s'intéresse au sujet, reste sur sa faim...

Encore une fois, il me semble que nous avons des choses à dire sur la justice, qui n'est pas un sujet mineur.

verié2

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Message  gérard menvussa Ven 20 Mai - 17:05

Ca, ca a été dit par nos portes paroles au début de la semaine. Sous réserve d'une analyse un peu plus approfondie...
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Message  Vérosa_2 Ven 20 Mai - 17:59

On a vu la justice de classe et du fric à l'oeuvre dans la libération sous caution de DSK, mais là maintenant ça dépasse toute forme imaginable de cynisme. C'est tellement écoeurant que je ne trouve pas les mots.

Ce vieux-beau de DSK est accusé d'avoir tenté de violer une employée d'hôtel (accusation probablement justifiée selon que sa "ligne de défense" a bizarrement changé depuis 2 ou 3 jours), mais qu'à cela ne tienne, le FMI lui verse un parachute doré de 318.000 US$ suite à sa démission, et une retraite du même tonneau - soit entre 318.000 et 349.000 US$ par année - payable immédiatement.

Source ABC News : http://abcnews.go.com/US/dominique-strauss-kahn-receive-318k-imf-golden-parachute/story?id=13644735&page=2

Si on ajoute à tout ça l'éventualité d'un non-lieu ou de son équivalent US (dans la mesure où la plaignante ne dispose d'aucun témoin oculaire et ou DSK plaide la "relation consentie", ce n'est pas impossible), cette crapule va peut-être pouvoir continuer à se la couler douce dans ses appartements parisiens de luxe et son palais au Maroc en palpant 300 SMIC par an.

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Message  Aura Ven 20 Mai - 23:20

http://lespoupeesenpantalon.blogspot.com/2011/05/comment-les-victimes-deviennent-les.html


16 mai 2011
Comment les victimes deviennent les coupables, ou le traitement médiatique des violences faites aux femmes: l'exemple de l'affaire DSK


L’encre coule et la salive dégouline à propos de l’enième affaire « Strauss-Kahn ». Complot ou pas complot telle semble être la question qui agite le débat public. Que ce soit au bistrot du coin, dans la « classe politique » ou dans les grands médias, l’euphémisme le dispute à l’ouvertement sexiste, le médiocre côtoie le stupide.

Le but de cet article n’est pas de disserter sur l’innocence ou sur la culpabilité de DSK : il est présumé innocent jusqu’à ce qu’un-e juge américain-e dise le contraire. Non, le but de cet article est de s’interroger sur les réactions – et elles sont nombreuses – que provoque cet « incident », pour paraphraser quelque journaliste. La lecture de la presse ou l’écoute des ondes depuis hier ne peut que faire frémir et donne selon moi une idée assez nette de la vision que l’on a du viol (et plus largement des violences contre les femmes) en France : une vision qui occulte totalement les femmes victimes de violences pour se concentrer sur l’agresseur (soupçonné ou avéré). Parce que, finalement, qu’elles hurlent ou non complot, les réactions françaises à cette affaire ont ceci de commun que, d’une part elles euphémisent systématiquement l’acte de viol et que, d’autre part elles partent du principe que la victime ne dit probablement pas la vérité. Or, que DSK soit juridiquement présumé innocent ne justifie en aucun cas que l’on considère la femme qui l’accuse comme une présumée menteuse.


Des réactions qui oscillent entre l’euphémisme, le sexisme prononcé et le simplement odieux


Nauséabond. Voilà le terme que m’inspire la lecture des innombrables coupures de presse au sujet de cette affaire. L’ensemble du traitement médiatique est entièrement orienté vers DSK, le FMI, l’élection présidentielle qui se profile, la France ou encore la stabilité de la zone euro. Force est de constater qu’il est fait peu de cas de la victime en particulier, de la question du viol plus généralement. Comme si ce n’était pas de cela qu’il s’agissait. On a parfois l’impression que DSK est simplement accusé d’avoir piqué une pomme en quittant l’hôtel. A tel point que l’on n’est presque pas étonné de lire sur le site du Point hier soir le mot « victime » mis entre guillemets ! On parle volontiers du « cauchemar » de DSK, de la « violence » qu’il subit. Je ne doute pas que « la femme de ménage » qu’il a peut-être violée passe des moments forts heureux à l’heure qu’il est. D’ailleurs, le recours presque systématique au terme « femme de ménage » pour désigner cette femme, au pays de la langue de bois (inventeur entre autres des termes comme « technicienne de surface » ou « mal voyant ») est assez symptomatique de la volonté à peine masquée de la dévaloriser.

Quand la victime n’est pas celle que l’on croyait, tout devient possible. Manuel Valls va jusqu'à dire, dans un élan lyrique, que les images de DSK sont « d’une cruauté insoutenable ». En voilà un qu’on a pourtant rarement entendu s’émouvoir sur le sort réservé aux suspects dans notre doux pays. Et Eva Joly de s’indigner de « la violence de la justice américaine » et on la comprend tant il est vrai que les délinquants présumés sont bien traités en France. Quand les militants du dimanche s’inquiètent tellement des résultats d’une présidentielle qu’ils en oublieraient même qu’ils sont censés être au moins un peu féministe, ça fait chaud au cœur. Pour celles d’entre nous qui avaient encore des illusions… Libération n’hésite d’ailleurs pas à titrer « immense gâchis » à propos de la candidature-probablement-tombée-à-la-flotte de DSK.

On papote, on papote, salops d’américains, vraiment trop puritains. Et l’on se réjouit à demi-mots qu’en France, terre de l’amour s’il en est, un tel barouf ne serait jamais arrivé. C’est qu’on sait préserver nos hommes politiques nous. C’est vrai qu’outre atlantique une accusation de viol n’est pas prise à la légère mais ce n’est pas de leur faute les pauvres, ils ne connaissent rien à la séduction à la française. Séduction insistante, qui peut visiblement se passer de consentement et nécessite quelques mains baladeuses mais c’est tellement plus spontané, plus romantique voyez-vous mon bon Monsieur.

Parce que, le fait que DSK ait été mis en cause dans plusieurs affaires de ce genre ne semble pas inviter ses défenseurs à la prudence. C’est de la drague à la française nous dit-on. « Homme vigoureux » certes, nous dit Christine Boutin, violeur, impossible. Et on sait précisément où ce situe la frontière nom d’un chien. Et si on ne sait pas, ce dont on est visiblement assez certain au Pays des Petits Malins que semble être devenue la scène politique française, c’est que cette frontière, DSK ne l’a pas franchie, jamais. Bref, qu’il puisse être un séducteur insistant on veut bien l’admettre… quant à considérer qu’il puisse s’agir de harcèlement ou de violences sexuelles personne dans la classe politique ne semble près à seulement l’envisager. Nathalie Kusciusko-Morizet en oublie même que dans un viol il y a nécessairement une personne à laquelle on a fait subir des attouchements sexuels auxquels elle ne consentait pas : elle n’hésite pas à dire que dans cette affaire la « victime avérée » c’est … la France !


Un traitement médiatique représentatif de celui de l’ensemble des violences contre les femmes

Ces réactions inspirent deux remarques.

La première c’est le silence qui entoure les violences, notamment sexuelles en France. Quand on en parle c’est à l’occasion d’un fait divers malencontreusement médiatisé et c’est le plus souvent pour entendre s’exprimer quelque suspicion à l’égard de la victime :

Comment était-elle habillée ? A-t-elle dit NON ou l’a-t-elle simplement chuchoté ? Peut être n’a-t-elle rien dit ? Parce que, qui ne dit mot consent n’est-ce pas ? L’a-t-elle ou non cherché ? Etait-elle seule dehors à une heure tardive ? Est-elle responsable ?

La seconde c’est la manière dont sont traitées les violences contre les femmes en France : par-dessus la jambe. Harlem Désir se fait d’ailleurs une joie de nous le rappeler : il s’agit là « d’une affaire privée, pas politique ». Circulez, y’a rien à voir.

Le traitement de cette affaire n’est d’ailleurs pas sans rappeler ce à quoi nous avions eu droit lors du meurtre de Marie Trintignant par Bertrand Cantat ou encore après l’affaire Polanski et dans quasiment toutes les affaires de violences. On observe alors de façon récurrente que les trois mêmes mécanismes à l’œuvre :

- recours à tous les euphémismes possibles (un incident, une bagarre, une dispute, une relation, un événement)
- dévalorisation et recherche de la faute de la victime (une droguée malheureuse ayant des rapports compliqués avec sa famille, une adolescente provocante qui pose nue, une femme désorientée un peu hystérique)
- défense acharnée du coupable (un amoureux transi à fleur de peau, un grand artiste, un homme travailleur pour qui sa famille compte plus que tout)

Plusieurs campagnes féministes contre les violences plus tard, on ne peut qu’être despéré-e-s de voir que rien n’a changé. C’est la personne inculpée qui est victimisée, défendue à corps et à cri. La victime est dévalorisée, soupçonnée quand elle n’est pas rendue invisible et l’accusation de viol est allègrement passée sous silence. On l’a qualifie plus volontiers de « piège », « d’évènement invraisemblable » ou encore de « peau de banane ». D’ailleurs tellement peu d’attention est portée aux dires de la victime (comme de celles du passé d’ailleurs, il suffit d’observer la réaction d’Ardisson dans cette vidéo http://www.lepost.fr/article/2011/05/16/2496134_affaire-dsk-et-la-victime-alors.html et la façon dont elle-même se justifie en précisant la manière dont elle était habillée) que l’on en vient à l’oublier. A oublier qu’il y a une autre personne dans cette affaire. Que la vie de quelqu’un d’autre se joue. Certes, il ne s’agit que d’une femme, de ménage qui plus est…

Complot orchestré par la droite contre le PS, piège de quelque malfaisant contre DSK… Cette affaire est donc traitée pour tout sauf pour ce qu’elle est : une histoire de plus ou les femmes et les violences qui leurs sont faites sont occultées au bénéfice de l’honneur de la France, de la grandeur d’un homme politique, de l’enjeu d’une élection présidentielle. Et pendant que tout le monde se dit que cette femme ment probablement, personne ne se demande : et si elle disait la vérité ? Que va-t-il lui arriver à elle ? Mesdames, visiblement il nous faudra faire encore un effort pour être entendues, prises au sérieux et considérées comme des personnes dont la vie a quelque importance.
L’essentiel est oublié : en général dans ces affaires il y a une victime et un coupable. Ne les confondons pas.

