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Burkina Faso

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Message  sylvestre Mar 15 Mar - 13:13

http://www.npa2009.org/content/rencontre-fructueuse-entre-lunirps-burkina-faso-et-le-npa-france

Rencontre fructueuse entre l'UNIR/PS (Burkina Faso) et le NPA (France)
lundi 20 décembre 2010

Pour la deuxième fois une délégation du groupe de travail «Afriques» (GTA) du NPA a rencontré un représentant de l’UNIR/PS (l’Union pour la Renaissance/Parti Sankariste) du Burkina Faso.

Cette organisation qui est née en mars 2009 est le fruit de l’unification de plusieurs organisations sankaristes l’UNIR/MS, la CPS (Convention Panafricaine Sankariste) une partie du FFS (Front des forces sociales) et des indépendants. Elle se réclame de l’action de Thomas Sankara qui reste une référence sur le continent africain. Il a entrepris une politique indépendante des puissances impérialistes en se basant sur les organisations populaires, et a développé une politique d’autosuffisance. Avec la bénédiction de la France, il fut renversé et assassiné. L’UNIR/PS est la principale organisation de l’opposition avec une représentation parlementaire de cinq députés et de dizaines d’élu-e-s dans les municipalités. D’autres organisations de l’opposition siègent aussi à l’Assemblée Nationale, notamment le PDS (Parti pour la Démocratie et le Socialisme), Metba Faso (Metba en mooré veut dire bâtisseur et Faso en en dioula signifie patrie ou république) le FFS (Front des Forces Socialistes) se réclamant elle aussi du sankarisme. La question de l’unification de celle-ci et de sa capacité à présenter une réponse alternative au gouvernement de Blaise Compaoré est d’ailleurs un débat qui traverse l’ensemble de l’opposition.

Après avoir dirigé le coup d’Etat contre Thomas Sankara, Blaise Compaoré s’est installé au pouvoir depuis maintenant 24 ans. Ainsi au fil du temps, il est devenu une pièce maîtresse dans le dispositif de l’impérialisme français, jouant à tour de rôle le pyromane et le pompier dans la crise ivoirienne, intervenant aussi comme médiateur en Guinée. Toujours aux ordres de Paris il a accepté sans sourciller le stationnement des troupes françaises, plus d’un millier de soldats, dans la lutte contre Al Qaeda au Maghreb Islamique ainsi que les injonctions du FMI et de la Banque Mondiale et devient également terre d’accueil des OGM malgré l’opposition des paysans. Compaoré a bien compris que servir docilement l’impérialisme français, au détriment de son propre pays, est le gage de sa longévité au pouvoir, même si l’implication de son frère dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, journaliste respecté dont les enquêtes d’investigation sur la corruption gouvernementale était très populaire, provoquera une immense mobilisation populaire qui a failli le renverser. Les élections présidentielles de novembre 2010 présentent une particularité pour un pays de 16 millions d’habitants dont trois seulement sont sur les listes électorales et la moitié seulement pourront voter car titulaire d’une carte d’identité. Ainsi des millions de personnes sont, de fait, écartées du droit de vote. En parallèle de la campagne électorale, le CDP (Convention pour la Démocratie et le Progrès) parti présidentielle, fait de l’agitation autour de l’abrogation de l’article 37 qui permettrait au président en place de se porter de nouveau candidat en 2015.

L’UNIR/PS a décidé de présenter Bénéwendé Stanislas Sankara (il n’y a pas de lien de parenté avec Thomas Sankara) à ces élections présidentielle. Avocat, il assurera la défense des salariés licenciés des entreprises privatisées, sera aussi l’avocat du collectif Norbert Zongo et participe activement à la campagne internationale «justice pour Thomas Sankara». L’UNIR/PS se positionne sur un programme de défense des acquis sociaux des populations frappées de plein fouet par la crise alimentaire. En effet, entre 2007 et 2008, le riz a augmenté de 34% et l’huile, toujours sur cette même période, de 132 %! Mais aussi par la vague de privatisation qui a enrichi le clan du pouvoir en provoquant des milliers de licenciements, en augmentant les prix pour les consommateurs et pour des prestations rendues dégradés.

Nos deux organisations sont tombées d’accord sur l’importance de continuer et d’approfondir nos relations, d’autant que l’implication de l’impérialisme français, tant au niveau économique, politique et militaire sont importantes au Burkina Faso. Un large accord s’est dessiné sur l’importance que les forces de la gauche radicale en Afrique puissent se rencontrer, partager les expériences de lutte, réfléchir ensemble sur les alternatives à construire face à la domination impérialiste et engager les luttes à l’échelle continentale. L’échéance du forum social qui se déroule à Dakar en février 2011 sera, sans conteste, une importante étape vers cet objectif.

Le groupe de travail «Afriques» (GTA) du NPA

La révolte de la jeunesse gagne l’ensemble du pays : chronologie des évènements jour par jour (22 février au 11 mars 2011)
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Message  Roseau Mer 16 Mar - 23:11

http://www.cadtm.org/Hommage-a-Thomas-Sankara
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Message  fée clochette Ven 8 Avr - 10:00

Burkina Faso
la CGT solidaire des syndicats du Burkina Faso

http://www.cgt.fr/Solidaire-des-syndicats-du-Burkina.html

Le Burkina Faso est secoué depuis plusieurs semaines par une révolte de la jeunesse. La mort, le 20 février 2011 à Koudougou, d’un collégien à la suite d’exactions policières, a mis le feu aux poudres. Depuis, les manifestations ont gagné la plupart des villes du pays : Ouagadougou, la capitale, mais aussi Koudougou, Bobo-Dioulasso, Ouahigouya, Yako, Koupéla, Léo, Dori, Gourcy, etc. La répression de ces manifestations a fait au moins 6 morts, avec pour seule réponse du gouvernement la fermeture des établissements scolaires et universitaires.

C’est dans ce contexte que l’ensemble des confédérations et syndicats autonomes du pays appelle à une journée de grève le 8 avril pour les libertés, contre l’impunité et contre la vie chère.

Les organisations syndicales exigent la vérité et la justice pour le collégien de Koudougou et les victimes de la répression, le respect de la liberté d’expression et de manifestation, la levée des sanctions arbitraires contre les militants syndicaux dans les entreprises et la réouverture de tous les établissements scolaires et universitaires. Sur le pouvoir d’achat, le mouvement syndical du Burkina Faso appelle les travailleurs à manifester pour le relèvement conséquent des salaires et des pensions, la suppression des taxes injustes et le retrait des dispositions imposant un doublement de la tarification des actes des professionnels de la santé.

Cette grève du 8 avril pour les libertés, contre l’impunité et contre la vie chère est porteuse de revendications universelles. La CGT de France apporte son soutien et sa solidarité aux organisations syndicales du Burkina Faso dans leur juste combat.