Marie


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Message  gérard menvussa Ven 20 Mai - 23:50

Une analyse politique que je trouve absolument remarquable ! (d'un site "spécialisé" dans les enjeux d'internet) :

Dsk, la bulle qui a éclaté, ou le naufrage d’un invraisemblable story-telling

«Ils» ont cru que ça pourrait passer, mais ça n’est pas passé. La chute de DSK n’est pas uniquement celle d’un homme, c’est aussi le naufrage d’un invraisemblable story-telling.

Une fenêtre de tir s’ouvre aujourd’hui dans le débat public pour avancer une thèse qui aurait été complètement inaudible, il y a quelques jours encore: la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la présidence de la République n’était pas une bonne idée, ni pour la gauche, ni pour le pays, et cela sans présager de l’éventuelle culpabilité de DSK dans l’affaire de moeurs qui lui est reprochée aux États-Unis.

Même si un coup de théâtre à l’américaine intervenait, comme le rend possible le fonctionnement judiciaire de ce pays, la candidature à l’Elysée de l’ex-directeur du Fonds monétaire international peut d’ores et déjà être écartée, car c’est la «bulle DSK» qui a explosé dans une chambre du Sofitel de New York dimanche dernier. La construction visant à imposer à la gauche, et au pays, cette candidature pourtant totalement improbable, et même paradoxale, s’est disloquée. Il sera, quoiqu’il arrive désormais, impossible de la rafistoler. L’effondrement de ce véritable château de cartes, c’est la défaite d’un hallucinant story-telling élaboré dans les secrets laboratoires des spins-doctors de la politique moderne.

Le Parti socialiste français en a déjà pris acte, ces derniers jours, après un bref moment de stupeur, et les commentateurs médiatiques de la vie politique française également. Le vent vient subitement de tourner. Il souffle désormais dans une autre direction. Les spins-doctors planchent déjà sur d’autres scénarios. Il écrivent déjà d’autres histoires…
DSK, un candidat «hors sol», en lévitation

Certains visiteurs autorisés du palais de l’Élysée prêtent au président de la République cette formule selon laquelle DSK aurait été «un candidat hors sol». Il est intéressant de se demander ce qu’il voulait dire (ou suggérer) par là.

Voulait-il signaler simplement que DSK était un candidat exilé à l’étranger par ses fonctions internationales, et qu’il était, du coup, déconnecté des réalités quotidiennes du pays? Voulait-il souligner, comme certains hommes politiques proches du palais l’ont avancé, un manque d’enracinement «terrien» du personnage (ce qui vaudrait pour Nicolas Sarkozy lui-même, d’ailleurs), voire mettre en évidence la candidature d’un membre d’une élite «jet-setteuse» et mondialisée (ce qui pourrait valoir pour le président tout autant)?

Voulait-il encore mettre l’accent sur le caractère «virtuel» de cette candidature de DSK jusqu’à ces derniers jours: un candidat non-déclaré, absent, muet, s’exprimant comme un ventriloque par la voix de son épouse ou de ses «lieutenants», mais pourtant omniprésent dans l’espace politique français?
Le messie de Washington

Voulait-il aussi pointer à quel point la candidature de DSK était une candidature en lévitation, uniquement portée par le commentaire des éditorialistes et des hommes politiques, soutenue par des sondages douteux ou sans aucune signification, tellement nous sommes loin aujourd’hui de l’élection, que tous les candidats ne sont pas connus et que la campagne ne s’est même pas encore déroulée?

Était-ce une manière de relever à quel point cette candidature «hors sol» occupait en fait tout l’espace politique avec du vide, gênant considérablement tous les adversaires potentiels de DSK (à gauche comme à droite), en imposant ce calendrier de l’attente, tentant de bâtir les conditions favorables à l’arrivée d’un homme providentiel, sous les traits du «messie de Washington», sans avoir pour autant avancé jusqu’à maintenant le moindre élément de programme, ni formulé aucune proposition politique concrète?
Une candidature de «la gauche paradoxale»

Il y a bien des raisons de s’interroger, en effet, sur la manière dont a été construite cette candidature sur du vide et du non-dit, une candidature pourtant, et c’est peut-être là un point-clef, éminemment paradoxale… pour la gauche.

Le plus évident des non-dits de cette non-campagne de DSK jusqu’à ces derniers jours, c’était la quasi occultation dans le débat médiatique de la question pourtant essentielle du passage obligé par la primaire du Parti socialiste. Cette histoire aurait donc été déjà écrite, il n’était pas utile de s’y arrêter, voire de s’y attarder? Cette primaire à gauche était déjà jouée avant d’avoir eu lieu? Elle allait passer comme une lettre à la poste pour le candidat DSK, qui n’avaient pourtant réuni lors de la précédente primaire du PS, en 2007, que 20% des votes des militants face à Ségolène Royal et Laurent Fabius?

Avant même «l’affaire du Sofitel», celles de la Porsche et des costumes de luxe soulignaient pourtant déjà l’extrême fragilité du scénario rédigé dans le secret des agences de markéting politique. Avant-même d’en arriver à la bataille du premier tour, il fallait tout de même en passer par cette étape dont pas grand monde ne pointait le caractère pourtant hautement problématique: obtenir l’adoubement par un vote des militants et sympathisants socialistes de l’un des plus parfaits représentants de la «gauche caviar», le candidat d’une tout à fait improbable «gauche FMI», bref imposer à la gauche… le candidat de gauche préféré des électeurs de droite!
Une candidature contre-nature

Quelques sondages d’opinion, assez peu commentés d’ailleurs, suggéraient bien, pourtant, que cette étape de la primaire pouvait être beaucoup plus délicate pour DSK qu’on ne voulait bien le dire. Ce positionnement assez aberrant pour la gauche (très à droite, «caviar et FMI») pouvait à tout moment se révéler pour ce qu’il était, en réalité: une sorte de candidature contre-nature vis à vis de la culture traditionnelle d’une large partie des sympathisants de la gauche.

Il apparaissait de plus, assez clairement, que cette candidature à gauche entrainait des «effets de bord» sur ses marges très embarrassants. La thématique du «retour du 21 avril» ne désigne en effet pas autre chose que ce dommage collatéral de la candidature DSK: elle nourrissait fortement le populisme, aussi bien à gauche (Jean-Luc Mélenchon), qu’à droite (Marine Le Pen). Comme l’évoquait récemment avec élégance, et une gourmandise non dissimulée, le père de la candidate frontiste en parlant de DSK: «Marine va le défoncer!»

Bref cette candidature fabriquée sur le papier et à grands renforts de calculettes sondagières, selon une stratégie probablement très intelligente, même si très intellectuelle et artificielle, voulait s’imposer comme une sorte d’évidence «naturelle» non discutée, malgré son caractère paradoxal. Rien n’assurait pour autant qu’elle tiendrait le coup confrontée au réel d’une vraie campagne et au contact du vrai électeur. Le premier coup de vent a même démontré le contraire.
Le coup de tonnerre du Sofitel

La sidération ressentie, et exprimée, par bien des gens depuis l’annonce, dimanche, de l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New York, est largement la conséquence de l’effondrement d’un coup, comme un château de carte, de ce scénario improbable qui était pourtant parvenu, peu à peu, à s’incruster dans les esprits. Mais cette «sidération du Sofitel» n’aurait certainement pas été si forte si elle n’avait pas été précédée quelques jours auparavant, et en quelque sorte «préparée», par «l’affaire de la Porsche et du costume de luxe».

Cette non-campagne de DSK, depuis des mois, avait beau être entièrement construite sur le vide absolu de toute proposition politique, elle était au moins pleine, et même constamment remplie, de communication d’image martelant le thème dominant de la compétence dans la technique de gouvernement. – Bien plus qu’un candidat «de gauche» ou «de droite», DSK était en fait surtout le candidat de la technocratie. – La maîtrise par DSK et ses équipes des techniques de communication était complaisamment soulignée par les commentateurs, et DSK n’hésitait pas lui-même à confier récemment en aparté à des journalistes de Libération qu’il était prêt à contrer les attaques sur trois fronts: «le fric, les femmes et sa judéité».

On le croyait donc préparé, chargé de munitions pour contrer ces coups prévisibles, or la ligne Maginot s’est effondrée complètement dès la première salve.
DSK et le «fric»

Avant même de savoir, ce que j’ignore à l’heure où j’écris, si DSK est coupable ou innocent de ce dont on l’accuse à New York, les «dégâts» sont déjà considérables sur cette question du «fric», si sensible pour un candidat «de la gauche». A la Porsche à 100.000 euros de son conseiller en communication, les costumes à 35.000 euros (qu’il dément), l’appartement luxueux de la place des Vosges et celui à 4 millions de dollars de Washington, s’ajoutent désormais des billets d’avion à 10.000 euros l’aller-retour, des chambres d’hôtel à 3000 euros la nuit, une proposition de caution à un million de dollars. Et pour finir, un chiffre est enfin avancé, par Le Monde, sur le montant de la fortune personnelle de son épouse Anne Sinclair : «plusieurs centaines de millions d’euros». Une valse des millions qui a de quoi donner un peu le tournis au moindre électeur de la primaire socialiste. Face à des Ségolène Royal ou Martine Aubry, pas spécialement connues – contrairement à d’autres femmes politiques françaises – pour s’habiller chez Dior, ou un François Hollande qui circule dans Paris à scooter, le contraste est pour le moins saisissant, et la comparaison… dévastatrice.
DSK et les femmes

Sans même que l’on sache, là-encore, ce qui s’est exactement passé dimanche au Sofitel, cette première attaque du non-candidat DSK sur la question de son rapport problématique avec les femmes est là-aussi… dévastatrice. C’est comme une boîte de Pandore subitement ouverte, qui fait apparaitre à la surface, dans la bouche des journalistes eux-mêmes, médusés, des années de non-dits accumulés, qui contredisent totalement le portait du «séducteur» que tentaient d’imposer les spins-doctors du candidat. Derrière le visage du «séducteur», on découvre la face nettement moins avenante, pour le moins, d’un harceleur sexuel, et possiblement même celle d’un violeur.

Toute la communication politique de DSK se dévoile d’un coup pour ce qu’elle est: la construction totalement artificielle d’un vaste village Potemkine, un mythe fabriqué en contradiction avec la vérité, un écran de fumée.
Le «réflexe Polanski» et la défense de caste

DSK lui-même disait apparemment aux journalistes qu’il s’attendait à subir des attaques suivant un scénario étrangement proche de celui auquel il est aujourd’hui confronté: l’accusation de viol par une femme inconnue. On pouvait donc imaginer que le plan de communication et de gestion de crise le plus efficace et sophistiqué qui soit était déjà prêt dans les cartons. Or la défense mise en place dans les médias français depuis dimanche par les «amis» de DSK est proprement hallucinante. C’est un Bernard-Henri Lévy (dont on dit la fortune «immense») qui prend l’étendard d’une contre-attaque en forme de défense machiste de caste, et qui semble répondre au final à une sorte de «réflexe Polanski». L’histrion sera immédiatement, et fort sèchement, renvoyé dans ses cordes par quelques éditorialistes anglo-saxonnes ou française d’une formule coup-de-poing: «DSK n’est pas le capitaine Dreyfus» (ici, ici et là).

Faire donner ensuite le vénérable Robert Badinter, en direct à la radio, me semble témoigner du même et profond amateurisme. Outre que l’aura morale du vieux sage ne saurait faire oublier toutes les couleuvres mitterrandiennes qu’il a dû avaler durant toute sa carrière (Bousquet…), comment ne pas voir là-encore l’expression de cette défense de caste d’une «gauche caviar» qui fait bloc aveuglement autour de l’un des siens lorsqu’il est attaqué? Faut-il rappeler que Robert Badinter est l’époux de la 65e fortune de France, estimée à plus de 600 millions d’euros, et qu’aussi «barbare» soit le système judiciaire américain aux yeux d’un «européen civilisé», il n’en est pas moins, aussi, extrêmement favorable aux plus fortunés qui, tels DSK précisément, peuvent s’offrir les services d’avocats de luxe aux honoraires totalement prohibitifs?

Et que dire encore du moins finaud de la bande, Jack Lang, qui ne trouve pas mieux de regretter qu’on n’en fasse autant contre DSK, alors qu’il n’y a même pas «mort d’homme»? C’est consternant. Le super plan de com’ de crise de la super équipe si technicienne du candidat si compétent n’aura contribué qu’à déchirer un peu plus le voile derrière lequel était dissimulée une réalité qui n’est rien d’autre que sordide.
Le paysage dévasté après le tsunami

C’est peu de dire que cette «séquence», comme on dit dans le monde des «communicants», s’achève pour l’opinion publique par un atterrissage brutal, le réveil douloureux d’une sorte de rêve enchanté à la Matrix: «Bienvenue dans le monde réel, Néo.»

Y chercher la trace d’un complot n’est finalement qu’une réaction assez naturelle face à un événement incompréhensible selon les clefs de lecture dont on disposait jusque là, comme le suggère le sociologue Gérald Bonner. A ce point de décalage entre «l’histoire de DSK» qui s’écrivait par petites touches successives chaque jour dans les médias et celle qui apparait aujourd’hui au grand jour, il est difficile de ne pas admettre qu’à défaut d’un «formidable complot» il ne peut s’agir alors que d’un non moins «formidable mensonge».

Comment comprendre? Je ne suis pas «psy», mais les théories qui fleurissent ça et là, de la part de psychanalystes ou d’écrivains, évoquant ce «suicide» de DSK, ce geste d’auto-destruction, comme une sorte d’acte manqué, sont pour le moins troublantes.

Il n’en reste pas moins que le paysage politique laissé par ce brusque retour au réel apparait comme dévasté. Un tsunami vient de passer. Les médias sont comme «orphelins» d’une histoire dont ils avaient eux-mêmes été conviés à la rédaction. Il leur faut bien admettre une part de responsabilité dans ce naufrage. Après un Daniel Schneidermann qui confie avec franchise chez Taddéi sur France3: «voilà ce que je savais», c’est au tour de Jean-Michel Apathie d’annoncer son propre mea culpa pour bientôt, mais pas encore tout de suite, tellement la pilule semble difficile à avaler, ou cette «histoire» douloureuse à digérer.

Pour la gauche, enfin, pour ses leaders et ses cadres en tout cas, la potion n’est pas moins amère. Il va falloir expliquer aux militants, aux électeurs et finalement à tout le peuple lui-même, comment on avait pu les embarquer dans une telle galère. Cet examen de conscience s’adresse même, le journaliste libéral américain Robert Kuttner à raison de le souligner dans le Huffington Post (via @si), «à toute la gauche européenne», car l’autodestruction de DSK est à l’image de la sienne.
Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait?

La question est embarrassante, mais elle est incontournable. Quand on enlève DSK du paysage, qu’est-ce qu’il reste? La sortie d’une illusion, fabriquée mais largement aussi consentie et auto-entretenue, laisse groggy. C’est la douche froide. On revient brutalement au status quo ante bellum, c’est comme un pas en arrière, une régression.

Mais c’est aussi une sorte de retour à la normale. L’échiquier politique revient à la «situation classique», perturbée un moment par ce positionnement aberrant et improbable destiné à préparer l’avènement du «messie de Washington», qui brouillait toutes les cartes et rendait tout confus et incompréhensible. On se retrouve donc avec une gauche, une droite et un centre, et avec deux extrêmes. C’en est presque redevenu banal.

Le «problème Mélenchon» est moins pressant pour la gauche, il menace moins de compromettre ses chances de victoire à la présidentielle, ce qui souligne d’ailleurs à quel point c’est la candidature de DSK qui était un profond facteur diviseur de la gauche, et pas celle de Mélenchon. Le «problème Marine Le Pen» reprend de son côté une plus juste mesure, et le Front national ne semble d’ailleurs pas profiter pour le moment des effluves du scandale. Marine Le Pen devra, quoiqu’il en soit, changer de stratégie désormais, ayant perdu le véritable repoussoir qui confortait jusque là sa propre position.
La terrible ironie de cette histoire

La situation était comme bloquée, gelée par le calendrier de l’attente qu’imposait la candidature DSK, et la gauche était quasi tétanisée par le pari baroque et ingagnable que la «bulle DSK» représentait pour elle. Ça rouvre de l’espace dans le jeu et détend finalement l’atmosphère. Les lignes vont bouger. Chacun dispose d’un peu de temps pour se repositionner.

L’ironie de cette histoire, et elle est terrible, est fort pertinemment pointée par Arnaud Bihel, dans Les Nouvelles News (via rezo.net):

«Quand lecture de genre et lecture de classe se rejoignent… On ne peut s’empêcher de penser au document « Gauche : quelle majorité pour 2012 ? » publié la semaine dernière par Terra Nova, think-tank réputé proche de DSK. Cet « exercice de sociologie électorale » décortique les composantes de l’électorat français et les stratégies pour remporter la majorité des suffrages à l’élection présidentielle. Et cible tout particulièrement la catégorie des « employées » : un « important contingent électoral » de plus de 5 millions de femmes qui, de façon « surprenante », votent peu à gauche en France (quand, aux Etats-Unis, elles constituent « l’une des catégories les plus favorables aux démocrates »).

«Les têtes pensantes de Terra Nova avançaient à cette désaffection une explication simple : pour la gauche française, l’image de l’ouvrier reste cantonnée à l’archétype du travailleur à la chaîne. « Elle ne parle pas de l’ouvrier du tertiaire, qui ne bénéficie plus du collectif de classe à l’usine, et encore moins de l’employé : femme, souvent seule avec un enfant à charge, désyndicalisée et sans identité historique de classe, précarisée le plus souvent (temps partiel subi). »

«La femme de chambre qui accuse DSK apparaît ainsi comme l’image même de la principale cible électorale socialiste. Terrible paradoxe, c’est précisément cette employée que les responsables du PS ont tour à tour ignorée au fil de leurs réactions pendant 48 heures, la laissant dans « l’angle mort » que constate Terra Nova.»

Une fois dissipée l’illusion du «messie de Washington», la gauche doit revenir à «ses fondamentaux» (comme on dit): retourner sur le terrain, renouer le contact avec le corps électoral, bien réel et concret, qu’elle aspire à représenter, et dont elle doit défendre les intérêts. Qui que soient les candidats de la gauche, l’éclatement de la «bulle DSK» est un rappel à l’ordre: si elle veut gagner en 2012, la gauche doit repartir à la conquête de ces millions d’Ophélia, employées, femmes pauvres, précaires et isolées, qui lui demandent de l’aide, et dont elle n’écoutait plus le cri.
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Dominique Strauss-Kahn - Page 8 Empty Re: Dominique Strauss-Kahn

Message  verié2 Sam 21 Mai - 9:51


Gérard Menussa
Une analyse politique que je trouve absolument remarquable !
C'est dans l'ensemble assez juste, mais je ne vois pas ce que cela a de remarquable ???
Aujourd'hui, toutes les candidatures de présidentiables sont ainsi fabriquées, avec des communicants et des masses de fric. Ce n'est pas une originalité de DSK, si ce n'est qu'il disposait sans doute d'un peu plus de fric que les autres, grâce à la fortune d'Anne Sinclair.

Sinon, la défense médiatique de DSK continue, avec notamment ce matin une revue de presse très orientée d'Ivan Levai (ex mari d'Anne Sainclair...) sur France Inter..;

verié2

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Dominique Strauss-Kahn - Page 8 Empty FMI : la fin de l’histoire ?