Montreuil, le 7 avril 2010

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Message  sylvestre Mar 18 Sep - 12:57

Blaise Compaoré à Paris : la Françafrique fait sa rentrée à l’Elysée !
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Message  Roseau Ven 25 Jan - 13:14

LA REVOLUTION SANKARA

Une conférence de Bruno Jaffre

La conférence sera axée, sur le processus qui a permis cette révolution, les forces en présence, ses réalisations et ses limites objectives et subjectives, la personnalité de Thomas Sankara et son rôle de leader, l’actualité de sa pensée, son rapport au marxisme, les raisons de son assassinat, les retombées de cette expérience sur l’Afrique d’aujourd’hui et le mouvement altermondialiste.

*Auteur de « Les années Sankara, de la révolution à la rectification » (1989) et de « Biographie de Thomas Sankara. La patrie ou la mort » (2007), et co-animateur du site www.thomassankara.net.

Mardi 29 janvier 2013 de 19h à 21 h Salle des conférences 6 avenue Mathurin Moreau Métro Colonel Fabien

Contact Patrick Coulon pcoulon@internatif.org
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Burkina Faso Empty Enquête parlementaire sur l’assassinat de Sankara

Message  Roseau Mar 12 Fév - 17:01

http://www.afriquesenlutte.org/afrique-de-l-ouest/burkina-faso/article/burkina-faso-enquete-parlementaire
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Message  Copas Dim 21 Juil - 8:50

Ouagadougou, la coalition contre la vie chère a tenu meeting hier

Burkina Faso 80a28310



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Burkina Faso Empty manifestation massive contre le régime

Message  Roseau Mer 29 Oct - 0:10

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/10/28/burkina-faso-manifestation-massive-contre-le-maintien-au-pouvoir-du-president_4513770_3212.html
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Message  Copas Mer 29 Oct - 9:29

Une foule très grande pour ce pays de 16 millions d'habitants





La répression


Dans la série les larbins des dirigeants des régimes de toute sorte, ce titre de I télé :
Burkina Faso : violente manifestation contre le régime de Blaise Compaoré

Alors que ce ne fut pas la manifestation qui fut violente mais sa répression...
Question à suivre dans ce pays grand producteur de coton et qui voit se développer l'exploitation de l'or.
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Message  Prado Jeu 30 Oct - 15:10

Pour suivre en direct l'évolution de la situation : https://twitter.com/hashtag/lwili?src=hash
https://twitter.com/hashtag/Burkina?src=hash
et peut-être :
http://tunein.com/radio/Radio-Omega-FM-Ouaga-1039-s201644/
----------------------------------------------------------------------------------------------------------
L'Assemblée nationale, d'où les députés ont été évacués ce matin, alors qu'ils s'apprêtaient à voter le projet, retiré à la dernière minute, de révision de la Constitution.

Burkina Faso Proxy


Ce matin, à Ouagadougou (images diffusées par Souleymane Ouedraogo, le Balai citoyen).


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Burkina Faso Empty Qui est Blaise Compaoré ?

Message  Roseau Jeu 30 Oct - 15:34

http://cadtm.org/Il-faut-stopper-le-dangereux

C'est aussi le moment de faire revivre la mémoire de Thomas Sankara!
http://cadtm.org/Hommage-a-Thomas-Sankara
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Burkina Faso Empty Re: Burkina Faso

Message  Copas Jeu 30 Oct - 21:18

L'armée a annoncé la dissolution de l'assemblée nationale et du gouvernement, annoncé un gouvernement de transition pendant 1 an, une concertation avec tous les partis, puis décrété un couvre feu de 19h à 6h (selon reuters).

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Message  Roseau Sam 1 Nov - 17:53

http://www.afriquesenlutte.org/spip.php?page=recherche&recherche=Burkina
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Message  Prado Sam 1 Nov - 19:21

Grâce à la détermination des manifestants, Blaise Compaoré a démissionné et se trouve maintenant en Côte d'Ivoire avec sa famille et certains de ses proches.
C'est la chute d'un pion essentiel dans la politique française en Afrique.

"Beaucoup ont feint, pendant des années, d’ignorer cet aspect du personnage, mais c’est un président businessman, un président pyromane, et cela tout le monde le savait, y compris à Paris et à Washington."
"Depuis la disparition de Houphouët-Boigny en 1993, la France, qui n’avait plus un interlocuteur privilégié, a décidé de faire de Blaise Compaoré cet allié-là."


Sur RFI :
Francis Kpatindé: «Compaoré a été le pompier pyromane de la région»
Par Christophe Champin

Journaliste spécialiste de l’Afrique, Francis Kpatindé a suivi tous les soubresauts du continent africain de ces 30 dernières années. Il revient sur le rôle ambigu de Blaise Compaoré dans les conflits qui ont secoué la région. Il rappelle que le président burkinabè déchu a souvent été appelé comme médiateur dans des crises qu’il a parfois lui-même contribué à provoquer…Il répond aux questions de Christophe Champin.

RFI : Quel regard portez-vous sur Blaise Compaoré ? Médiateur ou pyromane ?

Francis Kpatindé : Blaise Compaoré apparaît comme étant l’allié de l’Occident, le médiateur dans des crises sociopolitiques en Afrique : en Guinée, au Mali, en Côte d’Ivoire, même au Togo où il était venu soi-disant ramener la paix ; ça c’est l’image que certains veulent donner de ce personnage.Mais on oublie un peu trop vite que Blaise Compaoré a aussi un côté un peu pyromane. Un exemple : Charles Taylor, qui a été chef de guerre puis président du Liberia, avait sa maison à Ouagadougou et jusqu’à une date récente, il avait son numéro téléphone dans l’annuaire. Or, Blaise Compaoré s’est servi des hommes de Taylor pour mater la rébellion dans son propre pays et il a entraîné les troupes de Taylor pour aller à la conquête du pouvoir au Liberia. Par ailleurs, il y a un pays où son intervention est symptomatique de l’aspect pyromane du personnage, c’est la Sierra Leone. Vous vous souvenez qu’il y avait le Front révolutionnaire uni (RUF), les gens qui coupaient les bras des enfants, ils avaient pignon sur rue, ils avaient leur quartier général à Ouagadougou.

En 2000, un rapport des Nations unies avait même évoqué la présence de combattants burkinabè dans les rangs du RUF…

Absolument. Les gens du RUF ont été entraînés à Pô, là où l’armée, les parachutistes s’entraînent. Le rapport des Nations unies dont vous parlez a été établi et écrit par des chercheurs et a fait beaucoup de bruit depuis sa publication. On peut s’étonner, d’ailleurs, dans ces conditions que, lorsque Charles Taylor a été jugé par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone à La Haye, Blaise Compaoré n’ait pas été appelé, même comme témoin.

On a aussi parlé, dans un autre rapport des Nations unies de la même année, de liens entre Blaise Compaoré et les rebelles de l’Unita, le mouvement anti-communiste de Jonas Savimbi, en Angola.

Absolument. Blaise Compaoré est comme le Kub Maggi en Afrique…Il était dans toutes les sauces. Il était en Angola aux côtés de Jonas Savimbi, car il y avait des diamants en jeu ; en Sierra Leone, il y avait de l’or et également des diamants, les fameux « diamants du sang ». Blaise Compaoré, on le dit souvent - et c’est dommage que les capitales occidentales ne l'aient pas assez souvent rappelé - a été impliqué dans toutes les opérations de déstabilisation en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Il est même intervenu en RDC.

De quelle manière ?


Il soutenait des opposants, il les amenait chez lui, il les formait et après il les renvoyait sur le terrain. Il a été impliqué dans leur formation. Et ce n’étaient pas des opposants « classiques ». Il avait le droit d’accueillir des opposants « classiques » chez lui, des opposants républicains, mais pas des gens qui menaient des opérations de déstabilisation. Le Front révolutionnaire uni de Sierra Leone avait son quartier général à Ouagadougou. Et il en a été de même pour les rebelles de Côte d’Ivoire.

L'autre gros dossier concernant Blaise Compaoré et la région, c’est évidemment la Côte d’Ivoire. Dès le début de la tentative de coup d’État de 2002, l’ancien président Laurent Gbagbo avait pointé du doigt le Burkina Faso. Blaise Compaoré qui finalement a été médiateur dans la crise. Quel rôle a-t-il joué ?

C’est un secret de polichinelle que les combattants du MPCI [Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire, ndlr], principal mouvement rebelle ivoirien rebaptisé par la suite Forces nouvelles, ont été entraînés et équipés par le Burkina Faso. Vous croyez que cela sort de la stratosphère les armes, les téléphones satellites, les équipements militaires, les treillis dont ils disposaient. D’ailleurs, ce n’est pas un secret que les premières villes à être tombées, c’étaient Korhogo, Bouaké, toutes les villes qui étaient le plus au nord de la Côte d’Ivoire. La plupart des dirigeants des Forces nouvelles se sont, par la suite, installés avec pignon sur rue à Ouagadougou, ce n’est un secret pour personne. Plus tard, Blaise Compaoré a participé à ce qu’on a appelé la solution interne. Laurent Gbagbo a fait le premier pas dans sa direction pour pouvoir l’associer. Il s’est dit qu’il fallait que le pyromane l’aide à éteindre le feu. Donc Gbagbo s’est rapproché de lui pour trouver une solution interne. Il y a eu ce rapprochement entre Guillaume Soro et Gbagbo, et ils ont essayé de gouverner tant bien que mal grâce à l’action de Blaise Compaoré. Il a donc peut-être contribué à résoudre des problèmes internes à la Côte d’Ivoire, mais après avoir déstabilisé ce pays.

Dernier dossier polémique sur le rôle de Blaise Compaoré : le nord du Mali. Compaoré a d’abord été l’un des médiateurs, jouant un rôle important. Puis son action a suscité la controverse. Selon vous, quel a été le rôle réel de Blaise Compaoré dans cette crise ?

Il a joué d’abord un rôle capital dans la récupération des otages occidentaux et c’est pourquoi on lui passe tout. Mais il est évident que la plupart des rebelles touaregs, surtout le MNLA [Mouvement national de libération de l'Azawad, ndlr], étaient à Ouagadougou également. De tout temps et de longue date, la plupart des rebelles touaregs, nigériens comme maliens, étaient installés à Ouagadougou. Il les accueillait, il les conseillait et après il les renvoyait sur le terrain. Son implication dans la crise au Mali est tellement vraie que quand le nouveau président Ibrahim Boubacar Keïta a été élu, il a demandé que Blaise Compaoré ne soit plus l’unique médiateur dans la crise. Blaise Compaoré, ce qu’on a oublié de rappeler, n’était pas le médiateur de la Cédéao [Communauté économique des Etats l’Afrique de l’Ouest, ndlr], c’était un médiateur autoproclamé. Il a forcé la main pour être l’unique interface entre les groupes rebelles et les pouvoirs. Vous avez le Maroc qui est intervenu, l’Algérie également, qui a négocié récemment avec la rébellion malienne. Vous voyez, c’est l’histoire du petit de la classe qui veut se donner des airs de grand. Son pays n’est pas le plus riche de la région, mais il a voulu en faire une place incontournable. Pour cela, il captait les rébellions, cela lui permettait, après, de se mettre en valeur et de s’imposer comme négociateur. Donc, il allumait, en quelque sorte, des feux et il demandait à venir pour les éteindre. On se demande aussi si tout cela était gratuit…

Vous pensez qu’il a tiré un profit personnel de ces crises ?

Il y avait un intérêt politique évident pour montrer que sans lui rien ne pouvait se décider ni se régler en Afrique de l’Ouest. Il y avait aussi un intérêt géostratégique, passer son pays sous les spots et en faire un interlocuteur incontournable pour les pays occidentaux, les Américains et les Français. Et le dernier intérêt est purement financier. Quand vous avez un pays qui est désertique, où il n’y a rien, il faut trouver l’argent où il est. Donc il est permis de penser qu’il y avait des intérêts pécuniaires, dans les matières premières, les diamants, le café-cacao, l’or. Vous savez que la famille de Blaise Compaoré était impliquée dans les ports de l’Afrique de l’Ouest, beaucoup dans les minerais. C’est tout cela qui ressort aujourd’hui en surface. Beaucoup ont feint, pendant des années, d’ignorer cet aspect du personnage, mais c’est un président businessman, un président pyromane, et cela tout le monde le savait, y compris à Paris et à Washington.

Blaise Compaoré était effectivement un interlocuteur privilégié de la France...

Depuis la disparition de Houphouët-Boigny en 1993, la France, qui n’avait plus un interlocuteur privilégié, a décidé de faire de Blaise Compaoré cet allié-là. C’est le successeur, si l’on veut forcer un peu le trait, de Houphouët-Boigny en Afrique de l’Ouest. Cet interlocuteur était là, quand il y a eu l’assassinat de Thomas Sankara, et on lui a passé cela. Il y a eu l’assassinat de ses collègues militaires, et on lui a passé cela. Il y a eu un journaliste qui a été assassiné, Norbert Zongo, et on lui a passé cela. On lui passait tout, parce qu’on avait besoin d’un allié là-bas pour défendre, en cas de besoin, les intérêts français. Je vous fais remarquer qu’aujourd’hui les forces spéciales françaises sont installées au Burkina Faso, mais également les forces spéciales américaines. Les deux pays font bloc et se trouvent à Ouagadougou. Ils ont leur mot à dire dans la transition et sur ce qui se passe actuellement.

Donc les États-Unis, eux aussi, se sont appuyés sur Blaise Compaoré?