Message  Roseau Sam 21 Mai - 16:04


20 mai par Damien Millet, Eric Toussaint
http://www.cadtm.org/FMI-la-fin-de-l-histoire
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Message  verié2 Sam 21 Mai - 19:26

A propos de la présumée victime : un article du Figaro.

Affaire DSK : les Guinéens du Bronx réclament justice

Par Jean-Marc Gonin

21/05/2011 |

Les responsables de la communauté immigrée de Guinée, essentiellement composée de Peuls, connaissent bien la femme de chambre du Sofitel. Et ils sont particulièrement touchés par les accusations de viol.

Pas de minaret ni de coupole. Le Fouta Islamic Center n'est qu'un petit immeuble de brique rouge dont le rez-de-chaussée est défendu par deux rideaux de fer. Une petite porte vitrée ouvre sur un escalier qui conduit à l'étage. Ce n'est qu'à la vue du mur recouvert de casiers à chaussures que l'on comprend qu'il s'agit d'une mosquée. Le vendredi, 500 à 600 Guinéens se pressent dans la vaste salle de prière. Installé dans un bureau contigu, l'imam Abdourahmane Bah tient conseil avec d'autres membres de l'Union pour le développement du Fouta-Djalon, l'association qui a fondé la mosquée. Un seul sujet à l'ordre du jour: l'affaire du Sofitel.

«Bien sûr que nous connaissons Nafissatou Diallo, dit le religieux. Elle fréquente cette mosquée.» La femme de chambre, victime présumée de Dominique Strauss-Kahn, n'habite qu'à un quart d'heure de marche. Le cœur de la communauté guinéenne du Bronx bat ici, au coin de la 3e Avenue et de la 166e Rue. A côté de la mosquée se trouve un centre d'assistance pour les démarches administratives et les transferts d'argent vers le pays natal, puis un restaurant où l'on sert les plats traditionnels et, enfin, une épicerie où, en plus des aliments de base, on peut acheter des baguettes dorées et des croissants bien ventrus.

Le viol, un sujet particulièrement douloureux
Au Fouta Islamic Center, c'est la colère qui domine. «Un viol, chez nous, c'est le déshonneur, dit Souleyman Diallo, président de l'association. Nafissatou a été souillée. C'est pour cela qu'elle se cache et qu'on ne voit aucune photo d'elle. Qu'on ait dévoilé son nom est déjà très grave.» Dans la communauté guinéenne de New York -qui compte plus de 3000 personnes, dont 80% de Peuls qui jouissent de l'asile politique-, le viol est un sujet particulièrement douloureux. Car le régime de Conakry, quand il a envoyé ses milices contre les populations peules, a incité ses soudards à violer systématiquement les femmes. Qu'une des leurs ait subi le même sort dans un palace de Manhattan plonge les Guinéens dans leurs souvenirs les plus sombres.

«M.» Diallo (il a demandé qu'on ne dévoile pas son prénom) connaît Nafissatou depuis son enfance. Elle a 32 ans, trois ans de plus que lui et ils ont grandi dans le même village, Sagalé, dans le Fouta-Djalon. «En Guinée, dit-il, les gens de Sagalé ont la réputation d'être très pieux, le village est cité en exemple.» «M.» raconte que Nafissatou, fille d'agriculteurs, est arrivée aux Etats-Unis il y a sept ans à l'instigation de sa sœur aînée, qui vit à New York depuis quatorze ans, avant d'obtenir un statut de réfugiée politique. Elle s'est installée chez elle avec sa fille âgée de 15 ans aujourd'hui, qu'elle élève seule depuis la mort de son mari en Guinée. Grande, discrète, portant toujours un foulard pour couvrir ses cheveux, le visage un peu grêlé par des cicatrices d'acné, la jeune femme a d'abord travaillé dans un restaurant du Bronx, tenu par des Gambiens. Il y a trois ans, grâce à un contact dans la communauté guinéenne, elle a décroché une place de femme de chambre au Sofitel de Manhattan.«C'est un job enviable, souligne «M.». Ici, tout le monde aimerait travailler dans un grand hôtel comme celui-là. Elle sait à peine lire et écrire!» Tous la décrivent comme une jeune femme sérieuse, assidue au travail et préoccupée par l'éducation de sa fille, scolarisée dans un lycée du Bronx. Les habitués des clubs de musique africaine du Bronx ne l'ont jamais aperçue dans ces lieux de nuit. «Elle vient régulièrement prier au rez-de-chaussée de la mosquée, dans la salle réservée aux femmes», confie Souleyman Diallo.

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Message  fée clochette Sam 21 Mai - 19:30

http://www.osezlefeminisme.fr/les-articles-parus-dans-osez-le-feminisme


Osez le féminisme, La Barbe et Paroles de Femmes lancent aujourd'hui un appel intitulé "Sexisme : ils se lâchent, les femmes trinquent"

Vous trouverez le texte de l'appel ci-dessous. Pour le signer l'appel, il suffit de remplir le formulaire en bas de cette page.

Cet appel a été signé vendredi 20 mai par plus de 1500 personnes dont Audrey Pulvar, Florence Foresti, Gisèle Halimi, Clémentine Autain, Françoise Héritier, Christine Ockrent, Florence Montreynaud, Isabelle Alonso, Marie-Françoise Colombani, Agnès Bihl, Annie Ernaux, Geneviève Fraisse, Julien Bayou, Patric Jean, Dominique Méda, Annick Coupé, Caroline Mecary, Giulia Foïs...

Plusieurs associations féministes soutiennent également l'appel comme le Planning Familial, Choisir la Cause des Femmes, la CLEF, Mix-Cité, l'inter-LGBT, le Laboratoire de l'Egalité, les Chiennes de Garde, la Maison des Femmes de Montreuil, Le Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes « Ruptures », le Réseau Féministe « Ruptures », Bagdam Espace lesbien, SOS Les mamans, Association la Lune, l'ANEF, l'Espace Simone de Beauvoir, La Ligue du Droit International des Femmes

Nous appelons toutes celles et ceux qui s'insurgent contre le déferlement sexiste auquel nous assistons depuis une semaine à se rassembler :


RDV DIMANCHE 22 MAI à 17h

Place Igor Stravinsky, près de Beaubourg à Paris.
Participez nombreuses et nombreux à ce rassemblement festif contre le sexisme et faites circuler l'information autour de vous, notamment via l'événement Facebook créé à cet effet.

- - - -


Sexisme : ils se lâchent, les femmes trinquent
Depuis une semaine, nous sommes abasourdies par le déferlement quotidien de propos misogynes tenus par des personnalités publiques, largement relayés sur nos écrans, postes de radios, lieux de travail comme sur les réseaux sociaux. Nous avons eu droit à un florilège de remarques sexistes, du « il n’y a pas mort d’homme » au « troussage de domestique » en passant par « c’est un tort d’aimer les femmes ? » ou les commentaires établissant un lien entre l’apparence physique des femmes, leur tenue vestimentaire et le comportement des hommes qu’elles croisent.

Nous sommes en colère, révoltées et révoltés, indignées et indignés.

Nous ne savons pas ce qui s’est passé à New York samedi dernier mais nous savons ce qui se passe en France depuis une semaine. Nous assistons à une fulgurante remontée à la surface de réflexes sexistes et réactionnaires, si prompts à surgir chez une partie des élites françaises.

Ces propos illustrent l’impunité qui règne dans notre pays quant à l’expression publique d’un sexisme décomplexé. Autant de tolérance ne serait acceptée dans nul autre cas de discrimination.

Ces propos tendent à minimiser la gravité du viol, tendent à en faire une situation aux frontières floues, plus ou moins acceptable, une sorte de dérapage. Ils envoient un message simple aux victimes présentes et futures : « ne portez pas plainte ». Nous le rappelons : le viol et la tentative de viol sont des crimes.

Ces propos prouvent à quel point la réalité des violences faites aux femmes est méconnue. De la part d’élites qui prétendent diriger notre société, c’est particulièrement inquiétant. 75 000 femmes sont violées chaque année dans notre pays, de toutes catégories sociales, de tous âges. Leur seul point commun est d’être des femmes. Le seul point commun des agresseurs, c’est d’être des hommes.

Enfin, ces propos font apparaître une confusion intolérable entre liberté sexuelle et violence faite aux femmes. Les actes violents, viol, tentative de viol, harcèlement sont la marque d’une volonté de domination des hommes sur le corps des femmes. Faire ce parallèle est dangereux et malhonnête : ils ouvrent la voie aux partisans d’un retour à l’ordre moral qui freine l’émancipation des femmes et des hommes.

Les personnalités publiques qui véhiculent des stéréotypes qu’on croyait d’un autre siècle insultent toutes les femmes ainsi que toutes celles et ceux qui tiennent à la dignité humaine et luttent au quotidien pour faire avancer l’égalité femmes – hommes.


SIGNEZ L'APPEL !
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Message  verié2 Dim 22 Mai - 10:44

Dans le Monde daté de dimanche, pas une ligne pour évoquer cette manif féministe (1).
En revanche, une page entière de courriers de lecteurs qui pleurnichent sur le sort de DSK, à quelques exceptions près. Alors, soit ces courriers ont été sélectionnés, soit ils reflètent bien l'opinion bobo-PS qui n'admet par qu'on traite de cette manière un homme du rang de DSK...
__
(1) En revanche quelques chaines TV en ont parlé.

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Message  Vals Dim 22 Mai - 12:05

fée clochette a écrit:http://www.osezlefeminisme.fr/les-articles-parus-dans-osez-le-feminisme


Osez le féminisme, La Barbe et Paroles de Femmes lancent aujourd'hui un appel intitulé "Sexisme : ils se lâchent, les femmes trinquent"

Vous trouverez le texte de l'appel ci-dessous. Pour le signer l'appel, il suffit de remplir le formulaire en bas de cette page.