Oui. Cela fait plusieurs années que le Washington Post a révélé que le Burkina serait une place forte pour les équipements américains, drones, appareils d’écoute. C’est un secret de polichinelle qu’à partir de Ouagadougou les Américains écoutent la sous-région. Le Washington Post a, plusieurs fois, fait des révélations là-dessus. Les Américains s’entendaient très bien avec Blaise Compaoré, non parce qu’ils l’aimaient, mais parce qu’ils pensaient que le régime était stable, qu’il faisait preuve d’autorité et qu’il avait une bonne connaissance de la région au-delà de l’Afrique centrale.

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Message  Prado Sam 1 Nov - 19:49

Les haut-gradés militaires (et aussi selon certaines sources le patronat) se sont mis d'accord pour désigner le lieutenant-colonel Isaac Zida pour conduire la transition. C'est le numéro 2 de la garde présidentielle (la RSP). Le mouvement "le Balai citoyen" qui avait appelé à une “semaine de désobéissance civile pacifique et citoyenne” pour barrer la route à la révision de la Constitution lui serait reconnaissant d'avoir empêché une partie des militaires de tirer sur la foule (il y aurait tout de même eu plus de 30 morts). Le Balai citoyen a été lancé à l'été 2013 par le musiciens Smockey (rap) et Sams K Le Jah (reggae).

Jeudi, Smockey disait déjà : "A un moment ou l'autre, l'armée sera avec nous. Elle est déjà avec nous" (voir la video ci-dessous).

Mais le soutien apporté par les têtes du Balais citoyen à Isaac Zida est parfois critiqué.
On lit ainsi sur la page Facebook du Balai citoyen, au milieu de messages de félicitation  :
"C'est ignoble l'acte que vous avez causé en soutenant ce Zida pour la transition sans chercher à le connaître.vous n'aurez ma confiance et celle des vrai compatriotes.vous nous avez vendus et nous allons ressortir dans les rues.nous ne voulons pas de Zida de diendere ni d nabere.ils sont pire que Blaise.nous voulons un civil pour la transition. Il n'est pas tard pour vous pour regagner la confiance du peuple chers amis du balai citoyens devenu balai vendu".

"Salut les freres du balai citoyen, vous nous avez appele a sortir massivement pour lutter contre le dictateur blaise compaore rettranche dans son palais, palais qui était garde par son armee prive (la rsp). Ceux la même qui n'ont pas menage leur efforts pour nous reprimer durant des années. La rsp est complice des actes de tortures de blaise compqore. La rsp n'est pas notre allie, non elle est l'enemie du peuple. Qui a utilise ses armes contre le peuple dans la rue il y,a seulement 2 jours, c'est la rsp cette milice. Camarades, il ne faut qu'on se laisse voler notre soulevement. Si la rsp prend le pouvoir par la complicite de notre mouvement alors nous avons juste permis a blaise de prendre des vacances et diriger le pays depuis l'exterieur. Ce n'est pas l'objectif du mouvement j'ose croire. Ce mou ement n'est plus de smok ou de samk c'est notre mouvement , c'est le mouvement de nos martirs tues par ceux la même qui veulent voler notre victoire. L'heure est grave camarades, nous n'aceperons pas que vous la RSP reste au pouvoir, non nous n'acepterons pas. Il était ou ce colonel usurpateur quand ses hommes tiraient mortellement sur nos freres? Smok et Samk n'oubliez pas que c'est notre nombre qui fait notre force et qui vous donne la position today. Donc pas question de nous laisser voler notre soulevement populaire. Si ce colonel voulait le pouvoir il n'avait qu'a le prendre des mains de blaise, c'est facile ce qu'il veut faire. Ce n'est pas un homme de courage ce colonel c'est un voleur pire que Blaise et le gal Traore. Non et non au vol du pouvoir au peuple. Restons vigilents mes freres."


Selon RFI, cet après-midi,   l'opposition et la société civile burkinabè, réunis samedi à Ouagadougou, demandent une transition « démocratique et civile ». « La victoire issue de l'insurrection populaire appartient au peuple, et par conséquent la gestion de la transition lui appartient légitimement et ne saurait être en aucun cas confisquée par l'armée », peut-on lire dans leur communiqué. En fait, selon Burkina24 , " ils ne souhaitent pas que la transition soit dirigée uniquement par l'armée". On serait alors dans le scenario "gouvernement civilo-militaire", comme au Mali au début des années 90, après l'insurrection qui chassa Moussa Traore.

Jeudi dernier :

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Message  Roseau Dim 2 Nov - 19:50

Texte lu pour la commémoration de Thomas Sankara par Moulzo pour le Groupe de Travail Afrique du NPA
http://npa2009.org/content/texte-lu-pour-la-comm%C3%A9moration-de-thomas-sankara-par-moulzo-pour-le-groupe-de-travail-afriqu
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Message  Copas Lun 3 Nov - 12:08

les militaires continuent de se cramponner.


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Message  Prado Lun 3 Nov - 19:52

La réponse d'un membre du Balai citoyen a ceux qui l'accusent d'avoir mis l'armée au pouvoir :

"(...) vous faite trop d'honneur au balai citoyen, pensez vous que le balai citoyen peut donner nommer un président? ou choisir quelqu'un dans l'armée pour dire que c'est lui le président ? pour ceux qui étaient à l'Etat major, ils savent que ce sont les manifestants qui ont dit l'armée au pouvoir souvent en précisant Lougué au pouvoir mais en ce moment Blaise n'avait encore démissionné.

Le Balai Citoyen a donc pris l'initiative de rencontrer l'armée lui faire entendre le cri du peuple. Ils ont essayé d'abord de nous faire rencontre les capitaines, nous avons refusé en leur disant que nous voulons rencontrer toute commandement militaire. Ce qui a été fait. après de longue altercation, tous les hauts gradés de l'armée de l'air, de l'armée de terre, de la gendarmerie, des sapeur sont arrivés. Pour ne pas aller en solo, nous avons fait appel à Herve Ouattara du CAR, professeur Loada et Ibriga du front de résistance. Donc la rencontre a eu lieu en Présence de toutes ces personnes avec la hiérarchie militaire. Sur la table il était question qu'ils prennent leur responsabilité et faire cesser les pillages.

Sur le premier sujet, nous avons dit que s'ils ne prennent pas leur responsabilité, on allait foncer sur Kossyam [le siège de la Présidence] et les militaires auront sur leur conscience les milliers de mort qui s'en suivraient. Quant cela a été dit, le gle Nabéré a dit que Blaise demeure le président légal. Il faut rappeler que Lougué était là. Quant Nabéré a dit cela, le colonel Zida a rétorque qu'actuellement on ne pouvait pas parler de légalité. Car soutenir cette position signifierait de canarder la population pour que Blaise reste. Les représentants de la société civile se sont retirés et ils se sont vus entre militaire; c'est après ce entrevu qu'il ont demandé au président de démissionner. quant ils ont rapporté à nos représentants. Ceux ci ont demandé à ce que cela soit acté , signé par blaise ce qui a été fait. C'est à ce moment qu' ils ont exigé que cette annonce soit fait par le balai, le balai a refusé. mais il insisté. voilà comment le balai a apparu auprès de l'armée. Ce qui nous vaut ce tir à boulet rouge.

Mais nous avons signifié au militaire que ne voulons pas de poste, ce que nous demandons c'est qu'il ait une transition de moins de 6 mois en concertation avec le CFOP [ Chef de File de l’Opposition Politique] quant au modalité pratique. Qu'est ce qui allait se passer si l'armée ne dissuadait pas? Qui peut faire regner l'ordre actuellement? Nous disons merci à tous ceux qui nous traite de tous les noms. Mais nous gardons notre rôle de veille, de vigilance, de sentinelle et cela a été signifié à l'armée. Aujourd'hui, le CFOP , l'odj, l'ugeb, le pcrv se coalisent contre le balai. Or ces structures (odj, ugeb, pcrv...) ont refusé d'aider l'opposition dans cette lutte. Nous l'avons fait sans demander 5 f, nous n'en voulons même pas...

Pour info, quant blaise avait décidé de faire 12 mois de transition après la mort des camarades, l'opposition avait accpeté; il a fallu le balai exige sa démission, et menace le CFOP de faire brûler son siège s'ils acceptent cela avant que ces gens ne révisent leur position. ya beaucoup à dire si vous voulez comprendre. Laissez vous manipuler, si on voulait de l'argent on l'aurait beaucoup plus avec Blaise ou François que n'importe quel homme au Burkina. Continuer la propagande, nous on recueille des sous pour les malades, et demandons aux camarades d'aller donner leur sang centre national de transfusion pour ne pas que ça en manque pour les malades. appelez au 78397846.merci"

Prado

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Burkina Faso Empty Re: Burkina Faso

Message  Roseau Lun 10 Nov - 1:12

Thomas Sankara a légué aux générations futures la verve et l’énergie de l’espoir, l’emblème de la probité et la conscience historique de l’inaliénabilité de la lutte contre toutes oppressions.

A travers ce site, dédié au capitaine Thomas Sankara, nous essayons de mettre en place une plateforme regroupant tous les oeuvres (films, photos, discours, interviews, publications, livres et bien d’autres...)
http://www.thomassankara.net/?lang=fr
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Burkina Faso Empty une interview réalisée par Rouge MIDI

Message  A.C33 Lun 10 Nov - 11:52

Notre journal életonique, média des ROUGESVIFS 13, publie un interessant papier titré



Compaoré balayé, le Faso se relève



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Avant deux autres entretiens exclusifs, l’nterview de Fidèle Toé, ancien ministre de Thomas Sankara
Le Burkina Faso est entré fin octobre 2014 dans une nouvelle phase de son histoire. En moins d’une semaine des manifestations populaires massives ont chassé le dictateur Blaise Compaoré. L’homme exerçait un pouvoir sans partage à Ouagadougou depuis 27 ans, depuis le 15 octobre 1987 précisément, date du coup d’état qui coûta la vie de centaines de Burkinabès, dont le président Thomas Sankara, dont les corps n’ont jamais pu être identifiés.

Burkina Faso Balai_citoyen_grand

Il se murmurait à l’époque que la France n’était pas étrangère à ce coup qui débarrassait les puissances néocoloniales d’un adversaire déterminé, soutenu avec enthousiasme par son peuple. En tous cas, à l’heure du retour de bâton, ce 31 octobre 2014, quand Compaoré en fuite s’est senti menacé par l’insurrection, c’est bien un hélicoptère de l’armée française qui est venu l’exfiltrer vers la Côte d’Ivoire où un Alassane Ouattara particulièrement redevable lui a offert l’asile.
Il faut dire que Blaise Compaoré était considéré par la France comme un ami et apprécié en tant que tel comme « médiateur » en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Un avis loin d’être unanime : Louise Arbour, par exemple, quand elle était encore haute-commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies, ne mâchait pas ses mots et n’hésitait à déclarer à l’International Herald Tribune : « M. Compaoré, qui a été militaire, meneur d’un coup d’État et parrain politique de Charles Taylor n’est pas l’homme le plus fiable pour prêcher la démocratie et le pouvoir civil ». Mais la France (Françafrique ?) a toujours défendu Blaise Compaoré malgré les crimes auxquels il était mêlé, notamment la disparition du journaliste burkinabè Norbert Zongo dont l’enquête se rapprochait un peu trop du frère du dictateur, François, que les Ouagalais appelaient « le petit président » et qui s’est enfui en catastrophe au Bénin le 1er novembre 2014.

A Ouaga, alors que les portraits de Thomas Sankara avaient resurgi en nombre dans les manifestations qui ont chassé le dictateur, l’armée est désormais maîtresse du jeu et un calme vigilant s’est installé dans la population. Une « commission de la charte de la transition » a commencé, jeudi 6 novembre, à travailler aux contours d’un nouveau Burkina Faso. Elle comprend des représentants des partis d’opposition au président déchu et de la société civile, notamment « Le balai citoyen », un mouvement animé par des jeunes, très présent pendant l’insurrection, qui a fait de Thomas Sankara son icône.
La commission est composée de six membres : deux représentants de l’opposition, deux de la société civile, deux des chefs traditionnels et religieux. Le camp du président déchu n’a pas été invité aux travaux de la commission. Tous semblent rechercher une personnalité civile à même de conduire la transition en vue d’élections présidentielles et législatives dans un délai d’un an.
Pour en savoir un peu plus, nous avons joint par téléphone Fidèle Toé, inspecteur du travail à la retraite et ancien ministre du Président Sankara. Cet homme de 65 ans, qui vit à Ouaga après plusieurs années d’exil, connaissait Thomas Sankara depuis l’âge de 13 ans. Ils ont fréquenté ensemble le Lycée Ouezzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso (la deuxième ville du pays) et sont devenus des amis - mieux des frères, précise-t-il. 
Fidèle Toé était déjà le directeur de cabinet de Thomas Sankara en 1981, quand celui-ci a été brièvement nommé secrétaire d’Etat à l’information avant d’être placé en résidence surveillé pour avoir dénoncé la corruption puis en 1982, quand Sankara fut nommé Premier ministre. Pendant la révolution Sankariste, à partir de 1983, il sera ministre du Travail, de la Sécurité sociale et de la Fonction publique.