Cet appel a été signé vendredi 20 mai par plus de 1500 personnes dont Audrey Pulvar, Florence Foresti, Gisèle Halimi, Clémentine Autain, Françoise Héritier, Christine Ockrent, Florence Montreynaud, Isabelle Alonso, Marie-Françoise Colombani, Agnès Bihl, Annie Ernaux, Geneviève Fraisse, Julien Bayou, Patric Jean, Dominique Méda, Annick Coupé, Caroline Mecary, Giulia Foïs...

Plusieurs associations féministes soutiennent également l'appel comme le Planning Familial, Choisir la Cause des Femmes, la CLEF, Mix-Cité, l'inter-LGBT, le Laboratoire de l'Egalité, les Chiennes de Garde, la Maison des Femmes de Montreuil, Le Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes « Ruptures », le Réseau Féministe « Ruptures », Bagdam Espace lesbien, SOS Les mamans, Association la Lune, l'ANEF, l'Espace Simone de Beauvoir, La Ligue du Droit International des Femmes

Nous appelons toutes celles et ceux qui s'insurgent contre le déferlement sexiste auquel nous assistons depuis une semaine à se rassembler :


RDV DIMANCHE 22 MAI à 17h

Place Igor Stravinsky, près de Beaubourg à Paris.
Participez nombreuses et nombreux à ce rassemblement festif contre le sexisme et faites circuler l'information autour de vous, notamment via l'événement Facebook créé à cet effet.

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Sexisme : ils se lâchent, les femmes trinquent
Depuis une semaine, nous sommes abasourdies par le déferlement quotidien de propos misogynes tenus par des personnalités publiques, largement relayés sur nos écrans, postes de radios, lieux de travail comme sur les réseaux sociaux. Nous avons eu droit à un florilège de remarques sexistes, du « il n’y a pas mort d’homme » au « troussage de domestique » en passant par « c’est un tort d’aimer les femmes ? » ou les commentaires établissant un lien entre l’apparence physique des femmes, leur tenue vestimentaire et le comportement des hommes qu’elles croisent.

Nous sommes en colère, révoltées et révoltés, indignées et indignés.

Nous ne savons pas ce qui s’est passé à New York samedi dernier mais nous savons ce qui se passe en France depuis une semaine. Nous assistons à une fulgurante remontée à la surface de réflexes sexistes et réactionnaires, si prompts à surgir chez une partie des élites françaises.

Ces propos illustrent l’impunité qui règne dans notre pays quant à l’expression publique d’un sexisme décomplexé. Autant de tolérance ne serait acceptée dans nul autre cas de discrimination.

Ces propos tendent à minimiser la gravité du viol, tendent à en faire une situation aux frontières floues, plus ou moins acceptable, une sorte de dérapage. Ils envoient un message simple aux victimes présentes et futures : « ne portez pas plainte ». Nous le rappelons : le viol et la tentative de viol sont des crimes.

Ces propos prouvent à quel point la réalité des violences faites aux femmes est méconnue. De la part d’élites qui prétendent diriger notre société, c’est particulièrement inquiétant. 75 000 femmes sont violées chaque année dans notre pays, de toutes catégories sociales, de tous âges. Leur seul point commun est d’être des femmes. Le seul point commun des agresseurs, c’est d’être des hommes.

Enfin, ces propos font apparaître une confusion intolérable entre liberté sexuelle et violence faite aux femmes. Les actes violents, viol, tentative de viol, harcèlement sont la marque d’une volonté de domination des hommes sur le corps des femmes. Faire ce parallèle est dangereux et malhonnête : ils ouvrent la voie aux partisans d’un retour à l’ordre moral qui freine l’émancipation des femmes et des hommes.

Les personnalités publiques qui véhiculent des stéréotypes qu’on croyait d’un autre siècle insultent toutes les femmes ainsi que toutes celles et ceux qui tiennent à la dignité humaine et luttent au quotidien pour faire avancer l’égalité femmes – hommes.


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Ca fait du bien de lire ça qui, ramène un peu d'air propre dans cette atmosphère empuantie par le machisme le plus crasse...
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Message  verié2 Dim 22 Mai - 12:22

Une manif de féministes américaines devant le siège du FMI dont on a peu parlé :

https://www.dailymotion.com/video/xisbvs_manifestation-feministe-anti-dsk-devant-le-fmi_news

verié2

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Dominique Strauss-Kahn - Page 8 Empty La bourgeoisie vient de griller un de ses meilleurs serviteurs

Message  CCR Dim 22 Mai - 16:08

Par Jean-Patrick Clech, CCR-P4.

www.ccr4.org
www.facebook.com/courantcommunisterevolutionnaire

A force de trop fréquenter les hauteurs Dominique Strauss-Kahn a fini par dévisser. La presse « progressiste » européenne voudrait nous faire croire qu’avec DSK tout s’effondre, que ce serait la grande machine du centre-gauche qui se gripperait d’un coup d’un seul. Tout serait compromis : la victoire annoncée – ou en tout cas possible - contre Sarkozy. Mais aussi la possibilité de sortir l’euro de la crise, de sortir de la dette également. Voilà qu’n perdrait celui qui aurait pu être le président capable de redresser l’équilibre européen en contrant Berlin, non pas en bombardant Tripoli comme le fait Sarkozy actuellement, mais en négociant pied-à-pied avec Merkel. Que le séisme qu’entraîne la mise hors jeu de DSK dépasse les frontières hexagonales et les calculs politiques français est indéniable. Que cela vienne perturber les savants calculs de la bourgeoisie et d’un de ses partis en particulier, c’est avant tout le problème de la bourgeoisie. Cela ne change rien pour les travailleurs, la jeunesse, les classes populaires qui seront attaqués sur toute la ligne si c’est un président du PS ou de l’UMP qui est élu en 2012, qu’il s’appelle DSK, Hollande, Royal, Fabius ou Sarkozy.


Pourtant, pour faire penser que le sort des classes populaires ou du « peuple de gauche » serait solidaire de celui de DSK on nous matraque, depuis dimanche, à coup de sondages d’opinion pour savoir si oui ou non DSK est un honnête homme et s’il n’est pas l’objet d’un affreux complot. Le principal des complots à l’heure actuelle c’est celui qui se trame au grand jour contre les travailleurs grecs, irlandais et portugais (la liste risque de s’allonger d’ailleurs) que le FMI et la bourgeoisie s’apprêtent à saigner. La seule et unique victime de cette affaire et par laquelle le scandale est arrivé c’est la femme qui accuse DSK de tentative de viol : une travailleuse immigrée qui gagne sa vie en quittant tous jours son domicile du Bronx new-yorkais pour aller nettoyer les chambres à plusieurs centaines d’euros la nuit du Sofitel de Manhattan. Dans ces chambres descendent des gens que le « peuple de gauche » (si tant est que concept ait une quelconque validité politique) devrait considérer avec aversion et dégout, comme de véritables ennemis de classe.

Il faudrait donc, au nom de l’Union sacrée anti - sarkoziste, pleurer sur le sort de DSK ? Qu’on n’attende aucune solidarité des travailleurs à l’égard du patron, soi-disant de gauche, d’une des principales institutions du capital international. Ni solidarité politique donc, ce à quoi se risquent de moins en moins ses amis de la rue de Solferino, en sentant que cette fois-ci le scandale est trop gros. Ni solidarité nationale comme le déclaraient Baroin et Copé au nom du gouvernement et de la majorité, car avec DSK ce serait « l’honneur de la France » qui serait éclaboussé. La France n’a jamais eu besoin de qui que ce soit pour se trainer dans la boue. Dernièrement les blindés légers de l’armée française en opération coloniale à Abidjan, ou les mirages de Monsieur Dassault, ont suffisamment bien illustré ce que valait « l’honneur de la France », pays des « droits de l’homme ».

L’étrange paradoxe de l’affaire DSK

Étrange paradoxe que DSK : un homme aussi avare en deniers publics lorsqu’il était à la tête de Bercy, sous Jospin, chef d’orchestre d’un programme de privatisation au nom de la gauche plurielle plus ambitieux que ceux de tous les gouvernements de droite précédents, adepte du régime sec (pour les smicards et les travailleurs), aussi généreux cependant quand il s’agissait de son confort personnel. Ce monsieur se pavanait en Porche en sortant de son pied-à-terre de la Place des Vosges pour dîner en ville, il y a peu. Mais généreux aussi en caresses non consenties et en droit de cuissage médiéval version socialiste. La presse fait désormais état, à mots couverts, des comportements avérés de DSK. Ce qui est en cause c’est son penchant invétéré semble-t-il pour le harcèlement sexuel.

On aurait donc cloué au pilori un homme sans jugement s’insurge l’ancien ministre de la Justice de Mitterrand, Robert Badinter, conscience morale de la gauche française. Il faudrait être solidaire de la « souffrance » d’un homme qui n’a pas encore eu « droit à la parole » déclare Royal à la sortie du Conseil National de crise tenu par le PS le 17 mai.

Inutile de revenir sur la manière dont DSK a lui-même cloué au pilori des peuples entiers sans autre forme de procès que l’accusation portée par la froide logique du capital, par la voix des marchés et des agences de notation. Le droit à la parole, les travailleurs irlandais, grecs et portugais l’ont pris en descendant dans la rue et en se mettant en grève. La bureaucratie syndicale, largement liée aux PS locaux d’ailleurs, a cru bon de la leur reprendre pour éviter que la colère populaire ne déborde le cadre fixé par les confédérations : les plans d’austérité sont administrés en Grèce comme au Portugal par deux premiers ministres « socialistes » (Papandréou et Socrates jusqu’à la chute de son gouvernement il y a quelques semaines). DSK serait passé devant un tribunal comme un vulgaire délinquant ? Il est vrai que DSK est un habitué des salles d’audience mais que dans les affaires précédentes où il avait trempé, la presse ne s’était pas bousculée au portillon pour voir un peu plus clair là où la justice de classe française l’avait systématiquement blanchi [1].

On lui aurait refusé sa mise en liberté sous caution, contre le paiement d’un million de dollars, soit 42 années de salaire d’un smicard ! Scandale encore s’insurge la presse française, encore un complot de la juge américaine.