Aujourd’hui, il est un observateur actif et avisé d’une situation qu’il résume en quelques mots : « La situation on peut la résumer rapidement, Monsieur Compaoré s’est aperçu qu’il n’était pas possible de faire passer l’article 37 [1] , lui-même a été exfiltré, il est en Côte d’Ivoire en exil, l’armée a pris la direction des opérations mais tout le monde demande, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, que ce soit un civil qui conduise la transition. »
Rouge Midi : Vous avez une idée de qui ? Ici on parle de Zéphirin Diabré… [2]
Fidèle Toé : Zéphirin Diabré est le chef de file de l’opposition politique. Il est donc possible que ce soit lui comme il est possible que ce soit quelqu’un d’autre. Parce que ce qui peut se produire c’est qu’on nous dise que celui qui conduit la transition soit inéligible pour les prochaines élections à venir, surtout au niveau des élections présidentielles. Donc les personnes responsables de la transition pourraient être des personnes qui ne seraient pas candidates. Or Zéphirin Diabré est chef de file de l’opposition et chef de file d’un parti politique, je pense qu’il ne gagnerait pas trop à être le responsable de la transition. 
En revanche il peut pressentir, au niveau de son parti, un membre, un militant de son parti qui pourrait à la limite être nommé comme responsable de la transition.

RM : Vous ne voyez pas de problème à ce que Zéphirin Diabré soit chef de l’opposition ? Vous vous sentez représenté par lui ? Il a été proche de Blaise Compaoré…
Globalement, au niveau des partis politiques et de la société civile on est en train de chercher un civil. Le président actuel, le lieutenant-colonel Zida, affirme qu’il est ouvert à ce que ce soi un civil qui conduise la transition et je ne saurai récuser Zéphirin Diabré qui a pleinement bien joué son rôle de chef de file de l’opposition au cours des récents événements, en restant sans cesse à l’écoute des autres partis composant l’opposition politique.
RM : Quand Isaac Zida dit qu’il est ouvert à ce que ce soit un civil qui conduise la transition, vous lui faites confiance ?
Moi je crois qu’il y est obligé. Ne croyez pas surtout qu’il est seulement coincé par l’extérieur, il est coincé aussi par l’intérieur. Parce que la foule de personnes, le million ou les centaines de milliers de personnes qui ont déferlé durant ces jours d’insurrection et de révolution à Ouagadougou ne veulent pas du tout qu’on confisque leur révolution. Ce ne sont pas les militaires qui se sont insurgés : il y a toute une population - jeunes, société civile, syndicats - et je ne crois pas qu’ils veuillent donner le fruit de cette insurrection à l’armée.
RM : Justement, tous ces gens dont l’action a fait fuir Blaise Compaoré, est-ce que pour eux le départ du dictateur suffit ou est-ce qu’à votre avis, ils ont des perspectives politiques plus précises ?
Ils ont bien sûr des perspectives précises. Ils ne veulent pas des proches du régime Compaoré ou son parti le CDP (Congrès pour la Démocratie et le Progrès) ou ceux qui ont voulu l’aider à tripatouiller la constitution. De ceux-là, les jeunes ne veulent pas du tout, du tout, vraiment pas ! Il ne s’agit pas d’un rejet pur et simple de Compaoré, en tant que dictateur ou tyran depuis 27 ans, ils rejettent aussi tous ceux qui l’ont accompagné pendant ces longues années, parce que nous sommes quand même à la fin de son mandat et même si il a triché ça et là, 2015 c’était son terminus. Et tous ceux qui auraient voulu que 2015 ne soit pas son terminus ne sont pas en mesure de conduire la transition ou même d’y participer.


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RM : Le 11 octobre dernier, trois partis sankaristes ont décidé de fonder ensemble le Front progressiste sankariste (FPS). Que pensez-vous de ce regroupement et quelle est son influence aujourd’hui ?
Le Front Sankariste et les sankaristes en général ont une grande influence. Toute sa vie, Blaise Compaoré a craint les sankaristes à telle enseigne qu’il a tout fait pour qu’ils se divisent au maximum. Vous êtes en France, rappelez-vous que le général De Gaulle a dit qu’il aimait tellement l’Allemagne qu’il en voudrait même souhaitait plusieurs : il y avait deux Allemagne, il en aurait voulu trois ou cinq ! De la même manière, Compaoré a voulu diviser les sankaristes, parce qu’il sentait que si jamais les sankaristes arrivaient à s’unir ils seraient une force. Et l’union des sankaristes à travers le Front sankariste progressiste apparait comme une force énorme. Il y a d’autres forces organisées et nous pensons que, si ces forces se rejoignent, se donnent la main, elles sont capables de diriger le Burkina Faso. Du reste, vous le voyez, la jeunesse et plus généralement la société civile ne fait référence qu’à Thomas Sankara. Des mouvements comme le forum social mondial ou le forum social africain et d’autres pensent déjà que le Président Sankara avait déjà tracé la voie pour le développement en Afrique et plus particulièrement au Burkina Faso.
RM : Le mouvement appelé « Balai Citoyen » a mis sur son site une illustration qui dit « l’esprit de Sankara plane sur le Burkina Faso ». C’est votre avis ?
Comme dans Hamlet, la grande tragédie de Shakespeare, on dit qu’un fantôme plane sur le royaume de Danemark, je dirais que le fantôme de Thomas Sankara plane toujours sur le Burkina Faso. L’esprit de Sankara est là, on n’a pas pu l’effacer. Ce fantôme a toujours hanté Blaise Compaoré. Les jeunes auxquels vous faites allusion, il faut que vous sachiez que ce sont des jeunes qui ont appartenu au mouvement des « pionniers », qui a été créé sous la révolution. Ce sont des jeunes qui ont vécu avec des slogans révolutionnaires, des slogans d’honnêteté, qui disent « il faut vivre en révolutionnaire, vaincre en révolutionnaire, mourir en révolutionnaire » et de cette dignité-là, le Balai Citoyen en a fait montre jusqu’au bout.
RM Avez-vous vraiment l’espoir que, dans un délai relativement court, l’esprit de Sankara (et pas seulement son esprit), puisse régner de nouveau au Burkina Faso ?
Oui, on dit l’esprit parce que quand la personne n’est plus là on parle de son esprit sinon il y a eu des mesures concrètes qui ont été réalisées et les jeunes au cours de ces glorieuses journées d’octobre 2014 ont souhaité qu’on revienne à ce genre de mesures très concrètes. Nous savons que forcément, un jour ou l’autre, en Afrique et au Burkina Faso particulièrement ce sont ce genre de décisions qui s’imposeront. 
Maintenant la communauté internationale nous presse, nous dit : « dans 15 jours maximum ». Je ne crois pas que ce soit la méthode la plus sûre pour qu’on aboutisse à un résultat. Quand vous dites « dans 15 jours », c’est un ultimatum qu’on nous adresse. Pendant 27 ans, personne n’a songé à dire à Blaise Compaoré : « assez ! On en a assez, on vous donne 10 jours, 15 jours, 10 ans même, et vous ne recommencez plus ! ». Et tout d’un coup, une révolution a lieu et on pose à cette révolution un ultimatum. Parce qu’il faut savoir que l’ultimatum n’est pas seulement destiné à l’armée, il est lancé à tout le monde - à la société civile et aussi aux partis politiques de l’opposition. Je trouve qu’il y a quand même une inégalité de traitement, de jugement. Je pense que loin de tout ça, le peuple burkinabè va trouver sa solution. Il ne faut pas le presser, on ne peut pas nous presser d’accoucher de quelque chose de bon, hic et nunc. Ce serait quelque chose de précoce et peut-être quelque chose qui ne serait pas viable.

RM : Vous voulez que le Burkina Faso se donne du temps pour la transition ?
Non, le temps peut être bref mais il ne faut pas nous imposer un ultimatum parce que ce monde-là qui a surgi doit pouvoir se retrouver et, pour ceux qui ont failli ou qui ont été trop tardifs, faire leur mea culpa. C’est à nous de trouver notre voie. Ce n’est pas à l’extérieur de nous dire : c’est comme ci ou c’est comme ça. Quand Blaise Compaoré prenait certaines décisions, on n’a pas vu l’Union Africaine, au contraire ! Madame la présidente de l’Union Africaine a été des plus pitoyables. C’est une femme qui a tenté de justifier les modifications de constitution entreprises çà et là en Afrique. A son avis, on ne saurait faire péter un système politique qui marche. Elle est allée jusqu’à prendre l’exemple de l’Allemagne où Madame Angela Merkel est là depuis longtemps. Comparaison n’est pas raison. Elle oublie de dire que nous ne sommes pas dans le même système, qu’il y a un président en Allemagne et qu’il y a également un chancelier et que là-bas nous sommes dans un régime de démocratie parlementaire. Ces représentants d’institutions panafricaines ou internationales ne savent pas ce que les Burkinabè ont enduré durant des décennies, et on nous dit qu’il faut faire vite…


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RM : Vous faites référence à l’Union Africaine mais à la France aussi je suppose, qui a formulé les mêmes exigences ?
Oui la France aussi… Monsieur Hollande, un peu de respect pour les Burkinabè : vous aussi vous avez eu des processus révolutionnaires chez vous. Je pense qu’au temps de la révolution, il y a eu des armées blanches, il y a eu des combats contre les armées blanches, le roi, on l’a pas exfiltré comme ça pour l’amener ailleurs… Vous connaissiez notre dictateur de longue date, vous l’avez soutenu jusqu’au moment où il aurait dû répondre de ses actes. Et là vous dites non, on va l’exfiltrer et l’envoyer ailleurs sinon il va peut-être faire un bain de sang… Mais, vous le connaissiez, il a toujours été un sanguinaire et pourtant, depuis longtemps vous le fréquentiez assidûment !
Moi, je crois que la France a été pitoyable dans cette affaire. Nous, nous voulons la justice pour Thomas Sankara qui est mort assassiné sur ordre de Monsieur Compaoré et dont on ne connaît pas la sépulture exacte. Des centaines de Burkinabè sont morts dont on ne connait pas la sépulture exacte. Et on ne veut pas qu’on demande des comptes à Compaoré !

RM : Ne craignez-vous pas que la France intervienne de nouveau ?
Elle veut nous imposer que la transition soit confiée au président de l’assemblée nationale, lequel président s’est enfui, on ne sait pas où et dans quelles conditions. Et c’est cette personne qui devrait revenir sous prétexte que la constitution ne serait pas dissoute… Quand on dit qu’on veut que ce soit le conseil constitutionnel qui déclare la vacance du pouvoir et qu’en même temps on veut trouver dans le président du conseil constitutionnel le prochain leader de la transition, ce sont les hommes de Compaoré qu’on veut nous remettre à la tête de la transition, et alors là, la couleuvre est un peu grosse à avaler.
RM : Et les élections que la France réclame ?
Je crois que les Burkinabè sont demandeurs d’un processus électoral correct. Nous le disons depuis toujours, Compaoré était un tricheur. Il s’est toujours moqué de son peuple avec la complicité de la communauté internationale. Aujourd’hui on a la possibilité d’aller vers des élections vraiment transparentes, claires. Nous, en tant que sankaristes, nous avons toujours dit, s’il y a des élections, et qu’on veut aller vite, on connaît des méthodes où les élections sont transparentes, rapides et sans tricheries dans les décomptes. Le jour de l’élection, les électeurs s’alignent derrière le candidat de leur choix. C’est très faisable dans les villages et là, en moins de trois heures, on a les résultats et on gagne du temps, un gain de temps que la population emploiera pour d’autres travaux. On n’a pas besoin de cacher son opinion à travers un scrutin secret. Le scrutin secret, c’est un scrutin où justement les gens qui ont de l’argent, les gens qui ont des terrains à vous donner, les gens qui veulent vous corrompre, exultent, car c’est l’occasion rêvée d’acheter des électeurs. La longévité de Monsieur Compaoré s’explique aisément par le recours à l’argent pour acheter les consciences et corrompre les électeurs, A mon humble avis, je pense que nous gagnons à reprendre l’expérience de la démocratie directe.
RM : Vous voulez dire que le bulletin secret est utilisé pour acheter des voix ?
Justement le secret c’est fait pour réaliser souvent sous nos tropiques ce type de forfait. Les campagnes électorales tournent souvent au burlesque. Il arrive qu’un individu ramasse cent pièces d’identité de personnes en âge de voter et vienne négocier directement avec un candidat à une élection municipale ou législative. L’individu propose son prix et se porte garant qu’une fois dans l’isoloir les personnes titulaires de ces documents auront le comportement souhaité. Pour ma part, j’ai la faiblesse de penser que dans une démocratie le citoyen ne doit pas cacher ses opinions. Si on est dans un régime de liberté, chacun peut exprimer sa liberté face à des candidats qui le sollicitent.
RM : Certains prétendent que Gilbert Diendéré [3]
, l’ancien chef d’état-major particulier de Compaoré, l’homme de l’ombre depuis plus d’un quart de siècle et la mémoire du régime déchu, se trouve toujours au Burkina Faso. Est-ce qu’on doit le craindre ?