Heureusement nous dit-on, DSK a pu passer sa première nuit dans une cellule individuelle et ne sera pas mélangé aux dangereux délinquants du pénitencier de Rikers Island où il est détenu. On a l’impression qu’il n’y a qu’aux Etats-Unis que les prisons sont surpeuplées et les matons violents !

A qui profite la chute de DSK ?

Le décor ressemble tellement à un mauvais feuilleton que certains dans la presse ou dans l’entourage de DSK comme Jean-Christophe Cambadélis [2] s’empressent de parler de « complot ». Ce qui est sûr, c’est que DSK a bel et bien trébuché et qu’il mettra du temps à se relever. Complot ou non, certains en tireront profit.

Le séisme touche d’abord le PS. Comme nous le soulignions dans un précédent article « si d’un point de vue social le climat ne change pas radicalement au cours des prochains mois il est fort probable qu’à moins que le PS ne traverse une nouvelle période de paralysie, avec une guerre des éléphants qui délégitimerait son candidat, 2012 soit une victoire de la gauche bourgeoise. Le PS devrait l’emporter en s’appuyant sur une resucée de la gauche plurielle, avec Europe Ecologie comme béquille verte et le Front de Gauche comme façade réformiste. Cette victoire serait cependant davantage le fruit de la crise du sarkozysme que du renforcement du PS [3]. La guerre des éléphants, qui semblait évitée, pourrait se relancer de plus bel avec l’éviction de DSK lors de la primaire du PS.

L’éviction de DSK rend également un fier service également à gauche, comme à droite. Sarkozy tout d’abord, tout en étant prudent et en donnant ordre à ses ministres et proches de faire profil bas, s’est débarrassé de son meilleur concurrent pour 2012. DSK avait été l’objet en 2007 de sa stratégie « d’ouverture » par le soutien qu’il lui avait apporté dans la course à la présidence du FMI. Sarkozy pensait l’avoir écarté durablement de l’échiquier politique français. C’était sans compter sur la pugnacité et le réseau de l’ancien ministre de Jospin. Cette fois-ci, sans que cela ne soit prévu ni voulu, DSK est définitivement hors-jeu. Il sera facile à Sarkozy désormais de faire passer son troisième mariage et son goût du bling bling pour de l’eau bénite au regard des comportements de celui que la gauche encensait jusqu’à dimanche dernier comme son homme providentiel. Sarkozy peut laisser pendant ce temps ses porte-flingues et les sites internet liés à l’Elysée, face auxquels France Soir passe pour un journal de qualité, le soin de remuer l’affaire et trainer, par DSK interposé, le PS dans le caniveau [4].

L’affaire DSK tombe à pic également pour Mélenchon et le Front de Gauche. Le chef du Parti de Gauche plaçait au premier rang des « sociaux-libéraux » de Strauss-Kahn qui avait pourtant été son ancien collègue alors que lui aussi en tant que ministre validait toutes les infamies « social-libérales » du gouvernement PS-PC-Verts entre 2000 et 2002. L’éviction de DSK de la course à la présidentielle résout bien des problèmes pour Mélenchon. Le FdG ne peut pas envisager de ne pas appeler à voter PS au second tour en 2012 sans risquer de voir carbonisée sa représentation parlementaire à l’Assemblée (notamment celle du PC). Comme le notait Libération, si c’est Aubry ou Hollande qui y vont, Mélenchon aura toute latitude pour rentrer dans le rang au second tour, dans l’hypothèse assez probable d’un affrontement PS/UMP et négocier son soutien au gouvernement de centre-gauche [5]..

DSK du côté des travailleurs européens ou du côté de l’euro ?

L’arrestation et la démission probable de DSK à la tête du FMI ouvre une période d’incertitudes importantes pour les bourgeoisies européennes, notamment en raison du retour du FMI sur le devant de la scène depuis l’explosion de la crise financière internationale et de son implication dans les dossiers européens. A moins d’être peu ou prou partisan d’une sorte de régulation des marchés dont DSK se faisait l’apôtre et de croire que les potions administrées par le FMI en Grèce, Irlande ou Portugal, auraient été moins pire pour les classes populaires que le scénario de la cessation de paiement, force est de constater que le rôle joué par DSK à la tête du FMI a été d’assurer une cohésion des marchés internationaux. La presse voudrait nous faire croire que sans lui ça aurait été pire ? Pire pour la fraction actuellement hégémonique au sein des bourgeoisies européennes sans doute. Les travailleurs, eux, se sont retrouvés la tête sous l’eau et c’était DSK qui la leur tenait. Ça a été là son rôle, dans un premier temps face aux turbulences traversées par l’Islande, le Pakistan et l’Ukraine notamment, par la suite afin d’éviter une fissure peut-être irrémédiable qu’aurait signifiée la sortie de la Grèce ou de l’Irlande de la zone euro.

Comme le note le Financial Times « les programmes les plus importants du FMI concernent aujourd’hui l’Europe. La crise de la zone euro, potentiellement contagieuse, représente la principale menace pour la stabilité financière internationale. (…) La taille de ses programmes remise au second plan les autres actions du FMI [6] C’est en ce sens que le Financial Times plaide pour un européen pour remplacer DSK dans la mesure où son successeur aura a assumer un rôle avant tout politique (plus que technique) dans les négociations entre les différentes bourgeoisies européennes dont les intérêts sont toujours plus divergents alors que s’approfondit la crise et cela bien que Paris, Berlin et les autres capitales n’aient pas d’autres choix jusqu’à présent que de se s’unir pour parer au plus pressé. Cela ne veut pas dire par exemple que Berlin soit disposé à participer de bon cœur à la rallonge de 60 milliards d’euros destinés à la Grèce afin d’éviter qu’Athènes ne dépose le bilan. C’est en ce sens que « l’importance primordiale du FMI au cours de la crise de la zone euro a été politique : dans une situation marquée par un manque de leadership politique de la zone euro, le FMI [en l’occurrence DSK]a rempli le vide [7] ».

C’est sans doute pour cela que même Washington n’est pas favorable à ce que le poste soit occupé par un non européen. Remplacer DSK, défini par certains comme « un Metternich à BlackBerry [8] », ne sera cependant pas une mince affaire. Le fait que certains puissent penser à Christine Lagarde (qui a beau causer couramment l’anglais mais a sur le dos une procédure en cours dans le cadre de l’affaire Tapie-Crédit Lyonnais) peut faire sourire. C’est le parti des dirigeants des économies dites « émergentes », Inde et Chine en tête, qui voudraient placer un des leurs à la tête de l’institution. En fait ces pays entendent tirer profit des difficultés actuelles des économies impérialistes pour négocier en position de force et faire pression sur les grandes capitales en vu des négociations importantes qui auront lieu dans le cadre du G20 cette année. Les dissensions internes au sein de l’Union Européenne ne permettent pas d’assurer cependant que Bruxelles réussira à faire nommer un de ses représentants à la tête du FMI afin d’éviter que la crise de la zone euro ne s’approfondisse. Une chose est sûre en tous cas : quelle que soit la nationalité de l’argentier mondial, les travailleurs de tous les pays n’ont rien à en attendre de bon.

Le scandale berlusconien de la bourgeoisie française et l’alternative de classe

La situation de crise politico-institutionnelle que traverse l’Italie depuis l’élection de Berlusconi, suite à la chute du gouvernement Prodi, illustre à échelle réduite un certain nombre de problématiques auxquelles nous aurons à faire face dans les prochains mois. Dans le cas italien l’enchevêtrement des scandales dans lequel trempe le président du conseil témoigne de l’incapacité de la bourgeoisie à mettre de côté Berlusconi. Impossible de trouver, au centre-gauche ou au centre, un axe politique capable de défendre de manière globale ses intérêts. Mais force est de constater que les scandales et la crise politique que traverse le pays n’ont pas été un avantage pour les travailleurs, dans le sens de leurs intérêts, contre les deux blocs politiques qui incarnent les intérêts des différentes fractions de la bourgeoisie italienne. Par manque de débouchés politique et de direction, plus que par manque de luttes, les travailleurs et la jeunesse en Italie n’ont pas réussi à se tirer de la gangue paralysante dans laquelle ils se trouvent, en dépit de luttes souvent radicales et parfois de dimension nationale. C’est là une leçon qu’il faut aussi tirer en France notamment.

Le scandale DSK est un scandale de la bourgeoisie et la bourgeoisie peut le résoudre et en tirer profit, à moyen terme, en petit comité, si aucun autre acteur ne se profile sur la scène politique nationale. Cette nouvelle crise qui s’ouvre pour le PS est loin d’être une crise pour ceux qui souhaitent se débarrasser de la politique pro-patronale que mène Sarkozy. C’est en revanche une crise pour ceux qui souhaitent se défaire de Sarkozy tout en gardant sa politique. C’était le projet de DSK. En témoigne d’ailleurs le vibrant hommage que lui a rendu Laurence Parisot, la patronne du MEDEF. Le scandale berlusconien de DSK pourrait favoriser le renforcement d’un des camps bourgeois à moins que les travailleurs ne réussissent dès aujourd’hui, sans attendre 2012, à se mettre en ordre de bataille pour commencer à faire entendre leur voix, sur les salaires, l’emploi et les droits des secteurs les plus exposés des classes populaires, à commencer par les précaires et les travailleurs immigrés. C’est pour cela qu’il est nécessaire de renforcer une opposition de classe, radicalement alternative à la gauche bourgeoise et à ses alliés mélenchonistes, vociférants mais capables de toutes les compromissions. C’est en ce sens que le NPA ne peut pas apparaître comme une variante gauchie de ce même Front de Gauche et encore moins se refonder pour mieux pouvoir s’y diluer. Nous sommes persuadés qu’il est non seulement nécessaire mais possible que le parti n’apparaisse pas comme une variante supplémentaire de l’offre politique française mais comme un parti de luttes des classes, révolutionnaire, radicalement alternatif à ce système. C’est à cette perspective que travaille le CCR-P4.