Gilbert Diendéré au Burkina Faso ? Beaucoup de gens l’ont vu, je ne l’ai pas vu mais beaucoup de personnes crédibles l’ont vu. … Ce n’est pas que j’ai peur mais cela veut dire aussi qu’il a quelque chose derrière la tête. Gilbert Diendéré fait partie de ceux qui connaissent les secrets du 15 octobre 1987 et bien d’autres secrets de la dictature de Compaoré ou des centaines d’assassinats dont je parlais tout à l’heure et dont Compaoré et lui devraient répondre. Donc si Gilbert Diendéré est là j’espère qu’un jour la justice lui demandera de répondre de ses crimes sans que la communauté internationale ne s’y oppose sous prétexte de réconciliation nationale ou ceci ou cela. Je crois que Gilbert Diendéré est là mais on ne sait pas sur quoi il se repose pour parader ça et là parce qu’il me semble qu’il devrait plutôt se faire tout petit et se cacher quelque part aujourd’hui.
RM : Si vous n’avez rien à ajouter..
Je n’ai rien à ajouter sauf que je souhaite qu’on laisse mon pays en paix et qu’on lui laisse la tranquillité nécessaire pour qu’il se donne un peu de temps (même si ce sera finalement plus bref qu’on ne le pense) pour qu’il trouve lui-même la solution. Apparemment, le lieutenant- colonel Zida est prêt à passer la main aux civils mais si on ne trouve pas le civil tout de suite, qu’on ne se mette pas à nous dire, de l’extérieur, voilà le civil qu’il vous faut, parce que ces civils là sont vraiment disqualifiés depuis longtemps.
Je souhaite que vous aussi vous fassiez comprendre le sens de notre lutte. Moi je suis vieux, j’ai 65 ans, c’est l’âge qu’aurait eu le président Sankara. Ce sont des jeunes qui se sont levés aujourd’hui et qui ont lavé l’affront du 15 octobre 1987. Ils ont montré qu’eux aussi en avaient marre des magouilles, des tricheries, de la ruse pour rester au pouvoir le plus longtemps possible, ce dont la communauté internationale semblait s’accommoder aisément.
Ces gens que cela n’empêchait pas de dormir, maintenant que nos jeunes ont effectué une révolution, un processus révolutionnaire important, au lieu de les encourager ils leur disent : non, si vous ne faite pas ça on va couper ceci ou cela. C’est un chantage vil et misérable de la part des chefs d’Etat, ceux qu’on appelle les grands de ce monde ou la communauté internationale.

Interview réalisée par Danièle Jeammet.


[1] il s’agit de l’article 37 de la Constitution du Burkina Faso qui limitait à deux le nombre de mandats présidentiels et que Compaoré voulait modifier pour rester au pouvoir
[2] Ancien directeur général adjoint du Programme des Nations unies pour le développement(PNUD), Zéphirin Diabré rejoint le groupe AREVA en février 2006 pour y occuper les fonctions de « Chairman, Afrique et Moyen-Orient » et Conseiller pour les affaires internationales auprès de la présidente, Anne Lauvergeon. Il préside aussi un groupe de réflexion sur les matières premières au sein du Medef. Député à l’Assemblée nationale, il siège au gouvernement sous Compaoré comme ministre du commerce, de l’industrie et des mines, ministre de l’économie, des finances et du plan et préside le Conseil économique et social du Burkina Faso. Organisateur d’un « forum sur l’alternance au Burkina Faso » à Ouagadougou en mai 2009, Zéphirin Diabré préside depuis mars 2010, l’Union pour le progrès et le changement (UPC), un parti politique d’opposition qui milite pour l’alternance démocratique au Burkina Faso. Il a quitté le groupe Areva au mois d’octobre 2011 pour s’installer comme consultant international dans le domaine du financement minier.
[3] Ce soldat redoutable, chef de l’armée et des services secrets sous Compaoré négociait avec les mouvements terroristes pour la libération des otages occidentaux au Sahel, il est également apparu comme négociateur au Mali. Pour en savoir plus : http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2711p056_059.xml0/
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Burkina Faso Empty Interview de Bruno JAFFRE

Message  Roseau Lun 17 Nov - 19:58


Bruno Jaffré, ingénieur de recherche chez un opérateur de télécommunications et écrivain,
est le président fondateur de l''ONG française Coopération Solidarité Développement
dans les Postes et Télécommunications en 1988 dont il a quitté la Présidence en 2005.
Il est biographe du président Thomas Sankara
et participe à l'animation du site qui lui est consacré.
http://www.afriquesenlutte.org/afrique-de-l-ouest/burkina-faso/article/burkina-faso-interview-de-bruno
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Burkina Faso Empty Quand un peuple dit non

Message  Roseau Ven 21 Nov - 14:05

https://www.npa2009.org/idees/burkina-faso-quand-un-peuple-dit-non
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Burkina Faso Empty Re: Burkina Faso

Message  Roseau Ven 21 Nov - 18:07

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Burkina Faso Empty Dossier dans Afrique en Lutte

Message  Roseau Dim 23 Nov - 17:29

http://npa2009.org/idees/burkina-faso-quand-un-peuple-dit-non-0
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Burkina Faso Empty SANKARA

Message  Dinky Ven 28 Nov - 20:22

Burkina Faso : l'enquête sur la mort de Thomas Sankara réouverte

L'un des premiers gestes du président Kafando a été d'autoriser l'expertise de la tombe de Thomas Sankara, assassiné en octobre 1987. Blaise Compaoré avait interdit toute enquête, et pour cause, puisque c'était lui l'assassin.

À défaut de satisfaire les espoirs de la population, cet acte symbolique a pour but de permettre au nouveau régime de se couvrir du prestige dont jouit encore celui qui fut président du pays de 1983 à 1987.

Sankara avait pris le pouvoir en 1983, à l'occasion d'un putsch mené avec Blaise Compaoré. Il se voulait un chef d'État intègre et prônait l'égalité et la justice sociale. Il avait obligé ses ministres à se débarrasser de leurs Mercedes et à rouler en Renault 5. Il avait rebaptisé le pays Burkina Faso, « le pays des hommes intègres », ce qui remplaçait le nom de l'ancienne colonie française, la Haute-Volta. Ce dirigeant nationaliste voulait se défaire des griffes de l'impérialisme, en prônant l'autosubsistance alimentaire. Tout cela suffisait à le distinguer des autres chefs d'État africains, qui affichaient un luxe ostentatoire et étaient entièrement soumis à l'impérialisme.

Sankara ne mâchait pas non plus ses mots envers les dirigeants des grandes puissances, comme François Mitterrand qu'il accusa publiquement, lors de sa visite en 1986, de soutenir le régime raciste d'Afrique du Sud. Ce radicalisme, plus verbal que réel, n'empêcha pas Sankara d'interdire les organisations syndicales existantes, de licencier 1 300 enseignants grévistes et d'emprisonner des centaines de personnes pour actes « anti-révolutionnaires », c'est-à-dire bien souvent pour avoir exprimé un mécontentement vis-à-vis des restrictions entraînées par sa politique. Il ne s'appuyait pas sur le peuple, qu'il contrôlait par le biais de ses comités, mais surtout sur son armée.

En octobre 1987, les hommes de la garde rapprochée de Blaise Compaoré assassinèrent Thomas Sankara. Le gouvernement français, et notamment Jacques Foccart, le dirigeant des réseaux africains, avait depuis longtemps pris contact avec Compaoré par l'intermédiaire du président ivoirien Houphouët-Boigny. François Mitterrand était alors président et Jacques Chirac Premier ministre. Dès la mort de Sankara, Compaoré entama une politique dite de « rectification » qui remit le Burkina dans l'axe souhaité par l'impérialisme. Jusqu'à ce qu'un soulèvement populaire le renverse vingt-sept ans plus tard...

D. M.

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