--------------------------------------------------------------
[1] On pensera à l’affaire de la MNEF (l’argent de la sécu des étudiants), à l’imbroglio politico-financier ELF (aujourd’hui Total, fleuron des multinationales françaises) et à l’affaire dite de la « cassette Méry » (HLM de la ville de Paris et financement occulte du RPR).

[2] Cambadélis, qui change de courant interne dans le PS aussi régulièrement que DSK s’achetait un costume à 30.000 dollars, c’est-à-dire souvent, est lui aussi un habitué des salles d’audience. Question complot, il en connaît un rayon. Avant d’être porte-flingue du patron du FMI, il a été condamné lui aussi dans le cadre de l’affaire de la MNEF et dans le cadre de l’affaire Agos, une sombre histoire de recel d’abus de biens sociaux. Cambadélis a tout simplement bénéficié d’un emploi fictif dans le cadre de cette société de gestion des foyers de travailleurs immigrés. Le summum du bon goût donc : voler l’argent des jeunes puis celui des travailleurs immigrés. Un véritable « homme de gauche » que ce Camba, à l’image de son ami DSK.

[3] Voir « La permanence de la crise sociale de cet automne sur la scène politique française », 05/05/11, www.ccr4.org »

[4] C’est notamment le cas du site « d’informations » atlantico.fr qui essaie de tirer tout le parti possible de l’affaire DSK, notamment en raison de la plainte pour viol contre DSK que pourrait déposer une de ses « journalistes » pour des faits remontant à 2002. On peut ainsi suivre aux côtés de l’affaire DSK, tout un dossier sur la sécheresse en France (atlantico.fr est contre), les prestations sociales sous conditions (atlantico.fr y est favorable, bien entendu, comme Wauquiez), airbus disculpé dans l’affaire du vol Rio-Paris (atlantico.fr est pour là aussi, patriotisme économique oblige), la grossesse de Carla (inutile de préciser la position d’atlantico.fr) ou encore les résultats de la France à l’Eurovision hélas arrivée quinzième en dépit de l’excellente prestation de notre jeune talent national, Amaury Vassili.

[5] Voir « Jean-Luc Mélenchon. Un second tour simplifié », Libération, 17/05/11

[6] « The IMF needs another European head », The Financial Times, 15/05/11. ».

[7] Id.

[8] DSK lui-même n’était pas peu fier de ce qu’il prenait pour un compliment, cette comparaison avec Metternich, diplomate autrichien, grand artisan de l’équilibre réactionnaire européen ayant présidé à la période postnapoléonienne de la Restauration. L’expression est de Simon Johnson, ancien économiste au FMI, repris dans un autre article du Financial Times du 15/05/11 (« Crisis threatens European rola at IMF ») qui défend également la nécessité de placer un candidat européen à la tête de l’institution face aux velléités des pays dits « émergents » (voir suite de l’article).

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Message  Vérosa_2 Dim 22 Mai - 18:13

Un commentaire anonyme trouvé au hasard du Net, que je trouve à la fois très bien écrit et très percutant :

Le vrai est un moment du vrai

alias DSK, banquier du monde, sioniste champion de "la gauche" et macho militant sinistre, fesse-bouc à la jeune femme, noire, immigrée, musulmane, précaire, Nafissatou... Ya pas photo, pas besoin, ni de celles qu'on a ni de celles qu'on n'a pas, quoi qu'on en bavasse. Le monde se condense en des images mentales, subliminales, de classe. Des siècles d''échange inégal (sic) projetés tous azimuts - l'essence crève l'apparence -, à la face d'un monde et tout le monde le sait, entre ceux qui l'entretiennent et ceux qui le combattent, mais tous sauvant les apparences - contre l'essence, jusqu'à preuve du contraire [notez qu'un événement comme celui-ci, autant et plus que ma vie personnelle, m'inspire tout sauf des réactions légales, démocratiques, et pacifiques]

Cet évènement, ce rapport sexuel (qui n'existe pas, cf Lacan...), est tout sauf une abstraction du monde réel, bien qu'il en diffuse la puissance symbolique, conceptuelle - je dis : de classe. Il est sa concrétisation symptomatique, paradigmatique, séchée en ADN sur la moquette du Sofitel en quelques gouttes livrées à la police scientifique (faut croire qu'on lit trop peu les bons polars, tout est (d)écrit depuis Hammet). Quoi qu'il se soit passé entre "eux" (sic ! comme s'il y avait un rapport entre deux individus égaux...), c'est ce qui se passe partout, en petit et en grand, partout dans le monde actuel - la grande partouze mondialisatrice : le capital réel est rationnel avant d'être 'spectaculaire'. La femme prolétaire est la propriété du capitaliste avant même d'avoir signé le contrat [de travail = viol consenti] - en quoi toute spéculation sur "l'acte consenti" ou pas est un tour de passe-passe idéologique. C'est en quoi les questions de classe et de sexe sont indissociables, et ne se réduisent pas à une somme de rapports de domination (aux niveaux phénoménaux du pouvoir, de l'argent, de la race, et du sexe selon l'approche féministe).

En surface, l'injustice massive crève les yeux et les tympans... L'impudeur et l'irrespect, au nom de la pudeur et du respect, atteignent des sommets - et des sommets particulièrement français, pour ce dont je peux juger - autant médiatiquement que dans les conversations. C'est à gerber sur la plupart qui causent, et d'où qu'ils causent - tous ceux qui ont le pouvoir d'être sinon écoutés, du moins entendus, ad nauseam, dans leur cercle d'influence. Cela provoque des réactions diverses qui traduisent le fond, le non-dit (cf paragraphe précédent), le rapport de classe.

Finalement, bien au-delà de ce qu'on suppose, dans cette histoire, chacun est socialement et intimement pressé de choisir son camp - alias sa classe, sans sexe. C'est tant mieux. Mais c'est la chose qui semble le moins venir à l'esprit.

Souhaitons la convergence de ceux qui sont tout sauf en adéquation avec ce vrai monde, et son bruit (c'est le titre d'un roman de Natsuo Kirino), qu'ils ou elles soient, au demeurant, voilées ou pas.

Que vibrent les tambours du jugement social !

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Message  verié2 Dim 22 Mai - 18:16

Le point de vue de la mère de Tristane Banon, militante PS.

« DSK, seul responsable de sa mort politique »
Par Anne Mansouret

« Au PS, beaucoup me critiquent ; le FN me crache à la gueule. » La mère de Tristane Banon raconte son affaire DSK et se défend.

Dominique Strauss-Kahn, à la Cour suprême de l'Etat de New York (Etats-Unis), le 19 mai 2011 (Richard Drew/Reuters).

15 mai 2011, 3h37. Je suis rentrée depuis moins de deux heures d'un banquet républicain organisé par le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) à Brionne (Eure). Un texto de Rue89 m'annonce l'arrestation de DSK à New York. La suite, vous la connaissez, le monde entier la connaît. Contact immédiat avec ma fille, Tristane Banon, pour laquelle je m'inquiète.

Elle est très choquée, et en attendant la présence de son avocat, je prends la décision de communiquer à sa place. Il faut avoir à l'esprit ce que représente le déferlement des médias du monde entier : CNN, ABC NEWS, British Broadcast, Spiegel TV, les agences, sans parler des télévisions canadiennes, japonaises, italiennes et coréennes… l'enfer. Je décide de ne parler qu'aux télés et radios françaises, et à Paris Normandie, les premiers à publier mon témoignage.

Mon message, répété en boucle, est simple : ma fille n'a pas menti, comme le prétendent (ou le sous-entendent) l'entourage et les biographies de DSK. Si elle n'a pas porté plainte en 2002 à l'époque des faits, c'est parce que je l'en avais dissuadée. Si elle a commenté cinq ans plus tard sur un ton humoristique le comportement du personnage au cours d'une émission de Thierry Ardisson, c'est parce que, effectivement, elle s'était péniblement et partiellement reconstruite. Après plus de deux ans de très gros problèmes et de dépression, de suivi médical et psychologique.

Je veux convaincre d'une évidence : ce qui est arrivé à Tristane lui a saccagé de trop nombreuses années de sa jeunesse, sans qu'elle en ait retiré le moindre avantage. Elle s'est rendue à ces deux entretiens avec DSK alors qu'elle écrivait un essai nommé « Erreurs avouées ». Elle rencontrait le père de sa copine et l'ex-mari de sa marraine en toute confiance. Mettre en cause sa bonne foi et la soupçonner d'avoir menti est totalement invraisemblable.
Ma prise de parole dans cette affaire ne pouvait que me nuire

Idem, me concernant. Ce n'est pas moi qui ai cherché à médiatiser ce qui s'était passé neuf ans auparavant. J'ai subi une énorme pression des radios et des télévisions dès le dimanche matin. Le lundi, le service de communication du conseil général était harcelé de demandes de contacts, par téléphone, fax ou e-mails.

Ma prise de parole dans cette affaire ne pouvait que me nuire. Candidate à la primaire socialiste, j'avais plutôt intérêt à ne pas me mettre à dos les 57% des Français qui se disaient convaincus que DSK avait été victime d'un complot ou était « tombé dans un guet-apens ».

Ce qui m'a scandalisée dans cette affaire, une fois la stupeur passée, c'est de me voir accusée d'avoir « enfoncé Strauss-Kahn » de l'avoir « chargé ». Le seul responsable de la mort politique de DSK est DSK lui-même. Même s'il s'agissait d'un piège, ce n'était pas un piège inévitable. Un coup de fil à la réception, et « l'appât » provocateur était emmené dare-dare au poste de police, en lieu et place du… pêcheur.

Aujourd'hui, le Front national (FN) me crache à la gueule ; au PS, beaucoup me critiquent, rares sont ceux qui me défendent.
Un élu FN : « Vous faites honte à la Normandie et aux Normands »

Lundi 16 mai, en pleine session plénière du conseil régional de Haute-Normandie, le chef de file du FN, Nicolas Bay, utilise la totalité du temps de parole de son groupe à m'injurier, me déclarant publiquement « indigne » de siéger, m'enjoignant de quitter l'hémicycle parce que je « faisais honte à la Normandie et aux Normands ».

Michèle Sabban, égérie historique du courant strauss-kahnien, s'indigne de mon comportement inqualifiable et demande mon exclusion du PS.

Le premier fédéral de l'Eure adresse « à tous les militants » un e-mail qui commence par :

« Nous sommes tous bouleversés par les images et les charges portées contre Dominique Strauss-Kahn. Les nombreuses interrogations qui pèsent sur les circonstances de cet évènement doivent nous inciter à la plus grande retenue dans nos réactions, retenue dont, dès dimanche, une élue euroise a malheureusement fait fi. »

Eh bien, moi, j'ai été plus « bouleversée » par ce qu'aurait subi la victime présumée que par la vue de DSK encadré par deux flics ! Et si une image comparable m'a, un jour, bouleversée, c'est celle d'une mère de famille, arrêtée par les gendarmes dans une supérette du nord de la France, alors qu'elle venait de voler une barquette de viande pour nourrir ses enfants.

Je trouve ces comportements très choquants. A aucun moment semble-t-il, mes chers camarades n'ont pensé à la jeune femme de chambre ; laquelle, de facto, se voyait clouée au pilori pour avoir osé ternir la réputation du grand homme. Que ne s'est-elle tue, comme l'aurait fait n'importe laquelle de ses collègues, employée par le même groupe à Paris, à Lyon ou à Marseille ? Ces Américains sont vraiment des sauvages ; ils ne mettent pas en doute la parole d'une travailleuse africaine fraîchement immigrée face au plaidé non-coupable de l'un des plus grands dirigeants du monde… Quelle honte !

Voyez-vous, ma vie a été riche d'imprévus, d'expériences intéressantes, de moments difficiles à vivre. Mais jamais, non, jamais, je n'aurais cru avoir à passer des heures aussi pénibles. Et ce n'est pas sans nostalgie que je pense à l'époque si proche où j'étais une petite souris rose au milieu des éléphants.

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Message  gérard menvussa Lun 23 Mai - 14:22

Le titre commence à faire "drôle" : je respecte la grande prudence de nos camarades de Lutte ouvrière, mais bon, maintenant c'est clair que c'est mort pour lui, la présidentielle...
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Message  jacquouille Lun 23 Mai - 15:30

gérard menvussa a écrit:Le titre commence à faire "drôle" : je respecte la grande prudence de nos camarades de Lutte ouvrière, mais bon, maintenant c'est clair que c'est mort pour lui, la présidentielle...


Et si les salauds d'avocats de ce salaud de DSK,lui obtenait un non-lieu?.Et si ses amis,et son réseau menait campagne pour lui tresser la couronne du martyre innocent?.Et si il se présentai a la primaire du PS?.Et si.....
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Message  verié2 Lun 23 Mai - 15:40

jacquouille a écrit:
Et si les salauds d'avocats de ce salaud de DSK,lui obtenait un non-lieu?.Et si ses amis,et son réseau menait campagne pour lui tresser la couronne du martyre innocent?.Et si il se présentai a la primaire du PS?.Et si.....
Non, ce n'est plus possible car c'est seulement le 6 juin que DSK décidera de plaider coupable ou non coupable et six mois s'écouleront encore avant le procès. Cette période d'incertitude est trop longue pour que le PS puisse envisager de le choisir comme candidat. D'autre part, même s'il échappe à la prison grâce aux moyens considérables dont disposent ses avocats et enquêteurs, il sera néanmoins démoli par le procès où toute sa vie privée sera étalée, sa fortune etc. Car le proc américain n'est pas non plus né de la dernière pluie. Donc sa carrière sera de toute façon carbonisée. En revanche, il n'est pas absolument impossible qu'il arrive tout de même à se positionner en martyr vis à vis de son milieu et d'une partie des médias.
__
Aux dernières nouvelles, d'après les fuites sans doute organisées par le procureur, il y aurait bel et bien des preuves ADN qu'il y a eu des relations sexuelles. Il ne lui resterait donc plus qu'à plaider les relations consentantes, comme beaucoup de violeurs. Ca semble donc assez mal engagé pour DSK malgré les déclarations de ses avocats...

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Message  louhans Lun 23 Mai - 16:30

verié2 a écrit:malgré les déclarations de ses avocats...


faut dire que ce serait bizarre que son avocat dise "ouhlà là c'est mal barré, je le sens mal ce procès, mon client est sacrément plombé" :-) :-)

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Message  gérard menvussa Lun 23 Mai - 17:33

il peut aussi fermer sa tronche, plaider "non coupable" à la prochaine présentation devant le jury, et négocier au civil avec la partie adverse un fort dédommagement contre l'abandon du témoignage. Pour mémoire, c'est ainsi qu'il a "fait gagner" OJ Simpson et "le roi de la pop" (qui en sont tous les deux ressortis ruinés, mais c'est un moindre mal)
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Message  verié2 Lun 23 Mai - 19:23

gérard menvussa a écrit:il peut aussi fermer sa tronche, plaider "non coupable" à la prochaine présentation devant le jury, et négocier au civil avec la partie adverse un fort dédommagement contre l'abandon du témoignage. Pour mémoire, c'est ainsi qu'il a "fait gagner" OJ Simpson et "le roi de la pop" (qui en sont tous les deux ressortis ruinés, mais c'est un moindre mal)

Non, ça ne s'est pas passé du tout comme ça pour Simpson. Les avocats de Simpson ont réussi à jeter un doute sur l'enquête en prouvant qu'un des flics enquêteurs était raciste ou avait tenu des propos racistes.

En ce qui concerne les familles des victimes (de son ex femme et de son nouveau compagnon), elles ont gagné dans un procès civil. En revanche, Michaël Jackson, qui avait le même avocat, a dédommagé directement la famille du gamin qui partageait son lit.

Mais, aux Etats Unis, il n'y a pas de partie civile. C'est une guerre entre le procureur et les avocats. Ca parait assez douteux que le procureur lâche le morceau sans condamnation négociée ou procès. C'est pourquoi, la police planque et entoure la victime, pour éviter qu'elle subisse des pressions. Il est douteux que les avocats de DSK arrivent à négocier avec elle dans ces conditions, du moins rapidement. En revanche, ils peuvent négocier avant un procès civil qu'elle engagerait éventuellement. Mais comme témoin-victime, le proc ne va pas la lâcher.

Par ailleurs, Simpson et Jackson avaient une bonne partie de la population, notamment parmi les Noirs, qui les soutenaient en criant au racisme. ca compte pour la réélection des juges et procureurs. En revanche, DSK fait l'objet, pour le moment, d'une hostilité générale et a tout le courant féministe contre lui, qui compte dans l'Etat de New York - les femmes, ça fait aussi des voix.

Donc, sauf rebondissement imprévu, il semble tout de même mal parti...

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Message  alexi Lun 23 Mai - 19:35

Echo de L'Etincelle :

Quand le naturel revient au galop

Comme bien d'autres, Jean-François Kahn (fondateur du journal Marianne) a cru minimiser les chefs d’inculpation contre DSK en parlant d'un simple « troussage de domestique ». Bref, quand il se lâche, ce monsieur voudrait revenir au temps du droit de cuissage.
Conjuguer les propos machistes et le mépris de classe, il fallait le faire !

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Message  gérard menvussa Mar 24 Mai - 12:30

Donc, sauf rebondissement imprévu, il semble tout de même mal parti...
Surtout depuis que les flics américains ont trouvés de vrais bouts de DSK sur le corps de l'agressée...

Selon les récits de chaînes NBC et ABC, de l'ADN a été découvert sur les vêtements de la victime présumée. D'après le site de France 2, il s'agirait du sperme de l'ex-patron du FMI qui est présent sur le col de chemise de la plaignante.

L'information est à prendre avec des pincettes. Car la justice américaine se refuse pour l'heure à tout commentaire. Une porte-parole du bureau du procureur, Erin Duggan, a déclaré lundi matin que rien ne serait communiqué avant le procès, et a répété le même "no comment" dans l'après-midi.
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Message  Vérosa_2 Mar 24 Mai - 15:07

Surtout depuis que les flics américains ont trouvés de vrais bouts de DSK sur le corps de l'agressée...
Rien ne l'empêche de plaider la relation consentie et, sauf erreur, ses avocats ont déjà évoqué cette possibilité qui n'est qu'une autre façon de plaider "non coupable d'agressions", or c'est l'agression qui constitue la plainte. Si tel est le cas l'affaire risque, hélas, d'être plus délicate pour Nafissatou Diallo parce que pour le coup, pièces à convictions ou pas (ADN, etc...), il ne suffit plus de fournir les preuves de "l'acte", il faut en prouver l'intention criminelle et en convaincre le jury à l'unanimité. Ce qui, compte tenu de l'armée de "privés" (et de médias à la botte) dont dispose DSK qui feront tout pour salir la victime (1), n'est pas gagné d'avance.

(1) D'ailleurs les suspicions envers la victime ont déjà commencé : http://you.leparisien.fr/actu/2011/05/19/affaire-dsk-et-si-la-presumee-victime-avait-menti-8458.html


Dernière édition par Vérosa_2 le Mar 24 Mai - 15:18, édité 1 fois

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Message  verié2 Mar 24 Mai - 15:14

Il y a tout de même pas mal d'autres éléments : les griffures sur le torse, une blessure légère dans le dos de DSK, que sa victime présumée aurait poussé contre une armoire pour lui échapper, ses collègues qui l'ont trouvée prostrée, les deux femmes de l'hôtel que DSK a tenté de draguer etc.

A la TV (A2), à 13 h, la parole a été donnée à plusieurs Guinéens, dont l'un a expliqué que ce serait de toute façon "la honte" pour la victime et sa famille car elle a été "souillée" etc, et c'est tout de même vraiment affreux pour elle. Ce sera très dur d'affronter le procès et les questions des avocats de DSK
__
Sinon, c'est un peu bizarre : la TV de 13 H présente les traces ADN comme des faits officiels, exposés par le proc, et France Info, une heure plus tard dit qu'il s'agit seulement de rumeurs...

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